Jérôme Morisset - Mémoire DEIPA

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UNIVERSITE DE NANTES

FACULTE DE MEDECINE

Isolement et contention en psychiatrie


Analyse sociocognitive du jugement clinique infirmier

Directeur de mémoire : Marc Nagels – Docteur en sciences de


l’éducation

Diplôme d’état d’infirmier en pratique avancée


Promotion 2018-2020

UE Mémoire (6 ECTS)

Morisset Jérôme
12/06/2020
1

RESUME

Le thème du moindre recours à l’isolement et contention (IEC) en psychiatrie est un


sujet de recherche important au niveau international depuis quelques années et une
préoccupation actuelle pour les soignants en France. Selon la littérature, les soins infirmiers
prodigués aux personnes en IEC sont considérés comme des situations particulièrement
complexes, tant pour les patients que pour les soignants. Cet article propose un regard
spécifique sur ces interventions infirmières et se base sur deux approches complémentaires.
La première étudie le jugement clinique des infirmiers (JCI) qui soignent des
personnes en situation de restriction de liberté de mouvement. Il est analysé selon les
dimensions d’un schème en référence à la théorie de la conceptualisation dans l’action qui
ouvre une perspective en didactique professionnelle. La deuxième évalue, dans un plan de
recherche quasi expérimental, l’influence de l’analyse des activités de soins en IEC sur le
sentiment d’efficacité personnel (SEP) des infirmiers. Développé par Bandura dans la
théorie sociocognitive, il est un élément favorable à la gestion des situations, au
développement des compétences ainsi que dans leur mise en acte.
Les résultats montrent que les infirmiers ont développé des éléments cognitifs et méta
cognitifs propres aux situations d’IEC, relatif à l’interrelation soignant/soigné, à la sécurité
du patient ainsi qu’au respect de son humanité. Des axes de formation et de développement
de compétences sont ainsi relevés. Ce travail permet aussi une validation méthodologique
de l’évaluation du SEP à gérer ces situations d’IEC et oriente une recherche à plus grande
échelle.

MOTS-CLES : isolement et contention, psychiatrie, jugement clinique infirmier, analyse


de l’activité, sentiment d’efficacité personnel
2

ABSTRACT

The issue of the least recourse to seclusion and restraint (SAR) in psychiatry has been
an important research topic at the international level for several years and a current concern
for caregivers in France. According to the literature, the nursing care provided to persons in
SAR is considered to be particularly complex situations, both for patients and caregivers.
This article proposes a specific look at these nursing interventions and is based on two
complementary approaches.
The first one studies the clinical judgment of nurses (CJN) who care for people in
situations of restricted freedom of movement. It is analysed according to the dimensions of
a scheme with reference to the theory of conceptualization in action which opens a
perspective in professional didactics. The second evaluates, in a quasi-experimental research
design, the influence of the analysis of care activities in SAR on the nurses' self-efficacy.
Developed by Bandura in socio-cognitive theory, it is a favourable element in the
management of situations, in the development of skills and in their implementation.
The results show that nurses have developed cognitive and meta-cognitive elements
specific to SAR situations, relating to the caregiver/patient interrelationship, patient safety
and respect for the patient's humanity. Areas of training and skills development are thus
identified. This work also allows a methodological validation of the evaluation of the self-
efficacy to manage these SAR situations and guides research on a larger scale.

KEY WORDS : seclusion and restraint, psychiatry, clinical nursing judgment, analysis of
the activity, self-efficacy
3

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ............................................................................................................... 6
PROBLEMATIQUE ........................................................................................................... 8
METHODES ...................................................................................................................... 11
RESULTATS ..................................................................................................................... 13
1. DESCRIPTION ET CLASSEMENT DES CARATERISTIQUES DES SCHEMES
DU GROUPE TEST ........................................................................................................ 14
2. MODIFICATION DES SCHEMES APRES ENTRETIEN
D’AUTOCONFRONTATION CROISEE ...................................................................... 17
3. SCORE DU SEP AVANT ET APRES ANALYSE DE L’ACTIVITE ................... 18
DISCUSSION ..................................................................................................................... 19
CONCLUSION .................................................................................................................. 22
REFERENCES BIBLIGRAPHIQUES ........................................................................... 23
STRATEGIES DE COMMUNICATION DE CETTE ETUDE ................................... 26
ANNEXES A – TEST DU SENTIMENT D’EFFICACITE PERSONNELLE A
GERER DES SITUATIONS DE PATIENT EN ISOLEMENT OU CONTENTION 27
ANNEXE B – LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE
CONSENTEMENT / PUBLIC : PATIENT .................................................................... 29
ANNEXE C – LETTRE D’INFORMATION ET ORMULAIRE DE
CONSENTEMENT / PUBLIC : PROFESSIONNELS DE SANTE ............................. 32
ANNEXE D – LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE
CONSENTEMENT / PUBLIC : PROFESSSIONNELS DE SANTE .......................... 34
ANNEXE E - FORMULAIRE DE DROIT A L’IMAGE .............................................. 37
4

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 - Croisement des caractéristiques du schème et du jugement clinique infirmier


............................................................................................................................................. 10
Tableau 2 - Présentation des classes de situations exprimées par les infirmiers ................. 14
Tableau 3 - Résultat des tests de Wilcoxon pour chaque groupe ........................................ 19

LISTE DES FIGURES

Figure 1 - Histogramme et courbe de densité de la population totale par âge .................... 14


Figure 2 - Histogramme et courbe de densité de la population totale par durée d’exercice
professionnel dans le même service .................................................................................... 14
Figure 3 - Histogramme et courbe de densité de la population totale par durée d’exercice
professionnel en psychiatrie ................................................................................................ 14
Figure 4 - Histogramme des scores de SEP pour les trois groupes étudiés ......................... 18
5

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier mon directeur de mémoire pour sa disponibilité, ses conseils et


son soutien toujours positif.
Je remercie la référente pédagogique de cette formation pour la grande qualité des
enseignements qui nous ont été dispensés qui m’ont permis d’être en capacité de faire ce
travail de recherche.
Je remercie également les membres du jury qui ont accepté d’examiner ce travail.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participés à cette étude et plus
particulièrement les soignants et la personne soignée qui ont acceptés d’en être les acteurs
principaux.
Pour finir, un grand merci à mes enfants et à ma femme pour leur soutien et leur
patience.
6

INTRODUCTION

Lors des soins proposés aux personnes atteintes de troubles psychiatriques, les
soignants sont régulièrement confrontés à une forme d’opposition du patient et de mise en
danger, pour lui-même ou pour autrui. Pour y répondre, ils sont parfois amenés à avoir une
dynamique coercitive, cela pouvant aller de la simple restriction d’aller-venir, à l’isolement
en chambre spécifique et à la contention sur le lit (McLaughlin, Giocco et Priebe, 2016).
L’utilisation de l’IEC en France est aujourd’hui encadrée (Haute Autorité de Santé, 2017)
pour en limiter les abus, comme ceux observés par le Contrôleur général des lieux de
privation de liberté (Hazan, 2019) et ne doivent être utilisés qu’en dernier recours.
Cette pratique reste courante comme le montre plusieurs méta-analyses (Al-Maraira
et Hayajneh, 2019 ; Chieze, Hurst, Kaiser et Sentissi, 2019 ; Gooding, McSherry, Roper et
Grey, 2018) qui s’intéressent également au vécu des patients. Ainsi, même si leur «
perception présente une grande variabilité interindividuelle et peut être positive, avec des
sentiments de sécurité, d’aide apportée, d’amélioration clinique » 1, elle est « principalement
associée à des émotions négatives, en particulier des sentiments de punition et de détresse »
(Chieze et al., 2019, p. 9). De plus, il est montré que « l’isolement et la contention ont des
conséquences physiques ou psychologiques délétères » (Ibid., p. 13) pour ces usagers et il
est relevé « le manque de communication entre le personnel soignant et les patients, tant
avant la retenue et dans un but préventif, que pendant l’isolement. » (Ling, Clerverley et
Perivolaris, 2015, p. 388)
Le vécu des professionnels est également évalué et plus particulièrement celui des
infirmiers (Jalil, Hubert, Sixsmith et Dickens, 2017). Il font « face à un malaise émotionnel,
comme des sentiments de honte, de peur, de détresse mais aussi d’inquiétude en ayant
l’impression d’abuser des droits des patients » (Goulet & Larue, 2016, p. 120). Plusieurs
contradictions sont aussi relevées dans leur pratique, comme celle de « fournir des soins
centrés sur la personne et l’utilisation de mesures restrictives » ou celle de « ressentir de la
culpabilité à utiliser l’IEC » mais paradoxalement de la « peur face à la possibilité de ne plus
y avoir recours » (Muir‐Cochrane, O'Kane et Oster, 2018). E. Perkins et ses collaborateurs
observent que les « variables perçues par le personnel sont souvent contradictoires et leurs
interactions complexes » (2012, p. 48), ils identifient quatre facteurs d’explication : « les

1
Les citations originales en anglais sont traduites dans tout le texte par nos soins.
7

exigences du contexte, l’absence d’alternative, les effets d’escalade générés par la contrainte
elle-même et la perception du risque ».
Dans ces études,
c’est aussi la place de l’équipe infirmière qui est questionnée, sa stabilité, son
rôle de coordination et ses fonctions auprès du patient jouent un rôle majeur face
aux mises en danger de ce dernier. Sa formation initiale et continue, son
encadrement et les rôles qui lui sont impartis doivent donc faire l’objet d’une
réflexion particulière. (Morisset, 2018, p. 15)

Face à cette complexité et aux contradictions retrouvées dans l’utilisation de l’IEC, la


question de la formation et des compétences des infirmiers doit être posée. Cunha observe
que leur « niveau de connaissance est relativement faible, notamment sur les indications, la
mise en œuvre, l’encadrement légal » (2016, p. 293). En France, la formation dispensée aux
infirmiers a subi une large modification en 1992 et vu le temps d’enseignement dévolue à la
psychiatrie se réduire drastiquement, tant au niveau des apports théoriques que des temps de
stage (Perrin-Niquet, 2011). Il en résulte aujourd’hui un défaut de référence théorico-
pratique (Guivarch & Cano, 2013).
Comment dès-lors, font les infirmiers pour répondre aux sentiments négatifs ressentis
par les patients et comment surmontent-ils leurs propres contradictions dans cette dynamique
de soins si particulière et complexe ? Comment, favoriser une dynamique de moindre
recours à l’IEC alors que le niveau de connaissances semble insuffisant ? Comment acquérir
les compétences nécessaires au raisonnement et à la mise en œuvre des actions infirmières,
c’est-à-dire au jugement clinique infirmier (JCI), dans ces situations complexes et favoriser
son apprentissage ?
Pour amener un éclairage à ces questions, cet article propose d’étudier les éléments
cognitifs et métacognitifs mobilisés par les infirmiers lors d’une activité de soin caractérisée
par la présence de ces mesures coercitives. Il évalue également l’impact de cette expérience
sur leur capacité d’action et de réalisation de ces activités. Nous faisons le choix de nous
situer à la croisée de la conceptualisation dans l’action (Vergnaud, 2011), avec ses concepts
de schème et de classe de situations et de la théorie sociocognitive de l’agentivité (Bandura,
2007). Nos méthodes, en cohérence avec ce double cadre théorique, sont l’entretien
d’autoconfrontation à une activité de soin en IEC d’une part, un questionnaire d’auto
efficacité à gérer ces activités d’autre part.
Nous verrons dans cet article que l’analyse de l’activité permet effectivement de dégager
des éléments à étudier lors de la confrontation des situations d’IEC. De plus, nous
8

constaterons l’impact positif d’une approche comparative du jugement clinique d’infirmiers


novices et experts. Puis, nous pourrons conclure sur le caractère exploratoire de cette étude
sur le SEP des infirmiers à porter des soins à une personne en situation d’IEC.

PROBLEMATIQUE

Nous avons vu précédemment l’impact des mesures de sécurisation comme l’IEC sur les
soins. Au-delà du retentissement sur les personnes soignées, nous nous intéressons ici plus
particulièrement à leur influence sur l’activité de soin et donc sur le JCI. Tanner le définit
comme une activité de résolution de problèmes, à commencer par l'évaluation et
le diagnostic des soins infirmiers. Il procède de la planification et de la mise en
œuvre d'interventions infirmières visant à résoudre les problèmes diagnostiqués
et culminant dans l'évaluation de l'efficacité des interventions. (2006, P. 204)

Cette résolution de problème comporte une partie réflexive dans l’action, « une grande partie
de cette réflexion […] est tacite et non évidente » (Ibid., p. 209). Ici donc, face aux situations
d’IEC, chaque infirmier perçoit les éléments de contexte spécifiques à la personne soignée
et à son problème de santé, c’est-à-dire l’indication et les conditions de la mesure de
contrainte, son impact sur les troubles du patient mais également sur le vécu de la personne
et de la relation soignant-soigné. Cela confère au jugement clinique un caractère individuel,
propre à chaque infirmier et donc difficilement transposable pour ses collègues. En effet,
Nagels nous fait remarquer que le fait que « la réflexion dans l’action soit tacite et non-
évidente nous renvoie au caractère implicite et non-conscient des processus cognitifs qui
assurent le succès de nos routines au travail » (2017, p. 7). Une partie importante du JCI
serait donc difficilement identifiable car non-consciente au professionnel. Comment dès lors,
expliciter le plus en détails possible le JCI et l’analyser de manière suffisamment structurée
pour permettre une utilisation plus universelle, sans craindre un effet performatif et
normatif ?
Pour cela, nous nous appuyons sur les concepts portés par la didactique professionnelle
(Pastré, Mayen et Vergnaud, 2006) qui traduisent les mécanismes d’acquisition de
compétences, leur organisation et la manière dont un professionnel les mobilisent face à une
activité ou un ensemble d’activités spécifiques relatif à une classe de situation, c’est à dire
un « ensemble de tâches ou de problèmes qui partagent en commun le fait d’être résolus par
une procédure ou un ensemble spécifié de procédures spécifique(s) » (Crahay, 2006, p. 104).
9

Vergnaud utilise le concept de schème pour identifier une « organisation invariante de la


conduite pour une classe de situations donnée » (2011, p. 283). Il précise de plus que le
schème
s’adresse à une classe de situations, non pas à une situation singulière ; il a
justement une fonction adaptative, ce n’est pas un stéréotype. Si la connaissance
est adaptation, il faut apprécier que ce qui s’adapte ce sont des schèmes et qu’ils
s’adaptent à des situations. (Pastré et al., 2006, p. 153)

Ces précisions nous permettent de répondre tout d’abord au problème de transférabilité du


jugement clinique car chaque schème se structure face à des situations singulières, reconnues
par le professionnel comme similaires, puis se couplent à une classe de situations. Cela
permet lors de l’action, une adaptation plus structurée et basée sur des éléments déjà connus
et/ou maitrisés par le sujet. De plus, le concept de schème est décrit comme une structure
stable de l’organisation cognitive et métacognitive, il est constitué de critères qui peuvent se
comparer d’un professionnel à un autre. Pour autant, son identification peut-elle s’appliquer
au monde particulier du soin, où les situations rencontrées sont autant de personnes soignées
et de variables dynamiques des symptômes de la maladie ? Est-t-il également pertinent de
comparer les caractéristiques du schème à celles du JCI ?
Prendre soin d’autrui peut être considéré comme une action de service et donc un
ensemble de « classe de situations dans lesquelles le travail consiste à agir pour un autre et
avec lui » (Mayen, 2007, p. 51). Ces activités de service sont de base des situations
complexes car elles
semblent générer des difficultés de positionnement par rapport aux partenaires,
des souffrances liées à l’impossibilité de répondre à des demandes et des attentes
venant des personnes, bénéficiaires, usagers en même temps qu’à des contraintes
institutionnelles (Ibid., p. 54).
Nous pouvons ici faire le parallèle avec les situations où l’infirmier fait face au refus de la
personne soignée d’être contraint dans le soin, son besoin de se sentir aidé et non brimé et le
respect des obligations comme la prescription de l’IEC ou les conditions d’un isolement
strict parfois en opposition aux valeurs soignantes. Pour Mayen, lors des activités de service
« le travail s’y réalise dans des interactions. Celles-ci incluent l’activité conjointe du ou des
partenaires » (Ibid., p. 54), ici les interactions entre les professionnels du soins (infirmiers,
aides-soignants, psychiatres…), les patients et leur entourage. Le concept de schème semble
donc totalement adapté au milieu de la santé où le soignant procure un service (le soin) pour
et avec une personne (le soigné).
10

La mise en relation des caractéristiques du schème avec celles du JCI se pose


maintenant. Pour Nagels, elles peuvent se croiser de manière tout à fait comparable et « le
jugement clinique peut […] être analysé comme toute autre activité humaine, professionnelle
ou non. Les méthodes d’analyse de l’activité dans un but d’apprentissage sont ainsi
pertinentes » (2017, p. 9). Nous proposons une description croisée des caractéristiques de
ces deux concepts dans le tableau ci-dessous :

Tableau 1 : Croisement des caractéristiques du schème et du jugement clinique infirmier

Schème Jugement clinique infirmier


Buts et sous-buts, spécifiques à chaque Objectifs de soins spécifiques à chaque infirmier
professionnel
Invariants opératoires Noyau de savoir (biomédical, infirmier,
caractéristiques biopsychosociales de la
personne soignée, de la situation de soin…)
adapté, en lien avec la situation de soin
Règles d’action Ensemble des conditions issues du raisonnement
clinique pour aboutir à la décision (Jugement)
Inférences dans l’action Interprétations de l’évolution de la situation et
de l’état du patient + proposition d’hypothèses.
Contrôles et régulations de l’action

Notons que de la même manière dans chaque concept, leurs « composantes


interagissent. Elles assurent trois fonctions essentielles : l’orientation dans la situation,
l’élaboration progressive du jugement clinique et son réajustement pour une meilleure
individualisation du projet de soin. » (Ibid., p. 12)
Analyser le schème d’un professionnel en situation de soins en IEC nous permet de
comprendre en quoi il « est sensible aux déterminants externes [(la chambre d’isolement, les
règles de sécurité, le positionnement du patient et ses réactions...)] et aux déterminants
internes » (Ibid., p. 12) (ses connaissances du patient et son expérience des situations de
contrainte, la gestion de ses affects, sa motivation et son auto-efficacité à imposer des règles
parfois contradictoires avec ses valeurs de soin). Ce point argumente l’intérêt de l’analyse
de l’activité pour identifier les déterminants de gestion de situations d’IEC par les infirmiers
car cela nous permet de décrire « la manière dont l’activité du professionnel est organisée
11

pour traiter des influences et des contraintes multiples, situationnelles, environnementales et


psychologiques » (Ibid., p. 12). Elle permet de traduire « la manière dont les humains
s’adaptent au réel » (Pastré, 2011, p. 152) et s’inscrit donc dans une démarche de
conceptualisation dans l’action.
Lors de cette analyse et par le biais des entretiens d’autoconfrontation, le
professionnel fait face à sa propre activité. Il est amené à la décrire, à la détailler, voir à
l’argumenter. Cela nécessite une prise de conscience à la fois globale et précise du JCI et
l’amène à identifier et verbaliser toutes les composantes de son schème. De plus, lors des
entretiens en autoconfrontation croisée, une comparaison, une remise en question de ces
composantes se mettent en œuvre face au discours et au regard d’un autre professionnel, qui
décrit sa gestion d’une activité commune et donc son niveau de maîtrise et d’agir en situation.
Une identification et un questionnement du SEP des infirmiers à porter des soins en situation
de contrainte du patient est donc ici à l’œuvre. Comme le décrit Bandura (2007), ces deux
éléments que sont « l’expérience vicariante » et « l’expérience active de maîtrise », font
parties des principaux fondements du SEP à agir en situation spécifique, les mettre en œuvre
ici de manière simultanée pourrait avec un impact sur le SEP à agir en situation d’IEC. Dans
ce cadre, Nagels (2011) a déjà montré qu’une élicitation des schèmes avait une influence
positive sur le SEP au travail dans son étude auprès de cadre de santé formateur, c’est aussi
le cas d’autres recherches effectuées dans le milieu de la santé (Aylé et Nagels, 2014 ;
Nagels, 2008 ; Nagels et Letoret, 2010 ; Piguet et Nagels, 2006).
In fine, cette étude propose de dégager, par l’analyse de l’activité, les éléments du
schème des infirmiers qui portent des soins à des personnes en situation d’IEC, cela dans un
but d’identification de facteurs d’expertise et favoriser la qualité de soin et une dynamique
de moindre recours. Elle soutient également l’hypothèse que l’analyse de l’activité aurait un
impact sur leur SEP des infirmiers à agir en situations d’IEC.

METHODES

La population étudiée regroupe des infirmiers exerçant en service de psychiatrie


adulte au Centre Hospitalier Georges Mazurelle, Vendée, France et qui sont amenés à
prendre soin des personnes mises en sécurité en chambre d’isolement (chambres
spécialement adaptées et sécurisées), cela pour faire face à un problème majeur de mise en
12

danger, d’auto ou d’hétéro-agressivité. Leur participation à l’étude se fait sur la base du


volontariat. Aucune discrimination de sexe, d’âge ou d’années d’exercice n’est retenue, ces
éléments sont pour autant relevés.

Pour la méthode spécifique à l’analyse de l’activité, trois situations de soins portés à


une personne en chambre d’isolement ont été étudiées. Lors de leur visite aux personnes en
IEC, les infirmiers sont au nombre minimum de deux, cela pour des raisons de sécurité et
spécifié par prescription médicale. Au total, six infirmiers ont été étudiés ainsi qu’un patient
en situation d’IEC.
L’analyse de l’activité se fait en trois temps distincts : tout d’abord une séquence où
les infirmiers sont filmés tout au long de cette activité (T-1). Celle-ci n’a pas de durée
prescrite et est fonction des besoins du patient et des soins à prodiguer. Ensuite (T-2), un
entretien d’autoconfrontation simple est réalisé à distance de la première séquence,
distinctement avec chaque soignant. Il consiste en une confrontation avec la vidéo réalisée
pendant laquelle le chercheur mène un entretien semi-directif permettant à l’infirmier
d’expliciter son JCI lors de sa visite à une personne en IEC. Finalement (T-3), est réalisé un
entretien d’autoconfrontation croisée, où chacun des deux infirmiers se confrontent de
nouveau à la vidéo mais également au positionnement de son collègue présent lors de
l’activité. Cet échange est de nouveau guidé par un entretien semi-directif réalisé par le
chercheur et doit permettre une spécification, une comparaison de leurs organisations
cognitives et métacognitives, voire une réorientation.
La retranscription des entretiens est faite sous forme de tableau reprenant dans chaque
situation, pour chaque infirmier et selon leur description : la classe de situation rencontrée,
les quatre dimensions du schème de chaque soignant, à savoir les buts, les invariants
opératoires mobilisés, les règles d’actions, les possibilités d’inférences, puis les évolutions
conséquentes des entretiens d’autoconfrontation croisée.

En ce qui concerne la méthode pour l’évaluation du SEP des infirmiers relatif aux
soins portés à un patient en IEC, nous avons adapté l’échelle d’auto-efficacité au travail
(Follenfant & Meyer, 2003) en la spécifiant sur l’activité et en rétablissant le caractère
quantitatif continu de la variable (Nagels, 2017) . Elle se compose de dix items orientés
positivement avec un intervalle de réponse allant d’un niveau minimal de 0 point au niveau
13

maximal de 100 points. Cette échelle2 est adaptée à la situation spécifique rencontrée, car le
SEP s’exprime en regard d’une situation particulière et contextualisée, chaque item est donc
ici en relation avec une situation de soins à un patient en IEC. Elle est diffusée par un lien
internet auprès de la population cible. Cette dernière est répartie en deux groupes : un groupe
test qui est composé des six infirmiers confrontés aux séquences d’analyse de l’activité (T
1-2 et 3) sur la base du volontariat et d’un groupe témoin de 14 infirmiers qui n’effectuent
pas ces séquences.
La mesure du SEP est répartie selon deux temps : une mesure effectuée par le groupe
test (pré-test) et le groupe témoin (T-0), puis une mesure effectuée uniquement par le groupe
test (post-test) après les séquences d’analyse de l’activité (T-4).
Pour l’analyse thématique de contenu des discours, les citations de chaque Infirmier
diplômé d’état (IDE) sont classées par éléments du schème puis par situations étudiées, cela
permet une comparaison des schèmes des deux IDE présents. Elles sont ensuite regroupées
par thème de convergence pour permettre une analyse globale de toutes les situations puis
traitées par prévalence. L’analyse des données quantitatives relatives au questionnaire de
SEP est réalisé à l’aide d’un logiciel de statistique : R version 3.6.3 et de la surcouche
logicielle RStudio version 1.2.5033.
Dans ce travail, plusieurs considérations éthiques ont été respectées. Tout d’abord, le
consentement de la personne soignée en IEC a été systématiquement relevé par écrit et son
image floutée lorsqu’elle apparaissait dans les vidéos. Le consentement écrit de chaque
infirmier participant au questionnaire en ligne et/ou aux vidéos a également été relevé.

RESULTATS

Comme le présente les graphiques ci-dessous, la population étudiée (n = 20) présente


une prédominance féminine (65%). L’âge moyen est de 34 ans (de 23 à 57 ans avec une
médiane à 35 ans), la durée moyenne d’exercice comme infirmier en psychiatrie est de 12,97
ans (de 0,5 à 30 années avec une médiane à 12.5 ans) et la durée moyenne d’exercice dans
le service actuel est de 5.58 ans (de 0,5 à 18 ans avec une médiane à 3,75 ans). Les
caractéristiques sociodémographiques du groupe test (n = 6) et du groupe témoin (n = 14)
montrent deux groupes relativement homogènes et comparables sauf pour la caractéristique

2
Cette échelle peut être transmise sur simple demande à l’auteur
14

du genre qui présente une prédominance pour le sexe féminin dans le groupe témoin
(71,43%) alors que nous avons une parité dans le groupe test.

Figures 1-2 et 3 : Histogrammes et courbes de densité de la population totale par âge, par
durée d’exercice professionnel dans le même service puis en psychiatrie

1. DESCRIPTION ET CLASSEMENT DES CARATERISTIQUES DES


SCHEMES DU GROUPE TEST

Rappelons tout d’abord qu’un schème est une entité dynamique et qu’il s’adapte à un
ensemble homogène de situations qui présentent des caractéristiques communes appelé
classe de situation. Le tableau ci-dessous nous présente ces éléments pour chaque infirmier :

Tableau 2 : présentation des classes de situations exprimées par les infirmiers

IDE CLASSES DE SITUATION


N° 1 Situation de soins intensifs
N° 2 Surveillance de soins rapprochés
N° 3 Soins programmés à un patient en chambre d’isolement
N° 4 Isolement d’un patient
N° 5 Situation de soins à une personne non libre de ses mouvements
N° 6 Situation où le patient est sous contrainte, avec un schéma hiérarchique

Dans notre étude, nous observons une certaine diversité dans les classes de situation ce
qui permet difficilement de les comparer. Pour autant, nous observons que deux infirmiers
intègrent la notion d’isolement dans leur classe de situation ce qui semblent, pour eux,
montrer une adaptation à un ensemble d’activités plus restreint.
15

La thématique prévalente pour la catégorie des buts à poursuivre est « entrer en relation »
(IDE 4) avec la personne en isolement avec une dizaine d’items en regard. Prenons l’exemple
de l’IDE 1 qui nous dit qu’elle « favorise le lien, le côté doux de la relation malgré
l’environnement qui ne l’est pas ». Vient ensuite celle de « faire une évaluation clinique
infirmière » (IDE 4) avec neuf items mais qui se montre plus générale avec des points sur
l’état psychique des patients mais aussi sur sa capacité à supporter l’IEC ou son vécu comme
pour IDE 3 : « évaluer sa perception de la situation d’isolement, de l’avancée de ses soins,
de son état psychique ». Viennent ensuite des objectifs parallèles : « évaluer ses besoins et
le respect de ceux-ci » (IDE 2) et de « reconnaître le patient en tant que personne » (IDE 3),
c’est-à-dire être « là pour lui et pour répondre à ses besoins » propose IDE 4. Deux autres
buts sont exprimés mais cette fois spécifiquement par les infirmiers expérimentés. Le
premier peut se résumer par les propos des IDE 3 et 1 : « le sortir de ce confinement » et être
« un facteur de résilience », il s’agit ici de rompre l’isolement du patient, et de tendre vers
un état plus stable. Le dernier objectif cité est « d’identifier si tout est en sécurité » (IDE 1),
que ce soit pour les soignants ou les patients.

Dans la catégorie des invariants opératoires, IDE 1 nous dit que « l’adaptation de la
distance patient/soignant doit être évaluée. C’est une évaluation de la capacité de relation du
patient dans une action commune » alors qu’IDE 6 dit que « les réponses du patient donnent
des éléments sur son état psychique, ça me donne du sens clinique », de plus IDE 4
remarque : « j’ai besoin de connaître ses habitudes, je m’appuie dessus pour travailler
l’alliance, qu’il puisse identifier qu’il est important pour nous ». Ces propos mettent en avant
la relation comme un élément d’évaluation de l’état psychique du patient en recherchant sa
possibilité, sa disponibilité mais quelle influe également sur la confiance du patient envers
les soins et donc l’alliance thérapeutique. Secondairement, c’est l’impact des connaissances
sur le patient, acquises par l’infirmier avant d’être en situation, qui est pris en compte, ainsi
pour IDE 6 : « avoir une connaissance du patient et de ses symptômes avant d’aller le voir
c’est important mais ça nous influence. Il ne faut pas que le passé du patient nous influence
trop, le plus important c’est l’évaluation sur le moment », alors qu’IDE 3 dit : « avant d’aller
voir un patient qui est en chambre d’isolement, il faut que je connaisse l’indication de
l’isolement, depuis combien de temps il y est et comment il le vit, depuis le début et
actuellement. Ça influence ma façon d’aborder le patient ». Ces éléments de connaissance
semblent être à la fois utiles mais aussi très impactantes sur les soins proposés.
16

Un troisième groupe de savoirs pragmatisés n’est verbalisé que par les professionnels
expérimentés. Cela se retrouve, par exemple, dans les propos d’IDE 5 : « Des fois, la
présence d’un autre collègue influence la qualité de la relation en bien ou en mal » et d’IDE
3 : « si la relation est possible, on privilégie un seul interlocuteur, celui qui le connait le
mieux souvent ». Cela traduit une identification et une prise en compte de la relation
triangulaire entre les deux soignants et le patient.

En ce qui concerne la thématique des règles d’actions, celle principalement citée


concerne les notions de sécurité : « si ça se passe mal, on peut faire appel aux renforts » (IDE
4), « si la situation est sécurisée alors je peux être en relation avec le patient, sinon je reste
plus en retrait » (IDE 1) ou « si je me sens en sécurité, je rentre en relation facilement (IDE
2). Elles traduisent ici surtout la condition de se sentir en sécurité, comme préalable à la mise
en place d’une relation avec la personne soignée. Par la suite nous retrouvons les citations
sur les connaissances du patient : IDE 1 nous dit qu’il « ne veut pas trop d’informations
avant de rentrer en chambre d’isolement » et IDE 3 qu’il a « un positionnement spécifique à
chaque situation. Ici on commence à avoir une relation de confiance établie avec le patient,
il a une acceptation des soins, je suis apaisé, sans crainte ». Ici, même si les connaissances
sur le patient sont importantes, le choix est clairement fait de privilégier celles observées
dans l’action. Les notions suivantes mettent en avant des choix fait pour favoriser la relation :
« J’ai besoin que le patient soit le plus détendu possible, notamment pour qu’il puisse
exprimer ses besoins, ses demandes » (IDE 1), puis à l’organisation de travail générale du
soignant comme nous l’explique IDE 2 : « j’anticipe ses demandes, ça montre qu’on est là
pour lui, ça me permet aussi de gagner du temps dans mon organisation », et finalement sur
les repères donnés aux patients.
Là encore, certaines notions ne sont exprimées que par les infirmiers expérimentés. Tout
d’abord, au sujet de la relation triangulaire suscitée, comme l’exprime IDE 1 : « j’ai besoin
régulièrement d’avoir l’avis de mon collègue, ne serait-ce qu’au travers d’un regard (…). Le
regard des autres soignants en présence influence mon regard, ma manière d’être avec le
patient » ou IDE 5 : « comme c’est moi qui connait mieux le patient, c’est moi qui mène
l’échange mais je peux réintroduire mon collègue si besoin ». Ici l’avis, le positionnement
de l’autre soignant sont recherchés, pris en compte et permettent de s’adapter à la situation.
Puis vient l’échange autour d’éléments spécifiques, citons en exemple IDE 5 : « je le vois
sourire, j’identifie une évolution, ça me permet de pointer l’évolution, je le valorise ». Cela
17

peut concerner le moment de la mise en IEC ou la reconnaissance d’une évolution dans la


symptomatologie le but est toujours de favoriser l’évolution des troubles et/ou l’alliance
thérapeutique. Viennent enfin, des règles d’action sur le respect de la vie privée et de l’espace
du patient puis sur le questionnement des pratiques habituelles pour les faire évoluer.

Terminons par les possibilités d’inférences. Ici, comme le dit IDE 6 : « les interventions
extérieures à la relation sont perturbantes » ou pour IDE 4 : « dans ces moments-là, être
dispersé, c’est compliqué », cela renvoi au caractère déstabilisant de tout élément étranger à
une situation complexe. Certaines notions comme le fait de se « baser sur ses impressions »
(IDE 1), ou l’indentification d’« une évolution » (IDE 3) sont spécifiquement exprimées par
les professionnels expérimentés comme des possibilités d’inférences. Mais ce qui est le plus
marquant sur ce point, ce sont celles apportées très majoritairement par les infirmiers
novices : « l’intolérance du patient à la frustration » (IDE 2), « si ça se passe mal dans la
relation » (IDE 4) ou « un passage à l’acte du patient, qui était imprévisible » (IDE 6). Elles
sont centrées sur des actes, des gestes, des réactions inattendues des patients, créent alors
une forme de déséquilibre et amènent un sentiment d’insécurité pour ces soignants.

2. MODIFICATION DES SCHEMES APRES ENTRETIEN


D’AUTOCONFRONTATION CROISEE

Tous les professionnels ont complété leurs propos initiaux lors de ce deuxième
entretien, pour autant, les experts n’ont fait qu’apporter des précisions ou des clarifications
alors que les novices ont systématiquement complété leur discours avec pour IDE 2 et 4 de
nouveaux invariants opératoires ; des règles d’actions supplémentaires pour IDE 2 et 4 ; mais
surtout l’identification de nouvelles possibilités d’inférences : quatre pour IDE 6 et trois pour
IDE 4. Remarquons tout d’abord que pour tous les soignants, les objectifs de soins semblent
clairement identifiés et verbalisés dès les premiers entretiens. Nous pouvons ensuite noter,
que pour les infirmiers novices, un nouveau temps de réflexion sur l’action et la
confrontation à un pair plus expérimenté permet clairement de réajuster et de compléter cette
analyse.
18

3. SCORE DU SEP AVANT ET APRES ANALYSE DE L’ACTIVITE

En complément de cette séquence d’analyse de l’activité, nous avons cherché à vérifier,


à l’aide d’un questionnaire spécifique, l’hypothèse de son impact sur le SEP des infirmiers
à agir en situation d’IEC.
Tout d’abord, la consistance interne du questionnaire est mesurée avec un alpha de
Cronbach très acceptable à 0.81 en pré-test pour la population totale, ce qui montre sa solidité
et sa pertinence pour cette analyse.
Les différentes variables quantitatives descriptives du groupe témoin et du groupe test
ne sont pas distribuées selon une loi normale (test d’Anderson Darling). C’est le cas
notamment du score de SEP (A = 0.33361, p-value = 0.4778). En conséquence, la recherche
de corrélations entre les variables ou d’une différence statistique significative entre les
groupes a été faite à l’aide de tests non paramétriques. Le test de Spearman montre qu’aucune
variable n’explique significativement les scores de SEP obtenus. Une régression linéaire
multiple avec le test de Fischer montre qu’aucune variable quantitative n’explique
significativement le score d’auto-efficacité (F-statistic : 1.467 De 3 à 16 degrés de liberté, p-
value = 0.2611). Nous pouvons notamment interpréter le résultat selon lequel la durée
d’expérience dans le même service ou plus généralement en psychiatrie n’influence pas le
score de SEP. Nous pouvons poser l’hypothèse que le niveau de développement du schème
serait une variable confondante, non prise en compte par la régression linéaire multiple.
Celui-ci serait logiquement dépendant de la multiplication des situations vécues lors de la
durée de l’exercice professionnel et susceptible d’influencer à son tour le score de SEP.
Nous pouvons voir dans la figure 4 ci-dessous que la distribution des scores de SEP entre
les trois populations est peu cohérente, notamment entre le groupe pré-test et post-test.

Figure 4 : Histogramme des scores de SEP pour les trois groupes étudiés
19

Ces données sont confirmées dans le tableau n° 3. Nous pouvons voir que le test de
Wilcoxon ne montre pas de différence significative entre les scores de SEP obtenus en pré
et post-test, ainsi qu’entre le groupe témoin et le groupe expérimental pré test.

Tableau 3 : Résultat des tests de Wilcoxon pour chaque groupe


GROUPE p-value
Témoin / pré-test 0.28
Pré-test / post-test 0.84
Témoin / post-test 0.23

Ces éléments ne permettent donc pas de valider l’hypothèse d’impact positif de l’analyse de
l’activité sur le score du SEP des infirmiers agir en situation d’IEC.

DISCUSSION

Tout d’abord, certaines limites peuvent-être relevées pour ce travail comme le


caractère monocentrique des inclusions (un seul service au sein du même établissement), qui
limite la pertinence des données recueillies. De plus, l’étendue de l’échantillon pour le
questionnaire est insuffisante pour statuer sur la représentativité et la généralisation des
résultats. Pour autant, cette étude a permis de dégager de nombreux éléments des schèmes
des infirmiers agissant spécifiquement en situation d’IEC. Même si ce travail de recherche
ne se veut pas exhaustif, une certaine redondance des données est présente confirmant à la
fois son intérêt et la validité de la méthode. De plus, malgré le caractère individuel du
schème, une comparaison des éléments qui le composent entre les infirmiers novices et
experts a été possible et a amené de nombreux résultats exploitables, que ce soit lors des
entretiens d’autoconfrontation simple mais aussi en relevant l’approche vicariante des
entretiens d’autoconfrontation croisée.
Ainsi, les premiers éléments prévalents sont ceux qui encadrent la relation avec la
personne soignée. En effet, chaque infirmier en fait ici un objectif prioritaire et a développé
des règles d’actions et des connaissances pragmatisées spécifiques à cette dimension
importante du soin infirmier en général et du soin en psychiatrie en particulier. Ces points
apparaissent ici comme primordiaux car pouvant remplir deux fonctions essentielles. La
20

première, participe au diagnostic infirmier et renseigne notamment, par l’analyse qualitative


de la relation, sur l’état psychique du patient et donc sur le degré d’impact de la maladie, des
soins, des thérapeutiques et des mesures de contraintes mises en place. La deuxième fonction
concerne plus spécifiquement les actions infirmières visant à résoudre les problèmes
diagnostiqués, au travers notamment d’un travail sur l’alliance thérapeutique.
Les résultats nous montrent aussi qu’il existe un prérequis quasi systématique à la
mise en place et au déroulement de la relation, celui de la sécurité. Tout d’abord dans le sens
sécurisant pour le patient qui doit pouvoir se sentir suffisamment en confiance et prendre
part à minima aux soins prodigués, au-delà des mesures de contraintes. Également, ce
sentiment de sécurité doit être ressenti par les infirmiers afin de favoriser leurs actions
soignantes.
C’est ensuite la notion des connaissances sur la personne soignée qui transparaît
majoritairement dans les propos des infirmiers étudiés. En effet, connaître un minimum
d’éléments sur le patient avant d’aller lui rendre visite, comme l’expression et l’évolution de
sa pathologie, les raisons de la mise en IEC ou son vécu semblent évidemment un facteur
d’anticipation, d’adaptation et donc de personnalisation et/ou de qualité des soins. Malgré
tout, les infirmiers semblent favoriser l’adaptation en situation, le jugement clinique dans
son ensemble en temps réel, avec une mise à distance de ce qui pourrait trop l’impacter.
C’est ensuite sur ce dernier point que les soignants expriment une vigilance
particulière : la reconnaissance du patient en tant que personne et donc le respect de son
confort et de ses besoins. Cette dimension semble être présente lors de toutes les phases du
JCI mais elle ne l’est sans doute pas uniquement autour des moments d’IEC car elle est une
dimension profondément infirmière du soin.

Intéressons-nous maintenant aux points qui semblent différencier les infirmiers


novices de ceux plus expérimentés. Tout d’abord, ces derniers expriment avoir comme
objectif la suspension du sentiment d’isolement ressenti par le patient, ne serait-ce que sur
le moment de leur présence. Également, le soignant favorise un retour du patient à un état
plus stable, et donc hors IEC, en se positionnant comme facteur de résilience. Cela démontre
une prise en compte de l’état possiblement délétère et nécessairement transitoire de l’IEC.
Vient ensuite le point sur la sécurité précédemment du patient et du soignant. Nous
observons que même si les infirmiers moins expérimentés ont des règles d’actions et des
invariants opératoires en regard de cette dimension, ils n’expriment aucun objectif de soin
21

sur ce point, cela semble démontrer une identification et une compréhension moins fortes de
cette dimension.
Un autre élément différenciant est celui de l’identification et de la prise en compte
par les experts, de la relation triangulaire qui s’établit entre les deux infirmiers présents et le
patient, que ce soit en termes de connaissances pragmatisées ou d’actions. Sans doute plus
difficile à prendre en compte en situation complexe, cette notion semble nécessiter une
certaine expérience.
Le dernier point est centré sur les inférences et concerne les comportements
inattendus du patient qui engendrent presque systématiquement un sentiment d’insécurité.
Cet élément n’étant pas retrouvé dans les schèmes des infirmiers experts, nous pouvons
supposer que la confrontation régulière à ces situations diminue le seuil de vigilance et/ou a
permis de développer des stratégies d’adaptations.

Un autre élément révélé par cette étude est celui de la dimension vicariante des
entretiens d’autoconfrontation croisée. En effet, nous avons pu voir que les infirmiers
novices ont complété leur schème, parfois de manière assez importante, en amenant de
nouveaux invariants opératoires, règles d’actions ou interprétations de la situation. Nous
pouvons dès lors questionner son intérêt didactique pour la formation de compétences.

Tous les points suscités sont autant d’éléments empiriques, spécifiques aux situations
d’IEC, qui reflètent le JCI en acte des infirmiers étudiés et qui nous permettent de
comprendre plus précisément la manière dont l’activité de ces professionnels est
organisée dans ce contexte. L’approche par le prisme de la didactique professionnelle et le
concept de schème s’avère pertinente, elle permet clairement d’expliciter, de pragmatiser et
d’ancrer dans l’action le JCI.

La dernière dimension de ce travail de recherche a été de mesurer l’impact de


l’analyse de l’activité sur le SEP des infirmiers à agir en situation d’IEC. Cette fois, même
si une influence positive a pu être observé pour certains infirmiers, ce n’est pas le cas pour
tous et les résultats sont parfois peu cohérents. Un nombre trop limité de soignants ayant été
étudié, cela ne permet pas de lisser les résultats extrêmes. Il est donc nécessaire de compléter
cette étude par une plus grande recension de données mais le schéma méthodologique et le
22

questionnaire spécifique se sont montrés suffisamment solides pour amener une pertinence
scientifique.

CONCLUSION

Ce travail de recherche a permis de définir des éléments de jugement clinique des


infirmiers qui agissent en situation de restriction de liberté d’un patient. Sur la base du
concept de schème et de l’analyse de l’activité, nous avons dégagé des axes de formation,
de développement des compétences et des points d’expertise spécifiques à ces situations de
soins complexes. Ce cadre théorique a favorisé un ancrage tout au long de l’activité
soignante et s’est montré adapté pour l’étude du JCI. Qui plus est, cela montre qu’une
approche des activités infirmières par les concepts de la didactique professionnelle est
pertinente pour identifier les organisations soignantes et l’influence des déterminants
internes et externes. Même si cette étude doit être complétée par d’autres du même type pour
enrichir les données observées ici, il nous apparaît plus approprié de faire appel au concept
de schème plutôt qu’à celui du jugement clinique pour analyser ces activités de soin.
Par la suite, nous avons repéré la dimension vicariante des entretiens en
autoconfrontation croisée. En effet, nous avons observé que grâce à l’utilisation de cet outil
d’analyse, les infirmiers ont engagé une précision voire une modification de leur schème. En
cela, il présente donc une certaine pertinence dans le développement de compétences et
pourrait être utilisé dans le cadre d’analyse ou d’accompagnement à l’évolution de pratiques
soignantes.
Pour finir, cette étude a validé des outils méthodologiques pour mesurer l’hypothèse
d’impact de l’analyse de l’activité sur le SEP des infirmiers à agir en situation d’IEC, elle
doit être maintenant complétée par un travail de recherche multicentrique assortie d’un
échantillon suffisant pour valider ou non cette proposition.
23

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savoirs-d-action--9782130589990-page-275.htm
26

STRATEGIES DE COMMUNICATION DE CETTE ETUDE

Afin de faire connaître le contenu de cette étude, nous avons développé deux
moyens de communication : le présent article, le poster présenté lors de la soutenance de ce
mémoire et une communication orale. Une stratégie de communication a été pensé pour
chacun d’eux :

Tout d’abord nous souhaitons proposer cet article pour une parution dans la revue
Recherche en soins infirmiers. C’est une revue scientifique à double évaluation par des
pairs qui existe depuis 1985. Publié en français mais également en anglais pour partie, c’est
une des revues de référence dans le domaine des soins infirmiers.
Elle est accessible vie plusieurs banques de données importantes comme HCERES,
Scopus, CINHAL ou MEDLINE.
La mise en conformité aux instructions aux auteurs nécessite quelques modifications sur le
présent article, notamment sa réécriture aux normes dites du groupe Vancouver.

Deuxièmement, nous souhaitons proposer le poster relatif à cette recherche aux 6és
Rencontres soignantes en psychiatrie qui aura lieu le 20 novembre 2020 à la cité des
sciences et de l’industrie – Paris.
Ce congrès est organisé par une des revues professionnelles de référence dans le domaine
des soins en psychiatrie en France et mobilise plus de 500 professionnels chaque année.

Pour terminer, proposition de présentation orale de cette recherche sera faite aux
prochaines Rencontres de la recherche en soins en psychiatrie organisées par le Groupe de
Recherche en Soins Infirmiers.
Un des rares congrès français sur le sujet de la recherche infirmière en psychiatrie, il attire
chaque année plus de 300 professionnels en France et à l’international.
27

ANNEXES A – TEST DU SENTIMENT D’EFFICACITE PERSONNELLE A


GERER DES SITUATIONS DE PATIENT EN ISOLEMENT OU CONTENTION

Ce questionnaire se présente sous la forme d'affirmations avec lesquelles vous serez plus ou
moins d'accord. Il ne s’agit pas d’une évaluation de votre pratique professionnelle mais de
votre appréciation de votre capacité à agir dans cette situation particulière en relation avec
les patients qui sont isolés en chambre de soins intensif, voir contentionnés.
Le temps n'est pas limité pour répondre. Cependant, essayez de ne pas rester trop longtemps
sur une question car c'est votre réponse la plus spontanée qui nous intéresse. Il n'y a pas de
bonnes ou de mauvaises réponses.
Veuillez répondre en indiquant votre niveau d’accord avec les propositions suivantes par un
nombre compris entre 0 et 10 (deux décimales possibles, exemple : 4,70). De 0, efficacité
nulle, à 10, efficacité maximale.

Pour les soins délivrés aux patients en chambre d’isolement dont j'ai la charge, je parviens
toujours à résoudre les problèmes difficiles si je m’en donne la peine.

Si quelqu'un me fait obstacle dans le cadre de mon travail d'infirmier(e) face à un patient en
chambre d’isolement, je peux trouver un moyen pour obtenir ce que je veux.

Il est facile pour moi de maintenir mes intentions et d’accomplir mes objectifs professionnels
liés aux soins infirmiers aux patients en chambre d’isolement lorsque je délivre des soins

Dans le cadre des soins aux patients en chambre d’isolement, j'ai confiance en moi pour faire
face efficacement aux événements inattendus.

Grâce à mes compétences, je sais gérer les situations inattendues qui surviennent lors des
soins infirmiers aux patients en chambre d’isolement.
28

En tant que soignant, je peux résoudre la plupart des problèmes professionnels (e) rencontrés
face aux patients en chambre d’isolement, si je fais les efforts nécessaires.

Je reste calme lorsque je suis confronté(e) à des difficultés dans les soins aux patients en
chambre d’isolement car je peux me reposer sur ma capacité à maîtriser les problèmes.

Lorsque je suis confronté(e) à un problème dans mon travail face aux patients en chambre
d’isolement, je peux habituellement trouver plusieurs idées pour le résoudre.

Si j’ai un problème dans le cadre des soins infirmiers aux patients en chambre d’isolement,
je sais toujours quoi faire.

Quoiqu’il arrive dans les soins délivrés aux patients en chambre d’isolement, je sais
généralement faire face.

Quel est votre âge ?

Quel est votre genre ?

Depuis combien d’année exercez-vous dans votre service actuel ?

Depuis combien d’année exercez-vous en psychiatrie ?


29

ANNEXE B – LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE


CONSENTEMENT / PUBLIC : PATIENT

LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE CONSENTEMENT /


PUBLIC : PATIENT

Invitation à participer et formulaire de consentement pour le projet de recherche


suivant : Isolement et contention en psychiatrie : identification par l’analyse de l’activité du
jugement clinique infirmier en situation complexe et évaluation de son impact sur le
sentiment d’efficacité personnelle à gérer ces situations.

Madame, Monsieur,

Je suis M. Morisset, étudiant à l’Université de Nantes – France pour la formation


d’infirmier en pratique avancée.
Mon directeur de recherche est M Nagels docteur en sciences de l’éducation

Nous vous invitons à participer à la recherche en titre. Les objectifs de ce projet de


recherche sont de :
• Caractériser, à l’aide d’une analyse de l’activité, les éléments du jugement clinique
des infirmiers qui prodiguent des soins en chambre de soins intensif de psychiatrie.
• Evaluer l’impact de cette analyse de l’activité sur le sentiment d’efficacité
personnelle des infirmiers à prodiguer les soins en chambre de soins intensif de
psychiatrie.

Votre participation à ce projet de recherche consiste à :


• Être enregistré(e) par vidéoscopie lors d’une séquence de soins prodiguée à un
patient en chambre de soins intensif de psychiatrie
• Répondre à des questions dans le cadre d’un entretien d’autoconfrontation
• Répondre à des questions dans le cadre d’un entretien d’autoconfrontation croisé en
présence de l’autre infirmier(ère) ayant participé(e) à la séquence de vidéoscopie.
➢ Ces séquences seront effectuées au sein du Centre Hospitalier Georges Mazurelle
Répondre à un questionnaire en ligne

La participation à cette étude se fait sur une base volontaire. Vous êtes entièrement
libre de participer ou non et de vous retirer en tout temps sans avoir à motiver votre décision
ni à subir de préjudice de quelque nature que ce soit. Les activités réalisées seront
uniquement en lien avec la recherche et traitées de manière anonyme.
Outre la contribution à l’avancement des connaissances via cette recherche, votre
participation va permettre de contribuer au développement de la recherche en Sciences
infirmières en France.
Un des inconvénients possible sera le temps passé à participer au projet. Il sera de
30

l’ordre de 2h30.
Pour éviter votre identification comme personne participante à cette recherche, les
données recueillies par cette étude seront traitées de manière entièrement anonyme. Votre
anonymat sera assuré par un code numérique.
Un code de sécurité (mot de passe) sera inséré au niveau des fichiers informatisés de
façon à ce que les données brutes ne soient accessibles qu’au chercheur et à son directeur de
recherche. Les résultats de la recherche ne permettront pas d’identifier les personnes
participantes. Les résultats pourront faire l’objet de communications et d'articles
scientifiques. L’étudiant chercheur fournira, sur demande, un exemplaire du rapport de
recherche aux personnes ayant consenti à participer à la recherche.
Les données recueillies seront conservées sous clé et la seule personne qui pourrait y
avoir accès en sus de l’étudiant chercheur est le directeur de recherche. Les données ne seront
pas utilisées à d’autres fins que celles décrites dans le présent document. Vos données seront
conservées tout au long de la recherche. Après la fin de la recherche, les données seront
archivées pour une durée de 15 ans, puis détruites.

Si vous avez des questions concernant ce projet de recherche, n’hésitez pas à


communiquer avec moi aux coordonnées indiquées ci-dessous :
Nom : Morisset Jérôme
Fonction : IDE
Numéro de téléphone :
Courriel :

Signé à Nantes, le__________________2020

J’ai lu et compris le document d’information au sujet du projet : Isolement et contention en


psychiatrie : identification par l’analyse de l’activité du jugement clinique infirmier en situation
complexe et évaluation de son impact sur le sentiment d’efficacité personnelle à gérer ces
situations.
J’ai compris les conditions, les risques et les bienfaits de ma participation. J’ai obtenu des
réponses aux questions que je me posais au sujet de ce projet. J’accepte librement de
participer à ce projet de recherche.

Si la recherche comprend plusieurs éléments, inclure des cases à cocher. Par exemple :
J’accepte que le chercheur filme les infirmiers qui interviennent dans ma
chambre
J’accepte d’être filmé (e) images et son mais mon image sera alors floutée

Signé à ________, le __________________2020

S.V.P., signez les deux copies.


Conservez une copie et remettez l’autre à l’étudiant chercheur
Conformément aux dispositions de la loi relative à l’informatique aux fichiers et aux libertés
(loi modifiée du 6 janvier 1978), de la loi n° 2018-493 du 20 juin 2018 relative à la protection
des données personnelles et du Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du
Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du
31

traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD),
vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, et de limitation du traitement de vos
données personnelles. Vous pouvez également porter une réclamation auprès d'une autorité
de contrôle

(CNIL pour la France : https://www.cnil.fr/fr/webform/adresser-une-plainte/ ).


32

ANNEXE C – LETTRE D’INFORMATION ET ORMULAIRE DE


CONSENTEMENT / PUBLIC : PROFESSIONNELS DE SANTE

LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE CONSENTEMENT /


PUBLIC : PROFESSIONNELS DE SANTE

Invitation à participer et formulaire de consentement pour le projet de recherche


suivant :

Isolement et contention en psychiatrie : identification par l’analyse de l’activité du jugement


clinique infirmier en situation complexe et évaluation de son impact sur le sentiment
d’efficacité personnelle à gérer ces situations.

Madame, Monsieur,

Je suis M. Morisset Jérôme, étudiant à l’Université de Nantes – France pour la


formation d’infirmier en pratique avancée.
Mon directeur de recherche est M Nagels docteur en sciences de l’éducation

Nous vous invitons à participer à la recherche en titre. Les objectifs de ce projet de


recherche sont de :
• Caractériser, à l’aide d’une analyse de l’activité, les éléments du jugement clinique
des infirmiers qui prodiguent des soins en chambre de soins intensif de psychiatrie.
• Evaluer l’impact de cette analyse de l’activité sur le sentiment d’efficacité
personnelle des infirmiers à prodiguer les soins en chambre de soins intensif de
psychiatrie.

Votre participation à ce projet de recherche consiste à :


• Répondre à un questionnaire en ligne

La participation à cette étude se fait sur une base volontaire. Vous êtes entièrement
libre de participer ou non et de vous retirer en tout temps sans avoir à motiver votre décision
ni à subir de préjudice de quelque nature que ce soit. Les activités réalisées seront
uniquement en lien avec la recherche et traitées de manière anonyme.
Outre la contribution à l’avancement des connaissances via cette recherche, votre
participation va permettre de contribuer au développement de la recherche en Sciences
infirmières en France.
Un des inconvénients possibles sera le temps passé à participer au projet. Il sera de
l’ordre de 2h30.
Pour éviter votre identification comme personne participante à cette recherche, les
données recueillies par cette étude seront traitées de manière entièrement anonyme. Votre
anonymat sera assuré par un code numérique.
33

Un code de sécurité (mot de passe) sera inséré au niveau des fichiers informatisés de
façon à ce que les données brutes ne soient accessibles qu’au chercheur et à son directeur de
recherche. Les résultats de la recherche ne permettront pas d’identifier les personnes
participantes. Les résultats pourront faire l’objet de communications et d'articles
scientifiques. L’étudiant chercheur fournira, sur demande, un exemplaire du rapport de
recherche aux personnes ayant consenti à participer à la recherche.
Les données recueillies seront conservées sous clé et la seule personne qui pourrait y
avoir accès en sus de l’étudiant chercheur est le directeur de recherche. Les données ne seront
pas utilisées à d’autres fins que celles décrites dans le présent document. Vos données seront
conservées tout au long de la recherche. Après la fin de la recherche, les données seront
archivées pour une durée de 15 ans, puis détruites.

Si vous avez des questions concernant ce projet de recherche, n’hésitez pas à


communiquer avec moi aux coordonnées indiquées ci-dessous :
Nom : Morisset Jérôme
Fonction : IDE
Numéro de téléphone :
Courriel :

Signé à Nantes, le__________________2020

J’ai lu et compris le document d’information au sujet du projet : Isolement et contention en


psychiatrie : identification par l’analyse de l’activité du jugement clinique infirmier en situation
complexe et évaluation de son impact sur le sentiment d’efficacité personnelle à gérer ces
situations.
J’ai compris les conditions, les risques et les bienfaits de ma participation. J’ai obtenu des
réponses aux questions que je me posais au sujet de ce projet. J’accepte librement de
participer à ce projet de recherche.

Si la recherche comprend plusieurs éléments, inclure des cases à cocher. Par exemple :
J’accepte de remplir le questionnaire
J’accepte d’être filmé (e) images et son

Signé à ________ , le __________________2020

S.V.P., signez les deux copies.


Conservez une copie et remettez l’autre à l’étudiant chercheur
Conformément aux dispositions de la loi relative à l’informatique aux fichiers et aux libertés
(loi modifiée du 6 janvier 1978), de la loi n° 2018-493 du 20 juin 2018 relative à la protection
des données personnelles et du Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du
Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du
traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD),
vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, et de limitation du traitement de vos
données personnelles. Vous pouvez également porter une réclamation auprès d'une autorité
de contrôle (CNIL pour la France : https://www.cnil.fr/fr/webform/adresser-une-plainte/ ).
34

ANNEXE D – LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE


CONSENTEMENT / PUBLIC : PROFESSSIONNELS DE SANTE

LETTRE D’INFORMATION ET FORMULAIRE DE CONSENTEMENT /


PUBLIC : PROFESSSIONNELS DE SANTE

Invitation à participer et formulaire de consentement pour le projet de recherche


suivant : Isolement et contention en psychiatrie : identification par l’analyse de l’activité du
jugement clinique infirmier en situation complexe et évaluation de son impact sur le
sentiment d’efficacité personnelle à gérer ces situations.

Madame, Monsieur,

Je suis M. Morisset, étudiant à l’Université de Nantes – France pour la formation


d’infirmier en pratique avancée.
Mon directeur de recherche est M Nagels docteur en sciences de l’éducation

Nous vous invitons à participer à la recherche en titre. Les objectifs de ce projet de


recherche sont de :
• Caractériser, à l’aide d’une analyse de l’activité, les éléments du jugement clinique
des infirmiers qui prodiguent des soins en chambre de soins intensif de psychiatrie.
• Evaluer l’impact de cette analyse de l’activité sur le sentiment d’efficacité
personnelle des infirmiers à prodiguer les soins en chambre de soins intensif de
psychiatrie.

Votre participation à ce projet de recherche consiste à :


• Être enregistré(e) par vidéoscopie lors d’une séquence de soins prodiguée à un
patient en chambre de soins intensif de psychiatrie
• Répondre à des questions dans le cadre d’un entretien d’autoconfrontation
• Répondre à des questions dans le cadre d’un entretien d’autoconfrontation croisé en
présence de l’autre infirmier(ère) ayant participé(e) à la séquence de vidéoscopie.
➢ Ces séquences seront effectuées au sein du Centre Hospitalier Georges Mazurelle
Répondre à un questionnaire en ligne

La participation à cette étude se fait sur une base volontaire. Vous êtes entièrement
libre de participer ou non et de vous retirer en tout temps sans avoir à motiver votre décision
ni à subir de préjudice de quelque nature que ce soit. Les activités réalisées seront
uniquement en lien avec la recherche et traitées de manière anonyme.
Outre la contribution à l’avancement des connaissances via cette recherche, votre
participation va permettre de contribuer au développement de la recherche en Sciences
infirmières en France.
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Un des inconvénients possible sera le temps passé à participer au projet. Il sera de


l’ordre de 2h30.
Pour éviter votre identification comme personne participante à cette recherche, les
données recueillies par cette étude seront traitées de manière entièrement anonyme. Votre
anonymat sera assuré par un code numérique.
Un code de sécurité (mot de passe) sera inséré au niveau des fichiers informatisés de
façon à ce que les données brutes ne soient accessibles qu’au chercheur et à son directeur de
recherche. Les résultats de la recherche ne permettront pas d’identifier les personnes
participantes. Les résultats pourront faire l’objet de communications et d'articles
scientifiques. L’étudiant chercheur fournira, sur demande, un exemplaire du rapport de
recherche aux personnes ayant consenti à participer à la recherche.
Les données recueillies seront conservées sous clé et la seule personne qui pourrait y
avoir accès en sus de l’étudiant chercheur est le directeur de recherche. Les données ne seront
pas utilisées à d’autres fins que celles décrites dans le présent document. Vos données seront
conservées tout au long de la recherche. Après la fin de la recherche, les données seront
archivées pour une durée de 15 ans, puis détruites.

Si vous avez des questions concernant ce projet de recherche, n’hésitez pas à


communiquer avec moi aux coordonnées indiquées ci-dessous :
Nom : Morisset Jérôme
Fonction : IDE
Numéro de téléphone :
Courriel :

Signé à Nantes, le__________________2020

J’ai lu et compris le document d’information au sujet du projet : Isolement et contention en


psychiatrie : identification par l’analyse de l’activité du jugement clinique infirmier en situation
complexe et évaluation de son impact sur le sentiment d’efficacité personnelle à gérer ces
situations.
J’ai compris les conditions, les risques et les bienfaits de ma participation. J’ai obtenu des
réponses aux questions que je me posais au sujet de ce projet. J’accepte librement de
participer à ce projet de recherche.

Si la recherche comprend plusieurs éléments, inclure des cases à cocher. Par exemple :
J’accepte de remplir le questionnaire
J’accepte d’être filmé (e) images et son

Signé à ________, le __________________2020

S.V.P., signez les deux copies.


Conservez une copie et remettez l’autre à l’étudiant chercheur
Conformément aux dispositions de la loi relative à l’informatique aux fichiers et aux libertés
(loi modifiée du 6 janvier 1978), de la loi n° 2018-493 du 20 juin 2018 relative à la protection
des données personnelles et du Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du
Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du
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traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD),
vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, et de limitation du traitement de vos
données personnelles. Vous pouvez également porter une réclamation auprès d'une autorité
de contrôle
(CNIL pour la France : https://www.cnil.fr/fr/webform/adresser-une-plainte/
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ANNEXE E - FORMULAIRE DE DROIT A L’IMAGE

Je soussigné(e) ................................................................................................................................

☐ Autorise
☐ N’autorise PAS

Le Centre hospitalier Georges Mazurelle à utiliser et diffuser à titre gratuit des photographies,
vidéos me représentant, réalisées dans le contexte suivant :

Libellé

Date

Ces photographies ou vidéos ne seront ni communiquées à d’autres personnes, ni vendues, ni


utilisées à d’autres usages. La publication ou la diffusion des photographies ne devront pas porter
atteinte à la dignité, à la vie privée ou à la réputation.

Les photographies et vidéos seront conservées pendant une durée de 5 ans.

L’EPSM de Vendée - Centre hospitalier Georges Mazurelle pourra les diffuser sur les supports
institutionnels suivants (cochez vos choix) :

☐ Tous

☐ Publications papier du CH Georges Mazurelle

☐ Intranet du CH Georges Mazurelle

☐ Site internet du CH Georges Mazurelle

☐ Réseaux sociaux

Fait à : ............................................................................
Le .....................................................................................
38

Signature

Conformément à la Loi Informatique et Libertés modifiée et au Règlement Général relatif à la Protection des Données
(RGPD), vous êtes informé(e) que vous disposez d'un libre accès aux données photographiques ainsi que la possibilité de
vérifier l’usage qui en fait et du droit de retrait des photographies. Si vous souhaitez effectuer un changement, merci de
nous en informer à l’adresse suivante : [email protected], en indiquant dans l’objet de votre message
« DAGTC – Droit à l’image »

Etablissement Public de Santé Mentale de Vendée - Centre Hospitalier Georges Mazurelle


Rue Georges Mazurelle - 85026 LA ROCHE-SUR-YON Cedex
Standard : 02 51 09 72 72 - Fax : 02 51 46 13 72 - ch-mazurelle

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