3 - Cours Tchad
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14° 56′ 03″ N, 18° 34′ 15″ E
République du Tchad
(ar) جمهورية تشاد
La Tchadienne
Hymne 1:02
N'Djaména
Capitale
12° 07′ N, 15° 03′ E
Géographie
Plus grande ville N'Djaména
Histoire
Indépendance France
Démographie
Gentilé Tchadien, Tchadienne
Économie
PIB nominal (2021) 12,345 milliards de $ (144e)
Divers
Code ISO 3166-1 TCD, TD
ONU : 1960
UA : 1963
CEEAC : 1983
CEMAC : 1994
OHADA
Organisations internationales APO
BAD
CEN-SAD
CIR
CBLT
G5S
CAMES
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Le Tchad est l’un des plus grands pays enclavés du monde, à la fois dans le centre
et le Nord de l’Afrique. Il couvre une superficie de 1 284 000 kilomètres carrés6,
située entre les latitudes 7° et 24°N, et les longitudes 13° et 24°E. Par sa superficie, il
est classé vingt-et-unième plus grand pays du monde, et le cinquième du continent
africain. Il est légèrement plus grand que d'autres pays de la bande sahélienne tels
que le Niger ou le Mali, mais plus petit que le Soudan.
Au nord du Tchad, on retrouve la Libye. À l’est, se trouve le Soudan. À l’ouest, le
Tchad est limitrophe avec le Niger, le Nigeria et le Cameroun. Enfin, au sud, les
frontières tchadiennes sont ouvertes sur la République centrafricaine.
Géomorphologie, climat et répartition de la
population[modifier | modifier le code]
Le Tchad compte 16,8 millions d'habitants en 2021, dont 1,9 million vivent dans la
capitale, N'Djaména7. Cette ville, la plus grande du pays, est à 1 700 km du port
maritime le plus proche, qui est à Douala, au Cameroun7. En partie en raison de cette
distance de la mer et du climat largement désertique du pays, le Tchad est un pays
de faible densité humaine. Il connaît pourtant d'importants contrastes, et notamment
trois grandes zones, aux limites variables en fonction des saisons, jusqu’à parfois
même engendrer une quatrième zone.
Le centre du pays est constitué par un plateau, profondément creusé par
les vallées de deux cours d'eau, le Logone et le Chari, les principaux cours d'eau du
pays qui se jettent dans le lac Tchad depuis le sud-est. Ces deux systèmes fluviaux
prennent leur source dans les hauts plateaux pluvieux de la République
centrafricaine et du Cameroun, des régions qui reçoivent plus de 1 250 millimètres
de précipitations par an. Alimenté par des rivières de la République centrafricaine,
ainsi que par les rivières Bahr Salamat, Bahr Aouk et Bahr Sara du sud-est du
Tchad, le fleuve Chari est long d'environ 1 200 kilomètres. Depuis ses origines près
de la ville de Sarh, le cours moyen du Chari se fraie un chemin à travers un
terrain marécageux ; le cours inférieur du Chari est rejoint par la rivière Logone près
de N'Djaména. La rivière Logone est formée par des affluents provenant du
Cameroun et de la République centrafricaine. Plus court et plus petit en volume que
le Chari, il coule vers le nord-est sur 960 kilomètres ; son volume varie de cinq à
quatre-vingt-cinq mètres cubes par seconde. À N'Djaména, le Logone se jette dans
le Chari, et les deux cours d'eau combinés s'écoulent ensemble sur trente kilomètres
à travers un large delta et dans le lac Tchad. À la fin de la saison des pluies, en
automne, le fleuve déborde de son lit et crée une immense plaine d'inondation dans
le delta8.
Le tiers nord du pays fait partie du désert du Sahara, qui occupe une immense place,
séparant ainsi physiquement les populations du Nord du Tchad avec celles du Sud. Il
y pleut rarement et de manière peu régulière avec des précipitations de moins
de 200 millimètres par an. Le climat est rude et peu propice à l’agriculture. La densité
est très faible, avec environ 1 habitant au km29. Le Sahara tchadien est en fait un
large bassin délimité à l’est par le plateau de l'Ennedi et au nord par les montagnes
du Tibesti. Ce dernier, près de la frontière avec la Libye et difficilement accessible,
est un massif volcanique de près de 75 000 km2, dans lequel culmine le volcan Emi
Koussi qui se situe à 3 415 mètres d'altitude et constitue le plus haut sommet du
pays10. Dans l’Est, on trouve l’Ennedi, un plateau culminant à 1 450 mètres11.
Au centre du Tchad se trouve la steppe sahélienne. La pluviométrie est variable
(entre 200 et 800 mm par an) et la région compte seulement 2,5 millions d’habitants.
On y trouve successivement, en allant de l’est vers l’ouest, différents paysages : le
massif montagneux du Ouaddaï, les étendues sableuses du Mortcha, les dunes
mortes du Kanem et le lac Tchad. Ce dernier, qui a donné son nom au pays, est le
vestige d’un immense lac, peu profond, qui occupait 300 000 km2 il y a 7 000 ans. Il
ne couvre plus que 17 806 km2 aujourd’hui12. Il est la quatrième plus grande étendue
d'eau du continent africain et le troisième plus grand lac clos de la planète 13.
Le Sud, enfin, est une région plate et très argileuse, en raison de la couverture
sédimentaire formée par l'érosion des roches en climat tropical. Lorsqu’il pleut, en
été et en automne, cette région tropicale se transforme en un immense marécage qui
engendre une impossibilité de circuler, notamment entre le Logone et le Chari et
dans le Salamat. Le fleuve Chari est deux fois plus grand que lors de la saison
sèche. La végétation y est foisonnante. En moyenne, c'est ici, dans le Sud-Ouest,
que les densités de population sont les plus élevées.
Au sens du Fonds mondial pour la nature, le Tchad abrite six écorégions terrestres,
du nord au sud : les forêts claires xérophiles d'altitude du Tibesti et du Jebel Uweinat,
les forêts claires xériques d'altitude de l'Est du Sahara, les steppe et forêts claires du
Sud du Sahara, la savane sahélienne à acacias, la savane inondable du lac Tchad et
la savane soudanienne orientale14.
Le large éventail de latitudes du Tchad (qui s'étend vers le sud à partir du tropique du
Cancer sur plus de 15°) est assorti d'une gamme climatique qui varie de la zone
tropicale humide à la zone désertique, en passant par des zones tropicales plus ou
moins sèches. La température moyenne annuelle est élevée et à peu près identique
dans tout le pays avec deux maxima en avril-mai et en septembre-novembre et deux
minima en décembre et août, ce dernier correspondant à un maximum des pluies.
La saison des pluies représente la moitié de l'année dans le Sud, quatre mois
seulement à la hauteur de N'Djaména, avec deux phases sèches, l'une froide en
décembre-janvier et l'autre très chaude d'avril à juin, tandis que le Nord hyperaride
n'a que des pluies brèves et irrégulières pendant l'été. Le mois d'août peut
concentrer 30 % des précipitations15. La saison sèche, qui dure de décembre à
février dans tout le pays, est relativement fraîche, avec des températures diurnes
comprises entre 20 et 30 °C et des températures nocturnes qui descendent
entre 10 et 25 °C. À partir de mars, il fait très chaud jusqu'à l'arrivée des premières
pluies abondantes. À N'Djaména, la capitale, les températures diurnes moyennes
dépassent les 38 °C entre mars et juin. Les fortes pluies commencent à N'Djaména
en juillet, et les températures diurnes moyennes tombent aux alentours
de 30 °C mais les températures nocturnes restent dans les 20 °C jusqu'au début de
la saison sèche et fraîche de N'Djaména en novembre.
Selon le Dictionnaire de l'origine des noms et surnoms des pays africains d'Arol
Ketchiemen, le Tchad est surnommé « le cœur mort de l’Afrique », en raison de son
enclavement au centre du continent et de son climat particulièrement désertique16.
Préservation des espaces naturels et de la vie
sauvage[modifier | modifier le code]
Au Tchad, dès 2014, les espaces protégés consacrés à la conservation de
la diversité biologique couvrent environ 20 % du territoire national avec dix forêts
classées, trois parcs nationaux, sept réserves de faune, une réserve de biosphère,
des zones humides d’importance internationale, de nombreuses forêts et une partie
de la plaine herbeuse à la frontière avec le Soudan. La conservation de la nature est
concrétisée par la création de parcs nationaux dont le parc national de Zakouma,
dans le Sud-Est du Tchad, d'une superficie de 3 000 km2, ainsi que le parc national
de Manda17.
Éléphant du Tchad.
Sur le territoire tchadien, un inventaire scientifique établi en 2013 a référencé 134
espèces de mammifères, 509 espèces d'oiseaux (354 espèces de résidents et 155
migrants) et plus de 1 600 espèces de plantes dans tout le pays18. On y trouve
des éléphants, des lions, des buffles, des hippopotames, des rhinocéros, des girafes,
des antilopes, des léopards, des guépards, des hyènes et de nombreuses espèces
de serpents. La plupart des populations de grands carnivores ont considérablement
réduit depuis le début du XXe siècle. Le braconnage des éléphants, en particulier
dans le Sud, notamment au sein du parc national de Zakouma19, est un fléau
important. Le petit groupe de crocodiles d'Afrique de l'Ouest survivant dans
le plateau de l'Ennedi représente l'une des dernières colonies connues dans
le Sahara aujourd'hui20.
On date du VIIe millénaire avant notre ère l’arrivée des premiers hommes sur les
terres de l’actuel Tchad.
À la fin des années 1990, de nombreuses expéditions scientifiques ont d’ailleurs mis
en évidence des traces préhistoriques d’activités proto-humaines, avec notamment la
découverte d’Abel, un fossile d’hominidé qui aurait vécu entre 3,5 et 3
millions d’années avant Jésus-Christ25.
C’est aussi au Tchad qu’a été découvert un crâne de primate fossile,
surnommé Toumaï, que certains paléoanthropologues considèrent comme l’un des
premiers ancêtres de l’espèce humaine26.
Les royaumes traditionnels[modifier | modifier le code]
Groupe de guerriers du royaume du Kanem-Bornou, qui contrôlait ce qui est aujourd'hui devenu le Tchad.
Félix Eboué (gauche), en charge des Territoires du Tchad, et le général de Gaulle (droite).
En janvier 1981, le Tchad et la Libye proclament leur fusion38. Celle-ci ne sera jamais
effective, Goukouni Oueddei choisissant d'y renoncer sous la pression de la France
et de États-Unis. Les troupes libyennes se retirent dans le cadre d'un accord conclu
avec le gouvernement français. En juin 1982, Goukouni Oueddei est renversé à son
tour par Hissène Habré, soutenu par les services de renseignement français et les
mercenaires de Bob Denard39.
Dès sa prise de pouvoir, Idriss Déby cherche à réconcilier les différents groupes
rebelles et réintroduit le multipartisme au Tchad. Il fait adopter une nouvelle
constitution par référendum et remporte en 1996 l'élection présidentielle.
En 2003, les recherches de gisements pétroliers permettent au Tchad de lancer les
premières phases d'exploitation de son sous-sol, entraînant avec elles l'espoir que le
Tchad puisse enfin connaître une phase d'essor économique et de développement
humain44.
Toutefois, alors que le président Déby fait modifier la constitution pour supprimer la
limite de deux mandats présidentiels, une guerre civile éclate, contestant cette
mainmise sur le pouvoir. Le président réussit à se maintenir au pouvoir et à être
réélu, lors d'élections contestées boycottées par l'opposition. Entre 2006 et 2008, les
forces d'opposition rebelles tentent plusieurs fois de prendre la capitale par la force,
mais échouent systématiquement45.
Le 13 avril 2006, des combats éclatent entre les troupes du président de la
République et une faction de la rébellion, le Front uni pour le Changement (FUC),
dans la périphérie de N'Djaména46. Idriss Déby Itno accuse le Soudan, en
pleine guerre du Darfour, de soutenir ses adversaires, à l’aube des élections
présidentielles47. Malgré l’opposition et les appels au boycott, le 3 mai 2006, Idriss
Déby Itno est réélu au suffrage universel avec 64,67 % des votes exprimés48. Le 2
février 2008, les rebelles, en provenance du Soudan frontalier, s’emparent de la
capitale du Tchad, N'Djaména, à l'exception du palais présidentiel où le président
Idriss Déby Itno semble s'être cloîtré49. La France décide d’évacuer une partie de ses
ressortissants50. Le 4 février 2008, le Conseil de sécurité de l'ONU condamne les
attaques contre le gouvernement tchadien51, dont l’armée rencontre des difficultés à
repousser les rebelles52. La France, via l’opération Épervier, apporte alors une aide
logistique qui permet d’assurer la stabilité régionale au Tchad 53.
Mais les rebelles mènent une guerre de mouvement dans l’Est du Tchad, afin de
faire tomber le gouvernement au pouvoir. Les attaques répétées ont pour
conséquence de provoquer en juin 2008 un combat opposant pour la première fois la
mission militaire européenne EUFOR et les rebelles au sud d’Abéché, autour de la
ville de Goz Beïda54. En novembre 2008, dans l’Est du pays, deux véhicules militaires
belges sont brûlés, à la suite de tirs provenant d’hélicoptères soudanais 55.
En mai 2009 a lieu une autre offensive de la rébellion partant du Soudan, toujours
dans l'objectif de renverser Idriss Déby56. Le contingent militaire français de
l'opération Épervier est suppléé, entre 2007 et 2009, par la force d'interposition
EUFOR, forte de 3 000 soldats, mandatée par l'Union européenne à la demande de
la France, en principe neutre mais qui assure un soutien de fait au régime du
président Déby57,53.
Finalement, en 2010, le président soudanais Omar el-Bechir se rend au Tchad pour
normaliser les relations entre les deux pays. Le gouvernement du Tchad refuse
d’arrêter ce dernier, pourtant visé par des mandats d'arrêt de la Cour pénale
internationale émis à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre
l'humanité au Darfour58.
À la suite de la prise de pouvoir d'Idriss Déby Itno en décembre 1990, des élections
présidentielles sont organisées en 1996 et 200170. Un référendum est organisé le 6
juin 2005 pour modifier la Constitution de 1996 sur plusieurs aspects préalablement
votés par l'Assemblée nationale le 23 mai 200471 72. L’élément le plus important est la
modification de l'article 61 qui met fin à la limitation des mandats. Désormais, le
président de la République peut se représenter plus de deux fois.
À l'issue de la guerre civile tchadienne de 2005-2010, sans surprise, le 25 avril 2011,
Idriss Déby Itno est réélu pour un quatrième mandat dès le premier tour de l'élection
présidentielle avec près de 88,7 % des voix, face au ministre Albert Pahimi
Padacké (6 %) et l’opposant Nadji Madou (5,3 %)73. Cette année là a lieu la dernière
élection législative à date, remportée par le Mouvement patriotique du salut (MPS),
qui détient depuis une large majorité des sièges de l'Assemblée tchadienne.
Composition de l'Assemblée nationale du Tchad à la suite des dernières élections législatives de 2011,
dominée par le parti présidentiel, le Mouvement patriotique du salut.
En février 2016, Idriss Déby Itno, candidat à sa succession, est à nouveau investi par
son parti, le MPS, et promet d’instaurer de nouveau une limitation des mandats à la
présidence de la République, déclarant que « la réintroduction du principe de
limitation de mandats présidentiels dans la Constitution doit être posée, car il y va de
la vitalité de notre jeune démocratie »74. Idriss Déby Itno est réélu le 10 avril 2016,
pour un cinquième mandat consécutif, malgré les contestations de l’opposition75.
Idriss Déby Itno est ensuite réélu pour un sixième mandat le 20 avril 2021 avec près
de 80 % des voix. Face à lui, trois des neuf candidats en lice avaient décidé de se
retirer en appelant au boycott du scrutin76. Mais Idriss Déby Itno meurt de ses
blessures, quelques heures seulement après sa réélection77, à la suite
d'affrontements dans le Nord du pays entre l'armée tchadienne et les rebelles
du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), un groupe politico-
militaire basé en Libye, fondé en 2016 et composé principalement de membres de
l'ethnie Gorane, à laquelle appartient l'ancien président de la République Hissène
Habré70.
La mort du président tchadien a entraîné la dissolution de l'Assemblée nationale et
du gouvernement, ainsi que le remplacement de la direction nationale par un conseil
militaire de transition composé d'officiers militaires et dirigé par son fils le
général Mahamat Idriss Déby. Le conseil militaire déclare que des élections seront
organisées à la fin d'une période de transition de 18 mois, soit à l’automne 202278.
Aucune élection législative n'a plus été organisée depuis 2011, les suivantes ayant
en effet été repoussées à plusieurs reprises, pour différentes raisons telles que
la menace djihadiste ou la pandémie de coronavirus depuis 2019. Le renouvellement
de l'Assemblée nationale aurait finalement dû se tenir le 24 octobre 2021 mais le
décès d’Idriss Déby Itno a bouleversé le calendrier.
Politique étrangère et stabilité régionale[modifier | modifier le code]
La politique étrangère du Tchad est marquée par les enjeux sécuritaires et par son
lien avec la France, qui a conquis le pays en 1900 avant qu’il ne devienne
une colonie française en 1920. Le Tchad devient indépendant en 1960, mais la
coopération entre les deux gouvernements français et tchadien reste importante. La
France soutient Idriss Déby Itno lors de son élection en 199079 et intervient
militairement à de nombreuses reprises80. À la mort de ce dernier, l’Élysée s’attriste
de la perte d’un « ami courageux » tout en soulignant l’importance d’une « transition
pacifique » au Tchad et son « ferme attachement à la stabilité et à l’intégrité
territoriale » du pays39.
Le Tchad est en outre membre-fondateur de l’Union africaine81, membre de
la Communauté économique des États de l’Afrique centrale82 et de l'Organisation de
la coopération islamique83.
En 1999, le Tchad s'engage dans la deuxième guerre du Congo, en soutenant le
gouvernement de Kinshasa. Plusieurs milliers de soldats sont envoyés par Idriss
Déby soutenir les troupes de Kabila84.
Le Tchad a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations
unies de 2014 à 201685. Pour les Occidentaux, il constitue un rempart et un allié
stratégique dans le combat contre le djihadisme. Son armée aguerrie maintient un
certain ordre sur les frontières de pays faillis comme la Libye, le Soudan et
la République centrafricaine et participe aux opérations en Afrique sahélienne aux
côtés des militaires français de l'opération Serval et de l'opération Barkhane. Avec
la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le Tchad est également membre
du G5-Sahel dont le but est de lutter contre les groupes armés djihadistes présents
dans la région43.
Le 25 novembre 2018, le président Déby se rend en Israël86, visite d'État rendue à
N'Djaména par le Premier ministre israélien le 20 janvier 201987 en vue du
rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays88, rompues
officiellement en 1972, quoique la coopération mutuelle n’ait jamais cessé87.
Sur les sujets liés à la sécurité de l'État tchadien, faisant de la lutte contre le
terrorisme un axe fort de son engagement politique, le président Idriss
Déby débloque 4,57 millions d'euros en 201589 pour venir en aide à la région du lac
Tchad, cibles de certains groupes terroristes comme celui de Boko Haram. Toujours
dans ce même objectif, Idriss Déby augmente la participation du Tchad à la Force
multinationale mixte (MNJTF), une force armée composée du Niger, du Nigeria,
du Bénin et du Cameroun90. En 2020, l'armée tchadienne assure avoir infligé de
lourdes pertes au groupe djihadiste61.
Droits de l'homme[modifier | modifier le code]
Les droits de l'homme au Tchad sont considérés comme étant bafoués par les pays
occidentaux et les organisations non gouvernementales.
Ainsi, parmi les problèmes importants en matière de droits de l'homme, le bureau de
la démocratie, des droits de l'homme et du travail du Département d'État
américain évoque en 202191 :
Régions du Tchad.
• Batha ;
• Chari-Baguirmi ;
• Hadjer-Lamis ;
• Wadi Fira ;
• Barh el Gazel ;
• Borkou ;
• Ennedi Est ;
• Ennedi Ouest ;
• Guéra ;
• Kanem ;
• Lac ;
• Logone Occidental ;
• Logone Oriental ;
• Mandoul ;
• Mayo-Kebbi Est ;
• Mayo-Kebbi Ouest ;
• Moyen-Chari ;
• Ouaddaï ;
• Salamat ;
• Sila ;
• Tandjilé ;
• Tibesti ;
• N'Djaména.
En fin d'année 2017, le Tchad entame une réforme institutionnelle mettant en place
une nouvelle organisation administrative du territoire95. À cette occasion, le nombre
de régions a été réduit à 12 en septembre 201766. Les régions sont divisées en
départements, soit 61 départements sur tout le territoire tchadien, administrés par un
préfet, eux-mêmes subdivisés en sous-préfectures. Au plus petit niveau se trouvent
les cantons. Chaque entité territoriale est dirigée par une assemblée élue, mais
aucune élection n'a encore eu lieu pour installer ces assemblées locales. Ces unités
administratives ont été pensées pour être des relais de l'État à un niveau local.
La ville de N'Djaména, qui a un statut spécial étant la capitale du pays, est divisée en
10 arrondissements.
Le 10 août 2018, l'État tchadien publie une nouvelle ordonnance portant création des
unités administratives et des collectivités autonomes, qui découpe le territoire
national en 23 provinces, 107 départements et 377 communes 95. Les noms des
anciennes régions restent identiques mais on les nomme désormais « provinces ».
Symboles républicains[modifier | modifier le code]
Drapeau[modifier | modifier le code]
Écusson de l'équipe nationale tchadienne de football, aux couleurs nationales bleu, jaune et rouge.
Famille tchadienne.
Camp de jeunes filles nomades près des montagnes d'Ennedi, au nord-est du Tchad.
Le Tchad compte plus de 200 groupes ethniques distincts111. La zone saharienne est
habitée par des peuples nomades, Toubous et Zaghawas ; la zone sahélienne est
partagée entre les Arabes venus du Soudan, dont la langue est devenue la langue
véhiculaire du Nord, et plusieurs peuples sédentaires : Boudoumas, Bilalas, Koukas,
Médogos autour du lac Tchad et du lac Fitri ; les hautes terres du Sahel sont
habitées par les Hadjeraï (« montagnards » en arabe), groupe hétérogène
comprenant les Kengas, Dangaléats, Djongors, etc. Les peuples agriculteurs du Sud,
désignés par le terme générique de Saras, forment la majorité de la population du
pays. Dans la région du Mayo-Kébi, à l'extrême sud-ouest, on trouve encore
les Toupouris, Massas et Mousseys112.
La population des principaux groupes, vers 2014-2015, est estimée à : Saras 30,5%,
Kanem-Bornou-Boudouma 9,8%, Arabes 9,7%, Massas-Mousseys 4,9%, Marba-
Lele-Mesme 3,5%, Moundangs 2,7%, Bidiyo-Migaama-Kenga-Dangaléat
2,5%, Dadjo-Kibet-Muro-Dagel 2,4%, Toupouri-Kera 2%, Gabri-Kabalaye-Nanchere-
Somrai 2%, Peuls 1,8%, Baguirmi-Barma 1,2%, Zaghawa 1,1%, etc.113.
Selon le recensement de 2009, les nomades représentent 3,4 % de la population
totale du pays, soit 368 066 personnes. Lors d'un recensement précédent en 1993,
ils étaient 353 489, soit 5,7 % de la population totale du pays 114. Ils sont
particulièrement présents dans l’extrême nord, où la vie sédentaire est rarement
possible en raison du manque de points d’eau. Depuis les années 1970, la
sécheresse et les bouleversements politiques les ont amenés à chercher des
ressources en Libye enrichie par la rente pétrolière et où ils forment des
communautés importantes, comme travailleurs migrants, marchands de
bétail, passeurs de migrants, constituant un maillon important des flux
migratoires vers l'Europe59. Les Toubous, un peuple d’éleveurs nomades, vivent en
grande partie dans le désert et forment des clans parfois ennemis. Clans et familles
sont largement dispersés entre le Tchad, la Libye, le Niger et parfois le Soudan ; ils
jouent un rôle important dans le commerce transfrontalier, souvent sous forme de
contrebande, et prennent une part active aux conflits de la région, aussi bien au
Tchad qu'en Libye115.
Le pays est finalement très disparate (populations blanches d'origine arabe et
populations noires, modes de vie nomades ou sédentaires, religion musulmane,
chrétienne et animiste, dialectes locaux, conditions climatiques diverses), ce qui
engendre une opposition entre le nord et le sud11.
Langues[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Langues au Tchad, Liste des langues du Tchad et Glossonymie du
Tchad.
On dénombre environ 150 langues à travers le pays, parmi lesquelles le sara,
le ngambay, le mbay, le kabalaye, le lélé, le kim, le massa, le toupouri, le baguirmi,
le nandjéré, le mboum, le hadjeray, le gourane, le boulala, le kanembou, le haoussa,
le mabak, le kado, le laga, le gor, le mongo, le kaba, le zimé, le n'gama,
le moundang, le labet, le mousseye, le marba, le boudouma, le kotoko, le tama, ou
encore le querra116.
Seules 18 d’entre elles sont parlées par plus de 50 000 personnes, ce qui rend la
communication difficile dans le pays. Certes, le Tchad a deux langues officielles qui
sont le français, depuis l’indépendance en 1960, et l’arabe classique, depuis 1993,
mais ce ne sont pas des langues uniformément répandues dans le pays car la
plupart des habitants, qui ne souhaitent pas abandonner leur dialecte, ne les parlent
pas.
Le français et l’arabe classique sont enseignés à l’école en tant que seconde langue.
Le français est rarement la langue maternelle des tchadiens mais il reste la langue
de l’administration et des affaires. C’est donc dans le Sud, plus urbanisé, que l’on
parle davantage français. L’arabe est la langue maternelle de près de 10 % de
tchadiens, notamment dans le nord du pays, mais c’est un arabe dialectal, appelé
arabe tchadien, différent de l’arabe classique enseigné à l’école, qui est pratiqué. La
communication est encore davantage complexifiée par le fait que l’on dénombre
plusieurs dialectes en arabe tchadien.
Religions[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Religion au Tchad, Islam au Tchad et Christianisme au Tchad.
Le Tchad est un pays diversifié sur le plan religieux. Selon diverses estimations,
en 2010, 52 à 58 % de la population est musulmane, tandis que 39 à 44 % est
chrétienne117. Enfin, environ 10 % de la population pratique l’animisme117, une religion
basée sur la croyance suivante : les objets, les lieux et les créatures possèdent tous
une essence spirituelle distincte 118. La constitution prévoit un État laïque et garantit
la liberté de religion. Les différentes communautés religieuses coexistent
généralement sans problème119.
Parmi les musulmans, 48 % se déclarent sunnites, 21 % chiites et 23 % musulmans
non confessionnels. En outre, la majorité des musulmans du pays (55 %) sont
adeptes d'une branche modérée de l'islam mystique (soufisme). Son expression la
plus courante est la Tijaniyah, un ordre suivi par 35 % des musulmans tchadiens qui
incorpore certains éléments religieux africains locaux. Une petite minorité de
musulmans du pays a des pratiques plus fondamentalistes qui, dans certains cas,
peuvent être associées au salafisme120.
Parmi les chrétiens, 22 % sont catholiques et 17 % protestants121. Les catholiques
représentent la plus grande dénomination chrétienne du pays. La plupart des
protestants, y compris la Winners' Chapel basée au Nigeria, sont affiliés à divers
groupes chrétiens évangéliques. Des membres des communautés
religieuses bahaïstes et témoins de Jéhovah sont également présents dans le pays.
Ces deux confessions sont considérées comme des religions nouvelles dans le pays,
introduites après l’indépendance de 1960122.
Santé[modifier | modifier le code]
L'accès aux soins de santé de base est limité au Tchad et le pays connaît une forte
prévalence de la malnutrition, du paludisme et des épidémies123. Les indicateurs de
santé sont relativement médiocres avec peu de possibilités d'amélioration en raison
de la faiblesse des politiques de santé actuelles et des pénuries de soins [réf. nécessaire].
Les principales causes de décès au Tchad sont les infections des voies respiratoires
inférieures, le paludisme et le VIH/sida124. Le taux de prévalence nationale du VIH
dans le pays est bien supérieur à la moyenne mondiale, soit de 3,4 %, mais similaire
à celui de certains pays voisins125.
Les cliniques locales ne disposent souvent pas des médicaments nécessaires ou
d'un personnel qualifié suffisant. En outre, les traditions culturelles s'opposent
souvent à la dispensation de soins médicaux spécialisés. Par exemple, les mères
préfèrent souvent emmener leur enfant malade chez un chef religieux plutôt que
dans une clinique de santé. La malnutrition est endémique dans une grande partie
du Tchad, près de la moitié des décès d'enfants dans le pays étant liés à cette
condition, qui survient dans un contexte de manque de soins de santé préventifs et
primaires, y compris de soins de santé maternelle et infantile126. De nombreuses
raisons expliquent ce dernier point, comme le faible nombre de naissances assistées
par un professionnel de santé, aggravé par le nombre élevé de grossesses précoces
(164,5 naissances pour 1 000 adolescentes de 15 à 19 ans) qui entraînent souvent
des complications pour ces jeunes femmes6.
Au Tchad, l'accès aux soins est assuré par quatre mécanismes principaux : le
paiement direct, l'accès gratuit à certains services, l'assurance maladie et la mutuelle
de santé127. Le paiement direct est le mécanisme le plus courant de financement des
soins de santé, puisqu'il représente environ 50% des dépenses totales de santé. La
gratuité des soins de santé concerne la chirurgie d'urgence, les soins obstétriques et
médicaux128. Financée entièrement par l’État avec l'appui de ses partenaires, cette
mesure est introduite dans les hôpitaux en 2008 dans le cadre de la nouvelle
politique sociale du chef de l’État. D'autres mesures de gratuité sont appliquées à
certaines maladies (paludisme chronique, sida, tuberculose, etc.) et à des groupes
de population spécifiques tels que les personnes vivant avec le VIH, les enfants de
moins de cinq ans et les femmes enceintes129. Les mutuelles de santé, en cours de
mise en place dans les régions du sud, sont en phase expérimentale depuis 2015130.
L'accès aux soins de base reste de toute manière un défi majeur pour la plupart des
populations, pour des raisons socio-économiques et géographiques131.
Droits des femmes[modifier | modifier le code]
Femmes à la recherche d'eau potable dans la région de Maro, au Tchad, dans une région désertique.
En 2016, l'âge légal à partir duquel les jeunes filles peuvent se marier passe de 16 à
18 ans132. Malgré cela, les unions précoces restent répandues133.
La polygamie est courante et concerne environ 39 % des femmes tchadiennes en
union. Le nombre de femmes vivant en union polygamique augmente avec l'âge : la
proportion est de 28 % pour les 20-24 ans alors qu’elle est à près de 50 % pour les
plus de 30 ans. Cependant, entre 15 et 19 ans, près d'une femme en union sur cinq,
soit 19 %, a déjà une co-épouse ou plus134. La polygamie est encadrée par la loi, qui
prévoit que la femme peut refuser cette pratique dans son contrat de mariage 135.
Bien que la violence à l'égard des femmes soit interdite, la violence domestique est
courante ; elle est très intégrée par les femmes qui considèrent majoritairement qu'il
est normal que les maris battent leur femme si elle ne respecte pas les
comportements attendus pour son genre — 89 % d'entre elles trouvent au moins une
raison justifiant ces violences —, et dans des proportions supérieures à ce qu'en
pensent les hommes136. Les mutilations génitales féminines sont également
interdites, mais la pratique est répandue et profondément ancrée dans la tradition :
45 % des femmes tchadiennes subissent une excision, avec les taux les plus élevés
chez les Arabes, les Hadjaraï et les Ouaddaï (90 % ou plus). Des pourcentages plus
faibles sont signalés chez les Sara (38 %) et les Gorane (2 %)137.
Les femmes ne bénéficient pas d’égalité des chances en matière d'éducation et de
formation, ce qui rend difficile la concurrence pour les emplois relativement rares du
secteur formel. Bien que les lois sur la propriété et l'héritage basées sur le code
français ne soient pas discriminatoires à l'égard des femmes, les chefs locaux
tranchent la plupart des cas d'héritage en faveur des hommes, selon la pratique
traditionnelle 138[source insuffisante].
Éducation[modifier | modifier le code]
Selon la loi, l'éducation est universelle, obligatoire et gratuite de cinq à douze ans,
les parents devant payer des frais de scolarité aux écoles publiques au-delà
du niveau primaire. L'enseignement primaire gratuit est proposé pour la première fois
en 1973. Néanmoins, bien que la fréquentation soit obligatoire, 34,4 % des enfants
entre 6 et 11 ans sont déscolarisés et plus de 800 000 enfants entre 9 et 14 ans ne
vont pas à l’école139. Parmi les adultes de plus de 15 ans, le taux d’alphabétisation en
2016 est de seulement 22 %.
L’éducation tchadienne est confrontée à des défis considérables en raison de la
dispersion de la population du pays, de la pauvreté, du manque d’enseignants ou
d’infrastructures, mais également du travail des enfants. Car, même si le code du
travail stipule que l'âge minimum pour l'emploi dans le secteur formel est de 14 ans,
dans la pratique, le travail des enfants, y compris le travail forcé, constitue un grave
problème. En effet, en 2015, 55,90 % des enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent140.
Réfugiés et déplacés[modifier | modifier le code]
En 2003, le conflit au Darfour entraîne l'exode de 200 000 réfugiés soudanais vers
l'est du Tchad ; la gestion des camps de réfugiés est confiée à la Croix-
Rouge tchadienne mais la population locale, extrêmement pauvre, accepte mal de
partager le bois de chauffage et autres ressources avec les réfugiés141.
Pendant la guerre civile de 2005-2010, les personnes déplacées fuyant le conflit
affluent dans les quartiers pauvres des grandes villes, se regroupant souvent sur des
bases ethniques où des chefs informels constituent un pouvoir parallèle à l'avantage
des groupes proches du gouvernement45.
Le Tchad est souvent désigné comme peu coopératif en matière d'amélioration des
droits humains142, avec des abus fréquents tels que des emprisonnements arbitraires,
des exécutions extrajudiciaires143 et des limites aux libertés civiles, imposées par les
forces de sécurité et les milices armées, ce qui bloque un certain nombre
d'investissements étrangers144. Des organisations ont dû mettre fin à leur présence
locale à la suite d’assassinats ciblant les travailleurs humanitaires145.
Les conflits externes et internes depuis 2003 entraînent une crise humanitaire : en
2007, le Tchad accueille plus de 280 000 réfugiés soudanais, 55 000 venus de
la République centrafricaine et plus de 170 000 déplacés internes146. En 2022,
le HCR compte 387 000 réfugiés soudanais, 124 000 centrafricains, 49 000 venus du
Cameroun, 20 000 du Nigeria et plus de 406 000 déplacés internes147.
L’aide internationale est en outre limitée par des restrictions sanitaires (contexte
associé au Covid 19) ou sécuritaires148
Les problèmes d’accès à l’eau potable (seulement 48 % des citadins ont accès à
l’eau potable, 2 % à des installations sanitaires, et pour les ruraux, moins de 4 % des
Tchadiens ont accès à l’eau potable dans un rayon de moins d’un kilomètre 161),
la déforestation et l’avancée du Sahara empêchent à la fois les populations de vivre
dans des conditions de vie saines, mais aussi et surtout le développement de
l’agriculture, qui reste très pénalisée par la sécheresse d’un pays en partie
désertique. Ainsi, dans la bande sahélienne, les rendements des cultures sont très
faibles, et la plupart des animaux élevés connaissent des conditions de vie difficiles,
bloquant une partie du processus de reproduction et réduisant le tonnage des
troupeaux.
Tourisme[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Tourisme au Tchad et Liste du patrimoine mondial au Tchad.
Le secteur touristique du Tchad est peu développé, même s’il est perçu comme un
levier important pour valoriser les atouts naturels et culturels du pays. Plusieurs
parcs nationaux constituent en effet une curiosité attractive au niveau international,
notamment ceux de Zakouma et de Manda. La plupart des étrangers se rendant au
Tchad pour des raisons touristiques s’y rendent d’ailleurs pour aller chasser
des grands mammifères dans les parcs.
Lacs d'Ounianga.
•
Ounianga Sérir.
Archéï.
Le fleuve Chari.
Hadjer el Hamis.
•
Guelta d'Archei.
Les lacs d'Ounianga ont été classés en 2012 au patrimoine mondial de l'UNESCO,
ainsi que le Massif de l’Ennedi162.
Dans la capitale, à N'Djaména, le musée national du Tchad, créé en 1962, est
consacré à la présentation publique du patrimoine tchadien. On y trouve des
ossements préhistoriques, des objets de la période coloniale et des expositions sur
l'habitat et les métiers artisanaux156.
Pour se rendre au Tchad, les touristes doivent avoir des passeports et des visas
valides, ainsi qu’une preuve de vaccination contre la fièvre jaune 163. En 2000, on
comptait 43 000 arrivées touristiques, pour une capacité hôtelière de 677 chambres
d’hôtels et 1 250 lits cette année-là164.
Énergie[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Économie du pétrole au Tchad et Énergie au Tchad.
L'accès à l'énergie est extrêmement limité : en 2019, seulement 8,4 % des Tchadiens
ont accès à l'électricité et, en 2016, seulement 3,1 % ont accès aux combustibles
non solides comme le fioul pour la cuisine et le chauffage165. Le gaz est disponible
pour la cuisson dans la capitale, où il est utilisé par 25 % des ménages, mais dans
les zones rurales, le combustible bois est utilisé presque exclusivement166.
La consommation d'électricité par habitant est l'une des plus faibles au monde et les
tarifs sont parmi les plus élevés. Le Tchad ne possède que 48 000 kW de capacité
de production d'électricité installée en 2016149. Le réseau électrique du Tchad se
limite à N'Djaména et souffre de fréquentes pannes. Le pays ne dispose pas d'une
stratégie nationale en matière d'énergie électrique et la production d'électricité reste
très localisée. La Société nationale d’électricité (SNE) manque de capacités
techniques et humaines pour répondre à la demande croissante en raison du
vieillissement des infrastructures et du manque de financement.
Les principaux sous-secteurs des énergies renouvelables sont l'énergie solaire ainsi
que la production et la distribution d'électricité. La situation du Tchad dans le Sahel,
qui se caractérise par un ensoleillement exceptionnel, surtout pendant la saison
sèche, et l'absence de sources de combustibles de substitution comme le charbon,
font de l'énergie solaire un secteur d'exportation et d'investissement intéressant.
Actuellement, le Tchad produit de l'électricité en consommant du pétrole. Avec la
baisse du coût des nouvelles centrales solaires, le gouvernement du Tchad et les
partenaires de développement comme la Banque mondiale donnent la priorité à
l'énergie solaire dans tout le pays6. Les machines et les pièces pour la transmission
et la distribution d'électricité sont également en demande.
Quant au sujet du pétrole, le Tchad se classe au dixième rang des pays africains en
matière de réserves pétrolières, avec 1,5 milliard de barils de réserves prouvées
en 2018 et une production de plus de 140 000 barils par jour en 2020 167Le pétrole
est la première source de revenus publics du Tchad, et environ 90 % de la
production pétrolière est exportée168. La production pétrolière du pays est dominée
par la China National Petroleum Corporation in Chad (CNPCIC), le
consortium Esso Exploration & Production Chad Inc. (EEPCI) dirigé
par ExxonMobil, GlaxoSmithKline Inc. (EEPCI), Glencore et Taiwanese Chinese
Petroleum Corp (opérant sous le nom d'OPIC). D'autres compagnies pétrolières
explorent de nouveaux blocs169. EEPCI a inauguré la production de pétrole tchadien
en 2003 et possède une participation majoritaire dans l'oléoduc Tchad-Cameroun de
1 100 km par lequel toutes les exportations de pétrole tchadien atteignent le port
de Douala, au Cameroun. Une co-entreprise entre CNPCIC et la société pétrolière
d'État du Tchad, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), raffine du pétrole
pour l'exportation et la consommation intérieure dans une raffinerie de 20 000 barils
par jour située à 40 km de N'Djaména170. C’est en grande partie grâce à la Banque
mondiale que l’oléoduc peut commencer sa construction, en 2003, avec une
condition néanmoins : 70 % des revenus pétroliers doivent être consacrés à des
projets de développement et de réduction de la pauvreté. L’accord prend fin en 2008,
faute d’investissements concrets de la part des autorités tchadiennes150.
Transports[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Transport au Tchad et Liste des aéroports au Tchad.
En 2018, le Tchad compte un total de 44 000 km de routes, dont environ
260 km sont bitumées. Il existe des routes qui relient le Tchad à la République
centrafricaine, au Niger, au Nigeria et au Cameroun171. Les approvisionnements en
carburant peuvent être irréguliers, même près de la capitale, et sont coûteux.
Ailleurs, ils sont pratiquement inexistants. Les principaux modes de transport dans
les villes du Tchad sont les bus et les taxis mais, même dans les villes, toutes les
routes ne sont pas bitumées172.
En 2012, le Tchad compte environ 58 aéroports, dont seulement 9 avec des pistes
bitumées173. En 2015, environ 28 332 passagers sont transportés par les compagnies
aériennes régulières du Tchad. Il existe des vols entre N'Djaména, Sarh, Mao
et Mandoul mais la majorité de la population tchadienne n’a pas les moyens
financiers de prendre l'avion pour se rendre dans d'autres villes. Les bus et les taxis-
brousse (taxis collectifs) sont opérationnels entre les villes du Tchad et ce sont les
moyens de transport les moins chers. Dans le Nord, les routes ne sont que des
pistes à travers le désert et le transport se fait surtout avec l’aide des animaux
(chameaux, chevaux, ânes). Seulement, les nomades sont de plus en plus contraints
à la sédentarité, en raison du réchauffement climatique qui entraîne une pénurie
d’eau et donc décime les bêtes44.
Il n'existe pas de chemins de fer au Tchad, bien que des négociations soient en
cours pour construire des chemins de fer reliant le Cameroun au Tchad174.
Le transport fluvial au Tchad est limité au sud-ouest, avec les
fleuves Logone et Chari, qui se jettent dans le lac Tchad un peu plus au nord, en
passant par la capitale où ils s’unissent. Ils ne sont navigables que lors de la saison
des pluies.
Télécommunications[modifier | modifier le code]
Le Tchad était historiquement l'un des pays les moins avancés en matière de
télécommunication. Ainsi, en 2000, il n'y avait que 14 lignes téléphoniques fixes pour
10 000 habitants dans le pays, l'une des densités téléphoniques les plus faibles au
monde175. En 2022, le système de télécommunication est basique et coûteux, avec
des services de téléphonie fixe fournis par la compagnie de téléphone publique Sotel
Tchad, que trois opérateurs redistribuent localement : Tigo, racheté en 2019
par Maroc Telecom105, Airtel et Salam (l'offre de Sotel Tchad).
En 2020, près de 9 millions de tchadiens étaient abonnés à une offre de téléphone,
essentiellement mobile. Le taux de pénétration d’Internet est passé de 48,9 % à
55,5 % entre 2019 et 2020. Le secteur télécom a généré un chiffre d’affaires cumulé
de 152 milliards de francs CFA en 2020 (230 millions d’euros)176.
Médias[modifier | modifier le code]
L’audiovisuel tchadien est en plein changement. Il est désormais hébergé,
depuis 2019, dans la plus haute tour de la capitale, située dans le quartier
administratif, et est doté de matériel extrêmement moderne et performant. L’Office
national des médias audiovisuels (Onama) est né en décembre 2018 après un vote
unanime des députés. L’objectif à l’époque est de remplacer l’Office national de radio
et télévision du Tchad afin de tourner la page des déficits financiers passés. Le but
est aussi d’apporter plus d’éthique et de modernité dans le fonctionnement des
médias tchadiens. Enfin, le dernier objectif est de permettre un meilleur accès de la
population à la télévision177. Si auparavant la seule chaîne de télévision était la
chaîne publique Télé Tchad, aujourd’hui on dénombre plusieurs chaînes dont une
chaîne d’information continue88.
La radio a une portée de diffusion beaucoup plus grande, mais elle connaît aussi de
nombreux problèmes matériels. Les radios privées manquent de moyens pour
entretenir le matériel qui est onéreux et beaucoup finissent par cesser d’émettre,
privant ainsi la population de leur principal accès à l’information 20.
L’Onama a un statut qui acte son autonomie. Néanmoins, l’indépendance des
médias n’est pas assurée. Les autorités justifient ce manquement par des problèmes
de sécurité. Reporters sans frontières place pourtant le pays au 123e rang dans le
classement mondial de la liberté de la presse. L’ONG est inquiète de la sécurité et de
la protection des journalistes sur place, qui font l’objet dans l’exercice de leur fonction
de maltraitance et d’arrestations178. De plus, les réseaux sociaux sont régulièrement
coupés, sans aucune explication de la part des autorités ou des opérateurs
téléphoniques179, faisant du Tchad l’un des pires cybercenseurs du continent africain
ces dernières années180. Enfin, les journaux, déjà limités en distribution en raison des
faibles taux d'alphabétisation et des difficultés d’acheminement, sont aussi
malmenés par la censure181.
Culture[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Culture du Tchad.
Le millet est l'aliment de base de la cuisine tchadienne182. Il est utilisé pour faire des
boules de pâte que l'on trempe dans des sauces. Dans le Nord, ce plat est connu
sous le nom d'alys183 ; dans le Sud, sous le nom de biya. Le millet est également
transformé en crêpes qui sont frites dans l'huile. Les boissons alcoolisées, bien
qu'absentes dans le Nord, sont populaires dans le Sud, où les gens boivent de la
bière de millet183, appelée billi-billi lorsqu'elle est brassée à partir de millet rouge,
et coshate lorsqu'elle est faite à partir de millet blanc. Le sorgho, un autre type de
céréale, est également un aliment de base important. Le riz est cultivé dans certaines
régions, mais le maïs et le blé sont rares184.
Les viandes de bœuf, poulet et mouton sont disponibles dans la plupart des régions,
en particulier dans le nord, où l'élevage de bétail est commun. Les musulmans ne
mangent pas de viande de porc, mais celle-ci est consommée à N'Djaména et dans
le Sud du Tchad. Le poisson est également populaire. Ils abondent dans les lacs et
les rivières du Tchad. Le poisson le plus commun est la perche du Nil, appelée
capitaine. Le salanga (petit poisson séché ou salé) et le banda (gros poisson
fumé)185 sont populaires parmi les Tchadiens et sont exportés vers le Cameroun et
le Nigeria.
Côté légumes, le gombo est très apprécié des Tchadiens186 et est utilisé comme base
d'une sauce appelée gumbo. Les feuilles de la plante de manioc sont un autre
légume commun. De nombreux fruits poussent dans le sud, comme les mangues,
goyaves et bananes. Dans le nord aride, les dattes et les raisins secs, qui poussent
dans les oasis, sont utilisés dans de nombreux plats. Les cacahuètes sont un en-cas
populaire et sont consommées crues ou grillées. Le carcaje est un thé rouge sucré
très apprécié extrait des feuilles d'hibiscus.
Le repas du soir est le repas le plus important de la journée. Il est servi dans une
grande assiette posée au milieu d'une natte. Les gens se rassemblent autour de
l'assiette et s'assoient sur le sol. En général, les hommes et les femmes mangent
séparément.
Musique[modifier | modifier le code]
Instruments traditionnels[modifier | modifier le code]
1er mai Fête du travail Fête directement inspirée de la Fête du Travail française
Jour de
11 août Date anniversaire de l'indépendance et fête nationale
l'Indépendance
Fêtes chrétiennes
Fêtes musulmanes : la date des fêtes musulmanes varie en fonction du calendrier lunaire
• FT, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ;
• TCH, selon la Liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
• TT, pour l'Immatriculation des aéronefs ;
• TT, selon la liste des préfixes UIT ;
• TD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
• TCD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
• CHA, selon la liste des codes pays du CIO ;
• .td, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
• CD, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
• TCD, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3.