Cours - Exercices - Sujets D'examen: Fascicule de Français
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L’essentieL de La Littérature
française et africaine
Cours – Exercices -
Sujets d’examen
Ce fascicule, dont le contenu est extrait du livre « Français : Méthodes &
Techniques » et du document personnel « Recherches littéraires » a pour
objectif de fournir à son utilisateur une documentation sur la Littérature
française et africaine, axée sur une bonne connaissance des courants et des
genres littéraires, visant particulièrement à une meilleure compréhension et à
une meilleure utilisation de l’Ecriture et l’Art.
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A°) Définition :
La littérature peut être définie comme étant l’ensemble des œuvres écrites ou orales auxquelles on
reconnaît trois valeurs : une valeur esthétique, une valeur culturelle et une valeur idéologique. Elle est
aussi l’ensemble des connaissances, culture générale en particulier en ce qui concerne les lettres.
Cependant, la littérature n’est pas l’information ni la science. Il importe de faire la distinction entre le
texte de l’information et le texte littéraire, même s’il contient des informations intéressantes et fondées.
Sur cette question, un écrivain contemporain écrivait : « Notre société a peu à peu insinué dans le cerveau
de nos élèves l’idée que la littérature ne tendrait qu’à poser des problèmes actuels (…). Un bon livre, en
somme, serait un livre utile, centré sur une question du jour. Un bon livre serait un bon dossier, un bon
bilan ».
Sur ce, on note que la valeur d’une œuvre littéraire ne tient pas en ce qu’elle traite des sujets en relation
avec les préoccupations du moment. Cette vocation revient à un texte d’information qui est l’œuvre d’un
journaliste.
Il est important de savoir aussi que la littérature n’a pas les pouvoirs de la science qui consiste à
transformer le monde et ses apparences car elle n’est pas « utile » au sens étroit du terme. Elle sert
seulement à vivre, nous dit Claude Roy.
Toutefois, en tant que œuvre artistique, il est de la nature de la littérature d’apporter à « nos élèves » une
satisfaction esthétique qui appartient à l’ordre du beau et, à travers cette beauté, de rechercher le bien et le
vrai. Telles sont les fonctions essentielles de la littérature.
B°) Caractéristiques :
La littérature se caractérise par trois notions : le beau, le bien et le vrai.
- La recherche du beau : fonction esthétique
Etant une œuvre d’art, la littérature tend vers la perfection formelle avec ces différents genres comme le
Roman, la Poésie et le Théâtre entre autres, et entraine des satisfactions esthétiques. Ces dernières sont
multiples et diverses. Elles peuvent être distractives, émotives, affectives ou visuelles. En guise
d’exemple, on peut constater les rimes des vers, la beauté de la forme des écrits poétiques ou
romanesques, la description de la beauté de la nature, des sentiments comme l’Amour, la souffrance.
- La recherche du bien : fonction didactique
A travers l’esthétique, la littérature se donne aussi pour objectif la recherche du bien ; elle est donc utile.
La littérature permet d’acquérir des connaissances, du savoir. Elle éduque en enseignant la vertu, en
dénonçant les vices et les maux de la société. C’est l’exemple des leçons de morale que l’on retrouve dans
les contes, les fables et à travers la mise en scène de personnages dans les théâtres et les romans.
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Du 16e au 20e siècle, l’histoire de la littérature est marquée par de nombreux courants littéraires. Ces
manifestations reflètent les différentes conceptions de l’art selon les époques et selon aussi les écrivains.
Un courant littéraire se définit comme étant un ensemble idéologique et culturel relatif à un groupe de
littéraires bien déterminé. C’est aussi l’ensemble des ressemblances chez les écrivains d’une génération
donnée quant à leur vision du monde.
Ainsi, au XVIe siècle, on note l’Humanisme ; au XVIIe siècle le Classicisme ; au XVIIIe siècle (siècle des
Lumières) le Rationalisme et le Préromantisme ; le XIXe siècle le Romantisme, le Réalisme, le
Naturalisme, le Parnasse et le Symbolisme ; le XXe siècle le Surréalisme.
Renaissance française. Les grandes découvertes sont encore récentes, leur influence déterminante
se fera sentir plus tard, mais elles font prendre conscience de la relativité de l’Europe. Enfin, le
siècle sera perturbé par les guerres de religion, qui obligeront à de douloureuses révisions de la
vision de l’homme et du pouvoir.
- Le 17e siècle : Il est globalement marqué par l’évolution d’un foisonnant désordre vers un ordre
rigoureux, dans tous les domaines. En politique, on passe de l’autorité royale, encore contesté par
la Fronde, à la monarchie de Louis XIV. En religion, les guerres et les troubles cèdent la place à la
toute-puissance de l’Eglise catholique. En art, l’esthétique baroque conduit à la réaction du
classicisme.
- Le 18e siècle : Il est marqué par les progrès de la contestation politique, religieuses, sociale, par
une mutation de la pensée et de la société. La bourgeoisie, qui a conquis le pouvoir économique,
revendique le pouvoir politique. Elle impose peu à peu ses idéaux : liberté et tolérance dans le
respect de l’individu, foi en la raison, développement des biens matériels qui doivent naître du
mérite personnel et assurer le bonheur ici-bas. Mais rationalisme et pragmatisme n’étouffent pas
les passions et la sensibilité qui occupent une place importante dans la littérature de la seconde
moitié du siècle.
- Le 19e siècle : C’est le siècle de la révolution industrielle, avec son cortège de réussites
bourgeoises et de misères ouvrières. Cela en fait aussi un siècle de révolution politique (1830,
1848, 1871), qui mettent fin aux régimes impériaux (Napoléon 1er, Napoléon III) et monarchiques
(trois rois entre les deux empires) ; à la fin du siècle, la France est devenue républicaine. Dans le
monde de la pensée, la révolution scientifique produit les plus grands bouleversements : la foi
dans la science devient pour les uns une véritable religion, pour d’autres une croyance suspecte,
voire dangereuse. Une telle accélération de l’évolution rend la vie littéraire elle-même très
mouvementée : chaque tendance nouvelle se définit par opposition à celle qui l’a précédée.
- Le 20e siècle : Il se présente comme une période où la littérature a sans cesse côtoyé l’histoire. Les
écrivains ont réagi avec force à tous les bouleversements, si bien que les œuvres sont étroitement liées
à l’époque qui les a engendrées. Cette capacité des œuvres écrites à exprimer et communiquer
précisément les problèmes de leurs contemporains a certainement contribué pour beaucoup à la
sauvegarde de l’écrit dans un monde où apparaissaient de nouveaux moyens d’expression
audiovisuelle. Le nombre de publications annuelles devient vertigineux, dans tous les domaines, et
avec une diversité de plus en plus grande. Les interrogations sur l’homme et sur son devenir, comme
le divertissement, passent encore par le livre malgré la concurrence des nouvelles techniques de
communication.
- La contestation du catholicisme : les humanistes appliquent aux textes sacrés les mêmes
critiques qu’aux textes de l’Antiquité : ils les traduisent, les commentent. Cette lecture directe des
textes sacrés entrainent la Réforme qui provoque le grand bouleversement religieux : catholiques
et protestants vont s’affronter ; la chrétienté occidentale sera désormais divisée en deux pour tous
les siècles suivants.
b- Le Classicisme :
Il se manifeste au 17e siècle et correspond à l’avènement de Louis XVI avec la monarchie absolue de
1660. Il se fonde en réaction à l’esthétique baroque. En effet, le Classicisme est d’abord un art de la
maîtrise : maîtrise des passions, de l’imagination et de l’écriture. Car le style classique est très sobre. On
cherche le mot juste, la phrase claire et bien rythmée : « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement », dit
Boileau.
Le classicisme se caractérise par trois principes :
- L’idéal esthétique : ce principe est soutenu par l’imitation des grands écrivains de la culture
antique car les références de l’antiquité abondent dans l’art classique. Cette imitation est une
garantie de perfection vu que les Anciens ont laissé des œuvres qui ont franchi les siècles. Cette
capacité à durer est pour les classiques une marque de l’excellence, il faut donc suivre les Anciens
pour construire des œuvres qui puissent s’imposer à leur tour. C’est ce qui explique dans les
œuvres des classiques l’existence d’un souci de l’universel, d’une autorité de la raison, d’une
bienséance et d’une vraisemblance, mais surtout d’une volonté de réglementation de la littérature.
- L’idéal humain : l’honnête homme est d’abord un homme de la bonne société. Mais il n’est pas
nécessairement noble : un pauvre jeune peut présenter les qualités requises par son mérite. La
qualité première est la mesure : s’il est cultivé, il ne le montre pas trop ; s’il est passionné, il doit
se maîtriser, son goût doit s’écarter des extrêmes et cultiver la nuance. Parce qu’il est ainsi, on va
rechercher sa compagnie : l’honnête homme est sociable. Il est aussi un homme ouvert, curieux
d’esprit, galant, élégant, charmant, courtois, …etc.
- L’art de plaire : c’est à ce talent que l’on juge l’homme du monde. Plaire impose que l’on sache
être profond tout en divertissant. La Fontaine, par exemple, instruit ses lecteurs, mais sa morale
passe par l’agrément de la fable.
c- Le siècle des Lumières : Rationalisme et Préromantisme
C’est le siècle de l’Intelligence, du savoir, de la capacité intellectuelle marqué par le Rationalisme
philosophique. Le philosophe refuse de fonder sa pensée sur la tradition, sur l’autorité religieuse ou
politique : c’est l’attaque à l’ordre sociale et à la hiérarchie religieuse et politique aussi. Pour lui, il faut
faire confiance à la raison qui offre tous les moyens de parvenir à la connaissance et aux idées justes. Le
premier moyen est l’observation appuyée par l’expérimentation (avec l’avènement des sciences
expérimentales). Le deuxième moyen est le bon sens (qui est présent en tout homme) et, enfin, la raison
théorique qui permet par la logique d’aboutir à l’idée juste reste le troisième moyen. La morale
individuelle du philosophe est elle-même fondée sur la raison : il faut se bien conduire parce que c’est le
moyen d’être accepté par les autres et de vivre heureux. C’est ce culte de la raison qui a fait surnommer le
XVIIIe siècle le siècle des Lumières.
Mais le 18e siècle ne doit pas être enfermé dans son rationalisme car s’il affirme que la raison est un
instrument de connaissance, il affirme aussi que la sensibilité permet d’appréhender sa propre intériorité,
mais aussi les autres et le monde. Dès le début du siècle, l’expression des sentiments se développe
parallèlement à l’expression de la raison. Le sentiment apparaît même comme un instinct plus vrai et plus
sûr que la raison : le cœur l’emporte sur la raison. Diderot réhabilite les passions en soulignant dans un
article : «A mesure que l’esprit acquière plus de lumières, le cœur acquière plus de sensibilité ». On
retrouve chez les écrivains comme Rousseau le goût de la confession, la fuite au sein de la nature
protectrice, les tourments de l’absence, le désir d’éterniser l’Amour par le souvenir,… etc.
d- Le Romantisme :
Le romantisme c’est d’abord la réhabilitation du moi. Le préromantisme annonçait déjà cette tendance :
Rousseau se penchait sur ses états d’âmes et décrivait avec finesse les méandres de son cœur. C’est
maintenant la poésie qui est chargée d’exprimer ce lyrisme. Mais ce lyrisme n’est pas un repli sur soi.
Tout au contraire, il retourne à l’essence même du lyrisme, qui est l’expression des sentiments communs
à tous les êtres humains : celui qui les chante prête sa voix pour dire ce qui est au fond de chacun d’entre
les hommes : « Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! », dit Victor Hugo dans sa préface des
Contemplations.
Les écrivains romantiques préconisent entre autres objectifs de libérer l’art (c'est-à-dire abandonner les
règles classiques), d’adopter l’individualisme dans l’art (droit de prendre ses propres sentiments) et de
bouleverser les formes fixes.
Ainsi le romantisme est une réaction contre les excès du rationalisme classique. Il cherche à réhabiliter le
rêve d’autant plus que la réalité sociale est marquée par la misère. Les écrivains romantiques souffraient
du vague de l’âme ; ils étaient mélancoliques et avaient l’air malade. La génération romantique développe
des thèmes de l’originalité d’un moment, d’un lieu, d’une sensation devant la fuite du temps, de l’amour
et de la nostalgie. Les romantiques étaient d’esprit indépendant pour obéir à un mot d’ordre. Le
mouvement va connaître des visages multiples ; c’est pourquoi Victor Hugo déclare que « le romantisme
n’est que libéralisme en littérature ». Le romantisme tombe malheureusement dans un certain excès qui
lui fait oublier le réel au seul profit de l’imaginaire : ce qui entraîne la réaction qui aboutit au réalisme.
e- Le Réalisme :
C’est une réaction de révolte contre le romantisme dans la mesure où celui-ci après avoir proclamé sa
volonté de s’inscrire dans le réel s’égare dans le mystérieux, le fantastique, l’imaginaire. Le réalisme se
donne comme objectif de reproduire la réalité dans sa totalité, qu’elle soit belle ou cruelle. Il prône le
respect des faits matériels et proclame sa volonté d’étudier le comportement des hommes dans leur
milieu. Il tente d’associer écriture et réalité et affirme son rejet de tout ce qui touche à la métaphysique, à
l’imagination et au rêve.
Cependant la réalité est amputée de choses aussi essentielles que des notions abstraites comme la foi, la
fidélité, l’émotion, étant entendu que le réalisme se détourne de tout ce qui ne peut pas être appréhendé
par nos organes de sens. Si le texte réaliste est présenté comme vrai, il n’en est pas moins le produit d’une
recréation. Zola se fait le champion du réalisme extrême qu’il baptise « Naturalisme ».
f- Le Naturalisme :
Le naturalisme dont le chef de file est Zola accentue les tendances du réalisme. Rien dans le réel n’est à
négliger, il ne faut donc pas hésiter à se pencher même sur ses aspects les plus bas et les plus honteux : les
naturalistes décrivent la misère physique et morale du peuple sacrifié de la révolution industrielle ; on
reprochera d’ailleurs à Zola une complaisance dans le sordide, parce que les lecteurs bourgeois sont
dérangés dans leur respect des bienséances et dans leur volonté d’occulter les problèmes de l’époque. Il
en résulte un climat de vulgarité matériel qui choque même certains partisans du naturalisme qui décident
alors de publier une brochure intitulée « Manifeste des cinq » pour proclamer leur rejet de cette tendance.
Le naturalisme perd progressivement de son intérêt pour disparaître totalement avec la mort de Zola en
1902.
g- Le Parnasse :
Le parnasse est une réaction devant les excès sentimentaux du romantisme. Il prône la retenue,
l’objectivité et l’impersonnalité. Il rejette l’engagement social et politique de l’artiste : c’est le culte de
« l’art pour l’art » théorisé par Théophile Gautier dans la préface de son roman Mademoiselle de Maupin.
Pour les parnassiens l’art n’a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la beauté. T. Gautier écrira :
« Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid ». C’est pourquoi
les parnassiens recherchent pour leur poème une forme pure pour réaliser la beauté qui est éternelle. Le
poète devient ainsi un artiste et son poème tire sa beauté de sa réussite esthétique et non de la morale ou
de l’émotion du poète. C’est d’ailleurs ce qui pousse Charles Baudelaire à écrire : « la moralité d’une
œuvre d’art c’est sa beauté ».
Cependant la politique de « l’art pour l’art » ne convient pas à tout le monde. Ainsi beaucoup d’écrivains
vont critiquer ce mouvement pour le quitter : c’est le cas de Verlaine, de Mallarmé et de Baudelaire. Pour
ce dernier, « la beauté n’est pas seulement la beauté apparente des formes, mais aussi, la beauté
mystique ». Quant à Mallarmé, s’il prône la technique de la forme, elle est orientée vers mystique
symboliste.
h- Le Symbolisme :
Le respect du réel présente des limites que le symbolisme dénonce. Pour le symbolisme, l’important n’est
pas le réel, mais ce qu’on découvre derrière ce réel. Le réel est transformé en un univers de signes, de
symboles qui révèlent autre chose que lui-même. Le symbolisme réagit aussi contre les tendances
positivistes, et cherche à retrouver la valeur du mystère et de l’interrogation métaphysique. C’est ainsi que
Baudelaire, encore marqué par le romantisme mais déjà symboliste lui-même, cherche à dévoiler par la
poésie les « correspondances » entre le monde sensible, qui n’est qu’apparence, et le monde
suprasensible, seul vrai monde. Ainsi il écrit : « c’est à la fois par et à travers la poésie, par et à travers la
musique, que l’âme entrevoie les splendeurs situées derrière le tombeau ».
Même s’il est de courte durée, le symbolisme a permis de montrer que la poésie ne doit plus être un
discours rationnel, une effusion sentimentale, mais exprimer ce qui est inaccessible à la science car
dépassant l’art et le simple.
i- Le Surréalisme :
Au lendemain de la première guerre mondiale, les surréalistes font partie de ceux qui désirent rejeter le
monde ancien, les valeurs dépassées : le mouvement surréaliste, issu de la première protestation nihiliste
du dadaïsme, veut révolutionner à la fois la littérature et les comportements humains. Le dadaïsme est un
mouvement artistique animé par un esprit de révolte, de provocation et de dérision contre l’art bourgeois
et l’ordre établi, lancé par Tristan Tzara au début du 20ème siècle ; il est à l’origine du surréalisme.
Le surréalisme revendique l’héritage du romantisme allemand, de Baudelaire, de Rimbaud surtout, mais
sa grande référence est la psychanalyse freudienne. Le subconscient, riche de possibilité inouïes, est
muselé par la raison, les convenances, les tabous dont il faut le libérer pour changer la vie et permettre à
l’homme de vivre ses désirs. Pour mettre en œuvre cette volonté, les surréalistes se sont appuyés sur
l’écriture automatique (dictée de la pensée hors du contrôle de la raison), les sommeils hypnotiques, les
récits de rêve, la simulation de la folie, les jeux. Ils ont étudié l’humour et le merveilleux, « conjonction
du désir et de la réalité extérieur », libéré l’érotisme, conçu des objets exprimant nos fantasmes.
Mais ce mouvement finit dans une impasse tout d’abord parce qu’il a une conception suicidaire
(destruction de la littérature et du langage chez les dadaïstes). Mais encore il finit à ne plus faire amuser le
public qui cherche avant tout dans un livre à comprendre. Tout cela conduit les grands auteurs surréalistes
à évoluer vers des conceptions individuelles de la littérature, conceptions qui seront toutes marquées de
l’héritage surréaliste. On appelle ces écrivains qui se détachent du surréalisme tout en continuant d’être
influencés par lui, des francs-tireurs.
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L’essentiel de la littérature africaine et française !
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ADEC – Commission Educative – lesadecois.facebook.com – M. Diop 2013
La négritude est un courant littéraire et politique, créée après la Seconde Guerre mondiale, rassemblant
des écrivains noirs francophones, dont Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas et
Guy Tirolien. Lié à l'anticolonialisme, le mouvement influença par la suite nombre de personnes proches
du Black nationalism, s'étendant bien au-delà de l'espace francophone. Le terme est forgé en 1935 par
Aimé Césaire dans le numéro 3 de la revue des étudiants martiniquais L'Étudiant noir. Le concept est
ensuite repris par Léopold Sédar Senghor dans ses Chants d'ombre, qui l'approfondit, opposant « la raison
hellène » à l'« émotion nègre » :
« Nuit qui me délivre des raisons des salons des sophismes,
Des pirouettes des prétextes, des haines calculées des carnages humanisés
Nuit qui fond toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l'unité première de ta négritude. »
D'après Senghor, la négritude est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire » et « un fait, une
culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et
sociales des peuples d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie et d'Océanie. ». La négritude fut
critiquée, parfois violemment, dès la génération d'écrivains africains suivante, en particulier par les
anglophones, mais son influence s'est poursuivie et est encore forte, surtout chez les francophones.
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La POESIE
« Poésie » vient d’un mot grec qui signifie « faire, créer ». Acte de création à l’état pur, la poésie est un
travail sur les mots. Le poète s’appuie sur ses souvenirs, la tradition poétique, et les renouvelle par sa
vision personnelle. Inspiré par son génie, il éveille la mémoire profonde des hommes.
A°) Les genres poétiques : Ce sont :
- La poésie dramatique englobe toute pièce de théâtre en vers.
- La poésie épique raconte les hauts faits des héros, le destin d’un peuple.
- La poésie lyrique exprime des sentiments intimes où le poète parle de lui-même, de l’amour, de
la mort, le temps, la nature, …etc.
B°) Les formes poétiques : On note :
- La forme régulière : ce peut être une forme fixe ou une succession de strophes régulières. Dans
les deux cas, les écarts éventuels sont significatifs. Ex : le sonnet, le pantoum.
- Le vers libre : le poète crée sa propre forme. Des mètres différents alternent et suscitent un
rythme heurté. Ex : les poèmes africains
L’essentiel de la littérature africaine et française !
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ADEC – Commission Educative – lesadecois.facebook.com – M. Diop 2013
- Poème en prose : toute référence à la forme poétique est abandonnée ; le poème n’est pas
présenté en vers. La poésie est présente dans le jeu avec le son et le sens des mots dans les
rythmes de la phrase, dans les images et les figures de styles.
C°) Le rythme :
C’est la musique du poème (à l’origine la poésie était toujours accompagnée d’un instrument de
musique). Il est basé sur le retour ; à intervalles plus ou moins réguliers, d’accents toniques. Il donne sa
cohérence au poème ; difficile de déplacer un mot sans détruire l’équilibre du texte. Deux vers au rythme
identique peuvent ainsi être mis en parallèle.
D°) Les rimes :
C’est la mémoire interne du poème. Par leur position privilégiée en fin de vers, les rimes soulignent le
rythme, rapprochent ou opposent des mots-clés. Elles créent des associations de mots inédites.
Le ROMAN
Le roman est sans doute le genre littéraire le plus représenté et le plus lu. S’il est facile d’identifier un
roman, il est plus difficile de le définir. A partir du 16e siècle, le roman français est une œuvre en prose,
d’assez bonne longueur, racontant l’histoire d’un ou de plusieurs personnages. Le roman relève du type
narratif. C’est un genre très souple capable d’intégrer d’autres genres (tragédie, …), d’autres tons
(lyrisme, …), d’autres domaines de l’activité humaine (histoire, …).
On note : le roman d’initiation, le roman autobiographique, le roman d’aventure, le roman policier, le
roman historique, …etc.
Le THEATRE
Le texte théâtral est facile à identifier : des répliques précédées par le nom des personnages qui les
prononcent. C’est donc un discours qui implique la présence d’un émetteur et d’un destinataire. Or, le
théâtre ou art dramatique se veut l’imitation d’une action : le mot « drame » signifie à l’origine « action ».
Comment se construit cette action à l’intérieur du texte de la pièce ?
A°) Composition du texte théâtral :
- les dialogues : Suivant le genre et l’époque, les dialogues sont en vers ou en prose. Le vers est en
général l’alexandrin à rimes plates. Son rôle renvoie à ce qui précède ou à ce qui s’est passé en
dehors de la scène ; il fait progresser l’action ; il immobilise l’action.
- Les didascalies : C’est l’ensemble des indications imprimées avec la pièce, qui permettent au
lecteur de comprendre ce qui est appréhendé globalement par le spectateur : le titre et le genre, la
liste des personnages, les repères des actes, les repères des scènes, les déplacements et les gestes,
le décor et les lieux.
B°) les personnages :
- Qui sont-ils ? Un personnage de théâtre est surtout appréhendé de façon externe, par ses paroles,
ses actes. Il peut aussi être caractérisé par un autre personnage. Ils se coulent parfois dans des
moules préexistants : l’avare, le jeune, …etc. sont des types d’exemples.
- Que font-ils ? Par rapport à l’action, les personnages ont une fonction. Celle-ci est constante tout
au long de la pièce ou évolue suivant les scènes.
C°) L’espace théâtrale :
Il ne sert pas seulement à planter le décor. Il peut avoir une fonction dramatique quand l’utilisation
d’une cachette, par exemple fait progresser l’intrigue. Il peut aussi avoir une fonction symbolique.
D°) Le temps et la durée de l’action :
- Le temps de l’action est souvent donné par les didascalies, par le choix de personnages
historiques, et par l’évocation de situations.
- Le dialogue théâtral, comme tout dialogue, est en temps réel : il n’y a pas de décalage entre le
temps de la fiction et le temps de la narration. Mais le découpage permet d’intercaler entre chaque
acte des moments plus ou moins longs, non représentés, qui pourront faire l’objet d’un récit.
E°) L’action :
Chaque acte correspond en général à une étape importante.
- L’exposition : elle est réservée aux premières scènes. Elle donne des indications de lieu, de
temps, précise les rapports entre les personnages.
- Le nœud de l’action : c’est un moment de conflit ; l’issu est incertaines.
- Le dénouement : il est réservé à la scène finale. Inattendu, c’est le coup de théâtre. Heureux, c’est
celui de la comédie. Malheureux, c’est celui de la tragédie.
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La versification est un ensemble de règles techniques qui régissent la composition des vers réguliers. Elle
concerne aussi bien les courtes poésies lyriques, les longs poèmes épiques que les pièces de théâtre en
vers. Pendant longtemps, la composition poétique a été régie par des règles rassemblées dans des Arts
poétiques.
(Moréas)
Un énoncé avec le même nombre de syllabes n’est pas un vers si le rythme ne se dégage pas nettement :
J’aime les roses, mais elles se fanent vite.
C’est ainsi que dans la prose on peut rencontrer des vers blancs :
J’ai le soleil en haine et la pluie en horreur. Le soleil est si pompeux, aux yeux fatigués d’un malade…
(Vigny).
- Les accents : en français, un mot porte un accent tonique sur la dernière syllabe ou sur l’avant
dernière si la dernière est un « e » muet. Par ailleurs, dans un groupe nominal ou verbal, le mot le
plus important porte un accent de groupe. En utilisant le signe (—) pour une syllabe et le signe (/)
pour un accent, on représente schématiquement le rythme d’un vers :
O triste, triste était mon âme (— — / — — / — — / — — /)
A cause, à cause d’une femme (— — / — — / — — / — — /)
(Verlaine)
- Rythme binaire et rythme ternaire : un vers peut comporter deux, trois ou quatre accents de
groupe. Deux ou quatre accents de groupe déterminent le rythme binaire. Trois accents de groupe
dans le vers déterminent un rythme ternaire. Le trimètre, caractéristique de la poésie romantique,
est un vers qui comporte trois accents et donc trois mesures. Le tétramètre est un alexandrin à
quatre accents.
Amour, / que t’ay-je fait !
//dy-moy / quel est mon crime (La Fontaine)
(2+4) + (2+4)
- Schémas rythmiques : le rythme peut être régulier (3+3) + (3+3)…, croissant (2+4+6)…,
décroissant (6+4+2)…, symétrique (3+2+2+3)…
- Le mètre : c’est le nombre de syllabes prononcées qui amène à distinguer les vers pairs
(octosyllabe = 8 ; décasyllabe = 10 ; alexandrin = 12) des vers impairs, beaucoup moins fréquents
que les vers pairs.
- La diérèse et la synérèse : pour respecter le mètre, on est parfois amené à dissocier deux sons
qui, dans la prose, sont prononcés groupés, c’est la diérèse (mystéri–euse). La synérèse groupe
deux sons (ouvrier).
- Coupes, enjambement et rejet :
Les coupes : chaque accent est suivi d’une coupe (/). Dans le type ternaire, trois coupes principales (//)
séparent les mesures. Dans le type binaire, une coupe principale, appelée la Césure (//), sépare deux
hémistiches (ou demi-vers).
L’enjambement : un groupe grammatical est réparti entre la fin d’un vers et le début du vers suivant. Le
rejet : un groupe placé à la fin d’un vers se termine par un mot placé au début du vers suivant. Le contre-
rejet : un mot placé à la fin d’un vers « annonce » un groupe placé au début du vers suivant.
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Quand l’auteur d’un texte, parlé ou écrit, veut attirer l’attention du destinataire pour le convaincre, le
séduire, l’impressionner, lui transmettre une vision du monde, il cherche à être expressif. L’expressivité
est provoquée par un détour, une accumulation, un choc, une accélération ou une rupture dans le
message : ce sont les figures de style. On peut les classer :
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-
A°) Le pourquoi ?
Pour Jean Paul Sartre : « c’est sans doute la poésie qui est le genre le plus apte à cristalliser l’énergie de la
Négritude : les grands déplacements lyriques, les poèmes cris, les poèmes chants, les poèmes tracts, mis à
mal de la langue forcée, dire l’altérité nègre. ». En effet, la poésie semble s’être imposée aux Noirs au
début de la littérature pour plusieurs raisons :
- La poésie est dite un genre noble car elle est l’expression de ce qu’il ya de plus intime et de plus
noble chez l’homme ;
- La poésie convient le mieux pour s’analyser, pour exprimer ses émotions les plus fortes et les plus
intimes ;
- La poésie est un genre difficile, élitiste qui nécessite une réelle maîtrise de la langue.
Sur un autre plan, les Noirs ont subi trois influences qui les ont poussés vers la poésie :
- Le Marxisme, en tant que idéologie de combat opposée à toute forme de domination ;
- Le surréalisme qui veut dompter la langue selon ce qu’on veut exprimer en donnant un sens
nouveau aux mots ;
- La psychanalyse, étant une méthode d’introspection et d’analyse de ses propres états d’âme.
B°) Le comment ?
Sur le plan de la forme, c’est une poésie qui accorde une importance particulière obtenue grâce aux
allitérations, aux assonances, aux anaphores. Elle est en écriture vers libres pour se libérer des contraintes
de la poésie française qui est classique : pas de rimes, pas de mètres, pas de strophes régulières,
négligence de la ponctuation car pour les Africains « la poésie est faite pour l’oreille et non pas pour
l’œil ».
Sur le plan du fond, elle est en langue occidentale : en français surtout, car le français était l’école de
l’avenir parce que la « civilisation » est passée par les Français. L. S. Senghor confirme : « nous écrivons
en français parce que nous sommes métisses culturels ; si nous sentons en Africains, nous nous exprimons
en français, langue à vocation universelle parce que le français est une langue de gentillesse et
d’honnêteté ». Aussi, faut-il ajouter que c’est en s’exprimant en français que « nous toucherons mieux les
Français ».
Ainsi, jusqu’aux années 60, la poésie africaine était engagée pour dénoncer la colonisation. Ensuite, elle a
adopté une inspiration plus libre qui peut aborder n’importe quel thème.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-
L’essentiel de la littérature africaine et française !
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Pour réussir la rédaction du résumé, il faut d’abord soigneusement étudier le texte, et respecter les sept
(07) règles suivantes définies par les textes officiels : « réduire le texte au quart environ » (avec une
tolérance de + / - 10 %), ne pas changer de système d’énonciation, reformuler différemment « avec
correction et concision » les idées essentielles, ne pas les déformer, respecter leur enchaînement, ne pas
ajouter de commentaire personnel, enfin, indiquer le nombre de mots utilisés.
A°) La préparation :
Première lecture : l’analyse du déroulement du texte
Diviser le texte en paragraphes : un paragraphe correspond à une idée directrice avec arguments et
exemples.
Encadrer les liens logiques entres les paragraphes et entre les arguments lorsqu’il y a plusieurs
dans le paragraphe.
Deuxième lecture : la mise en évidence de l’essentiel
Paragraphe par paragraphe, souligner l’idée directrice et les expressions-clefs qui mettent en
évidence chaque argument.
Mettre en crochets ce qui ne doit pas être retenus : court exemple, adverbe, adjectif épithète,
complément circonstanciel.
Troisième lecture : la première vérification
Relire les éléments souligner dans le texte, puis cacher le texte, reformuler mentalement l’idée,
enfin, l’écrire au brouillon avec le moins de mots possible.
Corriger les approximations et les formules vagues.
B°) La rédaction :
Mettre le rapport logique entre les différents paragraphes : ne pas reprendre systématiquement les
formules du texte mais chercher des équivalences.
Vérifier que le vocabulaire de l’auteur n’est repris que très exceptionnellement, mais aussi que le
résumé n’imite pas la structure des phrases du passage concerné.
Vérifier que le système des pronoms du texte ainsi que les temps sont restés les mêmes.
Relire le texte ainsi obtenu pour vérifier sa cohérence : on doit pouvoir parfaitement comprendre
le résumé sans connaître le texte de départ.
Compter le nombre de mots du résumé, puis vérifier si ce nombre ne dépasse pas la marge
autorisée.
Si le résumé est trop court, c’est qu’une idée essentielle a été oubliée : reprendre le plan et vérifier
si chaque étape a été résumée. Si aucun oubli n’est repérable ainsi, c’est que le plan est mauvais :
revoir alors ta démarche.
Si le résumé est trop long, il faut gagner en concision : transformer le passif en actif, passer de la
forme négative à la forme affirmative en employant l’antonyme, remplacer un groupe nominal par
un seul mot, remplacer un groupe prépositionnel par un adverbe, remplacer une proposition
relative par un adjectif qualificatif, remplacer le lien cause-conséquence par deux points,
remplacer une proposition circonstancielle par un groupe prépositionnel, remplacer un groupe
verbal par un verbe de même sens.
Compter de nouveau les mots une fois toutes les corrections apportées.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-
A l’examen, deux des trois sujets au choix exigent le développement d’une argumentation : la dissertation
et la discussion qui suit le résumé, dissertation en modèle réduit. Les principales règles de méthode sont
donc communes à ces deux exercices littéraires. Il faut donc consacrer un quart d’heure à leur analyse
pour éviter le hors sujet.
Les directives : elles concernent la méthode et, souvent, les exemples à choisir. En réalité, elles
rappellent les règles à respecter pour réaliser l’exercice : prendre position, argumenter, s’appuyer
sur des exemples. Même passées sous silence, ou incomplètes, il est impératif de les respecter.
2- Elucider la signification de l’énoncé :
Vérifier le sens littéral des passages qui posent problème.
Dégager le thème central, l’idée générale.
Expliciter le ou les opinions présentées ; lorsqu’il s’agit d’une citation longue, la résumé ou
chercher une formulation équivalente.
Situer l’auteur, si possible, afin de mieux évaluer la portée de son opinion.
3- Dégager le problème à résoudre :
Si l’énoncé présente une ou plusieurs opinions et oriente la réflexion, on répond à la question de
l’examinateur. (Attention ! cette question peut élargir ou limiter le thème abordé dans la citation)
Si l’énoncé n’oriente pas la réflexion, il suffit pour formuler le problème de mettre à la forme
interrogative le point de vue exposé.
4- Cerner avec rigueur le domaine de réflexion :
Le débat général dans lequel s’inscrit le problème : le déterminer revient à souligner l’enjeu du
sujet traité. Mais tout en s’appuyant sur la définition de notions générales, il faut n’étudier que le
problème soulevé par l’énoncé ; il s’agit d’entrer dans le vif du sujet.
Les pistes de réflexions : tout problème peut être étudié à partir de questions secondaires ; en
discerner le plus grand nombre mais éviter de sortir du cadre délimité par l’énoncé ; ne pas se
contenter, dans le cas d’une discussion, des pistes présentes dans le texte à résumer.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o
La copie rédigée le jour du Baccalauréat sera lue par un examinateur qui en aura probablement déjà
parcouru quelques dizaines sur le même sujet. Il faut donc éveiller son intérêt : c’est le but de
l’introduction. Mais ce lecteur doit aussi garder une impression finale favorable, grâce à la conclusion.
Situées à deux endroits-clés du devoir, introduction et conclusion, plus longues pour la dissertation que
pour la discussion, doivent dans tous les cas être particulièrement soignées.
auteurs et leurs époques. Mais il fait aussi appel aux connaissances personnelles acquises par
l’expérience : les médias. En effet les généralités passe-partout (reparcourir l’histoire de la
littérature depuis l’antiquité) sont à éviter absolument.
Le sujet lui-même : il est relié au contexte par un lien logique. Si l’énoncé du sujet commence
par une citation, la citation courte est donnée en entier, mais seules sont reprises les expressions-
clés d’une citation longue ; le nom de l’auteur ne doit pas être oublié. Dans tous les cas, il faut
faire comme si le lecteur de la copie ignorait l’énoncé du sujet : la présentation doit être claire et
suffisante.
La présentation concise du plan adopté : il faut faire attention de ne pas transformer ces
indications en réponses anticipées : les réponses ne peuvent venir que du développement achevé,
dans la conclusion. C’est pourquoi la présentation peut éventuellement se faire sous forme de
questions, à condition de ne pas les multiplier.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o
Avant de rédiger une discussion ou une dissertation, il faut prévoir leur déroulement, c'est-à-dire la
structure du développement : c’est ce qu’on appelle « faire un plan ». Cette élaboration se fait
communément à partir des idées générales préalablement dégagées mais un plan d’ensemble peut, le cas
échéant, servir de cadre théorique à une recherche systématique d’idées.
Le point d’arrivée : il doit développer la position la plus pertinente, la plus solide. Cette étape contiendra
donc les analyses les plus complexes, sinon les plus originales.
Mener progressivement et logiquement à la conclusion
Ne pas se contenter de dresser un catalogue d’idées, se contredisant parfois de façon flagrante (X a raison,
Y a tort). Elaborer un raisonnement confrontant les différents points de vue à examiner : préciser les
rapports logiques liant les idées générales et résumer la démonstration en deux ou trois phrases bien
enchaînées. La ou les étapes intermédiaires sont fonction de la relation existant entre le point de départ et
le point d’arrivée.
Afin d’aboutir à un développement continu, rédiger une transition entre chaque idée générale. Procéder
ainsi : tracer d’abord un bilan rapide de l’étape qui s’achève, poser ensuite des questions pour faire
rebondir le débat, et annoncer l’idée générale suivante.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-
Chaque paragraphe ne comporte qu’une idée importante, l’idée directrice, et l’objectif du paragraphe est
de la développer au mieux en utilisant des arguments et des exemples.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-
L’explication linéaire permet d’aborder un texte de façon efficace. Elle aide à repérer, analyser et
regrouper les éléments qui fondent l’unité du texte. Elle dégage des « hypothèses de lecture » qui seront à
la base du commentaire de texte.
S’il y a narration, se poser les questions suivantes : Où cela se passe-t-il ? Quand ? Combien de
personnages ? Comment s’appellent-ils ? Que font-ils ? Que disent-ils ? Résumer l’histoire en une ou
deux phrases.
S’il ne s’agit pas d’une narration, repérer les étapes successives du texte.
Tout repérage doit être accompagné de son commentaire ponctuel. Si on ne trouve aucun commentaire,
pour donner son sens au repérage, on doit considérer qu’il s’agit d’un repérage non valable, on le passe
donc sous silence.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-
A°) Définition :
Dans les deux cas, il s’agit d’une explication de texte choisi en raison de sa qualité littéraire. Le candidat
est invité à rendre compte de la richesse du texte tant au plan thématique qu’au plan formel, à montrer le
dynamisme créateur de l’auteur.
B°) Méthodologie :
L’Introduction :
Elle remplit trois fonctions :
- Situer le texte : préciser le type de texte, le titre de l’œuvre, le genre auquel il appartient, le nom
de l’auteur, le courant littéraire auquel il se rattache. Si le texte s’inscrit dans une continuité,
rappeler brièvement ce qui précède et qui est nécessaire à sa compréhension.
- Dégager l’idée générale ;
- Annoncer le plan : il s’agit de préciser la chronologie du développement.
1°) Si c’est un commentaire suivi : préciser le nombre de parties, les délimitations de chaque partie et son
titre.
2°) Si c’est un commentaire composé : donner les titres des centres d’intérêt dans l’ordre dans lequel on
choisira de les étudier.
Le Développement
1- Le commentaire suivi :
- explication analytique du texte partie après partie ;
- la chronologie de l’explication suit celle du texte ;
- après l’explication de chaque partie dans sa double dimension thématique et formelle, rédiger
une conclusion partielle, puis s’il y a lieu, une transition pour aborder la partie suivante.
2- Le commentaire composé :
- explication synthétique du texte, centre d’intérêt après centre d’intérêt ;
- les différentes remarques sur le texte sont regroupées en fonction de leurs affinités et traitées
ensemble ;
- la chronologie de l’explication est logique ;
- après l’exploitation de chaque centre d’intérêt dans sa double dimension thématique et formelle,
rédiger une conclusion partielle puis une transition pour aborder la partie suivante.
NB :
- Ne jamais dissocier l’étude du fond (thématique) de l’étude de la forme (formelle). Il importe de
révéler les relations qu’ils entretiennent.
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- Les différentes remarques sur le texte doivent être étayées par la citation de mots, d’expressions
ou des phrases du texte.
La Conclusion :
Elle rappelle les impressions dominantes du commentaire, dégage l’intérêt thématique du texte étudié et
ouvre des perspectives.
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-
Une citation est une reproduction exacte des paroles ou des écrits d’un autre. Vous-même vous êtes
invités à recourir à ce procédé dans de nombreux exercices. Solution pratique ou exercice imposé, citer
peut avoir de multiples fonctions : apporter des informations objectives, transmettre une émotion,
interpeller le lecteur ou, tout simplement, surprendre et faire sourire.
1- Citation ou reformulation ?
Faire une citation, c’est reproduire scrupuleusement le propos d’autrui sans y apporter de modification.
Reformuler, c’est exprimer l’idée d’autrui avec son propre vocabulaire et ses propres tournures de phrase.
Si vous choisissez de citer, c’est parce que le passage auquel vous faites référence exprime clairement
simplement une pensée.
Si vous choisissez de reformuler, c’est parce que cela vous donne le moyen de résumé l’idée, de la
présenter de façon plus concise.
Vous pouvez choisir une formule mixte, lorsque vous voulez vous référer à un passage un peu long : vous
citez les formules les plus denses et vous résumez les passages qui se situent entre les formules. Il est
assez fréquent de devoir faire ce type de choix lorsqu’on rapporte la pensée d’autrui. C’est par exemple ce
qui arrive pour introduire une dissertation, afin de rendre compte du propos d’auteur sur lequel il va
falloir disserter : l’option choisie dépend de la longueur de la citation incluse dans le sujet.
2- La citation preuve :
Citer une opinion au lieu de la reformuler ou d’en donner une interprétation, évite le risque d’une
infidélité, d’une erreur de compréhension. Vous pouvez aussi ne citer qu’après avoir interprété : la
citation apporte la preuve que votre interprétation était fondée, et donne plus de poids à votre
intervention.
3- La citation autorité
La citation sert, dans une argumentation, à justifier ce que l’on dit par le recours à l’autorité d’un esprit
reconnu : elle ajoute de la crédibilité à ce qu’on affirme. Le rôle argumentatif de la citation tient aussi à
son caractère lapidaire : si l’on choisit une formule courte et frappante, elle est plus convaincante qu’une
longue phrase complexe qui résumerait péniblement la pensée d’un auteur.
4- La citation esthétique :
La citation a aussi une fonction esthétique et ludique. En effet, lorsqu’un passage est jugé digne d’être
cité, c’est parce qu’à la richesse du contenu s’ajoute une richesse de la forme ; les choses y sont dites
mieux qu’on ne le ferait soi-même. Il peut y avoir plaisir à agrémenter ainsi son propre discours ou à
posséder en mémoire quelques formules inoubliables des grands auteurs.
6- Où citer ?
Dans l’introduction d’une dissertation ou d’une discussion, la citation peut remplir deux rôles : soit
présenter l’opinion à commenter, soit, dans l’entrée en matière, accrocher l’attention du lecteur.
En tant qu’extrait exemplaire du style d’un écrivain, la citation est l’un des matériaux indispensable d’une
dissertation sur un sujet littéraire : présenter plusieurs vers est nécessaire lorsqu’on évoque la poésie.
Le commentaire composé comme suivi impose le recours fréquent à des citations : soit pour orner des
repères textuels, soit pour servir d’illustration aux analyses stylistiques.
A°) Dissertation :
Bac 1994 : Certains lecteurs ont pu voir dans la littérature africaine francophone « une province exotique »
de la littérature française. En vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures, vous
expliquerez ce point de vue puis, si vous le jugez bon, vous le contesterez et enfin, vous exprimerez votre
opinion personnelle sur la question.
Bac 1999 : « J’écris pour essayer d’entendre la langue française ; c’est une tâche sans fin, presque
désespérée. II arrive que des écrivains d’expression française, venus d’ailleurs, me la fassent entendre un
peu par le jeu subtil de la différence : je ne crois pourtant pas à une pluralité de langues françaises mais à
maints particularismes venant nourrir parfois sauvagement et heureusement un tronc commun, un fleuve
dérobé aux sabirs et aux Académiciens. »
Commentez cette réflexion de Richard MILLET, en vous appuyant sur les œuvres de la littérature africaine
que vous connaissez.
Bac 2006 : Dans les Mémoires d’outre-tombe dont la publication a commencé en février 1848,
Chateaubriand exprimait cette inquiétude : « Quelle sera la société nouvelle ? Vraisemblablement, l’espèce
humaine s’agrandira ; mais il est à craindre que l’homme ne diminue, que quelques facultés éminentes du
génie ne se perdent, que l’imagination, la poésie, les arts, ne meurent dans les trous d’une société ruche où
chaque individu ne sera plus qu’une abeille, une roue dans une machine, un atome dans la matière
organisée ».
Dans quelle mesure la civilisation de masse actuelle permet-elle de vérifier cette prédiction ?
Justifiez vos craintes ou vos espoirs pour l’avenir sous la forme d’un développement argumenté.
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Bac 2002 : Selon Léopold Sédar SENGHOR, « L’aventure des écrivains nègres n’a pas été une entreprise
littéraire. Ce fut une passion (politique) ! »
Commentez cette affirmation en vous référant aux thèmes majeurs de la littérature négro-africaine.
Bac 1995 : Dans « Qu’est ce que la littérature ? », Jean Paul SARTE écrit que la poésie ne se sert pas des
mots de la même manière que la prose : « Et même, elle ne s’en sert pas du tout…Le poète s’est retiré d’un
seul coup du langage instrument ; il a choisi une fois pour toute l’attitude poétique qui considère les mots
comme des choses et non comme des signes. »
Commentez ces observations à l’aide d’arguments appuyés par des exemples tirés de vos lectures.
Bac 2001 : La poésie ne doit nullement être assujettie à des convictions politiques ou religieuses. Elle est
avant tout l’exaltation des pouvoirs du Verbe.
Vous analyserez ces propos en vous fondant sur ce que vous savez de la poésie
Bac 2000 : « La poésie, c’est beaucoup plus qu’une forme littéraire, c’est la traduction anoblie de nos
émotions, de nos rêves, de nos peines, de nos désirs.
A travers le langage soudain magnifié, nous atteignons à la source de ce qui nous fait agir, penser et
croire ».
Commentez et discutez cette réflexion de Jeanne Bourin (Les plus belles pages de la poésie française) en
vous appuyant de façon précise sur des œuvres que vous connaissez.
Bac 1998 : Parlant de la poésie noire, dans sa célèbre préface Orphée Noir, Jean Paul SARTRE écrivait :
« Cette poésie qui paraît d’abord raciale est finalement un chant de tous et pour tous ».
En vous appuyant sur les textes poétiques des écrivains noirs que vous connaissez, expliquez et au besoin
discutez cette assertion.
Bac 2005 : En vous appuyant sur des œuvres littéraires que vous connaissez, commentez ce jugement de
Pierre -Aimé Touchard : « Le roman et le théâtre, en nous présentant les personnages assez voisins de nous
pour que nous les comprenions, assez loin de nous pour que nous n’ayons pas peur en les condamnant, de
nous condamner nous-mêmes, nous rendent notre objectivité de spectateurs, nous rendent notre liberté ».
Bac 1992 : Faisant la théorie du théâtre africain et en dessinant les tendances actuelles Bakary TRAORE
écrit dans « Présence Africaine », N° 75, 1970 : « Le théâtre africain moderne doit chercher dans les
conditions où il se trouve sa propre création artistique... Tout grand théâtre est politique même quand il
refuse la politique... Le théâtre africain doit correspondre à une nouvelle ère, celle des responsabilités. Le
théâtre, c’est la vie qui s’analyse elle-même. L’Afrique éprouve non seulement le besoin de vivre mais de
se regarder. Le théâtre fait office de miroir. Il facilite une prise de conscience. Cette forme d’art atteint le
grand public, le met en contact direct, le frappe et permettra aux peuples de couleur de prendre conscience
de leurs problèmes. » Commentez cette déclaration en vous appuyant sur des ouvrages précis appartenant
au théâtre africain contemporain.
Bac 1996 : Etudier une œuvre littéraire n’est « qu’une tentative de déchiffrement assez minutieux peut-être,
mais sans plus ». Expliquez et discutez cette réflexion en vous fondant sur des exemples précis.
« Si nous prenons les mesures nécessaires, tous les habitants de la planète pourront bientôt édifier ensemble une
nouvelle société de l’information fondée sur les savoirs partagés, sur une solidarité mondiale et sur une meilleure
compréhension mutuelle entre les peuples et les nations. Nous ne doutons pas que ces mesures ouvrent la voie à
l’édification d’une véritable société .du savoir. » Ainsi se termine la Déclaration de principes adoptée par les
représentants de 175 pays, dont près de 50 chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 100 ministres, le 12
décembre 2003, à l’issue de la première phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI, ou
WSIS en anglais), qui se tenait à Genève dans la droite ligne des grandes conférences de l’ONU sur les thèmes
d’avenir, depuis le Sommet de Rio de Janeiro en 1992 sur l’environnement et le développement [...].
La Déclaration de principes adoptée à Genève assimile la révolution numérique à une troisième révolution
industrielle qui préfigure l’avènement, en ce début du XXIe siècle, d’une nouvelle société de l’information.
L’enjeu principal du SMSI ? Tirer parti des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour
promouvoir les objectifs du Millénaire ratifiés à New York en 2000 : réduire la faim et l’extrême pauvreté, assurer
l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé
maternelle, combattre le VIH/SIDA et le paludisme, assurer un environnement durable et mettre en place un
partenariat mondial pour le développement. Force est de constater que l’accès aux TIC est inégalement réparti sur
la planète, ne serait-ce qu’au sein des nations riches elles-mêmes : seuls 68% des Américains utilisent
régulièrement Internet à ce jour. A l’échelle internationale, selon les chiffres de l’Union Internationale de
Télécommunication (UIT), les habitants des pays développés utilisent cinq fois plus le téléphone que les habitants
des pays pauvres.
Cette « fracture numérique » est en partie une question d’accès aux infrastructures, relève l’UNESCO dans son
rapport intitulé « Vers les sociétés du savoir » publié à la veille du SMSI de Tunis pour servir de base aux
réflexions des participants. Mais c’est aussi une question de développement des capacités : « Les succès obtenus
par un certain nombre de pays d’Asie dans la lutte contre la pauvreté s’expliquent en grande partie par les
investissements massifs qu’ils ont consentis, durant plusieurs décennies, en matière d’éducation, de recherche et de
développement. »
D’après Abdelaziz Barrouhi, Jeune Afrique / l’Intelligent N° 2340, du 13 au 19 novembre 2005, pages 58-59.
Vous résumerez ce texte de 400 mots au quart de sa longueur (une marge de 10% en plus ou moins est admise)
Discussion : Vous discuterez l’idée selon laquelle « tous les habitants de la planète pourront bientôt ensemble
édifier une nouvelle société de l’information fondée sur les savoirs partagés, sur une solidarité mondiale et sur une
meilleure compréhension mutuelle entre les peuples. »
L’adolescence ne remplira pleinement sa mission qu’à deux conditions : il faut d’une part qu’elle se réalise et
s’épanouisse chez tous ; d’autre part, qu’elle se situe par rapport à l’ensemble de la vie humaine. Nous avons vu, à
propos de chaque fait important de leur vie bio-psychologique, comment l’éducation pouvait aider les jeunes gens
dans leur croissance. Je n’y reviendrai pas. Mais une grave difficulté surgit du fait que beaucoup d’entre eux, ceux
qui sont obligés très tôt de gagner leur vie, n’ont pas le temps, si je puis dire, d’être adolescents. A la ferme et
surtout à l’atelier, le contact incessant des adultes, les expériences prématurées, les exposent à mûrir vite, trop vite.
Ils sautent de l’enfance à l’âge adulte sans avoir eu le temps de se reconnaître et de se repérer en tant que
personnes. Si la jeunesse est réellement une valeur, il faut que tous les jeunes travailleurs aient la possibilité de
goûter aux joies de la vie juvénile. Avec eux, il convient de protéger ce répit trop bref d’une adolescence tronquée,
de l’allonger si possible et de leur permettre de s’épanouir dans des organisations souples et variées : Mouvements
de jeunesse, Maisons de jeunes, Auberges de la jeunesse, etc. La difficulté est tout autre en face des étudiants. On
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n’a pas à craindre ici une adolescence écourtée, mais au contraire une adolescence trop prolongée. Il faut donc
s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-
mêmes et de perdre contact avec la vie sociale. Ainsi, freinant l’une, poussant l’autre, on pourra donner plus de
cohésion et d’unité aux deux courants de la jeunesse, tout en lui permettant de se réaliser d’une façon harmonieuse.
Vous voyez ce qu’il faut entendre par la formation de la jeunesse : non sa confiscation au profit d’un parti ou d’une
idéologie, mais son épanouissement propre ; non sa domestication en vue d’un conformisme étouffant, mais
l’entraînement progressif à l’action personnelle. L’éducateur qui veut réaliser cette tâche délicate a besoin d’un
esprit compréhensif et d’une sympathie profonde pour les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil des forces
vives de l’adolescent et l’actualisation de tout son potentiel, et le garder en même temps des excès qui sont la
rançon de sa nature. C’est-à-dire éviter que l’imitation tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme,
que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination. Pour former la jeunesse, il faut exalter et discipliner
toutes ses possibilités. C’est à cette double condition seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.
Après avoir résumé ce texte en un nombre de mots équivalant au quart de sa longueur (Soit environ 115 mots ; on
tolérera une marge de plus ou moins 10 %), vous discuterez cette réflexion de l’auteur : « II faut donc s’attacher à
donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de
perdre contact avec la vie sociale ».
Les colloques, les séminaires et les tables rondes sur la négritude, l’arabité, la culture nationale, la culture et le
développement se succèdent et se ressemblent. Ils posent tous, en termes à peine différents, la même question, à
laquelle il n’est point aisé d’apporter une réponse satisfaisante : comment changer en demeurant identique à soi-
même ?
André Salifou, jeune historien africain, spécialiste du Niger du XIX e siècle, aime à raconter cette histoire du sultan
de Zinder qui s’étonnait de la contestation dont il était l’objet de la part des jeunes et qui ne cessait de répéter :
« Mais qu’est-ce que je leur ai fait à ces jeunes ? Je reste pourtant ici, tranquille, assis sur mon sofa ! » car,
précisément, le fait qu’il incarne l’anachronisme révoltait les jeunes.
Pourtant, ce sont ces jeunes qui sont les premiers à revendiquer un développement sauvegardant l’authenticité
nationale, comme élément constitutif et inaliénable de la personnalité de chacun autant que de celle de la
communauté.
Aux antipodes du Niger, par deux fois en Chine, il a fallu démolir les structures d’une culture dominante pour
engager le processus du changement : d’abord, au moment de la victoire communiste ; ensuite, lors de la révolution
culturelle. Et c’est la Chine que l’on cite le plus souvent comme exemple de progrès sans aliénation à l’Occident.
Le Japon, quoique plus complexe, est également à l’honneur dans les citations. Toutefois, dans un cas comme dans
l’autre, une certaine culture, ou une partie du patrimoine national, est sacrifiée au bénéfice d’une typologie sociale
censée favoriser davantage le progrès matériel et la promotion de l’homme.
Il est remarquable de voir à quel point ce thème permanent suscite les mêmes réactions et les mêmes prises de
position : du passéisme le plus rétrograde au divorce le plus aliénant, en passant par toutes sortes de recettes qui
s’apparentent davantage aux plates-formes électorales qu’à la définition d’une démarche.
Peut-être la difficulté réside-t-elle dans la question posée, à laquelle ne peut apporter de réponse l’esquisse d’un
socialisme islamique ou d’une collectivisation non marxiste.
Dans l’ambiance de l’effritement continu des valeurs héritées, il n’est pas facile de se situer par rapport aux actes.
Le traditionnel « Qui suis-je ? » des philosophes est, dans bien des cas, en train de céder la place au « Que vais-je
devenir ? » du citoyen Lambda.
A la limite, on peut toujours vivre et mourir sans savoir qui l’on est, tant il est vrai que l’identité sert surtout aux
autres pour savoir qui nous sommes.
Dans le tourbillon qui nous saisit, il apparaît de plus en plus urgent de laisser éclore une culture du devenir que de
s’enivrer d’une culture de l’identité
1. Résumez ce texte au quart de sa longueur, soit environ 120 mots. Une marge de tolérance de 10 % en plus
ou en moins vous est accordée.
2. Discussion : L’Afrique peut-elle se développer sans renoncer à une partie de son identité culturelle ?
Autrement dit, « Comment changer en demeurant identique à soi-même ? »
De toute la volonté de servir l’idéal, éparse dans l’humanité, seulement une part minime parvient à se manifester
dans une action menée à bonne fin. La majeure partie de cette force qui aspire à faire le bien doit se contenter de
réalisations obscures et imparfaites. La somme de ces élans possède cependant une valeur mille fois supérieure à
celle de l’activité égoïste qui se déploie brusquement dans le monde. Celle-ci comparée à celle-là n’est que l’écume
à la surface d’une mer profonde. Les forces du bien qui agissent obscurément s’incarnent dans ceux qui, ne pouvant
consacrer toute leur existence au service personnel direct, en font une tâche annexe. Le sort de la plupart d’entre
eux est d’exercer un métier pour gagner leur vie et s’assurer leur place dans la société, métier souvent banal, sinon
pénible et qui ligote peu à peu les forces vives de l’âme. Il n’existe pourtant pas de situation qui ne permette de se
dévouer en tant qu’être humain. Le problème créé par la spécialisation et la mécanisation progressives du travail ne
sera toujours résolu qu’en partie par les concessions que la société pourra faire sur le plan matériel.
L’essentiel est ailleurs : c’est que les individus eux-mêmes ne subissent pas passivement leur sort, mais essaient, de
toute leur énergie, d’affirmer leur personnalité humaine par une activité spirituelle, même dans les circonstances
défavorables ou ils se trouvent. On peut sauver sa vie d’homme à côté de son existence professionnelle si l’on
recherche toutes occasions, si humbles soient-elles d’agir humainement envers des hommes qui ont besoin de l’aide
d’un homme.
On s’enrôle ainsi au service du spirituel et du Bien. Aucune destinée ne peut empêcher un être de rendre ce service
humain direct en marge de son métier. Trop d’occasions n’ont pas été saisies dans ce domaine, et tous nous en
avens laissé passer. Que chacun s’efforce dans le milieu où il se trouve de témoigner à d’autres une véritable
humanité. C’est de cela que dépend l’avenir de ce monde.
Des valeurs considérables se perdent à tout instant du fait d’occasions manquées, mais ce qui en reste, et qui se mue
en volonté et en actes, constitue une richesse qu’il ne faut pas sous-estimer. Notre humanité n’est nullement aussi
matérialiste qu’on l’assure avec trop de complaisance.
1) - Faites le résumé de ce texte en 120 mots environ, il est toléré un écart de 10% en plus ou en moins.
2) - Expliquez et discutez : « Notre humanité n’est nullement aussi matérialiste qu’on l’assure avec trop de
complaisance"
Mon intention ici n’est pas de revenir à la problématique devenue classique de la revalorisation des langues
africaines conçue et perçue comme l’unique condition de notre libération réelle. Cette problématique se justifie
bien entendu dans la conjoncture actuelle où l’Afrique semble s’engager résolument clans la recherche des voies et
moyens pour assurer sa survie dans ce monde où la tendance dominante est à l’uniformisation et au nivellement,
c’est-à-dire au mimétisme à partir des modèles culturels euro-américains.
Cependant je me demande si la problématique des langues africaines telle qu’elle est posée aujourd’hui n’entraîne
pas l’occultation d’une réalité beaucoup plus complexe qu’on ne pense et qui comporte une part de refus, sans
doute inconscient, de la part des élites africaines, de couper le cordon ombilical qui les relie à l’Occident, en
déployant un discours sécurisant et pseudo critique à propos de ces langues. Car bien souvent la revendication de
l’indépendance linguistique exprimée par les élites africaines ne va guère au-delà du terrain académique pour se
transmuer en une force agissante transformatrice, des mentalités. Pour ma part dans le contexte socio-politique et
économique actuel, tout en continuant de réfléchir sur les conditions et modalités de faire jouer aux langues
africaines leur véritable rôle dans les secteurs de la vie moderne, le plus urgent serait de déplacer le débat ou plutôt
de le situer ailleurs, c’est-à-dire au niveau du langage en tant que système symbolique qui permet la nomination,
l’appropriation et la représentation du monde. C’est à ce niveau, et à ce niveau seulement, que pourraient se
traduire quelle que soit la langue utilisée, notre rapport à une spatialité et une temporalité données qui sont les
nôtres et que nous assumerions, ou alors notre degré d’aliénation dans la mesure où apparaîtrait une quelconque
rupture avec notre espace-temps originel.
La réponse à cette question revient certes aux élites africaines, mais singulièrement aux dirigeants politiques. Car
comment libérer notre discours de normes occidentales érigées en principes absolus et universels ? Comment
amener ce discours à signifier, en leur totalité et en leur diversité, notre condition historique et notre environnement
naturel et mythique, alors que les appareils idéologiques (enseignement, mass média, structures administratives et
institutions culturelles, etc.) qui le sécrètent et le portent, et dont nous assurons la permanence sur le continent
africain, continuent de perpétuer -parce que hérités de la colonisation - l’emprise de l’Occident sur nous ?
C’est dans ce contexte précis hérissé d’interrogations que j’entends - pour conclure cette brève réflexion - situer le
rapport de l’écrivain africain des vingt dernières années à la langue de création, en l’occurrence le français. Tout
conflit au plan linguistique et partant des valeurs se trouve chez lui comme définitivement résorbé. En effet se
refusant à toute vision « néo-humboldtienne » de la langue, et considérant le français dans son aspect instrumental,
l’écrivain africain le prend à bras-le-corps pour non seulement l’immerger dans les profondeurs abyssales de sa
culture mais aussi l’amener à rendre avec le maximum d’intensité les expressions, les rythmes, les structures, les
images, les odeurs de son paysage originel.
Les recherches stylistiques intégrant le matériau de l’Oralité en vue d’un grand approfondissement du rapport de
l’écrivain au réel, et le constant désir d’affirmer le lieu d’où il parle, marquent profondément en Afrique le paysage
poétique. Le travail d’appropriation, dans les œuvres de Yambo Ouologuem, d’Ahmadou Kourouma, de Sony
Labou Tansi, de Tchicaya U Tam’Si, d’Henri Lopes ou de Modibo Sounkalo Keïta pour ne citer que ceux-là,
montre à l’évidence que la langue- quelle qu’elle soit - n’est pas seulement ce par quoi s’organise et s’anime le
monde mais encore- lorsqu’elle est pleinement assumée- le lieu d’enracinement, de réconciliation de l’homme avec
lui-même, et d’affirmation de toute culture.
Telle est la grande leçon que donne l’écrivain africain - et qu’il nous faut retenir- en faisant du français, langue de
l’Ancien Maître, le lieu d’assomption de sa propre identité.
2) - Commentez et discutez : « Que la langue quelle qu’elle soit n’est pas seulement ce par quoi s’organise et
s’anime le monde mais encore lorsqu’elle est pleinement assumée- le lieu d’enracinement, de réconciliation
de l’homme avec lui-même, et d’affirmation de toute culture. »
Justement l’enfant, comme mordu à l’estomac, se pliait de nouveau, avec un gémissement grêle. Il resta creusé
ainsi pendant de longues secondes, secoué de frissons et de tremblements convulsifs, comme si sa frêle carcasse
pliait sous le vent furieux de la peste et craquait sous les souffles répétés de la fièvre. La bourrasque passée, il se
détendit un peu, la fièvre sembla se retirer et l’abandonner, haletant, sur une grève humide et empoisonnée où le
repos ressemblait déjà à la mort. Quand le flot brûlant l’atteignit à nouveau pour la troisième fois et le souleva un
peu, l’enfant se recroquevilla, recula au fond du lit dans l’épouvante de la flamme qui le brûlait et agita follement la
tête, en rejetant sa couverture. De grosses larmes, jaillissant sous les paupières enflammées, se mirent à couler sur
son visage plombé, et, au bout de la crise, épuisé, crispant ses jambes osseuses et ses bras dont la chair avait fondu
en quarante-huit heures, l’enfant prit dans le lit dévasté une pose de crucifié grotesque.
Dans le cadre du commentaire composé, vous montrerez par exemple que le récit imagé des souffrances de l’enfant
est une mise en scène pathétique qui cherche à dénoncer « la Providence qui torture des innocents. »
Les choses blanchissaient avec le matin, tout se redécouvrait. Fama regardait la concession et ne se rassasiait pas de
la contempler, de l’estimer. Comme héritage, rien de pulpeux, rien de lourd, rien de gras. Même une poule épatée
pouvait faire le tour du tout. Huit cases debout, debout seulement, avec des murs fendillés du toit au sol, le chaume
noir et vieux de cinq ans. Beaucoup à pétrir et à couvrir avant le gros de l’hivernage. L’étable d’en face vide ; la
grande case commune, où étaient mis à l’attache les chevaux, ne se souvenait même plus de l’odeur du pissat. Entre
les deux, la petite case des cabrins qui contenait pour tout et tout : trois bouquetins, deux chèvres et un chevreau
faméliques et puants destinés à être égorgés aux fétiches de Balla. En fait d’humains, peu de bras travailleurs.
Quatre hommes dont deux vieillards, neuf femmes dont sept vieillottes refusant de mourir. Deux cultivateurs !
Jamais deux laboureurs n’ont assez de reins pour remplir quatorze mangeurs, hivernage et harmattan ! Et les
impôts, les cotisations du parti unique et toutes les autres contributions monétaires et bâtardes de l’indépendance,
d’où les tirer ? En vérité Fama ne tenait pas sur du réel, du solide, du définitif...
Ahmadou Kourourna, Les Soleils des Indépendances}, Ed. du Seuil, 1970, pp 106-107.
Dans le cas d’un commentaire composé, vous vous attacherez à montrer comment l’auteur a su exprimer, à partir
de sa technique de description, la désillusion du personnage.
Quelques jours avant sa mort le 27 décembre 1585, Ronsard, rongé par la maladie, compose ses derniers sonnets.
Vous ferez de ce sonnet un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre d’un commentaire composé, vous
montrerez les aspects sous lesquels la mort est représentée et les procédés (images, sonorités, rythmes...) qui
suggèrent dégradation et dépossession.
1. Quia pulvis es : parce que tu es poussière. Ce titre en latin, qui est emprunté à la Bible, rappelle à l’homme
que la mort est l’aboutissement inéluctable de la vie.
Dans le cadre d’un commentaire composé, vous pourrez, par exemple, montrer comment, à travers la composition
du poème, la force des images et l’art des procédés littéraires, le poète parvient à suggérer que la mort qui est
l’aboutissement fatal de l’existence symbolise autant le néant absolu que la vraie vie.
Faites un commentaire suivi ou composé de ce texte. Dans le cas du commentaire composé, on pourrait étudier la
fugacité du bonheur et la tyrannie du temps, et voir comment ce dernier nuit à la création poétique. On pourrait
aussi se pencher sur l’état d’âme du poète à travers le symbolisme des temps qu’il fait.
Dans le cadre du commentaire composé, vous pourrez par exemple montrer comment le poète exprime son
déchirement face à ses amantes d’une part, et son choix définitif à travers des images fortes d’autre part.
Si vous choisissez le commentaire composé, vous pourrez montrer, par exemple, comment la composition du
poème, le réseau des images, les impressions sensorielles et le rythme contribuent à restituer l’état d’âme du poète.