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REPUBLIQUE DU NIGER

Fraternité – Travail - Progrès

« Contribution Prévue Déterminée au niveau


National - CPDN (INDC) » du Niger

26 Septembre 2015
SOMMAIRE
1. SYNTHESE DE LA CPDN DU NIGER .........................................................................1

2. CIRCONSTANCES NATIONALES ...............................................................................3

3. SECTEURS PRIORITAIRES ........................................................................................4

4. COMPOSANTE ATTENUATION ..................................................................................4


4.1. Objectifs généraux ....................................................................................................4
4.2. Scénario de référence ...............................................................................................5
4.3. Mesures  d’atténuation  conditionnelles  et  inconditionnelles .......................................6
4.4. Ambition et équité .....................................................................................................8
4.5. Modèles  utilisés  pour  l’estimation  des  émissions ......................................................8

5. COMPOSANTE ADAPTATION ....................................................................................9


5.1. Justification de la composante ..................................................................................9
5.2. Impacts du changement climatique et vulnérabilité du Niger ....................................9
5.3. Priorités  nationales  d’adaptation  au  changement  climatique ..................................10
5.4. Initiatives du Niger soutenant l'adaptation ...............................................................10
5.5. Mesures  d’adaptation ..............................................................................................10
5.6. Co-bénéfices ...........................................................................................................11
5.7. Accent  sur  l’AIC.......................................................................................................11

6. MISE  EN  ŒUVRE  DE  LA  CPDN ................................................................................11


6.1. Montage institutionnel .............................................................................................11
6.2. Obstacles et lacunes ...............................................................................................12

7. BESOINS DU PAYS ...................................................................................................12


7.1. Appuis financiers .....................................................................................................12
7.2. Transferts de technologies ......................................................................................12
7.3. Renforcement des capacités ...................................................................................12
7.4. Suivi-évaluation et pilotage .....................................................................................13

8. ANNEXES ..................................................................................................................14
8.1. Annexe 1 : Sigles et acronymes ..............................................................................14
8.2. Annexe 2 : Bénéfices et coûts annuels prévisionnels des mesures  d’adaptation ...15
8.3. Annexe 3 : Superficies prévues en GDT pour la CPDN ..........................................15
1. SYNTHESE DE LA CPDN DU NIGER

- Population : 17,7 Millions (80% rural, 20% urbain) hab.


Circonstances
nationales - Taux de croissance démographique : 3,9% (RGPH/2011).
- PIB faible, de 6 303,5 Millions USD en 2015 (INS), soit 413 USD/hab. avec
un secteur agriculture apportant 80% des revenus de la population, très
dépendant des aléas climatiques.
Pertes et - Pertes moyennes dues à la sécheresse : plus de 70 Millions USD
dommages - Dommages dus aux inondations des années 2000 sur   l’économie   18  
Millions USD.
Objectifs - Assurer la sécurité alimentaire ; lutter contre la pauvreté ; contribuer à la
nationaux réduction  des  émissions  mondiales  de  GES  (objectif  2°C  à  l’horizon  2050) ;
promouvoir la gestion rationnelle des ressources naturelles, une stratégie de
développement sobre en carbone et la croissance verte ; renforcer la
résilience des populations et des écosystèmes agro-sylvo-pastoraux.
- L’adaptation   est   primordiale   pour   le   pays.   Pour   participer   aux   efforts  
d’atténuation  de  la  communauté  internationale,  le  Niger  privilégie  les  actions  
d’adaptation  à  co-bénéfices forts.
- L’atténuation   dans   le   secteur   de   l’énergie   nécessite   des   investissements  
lourds  pour  faciliter  l’accès  à  une  énergie  bon  marché,  durable  et  propre.
- Tout en mobilisant ses ressources nationales, le pays souhaite utiliser la
finance  climat  et  bénéficier  de  l’appui  de  la  coopération internationale.
Émissions pour - 30.801 GgCO2Eq. (SCN, 2000),
l’année  de   - dont : UTCAFT : 55,6%, agriculture, 34,6%, énergie, 8,5%, déchets : 1,2%,
référence procédés industriels : 0,06%.

Couverture et - 100% du territoire couvert par les contributions prévues.


étendue de la - Gaz couverts : CO2, CH4, N2O. (88,7% des gaz émis).
contribution - Secteur AFOLU : 89% des émissions totales de GES ;
- Secteur Energie : 9% des émissions totales de GES.

Contribution - Contribution basée sur une approche mixte Résultats et Actions,


inconditionnel et conditionnel selon le scénario référence BAU.
- Approche Résultats : % de réduction des émissions à 2020-30.
- Approche Actions : actions du CS-GDT, 2015-29, (cadrée I3N).
Périodes - BAU : 2000 et 2030, construit à partir des émissions des trois
communications nationales : CNI, 1990, 9.000 GgCO2eq. ; SCN, 2000,
30.801 GgCO2eq. ; TCN, 2008, 35.900 GgCO2éq. ; 2020 : 66.821
GgCO2éq. ; 2030 : 96.468 GgCO2éq.
- Période  de  mise  en  œuvre : 2015-2030 (CS GDT).
Réduction des - Réduction inconditionnelle de 2,5% (BAU 2020) et 3,5% (2030).
émissions de - Réduction conditionnelle de 25% (BAU 2020) et 34,6%.(2030, soit une
GES d’ici  à réduction de 33.400 GgCO2Eq).
2030

Mesures AFOLU (Agriculture, Forestry and Other Land Uses) :


d’Atténuation   - Mise   à   l’échelle   des   bonnes   pratiques   de   GDT   sur   l’ensemble   des   zones  
des émissions agro-écologiques pour augmenter la résilience des écosystèmes et des
de GES à ménages, et séquestrer le carbone.

1
l’horizon  2030 - Aménagement durable des formations forestières pour réduire les émissions
de GES dues à la déforestation.
Energie :
- Electricité   :   amélioration   du   taux   d’accès   à   l’électricité   (au total, passer de
10% en 2010, à 60% en 2030, dont 47% à 100% en zone urbaine et 0,4% à
30% en 2030 en zone rurale.
- Energie de cuisson : réduction de la demande de bois-énergie par habitant
par diffusion massive de foyers améliorés, avec un taux de pénétration de
100% en milieu urbain et de 30% en milieu rural ; promotion du gaz
domestique du biogaz et des biocarburants à l’échelle   industrielle   et  
familiale.
- Diffusion des plateformes multifonctionnelles.
Energie renouvelable :
- Passer  d’une capacité de 4 MW en 2010, à 250 MW en 2030, dont 130 MW
par la centrale hydroélectrique de Kandadji et 20 MW par  l’énergie  éolienne  
(0,035 MW actuellement).
- Doublement du taux du mix énergétique pour atteindre 30 % de mix
énergétique dans les bilans énergétiques primaire et final.
Efficacité énergétique :
- Baisse de 25% de l’intensité   énergétique   du   PIB   (énergie   moderne   et  
traditionnelle).
- Amélioration  de  l’efficacité  énergétique  dans  les  industries  et  les  ménages,
les transports et la distribution   d’électricité (par réduction des pertes, de
12%  à  moins  de  10%  à  l’horizon  2020).
- Constructions  sobres  en  carbone  dans  l’habitat  (sans  coffrage).
Procédé de mise - Renforcement des capacités institutionnelles, techniques, financières et des
en  œuvre opérateurs, et transfert de technologies.
- Elaboration de dossiers standard, études   d’impact   EESS   et   EIES,
procédures MNV, registre de projets.
- Participation inclusive (secteur privé, ONGs, société civile).
Hypothèses et - Seconde Communication Nationale (SCN), 2000.
méthodologie - Directives GIEC 2006 pour les inventaires nationaux de GES.
- Secteur Energie : logiciels LEAP, MAED, MESSAGE.
- Secteur AFOLU : logiciels EX-ACT, TARAM.
Mesures - Application  de  l’ensemble  des  techniques  du  CS-GDT :
d’Adaptation  au   - Restauration des terres agro-sylvo-pastorales : 1 030 000 ha.
changement - Régénération naturelle assistée : 1 100 000 ha.
climatique - Fixation des dunes : 550 000 ha.
- Aménagement des forêts naturelles : 2 220 000 ha.
- Haies-vives : 145 000 km.
- Plantations  d’espèces  à  usages multiples : 750 000 ha.
- Plantations de Moringa oleifera : 125 000 ha.
- Ensemencement des parcours : 304 500 ha.
- Foresterie privée : 75 000 ha.

2
Besoins en - Coût total de la CPDN sur 10 ans : 8,667 Milliards USD (866,7 millions
financements sur USD/an), soit 48% du PIB et 490 US$/hab, dont :
10 ans, pour la - Adaptation : 1,607 Milliard USD, dont 0,337 Milliard USD inconditionnels
période 2020- (21%) et 1,270 Milliard USD conditionnels (79%).
2030
- Atténuation : 7,060 Milliards dont 0,830 Milliard USD inconditionnels
(12%) et 6,230 Milliards USD conditionnels (88%).
Caractère - N’appartenant  pas  à  l’Annexe  I  de  la  CCNUCC,  le  Niger  n’a  pas  d’obligation  
ambitieux et chiffrée  en  termes  d’atténuation.
équitable - Cependant, le Niger contribue à la réduction des impacts du CC à  l’échelle  
mondiale, par une double approche résultats/actions.
- Emissions de 30.801 GgCO2Eq. en 2000 (année de référence de la SCN)
représentent 2,8 t/hab. et 0,07% des émissions mondiales de CO2. Malgré
ses besoins importants pour développer son économie et lutter contre la
pauvreté,  l’ambition  du  Niger  est  de  limiter  ses  émissions  à  2,1  tCO 2Eq/hab.
à  l’horizon  2030  (dans  le  cadre  de  l’objectif  conditionnel).
- Dès 2015, le Niger met en  œuvre  sa  CPDN  via (entre autres) le CS-GDT et
la centrale hydroélectrique de Kandadji.
- Le Niger soutient les mécanismes du marché international du CO2, tel que le
MDP mais revu pour faciliter   l’accès   des   PMA   à   ces   financements. A cet
effet, il souhaite un prix fort du CO2 (50 USD/t) lui   permettant   l’atteinte   de
l’objectif  global  de  2°C.

2. CIRCONSTANCES NATIONALES
Le Niger est un pays sahélien dont les trois quarts de sa superficie (1 267 000 km2) sont situés en
zone désertique, ce qui le rend tributaire des aléas climatiques avec une pluviométrie à variabilité
interannuelle, spatiale et temporelle importante.
Sa population de 17,7 Millions hab. présente un fort taux de croissance démographique (3,9%/an)
(RGPH, 2011). Pays fortement enclavé, son PIB était de 6,3 Milliards USD (INS) en 2015, soit 413
USD/hab, avec un IDH de 0,374, le plaçant au dernier rang des pays (PNUD). La production du
secteur primaire, dominé par le secteur agro-pastoral avec 37% du PIB et 80% des emplois (INS)
varie beaucoup d’une  année  à  l’autre.
Les objectifs de la CPDN du Niger sont d’assurer la sécurité alimentaire, de lutter contre la
pauvreté et de contribuer à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)
pour ne  pas  dépasser  une  augmentation  de  2°C  à  l’horizon  2050,  grâce à une croissance verte et
une stratégie de développement sobre en carbone, dont la finalité est  d’assurer la résilience des
populations et des écosystèmes.
Il faut rappeler que le Niger a signé en juin 1992 la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements   Climatiques   (CCNUCC)   et   l’a   ratifiée   le   25   juillet   1995.   Il   a   également   signé   le  
Protocole  de  Kyoto  en  décembre  1996  et  l’a  ratifié  le  17  mars  2004. Dans le cadre de la mise en
œuvre  de  cette convention, le Niger a élaboré et présenté à différentes COPs, la Communication
Nationale Initiale (CNI) et la Seconde Communication Nationale (SCN) sur les changements
climatiques. La Troisième Communication Nationale (TCN) est en cours d’élaboration. Dans ces
communications, des inventaires de GES ont été réalisés dans cinq secteurs : Utilisation des
Terres   et   Changement   d’Affectation   des Terres et Foresterie (UTCATF) ; Agriculture/Elevage ;
Energie ; Procédés Industriels et solvants ; Gestion des déchets. Depuis plus de trois décennies,
le   Niger   a   réalisé   d’importants   investissements   allant   dans   le   sens   de   la réduction de la
vulnérabilité au changement climatique, notamment avec les projets issus de la  mise  en  œuvre de
« l’Engagement de Maradi » (1984) pour la lutte contre la désertification. Bien que les résultats de
ces  inventaires  aient  montré  que  le  Niger  est  d’abord  un  puits  de  carbone   par séquestration des

3
GES, les trois premiers secteurs, qui sont à   l’origine   des   plus   grandes   sources   d’émissions   du  
pays,  ont  fait  l’objet  d’études  spécifiques  d’atténuation.
Comme les autres pays « non Annexe I » de   la   Convention,   le   Niger   n’a   pas   d’obligation   de  
présenter des mesures d’atténuation  des  émissions  de  GES.  Il  n’en  demeure  pas  moins  qu’étant  
Partie à la Convention, et conformément aux engagements pris par les Etats Parties à la CCNUCC
lors de la COP20 de Lima au Pérou, le Niger s’attache  à contribuer  à  l’effort mondial de réduction
des  émissions  de  GES  pour  que  l’augmentation de la température de la Planète ne dépasse pas
2°C  à  l’horizon  2050.  
Dans cette optique, le   Niger   participe   à   l’effort   global   de   stabilisation   des   émissions   de   GES,   en  
présentant ses ambitions et sa capacité à atténuer ses émissions. Cette capacité dépend pour
beaucoup,   de   l’application   des   politiques   sectorielles   et   des   cadres   stratégiques   nationaux   de  
développement durable. La   priorité   du   Niger   est   donc   de   se   focaliser   d’abord   sur   les   stratégies  
d’adaptation  et  de  résilience aux changements climatiques
Pour   la   CPDN   du   Niger,   les   options   d’adaptation   à   considérer   en   priorité   seront   celles   qui  
permettront les meilleurs co-bénéfices   en   matière   d’atténuation aux changement climatique,
notamment   en   mettant   à   l’échelle   des   huit   régions   du   pays,   les bonnes pratiques et techniques
d’adaptation   qui   permettent   en   même   temps   la   séquestration   du   carbone   et   la   réduction   des  
émissions   de   GES.   Ces   options   d’adaptation   sont   déjà   bien   définies   par   les   cadres   stratégiques  
existants, tels que le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2012-2015 et 2016-
2020), lequel découle de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive
(SDDCI) - Niger 2035, l’Initiative   3N   (« les nigériens nourrissent les nigériens »), la Politique
Nationale sur les Changements Climatiques (PNCC), le Cadre Stratégique de Gestion Durable des
Terres (CS-GDT), la Stratégie Nationale et Plan  d’Action  en  matière  de  Changement et Variabilité
Climatiques (SNPA-CVC).
L’élaboration  de  la  CPDN  a comporté les étapes : désignation du point focal de la CPDN; mise en
place du Comité Technique de Suivi (CTS) constitués des parties prenantes; mission de cadrage
et atelier de lancement ; collecte des données et recherche documentaire ; atelier de renforcement
des capacités et de validation  des  options  et  résultats  d’analyse ; atelier national de validation du
projet de la CPDN ; adoption de la CPDN par le Gouvernement du Niger ; présentation de la
CPDN à la COP21 de Paris en décembre 2015.

3. SECTEURS PRIORITAIRES
Les Communications Nationales indiquent que les secteurs AFOLU et Energie représentent en
moyenne 89% et 9% des émissions totales de GES au Niger. Compte-tenu des potentialités
offertes par les ressources du pays, les préoccupations nationales sont focalisées sur les
questions liées à l'Adaptation, particulièrement dans le secteur AFOLU (Agriculture/Elevage et
Utilisation des Terres), et sur les questions liées à   l’Atténuation, principalement dans le secteur
AFOLU, puis dans le secteur l’Energie (Transport, Résidentiel et Industries énergétiques).
La  stratégie  est  basée  sur  la  vision  d’une  agriculture  climato-intelligente  et  sur  l’accès  aux  services  
énergétiques modernes pour tous en 2030. La recherche de co-bénéfices forts intégrant
Atténuation et Adaptation, constitue le socle de la CPDN du Niger. Mais bien que les secteurs
AFOLU et Energie soient les   domaines   prioritaires  d’intervention de la CPDN sur le changement
climatique au Niger, la  mise  en  œuvre  de  la  CPDN  représente  de fait un appui transversal à tous
les  secteurs  de  l’économie.

4. COMPOSANTE ATTENUATION

4.1. Objectifs généraux


La stratégie du Niger est  basée  sur  la  vision  d’une  agriculture  climato-intelligente  et  sur  l’accès  aux  
services énergétiques modernes pour tous en 2030. Concernant ce dernier point, le Niger a
adopté le Livre Blanc Régional de la CEDEAO qui reconnait que l'accès aux services énergétiques
modernes contribue fortement à : améliorer l'accès aux services sociaux de base (santé,
éducation, eau potable) ; accroître la productivité des ménages pour la cuisson, l'éclairage, le

4
transport ; impulser la création d'activités économiques génératrices de revenus ; libérer les
femmes des corvées de bois, d'eau, de décorticage, etc. ; préserver l'environnement et améliorer
la qualité du cadre de vie des populations rurales ; favoriser l'emploi local et la fixation des
populations pour atténuer l'exode rural et l'urbanisation incontrôlée.
4.2. Scénario de référence
4.2.1. Secteur AFOLU
Le secteur AFOLU se caractérise par une forte expansion des surfaces cultivées, au détriment des
formations  forestières  (steppes  arbustives  et  espaces  pastoraux),  d’où  la  nécessité  de  découpler  
les  évolutions  de  ces  deux  types  d’occupation  des  terres,  à  travers  la  mise  à  l’échelle  des  bonnes  
pratiques de GDT. Le secteur AFOLU se compose des sous-secteurs suivants :
• Sous-Secteur UTCATF :
La perte de 100 000 ha de déforestation par an est due aux défrichements agricoles et à
l’exploitation  du  bois  de  service,  utilisé  principalement  comme  combustible  par  les  ménages.   Les
steppes arbustives (zones pastorales)   disparaissent   au   profit   de   l’agriculture,   avec   environ   4  
millions   d’ha   d’espaces   pastoraux   perdus   entre   1975   et   2013. D’où   la   nécessité   d’avoir   une  
approche   basée   sur   l’agriculture   intelligente   face   au   climat   (AIC).   La figure ci-dessous présente
l’évolution en km² des superficies agricoles et des steppes arbustives au Niger de 1975 à 2013
(CILSS/USGS, 2015).

• Sous-Secteur Agriculture-Elevage :
Le sous-secteur  de  l’agriculture  comprend  les  activités  agricoles  et  pastorales et ses émissions de
GES proviennent de la fermentation entérique (60%), la gestion du fumier (39%), le brûlage des
résidus sur site, les sols agricoles, la riziculture (1%).
Le potentiel en terres agricoles représente 13% du pays, dans lequel les terres cultivées
représentent 40%. La  faiblesse  de  fertilisation,  la  réduction  des  jachères  et  l’extension  des  terres  
de   culture   favorisent   la   dégradation   des   terres   par   le   développement   de   l’érosion   hydrique   et  
éolienne  et  ne  permettent  plus  d’assurer  le  maintien  de  la  biomasse  du  sol
Le potentiel irrigable de 330 000 ha (I3N 2012-2015), localisé essentiellement dans la vallée du
fleuve Niger et quelques vallées adjacentes,   n’est   mis   en   valeur   qu’à   hauteur   de   30%. Vu les
besoins  en  riz  du  pays,  qui,  à  long  terme,  seront  élevés  du  fait  de  l’accroissement de la population,
conduire  une  politique  d’accroissement  des  superficies  en  riz est nécessaire.
Le potentiel de  l’élevage est important (37 Millions de têtes en 2008, SDE, 2013-2035), grâce à un
vaste espace pastoral, exploitable par la transhumance et l’exploitation  d’importantes ressources
hydrologiques, non souterraines. L’attachement   de   la   population   à   la   pratique   de   l’élevage est

5
encouragé par la présence du marché du Nigéria d’au moins 170 Millions de consommateurs,
avec lequel le Niger partage 1 500 kilomètres de frontière.

4.2.2. Secteur Energie


Le Rapport   National   d’Inventaire   de GES de 2000 répartit les émissions de GES du secteur
Energie avec : 41% pour le transport, 37% pour le résidentiel, 15% pour les unités productrices
d’énergie, 5% pour les industries manufacturières. Les autres sous-secteurs (commerce et
institutionnel, agriculture-pêche-pisciculture, mines) totalisent moins de 3%. La consommation
énergétique nationale va tripler d’ici   2030, notamment du fait de la forte croissance des sous-
secteurs résidentiel, transport, industriel et minier.

4.2.3. Tendance globale des émissions de GES selon le BAU


Avec  l’année de base 2000 (SCN) et une période  de  mise  en  œuvre de la CPDN allant de 2015 à
2030 (CS-GDT), la figure ci-dessous présente les émissions tendancielles de GES pour le Niger,
entre 1990 et 2030.

Les   émissions   de   l’année   de   base   sont   de   30.801   GgCO2eq., réparties en UTCAFT : 55,6% ;
agriculture : 34,6% ; énergie : 8,5% ; déchets : 1,2% ; procédés industriels : 0,06%.
Le BAU 2000 et 2030 a été construit à partir des émissions des trois Communications Nationales :
CNI, 1990 : 9.000 GgCO2Eq. ; SCN, 2000 : 30.801 GgCO2Eq. ; TCN, 2008 : 35 900 GgCO2Eq. ;
BAU, 2020 : 66 821 GgCO2Eq. ; BAU, 2030 : 96 468 GgCO2Eq.
4.3. Mesures  d’atténuation conditionnelles et inconditionnelles
4.3.1. Secteur AFOLU
La   mise   à   l’échelle   des   bonnes   pratiques   de GDT sont à la fois, des   mesures   d’adaptation au
changement climatique et  d’atténuation  des émissions de GES. Leur  mise  en  œuvre  font  l’objet  de  
projets en cours ou planifiés, est accompagnée par   la   recherche   pour   l’amélioration   de   la  
productivité agro-sylvo-pastorale. Elles sont retenues pour la CPDN : restauration des terres agro-
sylvo-pastorales : 1 030 000 ha ; régénération naturelle assistée (RNA) : 1 100 000 ha ; fixation
des dunes : 550 000 ha ; aménagement des forêts naturelles : 2 220 000 ha ; haies-vives :
145 000 km ; plantations   d’espèces   à   usages multiples : 750 000 ha ; plantations de Moringa
oleifera : 125 000 ha ; ensemencement des parcours : 304 500 ha ; foresterie privée : 75 000 ha.
La   simulation   de   la   mise   à   l’échelle   des   bonnes   pratiques   de   GDT   affiche   un   coût   total   de   1,27
Milliard USD. Le cadre stratégique de gestion durable des terres (CS-GDT 2015-2029) montre une
mobilisation des financements   à   hauteur   de   10%   des   coûts   de   la   mise   à   l’échelle, soit 107,6

6
Millions USD à 2029, à   travers  le  budget  inconditionnel  de   l’Etat  et  les  partenaires  financiers.  La  
GDT conditionnelle se chiffre à 968,06 Millions USD.

4.3.2. Secteur Energie


Les options d’atténuation  inconditionnelles dans  le  secteur  de  l’énergie  concernent : la gestion du
sous-secteur  ‘Résidentiel’,  par  l’électrification  rurale,  l’économie  du  bois-énergie et sa substitution ;
la gestion des sous-secteurs «Transport » et « Résidentiel » : électrification rurale, économie du
bois-énergie et baisse des consommations spécifiques dans le transport ; la gestion des secteurs
«Demande, Transformation et Vulgarisation des Energies Renouvelables » : amélioration de
l’efficacité   énergétique   des   filières et promotion du solaire photovoltaïque pour le pompage et
l’électrification.
Les options technologiques conditionnelles du secteur «Energie », dans une vision à moyen et
long termes, concernent : l’exploitation de   l’énergie   solaire   photovoltaïque et thermique,
l’exploitation   de   l’énergie   éolienne   ;; la   construction   d’une   centrale   nucléaire et   d’une   centrale   à  
gaz ; l’hydroélectricité; l’économie  du bois pour la cuisson; l’efficacité énergétique; l’utilisation  du  
biogaz ; la construction des bâtiments sans coffrage. L’impact   des   scénarios   d’électricité   sur   la  
réduction de GES a été évalué selon le rapport AIEA1. L’émission  de CO2 par habitant connaîtra
une  croissance  plus  importante  pour  les  scénarios  d’électricité pour tous et pour le scénario sans
action  (sans  réduction  de  GES).  Ceci  s’explique  par  l’utilisation  plus  importante  du  charbon  minéral  
dans  la  production  de  l’électricité,  au  niveau  de  ces  deux  scénarios. Le Plan d'Action National de
l’Energie  Durable  pour  Tous  (SE4ALL)  est  chiffré  à  l’horizon 2030 à hauteur de 6 Milliards USD. Le
financement inconditionnel mobilisé représente 12% (720,6 Millions USD), et le financement
conditionnel se chiffre à 5,28 Milliards USD soit 88%.
Le   potentiel   d’atténuation   du   secteur   de   l’Energie   est   de   700   GgCO2Eq, soit 0,7% du total des
émissions nationales. Il est observé une diminution de cette émission pour le scénario électricité
pour  tous,  à  partir  de  2025,  ce  qui  s’explique  par  la  croissance  de  la  production  à  partir  du  gaz  et  
par  l’entrée  de  la  production à partir du nucléaire dans le système, comme le montre la figure ci-
dessous (Émissions du CO2 par habitant selon les trois scénarii).

(Source : PANEDT/AIEA, 2014).

1
Etude  d’évaluation  de  l’offre  et  de  la  demande  en  électricité  de  2010  à  2035  pour  le Niger, 2014.

7
4.3.3. Capacité  d’atténuation  des  deux  secteurs  réunis
La contribution du Niger est basée sur un mix résultats-actions. La  réduction  d’émissions des deux
secteurs prioritaires AFOLU et Energie, est estimée à 33.400 GgCO2Eq., soit 34,7% par rapport au
BAU à 2030. Selon la figure-3 ci-dessous :
• pour 2030, la CPDN sur financement inconditionnel permet de réduire les émissions de GES
de 3,5% par rapport au BAU, tandis que la CPDN sur financement conditionnel permet de
réduire les émissions de 34,6% par rapport au BAU.
• pour 2020, le CPDN sur financement inconditionnel permet de réduire les émissions de GES
de 2,5% par rapport au BAU (2030), tandis que la CPDN sur financement conditionnel
permet de réduire les émissions de 25% par rapport au BAU.

Le coût global de la CPDN conditionnelle est de 6,25 Milliards USD, soit 87%, et le coût global de
la CPDN inconditionnelle est de 827 Millions USD, soit 13%, comme le résume le tableau ci-
dessous (synthèse des  réductions  d’émissions  de  GES  et  coûts  à 2020-2030).

Réduction GES Réduction GES


Coûts / BAU 2030
par rapport au par rapport au
en Milliards USD
BAU 2020 BAU 2030
CPDN Conditionnel 25% 34,6% 6,25
CPDN Inconditionnel 2,5% 3,5% 0,83

4.4. Ambition et équité


Les émissions de GES du Niger de 30.801 GgCO2Eq. représentent 2,8t/hab. et seulement 0,061%
des émissions mondiales de CO2.  N’appartient  pas  à  l’Annexe  I  de la  CCNUCC,  le  Niger  n’a  pas  
d’obligation   chiffrée   en   termes   d’atténuation. Cependant, malgré ses besoins importants pour
développer son économie et la nécessité de sortir une grande partie de sa population de la
pauvreté,   l’ambition   du   Niger   est   de   limiter ses émissions à 2,1 t CO2Eq/hab. à   l’horizon   2030,  
dans   le   cadre   de   l’objectif   conditionnel. Pour cela, le Niger souhaite un prix du carbone à la
hauteur des enjeux internationaux (50 USD/t), ce qui lui faciliterait la double approche « résultats
et actions » et optimiserait sa  contribution  à  l’échelle  mondiale.

4.5. Modèles utilisés pour  l’estimation  des  émissions


Les bilans des émissions de GES contenus dans les trois Communications Nationales ont été
utilisés pour établir les tendances des émissions de gaz à effet de serre au Niger, de 1990 à 2030.

8
Dans le secteur AFOLU, le logiciel EX ACT a été utilisé pour simuler le carbone stocké dans les
projets, entre deux dates. Dans le secteur Energie, le modèle LEAP a été utilisé, comme le montre
la figure ci-dessous (projection  de  la  demande  totale  en  énergie  à  l’horizon  2029).

Dans  le  cadre  de  l’étude  sur  « l'évaluation de la demande et de l'offre énergétiques du Niger pour
la période 2010-2035 » (Ministère de l'Energie et du Pétrole /Direction Générale de l'Energie :
décembre 2013), les modèles de l’AIEA : MAED et MESSAGE ont été utilisés.

5. COMPOSANTE ADAPTATION
5.1. Justification de la composante
Le Niger n'est pas un pays qui représente une source d'émissions de GES, mais au contraire un
puits d'absorption net. De plus, situé en bordure des zones arides du Sahara, le Niger subit de
plein fouet, les conséquences du changement climatique. Compte-tenu des potentialités offertes
par les ressources du pays, les préoccupations nationales vont d’abord   aux questions liées à
l'adaptation (avec ses co-bénéfices atténuation) dans le secteur prioritaire AFOLU, puis au secteur
prioritaire de   l’Energie (Transport, Résidentiel et Industries énergétiques). Les autres domaines
importants pour le pays, sont ceux relatifs au transfert de technologies et au renforcement des
capacités.
5.2. Impacts du changement climatique et vulnérabilité du Niger
Diverses études menées dans le cadre des Communications Nationales sur le changement
climatique au Niger mentionnent : l’accroissement   de   la   variabilité des précipitations aussi bien
dans   l’espace   que   dans   le   temps ; une tendance à la hausse des températures, notamment à
partir de 1996 ;;  l’accroissement  de  la  fréquence  et  de  l’intensité  des  risques  climatiques  extrêmes
(sécheresses, inondations, vents violents, tempêtes de sable et de poussières, ennemis des
cultures) ; l’ensablement   des   cours   d’eau   (Vallée   du   Fleuve   Niger,   Lac   Tchad)   et   des   cuvettes
oasiennes ; les pertes en cas de sécheresse estimées à plus de 70 Millions USD au Niger (World
Bank, Climate risk assessment, Niger, 2012); les dommages dont les coûts occasionnés par les
inondations   des   années   2000   sur   les   secteurs   clés   de   l’économie ont été estimés à 18 Millions
USD (DPCS ; OCHA 2009).

9
5.3. Priorités nationales d’adaptation  au  changement  climatique
Les priorités nationales relatives au secteur AFOLU portent sur l’amélioration de la résilience des
sous-secteurs de  l’agriculture, de  l’élevage et de la foresterie. Les priorités autres portent sur les
ressources en eau, la pêche, la faune, la santé, le renforcement des capacités des acteurs à tous
les niveaux. S’adapter  au  changement  climatique  constitue  un  défi  pour  le  pays.  Pour  y  parvenir,
les   techniques   d’adaptation   appropriées   pour   le  Niger, portent notamment sur la gestion durable
des terres (CS-GDT   2014),   les   énergies   renouvelables   et   l’efficacité   énergétique.   Du   fait   de   sa  
pertinence et de son aboutissement, le CS-GDT constitue le document choisi comme référence
pour la CPDN.
5.4. Initiatives du Niger soutenant l'adaptation
Des projets focalisés sur   l’adaptation   au   changement   climatique   au Niger sont déjà en cours de
réalisation, tels que :
• les projets   financés   par   l’AFD   dont : l’Extension du réseau électrique NIGELEC (46,33
Millions USD) ; le développement socioéconomique de Kandadji (15,8 Millions USD) ; l’Appui
à la sécurité alimentaire des ménages (1,36 Million USD) ; l’Aménagement et la gestion du
bassin versant de Badaguichiri (12,4 Millions USD) ; la Gestion des forêts naturelles pour
l’approvisionnement   durable   des   villes   sahéliennes   (Bamako, Ouagadougou, Niamey) en
bois énergie (1,7 Million USD).
• Le projet PANA Résilience/FEM/ACDI (7,0 Millions USD) qui intervient depuis 2010, au
niveau des communes de sept régions et qui a permis de capitaliser les bonnes pratiques
dans  l’utilisation  de  variétés améliorées, les cultures maraîchères, l’utilisation  de  l’information
météorologique, l’ensemencement des zones pastorales dégradées, les activités
génératrices de revenus.
• Le  Programme  Africain  pour  l’Adaptation  (P2AA) au Changement Climatique (610.000 USD)
qui met en place un prototype   d’assurance   indicielle pour prévenir les épisodes de
sécheresse.
• Le  Projet  PNUD/FEM  d’Adaptation  à  Base  Communautaire  (ABC), de 4,26 Millions USD sur
4 ans à partir de 2015, qui intervient dans les départements de Dakoro et Bermo.
• Le   Projet   d’Appui   à   l’AIC,   du HC-I3N, financé par la Banque mondiale à hauteur de 111
Millions USD à partir de 2016, pour une durée de 5 ans, dans 20 départements.
• Le Projet PRASE-FEM, dont  l’objectif  est  de  faciliter  l’accès  aux  services  énergétiques, pour
un coût de 5,47 Millions USD.
• Le Programme stratégique pour la résilience climatique (PSRC), composé de trois projets
(PAC-RC ; PROMOVARE ; PDIPC) et financé à hauteur de 100 Millions USD.
• Le   Projet   d’appui   à   la   Sécurité   Alimentaire dans la région de Maradi (PASADEM) pour un
coût de 31,7 Millions USD, qui intervient sur les aspects de résilience en milieu rural.
• …  et  nombre  d’autres projets financés par la coopération bilatérale et multilatérale.

5.5. Mesures  d’adaptation


Les consultations avec les parties prenantes ont souligné la nécessité pour la CPDN de rechercher
les complémentarités avec les processus existants, en évitant que son contenu ne remplace,
duplique ou affaiblisse les processus nationaux de réponse déjà en cours sur le changement
climatique, tels le PNA et le NAMA qui sont les processus nationaux de référence  pour  l’adaptation  
et  l’atténuation. Ainsi, pour être complémentaire avec les processus existants, la CPDN vise des
mesures  spécifiques  et  s’attache  à  faciliter  leur  application. Dans le secteur prioritaire AFOLU, la
mise  en  œuvre  de  la  CPDN proposée porte sur  l’application  de  l’ensemble  des  techniques  issues  
du CS-GDT sur la période 2015-2030. Le tableau de  l’Annexe  2 liste les techniques issues du CS-
GDT et les objectifs de superficies à réaliser pour sa mise  en  œuvre  dans la CPDN. Ainsi, le coût
de la   mise   à   l’échelle   de   CS-GDT est estimé à 1,27 Milliard USD (conditionnel),   sachant   qu’il   a
déjà mobilisé 0,337 Milliard USD (inconditionnel), soit un   coût   global   de   l’adaptation   de 1,607
Milliards USD. L’atténuation  dans  le  secteur  de  l’énergie,  nécessite  des  investissements  beaucoup
plus lourds, pour  permettre  l’accès  à  l’énergie  propre,  durable  et bon marché. Cependant, dans le
Plan  National  d’Adaptation  et dans la vision à 2050 de la CPDN, le Niger devrait intégrer tout ou

10
partie du volet infrastructures (routes, ponts, digues, ouvrages de mobilisation et de valorisation
des  eaux,  ouvrages  et  réseaux  d’assainissement  des  eaux  usées  et  des  déchets  solides).  
5.6. Co-bénéfices
Les co-bénéfices du secteur AFOLU  sont  constitués  par  les  résultats  de  mise  en  œuvre  et de mise
à   l’échelle   des   activités   d’AIC : Renforcement du potentiel productif par les bonnes pratiques de
RNA et de récupération des terres dégradées ; amélioration du bilan céréalier et fourrager, ainsi
que de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; développement   de   l’information   agro-climatique
locale ; création  d’emplois et  réduction  de  l’exode rural ; renforcement de la cohésion sociale. Les
bénéfices et coûts annuels prévisionnels   de   mise   en   œuvre   et   de   la   mise   à   l’échelle   des  
techniques préconisées dans le CS-GDT et retenue pour le secteur AFOLU dans la CPDN du
Niger,  sont  présentés  dans  le  tableau  de  l’Annexe  3 et le coût de mise  en  œuvre  de  la  CS-GDT sur
les dix premières années (2016-2030), est estimé à 127 393 000 USD. Les co-bénéfices du
secteur Energie portent sur : l’amélioration du cadre de vie des populations, via l’augmentation  des  
revenus  par  la  protection  sociale,  l’accès  à  l’eau  potable,  l’éducation  et  la  santé,  ainsi  que  l’accès  
aux NTIC et les équipements énergétiques ; le   développement   de   l’entreprenariat   local ;
l’allégement des tâches domestiques des femmes ; la diminution   de   l’exode   rural   par   la   création  
d’emplois.
5.7. Accent  sur  l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC)
Les   techniques   d’AIC répondent aux objectifs de la CPDN (adaptation, atténuation, sécurité
alimentaire), tout en renforçant le développement à la base. Elle prend   en   compte   l’information  
climatique,   l’alerte   précoce,   la  gestion   des   risques et catastrophes, l’assurance  indicielle   agricole
climatique. L’intégration  du changement climatique dans la planification locale (PDC), régionale et
nationale (secteurs santé et élevage) sont des bonnes pratiques testées et approuvées au Niger et
donc, prises en considération dans la CPDN. Les avantages procurés par les   mesures   d’AIC  
devraient a priori satisfaire tous les acteurs impliqués dans les réponses au changement
climatique :  d’une  part,  les  populations  du  Niger  et  leur  gouvernement,  qui  mettent ainsi la priorité
sur  l’adaptation  au  changement  climatique et la sécurité alimentaire ; d’autre  part,  la  communauté  
internationale, qui constate  que  l’atténuation  du  changement  climatique est effectivement prise en
compte  dans  les  mesures  d’adaptation. De plus, elles peuvent être mise en place dès maintenant
et   donc   permettent   de   prioriser   l’action, parce que leur   phase   d’expérimentation   technique   est  
achevée dans les différentes régions agro-écologiques du pays (il reste en fait à les mettre à
l’échelle) et parce que leurs impacts et leurs coûts-bénéfices ont été évalués et ont montré leur
pertinence socio-économique et leur rentabilité. La mise en avant de ces objectifs et résultats,
clairement affichés dans   la   CPDN   du   Niger,   devrait   permettre   l’adhésion des partenaires
techniques et financiers pour  appuyer  cette  vision  intégrée  de  l’adaptation  et  de l’atténuation. Cela
permettrait  de  susciter  leur  soutien  technique  et  financier  dans  la  mise  en  œuvre  de  ces  réponses,  
qui sont à la fois opérationnelles et aptes à arrimer au développement national, les bonnes options
sur le changement climatique.

6. MISE  EN  ŒUVRE  DE  LA  CPDN

6.1. Montage institutionnel


Le   processus   de   mise   en   œuvre   de   la   CPDN   est   une   opportunité   pour   renforcer   les   capacités  
institutionnelles et techniques,   favoriser   l’intégration   politique   et   promouvoir   un   développement  
inclusif. Les institutions nationales nécessaires à la mise en place des programmes issus de la
CPDN existent :   il   s’agit   du   MESUDD,   actuellement   structure   porteuse   de   l’élaboration   de la
CPDN, en collaboration avec le Secrétariat exécutif du CNEDD, point focal de la Convention.
Cependant, des alternatives peuvent être envisagées : ancrage institutionnel de la CPDN au
MESUDD, avec des points focaux au niveau des institutions concernées ; mise   en   place   d’une  
agence   d’exécution   nationale avec autonomie de gestion ; haute Autorité à la CPDN... Une
analyse institutionnelle devra être envisagée pour évaluer ces options.

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6.2. Obstacles et lacunes
Pour obtenir les financements nécessaires, une option serait  de  solliciter  l’aide  internationale  des  
bailleurs de fonds (option conditionnelle) ;;  l’autre  option  serait  d’attirer  les  financements  du  secteur  
privé  pour  la  mise  en  œuvre  du  CS-GDT. A cet effet les communautés ont la possibilité de vendre
les services   d’atténuation   sur   le   marché   du   carbone.   Les   problèmes   potentiels avec cette option
sont la  difficulté  d’accéder  à  ce  marché  et le faible niveau des prix actuels de crédits de carbone.
Même si les financements sont acquis de manière conditionnelle et inconditionnelle, des mesures
d’accompagnement  seront  indispensables  pour  l’utilisation  efficiente  des  crédits  alloués.
Un autre obstacle majeur de  la  mise  en  œuvre  de  la  CPDN  est la forte croissance démographique
du pays. Actuellement, ce taux est de 3,9% par an, mais le gouvernement s’est  engagé  à  réduire
ce taux à 2,5% à  l’horizon  2035  (SDDCI  2012-2035).
L’analphabétisme des populations rurales représente un réel frein à la diffusion des techniques
d’AIC   et   de   GDT   pour   leur   mise   à   l’échelle.   La   scolarisation   et   l’alphabétisation   effective des
populations en milieu rural, accompagnées par un système de vulgarisation, est de toute façon
nécessaire pour permettre la compréhension de la mise en œuvre  des techniques préconisées par
la CPDN.
La faiblesse de la qualification des ressources humaines, l’insuffisance  des  moyens  logistiques  et  
les conflits institutionnels pour encadrer la mise   à   l’échelle des bonnes pratiques nécessitent un
renforcement de l’encadrement   en milieu rural, notamment dans le secteur AFOLU. Il est
également nécessaire de sécuriser le foncier agricole et pastoral et de disposer d’opérateurs   de  
terrain  compétents  pour  améliorer  la  capacité  d’absorption.

La   mise   en   œuvre   de   ces   mesures   nécessite   une   amélioration   de   la   coordination   entre les
institutions, une synergie entre politiques et stratégies et une bonne répartition des compétences,
lorsqu’il  s’agit  des  actions transversales.

7. BESOINS DU PAYS
L’objectif   de   développement   durable   auquel   contribue   la   CPDN, ne saurait se réaliser sans le
transfert des technologies appropriées, le financement et le renforcement des capacités, en tenant
compte des priorités nationales de développement économique et social définies par les différents
cadres stratégiques.
7.1. Appuis financiers
L’atteinte   de   l’objectif de la CPDN du Niger nécessite un investissement global estimé à 8,667
Milliards USD, dont 7,50 Milliards USD (87% du financement global), conditionnés par  l’accès  à  de  
nouvelles sources de financement (Fonds Vert pour le Climat et autres mécanismes de la finance
climat). Le financement inconditionnel, provenant   des   ressources   propres   de   l’Etat   et   de   l’aide  
publique au développement, est estimé à 1,167 Milliard USD, soit 13% du coût global.
7.2. Transferts de technologies
Pour   la   mise   en   œuvre   de   la   CPDN,   le   Niger   mettra   l’accent   sur   les   besoins   en   transfert   de  
connaissance et de technologie dans les secteurs prioritaires AFOLU et Energie. Ces besoins se
rapportent essentiellement à  la  mise  à  l’échelle  des  bonnes  pratiques d’AIC, aux technologies des
énergies   renouvelables,   à   l’efficacité   énergétique,   ainsi   qu’aux   autres domaines de gestion, telle
que la GIRE, la gestion des déchets urbains, de la faune, de la pêche, de la protection sociale et
de la santé, etc.
7.3. Renforcement des capacités
Le renforcement des capacités concerne : le montage de projets bancables et la maîtrise des
règles et procédures des bailleurs de fonds ; l’évaluation   des   projets   d’adaptation   en   termes  
d’analyse  économique  et  financière;; la mise en place de système MNV ; la connaissance et la
compréhension  du  processus  de  mise  en  œuvre de la CPDN ; l’Evaluation Environnementale et
Sociale Stratégique (EESS) et de projet (EIES) ; l’Aménagement du territoire ; les bonnes

12
pratiques pour la gestion-séquestration du carbone ; la filière carbonisation du charbon minéral
à des fins domestiques ; la cartographie des sols ; l’élaboration  d’un  plan national forestier ; la
gestion rationnelle des déchets liquides et solides… Ces actions devraient concerner, en
priorité, les parties prenantes du processus   de  mise  en   œuvre de la CPDN au Niger : agents
concernés par  la  mise  en  œuvre  de  la  CPDN ; acteurs économiques, en priorité les exploitants
ruraux, les Organisations Producteur (OP : agriculture, élevage, etc.) et tout investisseur relatif
à la CPDN ayant déjà une planification avancée de son projet ; représentants de la société
civile et ONGs. Si les investissements de la CPDN représentent environ 83% de son montant
global, on peut estimer 17% le coût du fonctionnement (notamment suivi-évaluation), dont 10%
à affecter au transfert des technologies et au renforcement des capacités.
7.4. Suivi-évaluation et pilotage
Le montage institutionnel de   mise   en   œuvre   de   la   CPDN   comporte les aspects suivants : un
système de «suivi-évaluation Pays» prenant en compte le genre, les procédures MNV et un
registre des projets de la CPDN.
Le dispositif de suivi-évaluation et de capitalisation de la CPDN sera mis en place, reposera sur :
le suivi-évaluation  du  processus  portant  sur  les  modalités  de  mise  en  œuvre  et  qui  examinera  les
aspects de coordination intersectorielle, de processus décisionnel etc. le suivi-évaluation des effets
et impacts de la CPDN basé sur des critères et indicateurs pertinents et la définition de mesures
correctives de sauvegarde climatique, environnementale, économique et sociale ; le suivi des
risques  et  de  l’évolution  de  la  vulnérabilité  aux  changements  climatiques  au  niveau  national ; et la
capitalisation des expériences et leçons.

13
8. ANNEXES

8.1. Annexe 1 : Sigles et acronymes


AFD Agence Française de Développement
AFOLU Agriculture, Forestry and Other Land Uses
AIC Agriculture Intelligente face au Climat
AIEA Agence  Internationale  de  l’Énergie Atomique
BAU Business As Usual (cours normal des affaires sans CPDN)
CC Changement Climatique
CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur les CC
CEDEAO Communauté  Economique  Des  Etats  d’Afrique  de  l’Ouest  
CILSS Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel
CNEDD Conseil  National  de  l’Environnement  pour  un  Développement  Durable
CNI Communication Nationale Initiale
CO2 Dioxyde de Carbone ou Gaz Carbonique
COP Conférence des Parties
CPDN (INDC) Contributions Prévues Déterminées au niveau National
CS-GDT Cadre Stratégique de Gestion Durable des Terres
CTN-CVC Commission Technique Nat. sur les Chang. et la Variabilité Clim.
CTS Comité Technique de Suivi
EESS Evaluation Environnementale et Sociale Stratégique
EIES Etudes  d’Impact  Environnemental  et  Social
Ex-ACT Ex-Ante Carbon-balanceTool (logiciel)
FVC (GCF) Fonds Vert pour le Climat (Green Climate Fund)
GDT Gestion Durable des Terres
GES Gaz à Effet de Serre
Gg éqCO2 Giga-grammes équivalent Gaz Carbonique
I3N Initiative « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens »
INS Institut National des Statistiques
LEAP Long-range Energy Alternatives Planning system (logiciel)
MAED Modèle d'Analyse de la Demande Energétique
MDP Mécanisme de Développement Propre
MESSAGE Modèle  pour  l’Analyse  des  Systèmes d’Approvisionnement  en  Énergie
MESUDD Ministère de l'Envir., de la Salubrité Urbaine et du Dév. Durable
MNV Mesure, Notification, Vérification (MDP, REDD,…)
NAMA Nationally Appropriate Mitigation Actions
PNA Programme  National  d’Adaptation
PASADEM Projet  d’Appui  à  la  Sécurité  Alimentaire  pour  le  dévelop. de Maradi
PDC Plan de Développement Communal
PDES Programme de Développement Economique et Social
PIB Produit Intérieur Brut
PMA Pays les Moins Avancés
PNCC Politique Nationale sur les Changements Climatiques
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PTF Partenaire Technique et Financier
RGPH Recensement  Général  de  la  Population  et  de  l’Habitat
RNA Régénération Naturelle Assistée
SCN Seconde Communication Nationale
SDE Schéma  de  Développement  de  l’Elevage
SDDCI Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive
SNPA/CVC Strat. Nat. et  le  Plan  d’Action  en  matière  de  Chang. et Variabilité Clim.
TARAM Tool for Afforestation and Reforestation Approved Methodologies
TCN Troisième Communication Nationale
UTCATF Utilisation des Terres, Chang. d’Affectation  des  Terres  et  Foresterie

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8.2. Annexe 2 : Bénéfices et coûts annuels prévisionnels des
mesures  d’adaptation
Premier Deuxième
Superficies (en Coûts
Techniques bénéfice bénéfice
.000 ha) (en .000 $)
quantifié quantifié
Restauration des terres 1 030 Gains de Gains en
agricoles cultures pailles 309 000
Régénération naturelle 1 100 Gains de Gains en
assistée cultures pailles 33 000
Fixation des dunes 550 Gains de Gains en
cultures pailles 220 000
Aménagement des forêts 2 220 Bois de service -
naturelles 222 000
Plantations de haies- 29 Gains de Gains en
vives (145 000 km) cultures bois de
service 46 980
Plantations de gommiers / 750 Gomme et Gains en
doumiers feuilles bois de
service 300 000
Plantations de 125 Feuilles -
Moringa oleifera 37 500
Ensemencement herbacé 304,5 Pailles et -
fourrage 30 450
Foresterie privée 750 Bois de service - 75 000
TOTAL 6 858 1 273 930
Source : Atelier de renforcement des capacités des acteurs CPDN 2015.

8.3. Annexe 3 : Superficies prévues en GDT pour la CPDN


Le coût annuel de la mise en   œuvre   de   la   CS-GDT sur les dix premières années (2016-
2030), est estimé à 127 393 000 USD, comme indiqué dans le tableau ci-dessous
(Calendrier et budget proposés pour   les   mesures   d’Adaptation   de   la   CPDN   du   Niger, en
superficies et coûts par an, pour les dix premières années).

Techniques du CS-GDT Surfaces annuelles prévues Budget annuel sur 2016-


sur 2016-2030 2030
(en ha/an) (en US$)
1. Restauration des terres agricoles 68 667 30 900 000 $
2. Régénération naturelle assistée 73 333 3 300 000$
3. Fixation des dunes 36 666 22 000 000$
4. Aménagement des forêts naturelles 148 000 22 200 000$
5. Haies-vives 9 667 4 698 000 $
6. Plantations gommiers / doumiers 50 000 30 000 000$
7. Plantations de Moringa oleifera 8 333 3 750 000$
8. Ensemencement des herbacées 20 300 3 045 000$
9. Foresterie privée 50 000 7 500 000 $
TOTAL 127 393 000$
Source : Atelier de renforcement des capacités des acteurs CPDN 2015.

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