P V 1820-1915 Intro-Vnr Cle091f91-1
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Sommaire
Introduction
Remerciements
Bibliographie
Les routes et surtout les chemins de fer y tiennent une place importante, illustrés par de remarquables ouvrages d’art. On connait bien ceux
réalisés en France, généralement moins bien ceux construits par des entreprises françaises dans les pays étrangers et l’Empire colonial.
Aussi, ce document rassemble-t-il des ponts et viaducs emblématiques à des titres divers, construits hors de France de 1820 à 1915. Ce sont
essentiellement des ouvrages encore existants, en service ou hors service, éventuellement restaurés ou reconstruits. A titre d’exception
quelques ponts suspendus du début de cette période, aujourd’hui disparus, y figurent.
C’était le temps de la création de grandes entreprises françaises qui exerceront souvent une part appréciable, voire dominante, de leur activité
dans les pays étrangers et l’Empire colonial. Pour ce qui concerne les ponts et viaducs de cette période, ce sont surtout les sociétés Seguin
(1820), Schneider et Cie (1845), Régie Générale des Chemins de fer (1855), Fives-Lille (1865), Eiffel (1866), Société de Construction des
Batignolles (1872), Ferdinand Arnodin (1872), Hersent (1875) et ses fils Georges et Jean, Henri Daydé et Lionel Pillé (1882), François Hennebique
(1893), (etc.) qui marqueront l’histoire du génie civil français.
Ces entreprises sont intervenues dans de nombreux pays des cinq continents. Elles ont plus particulièrement construit dans ceux qui ont fait
appel à elles pour la réalisation de leurs réseaux de chemin de fer : ainsi le Portugal, l’Espagne, le Chili, et même la Chine, ainsi que dans
l’empire colonial, l’Indochine, les pays d’Afrique du Nord et de l’Afrique Occidentale Française.
Des ingénieurs civils de talents, doués de l’esprit d’entreprise, acceptant les risques de l’expatriation, sont associés à ces ouvrages d’art : Marc
et Jules Seguin, Ernest Bouin, Paul Bodin, Gustave Eiffel, Théophile Seyrig, Wilhelm Nörding, Ferdinand Arnodin, Paul Nouguier, Paul Séjourné,
Hildebert Hersent, Henri Daydé, Charles Laroche, François Hennebique, Maurice Michel-Schmidt, (etc.) ainsi que leurs collaborateurs.
En parallèle, les ingénieurs des ponts et chaussées seront de remarquables Administrateurs dans l’Empire colonial et ils apporteront leur
contribution à l’équipement des territoires.
Ce document illustre et décrit une cinquantaine de ponts et viaducs remarquables construits entre 1820 et 1915.
Cette étude a été réalisée grâce aux informations recueillies dans des livres de bibliothèques, dans des organismes techniques, dans de
nombreux sites Web et aussi grâce à de multiples contributions personnelles.
Que soient d’abord remerciées la bibliothèque de l’Ecole des Chartes, la bibliothèque de l’Association pour l’histoire des chemins de fer (AHICF),
Madame Polino et Monsieur Fonnet, la bibliothèque de l’Ecole des Ponts, Madame Gautheron et Madame Masteau.
Remerciements aussi à l’Académie François Bourdon, Monsieur de Badereau, pour la mise à disposition de documents anciens de Schneider
et Cie, à Centrale Histoire de l’Association des Centraliens, ainsi qu’à la Fédération Nationales des Travaux Publics, Monsieur Pascal Lemoine
et Madame Mottot.
Quelques sites Web méritent une mention particulière pour leur contribution au Patrimoine du génie civil, dont celui l’Unesco, celui de
Structurae avec le concours de Nicolas Janberg, celui du Musée d’Orsay (fonds Eiffel), celui de l’Institut Français d’Architecture, celui de
Wikipédia. On citera également des sites comportant de nombreuses images d’ouvrages dans les pays de l’ex empire colonial : Belle Indochine,
Profburp Bertrand Bouret, Constantine d’hier et d’aujourd’ui Serge Gilard. Dans des pays étrangers, proches ou lointains, on notera l’Ecole
Polytechnique Fédérale de Lausanne Pr Brühwiller, Amigos del Tren au Chili, Urbanity en Espagne.
Ce document se place dans la suite la suite d’une étude antérieure, intitulée 250 ans de Patrimoine du génie civil en France, consultable sur le
site de « Ingénieurs et Scientifiques de France » (http://www.iesf.fr/upload/pdf/patrimoine_genciv.pdf) ou sur le site de « l’Association pour
la Connaissance des Travaux Publics » (http://www.planete-tp.com/250-ans-de-patrimoine-du-genie-a2937.html).
Il a été réalisé dans le cadre d’un groupe de travail d’IESF comprenant Jean-Louis Bordes, Jean-Claude Charlot, Jean-François Coste, Noël Richet,
Dominique Perchet, Georges Pilot, Lucien Pliskin, Bernard Raspaud, Jean-Paul Teyssandier.
Nota : Remerciements également à José-Manuel Galligo pour son aide dans la mise au point des textes se référant à la langue espagnole.
Coiseau L. Activité des entreprises françaises de génie civil à l’étranger (1889-1905). Compte rendu de la Société des Ingénieurs civils de France. Année 1905, premier volume,
p 17-38
Revue « Le génie civil ». Le pont Paul Doumer de 1680 m d’ouverture sur le fleuve rouge à Hanoï (Tonkin). 1909. 5 pp
De Laboulaye Edouard. Les chemins de fer de Chine. Emile Larose, Libraire éditeur, 11 rue Victor Cousin, 1911
Schneider et Cie. Chantiers de Chalon-sur Saône. Ponts métalliques. Imprimerie générale Lahure, Paris, 1915. 13p
Nikii, Beugon J.P. Les ponts du Haut Ogoué, Gabon. Travaux, novembre 1983, N° 382
Deswarte Sylvie, Lemoine Bertrand. L’architecture et les ingénieurs, deux siècles de réalisations. Paris, Le Moniteur, 1987, 278 p
Prade Marcel. Les grands ponts du monde hors d’Europe, deuxième partie. Poitiers, Brissaud, 1988, 312 p
Prade Marcel. Ponts et viaducs au 19ème siècle Techniques nouvelles et grandes réalisations françaises. Poitiers, Brissaud, 1988
Picon Antoine, Yvon Michel. L'ingénieur-artiste Dessins anciens de l'Ecole des Ponts et Chaussées, Paris, Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, 1989, 206 p.
Bonnal Robert, Bourdillon Jacques. Les travaux publics français en Afrique subsaharienne et à Madagascar. Paris, L’Harmattan, 1991
Prade Marcel. Les grands ponts du monde : Ponts et viaducs remarquables d’Europe. Poitiers, Brissaud, 1990
Barjot Dominique. Fougerolle, deux siècles de savoir-faire. Caen, Editions du Lys, 1992, 286 p
Picon Antoine. L'invention de l'ingénieur moderne L'Ecole des Ponts et Chaussées 1747-1851, Paris, Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées,
1992, 767 p.
Barjot Dominique. Travaux publics de France, , un siècle d’entrepreneurs et d’entreprisese . Paris , presses de l’ENPC, 1993, 285 p
Freyssinet Eugène. Un amour sans limite. Paris, Editions du linteau, 1993, 187 p
Burnel Anne. La Société de construction des Batignolles de 1914 à 1939, histoire d’un déclin. Paris, Mémoires et documents de l’Ecole des Chartes , 1995, N°41
D’Angio Agnès. Schneider et Cie et les travaux publics (1895-1949). Paris, Mémoires et documents de l’Ecole des Chartes , 1995,N° 45, 390 p
Cotte Michel. Le fond d’archives Seguin, aux origines de la révolution industrielle en France. Paris, EHESS, 1995
Berthonnet Arnaud. Chagnaud, L’histoire d’une fidélité. Caen, Edition du lys, 1996, 220 p
Delhumeau G. L’invention du béton armé, Hennebique 1890-1914. Norma éditions, 1999, 1 vol, 395p
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Sassi Perino Angia, Faraggiana Giogio. Les ponts. Editions Gründ, 2004, 184 p
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Lemoine Bertrand. 50 ans d'architecture métallique en Europe, numéro spécial de la revue Steel Stahl Acier, n°20, 2005
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Giraud Marc, Pascal Bejui. Paul Séjourné, génie des grands viaducs. La Roche Blanche(63670), 2010, Editions La Régordane. 208 p
Leinekugel Le Cocq Didier. Ingénieurs des ponts, l’histoire de la famille Arnodin Leinekugel Le Cocq de 1872 à 2002. Paris,2010, La vie du rail
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Paindavoine Marc, Leroy Hervé. Paindavoine : une passion de fer. Domaine Paindavoine, Lille. 2011
Chauvel Caroline, Durand Elea. Eiffel en Amérique du Sud. Mythes et histoires. Fondation Tour Eiffel. 121p. 2011
Sites Web ayant contribué au document « Ponts et viaducs », 1820-1915
Nota : l’accès à tous les sites a été vérifié le 19 décembre 2011
http://cnum.cnam.fr/ Le conservatoire numérique des Arts et Métiers. Contient notamment les Mémoires et comptes-rendus de la Société des ingénieurs civils de France.
http://www.iesf.fr/ rubrique « Patrimoine du Génie Civil » du site de l’IESF (ex CNISF) consacrée au patrimoine du génie civil en France.
http://www.planete-tp.com/ Site de l’association Asco-tp . Comporte de très nombreuses informations sur le génie civil : histoire, m étiers, ouvrages, techniques, etc.
http://www.enpc.fr/fr/documentation/presentation/presentation.htm Section du site de l’Ecole des ponts qui donne accès au catalogue de la bibliothèque, aux Annales des
Ponts et Chaussées, etc.
www.structurae.de Site d’une ampleur considérable, concernant les ponts mais aussi tous les types d’ouvrage de génie civil. En trois langues : français, anglais, allemand.
Images et descriptions d’ouvrages, grandes figures d’ingénieurs, revues et livres.
www.centrale-histoire.centraliens.net Site de l’Association de l’Ecole Centrale-Histoire. Nombreuses communications sur le génie civil. Par exemple : Bordes Jean-Louis. Ernest
Deligny. Une vie d’ingénieur au XIX è siècle. 2010, Histoire de Centraliens.
http://whc.unesco.org/ Site officiel de l’Unesco comprenant une importante section sur le Patrimoine mondial, avec mention de ponts et viaducs dans plusieurs pays.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Transports Encyclopédie libre qui présente des infrastructures de transport, des ouvrages de génie civil, des personnages, etc.
www.archivesnationales.culture.gouv.fr Fonds divers concernant le génie civil. A Paris : Fonds Eiffel, etc. A Roubaix (Monde du travail) : Campenon- Bernard, Paindavoine,
chemins de fer de l’Etat Serbe, Chemin de fer Rosario- Puerto Belgrano, etc.
www.welcomechile.com Site dévolu au tourisme au Chili. Il comporte des galeries de photographies présentant quelques ponts de chemin de fer
www.trenesdechile.com Site de Trenes de Chile. Quelques vues de ponts de chemin de fer dans « Galeria de Fotos »
Sites sur des ouvrages en Algérie
www.profburp.com Site composé par Bertrand Bouret sur l’Algérie et la Tunisie. Il comporte en particulier un grand nombre de cartes postales, notamment
sur les ponts anciens en Algérie
www.constantine-hier-aujourdhui.fr Site de Serge Gilard, fortement illustré, sur Constantine. Il comporte en particulier une série de cartes portales sur les ponts de
Constantine.
http://belleindochine.free.fr/ « L’Indochine coloniale ». Sire très abondamment documenté avec de nombreux articles et photographies, dont « Le chemin de fer du Yunan »
www.alasweb.free.fr Site de l’Association des anciens du Lycée Albert Sarraut à Hanoï. Informations et images
www.cfr.ro/jf/engleza/nr5/guarding.htm Note (rare) des chemins de fer roumains sur les ponts de Cernavoda et Borcea
www.ocomboio.net Ocomboio en Portugal : A Essencia do Caminho-de- Ferro Portuguese. Nombreuses informations sur les chemins de fer du Portugal : histoire, lignes,
ouvrages, etc. En particulier article de Cordeiro, José Manuel Lopes : Le pont Maria Pia à Porto. 2009, 6 p.
http://Infraestructuraperuana.blogspot.com Présentation d’ouvrages très divers de génie civil, y compris des ponts remarquables.
Création d’entreprises de génie civil en France au 19ème et au début du 20ème siècle
Le fort développement du génie civil au 19ème siècle s’est traduit par la création de nombreuses entreprises affichant de fréquentes et fortes activités dans le
monde : il a paru utile à la bonne compréhension des documents sur ces ouvrages de dresser le panorama de la création de ces entreprises.
Les regroupements ultérieurs d’entreprises qui ont conduit au paysage actuel sont une autre histoire…..
1820. Création de la société Seguin Montgolfier et Cie……. et le temps des ponts suspendus
Marc Seguin (1776-1875) apporte la technologie des câbles porteurs constitués de fils en fer parallèles, laquelle révolutionne la construction des ponts. La première
société portant le nom de « Seguin » est ainsi celle de 1820 et elle est établie à Annonay (Ardèche), impliquant Marc Seguin dit « Seguin l’ainé ». Les autres sociétés
verront la participation des autres frères Seguin : Camille (1786-1875), le secrétaire général, Charles (1798-1856), le représentant des intérêts familiaux à Paris,
Paul (1797-1875) au rôle technique majeur, Jules (1796-1868) qui sera le grand constructeur de ponts suspendus, y compris à l’étranger.
Marc Seguin se retire de sa société en 1824, laquelle sera liquidée en 1833. Jules créée sa propre société « Seguin » de 1926 à 1934. En 1834, Camille, Paul et
Charles créent la société « Seguin frères ». De 1834 à 1840, cette société, construira de très nombreux ouvrages (on parle de 41), avec le concours de Marc et de
Jules
Marc Seguin est le constructeur du premier réseau ferré français autour de Saint-Etienne, avec le tunnel-record de Terre Noire. Après 1840, il se produit un
regroupement général sous le nom de « Compagnie générale des ponts suspendus »
Par ailleurs, Joseph Chaley (1795-1861) s’est associé aux frères Seguin pour la construction de ponts suspendus, outre ceux qu’il a réalisés sous son seul nom,
avec quelques remarquables succès à l’étranger.
Enfin, on notera que, après 1830, les Sociétés Bayard de la Vingtrie (1791-1852), Bayard de la Vingtrie et de Vergès (1794-1864) qui ont également construit
des ponts suspendus en France.
Ernest Gouin, Ingénieur de l’Ecole Polytechnique, crée cette société dont les domaines d’activité sont initialement les locomotives, la construction mécanique, la
construction navale et les travaux publics, notamment, à partir de 1851. De nombreux ouvrages d’art sont alors à édifier sur les réseaux ferroviaires en fort
développement : plus de 900 ouvrages seront ainsi construits de 1850 à 1878.
Dans cette période, la Société intervient ainsi dans divers pays, en Russie, Italie, Autriche et Belgique, avec notamment les grands ouvrages de Szeged en Hongrie
et de Rybinsk en Russie (Ouvrages disparus maintenant). La construction du pont Marguerite à Budapest, en 1875, demeure une construction emblématique,
même si cet ouvrage a été reconstruit en respectant toutefois le projet initial. Cette société devient, en 1872, la Société de Construction des Batignolles. A Ernest
Bouin succédèrent son fils Jules (1846-1908) puis son petit-fils Gaston (1877-1921). Tous les deux Centraliens, ils assureront brillamment leur héritage en ouvrant
de nouveaux domaines d’activités qui donnèrent une impulsion accrue à la SCB.
Georges Pilot, Jean-Louis Bordes
1853. Schneider et Cie : la section des ponts et charpentes
Partant des sociétés Schneider frères et compagnie (1836) et Schneider et compagnie en 1845, les activités de génie civil se développent à partir de 1853 avec la
Section des ponts et charpentes, puis la Direction des travaux publics en 1906, le Service technique des travaux publics en 1910, le Département des travaux
publics en 1915, la Direction des travaux publics en 1926, pour finalement donner naissance à la Compagnie industrielle de travaux (CITRA) en 1949.
Cette société connaitra de nombreux succès en Europe et dans le monde entier, en particulier au Chili.
Cet établissement est créé en 1855 par Philippe Vitali (1830-1910), concessionnaire des chemins de fer de l’état Serbe. Par la suite, il est constructeur de ports,
mais surtout de voies ferrées en Europe, en Empire Ottoman et en Asie (Chine) où il est associé à la Société de Construction des Batignolles.
Elle est issue de la Société H. Joret fondée en 1957. Elle construira de nombreux ponts, bâtiments et ouvrages portuaires, tant en France qu’à l’étranger,
particulièrement en Indochine, en Algérie, au Maroc et en Italie. Elle deviendra membre de la CFEM en 1966.
La Société Fougerolle Frères est créée en 1860 par Jacques et Marien Fougerolle (1832-1902). En 1879, après association de Philippe Fougerolle (fils de Jacques),
elle devient la Société Fougerolle frères et fils. En 1890, l’association des cinq frères conduit à la Société Fougerolles Frères (Philippe Fougerolle (1858-1930),
Jean Fougerolle (1860-1920), Xavier Fougerolles (1869-1927), Marius (1869-1953), Lucien (1871-1917).
Dès ses début, cette société est spécialisée dans les tunnels: à l’étranger, tunnel ferroviaire de Ricken en Suisse (8.600m), tunnel du cinquantenaire à Bruxelles,
tunnel franco-suisse du Mont d’Or. On lui doit également la construction du pont Adolphe au Luxembourg, ouvrage en pierre de Paul Séjourné.
Les Ateliers de construction mécanique de Fives sont fondés en 1861 par Basile Parent et Pierre Schaken. Ils sont alors spécialisés dans la construction des
locomotives et des voies ferrées. La Compagnie de Fives-Lille lui succède en 1861, et devient en 1868 la Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques
et entreprises. Elle construira de nombreux ponts. Elle s’associera en 1958avec l’entreprise Cail pour donner Fives-Lille-Cail.
Nota : Jean-François Cail (1804-1871) crée la Société Jean-François Cail et Compagnie en 1850, puis en 1882 la Société anonyme des anciens établissements
Cail.
Gustave Eiffel (1832-1923),ingénieur Centralien, est d’abord ingénieur pour Charles Nepveu puis pour Pauwells et Compagnie, avec une action remarquée sur le
chantier du pont ferroviaire de Bordeaux. Il s’installe en 1866 : « Gustave Eiffel, constructeur, Ateliers de construction mécanique à Levallois ». En 1868, il créée,
avec Théophile Seyrig, l’ « Entreprise Gustave Eiffel et Compagnie ». Nouvelle appellation en 1893 : « Société de construction de Levallois-Perret ». En 1937 ce
sont les « Anciens Etablissements Eiffel », puis les « Etablissements Eiffel » en 1960, et la « Société Eiffel » en 1965, qui deviendra l’un des établissements de
Eiffage.
L’œuvre réalisée est considérable, avec des ponts remarquables tels que les ponts de sur la Sioule (Rouzat et Neuvial), puis de très nombreux autres ouvrages,
notamment ferroviaires, dont le viaduc de Garabit….et bien sur la Tour Eiffel.
Les réalisations sont également menées en grand nombre dans de multiples pays d’Europe (Portugal, Espagne,..), ainsi qu’en Amérique du Sud, en Indochine et
en Chine. Gustave Eiffel a été Président de la Société des ingénieurs civils de France
Ferdinand Arnodin (1845-1924) est issu de l’une des sociétés Seguin ou il a exercé la fonction d’Inspecteur des ponts suspendus. Il apporte l’innovation des câbles
métalliques à torsion alternée qui conduira à d’importants progrès dans la construction des ponts suspendus, en premier sur le pont de Saint Ilpize dans l’Allier.
Ferdinand Arnodin sera l’auteur de 6 ponts transbordeurs construits en Europe dont il reste trois modèles en service (y compris le pont de Rochefort)...
La société acquiert la licence exclusive du Commandant Gisclard pour les « ponts suspendus rigides » dont plusieurs existent encore en France ainsi qu’à l’étranger.
Les membres de sa famille, les ingénieurs Leinekugel Lecocq, assureront la suite de la Société Arnodin.
Hildevert Hersent (1827-1903) se met au métier chez un maçon, puis il est, en 1960 l’un des associés de Castor-Jacquelot-Hersent. Il en devint le responsable
unique en 1875. Il a alors déjà dirigé des chantiers important, dont les fondations à l’air comprimé du pont de Kehl. Il devient le spécialiste de cette technique,
dirige des travaux de terrassements pour les chemins de fer, puis exécute des travaux importants dans les domaines fluviaux (le Danube à Vienne) et portuaires
(formes de radoub, ports de Lisbonne, Anvers, etc..). Ses deux fils, Georges (1865-1950) et Jean (1862-1946), tous les deux ingénieurs Centraliens poursuivent
dans ces voies à partir de 1903, en bâtissant un groupe d’une dimension exceptionnelle avec notamment la construction et la concession, en association avec
Schneider, du port de Rosario en Argentine, dont ils ont obtenu la concession, ultérieurement avec l’étiquette de Société Anonyme Hersent, jusqu’au retrait des
activités de travaux publics. La SAH fut pendant des décennies le leader mondial des travaux portuaires.
Hildevert Hersant fut Président de la Société des Ingénieurs civils de France, ainsi que son fils Georges.
A l’initiative de Henri Daydé (1847-1924), une cascade de société se créée : 1877 Ets Lebrun et Daydé, 1880 Ets Lebrun, Pillé et Daydé, 1882 Pillé et Daydé,
finalement Daydé en 1903. Sous ces diverses étiquettes, de nombreux ponts et viaducs métalliques sont construits en France, avec l’exception notable du pont
Paul Doumer/Long-Bien à Hanoï.
Armand Moissant (né en 1838), ingénieur de l’Ecole Centrale, crée une entreprise de construction métallique en 1866, puis une Société en nom collectif en 1883,
puis la Société Moisant-Laurent-Savey en 1887 qui construit de nombreuses charpentes et ponts métalliques. La société s’éteint en 1959.
L’entreprise créée par Edmond Coignet, Ingénieur de l’Ecole Centrale, succède à l’entreprise paternelle de François Coignet. L’entreprise développera
considérablement l’usage du béton armé dans la construction, y compris à l’étranger, en particulier avec la réalisation de la dalle du pont Adolphe au Luxembourg,
ouvrage en pierre de Paul Séjourné
Augustin Féraud crée GTM en 1891 afin d’équiper la ville de Marseille d’un réseau moderne d’égouts. Charles Rebuffel (1861-1942), Ingénieur des ponts et
Chaussées, est chargé de ces travaux puis il développe considérablement l’entreprise, notamment à l’étranger où, entre 1902 et 1913 elle réalisera 70% de ses
profits.
Georges Pilot, Jean-Louis Bordes
1891. Entreprise Chagnaud
Après avoir travaillé dans l’entreprise familiale de travaux publics, Léon Chagaud (1866-1930), ingénieur des Arts et Métiers créée sa propre entreprise en 1891.
La société effectuera des travaux considérables dans le domaine des tunnels (collecteur de Clichy, Tunnel du Rove, métro de Paris,..) des chemins de fer, des
barrages, etc. A l’étranger, l’entreprise Chagnaud participe au tunnel du Loetschberg en Suisse (1906, 14 605m) et développe une intense activité en Algérie :
ports et barrages en enrochements.
L’entreprise Chagnaud Constructions poursuit aujourd’hui ses activités au sein de DR Constructions.
Louis Chagnaud a connu une intense activité syndicale professionnelle et politique. Il fut Président de la Société des Ingénieurs Civils de France.
Créée par les deux ingénieurs polytechniciens Alexandre Giros et Louis Loucheur, elle devient rapidement en entreprise puissante construisant de nombreux
ouvrages (barrages, ponts, tunnels, etc.) en France mais aussi à l’étranger (Algérie). Elle sera contrôlée par la Société générale d’électricité en 1966.
D’abord maçon puis chef de chantier, François Hennebique (1842- 1921) développe en premier ses procédés d’association du béton et du métal avec comme leit-
motif «Plus d’incendies désastreux ».
Après Monnier et Coignet (et quelques autres..), il dépose, en 1892, son brevet de poutres en béton armé avec barres rondes en fer et étriers, intitulé « Combinaison
particulière du métal et du ciment en vue de la création de poutraisons très légères et de haute résistance »et il crée son Bureau d’Etudes en 1892.
Le Bureau d’études qui exploite ce brevet, logé en 1900 dans le célèbre bâtiment de la rue Danton à Paris, installe de nombreux « concessionnaires et agents du
système Hennebique », tant en France qu’à l’étranger : 290 établissements sont ainsi établis dès 1902. Certains de ces concessionnaires participent au
développement du procédé (Compagnie Porcheddu à Turin, Louis Gustave Mouchel en Grande Bretagne, etc.). En 1898, il édite une revue « La béton armé », tiré
entre 3.000 et 10.000 exemplaire, jusqu’à 21.000 pour présenter le pont du Risorgimento (1911) à Rome. Il organisera également un congrès annuel et des
expositions consacrées à la promotion du béton armé.
Le Bureau d’études traite un nombre considérable d’affaires : 60.000 de 1893 à 1918, 150.000 en tout à sa dissolution en 1967. Parmi les réalisations les plus
célèbres : la passerelle Mativa à Liège (1905), le pont Camille de Hogues à Chatellerault (1898), le pont du Risorgimento à Rome (1911), le Royal Liver Building à
Liverpool (1911).
Association de Félix Allard, Louis Coiseau, Abel Couvreux, Jules Dolfus, Alexis Duparchy, Jean Billard, Louis-Etienne Wiriot, engagée dans des travaux portuaires
en Amérique du Sud (Montevidéo, Mar de Plata). Elle devient la Société Internationale des Travaux Publics en 1911, puis la Société Nationale de Travaux Publics
en 1977.
Elle est issue de la Société française industrielle d’extrême orient, créée en1902, qui réalisera 2000 km de canaux dans le delta du Mékong. SFEDTP, crée en 1910
fera d’importants travaux portuaires en Asie, mais aussi en Afrique du Nord et en Afrique Subsaharienne. Cette société deviendra Dragages et Travaux Publics,
très active à l’étranger.
Cette société succède à la Société Mercier, Limousin et Cie dans laquelle Eugène Freyssinet (Ingénieur X et Ecole des Ponts et Chaussées) était déjà Directeur
technique et associé. Après le dépôt du brevet sur le béton précontraint (Freyssinet-Séailles) en 1928, Eugène Freysssinet est ingénieur conseil, puis il collabore
avec l’Entreprise Campenon-Bernard (1934). Il dirige ensuite la STUP (Société Technique pour l’Utilisation de la Précontrainte) créée en 1943.
Nota. Cette liste laisse de côté des entreprises créées avant 1914 qui s’illustrèrent dans la construction des barrages en métropole à l’étranger. On en trouvera une présentation
dans la partie relative aux barrages.