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MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

------------------ Union – Discipline - Travail


ÉCOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION -------------
V

SUPPORT DE COURS
HISTOIRE - GÉOGRAPHIE

ENA 2022
SOMMAIRE

OBJECTIF ET STRATEGIE D’ANIMATION ........................................................................... 4


_Toc9441675
PREMIERE PARTIE : THEMES AU PROGRAMME ....................................................... 5
CONTENU DES COURS D’HISTOIRE ..................................................................................... 7
THEME I :LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1945 A NOS JOURS...................... 7

THEME II : DE LA DECOLONISATION AUX EFFORTS D’ORGANISATION DE


L’AFRIQUE………………………………………………………………………………….…26

THEME III : CROYANCES ET VALEURS DANS LE MONDE D’AUJOURD’HUI…...…..46

CONTENU DES COURS DE GEOGRAPHIE ........................................................................ .57


THEME I: LA COTE D’IVOIRE : ETUDE ECONOMIQUE……………………………… ..57

THEME 2 : LA COREE DU SUD : UN EXEMPLE DE PAYS EMERGENT..........................86

THEME III : REGROUPEMENTS ET COOPERATIONS ECONOMIQUES........................101

DEUXIEME PARTIE: METHODOLOGIE……………………………………………......115

THEME I : LA TECHNIQUE DE LA DISSERTATION……………………………………..116


THEME II : LA TECHNIQUE DU COMMENTAIRE DE DOCUMENTS………………….121

TROISIEME PARTIE: EXERCICES CORRIGES.………………………………………128

HISTOIRE ................................................................................................................................ 129


DISSERTATION……………………………………………………………………………...129

COMMENTAIRE DE TEXTE………………………………………………………………..133

COMMENTAIRE DE GRAPHIQUE………………………………………………………...135

GEOGRAPHIE ......................................................................................................................... 138


DISSERTATION……………………………………………………………………………...138

COMMENTAIRE DE TEXTE………………………………………………………………..140

COMMENTAIRE DE GRAPHIQUE………………………………………………………...143

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 146


BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................... 147

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MODULE :
HISTOIRE - GEOGRAPHIE

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OBJECTIF

L’Ecole Nationale d’Administration (ENA) est une institution chargée de former les
cadres moyens et supérieurs de l’administration publique ivoirienne. A cet effet des
cours de préparation au concours direct d’entrée au cycle moyen de l’ENA sont
organisés par la Direction de la Formation Continue (DFC) pour la mise à niveau des
différents postulants.
Parmi les cours dispensés figurent en bonne place l’histoire et la géographie,
disciplines qui permettent de développer l’esprit critique, de synthèse et d’ouverture.
A l’analyse des résultats en histoire et géographie, il apparaît que, outre le manque de
culture générale observée, de plus en plus chez les candidats, la méthodologie du
commentaire et de la dissertation est insuffisamment maîtrisée.
Le présent document a pour objectif de remettre sur les rails le acquis des anciens
bacheliers, à rendre dynamique le rendu et à aider les auditeurs à réussir les sujets
d’histoire et de géographie qui leurs sont proposés.

STRATEGIE D'ANIMATION

L'enseignement est une activité intellectuelle dynamique.


Hier, c’étaient les cours en présentiel, aujourd’hui, grâce aux NTIC, nous passons
aux cours en ligne. Mieux, nous sommes à l'heure de la communication
audiovisuelle où notre support est diffusé à l'attention exclusive des auditeurs
postulant au cycle moyen du concours d'entrée à l'ENA.

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PREMIERE
PARTIE :
THEMES AU PROGRAMME

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HISTOIRE
THEME I :
LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1945 A NOS JOURS
- ONU

- De la bipolarisation du monde à un monde unipolaire

- De la fin de la guerre froide vers un monde multipolaire

THEME II :
DE LA DECOLONISATION AUX EFFORTS D’ORGANISATION
DE L’AFRIQUE
- La montée des nationalismes

- L’accession à l’indépendance de la Côte d’Ivoire

- L’indépendance de l’Algérie

- L’Union Africaine

THEME III :
CROYANCES ET VALEURS DANS LE MONDE D’AUJOURD’HUI

- Croyances et valeurs dominantes dans le monde occidental

- Les mutations contemporaines de la civilisation négro-africaine


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CONTENU DES COURS D’HISTOIRE

THEME I :
LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1945 A NOS JOURS

Leçon 1 : L'ONU

Introduction

L'ONU est l'organisation des nations unies créée au lendemain de la 2e guerre mondiale
en juin 1945 en vue de maintenir la paix et la sécurité dans le monde.

I- Naissance et objectifs de l'ONU

A) La naissance de l’ONU
L'ONU est née par étapes successives :

-14 Août 1941 : Rencontre CHURCHILL et ROOSEVELT dans l'Atlantique nord qui aboutit
à la signature de la charte de l’atlantique.

-26 Juin 1942 : Déclaration des Nations Unies

-26 Novembre - 1er Décembre 1943 : Conférence de Téhéran

-Septembre - Octobre 1944 : Conférence de Dumbarton-Oaks

-4 au 11 Février 1945 : Conférence de Yalta

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-26 Juin 1945 : Conférence de San Francisco, signature de la charte donnant naissance à
l'Onu en présence de 50 Nations.

B) Les objectifs et principes de I'ONU

Les objectifs de l'ONU sont :

- Le maintien de la paix et de la sécurité internationale,

- le développement entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du
principe de l'égalité des droits des peuples et de leurs droits à disposer d'eux-mêmes.

Ses principes sont :

- l'égalité souveraine des Etats membres,

- le respect de la souveraineté nationale

- les membres de l'ONU règlent leurs différends par des moyens pacifiques.

II-Les organes principaux et les institutions /services spécialisés de l'ONU

A) Organes Principaux
- Assemblée Générale(AG) : comprend 193 Etats membres, fait des recommandations.

- Conseil de Sécurité (CS) : composé de 15 membres dont 5 permanents (USA, Russie,


Royaume uni, Chine et France) ayant chacun un droit de veto c'est-à-dire la faculté de
bloquer toute prise de décision par un vote négatif et 10 membres non permanents élus
pour 2 ans. Il prend des résolutions pour le maintien de la paix et de la sécurité

-Secrétariat Général (SG) : assure l’administration courante de l’ONU


- Conseil économique et social (CES) : chargé des questions économiques et sociales

- Conseil de tutelle (CT): assure la tutelle de certains territoires

- Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye (Pays-Bas) : dit le droit, règle les
différends entre Etats.

B) Institutions et services spécialisés

UNESCO (Education et culture) Banque Mondiale (Financement)


OMS (Santé) FAO (Agriculture)
FMI (Financement) ONUSIDA (Santé)
OIT (Travail) PAM (Alimentation)
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BIRD (Financement) UNICEF (Enfance)
OMC (Commerce)

III- Le bilan et les perspectives de l'ONU

A) Les actions de l'ONU


Les actions de l'ONU s'observent à plusieurs niveaux.

1) Dans le domaine du maintien de la paix de la sécurité, de la justice et des


droits de l'homme
.
- l'ONU condamne les agressions et dénonce les agresseurs
* l'offensive nord-coréenne en 1950 contre la Corée du sud.
*l'intervention des chars soviétiques à Budapest en 1956
*l’intervention Franco-britannique à Suez en 1956
*l’occupation du Koweït par l'Irak en 1990

- l'ONU mène des actions d'interposition


*Conflit Israélo-arabe en 1947

*Conflit Iran-Irak en 1988

*Crise en Côte d'Ivoire en 2003

-l'ONU mène des interventions armées

*Corée en 1950-1953

*Congo-Belge en 1960-1964

*Koweït en 1991

-L'ONU mène des actions diplomatiques

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Le conseil de sécurité lance des appels pour un cessez-le-feu, propose sa
médiation, vote des résolutions.

-L’ONU condamne aussi les pays qui ne respectent pas les droits de l'homme,
encourage l'émancipation des territoires colonisés (indépendance de la Côte
d'ivoire et l'Algérie) et lutte contre l'impunité à travers la saisine de la CPI.

-L'ONU consacre ses moyens à l'aide au développement des pays pauvres à


travers ses institutions et services spécialisés telles que l'OMS, UNESCO,
FAO, FMI...
2) Dans le domaine économique et social

B) Les limites de l'ONU

Les limites de l'ONU se situent à divers niveaux

-Incapacité à freiner la guerre froide à travers les crises de Berlin et de Cuba

- Impuissance face à la course aux armements

-Incapacité d'enrayer la pauvreté et certaines pandémies qui minent l'humanité


(Choléra, paludisme, sida...)

- Incapacité à réduire l'écart qui existe entre les pays pauvres et les pays riches.

Plusieurs raisons expliquent les échecs de l'ONU :

-Le conseil de sécurité est souvent paralysé par l'utilisation abusive du droit
de veto des 5 pays permanents (USA ; GB ; France ; Chine et Russie)

-L'absence d'autorité du secrétaire général qui n'a pas de pouvoir exécutif

-L'absence d'une armée permanente

-Beaucoup d'Etats membres ne s'acquittent pas de leur cotisation

-Les USA ont longtemps influencé les décisions du conseil de sécurité (gros
bailleurs de fonds de l'ONU)

C) Les réformes ou perspectives

-La démocratisation du conseil de sécurité par l'option majoritaire.


-Elargir le conseil de sécurité aux nouvelles puissances économiques.

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-Accroître les pouvoirs du secrétaire général.
-Créer une armée permanente ...

Conclusion : Malgré ses nombreuses difficultés, l'ONU demeure l'instrument


indispensable de paix, car nul ne peut dire ce que serait aujourd'hui l'humanité
si cette institution n'existait pas. Pour mieux réussir sa mission, elle doit être
réformée.
Leçon 2 : DE LA BIPOLARISATION DU MONDE A UN MONDE UNIPOLAIRE

Introduction

A la fin la 2e guerre mondiale, des divergences naissent entre les deux grands
(USA et URSS).

Ainsi à partir de 1947, la rupture est consommée et on assiste à la formation de


deux blocs (Est-Ouest). De 1948 à 1962, les deux grands s'affrontent par pays
interposés (Guerre froide).

Dès 1963, c'est la période de rapprochement des deux grands (la coexistence
pacifique) mais elle est remise en cause par certains conflits. A partir de 1990,
la dislocation du bloc de l'Est va marquer la fin de la bipolarisation et l'avènement
d'un monde unipolaire.

I- La naissance des blocs et le choc des antagonismes de 1945 à 1962

A- De la fin de la guerre à la division du monde de 1945 à 1947

1- Les causes de la division du monde

a) Les divergences idéologiques


Deux systèmes idéologiques s'affrontent pour le contrôle du monde : le
capitalisme autour des Etats-Unis et le communisme sous la direction de
l'URSS. Dès lors, les divergences autour de l'interprétation des accords
interalliés de 1945 (Yalta et Potsdam) conduisent à la méfiance et à la rupture.

b) Les désaccords sur l'application des accords de Yalta et


de Potsdam

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- Le problème allemand

Selon les accords de Yalta en février 1945 et de Potsdam en juillet 1945,


l'Allemagne responsable de la 2e guerre mondiale est divisée et occupée par
les vainqueurs. La capitale est aussi divisée en 4 zones d'occupation.

Chaque puissance administre et exploite une zone en guise de réparation.

Les soviétiques démontent les usines allemandes, exploitent les mines de fer, de
charbon et mènent avec vigueur la dénazification dans leur zone.

Les occidentaux en revanche mettent rapidement un terme à la politique de


démantèlement des industries allemandes. Ils craignent de voir l'Allemagne
s'appauvrir et basculer dans le communisme.

Les soviétiques accusent les occidentaux d'être indulgents vis-à-vis de


l'Allemagne.

Ces rivalités mettent fin à la coopération entre l'URSS et les USA.

- Les pays de l'Europe libérée

On assiste à une poussée soviétique en Europe de l'Est dès la fin de la 2e guerre


mondiale. A Yalta en Février 1945, il a été décidé que les pays libérés de
l'occupation allemande devraient choisir librement leur gouvernement à travers
des élections libres et transparentes. Mais L'armée rouge (soviétiques) impose des
gouvernements pro-soviétiques en Europe centrale et orientale. Staline cherche
ainsi à mettre l'URSS à l'abri d'une nouvelle attaque par la création d'un « glacis
» territorial et idéologique. Inquiet devant l'expansion du communisme, Winston
Churchill prononce un discours à Fulton aux USA le 5 mars 1946 dénonçant la
naissance d'un « rideau de fer » au milieu de l'Europe.

c) Les initiatives américaines

- La doctrine Truman (12 mars 1947)

Elle est initiée par le Président Américain Harry Truman successeur de


Roosevelt (1945-1953). Il met en place une politique extérieure ferme à l'égard
de l'Etat soviétique : c'est la doctrine Truman ou containment ou l'endiguement
énoncé le 12 mars 1947 devant le congrès américain. Il engage son pays à
soutenir financièrement et militairement les pays qui veulent rester libres. Elle est
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complétée par un service de renseignement secret : la CIA (Central Intelligencia
Agency). L'application de la doctrine de Truman à l'Europe est le plan Marshall.

-Le plan Marshall (5 juin 1947) et la rupture des deux blocs

L'initiateur de ce plan est le Général Georges Marshall né en 1880 et mort en 1959.


En janvier 1947, il devient secrétaire d'Etat de Truman. Il prononce un discours le
5 juin 1947 dans lequel il propose une aide financière et économique aux pays de
l'Europe affaiblis après la 2e guerre mondiale.

Dans son application, le plan Marshall débute le 1er Avril 1948 et vise trois
objectifs essentiels :

-Au plan économique, restaurer l'économie de l'Europe en élargissant le champ


d’action des entreprises américaines

-Au plan social, vaincre la pauvreté, la faim et le désespoir.

-Au plan politique, garantir un monde libre et la démocratie.

Composée de prêts et de dons d'environ 13 milliards de dollar, cette aide est


acceptée par 16 pays de l'Europe occidentale et gérée par l'OECE. Mais l'URSS et ses
satellites la refusent.

L'acceptation ou le refus de l'aide entraine la division du monde.

d) Les initiatives soviétiques

-la doctrine Jdanov (septembre 1947)

L'initiateur de cette doctrine fut Andreï Jdanov né 1896 et mort en 1948. Il élabore
une doctrine qui est la riposte soviétique au plan Marshall. Jdanov affirme en
septembre 1947 que désormais Le monde est divisé en deux camps : un camp
impérialiste et un camp anti-impérialiste. Ainsi en
1947, les délégués des partis communistes européens approuvent le rapport de
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Jdanov.

-Le Kominform (05 octobre 1947)

Le 05 octobre 1947 est né le Kominform qui représente un bureau de liaison chargé


d'assurer la cohésion des partis communistes européens.

Dès lors, les deux blocs vont mettre en place des systèmes d'alliance afin
d'assurer leur cohésion interne.

2- Les blocs et leur structuration

Des accords sont signés dans le domaine politique, économique et militaire.

a) Le bloc occidental (Ouest)

* Au plan économique : l'aide américaine est conditionnée par un programme


commun de relèvement.

* Création de l'OECE le 16 Avril 1948, OCDE en 1961

*Au plan militaire: Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en 1949, ANZUS en 1951,
PACTE de Bagdad en 1955

* Au plan politique : Démocratie libérale

b) le bloc soviétique (Est)

* Au plan économique :

CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle) ou COMECON en 1949

* Au plan militaire : Pacte de Varsovie le 14 mai 1955

*Au plan politique : Démocratie populaire, doctrine Jdanov, Kominform.

Apres la formation des deux blocs, les deux grands s'engagent dans un conflit
appelé la Guerre Froide.

B - Le choc des antagonismes ou guerre froide (1948-1962)

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La guerre froide est un conflit qui au lendemain de la 2 e guerre mondiale va
opposer les puissances du bloc Ouest (USA) aux puissances du bloc Est (URSS) sans
que les deux grands en arrivent à un affrontement direct armé.

Les caractéristiques de la guerre froide :

- Soutien financier, militaire et matériel dans chaque bloc

- L'hostilité, la méfiance, le soupçon

- Une période de compétition sur tous les plans (politique, économique


et militaire)

-Brutalité des discours diplomatiques

Cette période est donc marquée par des crises dont la première crise de Berlin et
celle de Cuba

1.-la 1ère crise de Berlin (Juin 1948 - 12 mai 1949)

A la sortie de la 2e guerre mondiale, des divergences apparaissent entre les grands


les conduisant à s'affronter par pays interposé. C'est l'exemple de la crise de
Berlin.

a) Les causes :

3 Juin 1948 : Fusion des trois (3) zones du côté des Occidentaux

20 Juin 1948 : Création d'une nouvelle monnaie dix (10) fois supérieure à
l'ancienne

Mise en place d'une assemblée constituante en Allemagne de l’ouest


contrairement aux accords de Yalta et de Potsdam provoquant une réaction
soviétique.

b) Déroulement

20 juin 1948 : Les soviétiques coupent les communications terrestres,

24 juin 1948 : L'établissement d'un pont aérien par les USA pour ravitailler la

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ville de Berlin ouest en produits de toute nature. Ainsi seront effectués plus de
200 milles vols par l'aviation américaine qui aura transporté plus de 2 millions
500 mille tonnes de produits en une année.

12 mai 1949 : Les soviétiques conscients de leur impuissance devant la


détermination américaine lèvent le blocus par Staline,

c) Conséquences

La crise de Berlin a eu pour conséquences

- Création de deux Allemagnes :

23 mai 1949 : création de la RFA (République Fédérale Allemande), capitale BONN


: comme Chancelier KONRAD ADENAEUR

.7 Octobre1949 : Création de la RDA (République Démocratique d'Allemagne),


capitale Berlin et Chancelier OTTO GROTEWHOL

- Prestige de Truman, cohésion du bloc occidental (1er échec de Staline)

Départ massif de la population de L'Est vers l'Ouest.

NB : La construction du mur de Berlin le 13 Août 1961 de 11 km et 4 m de hauteur


avec 256 postes de gardes intervient lors de la 2e crise de Berlin.

Conclusion : La crise de Berlin a établi la confiance entre les Allemands de Berlin


Ouest et Les occidentaux qui, au départ étaient considérés comme des ennemis.

2-La crise de Cuba ou des fusées de 1962


La crise de Cuba est L'une des crises majeures de la guerre froide.

a) Causes
b)

-Cuba est une colonie espagnole d'Amérique latine

- En 1898, Cuba devient indépendante sur le plan politique. Mais située à 150km
de la côte de Floride, elle vit sous la tutelle économique des USA.

-Développement des grandes plantations de canne à sucre, tabac sur le sol


cubain par les USA

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-Investissement dans le pétrole, mines, propriétaire des banques, une base
militaire des USA (base de Guantanamo)

- Les présidents cubains sont soutenus par les USA

-En Janvier 1959 : Fulgencio Batista est renversé par Fidel Castro et ses amis
révolutionnaires (CHE GUEVARA, RAMOS, CIEN FUEGO). Fidel Castro veut
soustraire son pays de l'emprise des USA et proposer de nouvelles réformes.
(Confiscation des terres, redistribution des terres, nationalisation des
entreprises américaines).

- Les Américains ferment leur territoire au sucre cubain car leurs intérêts sont
menacés.

- Les soviétiques acceptent de payer le sucre cubain et un accord est signé entre
Cuba et les Soviétiques.

- Le numéro 2 cubain annonce que Cuba fait partie désormais du camp socialiste.

-Avril 1961 : organisation d'un coup d'Etat anti-castriste dans la baie des cochons
par les Américains, ce fut un échec. L'échec de ce débarquement ressert les liens
entre URSS et Cuba

-Octobre 1962 : les avions espions américains U2 découvrent sur le territoire


cubain l'installation des fusées de portée intermédiaire susceptible d’atteindre
le territoire Américain.

c) Manifestations

- 22 octobre 1962 : Kennedy obtient les preuves de l'installation des fusées


pointées contre les USA et décide du blocus militaire cubain.

- Le recours à l'ONU et la détermination de Kennedy exigeant la disparition des


bases soviétiques à CUBA, oblige le 28 octobre 1962 l'URSS à s'incliner en
démontant l'armement offensif installé à Cuba. En retour, les USA s'engagent à
ne plus Envahir Cuba et à retirer leurs fusées installées en Turquie.

c) Conséquences
- Succès pour Les USA qui entraine l'immense prestige de Kennedy
-Suprématie Américaine dans le domaine des armes stratégiques
- Affaiblissement des Soviétiques dans leur bloc
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-La Chine taxe L'URSS de défaitiste et conteste son leadership.
-Cette crise permet à Khrouchtchev d'avoir un allié (CUBA) dans la zone
d’influence des USA.

Conclusion partielle:
La crise de cuba apparaît comme un tournant dans les relations
internationales. Elle permet aux deux grands de prendre conscience de leur capacité
à s’auto-détruire et donc de se rapprocher L'un de L'autre : c'est la Coexistence
pacifique.

II- La coexistence pacifique : une ère de compromis de 1963 - 1975

1963 : Installation du téléphone rouge entre Moscou et Washington qui est une
ligne de communication afin d'éviter toute erreur d'appréciation en cas de crise

1975 : Tenue de la conférence d'Helsinki. Cette période est marquée par de


nouveaux rapports entre les USA et L'URSS.
A- les facteurs

1 -Les facteurs militaires et technologiques


L'équilibre de La terreur.
- La prolifération des armes de destruction massive
- les Leçons tirées de la crise de cuba.

2 - Les facteurs économiques

- Les difficultés économiques surtout au sein du bloc de l’Est

- La concurrence des pays à économie émergent comme le Japon

3 - les facteurs politico-idéologiques

- Les difficultés des leaders dans leur bloc respectif (fissuration des blocs)

- L'arrivée de nouveaux dirigeants favorables à La politique d'ouverture


(Kennedy aux USA et Khrouchtchev en URSS),

- La multi-polarisation avec les pays non alignés.


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B - les manifestations

1 - Au plan militaire (Le désarmement)

- Les accords militaires entre les deux grands : traité de Moscou signé le 5
Aout 1963 qui interdit les expériences nucléaires dans l’espace et sous la
mer, traité sur la non-prolifération des armes atomiques en juillet 1968,
Traité sur la prévention de la guerre nucléaire signé en Juin 1973.

2 - Au plan politique et diplomatique

- Détente politique : installation du télétype (téléphone) rouge, voyages


officiels, entrée des deux (2) Allemagnes à l'ONU, reconnaissance de la
Chine populaire par les Etas Unis d’Amérique, conférence d'Helsinki.

3 - Au plan économique

- Promotion des échanges économiques et scientifiques

- Les deux grands renouent leurs relations : l'URSS donne du gaz aux USA et en
contrepartie les USA accordent des prêts et livrent des Usines clés en main
aux soviétiques.

C - Les limites ou la détente contrariée : la seconde guerre du Vietnam

La détente, période de dégel est contrariée par :

- Le non-respect des droits de l'homme dans les démocraties populaires


(arrestation arbitraire des dissidents)

- La reprise de la course aux armements

- La persistance des foyers de tensions (Proche Orient)

- Les difficultés d'application des accords d'Helsinki de 1975

- Le refus de signature du traité de non-prolifération des armes nucléaires


par certains pays (Chine et France)
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- La multiplication de conflits localisés comme ce fut le cas lors de la 2e
Guerre du Vietnam :

• La 2e guerre du Vietnam (Viêt-Nam) (1959-1975)


En Juillet 1954, les accords de Genève ont mis fin à la 1ère guerre du Vietnam.
Ces accords divise Le Vietnam en deux au niveau du 17e parallèle et prévoient
l’organisation d’élections générales pour l’unification des deux Vietnam (Le Nord
communiste avec pour capitale Hanoï et HO-CHIN-MIN comme Président et le le Sud
pro-américain avec pour capitale Saigon et BAO-DAÏ comme président).

1) Les causes de la guerre

-Engagés dans le containment, les USA décident de faire du sud du Viêtnam un


rempart contre l’expansion du communisme en Asie

-Refus de Saigon d’organiser les élections qui doivent permettre l’unification des
deux viêt-nam.

-Remplacement de Bao Daï par N’go Dinh Diem (Soutenu par les USA) à la tête
du sud Viêtnam qui instaure une dictature militaire

-Exclusion des communistes du sud du débat politique

-Répression féroce contre les anciens combattants communistes (Viêt-minh)

-interdiction de toute communication avec le nord et prohibition des mouvements


de population

2) Déroulement

Phase A: Le soutien Américain de Février 1959 à Aout 1964.


- Acculés par la répression, les anciens résistants vietminh soutenus par le nord Viêt-
Nam reprennent la lutte en février 1959.
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-En 1960, ils créent le Front national de libération (FNL) pour servir d’organe
politique.

-Envoie de conseillers militaires Américains (sous Kennedy) pour encadrer l’armée de


Saigon.

-En dépit de l’aide américaine, l’armée de Saigon perd peu à peu le contrôle du
territoire à cause de l’impopularité de Diem.

-Cette situation, amène les Américains à intervenir de façon plus directe.

Phase B : La guerre Américaine : Aout 1964-Janvier 1973

-Aout 1964, sous Johnson les USA envoient 550000 hommes au Viêtnam

-A partir de Février 1965, les USA entreprennent une offensive continue de


bombardement contre le Nord.

-Les USA utilisent les moyens divers : Guerre chimique, bombes défoliantes (napalm),
recherche et élimination des guérilleros, bombardement intensif des zones rurales

-Echec des USA devant la détermination des communistes soutenus par la Chine et
l’URSS

-Négociation entre américains et communistes à paris à partir du 13 mai 1968 qui


aboutit le 27 janvier 1973 : reconnaissance de l’indépendance du Vietnam par les
USA, cessez-le feu avec maintien du statu quo dans la position de chaque force sur le
terrain, l’administration de chaque zone de contrôle par le camp présent, un projet
d’élections libres et démocratiques d’auto détermination dans le sud.

Phase C : la vietnamisation du conflit de Janvier 1973 à Mars 1975

-Apres le retrait américain, Saigon met des obstacles à l’application de l’accord de


Paris.
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-le 10 mars 1975, une grande offensive menée par l’armée nord vietnamienne se solde
par une victoire des communistes le 30 avril 1975

3-LES CONSEQUENCES

-Nombreuses Pertes en vie humaines et dégâts psychologiques

-Victoire militaire d’un petit peuple sur la grande Amérique

-Echec du containment en Asie

-Victoire politique du bloc communiste sur le bloc capitaliste

-l’échec militaire et la réprobation mondiale de l’intervention massive des USA


provoque une crise morale chez les Américains.

-Inquiétude chez les partenaires du bloc capitaliste menacés d’invasion communiste.

Conclusion : Les relations internationales de 1963 à 1975 ont été marquées par une
détente entre l'URSS, et les USA malgré certaines difficultés.

III - De la conférence d'Helsinki à la dislocation du bloc de l'Est de 1975 à 1991

A) La conférence d'Helsinki (21 juillet ou 1er août 1975)

En pleine période de détente s'ouvre la Conférence sur la Sécurité et la Coopération


en Europe(CSCE) .Elle réunit 35 chefs d'Etats et de gouvernements d'Europe, du
CANADA, des USA et de l'URSS. L'acte final est signé le 1er Août 1975. Les grandes
décisions sont :

-L'inviolabilité des frontières européennes, la non-ingérence d'un pays tiers dans les
affaires intérieures d'un autre,

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-L'échange d'information et le développement de la coopération dans les domaines
économiques, scientifiques et techniques,

-La garantie et la défense des droits et des libertés fondamentales des hommes et
des droits des minorités nationales.

B) La seconde guerre froide (1975-1985)

Profitant du déclin des Etats-Unis sur la scène internationale du fait de


l'humiliation subie au Vietnam et de La politique relativement pacifiste du
président Carter, l'URSS s'engage davantage, notamment en Asie du sud est, en
Afrique et en Amérique centrale, mais aussi en Europe. C'est l'expansionnisme de
l'Union soviétique. Mais sous la présidence de Reagan (1980-1988), «América is
back » avec le développement des interventions extérieures. C'est la reprise de
la course aux armements et l'équilibre de la terreur.

C) L’avènement d'un monde unipolaire (1985-1991)

Au sortir de la deuxième guerre mondiale, deux blocs antagonistes se forment dans


le monde : le bloc Ouest et le bloc Est dirigés respectivement par les USA (Ouest) et
l'URSS (Est). Dès les années 1989, le bloc Est est secoué par des vagues de contestation
qui vont entraîner sa disparition en 1991.

1-Les facteurs de l'effondrement du bloc de l’est

a)Les facteurs politico-socio-économiques

-Les facteurs exogènes : incidences de la conférence d'Helsinki, actions des


puissances occidentales, avènement de puissances nouvelles

-Les facteurs endogènes : la crise du modèle soviétique se traduit par la récession


économique (La famine, la malnutrition, la misère), Le ravitaillement difficile
au sein des alliés de L'URSS provoquant des grèves, émeutes et manifestations dans
le bloc de l’Est dans les années 1980.

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b) Les réformes de GORBATCHEV

L’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en URSS le11 mars 1985 avec la mise
en place de la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence)
bouleversant les données par la mise en cause des fondements du système
soviétique. Elles se manifestent par le revirement économique avec adoption de
principes capitalistes :

- Large ouverture sur l'occident où on sollicite l'aide économique et


financière.

- Démocratisation et pluralisme politique

- Liberté fondamentale : des remous sociaux encouragés et tolérés se multiplient


avec les revendications de plus en plus radicales.

- La fin de la « doctrine de souveraineté limitée » dans les démocraties populaires

Au total la perestroïka, la glasnost et la politique extérieure pacifiste de


Gorbatchev remettent en cause tout le système soviétique.

2-Les manifestations

a)L'effondrement du bloc communiste européen (1989-1990) : Le


vent de l'Est

En 1989, toute l'Europe de l'Est est marquée par l'écroulement rapide du


communisme à travers la révision constitutionnelle, le rejet du communisme, la
démocratisation, des élections et le multipartisme. Ainsi en 3 mois, toute
l'Europe de l'Est et centrale est touchée : Hongrie (1989), Tchécoslovaquie (1989),
Roumanie (1989), Bulgarie (1990), Pologne (1990), Chute du mur de Berlin (9 au
10 novembre 1989).

b) L'implosion de l'URSS (1991)

L'implosion de l'URSS en 1991 avec la proclamation de l'indépendance des


républiques qui la composent. Le 21 Décembre 1991 à Minsk (Biélorussie), 11 des

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15 républiques créent la Communauté des Etats Indépendants (CEI) portant le
coup fatal à l'URSS.

Tirant les conséquences de cette situation, GORBATCHEV


démissionne le 25 Décembre 1991 consacrant l'implosion et la disparition de
l'URSS.

3- Conséquences

a) L'unification allemande

Suite à La chute du mur de Berlin, les rencontres entre dirigeants Ouest-


allemands et Est-allemands aboutissent officiellement à l'unification
allemande le 03 Octobre 1990.

d) Dissolution des structures politiques et militaire


- 25 Février 1991, dissolution des structures militaires du pacte de Varsovie.

- 1er Juillet 1991, dissolution, totale du pacte de Varsovie.

- 28 Juin 1991 : Dissolution du COMECON.

Conclusion
La guerre froide née des divergences entre L'URSS et les USA à la sortie de la 2è
guerre mondiale suscite les tensions de 1947 à 1962 qui s'apaisent avec La
période de rapprochement de 1963 à 1975. La fin des années 1989 voit la chute
du mur de Berlin, symbole de la division du monde en deux. Ainsi se termine
la bipolarisation du monde, signe de la victoire du capitalisme sur le
communisme. Les USA demeurent aujourd'hui les seuls maîtres de la planète.

Cependant, cette hégémonie est de nos jours contestée.

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THEME II :
DE LA DECOLONISATION AUX EFFORTS
D’ORGANISATION DE L’AFRIQUE

Introduction Générale

Pour des raisons multiples, les Européens au XIXe siècle vont se lancer dans un grand
mouvement de colonisation. L'Afrique va donc subir la colonisation européenne.
Mais la seconde guerre mondiale va déclencher un sentiment nationaliste chez
les peuples colonisés.

Devant le refus d'accorder l'indépendance aux pays assujettis, des


mouvements nationalistes vont entrer en action et dès les années 1960, ces pays
accèdent par vagues à l'indépendance.

Leçon 1 : LA MONTEE DES NATIONALISMES EN AFRIQUE

Longtemps assujettis par les puissances Européennes, les peuples Africains vont
remettre en cause cet état de fait dans la 2 e moitié du XXe siècle. Cette quête de
liberté va créer et développer dans les pays colonisés de puissants mouvements
nationalistes qui visent essentiellement l'indépendance politique. Ce
sentiment marqué par la volonté d’acquérir la liberté et l’autonomie en vue de
fonder une nation affecte profondément les relations entre colonisateurs et
colonisés.

I- facteurs de la montée du nationalisme en Afrique

A-Les facteurs internes

1) Les abus et les injustices du système colonial.


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- Confiscation des bonnes terres des indigènes

- Les tracasseries de l'administration coloniale (Corvées, discrimination au


niveau de l'emploi, travail forcé, impôts et amendes,…).

-le code de l’indigénat.

2) Le rôle des élites indigènes

L'école coloniale va inculquer les idées de liberté, d'égalité et


d'autodétermination. Cette même école va former les élites locales qui
veulent affirmer leur identité.

3) Le rôle de la bourgeoisie agricole et des ouvriers

On assiste à La naissance de nouvelles classes sociales. En effet à la


bourgeoisie agricole s'ajoutent les ouvriers qui vont se battre
pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

4) Le rôle des anciens combattants

Appelés à défendre la métropole contre l’envahisseur totalitaire, à leur


retour, ils ne trouvent pas d’emploi et s’intègrent difficilement dans la
société. ils réclament donc une amélioration de leur condition de vie comme
promis par les colons.

B-Les facteurs externes

1) L'impact de la 2e guerre mondiale

L'Europe sort ruinée et affaiblie par la 2e guerre mondiale, elle n'a plus le contrôle
total de ses colonies. Les peuples colonisés qui ont combattu au côté des métropoles

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n'ont plus peur des colonisateurs. De nouveaux rapports doivent être établis entre
colons et colonisés.

2) Le rôle des deux grands (URSS et USA) et de l'ONU

L'URSS et les USA, v a i n q u e u r de la 2e guerre mondiale affichent un


anticolonialisme sans équivoque après la guerre. Ils condamnent la
politique coloniale de leurs alliés.

L'URSS se montre ainsi très active car l'idéologie marxiste prône L'égalité des
peuples. LES Etats-Unis, ancienne colonie se sentent solidaires des peuples
colonisés.
L'ONU dans l'article 1 de sa charte condamne l'assujettissement des peuples.
Il s'agit de développer des relations amicales fondées sur le respect du principe de
l’égalité des peuples à disposer d'eux-mêmes.

3) Le rôle des églises chrétiennes

Au plan religieux, Les églises chrétiennes diffusent au sein des pays colonisés des
concepts de liberté et d'égalité entre les hommes.

4) Les autres facteurs

- La conférence de Bandoeng en Indonésie en Avril 1955 condamne le colonialisme


et proclame son soutien aux peuples colonisés. ;

- L'action des intellectuels noirs Africains qui vont créer le panafricanisme


(mouvement qui vise La réhabilitation des noirs par l'égalité des noirs avec les
blancs l'indépendance économique et politique)

II- Les manifestations des nationalismes

Le nationalisme est non seulement la prise de conscience en vue d'obtenir la


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liberté mais c'est aussi la défense des valeurs culturelles et religieuses
africaines. Ce nationalisme va se manifester diversement

A) Les mouvements politiques et les syndicats.

A partir de 1945, on assiste à une floraison de partis politiques qui organisent

le mouvement nationaliste par la sensibilisation des populations à travers


l'organisation des réunions, meetings, marches, grèves, boycotts des produits
Européens, …
Exemple : PDCl-RDA en Côte d'Ivoire, Néo Destour en Tunisie, CPP en Gold
Coast, le RDA en Afrique noire.

La création des syndicats a permis de faire des revendications auprès des colons afin
d'améliorer les conditions de travail et de gestion de la colonie.
Exemple : - SAA (Syndicat Agricole Africain) dirigé par le président Félix
Houphouët Boigny ; UGTAN (Union Générale des Travailleurs Afrique noire) ;
Fédération des cheminots africains.

B) Mouvements culturels, religieux et d'étudiants

Au plan religieux, on assiste au développement du syncrétisme religieux


comme le harrisme en Côte d'Ivoire et le kimbanguisme au Congo.
Au niveau littéraire et philosophique, deux grands mouvements soutiennent les
valeurs négro-africaines : la négritude et le panafricanisme. En Europe, il y a des
organisations estudiantines, comme La FEANF (fédération des étudiants d'Afrique
noire en France).

II- Les conséquences des actions des mouvements nationalistes

A) Les conflits permanents entre colonisateurs et colonisés

L'action des mouvements nationalistes s'est soldée par des arrestations de leaders
nationalistes comme Jomo Kenyatta en1952, des déportations de leaders, des
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poursuites et emprisonnement (Ferhat Abbas en Mai 1945 et Patrice Lumumba en
Novembre 1955).

B) Les reformes institutionnelles

C'est la création de cadre institutionnel pour l'évolution des pays colonisés : Dans
les colonies françaises, les reformes essentielles furent : L'Union Française(1946), la
Loi-cadre (1956), Communauté Franco-Africaine (1958) et les indépendances (1960).

C) Les actions de portée sociale :

- Abolition du travail forcé


- Abolition du code d'indigénat
- Suppression des impôts arbitraires
- Ouverture des emplois publics aux Indigènes.

Conclusion
La montée des nationalismes a permis de répandre les idées libérales dans les colonies
africaines. C'est l’action des mouvements syndicaux et des partis politiques qui ont
entretenu les masses. Ils ont été les meneurs de la lutte anticolonialiste. Cependant,
chaque territoire a choisi son mode d'accession à l'indépendance (Guerre
d’indépendance en Algérie ; voie associative en Côte d'Ivoire ; Lutte constitutionnelle
au Ghana.)

Leçon 2 : L'ACCESSION A L'INDEPENDANCE DE LA CÔTE


D'IVOIRE

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Colonie française depuis le 10 mars 1893, la décolonisation de La Côte d'Ivoire s'inscrit
dans le cadre de l'émancipation de toute l'Afrique noire francophone, cette lutte
émancipatrice a été progressive et s'est déroulée en plusieurs étapes.

I- Les facteurs de la lutte émancipatrice de la Côte d'Ivoire

A- Les facteurs externes (voir cours de la montée des nationalismes)

B- Les facteurs internes (voir cours de la montée des nationalismes)

II- Les différentes étapes de la marche vers l'indépendance

La marche vers l'indépendance de Côte d’Ivoire s’est faite en trois grandes,


étapes :

- phase de l'espoir (1944 - 1946)

- phase de la lutte (1946 - 1950)

- phase de la collaboration et l'indépendance (1950- 1960)

A- Phase de l'espoir de 1944 - 1946

C'est une période caractérisée par de nouveaux types de rapports entre la France et
la colonie de Côte d'Ivoire. Ainsi, à travers un certain nombre d'actes et
d'événements, elle va susciter l'espoir.

1-La conférence de Brazzaville et ses conséquences

Organisée du 30 janvier au 08 février 1944 à l'initiative du Général de Gaulle.


C'est une rencontre qui avait pour mission d'une part de réaffirmer l'autonomie de
la France sur ses colonies et d'une part de créer de nouveaux rapports entre la
métropole et les colonies.

Cette conférence préconisait des reformes visant à améliorer le statut des colonies
par :

- L'envoi de représentants africains à l'assemblée constituante française

- la Liberté syndicale et politique

- L'ouverture des emplois publics aux indigènes :


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- L’Abolition du travail forcé dans un délai de 5 ans

- Le développement de l'instruction pour tous

Sur la base des recommandations de la conférence de Brazzaville et en réaction aux abus


du colonialisme, sans oublier l'aide d'André Latrille (1943-1947), le 10 juillet 1944
nait le SAA (Syndicat Agricole Africain) avec pour leader Félix Houphouët Boigny.

Ce syndicat v i s e la revalorisation de la fonction des planteurs, la lutte contre toute


forme de spoliation et de discrimination.

Si toutes ces réformes ont pu changer la vie des colonies, au plan politique
les résultats sont moins satisfaisants car cette conférence rejette toute idée
d’indépendance.

En décembre 1945, les premiers députés africains sont élus à l'Assemblée constituante
française et participent à la mise en place de l'Union française.

2- L'Union française et la création des partis politiques

a) L'Union française de 1946

La constitution de 1946 crée l'Union française en octobre 1946 selon laquelle la France
et ses colonies ne font qu'un seul ensemble. Cette nouvelle constitution octroie la
citoyenneté française et le droit de vote aux populations indigènes.

b) La création des partis politiques

Des partis politiques vont se créer en Côte d'Ivoire et constitueront le cadre légal pour
la lutte à l'indépendance.

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Ainsi nous avons:
-Parti Socialiste(SFIO) le 17 juillet 1937 de Dignan Bailly
-Mouvement Républicain Populaire(MRP) le 13 février 1946 d'Emile Roger

-Parti Progressiste de Côte d'Ivoire (PPCI) le 29 mars 1946 de Kacou Aoulou

-Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) né le 09 avril 1946 de Félix

Houphouët Boigny

-Rassemblement du Peuple Français(RPF) le 6 Août 1947 de Robert Fournier

-Bloc Démocratique Eburnéen(BDE) le 30 décembre 1948 d'Etienne Djaument


-Union des Indépendants de la Cote d'lvoire (UDICI) le 27 mai 1949 de Moussa
Coulibaly

-Entente des Indépendants de Côte d'lvoire (EDICI) de Vamé Doumouya


Ces différents partis politiques vont engager la lutte pour l'indépendance de la Côte
d'Ivoire.

B- La phase de la lutte de 1946 a 1950

1) La naissance du RDA

Pour coordonner leurs actions anticoloniales, les élus africains conduits par FHB se
retrouvent à Bamako et créent le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) le 18
octobre 1946. Le PDCI devient la section ivoirienne de ce mouvement de lutte d’où la
dénomination PDCI-RDA. Le RDA se présente comme une fédération de partis. Après
leur congrès, les leaders du RDA décident de poursuivre la lutte anticoloniale dans le
cadre constitutionnel et s'apparentent au parti communiste français (PCF), parti mieux
disposé à l'égard des Africains.

2) La répression contre le PDCI-RDA

La période de répression survient dans un contexte particulièrement trouble, celui de


la division du monde et de la guerre froide. Le PDCI-RDA est taxé de communiste. Une
politique de fermeté à l'encontre de ce parti est mise alors en œuvre par
l'administration coloniale. Un nouveau gouverneur Laurent PECHOUX est nommé en

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novembre 1948 pour casser le PDCl-RDA. Plusieurs incidents vont émailler cette
période.

Ainsi, lors du 2e congrès (6 février 1949) de ce parti, des incidents éclatent à


Treichville entre les militants favorables au sénateur Biaka Boda et son concurrent du
BDE Etienne Djaument. Des coups de feu sont attendus. L'administration coloniale
accuse le PDCl de « fauteur de trouble » et profite pour arrêter les leaders de ce parti
tels que Jean Baptiste Mockey, Sery Koré, Gabriel Dadié, Mathieu Ekra emprisonnés à
Grand-Bassam. En décembre 1949 ; une marche des femmes est organisée sur la prison
de Grând-Bassam pour demander la libération des prisonniers en grève de la faim. Le
22 janvier 1950, des manifestations éclatent à Bouaflé et Biaka Boda est assassiné. C'est
le trouble général dans le pays et les manifestations sont réprimées dans le sang dans le but
de réduire le PDCl au silence. Dans la même période à Dimbokro, des incidents éclatent
et font 13 morts. Au total, le bilan de la répression est lourd : 52 morts et 3000 blessés
et 5000 emprisonnés. Le PDCl est interdit de toute activité politique sur le territoire
colonial. Ce parti sort isolé et affaibli. Houphouët Boigny change de stratégie pour
collaborer avec l'administration française.

C- La phase de la collaboration et l'indépendance (1950 à 1960)

Cette dernière phase est marquée par le désapparentement du PDCI-RDA avec le


PCF le 18 octobre 1950.Tous les prisonniers politiques sont libérés et le PDCI est
autorisé à reprendre ses activités politiques. Le PDCI-RDA s'allie à l'Union
Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) de François Mitterrand et de
René Pleven le 06 Février 1952. Cela permet à Félix Houphouët Boigny d’entrer dans
le gouvernement français de Guy Mollet dès le 1er février 1956 et profite pour
participer à l'élaboration de la loi cadre.

1) La loi-cadre de 1956

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En 1956, la France a déjà perdu l'Indonésie, le Maroc et la Tunisie. La pression des
leaders africains se fait croissante. Il faut donc un nouveau cadre institutionnel.
C'est la loi-cadre mise en place le 23 juin 1956 par Gaston Defferre en
collaboration avec Félix Houphouët Boigny. Cet ensemble de mesures prévoit :

-l'autonomie interne de chaque colonie par la création d'un conseil de


gouvernement,

-un collège électoral unique,

-un suffrage universel

-une assemblée territoriale aux pouvoirs élargis.

NB : Avec cette loi, une opposition naît entre Félix Houphouët Boigny et Léopold
Sedar Senghor (partisan du fédéralisme qui accuse Félix Houphouët Boigny de
balkaniser l'Afrique). Aussi, la loi-cadre supprime l'AOF et l'AEF et créée des
gouvernements locaux. L'application de cette loi conduit en Côte d'Ivoire à
l'élection d'une assemblée territoriale en Mars 1957. Le PDCI-RDA remporte les
élections et dirige le conseil de gouvernement formé le 15 Mai 1957 avec Auguste
Denis comme vice-président.

2) La Communauté Franco-africaine de 1958 et l'indépendance de 1960

En juin 1958, le Général de Gaulle revient au pouvoir avec la V e république en


France. Face à la colonisation, il est plus réaliste car maintenir l'emprise coloniale
ruinerait l'économie et le prestige de la France. Mais à la rupture complète, il
préfère une association pour sauvegarder les liens entre la France et ses colonies.

Alors, il propose la Communauté Franco-africaine soumise à référendum le 28


Septembre 1958. La Côte d'Ivoire vote à 99% OUI et devient Etat associé à la
France. Seule la Guinée de Sékou Touré a voté NON préférant la liberté dans la pauvreté
à la richesse dans l'esclavage. Elle obtient alors son indépendance en 1958.

Le 4 décembre 1958, l'assemblée territoriale proclame la République


ivoirienne avec le statut d’Etat membre de la communauté et FHB comme premier
ministre. Mais des événements intérieurs vont précipiter l'accession à l'indépendance
le 07 Août 1960

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Conclusion :

La Côte d'Ivoire, après plus d’un demi-siècle de domination française, accède à


l'indépendance à la faveur de plusieurs facteurs favorables. La Côte d’Ivoire obtient
donc son indépendance de manière progressive et pacifique le 07 Août 1960.

Leçon 3 : L'INDEPENDANCE DE L'ALGERIE

Introduction

Le processus de décolonisation de l'Algérie s'inscrit dans le cadre de la


décolonisation de l'Afrique. Colonie française depuis 1830, l'Algérie fut une
colonie de peuplement intégrée à la France. L'Algérie
paupérisée sera assujettie à une minorité de Français privilégiés. Ce qui va
entraîner la montée d’un nationalisme très radical. Les revendications
indépendantistes vont s'accélérer au sortir de la 2e guerre mondiale à travers une
guerre de libération qui aboutira à l'indépendance le 03 juillet 1962.

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I- LES ORIGINES DE LA GUERRE D'ALGERIE

A) Situation politique et administrative du pays

Colonie française de peuplement, l'Algérie devient un département français


en 1870.

Le pays a un statut fondé sur l'inégalité entre la minorité européenne (pieds noirs) et
la grande majorité arabo-berbère islamisée. En effet, en 1931 on y compte 880 000
pieds noirs sur une population totale de 6 460 000 habitants en Algérie. Ainsi, le
développement du pays dépend du Ministre de l'Intérieur français qui nomme le
gouverneur général en Algérie.

B) Les inégalités économiques et sociales

Sur le plan économique, les Européens occupent les bonnes terres cultivables avec
une agriculture moderne tandis que la grande majorité algérienne n'occupe que les
terres médiocres avec une agriculture aux méthodes archaïques.

Sur le plan social, il y a la coexistence de deux communautés : la communauté


européenne minoritaire vivant dans l'opulence et la communauté arabe majoritaire
souffrant de la dégradation de ses conditions de vie.

L'opposition entre ces deux communautés va entraîner un sentiment


nationaliste très profond au sein de la communauté majoritaire arabe.

C) Naissance du nationalisme algérien


Trois courants canalisent le mouvement nationaliste.

1) Le courant modéré

Dirigé par le docteur BEN DJELLOUL et le pharmacien FERHAT ABBAS. Ce


mouvement est constitué d'intellectuels réformistes. En 1946, ce mouvement
donne naissance à l'UDMA (Union Démocratique du Manifeste Algérien)

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2) Le Courant révolutionnaire

Dirigé par MESSALI HADJ, il réclame l'indépendance immédiate et la révolution


sociale

En 1937, ce courant prend le nom de PPA (Parti Populaire Algérien). En 1946,


MESSALI HADJ crée le MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés
Démocratique) qui préconise l'indépendance d'une Algérie musulmane et arabe.

En 1947, ce courant se dote d'une armée secrète appelé OS {Organisation


Spéciale).

3) Le Courant traditionaliste des Oulémas

Dirigé par BEN BADIS, ils proclament : « l'Islam est notre religion, l'Arabe
notre langue et l'Algérie notre patrie ».

II- LA RADICALISATION DU NATIONALISME ALGERIEN

A) Les revendications et leur rejet par la France


En 1937, la loi Léon BLUM veut étendre les droits politiques à une élite réduite.
Les pieds noirs refusent et en février 1943, Ferhat ABBAS élabore le manifeste du
peuple algérien dans lequel il réclame la constitution d'un Etat autonome et
démocratique. Ce manifeste est rejeté par la France.

B) Les événements de Sétif

Le 08 mai 1945, l'Allemagne capitule, c'est la fin de la 2e guerre mondiale


et la libération de la France. Les français d'Algérie fêtent cette libération et
cela écœure les Algériens qui décident de défiler en sens inverse avec le
drapeau vert et blanc, symbole de l’indépendance de l’Algérie.

Des émeutes éclatent autour de Sétif faisant 21 morts du côté des pieds noirs .La
répression française est sanglante 15.000 morts au sein des Algériens. Des dirigeants
seront arrêtés et les partis politiques dissouts. La rupture entre Algériens et pieds
noirs est consommée. Pour calmer cette situation explosive, la France propose de
nouvelles réformes.

C) Le statut de 1947

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Le 20 Septembre 1947, le gouvernement français propose un statut pour
l'Algérie qui prévoit la création d'une assemblée algérienne de 120 membres dont

60 pieds noirs et 60 Algériens. Mais les Algériens sont mécontents de ce statut. Des
Insuffisances sont à relever :

-le pouvoir est entre les mains d'un gouverneur général nommé par le gouvernement
français

-le trucage des élections vide le sens des réformes.

En effet, le gouverneur de l’Algérie décide d'évincer les nationalistes de l'assemblée.


Pour les Algériens, seule la guerre demeure leur seul salut, alors ils s'y préparent
activement.

A partir de là, les mouvements nationalistes vont opter pour une véritable
insurrection. Ainsi, des dissensions internes au sein du MTLD aboutissent à son
éclatement et à la naissance de 2 courants :

*les Messalistes : en 1950 l’OS est découverte par la police française d’où une
répression féroce, ce qui aboutit au démantèlement de l’OS et l’arrestation de
Messali Hadj.

*les centristes dirigés par 9 chefs historiques dont Hamed Ben Bella et Mohamed
Boudiaf chargés de préparer l’insurrection. Ils créent alors le CRUA (comité
révolutionnaire d’unité et d’action) en 1954. Ce comité a pour objectif de préparer
une insurrection armée. Pour cela, les chefs mettent en place l’ALN (armée de
libération nationale). Au même moment, les maquisards qui s’étaient réfugiés au
Caire, créent le FLN (front de libération nationale) dirigé par Ben Bella. La défaite
française de Dien Bien Phu pousse les nationalistes à la résistance armée et la date
prévue pour l’opération est le 1er novembre 1954. A cette date, le FLN se joint à
l’ALN pour déclencher les hostilités. C’est le début de la guerre d’Algérie.

III- LA GUERRE D'ALGERIE (1954-1962)

A) L'insurrection du 1er novembre 1954 ou la Toussaint sanglante.

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L'action révolutionnaire commence par une série d'attentats perpétrée contre les
français à travers tout le territoire (Alger, Aurès, Constantine, Kabylie…). En une
seule nuit, elle fait 7 morts, plusieurs commissariats détruits, des lignes de
communication détruites. La réaction de la France est prompte et immédiate «
l'Algérie, c'est la France » d'après le ministre français François Mitterrand. Il faut
donc écraser l'insurrection et arrêter les chefs rebelles.

Alors la France envoie plus de 50.000 soldats sur le territoire


algérien.

B) L'intensification de la guerre de 1956 – 1958

Le FLN organise le terrorisme urbain. La France envoie des parachutistes qui coupent
les câbles téléphoniques reliant l'Algérie au Maroc et arrêtent plusieurs chefs du FLN.

Le 08 février 1958, les français bombardent le village tunisien de SAKIET SIDI


YOUSSEF.

En 1958, à Alger, les français forment un comité du salut public qui oblige le
gouvernement à démissionner.

C) Le retour de Gaulle au pouvoir (1958) et le tournant de la guerre en 1959

Le 1er juin 1958, de Gaulle est de retour au pouvoir et le 04 Juin, il arrive à Alger
prononçant un discours rassurant tout le monde, mais en réalité ce discours est
ambiguë. Il déclare "après tout je vous ai compris". Le 16 juin 1959, de Gaulle
propose aux Algériens 3 solutions : L'Indépendance totale, l'assimilation avec la
France ou l'autonomie et l'association avec la France. Le gouvernement provisoire
algérien (GPRA) accepte de négocier. Mais l’armée (l’armée française d’Algérie)
et les européens d’Algérie (pieds noirs) ont le sentiment d’être trahis et veulent
chasser De gaulle du pouvoir. Ils déclenchent une semaine d’émeutes (barricades)
à Alger en janvier 1960, un putsch militaire en avril 1961 dirigé par des généraux,
puis des attentats organisés par l’organisation secrète armée (OAS) contre les
partisans de la négociation et de De gaulle qu’ils tentent d’assassiner. Ses actions
échouent et De gaulle engage des négociations avec le FLN qui aboutiront à la
signature des accords d’Evian.

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C) Les négociations d'Evian et l'indépendance de l’Algérie en 1962

Le 18 mars 1962 , c'est la signature des accords d'Evian qui reconnaît l'indépendance
de l'Algérie en échange de certaines garanties, économiques et militaires en faveur
des pieds noirs. Le 19 mars 1962, c’est la signature du cessez-le-feu et un
gouvernement provisoire se met en place pour diriger le pays. Le 1 er juillet 1962, les
Algériens se prononcent massivement pour l’autodétermination. Le 03 juillet 1962,
c’est la proclamation de l’indépendance algérienne.

Conclusion

L’indépendance de l’Algérie est une indépendance acquise après huit (8) années de
guerre. Elle a eu de lourdes conséquences à savoir la disparition de la IV e république
Française et fait de milliers de morts.

Leçon 4 : L'UNION AFRICAINE

Introduction

Le désir d'unité des Etats africains au sortir des indépendances s'est concrétisé par la
création de l'Union Africaine le 9 juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud en
remplacement de l'Organisation de l'Unité Africaine née en 1963 à Addis Abeba.

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I- Présentation de l'UA

A) Naissance

Face à l’incapacité de l’OUA à remplir ses missions liées en partie à l’inadaptation


de ses structures, une session extraordinaire de la conférence des chefs d’états est
convoquée en sep.1999 sous l’initiative de feu MOUAMAR Kadhafi à Syrte
(Lybie). Elle aboutit à une déclaration d’adoption du principe de création de l’UA.
L’année suivante, l’acte constitutif de l’UA est adopté à Lomé (Togo) puis en
juillet 2001, au sommet de Lusaka (Zambie), est validé le programme de mise en
place de l’UA. Finalement, c’est le 09 juillet 2002 que le sommet de Durban lance
officiellement l’UA par la conférence inaugurale des chefs d’états et de
gouvernement.

B) Objectifs et principes

1) Objectifs

L'Union Africaine vise trois objectifs essentiels


- Réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et les peuples
d'Afrique
- Promouvoir le développement de l'Afrique dans tous les domaines
- Œuvrer pour la paix, la démocratie, la promotion et la protection des droits de
l'homme et des peuples.

2) Les principes

- Egalité souveraine et indépendance de tous les Etats membres

- Respect de frontières existantes au moment de l'accession à l'indépendance

- Interdiction de recourir à l'usage de la force entre les Etats membres

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- Le droit de l'Union d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence
dans certaines circonstances graves à savoir les crimes de guerre, génocides et crimes
contre l'humanité.

- Le respect des principes de démocratie des droits de l'homme, de l'Etat de droit


et de la bonne gouvernance

- La condamnation et le rejet des changements anticonstitutionnels des


gouvernants...

C) Les organes de l'Union Africaine

1) La conférence de l'Union: principal organe de décision de l’UA, composé des


chefs d'Etats et de gouvernements des Etats membres.

2) Le Conseil exécutif : contrôle la mise en œuvre des politiques arrêtées par la


conférence et composé des ministres des affaires étrangères.

3) Le parlement panafricain : il a un rôle consultatif et comprendra à terme 5 députés


élus ou nommés par pays membres

4) La cour de justice et la cour Africaine des droits de l'homme et des peuples


: organes judiciaires chargés de régler les litiges entre Etats membres

5) La commission : secrétariat de l'Union, elle gère l'administration courante

6) Le comité des représentants permanents : composé de représentants et suit la


préparation des travaux du Conseil exécutif

7) Les comités techniques spécialisés : chargés de préparer, suivre, présenter les


rapports sur les projets et programmes de l'Union dans divers domaines.

8) Le conseil économique, social et culturel : organe consultatif composé des


représentants de diverses couches socioprofessionnelles.

9) Les institutions financières : Banque centrale africaine, Fonds monétaire


africain et Banque africaine d'investissement

10) Le conseil de paix et de sécurité : composé de 15 membres est


chargé de gérer toute question liée à la paix et à la sécurité.

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II-Le bilan de l'Union Africaine
A- Les actions de l'UA

-Effort d'harmonisation des positions face aux grands problèmes


internationaux

- Implication significative dans la gestion des conflits au Togo, au Soudan et en Côte


d'Ivoire...

-Initiation de projets unificateurs comme la création du NEPAD (Nouveau Partenariat


pour le Développement de l'Afrique) en 2000 pour lutter contre la pauvreté.

-Le conseil de paix et de sécurité condamne les crimes de guerre aussi bien du
côté des gouvernements que du côté des rebelles (cas du Darfour).

-l’UA condamne les prises de pouvoir anti-démocratique. Ex : le coup d’état du


capitaine Sanogo au Mali en 2012

-L’UA combat les islamistes Shebab en Somalie

B- Les limites de l'UA

- Manque de moyens financiers pour entreprendre certaines actions.

- Retard dans le paiement des contributions

- L'instabilité sociopolitique

- Les écarts socio-économiques des Etats membres

- Manque d'engagement et de détermination de la part des dirigeants africains


dans la résolution de certains problèmes

- Manque de communication

- Multiplication d'organisations en Afrique...

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Conclusion: L'avènement de l'Union Africaine est un grand espoir pour
l'unité africaine. Les initiatives de cette union sont donc à louer car elles
permettront à l'Afrique d'affirmer sa personnalité et de lutter contre la
marginalisation née de la mondialisation.

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THEME III :
CROYANCES ET VALEURS DANS LE MONDE D’AUJOURD’HUI

Leçon 1 : CROYANCES ET VALEURS DOMINANTES DANS LE MONDE


OCCIDENTAL

La civilisation occidentale repose sur la liberté, la justice et des institutions


républicaines qui consacrent la souveraineté ainsi que la séparation des pouvoirs. Elle
correspond à l'aire de la démocratie libérale du monde industriel développé (autour
de l'Europe occidentale, des Etats Unis et du Canada). Cette civilisation s'est élargie
aujourd'hui à d'autres régions du globe,

I - Les fondements de la civilisation occidentale


A - L'héritage de l'antiquité

Il s'agit d'un système de valeurs issues de la civilisation gréco-romaine qui


reposait sur la démocratie, le droit de l'individu, les notions de liberté et de
justice,…

B - Le christianisme

II repose sur une nouvelle notion de la divinité et les relations entre Dieu (unique
et miséricordieux) et l'Homme. Un nouveau culte qui balaie les dieux
mythologiques, détermine la pensée morale, philosophique, le droit, la vie
quotidienne dans tout l'espace occidental...

C - Le siècle des lumières

Les XVIIe et XVIIIe siècles sont marqués par de grands penseurs que sont les
philosophes, les littéraires, les juristes, économistes...qui par leurs écrits
engagés et leurs critiques, proposent une nouvelle conception de la vie.
Au plan politique : les premières républiques remplacent les monarchies
absolues
Au plan économique : c'est la naissance du libéralisme.
Au plan religieux : le laïcisme prend le pas sur les religions.

D - Les grandes découvertes scientifiques et techniques du XIX siècle

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Elles entraînent les révolutions industrielles, véritable ciment de l'unicité de la
civilisation occidentale.

II- Les grands traits de la civilisation occidentale

A) Le libéralisme économique

Le libéralisme économique ou capitalisme est un système économique qui a pris


racine en Europe occidentale à la faveur de la révolution industrielle du XIXe
siècle. Ce système est fondé sur plusieurs éléments cumulatifs :

-Le capital est la propriété de privés (individu ou entreprise)

-La liberté d'entreprise : chaque individu ou entreprise choisit l'activité


économique qui lui semble plus rentable. .;

-La recherche du profit maximal

-La loi de l'offre et de la demande, c'est elle qui régule la production des biens
et surtout les prix de vente.

-Les banques et les bourses de valeur, lieux de transaction financière pour le


capitaliste

-L'intervention limitée de l'Etat

B) La démocratie libérale

1) Ses principes

Ils sont énoncés dans les constitutions de ces Etats.

a)La primauté de l'individu


Elle est essentielle dans les démocraties libérales. Ainsi, les lois et les institutions
ont pour mission de protéger et de défendre les droits naturels de l’homme (liberté
d'opinion, de mouvement etc...) contre les abus de l'Etat. Ce principe a été
institué par « la déclaration d'indépendance des Etats-Unis le 4 juillet 1776 », «
la déclaration des droits de l'homme en France en 1789 » et par « la déclaration
universelle des droits de l'homme et du citoyen de l'ONU de 1948 ».

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b) La recherche de l'égalité entre les individus

La démocratie libérale exige l'égalité juridique entre tous les individus. Ce


principe marque une rupture profonde dans l'histoire des sociétés occidentales
puisque celles-ci étaient fondées jusqu'à la révolution française de 1789 sur
l'inégalité des droits entre les hommes libres et les esclaves, les seigneurs et les
serfs, entre les nobles et les roturiers. Ce principe d'égalité s'exprime désormais
par le suffrage universel.

c) La libre expression de l'opinion publique

Elle est essentielle en démocratie libérale. C'est un droit fondamental qui passe
par la liberté de réunion, de presse, par l'activité des syndicats et des partis politiques
(Le multipartisme). Les partis politiques peuvent être regroupés en trois catégories
selon l'idéologie en Europe : La droite (les libéraux), la gauche (communistes et
socialistes) et le centre (les modérés.) S'agissant par exemple de la liberté de la
presse, celle-ci doit être indépendante financièrement vis-à-vis du pouvoir. C'est
ainsi qu'elle peut être qualifiée de « quatrième pouvoir » dans de nombreux pays
et doit conduire à rétablir certaines vérités au plus haut niveau de l'Etat (exemple
: c'est la presse américaine qui a révélé le scandale du Watergate qui contraint le
président RICHARD NIXON à la démission).

d) La séparation des pouvoirs

L'exécutif appartient au gouvernement, le législatif à l'assemblée nationale,


le judiciaire qui est la cour suprême garant de la constitution et qui veille à son
respect.

2) Les variantes de la démocratie libérale

a)Les formes de l'Etat

Le monde occidental comprend deux groupes de pays selon le statut juridico-


politique (formes de l'Etat) :

- Les monarchies : comprenant le Royaume-Uni ; Espagne ; Danemark ; Belgique ;


Norvège ; suède ; Pays-Bas ; Luxembourg. Le pouvoir est confié à un roi héréditaire.

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- Les républiques : elles sont dirigées par des présidents. Il existe deux types de
républiques (unitaire et fédérale).

b) Les types de régimes

Trois types de régimes politiques :

- Les régimes parlementaires

En régime parlementaire, le pouvoir exécutif est exercé par un gouvernement dont


le premier ministre est issu de la majorité parlementaire. Il est responsable devant
l'assemblée nationale qui peut voter une motion de censure contre lui, un membre de
son membre de son gouvernement ou le gouvernement tout entier. Quant au chef de
l'Etat qu'il soit monarque ou président de la République, il est dépourvu, de pouvoir
réel et ne se contente que de désigner un premier ministre au sein de la majorité à
l'assemblée nationale. Le chef de l'Etat ne joue qu'un rôle honorifique. Il existe les
monarchies parlementaires (c'est le cas du Royaume- Uni, Belgique, Espagne...) et les
républiques parlementaires : (C'est le cas de l'Italie, l'Allemagne...).

-Les régimes présidentiels

Le président est élu par le peuple, il dispose du pouvoir exécutif, il est le chef de
l’état, des armées et de l’administration. Il signe les traités, forme le
gouvernement et est responsable devant le peuple.

Le cas des USA. En régime présidentiel, il y a séparation nette entre les trois
pouvoirs:

*Le pouvoir exécutif appartient à un président de la République, il est élu au


suffrage indirect pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Il assure
le commandement des armées, nomme aux hautes fonctions de la Fédération et
conclut les traités internationaux. Il n'est pas responsable devant le pouvoir législatif
sauf pour les cas exceptionnels.

*Le congrès américain représente le pouvoir législatif. Il comprend le Sénat élu


pour six ans et la Chambre des représentants élue pour deux ans. Il ne peut ni être
influencé ni pour le vote du budget ni pour le vote des lois. La scène politique est
disputée par d e u x g r a n d s partis politiques : Républicain et Démocrate.

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En cas de haute trahison du président de la République, le congrès peut le destituer
au terme d'une procédure.

*La cour suprême détient le pouvoir judiciaire. Elle joue le rôle d'arbitre et le
garant de la constitution américaine.

Les régimes semi-présidentiels

C'est le cas de la France depuis 1958 avec la Vème République. Ce régime est à cheval
sur le régime parlementaire et le régime présidentiel. Les ministres sont responsables
devant le président qui les nomme et qui peut les démettre de leur fonction à tout
moment. Le président est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. Un premier
ministre qui est le chef du gouvernement est issu de la formation politique
majoritaire au parlement. Il est responsable devant le parlement et devant le président.
Au cas où le parti du président est majoritaire au parlement, il choisit le premier
ministre mais dans le cas contraire, c’est la cohabitation avec un président et un
premier ministre de partis différents.

I- LA SOCIETE OCCIDENTALE

1) Une société transformée et en crise


La vie des sociétés occidentales a subi des transformations dues à la croissance
économique d’après-guerre (1945-1973 : les 30 glorieuses). Cela aura pour
conséquences :

-l’augmentation du revenu de la population qui va favoriser l’amélioration du


cadre de vie

-l’accroissement de la population urbaine

-la priorité accordée à l’éducation, au sport et aux loisirs

Malgré son dynamisme, la société occidentale est en crise, on observe :

-le recul des pratiques religieuses du à la trop grande importance accordée au


matériel

-apparition des sectes religieuses souvent à but lucratif

-les conflits de génération, de nos jours, les jeunes s’opposent aux parents

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*le chômage qui favorise le développement de certaines pratiques immorales :
violence, délinquance, viol, drogue, prostitution

-l’urbanisation trop poussée a entrainé la pollution et un problème de logement

2) les média, moyen d’uniformisation du cadre de vie et des pratiques sociales

Depuis la guerre, une uniformisation du cadre de vie et des pratiques sociales


s’observe dans la société occidentale. C’est une société de consommation dans
laquelle les moyens de communication ont une influence sur l’éducation des
citoyens. Les journaux, internet, la pub… produits par l’occident ont fait du
monde un village planétaire. Les différents moyens de communication ont imposé
au monde les valeurs culturelles occidentales.

3) Une production intellectuelle et artistique féconde

Les productions intellectuelles et artistiques sont très fécondes dans la société


occidentale. Les genres musicaux comme le jazz, le rock, le rap, le RnB ? Tech
tonic, les blues… et les publications littéraires et scientifiques parus dans le
monde occidental s’imposent également au reste du monde parce que diffusés par
les puissants moyens de communication.

4)Le christianisme dans la vie quotidienne

La civilisation occidentale est associée au christianisme qui tente d’influencer la


vie quotidienne à travers des vertus comme l’amour du prochain, la justice, la
charité, l’honnêteté,. Au-delà de ces préoccupations théologiques, le christianisme
collabore avec de nombreuses institutions internationales pour la défense des
droits de l’homme et le développement du tiers monde. Le christianisme est en
régression et caractérisée par : le catholicisme et le protestantisme.

Conclusion
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L’unité du monde occidental et l’originalité de sa civilisation procèdent d’une
évolution qui part de l’antiquité aux temps modernes.

Cette continuité a permis de composer les éléments constitutifs de l’actuelle


civilisation occidentale.

Leçon 2 : LES MUTATIONS CONTEMPORAINES DE LA CIVILISATION


NEGRO-AFRICAINE

.
La civilisation se définit comme l'ensemble des procédés de travail,
d'outillage, de croyance, d'activités intellectuelles et artistiques, des formes
d'organisations économiques et politiques. C'est la civilisation qui fait
l'authenticité, l'originalité d'un peuple. Tout peuple a une civilisation et la
civilisation négro-africaine est celle des peuples au, sud du Sahara. Ces peuples à
travers l'histoire seront en contact avec ceux de l'Europe et de ce contact vont naître
des mutations.

I - Les fondements des sociétés africaines


A- Les structures sociales et religieuses

L'Afrique noire traditionnelle est caractérisée par une organisation sociale et


religieuse qui met en évidence certaines valeurs authentiques.

1 - Au niveau social, la vie communautaire est dominée par la famille. Le chef de


famille est un homme parfois le père. La famille est souvent élargie, la solidarité est
l'un des traits qui unit les déférents de la communauté. Les différentes familles
regroupées en lignage forment des classes sociales hiérarchisées : la noblesse, les
hommes libres, les gens de caste et les esclaves:

L'éducation dans la société est collective car l'enfant appartient à la communauté.


L'éducation se traduit par des séances d'initiation dans la forêt ou le bois sacré : le
PORO chez les Senoufo et les fêtes de génération chez les Akan.

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2 - Au niveau des croyances religieuses, il ya des aspects multiples qui reposent sur
des valeurs telles que la cosmogonie, les puissances invisibles. Les divinités sont
incarnées par des cours d'eau, des animaux, des arbres, des objets.

B - les structures politiques

Les structures politiques africaines se traduisent par des monarchies (royaume et


empire) parfois absolues (chez Les Akan forestiers, les mandé du nord...), des
démocraties villageoises (chez les Krou. les lagunaires, les senoufo...).

C- les structures économiques

Les activités économiques de l'Afrique sont profondément soumises au milieu


naturel et aux rythmes des saisons. Il existe une véritable division sexuelle du
travail : les hommes sont des chasseurs, des cultivateurs, des forgerons, des
pêcheurs et les femmes sont des potières, des commerçantes ou de plus
pratiquent l'agriculture vivrière. Les méthodes et techniques agraires sont de
manière générale archaïque et en retour la production est faible et destinée à
la commercialisation. Les travaux champêtres sont collectifs. Les échanges se
font sous forme de troc et sont la manifestation des liens sociaux. Tous ces
traits de civilisation n'ont pas pu survivre aux contacts avec les peuples
étrangers.

II - Les mutations contemporaines de la civilisation négro-africaine

Les contacts avec l'Europe constituent les causes de cette mutation. Ces contacts sont
la traite négrière, la conquête coloniale, la colonisation, les nouveaux rapports post-
coloniaux qui ont entrainé de nouvelles valeurs et de nouveaux principes dans le mode
de vie des peuples africains.

A- les mutations sociales et religieuses

1- Au niveau social

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Ces mutations sont perceptibles car elles sont marquées par
l'affranchissement de l'individu de la collectivité. Cela signifie que
l'individualisme remplace la vie communautaire. La famille élargie fait place à la
famille nucléaire : père ; mère, enfant. La hiérarchie sociale disparait de même
que la division sexuelle du travail. Les femmes exercent désormais les mêmes travaux
que les hommes. Les mutations en faveur de la femme sont regroupées sous le
vocable : Emancipation. Malheureusement cette émancipation est mal interprétée
et se traduit souvent par la prostitution, le libertinage...

2- Au niveau religieux

Les croyances traditionnelles sont en voie de disparition. Elles sont fortement


concurrencées par Les religions monothéistes : le christianisme et l'islam, le
bouddhisme. On rencontre cependant de nouvelles formes de religions associant les
religions monothéistes et les croyances africaines, on parle alors de syncrétisme
religieux : Harrisme, Papa nouveau, Kimbanguisme...

B - Les mutations politiques et économiques

1 - Au plan politique

Au contact avec l'Europe, les autorités traditionnelles ont perdu leur pouvoir.
Désormais le pouvoir est exercé par un président qui dirige le pays. Il est élu
démocratiquement et est le plus souvent leader d'un parti politique qui s'appuie sur
des bases tribales, ethniques, régionalistes. Mais dans plusieurs régions africaines les
autorités s'appuient sur les chefs traditionnels pour les masses rurales.

2 - Au plan économique

La nouvelle société africaine a épousé Le modèle de développement du colonisateur


marqué par la libre entreprise, la libre concurrence et l'utilisation de la monnaie. Si
ce modèle a permis l'amélioration du niveau de vie des populations ; il a cependant
occasionné l'appauvrissement de la grande partie de la population. L'économie
rurale est négligée au profit d'une économie moderne marquée par l'abondance des
revenus. Cette mutation fait de l'Afrique le réservoir des matières premières et le
marché de consommation des produits manufacturés des pays occidentaux.
Aujourd'hui la société africaine est une société dépendante avec une économie
extravertie.

II- La résistance de la civilisation négro-africaine


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Malgré le choc des influences extérieures, les traditions négro-africaines demeurent
encore vivaces à travers plusieurs pratiques. IL s'agit entre autres de La survivance
des bois sacrés, la formation de communautés tribales dans les villes, la survivance
de l'artisanat et des méthodes traditionnelles de culture, la floraison de la
pharmacopée traditionnelle. A cela s'ajoutent la survivance de la foi en la
sorcellerie, les rites funéraires, les baptêmes, les religions syncrétistes et les
danses traditionnelles qui se modernisent ainsi que l’adaptation des griots.

Conclusion : la société africaine d’aujourd’hui est une société qui combine les
éléments du passé et les fruits de la modernité ; c’est une société dualiste, mais il
nous revient de faire en sorte de ne pas perdre nos valeurs traditionnelles dans ce
processus de mondialisation ou l’AFRIQUE n’a que sa culture à apporter.

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GEOGRAPHE
THEME I: LA COTE D’IVOIRE : ETUDE ECONOMIQUE

- Les fondements du développement économique de la Côte d’Ivoire

- Les secteurs d’activités économiques de la Côte d’Ivoire

- Les problèmes de développement économique de la Côte d’Ivoire

THEME 2 : LA COREE DU SUD : UN EXEMPLE DE PAYS


EMERGENT

- les fondements du développement économique de la Corée du Sud

- La Corée du Sud : une puissance économique émergente

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THEME III : REGROUPEMENTS ET COOPERATIONS
ECONOMIQUES
- La CEDEAO : une organisation régionale à caractère économique

- Les relations UE/ACP : un exemple de coopération Nord-Sud

CONTENU DES COURS DE GEOGRAPHIE

THEME I: LA COTE D’IVOIRE : ETUDE ECONOMIQUE

LECON I : LES FONDEMENTS DU DEVELOPPEMENT


ECONOMIQUE DE LA COTE D’IVOIRE

INTRODUCTION

Située entre 4°20 et 10°10 de latitude nord, la côte d’ivoire est un pays de
l’Afrique occidentale humide. Elle couvre une superficie de 322.462 km² et abrite
une population d’environ 22.6 millions d’habitants. Aujourd’hui, bien que classée
parmi les pays pauvres, elle reste l’un des pays les plus prospère de la sous-région.

I- LES FONDEMENTS NATURELS : UNE NATURE GENEREUSE


Le milieu physique ivoirien constitue un atout pour son développement
économique.

1) Relief, sols et sous-sols


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Le relief ivoirien est généralement plat. Il est constitué pour l’essentiel de
plaines et de plateaux. Ainsi, il rend aisée l’occupation naturelle du territoire, son
exploitation agricole et la mise en place d’infrastructures routières indispensables
au développement économique. Quant aux montagnes, elles n’existent qu’à
l’ouest où se trouve l’essentiel des ressources minières du pays (fer, nickel,
manganèse, or…). De plus, la côte (littoral) a permis à la côte d’ivoire de se doter
de 2 ports et abrite des gisements de pétrole off-shore. Elle est également exploitée
à des fins touristiques.

En côte d’ivoire, on note 3 types de sols de fertilité variable. Ils sont tous
propices au développement de l’agriculture.
D’abord les sols marécageux (ou hydromorphes) sur la côte qui sont favorables
aux cultures maraîchères (tomates, salades), aux cultures fruitières (bananes), et à
la pisciculture.
Ensuite, les sols ferrugineux au centre et au nord sont favorables aux cultures
céréalières et aux tubercules.
Enfin, l’on trouve dans tout le reste du pays, des sols ferralitiques essentiellement
favorables à l’arboriculture (café, cacao, Hévéa) surtout dans les zones forestières.

Le sous-sol ivoirien est relativement riche en ressources minières (or, fer,


manganèse, nickel, diamant) et en ressources énergétiques (gaz naturel, pétrole)
au large des côtes de Grand-Bassam et Jacqueville. A l’exception de l’or, des
hydrocarbures et dans une certaine mesure du nickel et du manganèse, le sous-sol
est peu exploité.

2) Climat et végétation

Grâce à sa situation en latitude, le climat est chaud et humide. Ainsi, le pays


est bien arrosé. Il connait en dépit de quelques perturbations climatiques une
pluviométrie suffisante pour le développement agricole. Ce climat de type
équatorial connait des nuances du sud au nord auxquelles correspondent différents
types de végétation :

-le climat attiéen au sud abrite une végétation de forêt dense aujourd’hui dégradée.
C’est la région des principales cultures commerciales (café, cacao, palmier à
huile, ananas). Il peut recevoir environ 2000mm de pluie par an.
-le climat baouléen au centre et le climat soudanais au nord. Ce sont des régions
de savane propices à la culture des céréales, du coton, de la mangue et à l’élevage.
Les précipitations peuvent atteindre 1700mm de pluie par an.

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-le climat de montagne à l’ouest. C’est une zone de forêt étagée. Elle est favorable
à l’arboriculture, aux tubercules et à la riziculture (environ 2000mm de pluie par
an).

Ces nuances climatiques favorisent la diversité des cultures. En plus, la végétation


est exploitée à des fins industrielles (bois de grumes, scieries), artisanales
(fabrique de meubles, d’objet d’art) et ménagères (bois de chauffe).

3) L’hydrographie
Le réseau hydrographique ivoirien est relativement important. L’ensemble du
pays est bien drainé par 4 fleuves (Cavally, Sassandra, Badaman, Comoé) et leurs
nombreux affluents (hana, bafing, baya) ; ainsi que par leur fleuves côtiers (San-
Pedro, tabou, agnéby, bia) et les lagunes (aby, ébrié). Ils permettent :
-la pêche et la pisciculture
-la production énergétique (ayamé 1 et 2, kossou, taabo, buyo)
-l’irrigation
-le transport (lagunes)
-l’approvisionnement des foyers en eau.
Globalement, le milieu naturel est favorable à l’exploitation économique.

II- LES FONDEMENTS HUMAINS


La population ivoirienne constitue un atout pour son développement même si sa
croissance et sa répartition sont à contrôler.

1) Une population à forte croissance


En 1960, la population ivoirienne était estimée à 3,8 millions d’habitants
contre environ 22 671 331 millions d’habitants aujourd’hui. Cette croissance
démographique élevée est liée à la forte natalité, à la baisse de la mortalité et à
une forte immigration qui a pendant longtemps été entretenue par une croissance
économique et une stabilité politique. Cette population, de plus en plus nombreuse
permet de disposer d’un marché de consommation important et d’une main
d’œuvre fournie à bon marché, facteur stimulant d’investissement.

2) Une population jeune à dominance rurale


La structure par groupe d’âge de la population indique une population
relativement jeune en Côte d’Ivoire. En effet, 56% de la population ivoirienne est
jeune. Cette jeunesse est une marque de sa régénération et cela constitue un espoir
pour l’avenir même si elle pose actuellement des problèmes d’emplois. Une bonne
partie de la population de Côte d’Ivoire vit encore en milieu rural. Cette masse
rurale est un atout pour le développement des activités agricoles.
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III- LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE LA CÔTE D’IVOIRE
La côte d’ivoire a une économie de type libéral en constante adaptation.

1) Une économie mixte au lendemain de l’indépendance


Elle se caractérise dans un premier temps par une grande intervention de l’état
à travers :
-la définition des grandes orientations de la politique nationale de
développement par l’élaboration de lois-plans tels que les plans décennaux (10
ans) : 1960-1970 ; 1970-1980 et les plans quinquennaux (5 ans) : 1971-1975 ; 76-
80 ; 81-86).
-la création de société d’état (SODEMI, CAISTAB, SODESUCRE)
-la prise d’actions dans le capital des entreprises (SOTRA, NESTLE,
PALMINDUSTRIE, CITELCOM)
Elle consiste dans un 2ème temps en un encouragement à l’initiative privée
grâce à un code d’investissement privé attractif qui offre des garanties de transfert
de fonds, de rapatriement de capitaux et d’avantages fiscaux. Tout cela a permis
à la côte d’ivoire d’avoir une ouverture extérieure et d’attirer les capitaux
étrangers pour la création d’entreprises et la réalisation d’investissements qui ont
permis d’impulser au pays un développement économique remarquable.
Cependant la crise économique des années 80 va conduire l’Etat à adopter sous la
pression des institutions de Brettons-Woods (FMI, banque mondiale) des
programmes d’ajustements structurels (PAS). Ces programmes vont amener la
Côte d’Ivoire à abandonner le capitalisme d’Etat afin de lancer son économie.

2) La privatisation et le désengagement de l’état depuis les années 90


Depuis les années 1990, l’état se désengage des secteurs de production
économique. Il passe donc à la libéralisation de l’économie à travers :

-la privatisation des entreprises d’état (EECI=Cie ; CITELCOM=CI Telecom)


-la cession de ses actions aux privés par le biais de la bourse des valeurs
mobilières.

Désormais, l’état organise l’espace économique :

- crée les conditions de la libre concurrence


-mobilise les capitaux à travers des structures telles que la BNI
- attire les investisseurs par le biais du CEPICI.

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-met en place des programmes de développement économique tels que le PND
2016-2020

Il joue ainsi le rôle d’arbitre entre les acteurs économiques.

3) Une relative stabilité politique


La CI a bénéficié pendant près de 40 ans d’une stabilité politique. Le passage
du parti unique au multipartisme en 1990 s’est fait sans crises majeures et a permis
de redonner confiance aux investisseurs et d’accroitre leur nombre. Désormais
l’expression étant plurielle, il existe un contre-pouvoir. Malheureusement les
scandales financiers, les tensions sociopolitiques exacerbées par les clivages
religieux, ethniques et régionaux ont entrainé le coup d’état du 24 déc.1999.

Depuis, la CI est entrée dans une zone d’instabilité qui a abouti à la guerre en
sept.2002 et à une sévère crise postélectorale après les élections présidentielles de
nov.2010.

CONCLUSION

Les ressources naturelles et humaines constituent un atout pour le développement


économique de la CI. Son choix pour une économie mixte au lendemain des
indépendances, puis libérale depuis 90, lui a permis de s’adapter au contexte
national et international et de poursuivre son objectif de croissance. Reste qu’elle
se doit aujourd’hui de surmonter sa crise politique et militaire pour reprendre sa
place de locomotive économique de la sous-région.

LECON II : LES SECTEURS D’ACTIVITES ECONOMIQUES DE LA


COTE D’IVOIRE

INTRODUCTION

L’économie de la côte d’ivoire repose essentiellement sur le secteur primaire.


Cependant le secteur secondaire et le secteur tertiaire contribuent également au
développement économique du pays.

I- LE SECTEUR PRIMAIRE
A) L’agriculture : Base De L’economie
1) Des conditions de développement favorables

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Les facteurs naturels
-La côte d’ivoire bénéficie d’une situation climatique exceptionnelle. Les milieux
partout chauds reçoivent suffisamment de pluie pour permettre des cultures toute
l’année.
-l’espace cultivable est vaste, du fait d’un relief relativement plat.
-les sols en CI sont fertiles.
-le pays est bien drainé.

Les facteurs humains et historiques


-Environ 60% de la population active se consacre à l’agriculture.
-Population jeune et encore rurale permet à ce secteur de bénéficier d’une main
d’œuvre abondante et bon marché qui a une profonde tradition de travail de la
terre. En outre, le pays a bénéficié de cultures spéculatives héritées de la
colonisation (Café, Cacao).

La politique agricole de l’état


- L’état joue un rôle important dans le développement de l’agriculture. Ainsi, dans
le cadre de l’amélioration des rendements, il met en place des instituts de
recherche tels le CNRA (centre national de recherche agronomique) qui fournit
des semences sélectionnées et adaptées au milieu naturel ivoirien. Il met aussi en
place des structures d’encadrement des planteurs comme l’ANADER (agence
nationale d’appui au développement rural). L’état met également en place des
écoles telles que l’ENSA-INPHB (école nationale supérieure d’agronomie ; de
l’institut national polytechnique Houphouët Boigny) située à Yamoussoukro et le
centre de formation agricole de Bingerville pour former les acteurs du monde
rural.

- L’Etat encourage le développement des groupements à vocation coopérative


destinés à éliminer les intermédiaires de la filière commerciale et à permettre aux
paysans de vendre leurs produits à un juste prix.
- L’Etat participe à la motivation des paysans à travers des prix d’excellence (par
le passé, la coupe nationale du progrès).
- Il favorise aussi la diversification des cultures afin de réduire la dépendance vis-
à-vis du binôme café-cacao, de réduire les disparités de revenus entre le nord et le
sud et parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Pour finir, notons l’appui au financement agricole par :
- Des structures Etatiques telles que le conseil du café-cacao, le conseil du coton
et de l’anacarde.

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-Des organismes extérieurs : FED (Fond Européen de Développement),
BAD(Banque Africaine de Développement)

2) Une agriculture traditionnelle aux résultats impressionnants

Même si un effort est fait, dans le sens d’une modernisation, surtout au niveau des
cultures d’exportation avec une sélection des plants, une utilisation d’engrais
chimiques, de machines et de conseillers agricoles, l’agriculture ivoirienne reste
traditionnelle. En effet, elle utilise les techniques de cultures encore rudimentaires
(jachère, culture itinérante sur brulis) et des outils de travail manuels (houe,
machette, charrues). Cependant, les productions sont abondantes et variés.

a) Les cultures vivrières


Il s’agit d’une agriculture d’autosubsistance. Les techniques de cultures sont
archaïques, traditionnelles et utilisent peu d’engrais. Les rendements sont faibles.
C’est une agriculture extensive qui utilise la technique de la culture itinérante sur
brulis. Cette production vivrière est assurée par des exploitations familiales où
l’on produit l’essentiel des denrées de base assurant ainsi l’autosuffisance
alimentaire sauf pour le riz. On distingue :
-Pour la zone de savane : le maïs, l’igname, l’arachide, le sorgho, le mil, le riz, le
fonio… ;
-Pour la zone de foret, nous avons : la banane plantain, le manioc, l’igname, le
taro, le riz…

L’igname, le manioc et la banane plantain ont à eux trois une production annuelle
estimée à plus de 8millions de tonnes. Ils arrivent en tête des cultures vivrières.
Les céréales (riz, mais) du fait de leur rendement plus faible ont des productions
nettement moins importantes soit moins de 1.5millions de tonnes.

b) Les cultures commerciales ou d’exportation


Elles sont destinées à la vente à l’extérieur. On les appelle aussi cultures
industrielles ou de rente car elles rapportent beaucoup de ressources financières à
l’Etat et des revenus aux paysans. Selon la technique de travail, nous avons deux
types de plantations :
-les plantations villageoises : sont des plantations familiales pratiquées sur des
surfaces de 2 à 10 hectares en moyenne. Les techniques agricoles sont encore
archaïques et rudimentaires.
-les plantations modernes ou industrielles : sont très grandes de 30 à 100 hectares
ou plus, elles appartiennent le plu souvent à des sociétés privées. Les techniques

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agricoles sont perfectionnées avec l’emploi d’une main d’œuvre qualifiée et
salariée, l’emploi de machines, de plants sélectionnés, d’engrais, de pesticides…

Les cultures commerciales ou spéculatives favorisées par des prix garantis aux
planteurs ont vu leur production croitre très vite.
Dans le sud du pays, nous avons une variété de cultures commerciales. Cacao (1 er
rang mondial), café (7ème rang mondial). Le palmier à huile, l’hévéa qui fournit du
caoutchouc naturel de très bonne qualité, l’ananas, la banane poyo, le coco.
Dans le nord du pays, nous avons la culture de la canne à sucre, du coton, de
l’anacarde (1er rang mondial), du soja, du tabac, mangues,… .

3) Une place importante dans l’économie


L’agriculture est le pilier de l’économie ivoirienne. En effet, le secteur agricole
joue un rôle essentiel dans l’économie en ce sens qu’il contribue pour 25% du PIB
et fournit 2/3 des recettes d’exportation. Notons que 40% de ces recettes
proviennent du binôme café cacao. L’agriculteur rapporte des devises importantes
à l’état, soit environ 35% des recettes de l’état. En plus d’être la base du
commerce, l’agriculture est aussi la base de l’industrie ivoirienne. Elle fournit
l’essentiel des matières premières aux industries particulièrement à l’agro-
industrie (Palmci, sucrivoire, unilever, nestlé). L’agriculture est créatrice
d’emplois( 2/3 de la population active).

Le secteur agricole a permis de financer de nombreux projets socio-économiques


(écoles, routes, hôpitaux). De plus l’agriculture approvisionne le marché local en
produits vivriers.

4) Les problèmes de l’agriculture et les tentatives de solution


a) Les problèmes
-l’agriculture reste soumise aux aléas climatiques (sécheresse, pluies irrégulières
ou abondantes)
-elle est dépendante des techniques encore rudimentaires et de l’utilisation
d’outils agraires archaïques
-le vieillissement de la population agricole du fait de l’exode rural
-le vieillissement des plantations en particulier celles de café
-l’analphabétisme des paysans qui entraine des difficultés à moderniser les
plantations agricoles et à respecter les normes de qualité
-problème d’acheminement des productions lié à l’enclavement de certaines zones
rurales et à la dégradation des routes
-les cultures vivrières sont délaissées au profit des cultures commerciales
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-l’instabilité des cours des produits agricoles sur le marché mondial
-problème de conservation et de distribution des productions agricoles
-la concurrence des pays producteurs de produits agricoles (Brésil, Colombie)
-conflit foncier entrainé par la réduction des terres cultivables
-faible transformation par l’industrie des produits agricoles
-l’appauvrissement des sols dû aux feux de brousse et à l’érosion dans les régions
de forte pluviométrie
-la détérioration des termes de l’échange.

b) les tentatives de solution

-lutter contre l’exode rural en modernisant les campagnes


-encourager les jeunes déscolarisés à retourner à la terre
-campagne de sensibilisation en faveur de l’autosuffisance alimentaire
-moderniser les plantations en sensibilisant les paysans sur les nouvelles méthodes
culturales
-renouveler les vieilles plantations notamment les vieux caféiers
-encourager la diversification des cultures afin de lutter contre l’instabilité des
prix, particulièrement ceux du café et du cacao
-transformer sur place les produits agricoles
-créer des comités nationaux afin de lutter contre les feux de brousse
-la participation de la CI aux rencontres internationales des producteurs de
matières premières agricoles afin de maitriser les mécanismes du marché
international et négocier les prix de vente entre producteurs et acheteurs
-Encourager mais surtout restructurer et contrôler les structures de gestion des
filières agricoles afin de supprimer les nombreux intermédiaires et spéculateurs
de ces filières pour parvenir au bon fonctionnement de ces structures.

B) Les Ressources Animales

1) L’élevage : des efforts notables


a) Des conditions de développement difficiles
D’une façon générale, les conditions sont défavorables. En effet, l’absence de
tradition pastorale constitue un frein à l’élevage. De plus en zone forestière,
l’humidité, les maladies telles que la peste bovine et la trypanosomiase limitent la
pratique de cette activité. En outre, la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs
est difficile. Cependant, le centre et le nord sont parfois propices à cette activité.

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Aussi, l’état à travers l’ANADER, travaille-t-il à l’augmentation du cheptel
ivoirien :

-lutte contre la trypanosomiase (vaccination)


-amélioration génétique avec des méthodes de croisement des espèces
-création de ranch moderne à Sipilou, dans la Marahoué et à Abokouamékro
-la pratique de l’élevage sous palmeraie
-création de centres de formation qui ont pour mission de former les futurs
éleveurs, notamment le centre de formation de Bingerville.

b) Des productions insuffisantes

Il existe 2 types d’élevage :

-L’élevage traditionnel comprend l’élevage de transhumance et l’élevage de cour


(sédentaire). Cet élevage est dominant et bénéficie rarement d’encadrement.
-L’élevage moderne est représenté par les grands élevages privés : ranchs et
fermes avicoles. L’encadrement est meilleur au niveau de cet élevage. Les
animaux sont suivis, reçoivent une alimentation et des soins appropriés
(vaccination, aliments contrôlés). L’élevage moderne se développe autour des
grandes villes grâce aux projets pilotes et aux initiatives privés : ex : ranch de la
Marahoué, (coquivoire).

Ainsi, le cheptel comprend :

*le gros bétail : il est constitué de bovins dont les races locales sont le N’dama, le
baoulé, le zébu (race importée). Les grands centres d’élevage sont situés au nord
( Tengrela, ferké, bouna…). Au centre, nous avons les ranchs d’Abokouamékro
et de la Marahoué puis à l’ouest celui de Sipilou. Au sud, nous avons des ranchs
et l’élevage sous palmeraie. La production nationale est insuffisante et couvre
environ 30% des besoins du pays. Le pays est très dépendant pour le lait.

*le petit bétail : il est constitué d’ovins (moutons), de caprins (chèvres) et de


porcins (porcs). L’élevage du petit bétail se pratique sur tout le territoire.
L’élevage de porcins est surtout développé dans la moitié sud du pays. La
production est insuffisante pour couvrir les besoins du pays.

*la volaille : elle concerne les poulets, dindons, les oies, des canards. Que ce soit
dans les villages ou autour des grandes villes, un élevage de type villageois ou
industriel se développe si bien que l’aviculture connait un développement

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exceptionnel. La production est quasi suffisante pour satisfaire le marché national
et la production d’œufs suffit également à la consommation.

c) Des problèmes multiples, un frein au développement de


l’élevage

-l’ivoirien n’a pas une tradition d’éleveur


-les conditions naturelles dans le sud sont peu favorables surtout pour les bovins
(la forêt où il fait chaud et humide, favorise de nombreuses épizooties)
-le coût élevé des produits vétérinaires
-les fréquents conflits entre éleveurs et agriculteurs
-la faible productivité des races locales
-le financement insuffisant
-le pays dépend de l’extérieur au niveau de la consommation

d) Les tentatives de solutions


-améliorer l’encadrement des producteurs en dotant l’Anader de plus de moyens
-lutter contre les épizooties
-encourager la création des ranchs
-étendre les campagnes de vaccination et le suivi du cheptel
-multiplier les centres de sélection et d’amélioration des espèces
-promouvoir l’élevage d’autres espèces animales (agouti…)
-augmenter le budget alloué à l’élevage
-règlement définitif des conflits agriculteurs éleveurs

1) La pêche

a) Des conditions de développement favorables

- Importante façade maritime (520km)


-1200km de système lagunaire
-Dense réseau fluvial
-Présence de lacs artificiels (Ayamé, Kossou, Buyo, Taabo).
-la pêche est une activité traditionnelle bien présente chez les peuples lagunaires
- Marché de consommation très important.

b) Des productions non négligeables

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*la pêche traditionnelle ou artisanale : elle est pratiquée le long du littoral, dans
les lagunes, les rivières, les lacs, les fleuves. Elle se fait surtout à l’aide de
pirogues parfois motorisées et utilisent des méthodes traditionnelles (archaïques)
tels que les hameçons, les nasses, de petits filets. La pêche artisanale rapporte plus
de35000 tonnes par an et fournit beaucoup d’emplois.

*la pêche moderne ou industrielle : elle se pratique en haute mer et utilise un


équipement moderne : des navires de pêche frigorifiques, des harpons, des radars,
des navires spécialisés (thoniers, chalutiers, sardiniers), équipés de grands filets,
de grues pour remonter les filets. La pêche moderne rapporte plus de 19000 tonnes
par an. Elle est dominée par le thon qui fait d’Abidjan le 1er port thonier d’Afrique
et la CI est exportateur de thon en conserve.

Au total, la pêche est la principale source de protéines animale pour la population.


Les produits de la pêche constituent des matières premières pour les industries
(conserveries de thon). Elle permet de lutter contre le chômage en occupant
70.000 emplois directs et 40.000 emplois indirects. Elle améliorer les ressources
de l’état grâce aux taxes payées par les opérateurs du secteur.

c) Les problèmes de la pêche et les tentatives de solution


*les problèmes

-le désintérêt des ivoiriens


-eaux marines peu poissonneuses
-présences de nombreuses souches d’arbres dans les lacs, des hippopotames et des
végétaux flottants
-utilisation de produits toxiques par certains pêcheurs
-mauvaise conservation des produits halieutiques
-exploitation abusive des eaux
-revenus insuffisants des pêcheurs du fait du pillage des ressources halieutiques
par les navires « pirates »

*les solutions

-Former les jeunes ivoiriens à l’activité de pêche (centre de formation de pêche


de Grand Lahou)
-Lutter contre la pêche clandestine
-Règlementer la pêche
-Meilleure organisation du secteur par le biais du ministère de la production
animale et des ressources halieutiques
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-Signatures d’accords de pêche avec des états étrangers : Guinée- Bissau, Sénégal,
Mauritanie

C) Les Ressources Forestières

1) Les Conditions

-forêt dense au sud du pays et des


-îlots forestiers dans la zone de savane. Cette
-foret constituée d’un nombre élevé d’essences (acajou, iroko, sipo, bois bété,
samba, fraké) dont certaines sont très prisées. C’est
-une forêt constituée de grands arbres qui assurent la rentabilité de l’activité
forestière.
- la végétation est favorisée par un climat pluvieux au sud et à l’ouest.
-de nombreux atouts humains : la forêt est exploitée par de nombreuses personnes
ivoiriennes, étrangères (togolais, béninois, libanais)
-des autorisations d’exploitation délivrées par l’état.

2) Des productions en baisse mais essentielles dans


l’économie

Les grandes régions productrices sont le sud-ouest, le centre ouest, et l’ouest. Le


bois en grumes est exporté sur l’Europe mais une grande partie est transformée
sur place. La production de grumes était estimée à 1.8 milliards de m 3 en 2004.
Cependant la production continue de baisser depuis le début des années 80 en
raison de la volonté politique de sauvegarder les ressources ligneuses en CI.

En effet, la forêt occupait environ 16 millions d’hectares au début du XX ème siècle


contre moins de 3 millions d’hectares aujourd’hui. Malgré la baisse des
productions, le bois est l’un des principaux produits d’exportation de la CI. A cet
effet, le secteur du bois apporte des devises importantes à l’état. En outre,
l’activité forestière joue un rôle dynamique dans la mise en valeur du pays. Ainsi,
les chantiers et les transports de grumes entrainent des progrès dans les
infrastructures routières et offrent aux agricultures des régions difficiles d’accès.
De plus, les ressources forestières constituent :

-des matières premières pour les industries de bois débités et de contre-plaqués


-des produits d’équipement et de consommation (construction en travaux publics,
industries de construction navale)
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-des sources de création d’emplois (petits métiers, transport, commerce)

3) la forêt : une ressource en difficulté

Le recul de la part des ressources financières dans l’économie est liée à la


disparition progressive de la foret à cause de la surexploitation (agriculture de
rente, feux de brousse, production de charbon, exploitation de grumes). En outre,
on note la baisse des activités liées au bois. De plus, des problèmes
environnementaux liés à l’exploitation des ressources forestières apparaissent :

-perturbation climatiques (diminution de la pluviosité)


-dégradation des sols
-avancée de la savane (menace de sahélisation)
-perte de biodiversité (disparition des espèces animales et végétales)
Cependant, l’État fait des efforts en faveur de la préservation de la forêt :
-la règlementation de l’exploitation forestière à travers la délivrance de permis
d’exploitation
-le reboisement avec la Sodefor
-création de forêt classées et parcs nationaux
-lutte contre les feux de brousse (campagnes de sensibilisation, mise sur pied de
comité villageois)
II- LE SECTEUR SECONDAIRE OU INDUSTRIEL

Il concerne essentiellement les industries, en d’autres termes, les activités de


transformation.

A) Les Conditions De Développement De L’industrie : Un


Environnement Favorable

1) Des ressources naturelles dominées par les produits agricoles


-Abondance et diversité de la production agricole
-Ressources forestières importantes
-Quantité non négligeable de production animale
-Potentiel minier important : l’or à Bangolo, Aboisso, Man (Ity), Tongon
(Korhogo), le nickel à Biankouma, Touba, le manganèse à Odiénné, le fer à Man,
le Cobalt dans la région de Touba, le Diamant à Séguela et à Tortiya.
-Potentiel énergétique : l’énergie fournie par les barrages hydroélectriques et par
les centrales thermiques (Vridi-Azito). La CI dispose également de gaz naturel et

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de pétrole au large de ses côtes (Jacqueville, Bassam). Quant à la production de
pétrole, elle avoisine les 40.000 barils/jour.

2) Un riche potentiel humain


- une main d’œuvre abondante et bon marché.
- La population nombreuse (22 millions) constitue un vaste marché de
consommation.
- Des écoles de formation techniques déversent de plus en plus de cadres,
d’ingénieurs et autres techniciens compétents sur le marché de l’emploi.

3) Des infrastructures de communication assez performantes


- Un réseau de communication terrestre (routes, chemin de fer) et de
télécommunication (téléphones fixes, mobiles, fax, internet) qui se situent parmi
les meilleurs d’Afrique.
-Deux infrastructures portuaires (Abidjan, San Pedro).

Toute chose qui garantit l’approvisionnement des industries en matières premières


et l’évacuation des produits finis vers les points de vente de consommation.

4) Les conditions politiques : un système économique libéral


- une économie de type libéral basé sur la libre entreprise et la concurrence.
- un code d’investissement attractif pour attirer les investisseurs.
-une agence spécialisée dans la CEPICI promotion des projets d’investissements
en CI : CEPICI (centre de promotion des investissements en CI).
Ces mesures ont permis d’attirer les capitaux et le savoir-faire étranger.
-la création d’un guichet unique au afin de réduire le temps de création d’une
entreprise.
-La création d’un tribunal spécialement chargé de régler les litiges dans le monde
des affaires.

A- Les Etapes De L’industrialisation En CI


1) Avant 1960 : Une industrie presqu’inexistante
On note une quasi absence d’industrie. Cependant, il existait quelques unités
industrielles qui transformaient des produits locaux pour le marché ivoirien. Ex :
Blohorn à abidjan ; Gonfreville à Aboisso.

2) De 1960 à 1970 :des industries d’export-substitution

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Des industries de substitution sont créés pour satisfaire la demande nationale de
produits de grande consommation (savon, huile de table) afin d’en limiter
l’importation. Ex : les grands moulins d’Abidjan, Nestlé, Palmindustrie, Uniwax

3) De 1970 à 1990
C’est l’étape la plus importante car elle correspond à la mise en place d’un
véritable tissu industriel. C’est à cette époque que l’état s’est véritablement
impliqué dans les actions industrielles avec la création de société d’état sur
l’étendue du territoire. En effet, l’état avait pour souci de valoriser les matières
premières locales, d’amorcer une régionalisation industrielle et de développer la
coopération industrielle avec les pays de l’afrique de l’ouest. Ainsi, naissent des
industries comme :

-Les industries textiles de Dimbokro (Utexi) et d’Agboville (Cotivo)


-Les complexes sucriers de Ferké, de Borotou, de Zuénoula
-Des usines de transformation du café cacao

C’est dans cette optique que la période 70-80 se caractérise par une forte
croissance industrielle. Cependant, les années 80-90, bien que marquées par la
crise économique ont permis à l’industrie ivoirienne d’opter pour l’ouverture sur
les marchés extérieurs, la compétitivité des entreprises locales et l’appui aux
PME-PMI

4) A partir de 1990
Depuis 90, l’état a opté pour une privatisation des entreprises. Cette politique vise
à améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises, à augmenter les
investissements privés et à améliorer l’épargne locale à travers le développement
d’un actionnariat.

B- Les Branches Industrielles Et Leur Role Dans L’economie


Le tissu industriel ivoirien est constitué d’industries de transformation parmi
lesquelles domine l’agro-industrie. Il est fortement concentré à Abidjan avec
environ 80% des activités industrielles.

1- Les Branches Industrielles

-les industries agro-alimentaires

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Elles dominent l’industrie ivoirienne. L’essentiel de leurs activités concerne la
transformation du café, du cacao, de l’huile de palme, de la noix de coco. Ex :
Nestlé, Unilever, Cipa. C’est le premier groupe privé employeur.

-les industries textiles


Elles représentent le 3ème secteur manufacturé national. Ses principales activités
sont : l’égrenage du coton, la filature et le tissage, la confection, l’impression et
la teinture, le tricotage. Ex : Uniwax, Gonfreville

-les industries du bois


La CI produit 1,8 millions de m3 de grume. Depuis 1980, l’exploitation est
limitée. Ex : Thanry, Tribois, Inprobois

-l’industrie chimique : c’est la plus importante de ce groupe. Ses produits portent


sur :
Les produits cosmétiques. Ex : Sivop, Gandour
Le caoutchouc et le plastique. Ex : Mipa, Okplast
Les produits phytosanitaires. Ex :Sofaco, Bayer

-les industries extractives : elles concernent l’extraction :


❖ D’or à Ity, à Afema, Tongon ; de nickel à Sipilou ; de manganèse à Grand-
Lahou et Bondoukou
❖ De pétrole et de gaz naturel off-shore à Jacqueville et Grand- bassam

-les industries énergétiques : elles concernent la production d’énergie à partir :


❖ De centrales thermiques (Vridi) et gazières (Azito) alimentés par les
hydrocarbures
❖ De barrages hydro-électriques.

La CI exporte de l’énergie vers le Ghana, le Togo, le Benin

-les industries mécaniques, électriques et électroniques : elles sont encore faibles.


On les rencontre cependant dans la fabrication de tôles (ex le guerrier), de baguette
de soudure, la transformation d’acier (abidjan industrie) mais aussi dans le
montage de voitures (Peugeot, Renault), le montage de télévision (Panasonic)

2- l’importance de l’industrie dans l’économie

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Bien qu’encore faible, l’industrie ivoirienne joue un rôle important dans
l’économie. Elle représente 24% du PIB et emploie 10% de la population active.
Elle permet :

-la transformation des produits sur place permettant ainsi de les valoriser
-la création d’emplois qui font vivre des milliers de personnes
-de rapporter de l’argent aux entreprises, à l’état par le biais de la fiscalité, ce qui
permet de réaliser des investissements dans d’autres secteurs
-l’épanouissement de la population à travers des investissements sociaux, création
de centres de santé, financement de projets sociaux, sponsoring

C- les problèmes de l’industrie et les tentatives de solution

1- les problèmes

-insuffisance de main d’œuvre qualifiée


-la fraude et la contrebande ce qui fait perdre des devises énormes à l’industrie
-l’étroitesse du marché local à cause surtout du faible pouvoir d’achat de la
population
-l’épargne locale étant faible, les capitaux investis dans l’industrie proviennent de
l’étranger
-le coût élevé des facteurs de production (eau, électricité)
-une fiscalité élevée
-la dégradation des voies routières, ainsi que l’enclavement de certaines zones
rurales rendent inaccessibles les matières premières et l’écoulement des produits
finis.

2- les tentatives de solution

-Encourager l’épargne nationale


-s’investir dans la coopération sous régionale à travers les organisations telles que
la Cedeao en vue de mettre à la disposition des produits ivoiriens, un vaste marché
de consommation
-Lutter contre la fraude en sanctionnant sévèrement les auteurs
-Mettre l’accent sur la formation professionnelle et technique
-Encourager la création de PME-PMI
-Améliorer la qualité des produits afin de les rendre plus compétitifs

III- LE SECTEUR TERTIAIRE

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A- Le Transport
1) Les conditions de développement
a) Les conditions naturelles et humaines
Le relief plat, favorable aux transports terrestres (routes, chemin de fer) ;
l’ouverture maritime et le réseau lagunaire permettent de faire le transport ; la
population, source de main d’œuvre et de marché de consommation

b) Les conditions politiques


- la priorité au développement des voies de communication ; ce qui a permis de
désenclaver beaucoup de régions, de faciliter le déplacement des personnes,
l’écoulement des produits agricoles vers les centres urbains et les échanges de
marchandises à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
-la mise en place d’une compagnie aérienne nationale
-la privatisation de la gestion des aéroports avec notamment la société Aeria
-Création de structures de formation dans le domaine du transport : Enstp,
Académie des sciences et de la mer…
2) un réseau de communication varié
-le réseau routier
C’est l’un des meilleurs de la sous-région. Aujourd’hui sur environ 85.000 km de
route, environ 6.500km sont bitumés. L’amélioration du réseau routier a entrainé
une augmentation du parc automobile ivoirien. Ainsi, 2 axes principaux : Ferké-
Abidjan et Odiénné-San Pedro relient l’intérieur du pays à la façade maritime. Les
liaisons inter urbains sont assurées par des autocars et des mini cars. Dans la
capitale économique, les transports sont assurés par la Sotra, taxi, wôro-wôro,
gbakas

-le chemin de fer


Il relie Abidjan à Ouagadougou (héritage colonial) et mesure environ 1200 km
dont 638km en CI. Aujourd’hui la partie ivoirienne est gérée par la Sitarail.
Malgré la concurrence de la route, les rails assurent le transport de beaucoup de
marchandises, de bétail et de passagers

-le trafic maritime et lagunaire


La CI dispose de 2 ports : le port autonome d’Abidjan et le port autonome de San
Pedro. Ils assurent 90% des échanges extérieurs du pays. Celui d’Abidjan est très
moderne, l’un des plus grands ports à conteneurs d’Afrique. Il traite près de
16.000.000 tonnes de marchandises/an, sert de port de transit à des pays enclavés.
Ex : le Burkina Faso, le Mali, le Niger.

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Quant à celui de San Pedro (1971), il traite environ 1 million de tonnes de
marchandises. Sa création a permis de désengorger le port d’Abidjan. Il est surtout
spécialisé dans les exportations du bois et aussi de café et cacao.

-Le transport lagunaire est assuré par les bateaux bus de la Sotra et les pinasses.

-les transports aériens


La CI dispose de 3 aéroports internationaux : Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké et
des aérodromes dans certains départements qui assurent un transport rapide et
confortable des personnes et de certaines marchandises. L’aéroport d’Abidjan est
l’un des plus importants de la sous-région. Il assure une ouverture sur l’extérieur
à travers la présence de nombreuses compagnies étrangères et aussi nationales
avec Air côte d’ivoire.

-les télécommunications
Très importante pour les échanges, elles sont en plein essor : le téléphone fixe, le
téléphone mobile, le fax, l’internet. Le réseau est de plus en plus moderne depuis
la privatisation de la Citelcom aujourd’hui côte d’ivoire Telecom. En effet, les
télécommunications se modernisent et sont gérés par des structures privées et
étatiques(a.r.t.c.i). Le réseau est aujourd’hui automatisé et le développement de la
téléphonie rurale ainsi que la téléphonie mobile a permis à la CI d’occuper une
place importante dans le domaine. Des sociétés comme Orange, Mtn, Moov sont
en plein essor compte tenu du nombre de plus en plus croissant d’abonnés. Le
courrier électronique se développe aussi grâce aux immenses investissements
consentis par l’état et le privé. La CI dispose au niveau de la poste, d’un centre de
tri automatique/postal à Vridi. Le pays est en relation avec l’extérieur grâce à la
station terriènne d’Akakro par satellite.
Au total, les moyens de communication jouent un rôle important dans
l’économie. Ils permettent :
-la circulation de marchandises, de personnes et des services .
- Le développement des échanges intérieurs et extérieurs (1er exportateur mondial
de cacao)
-De pourvoir des revenus (7% du PIB) et des emplois
-Le désenclavement des régions et l’inter connexion du pays au monde
-De dynamiser les autres secteurs d’activités comme le tourisme, l’agriculture,
l’industrie, le commerce

3) les problèmes et les tentatives de solution du transport

-Toutes les régions ne sont pas désenclavées


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-Les routes sont mal entretenues, très peu sont bitumées et de bonne qualité.A
ces problèmes, il faut : la mise en place d’un programme d’amélioration des
transports par l’entretien et le développement des infrastructures routières ; le
renforcement des activités de l’Ageroute avec pour mission principale la
programmation et le suivi de l’entretien routier ; la décentralisation de la gestion
des routes au profit des communes et conseils régionaux.
-L’insécurité routière avec les nombreux accidents, le racket et le phénomène de
coupeurs de routes : il faut le renforcement des activités et pouvoirs de l’Oser
(sanctionner sévèrement les usagers indélicats) ; la création d’une brigade de
sécurité routière et de convoi de marchandises et lutter contre le racket.
-La vétusté des cars et véhicules de transport en raison de leur cout élevé et la
cherté du transport dues aux prix élevés des pièces détachées et du carburant. Il
faut la réduction des taxes fiscales sur le matériel roulant et le carburant.

-la lenteur des démarches administratives pour le dédouanement et l’insécurité


des marchandises dans les ports : il faut mettre en place des guichets uniques pour
rendre souple les procédures administratives.

B- LE COMMERCE IVOIRIEN

1) Les conditions de développement


a) Les infrastructures du commerce ivoirien
Plusieurs infrastructures de communication ouvrent la CI sur les pays limitrophes
(les infrastructures routières, aériennes et surtout portières qui vjouent un
rôle de 1er plan dans l’import-export. Les échanges sont aussi stimulés par un
réseau moderne de télécommunication. De plus, la multitude des entreprises
industrielles et de négoce participent à l’essor du commerce en CI. La mise en
place de grands marchés ruraux et urbains facilite les échanges. On peut citer
Kotobi (légumes), Méadji (banane plantain) Sinématiali (mangues). Comme
grands marchés urbains, on a ceux de Treichville, Adjamé , Bouaké…

b) La politique commerciale de l’état


La volonté politique est de promouvoir des échanges dynamiques capables de
soutenir le développement de la CI. Ces intentions politiques sont gérées par des
structures dont l’une est spécialisée dans la promotion du commerce : le ministère
du commerce. On note aussi l’existence du CCIA (centre de commerce
international d’Abidjan) dont les multiples antennes extérieures déploient
d’intenses activités pour la promotion des échanges de la CI. L’état a également

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pris des mesures allant dans le sens de la redynamisation du commerce extérieur.
Nous pouvons citer :

-un assouplissement de la politique aéroportuaire et portuaire

-la libéralisation des transports maritimes et celle des imports exports. En ce qui
concerne le commerce intérieur, depuis 1970, l’état a mis en place un programme
d’action commerciale chez les ivoiriens (PAC). Abonné en 1980, ce programme
a été remplacé par le programme national d’assistance aux commerçants ivoiriens.
Ainsi, des professionnels encadrent et assurent la formation des commerçants.

2) les types de commerce

a) le commerce intérieur

Les produits vendus sont les produits vivriers, du bétail, des œuvres d’art ou
encore des produits finis. Nous avons le commerce intérieur traditionnel et le
commerce intérieur moderne. Le commerce intérieur traditionnel est pratiqué sur
les marchés ruraux et urbains, dans les boutiques de quartiers, par les marchands
ambulants. Les acteurs sont des ivoiriens et des africains notamment les
mauritaniens, les burkinabés, les guinéens, les maliens, les sénégalais, les
nigérians. C’est particulièrement un commerce de détail qui porte sur les produits
locaux. Ce commerce prend en compte un secteur informel qui regroupe les petits
vendeurs, petits métiers.

Quant au commerce intérieur moderne, il se fait dans de grandes surfaces de


distribution ( Sococé, Cap Sud). C’est un commerce de gros, de demi gros mais
aussi de détail. Il est dominé par des commerçants d’origine étrangère (européens,
libanais, syriens). Il porte essentiellement sur les produits industriels à savoir, les
biens de consommation et d’équipement et aussi les produits agricoles. Il y a aussi
la distribution de l’eau assurée par la Sodeci, la distribution de, l’électricité
assurée par la Cie, du carburant par des sociétés comme Total, Shell…la
distribution de médicaments assurée par les pharmacies.

c) Le commerce extérieur
C’est un commerce pratiqué entre la CI et les autres pays du monde. Les échanges
avec l’extérieur portent sur les importations et les exportations.

-les importations

Elles sont dominées par les produits manufacturés (industriels). Elles portent sur
les biens d’équipement (machines, outils, matériel de transport, automobile) ; les
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produits alimentaires (blé, riz, viande, poisson, produits laitier, fruit), les biens de
consommation (vêtements, produits énergétiques, pharmaceutique, cosmétique) ;
les biens intermédiaires (pétrole brut, produit chimique et métallique, engrais,
matériaux de construction)

Les principaux fournisseurs de la CI sont l’UE (57% des importations avec la


France en tête), les pays africains surtout ceux de la CEDEAO ; l’Amérique latine
(Brésil, Argentine). Cependant la politique de diversification de ses partenaires
commerciaux a permis à la CI d’avoir des relations de commerce avec des pays
comme l’Iran, la Chine, le Japon

-les exportations

Elles constituent le moteur de la croissance économique. Elles sont dominées par


les produits agricoles, surtout par le couple café cacao (40% des recettes
d’exportation). On peut également y ajouter le bois, les produits manufacturés
comme les produits cosmétiques et chimiques, les produits agro industriels (sucre,
tissu, vêtements) le thon, les hydrocarbures, le pétrole, l’énergie. Les principaux
clients sont les pays de l’UE, de l’UEMOA et l’Afrique du Sud. Néanmoins, les
pays asiatiques, surtout la Chine tendent à occuper une place importante en tant
que partenaires du commerce extérieur de la CI. La balance commerciale
(différence entre la valeur des exportations et des importations) est excédentaire.

2) Le rôle du commerce dans l’économie


Le commerce fournit d’importantes devises à travers le paiement des taxes à
l’importation, la vente de nos produits, le règlement des impôts.

Il contribue avec l’ensemble du secteur tertiaire à plus de 50% du PIB. Le


commerce participe à la satisfaction des besoins de la population à travers les
importations, et il réduit considérablement le taux de chômage par la création
d’emploi. Les produits importés et les devises obtenues permettent de développer
les activités commerciales et d’autres secteurs d’activités dans le pays.

3) Les problèmes et tentatives de solution du commerce


-le commerce reste dominé par l’informel

-l’insuffisance des structures de conservation des produits agricoles

-le problème de collecte des produits agricoles à cause des difficultés de transport

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-l’étroitesse du marché local

-la faiblesse du pouvoir d’achat des populations

-la concurrence déloyale due à la fraude

-la détérioration des termes de l’échange

A ces problèmes, il faut préconiser des solutions :

- Encourageant le regroupement en coopératives des marchands

- Multiplier les marchés de gros et de demi gros.

-Améliorer la publicité, la qualité des produits et réduire les prix afin d’inciter les
populations à consommer les produits locaux

-Sanctionner de façon exemplaire les auteurs de la fraude et de contrebande

-Diversifier les partenaires commerciaux afin de lutter contre l’instabilité des prix

d) Le tourisme
Disposant de plusieurs atouts, la côte d’ivoire offre des attraits pour un
remarquable essor touristique. Ainsi en 2014 le pays a enregistré 470 000
touristes.

1 les conditions du développement du tourisme en côte d’ivoire

a) les facteurs naturels et culturels

• la présence des sites naturels (les cascades, les montagnes, la forêt)


• La présence de nombreuses plages le long du littoral
• La richesse culturelle des peuples de cote d’ivoire (les masques, le poro,
les fêtes de génération)

b) un important équipement touristique

• la création d’un ministère du tourisme et d’un office du tourisme côte


d’ivoire tourisme pour la promotion de cette activité
• la mise place des infrastructures d accueil de qualité (hôtels restaurant
village de vacance)
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• un réseau de communication dense et de bonne qualité
• de nombreux sites aménagés

2 les principales zones touristiques

La côte d’ivoire dispose de plusieurs zones touristiques :

❖ la zone touristique du nord


elle comprend les villages typiques a l’artisanat traditionnel intact(les tisserand
de waragnéré, les forgerons de Kolia, les peintres sur toile de Fakaha)

❖ la zone touristique du Nord Est

Elle se caractérise par la variété de la faune du parc national de la Comoé, de la


présence

de la mosquée historique de kong, les singes sacres de soko les poissons sacres
de sapia

❖ la zone touristique de l’Ouest

Elle englobe toute la partie montagneuse de l’Ouest avec les hôtels, les villages
de vacances de Gouessesso, les ponts de lianes, l’artisanat (tissage), les masques
(Echassier)

❖ la zone touristique du centre


elle est constituée par la réserve de la Marahoue , le lac de Kossou, la basilique,
le lac aux caïmans

❖ la zone touristique du sud ouest


Elle a un paysage enchanteur avec le parc national de Tai, les villages de
vacance (la « baie des sirènes »)

❖ la zone du Sud Est


Elle regroupe Abidjan avec tous ses atouts : les villages lagunaires, les plages,
l’Abissa de Grand- Bassam.

De par sa position géographique son histoire et les efforts du gouvernement la


Côte d’Ivoire a pu développer un politique touristique ayant permis de proposer
sur le marché des formes multiples de tourisme :

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-Le tourisme balnéaire

-Le tourisme religieux

-Le tourisme thématique ou culturel

-Le tourisme d’affaire, de congrès

-Le tourisme de loisirs et de divertissement

-Le tourisme sportif

-L’écotourisme

-l’agrotourisme

4) la place du tourisme dans le développement économique de la cote


d’ivoire

Le role du tourisme est important dans l’économie ivoirienne :

-source importante de recette pour l’état grâce au paiement des impôts


-création d’emplois grâce à la gestion des sites touristiques
-développement des régions
-emploie des milliers de personnes
4 ,8% du PIB en 2014
205 000 emplois directs

4 les problèmes et les tentatives de solution

a) les problèmes du tourisme

• insuffisance de supports pour faire connaître la côte d’ivoire a l’extérieur


(insuffisance de promotion)
• le cout élève de la destination côte d’ivoire (transport)
• manque d’entretien des sites touristiques
• insécurité aux abords des sites touristiques
• situation socio politique actuelle défavorable au tourisme
• dégradation des infrastructures d’accueil

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• dégradation des voies routières
b) les tentatives de solution

• chartériser pour réduire les tarifs aériens


• Réduction des couts de séjour
• Amélioration du réseau routier
• Aménagement et entretien des sites touristiques
• Amélioration des capacités d accueil a travers la privatisation de certaines
infrastructures
• Création d’un ministère du tourisme pour redynamiser le secteur
• Mise en place d’un code d’investissement dans le secteur du tourisme
• Renforcement de la sécurité
• Mise en place d’un véritable réseau de prestation de service

CONCLUSION GENERALE

L’expérience ivoirienne de développement est un exemple en Afrique. Exemple


de réussite car les résultats obtenus montrent les efforts de développement qui ont
permis de bâtir une CI moderne. Pour maintenir et accroitre le niveau atteint, des
reformes s’imposent dans tous les secteurs de la vie.

LECON III

LES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA


COTE D’IVOIRE

INTRODUCTION

Pays phare de l’Afrique de l’ouest, avec une prééminence économique de 40%


dans l’UEMOA, la CI demeure un pays du Tiers Monde. Elle sort d’une crise
militaro politique de près de 10 ans qui a considérablement ralenti sa croissance
économique.

I- LES PROBLEMES GENERAUX DU DEVELOPPEMENT


ECONOMIQUE ET LES TENTATIVES DE SOLUTION

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A- LES PROBLEMES SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX
ET LES TENTATIVES DE SOLUTION

1) Les problèmes sociaux et environnementaux


a) Les problèmes sociaux
La croissance rapide de la population liée au taux de natalité élevé et à
l’immigration implique des charges énormes à l’état ainsi qu’aux familles. Cette
situation engendre des problèmes de ravitaillement alimentaire, d’emplois, de
logement, de sécurité, d’insuffisance d’infrastructures sanitaires (problème de
santé) et scolaires (problème d’éducation). L’insuffisance des infrastructures
scolaire explique en partie une formation inadaptée au marché de l’emploi.

b) La détérioration de l’environnement
La déforestation liée à l’exploitation abusive de la forêt, aux feux de brousse, à
l’agriculture extensive entraine la disparition des ressources naturelles (faune,
flore), la sècheresse, les perturbations climatiques, la réduction des nappes d’eau
souterraines ainsi que l’érosion des sols qui a un impact sur l’agriculture. De
même la pollution de l’eau et de l’air, favorisée par la croissance démographique
et les activités économiques entrainent de nombreuses maladies souvent mortelles
(choléra, fièvre typhoïde, dysenterie, les maux de gorge, migraine, maladie de la
peau). Le pays est aussi confronté au problème de bidonvilles, foyer d’insalubrité
et d’insécurité avec de nombreux dangers (vols, viols, prostitution…). Il faut
également mentionner la pollution sonore avec son cortège de désagréments.

2) Les tentatives de solution


a) Les solutions aux problèmes sociaux
➢ Valoriser les ressources humaines , ce qui nécessite :

-La maîtrise de la croissance démographique à travers le contrôle et la limitation


des naissances (planning familial) mais aussi le contrôle de l’immigration pour
limiter la croissance de la population

-L’amélioration du système d’enseignement et de formation en l’adaptant au


marché de l’emploi et le renforcement des structures d’accueil avec l’appui des
organismes internationaux. Ex : programme BAD pour l’école

-La mise en œuvre d’une politique d’aide à l’embauche qui passe par
l’organisation des sans-emploi en coopératives, l’octroi de fonds sociaux pour la
réalisation de projets
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-La réfection et l’équipement des centres de santé déjà existants, mais aussi
l’ouverture de nouveaux centres, surtout dans les zones rurales

-Le renforcement des effectifs des forces de l’ordre et la création des unités
spécialisées dans la lutte contre le banditisme. Ex : le CCDO

-Encourager la construction des habitats à loyer modéré

b) solutions aux problèmes environnementaux

-Aider les paysans à pratiquer une agriculture intensive et règlementer


l’exploitation forestière

-La politique de reboisement initiée par la SODEFOR

-L’aménagement des réserves naturelles et des parcs nationaux

-Renforcer les sociétés de ramassage des ordures ménagères et de nettoyage des


lagunes

-Sanctionner les contrevenants aux règles de préservation de l’environnement

-Sensibiliser et informer les populations sur l’entretien de leur milieu de vie et les
amener à respecter les principes d’hygiène pour protéger leur santé

-Assainir le milieu urbain par la destruction/réorganisation des quartiers précaires

-Sensibiliser les populations à vivre loin des industries

-Renforcer le CIAPOL (Centre Ivoirien Antipollution) pour mieux contrôler les


différentes formes de pollution et y proposer des solutions

B- LES PROBLEMES POLITIQUES ET ECONOMIQUES ET LES


TENTATIVES DE SOLUTION

1) Les problèmes politiques et économiques


a) Les problèmes politiques
- Une insuffisance de culture démocratique.

- Une violation régulière des droits de l’homme.

-l’insuffisance en matière de bonne

Toutes ces choses gênent la réalisation de bien de projets de développement.

b) Les problèmes économiques


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-Economie essentiellement agricole fondée sur les matières premières
d’exploitation dont la chute des cours la déstabilise

-Economie non intégrée : l’agriculture n’est pas liée à l’industrie et au secteur


tertiaire de sorte que chaque secteur reste fragile

-Endettement important dont le remboursement gêne le développement. Ex : en


2013 il était de 8.000 milliards

-La politique économique du fait de l’endettement et de la crise, échappe quelques


fois au pays, elle est souvent orientée par des bailleurs de fonds (Fmi, Banque
mondiale). Elle vise le plus souvent la stabilité économique, le remboursement de
la dette (court terme) et non la croissance durable.

-Economie extravertie car forte dépendance extérieure pour ses capitaux, ses
devises, son marché de consommation.

-Taxes fiscales élevées, ce qui décourage l’initiative privée et pousse à la fraude.

-Recouvrement fiscal est encore faible, ce qui freine les possibilités de l’état dans
la création et l’entretien des infrastructures socio-économique.

Au total, l’économie ivoirienne demeure primaire, peu compétitive et fragile, ce


qui freine le développement du pays.

2) Les tentatives de solution


a) Solutions aux problèmes politiques
-Organisation par l’état de forum de réconciliation nationale pour permettre aux
ivoiriens de s’exprimer sur les problèmes du pays

-Création de la grande médiation, structure ayant pour rôle de servir de médiateur


en cas de crise interne mais aussi de les prévenir si possible.

-Renforcer la démocratie et éduquer la population à la culture de paix.

-Sensibiliser les populations sur leurs droits et devoirs afin d’éviter les violations
des droits de l’homme.

-Prévoir des mécanismes de contrôle efficace des fonds publics et sanctionner les
agents indélicats afin de parvenir à la bonne gouvernance.

b) solutions aux problèmes économiques

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-Rendre l’économie compétitive et intégrée en développant tous les secteurs
d’activité, particulièrement la valorisation des matières premières par la
transformation.

-Mobiliser les capitaux nationaux et former une main d’œuvre locale qualifiée.

-Un endettement raisonnable du pays.

-Elaboration d’un plan national de développement (PND) en vue d’une reprise en


main de la politique de développement propre à la CI dans la perspective de faire
de la CI un pays émergent à l’horizon 2020

-Réduire les taxes fiscales et/ou subventionner les PME pour encourager
l’initiative privée.

-Poursuivre la libéralisation de l’économie afin de la rendre compétitive et


encourager l’initiative privée

II- LES PROBLEMES DES SECTEURS D’ACTIVITES ECONOMIQUES


ET LES TENTATIVES DE SOLUTION (Voir leçon 2)

CONCLUSION

Le développement de l’économie ivoirienne est entravé par des limites au niveau


de la politique économique, des secteurs d’activités et de l’environnement socio
politique. Il revient donc à l’état de prendre des mesures en vue de parvenir à une
relance de l’économie ivoirienne.

THEME 2 : LA COREE DU SUD : UN EXEMPLE DE PAYS


EMERGENT
Leçon 1 : LES FONDEMENTS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
DE LA COREE DU SUD

Introduction

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La Corée du Sud est située en Asie du Sud. Elle occupe la moitié sud de la
péninsule coréenne.
Elle est limitée au nord par la Corée du Nord, au sud par le détroit de Corée qui
la sépare du Japon, à l’Est par la mer du japon (mer de l’est) et à l’ouest par la
mer Jaune. Elle est rattachée au sud et à Ouest par de nombreuses îles. Sa
superficie totale de 99268 km2 renferme une de plus de 51 000 000 d’habitants.
Ce pays connait un développement économique dynamique grâce à de nombreux
facteurs.
Quels sont les fondements du développement économique de ce pays ?

- DES ATOUTS NATURELS VARIES

1-un relief dominé par les montagnes

Le relief sud-coréen est essentiellement montagneux, composé à 70% de


montagnes dont les plus importantes sont :
-A l’est, la chaîne du Taebaek le long de la côte est,
-Au sud-est la chaine de Sobaek et de Kwangju.
Le plus haut sommet du pays est le mont Halla-san avec 1950 m sur l’île de
CHEJU au sud-est.
Quant aux plaines, elles occupent moins du cinquième (1/5) de la superficie du
pays, et sont concentrées principalement le long du littoral occidental et
méridional avec de fortes densités humaines.
Ce relief bien qu’accidenté mais géologiquement stable (aucun volcan actif ni de
tremblement de terre fort) contribue au développement des activités économiques
comme le tourisme, (alpinisme, balnéaire, l’écotourisme,…); l’agriculture
(riziculture dans les plaines et sur les versants des montagnes appelée culture en
terrasse).

2 - Un climat fortement contrasté et une végétation en pleine mutation

1) Le climat : il est tempérée et continental, caractérisé par quatre saisons :


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• L'hiver, de décembre à mars, est froid et sec avec des températures
moyennes qui varient de -5°C à 5°C.

• L'été allant de juin à septembre est contrasté. Les températures sont plus
chaudes (20°C à 26°C) avec d'abondantes précipitations du fait de la
mousson.
• Le printemps et l'automne qui s’étendent respectivement d'avril à juin et
d'octobre à décembre sont des saisons propices aux activités touristiques.
NB : Périodiquement, le territoire est frappé par des typhons qui provoquent
d'impressionnantes inondations.(la crue fleuves et rivières). Ce climat influence
fortement les types de végétation

2) La végétation
La Corée du Sud présente trois types de végétation :
- Une végétation d’arbres et arbustes à feuilles caduques (chênes blancs) sur
l’ensemble du territoire ;
- Une végétation d’arbres à feuilles épaisses et persistances (bambou, chênes
verts lauriers) dans l’extrême sud du pays
- Une végétation de conifères (pins et sapins) dans les hautes montagnes en
raison des températures plus froides.

NB: Aujourd’hui 80% des forets sud Coréennes sont des forêts aménagées
(reboisées) à cause des guerres, des défrichements à grande échelle, l’exploitation
des ressources en nourriture et combustible.
Cette végétation restaurée offre de multiples avantages :
-Ecologiques (Conservation de la biodiversité, réduction du CO2, la lutte contre
l’érosion, …)
-Economiques (Pratique de l’agriculture, exploitation des ressources forestières,
…)

3-Des sols relativement pauvres et un sous sol aux richesses limitées

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3) Des sols relativement pauvres

Les sols de la Corée du Sud sont fortement lessivés et érodés. Ce sont par
conséquent des sols médiocres (peu fertiles cuirassés).
Toutefois, au niveau des plaines, les sols sont plus fertiles et propices à
l’agriculture.

4) Un sous-sol aux richesses limitées


La Corée du Sud possède quelques ressources minières : des gisements de houille,
d'argent, de zinc, de tungstène, de fer et de kaolin dont le poids économique est
négligeable.
4-Une hydrographie abondante
La Corée du Sud à un réseau hydrographique dense et varié.
Des cours d’eau : 5 grands fleuves dont les plus importants sont :
- le Nakdong (le plus long fleuve de la Corée du Sud avec 510km) et le Han,
traversant Séoul au nord (514 km)
De nombreux cours d’eau de petites et moyennes tailles (l'Anseong , le Sapgyo)

NB : Cette hydrographie est liée de près au relief car les principaux cours d'eau
prennent naissance au cœur des plus hautes montagnes du pays.

Des mers : La Corée du Sud est bordée de mer (Mer Jaune et la Mer Orientale ou
Mer du Japon), ce qui lui offre un littoral de 2413 km de Côte
Cette hydrographie favorise le développement économique à travers :
- les activités portuaires,
- la production d'hydroélectricité (plus de 17000 barrages et réservoirs)
- la pêche,
- des activités industrielles
- des activités touristiques et de loisirs,
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- l’agriculture (d'irrigation de cultures,…
- le transport maritime et fluvial (seul le Nakdong est navigable)

La Corée du Sud possède des atouts naturels non négligeables exploités par une
population dynamique.

- UNE POPULATION DYNAMIQUE FACTEUR DETERMINANT


DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA COREE DU SUD

✓ Une population dynamique mais vieillissante


La Corée du sud a une population nombreuse estimée à plus de 51 millions
d'habitants aujourd’hui.
C’est une population très respectueuse des notions de priorité du groupe, du
respect de la hiérarchie, du dévouement et de l’engagement dans le travail, du
patriotisme, de l’amour de son pays, …. Toutes ces valeurs résultent de la pratique
du confucianisme, doctrine philosophique et religieuse que se sont appropriées les
populations d’Asie en générale et de la Corée du Sud en particulier. Ainsi, ces
valeurs vont permettre aux sud-coréens de connaître un essor économique
remarquable.
Toutefois, on note depuis les années 2000 une baisse de la croissance
démographique (0,24% l’an) avec un taux de natalité de 0,59%, un taux de
mortalité de 0,57% et une espérance de vie de 82 ans. Ces indicateurs sociaux
expliquent le vieillissement de la population. Cette baisse continue commence à
impacter l’activité économique du pays.

2-Une population bien formée au service du développement


Les dirigeants sud-coréens, conscients de l’insuffisance des ressources naturelles,
ont opté pour la valorisation du capital humain.
En effet, dès la libération du pays en 1945 et bénéficiant des expériences
japonaises et américaines, les dirigeants sud-coréens ont procédé à d’énormes
investissements dans le domaine éducatif (4,5% du PIB sont consacrés aux
dépenses de l'éducation faisant passer le taux d'alphabétisation de 22 % en 1945
à près de 88 % en 1970). La démocratisation de l'éducation et l'accès à
l'enseignement supérieur a permis à la Corée du Sud d’atteindre aujourd’hui un
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taux de 100%, améliorant ainsi la qualité des ressources humaines. Cette politique
d’éducation d’excellence, a permis de former une main d’œuvre de qualité, avec
un niveau d’instruction très élevé, qui intervient à tous les niveaux de la vie
économique.
Cette population au service du développement, constitue aussi un vaste marché de
consommation au pouvoir d’achat élevé. (PIB/habitants = 31846 dollars USD en
2019)

NB : C’est une société qui pratique le Bouddhisme (46%), protestantisme (39%),


catholicisme (13%) et très respectueuse des pratiques ancestrales.
L’éducation et la formation ont fait du sud-coréen, le principal pilier du
dynamisme économique du pays.

III-UNE POLITIQUE ECONOMIQUE SUD-COREENNE FORTEMENT


INFLUENCE PAR L’HISTOIRE

- La Corée du Sud et l'influence extérieure


La politique économique de la Corée du Sud à été impacté par son héritage
colonial et par le contexte de la guerre froide.

5) L’héritage colonial : La Corée a été colonisée par la Chine et le Japon.


Cette colonisation a eu des apports culturels et sociaux notamment le
confucianisme avec les chinois et l’architecture urbaine venue du japon.
6) Le contexte de la guerre froide : Dans le contexte géopolitique de la Guerre
froide et de la lutte contre le communisme, les États-Unis, pour limiter
l'avancée régionale de puissances telles que la Russie et la Chine,
deviennent un des alliés principaux de la Corée du Sud. Ils lui assurent une
protection militaire et un soutien économique massif sous forme de
subventions et de prêts soit 8% du PNB, 64% des investissements et 70%
des importations.
Cette présence américaine a renforcé le système capitaliste déjà présent sous la
colonisation japonaise.
2- Le rôle prépondérant de l’Etat

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Le choix du libéralisme économique n’empêche pas l’Etat de jouer un rôle
essentiel dans la politique économique de la Corée du sud. En effet, il intervient
à divers niveaux que sont :
-La mise en place par étapes successives de plans quinquennaux
-La planification et l’orientation économique
-L’identification des filières d’avenir
-L’élaboration de lois afin de développer la recherche scientifique et la formation
technologique.
-une politique commerciale nettement tournée vers les marchés extérieurs
(subventions à l'exportation accordées sous forme de prêts à taux d'intérêt réduit,
exemptions partielles d'impôts sur les bénéfices et exonérations de taxes sur les
matières premières importées destinées à fabriquer des produits d'exportation)
- une politique monétaire axée sur la mobilisation de l'épargne intérieure.
- facilitent également la structuration de l'économie par de grands conglomérats
appelés les Chaebols.

3-Les grandes phases de développement de la Corée du Sud


Le développement économique de la Corée est caractérisé par trois principales
phases

❑ La phase de substitution aux importations (1953-1961)

Au cours de cette période, le président Syngman Rhee (1948-1960) met en place


une politique primaire de substitution d’importation. Elle consiste à :

-La valorisation de la production locale des biens de consommation.


-La mise place d’industries manufacturières légères dans le domaine du textile, de
la pêche et de l’agriculture (valorisation des trois blancs «coton – sucre - farine »).

❑ La phase d’exportation (1961-1973)

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Cette phase est marquée par la promotion des exportations à travers :
-l’exportation massives des produits issus des industries légères (textiles,
chaussures, …)
-la conquête de nouveaux marchés par la normalisation des relations avec le
Japon.
-l’adoption de nombreuses réformes destinées à libéraliser le commerce et à
intensifier les exportations.
Cette politique, permet d’accroitre les exportations qui passent de 3,3% du PNB
en 1960 à 48 % en 1977 et de favoriser l’avènement du « Miracle du fleuve
Han 1 » ou le miracle sud-coréen.

❑ La phase des industries lourdes (1973-1980)

A partir des années 1970, sous l’impulsion du général Park Chung-Hee (1963-
1979) plusieurs actions sont menées pour la valorisation de l’industrie lourde et
chimique. Ce sont :
-Investissement massif dans secteurs jugés porteurs
-Constructions de parcs industriels
-Formation d’ingénieurs et d’ouvriers qualifiés
-Mise en place d’institutions de recherche
-Etroite coopération entre Etats et les Chaebols (Samsung dans l’électronique et
Posco dans la Sidérurgie).

Après 1980, la Corée du sud renforce ses capacités de production industrielles


dans l’automobile et l’électronique et devient l’un des leaders dans ces domaines
au niveau mondial.
Conclusion
Pays de l’Asie du sud-est, la Corée du Sud a connu une croissance économique
fulgurante de 1953 à nos jours. Malgré son milieu naturel contraignant, elle a

1
Le miracle de la rivière Han fait référence à la période de croissance économique rapide en Corée du Sud,
après la guerre de Corée, au de laquelle le pays est passé du statut de pays en développement à celui de pays
développé.
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réussie à se hisser parmi les pays développés en s’appuyant sur la qualité de ses
ressources humaines et sur une politique économique bien élaborée. Quelle est la
part de chaque secteur d’activité dans ce miracle économique.

LEÇON 2 : LA COREE DU SUD : UNE PUISSANCE ECONOMIQUE


EMERGENTE

Introduction
Un pays émergent est un pays dont l’économie prend une importance
internationale, qui sort du sous-développement. La Corée du Sud est l’un des
quatre dragons asiatique avec une économie en forte croissance. Dans les années
1960, son PIB était comparable à celui des pays pauvres d’Afrique et d’Asie mais
aujourd’hui, il est l’un des plus élevés avec un revenu intermédiaire. Son
économie est soutenue par plusieurs secteurs d’activité.
Quelles sont les caractéristiques des activités qui composent les différents secteurs
d’activités économiques de la Corée du Sud ?

I- UN SECTEUR PRIMAIRE EN PLEIN ESSOR


1- Les activités du secteur primaire
a- L’agriculture
L’agriculture Sud-Coréenne est caractérisée par plusieurs cultures telle que le riz,
l’orge, le blé, les pommes de terre, la patate douce, le coton, le soja, le chanvre…
L’agriculture Sud-Coréenne est mécanisée dans sa totalité.
La culture du riz constitue la principale ressource agricole avec près de 7 millions
de tonnes par an
b- La pêche
La pêche est un secteur très important. Avec de nombreux cours d’eaux et un
littoral favorable à l’activité de pêche, la Corée du Sud figure parmi les dix
premiers pays pêcheurs au monde. La production des ressources halieutiques est
en moyenne de 2,71millions de tonnes en 2005. Elle dispose également de deux
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ports avec des usines de transformation du poisson (le port d’Ulsan et Masan.)
Cette pêche se pratique avec des moyens modernes.
c- L’élevage
Le cheptel Coréen est composé de porcs 10,4 millions de tête, de chèvres 522 534
et de bovins 2,5 millions de tête. Cette activité est moderne en majorité.
2- L’importance du secteur primaire
Le secteur primaire emploi 8% de la population active Coréenne et contribue à
hauteur de 3,2% au PIB.
Cette activité contribue très peu à l’économie mais reste capital.
3- Les problèmes et solutions de ce secteur
a- les problèmes du secteur primaire
* Au niveau agricole
La Corée du sud bénéficie de moins de terre cultivable 19% du territoire national
La population agricole est nombreuse mais exploitant de petite parcelle
*Au niveau de la pêche
Les eaux coréennes sont peu poissonneuses
La difficulté de navigation sur les différents cours d’eaux
*Au niveau de l’élevage
L’élevage en Corée est moins diversifié
Les produits d’élevage sont insuffisants obligeant le pays aux importations
b- les solutions aux problèmes du secteur primaire
Pour résoudre les problèmes de l’agriculture, la Corée du Sud participe au G20
agricole, elle conclut des accords de libres échanges mais des investissements
massifs pour redynamiser cette agriculture.
Pour la pêche, elle procède à l’importation de certains produits des USA et de
l’UE
Quant à l’élevage, il faut diversifier cette activité et encourager les Coréens
désireux de faire l’élevage.

II- UN SECTEUR SECONDAIRE TRES DYNAMIQUE


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A- L’INDUSTRIE SUD-CORENNE
1- Les étapes de l’industrialisation de la Corée du Sud
Le développement industriel de la Corée du Sud est caractérisé par trois
principales phases entre 1953 et 1980 :
► Une phase de substitution aux importations (1953 et 1961)
La première phase du développement s'inscrit dans la dynamique de la
reconstruction de la Corée après l'armistice de 1953. ce processus est fondé
essentiellement sur la production locale de biens de consommation non durables
et sur l'industrie manufacturière légère.
Les secteurs d'activités concernés sont en premier lieu l'agriculture avec l'industrie
agro-alimentaire mais également la pêche. On assiste progressivement à la mise
en place d'une industrie de la confection, puis de tissage, de production de fils et
de biens d'équipement.

► Une phase d'exportation audacieuse (1961-1973)


À partir des années 1960, les autorités politiques redéfinissent la politique
industrielle avec la promotion d'exportations à partir des industries mises en place
lors de la première phase de substitution d'importations. Les produits des
industries légères (textiles, vêtements et chaussures) font l'objet d'exportation
massive. Les exportations passent de 3.3% du PNB en 1960 à 48% en 1977 et les
exportations manufacturières qui ne représentaient que 1% de la valeur ajoutée
des industries manufacturières en 1960, représentent 96% de cette même valeur
ajoutée en 1977.
Cette période correspond à un tournant économique pour le pays, qui mènera à ce
qu'on appelle le « Miracle du fleuve Han ».

► La phase des industries lourdes (1973-1980)


A partir du début des années 1970, la Corée du sud effectue un redéploiement
industriel vers des marchés jugés porteurs au niveau mondial avec des
investissements massifs dans les infrastructures nécessaires à l'industrialisation
lourde et la construction de grands parcs industriels. Egalement des systèmes de
formation pour fournir des ingénieurs et des ouvriers qualifiés et des institutions
de recherches ont été mis en place dans cette dynamique. Une étroite coopération
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sera mise en place entre l’État et les Chaebols (comme Samsung dans
l'électronique et la Pohang Iron and Steel Company ou POSCO dans la
sidérurgie). A cet effet, l'industrie lourde qui ne représentait que 25% de l'industrie
manufacturière en 1962 en représentait 55% en 1979).
2- Les types d’industries et leur importance
a- Les types d’industries Sud-Coréenne
L’industrie Sud-Coréenne est caractérisée par une industrie de pointe avec de
géants industriels de type conglomérat tel que Samsung, Daewoo
Nous enregistrons plusieurs types d’industries à savoir :
- Les industries de construction mécanique (machines ; matériels de
transport)
- Les industries sidérurgiques (fabrication de l’acier, du fer)
- L’automobile (véhicule)
- La construction navale
- L’électronique et électro-ménagère (appareil d’équipement)
- L’agroalimentaire
- Les industries chimiques (engrais)
Les grandes régions industrielles du pays se trouvent autour de Séoul la capitale
et sur la côte Sud-est
b- L’importance de l’industrie Sud-Coréenne
L’industrie contribue beaucoup à l’économie Sud-coréenne. Cette activité emploi
beaucoup de Coréens.
Au niveau de la construction automobile, la Corée du Sud se place à la 6ème place
mondiale, pour la sidérurgie, elle produit 33,7 millions de tonnes d’acier et se
place à la 6ème place mondiale
L’industrie Coréenne est très dynamique et est l’une les plus puissantes au niveau
mondiale

B- LES RESSOURCES MINIERES ET ENERGETIQUES


1- Les ressources

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En 1948, la division de la Corée a opéré un partage inégal des ressources minières,
favorisant la Corée du Nord. La Corée du Sud possède quelques gisements de
houille d'argent, de zinc, de tungstène, de fer et de kaolin dont le poids
économique est négligeable.
Dans leurs ensembles, les ressources naturelles sont favorables au développement
des activités économique de la Corée du sud.

2- Les ressources énergétiques


le secteur énergétique est très développé faisant dans la Corée un hub énergétique.
L’électricité représente 24,8 % de la consommation d’énergie en 2019. Sa
production provient principalement des centrale thermique à combustible fossiles
avec 69% (charbon 42% ; gaz naturel 25% ; pétrole 2%), de l’énergie nucléaire
25% et l’énergie renouvelable 6% (hydro 1% ; biomasse-déchets 1% ; solaire
2% ; éolien 1% ; marémotrice 0,1%). La Corée du Sud construit ses propres
centrales nucléaires et exporte de l’énergie ce qui la classe à la 5ème place au niveau
mondial.
C- LES PROBLEMES ET SOLUTIONS DU SECTEUR
SECONDAIRE
1- Les problèmes et solutions de l’industrie Sud-Coréenne
*Les problèmes de l’industrie Sud-Coréenne
L’industrie Coréenne est confrontée à la concurrence des voisins comme le Japon,
la Chine…
L’agro-alimentaire est peu développé. Nous avons aussi l’étroitesse du marché
locale
*solutions de l’industrie Sud-Coréenne
l’Etat coréen doit adopter une politique de protectionnisme des produits locaux
améliorer la qualité pour faire face à la concurrence
il faut également la promotion des produits ‘’made in korea’’
élargir le marché en œuvrant pour la globalisation

2- les problèmes et solutions du secteur minier et de l’énergie


la Corée dispose de peu de ressource minière.
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Au niveau de l’énergie, elle doit orienter sa production vers les énergies
renouvelables
III- UN SECTEUR TERTIAIRE TRES PREPONDERANT
A/ LES ACTIVITES DU SECTEURS TERTIAIRE
1- Le commerce Sud-Coréen
*Le commerce intérieur
Le commerce intérieur est dominé par les grands centres commerciaux tels que
les hypermarchés et les supermarchés. (lotte World Tower&Mall ; Hyundai
Department Store Daegu Shinjang Shopping Mall ; GOTO Mall)
Le pouvoir d’achat des Coréens est élevé ce qui booste les échanges internes
*le commerce extérieur
Ayant fait le choix d'un modèle d'économie extravertie, la Corée du Sud a
diversifié ses partenariats commerciaux. Ces principaux partenaires sont la Chine,
les USA, le Japon et l’Inde. Mais En 2019, les exportations coréennes ont diminué
de 10,5 % pour atteindre 542 Milliards USD et les importations de 5,9 % à 503,3
Milliards USD.
Le solde commercial diminuant de 44,8 % mais reste positif.
2- Le transport

• Les types de transport


Il existe plusieurs types de transport en Corée
- Le transport terrestre ou routier
La Corée du Sud possède un réseau de 88 775 km de routes dont plus de 1 889
km d’autoroutes sur lesquelles circulent plus de 15 millions de véhicules.
- Le transport ferroviaire
La Corée dispose de plus 3 378 km de voies ferrées avec 1 672 km de voies
électrifiées. La déserte est assurée par des TGV ; des KTX et des LGV
- Le transport aérien
Elle bénéficie de plusieurs aéroports et toutes les grandes villes sont reliées par
des vols. La compagnie nationale est Korean Air qui transporte plus de 25
millions de passagers par an.
- Le transport maritime
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La Corée du Sud est un géant dans le transport maritime avec plus de 1 576
navires.
Avec plus de 80 000 000 de tonnes de marchandises transportées en 2015, elle se
place au 6ème rang mondial.

3- Le tourisme
Une activité en pleine croissance, la Corée reçoit des touristes venus pour la
plupart des pays Asiatique tel que la Chine, le Japon et de la Taïwan. Korean
Tourisme Organisation (KTO), l’organisation en charge du tourisme œuvre pour
le dynamisme de cette activité avec la promotion des sites touristiques comme la
capitale Séoul, le parc national de seoraksan. Plus de 10 millions de touristes
visites le pays chaque année.

4- Les techniques de l’information et de la communication (TIC) sud-


coréenne
La Corée du sud investit massivement dans ces nouvelles technologies.
L’évolution rapide des technologies mobiles de quatrième génération et leur
déploiement rapide en Corée du sud fond du pays un important banc d’essai pour
l’industrie internationale. Ces technologies interviennent dans les domaines des
medias mobiles, des véhicules branchés et des services de santé en ligne. Cette
gouvernance numérique place la Corée dans le concert des nations modèles et très
développé en intelligence artificielle.

B/ LES DIFFICULTES ET SOLUTIONS DU SECTEUR TERTIAIRE


1- Les difficultés du secteur tertiaire

• Les difficultés du commerce


Le commerce coréen fait face à la concurrence des voisins qui sont la Chine ; le
Japon.
La crise sanitaire mondiale(COVID19) a fait chuter les chiffres d’affaires avec
une diminution de la fréquentation des clients.
• Les difficultés du transport

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Le transport terrestre est caractérisé par des embouteillages monstres, le coût du
titre de transport ferroviaire reste élevé et le transport maritime est très couteux.
Ce secteur n’est pas épargné par le Covid19
• Les difficultés du tourisme
Le tourisme est frappé par les menaces récurrentes du voisin la Corée du Nord
mais aussi par le covid19

2- Les solutions aux difficultés


*Les solutions pour la relance du commerce
La Corée du sud doit innover pour parer à la concurrence étrangère. Il faut investir
dans le e-commerce pour éviter l’effet de la crie sur les stocks en magasin
*Les solutions pour redynamiser le transport
Pour résoudre les problèmes d’embouteillages, l’Etat coréen doit se tourner vers
les trains à grande vitesse et les métros sous-terrain.
Diminuer les taxes douanières pour que cela influe sur les coûts du transport
*Les solutions pour un tourisme durable et rentable
Pour redynamiser le tourisme il faut faire la promotion de la destination coréenne,
renforcer la sécurité et investir massivement dans les infrastructures pour
améliorer la qualité de l’offre touristique.

Conclusion
L’économie Sud-Coréenne repose sur ses différents secteur d’activités avec un
secteur industriel très pointu. Ce pays est un géant sur le continent asiatique grâce
à la diversité de son économie la plaçant sur la liste des pays à revenu
intermédiaire. La Corée du Sud est un modèle de réussite.

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THEME III : REGROUPEMENTS ET COOPERATIONS
ECONOMIQUES

LECON I : LA CEDEAO : UNE ORGANISATION REGIONALE A


CARACTERE ECONOMIQUE

INTRODUCTION

L’idée d’une Afrique unie manifestée par l’UA passe aussi par des regroupements
entre pays de même région et ayant des problèmes communs. La Cedeao
(communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest) est un regroupement
de ce type en Afrique de l’ouest et a but essentiellement économique.

I- NAISSANCE, OBJECTIFS ET PRINCIPES DE LA CEDEAO


1) La naissance
L’idée de la création de la communauté vient du Nigeria. Après négociation, le
traité créant la CEDEAO fut signé le 28 mai 1975 à Lagos par 15 pays de l’Afrique
occidentale. Ils sont rejoints par le Cap Vert en 1976. Aujourd’hui, la communauté
compte 15 états après le retrait de la Mauritanie en 1999. Ce sont : Bénin, Burkina
Faso, Cap Vert, Côte d’ Ivoire, Guinée Bissau, Gambie, Ghana, Guinée, Libéria,
Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo. Le siège se trouvait à Lagos,
mais est depuis 1995 à Abuja.

2) Les objectifs
-créer un cadre nouveau de coopération économique qui privilégie les intérêts des
populations, élimine les barrières douanières.

-harmoniser les politiques des états membres dans les domaines agricoles,
industriels, énergétiques, social…

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-réaliser une union douanière en éliminant progressivement les droits de douanes,
en établissant un tarif douanier commun, la libre circulation des personnes, des
biens, des capitaux

-à long terme, les états souhaitent créer des infrastructures régionales en matière
de transport, de télécommunication et se doter d’une monnaie commune

3) les principes

-égalité et interdépendance des états membres

-coopération inter états

-non-agression entre les états membres

-le règlement pacifique des différends

-le respect des droits de l’homme

-le respect des règles et principes juridiques de la communauté

II- LES INSTITUTIONS DE LA CEDEAO ET LEUR


FONCTIONNEMENT

1) Les institutions politiques


a) La conférence des chefs d’états et de gouvernement
C’est l’organe suprême de décision de la Cedeao. Elle est présidée à tour de rôle
par chacun des états membres. Elle se réunit chaque année pour donner les
orientations nécessaires.

b) Le parlement
Sa création a été prévue par la révision du traité en juin 1992. Il se compose de
120 députés élus par les peuples des états membres. Chaque pays élira 5 députés.

c) Le conseil des ministres


C’est un organe de décision et de contrôle regroupant les ministres des affaires
étrangères de chaque pays membres. Il se réunit 2 fois par an et veille au bon
fonctionnement et au développement harmonieux de l’organisation

d) La commission (ex secrétariat exécutif)


Lors du sommet d’Abuja en jan.2006, le secrétariat a été remplacé par une
commission de 9 commissaires issus à tour de rôle des pays membres. Leur
mandat est de 4 ans. Le président actuel est Kadré Ouédraogo. La commission

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assure l’administration courante de la Cedeao, exécute les décisions émanant de
la conférence et du conseil des ministres, élaborent et proposent des programmes
directeurs. Son siège est à Abuja.

e) La cour de justice
Elle est chargée de faire respecter le traité et de régler les différends entre pays
membres.

2) Les institutions socio-économiques et commissions techniques


a) Le conseil économique et social
Il a un rôle consultatif et comprend les représentants des groupes socio-
professionnels de chaque état membre

b) Le fonds de coopération, de compensation et de développement (FCCD)


Son siège est à Lomé. Son rôle est de financer les projets de la communauté,
d’indemniser les états des pertes dues à la communauté. Il fait appel aux
ressources financières internes et externes. Il trouve souvent auprès du FED
(fonds européens de développement), la BEI(banque européenne
d’investissement), le FAC (fonds d’assistance de développement), Hambourg
Africabank.

c) Les commissions techniques


Elles sont chargées de suivre les différents dossiers de la communauté.

-la commission du commerce, des douanes, de l’immigration, des questions


monétaires des paiements

-la commission de l’agriculture, de l’industrie, des ressources naturelles

-la commission des transports, de la télécommunication, de l’énergie

-la commission des affaires sociales et culturelles

NB : les autres organes de la communauté sont la banque d’investissement et de


développement et l’organisation ouest africaine de la santé.

I- FORCES ET FAIBLESSES DE LA CEDEAO


1) Les forces
a) Les fondements naturels et humains
La cedeao dispose d’énormes potentialités. Ainsi, la vaste superficie de plus de 6
millions de km² permet de mener des activités économiques diverses. En effet, la
diversité des fondements naturels lui confère d’énormes potentialités en

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ressources énergétiques (uranium, pétrole, gaz naturel) et les grands fleuves
comme la volta, le Sénégal, et le Niger favorisent l’installation de barrages
hydroélectriques ; en ressources minières (fer, bauxite, cuivre, or diamants…) et
en ressources agricoles (café, cacao, coco, arachide, coton). Cela constitue un
atout pour les activités industrielles. En outre, la population importante (environ
300 millions) constitue un débouché et un réservoir de main d’œuvre pour les
activités économiques.

b) Les réalisations de la CEDEAO


*au plan économique

Sur le plan agricole : pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, les pays de la


CEDEAO coopèrent. Ainsi, on note des échanges d’information sur le
développement rural (élevage, pêche, agriculture) et des recherches sur des
conditions de production ; cas de l’ADRAO pour le développement de la culture
du riz en Afrique de l’ouest. D’autres projets de développement rural ont été
financés par la CEDEAO notamment le reboisement au sahel pour arrêter
l’avancée du désert.

Sur le plan industriel : au Togo, une importante cimenterie a été créée grâce à la
CEDEAO pour fournir la région en ciment

Sur le plan commercial et la circulation des biens et des personnes : un protocole


sur la libre circulation biens et des personnes a été signé en 1978. Ainsi,
l’organisation a maintenu ce principe en abolissant les visas pour les ressortissants
des pays de la communauté. Ce document a servi de base pour la confection du
passeport de la CEDEAO. On note également la disparition progressive des
tracasseries administratives aux postes frontières. De plus, le chèque de voyage
CEDEAO lancé en juillet 1999 a permis de faciliter les opérations de commerce
et de paiement. En outre, les barrières douanières sont progressivement levées sur
certains produits pour favoriser les échanges intercommunautaires. Depuis 2000,
l’harmonisation des tarifs douaniers en vue d’une suppression des barrières
douanières.

Sur le plan des transports et télécommunication : au niveau des transports, la


CEDEAO, a financé plusieurs projets de construction de routes (axe Dakar-
Niamey, axe Lagos-Nouakchott, tronçon de route Monrovia-Freetown). Au
niveau des télécommunications, la coopération communautaire permet aux
différents membres de se joindre par le téléphone, le fax

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*au plan politique et militaire

-en 1978 : signature entre pays membres d’un protocole de non-agression suivi en
1981 de protocole d’assistance en matière de défense.

-mise en circulation d’un passeport CEDEAO et du certificat de voyage en 2000.

-adoption de la convention de Bamako sur l’interdiction du transport et du dépôt


de déchets toxiques sur le territoire des pays membres

-1990 : mise en place d’une force ouest africaine de maintien de la paix


(ECOMOG)

-mise en place d’un mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des


conflits, de maintien de la paix et de la sécurité

-la médiation dans le règlement de conflit : la fin de la guerre civile au Libéria ;


l’assistance au processus de transition au Togo ; succès dans le rétablissement de
l’ordre constitutionnel au Mali après le coup d’état du capitaine Sanogo en 2012.

-en 2013, les forces de la CEDEAO ont aidé à combattre les djihadistes au Mali

*au plan socio-culturel

-adoption de la convention de la CEDEAO sur l’équivalence des diplômes

-institutionnalisation du tournoi de lutte, de football

-concours miss CEDEAO

-mise en place du centre de la CEDEAO pour la jeunesse et le développement du


sport à Ouagadougou.

2) les limites

*les obstacles économiques

La diversité des zones monétaires expliquent le fait qu’il n’existe pas de système
commun efficace au paiement. La zone monétaire unique de la CEDEAO prévue
sur papier en juillet 2005 est encore loin d’être réalisée. La convergence des
politiques économiques et financières semblent être un objectif difficile à

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atteindre au vue des énormes disparités entre les états membres. Ex : Nigéria,
Libéria. De plus sur les routes inter états, d’innombrables postes de douanes et de
gendarmerie existent et participent à une grande corruption si bien que les pays
enclavés (Niger, Burkina) en souffrent. On note aussi la faiblesse des
infrastructures de communication. Ex : pas d’intercommunication entre les
réseaux ferrés des différents pays à l’échelle de la communauté.

*les obstacles politiques

Malgré le protocole de libre circulation, le Nigeria a expulsé en jan.1983 des


ressortissants ghanéens, burkinabés, béninois. Il existe une lenteur dans
l’application des décisions et même la non application des politiques et
programmes arrêtés d’un commun accord. De ce fait, le citoyen de la communauté
se sent tout aussi moins impliqué, mettant à mal la notion d’intégration. On note
aussi le refus des différents gouvernements à renoncer à leur souveraineté national
au profit de l’ensemble. Il a aussi les problèmes de leadership entre les membres
du fait de la méfiance des états francophones qui craignent la domination du
Nigéria. A cela il faut ajouter le non-paiement (ou lenteur) du paiement des
cotisations annuelles. Ce qui entrave le fonctionnement des institutions. Les
interactions entre les structures nationales et la commission sont faibles. Cela
empêche un contrôle efficace quant à l’application des décisions dans les états.
Aussi, note-t-on l’absence d’une politique commune et cohérente.

*au niveau socio culturel

-les barrières linguistiques ne favorisent pas les échanges dans la sous-région

-non réciprocité hospitalière

CONCLUSION

Chaque pays membre de la cedeao garde jalousement ses prérogatives au nom de


la souveraineté nationale des états et reste donc maitre chez lui. Cela empêche
l’application des décisions communautaires. Ainsi, malgré les réalisations opérées
par la cedeao, les difficultés font que les objectifs sont loin d’être atteints.
L’évolution de cette communauté dépend de la volonté de chaque état membre à
coopérer vraiment.

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LECON II : LES RELATIONS UE/ACP : UN EXEMPLE DE
COOPERATION NORD-SUD

INTRODUCTION

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Dans le cadre de ses échanges avec l’extérieur, les pays membres de l’UE
entretiennent des relations avec de nombreux pays du tiers monde. C’est le cas de
certains pays regroupés au sein d’une organisation dénommée les ACP avec
laquelle l’UE entretient des relations privilégiées.

I- PRESENTATION DE L’UE ET DES ACP


A) LA CREATION DE L’UE ET DES ACP
1) L’UE
Plusieurs étapes ont marqué l’évolution de l’UE. Au départ, nous avons la CECA
(communauté européenne du charbon et de l’acier) crée le 18 avril 1951 par le
traité de Paris. Elle regroupait la France, l’Allemagne, l’Italie et le Benelux
(Belgique, Nederland, Luxembourg), dans le but de laisser circuler le charbon et
l’acier dans ces pays. Par le traité de Rome en 1957, la CECA devient la Cee
(communauté économique européenne). Elle regroupe les 6 pays membres de la
CECA avec pour objectif de favoriser les échanges et la coopération entre les
membres. Le succès de cette union douanière attire d’autres pays. Ainsi, on note
des élargissements successifs :

-1973 : c’est l’Europe des 9 avec l’adhésion de la Grande Bretagne, de l’Irlande,


et du Danemark.

-1981 : c’est l’Europe des 10 avec l’entrée de la Grèce.

-1986 : nous avons l’Europe des 12 avec le Portugal, et l’Espagne qui rejoignent
le groupe

NB : grâce au traité Maastricht signé en fév.1992, la Cee devient l’UE.

-1995 : on a l’Europe des 15 avec l’Autriche, la Finlande, et la suède

Avec l’effondrement du communisme dans le monde, de Nombreux pays


d’Europe centrale et orientale frappent à la porte de l’UE. Ainsi, en 2004, on note
l’entrée de la Pologne, la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie, la Slovaquie, la
Slovénie, malte, chypre, Hongrie, Roumanie, la Bulgarie, la république tchèque.

Actuellement l’UE compte 28 pays avec l’entrée de la Croatie depuis juillet 2013.

NB : grâce au traité Maastricht signé en fév.1992, la Cee devient l’UE.

2) Les pays Afrique-caraïbes-pacifique (ACP)

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La naissance remonte avant 1960. A l’origine, on parlait de pays et territoires
d’outre-mer (les PTOM) regroupant surtout les colonies françaises. Plusieurs
étapes ont été observées dans l’évolution des ACP. Ainsi, au début des années
1960, on a 18 états regroupés au sein de l’EAMA (états africains et malgaches
associés) qui sont des anciennes colonies européennes, surtout françaises, ce sont :
le Burundi, le Cameroun, RCA, le Congo Brazzaville, le Congo Léopoldville, la
CI, Dahomey, Gabon, Haute-Volta, Madagascar, Mauritanie, Niger, Rwanda,
Sénégal, somalie, Tchad, Togo, Mali.

Mais dans sa politique d’ouverture vers l’Afrique anglophone, la Cee signe


l’accord d’Arusha (Tanzanie) en 1969, ce qui permet l’entrée de 3 états de
l’Afrique de l’est : Kenya, Ouganda, Tanzanie dans le groupe des états associés.
Puis ce fut l’adhésion de l’île Maurice en 1972 ; l’adhésion de la Grande Bretagne
à la Cee en 1973 favorise l’entrée dans le groupe des états associés d’une
constellation de pays (21), membres du Commonwealth repartis sur 3 régions
(l’Afrique, les caraïbes, le pacifique). Mais c’est en 1975 que l’ACP fut créé lors
de l’accord de Georges Town (Guyana). Aujourd’hui, les ACP regroupent 79 états
ayant des relations privilégiées avec l’UE basée sur des échanges commerciaux et
la coopération financière et technique.

B-LES RAISONS ET LES INSTITUTIONS DE LA


COOPERATION

1) Les raisons de la coopération


Cette coopération est liée à plusieurs raisons :

-les raisons politiques, historique et culturelles

En effet, les ACP sont la plupart des anciennes colonies de l’UE (pays bas, France,
Belgique, Espagne, G.B, Portugal). Ainsi, à leur indépendance, les ACP ont gardé
des liens privilégiés avec leurs anciennes métropoles. De plus, les européens
veulent renforcer leurs espaces culturels avec la création de la francophonie pour
les pays francophones et le Commonwealth pour les anglophones.

-les raisons liées à la géographie et à l’économie.

Les ACP sont pour l’essentiel des pays tropicaux, producteurs de matières
premières dont les anciennes métropoles ont besoin. Pour leur part, les ACP sont
des marchés potentiels pour l’industrie européenne. Ainsi, l’UE représente un
marché privilégié pour les produits d’exportation des ACP. En outre, les ACP
constituent des lieux d’investissement rentables pour l’UE.
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Toutes ces raisons sont à la base de l’établissement de relations privilégiées entre
les ACP et l’UE, qui vont s’exprimer sous forme de convention.

Les objectifs se résument comme suit :

-promouvoir et accélérer le développement économique, politique et culturel des


ACP.

-approfondir et diversifier les relations dans un esprit de solidarité et d’intérêt


mutuel

-maintenir les relations économiques entre l’Europe et les anciennes colonies

Quant aux principes, ils concernent :

-l’égalité des partenaires

-le droit de chaque état à déterminer ses choix politiques, sociaux, culturels et
économiques

2) les institutions de la coopération

*le conseil des ministres ACP/UE : c’est l’organe de décision et d’orientation, il


se réunit une fois/an et lorsque la présidence le juge nécessaire.

*le comité des ambassadeurs ACP/UE : comprend les représentants permanents


de l’UE, de la commission européenne et les ambassadeurs des états ACP auprès
de l’UE. C’est l’organe exécutif.

*l’assemblée parlementaire paritaire (App) : elle comprend un nombre égal de


représentants du parlement de l’UE et de membres des parlements des états ACP.
Les recommandations et les résolutions débattues en son sein sont soumises au
conseil des ministres. Elle a un rôle consultatif.

*le centre pour le développement de l’entreprise (CDE) : son but est


d’accompagner le développement des entreprises du secteur privé ACP et de
favoriser les projets communs avec les entreprises européennes.

*le centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) : il améliore l’accès


des pays ACP à l’information sur le développement agricole et rural.

*la commission européenne : elle gère le FED (fond européen de développement)

*le secrétariat ACP : assure la gestion administrative du groupe ACP

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*le comité économique et social : c’est assemblée consultative des partenaires
économiques et sociaux européens. Des relations étroites ont été établies avec les
partenaires économiques et sociaux des pays ACP pour y débattre des questions
d’intérêt commun et du renforcement de la société civile.

*la banque européenne d’investissement (BEI) : c’est l’un des principaux


partenaires du développement de la plupart des pays ACP. Organisme de prêts à
long terme de l’UE.

II- EVOLUTION DES RELATIONS UE/ACP

1) La 1ère convention d’association (1958-1962)


Il s’agit d’un traité d’association entre la Cee et les ptom (pays et territoires
d’outre-mer). Son but est d’assurer des relations suivies dans 2 grands secteurs :
l’aide et le commerce. Elle crée le fond européen de développement pour financer
les équipements de base dans les Ptom. Cette aide est non remboursable (le 1 er
FED : 581millions d’écus)

2) Les conventions de Yaoundé (1963-1975)


a) La convention de Yaoundé I (1963-1969)
Elle a été signée entre 6 pays Cee et 18 états africains (Eama). Cette convention
favorise la suppression des droits de douanes et des coûts d’importations en faveur
des Eama. Elle favorise également la coopération financière et technique par
élargissement du champ d’action du FED, elle crée la BEI, envoie les techniciens,
attribut des bourses d’étude, crée des infrastructures socio-économique, aide à la
diversification des produits et à l’amélioration des produits agricoles. Elle adopte
le 2ème FED qui est de 666 millions d’écus.

b) La convention de Yaoundé II (1969-1975)


La convention est signée entre 6 pays Cee et 19 états africains (Eama). Elle
encourage la coopération inter africaine, elle élargit l’éventail des aides dont la
priorité est accordée au secteur de l’industrie et du commerce. Elle adopte le 3ème
FED qui est de 843 millions d’écus en plus de 90 millions d’écus de la BEI.

3) Les conventions de Lomé (1975-2000)


a) La convention de Lomé I (1975-1980)
Lomé I est signé entre 46 pays ACP et 9 pays Cee. La convention prévoit au plan
agricole, la création de STABEX qui est un système de stabilisation des recettes
d’exportation des produits agricoles des pays ACP. En effet, c’est une caisse qui
permet de compenser par des prêts en partie remboursables, les pertes de recettes

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d’un pays ACP à la suite de la chute des prix de ses produits d’exportation de base
ou en cas de mauvaise récolte. Au niveau industriel, nous avons la création d’un
comité et d’un centre pour le développement industriel. Au plan commercial, la
convention prévoit la promotion des échanges et la garantie des débouchés des
produits ACP et surtout le libre accès des produits ACP au marché de la Cee. Au
niveau de la coopération financière et technique, on note l’augmentation du 4ème
FED (3,072 milliards d’écus et la BEI 390millions d’écus)

b) La convention de Lomé II (1980-1985)


Elle est signée par 10 pays Cee et 58 pays ACP. Assiste à la création du système
de stabilisation des recettes d’exportation des produits miniers des pays ACP :
SYSMIN. Elle adopte le 5ème FED 4,724milliards d’écus et 1685 millions d’écus
pour la BEI.

c) La convention de Lomé III (1985-1990)


Elle est signée par 10 pays Cee et 65 pays ACP. L’accent est mis sur le
développement autonome des ACP, la garantie des droits de l’homme, une
coopération culturelle et sociale, aide exceptionnelle aux réfugiés et aux victimes
des catastrophes naturelles (sécheresse). Le 6ème FED, 7,4milliards d’écus et pour
la BEI 1,100milliards d’écus.

d) La convention de Lomé IV (1990-2000)


Elle est signée entre 12 états européens et 68 pays ACP. Sa durée est de 10 ans.
L’accent est mis sur le non remboursement des fonds versés aux ACP (transferts
Stabex et Sysmin) et sur le respect des droits de l’homme. On note aussi un soutien
aux ACP devant procéder à des PAS, et à la promotion du secteur privé des ACP.
Le 7ème FED 10,8 milliards d’écus, pour la BEI 1,2milliards.

La révision à mi-parcours de Lomé IV (signé en oct.95 à île Maurice) propose un


allègement de la dette des ACP et prend en compte la reconnaissance et
l’application des principes démocratiques, la consolidation de l’état de droit et la
bonne gestion des affaires publiques.

4) L’accord de Cotonou (2000-2020) :la transition vers la fin d’un processus


Il est signé pour 20 ans avec tous les 5 ans une clause de révision. Les principaux
points de cet accord sont :

-l’éradication de la pauvreté

-le respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit

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-la bonne gestion des affaires publiques (bonne gouvernance)

-l’élargissement du partenariat à la société civile et aux secteurs privés.

-consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits

-allouer des ressources complémentaires aux pays plus performants quant à la


bonne utilisation des fonds

-améliorer les stratégies de développement

Mais ce qui fait de Cotonou, la transition entre une forme de coopération et une
autre à venir est l’annonce d’accords de partenariats économiques (APE) entre les
Etats ACP et l’UE. En effet, l’accord de Cotonou a prévu la conclusion d’APE
avant la fin d’aout 2007, la cause en est que les préférences commerciales
accordées par l’UE aux ACP contreviennent aux règles de l’OMC. Le but est de
faciliter l’intégration des pays ACP dans l’économie mondiale.

III-BILAN DES RELATIONS UE/ACP


1) Les atouts
Les relations UE/ACP sont un exemple de coopération entre des économies
complémentaires avec un nord riche, industrialisé et un sud sous développé,
pourvoyeur de matières premières. En effet, l’UE obtient des ACP des matières
premières agricoles et minières pour son industrie à bas prix et aussi les ACP
représentent un marché de produits industriels européens. Pour les ACP, on
note le libre accès de leurs produits sur le marché de l’UE. De plus, grâce aux
contributions des états de l’UE, les pays ACP bénéficient dans le cadre du FED
et aussi de la BEI d’importantes ressources financières pour les aider dans leur
développement. L’aide de l’UE comporte également l’envoi de dons en cas de
catastrophes naturelles, l’envoi de coopérants et de techniciens. L’UE fournit
également des bourses d’études, forme des cadres, finance de nombreux
projets dans les ACP et lutte contre la pauvreté à travers le financement des
ONG. En outre, le Stabex et le Sysmin permettent de compenser les recettes
d’exportations des ACP en cas de chute des prix.

2) Les limites
Elles sont dues au fait que l’UE néglige l’aide industrielle en maintenant les
ACP dans leur position de fournisseurs de matières premières et d’acheteurs
de produits manufacturés. Cette situation explique en partie le déficit de la

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balance commerciale des ACP et la détérioration des termes de l’échange. En
outre, elles sont dues à l’insuffisance des ressources allouées au secteur
agricole et minier à travers le Stabex et le Sysmin à la diminution progressive
des avantages. On note également les réticences de certains pays de l’UE quant
à leur contribution au financement des ACP. De plus, au niveau de l’assistance
technique, la main d’œuvre qualifiée de l’UE coute cher et absorbe à elle seule
une bonne partie de l’aide financière accordée aux ACP.

En outre, la croissance vertigineuse de la population fait que l’aide financière,


surtout celle destinée au développement économique est absorbée par les
investissements sociaux. Les problèmes sociopolitiques perturbent la
réalisation de ces projets. Pour l’UE, notons qu’elle dépense beaucoup
d’argent sur les ACP à travers le FED et la BEI. Ce type de coopération
constitue une importante sortie de fonds qui auraient pu servir au
développement des pays en retard par rapport à l’ensemble de l’Europe
(Grèce). De plus, l’UE perd beaucoup de taxes douanières car 95% des
produits ACP pénètrent sur le marché de l’UE sans taxes douanières.

CONCLUSION

Les relations UE/ACP sont un modèle de coopération nord –sud. La coopération


entre les 2 entités a connu un essor grâce à l’existence des intérêts mutuels. Si
cette relation comporte des atouts, force est de reconnaitre leurs limites. Elles
méritent d’être améliorées.

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METHODOLOGIE

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THEME I : LA TECHNIQUE DE LA DISSERTATION

Introduction

Disserter, c'est faire un développement généralement écrit sur un sujet donné. Il


consiste à organiser avec méthode des connaissances sur une question. C’est donc
faire un exposé, une réflexion méthodique sur un sujet.
Les candidats dans cet exercice, doivent montrer leur capacité à raisonner,
à tenir un discours logique, à faire la preuve de leurs connaissances dans un exposé
démonstratif, cohérent, argumenté. Aussi la dissertation développe-t-elle chez ces
derniers, l'esprit critique, le raisonnement logique et la personnalité.

I- LA STRUCTURATION DE LA DISSERTATION

La dissertation, aussi bien en histoire qu'en géographie se présente en trois


parties :

I.1. L’introduction

L’introduction comporte trois éléments.

- Présentation du sujet
❑ Situer le sujet dans l'espace et/ou le temps. En histoire, particulièrement, on

parle de contexte historique.


❑ Montrer que vous l'avez compris en précisant si besoin est :

▪ Le sens de certains termes du sujet.


▪ Le choix des bornes chronologiques.
▪ Le cadre géographique.

- Problématique
La problématique est la question essentielle soulevée par le sujet. Le candidat doit
la déceler et l’exprimer de façon affirmative ou interrogative. La deuxième forme
est la plus conseillée (sous forme de question centrale).

- Annonce du plan

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Ce sont les idées essentielles autour desquelles sera organisé le devoir. Ce sont
les principales articulations du développement.

- N.B : Le plan doit toujours être annoncé très clairement, de manière à


permettre au correcteur de saisir les différentes parties du devoir.
I.2. Le développement

C'est le corps du devoir. Il est organisé en parties séparées. Chaque partie est un
élément de réponse de la problématique annoncée dans l'introduction. La partie
est organisée en sous-parties présentées sous forme de paragraphes. Chaque
paragraphe énonce une ou plusieurs idées à expliquer et puis à illustrer.
La démarche à suivre est la suivante :

- au début de chaque partie, une phrase introductive annonce l'idée principale et/ou
les sous-parties à développer,
- terminer chaque partie par une conclusion partielle et une phrase de transition.

I.3. La conclusion
La conclusion doit respecter des étapes bien définies.

-Dresser d'abord le bilan du développement en répondant clairement à la


problématique posée dans l'introduction.
-Élargir ensuite, le sujet en ouvrant de nouvelles perspectives en rapport avec le
sujet.

NB : Laisser un espace entre l'introduction et le développement (2 lignes),


entre les parties du développement (1ligne), et enfin entre le développement
et la conclusion (2 lignes).

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PRESENTATION DE LA STRUCTURATION DE LA DISSERTATION

MODELE DE COPIE D’UNE DISSERTATION

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II- LES DIIFERENTS TYPES DE SUJETS

Les sujets de dissertation ont des libellés généralement courts formulés autour
d’un thème central ; ces libellés peuvent être des affirmations à justifier, à
analyser ou à discuter.
Il existe plusieurs types de sujets comme l’indique le tableau ci-dessous.

Type de sujet Exemple Proposition de plan

Étude comparée de la I- Les ressemblances


Le sujet comparatif décolonisation de la Côte II- Les dissemblances
d’Ivoire et de l’Algérie

I- La répression de 1947-1950
Le sujet évolutif ou La Côte d’Ivoire de 1947 II- La collaboration et
chronologique à 1960 l’indépendance de 1950 à
1960

Le sujet dialectique La guerre froide est-elle I- Les crises de la guerre


essentiellement une froide
période d’affrontement ? II- Le rapprochement est-ouest
dans la guerre froide

I- Les conditions de
Le sujet analytique ou L’agriculture dans développement
thématique l’économie ivoirienne II- L’apport dans l’économie
III- Les problèmes et tentatives
de solutions

Les atouts du I- Les atouts naturels


Le sujet inventaire développement II- les atouts humains
économique de la côte III- Les atouts politiques
d’Ivoire

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Le sujet de synthèse Les États-Unis et le bloc I- Les États-Unis créent le bloc
occidental. occidental
II- Les Etats-Unis, leader et
protecteur du bloc
Occidental

Remarque 1: Lorsqu’une citation est suivie de : Discutez ; Commentez ;


Analysez et Discutez ; Expliquez et discutez, il faut adopter un plan dialectique.
Remarque 2 : Lorsque la citation est suivie de : Expliquez, Justifiez, Montrez,
Argumentez, vous devez adopter un plan thématique dans lequel vous recensez
toutes les idées qui vont dans le sens de l’affirmation contenue dans le libellé.
Remarque 3 : Quand le sujet se présente sous la forme suivante : En quoi … ?
Dans quelle mesure… ? Dans quel sens … ? A quoi peut-on mesurer ? Il faut
adopter un plan thématique qui nous amènera à recenser l’ensemble des
arguments en faveur de cette affirmation.
N.B : Il est utile de connaître quelques types de sujets souvent proposés. En aucun
cas, il ne faut appliquer mécaniquement les plans proposés ci-dessus.
Au contraire, ces quelques exemples ne doivent être qu'un point de départ
pour une réflexion personnelle.

III- LA DEMARCHE POUR REUSSIR UNE DISSERTATION


LA DÉMARCHE POUR TRAITER UNE DISSERTATION

1- La compréhension du sujet
-Lire le sujet à plusieurs reprises
-Souligner les mots clés en déterminant leur signification
-Déterminer les limites et le problème en répondant aux questions suivantes :
quand, où, quoi, pourquoi, comment…
2- La construction du devoir
- rechercher les idées, toutes les idées,
-regrouper les idées, les organiser en fonction de deux (2) ou trois (3) centre
d’intérêt ou thèmes,
-faire le plan détaillé,
-rédiger au brouillon l’introduction et la conclusion
3- La rédaction du devoir
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-recopier l’introduction sur la feuille de copie,
- rédiger directement le développement les différentes idées partir du plan
détaillé,
-recopier la conclusion après le développement.

THEME II : LA TECHNIQUE DU COMMENTAIRE DE DOCUMENTS

Le commentaire de document est un exercice didactique qui consiste à


expliquer un document (texte, graphique, tableau statistique, …) c'est-à-dire à
l’éclairer ou à le rendre intelligible.
Commentez un document c'est utiliser ses connaissances en rapport avec les
programmes scolaires et sa culture pour l’expliquer, l’interpréter, l’apprécier
afin d’en saisir l’intérêt. Le commentaire permet au candidat de faire preuve
d’esprit critique.

Le Candidat est guidé par des questions qui l’amènent en principe à faire :

❑ La présentation du document
❑ L’analyse du document
❑ La synthèse du document.

Il faut donc que le candidat fasse montre de connaissances et qu’il soit


précis et rigoureux dans ses réponses.

I- LE COMMENTAIRE DE TEXTE
I.1. Les questions portant sur la présentation du
document
1.1.1- La question introductive (Nature du document, idée générale,
auteur, contexte historique…)
- La Nature du document (ce qui caractérise le document).

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Le document peut être un discours, un article de presse, une lettre, un
mémoire, un texte juridique, une biographie, une interview…
- L’Idée générale
Il s’agit de répondre à la question, « de quoi parle le document ? »
C’est l’idée maîtresse qui sert de fil conducteur à l’ensemble du document.
Elle doit être exprimée de façon précise et courte (doit tenir en une seule phrase).
- L’Auteur : Le concepteur du document
Il faut dire de lui ce qui est indispensable à la compréhension du document.
A quel titre a-t-il produit ce document ?
- Le Contexte historique
Ce qui est dans la proximité évènementielle du document, c’est-à-dire les
faits essentiels qui précèdent ou entourent l’évènement, les circonstances
historiques de la rédaction du document. A la suite de quels évènements en est-
on arrivé là ? Le contexte historique ne concerne que le commentaire de
document en histoire.
1.1.2- La question d’analyse (explication d’un passage du texte,
recherche de réponses dans le texte)
Expliquer : il peut signifier éclairer ou éclaircir ou élucider une allusion, un
passage du texte, le faire comprendre en ressortant les non-dits, en apportant les
preuves des affirmations de l’auteur. On ne donne pas son opinion, on entre dans
la peau de l’auteur et on dit plus clairement sa pensée.
1.1.3- La question d’évaluation et la question-conclusion
- La question d’évaluation
C’est une question qui vise à tester les qualités critiques du candidat. Elle
fait ressortir l’esprit critique, l’opinion, le raisonnement logique. C’est donc une
question d’avis qui se présente sous les formes suivantes :
− Partagez-vous l’opinion de l’auteur… ?
− Etes-vous d’accord avec l’auteur… ?
− Pensez-vous que l’auteur a raison… ? Justifiez votre réponse.
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− Discutez l’opinion de l’auteur…
− Appréciez-vous l’idée de l’auteur selon laquelle…
− Commentez le passage suivant…
Discuter : c’est étudier l’opinion en allant d’abord dans le sens de l’auteur
(justifier l’affirmation de l’auteur) et ensuite nuancer l’opinion en montrant ses
insuffisances, les limites de la pensée de l’auteur.
La notion de discuter peut-être remplacée par "Que pensez-vous de… ?",
"Partagez-vous… ?", "Etes-vous d’accord…","Appréciez-vous… ?"
Justifier : c’est apporter seulement des arguments qui soutiennent
l’affirmation de l’auteur.
Commenter : nécessite une réponse à deux volets : une explication puis une
critique.
Critiquer : il s’agit de porter un jugement raisonné sur la pensée de l’auteur.

- La question-conclusion (portée du document, esprit d’ouverture)


C’est une question d’ouverture, une question de culture générale dont la
formulation se présente comme suit :
− En vous appuyant sur le texte et sur vos connaissances, dites en quoi… ?
− Quels sont selon vous les freins au développement de … ?
− Quelles solutions envisagez-vous pour résoudre le problème de … ?
− Comment les problèmes soulevés par…peuvent-ils être résolus ? (Ici, il
s’agit d’identifier d’abord les problèmes ensuite proposer une solution
à chacun des problèmes soulevés).
− Quel est l’impact de… ?
− Quelle est la portée historique du document… ?
Il s’agit pour l’impact ou pour la portée, des événements postérieurs dont
les germes se retrouvent dans le texte ou le document.

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L’intérêt du document : ce que le document a apporté de nouveau pour la
connaissance de la période concernée ou de certains personnages ou de certains
problèmes.

Ce qu’il faut faire dans le commentaire d’un texte

Les questions qui accompagnent le document ont pour but d’en faciliter
la compréhension. Avant d’y répondre, il faut :
❑ Numéroter les lignes pour faciliter le repérage des allusions évoquées par les
questions
❑ Lire attentivement le titre et le texte lui-même en soulignant les passages et les
mots importants ou difficiles. Plusieurs lectures peuvent être nécessaires (ce
n’est pas du temps perdu) ;
❑ Lire toutes les questions de façon attentive.
❑ Répondre aux questions en tâchant de respecter leur ordre, dans la mesure du
possible, surtout en histoire (afin d’être aidé par la logique de la succession
des questions).
❑ Etre concis, tout en définissant, autant que possible, les termes techniques.
❑ Elucider toutes les allusions (historiques et géographiques.)

Ce qu’il faut éviter dans le commentaire d’un texte

❑ La paraphrase: répéter ce qui est dit dans le texte avec des mots différents
(sans rien apporter de nouveau pour permettre la compréhension de la
position de l’auteur).

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❑ Les déversements de cours, exposé général qui fait fi du contexte et qui
s'éloigne du texte.
❑ L'utilisation du texte comme un prétexte, pour faire étalage de ses
connaissances conduisant ainsi à perdre de vue la position précise du
document sur le sujet.
❑ Faire une dissertation à partir du texte.
❑ Les abréviations sauf les sigles officiels comme ONU, BAD, UNESCO etc.
❑ Le ton agressif, discourtois et les jugements de valeur
❑ L'utilisation du style personnalisé du genre "je pense que…mon opinion sur le
sujet est…"

II- LE COMMENTAIRE D’UN GRAPHIQUE

❖ LES PRINCIPAUX TYPES DE GRAPHIQUES

Les graphiques circulaires ou semi-circulaires :

Appelés familièrement « camemberts », ils sont utilisés pour visualiser


une répartition et permettent de repérer la part des différents phénomènes.

Les graphiques en barre ou histogrammes :

Ils servent à représenter une répartition à l’intérieur d’un ensemble, mais


sont surtout utilisés quand la série de chiffres donnée est discontinue.

Les graphiques en courbes, ou « courbes d’évolution » :

Ils servent généralement à exprimer une évolution dans le temps.

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❖ METHODE D’ANALYSE

Analyser ou commenter un graphique revient à le décrire puis à expliquer


le caractère du phénomène représenté.

1. LA DESCRIPTION DU GRAPHIQUE

Elle se fait en deux phases :

a) Commencer toujours par la tendance générale du document. Remarquez


l’homogénéité ou les disparités d’une répartition, ou notez l’évolution, sur
l’ensemble de la période, d’un phénomène (croissance, décroissance ou au
contraire stabilité).
Afin de montrer que vous avez bien décrypté le document, traduisez cette
tendance par des rapports (numérique ou proportionnel, entre la plus élevée et
la plus faible, ou entre la valeur de départ et celle d’arrivée).

b) La deuxième étape de la description vise à dégager, à l’intérieur des grands


ensembles ou tendances, des sous - ensembles ou accidents de variation. Il
s’agit d’une description détaillée du document.

2. L’EXPLICATION DU GRAPHIQUE

Faire appel à ses connaissances historiques, géographiques et


économiques… afin d’apporter des hypothèses expliquant les éléments dégagés
dans votre description.

Remarques : Cette phase explicative peut être réalisée en parallèle avec l’étude
descriptive selon l’aisance de style de l’élève.
Si plusieurs graphiques sont à commenter simultanément, vous devez
établir des comparaisons, repérer les corrélations ou, au contraire, les oppositions
en tentant de les expliquer.

3. CONCLUSION DU COMMENTAIRE DU GRAPHIQUE

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Elle peut donner lieu à un bilan à travers la question suivante : que peut-on
conclure de l’évolution de la courbe ? Que peut-on retenir de l’évolution de la
population ivoirienne ?

• On peut également rechercher l’intérêt que suscite une telle courbe à travers
la question suivante : Face aux problèmes que pose la croissance rapide de
la population ivoirienne quelles mesures l’État doit prendre ?

Conseils pour le commentaire d’un graphique

Pour réussir un commentaire de graphique, il faut :


• Analyser le titre de manière attentive
• Analyser la source du document en repérant au besoin sa date
• Analyser la légende en insistant sur l’échelle et l’unité employée
• Rester rigoureusement dans le cadre spatio-temporel du document

III- LE COMMENTAIRE D’UN TABLEAU STATISTIQUE

Le commentaire du tableau statistique s’organise en deux temps : la


description et l’explication.

1. LA DESCRIPTION DU TABLEAU

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Elle débute par la tendance générale montrée par le tableau, puis elle aborde
les aspects particuliers les plus pertinents.
Les aspects particuliers sont décrits en fonction de l’évolution générale.

2. L’EXPLICATION DU TABLEAU
Il faut chercher dans l’histoire, la politique, l’économique, la démographique, …
les raisons qui montrent les phénomènes décrits précédemment.

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