Fascicule Géo TLe

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 53

CLASSE DE TERMINALE (18 leçons)

Table des Matières

INTRODUCTION
Leçon 1 Le système-monde : des espaces interdépendants. 2H
PREMIERE PARTIE :
L’espace Nord-Américain.
Chapitre I : Présentation générale.
Leçon 2 Atouts et handicaps de la nature. 1H
Leçon 3 Populations, villes et sociétés. 2H
Leçon 4 La construction de l’espace économique : Etats-Unis, Canada et Mexique. 1H
Chapitre II : Les Etats-Unis d’Amérique du Nord.
Leçon 5 Le modèle économique américain : caractéristiques et problèmes. 4H
DEUXIEME PARTIE : L’espace européen.
Chapitre I : Présentation générale.
Leçon 6 Milieux naturels et populations. 1H
Leçon 7 La construction européenne : réalités et perspectives. 2H
Chapitre II : Etude monographique: la France ou l'Allemagne.
Leçon 8 Etude économique alternée entre la France et l’Allemagne. 3H
TROISIEME PARTIE : L’Asie – Pacifique.
Chapitre I : Présentation générale.
Leçon 9 Les facteurs d’émergence et leurs limites. 2H
Chapitre II : Le Japon
Leçon 10 Le modèle économique japonais : caractéristiques et problèmes. 3H
Chapitre III : La Chine
Leçon 11 Les problèmes démographiques. 2H
Leçon 12 Le modèle de développement économique. 2H
QUATRIEME PARTIE : L’Amérique latine.
Chapitre I : Présentation générale.
Leçon 13 Milieux naturels et populations. 1H
Chapitre II : Etude monographique.
Leçon 14 Le Brésil : une puissance du tiers monde. 2H
CINQUIEME PARTIE : L’Afrique.
Chapitre I : Présentation générale.
Leçon 15 Les problèmes et perspectives de développement du continent africain. 3H
Chapitre II : Etude monographique : Le Sénégal.
Leçon 16 Milieux naturels et populations. 2H
Leçon 17 La question de l’eau. 2H
Leçon 18 Les problèmes économiques et les politiques de développement. 3H

1
L 1 : Le système monde : des espaces interdépendants
1. Comprendre les enjeux liés à l’émergence des espaces-blocs.
2. Analyser les facteurs, manifestations et conséquences de l’interdépendance au sein
du système-monde.
INTRODUCTION
Le monde est de plus en plus considéré comme un système. Un système est un
ensemble d'éléments interdépendants, c'est-à-dire liés entre eux par des relations telles
que si l'un est modifié, les autres le sont aussi. Le système-monde est une expression
caractérisant l’espace mondial comme un ensemble fonctionnant en système dans lequel un
nombre croissant d’espaces sont mis en relation. Ces espaces sont interdépendants dans
un monde unifié ; la mondialisation.
I- LA MONDIALISATION
La mondialisation est une tendance à l’uniformisation des modes de vie à l’échelle
ème
mondiale. Le terme mondialisation ou globalisation remonte au XVI siècle avec le
commerce triangulaire qui met en relation l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Cette
mondialisation désigne de nos jours le processus par lequel les différents ensembles
géographiques s’intègrent de plus en plus à un monde unifié partageant des modèles
communs dans le domaine économique (libéralisme), politique (démocratie), culturel (droits
de l’homme).
Les moyens de communication y jouent un rôle décisif, accélérant les flux de toutes
natures. Ces flux internationaux font apparaitre le rôle moteur de quelques grands pôles
comme l’Europe occidentale, l’Amérique du nord et le Japon. Dans cette économie qui se
mondialise chaque jour d’avantage, les économies capitalistes s’interpénètrent. Les régions
périphériques sont relativement intégrées.
II- UN MONDE MULTIPOLAIRE
1- LE CENTRE
Le centre traduit le lieu où se concentrent les pouvoirs ou bien le lieu de
commandement. Il comprend trois pôles (Etats Unis, japon et Union Européenne) qui
dominent l’économie mondiale. C’est la Triade qui représente 70 à 80 % du commerce
mondial. Abritant la plupart des firmes multinationales et les grandes institutions
économiques internationales (FMI, banque mondiale), elle domine économiquement d’autres
espaces qui dépendent étroitement d’elle. En termes d’échange de marchandises, on note le
rôle prépondérant de l’Europe occidentale et de la montée en puissance de l’Asie et de la
chine notamment. A l’intérieur de ce polycentrisme, il existe des centres d’impulsion comme
New York, Tokyo, Londres, Paris et dans une moindre mesure Bruxelles, Amsterdam,
Singapour. Tous les autres Etats du monde sont en situation de dépendance. Ce sont les
périphéries. La périphérie, c’est un espace en marge des centres dont il subit la domination.
2- LA PREMIERE PERIPHERIE
2
La première périphérie est constituée d’Etats bénéficiant d’une dynamique de
développement (Brésil, Mexique, dragons et tigres asiatiques). Certains ont bénéficié de la
manne pétrolière (pays de l’OPEP). Leur croissance est forte et leur niveau de vie
s’apparente à celui de la Triade. C’est une périphérie intégrée à la dynamique de la triade.
On les appelle « pays émergents ».
3- LA DEUXIEME PERIPHERIE
La deuxième périphérie est constituée des pays pauvres appelés « Pays les moins
avancés ». Ce sont des pays peu intégrés au marché mondial et aux différents réseaux
mondiaux. Ils souffrent d'importants retards de développement notamment avec un faible
niveau d'industrialisation, un endettement exorbitant, la famine, la sous-alimentation, les
fléaux du Sida, du paludisme et des guerres. Cette périphérie correspond globalement aux
PMA d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine désignés souvent d'« espaces oubliés» du
système monde. C’est une périphérie marginalisée du système monde.
III- L’INTERDEPENDANCE AU SEIN DU SYSTEME-MONDE

1- LES FACTEURS DE L’INTERDEPENDANCE

L’interdépendance est la relation d’échanges qui unit deux éléments d’un territoire ou
des territoires dont chacun ne peut fonctionner sans l’autre. C’est donc une dépendance
réciproque, une interaction des éléments d’espaces géographiques différents. Depuis la fin
de la seconde guerre mondiale, les échanges de marchandises, de capitaux, d'informations
et les flux des populations entre les différentes régions du monde n'ont cessé de
s'intensifier. Ainsi la distance-temps et la distance-coût ont connu une diminution
exponentielle.
C'est tout d'abord le résultat des facteurs de l’interdépendance qui sont : un
accroissement continu de la population mondiale, une amélioration générale du niveau
de vie, les progrès technologiques dans le domaine des transports et des
télécommunications. A ces facteurs s'ajoute le triomphe du capitalisme libéral.
2- LES MANIFESTATIONS DE L’INTERDEPENDANCE

La mondialisation se manifeste par une intensification sans précédent des échanges


et des flux (marchandises, capitaux, personnes, informations…) entre les pays, créant ainsi
une interdépendance accrue des différentes parties du monde. Cette interdépendance est
tout d’abord manifestée à travers les flux migratoires de type économique, touristique ou
politique pour la recherche de l'emploi, de loisir ou la quête de la paix et de la sécurité. Les
flux commerciaux et de services connaissent depuis la fin du XXème siècle une croissance
considérable. L'essor des échanges et des capitaux est spectaculaire et sert de croissance
économique. Sur le plan géographique, le commerce mondial est inégal.
3- LES CONSEQUENCES DE L’INTERDEPENDANCE

L'interdépendance ou la mondialisation a provoqué des inégalités à différentes


échelles entre les Nations du système monde. Ainsi, on note une pauvreté et une exclusion
plus répandues dans les pays du Sud. En outre, l'interdépendance des territoires a
3
accentué la concurrence et les conflits commerciaux entre les partenaires : conflit
récurrent entre les deux firmes leader dans l'aéronautique notamment BOEING
(américain) et AIRBUS (constructeur aéronautique situé à de Toulouse en France), le
conflit du textile opposant l'UE à la Chine (faute de licence d'importation, les produits
textiles de fabrication chinoise étaient bloqués dans les ports de pays de l'UE) en 2005, la
dénonciation des APE (accords de partenariat économique) par les PMA du groupe des ACP
en 2007-2008, entre autres.
Enfin, la mondialisation a comme autre conséquence un système économique instable.
Pour pallier les effets de la concurrence et de l’interdépendance, les Etats ont ressenti un
besoin croissant de coopération interétatique afin de se protéger ou de gérer des
questions communes .Ainsi, des marchés régionaux ou des associations politiques, c’est-à-
dire des espaces-blocs sont mis en place (ALENA, UE, UEMOA, MERCOSUR(Marché
commun du Sud), etc.).
CONCLUSION
La mondialisation est un processus de mise en relation des différents ensembles
géographiques qui constituent le monde. Ce processus qui rend les espaces
interdépendants, profite inégalement aux territoires : les centres d’impulsion concentrent
le pouvoir économique et politique et imposent leur ordre au reste du monde. Enfin, pour
faire face efficacement aux effets négatifs de la mondialisation, les Etats doivent
nécessairement coopérer pour éradiquer ou réduire les fractures de toutes sortes pouvant
aboutir à des situations conflictuelles.

4
Première partie : L’espace Nord-Américain
Chapitre I : présentation générale
L2 : Atouts et handicaps de l’espace Nord-Américain
Comprendre l'impact des conditions naturelles sur la vie et les activités dans l'espace
Nord-Américain. C.a.d montrer l’influence du physique sur l’économie
INTRODUCTION
L’espace Nord-Américain (USA, Canada et Mexique) est une immense étendue de
21.557.900km2. Il a la forme d’un triangle dont la base se situe au-delà du cercle polaire
arctique et le sommet au Sud du tropique du Cancer à la latitude 12° Nord. L’espace Nord-
Américain renferme d’énormes potentialités qui sont des atouts considérables, mais il
comporte aussi des faiblesses liées aux handicaps naturels qui perturbent ou freinent les
activités humaines.
I- Les caractères physiques généraux de l’espace Nord-Américain
En raison de son immensité, l’espace nord américain est soumis aussi bien aux
influences tropicales qu’aux influences polaires.
Au Canada, domine le climat continental aux hivers froids et très longs avec des
températures souvent inférieures à 0°C.
Le climat des Etats-Unis est caractérisé par de fortes différences de températures
entre l’été et l’hiver. L’opposition entre les régions humides de l’est du 100 e méridien et les
régions plus sèches de l’ouest de ce méridien donne une variété de climat.
Le climat du Mexique est caractérisé par l’aridité des hauts plateaux intérieurs et des
plaines côtières au nord du tropique du Cancer tandis qu’au sud de ce même tropique on
retrouve les régions pluvieuses tempérées et tropicales.
A propos du relief, l’espace est composé de trois ensembles : à l’est la chaîne de
montagnes des Appalaches et à l’ouest celle des Rocheuses. Au centre et au Sud-est de
l’espace s’étendent le Bouclier canadien qui est un immense plateau et les grandes plaines
se terminent au Mexique par une étroite plaine marécageuse.
La diversité climatique et la disposition du relief donnent à cet espace de grands fleuves
: Mackenzie, Yukon, Saint-Laurent au Canada, Mississipi, Missouri, Tennessee, Ohio,
Arkansas aux Etats-Unis et Rio Grande entre la frontière du Mexique et des Etats-Unis.
Cet espace dispose aussi d’un réseau de Grands lacs entre les USA (Supérieur, Michigan,
Ontario, Huron et Erié) et le Canada (Grand Lac de l’Ours et lac d’Athabasca) qui
totalisent 250.000km2.
Cette diversité du milieu physique offre à l’espace de nombreux avantages.
II- Atouts et handicaps de l’espace Nord-Américain
1- Les atouts de l’espace
a- L’immensité de l’espace
5
Dans l’espace nord américain, la nature offre à l’homme d’énormes avantages.
L’immensité de l’espace est favorable aux activités agricoles et forestières. Ensuite, la
présence de l’océan atlantique à l’est et du pacifique à l’ouest favorise les activités de la
pêche et le développement des infrastructures portuaires comme les ports de New York,
Baltimore, San Francisco, Los Angeles, etc.
b- Des milieux naturels généreux
Les plaines Nord-américaines offrent un potentiel en terres cultivables. Au Mexique,
ce sont les plateaux qui sont plus favorables à l’occupation humaine et à l’agriculture car les
plaines sont marécageuses et envahies d’insectes nuisibles à l’homme.
Le sous-sol est également riche en sources d’énergie et en minerais divers (charbon,
pétrole, gaz naturel, argent, uranium, cuivre, nickel, lignite, plomb, fer, etc.).
La diversité climatique est aussi un atout important car elle donne de grandes
potentialités agricoles et forestières. Les possibilités d’irrigation offertes par les fleuves
et les lacs renforcent les potentialités agricoles (barrages hydro agricoles). Les fleuves
constituent également d’importants moyens de communication face à la massivité de
l’espace. Enfin, les montagnes sont rentabilisées avec le tourisme, et le sport).
2- Les handicaps de l’espace
a- La massivité du relief et les menaces volcaniques et sismiques
La massivité du relief est un obstacle à l’implantation humaine et à la construction
d’infrastructures. L’espace nord américain est après l’Asie la région du monde la plus
exposée aux calamités naturelles. Il s’agit des volcans souvent en activité, des séismes et
des cyclones. Par exemple en Californie, on a noté un nombre impressionnant de séismes
depuis un demi-siècle. La chaine des cascades est le domaine des volcans alors que le sud
de l’espace est le fief des cyclones (Andrew en 1992 et Katrina en 2005) et des ouragans.
Le milieu naturel constitue ainsi un véritable obstacle aux activités économiques.
b- La rigueur du climat
Au plan climatique, les gelés d’hiver appelés killing-frost se prolongent jusqu’au Sud et
à l’Est. Elles influencent négativement le cycle végétatif des plantes. Ces masses d’airs
polaires pénètrent le couloir de plaines jusqu’au golfe du Mexique. Elles entraînent aussi
des vagues de froid appelées coldswaves occasionnés par un vent appelé Blizzard. En été,
c’est l’air chaud des tropiques qui remonte du golfe du Mexique vers le Nord entraînant de
graves sécheresses, de grandes tornades (hurricanes) et de fréquentes et redoutables
inondations.
Conclusion L’espace Nord-américain renferme tous les types de relief, de climat mais
aussi une gamme de ressources économiques. Son milieu physique porte de nombreux
avantages mais de contraintes certaines. Le plus grand atout de cet espace est qu’il ne
présente pas d’obstacles majeurs pour sa mise en valeur par l’homme. Par conséquent, le

6
niveau de développement actuel de cet espace est aussi lié aux facteurs humains
(ingéniosité et labeur des populations).

L 3 : L’ESPACE NORD-AMÉRICAIN :
POPULATIONS, VILLES ET SOCIÉTÉS
Appréhender les différents phénomènes et problèmes démographiques et sociaux, ainsi
que les différentes formes d’occupation de l’espace
Introduction
L’espace nord-américain a une population d’environ 450 millions d’habitants : (303,8
millions aux Etats-Unis, 33,6 millions au Canada et 109,9 millions au Mexique). Le rythme
d’évolution de la population n’est pas partout le même. Le peuplement de l’espace s’est fait
par vagues successives de migrants venus d’horizons divers. Cette population inégalement
répartie dans l’espace est la plus urbanisée au monde. Cependant, elle fait face à de
nombreux problèmes.
CANADA USA MEXIQUE

Superficie 9 984.670 9 826.630 1 964 382


Population 33.679.263 303.824.650 109 955 400

PIB/HAB. en $ 38 947 43 968 8 052

TAN 0,86% 0,88% 1,14

Taux d’urbanisation 81% 81% 76%


IDH 148 10 53

Espérance de vie 80,5 78,1 75,8


moyenne
I- UNE POPULATION DIVERSIFIÉE ET INÉGALEMENT RÉPARTIE
1- LA DIVERSITÉ DE LA POPULATION
La population de l’Amérique est très diversifiée. On peut distinguer deux espaces de
peuplement : Le premier, constitué des USA et du Canada, est dominé par les Blancs anglo-
saxons d’origine européenne qui représentent plus de 60%. On y retrouve des minorités :
Noirs, Amérindiens, Asiatiques, etc. Le deuxième espace constitué du Mexique, est très
métissé du fait des mariages entre colons espagnols et Amérindiens. La part
des Amérindiens et des Latinos y est très importante.
2- L’INÉGALE RÉPARTITION DE LA POPULATION
Si la densité moyenne de l’ENA tourne autour de 20 habitants au Km 2, elle varie d’un
pays à un autre : 3 habitants au Km2 au Canada, 30 aux USA et 55 au Mexique. Ces chiffres
cachent d’autres disparités. En raison des conditions climatiques rudes au nord, la grande
majorité des Canadiens s’entasse le long de la frontière avec les USA. Environ 60 % des

7
habitants sont concentrés sur à peine 3 % du territoire. Partout ailleurs, l’habitat est très
clairsemé. Aux USA, la partie orientale, centre historique du peuplement et de la
révolution industrielle, a longtemps été la plus densément peuplée. Cependant, depuis
quelques décennies, on assiste à un déplacement massif de la population vers le Sud-ouest ;
le « Sunbelt ». Au Mexique, les fortes densités se rencontrent au centre, autour de
Mexico. Le nord et l’extrême sud sont faiblement peuplés.
II- UNE DÉMOGRAPHIE À DEUX VITESSES
1- LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE RALENTIE AUX USA ET AU CANADA
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la natalité avait augmenté de façon
impressionnante : on parlait alors de « Baby-Boom ». Aujourd’hui le taux d’accroissement
naturel est faible aux USA et au Canada avec 0,8% par an. La baisse rapide du taux de
natalité est liée à plusieurs facteurs : le développement du travail des femmes, l’instabilité
des ménages, l’augmentation du chômage, le développement de la contraception. Dans le
même temps, on assiste à une augmentation de l’espérance de vie qui passe de 40 ans à 80
ans. La conséquence de cette situation est le vieillissement de la population : on parle de «
Papy-boom ». Le départ massif de la génération du Paby-boom à la retraite aura une
influence importante sur l’économie en provoquant une hausse des dépenses de santé, des
versements de pension de retraite et une réduction de la population active.
2- UNE FORTE POUSSÉE DÉMOGRAPHIQUE AU MEXIQUE
La croissance démographique du Mexique demeure l’une des plus fortes au monde avec
un TAN de 1,6% par an. Cette explosion démographique constitue un défi pour le
gouvernement qui doit augmenter ses dépenses de formation et trouver des emplois pour
une population jeune. On estime que le Mexique entame la dernière phase de la transition
démographique. L’espérance de vie augmente tandis que la tendance de la croissance
naturelle est au ralentie. Le vieillissement de la population mexicaine risque donc de
s’accélérer bientôt.
III- LA RÉGION LA PLUS URBANISÉE AU MONDE
1- LE TRIOMPHE DE LA CIVILISATION URBAINE
L’urbanisation est un phénomène ancien dans l'ENA du fait du développement industriel. En
1920, environ 51% des Américains étaient des citadins. Aujourd’hui, les agglomérations
regroupent 81% de la population. Il existe une cinquantaine d’agglomérations de plus d’un
million d’habitants. Les villes de la côte-est se sont tellement développées qu’elles finissent
par se rencontrer. La Mégalopolis, la plus grande concentration urbaine du globe s’étend
sur environ 1 000 km et renferme plusieurs villes parmi les plus peuplées des USA : Boston
(7 414 000), New York (25 933 000), Philadelphie (6 398 000), Baltimore (3 000 000),
Washington (8 295 000 000). Au Canada où 81% des habitants sont des citadins, l’essentiel
des villes est concentré au Sud. Toronto (5 905 000 habitants), Montréal (3 695 000
habitants), Ottawa (1 168 000 habitants) sont les principales villes. Le phénomène urbain
est plus récent au Mexique. Cependant, il a pris des proportions démesurées à cause de
8
l’exode rural massif. Le nombre de citadins est passé de 10% au début du XXe siècle à 50%
en 1960 et 76% aujourd’hui. Mexico, avec ses 23 295 000 d’habitant, est la plus grande
ville du pays ; la troisième ville du monde après Tokyo et New York. L’essor urbain
s’accompagne d’une multitude de problèmes.
2- LES PROBLÈMES DES VILLES
Les villes de l’ENA sont confrontées à des problèmes d'insécurité, de chômage, de
pollution, etc. Les villes, lieu de rencontre de populations d’origine diverses, sont les sièges
des réseaux du crime organisé. La délinquance juvénile est un des fléaux qui hante
(perturbe) le sommeil de la population. La forte concentration de la population est à
l’origine du chômage. Quant à la pollution, elle est liée à l’industrialisation et à
l’augmentation du nombre de véhicule. Les immenses embouteillages sont à l’origine de
pollution atmosphérique et sonore. Tous ces problèmes sont à l’origine de l’abandon des
centres urbains par la classe aisée tandis que le nombre de pauvres ne cesse de croître.
IV- UNE SOCIÉTÉ MÉTISSÉE ET INÉGALITAIRE
Le métissage est la principale caractéristique des sociétés nord-américaines. C'est le
melting-pot qui ne peut cependant pas cacher les inégalités sociales. La pauvreté y est
assez répandue. Au Mexique, elle touche environ 35% de la population. Ce sont
essentiellement des ouvriers, des marginaux des villes, les paysans sans terres, les
communautés indiennes. Aux USA, la société est dominée par les WASP (White anglo-
saxon and Protestants). Formés dans les plus prestigieuses universités, ils contrôlent
l’essentiel des richesses et des postes clés. La pauvreté touche essenti’ellement les Noirs
et les Latinos. Le principal problème au Canada est la dualité linguistique car Les colons
français tiennent à leur identité tandis que les anglo-saxon n’entendent pas abandonner
leur culture. C’est ce qui explique le bilinguisme officiel. Le pays n’échappe pas non plus aux
inégalités entre riches et pauvres.
CONCLUSION
L’ENA est caractérisé par une population diversifiée. Cette population inégalement
répartie dans l’espace est essentiellement urbaine et métissée. Quant aux villes, elles sont
le siège des inégalités sociales et de la violence.

9
Leçon 4 : LA CONSTRUCTION DE L’ESPACE ECONOMIQUE ENTRE LES
ETATS-UNIS, LE CANADA ET LE MEXIQUE
Évaluer le niveau d’intégration économique de l’espace Nord-Américain au regard de ses
enjeux, objectifs et stratégies.

INTRODUCTION
Aujourd’hui, l’économie se mondialise et on assiste à une uniformisation des modes de
vie. Cette mondialisation se traduit par la montée en puissance d’organisations régionales
et sous-régionales associant plusieurs États géographiquement proches et ayant des
intérêts communs. Parmi ces organisations nous avons l'Accord de Libre-échange Nord-
Américain (ALENA). Créé le 1er janvier 1994, cet accord regroupe les USA, le Canada et
le Mexique qui appliquent des politiques de libéralisation du commerce comme moyen
d'accroître la richesse et d'améliorer la compétitivité. Il ouvre ainsi ces trois pays à une
intégration mutuelle qui présente parfois des inégalités.
I- Les fondements et les objectifs de l’ALENA
1- Les objectifs de l’ALENA
L’ALENA vise à favoriser l’accroissement des échanges commerciaux et des
investissements entre les pays membres et donner naissance à un vaste marché commun
nord-américain. Pour les trois pays, ce traité est l’occasion d’entamer une véritable
intégration économique, avec comme objectif d’améliorer les niveaux de vie de la
population et d’assurer une croissance économique. Visant la libre circulation des capitaux,
des marchandises et des services, l'espace nord-américain doit être un moteur de la
mondialisation.
2- L’ALENA ; un outil d'intégration
L’ALENA a eu des effets bénéfiques sur l’économie des trois pays membres. Les échanges
commerciaux ont fait depuis 1994 un bond énorme. Les exportations mexicaines vers les
États-Unis et le canada ont connu une hausse exponentielle. Les investissements américains
vers le Canada et le Mexique ont enregistré une forte augmentation. En effet, les
investissements américains au Mexique ont atteint 12milliards de dollars par an au cours de
la décennie1994-2004. Symbole de l’intégration, les maquiladoras (industries appartenant
à des sociétés étrangères, essentiellement américaines, et implantées au Mexique, le long
de la frontière des États-Unis) ont créé près d’un million d’emplois. Avec ces entreprises,
le Mexique est devenu le premier fournisseur textile et électronique des États-Unis.
L'Alena a donc permis au Mexique de s'intégrer à la fois en Amérique du Nord, mais aussi,
à travers le monde.
II- Les problèmes de l’ALENA
Malgré toutes les avancées économiques, environnementales et commerciales, l’Accord
de Libre Échange Nord Américain est contesté et comporte de nombreuses limites.
10
L'ALENA est un accord fortement asymétrique car le PNB des États-Unis est 30 fois
supérieur à celui du Mexique et sa richesse accumulée est de 250 à 300 fois supérieure à
celle du Mexique. En effet, les États-Unis, l’un des pôles de la Triade, ont une influence et
un pouvoir accru au sein de l’ALENA, plus que ses deux autres satellites.
L’ALENA n’est pas une union douanière ni un marché commun. Il ne constitue pas non plus
une zone de libre-échange absolue car la suppression des barrières est progressive et la
libre circulation ne s’applique pour le moment qu’aux produits et pas aux personnes. Ensuite,
les agents fédéraux américains refoulent 1 à 2 millions d’immigrés clandestins en
provenance du Mexique.
En perspectives, les États-Unis font des échanges une préoccupation prioritaire depuis
les débuts de l’ALENA. Dans une stratégie de contournement du Japon et de l’Europe, ils
veulent renforcer leur position. C’est pourquoi, ils essaient d’étendre l’ALENA à toute
l’Amérique latine avec le projet de ZLEA (Zone de Libre Échange des Amériques) ou ALCA
(Accord de Libre Commerce des Amériques).
Conclusion
La proximité géographique des États-Unis, du Canada et du Mexique est un atout pour la
coopération économique. Ainsi, l’ALENA a renforcé considérablement les relations
économiques des États membres même si quelques problèmes subsistent encore. Les États
membres essaient d’étendre l’ALENA à toute l’Amérique latine avec l’ALCA. Mais, beaucoup
de pays latino-américains ne sont pas pour le moment favorable.

11
Chapitre II : LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE DU NORD
Leçon 5 : LE MODELE ECONOMIQUE AMERICAIN :
CARACTERISTIQUES ET PROBLEMES
Analyser la spécificité du modèle américain, son impact sur le développement des Etats-
Unis et son influence dans le monde.
INTRODUCTION
Depuis 1945, les États-Unis occupent une position de superpuissance sûre grâce à leur
place dans de nombreux secteurs et au volume de leurs échanges extérieurs. Cette
superpuissance est fondée sur l’abondance des ressources naturelles dans un vaste
territoire, sur des secteurs économiques dynamiques, sur un régime de libre concurrence
favorisant l’efficacité des milieux d’affaires. Cependant la foi et l’optimisme débordants
des Américains s’effritent à cause de nombreux problèmes comme les crises, la montée en
puissance de concurrents, les déficits commerciaux et budgétaires, une dépendance
énergétique et un vieillissement de la population.
I- Les fondements du modèle économique américain
1- L’abondance des ressources naturelles
Les ressources naturelles constituent la première composante d’une économie. Les
États-Unis disposent d’un relief favorable pour l’essentiel à la vie économique. Le pays est
ouvert sur l’Océan Atlantique à l’Est, sur l’Océan Pacifique à l’Ouest et sur le Golfe du
Mexique au Sud. Des fleuves importants prennent leur source à l’intérieur des terres et un
important système de lacs complète cette facilité de la navigation. Le pays est doté d’un
climat tempéré (ni trop chaud, ni trop froid) et d’un sol fertile. Quant au sous-sol, il
renferme de nombreuses richesses énergétiques et minières. En plus, le sous-sol étasunien
regorge d’une gamme quasi-complète des ressources minières, minéralières et
ème
énergétiques. C’est ce qui fait des USA la 2 puissance minière au monde derrière la
Russie. À ce titre, ils occupent la première place pour de nombreux produits agricoles et
énergétiques : 1er rang pour le bois, le maïs et l’électricité nucléaire, entre autres, 2ème
rang pour les oranges, les porcins, le cuivre, le gaz naturel, le charbon, les phosphates, l’or
et 3ème place pour le plomb, le pétrole, les bovins et le blé.
La mise en valeur de ces gigantesques potentialités est facilitée par des réseaux
impressionnants de transport et de communication parmi les plus performants au monde.
2- La première agriculture de la planète
Avec 2,7 % des actifs, l’agriculture américaine assure 40 % de la valeur de la
production agricole de la planète et 25 % des exportations mondiales de produits agro-
alimentaires. La géographie agricole des USA est de plus en plus caractérisée par une
diversification et une mécanisation impressionnantes mais aussi par une haute productivité.
L’utilisation d’engrais chimique et de produits phytosanitaires et une recherche

12
agronomique performante occupent une place primordiale dans ce secteur qui emploie
plusieurs millions de personnes.
Enfin, l'agriculture américaine qui exporte plus du quart de sa production et qui compte
ainsi pour beaucoup dans l'approvisionnement mondial en nourriture sert également d'arme
à la superpuissance mondiale : c'est la diplomatie du « FOOD POWER » ou "Arme verte".
3- La deuxième industrie du monde
Depuis 2012, la Chine est parvenue à devenir le numéro un pour la production
industrielle, mettant fin à une domination américaine vieille d’un siècle. Cependant, la
production reste efficace et rentable aux États-Unis. En 2013, les entreprises américaines
ont contribué à hauteur de 20,4 % du PIB global. Les secteurs qui font le succès de
l'industrie américaine sont : l'automobile qui représente un tiers du marché mondial. La
vente des véhicules aux États-Unis a atteint son chiffre le plus haut depuis quatre ans. Il y
a aussi l'aéronautique qui repose sur un transport aérien très dense et sur l’abondance des
commandes du Pentagone (aujourd’hui Boeing a fusionné avec Lockheed-Martin et
Raytheon). D’autres secteurs ne sont pas en reste : la pharmacie, l'informatique avec IBM
qui fournit plus de la moitié du matériel informatique mondial, les industries
agroalimentaires avec Pepsico et électroniques avec General electric, Motorola, Hewlett
Packard, Compaq et Microsoft qui occupent une place importante dans la production
américaine.
Le développement de l’aérospatial est lié au désir du gouvernement américain de relever
le défi lancé par les soviétiques avec le lancement en 1957 de Spoutnik. En 1958, la NASA
(National Aeronautics and Space Administration, en français l'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace) est créée et
installée en Floride. Elle fait vivre beaucoup de firmes spécialisées dans la fabrication de
gros ou de petits équipements pour les navettes spatiales, les fusées et les satellites.
4- Un système économique libéral
Le système américain de la libre entreprise repose essentiellement sur la propriété
privée. Cette importance de la propriété privée est liée en partie aux convictions des
américains en matière de liberté individuelle. De plus, les américains estiment qu’une
économie reposant sur la propriété privée a plus de chances d’être efficace que si les
moyens de production sont aux mains de l’État. Les américains pensent qu’on doit laisser
libre cours aux forces économiques et que la loi de l’offre et de la demande détermine le
prix du marché.
5- Le rôle de l’État dans la vie économique
L’État a plus d’importance qu’on pourrait le croire et il participe fortement à la vie
économique. Il se charge essentiellement de la justice, de l’éducation, du réseau routier,
des statistiques sociales et de la défense nationale. En outre, l’État intervient souvent
dans l’économie en vue de corriger certains dysfonctionnements du système économique
(inflation, récessions économiques (ralentissement du rythme de la
croissance économique)…). L’État est donc un régulateur et un assistant. Il finance sans
restriction la recherche fondamentale, en particulier, dans les secteurs de l’armement et
13
de l’aérospatiale surtout avec la NASA= National Aeronautics and Space Administration).
Enfin, l’État limite les effets de la concurrence étrangère dans les secteurs sensibles
(automobile, aéronautique…) pour protéger les entreprises américaines.
II- Les problèmes de l’économie américaine
1- Une concurrence étrangère de plus en plus vive
Au lendemain des années 1960, le modèle économique américain qui était jusque-là
efficace et pragmatique, commence à Perdre son poids. Cela s’est traduit par la diminution
des parts de son industrie à travers le monde, alors que d’autres firmes étrangères
gagnent du terrain (firmes européennes, japonaises, chinoises, etc.).
Les deux autres pôles de la Triade (Europe, Japon) sont des concurrents redoutables sur le marché
mondial comme sur le marché intérieur américain. Cette concurrence et la hausse fréquente du
dollar expliquent le déficit commercial des USA depuis quelques décennies.
2- déficit commercial
Un inquiétant déficit commercial Enregistré pour la première fois en 1971, le déficit de
la balance commerciale américaine est devenu permanent avec -511,071 milliards de $ en
2016, soit 3,78 % du PIB. C’est le pétrole et le déséquilibre des échanges avec la Chine qui
expliquent ce creusement.
3- La dépendance énergétique
L’économie américaine est confrontée à un problème énergétique. C’est une économie qui
consomme beaucoup d’énergie car un américain consomme 20 barils de pétrole par an. Le
gaspillage par les industries et les ménages a entraîné l’épuisement progressif des
ressources énergétiques et a mis les États-Unis dans une situation de dépendance
énergétique. C’est pourquoi l’État américain s’oriente de plus en plus vers la promotion
d’autres sources d’énergie renouvelables comme l’énergie solaire, l’éolienne, le nucléaire,
etc.
4- Un déficit budgétaire
Le déficit budgétaire a commencé dans les années 1970 lorsque le Président
démocrate Jimmy Carter a accru les dépenses sociales. Il s’est creusé quand le Républicain
Ronald Reagan a multiplié les dépenses. L’État est obligé de s’endetter en lançant des bons
du trésor qu’achètent les Asiatiques, les Européens et les Américains fortunés.
Aujourd’hui, les États-Unis sont devenus le premier débiteur du monde avec une dette
publique qui a dépassé à 110 % du PIB en 2012 soit plus 16 056 milliards de $.
5- La Crise socio-économique
L’écart ne cesse de se creuser entre les riches minoritaires et les pauvres de plus en
plus nombreux dans un contexte de récession économique.
Les États-Unis sont confrontés depuis 2008 à une crise financière provoquée par les
subprimes, c'est-à-dire une crise immobilière qui a paralysé le marché du crédit bancaire,
ralentissant en même temps l’activité des entreprises. La récession qui s’en est suivie s’est
transformée en une crise économique comparable à celle de 1929 avec son lot de faillites
14
et de licenciements. L’intervention de l’État fédéral par le biais des plans de relance
(Paulson, Obama) a permis aux États-Unis de se mettre sur la voie de la « guérison » selon
l’expression de l’économiste américain Alan krueger. Grâce à ces plans, le taux de chômage
a atteint son niveau le plus bas en novembre 2013 avec 7,22 % et la même année, la
croissance économique tourne autour de 2,4 %.
Les USA sont également confrontés à un problème de vieillissement de leur population.

Conclusion
La place primordiale des États-Unis est le résultat de plusieurs facteurs. Leur modèle
de développement socio-économique qui repose sur un capitalisme libéral avec une
internationalisation des entreprises américaines mais aussi un État fédéral régulateur.
Néanmoins, ce modèle montre certaines faiblesses dont le poids d'une dette exorbitante
et la dépendance énergétique. Ces problèmes ont pour effets une perte de compétitivité
dans plusieurs secteurs de la production et de manière générale une baisse du dynamisme
de rang mondial au profit de la Chine et de ses voisins de la triade.

2e Partie : L’ESPACE EUROPEEN


Chapitre I : PRESENTATION GENERALE
Leçon 6 : L’ESPACE EUROPEEN : MILIEUX NATURELS ET POPULATION
Appréhender les interactions entre les phénomènes démographiques et sociaux et les conditions naturelles.

Introduction
L’Europe est le continent le plus petit au monde. Elle s’étend d’Ouest en Est de
l’Atlantique aux monts Oural en englobant une partie de la Russie. Elle est limitée au Nord
par l’Océan Glacial arctique et au Sud par la Méditerranée. L’Europe qui renferme des
15
milieux naturels diversifiés, a une superficie de 10,5 millions de km2 et compte 742
millions d’habitants aux caractéristiques singulières.
I- Les milieux naturels de l’espace européen
Le continent européen présente un relief assez dissymétrique qui oppose nettement une
Europe du Nord ouverte à une Europe du Sud fermée.
1- L’Europe du Nord
L’Europe du Nord, à l’exception du massif scandinave, armoricain en Bretagne, et des
monts Oural en Russie, est essentiellement composée de plaines et de bassins (bassin de
Londres, bassin parisien). Une plaine immense s’étire sur plusieurs milliers de kilomètres
du Nord de la France à l’Oural. C’est la grande plaine européenne. Dans le Nord et le
Nord-est de la Russie s’étendent les vastes plaines sibériennes. Alors qu’une vaste plaine
s’étend de la mer baltique à la mer caspienne. C’est une Europe ouverte, celle des
communications faciles et rapides. Ces montagnes du Nord datent de l’ère primaire avec
des sommets arrondis à cause de l’érosion glaciaire du quaternaire.
2- L’Europe du Sud
L’Europe du sud est plutôt composée de montagnes jeunes comme les Alpes (entre l’Italie
et la France) avec le Mont Blanc (4807 m), les Pyrénées au sud-ouest de l'Europe, les
Apennins en Italie, les Carpates en Europe Centrale (qui s’étendent sur les territoires de
l’Autriche, de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Pologne, de la Hongrie, de
l'Ukraine, de la Roumanie et de la Serbie) et le Mont Elbrouz dans le Caucase avec 5 633 m
d’altitude. Ces hautes montagnes datent de l’ère tertiaire. Il y a aussi les montagnes
anciennes comme le massif central et des plateaux comme la meseta espagnole,
généralement peu étendus. C’est une Europe fermée, celle des communications lentes et
difficiles.
3- Les climats
Les conditions générales du climat européen sont déterminées par la situation du
continent dans la zone tempérée. À cela, s’ajoute l’influence du relief qui engendre des
conditions particulières.
À l’exception d’une frange polaire au Nord et d’une lanière tropicale à l’extrême Sud de
l’Espagne, toutes les nuances des climats sont tempérées. Ce sont les influences maritimes,
celles des vents d’Ouest et du courant de dérive des eaux tropicales (Gulf Stream) qui
épargnent à l’Europe, les contrastes brutaux que connaissent d’autres territoires situés
aux mêmes latitudes.
Le domaine atlantique est océanique avec des hivers doux et humides, et des étés
frais. À l’Est, le climat devient de plus en plus continental avec des hivers longs et froids
et des étés chauds.
Le sud de l’Europe connaît un climat méditerranéen avec des hivers doux et humides et
des étés chauds et secs. Les nuances climatiques sont modifiées par l’altitude.

16
4- L’hydrographie
L’Europe est un continent bien arrosé disposant de plusieurs cours d’eau et de nombreux
lacs. De grands cours d’eau parcourent ce continent dans tous les sens : la Volga (3690km),
le Danube (2960km), le Rhin (1326km), l’Oder (912km), dont la plupart traverse l’Europe
Centrale.
5 - Les ressources du sous-sol
Le sous-sol européen est particulièrement favorisé par la nature. On y trouvait
d’importants gisements de charbon, de fer, de bauxite (elle sert à la fabrication de
l’aluminium) et de sel. Dans une moindre mesure existaient du plomb, du zinc, de l’uranium,
du chrome, du magnésium, de l’argent, etc. Ces richesses ont été à la base de
l’industrialisation du continent. Beaucoup parmi elles sont aujourd’hui épuisées ou
dépassées (charbon). Mais on note une grande carence en hydrocarbures, surtout en
pétrole. Les gisements de pétrole les plus importants se trouvent sous la mer du Nord. On
parle alors de pétrole off shore qui signifie au large des côtes.
Les sols cultivables sont vastes, ce qui explique la place importante de la production
agricole dans l’économie des différents pays européens. La diversification des sols est
déterminée par les conditions géologiques, la pente des versants et les eaux souterraines.
II- La population européenne
1- Une Population diversifiée et inégalement repartie
La population européenne résulte des vagues migratoires venues d’Asie il y a longtemps.
Les Européens sont presque tous des leucodermes (de race blanche). Cependant, on
distingue quatre grands groupes de peuples : les Nordiques en Europe du Nord, en Grande-
Bretagne et en Allemagne, les Slaves en Europe centrale et orientale, les Méditerranéens
en Europe méridionale et, enfin, les groupes alpins de l’Italie à la France. A ces peuples
d’origine européenne s’ajoutent des Noirs, des Arabes, des Asiatiques, etc. La richesse du
continent en a fait la destination favorite de nombreux africains et asiatiques. Le
métissage y prend donc des proportions importantes. L’Europe est, avec 742 millions
d’habitants et une forte densité, le troisième foyer de population mondiale derrière l’Asie
de l’Est et le sous-continent indien. La densité moyenne y est de 70,53 hab/km2, soit plus
qu’en Afrique ou en Amérique. Cette population est cependant très inégalement répartie
avec deux Europes distinctes :
- une Europe sous-peuplée : elle correspond à l’Europe froide dont les densités sont
inférieures à 20 hab/km2 : en Irlande, en Scandinavie, en Russie, aux montagnes
françaises et aux cordillères (chaîne de montagnes parallèles à sommet élevé et continu)
espagnoles.
- une Europe peuplée : c’est sur l’axe Angleterre-Italie, sur certaines côtes, dans les
régions hautement industrialisées, le long des fleuves et dans les riches plaines avec
parfois 200 habitants au km2. Dans cette Europe, les densités atteignent dans certains

17
lieux des chiffres impressionnants. C’est le cas dans la Rondstad hollandaise (Amsterdam,
Rotterdam, Haye et Utrecht) avec 980 hab/km2, à Anvers en Belgique avec 580 hab/km2
et à Zurich en Suisse avec 720 hab/km2.
2- Une Population urbanisée et vieillissante
L'Europe est le continent le plus urbanisé car les ¾ des européens vivent en ville. Elle
compte six villes ou agglomérations de plus de 4 millions d’habitants : Paris, Moscou,
Londres, Milan, Madrid et Saint- Pétersbourg, auxquelles on peut ajouter la Rondstad. Les
européens vivent longtemps mais se multiplient très peu. En effet, l’espérance de vie est
longue : Allemagne (80,1 ans), France (81,7 ans), Suède (81,06 ans). Par contre le taux
d’accroissement naturel est très faible : Allemagne (- 0,18 %), France (0,57 %), Suède
(0,45 %). La longueur de l’espérance de vie et la faiblesse du taux d’accroissement
expliquent le vieillissement de la population qui pose de problèmes de main d’œuvre et
beaucoup de dépenses pour les personnes âgées. Ainsi de continent d’émigration aux siècles
passés, l’Europe est devenue un grand foyer d’immigration car, c’est une région riche. Les
principaux indicateurs de richesse (PNB/hab., PIB/hab., IDH) classent ses populations
parmi les premières au monde.
À comparer avec le Sénégal : TM de 8,4‰ contre un TN de 34,5‰ en 2015/ Espérance de vie : 61 ans
Allemagne Country Meters 2017
81 306 283 Population actuelle
39 873 163 Population masculine actuelle (49.0%)
41 433 120 Population féminine actuelle (51.0%)
84 785 Naissances cette année
1 296 Naissances du jour

109 895 Décès cette année

1 680 Décès du jour

31 515 Migration nette cette année

482 Migration nette du jour

6 405 Croissance démographique cette année

98 Croissance démographique du jour

Conclusion
L’Europe se caractérise par la diversité de ses paysages naturels. Ces milieux
constituent des cadres de vie de populations multiethniques et d'un niveau de vie parmi les
plus élevés au monde. Ce sont des sociétés vieilles et fortement urbanisées.

18
Leçon 7 : LA CONSTRUCTION EUROPEENNE :
REALITES ET PERSPECTIVES
Comprendre le modèle de construction de l’Union Européenne et ses enjeux.

Introduction
L’Europe, ruinée et affaiblie après la Seconde Guerre mondiale, tente de se
reconstruire pour faire face au déclin de sa puissance dans un monde alors dominé par les
États-Unis et l’URSS. Par construction européenne, il faut entendre l’ensemble du
processus de rapprochement économique et politique de l’Europe par la mise sur pieds
d’organisations sous-régionales. Pour faciliter cette reconstruction, Français et Allemands
initient en 1950 une organisation dénommée Communauté européenne du charbon et de
l’acier (CECA). Devenue Communauté économique européenne (CEE) en 1957 puis Union
européenne (UE) en 1993, elle s’est progressivement élargie pour devenir un puissant
facteur d’intégration continentale et de concurrence.
I- Un long processus de construction
La construction européenne est née de la volonté d'hommes politiques comme Jean
Monnet (français), Robert Schuman (français) et Konrad Adenauer (allemand) qui
proposent le 9 Mai 1950 un rapprochement franco-allemand pour éradiquer les germes de
nouveaux conflits par la mise en commun des ressources en charbon et en acier des deux
pays dans une organisation ouverte aux autres pays européens. Cet appel est
favorablement accueilli par l'Allemagne, la France, l'Italie et les trois nations du
BENELUX qui paraphent le 18 avril 1951 le traité de Paris instituant la Communauté
Économique du Charbon et de l'Acier (CECA) qui vise l’établissement d’un marché
commun du charbon et de l’acier. C'est alors le début d'une longue marche vers
l'intégration de l'espace européen. Le 22 Mars 1957, le traité de Rome préconise le
renforcement du marché commun avec la création de la Communauté Économique
Européenne (CEE) qui se fixe comme objectifs de supprimer les barrières douanières, la
libre circulation des individus, des capitaux, des marchandises et des services,
l’harmonisation des politiques économiques nationales, la planification de l’agriculture
et des transports, la loyauté dans la concurrence ainsi que la découverte et la
création de nouvelles ressources. De 1972 à 1986, on note une longue phase
d’élargissement avec l’arrivée du Royaume Uni, de l’Irlande du nord, du Danemark (1972-
1973), de la Grèce(1981), du Portugal et de l’Espagne(1986). En 1993, l’entrée en vigueur
du Traité de Maastricht (Pays-Bas) consacre la naissance de l’UE qui a une dimension
politique avec la citoyenneté européenne. Celle-ci permet aux citoyens des pays membres
19
de s’installer dans n’importe quel État de l’UE et de voter aux élections européennes et
municipales de l’État où il réside. En 1995, l’espace Schengen est créé pour permettre aux
citoyens européens de voyager librement sans frontières dans l’espace européen. La même
année, l’Autriche, la Suède et la Finlande entrent dans l’Union européenne : c’est l’Europe
des 15. Il s’agit notamment d’un approfondissement de l’intégration économique et
monétaire avec l’adoption d’une monnaie commune : L’Euro. Face à cette monnaie, le traité
d’Amsterdam de 1997 accorde une dérogation monétaire au Royaume Uni (qui conserve la livre
sterling), au Danemark, à la Suède (qui ne remplissent pas les critères à savoir les risques économiques comme inflation,

dette publique, taux de change…pour lui ou pour l'ensemble de la zone euro que cette monnaie peut susciter). Ainsi, le traité de
Copenhague prône le 1er Mai 2004 l’élargissement de l’UE à dix autres pays dont des États
qui faisaient partie du bloc communiste : Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Slovaquie,
Slovénie, Pologne et République Tchèque (PECO) et deux pays insulaires méditerranéens
(Chypre et Malte). L'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie le 1er janvier 2007
consacre désormais l'Europe des VINGT SEPT. Leur adhésion est suivie par celle de la
Croatie en 2013 amenant le nombre à 28.
II- Les Institutions de l’Union Européenne
1- Le Conseil européen et le Conseil des ministres
Le conseil européen réunit deux fois par an les chefs d’États et de gouvernements et
fixe les grandes orientations politiques. Quant au conseil des ministres ou conseil de l’UE,
il réunit les ministres spécialistes des questions à l’ordre du jour et représente les
intérêts nationaux (Présidé par le belge Herman Van Rompuy pour 2 ans et demi).

2- La Commission européenne
Siégeant à Bruxelles (Belgique), elle comprend 28 commissaires qui représentent
l’intérêt général de l’Union. Elle veille à l’application des traités et en charge du budget
annuel de l’Union. Elle élabore des propositions des lois qu’elle soumet au conseil européen
et au Parlement (Présidé par le Luxembourgeois Jean Claude Juncker pour 5 ans).

3- Le Parlement européen
Ses membres, les 751 Eurodéputés, sont élus au suffrage universel direct pour un
mandat de cinq ans. Il siège tour à tour à Luxembourg et à Strasbourg (France). Le
parlement a, au même titre que le conseil de l’UE, le pouvoir de voter les lois et donc de
créer la législation européenne. Le nombre de députés est réparti selon le poids démographique de chaque État membre.
Il est actuellement dirigé par l’Italien Antonio Tajani.

4- La cour de justice
Elle est constituée de 28 juges assistés par 8 avocats généraux. Siégeant à
Luxembourg, elle arbitre les litiges et veille au respect du droit européen.
Il y a aussi la cour des comptes européenne qui veille au respect du budget et la banque
centrale européenne qui est responsable de la politique monétaire.
III- Les Réalisations de l’UE

20
Elles reposent sur des politiques communes qui font d’elle la première puissance
économique et commerciale du monde avec 25% du PIB mondial et 40% du commerce
mondial:
-La libre circulation repose sur quatre libertés fondamentales pour un marché unique: La
libre circulation des personnes dans l'espace européen est un principe fondamental de
l'Union européenne. En vertu de ce principe, tout citoyen européen ainsi que les membres
de sa famille peuvent se déplacer dans un autre pays de l'Union européenne pour voyager,
étudier, travailler et même résider. La libre circulation des marchandises a permis à
l’Union européenne d’occuper la première place commerciale devant les deux autres pôles
de la triade. Les capitaux peuvent donc circuler librement à l'intérieur de l'Union
européenne, mais aussi librement entre l'Union européenne et le reste du monde. Il y a
aussi la libre circulation des services (Activité professionnelle exercée dans une entreprise, une
administration. L’industrie et le commerce sont des activités de service).
-La citoyenneté européenne est une valeur juridique introduite par le Traité de
Maastricht en 1992.
-Des programmes communs : La PAC (Politique agricole commune) est entrée en vigueur
en 1962. C’est la plus ancienne politique commune à l’UE, à laquelle les agriculteurs
européens bénéficient d’aides financières. Le but était d’assurer l’autosuffisance
alimentaire de l’Europe, ce qui est largement atteint à partir des années 70. Mais être
Européen, ce n'est pas seulement se déplacer, c'est aussi pouvoir partir étudier, faire un
stage ou un volontariat comme c’est inscrit dans le programme Erasmus (« EuRopean Action
Scheme for the Mobility of University Students », en français « Programme d'action européen pour la
mobilité des étudiants »). Ensuite il y a depuis 2002, la création d’une monnaie commune qui est
l’« Euro » que tous les États n’ont pas adopté mais qu’on peut considérer comme étant la
monnaie européenne.
L’Union Européenne enregistre également d’autres catégories de réalisations :
- Au niveau technologique et scientifique : Avec les projets Euratom (Communauté Européenne de

l’Énergie Atomique), Ariane (La fusée Ariane 1 est la première version de la famille de lanceurs fusées Ariane développée dans les
années 1970 par l'Agence spatiale européenne pour que l'Europe puisse lancer ses satellites en toute autonomie), Airbus
(constructeur aéronautique européen situé à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse en France) et Galileo (un système de

positionnement par satellites développé par l'Union européenne comme les systèmes américain GPS, russe GLONASS et chinois Beidou),

l’Europe talonne de très près les États-Unis et quelquefois les dépasse.


- La solidarité interne : L’Europe apporte une assistance aux régions les moins
développées (Portugal, Irlande, Grèce, Andalousie est une communauté autonome espagnole) pour leur
permettre de rattraper leur retard dans le domaine des infrastructures.
- La solidarité externe : Depuis la signature en 1975 des accords de Lomé (Togo) devenus
accords de Cotonou (Benin), l’Europe aide les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) à
travers des échanges avantageux (franchise de douane à 99 % des exportations des ACP vers l’UE).
IV- Les limites de l’Union européenne
21
La construction européenne présente cependant des limites parce que c’est une
construction essentiellement économique avec un PIB de 25%. C’est une grande puissance m
commerciale avec 40% du commerce mondial mais elle ne pèse pas suffisamment sur la
scène internationale en matière politique et militaire. L’Union et les membres qui la
composent sont les seules puissances dans le monde où les budgets militaires sont en
réduction drastiques. Alors que les grandes puissances mondiales manifestent un
impérialisme évident (États-Unis, mais aussi Chine qui est une puissance montante). Ensuite
sur la scène internationale, l’Union européenne a des limites diplomatiques du fait qu’elle
ne s’exprime pas d’une seule voix. Ainsi, elle n’est pas en mesure d’affirmer son
positionnement sur certaines questions globales et certains conflits internationaux (le cas
de la Syrie par exemple, où la France s’oppose aux combats, l’Allemagne est pour des bombardements de l’État

islamique et l’UE adoptent des positions différentes).


Par ailleurs, on remarque une inertie démographique liée à une évolution très lente dans
le temps avec de faibles taux d’accroissement naturel. Ainsi le renouvellement des
générations n’est plus assuré. Dès lors, l’UE est confrontée à un déficit de mains d’œuvres
et à un alourdissement des dépenses sociales (prise en charge des retraités).
Aussi, il est possible de noter une hiérarchie dominée par les pays du nord – ouest et les
pays scandinaves (RU, Allemagne, France, Danemark, Suède) face aux pays méditerranéens
dénommés PIGS (Portugal-Irlande-Grèce-Espagne ou Spain) qui à l’exception de l’Italie
présentent des caractéristiques moins performantes. C’est d’ailleurs dans cette Europe
hétérogène que s’est abattue une crise financière sans commune mesure. C’est la crise des
subprimes (sont des prêts immobiliers accordés à partir des années 2000 à des ménages américains qui ne remplissent pas les
conditions pour souscrire un emprunt immobilier classique. Alors que les emprunteurs traditionnels sont dits «prime», ces ménages

modestes sont ainsi appelés «subprime») qui aggravent les contrastes économiques entre le Nord-Ouest
riche et le Sud- Est pauvre.
Enfin, la PAC est critiquée au sein même de l’UE car les aides restent très inégales
selon les agriculteurs et entre les pays membres.

Conclusion
L’Union européenne qui est une organisation d’intégration, est une puissance économique
qui attire par sa richesse, sa réussite commerciale mais également par son influence
culturelle (1er foyer touristique mondial). Mais l’Union européenne connait des limites sur le
plan politique, militaire et économique même à cause des différents niveaux économiques
que connaissent ses États membres.

22
CHAPITRE II : ÉTUDES MONOGRAPHIQUES
Leçon 8-1 : LA FRANCE : ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Évaluer le poids et le rôle de l’Allemagne dans l’Union Européenne et dans le monde
Introduction
Avec une superficie de 551 500 km2, la France est le 3e pays à l’échelle européenne
après la Russie et l’Ukraine, le 48ème au monde et le plus grand pays de l’Union européenne.
Sa population est de 66 627 600 habitants en 2016. Celle-ci la classe au deuxième rang
derrière l’Allemagne (81 652 000 habitants) au sein de l’UE dont elle est un des moteurs
économiques. La France, bien que membre du G8, est une puissance moyenne qui se signale
par une production importante dans l’agriculture, l’industrie, le tourisme et les services.
Mais néanmoins, elle est touchée par des mutations profondes.
I- Le pays et les hommes
1- Un pays bien pourvu par la nature
De forme hexagonale, le territoire français dispose de certains atouts :
a- Une bonne position géographique
La France est triplement ouverte sur la mer du Nord et la Manche au Nord, sur l’Océan
Atlantique à l’Ouest et sur la Méditerranée au Sud. Cette position géographique fait de
l’hexagone un carrefour commercial, mais lui permet aussi d’être dynamique et d’exploiter
des ressources halieutiques importantes.
b- Le relief
La France offre une variété importante de relief. On y trouve :
- Des chaînes de montagnes jeunes aux sommets élevés et pointus: les Alpes, les Pyrénées,
le Massif Corse et le Jura.
- Des chaînes de montagnes plus anciennes aux sommets arrondis : le Massif Central, les
Vosges, le Massif Armoricain.
- De très vastes plaines : le bassin parisien et le bassin aquitain.
Le relief joue un rôle important dans les activités humaines car les principales villes se
situent dans des plaines. Les activités agricoles varient également en fonction du relief.
Les plaines sont propices à la culture céréalière, mais les montagnes, compte-tenu de la
pente, sont favorables à l'élevage.
c- Le climat
La France a une double appartenance méditerranéenne au Sud et océanique à l’Ouest. Les
influences océaniques s’estompent au fur et à mesure qu’on progresse vers l’Est où
s’installe le climat continental. Au niveau des points les plus élevés, il y a un climat de
montagne.
d- L’hydrographie
La France compte de très nombreux cours d'eau et est entourée par de nombreuses
étendues d'eau. On compte 5 principaux fleuves en France :
23
- la Loire (le plus long avec 1012km) prend sa source dans le Massif Central et se jette
dans l'océan Atlantique.
- le Rhône prend sa source en Suisse et se jette dans la mer Méditerranéenne.
- la Seine prend sa source sur le plateau de Langres et se jette dans la Manche.
- la Garonne prend sa source en Espagne et se jette dans l'océan Atlantique.
- le Rhin se jette dans la mer du Nord.
e- Les richesses minières et énergétiques

La France est pauvre en ressources énergétiques naturelles. Le charbon longtemps exploité


au nord, à l’est, et au centre connaît depuis quelques décennies un épuisement. La crise du
charbon est accentuée par la prééminence des hydrocarbures avec une faible production
pétrolière. L’électricité par contre est abondante et les ¾ sont d’origine nucléaire.
L'uranium nécessaire à la production de l’énergie nucléaire provient d’importants gisements
nationaux ou des importations. Le reste de l’énergie est issu de centrales hydrauliques
(essentiellement dans les Pyrénées et les Alpes), de l’usine marémotrice de la Rance et des
énergies renouvelables.

Le sous-sol français renferme des minerais métalliques tels que le fer, la bauxite, le cuivre,
le plomb, l’argent.

2- La population
La population française est estimée à 66 627 600 habitants en 2016. C’est un mélange
dominé par les Celtes et les Latins qui se sont mélangés aux minorités Germaniques, Slaves,
Maghrébines, Indochinoises, Basques et Noires. La France compte 90 % de catholiques, 4
% de musulmans, 2 % de protestants et 1 % de juifs. Cette population est comme celle de
tous les pays riches : elle compte peu d’enfants (18,49 %) et plus d’adultes (61,91 %) avec
un taux urbain de 79,75 % en 2016. Le taux d’accroissement démographique est
particulièrement faible (0,47 %) et l’espérance de vie est longue (82,53 ans). L’indice de
fécondité est aussi faible (1,97). Très inégalement répartie, la densité moyenne est de 123
hab/km2 avec 200 hab/km2 dans les régions peuplées et 0 hab/km2 dans les régions vides.
II- Les secteurs de l’économie française
1- La première agriculture d’Europe
L’agriculture française est la principale bénéficiaire de la Politique Agricole Commune (PAC)
établie en 1962. Celle-ci a permis une production massive et une amélioration du revenu des
agriculteurs. Grâce au FEOGA (Fonds Européen d’Orientation et de Garantie Agricole), les
techniques de culture ont été révolutionnées (mécanisation, irrigation, sélection des
espèces, produits chimiques, gestion, ...). À l’échelle européenne, la France est le premier
producteur de blé, de maïs, de sucre et de viande de bœuf. Elle se place dans le lot des
premiers producteurs mondiaux de blé, de maïs, d’orge et de vin. Assurant 20 % de la
production de l’UE, la France, premier exportateur européen et deuxième exportateur
mondial de produits agricoles et agroalimentaires a des atouts naturels évidents : une large
24
surface agricole de 30 millions d’hectares, une diversité des sols et une variété des
climats.
2- La cinquième industrie au monde
a- Les bases de l’Industrie
L’industrie française est la cinquième industrie mondiale derrière les États-Unis, le
Japon, l’Allemagne et la Russie et la deuxième au sein de l’Europe après l’Allemagne. Elle
emploie près de 30% de la population active et représente 20,6% du PIB et 80% des
exportations. Cette industrie repose sur des atouts non négligeables :
- Une tradition manufacturière avec une main d’œuvre qualifiée.
- Une bourgeoise urbaine entreprenante.
- Du charbon et des matières premières variées et d’origine métropolitaine et
coloniale.
- Un réseau de voie d’eau performant.
La majorité des usines est concentrée autour de Paris, voire dans quelques régions
situées à l’Est d’une ligne Le Havre-Marseille.
b- Les différents secteurs de l’industrie
L’industrie française comprend plusieurs branches :
- L’industrie métallurgique avec Arcelor.
- L’industrie des biens porte sur le textile-habillement, le cuir, la chaussure, le bois et le
meuble. Il y a aussi l’industrie pharmaceutique, cosmétique avec Christian Dior,
aéronautique avec Dassault aviation, les constructions navales, le matériel électrique et
électronique et les appareils ménagers.
- L’automobile (Renault, Peugeot et Citroën) et le matériel ferroviaire (TGV).
- Les industries agro- alimentaires.
c- Les délocalisations industrielles
Pour mieux supporter la concurrence de l’Asie, de l’Afrique et du Brésil, la France a mené
une politique de décentralisation et de déconcentration industrielle. L’industrie automobile
plus concernée, se redirige vers l’Ouest peu industrielle : Citroën à Rennes, Renault à Caen
et Peugeot à Mulhouse. Les facteurs de cette délocalisation sont :
- Se rapprocher des marchés de consommation.
- Bénéficier d’une main d’œuvre abondante et à bon marché.
- Bénéficier de conditions fiscales avantageuses.
3- Le développement du tourisme
La France est le premier pays touristique au monde avec près de 75 millions de touristes
par an. Le tourisme engendre plus d’un million d’emplois. Mais aujourd’hui, cette place de
leader lui est disputée par la Chine.
III- Les limites de l’économie française
D’une manière générale, l’économie française souffre de chômage, de déficit
budgétaire et commercial et des difficultés agricoles et industrielles :
25
La montée continue du chômage se maintient à un taux très élevé avec 10,76 % de la
population active en 2016. La lutte contre le chômage accroît le déficit budgétaire et,
inversement, la lutte contre le déficit budgétaire aggrave le chômage. Le déficit
commercial fait 40,3 milliards en 2016.

Les difficultés agricoles portent sur :

- Le vieillissement de la population agricole. Les jeunes éprouvent des difficultés à


s’installer comme agriculteurs car cela nécessite un endettement souvent insurmontable
(achat des terres, des machines, modernisation).
- La dépendance par rapport aux banques et industries qui dictent aux agriculteurs leurs
choix par rapport à la qualité des produits.
- La dépendance vis-à-vis des quotas, aides et subventions en provenance de l’Union
Européenne ou du Gouvernement. Les effets de la PAC sont sensibles en France car une
part de la subvention est décernée aux nouveaux adhérents de 2004 qui doivent
moderniser leur agriculture.

Dans le domaine industriel, la plupart des chantiers de construction ont perdu en


trente ans les ¾ de leur emploi. Ensuite les industries textiles et de l’habillement sont
frappées par la concurrence de l’Asie, de l’Afrique du Nord et du Brésil.

Conclusion

L’économie française se place aux rangs places d’excellence. Puissance agricole et


industrielle, la France possède l’une des plus performantes économies mondiales. Mais
cette économie présente des signes de faiblesse (chômage, déficit budgétaire et
commercial, difficultés agricoles et industrielles).

L 8-2 : L’Allemagne: étude économique


Évaluer le poids et le rôle de l’Allemagne dans l’Union Européenne et dans le monde.
Introduction
L’Allemagne est située au centre de l’Europe. C’est l’un des plus grands pays
industrialisés du monde avec 80 millions d’hbts et une Superficie de 357 000 km2. Ce
pays a connu un redressement économique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Mais aujourd'hui l’Allemagne est redevenue une des puissances économiques du monde en
occupant la 1ère place dans l'UE et la 4ème dans le monde. L’Allemagne doit Cette belle
26
performance à un ensemble de facteurs favorables, mais elle rencontre d’énormes
difficultés liées à des facteurs structurels et conjoncturels.
I- Les fondements de la puissance économique allemande
A- Les secteurs d’activité
1 - L’agriculture
L’agriculture allemande est très performante. Elle couvre près de la moitié de la
surface totale du pays et satisfait 70% des besoins. Elle n’emploie que 3% de la population
active et n’assure que 1% du PIB. Elle doit ses performances au niveau de formation des
paysans et au haut niveau technique. L'agriculture allemande est bien soutenue par le
gouvernement fédéral. Les coopératives jouent également un rôle important notamment
dans les achats et ventes des agriculteurs. Les cultures sont dominées par la polyculture.
L’élevage concentré surtout au nord, à l’ouest et au sud, représente plus des 2/3 des
revenus agricoles. Il est dominé par l’élevage porcin. La forêt occupe un tiers du pays. Son
exploitation joue un rôle important dans la production du bois d’œuvre.
3- Une puissante industrielle
L’industrie est le secteur le plus important de l’économie allemande. Elle compte 49 000
entreprises et emploie 6,4 millions de personnes soit 22,5% des salariés.
La gamme d’industrie est très variée : construction automobile (3ème rang mondial),
construction de machines (métallurgie), industrie chimique, technologie d’utilisation des
énergies renouvelables, informatique, biotechnologie.
La puissance industrielle repose surtout sur de multiples PME qui fournissent 40% de
l’emploi industriel et 33% du chiffre d’affaires industriel. L’industrie allemande est
concentrée à l’ouest où se localisent de puissants groupes privés comme Daimler-Benz,
Siemens, Volkswagen qui sont devenus des multinationales.
La main-d’œuvre qualifiée avec des salaires élevés et le dynamisme commercial font partie
des atouts de l’industrie allemande. Ensuite les grèves sont rares.
4- Le secteur tertiaire
Les services font partie des leviers de l’économie allemande. Ils intéressent 72,3%
(2006) de la population active et fournissent 69,4% du PIB. Comme l’ensemble des pays
développés, l’Allemagne a connu ces dernières décennies une forte tertiarisation de ses
activités.
L'Allemagne, l’un des premiers exportateurs mondiaux, est une grande puissance
commerciale. Sa balance commerciale est excédentaire. Ce succès est dû à la qualité des
produits, au contrôle de marchés en Europe centrale et orientale, aux délocalisations
industrielles vers des pays de faibles coûts de main-d’œuvre et à ses exportations vers la
Chine et les États-Unis.
L'Allemagne dispose d'un dense réseau de transport avec le plus vaste réseau
autoroutier mondial après les États Unis. Le réseau ferroviaire compte 43 000km. Le
27
transport fluvial est dominé par le Rhin qui réalise 20% du trafic. Duisburg est le premier
port fluvial du monde. L’aéroport de Francfort est l’un des premiers en Europe. La grande
compagnie aérienne allemande est Lufthansa.
B- Les ressources naturelles
L’Allemagne dispose de gisements de fer, de schistes (roche ayant un aspect feuilleté)
bitumineux, de potasse, d’uranium et de sel. Sur le plan de l’énergie, les ressources
importantes en houille ont assuré à l’Allemagne une puissante base énergétique et chimique.
Elle dispose en effet de 10% des réserves de lignite (roche intermédiaire entre la tourbe
et la houille) dont elle est le premier producteur.
II – Les limites du modèle allemand
1- Les défis allemands
L’Allemagne est confrontée à un vieillissement de sa population, ce qui pose des
problèmes de main d’œuvre. Il s’y ajoute que l’absorption de l’ex RDA coûte très chère
(110milliards d’euro/an depuis 1990), ce qui ralentit sa croissance économique et génère
des problèmes sociaux avec 2,71 millions de chômeurs (le nombre de chômeurs le plus bas
d’Europe). Ensuite l’Allemagne reste dépendante énergétiquement car elle doit importer un
peu moins de 70% de l’énergie qu’elle consomme, surtout des hydrocarbures
2- Une conjoncture défavorable
En raison de la récente crise financière internationale, l’économie allemande a connu de
difficultés. Ceci se traduit par le déclin des industries traditionnelles liées aux
délocalisations des firmes américaines et chinoises. L’Allemagne dont l’économie est
fortement exportatrice a subi les effets pervers de la crise de la dette publique qui se
transforme de plus en plus en crise bancaire.
3- Une puissance limitée
En dépit de la réunification, la langue allemande reste peu parlée à l’échelle mondiale. Ce
qui ne manque pas d’impacter négativement sur son rayonnement international. D’ailleurs,
l’Allemagne apparait comme un nain politique sur la scène internationale en raison de son
absence au Conseil de Sécurité de l’ONU. Encore elle ne dispose pas d’arme atomique et
elle n’est pas une puissance militaire.
Conclusion
L’économie allemande est caractérisée par les PME. C’est ce qui fait sa grande
flexibilité, sa diversité et sa compétitivité. L’Allemagne est actuellement la première
puissance d'Europe. Mais, malgré cette puissance, l’économie allemande est confrontée à un
certain nombre de difficultés (chômage, vieillissement de la population, dépendance
énergétique …).

28
Troisième partie : L’Asie-Pacifique
Chapitre I : Présentation générale
L 9 : L’Asie-Pacifique :
les facteurs d’émergence et leurs limites
Analyser les facteurs d’émergence et leurs limites
Introduction
L’Asie-Pacifique correspond à la « façade pacifique de l’Asie » et regroupe 18 pays
entre l’archipel indonésien au Sud et l’Extrême-Orient au Nord. Les pays asiatiques
riverains ou proches de l’océan Pacifique forment désormais une gigantesque aire de
puissance en expansion et produisent le quart de la richesse mondiale. Grâce à sa diversité
culturelle et à ses modèles de développement économique, l’Asie-Pacifique s’impose comme
un pôle majeur du monde à l’aube du XXIème siècle avec sa croissance économique
considérable. Cependant, les facteurs qui ont rendu possible l’émergence de cet espace,
connaissent encore des limites.
I- Les facteurs d’émergence de l’Asie-Pacifique
L’Asie-Pacifique, par l’intermédiaire du Japon, est un pôle de la Triade qui tend à
devenir dans les années à venir le centre de gravité du monde. La plupart des pays de cette
région qui étaient pays pauvres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sont
aujourd’hui des pays émergents. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette émergence
économique : la démographie, l’industrialisation, une économie extravertie, l’océan
pacifique et l’influence du Japon.
1- La démographie; un atout majeur
L’Asie-Pacifique renferme l’un des premiers foyers de peuplement de la planète. Avec
2,021 milliards d’individus, l’Asie-pacifique regroupe presque le quart de l’humanité. Cette
masse démographique confère à cet espace une main-d’œuvre abondante, laborieuse,
experte et à bon marché. Elle donne également à cette région un important marché de
consommation favorable pour le développement agricole et industriel, ce qui constitue un
facteur de dynamisme de la région.
2. L’industrialisation et l’extraversion économique
Les pays de l’Asie - Pacifique sont passés d’un stade d’économies agraires de
subsistance à celui d’économies industrielles. C’est le cas en particulier des Nouveaux Pays
29
industrialisés (NPI) appelés aussi « pays – ateliers » ou quatre dragons. Les activités
industrielles reposent sur trois domaines principaux : la construction navale, l’industrie
textile (confection) et l’industrie électronique. Toutes les activités industrielles sont
dépendantes des firmes multinationales américaines, européennes ou japonaises qui
assurent 80 % des investissements. Les firmes multinationales profitent aussi des
avantages proposés par l’État avec la multiplication des Zones franches industrielles (ZFI)
ou des Zones économiques spéciales (ZES). L’étroitesse du marché intérieur de la plupart
des pays de l’Asie – Pacifique les oblige à exporter leurs productions, donc à mettre en
place des économies extraverties. Ces économies extraverties reposent sur une activité
industrielle orientée vers les marchés étrangers, exportant des produits transformés
plutôt que des produits primaires.
3. L’océan pacifique et l’influence du Japon
Longtemps était confins, le Pacifique est aujourd’hui le nouveau centre de gravité
de l’économie mondiale au détriment du centre ancien des deux rives de l’Atlantique. Les
échanges entre la façade est et ouest du pacifique se sont développés d’une façon très
rapide. Ainsi, grâce à l’essor des échanges, les côtes du Pacifique sont devenues le plus
grand pôle de développement industriel, commercial et technologique du monde. Elles
comptent les trois premières économies du monde (États Unis, Chine, Japon), les quatre
dragons (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour). Cet espace renferme aussi les
quatre tigres (Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines) appelés aussi pays ateliers du
fait de la main d’œuvre bon marché.
Dans l’espace Pacifique, le Japon joue un rôle moteur dans l’émergence de l’Asie
Pacifique. Les pays de l’Asie Pacifique ont bénéficié de la délocalisation des industries
japonaises pour s’industrialiser. L’organisation industrialo-portuaire à la japonaise s’est
généralisée dans tous les pays de l’Asie Pacifique. La complémentarité de l’Asie Pacifique se
développe avec les besoins du Japon qui a fait de ses voisins des fournisseurs de matières
premières. Dans cette organisation, les quatre dragons avec une industrie parfois
concurrente du Japon sont intégrés au centre du développement de l’Asie Pacifique. Les
Tigres asiatiques, grâce à une main d’œuvre bon marché, se développent grâce à la
technologie et aux investissements du Japon et des dragons. La Chine devient un
partenaire parfois concurrent grâce à une main d’œuvre bon marché et une industrie
compétitive avec des coûts de production très bas. C’est le premier partenaire commercial
du Japon détrônant ainsi les États Unis.
II- Les limites de l’émergence de l’Asie-Pacifique
Il est difficile de parler d’une aire économique de l’Asie-Pacifique car la réussite
économique et le sous-développement s’y côtoient. Si certains États comme le Japon, la
Chine, les quatre dragons et dans une moindre mesure les tigres ont connu un
développement très rapide, d’autres comme le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Corée du

30
Nord et les micros États insulaires du Pacifique sud comme l'île de Brunei restent
confrontés au sous-développement. À propos de la démographie, certains pays de l’Asie-
Pacifique commencent à connaître un problème de vieillissement de population : la Chine, le
Japon (avec un TAN de 0,2 %, le gouvernement de centre-gauche encourage les naissances
avec une allocation familiale de 13 000 yens ou 75000f cfa par mois et par enfant jusqu'à
sa sortie du collège), l’Indonésie, Singapour. Cette région souffre aussi d’un déficit énorme
de ressources énergétiques, ce qui les expose à une importation massive de ressources
énergétiques.
Sur le plan physique, l'Asie-Pacifique est majoritairement occupée par des montagnes,
ce qui pose des problèmes de disponibilité de terres cultivables aggravant le déficit de la
balance agricole. Cette région est appelée ceinture de feu car étant souvent dévastée par
des séismes, des volcans, des typhons, des cyclones, des ouragans qui fragilisent cet
espace.
Enfin l’extraversion économique accentue la dépendance technique, commerciale et
financière.
Conclusion
La réussite économique de l’Asie-pacifique ne cesse de fasciner depuis plus de trois
décennies. C’est actuellement le premier foyer de croissance de la planète avec la mise en
place de conditions favorables et un des axes principaux du commerce mondial (20% des
flux). Placée sous l’orbite américano-japonaise, l’Asie-Pacifique veut renforcer son unité
économique avec le projet de création d’une zone de libre-échange (AFTA : Asian Free
Trade Area). Enfin, l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation), lancée en 1989, veut
rassembler les États des deux côtés de l’océan Pacifique avec les États-Unis.

31
Chapitre II : Le Japon
L 10 : Le modèle économique japonais : caractéristiques et
problèmes
Évaluer le modèle économique japonais
Introduction
Le Japon se compose d’un archipel situé à l’Extrême-Est de l’Asie. Son économie est
troisième au monde derrière les USA et la Chine. Ruiné au sortir de la Deuxième Guerre
mondiale, le Japon a assuré une croissance économique spectaculaire depuis 1950 occupant
avec la Chine une place de leader dans l’Asie-Pacifique. Le pays doit donc sa réussite
économique à des facteurs socioculturels tels que l’ingéniosité et le labeur de sa population.
Mais, le modèle économique japonais présente certes des signes de faiblesses comme
l’insuffisance de matières premières, de sources d’énergie et un vieillissement de
population qui entravent sa croissance économique.
I-Caractéristiques du modèle économique japonais
1- La population ; le premier atout du Japon
La première force du Japon est la population qui est un précieux capital humain. Le
territoire japonais porte sur ses 377 800 km2 une population de plus de 126 000 000
habitants en 2017, soit une densité de 334 hab/km2. Le Japon est la 9e puissance
démographique au monde. En effet, la population active est nombreuse et très bien
formée, ce qui représente un atout pour les entreprises. L’ardeur au travail (amour au
travail) caractérise aussi la main-d’œuvre japonaise. On peut même parler de « religion du
travail » qui se manifeste par 44 heures par semaine (contre 36 heures en France), de
nombreuses heures supplémentaires et seulement 20 jours de congé payés.
2- La troisième industrie au monde
Troisième économie mondiale derrière les États-Unis et la Chine, le Japon est toujours
bien positionné dans les secteurs de l’automobile, de la robotique, des biotechnologies et
des énergies renouvelables. Il demeure le second producteur mondial de voitures (Toyota,
Mitsubishi, Nissan) et de bateaux. Pour maintenir son rang de puissance industrielle, le
pays s’est résolu à délocaliser ses industries à faible valeur ajoutée, minimisant ainsi ses
coûts de production, pour ne garder sur son sol que ses industries de pointe. Le pays
consacre aussi d’importantes sommes à la recherche-développement. En outre, plus
d’autonomie a été accordée aux Universités qui multiplient les partenariats avec le secteur
privé.
3- Une organisation économique originale et efficace
L’économie japonaise est fondée sur un capitalisme original. C’est un système libéral où
l’intervention limitée de l’État reste très efficace. Il s’appuie sur un consensus social qui

32
signifie qu’aucune décision majeure concernant la vie économique du pays n’est prise sans au
préalable une collaboration entre l’administration, les grandes sociétés multinationales et la
classe politique. D’ailleurs, l’État joue un rôle très actif dans l’organisation économique
du Japon depuis l’ère Meiji en 1868. L’intervention de l’État s’effectue par
l’intermédiaire du ministère du Commerce international et de l’Industrie. Grâce à cet
organe, l’État planifie de façon souple l’économie, définit les objectifs prioritaires et
oriente la politique financière.
Dans l’organisation de la production, on observe une coexistence entre conglomérats
géants (Mitsubishi, Sumitomo, Nippon Steel, Honda, Toyota, etc.) et une foule de PME –
PMI. Ces dernières sont à la pointe de l’innovation technologique et font preuve d’un
dynamisme remarquable.
II -Les problèmes du modèle économique japonais
1- Une économie dépendante
Le japon doit importer 80% de son énergie, la quasi-totalité de ses matières premières
et une grande partie de ses besoins alimentaires. En cas de crise, il est exposé à une
hausse des coûts de son énergie et de ses matières premières et donc, à une baisse de sa
compétitivité.
Mais, sa plus grande dépendance est celle qui le lie à la conjoncture internationale. Sa
puissance étant fondée sur les exportations, il est dépendant du marché mondial et
principalement du plus gros de ces marchés; le marché américain.
La montée du yen (1 yen égal 5,4 f cfa) rend les produits japonais à l’exportation plus chers
et donc moins concurrentiels sur le marché américain et mondial.
2- Un déficit commercial, énergétique et agricole
- Une balance commerciale déficitaire : Jusqu’en 2010, le Japon affichait une balance
commerciale excédentaire. L’accident de Fukushima du 11 Mars 2011 a provoqué une
pénurie d’électricité due à l’arrêt de la quasi-totalité des 54 réacteurs nucléaires du pays.
L’augmentation des importations d’énergie est ainsi l’une des principales causes du premier
déficit de la balance commerciale japonaise depuis trente et un an. Mais d’autres facteurs
externes expliquent ce déficit. Les inondations de l’été 2011 en Thaïlande ont pesé
davantage sur les difficultés d’approvisionnement du pays, tandis que la crise de la dette
en Europe a eu un impact négatif sur les exportations. Ces dernières ont chuté de 12 % sur
l’ensemble de l’année 2011. Les principaux clients du Japon sont les États-Unis, l’Union
Européenne et les pays du Sud-est asiatique. Avec cette région, les liens ne cessent de se
resserrer, particulièrement avec la Chine qui est devenue depuis 2004 le premier
partenaire commercial du Japon devant les États-Unis. Les échanges avec la Chine
représentent près de 17 % du commerce japonais.
- La lourdeur de la fracture énergétique : le Japon a consommé en 2012 466,945
millions de tep d’énergie alors qu’il n’en produit que 61,459 millions de tep. Il dépend par

33
conséquent des importations pétrolières pour satisfaire ses besoins car ne disposant que
très peu de ressources minérales. L’incident de Fukushima a accru cette fracture.
- La faiblesse de l’agriculture : elle est à l’origine du poids des importations, surtout
dans le secteur de l’agro-alimentaire. L’activité agricole est par ailleurs limitée par le
manque de terre cultivable. Les 12 % de surface exploitable ne sont pas en mesure
d’assurer l’autosuffisance alimentaire.
3- Le problème du vieillissement de la population
La population japonaise vieillit vite avec un taux d’accroissement naturel (-0,22% en
2017) et un indice de fécondité (1,2) faibles.
Le peuple japonais est le plus « vieux au monde » (27,74% sont âgés de 65 ans en 2017 ;
âge de la retraite), ce qui pose une pénurie de main-d’œuvre. Ainsi, les retraités se
remettent au travail (papy-boomers). Le pays enregistre les taux d’activité des seniors les
plus élevés au monde avec plus de 30% de plus de 65 ans comptant encore parmi les actifs.
4- Un milieu naturel hostile

Le territoire japonais est étroit et majoritairement montagneux, c’est ce qui explique la


concentration des activités dans la mégalopole. Ainsi on note une saturation de cette
mégalopole victime de pollution et d’embouteillages; monstres véritables cancers urbains.
Cela est complété par la fréquence des cataclysmes naturels qui sont les séismes, les
tsunamis, les ouragans, les cyclones et les volcans qui fragilisent perpétuellement cet
espace géographique.
Conclusion
Le Japon est devenu en moins de 40 ans la troisième puissance économique mondiale et
une puissance régionale en Asie. Il doit cette position à un modèle économique original, une
recherche permanente de la compétitivité et une internationalisation de sa production.
Malgré sa réussite spectaculaire, le modèle japonais enregistre des signes de faiblesses
liés à un environnement naturel très hostile et à une population nombreuse et vieillissante.

Chapitre III : La Chine


Leçon 11 : Les Problèmes démographiques de la Chine
Introduction :
Avec 1 384 406 424 habitants en 2017, la Chine est l’État le plus peuplé de la
planète. La répartition et l’évolution de la population constituent des défis pour
l’administration. C’est la raison pour laquelle la question démographique a été au cœur de
toutes les politiques de développement menées depuis l’avènement du communisme au
pouvoir.
I- Une Population multiethnique

34
La Chine est une mosaïque d’ethnies avec une prédominance des Hans de 92%. Les
minorités ethniques et culturelles qui font 8% sont : les Altaïques (Mandchous, Mongols,
Coréens, Kazakhs), les Hui, les Sino-Thaï, les Tibéto-birman et les Miao-Yao.
La langue la plus parlée est le cantonais à côté du han et du mandarin. Les chinois sont
majoritairement taoïste et bouddhistes. Les musulmans constituent 2 à 3 % de la
population et les chrétiens 1 %.
II- Une population inégalement répartie
La population chinoise, dominée par les hommes (sex-ratio) et les adultes (68%), est
très inégalement répartie sur le territoire. On pourrait même parler d’une Chine du vide à
l’Ouest et d’une Chine du plein à l’Est. La ligne de démarcation entre les deux zones est
constituée par un axe allant de la ville de Heihe sur le fleuve Amour au Nord-est à la ville
de Tengchong au Sud-est près de la frontière avec l’État du Myanmar (ex. Birmanie).
- La Chine du vide se trouve à l’Ouest de la ligne indiquée. Elle fait 57 % du territoire
chinois et ne rassemble que 5,6 % de la population. Celle-ci est constituée essentiellement
par les minorités ethniques (les Tibétains, les Mongols, les Turcs, …).
- La Chine du plein correspond à l’Est de la ligne et représente 43 % de la superficie totale
du pays où se concentrent 94,4 % de la population. Celle-ci est constituée surtout par
l’ethnie han majoritaire. À l’intérieur de cette zone, les régions littorales se dégagent du
reste avec des densités de plus de 200 hab/Km2, soit 42 % de la population chinoise. Les
facteurs de cette inégalité sont naturels, humains et économiques :
- Les facteurs naturels : l’Ouest de la ligne est constitué de régions hautes (montagnes et
hauts plateaux), sèches et continentales (très chaudes ou trop froides). L’Est abrite les
cours d’eau les plus connus et les plus utiles ainsi que les plaines favorables à la riziculture.
- Les facteurs humains : les Hans qui sont l’ethnie majoritaire habitent l’Est.
- Les facteurs économiques : le littoral, avec l’ouverture des Zones économiques spéciales
(ZES), attire plus d’investissements et de travailleurs.

III- Les défis démographiques


Pour faire face au vieillissement de la population chinoise qui est un gigantesque défi
économique et social, les autorités ont mené plusieurs politiques démographiques depuis
1950.
1. Le triomphe de la thèse optimiste
Avant 1979, la Chine a connu une période d’errements en matière de politique
démographique marquée par des tiraillements entre les réalistes et les idéologistes.
Lorsque Deng Xiaoping le chef du camp réaliste affirme que « chaque naissance est une
bouche à nourrir », Mao proclame de l’autre côté que « une bouche à nourrir c’est aussi
deux bras » pour dire que « plus on est nombreux, mieux l’ouvrage est fait ». Par
conséquent, la politique de limitation des naissances lancée en 1956 est stoppée au profit
de l’accroissement des bras prôné par le « Grand bond en avant » et la « Révolution
35
culturelle ». En effet, pendant cette période, la Chine qui se faisait le défenseur du tiers-
monde considérait la limitation des naissances comme un instrument de domination des pays
riches sur les pays pauvres. Avec l’échec de la « Révolution culturelle », une timide
planification se fit jour, incitant à se marier tard, à espacer les naissances et à avoir peu
d’enfants. Avec le franchissement du cap de un milliard qui coïncide avec la victoire des
réalistes, un contrôle strict fut appliqué aux naissances.
2. La politique de l'enfant unique (1979/2013) : 1979 est l’année d’application de la
politique de « l’enfant unique » par couple qui traduit une radicalisation en matière de
contrôle des naissances. Pour encourager cette règle et dissuader les récalcitrants, les
autorités reculent une fois de plus l’âge du mariage en campagne. Elle est fixée à 23 ans
pour les filles et à 25 ans pour les garçons. Les familles qui respectent le principe de
l’enfant unique bénéficient d’avantages sociaux. Ceux-ci sont supprimés pour ceux qui font
un deuxième enfant. À la naissance d’un troisième enfant, les familles contrevenantes
subissent des pénalités pouvant aller jusqu’à une perte de 10 % du salaire ou à celle du
congé de maternité. La conséquence de cette mesure est un accroissement des
infanticides du sexe féminin ou des avortements clandestins surtout dans les campagnes
car les couples souhaitent majoritairement une descendance mâle.
3- la politique démographique actuelle (depuis 2013) : La politique de l’enfant unique est
assouplie. Les couples peuvent avoir un second enfant avec quelques restrictions (5 ans
entre les 2 enfants et stérilisation de la femme après le second enfant).
IV- Les autres défis
En dehors de la limitation, les autorités ont entrepris d’autres politiques pour faire
face au défi démographique :
- La construction de logements en ville en vue d’avoir d’immeubles collectifs pour le
rééquilibrage entre le littoral et l’intérieur.
- Le maintien des ruraux dans les campagnes par l’installation d’usines dans les campagnes
pour y créer des emplois industriels.
-Face à des inégalités sociales, le taux de chômage augmente vite et plus de 130 millions de
chinois vivent sous le seuil de pauvreté. L’un des défis majeurs est de nourrir cette masse
humaine et de faire face aux demandes de scolarisation (100 millions d’élèves à
scolariser/an), de soins mais aussi d’emploi (20 millions de demandeurs/an).
CONCLUSION
La Chine a un défi majeur à relever, celui de la maitrise de sa population, une énorme
masse humaine, qui peut être à la fois un frein ou un atout de développement.

Leçon N°12 : Le Modèle de développement économique et social de la Chine


Introduction :

36
D'un modèle communiste en 1949, la Chine s'est progressivement ouverte à
l'«économie de marché »à partir des années 70, au point où l’on se demande si la Chine est
encore communiste. Le pays est devenu la seconde puissance économique mondiale et
connaît une croissance économique à deux chiffres qui bouscule de plus en plus « l'ordre
mondial ».
I- La constitution du développement économique et social de la chine
1 - La période maoïste ou des conservateurs (1949/1976)

De 1949 à la rupture des relations avec l'Union soviétique en 1961, la Chine


calque son modèle de développement sur celui de l'URSS : Ce modèle se caractérise par la
reconstruction à travers la réforme agraire, la collectivisation des moyens de production,
suivies du plan quinquennal (1953-1957). En 1958, Mao initie le« Grand bond en avant » qui
met l'accent sur l'agriculture au détriment de l'industrie lourde.
Dès 1956, c’est la démarcation de l’URSS et avec la rupture des relations en 1961, la Chine
se chercher une voie vers le communisme. L’agriculture devient la base de l’industrie,
facteur de développement.

2 - La période d'ouverture ou de transition ou des réformateurs (à partir de 1976)


*Sous l'ère Deng Xiaoping, la Chine entre dans une phase d'ouverture avec les Quatre
Modernisations qui prônent un assouplissement de la planification, une libéralisation des
initiatives locales et une ouverture vers l'étranger. Sur le plan agricole, on assiste à un
démantèlement des communes populaires et leur remplacement par les exploitations
familiales. La priorité est donnée à l’agriculture avec la révolution verte.
Dans cet élan, sont créées quatre zones franches d'exportation appelées Zones
Economiques Spéciales (ZES) sur la façade pacifique et d’une super ZES à Hainan.
*En 1992, le parti communiste confirme la politique de réformes
économiques et envisage de créer une « économie socialiste de marché ».
L’entreprise privée est encouragée progressivement avec l'économie qui s'ouvre au
commerce international et aux investissements étrangers. La Chine a adhéré à l’OMC en
2011. Aujourd’hui elle a, de fait, une économie de marché mais qui garde un régime de type
communiste : l’économie socialiste de marché.
II-les performances du modèle chinois de développement économique et social
1 –Une agriculture autosuffisante
* Grace aux différentes réformes, la Chine est devenu aujourd'hui l'une des puissances
agricoles mondiales : 1er rang mondial pour le riz, le blé, le coton, les caprins, les ovins, les
porcins ; 2nd rang mondial pour le maïs et le thé et 3ème pour le soja, le sucre et les
agrumes. L’agriculture occupe 40% de la population active et participe pour 11% au PIB.

37
* Environ 85% des terres labourées sont consacrées à la culture des céréales (riz, blé,
Maïs) : 120 millions d'hectares de terres arables pour garantir la sécurité
alimentaire : c’est le fameux principe de la « ligne rouge ».
2- Une industrie chinoise en plein essor
*Elle emploie plus de 18% de la population active et fournît près de 50% du PIB en 2006,
contre 38,4% en 1970.
*Les secteurs industriels les plus dynamiques sont la Sidérurgie la construction navale, la
mécanique lourde (Locomotive, équipement minier et pétrolier, matériel de forage), le
raffinage pétrolier, la pétrochimie (engrais, matières plastiques), la cimenterie.
Les ZES du Guangdong constitue le premier atelier du monde. Shanghaï est la vitrine de la
réussite chinoise et Shenzen est la concurrente de la Sillicon Valley américaine.
La construction mécanique (machines, matériel de transports) constitue la plus grande
partie de la valeur ajoutée industrielle. Les produits électromécaniques notamment les
équipements électrogènes et les machines à commande numérique, sont devenus des
produits piliers de l‘exportation chinoise. La Chine est devenue le premier producteur
mondial d’automobiles depuis 2013 mais aussi le premier marché mondial de voitures.
*Parmi les autres secteurs en essor, on peut citer le plastique, la production de jouets,
l’industrie pharmaceutique, la construction électrique et électronique (téléviseurs,
machines à coudre),
3- Le commerce et les finances
*Depuis 1994, le commerce connait une évolution spectaculaire aussi bien au niveau des
importations que des exportations. La balance commerciale est excédentaire.
*la Chine représente plus de 6% du commerce mondial de marchandises. Elle occupe ainsi
depuis 2012 le 2e rang mondial après les États-Unis et avant l'Allemagne.
La Chine revendique même aujourd’hui la première place mondiale.
*Le secteur des finances reste aussi dynamique, de grandes banques publiques sont
introduites en Bourse et ainsi ouvertes aux capitaux étrangers.
* La Chine possède deux places boursières notamment Hong Kong et Shanghai. Le Yuan est
devenu une monnaie internationale de référence.
III/ Les limites du modèle chinois de développement économique et social
* Le premier défi que la Chine doit relever est celui de la maîtrise de la démographie.
* Les performances économiques aggravent la vie chère, les disparités sociales et la
pollution.
* La société chinoise est aujourd’hui caractérisée par le développement de l’affairisme, la
corruption, la délinquance et la marginalisation.
* La stratégie côtière de développement renforce des inégalités régionales, déjà
existantes.
Elle privilégie le littoral au détriment du reste du pays.

38
* Enfin, l'économie de la Chine, du fait de ses orientations, connaît une forte dépendance
extérieure (en énergie, commerce). Elle est tributaire de la bonne santé de l'économie
mondiale dont un coup d'arrêt peut avoir des conséquences désastreuses (chômage avec la
crise de 2008/2009).

Conclusion : La Chine connaît un regain de croissance spectaculaire. Les produits chinois


inondent le monde et l’économie tourne à plein régime après le passage à l’économie de
marché. Cette situation pousse la Chine à revendiquer un rôle politique plus important
(BRICS, ASEAN, CICA : Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en
Asie).
Quatrième Partie : L’Amérique Latine
Chapitre I : Présentation Générale de l’Amérique Latine

Leçon 13 : L’Amérique Latine : Milieux naturels et Populations

Introduction : On entend par Amérique latine, la partie de l'Amérique qui s'étend de la


frontière Nord du Mexique au Cap Horn, sur 10000 km, couvre une superficie de 22,5
millions de km2, comprend 27 pays (sans les petites îles des 1 Antilles) et compte environ
500 millions d'habitants.
I- les milieux naturels
1- Le relief

La structure de l'Amérique latine est la même que celle de l'Amérique du Nord. On


distingue trois grands ensembles d'ouest en est: la cordillère des Andes, les plaines
sédimentaires au centre et les massifs anciens.
2- Le climat et la végétation

*Comprise en grande partie entre les tropiques, l'Amérique latine a un climat relativement
chaud. Une zone climatique humide et tropicale s'étire sur toute la largeur du continent à
la hauteur de l'Equateur.

* La sécheresse est sévit surtout au nord-est du Brésil, sur les côtes nord du Venezuela et
de la Colombie.

*La côte du Pacifique allant de la Colombie à l'Equateur se caractérise par un climat


tropical pluvieux, humide et sec

39
*Au sud du tropique du Capricorne, le climat est frais ou froid en hiver, frais ou chaud en
été.
II - La population
1 - Composition et répartition
* L'Amérique latine compte plus de 500 millions d'habitants, soit 6% de la population
mondiale, Cette population est composée d'Amérindiens, de Blancs, de Noirs et de métis.
* répartition de la population, la densité est de 17 habitants au km2. Mais cette répartition
est inégale. En effet, la concentration est beaucoup plus importante dans les grandes villes
le long des côtes.
* A l'intérieur des terres, la densité est moins de 2 habitants /km 2pendant que Rio de
Janeiro, Buenos Aires et Sao Paulo restent très peuplées. Ces agglomérations souffrent de
gros problèmes d'urbanisation.
2 - Langues et religions
*Sur le plan linguistique, l'espagnol est la langue officielle de neuf des treize Etats de
l'Amérique du sud. Le portugais est la langue officielle du Brésil, l'anglais celle de la
Guyane, le néerlandais celle du Surinam et le français pour les territoires des- Guyanes.
* La religion principale de l'Amérique latine est le catholicisme
CONCLUSION : Les problèmes de pauvreté et de sous-développement se posent partout
en AMERIQUE LATINE.

40
Chapitre II : Étude monographique
Leçon 14 : LE BRESIL : UNE PUISSANCE DU TIERS-MONDE
Introduction : Le Brésil était, il ya quelques décennies, un pays dépendant et pauvre.
Aujourd'hui, il est la 2e puissance du Tiers Monde derrière la Chine et figure au rang
11èmemondial pour son PIB. Mais les fortes inégalités sociales, la dépendance et les
difficultés financières témoignent encore des faiblesses du Brésil.
I- les facteurs favorables à l'émergence du Brésil
1- Les atouts naturels
*L'immensité du territoire, 5e pays du monde par sa superficie (8 514 877 km2) et sa
situation en zone tropicale offrent au Brésil une grande richesse et une diversité de
ressources naturelles.
* Le Brésil est un géant agricole avec un sous-sol riche en minerais métalliques comme le
fer, la bauxite, l'uranium, le manganèse, l'étain, l'argent... Il dispose de pétrole et d'un
important réseau hydrographique
2-Les atouts démographiques
*L'aspect démographique est aussi un atout non' négligeable dans le développement du
Brésil. C'est le cinquième pays le plus peuplé du monde.
* Cette population constitue un réservoir de main-d'œuvre abondante et bon marché. Elle
est également un marché potentiel de 200 millions de consommateurs pour l'économie
brésilienne.
3- Les stratégies de développement
* Elles consistent aux voies choisies par les autorités brésiliennes pour l'essor économique
du pays.
* le pays a tenté au lendemain de la crise des années « 30 », une stratégie de substitution
aux importations.
*En 1964, le régime militaire décide de valoriser les exportations agricoles et industrielles
en faisant appel aux capitaux étrangers. Dès lors l'Etat joue un rôle dans le secteur
économique.
* Ce décollage économique se poursuit au cours des années 80, considérées comme la «
décennie perdue » de développement dans les sous-développés. Les IDE sont élevés.
II -les performances de l'économie brésilienne
1 - L'agriculture
* Le Brésil est l'un des plus grands producteurs agricoles au monde. L'agriculture fournit
5,2% du PIB et emploie 18 % de la population active.
* L'agriculture s'inscrit dans un puissant complexe agroindustriel (agrobusiness) faisant
appel aux capitaux étrangers.
* Elle bénéficie de l'intervention de l'État à travers la subvention et le financement de la
recherche agronomique.
2 - L'industrie
41
* Après la phase de mise en place d'une stratégie de substitution aux importations, le
Brésil devient une puissance industrielle mondiale.
*Son industrialisation s'accélère à chaque période de crise du monde occidental (les deux
guerres mondiales et la crise de 1929) afin de substituer les importations.
* Dans le domaine minier, le Brésil s'illustre aussi bien dans la production que dans
l'exportation (minerai de fer).
* Le secteur industriel occupe 29% de la population active. Grâce à sa croissance
industrielle, le Brésil figure au rang des Nouveaux Pays industrialisés (NPI) dont les
manufacturés constituent 58% des exportations.
3 - Le commerce:
* L'industrie et l'agriculture alimentent le secteur tertiaire des échangent qui occupe 52%
de la population active. * Le Brésil est à cet effet le 1 erfournisseur des échanges sud-sud,
Il exporte des produits manufacturés divers à haute valeur ajoutée (ordinateurs, appareils
informatiques, équipements ménagés de luxe, pièces détachées d'automobiles), du café, de
la viande...Les exportations portent aussi sur le minerai de fer, les textiles et les produits
agroalimentaires. Les principaux clients du Brésil sont les Etats-Unis, l'Allemagne, le
Japon, l'Argentine, la France, les Pays-Bas.
III/ Les problèmes de développement du Brésil
1 - Les problèmes démographiques et les inégalités sociales
* Le Brésil est l'un des pays les plus peuplé au monde. C'est une population jeune en
croissance démographique mais avec un système éducatif lacunaire et une main-d’œuvre
peu qualifiée.
* Le Brésil est un des pays les plus inégalitaires et les plus injustes du monde En
effet, les 10 %des Brésiliens les plus riches possèdent 50 %du revenu national, tandis
que37 % vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par Jour). Les Bolsa
Familia mobilisent près de 6 milliards d’euros pour favoriser l’ascension sociale de 13
millions de familles les plus pauvres mais ne peuvent empêcher les frondes sociales même à
l’approche de la coupe de monde.
2 - Les contrastes de développement régionaux
*le Sud-est est un nœud de communication et concentre autour des agglomérations de Rio
de Janeiro, Sao Paulo...Le Nord-est présente des traits du sous-développement avec ses
structures économiques et sociales archaïques et ses crises permanentes aggravées par
des sécheresses périodiques.
Quant à la région sud, elle est passablement développée. Enfin, les marges du Centre-
Ouest et du Nord qui couvrent les % du territoire brésilien, mais faiblement peuplé (1/8 de
la population totale).
3 –Les faiblesses structurelles de l’économie brésilienne

42
Ce sont entre autres : le manque d’infrastructures, la bureaucratie, le maquis fiscal, la
faible croissance du PIB de l’ordre de moins de 2%, le déficit budgétaire, la dette
insoluble.
* L'économie brésilienne dépend de l'extérieur (UE, Japon, Etats Unis) avec les
multinationales de ces pays qui fournissent des capitaux avec des taux d'intérêt très
élevés.
Des mesures audacieuses sont menées avec la baisse des taux directeurs à 7%, les
exonérations fiscales, la stimulation du crédit, la baisse des charges, un investissement
dans les infrastructures et l’industrialisation mais les progrès sont à long terme.
CONCLUSION : Le Brésil est par ses dimensions et ses ressources une puissance
émergente qui s’impose de plus en plus dans le monde avec les BRICS. L’économie est
toutefois familière au « boom and bust » avec la récession et les déséquilibres sociaux
mais les fondamentaux sont relativement stables.

43
Cinquième Partie : L’Afrique
Chapitre I : PRESENTATION GENERALE de l’Afrique
Leçon 15: LES PROBLEMES ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT du
CONTINENT AFRICAIN
Introduction : Le continent africain couvre une superficie d'environ 30 millions de km 2 et
a une population de plus d’un milliard d'habitants (16% de la population mondiale). La traite
négrière atlantique, la colonisation européenne et la mauvaise gouvernance ont
complètement désorganisé sa vie sociale économique et politique si bien qu'aujourd'hui de
nombreux défis se posent.
I - les problèmes économiques
1- L'agriculture
L'agriculture emploie environ 60 % de la population active africaine et fournit 35 % du PIB
du continent. La colonisation européenne a contribué au recul des cultures vivrières de
subsistance avec la monétarisation de l'économie africaine. Ce qui conduit aux problèmes
d'autosuffisance alimentaire. Le manque de moyens techniques et le faible niveau de
recherche i agricole sont à l'origine de la médiocrité des rendements.
2- La sous-industrialisation, facteur d’échange inégal
* L'Afrique ne participe que pour moins de 1% de la production industrielle mondiale à
cause de la faible compétitivité de ses produits, de l'étroitesse des marchés et de la
mauvaise gestion.
* De façon générale, l'industrie africaine souffre de plusieurs handicaps comme la pénurie
de capitaux, le manque d'entrepreneurs, de chercheurs et de main-d'œuvre qualifiée,
l'insuffisance des infrastructures de transport.
* La sous industrialisation entraîne la prolifération des activités artisanales et du secteur
informel.
3- L'endettement et l'insuffisance d'infrastructures
* La dette constitue un facteur bloquant pour le développement. En fait, cette dette
engloutit les maigres ressources d'exportation. Elle place l'Afrique dans une situation de
dépendance chronique.
* Les infrastructures terrestres, destinées à assurer la liaison avec les ports, sont non
seulement insuffisantes mais aussi de mauvaise qualité
Il - les problèmes sociopolitiques
1 - Les problèmes sociaux
Ils sont très nombreux et sont repérables dans plusieurs domaines : la santé,
l'éducation, l'alimentation, la criminalité, le chômage, les maladies (27/40 millions vivant
avec le VIH sont en Afrique). Avec un taux de 2,5% de croissance, la population du
continent double quasiment à chaque génération (tous les 25 ans environ).L'autosuffisance
alimentaire n'est pas assurée d'où les nombreuses famines et l'élargissement de la
pauvreté.
44
2 - Les problèmes politiques
* Le premier handicap au développement de l'Afrique est son morcellement politique en de
petits États aux frontières artificielles. Ces États sont souvent incapables d’assurer leur
sécurité même (Mali, Centrafrique, RDC) et de faire face au terrorisme, à l’islamisme (Mali,
Nigeria..).L'absence de démocratie est souvent source de guerres civiles ou interétatiques
réelles ou larvées, les coups d'État. Cette instabilité provoque le déplacement massif de
population.
III - les perspectives de développement
-Pour surmonter les difficultés de son développement économique et social, l'Afrique
envisage le dépassement du cadre national pour une intégration régionale avec la
construction africaine au niveau continental avec l’Union africaine et au niveau régional
avec les CER (communautés économiques régionales) comme la CEDEAO,
l’UEMOA…Cependant cette intégration tarde à se concrétiser.
- promouvoir l'autonomie intellectuelle permettant aux Africains de prendre en charge leur
propre destin ;
- rechercher la paix et la stabilité à l'intérieur des pays et au niveau des frontières, en
luttant contre les rébellions, guerres, tensions ethno claniques et religieuses;
- consolider et protéger les axes prioritaires du développement (agriculture, industrie,
éducation, santé) pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)
avant 2015 ;
- obtenir l'annulation de la dette, voire son allègement;
- développer la coopération Nord-Sud mais également la coopération.
CONCLUSION :
L'Afrique semble mal partie, seule une véritable intégration reste la voie du salut.

45
Chapitre II : ETUDE MONOGRAPHIQUE : LE SENEGAL
*
Leçon 16: LE SENEGAL: MILIEUX NATURELS ET POPULATIONS

Introduction :
Le Sénégal est un petit pays de 196 722 km2, situé à l'extrême ouest du continent
africain entre 12°30 et 16°30 de latitude Nord et entre 11°30 et 17°30 de longitude ouest.
Avec un peu plus de 14 millions d’hbts, la population sénégalaise se caractérise par s
diversité, sa jeunesse, sa croissance rapide, son inégale répartition et sa mobilité.
I/ Les Milieux Naturels :
1/ Le relief et les sols :
- Quatre grands ensembles de relief s'individualisent :
- le Sud-Est, région la plus élevée du Sénégal
- le Centre-Ouest et le Ferlo, ensemble de vastes plateaux sableux allant de la vallée du
fleuve Sénégal à la Casamance ;
- la vallée alluviale du fleuve Sénégal qui entaille les plateaux et les dunes fixées et
décrit un arc de cercle de 600 km de Bakel à Saint-Louis.
- les régions littorales (700 km de côtes entre Saint-Louis et le Cap Roxo), avec des côtes
basses et sableuses entre Saint-Louis et Dakar et rocheuses à falaises dans la Petite Côte.
On distingue une variété de sols au Sénégal (diors, decks, halomorphes, hydromorphes,
ferralitiques…) qui offrent différentes possibilités agricoles.
2- Les caractéristiques climatiques
* Situé dans la zone intertropicale, le Sénégal est soumis à un climat tropical chaud avec
l'alternance de deux saisons.
* La distribution des températures et des pluies fait apparaître plusieurs régions
climatiques: domaine sahélien, soudanien…avec des variantes côtières et continentales.
3- La végétation et la faune
*Le climat joue un rôle déterminant dans la répartition des paysages végétaux, riches de
plus de 2200 espèces de plantes supérieures.
* Il entraîne la disposition zonale des grands domaines phytogéographiques.
Il - la population
* la population demeure multiethnique et multiconfessionnelle avec une prédominance de
l’islam confrérique.
* La diversité ethnique explique aussi celles linguistique et religieuse
*Le profil de la population sénégalaise est marqué par sa distribution spatiale contrastée
* Cette disparité d'occupation spatiale est liée à des contraintes naturelles, économiques...
* En ce qui concerne les structures démographiques, la pyramide des âges montre le
caractère jeune de la population sénégalaise
46
*la population du Sénégal a connu une forte croissance depuis 1960
* La population sénégalaise est extrêmement mobile. Trois types de migrations
l'affectent: l'exode rural, les migrations interrégionales, et les migrations internationales.
* Le Sénégal demeure un pays rural. Le taux d'urbanisation de 49,57 % fait du Sénégal
l'un des plus urbanisés d'Afrique. Dakar est, de loin, la région la plus urbanisée
CONCLUSION : Les milieux physique sénégalais offre de réelles opportunités
économiques.

47
Leçon 17: LE SENEGAL: La Question de l’eau
Introduction
L'eau est, pour un Etat et pour un peuple, la « souveraine richesse », dit Jean
Brunhes (1864-1930) dans son ouvrage Géographie humaine (1910). Dans les pays arides
ou semi-arides du Sahel comme le Sénégal, se pose la question de l'eau.
I. Les ressources en eau du Sénégal
* Le premier élément qui régit le problème de l'eau est la pluviométrie.
* Trois bassins (Sénégal, Gambie, Casamance), auxquels on peut ajouter quelques marigots
intermittents (temporaires), constituent l'essentiel des eaux du Sénégal.
* Le Sénégal renferme de nombreuses nappes souterraines utilisables (nappes phréatiques,
nappes maestrichtiennes).
II. Les contraintes limitant la disponibilité de l'eau au Sénégal
* La conservation des ressources est rendue difficile par trois phénomènes : l'évaporation,
l'infiltration et le ruissellement.
* Depuis 1968, la sécheresse est de plus en plus persistante. La salinisation et la pollution
influencent la qualité de l’eau.
III. Les problèmes techniques, financiers et politiques
* Le Sénégal est un pays en développement, caractérisé par une insuffisance des moyens
techniques et financiers. Il y a également les problèmes politiques liés à l’exploitation et la
gestion commune de certaines ressources en eau, principalement le fleuve Sénégal.
L’approvisionnement en eau potable en particulier à Dakar est assuré par l’entente
SONES/SDE. Mais toute la population n’a pas accès à cette eau d’où les « émeutes de
l’eau ». Le défaut d’alimentation de la capitale et sa forte dépendance du Lac de Guiers
sont aujourd’hui une question de sécurité nationale mise à nue lors des dernières pénuries
avec le fameux tuyau de Keur Momar Sarr.
* A ces problèmes, il faut ajouter les méfaits de l'excès de l'eau des pluies avec les
inondations à Dakar, à Saint Louis, à Kaolack... A Dakar aujourd’hui s’est installée dans la
banlieue une psychose de l’hivernage avec le défaut de système de drainage et
d’évacuation.
IV. Les politiques de l'eau
*Pour rentabiliser le réseau hydrographique, la Société d'Aménagement et d'exploitation
des Eaux du Delta (SAED) développe l'agriculture irriguée le bassin du Sénégal
*La construction du barrage de Diama et la revitalisation des vallées fossiles participent
de cette volonté d'irrigation.
*le fonçage de puits et de forages, l'aménagement du lac de Guiers et des bassins de
rétention d'eau
*la désalinisation des eaux de Basse-Casamance
*Les projets essentiellement hydrauliques sont complétés par de grands projets
d'aménagements hydro- agricoles
48
*les pluies artificielles et le traitement des eaux usées
CONCLUSION : Le Sénégal est relativement bien pourvu en eau. Les ressources sont
inégalement réparties sur le territoire et sous-exploitées. La question de l’eau pose le
problème de l’autosuffisance alimentaire.

49
Leçon 18 : LES PROBLEMES ECONOMIQUES ET LES POLITIQUES DE
DEVELOPPEMENT AU SENEGAL
Introduction :
Pays sahélien à vocation agricole, le Sénégal fait partie de l'Afrique subsaharienne,
considérée comme l'une des régions les plus sous-développées de la planète. Classé parmi
les pays les moins avancés (PMA), le Sénégal est confronté à de réels problèmes
économiques liés à des facteurs historiques, géographiques et conjoncturels. Mais, l'Etat,
par la mise en place de politiques de développement, cherche à s'adapter au contexte de
mondialisation.
I/ Les problèmes économiques
1. L'agriculture
L'agriculture constitue la principale activité économique en milieu rural. Elle contribue
pour un peu moins de 16,7% du PIB et occupe 34% de la population active. Elle est
caractérisée par une très faible productivité qui se traduit par une baisse importante des
revenus des producteurs.
*La prééminence de la culture arachidière : L'agriculture sénégalaise a longtemps
souffert de la monoculture qui a régné en maître absolu, aussi bien pour les surfaces
emblavées que pour les productions et les exportations du pays. Cette situation est
d'autant plus grave que l'arachide est concurrencée suri le marché des oléagineux par le
tournesol, le colza et le soja.
*Le déficit de la production vivrière: Il entraîne des importations massives de denrées
alimentaires qui grèvent la balance commerciale. Et ce déficit a, pour conséquence le
recours à l'aide alimentaire.
* la conservation, la transformation et la distribution des produits agricoles se posent
avec les mauvaises campagnes agricoles (bons impayés…).
*Les aléas climatiques: Le Sénégal est frappé depuis plusieurs décennies par la
sécheresse, malgré une reprise de la pluviométrie notée ces dernières années. Les
précipitations sont devenues très déficitaires et la saison des pluies s'est -généralement
écourtée. Ce qui entraîne des conséquences néfastes sur les productions et sur les revenus
des paysans et de l'Etat (devises). Le phénomène de l'exode rural s'accentue avec les
dures années de sécheresse et entraîne un dépeuplement des campagnes.
*Les problèmes de la dégradation des sols, de l'intensification de l'activité humaine
et animale sur le couvert végétal (charbon de bois, bois de chauffe): Le déficit des
précipitations, en plus de dégrader les formations végétales, augmente la salinité des eaux
et des sols qui rend difficiles voire impossibles les cultures.
*Les difficultés d'accès aux crédits par le biais de la Caisse nationale de Crédit agricole
du Sénégal(CNCAS). Il s'y ajoute le manque d'infrastructures de stockage, la cherté des
facteurs de production (semences, engrais, machines, etc.).

50
*L’élevage constitue une composante essentielle' dé/l'économie sénégalaise et occupe une
place importante dans la recherche de l'autosuffisance alimentaire. En 2002, ce secteur a
représenté 35 % du PIB du secteur primaire et 4,8 % du PIB total. Mais ce secteur est
confronté à une insuffisance des pâturages liée à une péjoration climatique et à la faible
production en viande et en lait.
2. La pêche
La pêche est une activité très importante de l'économie sénégalaise. Elle constitue une des
principales sources de recettes en devises. Sa part dans le PIB tourne autour de 3 %. La
pêche est confrontée à problème principal, à savoir la rareté des produits halieutiques. On
remarque ces dernières années une baisse des quantités débarquées due à la pollution
marine, aux méthodes de pêche non sélectives, à l'accroissement de l'effort de pêche et à
la vétusté de la flotte nationale.
L'autre obstacle qui peut compromettre les exportations de ce secteur, c'est la qualité et
l'hygiène des produits transformés.
3. Les problèmes de l'industrie
Les difficultés de l'industrie sénégalaise sont nombreuses :
*le manque de capitaux et l’absence d’industries lourdes ;
*la pauvreté du sous-sol: les ressources minières et énergétiques sont modestes et souvent
réduites à l'état d'indices ou de potentiel. Le Sénégal consacre la moitié de ses recettes
d'exportations à des approvisionnements énergétiques, donnant lieu à des problèmes pour
la politique de réinvestissement, pour la stabilité de la balance commerciale et de la
balance des paiements;
*l'inégale répartition des unités industrielles à 1'échelle nationale traduit le déséquilibre
entre Dakar (qui concentre 90 % des industries) et le reste du pays;
*la faible compétitivité des produits industriels sénégalais et la rude concurrence
internationale ;
*la cherté des coûts des facteurs de productions techniques (eau, électricité, téléphone,
transports, etc.) ;
*l'étroitesse du marché (population peu importante, faiblesse des revenus) ;
*l'artisanat est handicapé par la faible qualification des artisans et le problème des
débouchés
*le tourisme, 2esource de devises derrière la pêche, souffre aussi de nombreux problèmes:
faiblesse des moyens financiers pour la promotion, dépendance vis-à-vis de la saisonnalité,
inégale répartition des infrastructures hôtelières, rapatriement des bénéfices vers les
pays développés, etc.
II. Les politiques de développement
Depuis une décennie, nous assistons à établissement de bases d'une politique
économique plus adaptée aux grands courants de l'économie mondiale actuelle. Depuis 1960,
les politiques de développement peuvent se résumer en deux grandes périodes.
51
1. La période de l'intervention étatique
Au lendemain de son indépendance, le Sénégal a choisi une voie intermédiaire entre le
capitalisme et le socialisme: le socialisme démocratique. Pour parvenir à cette voie médiane,
l'État a eu recours à une planification souple, à la création de sociétés d'économie mixte
(association entre l'État et des partenaires privés), de coopératives dans le monde rural et
en encourageant l'initiative privée.
Durant cette période, l'État est le principal inspirateur, exécutant et évaluateur de la
politique économique. À partir de 1966, par le biais de l'Office national de Coopération,
d'Assistance au Développement (ONCAD), encadre le monde rural, contrôle les
coopératives, s'occupe de la commercialisation de l'arachide et de son transport ainsi que
de l'importation de riz.
D'autres établissements sont créés; la SAED (Saint-Louis), la SODEVA (Bassin
arachidier), la SOMIVAC (Casamance) et la SODEFITEX (Tambacounda).
Au plan industriel, il y a la création de la société Dakar Marine et le projet d'exploitation
des mines de fer du Sénégal oriental (MIFERSO). À la fin des années 1970, cette politique
de développement est abandonnée pour deux raisons ;
-l'inadaptation des structures d'encadrement (coopératives) ;
-l'absence de participation des producteurs (paysans) aux prises de décisions.
En plus, cette politique a montré ses limites (lourdeurs administratives, méfiance des
bailleurs de fonds, politisation de l'action économique, etc.).
2. La période du désengagement de l'État
Les nouvelles politiques économiques voient leur application à partir de mars 1984.
-Au plan agricole, le Nouvelle Politique agricole (NPA) repose sur le désengagement de
l'État, la responsabilisation des paysans, la mise en place d'une politique de prix pour
encourager la culture des céréales locales, la prise en charge de l'approvisionnement par
les privés et la réadaptation du mode d'encadrement. Certaines sociétés de développement
rural sont dissoutes (ONCAD, STN, SOMIVAC) et d'autres redimensionnées (SAED).
La NPA n'a pas atteint ses objectifs et l'État a mis en œuvre un Programme
d'Investissement du Secteur agricole (PISA), pour la période 1995-2000. Ce programme
vise à assurer une croissance agricole dans la vallée du fleuve Sénégal et à préserver les
ressources.
Depuis 2000, le gouvernement libéral a mis en place un programme d'urgence visant à
relancer les cultures vivrières avec une dominance du maïs (GOANA, REVA…), suite aux
difficultés rencontrées par la culture de l'arachide.
-Au plan industriel, la Nouvelle Politique industrielle (NPI) a été initiée en 1986. Elle vise la
poursuite du désengagement, l'accroissement de la compétitivité des entreprises
industrielles, la promotion des PME-PMI, la réduction des coûts des facteurs de
productions techniques. .

52
Le bilan de la NPI a été négatif. Cependant, l'État poursuit la politique de libéralisation à
outrance avec la privatisation des grandes entreprises, l'incitation à la création de
PME/PMI, la libéralisation du secteur commercial.
L’État mise aujourd’hui sur le partenariat public-privé, la territorialisation des politiques
publiques et une décentralisation plus poussée avec la communalisation dans le cadre de
l’Acte III de la décentralisation. Le PSE (Plan Sénégal Émergent) devrait permettre une
croissance rapide de l’économie sénégalaise à court terme.

CONCLUSION : Le Sénégal, comme tout pays en développement, fait face à des


difficultés économiques. Des stratégies de développement ont été engagées par l'État
pour faire du Sénégal un pays émergent. Néanmoins, les problèmes persistent.

53

Vous aimerez peut-être aussi