Courshol
Courshol
Courshol
Fonctions holomorphes
Semestre 5 : 2013-2014
1 Dénition, exemples 9
1.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.1 Limite dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.2 Holomorphie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.3 Premiers exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.1.4 Premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2 La fonction exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3 Les fonctions logarithmes et puissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.2 Dénition des fonctions logarithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.4 Fonctions puissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4 Exercices du chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
5
6 TABLE DES MATIÈRES
4 Représentation conforme 49
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.2 Le problème direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.3 Le problème inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.4 La transformation de Schwarz-Christoel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.5 Application au problème de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.6 Exercices du chapitre 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5 Transformée de Laplace 61
5.1 Dénition, propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.1.1 La classe des fonctions L+ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.1.2 La Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.1.3 Propriétés de la Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.1.3.1 Holomorphie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.1.3.2 Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.3.3 Décalage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
TABLE DES MATIÈRES 7
5.1.3.4 Retard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.3.5 Changement d'échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.3.6 Transformée d'une dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.3.7 Convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.3.8 Comportement aux bornes . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.1.4 Petit dictionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.1.5 Inversion de la Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.2 Applications de la Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.2.1 Aux équations diérentielles ordinaires . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.2.2 Aux équations intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.2.3 Aux équations aux dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
5.3 Exercices du chapitre 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
A Éléments de topologie 77
8 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
Dénition, exemples
1.1 Dénition
1.1.1 Limite dans C
Comme le point de départ de la théorie des fonctions holomorphes fait intervenir la
notion de limite dans C, il est peut-être prudent de rappeler la convergence dans le plan
complexe. La distance naturelle étant donnée par le module, on a la dénition habituelle :
Dénition 1.1 Soit g une fonction de C dans C, dénie au voisinage d'un point z0 . On
dit que g a pour limite l au point z0 et on note
lim g(z) = l
z→z0
si
∀ε > 0, ∃ α > 0 tel que |z − z0 | < α =⇒ |g(z) − l| < ε.
La diérence essentielle entre la convergence dans R et la convergence dans C est de
nature géométrique. Comme il n'y a que deux façons de converger dans R (par la gauche
ou par la droite), alors qu'il y a une innité de façons de converger vers un point z0 dans
C, il est beaucoup plus facile de converger dans R que dans C. Nous y reviendrons plus
loin.
Dans la pratique, comment fait-on pour étudier la convergence dans C ? L'un des moyens
les plus simples consiste à passer en coordonnées polaires. On pose
z = z0 + reiθ
et faire tendre z vers z0 revient à faire tendre r vers 0. On s'est donc ramené à ne faire
varier qu'un seul paramètre, ce qui est plus simple.
1.1.2 Holomorphie
Outre la notion de continuité d'une fonction de C dans C qu'on réécrit simplement avec la
dénition précédente, il semble assez naturel d'étendre la notion habituelle de dérivabilité.
C'est l'objet de la dénition qui suit.
9
10 CHAPITRE 1. DÉFINITION, EXEMPLES
Dénition 1.2 Soit f une fonction de C dans C. On dit que f est holomorphe au
f (z) − f (z0 )
point z0 si admet une limite quand z tend vers z0 . Cette limite se note
z − z0
f ′ (z0 ).
On dit que f est holomorphe sur un ouvert 1 Ω, si elle est holomorphe en tous les points
de Ω. L'ensemble des fonctions holomorphes sur l'ouvert Ω sera noté H(Ω).
La dénition précédente est donc exactement la même que celle de la dérivabilité, mais
compte-tenu de la remarque précédente sur la convergence dans C, on imagine qu'il
sera plus dicile d'être holomorphe, ce qui va se traduire par le fait que les fonctions
holomorphes auront beaucoup plus de propriétés que ne l'ont les fonctions dérivables
dans R comme on le verra tout au long de ce cours.
Comment se traduit la dénition précédente quand on explicite la fonction f grâce à sa
partie réelle et à sa partie imaginaire ? Autrement dit quel est le lien entre la dénition
habituelle de la diérentiabilité (quand on regarde f comme une fonction de R2 dans R2 )
et la notion d'holomorphie que nous venons d'introduire ?
Ecrivons f (z) = f (x+iy) = P (x, y)+iQ(x, y) avec P = ℜef et Q = ℑmf . L'holomorphie
au point z0 peut se traduire par l'égalité (entre nombres complexes)
où ε(u) est une fonction tendant vers 0 quand u tend vers 0. Ecrivant z0 = x0 + iy0 et
u = h + ik , et notant f ′ (z0 ) = c1 + ic2 (1.1) se traduit vectoriellement par
( ) ( ) ( ) ( ) ( )
P (x0 + h, y0 + k) P (x0 , y0 ) c1 h − c2 k h h
= + + ε . (1.2)
Q(x0 + h, y0 + k) Q(x0 , y0 ) c1 k + c2 h k k
Autrement dit, sur l'égalité (1.2), on voit que f est diérentiable au point z0 = (x0 , y0 )
(considérée comme fonction de R2 dans lui-même) et que sa diérentielle en ce point est
l'application linéaire dont la matrice est
∂P ∂P
( )
= c1 −c2 .
∂x ∂y
(1.3)
∂Q ∂Q c2 c1
∂x ∂y
1. pour toutes les notions de topologie qui apparaissent dans ce polycopié, se reporter
à l'annexe
1.1. DÉFINITION 11
Remarque 1.1 Comme la diérentielle d'une fonction holomorphe est une similitude 2 (voir
ci-dessus), elle a la propriété de "conserver les angles" : si deux courbes se coupent en fai-
sant un certain angle, leurs images par une fonction holomorphe se couperont en faisant
le même angle. Nous y reviendrons plus longuement dans le chapitre 4.
et par suite ρ ≤ R. Comme ce raisonnement est valable pour tout ρ < R′ , on en déduit
en faisant tendre ρ vers R′ que R′ ≤ R.
Réciproquement, soit maintenant ρ un réel, ρ < R et xons un nombre ρ′ tel que ρ <
ρ′ < R. On a
( )n−1
1 ′n ρ
n|an |ρ n−1
= ′ (|an |ρ ).n .
ρ ρ′
Mais comme ρ′ < R, la série de terme général an ρ′ n converge, donc il existe un réel
M > 0 tel que, pour tout n, an ρ′ n ≤ M . D'où
( )n−1
M ρ
n|an |ρ n−1
≤ ′ n
ρ ρ′
( )n−1
ρ ∑∞
et comme la série de terme général n converge, la série n=1 nan ρ
n−1 converge
ρ′
également, ce qui signie que ρ ≤ R′ . De la même façon que ci-dessus, on en déduit R ≤ R′
et donc R = R′ , ce qui termine la première partie de la démonstration.
2. les similitudes (directes) sont précisément les applications linéaires de matrice
( )
a −b
b a
12 CHAPITRE 1. DÉFINITION, EXEMPLES
Pour prouver que la dérivée de f est donnée par la formule (1.5) xons z tel que |z| < R
f (z + h) − f (z)
et introduisons un réel ρ avec |z| < ρ < R. On veut étudier le rapport .
h
On peut le faire dès que f (z + h) est déni, ce qui sera en particulier le cas si
On a alors
∞
∑
f (z + h) − f (z)
− f ′ (z) = un (z, h), (1.7)
h
n=1
où on a posé
( )
un (z, h) = an (z + h)n−1 + z(z + h)n−2 + . . . + z n−1 − nz n−1 .
Puisque |z| et |z + h| sont tous deux inférieurs à ρ, on a |un (z, h)| ≤ 2n|an |ρn−1 . Comme
ρ < R, la série de terme général nan ρn−1 est convergente (voir la première partie de la
démonstration). Si ε est un réel arbitraire, on peut donc choisir un entier n0 tel que
∞
∑ ε
2n|an |ρn−1 ≤ .
2
n=n0 +1
∑
n0
Ayant ainsi choisi n0 , la somme nie un (z, h) est un polynôme en h, nul pour h = 0.
n=1 ∑ 0
Par continuité, on peut donc xer un entier η tel que si |h| ≤ η , on ait | nn=1 un (z, h)| ≤
2 . Finalement, si h satisfait à (1.6) et |h| ≤ η , on déduit de (1.7) que
ε
∑
∞
∑
f (z + h) − f (z) n0
− f ′
(z) ≤ u (z, h)
+ 2n|an |ρn−1 ≤ ε
h n
n=1 n=n0 +1
∂f 1 ∂f ∂f
= ( +i )
∂z 2 ∂x ∂y
∂f
on voit que les conditions de Cauchy sont équivalentes à = 0. Autrement dit, f est
∂z
holomorphe "si elle ne dépend pas de z ".
1.2. LA FONCTION EXPONENTIELLE 13
la série entière dénie par (1.8) a un rayon de convergence inni. Elle dénit donc une
fonction dans le plan complexe tout entier qui, d'après la Proposition 1.4 est holomorphe
dans C. On a alors
Théorème 1.6 1. Pour tout couple de complexes z1 , z2 , ez1 +z2 = ez1 ez2 .
2. Pour tout nombre complexe z , ez ̸= 0
3. La dérivée de la fonction exponentielle est elle-même.
4. La restriction de l'exponentielle à R est une fonction positive strictement croissante,
telle que
lim ex = +∞ lim ex = 0.
x→+∞ x→−∞
7. t 7→ eit est une surjection de R sur le cercle unité de C. On note cos(t) et sin(t) les
parties réelles et imaginaires de eit .
8. ∀w ̸= 0 ∃z ∈ C tel que w = ez .
Démonstration :
1)
∞
∑ ∞ ∞ ∞
z1n ∑ z2p ∑ 1 ∑ ∑
k
z1 z2 k! k−n n 1
e e = = z1 z2 = (z1 + z2 )k = ez1 +z2 .
n! p! k! (k − n)!n! k!
n=0 p=0 k=0 n=0 k=0
On pose
cos t = ℜe(eit ) et sin t = ℑm(eit ).
Par dérivation et identication, il vient cos′ = − sin et sin′ = cos. De plus, en revenant
à la dénition de l'exponentielle, on a
t2 t4 t2n
cos t = 1 − + + . . . + (−1)n + ...
2! 4! (2n)!
Ainsi, pour t = 2, on a une série alternée dont le terme général tend vers 0 en décroissant.
2
Par un résultat bien connu sur les séries alternées, cos 2 est compris entre 1 − 22! = −1
2 4
et 1 − 22! + 24! = − 13 . Donc cos 2 < 0, or cos 0 = 1 : le cosinus s'annule au moins une fois
1.3. LES FONCTIONS LOGARITHMES ET PUISSANCES 15
sur ]0, 2[. Soit t0 la plus petite racine positive du cosinus. On pose par dénition π = 2t0 .
Il en résulte sin π2 = ±1, or la fonction sinus est croissante sur ]0, π2 [ et donc sin π2 = 1
ce qui signie eiπ/2 = i (et eiπ = −1, e2iπ = 1).
Une étude de fonction plus précise, en utilisant les résultats ci-dessus, (dérivée du cosinus
est l'opposé du sinus) prouve en particulier que le cosinus ne prend la valeur 1 sur [0, 2π]
qu'en 0 et en 2π .
6) On a donc, d'après ce qui précède, ez+2iπ = ez e2iπ = ez ce qui signie que 2iπ est une
période de l'exponentielle.
Il reste à montrer que si ez1 = ez2 alors z1 − z2 est un multiple entier de 2iπ . Ce qui
revient à montrer que si eα = 1 alors α = 2ikπ avec k ∈ Z. Ecrivons α = a + ib et
eα = ea eib = 1. En passant au module, on déduit de l'égalité précédente que a = 0. Enn
en écrivant b = 2kπ + b′ avec 0 ≤ b′ < 2π et en utilisant la remarque qui termine le point
′
5), on voit que eib = 1 entraîne b′ = 0 ce qui prouve le résultat.
7) Pour montrer la surjection, soit w = u + iv un nombre complexe de module 1. Si u
et v sont tous deux positifs ou nuls, comme le cosinus est une bijection de [0, π/2] sur
[0, 1], il existe t tel que cos t = u, on en déduit alors sin t = v et w = eit . Les autres cas
se déduisent de celui-ci par des considérations de symétrie.
w
8) Soit w ̸= 0, on pose α = . D'après le point précédent, il existe y ∈ R tel que
|w|
α = eiy et d'après le point 4), il existe x ∈ R tel que |w| = ex d'où le résultat. 2
On peut étendre les fonctions cosinus et sinus au plan complexe tout entier en posant
eiz + e−iz eiz − e−iz
cos z = et sin z =
2 2i
mais attention, ces fonctions ne sont pas bornées sur C (alors qu'elles le sont sur R),
prenez z imaginaire pur pour vous en convaincre.
On introduit aussi classiquement les fonctions cosinus hyperbolique et sinus hyperbolique
par
ez + e−z ez − e−z
cosh z = et sinh z = .
2 2
θ=π/4
θ=9π/4
1.3.3 Propriétés
Enonçons à présent une proposition qui contient les principales propriétés des fonctions
logarithmes.
Proposition 1.8 Sur le domaine C \ ∆, la détermination choisie du logarithme est
1
holomorphe et sa dérivée vaut (log z)′ = .
z
1.3. LES FONCTIONS LOGARITHMES ET PUISSANCES 17
Le domaine de dénition (et d'holomorphie) d'une fonction logarithme est donc le plan
complexe privé d'une demi-droite issue de l'origine. Maintenant, l'important étant de
réaliser une coupure, on pourrait imaginer une coupure par une courbe continue autre
qu'une demi-droite. Il y a quelques situations où il est eectivement plus intéressant de
procéder ainsi, mais elles sont tellement rares que je n'insiste pas.
Nous verrons dans le chapitre suivant qu'une fonction holomorphe est toujours développa-
ble en série entière. Il est donc naturel de se demander quelle série représente une fonction
logarithme. Comme l'origine n'est jamais dans le domaine de dénition du logarithme,
il est exclu de faire un développement en 0. Nous allons le faire pour la détermination
principale du logarithme au voisinage du point 1 (notons qu'on retrouve bien entendu le
résultat classique quand la variable est réelle).
a pour rayon de convergence 1 et pour u dans le disque unité ouvert, elle est égale à la
détermination principale de log(1 + u).
∞
∑ 1
T ′ (u) = (−1)n−1 un−1 = = (log(1 + u))′ .
1+u
n=1
z α := eα log z .
Exemples :√
La fonction z ou z 1/2 n'est ainsi dénie que sur un domaine du type C \ ∆. Ceci a
pour eet de sélectionner une parmi les deux racines carrées d'un nombre complexe,
ce choix dépendant évidemment du choix de la détermination. Par exemple, si on a
besoin de calculer dans un problème "la" racine de −1, il faudra évidemment choisir
une coupure qui ne contienne pas −1, la détermination principale du logarithme ne
convenant pas, on pourra choisir d'enlever la droite des réels positifs. Si on choisit alors
comme détermination de l'argument ]0, 2π[, on aura (l'argument de −1 étant alors π )
1 iπ
(−1)1/2 = e 2 (ln 1+iπ) = e 2 = i
tandis que si on avait choisi comme détermination de l'argument ] − 2π, 0[, on aurait eu
(l'argument de −1 étant alors −π )
1 −iπ
(−1)1/2 = e 2 (ln 1−iπ) = e 2 = −i.
P (x, y) = x3 + 2y − 3xy 2 .
1.4. EXERCICES DU CHAPITRE 1 19
Montrer qu'il existe une fonction holomorphe f = P + iQ sur C et une seule telle que
Q(0, 0) = 0. Ecrire f en fonction de z = x + iy .
Exercice 3 : Soient z0 ∈ C, r > 0, f ∈ H(D(z0 , r)). Montrer que, pour que f soit
constante, il faut et il sut que ℜe(f ) ou ℑm(f ) ou |f | ou arg(f ) soit constante.
Exercice 4 : Soient a et b√deux réels. Déterminer des ouverts de C sur lesquels on peut
rendre la fonction f (z) = (z − a)(z − b) holomorphe.
Vérier que f est holomorphe et injective sur le demi-plan P = {z ∈ C, ℑm(z) > 0} et
déterminer f (P ).
Exercice 5 : Soit D = {z ∈ C, z = x + iy, 0 < x < π, y > 0}. On dénit la fonction
f (z) = i log cos z . Montrer que f est holomorphe sur D et déterminer f (D).
√
Exercice 6 : Déterminer un ouvert Ω sur lequel la fonction f (z) = 1i log(iz + 1 − z 2 )
est holomorphe et vérier que ∀z ∈ Ω, sin(f (z)) = z .
20 CHAPITRE 1. DÉFINITION, EXEMPLES
Chapitre 2
La formule de Cauchy et le
Théorème des résidus
21
22 CHAPITRE 2. LA FORMULE DE CAUCHY ET LE THÉORÈME DES RÉSIDUS
Dénition 2.1 On dira qu'un compact K du plan complexe est régulier si son bord ∂K
est une courbe de classe C 1 par morceaux.
On orientera alors ∂K de façon canonique en imposant que quand on "se promène" sur
∂K , on ait toujours le compact sur sa gauche.
∂K
K
∫ π ∫ π/2
−aR sin θ π
Re−aR π dθ ≤
2θ
Re dθ ≤ 2 .
0 0 a
Le résultat s'en déduit compte-tenu de l'hypothèse sur le comportement de f à l'inni.
2
y=sin(x)
y=2/π x
π/2
2.2.2 Remarques
Dans l'énoncé ci-dessus, peut-on remplacer le bord d'un compact K régulier inclus dans
Ω par un chemin quelconque ? NON, en général comme le prouve le contre-exemple
fondamental suivant.
Prenons Ω = C∗ (C privé de l'origine) et f (z) = z1 qui est holomorphe sur C∗ et
choisissons pour chemin fermé γ le cercle unité. On a
∫ ∫ 2π iθ
1 ie
dz = dθ = 2iπ ̸= 0. (2.6)
γ z 0 eiθ
Le cercle unité γ est bien le bord d'un compact K , à savoir le disque unité fermé, mais
celui-ci n'est pas inclus dans Ω = C∗ ! En fait, ce qui pose problème dans le contre-
exemple ci-dessus est une propriété géométrique ou plutôt topologique du chemin γ et
de l'ouvert Ω. En eet Ω ayant un trou, il est possible de construire un chemin qui fait le
tour de ce trou et c'est ce phénomène qui permet ce contre-exemple. Si on veut l'éviter,
on doit travailler sur un ouvert Ω "sans trou" : on appelle ce type d'ouverts des ouverts
simplement connexes.
2.2. LES FORMULES DE CAUCHY 25
Dénition 2.6 On dira qu'un ouvert du plan complexe est simplement connexe s'il est
homéomorphe 2 au disque unité ouvert.
Il existe d'autres caractérisations possibles de la simple connexité. Par exemple, un ouvert
borné connexe 3 Ω est simplement connexe si son complémentaire dans C est lui-même
connexe. On peut aussi dénir la simple connexité via les chemins fermés. On dira qu'un
chemin γ est homotope à un point ou rétracte à un point dans Ω si on peut le déformer
continûment en un point tout en restant à l'intérieur de Ω. Alors, un ouvert Ω est sim-
plement connexe si tout chemin fermé dans Ω est homotope à un point.
Pour conclure, retenons que dans les deux cas favorables, Ω simplement∫ connexe et γ
quelconque ou Ω quelconque et γ homotope à un point, on aura toujours γ f (z) dz = 0.
Donnons à présent une autre application de la première formule de Cauchy.
Proposition 2.7 Soit Ω un ouvert simplement connexe, alors toute fonction f holo-
morphe sur Ω possède une primitive F (i.e. F est holomorphe et F ′ = f ) qu'on obtient
par la formule ∫ z
F (z) = f (u) du (2.7)
z0
et il est immédiat de prouver que l'intégrale du membre de droite ci-dessus converge vers
f (z) quand h tend vers 0. 2
3. voir Annexe
26 CHAPITRE 2. LA FORMULE DE CAUCHY ET LE THÉORÈME DES RÉSIDUS
Démonstration : On choisit r assez petit pour que le disque D(z0 , r) soit inclus dans
l'intérieur de K . On considère alors le compact Kr = K \D(z0 , r) = {z ∈ K, |z−z0 | ≥ r}.
Le bord de Kr est constitué, d'une part du bord de K (qui est orienté positivement) et
Kr
←
D(z0,r)
Démonstration : Fixons deux réels r1 et r2 tels que R1 < r1 < r2 < R2 et appliquons
la deuxième formule de Cauchy sur le compact K = {r1 ≤ |z| ≤ r2 } qui est inclus dans
la couronne C . On note γr1 et γr2 les cercles de rayon r1 et r2 respectivement. Il vient
pour z tel que r1 < |z| < r2 et compte-tenu de l'orientation :
∫ ∫
1 f (u) 1 f (u)
f (z) = du − du. (2.10)
2iπ γr2 u−z 2iπ γr1 u−z
1
En remplaçant dans chacune des intégrales de (2.10) par son développement en
z−u
série ci-dessus, on obtient le développement en série de Laurent recherché, les puissances
positives de z provenant de l'intégrale sur γr2 et les puissances négatives de l'intégrale
sur γr1 . 2
Remarque 2.1 Tout ce qui précède est valable quand R1 = 0 ou/et R2 = +∞.
On peut aussi interpréter le développement en série de Laurent en disant que toute
fonction holomorphe f sur une couronne {z, R1 < |z| < R2 } admet une décomposition
canonique de la forme f (z) = f1 (z) + f2 (z) avec f1 holomorphe pour |z| > R1 (c'est
la série en puissances négatives de z ) et f2 holomorphe pour |z| < R2 (c'est la série en
puissances positives de z ).
La couronne peut aussi être centrée en un point z0 autre que l'origine, le développement
en série de Laurent s'écrivant alors :
∑
+∞
an (z − z0 )n .
n=−∞
sin z ez − 1 cos z − 1
f (z) = , f (z) = , f (z) = .
z z z2
2.3.2.2 Pôle
an = 0 pour tout n < −n0 < 0, on dit alors que z0 est un pôle d'ordre n0 (pôle simple
dans le cas n0 = 1). La fonction f s'écrit au voisinage de z0 sous la forme :
a−n0 a−n0 +1 a−1
f (z) = + −1
+ . . . + + f2 (z)
(z − z0 ) 0
n (z − z0 ) 0
n (z − z0 )
Théorème 2.14 (Théorème des résidus) Soit f une fonction holomorphe sur un ou-
vert contenant un compact régulier K , sauf en un nombre ni de points z1 , z2 , . . . , zn
contenus dans K . Alors
∫ ∑n
f (z) dz = 2iπ res(f, zk ). (2.11)
∂K k=1
Or
Q(z) Q(z) − Q(z0 )
= −→ Q′ (z0 ) quand z → z0 ,
z − z0 z − z0
d'où l'autre formule de calcul du résidu en un pôle simple :
P (z) P (z0 )
Si f (z) = Q(z) , alors res(f, z0 ) = . (2.13)
Q′ (z0 )
30 CHAPITRE 2. LA FORMULE DE CAUCHY ET LE THÉORÈME DES RÉSIDUS
1 dm−1
res(f, z0 ) = ((z − z0 )m f (z)) \z=z0 . (2.14)
(m − 1)! dz m−1
∫ 2π
2.5.1 Intégrales du type 0
F (cos t, sin t) dt
Dans l'intégrale ci-dessus, F est une fraction rationnelle dont on supposera qu'elle n'a
pas de pôles sur le cercle unité.
La méthode consiste alors à poser z = eit de sorte que quand t parcourt [0, 2π], z parcourt
le cercle unité (dans le sens direct) qui est le bord du compact D qu'est le disque unité
2.5. APPLICATION AU CALCUL D'INTÉGRALES 31
1 1 1 1 dz
fermé. En remplaçant cos t par (z + ), sin t par (z − ) et dt par on voit qu'on
2 z 2i z iz
est ramené au calcul de
∫
1 1 1 1 dz
F ( (z + ), (z − ))
∂D 2 z 2i z iz
où l'expression à intégrer est une fraction rationnelle en z . Pour calculer cette intégrale,
on utilise la formule des résidus (2.11) étant entendu qu'on a seulement besoin de calculer
le résidu de la fonction aux pôles situés à l'intérieur du disque unité.
Exemple : Soit à calculer ∫ 2π
dt
I=
0 a + sin t
où a est un nombre réel, a > 1. D'après ce qui précède, on a
∫ ∫
1 dz 2
I= = dz.
∂D a + 2i (z − z ) iz ∂D z + 2iaz − 1
1 1 2
√
Parmi les zéros de z 2 + 2iaz − 1, seul z0 = −ia + i a2 − 1 est dans le disque unité et
c'est un pôle simple de la fonction à intégrer. La formule des résidus fournit alors
2 2 2π
I = 2iπres( , z0 ) = 2iπ =√ .
z2 + 2iaz − 1 2z0 + 2ia a2 − 1
∫ +∞
2.5.2 Intégrales du type −∞
F (x) dx
Dans l'intégrale ci-dessus, F est une fonction méromorphe qui n'a pas de pôles sur la
droite réelle (de sorte que F (x) est continue sur R) et qui n'a qu'un nombre ni de pôles.
On doit supposer en outre que l'intégrale ci-dessus est convergente, pour cela il sut par
exemple de supposer
lim |x|α |F (x)| = 0 pour un α > 1 (2.15)
x→±∞
nous allons intégrer la fonction F (z) sur le bord γ d'un demi-cercle de centre O, de
rayon R situé soit dans le demi-plan supérieur, soit dans le demi-plan inférieur (le choix
se fera en fonction d'éléments qui apparaitront clairement un peu plus loin) puis nous
allons faire tendre R vers l'inni. Puisque F n'a qu'un nombre ni de pôles, pour R assez
grand, F n'a∫ pas de pôles sur le bord γ et on peut appliquer la formule des résidus :
l'intégrale γ F (z) dz est égale à 2iπ fois la somme des résidus en les pôles situés à
l'intérieur du contour γ . Or l'intégrale sur γ se décompose naturellement en la somme de
deux intégrales : l'une sur le segment [−R, R] (qui tend vers l'intégrale cherchée quand
R → ∞), l'autre sur le demi-cercle dont il faut s'assurer qu'elle tend vers 0 quand R → ∞.
On peut énoncer un certain nombre de résultats généraux qui assure que cette dernière
propriété est vraie sous certaines hypothèses sur F , mais il me semble préférable de le
32 CHAPITRE 2. LA FORMULE DE CAUCHY ET LE THÉORÈME DES RÉSIDUS
vérier à la main dans chaque cas, c'est en général très simple et ça évite de faire des
erreurs. Tout ceci sera certainement plus clair après les deux exemples que nous traitons
ci-dessous.
Exemple 1 : Soit à calculer ∫ +∞
dx
I1 = .
−∞ 1 + x4
1
La fonction à intégrer est ici F (z) = qui est holomorphe sur C privé des pôles
1 + z4
z1 = eiπ/4 , z2 = e3iπ/4 , z3 = e5iπ/4 , z4 = e7iπ/4 . Les deux premiers pôles sont situés
dans le demi-plan supérieur, les deux autres dans le demi-plan inférieur. Dans le cas
présent, il est indiérent (pour des raisons de symétrie évidentes) de choisir comme
contour d'intégration le demi-cercle supérieur ou le demi-cercle inférieur. Choisissons
donc le demi-cercle supérieur (avec son diamètre) représenté ci-dessous. Nous noterons
γ le contour complet et γR le demi-cercle, ensemble des points z = Reiθ avec θ variant
entre 0 et π . Dès que R > 1, le contour d'intégration contient les deux pôles z1 et z2 .
γR
−R O +R
Or, on a facilement ∫ ∫ π
Rieiθ dθ
F (z) dz =
γR 0 1 + R4 e4iθ
d'où (en utilisant l'inégalité triangulaire |a + b| ≥ |a| − |b|)
∫ ∫ π
Rdθ πR
F (z) dz ≤ = 4 → 0 quand R → ∞.
R −1
4 R −1
γR 0
1
Exemple 2 : Soit à calculer la transformée de Fourier de la fonction , c'est-
1 + x + x2
à-dire l'intégrale ∫ +∞
e−iωx dx
I2 =
−∞ 1 + x + x2
où ω est un paramètre réel. Pour des raisons qui apparaitront clairement plus loin, nous
serons amenés à intégrer
sur le demi-cercle supérieur (avec son diamètre) noté γ + , quand ω ≤ 0
sur le demi-cercle inférieur (avec son diamètre) noté γ − , quand ω ≥ 0.
−R O +R
γ+
γ−
−R O +R
faire tendre R vers +∞ et montrer que l'intégrale sur γR tend vers 0. Pour cela, nous
+
pouvons invoquer le Lemme de Jordan 2.4. On peut également refaire le calcul à la main,
en utilisant le fait que le demi-cercle est paramétré par z = Reiθ avec θ variant entre 0
et π ce qui ne présente pas de dicultés dans ce cas. On a donc prouvé que
∫ +∞
e−iωx dx 2π ω√3 ω ω
si ω ≤ 0 2
= √ e 2 (cos + i sin ).
−∞ 1 + x + x 3 2 2
34 CHAPITRE 2. LA FORMULE DE CAUCHY ET LE THÉORÈME DES RÉSIDUS
∫ +∞
2.5.3 Intégrales du type 0
F (x)
xα
dx
Dans l'intégrale ci-dessus, F est une fonction méromorphe qui n'a pas de pôles sur la
demi-droite réelle positive et qui n'a qu'un nombre ni de pôles et α un réel, 0 < α < 1.
On doit supposer en outre que l'intégrale ci-dessus est convergente, pour cela il sut par
exemple de supposer
1
|F (x| = O( β ) pour un β ≥ 1 (2.17)
x
ce que nous supposerons désormais.
Pour calculer l'intégrale ∫ +∞
F (x)
dx
0 xα
nous allons intégrer la fonction F (z) sur le contour γ déni de la façon suivante (voir
gure ci-dessous) : on parcourt d'abord l'axe réel de ε > 0 (qui sera amené à tendre
vers 0) à R > 0 (qui sera amené à tendre vers +∞), puis le cercle γR de centre 0 et de
rayon R dans le sens direct, puis l'axe réel de R à ε et enn le cercle γε de centre 0 et
de rayon ε dans le sens indirect. Pourquoi avons-nous choisi un contour si compliqué ?
γR
γε
R
est nécessaire de travailler sur un domaine comportant une coupure an que la fonction
F (z)
qu'on intègre soit holomorphe à l'intérieur du contour. Bien sûr, il convient de
zα
préciser quelle est la détermination du logarithme choisie. En général, nous prendrons
pour un contour comme celui-ci, la détermination consistant à enlever la demi-droite des
réels positifs et à prendre l'argument dans l'intervalle ]0, 2π[. En toute rigueur, nous ne
pouvons pas appliquer le Théorème des résidus sur le contour décrit ci-dessus, car il faut
être en principe sur le bord d'un compact lui-même inclus dans l'ouvert où la fonction
est holomorphe ce qui n'est pas tout à fait le cas ici. Pour contourner cette diculté,
il conviendrait de modier très légèrement le contour choisi en décollant légèrement les
segments [ε, R] et [R, ε] de l'axe réel, par exemple en les prenant respectivement sur la
droite d'ordonnée ε2 et sur la droite d'ordonnée −ε2 . Comme on fait tendre ε vers 0 par
la suite, on voit que ça ne changerait pas grand chose.
F (z)
Comme 0 n'est pas à l'intérieur du contour, les seuls pôles de sont ceux de F et
∫ zα
F (z)
on peut appliquer la formule des résidus pour calculer α
dz . Maintenant, quand
γ z
on détaille sur les 4 portions qui composent γ , que deviennent chacune des 4 intégrales
si on fait tendre ε vers 0 et R vers l'inni
∫ R ?
F (x)
La première intégrale, qui s'écrit dx va tendre vers l'intégrale cherchée.
ε xα
Il faudra montrer que la deuxième et la quatrième intégrale (celles sur les cercles)
tendent vers 0.
Quant à l'intégrale sur le segment [R, ε] (ou plutôt, compte-tenu de ce qui a été dit
précédemment sur ce segment légèrement translaté vers le bas), il ne faut pas oublier
que comme on a fait un tour complet, l'argument des nombres complexes vaut main-
tenant 2π (ou tend vers 2π ). Ainsi tout nombre complexe z sur ce segment aura pour
module un nombre réel x compris entre ε et R et pour argument 2π . Donc, en utilisant
la dénition de la détermination principale du logarithme
Finalement ∫ ∫ R
F (z) F (x)
dz = − e−2iπα dx. (2.18)
[R,ε] zα ε xα
1
Le seul pôle de la fonction situé à l'intérieur du contour étant z = −1 (qui est
z α (1 + z)
simple), on a ∫
dz 1 2iπ
α (1 + z)
= 2iπ res( α , −1) = iπα .
γ z z (1 + z) e
∫
dz
Montrons, par exemple, que α
→ 0 quand ε → 0. Les points du cercle se
γε z (1 + z)
36 CHAPITRE 2. LA FORMULE DE CAUCHY ET LE THÉORÈME DES RÉSIDUS
Soit ∫ ∫ 2π
dz εdθ
≤ → 0 quand ε → 0
α
z (1 + z) ε (1 − ε)
α
γε 0
2iπ
(1 − e−2iπα )I =
eiπα
soit encore
π
I= .
sin πα
Nous verrons d'autres exemples de calculs d'intégrales par la méthode des résidus en
T.D., la méthodologie étant le plus souvent la même :
1. On choisit le contour sur lequel on intègre.
2. On vérie que la fonction à intégrer est holomorphe à l'intérieur de ce contour sauf
en un nombre ni de points (ses singularités).
3. On calcule le résidu de la fonction à intégrer en chacun des points singuliers situé
à l'intérieur du contour.
4. On applique la formule des résidus et on montre que les intégrales parasites (celles
qui ne nous intéressent pas pour le résultat nal) tendent vers 0 quand on fait tendre
les paramètres vers 0 ou +∞.
dx
b) (p > q > 0)
(p + q cos x)2
∫ 2π
0
sin2 x dx
c) (α, β ∈] − 1, 1[\{0}).
0 (1 − 2α cos x + α2 )(1 − 2β cos x + β 2 )
2.6. EXERCICES DU CHAPITRE 2 37
Exercice
∫ 3 : Calculer les intégrales suivantes par la méthode des résidus.
+∞
dx
a) .
−∞ (1 + x + x2 )2
∫ +∞ iωx
e dx
b) (a réel non nul).
−∞ x + a2
2
∫ +∞ 2
(x − a2 ) sin x dx
c) (a réel positif).
−∞ (x2 + a2 )x
Exercice 4 : Calculer les intégrales suivantes par la méthode des résidus.
∫ +∞ ∫ +∞ ∫ +∞
dx ln x dx ln x dx
a) b) c) .
0 x (1 + x2 )
α
0 (1 + x2 )2 0 1 + x3
Exercice 5 : Calculer les intégrales suivantes par la méthode des résidus en utilisant le
contour suggéré.
∫ +∞
xex/2 dx
a)
−∞ e2x + 1
sur le rectangle ΓR = {−R ≤ x ≤ R, 0 ≤ y ≤ π}.
∫ +∞
dx
b)
0 1 + xn
Conséquences de la Formule de
Cauchy
Dans (3.1), f est une fonction holomorphe sur un ouvert Ω, K un compact régulier inclus
dans Ω, et z0 un point de l'intérieur de K . Choisissons pour compact K un disque centré
en z0 et de rayon r inclus dans Ω, il vient (en utilisant la paramétrisation des points du
cercle z = z0 + reiθ , θ ∈ [0, 2π])
∫ 2π
1
f (z0 ) = f (z0 + reiθ ) dθ. (3.2)
2π 0
Autrement dit la valeur de f au centre du cercle s'obtient comme moyenne des valeurs
prises par f sur le bord du cercle. Pour cette raison, la formule (3.2) est appelée Formule
de la moyenne. En dimension 1, les seules fonctions qui vérient cette propriété de
moyenne sont les fonctions anes (c'est un exercice classique), on voit donc, là encore
que la théorie des fonctions holomorphes est beaucoup plus riche.
En utilisant maintenant le fait que toute fonction harmonique est, sur un disque la
partie réelle d'une fonction holomorphe et en prenant la partie réelle de l'égalité (3.2),
on obtient :
Proposition 3.1 La formule de la moyenne (3.2) est vraie pour les fonctions harmo-
niques.
Remarquons que la réciproque est également vraie (une fonction réelle qui vérie la
formule de la moyenne est harmonique), mais c'est un peu plus compliqué à démontrer.
39
40 CHAPITRE 3. CONSÉQUENCES DE LA FORMULE DE CAUCHY
Une autre formulation du principe du maximum peut-être plus explicite est la suivante
Théorème 3.3 (Principe du maximum, bis) Soit f une fonction holomorphe sur
un ouvert connexe, borné Ω et continue sur sa fermeture Ω. Alors |f | atteint son maxi-
mum sur la frontière de Ω. De plus, si le maximum est également atteint à l'intérieur
alors f est constante sur Ω.
Le passage du Théorème 3.2 au Théorème 3.3 est facile, il reste à démontrer le Théorème
3.2.
Démonstration du Théorème 3.2 : Quitte à multiplier par une constante bien choisie,
on peut toujours supposer que f (z0 ) est réel positif. On a alors, pour tout z voisin de z0 ,
par hypothèse ℜe(f (z)) ≤ |f (z)| ≤ |f (z0 )| = ℜe(f (z0 )). Ainsi la fonction harmonique
g(z) = ℜe(f (z0 ) − f (z)) ne prend que des valeurs réelles positives dans un voisinage de
z0 . Mais d'après la formule de la moyenne appliquée sur un petit cercle situé dans ce
voisinage, on a
∫ 2π
1
0 = g(z0 ) = g(z0 + reiθ ) dθ ≥ 0. (3.3)
2π 0
Comme la fonction qu'on intègre est continue, l'égalité (3.3) n'est possible que si g est
identiquement nulle (dans un voisinage de z0 ). Maintenant, si la fonction holomorphe
f (z0 ) − f (z) a une partie réelle nulle, c'est qu'elle est identiquement constante (utiliser
les conditions de Cauchy ou l'Exercice 3 du Chapitre 1. Mais cette constante ne peut
être que 0 (prendre z = z0 ). Ceci achève la preuve du Théorème 3.2. 2
1. voir Annexe
3.2. DÉRIVABILITÉ ET ANALYTICITÉ 41
Ce Théorème est du domaine de la théorie de la mesure que certains d'entre vous ont un
peu abordé l'an dernier. Il se démontre à l'aide du Théorème de convergence dominée de
Lebesgue, nous ne le ferons pas ici. Si le vocabulaire employé ci-dessus vous est complè-
tement étranger, remplacez mesurable par continue, pour presque
∫ tout par pour tout et
rappelez-vous que g intégrable sur I signie simplement que I |g(t)| dt est nie.
Démonstration du Théorème 3.4 : Soit z0 un point de Ω, K un compact entourant z0 .
Prouvons tout d'abord qu'on peut dériver sous le signe somme la formule de Cauchy. On
va travailler sur la boule centrée en z0 et de rayon r qu'on suppose incluse dans l'intérieur
de K . Notons δ = d(z0 , ∂K) − r > 0. Supposons paramétré le bord du compact K par
z = z(t), t parcourant un certain intervalle I . La formule de Cauchy fournit alors
∫
1 f (z(t))z ′ (t) dt
f (z0 ) = .
2iπ I z(t) − z0
42 CHAPITRE 3. CONSÉQUENCES DE LA FORMULE DE CAUCHY
f (z(t))z ′ (t)
Comme la fonction z0 7→ est une fonction holomorphe de z0 et que
z(t) − z0
f (z(t))z ′ (t) |f (z(t))z ′ (t)|
z(t) − z0 ≤ δ
(3.5)
(le second membre de (3.5) étant intégrable et indépendant de z0 ) on peut bien appliquer
le Théorème 3.5 qui fournit
∫
′ 1 f (z(t))z ′ (t) dt
f (z0 ) = . (3.6)
2iπ I (z(t) − z0 )2
3.2.2 Analyticité
Théorème 3.6 Soit f une fonction holomorphe sur un disque ouvert {z, |z − z0 | < r},
alors f est développable en série entière sur ce disque.
En conséquence une fonction holomorphe sur un ouvert Ω est développable en série entière
au voisinage de chaque point de Ω. On dit que f est analytique.
Nous avions vu lors du chapitre 1 qu'une fonction analytique est holomorphe, le Théorème
précédent fournit une réciproque à cet énoncé.
Démonstration du Théorème : Elle est tout à fait similaire à celle du Théorème 2.9
sur le développement en série de Laurent. Prenons z0 = 0 pour simplier les écritures
(mais ça ne change rien). Fixons deux réels r0 et r1 tels que 0 < r0 < r1 < r et écrivons
la formule de Cauchy sur le disque de centre 0 et de rayon r1 (dont le bord sera noté
γ1 ) : ∫
1 f (η) dη
f (z) = . pour tout z tel que |z| < r0 .
2iπ γ1 η − z
1
Or peut s'écrire
η−z
∞
1 1 1 1 ∑ zn
= =
η−z η 1− z
η η ηn
n=0
avec convergence normale de la série pour z tel que |z| < r0 . On peut donc intervertir
l'intégrale et la série, ce qui fournit
∫ ∞ ∞
1 1 ∑ zn ∑
f (z) = f (η) dη = an z n
2iπ γ1 η ηn
n=0 n=0
(n)
Puisque an = f n!(0) , on voit que f est somme de sa série de Taylor. La démonstration
précédente prouve également que le rayon de convergence de la série entière en un point
z0 est en fait le rayon du plus grand disque centré en z0 contenu dans l'ouvert où la
fonction est holomorphe. En particulier quand une fonction est holomorphe dans le plan
complexe tout entier (on dit alors qu'elle est entière), la série entière en tout point a
pour rayon de convergence +∞.
Alors U est ouvert par dénition et est non vide par l'hypothèse (ii). Vérions que U est
fermé : soit zn une suite d'éléments de U qui converge vers un point z . Pour tout entier
k ≥ 0 xé, on a 0 = f (k) (zn ) → f (k) (z), donc f (k) (z) = 0 et on applique (i) ⇒ (ii) qui
montre que z ∈ U . L'ensemble U étant à la fois ouvert, fermé et non vide dans le connexe
Ω, il est égal à tout Ω. 2
′
donc le résidu de ff (z)
(z)
au point z0 est exactement k ordre de multiplicité de z0 (compté
positivement s'il s'agit d'un zéro, négativement s'il s'agit d'un pôle). Comme les seules
′ (z)
singularités du quotient ff (z) sont les pôles ou les zéros de f (f ′ a nécessairement les
mêmes pôles que f car si une fonction est holomorphe sa dérivée l'est également : il n'y
a pas création de singularité), la proposition résulte du Théorème des résidus. 2
Une autre application de la formule précédente consiste à déterminer le nombre de solu-
tions d'une équation f (z) = a sur un compact quand f est holomorphe. En appliquant
la formule (3.10) à la fonction holomorphe f (z) − a on obtient
∫
1 f ′ (z)
Nombre de solutions de l'équation f (z) = a dans K : dz (3.11)
2iπ ∂K f (z) − a
Le Théorème de Rouché montre ainsi que P a autant de zéros que f1 , c'est-à-dire n dans
le disque de centre 0 et de rayon R0 .
3.4. EXERCICES DU CHAPITRE 3 47
Représentation conforme
4.1 Introduction
On a vu lors du chapitre 1, Remarque 1.1, qu'une fonction holomorphe avait la propriété
de "conserver les angles". Plus précisément, soit Φ une fonction holomorphe en z0 telle
que Φ′ (z0 ) ̸= 0 (de sorte que la diérentielle de Φ en z0 est une similitude directe), et soit
γ1 et γ2 deux courbes régulières se croisant en z0 . Alors, si les tangentes à γ1 et γ2 font un
certain angle θ, les tangentes aux courbes images Φ(γ1 ) et Φ(γ2 ) feront le même angle θ.
C'est bien sûr dû au fait que l'angle des deux tangentes est transformé par l'application
linéaire tangente, c'est-à-dire la diérentielle, et que celle-ci conserve les angles puisque
c'est une similitude directe de rapport |Φ′ (z0 )| et d'angle arg(Φ′ (z0 )). Une application
qui a cette propriété s'appelle une transformation conforme. Dans ce chapitre, une
transformation conforme désignera une fonction holomorphe bijective (d'un ouvert du
plan complexe dans un autre).
Les deux problèmes de la représentation conforme sont les suivants :
Z +1 (Z + 1)(1 − Z)
z ∈ P ⇔ ℑm(i ) > 0 ⇔ ℜe( >0
1−Z (1 − Z)(1 − Z)
49
50 CHAPITRE 4. REPRÉSENTATION CONFORME
az + b
On appelle transformation homographique une application du type z → (avec
cz + d
ad − bc ̸= 0). On montre aisément en décomposant celle-ci en produit de translation,
rotation, homothétie et inversion que ce sont des applications qui transforment les droites
et cercles en droites et cercles et donc les demi-plans en demi-plans, en disques ou en
extérieurs de disques.
Problème inverse
Etant donné Ω1 et Ω2 deux ouverts du plan complexe,
Existe-t-il Φ transformation conforme qui envoie Ω1 sur Ω2 (on dit que Ω1 et Ω2 sont
conformément équivalents) ?
Si oui, peut-on la déterminer ?
Remarque 4.2 Bien sûr, il faut déjà que Ω1 et Ω2 soient homéomorphes 1 ! Mais cela
n'est pas susant. Par exemple, le plan complexe C et le disque unité (ouvert) D sont ho-
méomorphes (par exemple par z = reiθ 7→ π2 arctan(r)eiθ ), mais ils ne sont pas conformé-
ment équivalents. En eet, s'il existait une transformation conforme Φ de C sur D, elle
serait bornée sur C et donc, d'après le Théorème de Liouville, Φ serait constante, ce qui
est absurde. On verra néanmoins un peu plus loin, qu'à part cet exemple générique, deux
ouverts simplement connexes du plan sont toujours conformément équivalents.
1. voir Annexe
4.2. LE PROBLÈME DIRECT 51
Posons zf2 (z) = t. La fonction zf2 (z) est holomorphe et a une dérivée non nulle à
l'origine. Le théorème d'inversion locale implique donc l'existence d'une fonction g , dénie
dans un voisinage de 0, et telle que z = g(t). De plus g(0) = 0 et g ′ (0) ̸= 0. Maintenant
d'après (4.2), on a t = w1/p d'où nalement :
z = g(w1/p ). (4.3)
L'indice mesure en fait le nombre de tours que fait γ autour du point a. Ainsi, si γ est le
bord d'un compact K , la formule des résidus indique que l'indice vaut 1 si a ∈ K et 0 si
a∈/ K.
Proposition 4.3 Soit Ω un ouvert simplement connexe borné, et γ son bord. Soit f une
fonction holomorphe dans un ouvert contenant strictement Ω, notons Γ le lacet f (γ).
Une condition nécessaire et susante pour que f soit injective dans Ω est que I(w, Γ)
(l'indice de w par rapport à Γ) ne prenne que les valeurs 0 ou 1, pour tout w n'appartenant
pas à Γ.
De plus, l'image de Ω par f coïncide avec f (Ω) = {w ∈ C, I(w, Γ) = 1}.
52 CHAPITRE 4. REPRÉSENTATION CONFORME
Revenons au problème de déterminer l'image d'un ouvert par une fonction holomorphe.
Comme suggéré ci-dessus, il sura bien souvent de chercher l'image du bord comme
l'illustre le Théorème suivant.
Théorème 4.4 Soit Ω un ouvert borné de C et f une fonction holomorphe, injective sur
Ω et continue sur Ω. Alors, l'image du bord coïncide avec le bord de l'image :
f (∂Ω) = ∂ (f (Ω)) .
Démonstration : (le lecteur non familier avec les notions de bord, d'adhérence ... se
reportera avec prot à l'annexe) Notons γ le bord de Ω et Γ le bord de f (Ω). Nous allons
montrer deux inclusions.
1. f (γ) ⊂ Γ : soit Z ∈ f (γ), donc il existe z ∈ γ tel que Z = f (z). Tout d'abord,
comme z ∈ γ , il est limite d'une suite de points zn de Ω et comme f est continue, on a
Z = lim f (zn ) ce qui montre que Z ∈ f (Ω). Pour montrer que Z est dans Γ = ∂f (Ω), il
faut donc montrer que Z n'appartient pas à f (Ω). On raisonne par l'absurde : supposons
qu'il existe z0 ∈ Ω tel que f (z0 ) = f (z) = Z 2 . Comme f ′ (z0 ) ̸= 0 (par la proposition
4.1), grâce au théorème d'inversion locale, f dénit un diéomorphisme d'un voisinage
V de z0 sur un voisinage V ′ de Z . Or on sait que Z = lim f (zn ) avec des points zn de Ω
qui tendent vers z (voir ci-dessus) et donc qu'on peut supposer hors de V . On aura d'une
part f (zn ) ∈ V ′ pour n assez grand et d'autre part zn ∈/ V ce qui est contradictoire avec
l'hypothèse d'injectivité de f .
2. Γ ⊂ f (γ) : Soit Z ∈ Γ et Zn une suite de points de f (Ω) qui converge vers Z . On a
donc une suite d'antécédents zn tels que f (zn ) = Zn . Comme Ω est borné, Ω est compact
et donc on peut extraire de la suite zn une sous-suite znk qui converge vers un point
z ∈ Ω. Par continuité de f , f (znk ) converge vers f (z) et donc Z = f (z). Maintenant, il
n'est pas possible que z soit dans Ω (sinon, on aurait Z ∈ f (Ω) ce qui contredirait le fait
que Z est sur la frontière de f (Ω)), donc c'est que z ∈ γ et Z ∈ f (γ). 2
2. attention f injective sur Ω n'entraîne pas que f est injective sur Ω comme on s'en
Proposition 4.7 Les bijections holomorphes du disque unité D dans lui-même sont les
transformations homographiques dénies par
z + z0
z 7→ eiθ où θ ∈ R, z0 ∈ D.
1 + z0 z
On les apppelle automorphismes du disque unité.
Le cas où z0 = 0 correspond à une rotation d'angle θ. S'il est facile de prouver qu'une
transformation du type ci-dessus est un automorphisme du disque unité, il est moins
évident de prouver qu'on a bien là tous les automorphismes possibles. Là aussi, nous
admettrons ce résultat et nous renvoyons le lecteur intéressé à la littérature.
On déduit de la Proposition précédente que si ϕ est un automorphisme du disque unité
tel que ϕ(0) = eiθ z0 et arg(ϕ′ (0)) = θ sont xés, alors ϕ est déterminé de façon unique par
l'expression ci-dessus. Plus généralement, il en résulte que si Ω est un ouvert simplement
connexe, il existe une unique bijection conforme f qui envoie D sur Ω et telle que f (0)
et arg(f ′ (0)) soient xés.
en est donc de même de Φ. On veut maintenant déterminer l'image de la droite réelle par
l'application Φ. Remarquons que l'intégrale qui dénit Φ(x) pour x réel est convergente en
les singularités 0, 1 et 2 du fait du choix de α, β, γ . De même l'intégrale est convergente
quand x → ±∞ puisque la fonction sous l'intégrale est alors équivalente, en valeur
4.4. LA TRANSFORMATION DE SCHWARZ-CHRISTOFFEL 55
Ω
0 1 2
absolue, à u−2 . Plus précisément, nous allons montrer grâce à la formule de Cauchy que
Φ(+∞) := lim Φ(x) et Φ(−∞) := lim Φ(x) sont égales.
x→+∞ x→−∞
Considérons en eet le contour Γ formé du segment [−R, +R] coupé par de petits demi-
cercles de rayon ε pour éviter les singularités en 0, 1 et 2 d'une part et du demi-cercle
supérieur de diamètre [−R, +R]. La fonction à intégrer étant holomorphe à l'intérieur de
−R 0 1 2 +R
noterons :
∫ +∞ ∫ 1 ∫ 1
dt dt dt
a= , b= , c= ,
1 t (t + 1)β (t + 2)γ
α
0 t (t + 1)β (t + 2)γ
α
0 tα (1 − t)β (2 − t)γ
∫ 2 ∫ +∞
dt dt
d= , e= .
1 tα (t − 1)β (2 − t)γ 2 tα (t − 1)β (t − 2)γ
car π(β + γ) = π(2 − α). Quand z varie entre 0 et 1, l'intégrale ci-dessus varie entre 0
et c. Il en résulte que l'image du segment [0, 1] par Φ est le segment du plan complexe
d'extrémités b = Φ(0) et b + eiπα c = Φ(1) qui fait un angle πα avec l'axe horizontal.
De même, on montre que l'image du segment [1, 2] par Φ est le segment du plan complexe
d'extrémités b + eiπα c = Φ(1) et b + eiπα c + eiπ(α+β) d = Φ(2) qui fait un angle πβ avec
le segment précédent. Or, puisque
∫ +∞
dt
Φ(+∞) − Φ(2) =
2 tα (t − 1)β (t − 2)γ
est une représentation conforme du demi-plan supérieur sur l'intérieur d'un polygone à
n côtés.
4.5. APPLICATION AU PROBLÈME DE POISSON 57
πβ
Φ(1)
Φ(2) πα
Φ(−∞)=Φ(+∞) Φ(0)
πγ
est harmonique sur le disque unité D sous réserve de convergence normale de la série
ainsi que ses premières dérivées. Supposons maintenant qu'on ait écrit le développement
en série de Fourier de la fonction u0 sur le cercle unité et que celui-ci soit de la forme
∞
∑
u0 (θ) = a0 /2 + an cos(nθ) + bn sin(nθ). (4.5)
n=1
58 CHAPITRE 4. REPRÉSENTATION CONFORME
Alors, il est clair que la fonction dénie par (4.4) est solution de (PΩ,u0 ) (prendre c = a0 /2
et faire r = 1 pour la condition au bord).
On va obtenir une autre expression de la solution u en explicitant les coecients de
Fourier. A partir des relations
∫ ∫
1 2π 1 2π
an = u0 (t) cos(nt)dt et bn = u0 (t) sin(nt)dt
π 0 π 0
on obtient (ici, on fait un calcul formel donc on se permet de ne pas justier l'interversion
de série et d'intégrale) :
∫ 2π ∞ ∫
1 1 ∑ 2π
u(r, θ) = u0 (t)dt + u0 (t) (cos(nt) cos(nθ) + sin(nt) sin(nθ)) rn dt
2π 0 π
n=1 0
∫ ( ∞
)
1 2π 1 ∑
= u0 (t) + cos(n(θ − t))rn dt.
π 0 2
n=1
Soit, en utilisant la relation suivante (qu'on obtient aisément en passant en complexe) :
∑ ∞
1 1 − r2
+ cos(nu)rn =
2 2(1 + r2 − 2r cos u)
n=1
Exercice 5 : Montrer que les fonctions suivantes dénissent des transformations conformes
sur les domaines indiqués et déterminer leur image.
z2 − i
a) sur {z = x + iy, x > 0, y > 0}.
z2 + i
π π
b) sin z sur {z = x + iy, − < x < }.
2 2
1 1
c) (z + ) sur {z; |z| > 1}.
2 z
∫ z
du
d) √ √ (0 < k < 1) sur {z = x + iy, y > 0}.
0 1 − u2 1 − k 2 u2
60 CHAPITRE 4. REPRÉSENTATION CONFORME
Exercice 6 : Même question avec les applications suivantes dénies sur le disque unité :
∫ √
1 z z
1 − u4
a) b) c) du (z0 ̸= 0).
(z + 1)2 (1 − z)2 z0 u2
Chapitre 5
Transformée de Laplace
Ainsi, quand nous noterons par exemple Y (t)t, il sera clair qu'il s'agit de la fonction qui
vaut 0 pour t négatif et t pour t positif.
Outre cette condition de nullité pour les t négatifs, nous travaillerons avec des fonc-
tions dont la croissance en +∞ est au plus exponentielle. Plus précisément, donnons la
dénition suivante :
Dénition 5.1 On dira qu'une fonction f est à croissance au plus exponentielle en +∞,
s'il existe des réels A, c et M tels que
La borne inférieure de l'ensemble des réels c tels que (5.2) soit satisfait s'appelle abscisse
de convergence de f et est notée σ(f ).
Il est immédiat de vérier que (5.2) est alors satisfait pour tout réel c tel que c > σ(f ).
Introduisons à présent la classe des fonctions pour lesquelles on pourra calculer la Trans-
formée de Laplace. On rappelle qu'on dit qu'une fonction f est localement intégrable sur
61
62 CHAPITRE 5. TRANSFORMÉE DE LAPLACE
∫b
R si a |f (t)| dt est nie, pour tout segment [a, b]. C'est évidemment le cas des fonctions
continues et plus généralement des fonctions bornées sur tout compact ce qui constitue
la grosse majorité des fonctions qu'on rencontre dans la nature.
Dénition 5.2 On notera L+ la classe des fonctions f : R → C vériant
f est nulle sur R− ,
f est à croissance au plus exponentielle en +∞,
f est localement intégrable sur R.
Il est facile de vérier que L+ est un espace vectoriel. Il contient la plupart des fonctions
usuelles de la forme Y (t)f (t) avec f continue. En eet, pour ne pas être dans L+ , il faut
vraiment avoir un comportement spécial en +∞. L'exemple le plus simple d'une fonction
2
qui n'est pas dans L+ est celui de la fonction Y (t)et qui tend vers l'inni extrêmement
rapidement en +∞.
Justions en eet que l'intégrale (5.3) est bien convergente quand p est tel que
ℜe(p) > σ(f ). Fixons un réel c tel que σ(f ) < c < ℜe(p). On a |f (t)e−pt | = |f (t)|e−ℜe(p)t .
Soit A le nombre réel intervenant dans la dénition de la croissance exponentielle à l'inni.
Découpons l'intégrale en deux :
∫ +∞ ∫ A ∫ +∞
|f (t)e−pt | dt = |f (t)|e−ℜe(p)t dt + |f (t)|e−ℜe(p)t dt.
0 0 A
Or ∫ ∫
A A
−ℜe(p)t −Ac
|f (t)|e dt ≤ max(1, e ) |f (t)| dt < +∞
0 0
car f est localement intégrable et
∫ +∞ ∫ +∞
−ℜe(p)t
|f (t)|e dt ≤ M ect e−ℜe(p)t dt < +∞
A A
d'abord, on a clairement σ(fn ) = 0 car pour tout c > 0, la fonction tn e−ct est continue
bornée sur R+ , donc (5.2) est vérié pour tout c > 0. Notons Fn (p) = L(fn )(p). En
intégrant par parties, on a la relation de récurrence (pour p tel que ℜe(p) > 0)
∫ +∞ ∫
n+1 −pt n + 1 +∞ n −pt n+1
Fn+1 (p) = t e dt = t e dt = Fn (p). (5.4)
0 p 0 p
∫ +∞
1
Comme F0 (p) = e−pt dt = (si vous n'êtes pas convaincus passez en partie réelle
0 p
et partie imaginaire !) on tire de (5.4) la formule
n!
Fn (p) = L(Y (t)tn )(p) = . (5.5)
pn+1
Exemple 2 : Soit α un nombre complexe, alors il est facile de vérier que la fonction
f (t) = eαt est dans L+ et que son abscisse de convergence est σ(f ) = ℜe(α). De plus sa
Transformée de Laplace est donnée par
∫ +∞
1
L(Y (t)eαt )(p) = e(α−p)t dt = pour ℜe(p) > ℜe(α). (5.6)
0 p − α
Démonstration : On utilise le Théorème 3.5 énoncé au chapitre 3. Fixons nous c > σ(f ),
on va travailler sur le demi-plan Ω = {p ∈ C, ℜe(p) > c}.
(i) La fonction t 7→ f (t)e−pt est mesurable puisque f l'est tandis que la fonction p 7→
f (t)e−pt est clairement holomorphe sur Ω.
(ii)Pour tout t ∈ [0, +∞[ et tout p ∈ Ω, on a |f (t)e−pt | ≤ |f (t)|e−ct , cette dernière
fonction étant, bien sûr indépendante de p et surtout intégrable comme on l'a prouvé
ci-dessus en montrant que l'intégrale (5.3) est convergente.
Les hypothèses du Théorème 3.5 étant vériées, le résultat est montré. 2
Remarquons que la démonstration ci-dessus indique que tf (t) est dans L+ avec la même
abscisse de convergence que f , propriété qu'on peut d'ailleurs vérier directement fa-
cilement. De même tn f (t) est dans L+ pour tout entier naturel n, et le Théorème 5.4
réappliqué un certain nombre de fois fournit : la dérivée n-ième de L(f ) est donnée pour
ℜe(p) > σ(f ) par ∫ +∞
L(f )(n) (p) = (−t)n f (t)e−pt dt. (5.7)
0
64 CHAPITRE 5. TRANSFORMÉE DE LAPLACE
5.1.3.2 Linéarité
Si f et g sont deux fonctions de L+ et α, β deux réels, on a immédiatement par linéarité
de l'intégrale :
L(αf + βg) = αL(f ) + βL(g) (dénie pour ℜe(p) > max(σ(f ), σ(g))). (5.8)
5.1.3.3 Décalage
Si f est dans L+ et a ∈ R, on voit facilement que t 7→ eat f (t) est encore dans L+ (avec
une abscisse de convergence qui devient σ(f ) + a) et on a immédiatement
5.1.3.4 Retard
Si f est dans L+ et t0 ≥ 0, on voit facilement que t 7→ f (t − t0 ) est dans L+ et on a
immédiatement par changement de variable (n'oubliez pas que f est nulle sur [−t0 , 0[)
L(f (n) )(p) = pn L(f )(p) − pn−1 f (0+ ) − pn−2 f ′ (0+ ) − . . . − pf (n−2) (0+ ) − f (n−1) (0+ ) .
(5.13)
Enn, si f1 désigne la primitive de la fonction f qui s'annule en 0, on tire immédiatement
de la formule (5.12)
∫ t
L(f )(p)
Pour p tel que ℜe(p) > σ(f ) f1 (t) = f (s) ds =⇒ L(f1 )(p) = (5.14)
0 p
5.1. DÉFINITION, PROPRIÉTÉS 65
5.1.3.7 Convolution
Dénition 5.5 Soit f et g deux fonctions de L+ , on appelle convolée de f et g et on
note f ∗ g la fonction dénie par
∫ x ∫
f ∗ g(x) = f (t)g(x − t) dt = f (t)g(x − t) dt . (5.15)
0 R
La deuxième égalité dans (5.15) vient du fait que f et g sont toutes deux nulles sur
R− . Le fait que la fonction f ∗ g soit bien dénie quand f et g sont toutes deux des
fonctions continues est clair, mais ce n'est plus aussi évident quand f et g sont simplement
intégrables sur tout segment. Par ailleurs, puisque nous allons être amenés à calculer la
Transformée de Laplace de f ∗ g , nous avons besoin de
Théorème 5.6 Si f et g sont dans L+ , alors la fonction f ∗ g est dénie pour presque
tout x de R et elle est dans L+ (avec σ(f ∗ g) = max(σ(f ), σ(g))).
Démonstration : Il est clair sur la dénition de f ∗ g que cette fonction est nulle sur
R− puisque f elle-même l'est. Montrons d'un seul coup que f∫ ∗ g est bien dénie et
A
localement intégrable sur R. Fixons un réel A > 0 et calculons 0 |f ∗ g(x)| dx (qui est
éventuellement égal à +∞) :
∫ A ∫ A (∫ x ) ∫ A (∫ A )
|f ∗ g(x)| dx ≤ |f (t)g(x − t)| dt dx ≤ |f (t)g(x − t)| dt dx .
0 0 0 0 0
puisque f et g sont toutes deux localement intégrables (c'est-à-dire intégrables sur tout
segment). On tire également de (5.16), le fait que f ∗ g(x) est bien dénie pour presque
tout x (puisqu'une fonction dont l'intégrale est nie ne peut pas prendre des valeurs
innies sur un ensemble de mesure strictement positive).
Il reste à prouver que f ∗g a une croissance au plus exponentielle à l'inni. Par hypothèse,
on a
∃A1 > 0, M1 > 0, c1 ∈ R tels que ∀t ≥ A1 , |f (t)| ≤ M1 ec1 t
et
∃A2 > 0, M2 > 0, c2 ∈ R tels que ∀t ≥ A2 , |g(t)| ≤ M2 ec2 t .
66 CHAPITRE 5. TRANSFORMÉE DE LAPLACE
Supposons, pour xer les idées que σ(f ) ≥ σ(g) (on verra ci-dessous que le produit de
convolution est commutatif et donc on est en droit de se placer dans ce cas) et xons
c1 > σ(f ) et c2 > σ(f ) ≥ σ(g) avec c1 ≥ c2 . Prenons x > A1 + A2 et majorons |f ∗ g(x)| :
∫ x ∫ A1 ∫ x
|f ∗ g(x)| ≤ |f (t)g(x − t)| dt = |f (t)g(x − t)| dt + |f (t)g(x − t)| dt . (5.17)
0 0 A1
cette dernière
∫ +∞intégrale étant convergente puisque c1 > σ(g). En posant
M ′ = M1 0 |g(u)|e−c1 u du, on arrive nalement en remplaçant dans (5.17) à
Intervertissons l'ordre des intégrations dans cette dernière intégrale. Puisqu'à x xé, t
varie entre 0 et x, à t xé, x varie entre t et +∞ (faire un dessin)
∫ +∞ (∫ +∞ )
−px
L(f ∗ g)(p) = f (t) g(x − t)e dx dt .
0 t
Fixons maintenant un réel ε > 0 petit. Par hypothèse, il existe α > 0 tel que pour tout
t ∈ [0, α], |f (t) − f (0+ )| < ε/3. on découpe alors l'intégrale ci-dessus en
(le réel A est celui qui apparait dans la dénition de la croissance exponentielle à l'inni
de f ). On majore la première intégrale ci-dessus par
∫ α ∫
−pt ε α −pt ε ε
|p (f (t) − f (0 ))e dt| ≤ p
+
e dt = (1 − e−pα ) ≤ .
0 3 0 3 3
quantité qui tend vers 0 quand p → +∞. Enn la troisième intégrale dans (5.19) est
majorée par
∫ +∞ ∫ +∞
−pt M p cA
|p (f (t)−f (0 ))e dt| ≤ p
+
(M ect +|f (0+ )|)e−pt dt = e−pA ( e +|f (0+ )|)
A A p−c
Dans le cas où f est intégrable sur R+ , on démontre très simplement à l'aide du Théorème
de convergence dominée ∫ +∞
lim L(f )(p) = f (t) dt . (5.20)
p→0 0
ae−a /4t
2
√
Y (t) √ 3/2 a ∈ R, a > 0 0 e−a p
2 πt
70 CHAPITRE 5. TRANSFORMÉE DE LAPLACE
respectivement
∫ +∞
F(f )(y) = f (t)eiyt dt. (5.23)
−∞
(ϕ est bien dans L1 (R) pour c > σ(f )). Supposons que sa Transformée de Fourier soit
également dans L1 (R), il vient d'après (5.24)
∫ +∞ (∫ +∞ )
1
ϕ(t) = eiyt f (s)e−cs e−iys ds dy (5.26)
2π −∞ 0
(l'intégration ne se fait que de 0 à +∞ dans la deuxième intégrale car f est nulle sur
R− ). Dans l'intégrale ci-dessus posons, p = c + iy . Le domaine d'intégration en y devient
la droite verticale d'abscisse c, nous noterons les bornes c − i∞ et c + i∞ pour signier
qu'on intègre sur cette droite verticale. L'égalité (5.26) se réécrit :
∫ c+i∞ (∫ +∞ )
1 (p−c)t −ps
ϕ(t) = e f (s)e ds dp .
2iπ c−i∞ 0
5.2. APPLICATIONS DE LA TRANSFORMÉE DE LAPLACE 71
−R O c
Là encore, on cherche les solutions de (5.31) qui sont dans L+ . Prenons la Transformée de
Laplace de l'équation diérentielle. On note Y (p) = L(y). Il vient, en utilisant la formule
(5.12) et celle qui donne la dérivée d'une Transformée de Laplace :
d d
L(ty ′′ (t)) = − (L(y ′′ )) = − (p2 Y (p) − py0 − y1 ) = −p2 Y ′ (p) − 2pY (p) + y0
dp dp
d
L(ty ′ (t)) = − (L(y ′ )) = −pY ′ (p) − Y (p)
dp
La solution générale de l'équation (5.32) sans second membre est c(p + 1) où c est une
constante arbitraire. Pour trouver une solution particulière, on utilise la méthode de
y0
variation de la constante, on trouve p+1 si bien que la solution générale de l'équation
(5.32) est
y0
Y (p) = + c(p + 1) . (5.33)
p+1
Or on a vu au Théorème 5.9 qu'une Transformée de Laplace devait tendre vers 0 quand
p tend vers +∞. Il en résulte que dans (5.33) la constante c doit être nulle, c'est-à-dire
y0
que Y (p) = . On reconnait là la Transformée de Laplace de e−t si bien que la
p+1
solution de l'équation (5.31) qui est dans L+ est y0 e−t . Comme l'ensemble des solutions
de cette équation diérentielle forme un espace vectoriel de dimension 2, il est possible
qu'il existe une autre solution, mais celle-ci ne doit pas être dans L+ . Le lecteur s'amusera
à la chercher en faisant le changement de fonction inconnue y = ze−t .
On suppose bien entendu que toutes les fonctions qu'on manipule sont dans L+ . On peut
réécrire l'équation (5.34) en utilisant le produit de convolution : u ∗ k = f . Si on introduit
alors les Transformées de Laplace U, K, F de u, k, f respectivement, l'équation (5.34) se
F
transforme en U K = F qui fournit immédiatement U = . Il reste alors à retrouver
K
l'original, soit en utilisant un dictionnaire et les règles de calcul usuelles, soit à l'aide de
la formule de Mellin-Fourier.
74 CHAPITRE 5. TRANSFORMÉE DE LAPLACE
Si on suppose encore que toutes les fonctions sont dans L+ l'équation se réécrit :
αu + u ∗ k = f . En passant en Transformée de Laplace U, K, F on obtient αU + U K = F
F
qui fournit immédiatement la solution U = . Il reste alors à retrouver l'original
α+K
comme précédemment.
∂ϕ ∂ϕ
x + = xe−t (5.36)
∂x ∂t
où ϕ(t, x) est une fonction des variables t > 0 et x, x ∈]0, 1[. On se donne de plus la
condition initiale ϕ(0, x) = x.
Cherchons une solution de (5.36) qui soit dans L+ . On introduit Φ(p, x) la Transformée
de Laplace de ϕ par rapport à la variable t, c'est-à-dire
∫ +∞
Φ(p, x) = ϕ(t, x)e−pt dt.
0
∂ϕ
Pour L( ), c'est diérent : on utilise les formules de dérivation pour les Transformées
∂t
de Laplace :
∂ϕ
L( ) = pL(ϕ) − ϕ(0, x) = pΦ(p, x) − x .
∂t
D'où nalement, l'équation (5.36) devient
∂Φ x
x + pΦ(p, x) − x = L(xe−t ) = (5.37)
∂x p+1
5.3. EXERCICES DU CHAPITRE 5 75
(p + 2) 1 1
Φ(x, p) = x =x +x
(p + 1)2 p+1 (p + 1)2
Exercice 2 : Démontrer les formules du Petit Dictionnaire (pour les fonctions de Bessel,
on prendra la Transformée de Laplace du développement en série).
Exercice 3 : Soit ϕα (t) = Y (t)tα . Calculer ϕα ∗ ϕβ .
Exercice 4 : Déterminer l'original des Transformées de Laplace suivantes (a, b sont des
réels, a ̸= 0) :
p+a p3 1
F (p) = F (p) = F (p) = .
p2 + b2 p4 − a4 p2 sinh(pa)
Éléments de topologie
Dans cette annexe, je (re)donne les dénitions des objets topologiques qui sont manipulés
dans ce cours. Quand je l'estime utile, je donne aussi quelques commentaires en caractères
plus petits. Tous les ensembles considérés sont des sous-ensembles de C.
Ouvert Un sous-ensemble Ω du plan complexe est ouvert si, pour tout point z0 ∈ Ω, il
existe un nombre r > 0 tel que le disque D(z0 , r) centré en z0 et de rayon r soit inclus
dans Ω.
Cela généralise la notion d'intervalle ouvert sur R. La diérence est que dans C, un ouvert peut
avoir une forme très compliquée.
Fermé Un sous-ensemble F du plan complexe est fermé si son complémentaire est ouvert.
On utilise souvent une caractérisation des fermés qui utilise les suites : un ensemble F est fermé
si pour toute suite de points zn de F qui converge vers un point z , on a z ∈ F .
Intérieur L'intérieur d'un ensemble A est le plus grand ouvert contenu dans A. On le
◦
note A.
Fermeture (ou adhérence) La fermeture d'un ensemble A est le plus petit fermé qui
contient A. On la note A.
La fermeture est aussi l'ensemble de toutes les limites de suites d'éléments de A.
Frontière (ou bord) La frontière d'un ensemble A est la diérence, au sens des en-
sembles, entre sa fermeture et son intérieur. On la note ∂A.
Ainsi la frontière d'un ouvert Ω est l'ensemble des points qui sont dans sa fermeture Ω sans être
dans Ω.
77
78 ANNEXE A. ÉLÉMENTS DE TOPOLOGIE
Fonction continue Une fonction f de C dans C est continue si l'image réciproque par
f de tout ouvert de C est un ouvert de C.
Il est plus traditionnel de dénir la continuité en utilisant les limites et la notion de continuité
en un point : f est continue en z0 si lim (z) = f (z0 ) et f est continue sur C, si elle est continue
z→z0
en tout point de C. On peut, bien sûr, aussi dénir la continuité d'une fonction de C dans R ou
de C dans n'importe que ensemble muni d'une topologie (c'est-à-dire d'une notion d'ouverts).
Connexe Un ouvert Ω du plan complexe est connexe s'il n'est pas possible d'écrire Ω
comme réunion de deux ouverts disjoints Ω1 et Ω2 .
Intuitivement, un ensemble connexe est fait d'un seul morceau. Une caractérisation plus parlante :
un ouvert Ω est connexe si deux points quelconques de Ω peuvent toujours être joints par un
chemin qui reste dans Ω.
On utilise souvent la propriété suivante : si A ⊂ Ω est à la fois ouvert et fermé dans Ω connexe,
alors A = Ω.
On peut dénir la connexité d'ensembles plus généraux que les ouverts, mais il faut parler en
terme de topologie induite et remplacer dans la dénition ci-dessus ouverts disjoints par ouverts
(relativement à Ω) disjoints.