PREPARATION DES COMPTES ANNUELS. Contrôler Et Justifier Le Solde Des Comptes Suivants

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PREPARATION DES COMPTES ANNUELS

Contrôler et justifier le solde des comptes suivants :

- Comptes de trésorerie (banques, caisses, CCP)


- Contrôler les états de rapprochement si les règlements sont enregistrés d'après les pièces
(talons de chèques, effets de commerce, avis de virement et de prélèvement, etc.)
- Comptes d'attente (471 à 475) : vérifier qu'ils sont soldés

- Comptes clients (41) et fournisseurs (40)


Les comptes clients présentent en principe un solde débiteur, les comptes fournisseurs un
solde créditeur, et le solde correspond normalement aux dernières factures
Si tel n'est pas le cas, les contrôler très attentivement afin de corriger d'éventuelles erreurs
d'enregistrement.
Les éventuelles créances fournisseurs (acomptes notamment) devraient figurer en 409, et les
éventuelles dettes clients (acomptes notamment) en 419.

- Autres comptes de tiers (classe 4)


Les soldes des comptes de Sécurité Sociale et des autres organismes sociaux correspondent
en général aux montants dus au titre des déclarations de la dernière période de l'exercice
comptable.
Les comptes de rémunérations et de frais dus aux salariés correspondent en général aux
montants dus au titre du dernier mois de
l'exercice comptable.
Les comptes concernant les opérations
avec l'Etat et les autres collectivités
publiques (44) peuvent présenter des
soldes variables selon les opérations
qu'ils concernent.
Ainsi le solde du compte de TVA à
décaisser correspond en général au
montant à payer figurant sur la dernière déclaration de TVA de l'exercice comptable.
Les soldes des comptes de TVA déductible et de TVA collectée devraient correspondre (à la
TVA afférente) à la part des soldes des comptes clients et fournisseurs se rattachant à des
services (sauf si TVA payée sur les débits).
(rappel : la TVA sur les livraisons de biens est exigible dès la livraison des biens ; la TVA sur les services n'est
exigible que lors du règlement des services ; une entreprise peut opter pour le règlement anticipé de la TVA
qu'elle collecte sur les services, en optant pour le règlement de la TVA sur les débits ; cette option ne l'autorise
pas pour autant à récupérer la TVA déductible sur les services avant d'avoir réglé ces services aux
fournisseurs ; si les fournisseurs de services ont opté pour le règlement de la TVA sur les débits, comme France
Télécom, cette TVA peut toutefois être récupérée tout de suite).
En outre, le cumul de la TVA collectée enregistrée au cours de l'exercice doit normalement
correspondre au produit des bases taxables par les taux de TVA appliqués (vérification à
faire) ; il doit correspondre aussi au résultat suivant : TVA collectée déclarée sur les CA3 (1)
- solde initial à nouveau au premier jour de l'exercice+ solde final au dernier jour de
l'exercice (car solde initial+TVA enregistrée au cours de l'exercice – TVA déclarée = solde
final).

Copyright© La Comptabilité en pratique, par Alain Gandy, éditions AFNOR


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(1 La déclaration CA3 sert à déterminer, au titre d'un mois ou d'un trimestre, le montant de la TVA à payer (ou du crédit de TVA)
Pour la TVA déductible, le principe est le même.

- Les comptes de stocks et en-cours (classe 3) doivent traduire la valeur des stocks et en-cours
après inventaire, à la clôture de l'exercice

- Les soldes des comptes d'immobilisation (20, 21, 22) doivent correspondre à la valeur brute
en fin d'exercice fournie par le logiciel de gestion (ou le tableau de gestion) des
immobilisations. Les amortissements (28) doivent correspondre au cumul des amortissements
en fin d'exercice fourni par le logiciel de gestion (ou le tableau de gestion) des
immobilisations.

- Les soldes des comptes de capital (101) et réserves (106) doivent correspondre aux soldes de
l'exercice précédent après affectation du résultat de l'exercice précédent (voir le PV de l'AG
des associés statuant sur les comptes de l'exercice écoulé) et après prise en compte
d'éventuelles décisions des A.G.E. (augmentation du capital par exemple).

- Les soldes des comptes d'emprunt (16) doivent correspondre au capital restant dû à la clôture
de l'exercice, montant figurant sur les échéanciers (la part d'intérêts versés à chaque
échéance doit avoir été enregistrée dans un compte de charges financières).

Quelques exemples typiques d’erreurs que l’on trouve dans de très nombreuses comptabilités

Notes de restaurant et de petits frais


La note a été enregistrée dans le journal d’achats comme une facture.
Lors de son règlement, le compte de trésorerie a été crédité par le débit du compte de charge
le compte de tiers n’est pas soldé, et le compte de charge a été débité deux fois

Cotisations pour la formation


Elles ont été enregistrées une première fois en même temps que les salaires (par exemple par
importation d’écritures issues du logiciel de paie).
Elles ont été enregistrées en charge une nouvelle fois avec les écritures de charges à payer ou
lors du règlement de ces cotisations.

Ce type d’erreurs est très fréquent : compte de tiers non soldé, et double enregistrement en
charges.
Parfois, c’est le compte de tiers qui est débité lors du paiement, alors qu’aucune charge n’a
été ou ne sera enregistrée dans ce compte !

TOUS LES SOLDES DES COMPTES DES CLASSES 1, 2, 3, 4, et 5 DOIVENT ÊTRE


JUSTIFIÉS, C'EST A DIRE QU' ILS DOIVENT ETRE EXPLIQUES FACILEMENT A L'AIDE
D'UNE OU PLUSIEURS PIECES COMPTABLES TELLES QUE FACTURES, DECLARATION
SOCIALE OU FISCALE, RELEVE, TABLEAU.

CELA EST D'AUTANT PLUS IMPORTANT QUE LES SOLDES DE CES COMPTES SERONT
REPRIS A L'OUVERTURE DE L'EXERCICE SUIVANT (A NOUVEAUX).

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Contrôler ensuite les comptes de charges et de produits


Plusieurs méthodes doivent être employées en même temps ou successivement
afin de justifier les comptes et de repérer tout ce qui est anormal.
- Caractère normal des montants inscrits dans les comptes (un montant de 10 000 euros dans
un compte de frais de télécommunications alors que les autres montants sont d'environ 1000
euros doit attirer l'attention)
- Libellés (intitulés) : une écriture peut avoir été saisie avec le bon libellé dans un mauvais
compte
- Régularité " dans le temps" des montants enregistrés : des fournitures enregistrées une fois
par mois, et qui ne semblent pas avoir été commandées 3 mois de suite, doivent attirer
l'attention. Les comptes d'enregistrement des factures de téléphone ou d'électricité sont ainsi
assez facilement contrôlables.
- Evolution des soldes par rapport à l'exercice précédent : si le chiffre d'affaires est stable, de
nombreux soldes devraient rester stables
- Contrôles avec des tableaux récapitulatifs : DADS pour les rémunérations, journaux ou livre
de paie pour les charges patronales, logiciel de gestion (ou le tableau de gestion) des
immobilisations pour la dotation aux amortissements de l'exercice.
- Contrôle avec des contrats juridiques, commerciaux (maintenance, assurances, etc.)
- Contrôles croisés avec d'autres comptes : si le taux de marge est resté stable, les ventes de
matériels ou de marchandises, après prise en compte de la variation des stocks, ont dû
évoluer dans la même proportion que les achats ; les comptes de charges patronales sur
salaires doivent
correspondre aux salaires bruts
multipliés par les taux cumulés de
charges patronales (calcul plus
complexe en cas
d'exonération ou de réduction de
certaines charges patronales).
- Certains comptes doivent faire l'objet
d'une attention particulière
en raison des incidences fiscales : les cadeaux (6234) de plus de 65 euros doivent
normalement être comptabilisés TTC, la TVA ne pouvant pas être récupérée : le compte de
fournitures d'entretien et de petit équipement (6063) ne doit pas comporter de matériel d’un
montant supérieur à 500 euros, les biens d'un montant de plus de 500 euros devant être
immobilisés.
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Enregistrer ensuite les écritures de régularisation et de fin d'exercice
Le principe essentiel à appliquer est le suivant : doivent apparaître dans le compte de
résultat de l'exercice toutes les charges et tous les produits de l'exercice, et seulement ceux
de l'exercice.
Exemple : si 100 000 euros de marchandises ont été acquis au cours de l'exercice, et si
seulement la moitié (50 000 euros) ont été vendus au cours de cet exercice, une écriture
(variation de stock) d'un montant de 50 000 euros devra être enregistrée.

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De même, si un contrat de maintenance de 12 mois, démarrant le 1er jour du dernier mois de


l'exercice a été comptabilisé, une écriture représentant les 11 douzièmes de ce montant devra
être enregistrée, afin que ne subsiste en charges que le douzième de ce montant.

Les principales catégories d'écritures de fin d'exercice à enregistrer sont les suivantes :
- variation des stocks et des produits en cours
- charges à payer
- produits à recevoir
- charges constatées d'avance
- produits constatés d'avance
- dotations aux amortissements
- dotations aux dépréciations et aux provisions

Toutefois, des écritures qui n’ont pas d’incidence significative sur la présentation des comptes
annuels peuvent être négligées, si le principe de l’ « image fidèle » des comptes demeure appliqué.
Par exemple, des écritures de charges à payer de quelques euros pourront en général être négligées.

Variation des stocks et des produits (ou prestations) en cours


Les stocks initiaux (de début d'exercice) doivent être passés en charge, et les stocks finaux en
produits.
- stocks de matières premières, fournitures, marchandises, autres approvisionnements : débiter
au 1er jour de l'exercice les comptes 603 et créditer les comptes 31, 32, 37 (stocks) ; créditer
au dernier jour de l'exercice les comptes 603 et débiter les comptes 31, 32, 37 (stocks)
- stocks de produits et de production en-cours : débiter au 1er jour de l'exercice les comptes 71
et créditer les comptes 33, 34, 35 (stocks et en-cours) ; créditer au dernier jour de l'exercice
les comptes 71 et débiter les
comptes 33, 34, 35 (stocks et en-
cours)
Attention à être logique dans la comptabilisation des stocks : si
des stocks viennent d’être réceptionnés lors de la clôture de
l’exercice, et qu’ils n’ont pas été enregistrés en charges sur
l’exercice (facture non reçue ou datée de l’exercice
suivant et non enregistrée en charge à payer), ils ne devront pas
être inclus dans le stock final comptabilisé (l’inscription
de la variation de stock en produits ayant pour objet de
« corriger » l’excédent enregistré en charges de l’exercice).
Lors de la saisie des écritures de stocks, il faut veiller à la bonne correspondance entre les comptes d’achats (ou de
produits) et les comptes de variation de stock et de stocks ou en-cours. Par exemple, le compte 6037(variation de stock de
marchandises) correspond aux comptes 607(achat de marchandises) et 37(stock de marchandises).

Les stocks sont évalués en fonction de leur coût de revient, ou d’après le cours du jour à l’inventaire
si celui-ci est inférieur (ce dernier cas s’appliquant surtout à l’activité de négoce). Les diminutions de
valeur non définitives doivent faire l’objet de dépréciations.

Charges à payer (=charges à enregistrer au titre de l’exercice)


Les charges à payer sont toutes les charges qui concernent l'exercice et qui ne sont pas enregistrées
sur l'exercice, en général parce qu'on ne dispose pas encore de la pièce comptable définitive
mentionnant ces charges, soit parce que celle ci est datée de l'exercice suivant.
Les charges à payer peuvent concerner la plupart des comptes de charges.
Elles doivent être enregistrées au débit du compte de charge concerné, la TVA doit être saisie au
débit du compte 44586, et pour le montant TTC au crédit d'un sous compte de tiers (ou d'emprunt) de

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type ..8 (408 pour les fournisseurs, 428 pour les congés payés dus au personnel 438 pour les charges
sociales à payer, 518 pour les intérêts courus sur comptes courants, 1688 pour les intérêts courus sur
emprunts).
Les principales charges à payer sont dans les petites entreprises :
- les indemnités de congés payés dus au personnel (débiter le compte 6412 et créditer les
comptes 4282 et 438), qui se calculent en fonction du nombre de droits à congés payés
figurant normalement sur les fiches de paies du dernier mois de l'exercice
la part patronale des cotisations sur les congés payés peut être enregistrée au débit du compte
645800 ; elle est couramment enregistrée avec le salaire brut, au débit du compte 6412
- les honoraires de l'Expert Comptable et du Conseil Juridique, relatives à la clôture des
comptes, et qui seront facturés au début de l'exercice suivant
- les agios bancaires et intérêts d'emprunt des derniers mois de l'exercice
- certaines fournitures de services qui sont facturées après relevé des consommations
(téléphone, électricité, etc.) ; la part d'abonnement est en général facturée d'avance et peut être
enregistrée partiellement en charge constatée d'avance
- certains impôts et taxes : contribution économique territoriale (63511) lorsque l'exercice ne
correspond pas à l'année civile, contribution sociale de solidarité (6371) calculée sur le chiffre
d'affaires (C3S), impôts sur les sociétés (695)
- la taxe d’apprentissage et la contribution additionnelle à cette taxe (6312), la participation à la
formation continue (6313), et, le cas échéant, la participation à la construction (6314), si ces
taxes ne sont pas déjà enregistrées en charges. Le compte utilisé au crédit est en général le
compte 4486, bien que ces taxes, assises sur les salaires bruts de l’année écoulée, sont souvent
versées, en début d’année suivante, à des organismes indépendants de l’Etat.

Produits à recevoir (=produits à enregistrer au titre de l’exercice)


Les produits à recevoir sont tous les produits qui concernent l'exercice et qui ne sont pas enregistrés
sur l'exercice, en général parce qu'on ne dispose pas encore de la pièce comptable définitive
mentionnant ces produits, soit parce que celle ci est datée de l'exercice suivant.
Les produits à recevoir peuvent concerner la plupart des comptes de produits.
Ils doivent être enregistrés au crédit du compte de produit concerné, la TVA doit être saisie au crédit
du compte 44587, et pour le montant TTC au débit d'un sous compte de tiers (ou de prêt accordé) de
type ..8 (418 pour les clients, 4387 pour les autres organismes sociaux, 4487 pour l'Etat, 2768 pour
les intérêts sur prêts accordés).

Les principaux produits à recevoir sont dans les


petites entreprises :
- les prestations de services, les
travaux (voire des ventes de biens)
qui sont en attente de facturation à la
fin de l'exercice (faire la
distinction avec les travaux,
produits et prestations en cours) ; pour ces produits à facturer aux clients, débiter un compte
418, et créditer le compte normal de produit pour le montant HT, et le compte 44587 pour la
TVA)
- les indemnités et subventions à recevoir de différents organismes sociaux, par exemple dans
le cadre de contrats de travail spécifiques (apprentissage, etc.)
- les indemnités et subventions à recevoir (74 ou 79) de la part de l'Etat et des autres
collectivités publiques (cas plus fréquent dans l'agriculture…)

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- les indemnités d'assurance, dues suite à un sinistre intervenu au cours de l'exercice (à


enregistrer au compte 775 si elles concernent un bien immobilisé détruit, ou dans le compte
79 de transfert de charges si elles couvrent des frais de remise en état ou une perte de chiffre
d'affaires)
Les produits à recevoir ne sont pas toujours faciles à distinguer des travaux en cours.
La notion de « produit à recevoir » sous-entend que la facturation est imminente. En fait, sur le plan fiscal, un produit à
recevoir est un produit qui peut être rattaché à l’exercice pour sa totalité, c'est-à-dire y compris pour la part de bénéfice
éventuel lié à la vente de ce produit.
Par exemple, des loyers ou des intérêts (prestations appelées fiscalement « prestations continues ») constituent
habituellement des produits à recevoir, et non des produits en cours.
De même, certaines prestations qui s’échelonnent sur plusieurs années (certains contrats de maintenance, d’abonnement,
d’expertise comptable) dont les coûts sont prévisibles, doivent être traitées en produits à recevoir et non en travaux en
cours (pour le pro rata des prestations effectuées au cours de l’exercice, pro rata qui n’est pas automatiquement lié au
montant de la facturation émise au cours du même exercice). Ces prestations sont dites fiscalement « prestations
discontinues à échéances successives ».
Les autres prestations doivent en principe être considérées comme des produits en cours, donc évaluées à leur coût de
revient.

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Charges constatées d'avance (=charges enregistrées d’avance)


Les charges constatées d'avance sont toutes les charges qui concernent l'exercice suivant (ou un
exercice suivant) et qui sont enregistrées sur l'exercice en cours.
Les charges constatées d'avance peuvent concerner la plupart des comptes de charges.
Elles doivent être enregistrées (pour la part qui concerne un exercice suivant) au crédit du compte de
charge concerné, et au débit du compte 486, pour le montant HT (la TVA n'est pas prise en compte) ;
elles constituent en quelque sorte des "créances en nature".
Les principales charges constatées d'avance sont dans les petites entreprises :
- une partie des primes d'assurance, surtout en cas d'exercice "décalé" par rapport à l'année
civile
- une partie des loyers, surtout lorsque
la période couverte par les
échéances ne démarre pas le 1er jour du
mois
- une partie des abonnements,
notamment sur les factures d'EDF
ou de France Telecom (cette
fraction de charge constatée
d'avance est souvent négligée car elle n'a pas d'incidence notable sur les comptes)
- une partie des sommes enregistrées au titre des contrats de maintenance

D'autres charges comptabilisées sur l'exercice en cours et qui concernent en tout ou ou partie des
exercices ultérieurs, sont considérées comme des charges à répartir (compte 481). Depuis 2004,
les seules charges à répartir qui subsistent sont les frais d’émission d’emprunt.
Ces frais peuvent être répartis sur la durée de l’emprunt.
Ces charges à répartir sont comptabilisées par le crédit d'un compte de transfert de charges (79) et
par le débit d'un compte de charges à répartir (481). Elles sont ensuite amorties selon le même
principe général que les immobilisations.
Fiscalement, elles doivent être déduites en totalité de l'exercice où elles sont exposées.

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Produits constatés d'avance (produits enregistrés d’avance)


Les produits constatés d'avance sont tous les produits qui concernent l'exercice suivant (ou un
exercice suivant) et qui sont enregistrés sur l'exercice en cours.
Les produits constatés d'avance peuvent concerner la plupart des comptes de produits.
Ils doivent être enregistrés (pour la part qui concerne un exercice suivant) au débit du compte de
produit concerné, et au crédit du compte 487, pour le montant HT (la TVA n'est pas prise en compte)
; ils constituent en quelque sorte des "dettes en nature".
Les principaux produits constatés d'avance sont dans les petites entreprises :
- la part des contrats de maintenance facturée aux clients pour la période postérieure à la fin de
l'exercice en cours
- la part des subventions reçues concernant un exercice ultérieur

Dotations aux amortissements


Elles sont calculées sur les immobilisations, en fonction de leur durée prévisible de fonctionnement,
et, particulièrement dans les petites entreprises, en fonction des taux d'amortissement généralement
admis (2% à 5% pour les bâtiments –hors terrains-, 10% à 20% pour le matériel, l'outillage, et le
mobilier, 20% à 25 % pour les véhicules, 33,33% pour les micro-ordinateurs).
(pour plus de précisions, voir Les principales écritures comptables)
Le mode d'amortissement peut être soit linéaire (même dotation sur toute la durée d'amortissement),
soit, sous certaines conditions, dégressif (taux majoré en fonction d'un coefficient, taux appliqué à la
valeur nette comptable du bien, c'est à dire à la valeur brute après déduction du cumul des
amortissements pratiqués).
Elles sont enregistrées par le débit d'un compte de
dotation aux amortissements (68) et par le crédit d'un
compte d'amortissements (28).
Lors de la saisie des écritures de dotation aux
amortissements, il faut veiller à la bonne
correspondance entre les comptes
d’immobilisations et les comptes d’amortissements. Par exemple,
le compte 2182 (matériel de transport) correspond au compte
28182 (amortissement du matériel de transport) et au compte
68112 (dotation aux amortissements des immobilisations corporelles). Le respect de cette correspondance est nécessaire
surtout lorsqu’on utilise un logiciel pour établir les comptes annuels. L’impression correcte du tableau des
immobilisations et amortissements (voir en annexe les formulaires n°2054 et 2055) requiert l’utilisation des bons
comptes. Il n’est par contre pas nécessaire de détailler (par des sous-comptes) le compte 68112.

Dotations aux dépréciations


Principe : chaque fois que la valeur réelle d'un élément figurant à l'actif du bilan (immobilisations,
stocks, créances, ou autres actifs) est, à la date de clôture de l’exercice (date de fin de l’exercice),
inférieure à sa valeur nette comptable (c'est-à-dire après prise en compte des éventuels
amortissements constatés), et que cette "dépréciation" n'est pas définitive ou n’est pas évaluée de
façon définitive à la date d’arrêté des comptes (date à laquelle les comptes annuels sont effectivement
établis), une dotation aux dépréciations doit être enregistrée.
Si par contre cette "dépréciation" est définitive et chiffrée avec précision à la date d’arrêté des
comptes, la dépréciation devra être enregistrée par un autre moyen, tel que, selon le cas, un
amortissement exceptionnel, une perte sur créance client, une évaluation inférieure du stock, etc.
Autrement dit, les montants qui figurent dans la troisième colonne de l’actif (actif nette) ne doivent
pas être sur-évalués.

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Exemple : un client doit 10 000 euros ; il a déposé le bilan : une dépréciation pour perte de tout ou
partie de cette créance doit être enregistrée ; le montant de cette créance devra en outre être extourné
au compte "clients douteux et litigieux" (416).
Comptabilisation : débiter un compte de dotation aux dépréciations (68) et créditer un sous compte
d'actif en .9 (29 pour les immobilisations, 39 pour les stocks et en cours, 49 pour les comptes de tiers,
59 pour les comptes de trésorerie).
En cas de litige, et lorsque ce litige risque nettement de se dénouer de façon défavorable, avec une
perte de ressources sans contrepartie équivalente, une dotation aux provisions devra être enregistrée,
et non pas une dotation aux dépréciations. Il s’agit là en effet plus d’une dette probable (dette pour
litige, même si elle se compense en partie avec une créance, ce qui peut être le cas avec un client
lorsque ce dernier n’a pas encore payé la créance liée au litige).
La comptabilisation, en cas de litige, sera sensiblement différente, comme vous le verrez ci-dessous :
un compte 68 (6815 pour les dotations aux provisions d’exploitation) sera débité, par le crédit d’un
compte 1515. Par exemple, en cas de litige avec un client, un compte 1515 sera crédité, et non pas un
compte 491. Le montant de la créance devra également être extourné au compte "clients douteux et
litigieux" (créditer le compte 411 par le compte 416).
Attention : la comptabilisation d’une dépréciation ou d’une provision n’est justifiée que si le risque
encouru n’est pas intégralement couvert. Ainsi, par exemple, si le non paiement d’une créance client
est couvert à 40 % par une assurance, seulement 60 % de la dépréciation devra être comptabilisée.

Dotations aux provisions (appelées auparavant « provisions pour risques et charges »)


En vertu du principe de prudence, on doit également prendre en compte les dettes ou quasi dettes
(charges dont l’objet est clairement déterminé s’accompagnant d’une sortie nette de ressources au
profit de tiers) dont le montant ou l’échéance n’est pas encore fixé avec précision.
L’enregistrement s’effectue par le débit d’un compte 68 et le crédit d’un compte 1515.
Cependant, les dettes éventuelles (d’une probabilité faible) ou difficiles à évaluer ne sont pas
comptabilisées, mais doivent en général figurer en
annexe. Les dettes concernant les pensions,
retraites, et versements assimilés peuvent ne pas être
provisionnées.

Les écritures de régularisation (charges constatées


d’avance notamment) n’échappent pas aux
habitudes prises, dans les cabinets comptables notamment.
Ainsi, la plupart des assistants de cabinets comptables passent des écritures de charges constatées
d’avance pour la part des abonnements téléphonique enregistrée d’avance (même si cela n’est pas
toujours nécessaire).
Mais ils pensent moins souvent par exemple à l’hébergement, à la maintenance et au nom de domaine
du site Web de l’entreprise, aux contrats de maintenance ou « hotline » des éditeurs de logiciels, aux
timbres poste.

Au premier jour de l'exercice suivant, les écritures de charges à payer, de produits à recevoir, de
charges constatées d'avance, de produits constatés d'avance, doivent être extournées (mêmes
montants, avec crédit et débit inversés). Les dépréciations et provisions peuvent aussi être annulées
par le crédit d'un compte de reprises de dépréciations et provisions (78), puis reconduites si
nécessaire en fin d’exercice.

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Vérifier plusieurs fois en particulier les comptes de bilan (1, 2, 3, 4, 5) et contrôler que leur
solde s'explique simplement et de façon logique, et que leur solde après prise en compte des
amortissements et dépréciations correspond effectivement à leur montant réel au jour de la
clôture de l'exercice. Toutefois la valeur nette au bilan de certains actifs tels que les immobilisations
peut rester sous-évaluée, leur valeur ayant pu augmenter depuis leur inscription à l'actif, et leur
"réévaluation" nécessitant des procédures comptables et fiscales complexes.
Vérifier également que les soldes des comptes de charges et de produits, après prise en compte
des dotations et reprises sur les amortissements, dépréciations, et provisions, des variations de
stocks et des transferts de charges correspondent uniquement aux charges et produits
imputables à l'exercice (sauf comptes de charges et produits sur exercices antérieurs).
Vérifier en particulier que si des charges sont enregistrées à la fin de l'exercice pour des
opérations "à cheval" sur l'exercice en cours et l'exercice suivant, les produits correspondant le
sont également (par exemple si un matériel acheté et comptabilisé à la fin de l'exercice a été livré à
un client à la fin de l'exercice, il doit figurer également en produit à la fin de l'exercice ; si des
marchandises reçues le dernier jour de l'exercice n'ont pas été comptabilisées en achat, ni en charges
à payer, elles ne doivent pas non plus apparaître dans le stock final).

Conseils méthodologiques
- Afin de réaliser rapidement les écritures de fin d’exercice et de ne pas en oublier, il est judicieux de
les préparer tout au long de l’exercice. Par exemple, si vous enregistrez une facture relative à un
contrat de maintenance d’une durée d’un an à cheval sur l’exercice en cours et le suivant, vous
pouvez insérer une note à ce sujet dans un dossier de préparation des comptes annuels.
- Habituellement, on retrouve à, peu près les mêmes
écritures de régularisation d’un exercice à l’autre,
avec des montants différents. Créer un modèle
d’écriture facilitera leur saisie.
- Une partie des écritures étant à extourner au premier
jour de l’exercice suivant, vous pouvez isoler ces
écritures dans un mouvement (ensemble de lignes)
d’écritures, afin de gagner du temps. Si votre
logiciel offre une fonction de contre-passation, cette extourne des écritures sera facilitée (charges à
payer, charges constatées d’avance, produits à recevoir, produits constatés d’avance, stocks finaux).
Attention toutefois au fait que les dotations aux provisions et dépréciations ne sont pas reprises par le
crédit d’un compte 68, mais d’un compte 78.

Réalisation du bilan et du compte de résultat


Les comptes des classes 1 à 5 permettent d’obtenir le bilan.
Les comptes 6 et 7 permettent d’obtenir le compte de résultat.

Le recours à un tableau de passage de la balance aux comptes annuels facilite ce travail.


Il s’agit simplement de reporter les soldes de la balance au bon endroit en les cumulant si nécessaire,
puis de calculer les totaux, et les soldes (éléments d’actifs nets, résultat).
(voir en annexe le tableau de passage, et le cas pratique)
De nombreux logiciels permettent de réaliser facilement le bilan et le compte de résultat à partir
d’une balance.
Cependant, même avec un logiciel d’établissement des comptes annuels, certains champs (certaines
cases des formulaires) ne peuvent se calculer automatiquement et doivent être complétés.

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Copyright© La Comptabilité en pratique, par Alain Gandy, éditions AFNOR

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