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Chapitre 5 :

Les lentilles minces


Pr Youssef ABOUFDIL

Semestre 2 Année universitaire 2020-2021


1. Généralités
1.1. Définition
Une lentille est un milieu transparent limité par 2 calottes sphériques
ou par une calotte sphérique et une surface plane
1.2. Classification et représentation des lentilles
Lentilles à bords minces Lentilles à bords épais
ou convergentes ou divergentes
1.3. Formule fondamentale des lentilles
Soient S1 et S2 les sommets des dioptres et C1 et C2 leurs centres
respectifs, les rayons de courbure sont comptés algébriquement
sur l’axe principal : 𝑅1 = 𝑆1 𝐶1 et 𝑅2 = 𝑆2 𝐶2 sont négatives ou
positives selon leur orientation.
Soit un rayon incident A1I1 qui traverse le premier dioptre et donne
un rayon réfracté I1I2 dans le milieu d’indice n. Celui-ci se réfracte sur
le deuxième dioptre et donne le rayon I2A2 dans l’air. A” est l’image
de A1 donnée par le dioptre 1 et A2 est l’image de A’’ donnée par le
dioptre 2.
Les relations entre les positions de l'objet et de l'image pour les
deux dioptres sphériques avec origine au sommet sont :
Dioptre sphérique 1 :
1 𝑛 1−𝑛
− =
𝑆1 𝐴1 𝑆1 𝐴" 𝑆1 𝐶1
Dioptre sphérique 2 :
𝑛 1 𝑛−1
− =
𝑆2 𝐴" 𝑆2 𝐴2 𝑆2 𝐶2
Additionnons membre à membre les deux relations, on obtient :

1 1 1 1 1 1
− + 𝑛( − )= 𝑛−1 ( − )
𝑆1 𝐴1 𝑆2 𝐴2 𝑆2 𝐴" 𝑆1 𝐴" 𝑅2 𝑅1
1.4. Lentilles minces
Une lentille est dite mince si son épaisseur 𝑒 = 𝑆1 𝑆2 est faible devant
les rayons de courbure des dioptres qui la constituent.

Dans ces conditions, nous confondrons les sommets 𝑆1 𝑒𝑡 𝑆2 en un même


point O, appelé le centre optique de la lentille mince : 𝑆1 ≈ 𝑆2 ≈ 𝑂.
Dans le cas des lentilles minces :
• Les sommets 𝑆1 ≈ 𝑆2 ≈ 𝑂.
• Les rayons de courbure des deux dioptres étant respectivement
égaux à R1 et R2.
La relation précédente se simplifie et on obtient la formule fondamentale
des lentilles minces :

𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
− = 𝒏−𝟏 ( − )
𝑶𝑨𝟏 𝑶𝑨𝟐 𝑹𝟐 𝑹𝟏
1.5. Différents types de lentilles minces
1.5.1 Lentilles à bord mince (convergentes)
Lorsque le bord de la lentille est moins épais que 𝑆1 𝑆2 , on dit que
la lentille est à bord mince. Pour les rayons un faisceau parallèle à
l’axe optique qui traversent une lentille convergente sont tous
déviés vers l’axe optique de la lentille.
1.5.2. Lentilles à bord épais (divergentes)
Lorsque le bord de la lentille est plus épais que 𝑆1 𝑆2 , on dit que la
lentille est à bord épais. Pour les rayons d’un faisceau parallèle à
l’axe optique qui traversent une lentille divergente sont tous
déviés de l’axe optique de la lentille.
1.6. Représentation graphique des lentilles minces
Par convention, on représente graphiquement les deux types de
lentilles minces par les symboles suivants :
2. Propriétés des lentilles minces
2.1. Centre optique
C’est le point où la lentille rencontre l’axe optique. Tout rayon passant
par le centre optique n’est pas dévié.
2.2. Foyers objet et image – Distances focales
2.2.1. Foyer image - Distance focale image
Le foyer image est le point F’ de l’axe optique qui est l’image
1
d’un point situé à l’infini ( → 0 𝑒𝑡 𝐴2 ≡ 𝐹′). Tel que 𝑂𝐴2 = 𝑓 ′ = 𝑂𝐹 ′
𝑂𝐴1
et 𝑓 ′ s’appelle la distance focale image.

Dans ce cas, la formule fondamentale des lentilles minces


devienne :
1 1 1
= 𝑛−1 ( − )
𝑓′ 𝑅1 𝑅2
Donc :
𝑹𝟏 𝑹𝟐
𝒇′ =
𝒏 − 𝟏 (𝑹𝟐 − 𝑹𝟏 )
2.2.2. Foyer objet - Distance focale objet
Le foyer objet est le point F de l’axe optique dont l’image est à
1
l’infini ( → 0 𝑒𝑡 𝐴1 ≡ 𝐹). Tel que 𝑂𝐴1 = 𝑓 = 𝑂𝐹 et 𝑓 s’appelle la
𝑂𝐴2
distance focale objet.

Dans ce cas, la formule fondamentale des lentilles minces


devienne :
1 1 1
− = 𝑛−1 ( − )
𝑓 𝑅1 𝑅2
Donc :
𝑹𝟏 𝑹𝟐
𝒇=−
𝒏 − 𝟏 (𝑹𝟐 − 𝑹𝟏 )
Remarques :
• On a 𝑓 ′ = −𝑓, c'est-à-dire que les distances focales image et objet
sont opposés. Donc, les deux foyers d’une lentille mince sont
symétriques par rapport à la lentille.
• Les foyers sont réels dans le cas d’une lentille convergente
(𝑓 ′ > 0 𝑒𝑡 𝑓 < 0) et virtuels dans le cas d’une lentille est
divergente (𝑓 ′ < 0 𝑒𝑡 𝑓 > 0).
• Une lentille mince ne peut jamais avoir R1= R2 car F et F’ seraient
rejetés à l’infini.
2.3. Plans focaux objet et image
Ce sont des plans perpendiculaires à l’axe principal et passant
par les points foyers objet et image.
Pour un faisceau parallèle incident, non parallèle à l’axe optique,
converge en un point du plan focal image.
2.4. Vergence
La vergence d’une lentille mince est l’inverse de la distance
focale image 𝑓 ′ :

𝟏
𝑽=
𝒇′
La vergence est positive pour une lentille convergente et négative
pour une lentille divergente. Usuellement, la vergence se mesure
en dioptrie (Unité : 1δ = 1m -1)
3. Construction de l’image d’un petit objet AB
perpendiculaire à l’axe
3.1. Rayons particuliers
L’image de l’extrémité B d’un objet AB est donnée par l’intersection des
rayons suivants :
– Un rayon, qui passe par le centre optique O, ne subit aucune
déviation ;
– Un rayon, qui passe par le foyer objet, sort parallèle à l’axe optique ;
– Un rayon parallèle à l’axe optique émerge et passe par le foyer
image F’.
3.2. Lentille convergente

F’
A’
A F o

B’

L’image A’B’ est réelle, reversée par rapport à l’objet.


3.3. Lentille divergente

B
B’

A o F
F’ A’

L’image A’B’ est virtuelle et de même sens que l’objet.


4. Relations de conjugaison et grandissement
4.1. Relations de conjugaison
4.1.1. Formule de conjugaison de Descartes avec
origine au centre
La formule fondamentale des lentilles minces donne :
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
− = 𝒏−𝟏 − = ′=−
𝑶𝑨𝟐 𝑶𝑨𝟏 𝑹𝟏 𝑹𝟐 𝒇 𝒇
Ou
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
− = ′=−
𝒑′ 𝒑 𝒇 𝒇
où 𝑝 = 𝑂𝐴 𝑒𝑡 𝑝′ = 𝑂𝐴′
4.1.2. Formule de conjugaison de Newton avec origine au foyer

Les triangles semblables FAB et FOJ donnent :


𝑂𝐽 𝐹𝑂 ′
𝐴′𝐵′ 𝐹𝑂
= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑂𝐽 = 𝐴 𝐵′ ⟹ =
𝐴𝐵 𝐹𝐴 𝐴𝐵 𝐹𝐴
Les triangles F’A’B’ et F’OI donnent :
𝐴′𝐵′ 𝐹 ′ 𝐴′ 𝐴′ 𝐵 ′ 𝐹′𝐴′
= ′ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑂𝐼 = 𝐴𝐵 ⟹ =
𝑂𝐼 𝐹𝑂 𝐴𝐵 𝐹′𝑂
Donc :

𝐹𝑂 𝐹 ′ 𝐴′
= ′ ⟹ 𝐹𝑂 . 𝐹 ′ 𝑂 = 𝐹𝐴 . 𝐹 ′ 𝐴′
𝐹𝐴 𝐹 𝑂
Pour une lentille mince, la relation de conjugaison de Newton
avec origine aux foyers s’écrit :

𝑭𝑨 . 𝑭′𝑨′ = 𝑶𝑭 . 𝑶𝑭′ = −𝒇𝟐 = −𝒇′𝟐


4.2. Grandissement
En utilisant les triangles semblables
OAB et OA’B’, nous avons la
relation suivante :
𝑨′𝑩′ 𝑶𝑨′
𝜸= =
𝑨𝑩 𝑶𝑨
Les triangles semblables FAB et FOJ d’une part et F’A’B’ et F’OI
d’autre part permettent d’écrire :
𝐴′ 𝐵′ 𝐹𝑂 𝐴′𝐵′ 𝐹′𝐴′
= 𝑒𝑡 =
𝐴𝐵 𝐹𝐴 𝐴𝐵 𝐹′𝑂

Donc :
𝑨′𝑩′ 𝑶𝑭 𝑭′𝑨′
𝜸= =− =−
𝑨𝑩 𝑭𝑨 𝑶𝑭′
5. Association de deux lentilles minces
5.1. Définition
On considère deux lentilles L1 et L2 de centres optiques O1 et O2, de
distances focales image respectivement 𝑓′1 et 𝑓′2 , et dont les axes
optiques sont confondus. Leur association constituée un système
appelé “doublet ”.
5.2. Lentille équivalente au doublet
L’intervalle optique est :
∆ = 𝐹′1 𝐹2 = 𝐹′1 𝑂1 + 𝑂1 𝑂2 + 𝑂2 𝐹2
⟹ ∆ = − 𝒇′ 𝟏 + 𝒆 + 𝒇𝟐 = − 𝒇′ 𝟏 + 𝒆 − 𝒇′𝟐

Cherchons les éléments de la lentille L équivalente au doublet, de


foyers F et F' et de distance focale f '.
• Tout rayon incident qui émerge du doublet parallèlement à l'axe
optique, passe par le foyer objet F de la lentille équivalente L. Comme
ce rayon passe par le foyer objet F'1 de la lentille L2, donc F'1 est l'image
de F donnée par la lentille L1.
• Tout rayon incident parallèle à l'axe optique émergera du doublet en
passant par un point qui représente le foyer image F' de la lentille
équivalente L. Puisque ce rayon passe par le foyer image F2 de L1 alors F'
est l'image de F2 donnée par la lentille L2.
• Tout rayon incident passant par F1 émerge du doublet en passant par
F'2, donc F'2 est donc l'image de F1 donnée par le doublet ou par la
lentille équivalente L.
𝐿1
On a 𝐹 → 𝐹2 ∶
′𝟐
2 𝒇𝟏
𝐹1 𝐹 . 𝐹1′ 𝐹2 = −𝑓1′ ⟹ 𝑭𝟏 𝑭 = −

𝐿2
et 𝐹1′ → 𝐹′ ∶
′𝟐
′2
𝒇 𝟐
𝐹2 𝐹1′ . 𝐹2′ 𝐹′ = −𝑓2 ⟹ 𝑭′𝟐 𝑭′ =

5.3. La vergence
La Vergence V d’un système centré est donnée par la formule de
Gullstrand :

𝑉1 𝑉2
𝑉 = 𝑉1 + 𝑉2 − 𝑒
𝑛1
Le doublet de lentilles est placé dans l’air (n1 = 1), donc :
𝑽 = 𝑽𝟏 + 𝑽𝟐 − 𝒆 𝑽𝟏 𝑽𝟐
1 1 1 1 1 1
Avec : 𝑉1 = = − , 𝑉2 = = − et 𝑉 = = −
𝑓′1 𝑓1 𝑓′2 𝑓2 𝑓′ 𝑓
Remarque :

Pour, un ensemble de N lentilles minces accolées (e  0) est


équivalent à une lentille mince de vergence :
N
1
V = Vi =
i =1 f'
5.4. Grandissement
Le grandissement du doublet est le produit des grandissements
des deux lentilles :

𝑨′𝑩′ 𝑨′𝑩′ 𝑨𝟏 𝑩𝟏
𝜸= = . = 𝜸𝟐 . 𝜸𝟏
𝑨𝑩 𝑨𝟏 𝑩𝟏 𝑨𝑩
5.5. Construction de l’image d’un petit objet AB
Soit A’B’ est l’image de AB par le système optique (L1, L2).

PF’2

A’ A1
A F1 o1 F’1 o2 F’2

B’
B1

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