Texte:: MÉMORIA N°75 Décembre/janvier 2020
Texte:: MÉMORIA N°75 Décembre/janvier 2020
Texte:: MÉMORIA N°75 Décembre/janvier 2020
: TEXTE
Un crime de guerre oublié
Si l’on s’est peu penché sur leur histoire et leur « martyre », c’est pour la simple raison que, pendant
une bonne partie de la guerre, ils se trouvaient soit en détention durant une si longue période ou exécutés
avant l’Indépendance.
Selon l’Association Nationale des Condamnés à mort, leur nombre est évalué à près de 3000
dont 217 exécutés, 650 ont bénéficié de la grâce et environ 2000 libérés dans le cadre de l’amnistie
décidée par les accords d’Evian de 1962.
La réalité vécue par cette catégorie de nationalistes mérite d’être revisitée pour mieux assimiler
ce sentiment de détermination inébranlable qui a animé les moudjahidine dans leur combat contre
l’occupant français.
Les témoignages sur cet épisode foisonnent de récits édifiants de la cruauté et de l’inhumanité
avec lesquelles ils étaient traités par leurs bourreaux. On nous apprend par exemple que ces derniers
étaient bien récompensés pour chaque tête coupée –1500 francs–, ce qui les motivait à guillotiner
toujours ! Cela forçait ces geôliers à ramasser confusément des têtes et des corps au point que les
familles de certains condamnés exécutés n’ont jamais retrouvé les corps entiers de leurs proches.
Des récits montrent comment certaines scènes de supplice, au lieu d’abattre le moral des autres
détenus, les galvanisaient et leur procuraient plus de force. Sur leur chemin vers l’échafaud ou la cour
d’exécution, les moudjahidine gardent leur sérénité ou lancent « Vive l’Algérie ! » comme un double
message : aux survivants pour leur faire ancrer l’idée du dévouement à la patrie et les aider à ne jamais
abdiquer, et au monde entier pour faire entendre la voix du peuple déterminé à poursuivre le
combat jusqu’à l’indépendance.
La scène, immortalisée par de grands poètes et artistes, du « chahid » Ahmed Zabana, illustre la
puissance de cet impact qu’avait le supplice des condamnés à mort sur l’essor de la Révolution et
son rayonnement mondial. On les appelait les « martyrs vivants » parce que chacun attendait son
tour à la potence. Leur force est que, malgré la terreur permanente dans laquelle ils évoluaient, ils
faisaient tout pour ne pas montrer à l’ennemi un signe de faiblesse ou de peur.
Autre aspect important de l’histoire de cette catégorie des détenus : leur présence dans toutes les
prisons du pays. Cela prouve deux choses : les autorités coloniales avaient recours aux mêmes
pratiques pour tenter de juguler l’insurrection populaire contre le colonialisme, la sensibilisation se
généralisait parmi les Algériens.
9- La scène du « chahid » Ahmed Zabana illustre la puissance de cet impact qu’avait le supplice
des condamnés à mort.
Réécrivez cette phrase en la commençant ainsi : La puissance de cet impact …
10- L’auteur a choisi pour titre à son texte : « Un crime de guerre oublié ». Êtes-vous d’accord avec
ce choix ? Répondez en deux ou trois phrases.
1pt 1- Le thème traité par l’auteur dans ce texte : l’histoire des condamnés à mort
pendant la guerre de libération nationale. (Accepter toute réponse très
proche).
2- Selon l’auteur, les condamnés à mort n’ont pas fait l’objet de beaucoup
1pt 0.5x2
de recherches historiques : pendant une bonne partie de la guerre, ils se
trouvaient soit en détention durant une si longue période ou exécutés
avant l’Indépendance.
3-
Bourreaux : cruauté et inhumanité / bien récompensés / guillotiner
1.5pts 0.25x6 toujours.
Condamnés à mort : Corps entiers jamais retrouvés / procurer plus de
force / martyrs vivants.
10- L’auteur a choisi pour titre à son texte : « Un crime de guerre oublié ».
2pts Êtes-vous d’accord avec ce choix ? Répondez en deux ou trois phrases.
On peut exploiter certains éléments pour justifier sa position (pour) ou (contre) :
les recherches historiques sur ces condamnés ne sont pas très riches / avec le
temps on a presque oublié ces condamnés / le très peu de condamnés survivants
n’ont pas bien raconté leurs camarades / …