La Bobine

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La bobine

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La bobine, bien qu'étant relativement facile à fabriquer, possède des propriétés


étonnantes.

Je vous recommande de relire le chapitre sur les condensateurs si tout n'y était pas
clair pour vous : condensateurs et bobines se ressemblent, moyennant quelques
analogies.

En électricité, le terme "bobine" peut en réalité désigner deux dispositifs :


- un dipôle électrique ;
- un dispositif destiné à produire des tensions élevées.
Dans cette partie, je me limiterai au dipôle.
Sachez d'ores et déjà que vous lirez souvent les mots "magnétisme" ou
"électromagnétisme" car les propriétés physiques de la bobine découlent de cette
branche de la physique. Mais rassurez-vous, c'est trop compliqué pour notre propos
et nous ne n'y attarderons pas.

Généralités
Qu'est ce qu'une bobine ?

Imaginez une bobine de fil de couture :

Eh bien, en électronique, une bobine, c'est pareil, sauf qu'à la place d'un fil de coton,
c'est un fil conducteur.

C'est tout ?
A peu près. Mais soyons un peu plus rigoureux :

Une bobine est un dipôle passif non polarisé constitué d'une à une multitude
de spires de fil conducteur autour d'un noyau.

Le nombre de spires, le matériau (air, bakélite, fer...) et la forme (rectiligne, en U,


fermée) du noyau influeront sur les propriétés de la bobine. Nous y reviendrons plus
loin.

A quoi ça ressemble ?
Comme pour les autres composants, on en trouve de différentes tailles, de
différentes formes.
Voici quelques exemples :
De gauche à droite : une bobine rectiligne, une bobine circulaire et une bobine
moulée.

Suivant la forme de la bobine, différents noms peuvent lui être donnés.

- Si la longueur l est petite devant son rayon r, la bobine est dite plate.
- Si l est voisin de r, la bobine est appelée solénoïde.

Symbole
Pour représenter ce composant dans un schéma électronique, rien de plus facile : il
suffit de dessiner des ponts (ou enjambements) comme quand vous étiez petits à la
maternelle !

Symbole générique de la bobine

Il existe d'autres symboles pour certaines bobines spécifiques :

Bobine à noyau de ferrite

Bobine à noyau de fer doux

Bobine ajustable

Où est-ce qu'on en trouve ?


Les bobines sont très utiles, dans de nombreux domaines.
Les bobines, associées avec une résistance et/ou un condensateur, sont notamment
très utilisées en filtrage. Si vous démontez votre amplificateur audio ou vos
enceintes, il y a fort à parier que vous trouverez des bobines.

En outre, la bobine présente des propriétés électromagnétiques. Associée à une


autre bobine ou à des aimants, elle va pouvoir servir de transformateur de tension,
de mécanisme de moteur, ou encore de micro de guitare électrique !

Dans la suite du cours, je vous expliquerai comment elle peut être utilisée en filtrage.
En revanche, les phénomènes électromagnétiques en jeu dans mes derniers
exemples sont complexes et je ne les aborderai que succinctement à la fin du
chapitre.

Influence d'une bobine dans un circuit


Avant de vous présenter en détail les caractéristiques d'une bobine, je voudrais vous
donner une idée de ce à quoi un tel composant peut servir, grâce à un exemple très
simple.

Effectuons un petit montage :

Figure 1 : montage initial

A un instant t0t0, on ferme l'interrupteur. Immédiatement, la lampe 2 s'illumine. Par


contre, on remarque que la lampe 1 ne s'allume pas.
Figure 2 : montage au temps t0

Quelques instants plus tard, à l'instant t1t1, la lampe 1 s'allume à son tour.

Figure 3 : montage au temps t1

Que s'est-il passé ? Étudions le processus pas à pas :

 avant t0t0, l'interrupteur est ouvert. Aucun courant ne circule dans le circuit.
 à t0t0, l'interrupteur est fermé. Un courant s'établit immédiatement dans la
lampe 2 qui s'illumine. On constate en revanche que le lampe 1 ne s'allume
pas : aucun courant ne s'y est encore établit (plus exactement, le courant y est
nul).
 à t1t1, la lampe 2 s'illumine enfin. Un courant la parcourt donc.
Bilan : la bobine s'est opposée transitoirement (i.e : temporairement) à
l'établissement du courant. Une fois le courant établi, la bobine se comporte
comme un fil.

J'espère que ce petit exemple vous permet de voir quelle peut être l'influence d'une
bobine dans un circuit : elle s'oppose à l'établissement (ou à l'annulation) du courant,
tout comme le condensateur s'oppose à l'établissement (ou à l'annulation) d'une
tension.
Ainsi, l’intensité du courant électrique dans un circuit comportant une bobine ne subit
pas de discontinuité : le courant s’établit de façon progressive et s’annule de la
même façon ; l’intensité du courant électrique ne peut pas passer de façon
instantanée de la valeur zéro à une valeur I non nulle.

Propriétés d'une bobine


L'inductance
Comme le condensateur, la bobine a la capacité d'emmagasiner de l'énergie. Cette
caractéristique est appelée inductance, est représentée par la lettre L et s'exprime
en Henry (H).

Nom Symbole Puissance de 10 Commentaires

Henry H 100100 Rarement utilisé

milli Henry mH 10−310−3 Très utilisé

micro Henry µH 10−610−6 Très utilisé

On utilise néanmoins plus souvent le milli-Henry, en effet car la taille d'une bobine
est proportionnelle à sa grandeur en Henry. En règle générale, une bobine de
plusieurs Henry sera très grosse. Mais surtout, les bobines de forte valeur sont plutôt
utilisées en électronique de puissance. Nous, nous n'aurons affaire qu'avec des
bobines de petites tailles et de petites valeurs, propre à l'électronique de signal.

Joseph Henry (qui donne à l'inductance son unité) est un physicien américain du
19ème siècle, qui travailla essentiellement sur l'électromagnétisme. Il perfectionna
les électroaimants, inventa un télégraphe électromagnétique et conçut l'un des
premiers moteurs magnétiques.
Une brève histoire de temps

Revenons un instant sur l'établissement du courant dans notre ampoule.

L'observation du courant dans la branche bobine+ampoule est de la forme :


charge
Figure 4 : charge du courant dans une bobine à travers une résistance

Si à présent, on ouvre l'interrupteur, la lampe s'éteindra progressivement, et le


courant sera de la forme :

decharge
Figure 5 : décharge du courant dans une bobine à travers une résistance

J'ai déjà vu ça quelque part !


Et oui ! Dans le chapitre sur le condensateur. Je vous l'ai dit : il y avait des grandes
ressemblances entre les 2 composants, moyennant quelques analogies (tension<-
>courant, capacité<->inductance). Et comme pour le condensateur, il est possible de
définir une constante de temps pour la bobine :

au=LRau=LR
Cette constante de temps suit les mêmes comportements que pour le condensateur,
souvenez-vous :
tau
Figure 6 : taux de charge et de décharge d'un bobine

(Comment ça "Fainéant, t'utilises les mêmes images !" ? Je ne vois pas ce que vous
voulez dire... )

Calcul d'inductance

L'inductance de la bobine est une constante positive qui ne dépend que des
caractéristiques géométriques de la bobine. Toutefois, il n’existe aucune formule
fiable pour le calcul de l’inductance des bobines : chacune est le fruit
d'approximations et a donc ses limites.

Je vous fournis néanmoins la formule la plus courante, pour une bobine de longueur
l, qui possède N spires de surface de section S :

L=μ⋅N2l⋅SL=μ⋅N2l⋅S
Avec :

 L : inductance de la bobine en Henry (H)


 N : nombre de spires de la bobine
 l : longueur de la bobine (et non pas du fil qui la compose) en mètres (m)
 S : section de la bobine (de son fil, ici) en mètres carrés (m²)
C'est quoi ce paramètre μμ ?

Très bonne question. Il s'agit de la perméabilité du milieu autour duquel sont


enroulées les spires. Pour le vide (ou pour l'air "sec"), ce paramètre
s'appelle μ0μ0 et est égal à 4⋅10−7H.m−14⋅10−7H.m−1. Pour les matériaux
magnétiques comme le fer, le nickel ou le cobalt, μμ varie de 20 à 3000 selon le
matériau et sa forme. On comprend donc aisément l'avantage que l'on a à enroulé
nos spires autour de noyaux composés de ces matériaux.
Énergie emmagasinée

Une bobine est capable d'emmagasiner de l'énergie au même titre que le


condensateur. Il s'agit pour la bobine d'énergie magnétique.

Pour une bobine d'inductance L, traversée par un courant I, l'énergie emmagasinée,


exprimée en joule (J), est donnée par la formule :

E=12⋅L⋅i2E=12⋅L⋅i2
Avec :
 E : l'énergie en Joule (J)
 L : l'inductance de la bobine en Henry toujours (H)
 i : l'intensité du courant parcourant la bobine, en Ampères (A)
On ne se répète jamais assez : remplacez courant par tension et inductance par
capacité et vous trouverez l'expression de l'énergie emmagasinée dans un
condensateur ! Bobines et condensateurs se ressemblent, je vous dis.
Pour aller plus loin...

Je ne vous ai pas démontré d'où viennent ces formules ni comment le Henry est
défini, car, encore une fois, il s'agit de physique un peu trop avancée pour notre
propos. Néanmoins, il me semble intéressant de vous parler de flux.

Vous avez peut-être déjà vu ce genre d'image :

Figure 7 : champ magnétique d'une bobine

De la limaille - c'est-à-dire de la poudre - de fer est répandue autour d'un aimant (ici
rectiligne, avec le pôle Nord à gauche et le pôle Sud à droite). La limaille va
s'organiser et dessiner ces espèces de chemins partant d'un pôle pour arriver à
l'autre ou partant vers l'infini et au-delà . Ces chemins s'appellent des lignes de
champ(magnétiques) et sont plus ou moins intenses : la limaille sera plus ou moins
attirée sur ces chemins. Cette intensité de ligne de champ est appelée
le flux ΦΦ ("phi", lettre grecque) et son unité est le Weber.
Mais pourquoi tu nous parles d'aimants ?
Tout simplement parce qu'une bobine traversée par un courant est un aimant et
produit un flux. Je voulais également vous introduire cette notion pour pouvoir vous
donner la définition rigoureuse du Henry :

Le Henry est l'inductance de la bobine constituée d'une seule spire, parcourue par
une courant de 1 ampère et générant un flux de 1 Weber qui, lui-même peut libérer
une énergie égale à 1 joule.

Ou mathématiquement : Φ=L⋅IΦ=L⋅I
La bobine réelle
Depuis le début de cette partie, je vous mens un peu : une bobine dont le
comportement n’est décrit que par l’inductance n’existe pas ; elle n'est que théorique.
On s'est fait avoir !

Euh... oui, désolé . Mais rassurez-vous, dans la pratique, utiliser ce modèle idéal
est très souvent suffisant.

En réalité, la technologie utilisée pour fabriquer une bobine (fil, spires, noyau, etc)
engendre des éléments parasites, notamment :

 en série : une résistance, principalement due à celle du fil constituant la


bobine (souvenez-vous lorsque je vous ai parlé de la résistance d'un fil dans
le chapitres sur les résistances et résistors) ;
 en parallèle : une capacité, notamment due à un phénomène électrostatique
entre spires, et qui changent son comportement en haute et très haute
fréquences.
J'ai parlé de résistance et capacité !
Ce que je sous-entends par cette remarque est que c'est "comme si" il y avait un
résistor et un condensateur respectivement en série et en parallèle, induisant
des effets résistif et capacitif, mais dans la réalité, il n'y en a pas.

Pas évident, hmm ?

Sachant tout cela, on peut représenter un modèle de bobine plus proche de la réalité
sous la forme suivante :

Figure 8 : modèle équivalent d'un bobine réelle

Au risque de me répéter, la résistance et le condensateur n'existent pas. Il s'agit


uniquement d'un modèle de bobine réelle, que vous pouvez utiliser lors de vos
analyses de circuit.

Pour être complet, je dois ajouter qu'il existe d'autres modèles plus proches encore
de la réalité, prenant en compte d'autres effets parasites, mais ce premier modèle est
déjà très fidèle et vous suffira amplement pour tous vos bricolages.

Les associations de bobines


Poursuivons notre tour d'horizon des propriétés des bobines en étudiant leurs
associations.

Bobines en série
bobines_serie
Dans un groupement en série, l'inductance équivalente est la somme des
inductances :

Leq=L1+L2Leq=L1+L2
Bobines en parallèle

Si l'une des bobines a une inductance très supérieure à l'autre, par


exemple L1>>L2L1>>L2, alors Leq≈L1Leq≈L1.

bobines_par
Dans un groupement parallèle, l'inverse de l'inductance équivalente est la somme de
l'inverse des inductances :

1Leq=1L1+1L21Leq=1L1+1L2
Soit Leq=L1⋅L2L1+L2Leq=L1⋅L2L1+L2, cela ressemble au pont diviseur de tension
constitué de résistances. On verra plus loin pourquoi.
Si l'une des bobines a une inductance très inférieure à l'autre, par
exemple L1>>L2L1>>L2, alors Leq≈L2Leq≈L2.
En somme, les associations de bobines sont opposées à celles des condensateurs.
La bobine en régime continu
Cette partie n'est pas difficile : la bobine en régime continu est un fil !

C'est tout ? Ça valait pas la peine de faire une partie pour cela !
C'est tout pour les propriétés. Intéressons-nous plutôt aux applications.
Le soft-start
Le soft-start est, littéralement, le démarrage en douceur.

Certains montages sont sensibles aux brusques variations de courant. Pour éviter,
lors de la mise en route, une élévation immédiate du courant, il suffit de placer une
bobine dans la maille principale d'arrivée du courant. C'est le montage que je vous ai
montré lorsque j'ai introduit la bobine.

Ce système existe aussi avec des condensateurs, pour des circuits sensibles aux
fortes variations de tension.

Les relais

Un relais est un système de commutation (en clair, un interrupteur ) commandé


par une bobine.

Je vous présente un relais et vous explique ensuite comment l'utiliser.

Figure 9 : photo d'un relai - image issue de Wikipédia


Vous voyez par transparence une bobine à droite, et des connecteurs divers à
gauche.

Et en voici une schématisation :

Figure 10 : schématisation d'un relai -


image issue de Wikipédia
Principe de fonctionnement
Je vous l'avais dit, une bobine traversée par un courant est un aimant. Le relais se
sert de cette propriété :

 lorsque aucun courant n'est appliqué à la bobine, la palette (voir ci-dessus) est
libre, les connecteurs ne sont pas en contact et aucun courant, ni aucune
puissance, n'y circulent : c'est un interrupteur ouvert.
 lorsqu'un courant est appliqué à la bobine, la palette est attirée vers la bobine,
et pousse, par un jeu de levier le connecteur de gauche sur celui de droite. Il y
a contact : c'est un interrupteur fermé.
Intérêts

Les relais peuvent être utilisés pour différentes applications.

Il est par exemple possible de commander avec un circuit de faible puissance (circuit
de la bobine) un circuit de forte puissance (celui des connecteurs). Il est toujours
préférable de limiter la puissance où cela est possible, dans un souci d'économie
d'énergie et de sécurité. Par exemple, vous pouvez commander avec un montage
électronique fonctionnant sur du 9V, une ampoule connectée au 230V du réseau
électrique, ceci grâce au relai. Ce dernier offrant une isolation galvanique entre le
montage et l'ampoule.

Par ailleurs, un relai peut être commandé numériquement (avec des 0 ou des 1
logiques) pour laisser passer (ou non) un signal analogique (comme un signal audio).

La bobine en régime variable


L'impédance d'une bobine
Tout comme le condensateur, il est possible de définir l'impédance d'une bobine
(idéale) :

ZL=2πf⋅LZL=2πf⋅L
Avec :

 ZLZL : l'impédance de la bobine en Ohm ( ΩΩ) ;


 f : la fréquence appliquée à la bobine en Hertz (Hz) ;
 L : l'inductance de la bobine.
Je le rappel, l'impédance est une propriété fictive. Si vous mesurez à l'ohmmètre une
bobine, vous obtiendrez une valeur qui correspond uniquement à la résistance de
l'enroulement de fil, et non la valeur de l'impédance, qui dépend de la fréquence
appliquée.

Il est également possible d'utiliser ω=2πfω=2πf et donc de mettre la formule


précédente sous la forme suivante : ZL=LωZL=Lω
Il s'agit bien ici de l'impédance d'une bobine idéale. Si vous utilisez un modèle avec
une résistance (RSRS) en série, l'impédance devient
: ZLmod=R2S+L2ω2−−−−−−−−−√ZLmod=RS2+L2ω2.
Loi d'Ohm

Toujours comme pour le condensateur, l'impédance de la bobine peut servir pour


calculer des valeurs de tension ou de courant par la loi d'Ohm généralisée :

U=Z⋅IU=Z⋅I
Avec :
 U : tension en V
 Z : impédance en ΩΩ
 I : intensité du courant en A
Retard de phase
Réalisons un montage simple, et plaçons-y des appareils de mesures :

Figure 11 : mesure du déphasage

Voilà ce que l'on observe, tension et courant en fonction du temps :

Figure 12 : retard du courant par rapport à la tension

Dans une bobine, le courant est déphasé (en retard) de 90° par rapport à la tension :
il est "ralenti". C'est exactement l'inverse du condensateur où c'est la tension qui est
en retard par rapport au courant.

Comportement fréquentiel
A présent, intéressons-nous, pour une bobine idéale, aux variations de la tension U
pour une valeur de courant I donnée, en fonction de la fréquence.

Fréquence nulle

Si f=0 alors U=Z⋅I=2πf⋅L⋅I=0U=Z⋅I=2πf⋅L⋅I=0


A fréquence nulle, c'est-à-dire en régime continu, la bobine se comporte comme un
fil ( C'est bien ce que je disais plus haut !)
Fréquence infinie

Plus le générateur va monter en fréquence, plus la tension va augmenter (dans les


limites du générateur).

On va dire que la bobine a un comportement passe-haut : elle laisse passer les


hautes fréquences sans problèmes ; en revanche, elle atténue les basses. Nous
reviendrons plus en détail sur ces notions dans le chapitre sur le filtrage.

Conclusion

Pour une bobine réelle, son comportement est différent selon la fréquence du signal
qui lui est appliqué. Pour une fréquence nulle, la bobine se comporte comme une
impédance ; pour une fréquence infinie, la bobine est équivalente à un interrupteur
ouvert.

Courant continu Haute fréquence

Phénomène de Interrupteur ouvert - le


résistance - le courant "passe" courant ne passe pas
Pour aller plus loin
Je vais ici parler un peu plus du phénomène d'induction qui régit le fonctionnement
des bobines. Cette partie est essentiellement culturelle.

Le phénomène d'induction
Branchons une bobine sur un galvanomètre et déplaçons un aimant droit dans son
environnement :

Figure 13 : expérience avec un bobine et un aimant droit

D'abord, déplaçons l'aimant tel qu'il est orienté de la droite vers la gauche. L'aiguille
du galvanomètre dévie.

Je vais supposer que l'aiguille dévie vers la droite. En réalité, cela dépendra du
galvanomètre.
Lorsque le déplacement cesse, l'aiguille revient à sa position de repos.

A présent, déplaçons notre aimant, toujours orienté de la même manière, de gauche


à droite. L'aiguille du galvanomètre dévie dans l'autre sens, vers la gauche !
Maintenant, renversons l'orientation de l'aimant et recommençons cet aller-retour.
L'aiguille dévie d'abord vers la gauche, puis vers la droite !

Enfin, accélérons nos mouvements : les déviations sont plus importantes.

Interprétation

Lorsqu'il y a déplacement d'une source du champ magnétique (ici l'aimant) près d'un
circuit électrique fixe (ici la bobine), une tension apparaît aux bornes du circuit : il se
comporte comme un générateur. A l'intérieur du circuit, une force
électromotrice(fém) engendre cette tension.

Un peu de vocabulaire

 La source de champ variable (ici l'aimant droit) est appelée l'inducteur ;


 Le circuit dans laquelle apparaît la fém (ici la bobine) est appelé l'induit ;
 la fém est appelé force électromotrice induite et le phénomène induction
électromagnétique ;
 le courant associé à la fém est appelé courant induit (comme c'est
original ).
La loi de Lenz

La loi de Lenz s'exprime simplement :

Le phénomène d'induction électromagnétique est tel que par ses effets, il


s'oppose à la cause qui lui a donné naissance.

Euh... oui, mais encore ? Concrètement, ça signifie quoi ?


Eh bien la loi de Lenz nous permet - entre autres - de déterminer rapidement
l'orientation de la fém induite créée dans un circuit.

Je rappelle d'abord qu'une bobine parcourue par un courant se comporte comme un


aimant. Les lois de l'électromagnétisme (établies par Maxwell au passage )
permettent de relier le sens du courant aux lignes de champ magnétique et donc de
déterminer les pôles de l'aimant ainsi créé.

Je ne vais pas vous le démontrer, ce serait trop compliqué, mais voici une illustration
des lois de Maxwell :

Figure 14 : champ magnétique d'une


bobine
Reprenons à présent notre circuit, et supposons-le fermé. La loi de Lenz nous dit que
le courant induit, de par sa circulation dans le circuit s'opposerait à la cause qui lui
donne naissance.

Ainsi, si l'on approche le pôle Nord de l'aimant de la bobine par la droite, le courant
induit fait apparaître un pôle Nord dans la bobine à droite, pour repousser l'aimant
(les pôles de même nature se repoussent). On peut alors en déduire, grâce au
schéma précédent, le sens du courant induit et par suite celui de la fém induite, dans
le même sens que le courant puisque la bobine se comporte comme un générateur.

L'auto-induction

Dans ce cas précis, l'inducteur est aussi l'induit.

Imaginons une bobine (parcourue par un courant I) dans un circuit.

 Si I varie, une fém apparaît aux bornes de la bobine pour contrecarrer cette
variation ;
 Si le flux magnétique créé par la bobine est perturbé (par un aimant par
exemple), un courant induit s'ajoute à I pour contrecarrer cette perturbation.
Exemples d'applications du phénomène d'induction
Les transformateurs

Citation : Wikipédia

Un transformateur électrique est un convertisseur permettant de modifier les


valeurs de tension et d'intensité du courant délivrées par une source d'énergie
électrique alternative, en un système de tension et de courant de valeurs
différentes, mais de même fréquence et de même forme.

Un transformateur est constitué d'un assemblage de 2 bobines


dites primaire(souvent le secteur, soit 220-230V ou 110V selon les pays)
et secondaire.

Le symbole d'un transformateur représente bien ces deux bobines mises face à face
:

Les deux barres verticales au centre représentent le noyau du transformateur, dont le


rôle est similaire à celui des bobines.
Et voici à quoi cela peut ressembler :
Figure 15 : photo de transformateurs -
De gauche à droite, un transformateur : torique, pour circuit imprimé et à noyau de
ferrite

Le principe est simple :

le primaire est alimenté avec une tension alternative et est parcouru par
conséquent par un courant alternatif. Il se comporte donc comme un aimant
dont le champ magnétique varie, c'est-à-dire comme un aimant que l'on
déplace, à proximité du secondaire ;
 le secondaire répond à cet aimant se déplaçant à proximité de lui par la loi de
Lenz : il y a au secondaire une fém et un courant induits.
Comment alors transformer la tension ?
Tout est question de nombres de spires :

 plus le nombre de spires au primaire est important, plus le champ magnétique


généré est intense ;
 plus le nombre de spires au secondaire est important, plus l'influence du
champ magnétique à proximité est importante.
Ainsi, en jouant sur le rapport entre le nombre de spires au primaire et le nombre de
spires au secondaire, il est possible de modifier (principalement abaisser, mais l'on
peut aussi augmenter) la tension.

Pour un rapport donné, en doublant le nombre de spires, le champ magnétique est


doublé, et par conséquent, le courant induit est doublé. Ainsi, il est également
possible d'ajuster la valeur du courant.

Les micros de guitare électrique

Les micros de guitare sont des systèmes très ingénieux. Voici comment ils sont
construits :
Figure 16 : micro de guitare
électrique
Un aimant est entouré d'une bobine et est placé sous la corde, conductrice. Cette
propriété de la corde est importante : un élément conducteur déforme les lignes de
champ d'un aimant. C'est d'ailleurs grâce à cette propriété que les conducteurs sont
attirés par les aimants.

Revenons à nos micros. Le fonctionnement est le suivant :

 le guitariste pince la corde conductrice ;


 la corde en mouvement perturbe le champ magnétique de l'aimant, à la
fréquence de la corde ;
 la bobine autour de l'aimant "ressent" cette perturbation et, suivant la loi de
Lenz, y répond par la création d'une tension et d'un courant induits, de même
fréquence que le mouvement de la corde ;
 un amplificateur permet d'amplifier ce signal et de créer un son de même
fréquence que celle de la corde, c'est-à-dire de créer la même note.
Vous venez de terminer la lecture du chapitre sur la bobine qui était le dernier
chapitre parlant des composants passifs fondamentaux de l'électronique.

Je vous invite à passer au chapitre suivant qui vous permettra de valider vos
connaissances en vous exerçant un peu.

Savez-vous ? Quoi ? Eh bien vous venez d'acquérir des connaissance très utiles qui
vous permettrons déjà de créer vos propres montages. Cependant, ce "léger"
bagage ne vous permettra pas de réaliser des montages très complexes. Vient alors
la prochaine partie qui traitera des composants actifs, très utilisés pour créer des
systèmes réagissant en fonction de paramètres que l'utilisateur peu émettre. Je ne
vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir...

 #

LE CONDENSATEUR EN RÉGIME CONTINUL'AMPLIFICATION D'UN SIGNAL

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