Le Millenium Bridge - Mines-Ponts MP I 2016 - Corrigé
Le Millenium Bridge - Mines-Ponts MP I 2016 - Corrigé
Le Millenium Bridge - Mines-Ponts MP I 2016 - Corrigé
I) Oscillateur simple
1 - La relation fondamentale de la dynamique appliquée à la masse donne :
r
= [− k ( x − l 0 ) − αx& − mg ]û x
dv
m
dt
projeté sur l'axe (Ox), on obtient m&x& + k ( x − l 0 ) + αx& + mg = 0 . Comme X& = x& et X&& = &x& , on identifie
mg
X = x − l0 + pour obtenir la relation demandée X&& + 2ξω 0 X& + ω 02 X = 0 . On identifie alors
k
mg α α
~
x = l0 − , ω0 = (k/m)1/2 et 2ξω 0 = , soit ξ = .
k m 2 mk
Notons que ~ x est la position d’équilibre du système (X = 0).
ω0 est la pulsation propre (pulsation du régime libre sans amortissement) du système et ξ est le facteur
d'amortissement (sans dimension).
2 – Cas ξ = 0 : l'équation du mouvement devient X&& + ω 02 X = 0 . On a donc un oscillateur
harmonique dont la réponse donne X = A cos(ω 0 t ) + B sin(ω 0 t ) . L’application des conditions initiales
donne X (0 ) = X 0 = A et X& (0 ) = V0 = Bω 0 , soit une solution :
V0
X ( t ) = X 0 cos (ω 0 t ) + sin(ω 0 t ) .
ω0
Il s’agit d’une solution oscillante non amortie idéale (elle ne se rencontre pas en réalité).
Cas 0 < ξ < 1 : l'équation du mouvement complète, homogène, X&& + 2ξω 0 X& + ω 02 X = 0 se résout en
posant le polynôme caractéristique
r 2 + 2ξω 0 r + ω 02 = 0 .
Son discriminant réduit s’écrit ∆' = ξ 2ω 02 − ω 02 . La condition imposée sur ξ donne donc un discriminant
réduit négatif et des solutions complexes conjuguées : r = −ξω 0 ± i 1 − ξ 2 ω 0 . On peut poser pour des
raisons pratiques la pseudo-période ω = 1 − ξ 2 ω 0 . La réponse du système est en effet ici pseudo-
périodique : X ( t ) = exp(− ξω 0 t )[ A cos (ωt ) + B sin(ωt )] . L’application des conditions initiales donne
X (0 ) = X = A et X& (0 ) = V = −ξω A + Bω , soit une solution :
0 0 0
V + ξω 0 X 0
X ( t ) = exp(− ξω 0 t ) X 0 cos(ωt ) + 0 sin(ωt ) .
ω
Il s’agit d’une solution oscillante amortie plus réaliste avec un amortissement pas trop élevé.
Si l’on rajoute l’action du vent, c’est le terme d’amortissement qui se trouve modifié : α est remplacé par
α – β. L’action globale est donc de diminuer l’amortissement et donc ξ . Ce paramètre peut alors devenir
négatif ce qui engendre une instabilité : solution avec exponentielle divergente au lieu de sinusoïdale
amortie. Cela pose évidemment un grand problème pratique : le vent peut conduire à des oscillations
amplifiée et à la destruction de la structure. C’est ce qui s’est produit en 1940 pour le pont de Tacoma
(voir sur Youtube https://www.youtube.com/watch?v=X8YR5nS-PY0). Sans en arriver à ces extrémités ;
les oscillations sont moins rapidement amorties et peuvent conduire à un grand inconfort rendant le pont
peu praticable.
3 - Le principe fondamental de la dynamique projeté sur Ox devient
r r r
= [− k ( x − l 0 ) − αx& − mg ]û x + F0 + F1 cos(2πft )
dv
m
dt
soit encore en prenant comme nouvelle variable Y = X + F0/mω02,
F
Y&& + 2ξω 0Y& + ω 02Y = − 1 cos(2πft )
m
En utilisant la notation complexe, on obtient en utilisant la pulsation ω = 2πf :
F
− ω 2 Y + 2ξω 0 iωY + ω 02 Y = − 1 exp(iωt ) = − E .
m
On peut alors exprimer la fonction de transfert du système telle qu’elle est définie dans l’énoncé :
H (ω ) =
Y 1
=− .
E − ω + 2iξω 0ω + ω 02
2
r −
4
= 0 . Si la constante C est négative, les racines sont r = . Tous ces termes
IE IE 2
C ρS 1 / 4
possèdent des parties exponentielles ( exp ± x ) ce qui, avec des valeurs aux limites nulles,
4 IE
conduit à la seule solution f = 0. La constante est bien positive !
On peut alors oser C = ω2 positif. On a alors des racines pour le polynôme caractéristiques
CρS C ρS
1/ 4 1/ 4
dans l’énoncé : cos(βx) sin(βx), sh(βx) et ch(βx) avec β = = 4 . En effet, exp(βx) est,
IE IE
par exemple, la demi somme de sh(βx) et ch(βx).
On a donc bien une solution générale de l’équation en f qui s’écrit comme proposé par l’énoncé.
17 - Les deux équations exprimant les conditions aux limites en 0 donnent :
f (0) = A + C = 0
f ′′(0 ) = − Aβ 2 + Cβ 2 = 0
Comme β est non nul, A = C = 0
La solution se limite alors à f(x) = B ;sin(βx) + D.sh(βx)
Les conditions aux limites en L donnent ainsi :
f (L ) = B. sin(βL ) + D.sh(βL ) = 0
f ′′(L ) = − β 2 B . sin(β L ) + β 2 D.sh(β L ) = 0
On ne s’intéresse pas à la solution triviale B = D = 0. Si D doit être nul car sh(βL) ne l’est pas, sin(βL)
peut être nul et donc B non nul (et indéterminé) : il faut alors que β L = nπ avec n entier naturel non nul
(les cas négatifs sont évacués dans la constante B en changeant son signe). On aboutie alors à
ω n2 ρS n 2π 2 IE
βnL = 4 = nπ soit ω n = .
IE L2 ρS
18 - On doit avoir aux extrémités une ligne horizontale ce qui est toujours le cas, et donc un noeud aux
extrémités. La dérivée seconde nulle aux extrémités est également vérifiée dans tous les cas.
Par contre, les modes étudiés donnent les solutions :
ω 2 ρS x
y n ( x , t ) = Bn cos (ω n t + ϕ ) sin 4 n
IE L
Elles ne donnent pas de différence de cote y à z variable (pas de torsion du pont mais une flexion
verticale) : on élimine donc les modes b, d, g et h qui sont plus complexes que ceux étudiés ici.
Les quatre cas restant sont identifiés grâce au nombre de ventres qu’ils développent, il y a n ventres (i.e. n
maxima d’amplitude entre 0 et L : nombre de maxima et minima sur la figure) dans le mode n et donc :
Notons que c’est seulement à ce moment qu’on peut donner une solution générale par combinaison
∞ ω 2 ρS x
linéaire des yn : y ( x , t ) = ∑ Bb cos(ω n t + ϕ ) sin 4 n . Il s’agit d’une série de Fourier qui est bien
IE L
n =1
périodique… On répond positivement à la question 15.
19 – On va discuter de la possibilité d’exciter les différentes parties de la passerelle près de la
résonance. Pour cela, on va calculer les fréquences des modes obtenus dans cette partie.
n 2π 2 IE n 2π h2 E
Rappelons que f n = et I = bh3/12 ainsi que S = bh : on obtient donc f n = . Les
2πL2 ρS 2 L2 12 ρ
n2
fréquences des modes sont donc en f n = 2452 ,8 avec L en m et fn en Hz. On dresse le tableau de
L2
résultats :
Longueur (m)/mode n=1 n=2 n=3 n=4
70 0,50 2,0 4,5 8,0
144 0,12 0,47 1,1 1,9
108 0,21 0,84 1,9 3,4
Le mode 1 ne peut être excité par le signal des piétons, périodique de fréquence 2 Hz environ. Le mode 2
peut l’être sur la travée de longueur 70 m, le mode 3 pour la travée de 108 m, et le mode 4 sur les travées
de longueur 70 m si l’harmonique de rang 4 est suffisamment importante (au vu du spectre fourni, c’est
peu vraisemblable) et sur celle de longueur 144 m (fondamental).
n 2π b2 E
L’étude des fréquences propres est identique sauf qu’il faut inverser les rôles de h et b : f n =
2 L2 12 ρ
n2
ceci revient numériquement à prendre maintenant f n = 9169 ,2 . On obtient alors :
L2
Longueur (m)/modes n=1 n=2 n=3
70 1,9 7,5 16,8
144 0,44 1,76 4,0
108 0,79 3,1 7,1
Au-delà les fréquences obtenues sont trop grandes.
L'oscillation du Millenium Bridge est due à l'action latérale des piétons (alternance droite gauche de la
marche), et donc à une fréquence de 1 Hz plutôt que 2 Hz comme le mode précédent.
La fondamentale d’un pas lent peut exciter le mode 1 et l’harmonique de rang 3 (pour un pas plus rapide)
pour la travée de 108m, celle de 70m peut être excitée par l’harmonique de rang 2 et celle de 144m par
l’harmonique de rang 4 (peu intense donc probablement peu efficace).