2 - Chapitre 1 - Section 1

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AOUDIA

Chapitre I: Introduction à l’évaluation et à la maitrise des risques, analyse


des accidents

Introduction
Les changements organisationnels et technologiques dans les entreprises, les nouvelles formes
d’organisation du travail ainsi que les changements démographiques ont créé de nouveaux
risques et ont amené un questionnement face aux modes d’organisation traditionnels de la
prévention. Dans ce contexte, les entreprises doivent s’attendre à une recrudescence des
accidents et des maladies professionnelles ainsi qu’à une détérioration de la qualité de vie au
travail, si l’ensemble des décisions de gestion n’est pas mis en œuvre en tenant compte des
conséquences sur la santé et la sécurité des travailleurs.
La sensibilité aux enjeux de santé et de sécurité au travail est croissante dans l’ensemble de la
société. Les entreprises ont progressivement été amenées à prendre en considération ces
préoccupations au sein même de leur organisation. En effet, au cours des dernières décennies,
la plupart des pays du monde ont adopté des législations visant à imposer aux employeurs
« le devoir d’assurer la sécurité et la santé des travailleurs dans tous les aspects reliés au
travail ». Les principes de prévention énoncés incluent « éviter le risque », « combattre les
risques à la source » et « adapter le travail à l’individu », selon « une politique de prévention
globale et cohérente ». Il est donc indispensable que les futurs salariés et managers maîtrisent
ces réglementations qui s’imposent pour favoriser le bien-être de tous.
I.1. Comprendre les notions de base (danger, risque) et identifier les acteurs de la
prévention
I.1.1. Définitions
À l’origine de tout accident, même mineur, il existe un risque ou danger, qui, sous certaines
conditions, conduit aux accidents. Dans ce paragraphe, on présente les notions de risque, de
danger et de facteurs de risques. On tente, en les présentant parallèlement, de tisser une
réflexion sur ce qui les rapproche plus que sur ce qui les oppose.
Dans leur acception courante ou en fonction des domaines d’application, danger, risque et
aléa se confondent totalement ou partiellement.
L’accident est défini comme un événement imprévu et soudain, ayant entraîné des dégâts
corporels et matériels. Les dégâts provoqués peuvent être plus ou moins importants, à
caractère temporaire ou permanent.

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Le danger ou phénomène dangereux, est la propriété ou capacité intrinsèque par laquelle une
chose (par exemple : matières, matériel, méthodes et pratiques de travail) est susceptible de
causer un dommage (une lésion ou une atteinte à la santé). Le danger est donc une « cause
capable de provoquer un dommage » (sur une cible ou un enjeu).
« Le danger est l’instrument du risque ».
Le risque est la probabilité que le dommage potentiel se réalise dans les conditions
d’utilisation et/ou d’exposition et l’ampleur éventuelle du dommage.
« Le danger est un état, le risque sa mesure ».
Les facteurs de risques sont des éléments qui peuvent augmenter ou diminuer la probabilité de
survenance d’un accident ou la gravité d’un événement. Les facteurs de risques complètent
l’équation: Risque = Danger * Exposition
Dans le présent contexte, quand on parle d’exposition, il s’agit du contact entre le danger et
une personne, pouvant dès lors entraîner un dommage. Sans exposition, pas de possibilité de
dommage.
Le risque est donc la probabilité que quelqu’un soit atteint par un danger.
En résumé, à l’origine de tout accident il existe un ou plusieurs risques ou dangers et, lorsque
les nombreux paramètres sont réunis, le risque donne naissance à un accident. Le caractère
imprévu ou fortuit de cet événement soudain s’explique par le nombre et la complexité des
paramètres qui déterminent le passage de la situation de risque à l’accident.
Le risque industriel est considéré comme la probabilité qu’un événement accidentel se
produise sur un site industriel et entraîne des conséquences immédiates graves pour le
personnel, la population avoisinante, les biens et l’environnement.
I.1.2. Risques professionnels
De part l’évolution de la technologie, de la structure des métiers et des modes d’organisation
du travail, les situations de travail actuelles sont susceptibles d’exposer le travailleur à
différents risques. Différentes classifications de ces risques peuvent être proposées selon les
critères retenus.
 En termes de réparation médico-légale, l’expression « risques professionnels » désigne
trois types d’évènements définis par le Code de la Sécurité Sociale : l’accident du travail,
l’accident de trajet, la maladie professionnelle.

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 En référence au dommage, c’est-à-dire aux effets néfastes sur la santé, il peut s’agir de
lésions physiques, de maladies, de problèmes psychosociaux, ou encore de problèmes
d’inconfort au travail.
La classification selon la nature du risque présente un intérêt évident pour son identification et
l’application des mesures de prévention.
I.1.2.1. Risques physiques
Ce sont les risques dus aux ambiances de travail (ambiance thermique, ambiance sonore, les
vibrations, ambiance lumineuse) et les risques dus aux rayonnements (rayonnements
ionisants, rayonnements ultra-violets et infrarouges, ondes électromagnétiques). Les risques
liés à la manutention de charges figurent souvent dans cette catégorie.
a) Le bruit
Le bruit est devenu aujourd’hui une réelle nuisance à prendre sérieusement en compte et fait
partie de la vie de tout un chacun. Des solutions existent et sont mises en place pour lutter de
manière efficace contre le bruit.
Le bruit est reconnu comme une cause de maladie professionnelle. Certaines règlementations
ont été mises en place et instaurées par le Code du Travail dans le simple but de protéger les
travailleurs contre les risques liés à une exposition au bruit.
Définition
Le bruit est un phénomène vibratoire mécanique qui se propage dans un milieu élastique :
l'air. Le terme de bruit désigne tout phénomène acoustique produisant une sensation
désagréable ou gênante. Le bruit, caractérisé par son intensité et sa fréquence, peut avoir des
conséquences physiques et psychiques graves sur les personnes. Ces nuisances sonores
peuvent être la cause de certaines perturbations de l’organisme comme le stress, des troubles
du sommeil ou une baisse de l’ouïe. Le bruit est plus ou moins gênant selon la source qui est
à son origine et selon la sensibilité de celui qui le reçoit (critère de tolérance).
Caractéristiques du bruit
Un bruit se définit selon différents paramètres :
 Sa fréquence : s’exprime en «hertz– Hz » et correspond à la hauteur de ce bruit (sons
graves, sons médiums ou sons aigus).

Les fréquences audibles (pour l’oreille humaine) sont comprises entre

20 000 Hz
20 Hz

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 Son niveau d’intensité: s’exprime en « décibels- dB» et correspond à la quantité de bruit


[niveaux faibles ou niveaux élevés] que va recevoir un travailleur, à son poste de travail.
L’échelle du bruit s’étend de 0 dB (seuil d’audibilité) à 130 dB (seuil de la douleur). La
majorité des bruits que l’on entend tous les jours sont compris entre 30 dB et 90 dB.
 La durée d’exposition du travailleur correspond à une journée de travail habituelle
d’environ 8h. Selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), «être exposé
pendant 8 heures à 80 dB(A) est aussi dangereux que d’être exposé pendant 1 heure à 89
dB.
Effets du bruit
Au cours du temps, le bruit est devenu un véritable danger pour les populations. Il constitue
une nuisance majeure à prendre en compte dans le milieu professionnel. Il peut être très
néfaste pour la santé humaine, au niveau physique, mental ou social.
Les conséquences d’une exposition répétée à des bruits intenses peuvent être de deux types :
les troubles auditifs directs (surdité totale ou partielle) et les troubles non auditifs (La fatigue,
la dépression, l’agressivité, la baisse des performances intellectuelles, une réduction de la
productivité, l’hypertension, les troubles digestifs, les troubles de la vision, les troubles de la
communication, ...).
b) Risque lié aux vibrations
C'est un risque de lésions ostéo-articulaires, neurologiques ou vasculaires consécutif à
l'utilisation d'outils pneumatiques ou à la conduite de véhicules ou d'engins.
Exemples :
 Outils pneumatiques à mains (marteau pneumatique, burineur, clés à choc, ...)
 Conduite de véhicules (poids lourds, transports en commun) ou d'engins de chantier
(tractopelle, compacteur, bouteur…)
c) Risque lié aux ambiances thermiques
C'est une source d'inconfort, qui peut conduire à une baisse de vigilance ou de précision des
gestes qui augmente le risque d'accident et qui peut conduire à un coup de chaleur ou une
hypothermie parfois mortelle.
En effet, de mauvaises conditions thermiques dans les locaux de travail peuvent être à
l’origine de maux de tête, gêne respiratoire, rhumes, douleurs,...

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Exemples :
 travail en ambiance froide, humide (chambre froide, congélateurs, …) aggravé par une
mobilité réduite ;
 travail en ambiance chaude (verrerie, laminoir, fonderie…) aggravé par les efforts
physiques ;
 travail isolé dans les ambiances extrêmes.
d) Danger lié à la manutention et à l’activité physique
Des gestes mal exécutés ou des postures non adaptées peuvent occasionner des troubles
musculaires ou articulaires. Par exemple, le ramassage d’un objet au sol est trop souvent
effectué le dos rond, jambes tendues, mettant les vertèbres en mauvaise position. Tandis que,
si l’on s’accroupit, le dos reste droit et les disques intervertébraux restent en place.

a b

Figure I.1 : (a) Mauvaise postures et (b) bonne postures

D’une manière générale, il faut mécaniser les charges difficiles et favoriser l’utilisation de
diables, de chariots de manutention. Il est nécessaire d’adopter une bonne posture pour
soulever les charges, aussi légères soient elles.
I.1.2.2. Risques biologiques
Ils correspondent aux risques dus à une exposition à des agents biologiques. On entend par
agents biologiques les liquides biologiques, les micro-organismes, y compris les organismes
génétiquement recombinés, les parasites et les cultures cellulaires susceptibles de provoquer
une infection, une allergie, implantation de tumeur ou une intoxication.

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I.1.2.3. Risques chimiques


Les produits chimiques sont partout, sous forme liquide, solide ou gazeuse. On les retrouve,
comme substances pures ou mélanges, dans toutes les activités et secteurs professionnels. Les
risques chimiques sont donc liés à une exposition professionnelle à ces substances chimiques.

Les utilisateurs de produits chimiques qu’ils soient employeurs, salariés ou simples


intervenants dans les entreprises, sur les chantiers ou les exploitations agricoles, sous-estiment
bien souvent, lorsqu’ils ne les ignorent pas, la dangerosité des produits chimiques manipulés
et les risques auxquels ils sont exposés.
a) Effet
Les conséquences sur la santé sont de degrés très variables, pouvant aller de l’incapacité
temporaire à la mort, en passant par l’inaptitude au poste de travail ou la mise en invalidité.
Elles peuvent être soudaines (brûlures, asphyxie), brutales (intoxication aiguë, incendie,
explosion) ou prendre la forme de maladie ou d’intoxication chronique.
On peut faire une distinction entre une exposition aigue et une exposition chronique. En cas
d’exposition aigue, l’organisme absorbe durant un temps court une dose élevée, en cas
d’exposition chronique, l’absorption se fait sur une plus longue période et il s’agit de doses
plus faibles.
L’importance du risque dépend de plusieurs paramètres dont la nature chimique, l’état
physique, les modes d’absorption, les quantités présentes, la présence d’autres substances
(effets de synergie) ou phénomènes (électricité statique), etc.
b) Voie de pénétration
La façon dont un produit dangereux est absorbé par le corps dépend de divers facteurs. La
forme du produit (solide, liquide ou gazeux) joue un rôle important. Plus petite est la taille des
particules (matières solides sous forme de poudre par exemple), plus le produit peut pénétrer
facilement dans le corps. Par conséquent, la santé des utilisateurs de produits chimiques peut
être mise en danger si le produit pénètre à l’intérieur du corps :
 Par inhalation (voie respiratoire) : atteinte des poumons, du sang et de la barrière
hépatique (poussières, vapeurs, aérosols, gaz)
Exemple : monoxyde de carbone, carburants, poussière d’amiante, fumée de tabac, vapeurs
de plomb, de mercure…

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 Par ingestion (voie digestive) : en portant volontairement les mains à la bouche ou en


buvant un produit par accident. Atteinte de la voie buccale, système digestif, sang, foie,
rein.
Exemple : aluminium, plastifiants, plombs, mercure…
 Par voies cutanées et oculaires : le produit traverse la peau et les yeux. Atteinte de la
peau, sang, barrière hépatique…
Exemple : benzène, arsenic…
L’absorption des substances toxiques contenues dans l’air à travers les voies respiratoires,
reste encore le mode de pénétration le plus courant des produits chimiques dans l’organisme.
En effet, les vapeurs et les aérosols (poussières très fines, vésicules liquides, brouillards) émis
par les produits chimiques et qui restent en suspension dans l’air peuvent pénétrer dans
l’organisme par la voie respiratoire. Par conséquent, l’air qui se trouve à proximité d’un
produit chimique est plus ou moins pollué tant par les vapeurs que par les aérosols émis.
L’importance du risque est également liée à celles des quantités absorbées, autrement dit aux
concentrations des polluants dans l’air ainsi que la durée de respiration de cet air.
c) Valeurs limites admissibles
Pour limiter l’effet des produits dangereux et ne pas compromettre la sante des travailleurs,
des valeurs limites ont été fixées.
Valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP)
Une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) correspond à la concentration
maximale d’une substance dans l’atmosphère des lieux de travail, que peut respirer le
travailleur pendant un temps déterminé, sans risque d’altération pour sa santé. Les VLEP
visent ainsi à protéger les travailleurs (ainsi que leur descendance) des effets néfastes sur la
santé d’une exposition à un ou plusieurs agent(s) chimique(s) dangereux.
Il existe deux types de VLEP :
 les valeurs limites court terme (VLCT), qui correspondent aux anciennes valeurs limites
d’exposition (VLE), concentrations en polluants dans l’air à ne pas dépasser pour une
exposition inférieure à 15 minutes ; VLCT et VLE sont équivalentes.
 les valeurs limites pour une exposition de 8 heures, correspondant aux anciennes valeurs
moyennes d’exposition (VME) ; ces concentrations limites ne doivent pas être dépassées
pour une exposition de 8 heures, soit la journée.

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Les concentrations limites sont exprimées soit en mg/m3 (concentration pondérale), soit en
ppm, (concentration volumique : partie par million). La correspondance entre ces deux unités
à 25 °C est donnée par la formule suivante :

Valeur en ppm × Masse moléculaire/22,4 = Valeur en mg/m3


La conversion de ppm en mg/m3 et vice versa est basée sur la loi des gaz parfaits : à 0 °C une
mole de n’importe quel gaz occupe un volume de 22,4 l, sous la pression d’une atmosphère.
Exemple : pour l’alcool méthylique, la valeur limite est de 200 ppm ; sa masse moléculaire
étant de 32, la valeur limite exprimée en mg/m3 est : 200*32/22,4 = 285,7 mg/m3
Dans le cas, où plusieurs polluants sont présents et lorsqu'il existe des éléments
scientifiques établissant que leurs effets sur l'organisme sont indépendants, il convient de les
considérer séparément. Dans le cas contraire, notamment lors de l'exposition simultanée à des
vapeurs de solvants, on pourra utiliser conventionnellement une formule de sommation des
concentrations individuelles rapportées aux VL correspondantes :
C1 / VL1 + C2 / VL2 + ... + Cn / VLn

C : concentration atmosphérique, VL: Valeur limite correspondant.

Si la somme est > 1, la valeur limite du mélange des n substances est dépassée.
d) Reconnaître les matières dangereuses (Etiquetage des produits chimiques)
Pour aider à la prévention des risques, des pictogrammes pour la signalisation de santé et de
sécurité et l’étiquetage des produits chimiques ont été définis. Ces pictogrammes, ou
symboles graphiques, peuvent servir à décrire une situation, à prescrire un comportement
déterminé, ou encore à donner une indication de danger. Sur les lieux de travail, un
pictogramme appliqué sur un panneau participe à la signalisation de santé et de sécurité. Les
pictogrammes servent également en matière d’étiquetage des produits chimiques (Figure I.2).

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Figure I.2 : Les pictogrammes d’identification des risques


e) Stockage et utilisation de produits dangereux
Lors du stockage de produits dangereux, on tient compte des caractéristiques (nocif,
corrosif...) et des risques associés du produit.
Stockage à part
Des produits avec des risques différents ne peuvent être mis ensemble mais doivent être
stockés dans des compartiments séparés. En fonction de la quantité de produits stockés, les
distances entre les différents compartiments ou entre les différents groupes sont déterminées.
Le stockage de produits dangereux se fait de préférence dans l’emballage d’origine. Il peut
quelquefois être nécessaire de transvaser les produits dans de plus petits récipients pour
l’usage journalier. Un récipient adapté (récipient de sécurité par exemple) qui satisfait aux
exigences de sécurité du produit est ici indispensable.
Eviter les sources d’inflammation
Les appareils électriques, les véhicules de transport, les chargeurs de batterie, peuvent être
permis dans les lieux de stockage de produits dangereux uniquement si leur usage est
explicite. Faire du feu à ces endroits est également inadmissible.
Les endroits de stockage pour les produits dangereux doivent être frais et bien aérés.
Signalisation
L’employeur doit indiquer les endroits de stockage des produits dangereux avec des panneaux
d’avertissement spécifiques.

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f) Danger d’incendie et d’explosion en présence de produits dangereux


Les produits chimiques peuvent jouer un rôle dans le déclenchement d’un incendie par leur
présence dans l’air ambiant ou en cas de mélange avec d’autres produits. Ils peuvent
également aggraver l’ampleur d’un incendie. De nombreuses substances peuvent également,
dans certaines conditions, provoquer des explosions. Ce sont pour la plupart des gaz et des
vapeurs, mais aussi des poussières inflammables et des composés particulièrement instables.
Comment se déclenche un incendie?
Le feu est une réaction chimique pour laquelle trois éléments sont nécessaires: une matière
combustible, de l’oxygène et une température d’inflammation. Cette température
d’inflammation peut être atteinte en présence d’une flamme, d’une étincelle, d’une source de
chaleur, d’un frottement...
Ces trois éléments sont généralement présentés dans un triangle (Figure I.3), dit triangle de
feu.
La déclaration d’un feu est donc consécutive à la coexistence de trois conditions :
1. présence d’un combustible
2. présence d’un comburant (oxygène)
3. présence d’une source de chaleur

Figure I.3 : Triangle de feu

Les trois côtés du triangle du feu indiquent les conditions pour la naissance d’un feu. Il ne
peut pas y avoir de feu si l’un de ces éléments manque. Si les trois éléments sont combinés
dans les bonnes proportions, le triangle de feu est fermé et un feu prend naissance. Quand on
retire un de ces facteurs, le feu s’éteint. Ce triangle est donc aussi un instrument utile pour
prévenir et combattre l’incendie.

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Il existe plusieurs types de feu suivant la nature du combustible :


Classe Nature
A Feux de matériaux solides (cellulose, bois, tissus, papier) dont la combustion se fait
généralement avec formation de braises. Ces feux sont parfois dits «feux secs».
B Feux de solides liquéfiables ou de liquides (produits pétroliers, alcool, huiles, solvants
organiques, graisses).
C Feux de gaz : méthane, propane, butane.
D Feux spéciaux : métaux, ..., phosphore.

De ce fait, il existe plusieurs types d’extincteurs pour lutter contre ces différents feux.
 Feux de classe A : extincteur à eau ou à mousse
 Feux de classe B : extincteur à mousse, ou à poudre, ou à CO2
 Feux de classe C : extincteur à poudre ou à CO2
 Feux de classe D : extincteur à poudre spéciale.
Conduite à tenir en cas d’incendie
- Ne pas s’exposer inutilement
- Maîtriser l’incendie si possible (si le feu n’est pas trop important)
- Quitter le local en fermant la porte
- Couper les fluides si possibles
- Donner l’alarme et faire évacuer
- Repérer les voies possibles d’évacuation.
g) Comment diminuer les risques liés aux produits dangereux ?
- Ne jamais mélanger des produits différents. Exemple: détartrant et eau de javel
réagissent pour dégager du chlore.
- Ne pas transvaser des produits dans des récipients pour boisson.
- Ne stocker que la quantité journalière nécessaire sur le lieu de travail.
- Favoriser l’utilisation de produits dilués.
- Éliminer les produits qui ne sont plus utilisés, dont la date de péremption est
dépassée, les produits interdits (laboratoire).
- Surveillance médicale (fonction de l’analyse de risques).
- Veillez à un stockage adéquat: Certains produits ne doivent pas être stockés ensemble
(produits incompatibles)

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Figure I.4 : Les règles de compatibilité

h) Conduite à tenir en cas d’accident


Face à un accident, je garde mon
calme. Important : j’agis dans l’ordre
suivant :
1. Protéger = je protège la victime sans me mettre en danger (ne déplacer la victime qu’en
cas d’extrême nécessité et de danger immédiat).
2. Alerter = je téléphone aux secours (voir les numéros d’urgence).
3. Secourir = je laisse agir les sauveteurs secouristes du travail qui ont été formés pour
effectuer les premiers gestes d’urgence.
I.1.3. Prévention des risques professionnels
Qui dit risques ou dangers, suppose accidents plus ou moins graves, et par conséquent la mise
en place de moyens pour empêcher ces accidents de se produire et, au cas où ces accidents ont
lieu malgré les mesures prises, l’organisation des secours pour réduire leur impact, sauver des
vies humaines et limiter les dégâts matériels. Faire de la prévention, c’est donc réduire les
risques, car en pratique, la suppression totale d’un risque est impossible, même si sa réduction
peut être parfois presque totale.
Par définition, la prévention se situe en amont de l’événement et se focalise sur le caractère
dangereux de l’activité. Elle vise à réduire la probabilité d’occurrence des événements non
souhaités en agissant sur leurs causes potentielles. Une démarche de prévention réussie peut
avoir une influence sur l'organisation du travail, la production et améliorer la productivité de
l'entreprise.

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I.1.3.1. Principes généraux de prévention


Pour mettre en place une démarche de prévention, il est nécessaire de s’appuyer sur les neuf
grands principes généraux qui régissent l’organisation de la prévention.
 Éviter les risques, c'est supprimer le danger ou l'exposition au danger.
 Évaluer les risques, c'est apprécier l’exposition au danger et l’importance du risque afin
de prioriser les actions de prévention à mener.
 Combattre les risques à la source, c'est intégrer la prévention le plus en amont possible,
notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires.
 Adapter le travail à l'homme, en tenant compte des différences interindividuelles, dans le
but de réduire les effets du travail sur la santé.
 Tenir compte de l'évolution de la technique, c'est adapter la prévention aux évolutions
techniques et organisationnelles.
 Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, c’est éviter l’utilisation de
procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une
méthode présentant des dangers moindres.
 Planifier la prévention en intégrant technique, organisation et conditions de travail,
relations sociales et environnement.
 Donner la priorité aux mesures de protection collective et n’utiliser les équipements de
protection individuelle qu'en complément des protections collectives si elles se révèlent
insuffisantes.
 Donner les instructions appropriées aux salariés, c’est former et informer les salariés
afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention.
I.1.3.2. Identifier les acteurs de la prévention
Tout le monde a un rôle à jouer dans la prévention des risques professionnels. Tous les acteurs
doivent travailler, communiquer et dialoguer entre eux : c’est un gage de réussite et
d’efficacité de la démarche de prévention.
a) Les acteurs de la prévention dans l’entreprise
L’employeur
L’employeur doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité et
protéger la santé des travailleurs de l’établissement y compris celle des travailleurs
temporaires, sur la base d’une évaluation des risques existants dans son entreprise. Il veille
personnellement au respect des dispositions légales et réglementaires qui engagent sa
responsabilité.

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Afin d’assurer ses obligations, il doit s’entourer de toutes les compétences techniques et
obtenir tous les conseils nécessaires.
Les travailleurs
Chaque travailleur doit prendre soin de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres
personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail conformément aux
instructions de l'employeur en fonction de sa formation et selon ses possibilités.
Droit d’alerte et de retrait
 Alerte immédiate de l’employeur sur toute situation de travail dont le travailleur a un motif
raisonnable de penser qu'elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé.
 Le travailleur peut se retirer d’une telle situation et ne pas reprendre son activité si le
danger est grave et imminent persiste ; il ne doit pas faire l’objet d’une sanction et
conserve sa rémunération.
Les services de santé au travail
Les services médicaux du travail emploient des médecins spécialisés avec une mission
exclusivement préventive qui a pour objet d’éviter toute altération de la santé physique et
mentale de tous les salariés du fait de leur travail, quelle que soit la taille de leur entreprise,
en surveillant :
 l’état de santé des salariés
 les conditions d’hygiène du travail et les risques de contagion en conseillant employeur et
salariés sur l’adaptation des postes de travail aux contraintes physiologiques et
psychologiques rencontrées
 mais aussi en contribuant à la connaissance et à l’évaluation des risques professionnels
dans le cadre d’une veille et d’une alerte permanente en milieu de travail.

Pour remplir cette mission, le médecin du travail conduit des actions sur le milieu de travail
pendant le tiers de son temps :

- Participation aux comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ;


- Etude des postes de travail, des aménagements souhaitables en fonction des dangers et
des expositions des salariés ;
- Réalisation d’une fiche d’entreprise, remise à l’employeur ;
- Plan(s) d’activité et rapport annuels …

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Les instances représentatives du personnel


Les instances représentatives du personnel concourent, par leurs propositions, à l’amélioration
de la santé, de la sécurité et des conditions de travail.
 Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT)
Cette instance représentative du personnel réunit l’employeur et des délégués représentant les
salariés. C’est une instance spécialisée en matière de prévention des risques professionnels.
Le CHSCT est non seulement associé à l’évaluation des risques, à la recherche de solutions
pour l’amélioration des conditions de travail mais il est également force de propositions
auprès de l’employeur. Le CHSCT devient obligatoire dans tous les établissements d’au
moins 50 salariés.
 Les délégués du personnel
Dans les établissements dépourvus de Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de
travail (en principe, les établissements de 10 à 50 salariés), les délégués du personnel exercent
toutes les compétences de ce comité.
b) Les acteurs de la prévention hors de l’entreprise
Chaque entreprise agit dans un cadre fixé par les pouvoirs publics, et plus particulièrement par
le ministère chargé du travail qui élabore et met en œuvre la politique publique de prévention
de la santé et de la sécurité au travail.
Cependant, hors de l’entreprise, bien d’autres acteurs participent au système de prévention des
risques professionnels et à l’amélioration des conditions de travail. En Algérie, la prévention
des risques professionnels est placée sous la responsabilité du :
Ministère du Travail de l’Emploi et de la Sécurité Sociale
Prend en charge :
 L’élaboration de la politique nationale de prévention des risques professionnels.
 La préparation et l’initiation des textes législatifs et réglementaires
 L’évaluation et le contrôle de l’exécution des programmes de prévention des risques
professionnels.
Ce ministère est assisté par un organe consultatif qui est : le Conseil National d’Hygiène,
Sécurité et Médecine du Travail (CNHS/MT). C’est une composante tripartite (représentants
des employeurs, représentants des travailleurs, pouvoirs publics). Il participe par des
recommandations et des avis à la réalisation de programmes en matière de prévention des
risques professionnels.

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Les Structures Centrales du Ministère du Travail de l’Emploi et de la Sécurité Sociale :


 DRT (Direction des Relations de Travail) est chargée de la coordination, du suivi et de
l’évaluation des programmes de P.R.P, l’animation des organismes de prévention et
l’élaboration de textes législatifs et réglementaires.
 CNAS (la Caisse Nationale des Assurances Sociales des travailleurs salariés) est l’appui de
la DGSS (Direction Générale de la Sécurité Sociale) qui règle les tarifications et les
modalités de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. Elle
participe, à l’élaboration de la politique de prévention.
 IGT (l’Inspection Générale du Travail) : l’organe spécialisé du ministère du travail, doit
assurer la surveillance et le contrôle, ainsi que l’information et le conseil, pour tout ce qui
concerne l’application des dispositions législatives et réglementaires relatives aux
conditions de travail, à la santé et la sécurité en milieu de travail, sont principalement
assurées par l’inspection du travail.
 INPRP (Institut National de la Prévention des Risques Professionnels) : Il est sous tutelle
du Ministère du Travail de l’Emploi et de la Sécurité Sociale et exerce ses activités au
profit des salariés et des entreprises. Il apporte une aide technique aux entreprises en
général : études et recherches, formation en matière de prévention, assistance technique et
documentaire, information (journaux, affiches, brochures, audiovisuels, site web).
Les laboratoires qui aident l’INPRP pour accomplir ses missions sont : Laboratoire de
Métrologie et des Ambiances, Laboratoire d’Analyse des Polluants, Laboratoire
d’ergonomie, Laboratoire de biologie, et l’OPREBATPH (L’Organisme de prévention des
risques professionnels dans les activités du bâtiment, des travaux publics et de
l'hydraulique).
Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière.
Collabore par :
 La sous-direction de la santé au travail
A pour missions: normalisation des services et des activités de médecine du travail, évaluation
des programmes et contrôle des activités médicales de santé au travail par le biais des
médecins du travail inspecteurs répartis à travers toutes les directions de la santé et de la
population.

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