La Régionalisation Des Paramètres Du Modéle GR2M
La Régionalisation Des Paramètres Du Modéle GR2M
La Régionalisation Des Paramètres Du Modéle GR2M
MEMOIRE DE MASTER
Mémoire de Master
Soutenu publiquement par
Tegue Diagne NDIAYE
Le 03 Mars 2022
Devant le jury composé de :
;:
Sommaire
Dédicace…………………………………………………..………………......…………..... iv
Remerciements……………………………………………………….…….………….……..v
Résumé………………………………………………………………….……….…..............vii
Sigles et Abréviations………………………………………………….………………........xiii
Introduction générale.................................................................................................................1
1. Contexte et problématique……………………………………………………….........1
2. Objectif………………………………………………………………..………............3
3. Plan du mémoire…………………………………………………………………........3
Chapitre 1 : Localisation et caractérisation de la zone d’étude…………………………..…...5
ii
2.2.3. Les données d’évapotranspiration……………………...………………………….24
2.3. Méthodologie…….……...…………………………………………………………..25
2.3.1. Calcul de la pluie et de l’ETP moyenne des sous bassins versants………………. 25
2.3.2. Calage-validation du modèle et simulation des débits……………………….……25
2.3.3. Régionalisation des paramètres du modèle GR2M………………………………..26
Chapitre 3 : Résultats………………………………………………...….…………………….27
3.1.Analyse des pluies moyennes des sous bassins versants..…..………………………...27
3.1.1. Cycle saisonnier de la pluie des sous bassins versants ……………………….......27
3.1.2. Pluie annuelle de 1970 à 2015 des sous bassins versants………………………….27
3.1.3. La répartition spatiale de la pluie moyenne annuelle de 1970 à 2015 des sous
bassins………………………………………………………………………….....28
3.2. Analyse de l’évapotranspiration moyenne des sous bassins versants…………….….29
3.2.1. Cycle saisonnier de l’ETP des sous bassins versants……………………………..29
3.2.2. ETP moyenne annuelle des sous bassins de 1970 à 2015…………………………30
3.2.3. Répartition spatiale de l’ETP moyenne annuelle des sous bassins de 1970 à
2015……………………………………………………………………………….31
3.3. Calage global du modèle GR2M……………………………………………………..31
3.4. Simulation……………………………………………………………………...…….32
3.5. Régionalisation des paramètres du modèle GR2M………………………….……….34
3.5.1. Simulation de débits avec la moyenne arithmétique des paramètres optimisés et
régionalisés………………………………………………………………………..38
Conclusion partielle……………………………………………………………….42
Conclusion générale…………………………………………………………………..…...….43
Bibliographie……………………………….…………………………………………...….....44
iii
Dédicace
Je dédie ce mémoire à titre posthume à feu Souleymane
Chakourane Jules DIOUF, coordonnateur national de
Climate Action Group (CAG). Tu m’avais promis d’être
présent le jour de ma soutenance. Mais, hélas !!! On ne
prend jamais de rendez-vous avec le destin….
Que le bon dieu t’accueille dans son paradis céleste.
iv
Remerciements
Je remercie le Dr Papa Malick NDIAYE, qui a accepté de m’aider dans toutes les étapes de
mon travail. Merci pour le temps que vous avez accordé malgré votre programme chargé.
Également merci de m’avoir permis de bénéficier de votre expérience.
Mes remerciements vont également à l’endroit de M. Laurent Pascal Malang DIEME, doctorant
du Laboratoire Leïdi, « super ance », votre rigueur, votre sens du travail d’équipe et votre esprit
d’innovation m’ont bien marqué. Merci de m’avoir soutenu depuis la rédaction du projet de
recherche.
Je remercie les membres du jury qui ont accepté d’apporter un regard critique et constructif à
ce travail. Je veux nommer M. Lamine DIOP de l’UFR des Sciences Appliquées et Techniques
(SAT) de l’UGB, M. Boubou Aldiouma SY de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines (LSH)
de l’UGB et M. Adama SARR de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines (LSH) de l’UGB,
qui ont significativement contribué à l’amélioration du document final.
Je remercie également M. Boubacar CISSE de l’Office des Lac et Cours d’eau (OLAC), M.
Konaté de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG), M. Latsouck
DIOUF de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), M. DIONG du
centre de documentation et des archives de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Sénégal
(CDA-OMVS), M. Koné de l’école Prytanée Militaire de Saint-Louis et Dr Cheikh FAYE de
l’Université Assane SECK de Ziguinchor.
v
Enfin, je tiens à remercier tout, spécialement, ma bien-aimé mère Fatou SINE pour son amour,
son soutien, ses conseils et son encouragement inconditionnel. « sama yaye » comme j’aime
t’appeler affectueusement que le bon Dieu t’attribue une longue vie. Tu es ma grande force et
ma source de motivation. Je remercie aussi mes frères et sœurs Ndella, Ndeye Khady, Mamy,
Vieux Rawane, Boubou, Samba et les jumeaux (Ousseynou, Assane) pour votre amour et votre
soutient tout au long de mon cursus scolaire. Merci également à mes tontons Amadou Anta et
Babacar Samb de m’avoir bien aidé dans mes études. A ma nièce Aïssatou Diaw et mon neveu
Mouhamed Diaw, je vous aime.
vi
Résumé
En Afrique de l’Ouest, un suivi continu des ressources en eau des bassins versants se fait de
plus en plus rare et les chroniques de données disponibles sont lacunaires en dépit des efforts
accomplis par les services nationaux qui gèrent les réseaux de suivi hydrométriques. En effet,
les services hydrologiques nationaux ont des difficultés à assurer un suivi adéquat des cours
d'eau en raison d'un manque de ressources financières et humaines. La connaissance de la
ressource est donc limitée par l’inaccessibilité des données hydro-climatiques observées, leur
caractère lacunaire et la faible densité spatiale des stations de mesure. Ainsi, l’objectif de cette
présente étude est d’estimer les apports en eau dans le bassin versant du fleuve Gambie via une
régionalisation des paramètres du modèle hydrologique GR2M. La méthode de régionalisation
s’appuie dans un premier temps sur la connaissance des jeux de paramètres sur les bassins dont
on dispose des données hydrologiques, pour, dans un second temps prévoir les jeux de
paramètres sur des bassins non jaugés. La démarche méthodologique adoptée comporte trois
phases : (i) calcul de la pluie moyenne mensuelle et de l’ETP moyenne mensuelle (données
d’entrée du modèle GR2M) des sous bassins versants par la méthode distance inverse pondérée
au carré; (ii) évaluation de la performance du modèle et la détermination des paramètres X1 et
X2 pour les sous bassins dont les chroniques de débit des stations hydrométriques sont au moins
de cinq années puis simuler les débits avec les paramètres optimisés X1 et X2 ; (iii)
interpolation des paramètres X1 et X2 enfin de générer de nouveaux paramètres régionalisés
X’1 et X’2 pour les dix-huit bassins puis simuler les débits avec les paramètres X’1 et X’2
ensuite comparer les débits simulés en phase (ii) et (iii) avec KGE et PBIAIS comme critère
d’évaluation du modèle GR2M. Les résultats obtenus montrent que la démarche de
régionalisation ne donne pas des résultats concluants ce qui limite la connaissance des
ressources en eau des bassins versants non jaugés par cette approche.
vii
Liste des figures
Figure 4 : Distribution des altitudes au niveau des différents sous bassins versants de la
Gambie……………………………………………………………………………………......9
Figure 6 : Schéma conceptuel du modèle GR2M décrivant les entrées, les variables internes, les
réservoirs et paramètres associés ………………………………..…………………………...19
Figure 7: Inventaire des données de débits des 18 stations hydrométriques retenues ………..23
Figure 15 : Hydrogrammes des débits observés et simulés et la variation saisonnière des débits
observés et simulés des bassins de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako et de Missira Gounas
………………………………………………………………………………………………...33
Figure 16 : Hydrogramme des débits observés et simulés (a) et la variation saisonnière des
débits observés et simulés (b) du bassin de Simenti…………………………….….…….…..34
Figure 17 : Hydrogrammes des débits observés et simulés avec les paramètres régionalisés des
bassins de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako, de Simenti, de Wassadou amont et de
Wassadou aval ………………………………………………………………………………..36
viii
Figure 18 : Hydrogrammes des débits observés et simulés avec les paramètres (X’’1 et X’’2)
des bassins de Gouloumbou, de Mako, de Missira Gounas, de Simenti et de Wassadou
aval…………………………………………………………………………………………...37
Figure 19 : Hydrogrammes des débits observés et simulés avec les paramètres (X’’1 et X’’2)
des bassins de Gouloumbou, de Mako, de Missira Gounas, de Simenti et de Wassadou
aval…………………………………………………………………………………………...40
ix
Liste des tableaux
Tableau 1 : Inventaire des données disponibles sur les 18 stations du bassin de la Gambie....6
Tableau 9 : Valeurs des paramètres du réseau hydrographique des sous bassins versants……16
Tableau 11 : Valeurs des paramètres optimisés X1 et X2 des sous bassins et des critères
numériques…………………………………………………………………………………....32
Tableau 13 : Valeurs de KGE et du PBIAIS en comparant des débits observés et simulés avec
les paramètres régionalisés………………………………………………….………………...37
x
Sigles et Abréviations
AISH : Association International des Sciences Hydrologiques
xi
Introduction générale
1. Contexte et problématique
A toutes les échelles territoriales, une bonne gestion des ressources en eau est une nécessité
(Bodian, 2012). Ce constat général prend encore plus de sens dans les régions Ouest africaines,
où la pression sur les ressources en eau s’accentue, notamment par l’accroissement de la
demande, la réalisation de nombreux projets de grands barrages, et la poursuite de la péjoration
des conditions hydro-climatiques (Niasse, 2004). Face à de tel contexte, il est important que la
région renforce sa capacité de prévention et donc de promotion de la concertation, surtout
autour de la gestion des cours d’eau. Car, le continent africain est couvert par 63 bassins
versants transfrontaliers (Niasse, 2004). Et, 25 d’entre eux (40 %) se situent en partie ou en
totalité en Afrique de l’Ouest (Niasse, 2004). Ainsi, les principaux cours d’eau transfrontaliers
de la région sont dotés d’organisations de bassin : Autorité du Bassin du fleuve Niger (ABN),
Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Organisation pour la Mise en
Valeur du fleuve Gambie (OMVG), Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Etant donné
que, les cours d’eau transfrontaliers sont des milieux susceptibles de générer des conflits ou des
tensions autour de la ressource.
Cependant, on ne peut bien gérer une ressource que quand elle est connue (Bodian, 2011). Or,
la connaissance de la ressource hydrique est fragmentée dans les bassins versants Ouest
africains à l’occurrence le bassin versant de la Gambie. En effet, les services hydrologiques
nationaux ont des difficultés à assurer un suivi adéquat des cours d'eau en raison d'un manque
de ressources financières et humaines (Bodian et al, 2016).
Généralement, ce suivi est assuré par un réseau de stations hydrométriques qui constitue la
source principale d’information sur les débits à l’échelle du bassin versant (Joseph, 2007).
Concernant le bassin versant de la Gambie, le fleuve est jadis suivi à travers un réseau de
stations hydrologiques dont la station de référence est Kédougou. Malheureusement celle-ci est
endommagée durant la crue de 2013. Depuis cette date, la station de référence sur le fleuve
Gambie est Mako. Cette station se situe sur le cours principal du fleuve (Faye, 2019). D’autres
stations secondaires sont suivies : Simenti, Niokolo, Gouloumbou, etc. Ce suivi hydrologique
est assuré par des lecteurs qui relèvent les hauteurs d’eau à 08 h, 13 h et 18 h. Les données ainsi
collectées sont transmises à la brigade hydrologique de Tambacounda puis acheminées à la
1
DGPRE à Dakar. Ces données permettent de déterminer le régime hydrologique du fleuve
Gambie (DGPRE, 2017).
Cependant, ces dernières décennies, les pays qui se partagent le bassin de la Gambie (Guinée,
Sénégal et Gambie) ont des difficultés à assurer correctement la gestion optimale des ressources
en eau du fleuve en raison de l’insuffisance de la connaissance quantitative des apports
(dégradation de certaines stations hydrométriques, l’insuffisance du réseau de mesure, affluents
non contrôlés, suivi épisodique) (OMVG, 2008). Les chroniques de débit disponibles pour
certains affluents sont donc lacunaires, discontinues, de courte durée et, en conséquence,
difficilement exploitables pour une analyse hydrologique fiable.
Et pour une bonne connaissance de la ressource sur la Gambie, il faut une technique alternative
pour combler les lacunes des chroniques de débit disponibles en vue d’assurer une bonne
maitrise des apports.
Cette technique alternative est la modélisation hydrologique. Car, la modélisation est un moyen
d’extrapolation des mesures et d’estimation des variables que nous ne savons pas mesurer
(Poncelet, 2016). Et l’usage du modèle pluie-débit constitue un palliatif pour les données
hydrologiques lacunaires puisqu’il nous permet de compléter des séries de débit à partir des
séries de pluie (Diémé, 2015).
Par ailleurs, les bassins pour lesquels la mesure du débit n’est pas disponible sur une période
d’intérêt sont regroupés sous le terme de bassins “non jaugés”. Pour ces bassins, le calage des
modèles est impossible et il est nécessaire de trouver des stratégies de paramétrisation
alternatives. Celles-ci sont regroupées sous le nom de régionalisation des paramètres (Poncelet,
2016).
La régionalisation a déjà fait l'objet de nombreux travaux (Roy, 2000 ; Tardif, 2005 ; Paturel et
al., 2006 ; Abaza, 2010 ; Khalifa, 2011 ; Poncelet, 2016 ; Dufour, 2017). Ces études réalisées à
l’échelle d’un bassin versant ainsi que les travaux de Predictions in Ungauged Basins (PUB) ou
prédiction dans un bassin non jaugé et de l’Association International des Sciences
Hydrologiques (AISH) mettent au point sur la compréhension de la régionalisation et les études
faisable sur les bassins non jaugés. Ainsi, à notre connaissance, peu de travaux (Bodian, 2011 ;
2
Paturel et al., 2006…) portant sur la régionalisation ont été recensés à l’échelle des bassins
versants Ouest-africains. Il y’a donc un intérêt de requérir aux méthodes de régionalisation et,
d’autre part, s’appuie sur le développement hydro-informatique innovant sur le bassin versant
de la Gambie.
2. Objectif
L’objectif de cette présente étude est d’estimer les apports en eau des affluents non suivis de la
Gambie à travers une régionalisation des paramètres du modèle hydrologique GR2M. De façon
spécifique, il s’agit de constituer une base de données hydrométriques dans le cadre d’une
exploitation opérationnelle pour une gestion rationnelle des ressources en eau.
3. Plan du mémoire
Après une introduction générale qui met en exergue le contexte, la problématique de l’étude et
les objectifs du mémoire, le document est structuré en quatre chapitres. Le chapitre 1 donne la
localisation du bassin versant de la Gambie, la présentation des 18 stations hydrométriques
retenues. Dans le chapitre 2 le modèle GR2M, les données hydroclimatiques utilisées ainsi que
la méthodologie adoptée sont présentés. Le chapitre 3 présente les résultats obtenus.
3
Chapitre 1 : Localisation et caractérisation de la zone d’étude
Le bassin versant de la Gambie se situé entre 11°22' et 14° 40' N, et 11°13' et 16° 42' W avec
une superficie de 77054 km² et une longueur totale de 1180 km (Gomis, 2000). La Gambie
prend sa source au lieu-dit Horè Dima à une douzaine de kilomètres au Nord de Labé en plein
cœur du Fouta Djalon (Daget, 1960). La figure 1 donne la localisation du bassin versant da la
Gambie.
La Gambie dans son bief continental, est un fleuve alimenté essentiellement par les
précipitations. Il reçoit de nombreux affluents sur sa rive gauche (Diaguiri, Niokolo-Koba,
Niériko, Sandougou…) et sur sa rive droite (Thiokoye, Diarha, Koulountou… (Faye et Mendy,
2018).
4
Dans son bief maritime, le secteur estuarien, de longueur 520 km, correspond
approximativement à la partie gambienne du milieu aval. L’estuaire qui s’élargit
progressivement depuis la frontière sénégalo-gambienne jusqu’à Banjul, est soumis au niveau
de la mer et à l’influence de la marée, et constitue un axe navigable sur toute sa longueur. Il
peut schématiquement être découpé en trois secteurs (estuaire supérieur, estuaire moyen,
estuaire inférieur) en fonction des caractéristiques de salinité, d’amplitude de la marée et
d’amplitude de la crue (Etude économique complémentaire pour l’aménagement
hydroélectrique de Sambangalou sur le fleuve Gambie, 2011).
Dans sa globalité, le bassin versant de la Gambie est à cheval sur trois Etats: la Guinée (15,4%
de la superficie du bassin), le Sénégal (70,9% de la superficie) dont il draine presque toute la
région Tambacounda, une partie de la Haute Casamance et du Saloum méridional et la Gambie
(13,7% de la superficie) dont il est l'épine dorsale et où il rejoint l’océan Atlantique (Ndiaye,
2015).
Les observations hydrométriques ont commencé dans le bassin de la Gambie en 1953 avec
l’ouverture de la station de Gouloumbou. En 1968, l’ancienne Brigade Ecole de Tambacounda
a repris le suivi avec l’appui de l’ORSTOM dans le cadre du projet REG 60 pour l’étude des
bassins de la Gambie et de la Casamance. La convention n°48/CD/74/VI/A/12 passée entre le
Ministère du Développement Rural et l’ORSTOM a permis l’extension du réseau. Le
démarrage du programme AGRHYMET en 1973 a aidé le service à assurer la régularité et la
qualité du suivi, avec la fourniture d’équipements et la formation du personnel (Ndiaye, 1995).
Tout devait être mis en œuvre pour que les observations soient faites sans lacunes et que les
mesures soient exécutées régulièrement. Et les défaillances en matériel ou en personnel doivent
être évitées (Olivry, 1983). Cependant, compte tenu de la dégradation de certains équipements
et le suivi non régulier des stations, les chroniques de données du bassin sont lacunaires (cf.
tableau 1). C’est ainsi, en raison de l’objectif de cette présente étude, dix-huit stations
hydrométriques ont finalement été retenues avec une densité variable en amont et en aval de
Gouloumbou. Le tableau 1 donne l’inventaire des données des 18 stations hydrométriques. La
figure 2 montre la répartition spatiale de ces 18 stations hydrométriques.
5
Tableau 1 : Inventaire des données disponibles dans le bassin de la Gambie
Longitude Latitude
Nom de la en degré en degré Date Début Date Fin % lacunes Durée Bassin Rivière
station décimaux décimaux (année)
16/05/2000 16/08/2013
Kédougou -12,18 12,55 33 9 Gambie Gambie
Koulountou
au gue du -13,48 12,78 01/05/1974 18/07/2003 77 7 Gambie Koulountou
pnnk
Sintian
Koundara -13,92 13,25 01/07/1972 01/01/1995 2 22 Gambie Sima
aval
01/01/1973 30/09/2000
Koussanar -14,08 13,87 32 19 Gambie Koussanar
01/05/1970 11/11/2020
Mako -12,36 12,85 5 48 Gambie Gambie
Missira
07/07/1970 05/11/2000
Gounas -13,62 13,20 18 25 Gambie Koulountou
Diaguiri au
14/06/1974 16/11/2020
pont routier -12,09 12,63 20 37 Gambie Diaguiri
Diarha au
09/07/1972 14/04/2007
pont routier -12,77 12,61 22 27 Gambie Diarha
02/07/1953 12/11/2020
Gouloumbou -13,72 13,47 75 17 Gambie Gambie
01/01/1977 28/10/2020
Goumbeyel -13,18 13,69 53 21 Gambie Niéri ko
Niaoulé
16/08/1970 29/08/1993
Tanou -13,68 13,48 24 18 Gambie Niaoulé
Niokolo
Koba au -12,72 13,07 20/06/1971 13/11/2020 36 32 Gambie Niokolo
pont routier Koba
Sili au pont
02/07/1974 30/09/2011
routier -12,27 12,54 38 23 Gambie Siling
01/05/1970 12/10/2020
Simenti -13,30 13,03 11 45 Gambie Gambie
Sintiou
16/06/1973 10/09/2017
Malem -13,91 13,81 29 32 Gambie Sandougou
Tiokoye au
23/06/1971 31/08/2020
pont routier -12,54 12,57 21 39 Gambie Tiokoye
Wassadou-
29/04/1970 18/04/2004
amont -13,37 13,35 4 32 Gambie Gambie
Wassadou-
30/04/1970 09/07/2008
aval -13,38 13,35 1 38 Gambie Gambie
L’analyse du tableau 1 montre que la présence d'une station hydrométrique ne garantit pas
l'existence effective d'une chronique d'observations. Les données hydrométriques à l’échelle du
bassin versant de la Gambie sont incomplètes ou fragmentaires du fait des lacunes
d’observation. Il n’est pas toujours possible de disposer des séries chronologiques de débits
6
continues et longues sur un même site, en dépit des efforts accomplis par les services nationaux
(DGPRE, OMVG) gestionnaires des cours d’eau de la Gambie. Le suivi du régime
hydrologique du fleuve Gambie n’est donc pas assuré convenablement. Cette insuffisance de la
connaissance quantitative des apports (affluents non contrôlés, suivi épisodique) limite la
connaissance de ressource hydrologique du bassin de la Gambie. Or, une bonne connaissance
des régimes hydrologiques permet de mieux estimer les apports volumétriques annuels pour
mieux dimensionner les ouvrages de stockage et déterminer leur potentiel à contribuer au
développement et à la satisfaction des besoins des populations. Et une position géographique
idéale constitue un atout pour les stations hydrométriques dans leur fonction de quantifier de
débit des cours d’eau.
Le réseau des stations retenues permettant de couvrir le bief continental du bassin de la Gambie
est plus dense aux alentours de Gouloumbou ou les influences marines dominent les influences
fluviatiles en période de vives eaux (Chaperon et Guinguen, 1974). En particulier, ces stations
hydrométriques assurant la fonction de quantifier le débit des cours d’eau sont aussi des points
de référence afin de délimiter les bassins versants qu’ils contrôlent. Car, selon Martin et al.
(2004), le réseau des stations hydrométriques détermine un ensemble de bassins versants
7
emboîtés. En effet, 18 bassins versants (sous bassin versant) sont délimités à partir de ces
stations. Pour mener à bien cette démarche, le Modèle Numérique de Terrain (MNT) provenant
des images SRTM (Shuttle Radar Topography Mission), d’une résolution de 30*30m, a été
utilisé pour extraire celui du bassin versant de la Gambie puis délimité ce dernier en 18 sous
bassins à partir des stations hydrométriques retenues avec le logiciel Arcgis. La figure 3 donne
la répartition spatiale des sous bassins délimités.
Le logiciel Arcgis avec son extension Arcswat et ses outils ont permis de réaliser la délimitation
ainsi que l’extraction de certains paramètres des bassins délimités (sous bassins) tels que la
superficie, le périmètre, la dénivelée, la longueur des cours d’eau. Ces sous bassins délimités,
étant dans une même entité géographique, sont les objets d’étude afin de comprendre le
comportement hydrologique du bassin versant de la Gambie. La figure 4 montre la distribution
des altitudes au niveau des sous bassins versants.
8
Figure 4 : Distribution des altitudes au niveau des différents sous bassins versants de la Gambie
Selon Chaperon et Guinguen (1974), le bassin versant de la Gambie est divisé en 4 zones de
relief : le haut bassin (supérieur à 600m), la seconde zone (600 à 250m), le bassin moyen (100
à 250m) et le bassin inférieur (0 à 50m). Il est donc nécessaire de répartir les sous bassins
versants en tranches d’altitude afin de dégager les différents paramètres du relief (Laabidi,
2016). De la figure 4, les sous bassins se trouvent dans des tranches d’altitude différentes. Et
d’après la figure 2, le bassin de la Gambie dans son bief continental, l’altitude décroit
progressivement vers Gouloumbou. Or, l’altitude influence les caractères du climat et le
fonctionnement hydrologique du bassin versant (El Khalki, 2015). Ainsi, pour mieux
comprendre le fonctionnement hydrologique des sous bassins il faut connaitre la configuration
de leur relief. La figure 5 ci-dessous regroupe le profil topographique des sous bassins.
9
Figure 5 : Profil topographique des sous bassins versants
La figure 5 illustre la configuration du relief des sous bassins pour une bonne compréhension
du déclenchement et de la propagation des écoulements de crue des bassins. Car de nombreux
paramètres hydrométéorologiques varient avec l’altitude (précipitations, températures, etc.) et
la morphologie du bassin versant (Laabidi et al., 2016).
10
3. Caractéristiques physiographiques des sous bassins versants
La transformation de la pluie en écoulement (aussi bien superficiel que souterrain) passe par
l'intermédiaire du bassin versant. Ce dernier est défini comme "la région qui reçoit les
précipitations et, suite aux processus hydrologiques entraînant pertes et retards, les achemine
jusqu'à un exutoire" (OMM, 1996). La réponse hydrologique d’un bassin dépend donc des
conditions climatiques auxquelles il est soumis mais aussi des caractéristiques physiques qui
lui sont propres : géologie, morphologie, couverture végétale etc. (Kisangala muke, 2008). Par
conséquent, chaque bassin versant est un système complexe, hétérogène et unique (Beven,
2000). Alors pour comprendre le fonctionnement hydrologique du bassin de la Gambie, il faut
déterminer les paramètres physiographiques des bassins versant délimités (sous bassins
versants). Et la détermination des paramètres physiographiques (paramètres de forme, de relief
d’un bassin versant et la typologie d’un réseau hydrographique) est devenue facile avec des
outils tels que le système d'information géographique (SIG) et la télédétection (CIAT, 2011).
Et l’usage du logiciel Arcgis et le Modèle Numérique de Terrain ( MNT) du bassin de la
Gambie, dans cette présent étude, ont permis d’extraire certains paramètres des sous bassins
notamment la superficie (S), le périmètre (P), l’altitude maximale (Hmax), l’altitude minimale,
la longueur du cours d’eau principal (Lcp), le nombre de cours d’eau élémentaire (ni) de chaque
sous bassin, la longueur des cours d’eau élémentaire (Lni). Ces paramètres extraits sont utilisés
afin de déterminer d’autres paramètres physiographiques tels que les paramètres géométriques,
topographiques et du réseau hydrographique avec le logiciel Microsoft Excel. Les formulations
mathématiques des paramètres géométriques, topographiques et du réseau hydrographique d’un
bassin versant sont regroupées dans les tableaux 2, 4 et 6. Les tableaux 3, 5 et 7 regroupent
respectivement les valeurs des paramètres géométriques, topographiques et du réseau
hydrographique des sous bassins.
Pour évaluer la façon dont un sous bassin réagit par rapport à l’écoulement et sa contribution à
l’hydrologie du bassin, les paramètres morphologiques sont privilégiés (Faye, 2014). Les
classiques de l'hydrologie proposent, pour caractériser la géométrie d'un bassin versant,
différents indices de forme (Kc, IH…) destinés à comparer les bassins voire à estimer certaines
de leurs caractéristiques hydrologiques (Bendjoudi & Hubert, 2002). Cependant, les indices
(d’allongement ou d’élongation) abordent la forme du bassin versant dans une dimension plane
11
qui ne prend pas en compte le dynamisme imposé par le relief. De nouveaux indices
morphosynthétiques sont donc proposés pour mesurer l’influence de la morphologie sur la
dynamique de la réponse hydrologique en tout point de l’espace (Douvinet et al., 2022).
Néanmoins, dans cette étude les indices sont utilisés. Car, ils sont devenus des outils de
référence et faciles à calculer (Gaucherel, 2003). Le tableau 2 regroupe la formulation des
paramètres morphométriques d’un bassin et les valeurs en tableau 3.
Longueur
L ((Kc*S^0,5)/1,12)(1+(1-(1,12/Kc)^2)^0,5) Km²
Rectangle équivalente
équivalent
Largeur équivalente I ((Kc*S^0,5)/1,12)(1-(1-(1,12/Kc)^2)^0,5) Km²
Rc 4ПS/P^2 ~
Circularité du bassin
Index de Forme F F =I/L ~
Indice de Horton IH IH =S/Lcp^2 ~
12
Koulountou au gré du
2,82 332 14 0,12 0,04 0,12
PNNK 4738 693
3,33 448 13 0,09 0,03 0,09
Missira Gounas 6025 923
2,62 474 24 0,14 0,05 0,24
Wassadou amont 11292 996
3,02 901 33 0,11 0,04 0,17
Wassadou aval 30066 1869
2,48 65 4 0,16 0,06 0,36
Sintian Koundara aval 243 138
2,85 395 16 0,12 0,04 0,33
Goumbeyel 6507 822
2,76 164 7 0,13 0,04 0,36
Niaoulé Tanou 1211 343
2,96 1005 39 0,11 0,04 0,14
Gouloumbou 39022 2087
2,98 405 15 0,11 0,04 0,22
Sintiou Malem 6248 841
L’influence du relief sur l’écoulement est encore plus évidente et se conçoit aisément, car de
nombreux paramètres hydrométéorologiques varient avec l’altitude (précipitations,
températures, etc.) et la morphologie du bassin versant (Laabidi et al., 2016). Le relief apparaît
donc comme un élément capital dans le comportement hydrologique d'un bassin versant (Faty,
2011). La formulation des paramètres topographiques d’un bassin est regroupée dans le tableau
4 et les valeurs des paramètres topographiques des sous bassins en tableau 5. Le tableau 6 donne
la classification du relief selon ORSTOM. Le tableau 7 donne la classification du relief des sous
bassins selon ORSTOM.
13
Tableau 4 : Formulation Mathématique des paramètres topographiques d’un bassin versant
Paramètres
Sigles Formules Unité de
topographiques
mesure
Altitude moyenne Hmoy (Hmax+Hmin)/2 Mètre
Dénivelée D Hmax-Hmin Mètre
Indices Indice de pente Ig Ig = D/L ~
(pas global
d’unité de Ip ((1/0,8)*Ig)^0,5 ~
Indice de pente
mesure)
Ds Ds =Ig*S^0,5 mètre
Dénivelée Spécifique
Temps de concentration (((4*S^0,5)+(1,5Lcp))/(0,8((Hmoy-Hmin)^0,5))) Jour ou
tc
selon Giandotti, (1937) heure
14
Selon Thibault (2011), Le temps de concentration (Tc) correspond au temps de contribution
d’un bassin versant pour obtenir le débit de point. Alors, les valeurs du temps de concentration
(tableau 5) des sous bassins comprises entre [12h 46min ; 4j 16h] traduisent l’allongement et la
faible pente du bassin de la Gambie. Par analogie, la possibilité pour qu’il ait une concentration
de fortes pluies, génératrices d'écoulements torrentiels, est moindre, dans la Gambie.
Pour Chaperon et Guiguen (1974), dans le bassin de la Gambie, plus de la moitié de la superficie
(53.2 %) est située entre 0 et 100 m ; 25.4% entre 100 et 200 m ; seuls 21.4% se trouvent au-
dessus de 200 m.
Les pentes et la forme des talwegs ne constituent pas les seules conditions d'écoulement des
eaux fluviales, le tracé en plan des cours ď eau a également des répercussions sur le régime. Si
le réseau fluvial est ramifié, les débits absolus de la rivière augmenteront très rapidement. Car,
les affluents apporteront au cours d'eau principal un appoint important (Fischer, 1930). Ainsi,
selon Derruau, (1974), le chenal du bassin versant de la Gambie est majoritairement de type
anastomosés avec quelques rares chenaux sinueux (bassin Kédougou, bassin Koulountou...). Le
tableau 8 regroupe la formulation des paramètres du réseau hydrographique et les valeurs en
tableau 9.
15
Tableau 8 : Formulation mathématique des paramètres du réseau hydrographique d’un bassin
versant
Paramètres du réseau Sigles Formules Unité de
hydrographique mesure
Densité hydrographique en Km F ∑ni/S Km-²
Densité de drainage en Km/Km² Dd ∑Lni/S Km/Km²
constante de stabilité du cours d'eau
C 1/Dd Km²/Km
en km²/km
Tableau 9: Les valeurs des paramètres du réseau hydrographique des sous bassins versants
constante
Longueur Longueur
Densité de de
Nombre du cours totale des Densité
drainage stabilité
Les sous bassins versants de cours d'eau cours hydrographique
en du cours
d'eau principal d'eau en en Km-²
Km/Km² d'eau en
en Km Km
km²/km
16
substratum très perméable, à couvert végétal important et à relief peu accentué avec des cours
d’eau assez dense. Ces résultats corroborent ceux de Chaperon et Guinguen (1974).
Conclusion partielle
Pour mieux comprendre le comportement du bassin versant face à une quantité de précipitations
recueillis lors d’une averse, il est indispensable de faire une analyse de ses caractéristiques
physiographiques. Ces derniers interviennent dans les modalités de l’écoulement superficiel et
ils influencent fortement la réponse hydrologique du bassin.
17
Chapitre 2 : Outil, Données et Méthodologie
Les chroniques de données disponibles du bassin de la Gambie sont lacunaires (cf. tableau 1).
Ces lacunes découlant de la dégradation du système de suivi, des suivis épisodiques par manque
de moyens limitent la faisabilité des études hydrologiques dans le bassin. Par conséquent,
l’objectif de cette présente étude hydrologique est d’utiliser les données climatiques disponibles
et le modèle GR2M fonctionnant au pas de temps mensuel pour reconstituer les données
manquantes dans le bassin versant de la Gambie, grâce au package R (airGR) (http://www.r-
project.org/) de l’équipe Hydrologie INREA, téléchargeable gratuitement sur le site de l’équipe
(https://webgr.inrae.fr/logiciels/airgr/). Ce package contient les modèles hydrologiques GR4H,
GR4J, GR2M, GR1A (fonctionnant à des pas de temps horaire à annuel), le modèle de neige
CemaNeige, des outils de calage, ainsi que le calcul de critères d’efficacité, etc. (Delaigue et
al., 2018).
Le choix d’une démarche de modélisation dépend des objectifs et des données disponibles.
L’idéal est aussi de choisir un modèle bien adapté aux processus se produisant dans le bassin
versant étudié. De ce fait, dans cette présente étude, on a choisi le modèle GR2M dont la
robustesse à simuler les écoulements en contexte africain a été montré dans plusieurs études
(Paturel et al. 1995 ; Ouédraogo et al., 1998 ; Mahé et al., 2005 ; Ardoin-Bardin et al., 2009).
Ce choix s’explique aussi par un certain nombre de contraintes. Etant donné que le bassin
versant de la Gambie est à cheval sur trois pays et dans l’état actuel des données disponibles
(lacunaires) sur le bassin il serait difficile de vouloir mettre en œuvre une modélisation à base
physique. Celle-ci est, en effet, complexe et nécessite un grand nombre de variables pour
lesquelles il n’existe généralement pas de séries observées au niveau dudit bassin.
Le modèle GR2M (modèle du Génie Rural à 2 paramètres au pas de temps Mensuel) est un
modèle pluie-débit global à deux paramètres. La structure du modèle, bien qu'empirique,
l’apparente à un modèle conceptuel à réservoirs, avec une procédure de suivi de l’état
d’humidité du bassin qui semble être le meilleur moyen de tenir compte des conditions
antérieures et d’assurer un fonctionnement en continu du modèle (Bodian, 2011). Sa structure
est constituée de deux grandes parties : une partie production, représentée par une fonction de
18
production et une partie transfert représentée par une fonction de transfert. La fonction de
production traduit la transformation proprement dite de la pluie en lame d’eau disponible au
ruissellement; la fonction de transfert traduit le mouvement de cette lame d’eau, accumulée au
sol lors de la précipitation, vers l’exutoire du bassin versant. Ces fonctions permettent de
simuler le comportement hydrologique du bassin versant (Bodian, 2011). Pour une ample
précision sur le fonctionnement du modèle GR2M, le lecteur peut consulter l’étude de Bananeh
Junior (2015). Le schéma conceptuel du modèle GR2M est présenté à la figure 6.
Figure 6 : Schéma conceptuel du modèle GR2M décrivant les entrées, les variables internes,
les réservoirs et paramètres associés (source : Perrin, 2003)
Le modèle de bilan d’eau contient deux paramètres à caler : X1 et X2. Le premier paramètre1
(X1) représente la capacité maximale du réservoir « sol ». Le deuxième paramètre 2 (X2)
représente la constante de vidange du réservoir « eau gravitaire » (Bodian, 2016). Et selon
Mouelhi (2003), dans un modèle conceptuel global, deux paramètres libres sont largement
suffisants, à l’échelle mensuelle.
19
2.1.4. Optimisation des paramètres du modèle GR2M
20
moyen (Gupta et al., 2009). Gupta et al. (2009) proposent une décomposition de ce critère,
nommée Kling-Gupta Efficiency (KGE), pour tenir compte de la variabilité, de la corrélation
et de la moyenne des débits. Il a été démontré que le KGE est capable de capter la variabilité,
le débit de pointe ainsi que le débit moyen avec une corrélation linéaire élevée entre les
simulations du modèle et les observations selon Larabi (2017). Par conséquent, utiliser une
seule fonction objective est inadéquat pour représenter toute la variabilité d’un hydrogramme
(Pechlivanidis et al., 2011). En effet, Gupta et al. (1998) soulignent l’importance d’utiliser
simultanément une combinaison de mesures de performance dans le but de capter différentes
caractéristiques de l’hydrogramme et introduisent ainsi l’approche multi-objective. Les
formules des critères numériques sont regroupées dans le tableau 10.
Coefficient de Nash-Stucliffe
Le critère de Nash permet d’évaluer la qualité des résultats des simulations en comparaison des
observations, à la fois en terme de phase et d’intensité (Nash et Sutcliffe, 1970). Cependant,
l’utilisation seule du critère de Nash-Stucliffe n’est pas suffisante afin d’évaluer la performance
d’un modèle. Tel que démontré par Jain et Sudheer (2008), il est possible d’obtenir de très fortes
valeurs de ce critère (proche de 1) avec des modèles mal adaptés aux conditions de simulations,
tandis que des modèles adaptés peuvent donner de très mauvais résultats. Cela indique donc
que le critère de Nash-Sutcliffe n’est pas suffisant comme seul indice de performance. Il est
donc nécessaire d’inclure d’autres critères dans le calage d’un modèle (Doucet-Généreux,
2015).
KGE
Le Kling Gupta Efficiency (KGE-Gupta et al., 2009) est une version modifiée du critère de
Nash. Il ne donne qu’une indication sur les performances globales du modèle à produire des
débits proches de ceux de références. Le KGE varie entre -∞ et 1. Plus il est proche de 1, plus
les débits simulés sont proches des débits de référence (Mata Espinoza, 2017).
Coefficient RMSE
On peut aussi évaluer l’erreur quadratique moyenne, Root Mean Square Error (RMSE) pour
décrire la dispersion entre les variables simulées et observées (Bireche, 2017). Plus la valeur
de RMSE est faible, plus la dispersion est faible et plus la variable simulée par le modèle est
proche de celle observée (Hyndman, 2006).
21
Tableau 10 : Les critères d'évaluation du modèle GR2M
Plage de Valeur
Critères Formulation variation optimale
d'évaluation
n
∑ t=1 (Qobs,t - Qsim, t) ²
1- [0 ; 1]
NSE
∑
n
(Qobs,t - Qobs) ² 1
t=1
RMSE 1
n ∑ (Q (i+L) – Q (i+L)) ² [0, +∞[ 0
Le calage des paramètres s’effectue à partir des données de débit observées à l’exutoire du
bassin versant (Lebecherel, 2015). Car, le modèle GR2M nécessite des données de débit
observées plus ou moins longues et continu pour son fonctionnement. Alors, en raison du
caractère lacunaire des données de débit observé (cf. tableau 1), on a opté pour le calage global
avec les stations dont les années d’observations sont au moins de cinq années de données
complètes. Etant donné que, le choix des périodes de calage est primordial pour la spécification
des paramètres du modèle (Bodian, 2011). En outre, le fonctionnement du modèle GR2M
nécessite en entrées des données de précipitation et d’évapotranspiration moyenne mensuelle
et fournit en sortie le débit (Sossou, 2011).
Dans le cadre de ce travail, trois jeux de données sont utilisés au pas de temps mensuel : les
débits, la pluie et l’ETP. Ces jeux de données couvrent la période 1970 à 2015 soit 45 ans
observations.
22
2.2.1. Les données hydrologiques
La figure 7 donne l’inventaire des données hydrologiques disponibles dans le bassin versant de
la Gambie. La lecture de cette figure permet de constater que les données de débits observées
disponibles dans le bassin du fleuve Gambie sont très lacunaires. Les stations de Mako, de
Simenti, de Wassadou aval et de Kédougou ont les séries les plus longues et présentant moins
de lacunes. Ainsi, à cause du caractère très lacunaire des données de certaines stations
hydrométriques (Goumbeyel, Koulountou, Koussanar, Niaoulé Tanou, Niokolo Koba et Sintiou
Malem), elles n’ont pas pu être utilisées pour le calage-validation du modèle GR2M.
La figure 8 donne l'inventaire des données de pluie disponibles, illustrant le caractère très
lacunaire des données de certaines stations pluviométriques (Dabala, Tougue, Koussanar, Labé,
Yundum…).
23
Figure 8 : Inventaire des données de pluie de 1970 à 2015 des stations de la Gambie
24
2.3. Méthodologie
Les pluies et ETP moyennes mensuelles des sous bassins versants, donnée d’entrée du modèle
GR2M, sont calculées avec le logiciel Hydraccess par la méthode distance inverse pondérée au
carré (Bodian et al., 2012). Pour cette méthode, la valeur à estimer en un point de la zone d’étude
est déterminée à l’aide de la moyenne pondérée des valeurs des points les plus proches du point
considère (Chang et al., 2005). En effet, Chang et al. (2005) indiquent que lorsque la densité du
réseau de pluviomètres est faible, à l’image de notre zone d’étude, les erreurs d'estimation
peuvent être importantes avec les autres méthodes de calcul (Krigeage..). Ainsi, ils ont souligné
que l'interpolation par distance inverse pondérée au carré peut réduire considérablement les
erreurs qui surviennent lorsque le nombre de stations est limité.
Les modèles requièrent une phase de spécification des paramètres qui doit se faire sur des séries
de données suffisamment longues pour lesquelles il faut supposer qu’il n’y a pas eu de
changement dans les caractéristiques hydrologiques ou physiographiques du bassin versant
(Diello, 2007). Le choix des périodes de calage devient alors primordial pour la spécification
des paramètres du modèle. Alors, compte tenu du caractère lacunaire des chroniques des débits
(figure 7), on a opté pour le calage global avec douze bassins notamment de Diaguiri, de Diarha,
de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako, de Missira Gounas, de Sili, de Simenti, de Sintian
Koundara aval, de Tiokoye, de Wassadou amont et de Wassadou aval dont leurs séries de
données de débit sont au moins de cinq ans de données complètes. Ensuite, les paramètres
optimisés seront appliqués à l’ensemble de la série pour la simulation des écoulements. Cette
simulation de débits permet de quantifier la performance du modèle GR2M dans le bassin
versant de la Gambie entre l’évolution des hydrogrammes observés et simulés et la variabilité
de ces derniers du point de vue saisonnier.
25
2.3.3. Régionalisation des paramètres du modèle GR2M
Selon Arnaud et Emery, (2000), l’interpolation est la prévision de la valeur d’une variable en
un site où elle n’a pas été mesurée à partir des valeurs observées. Dans ce contexte, les
paramètres optimisés (X1 et X2) des douze bassins retenus en calage global sont interpolés à
partir des coordonnées (latitude et longitude) des stations du tableau 1 avec le logiciel Arcgis.
Afin de générer de nouveaux paramètres (paramètres régionalisés) X’1 et X’2 pour les
différents sous bassins avec l’outil extract values dans Arcgis. Les paramètres régionalisés (X’1
et X’2) sont utilisés pour simuler les chroniques de débit des sous bassins versants. Les débits
générés sont comparés aux débits observés avec KGE et PBIAIS comme critère d’appréciation.
Cette comparaison permet une analyse sur l’applicabilité de la méthode de régionalisation des
paramètres du modèle GR2M dans le bassin versant de la Gambie dans le but de reconstituer
les chroniques de débit des bassins versants non jaugés.
26
Chapitre III : Résultats
Cette partie présente les différents résultats obtenus à partir de la méthodologie décrite
précédemment.
La figure 9 illustre le cycle saisonnier de la pluie des sous bassins. La figure 10 donne la pluie
annuelle des sous bassins versant et leur répartition spatiale à l’échelle du bassin versant de la
Gambie en figure 11.
Du point de vue saisonnier, les pluies sont plus abondantes entre le mois de Mai et d’Octobre.
Les intensités peuvent être parfois fortes, en particulier en Aout avec une valeur de 300 mm.
La pluviométrie est plus faible entre le mois de Novembre et d’Avril.
Figure 9 : le cycle saisonnier des pluies dans les différents sous bassins versant
Une comparaison des pluies moyennes annuelles des différents sous bassins versant (Figue 10)
permet de constater que les bassins Kédougou, Mako, Sili, Tiokoye, reçoivent les quantités de
plus les plus importantes de précipitation à l’échelle du bassin versant de la Gambie.
27
Figure 10 : Variation de la pluie moyenne annuelle des sous bassins
3.1.3. Répartition spatiale de la pluie moyenne annuelle de 1970 à 2015 des sous bassins
Selon Lamagat (1990), le bassin versant de la Gambie est divisé en deux grandes parties : bassin
continental de la source jusqu'à Gouloumbou avec une orientation générale SE-NW et le bassin
maritime de Gouloumbou jusqu'à l’embouchure avec une orientation E-W. Ainsi, l’analyse de
la figure (11) montre que les sous bassins dont leur cours d’eau principal a le même sens
d’écoulement que le bassin de Gouloumbou (des hautes terres du Fouta Djalon vers la station
de Gouloumbou) ont les valeurs les plus élevées de pluie. Et les sous bassins qui se trouvent
aux alentours des hautes terres du Fouta Djalon (Kédougou, Sili, Tiokoye, Diaguiri, Mako,
Diarha et Simenti) reçoivent les quantités de pluies les plus importantes. Et pour Faye et Mendy
(2018) la Gambie dans son bief continental, est un fleuve alimenté essentiellement par les
précipitations. Par contre, pour les bassins Sintiou Malem, Koussanar, Niaoulé Tanou et
Goumbeyel dont leurs sens d’écoulement est différent de celui de Gouloumbou reçoivent les
quantités de pluies les plus faibles et se trouvent dans les isohyètes les plus faibles [700-800].
Alors, par analogie, les bassins de Sintiou Malem, Koussanar, Niaoulé Tanou et Goumbeyel se
trouvent dans le bief maritime de la Gambie. La figure 11 donne la répartition spatiale de la
pluie annuelle des sous bassins.
28
Figure 11 : Répartition spatiale de la précipitation moyenne annuelle de la Gambie
La figure 12 donne l’évolution saisonnière de l’ETP des sous bassins. La figure 13 donne l’ETP
annuelle des sous bassins de 1970 à 2015 et leur répartition spatiale en figure 14.
La variabilité saisonnière de l’ETP est forte dans la Gambie avec une tendance alternée. Les
fortes valeurs d’ETP sont obtenues entre le mois de Mars et de Mai. Ensuite elle décroit pour
atteindre une valeur minimale inférieure à 110 mm au mois d’Aout puis croit pour atteindre une
valeur supérieure à 110 mm au mois de Décembre.
29
Figure 12 : l’évolution saisonnière de l’ETP des sous bassins
Les bassins de Goumbeyel, Koussanar, Sintiou Malem et Wassadou amont ont les valeurs
d’ETP les plus importantes. La figure 13 donne ETP annuelle des sous bassins.
30
3.2.3. Répartition spatiale de l’évapotranspiration moyenne annuelle des sous
bassins de 1970 à 2015
Les fortes valeurs d’ETP sont notées à l’Ouest du bassin (le bief maritime) avec les bassins de
Koussanar, Sintiou Malem, Goumbeyel. Cependant, dans la Gambie, les sous bassins qui
reçoivent les quantités de pluie les plus importantes en occurrence Kédougou, Sili, Tiokoye,
Diaguiri, Mako, Diarha et Simenti (cf. figure 11) ont les valeurs d’ETP les plus faibles. La
figure 14 montre la répartition spatiale de l’ETP moyenne annuelle des sous bassins de 1970 à
2015.
Les performances obtenues en calage global sont supérieures à 60% pour les critères de NSE et
du KGE et varie de 0,3474 à 24,455 pour le RMSE. Ces résultats témoignent de la performance
et de la robustesse du modèle GR2M dans le bassin versant de la Gambie. Ainsi, les bassins de
Gouloumbou, de Kédougou, de Mako et de Wassadou aval donnent les meilleurs résultats avec
les plus fortes valeurs des critères de NSE et de KGE. Par contre, les bassins de Sili et de
31
Diaguiri ont les valeurs de NSE et de KGE les plus faibles. Alors le modèle GR2M est moins
performant pour simuler les chroniques de débits des bassins de Sili et de Diaguiri. Le tableau
11 donne les valeurs des paramètres de X1 et de X2 et les critères numériques obtenus en calage
global.
Tableau 11 : Paramètres X1 et X2 obtenus en calage des sous bassins et valeurs des critères
numériques
sous bassins X1 X2 KGE NSE RMSE
Diaguiri 658,523 0,71 0,8007 0,6215 19,7503
Diarha 391,808 0,92 0,8713 0,7977 16,7085
Gouloumbou 918,455 0,825 0,9315 0,8672 6,0947
Kédougou 544,709 1,084 0,9557 0,9161 17,2279
Mako 557,793 0,921 0,9517 0,9061 13,8544
Missira Gounas 754,646 0,872 0,8869 0,7822 9,3728
Sili 685,398 0,072 0,8186 0,6377 0,3474
Simenti 729,855 0,835 0,8537 0,7057 16,244
Sintian Koundara aval 1465,571 0,652 0,8662 0,732 3,0363
Tiokoye 462,327 0,811 0,8772 0,8049 17,1869
Wassadou amont 201,306 1,198 0,8235 0,7231 24,455
Wassadou aval 758,895 0,77 0,9356 0,886 5,834
3.4. Simulation
Pour apprécier l’écart entre les débits observés et simulés, des critères graphiques sont utilisés.
L’avantage de la forme d’évaluation graphique est qu’elle permet d’apprécier visuellement la
qualité des simulations et la capacité du modèle à reproduire suffisamment bien les débits
observés. Ce que ne permettent pas forcément les critères numériques (Diémé, 2015). Ainsi, les
résultats obtenus avec le bassin de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako, de Missira Gounas,
de Simenti, et de Wassadou aval montrent une bonne corrélation entre les débits observées et
ceux simulées. En effet, il y’a plus ou moins une bonne superposition des hydrogrammes des
débits observés et simulés. Ainsi, avec ces bassins on a comparé le débit observé et simulé du
point de vue saisonnier. De cette comparaison il ressort que le modèle simule mieux les débits
d’étiage et a du mal à bien reproduire les pics de crue. Néanmoins, la comparaison du débit
observé et simulé du bassin de Wassadou amont du point de vue saisonnier donne un résultat
qui diffère de ceux des autres bassins. Cette différence peut être expliquée par le fait qu’un
bassin versant constitue un ensemble unique de caractéristiques physiques et de modifications
anthropiques et cette unicité se reflète dans le jeu de paramètres optimisés du modèle
hydrologique de ce bassin versant selon Beven (1999). La figure 15 synthétise les
32
hydrogrammes des débits observés et simulés et la variation saisonnière des débits observés et
simulés des bassins de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako et de Missira Gounas. La figure
16 regroupe l’hydrogramme des débits observés et simulés (a) et la variation saisonnière des
débits observés et simulés (b) du bassin de Simenti.
33
Figure 16 : Hydrogramme des débits observés et simulés (a) et la variation saisonnière des
débits observés et simulés (b) du bassin de Simenti
L’analyse des figures 15 et 16 montre que, du point de vue saisonnier, le pic de crue est atteint
au mois de Septembre pour tous les bassins. Et pour les bassins de Kédougou et de Mako, on
note une bonne superposition entre le débit observé et simulé du mois de Janvier au mois de
Septembre.
34
Tableau 12 : Paramètres optimisés (X1 et X2) et régionalisés (X’1 et X’2)
Le tableau 12 montre que l’interpolation des paramètres optimisés permet de déterminer des
nouveaux paramètres sur les bassins de Goumbeyel, de Koulountou, de Koussanar, de Niaoulé
Tanou, de Niokolo Koba, et de Sintiou Malem dont leurs données de débits observés ne peuvent
pas être utilisées en calage global en raison de leur forte lacune dans les séries de données.
35
Figure 17 : Hydrogrammes des débits observés et simulés avec les paramètres régionalisés des
bassins de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako, de Simenti, de Wassadou amont et de
Wassadou aval
L’analyse de la figure 17 montre qu’il y’a une bonne superposition entre les débits observés et
simulés des bassins de Gouloumbou et de Simenti. Et l’écart entre les débits observés et simulés
est important pour les bassins de Kédougou, de Mako, de Wassadou amont et de Wassadou
aval. Cet écart montre la limite de la méthode de régionalisation à reproduire les chroniques de
débit dans le bassin de la Gambie. Car, en calage validation, on a de bonne corrélation entre les
débits observées et ceux simulées avec les bassins de Gouloumbou, de Kédougou, de Mako et
de Simenti.
36
Figure 18 : Comparaison des jeux de paramètres optimisés et régionalisés des sous bassins
L’analyse de la figure 18 montre que la valeur des paramètres optimisés (X1 et X2) est
nettement supérieure à celle des paramètres régionalisés.
Tableau 13: Valeurs de KGE et du PBIAIS en comparant des débits observés et simulés avec
les paramètres régionalisés
L’analyse du tableau 13 montre une faible corrélation entre les débits observés et simulés avec
les paramètres régionalisés au regard des valeurs du KGE et du PBIAIS.
37
L’analyse des différents paramètres du modèle permet d’affiner le diagnostic sur le
fonctionnement du modèle GR2M avec l’approche de la méthode de régionalisation et
d’identifier les pistes d’améliorations à privilégier. Alors, de la comparaison des paramètres et
des débits (figure 18 ; tableau 13), on en déduit que les valeurs obtenues en régionalisation sont
faibles. La méthode de régionalisation demeure donc imparfaite en raison d'un grand nombre
d'incertitudes liées notamment à la qualité des données, à la condition de conception du modèle
et à la faible valeur des paramètres après interpolation. Mais, selon Kay et al. (2006), la
performance de chaque approche de régionalisation peut dépendre de la structure et des
paramètres des modèles pluie-débit utilisé. C’est ainsi, on a tenté une autre approche, d’ajuster
les paramètres régionalisés en calculant leur moyenne arithmétique afin de voir s’il peut mener
à de meilleurs résultats.
Dans la première phase, pour les bassins retenus en calage global, on a calculé la moyenne
pondérée entre les paramètres optimisés et régionalisés de chaque sous bassins. Les paramètres
obtenus X’’1 et X’’2 sont utilisés pour reconstituer les chroniques de débits de ces bassins.
Dans cette phase, seuls les bassins de Gouloumbou (figure 19), de Mako (figure 19), de Missira
Gounas (figure 19), de Simenti (figure 19) et de Wassadou aval (figure 19) donnent des résultats
satisfaisants. Le tableau 14 donne la formulation mathématique des paramètres X’’1 et X’’2 et
les valeurs en tableau 15. La figure 19 synthétise les hydrogrammes des débits observés et
simulés avec les paramètres X’’1 et X’’2 des bassins de Gouloumbou, de Mako, de Missira
Gounas, Simenti et de Wassadou aval.
38
Tableau 15: Valeurs des paramètres X’’1 et X’’2 des sous bassins
Bassins X''1 X''2
Diaguiri 655,673884 0,746474
Diarha 398,320123 0,862002
Gouloumbou 919,287589 0,822203
Kédougou 558,422554 0,932811
Mako 560,24733 0,85833
Missira Gounas 766,692019 0,8470695
Sili 674,567927 0,424902
Simenti 726,589274 0,8286055
Sintian Koundara aval 1444,33762 0,7317915
Tiokoye 465,116503 0,801853
Wassadou amont 305,076783 1,014096
Wassadou aval 667,206472 0,799958
Dans la seconde phase, on a calculé la moyenne arithmétique des X’1 puis des X’2 des sous
bassins. Les paramètres X’’’1 et X’’’2 obtenus sont utilisés pour simuler les chroniques de
débits des sous bassins. Dans cette phase les bassins de Gouloumbou, de Simenti, de Missira
Gounas et de Wassadou aval donnent des résultats satisfaisants. Et les performances obtenues
en phase 1 avec ces bassins sont meilleures. Le tableau 16 donne la formulation mathématique
des paramètres X’’’1 et X’’’2 et leurs valeurs en tableau 17.
X’’’2 n
(∑ i=1 X’2i )/ni
39
Figure 19 : Hydrogrammes des débits observés et simulés avec les paramètres (X’’1 et X’’2)
des bassins de Gouloumbou, de Mako, de Missira Gounas, de Simenti et de Wassadou aval
Pour avoir une appréciation globale de la méthode de régionalisation des paramètres du modèle
GR2M dans le bassin de la Gambie, on a comparé les débits observés, simulés (X1 et X2) en
calage global, simulés avec les paramètres (X’1 et X’2 et X’’1 et X’’2) au pas de temps annuel
et saisonnier. De cette comparaison, il ressort que les débits simulés sont plus proches en termes
de performance du modèle GR2M que le débit observé pour le bassin de Gouloumbou qui
donne un résultat assez satisfaisant que les autres sous bassins. Et le modèle GR2M reproduit
mieux les périodes d’étiage que les périodes de crue dans la Gambie. Dans ce contexte, Oudin
et al. (2008) affirment que la performance de la méthode de régionalisation dépend de la densité
du réseau des stations de jaugeage ; plus les stations de jaugeage sont rapprochées, meilleure
est la performance de la méthode. Et selon Ouarda et al. (2008), le fait que ces bassins versants
soient contigus n’implique pas nécessairement qu’ils partagent un même comportement et une
même réponse hydrologique. C’est ainsi, le fait de regrouper des bassins versants au sein de
régions homogènes, sur la base de leurs caractéristiques physiques et climatiques, n’assure pas
qu’ils soient similaires d’un point de vue hydrologique selon Oudin et al. (2010) qui ont
investigué la question en étudiant un échantillon composé de 893 bassins versants français et
40
10 bassins versants anglais. La figure 20 synthétise la comparaison des débits et leur variation
saisonnière.
Débit en m3/s
Débit (m3/s)
Débit (m3/s)
Débit (m3/s)
Débit (m3/s)
41
L’analyse de la figure 20 montre que l’application de la méthode de régionalisation a donné un
résultat satisfaisant qu’avec le bassin de Gouloumbou. Par conséquent, les paramètres ((X1,
X2) ; (X’1, X’2) ou (X’’1, X’’2)) peuvent être utilisés pour reconstituer le chronique de donnée
de débit du bassin de Gouloumbou. Car les données de débit sont précieuses et permettent
d’améliorer la qualité des études hydrologiques et par la suite l’optimisation des ouvrages
hydrauliques.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, le modèle GR2M est mis en œuvre pour la période allant de 1970 à 2015 au
niveau du bassin versant de la Gambie à travers une méthode de régionalisation dans l’objectif
de reproduire la genèse des chroniques de débit disponible. Cette méthode consiste à interpoler
les paramètres optimisés des sous bassins versants qui disposent des données de mesures de
débit au moins de cinq ans pour afin générer des jeux de paramètres pour l’ensemble des sous
bassins. Les paramètres générés sont ensuite utilisés pour simuler les chroniques de débit des
sous bassins. Il ressort de cette simulation que la méthode de régionalisation dans le bassin de
la Gambie se définit par une faible performance du modèle GR2M. Cette diminution de
performance peut être expliquée par la faible densité du réseau hydrométrique, le caractère
lacunaire des données de débits et des caractéristiques du bassin versant. Cependant, pour une
meilleure connaissance de la ressource dans la Gambie, il est nécessaire de mettre en place un
réseau hydrométrique optimum pour avoir des séries d’observation longues afin de permettre
une estimation aussi précise que possible des flux moyens entrants et sortants du bassin versant.
Car, actuellement la qualité et la longueur des séries de données observées de certains affluents
de la Gambie sont de nature à amoindrir la portée des conclusions des études hydrologiques.
42
Conclusion générale
L'interaction des facteurs morphologiques, géologiques, pédologiques, biologiques,
topographiques et climatiques engendre des différences significatives de comportement
hydrologique des cours d'eau dans une région géographique donnée. Cette différence peut être
montrée par le temps de concentration des sous bassins. Car, le temps de concentration
caractérise en partie la vitesse et l'intensité de la réaction du bassin versant à une sollicitation
des précipitations et détermine l’amplitude de crue d’un bassin.
Cependant, un diagnostic sur la position géographique et d’un suivi régulier des stations
hydrométriques qui assurent la fonction de quantifier le débit des cours d’eau seraient un atout
pour l’estimation fiable des apports en eau à l’échelle du bassin. Étant donné que les suivis
épisodiques et la dégradation du réseau de mesure font que certains affluents de la Gambie sont
des bassins versants non jaugés.
Ainsi, l’objectif de cette étude est d'apporter une réflexion sur la méthode de régionalisation
des paramètres du modèle hydrologique conceptuel global GR2M sur le bassin versant de la
Gambie en vue de reconstituer ces chroniques de débit. Les résultats issus de cette étude mettent
en évidence que cette méthode ne donne pas des résultats concluants. Par conséquent,
l'approche hydrologique de la méthode de régionalisation n’a pas abouti à une meilleure
restitution de données hydrologiques du bassin de la Gambie.
C’est ainsi, pour rendre cette étude plus pertinente, il serait intéressant de faire un diagnostic
sur la réalité physique du bassin versant de la Gambie. Car, le niveau d’anthropisation du bassin,
la présence de barrage, les zones de captage ainsi que la chenalisation du cours d’eau ne sont
pas prises en compte dans le cadre de cette étude. Et la méthode de régionalisation des
paramètres ne s’applique pas sur les données d’un bassin qui « perd » de l’eau pour les adapter
à un voisin qui en « gagne » ou inversement. Il est donc important de vérifier au préalable que
les bassins versants utilisés comme « donneurs » pour la régionalisation soient cohérents pour
ce qui est du bilan hydrologique, en plus d’avoir une hydrologie peu influencée par les
aménagements anthropiques.
43
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