5 Membrane Erythrocytaire

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 26

LA MEMBRANE ÉRYTHROCYTAIRE

DR AOUAM
I/ INTRODUCTION

 La membrane érythrocytaire est une enveloppe solide, elle forme une barrière
sélective qui permet l’intégrité du milieu intérieur protègent l’hématie des
agressions physiques et chimiques du milieu extracellulaire

 Elle est caractérisée par des propriétés importantes de souplesse et


déformabilité permettant au globule rouge de se déplacer dans la circulation
sanguine aussi bien dans les gros que les micro vaisseaux sanguins

 Elle contient des enzymes de métabolisme permettant de lutter contre


l’infiltration hydro sodée continuelle.

La Membrane érythrocytaire assure au globule rouge sa forme, sa


plasticité, sa déformabilité et ses principales fonctions

Toute altération de la structure de la membrane va entrainer une perte


de l’élasticité qui sera responsable de la diminution de la durée de vie du
globule rouge.
II/ ORGANISATION ET STRUCTURE DE LA MEMBRANE :
Il s’agit d’une mosaïque fluide, de structure tri lamellaire composé essentiellement:
 Une bicouche lipidique avec des protéines enchâssées dans celle-ci
 le réseau de protéine tapissant la surface interne de la bicouche (le cytosquelette
membranaire)
 les glucides et les protéines externes
le cytosquelette membranaire
STRUCTURE DE LA MEMBRANE :

 Les lipides membranaires (représente 40% ) forment une double couche

 Les Protéines constituent 52%; deux types sont incluses :

Protéines extra membranaires ou Protéines transmembranaires ou


périphériques située au niveau du intégrés qui traversent la bicouche
feuillet interne lipidique et forme le lipidique de part en part pouvant
cytosquelette membranaire du interagir avec les lipides
globule rouge

 les glucides présents à la surface externe de la membrane

p
A/LES LIPIDES MEMBRANAIRES

1-Composition :
 Le cholestérol et les phospholipides représentent 90 % des lipides
 il existe 4 espèces principales de phospholipides définies sur la base de leur
tête polaire
*phosphatidylcholine PC
*phosphatidylethanolamine PE
*phosphatidylsérine PS
*phosphatidylinositol PI
 il existe aussi d’autre phospholipides entant que composant mineur c’est
les glycosphingolipides qui portent les antigènes de groupe sanguin P en plus
des récepteurs d‘antigène
A/LES LIPIDES MEMBRANAIRES

2- Organisation des lipides membranaires


 Les chaines d’acides gras des phospholipides de chaque feuillet se font face à
l’intérieur de la bicouche constituant la partie hydrophobe
 la tête polaire est disposée vers le plasma (feuillet externe) ou vers le
cytoplasme (feuillet interne)
 Ces PL sont disposés de manière asymétrique dans la double couche
*la phosphatidylcholine et sphingomyeline prédominent dans le feuillet externe
*phosphatidylsérine et éthanolamine sont présent dans le feuillet interne
 Le cholestérol est sous forme libre estérifié et s’insère entre les
phospholipides
A/LES LIPIDES MEMBRANAIRES

3-mouvement des lipides


 Les PLs des deux feuillets internes et externes sont
constamment en mouvement soit:
*En rotation autour de leur axe vertical
* En déplacement horizontal au sein du même feuillet en changeant simplement
d’emplacement
*En mouvement FLIP-Flop: les PL changent d’emplacement en basculant sur 180°
entre les feuillets interne et externe; grâce a des enzymes dont l’activité est ATP
dépendante: translocases et scramblases
-les translocases (flipase) catalyse le retour des aminophspholipides du feuillet
interne.
-La scramblase joue un rôle opposé, elle accélère la migration bidirectionnelle à
travers la bicouche.
*En mouvement de balance sur un axe horizontal
B/LES PROTEINES

1. Protéines Intrinsèques transmembranaires:


Elles sont insérées dans la bicouche qu’elles peuvent traverser, beaucoup sont
impliquées dans le transport d’ions :
- Le domaine extracellulaire est le plus souvent glycosylé et porte les antigènes
de groupe sanguin
-Le domaine cytoplasmique se lie avec les protéines du cytosquelette
B/LES PROTEINES

1. Protéines Intrinsèques

1.1 Protéine 3 ou ( Bande3 ) : échangeur d’anion


Principale protéine intrinsèque de la membrane, représente 25% des protéines
membranaire comporte:

• Un domaine transmembranaire : traverse 12 à 13 fois la membrane :


transporteur d’anion avec une très forte spécificité pour les chlorures et les
bicarbonates

• Un domaine cytoplasmique : comporte les sites de fixation aux protéines du


cytosquelette avec l’ankyrine à la protéine 4,2 et la spectrine et donc le maintien
de la membrane érythrocytaire

• la partie externe qui comporte les radicaux glycosidiques


B/LES PROTEINES

1.Protéines Intrinsèques :

1.2 Glycophorines:
• glycoprotéine riche en acide sialique porteuse de radicaux glycosidiques
• Il existe 4 types de glycophorines A, B, C, D
la glycophorine A est la forme majeur forment des liaisons avec la protéine
bande 3 et porte les déterminants antigéniques du groupe sanguin, du
système MNS (M et N)
la glycophorine B porte l’antigène S du système MNS
la glycophorine C fixe la protéine 4 ,1 et joue un rôle important dans le
maintien de la forme, la stabilité et la déformabilité de la membrane
érythrocytaire

1.3 Autres protéine transmembranaires :


Enzymes ( ex: cytochrome b5 réductase), le transporteur de glucose, pompes
ATPase Na/K+ …etc
Les protéines de la membrane érythrocytaire
B/LES PROTEINES

2. Protéines extra membranaires:


Ce sont les protéines du squelette qui forme un filet hexagonal recouvrant de ses mailles
la face cytosolique de la membrane et constitue ainsi une sorte de coquille intracellulaire
Le squelette est responsable de la forme du GR et représente à leur seul 60% de la masse
protéique de la membrane.

2.1 Protéines du cytosquelette:


a. Spectrine :
protéine majeur du cytosquelette nécessaire au maintien de l'intégrité de la membrane
• elle est constituée de 2 chaines homologues alpha et beta qui s'alignent et s'entrelacent
de manière anti-parallèle et donnent un héterodimère flexible en forme de bâtonnet, les
dimères ainsi formés s'associent à l’une de leurs extrémités à un autre dimère pour
former un tétramère
• 2 sites jonctionnels sont importants :
*La spectrine s'associe à la membrane par l'intermédiaire de sa chaine beta à l'ankyrine
qui se lie également à la protéine 4 ,2 et la protéine bande 3
*L'association spectrine – protéine 4 ,1 qui se lie elle-même a la bicouche lipidique par
l'intermédiaire de la glycophorine C
B/LES PROTEINES

b. Le réseau d’actine
* Actine Existe sous forme de protofilament de 30 monomères, elle forme un
complexe binaire avec la spectine et elle compte un nombre limité de mouvement dont la
limitation de la polymérisation se fait sous l'action d'une enzyme: protéine 4,9
*Adducine : protéine hétèrodimère qui permet la liaison de la spectrine à l'actine
*Dématine : protéine 4.9 Dimère qui permet la limitation de la polymérisation de l’actine
* Tropomyosine : elle se lie a l'actine et la protéine 4.1
* Tropomoduline : elle s'associe aux filaments d'actine
B/LES PROTEINES

2.2 Protéines impliquées dans la liaison du cytosquelette avec la membrane

a- Ankyrine
Protéine d'ankrage majeur du cytosquelette elle se lie a la spectrine au niveau
de la chaine beta et la partie cytoplasmique de la bande 3

b-La Protéine 4,2


elle forme des liaisons saturées avec le domaine cytoplasmique de la protéine
bandes 3 et l'ankyrine son rôle principale est de stabiliser l'association du
complexe spectrine –ankyrine avec la protéine bande 3.

c- La Protéine 4,1
protéine ubiquitaire fixant l’ATP et la glycophorine liant ainsi la spectrine donc
stabilise l’interaction actine-spectrine.
B/LES PROTEINES

3. Les interactions des protéines du cytosquelette:


3.1 -Les interactions horizontales :
-association des dimères alpha et beta de spectrine en tétramères
-les complexes jonctionnels sont situés sur les sommets de l’hexagone il sont
composés d’actine, protéine 4 ,1 et adducine
-association de l'extrémité caudale du dimère de spectrine avec l'actine en
renforçant ainsi le complexe jonctionnel
B/LES PROTEINES

3.1 -Les interactions verticales :


 Liaison spectrine beta au domaine cytoplasmique de la protéine Bande 3 avec
interaction de l'ankyrine et la protéine 4,2
 Liaison du complexe d’actine au domaine cytoplasmique de la glycophorine C et
de la protéine 4 ,1

 Quand une déformation survient il ya réorganisation du filet protéique des


centaines de molécules de spectrine s’étirent, d'autre s'enroulent et se
contractent d’où modification de la forme de la cellule sans variation de la
surface membranaire
C/LES GLUCIDES

• Représentent 8% de la masse membranaire


• liés aux protéines (93% des glucides ) Ils se retrouvent à la face externe de
la membrane.
• liés aux sphingolipides (7% des glucides )
•Fonction de récepteurs des lectines et hormones
• très immunogène : déterminants antigéniques des groupes sanguins
Antigènes du systhème MNS : glycophorines
III- PROPRIÉTÉS DE LA MEMBRANE ÉRYTHROCYTAIRE :
1. Déformabilité.
La déformabilité est la propriété du GR à changer de forme sous l’effet de
contraintes physiques internes ou externes ce qui lui permet de transiter dans
les vaisseaux capillaires dont le diamètre peut être de 3 µ .

2/ Elasticité
La membrane érythrocytaire est souple étirable et résistante aux tensions
exercées par le milieu extérieur grâce aux forces des liaisons chimiques à la
fois faible et fortes entre les constituants de la membrane

3/Viscosité
Propriété importante due à la présence des molécules de cholestérol libre
insérées dans la membrane érythrocytaire
IV-ROLE DE LA MEMBRANE ÉRYTHROCYTAIRE
1/ Protection
Protection et isolement du milieu intérieur de l’hématie de l’environement
externe grâce à la bicouche lipidique qui forme une micelle ne permettant
pas à toutes les molécules plasmatiques de pénétrer à l’intérieur

2/ Formation du potentiel ZETA


 Les motifs saccharidiques et l’acide sialique chargés négativement, forment
une couche électrique négative sur la surface des hématies qui va attirer des
molécules plasmatiques chargés positivement formant une couche
électrique positive, la différence électrique entre ces deux couches crée un
potentiel zêta
 Ces couches électriques font que les hématies se repoussent les unes des
autres dans les vaisseaux sanguins ce qui empêche leur agglutination
3. Transfert membranaire:

a/ Diffusion passive à traves des pores membranaires, l’eau et les anions


anorganiques passent librement à travers la membrane
b/ Échanges cationiques
*actifs: le sodium qui entre dans l’hématie passivement, est expulsé vers
l’éxtérieur en échange de potassium grâce a une pompe à sodium ATPdépendante
*Contre- transport Na+/ K
c/ Echanges anioniques les phosphates s’échangent entre eux et entre les ions
chlorures grâces à des canaux transmembranaires à anions
d/Transport du glucose à travers la membrane en se liant à un transporteur
« perméase »
e/ Les acides aminés pénètrent variablement selon leur nature chimique le plus
souvent par simple diffusion
f/ Eau: soit par le biais de pores membranaire ou par aménagements des
protéines membranaire en a quaporines.
V/ MÉTHODE D’ÈTUDE
1-Hémogramme complet :nous renseigne sur le taux
de l’HB, Hte, TGMH, CCMH et le taux de réticulocytes.
2-Etude morphologique
a/ Microscope optique :
sur un frottis sanguin fixé et coloré au May Grunwald Giemsa, les GR se
présentent comme circulaire avec un halo claire central leur membrane
cytoplasmique est régulière; leur cytoplasme est pâle, rosé, homogène.
La présence de cellules hyperdenses est évocatrice d’une anomalie membranaire

b/ Microscopie électronique
 a balayage : apparaît comme disque biconcave
 la microscopie électronique a haut résolution :
a permis d’obtenir des images de clivage de la Mb en
deux feuillets dont les aspects intérieurs et extérieurs
ont été définis .
3-Les tests de fragilité osmotique
a)-la résistance globulaire c'est l'étude de la résistance des hématies à des solutions de
pression osmotiques décroissante et mesure de l'hémolyse résultante.
Dans le cas normal l'hémolyse débute 0,45 -0 ,50% de NaCl et elle est totale a 0,25-
0,35% ( exp : Dans la microspherocytose héréditaire, l'hémolyse débute à 0,55% et
devient totale à partir de 0,40%)
b)-test d'autohémolyse (48h à 37°c) : permet de déceler une destruction spontanée en
milieu stérile des GR ayant une membrane anormale après incubation à 37°pendant
48h l'hémolyse spontanée est normalement <5% (au cours des pathologies
membranaires , l’hémolyse >5% jusqu'à20 %)
c)-Pink test : test de lyse au glycérol acidifiée modifié, on mesure l´hémolyse d'un
échantillon de sang dans une solution contenant du glycérol, NaCl, HCl,NaN3 à PH 6,6
après incubation et centrifugation (malade + témoin).
On mesure la DO à 540nm, la 2eme mesure est faite après lyse complète . Le Résultat
est le rapport entre les deux mesures : lyse 50% /lyse totale à l´état normal: 0 et
28,5%, la fragilité membranaire est présente si la lyse est > 28 ,5 %
e)-Cryohémolyse les GR placés en milieu hypertonique subissent un choc thermique
(37°puis 0°) l´importance de l´hémolyse dépend de la tonicité de la membrane;
à l’état normal l’hémolyse est de 3 à 15% ( dans la microsphérocytose l’hémolyse
est > 20%)
3-Electrophorèse des protéines de membrane sur gel de polyacrylamide

Les principaux composants


protéiques de la membrane sont
séparées par électrophorèse sur
gel de polyacrylamide selon leurs
masse moléculaire après
dissolution dans le dodecyl
sulfate de sodiums SDS à 1%
4-Cytométrie en flux après marquage des GR avec l’eosine 5’Maleimide (EMA)
 Technique de choix a utiliser en routine ( rapide, sensible et spécifique)
 Consiste a la mesure de la fluorescence par cytométrie en flux des GR après incubation
avec un marqueur fluorescent l’éosine 5 ‘–maléimide qui se lie de façon covalente aux
groupements –NH2 et –SH accessible a la surface des hématies, permet ainsi la liaison
a la lysine de la protéine bande 3 qui se traduit par une fluorescence à 80%.
 Au cours des anomalies membranaires diminution de l’intensité de fluorescence des
hématies marqués a l’EMA

5- Ektacytométrie : en gradient osmotique.


 Mesure l’indice de déformabilité des GR soumis à des forces de cisaillement ils sont
déformés de façon différente s’ils sont normaux ou non ; cette méthode apprécie
également la fragilité osmotique et l’état d’hydratation du GR
 Réservé à quelques laboratoires spécialisés.

6-Etude génotypique et moléculaire


 Recherche de l'anomalie moléculaire au niveau génique (technique PCR amplifiant le
cDNA ou le DNA génomique) technique SSCP (Single-Strand Conformation Polymorphism
VI/ PATHOLOGIE DE LA MEMBRANE ÉRYTHROCYTAIRE

1/ La microspherocytose héréditaire : altération des interactions verticales


donc de la stabilité membranaire et diminution du rapport surface/volume

2/ L’élliptocytose héréditaire: Altération des interactions horizontales: donc de


l'élasticité érythrocytaire

3/ La stomatocytose héréditaire Altération de l’hydratation érythrocytaire:


(hyperhydratées et déshydratées)

4/ L’ acanthocytose: Altérations des lipides membranaires

5/ Le déficit familial en Lecétine cholesterol acyl transférase

6/ L'augmentation de la phosphatidylcholine membranaire

Vous aimerez peut-être aussi