0 - 0 - 0 - 0 Ylb - Planclimat - v01 - 2023
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1ère génération
Janvier 2023
Table des matières
Avant-propos 5
1 Introduction 7
1.1 Buts d’un Plan climat communal 7
1.2 Démarche d’élaboration du Plan climat 8
1.3 Instruments et politiques en lien avec le climat 10
1.4 Articulation du Plan climat et politiques sectorielles 2
2 Contexte 13
2.1 Évolutions climatiques 13
2.2 Engagements politiques et objectifs globaux 15
2.2.1 Contexte international et politique climatique suisse 15
2.2.2 Politique cantonale vaudoise et rôle des communes 16
2.3 Scénarios exploratoires 17
2.4 Pertinence économique de l’action climatique
et coût de l’inaction 19
3 Diagnostic 20
3.1 Bilans carbone : émissions de gaz à effet de serre 20
3.1.1 Bilan territorial 21
3.1.2 Bilan de l’administration communale 25
3.2 Mobilité - Structure des déplacements
dans l’agglomération 28
3.2.1 Répartition modale 28
3.2.2 Structure du trafic 30
3.3 Analyse de vulnérabilité du territoire 30
3.3.1 Fortes chaleurs 31
3.3.2 Crues 35
3.3.3 Fortes précipitations 41
3.3.4 Tempêtes et grêle 45
3.3.5 Sécheresse 46
3.3.6 Biodiversité 48
3.3.7 Organismes nuisibles, maladies et espèces exotiques 51
5 Plan d’action 62
5.1 Exemplarité 64
5.2 Conditions cadre 68
5.3 Mobilité 70
5.4 Energie 73
5.5 Bâtiment 76
5.6 Ressources naturelles et biodiversité 78
5.7 Santé et protection de la population 81
5.8 Consommation 83
5.9 Urbanisme 86
5.10 Accompagnement au changement 89
6 Perspectives 92
7 Annexes 93
8 Glossaire 94
9 Abréviation 95
10 Bibliographie 96
Avant-propos
Les constats des expert·es scientifiques sont unanimes : sans action immédiate, les changements cli-
matiques ne feront que s’intensifier et dérègleront irréversiblement nos écosystèmes et nos sociétés.
Sous nos latitudes, les événements extrêmes tels qu’anticipés par le Groupe d’experts intergouver-
nemental sur l’évolution du climat (GIEC) commencent d’ores et déjà à se manifester. Entre inonda-
tions records durant l’été 2021 puis sécheresses et canicules à répétition en 2022, les changements
deviennent de plus en plus concrets dans notre région.
Afin de répondre à son échelle aux défis que représentent les dérèglements de notre écosystème, et sur
invitation du Conseil communal qui a décrété l’urgence climatique en décembre 2019, la Ville d’Yverdon-
les-Bains se dote d’un Plan climat de 1ère génération. Ce document a pour but de renforcer la prise en
compte des défis climatiques dans l’action communale. Destiné à s’adapter à l’évolution des connais-
sances, il constitue le premier jalon d’un processus itératif, dont les objectifs sont la réduction des émis-
sions de gaz à effet de serre ainsi que le renforcement de la résilience du territoire yverdonnois.
La Municipalité prend l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre attribuables au territoire
yverdonnois de 60% d’ici à 2030 et de viser le zéro émission net pour 2050. En outre, dans une optique
d’exemplarité et afin de stimuler la responsabilité de chacun·e, la Municipalité affirme son ambition d’atteindre
le zéro net émission d’ici 2040 pour l’administration communale, soit 10 ans plus tôt que pour le territoire.
Il faut souligner que la Ville d’Yverdon-les-Bains s’est investie avec force et de longue date en faveur de la
durabilité. Au début des années 2000, elle se dotait d’un Agenda 21, un programme d’actions en faveur
du développement durable pour le XXIe siècle. Dans une perspective d’amélioration continue, elle obtenait
en 2010 sa première certification Cité de l’Energie, permettant ainsi de renforcer activement sa politique
énergétique et climatique. En 2020, elle adoptait sa Stratégie de durabilité à l’horizon 2030 – Agenda
2030, articulée autour de 8 grandes thématiques, dont le climat. Une ambitieuse stratégie de végétalisa-
tion ou encore des actions en faveur de la mobilité durable confirment sa détermination. Ce Plan de 1ère
génération s’inscrit ainsi dans cette dynamique, au cœur du Programme de législature de la Municipalité
2021-2026, et propose une boussole commune pour guider avec plus d’exigences encore l’action de la
Ville en faveur du climat.
Si les Villes et les Communes ont un rôle crucial à jouer et de multiples leviers pour réduire les émis-
sions de gaz à effet de serre et s’adapter aux changements climatiques (aménagement du territoire,
végétalisation, énergie, achats publics, etc.), elles ne peuvent y parvenir seules. Chaque actrice et
acteur du territoire se doit de faire sa part : habitant∙es, entreprises, associations. La réalisation des
objectifs dépend également du contexte, en particulier du cadre légal, ainsi que des soutiens et aides
financières qui pourraient être accordés par le Canton et la Confédération.
Le Plan climat de 1ère génération est un projet ambitieux et nécessaire. Il nous concerne toutes et tous,
tant individuellement que collectivement afin d’atteindre une société décarbonée, viable et sobre, ga-
rante pour les générations actuelles et futures d’une véritable qualité de vie.
La Municipalité
Figure 1 : Les deux volets d’un Plan climat. National Centre for Climat Services (NCCS)
En raison du caractère transversal de la problématique climatique, l’élaboration d’un Plan climat nécessite
de rassembler l’ensemble des actrices et acteurs de la région afin de trouver ensemble des réponses aux
enjeux climatiques. Ainsi co-construit, un Plan climat permet de mettre en œuvre des actions véritablement
adaptées à la réalité du terrain et trouve une meilleure adhésion pour garantir sa concrétisation.
Les objectifs et le programme d’actions d’un Plan climat sont amenés à évoluer et s’affiner au fil
des années, en fonction notamment de l’évolution des scénarios climatiques, de l’amélioration des
connaissances techniques et de l’acquisition de nouvelles données; ainsi qu’en fonction du niveau
d’atteinte des objectifs évalués grâce au système de monitoring.
Elaborer un Plan climat, c’est se donner l’opportunité de mettre en valeur les atouts d’une commune,
de réinventer le territoire et son fonctionnement et de redéfinir les critères de qualité de vie pour la
Un travail transversal
Étant une thématique actuelle et prégnante, le climat nous concerne toutes et tous. Associer la po-
pulation était donc une étape importante, tant pour récolter son avis que pour évaluer l’acceptabili-
té des actions envisagées. La Municipalité a opté pour une démarche participative innovante via la
mise en place d’un Conseil citoyen tiré au sort. Cette méthode permet d’avoir un panel d’habitantes
et habitants représentatif de la population yverdonnoise. La mission du Conseil citoyen pour le cli-
mat était de prendre connaissance de la 1ère version du Plan climat, de la questionner et l’améliorer.
Pendant deux week-ends, 22 Yverdonnoises et Yverdonnois ont pris le temps de se former aux enjeux
climatiques grâce aux interventions de différent∙es expert∙es pour ensuite délibérer de façon éclairée et
finalement soumettre les propositions du Conseil citoyen à la Municipalité. Le Conseil citoyen a travaillé sur
________________________________________________________________________________________
1
Services : bâtiment, énergie, mobilité, travaux et environnement, urbanisme.
une 1ère version du Plan climat communal, qu’il a pu questionner et compléter. Il a accepté la quasi-totalité
des actions proposées dans la V1 (74 sur 76), a amendé 12 mesures et a voté sur 64 nouvelles propositions
d’actions, parmi lesquelles 53 ont été acceptées à la majorité lors du vote final et donc consignées dans le
rapport remis à la Municipalité 2.
Les propositions émises par le Conseil citoyen ont ensuite été analysées par les services communaux
afin d’identifier leur pertinence et faisabilité dans le contexte yverdonnois. Une réponse est donnée
pour chaque proposition 3. Les propositions du Conseil citoyen ayant reçu une réponse « à initier » et « à
renforcer », ainsi qu’une reformulation de celle à « à reformuler » ont été intégrées à la V2 du Plan climat.
Au total, ce sont 30 nouvelles actions qui ont été directement intégrées dans le Plan climat et 8 qui ont
été reformulées (5 sont déjà en cours, 1 a été refusées et 8 ont été jugées « hors compétences » pour
la commune). Le Conseil citoyen a également proposé des amendements.
La version 2 du Plan climat de 1ère génération, enrichie par les apports du Conseil citoyen, a ensuite été
présentée et discutée avec des représentant∙es des groupes politiques, des partenaires et des associations
en lien avec le climat 4. L’objectif de cette rencontre était de récolter leurs avis, mesurer le niveau d’accep-
tabilité des objectifs et des actions proposées pour ensuite affiner le document en vue de la version finale.
Les échanges ont été riches et intéressants et des suggestions pertinentes ont été partagées. Les
personnes présentes ont globalement trouvé les ambitions et engagements politiques satisfaisants.
Certains groupes ont néanmoins défendus que les engagements auraient pu être plus forts. Le travail
entrepris pour ce Plan climat de 1ère génération a été largement reconnu et apprécié. Cependant, des
inquiétudes concernant l’importance d’agir dès aujourd’hui et la crainte de ne pas réussir à répondre
aux enjeux assez rapidement ont aussi été mis en lumière. Concernant les actions proposées, les avis
sont plus partagés. Une petite majorité estime que les actions sont adaptées. Les avis portant sur
des actions inadaptées ont été émis par des groupes qui auraient souhaité davantage d’engagement,
voire des actions plus contraignantes. Les figures ci-dessous résument les avis récoltés lors de la
séance. Finalement, il est possible d’affirmer que la 1ère génération de Plan climat rencontre globale-
ment une bonne acceptabilité de la part des organes de consultation.
La séance a également permis d’échanger sur les thématiques qui nécessiteront un approfondisse-
ment dans la prochaine génération de Plan climat, à l’instar des impacts du numérique (également
relevé par le Conseil citoyen) et des investissements financiers. L’agriculture nécessitera également
un approfondissement, d’une part en précisant ses émissions de gaz à effet de serre et d’autre part,
pour son potentiel positif de captation 5. La Ville a néanmoins des leviers en tant que propriétaire
________________________________________________________________________________________
2
Disponible sur www.yverdon-les-bains.ch/planclimat - Conseil citoyen.
3
Voir le document Réponses aux propositions du Conseil citoyen sur le site internet mentionné ci-dessus.
4
Les représentant∙es du PLR, PS-POP, Vert∙es et solidaire et Verts libéraux étaient présent∙es, ainsi que des associations suivantes : AlternatYv, AggloY,
Commission consultative Suisses-Immigrés (CCSI), Conseil des Jeunes (CDJY), Conseil des seniors (COSY), Grande Cariçaie, Grands-parents pour le
climat, Pro Natura, Pro vélo Nord Vaudois, Société industrielle et commerciale (SIC), Yverdon en Transition (YET). Le Touring Club Suisse (TCS) était excusé.
Les associations Stop aux bouchons et Transport et Environnement ainsi que l’UDC n’ont pas donné suite à l’invitation.
5
Yverdon-les-Bains est propriétaire de forêts qui se trouvent en dehors du territoire communal. Elles n’ont donc pas été prises en compte dans le périmètre
d’analyse du bilan carbone.
Les actions identifiées dans le Plan climat sont adaptées par rapport à la problématique à traiter
Certaines thématiques abordées par les stratégies listées ci-dessous ne sont pas reprises dans le
Plan climat car déjà en cours de mise en œuvre et sans nécessité de renforcement, à l’instar de l’éclai-
rage publique. Ces thématiques représentent néanmoins des axes sur lesquels la Ville travaille déjà et
pour lesquels elle bénéficie d’un plan d’action validé et en cours de mise en œuvre.
Mobilité :
• Plan directeur de la mobilité douce (PDMD), 2019
• Plan directeur de la mobilité électrique, 2020
Energie :
• Plan directeur des énergies (PDEn), 2016
• Politique énergétique et climatique, 2019
• Plan directeur de l’éclairage public, 2019
Ressources naturelles :
• Règlement sur la protection des arbres (RPA), 2013
• Plan directeur Nature (PDN), 2021
• Stratégie de végétalisation, 2022
• Plan de gestion forestier, révisé en 2022
Consommation et déchets
• Règlement sur la gestion des déchets, 2011, révisé en 2019
• Directive en matière de gestion des déchets, 2011, révisée en 2019
• Guide des bons réflexes en matière de déchets, 2021
Certains de ces documents sont en cours de mise à jour afin de mieux répondre aux enjeux actuels, à
l’instar du Plan directeur communal et du Plan d’affectation communal. De nouvelles politiques secto-
rielles sont également en cours d’élaboration, la Politique foncière, la Stratégie de mobilité durable à
2040 et le Plan directeur des espaces publics (PDEP).
Au niveau de l’agglomération, le PA4 fixe des objectifs en matière de mobilité et le futur PA5 devra
faire la part belle à l’environnement.
Outils de soutien
• Fonds communal pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, 2009
• Fonds communal pour la durabilité, 2009
• Subventions population, 2009
• Subventions entreprises, 2015
• Subventions biodiversité, 2020
• Subventions Equiwatt, 2010
• Programme Ecologement, 2020
Plan directeur Plan directeur Plan directeur Plan directeur Plan directeur
mobilité douce des énergies Nature communal de la culture
Plan climat
Cité de l’énergie
Stratégie de durabilité à l’horizon 2030
Ressources Autres
(finances, culture,
Mobilité Energie Bâtiment naturelles Urbanisme Consommation sport, cohésion
et biodiversité sociale,…)
A l’échelle mondiale, la température moyenne a déjà augmenté de 1°C par rapport à la période de
référence, avec une augmentation marquée depuis les années 80. Selon le sixième rapport du GIEC
relatif aux bases scientifiques physiques, les changements climatiques récents sont généralisés
à l’échelle de la planète (aucune région n’est épargnée), rapides, de plus en plus intenses et sans
précédent. Certes, la planète a connu dans son passé géologique une alternance de cycles glaciaires
et interglaciaires (les cycles de Milankovitch), mais ces changements n’ont jamais été aussi rapides
qu’aujourd’hui. Les civilisations humaines ont connu jusqu’ici un climat tiède et stable, variant de
1°C en 12’000 ans. Actuellement le rythme du réchauffement planétaire est de 0.5°C par décennie. Il
s’agit d’un choc mettant en péril les capacités d’adaptation du vivant. Par ailleurs, les dérèglements
climatiques ont pour conséquence d’augmenter la fréquence et l’intensité d’événements extrêmes
tels que les fortes chaleurs, les fortes précipitations, les sécheresses, les feux de forêt et l’acidification
des océans.
Aujourd’hui, la Suisse, le Canton de Vaud et la Ville d’Yverdon-les-Bains sont déjà touchés par ces
changements. Comme le montre la Figure 5, la hausse des températures en Suisse a déjà atteint
+2.5°C. Cela s’explique notamment par le caractère montagneux de notre pays et l’absence de côtes
océaniques à proximité.
________________________________________________________________________________________
6
Ce chapitre est largement basée sur la littérature scientifique existante, notamment celle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (GIEC) et celle de l’office fédéral de l’environnement (OFEV).
Cependant, les effets des dérèglements climatiques ne se limitent pas uniquement à la température
moyenne, mais affectent également le régime des précipitations, les températures extrêmes et les
périodes de sécheresse (Figure 6).
station de mesures
Payerne
Les périodes Précipitaions
de sécheresses estivales fortes et extrêmes
La plus longue période de sécheresse été Les plus fortes précipitations en un jour hiver
14 jours 22.9 mm
+ 2.1 jours (+0 à 8.6 jours) + 8.9 % (-0.8 à 18.3%
+2.3°C
(+2 à 3°C)
Le jour le plus chaud de l’année RCP8.5 La nuit la plus froide de l’année
32.6°C -12°C
+ 3.5°C (+ 1.8 à +6.1°C)
2060 + 4.1°C (+ 2.8 à +5.6°C)
Figure 6 : Changements climatiques dans le Canton de Vaud. NCCS (éd.), 2021
A terme, les changements climatiques auront de multiples répercussions sur le territoire vaudois.
Les effets les plus marquants attendus sont :
• Des étés plus secs : précipitations moyennes en été plus faibles et sols plus secs, périodes
sans aucune précipitation plus longues;
• Des hivers peu enneigés : hivers plus doux avec davantage de précipitations sous forme
de pluie (plutôt que de neige), recul important des zones enneigées.
La reconnaissance des changements climatiques par l’homme est actée pour la première fois en 1992
au sommet de la Terre à Rio de Janeiro par la convention-cadre des Nations unies sur les change-
ments climatiques (CCNUCC). Elle reconnaît trois grands principes :
• Le principe de responsabilités communes mais différenciées : tous les pays ne sont pas
responsables au même degré du changement climatique donc leurs obligations doivent
être proportionnées;
La Conférence de Paris de 2015 (COP21) sur les changements climatiques fixe un premier objectif
mondial de limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement
climatique en vue d’un réchauffement planétaire moyen maximal compris entre 1.5 et 2°C d’ici 2100
(Accord de Paris). Cette conférence traite à la fois de la baisse des émissions de gaz à effet de serre,
de l’adaptation aux dérèglements climatiques et de la création d’un fond vert pour le climat pour les
pays en voie de développement. La Conférence de Glasgow (COP26) oblige les pays signataires à
prendre des mesures concrètes pour respecter l’Accord de Paris, avec un renforcement des objectifs
de réduction tous les 5 ans.
L’organisme scientifique indépendant appelé Climate Action Tracker compare régulièrement l’ac-
tion des gouvernements avec les objectifs fixés dans le cadre de l’Accord de Paris. Or, on observe
(Figure 7) que les politiques gouvernementales en vigueur actuellement conduisent à un réchauffe-
ment global de +2.7°C d’ici 2100. Le scénario le plus optimiste qui consiste à prendre en compte
l’ensemble des objectifs et cibles annoncés permet de limiter le réchauffement climatique au mieux à
+1.5°C et au pire à +2.4°C.
+ 1.5°C *from
If 2030 NDC targets are weaker than projected emissions levels under policies & action, we use levels
policy & action
1.5°C Paris agreement goal
We are here
1.2°C warming
in 2022
Figure 7 : Projections de température moyenne globale par le Climate Action Tracker en fonction des politiques gouvernementales actuelles
(https://climateactiontracker.org/global/cat-thermometer/)
Les cantons suisses sont nombreux à avoir établi une stratégie climatique ainsi qu’à avoir formulé des
objectifs en matière de réduction des GES et d’adaptation aux changements climatiques. Le Canton
de Vaud a formulé un objectif de réduction des émissions de GES produites sur le territoire vaudois
de 50 à 60% d’ici 2030 (par rapport à 1990) et vise la neutralité carbone au plus tard en 2050. En
matière d’adaptation, le Canton de Vaud entend limiter les risques et adapter les systèmes naturels et
________________________________________________________________________________________
7
L’objectif zéro émission nette signifie réduire autant que possible les émissions de GES et compenser les émissions résiduelles par des technologies
d’émission négative (NET) qui permettent d’extraire le CO2 de l’atmosphère et de le stocker durablement.
humains. Le Plan climat vaudois de 1ère génération contient une centaine de mesures opérationnelles
qui s’articulent autour de 7 domaines d’action thématiques (mobilité, énergie, agriculture, aménage-
ment du territoire, milieux et ressources naturels, santé, dangers naturels) et de 3 domaines d’action
transverses (exemplarité de l’Etat, conditions cadre, accompagnement au changement).
Les communes ont elles aussi un rôle important à jouer dans la réponse aux enjeux climatiques. Outre
leur devoir d’exemplarité, elles ont de nombreux leviers à disposition pour agir de façon concrète
sur des domaines clés en lien avec la réduction des émissions de GES (énergie, mobilité, achats pu-
blics, ...) et avec l’adaptation aux changements climatiques (gestion des espaces verts, gestion des
cours d’eau, protection de la population, ...). De plus en plus de communes vaudoises sont engagées
dans des démarches proactives de lutte contre les changements climatiques et de limitation des
risques attendus.
Des villes et communes suisses regroupées au sein de l’Union des villes suisses ont élaboré une
Charte pour le climat et l’énergie des villes et communes laquelle représente un engagement à sou-
mettre, dans les deux ans qui suivent sa signature, un résumé des principaux objectifs en matière de
protection du climat.
• Les conventions internationales conclues à Paris en 2015 et ratifiées par la Suisse en 2017;
• L’objectif du zéro émission nette d’ici à 2050 pour la Suisse, objectif formulé par le
Conseil Fédéral en 2019;
• Les objectifs de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération, à savoir diminuer d’ici 2035
de plus de 40% la consommation d’énergie par rapport à 2000.
de fonctionnement
Tendance
• Réduire drastiquement
Zéro émission nette = objectif 1 t CO2e/habitant·e
3 les volumes de biens
prépondérant dans un contexte -90%
et d’énergie consommés
Rupture
1 t CO2e/habitant·e
4 Zéro émission nette = moyen de -90%
• Redéfinir le besoin et les valeurs
Résilience renforcer l’autonomie territoriale sociales guidant les modes
pour des raisons sécuritaires de vie et les habitudes.
Figure 8 : Scénarios exploratoires issus de l’étude « Neutralité carbone » à Genève en 2050 (UNIL, sept. 2020). Schéma adapté
La Figure 9 ci-dessous illustre grâce à quelques concepts clés ce que peuvent signifier ces scénarios
de rupture.
Une action climatique forte constitue une opportunité de créer des bénéfices économiques directs.
En outre, les co-bénéfices seront multiples pour la qualité de vie (réduction de la dépendance à l’im-
portation d’énergie, amélioration de la qualité de l’air et de l’espace public, souveraineté alimentaire,
économie locale, etc.).
________________________________________________________________________________________
8
Glanemann N., Willner S. N., Levermann A. (2020) – Paris Climate Agreement passes the cost-benefit test, cité dans Stratégie
du Conseil d’Etat Vaudois pour la protection du climat – Plan climat vaudois – 1ère génération.
9
OCDE (2016) – Les conséquences économiques du changement climatique, Editions OCDE, Paris.
Yverdon-les-Bains | Plan Climat 2023 | 19
3 Diagnostic
Le diagnostic constitue la première étape pour élaborer un Plan climat pertinent et cohérent au
contexte yverdonnois. Ce chapitre présente les trois volets d’analyse, à savoir le bilan carbone des
émissions de gaz à effet de serre actuelles, l’étude de la vulnérabilité du territoire face aux aléas
climatiques présents et futurs, ainsi que l’analyse de la structure des déplacements. Il présente des
éléments techniques et un état des lieux complet de la situation yverdonnoise. Elément essentiel pour
la construction du plan d’action, sa lecture n’est cependant pas primordiale pour la compréhension
du reste du document, il est donc possible de le passer ou d’y revenir par la suite.
On distingue les émissions directes (générées à l’intérieur du périmètre d’analyse) et les émissions
indirectes (dues aux activités ayant lieu au sein du périmètre mais qui génèrent des émissions en
dehors des limites de ce dernier).
En d’autres termes, du point de vue d’un territoire communal, les émissions directes correspondent
à des GES émis localement pour des activités locales (par ex. brûler du mazout) ou à des GES émis
localement pour des produits exportés (par ex. des implants orthopédiques); alors que les émissions
indirectes correspondent à des GES émis hors du territoire pour des biens consommés localement,
c’est-à-dire des biens importés sur le territoire communal.
Dans le cadre du Plan climat d’Yverdon-les-Bains, l’analyse est réalisée 10 à deux échelles couvrant
deux périmètres différents mais complémentaires :
• Administration communale, avec prise en compte des émissions attribuables aux activités
de l’administration communale (bilan de l’administration).
________________________________________________________________________________________
10
Les bilans carbone ont été établis grâce à l’outil mis à disposition par le Canton de Vaud pour les communes. L’outil est issu du
cadre méthodologique retenu du GHG Protocol Community-Scale.
Déplacements Construction
Chaleur des bâtiments
professionels et infrastructures
du patrimoine communal
Traitement des déchets
et des eaux usées Electricité des
bâtiments et des
infrastructures
Véhicules routières Achats
communaux Déplacements
pendulaires
Figure 10: Catégories d’émissions de GES pour le bilan territorial et bilan de l’administration.
Le total se monte à près de 419’000 tonnes de GES par année, dont environ 28% sont émis sur le ter-
ritoire communal (émissions directes) et 72% en dehors du territoire communal (émissions indirectes).
Rapporté au nombre d’habitant·es, cela équivaut à 13.9 tonnes de GES par habitant·es par année.
Cette valeur obtenue est proche des 15 tonnes par habitant·es à l’échelle de la Suisse (année 2019).
Cela dit, la comparaison est délicate, notamment en raison des méthodes de comptabilisation qui
peuvent différer. Les résultats globaux pour le bilan carbone du territoire sont détaillés au Tableau 1 et
illustrés sous forme de graphique à la Figure 11 et Figure 12.
-0.3% 28% 24% 0.5% 8% 40%
-50’000 0 50’000 100’000 150’000 200’000 250’000 300’000 350’000 400’000 450’000
Tonnes de GES
Energie Mobilité Agriculture et affectation
du sol et du territoire
Traitement des déchets Constructions et Consommation
et des eaux usées infrastructures
Figure 11 : Répartition des émissions de GES par catégorie principale (hors investissements financiers)
Le bilan est dominé par l’impact de la consommation (40%), suivi du secteur de l’énergie (28%) et
de celui de la mobilité (24%). La totalité des émissions liées à la consommation sont indirectes, alors
qu’environ 63% des émissions liées à l’énergie et respectivement 40% de celles liées à la mobilité
sont directes, c’est-à-dire produites sur le territoire communal.
Les émissions liées au traitement des déchets représentent des émissions négatives, dues à la part
de déchets recyclés (p.ex. verre, papier), qui compense l’impact lié aux autres types de déchets res-
ponsables d’émissions de GES (p.ex. l’incinération).
Directes,
Indirectes,
100%
100%
Indirectes,
Directes, 100%
40%
8%
28%
Indirectes,
37%
Directes,
63%
Consommation Energie Mobilité
Figure 12 : Répartition des émissions de GES par catégories principales, avec distinction entre émissions directes et indirectes (hors investissements financiers)
Agriculture et affectation
du sol et du territoire 1’969 1’969 - 0% 0.1
Surface forestières
et agricoles (capture
et émission) 2 2 - 0% 0.0
Pratiques agricoles
et fertiilisants 711 711 - 0% 0.0
Bétail et fermentation
entérique 1’256 1’256 - 0% 0.0
Construction
et infrastructures 32’204 - 32’204 8% 1.1
Investissement financiers
des habitant·es 810’514 - 810’514 26.8
Tableau 1 : Résultats du bilan carbone du territoire. Les valeurs entre parenthèses correspondent à des émissions négatives.
*Indicateur couramment utilisé, calculé en rapportant les émissions totales au nombre d’habitant·es, sachant toutefois qu’une partie des émissions (p.ex. issues
des industries) ne sont pas directement dues aux habitant·es.
Au niveau de l’énergie, secteur qui représente environ le quart du bilan global, près de 80% des émissions
sont dues à la consommation d’énergie pour assurer le chauffage des bâtiments et la production d’eau
chaude sanitaire (Tableau 1). La prédominance d’énergies fossiles sur le territoire est largement respon-
sable de ces émissions : le gaz naturel à hauteur de 55% et le mazout à hauteur de 24% (Figure 13).
Le chauffage à distance (CAD) est alimenté exclusivement par du gaz naturel (situation 2019).
Les 20% restants du secteur de l’énergie sont liés à l’électricité 11 importée pour l’éclairage, les appa-
reils, etc. A noter que le réseau de chaleur à bois des Îles n’étant pas considéré comme un CAD du
point de vue légal (moins de 5 preneurs), il a été attribué à la ressource bois.
- 10’000 20’000 30’000 40’000 50’000 60’000 70’000 80’000 90’000 100’000 110’000 120’000
Tonnes de GES
Figure 13: Contribution des différents agents énergétiques aux émissions de GES liées à la consommation d’énergie
Au niveau de la mobilité, autre secteur d’importance, les émissions proviennent majoritairement des
distances parcourues en voiture (66%), dont une majorité sur le territoire communal, ainsi que des
déplacements effectués en avion (émissions indirectes, 32%).
- 10’000 20’000 30’000 40’000 50’000 60’000 70’000 80’000 90’000 100’000 110’000
Tonnes de GES
Figure 14 : Contribution des différents modes de transport aux émissions de GES liées aux déplacements des habitant∙es et des pendulaires externes
________________________________________________________________________________________
11
L’électricité consommée pour alimenter des chauffages électriques ou autres systèmes d’approvisionnement en chaleur est comptabilisée dans la catégorie
« Chauffage et eau chaude sanitaire » (Tableau 1).
Le bilan carbone de l’administration communale concerne les émissions de GES attribuables aux acti-
vités de l’administration communale, donc de ses services communaux. Les résultats globaux du bilan
carbone réalisé sur le périmètre de l’administration communale sont illustrés sous forme graphique à
la Figure 15 et détaillés au Tableau 2.
Le total se monte à près de 9’500 tonnes de GES par année, ce qui représente environ 2% du bi-
lan du territoire. Rapporté au nombre d’habitant·e, cela donne 0.3 tonnes de GES par habitant·e
par année. Rapporté au personnel communal, cela donne 16.6 tonnes de GES par ETP (équivalents
temps-pleins).
- 1’000 2’000 3’000 4’000 5’000 6’000 7’000 8’000 9’000 10’000
Tonnes de GES
Energie Déplacements pendulaires des Déplacements professionnels des
employé·es communaux·ales employé·es communaux·ales
Construction Achats de l’administration
et infrastructure
Le bilan est dominé par les émissions liées à l’approvisionnement en énergie des bâtiments du patri-
moine de la Ville (41%) et aux constructions et infrastructures (39%), devant les déplacements pen-
dulaires et professionnels (16% des émissions).
Emissions Emissions Emissions
totales directes indirectes
Gaz à effet Gaz à effet Gaz à effet Tonnes de
Pourcen-
Catégorie de serre (tonnes de serre (tonnes de serre (tonnes gaz à effet de
tage
de CO2eq) de CO2eq) de CO2eq) serre/ETP/an*
Déplacements professionnels
des employé·es communaux·ales 529 457 72 5.6% 0.9
Avion - - - 0.0% -
Voiture de l’administration 129 110 19 1.4% 0.2
Véhicules utilitaires (voirie,…) 381 336 45 4.0% 0.7
Autres dépl. professionnels 20 11 8 0.2% 0.0
Au niveau de l’énergie, la consommation importante de gaz pour chauffer les bâtiments et produire
l’eau chaude sanitaire est responsable d’une grande partie des émissions (Figure 16). Autre contribu-
teur important, la consommation d’électricité (hors utilisation pour la chaleur) représente le quart des
émissions liées à la consommation d’énergie.
Figure 16: Contribution des différents agents énergétiques (en fonction des consommations associées) aux émissions de GES liées à la consommation d’énergie
Au niveau de la mobilité, le recours à la voiture pour les trajets pendulaires est responsable d’une majorité
(63%) des émissions liées aux déplacements pendulaires et professionnels confondus, tel que visible à
la Figure 17. L’usage de véhicules utilitaires ainsi que des voitures de l’administration pour les déplace-
ments professionnels représentent respectivement 26% et 9% de ces émissions liées aux déplacements
Tonnes de GES
Figure 17 : Contribution des différents moyens de transport pour le personnel communal (déplacements pendulaires et professionnels)
3.2 Mobilité - Structure des déplacements
dans l’agglomération
Ce sous-chapitre présente des informations provenant du Projet de l’agglomération yverdonnoise
de quatrième génération (PA4) sur la structure des déplacements dans l’agglomération yverdon-
noise – AggloY 12, laquelle regroupe huit communes (Chamblon, Cheseaux-Noréaz, Grandson,
Montagny-près-Yverdon, Pomy, Treycovagnes, Valeyres-sous-Montagny et Yverdon-les-Bains).
La Figure 18 ci-dessous représente les parts modales en 2015 de différentes agglomérations suisses.
L’agglomération yverdonnoise a l’une des part modale TIM les plus élevées.
Agglo Yverdon
Agglo Fribourg
Agglo Bulle
Agglo Neuchâtel
Agglo Lausanne
Agglo Berne
Agglo Biel / Bienne
Agglo Lucerne
Autres
agglomérations
Région rurale
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Figure 18 : Comparaison des parts modales de différentes agglomération suisse (MRMT 2015)
Plusieurs manières de représenter les parts modales existent : par étapes, par déplacements ou selon
les distances parcourues. L’analyse selon les distances parcourues permet de calculer les émissions
de CO2 et donc les incidences de chaque mode de transport sur le bilan carbone de la mobilité de
l’agglomération d’Yverdon-les-Bains.
________________________________________________________________________________________
12
L’électricité consommée pour alimenter des chauffages électriques ou autres systèmes d’approvisionnement en chaleur est comptabilisée dans la catégorie
« Chauffage et eau chaude sanitaire » (Tableau 1).
Aujourd’hui 57% des déplacements dans l’agglomération ou en échange avec celle-ci se font en
transport individuel motorisé. Ces déplacements représentent 75% des kilomètres parcourus. Traduit
en émissions de CO2, cela représente 95% des émissions 13.
29% 2%
6%
57% 75% 95%
Figure 19 : Parts modales exprimées en nombre de déplacements, distances et bilan carbone (MRMT 2015)
Entre 2010 et 2015 la part TIM des kilomètres parcourus de l’agglomération a augmenté car la crois-
sance des emplois n’a pas été accompagnée par des mesures suffisantes sur les réseaux de mobilité,
l’offre en stationnement à destination et la gestion de la mobilité.
Au vu des mesures d’urbanisation prévues à l’horizon 2036, soit l’ajout d’environ 13’000 habitant·es
et 11’000 emplois, 76’100 déplacements supplémentaires par jour seront réalisés en 2040. Sans mise
en œuvre de mesures dans le cadre du projet d’agglomération, cela se traduira par une part modale
TIM selon les kilomètres parcourus d’environ 80% et une augmentation de la part modale TIM selon
les déplacements. Cette évolution non souhaitée est basée sur deux facteurs majeurs, issus des ten-
dances des dernières années :
________________________________________________________________________________________
13
À la différence des bilans carbone qui prennent également en compte les vols en avion, ce chapitre se concentre sur les déplacements dans
l’agglomération yverdonnoise
3.2.2 Structure du trafic
La majorité des déplacements sont internes à l’agglomération (50%) ou en échange avec celle-ci
(20%). En considérant l’entier du réseau routier, y compris les autoroutes, seulement 30% du trafic est
en transit (de l’extérieur de l’agglomération à l’extérieur de l’agglomération). Pour rappel, les analyses
modales ci-dessus considèrent les déplacements internes à l’agglomération ou en échange avec
celle-ci, ainsi 70% des déplacements totaux sont considérés pour les TIM. Cette part importante des
déplacements en lien avec l’agglomération est intéressante car cela signifie que les mesures visant
le trafic TIM mais aussi le stationnement auront un effet sur une part importante des déplacements.
Sur la base de l’analyse « Risques et opportunités liés au climat. Une synthèse à l’échelle de la Suisse »
publiée par l’OFEV, le Canton de Vaud a décliné les évolutions climatiques attendues en répercus-
sions concrètes à prendre en considération pour les agglomérations vaudoises. Ces répercussions
sont classées en 7 domaines d’impacts qui font chacun l’objet d’un sous-chapitre (3.3.1 à 3.3.7) :
1. Fortes chaleurs
2. Crues
3. Fortes précipitations
4. Tempêtes et grêle
5. Sécheresse
6. Biodiversité
7. Organismes nuisibles, maladies et espèces exotiques
• Les actions sur les espaces extérieurs (par ex. végétalisation et perméabilité des surfaces)
• Les actions visant à protéger la population (par ex. planifications des événements extrêmes
notamment les canicules ou les crues, lutte contre les maladies exotiques)
• Les actions visant à protéger les bâtiments et les infrastructures (par ex. planifications des
événements extrêmes notamment les crues ou les tempêtes, renforcement des éléments bâtis)
• Les actions visant à préserver les ressources naturelles (par ex. lutte contre les espèces
invasives, protection des sols agricoles, planifications pour les conflits d’usage liés à l’eau)
Les changements climatiques n’impliquent pas seulement une augmentation des températures
moyennes mais aussi des températures extrêmes. Les vagues de chaleur sont définies sur la base
des températures habituelles à un endroit donné, c’est-à-dire qu’elles correspondent à une tempéra-
ture maximale diurne supérieure à 90% des valeurs locales mesurées lors de la période de référence
(1981-2010) pendant au moins six jours consécutifs entre mai et septembre. Quant à l’indice de cani-
cule utilisé par MétéoSuisse pour émettre les avis de canicule, il prend en compte l’humidité relative
de l’air et constitue une mesure de la température ressentie. Les canicules apparaissent surtout en
période estivale et à basse altitude. Les milieux urbains sont particulièrement impactés par les fortes
chaleurs en raison de l’effet d’îlot de chaleur, comme l’illustre la Figure 20 ci-dessous.
Température
Nuit
(2h) Température de surface (nuit)
Température de l’air (nuit)
Rural Banlieue Etang Entrepôt ou Quartier Centre-ville Quartier Parc Banlieue Rural
industrie résidentiel résidentiel
Figure 20: Variations de la température de l’air (en traitillé) et de la surface (en trait plein), pendant le jour (en rouge) et la nuit (en bleu) en fonction du milieu
bâti (adaptation de la figure d’un rapport de l’EPA, 2017)
Cette figure montre bien l’influence du type de milieu (rural ou urbain) sur les températures locales. La
différence de température entre un milieu bâti très dense (une ville) et ses alentours est particulière-
ment marquée la nuit et peut atteindre 10°C. La problématique des îlots de chaleur est spécifique au
milieu urbain car l’air y circule moins aisément (en raison des barrières que constituent les bâtiments),
le rayonnement solaire y est fortement absorbé (par les matériaux tels que le goudron et le béton par
exemple), les rejets de chaleur y sont plus importants (trafic plus dense, équipements de rafraîchisse-
ment/refroidissement) et les apports de fraîcheur plus rares (plans d’eau, espaces verts).
Les fortes chaleurs impactent la santé humaine, surtout chez les enfants et les personnes âgées, en
augmentant notamment les coups de chaleur, les malaises et les cas de déshydratation, mais aussi
les problèmes cardio-vasculaires et les risques de décès. Les canicules de 2003 et 2015 ont provoqué
respectivement 1’000 et 800 décès supplémentaires en Suisse.
L’accentuation des fortes chaleurs augmente également les risques d’intoxications alimentaires et
d’infections liées à la consommation d’aliments avariés ou d’eau contaminée. Les personnes actives,
en particulier celles travaillant en extérieur, souffrent davantage de la chaleur et peuvent voir leur pro-
ductivité décroître. Durant les périodes de fortes chaleurs, la concentration en ozone augmente. Ces
particules sont principalement émises par les transports, le chauffage et les activités industrielles.
Rencontré à basse altitude, l’ozone peut avoir des effets néfastes sur la santé humaine et animale,
ainsi que sur les végétaux.
Il est recommandé de ne pas faire d’effort physique trop intense et de privilégier les transports pu-
blics. En intérieur, les besoins en rafraîchissement (ventilation, climatisation) sont susceptibles d’aug-
menter et de contribuer à l’accentuation des rejets de chaleur.
Evaluation de la vulnérabilité
Densité
[hab./ 100m2]
Différence de
température °C
Cette carte donne un aperçu de l’étendue des zones particulièrement touchées par l’effet d’îlot de
chaleur à Yverdon-les-Bains. Les localités de Gressy et Sermuz n’apparaissent pas sur la carte, les
îlots de chaleur étant une problématique spécifique aux zones urbaines densément bâties. L’analyse
de ces derniers pour les zones rurales est de ce fait peu significative. De manière générale, l’ensemble
de l’espace urbain de la ville est concerné par la problématique des îlots de chaleur. De nombreuses
surfaces présentent un écart de température de +5.5°C ou plus. Toutefois, cette carte démontre aussi
qu’Yverdon-les-Bains est déjà bien armé face à cette vulnérabilité grâce à un dense tissu arboré.
Les îlots de chaleur principaux (+6.5°C ou plus) se situent dans le secteur de la gare, le cœur histo-
rique et les zones industrielles de la ville (notamment Y-parc, les Petits-Champs et les Prés-du-Lac).
Bien que ces zones abritent moins d’habitant·es, de nombreuses personnes actives s’y concentrent
ou y transitent en journée et divers sites vulnérables y sont implantés (le cœur historique et à proxi-
mité de la gare). On observe quelques zones résidentielles qui présentent un écart de température de
+5.5°C, en particulier :
Les zones les plus fraîches avec un écart de température inférieur à 5°C sont principalement situées
au bord du lac, aux abords de la Thièle et des autres cours d’eau ainsi qu’à proximité des espaces
verts (p.ex. le Parc du Castrum ou le Parc d’Entremonts) ou encore aux abords des forêts périur-
baines. Ce type d’environnement permet de créer de précieux îlots de fraicheur locaux.
Du point de vue des sites vulnérables, où se concentre une population particulièrement sensible (jeunes en-
fants, personnes âgées ou malades), 11 d’entre eux (sur un total de 21) se trouvent aujourd’hui déjà dans des
zones où l’écart de température dépasse les +5.5°C lors de fortes chaleurs. Ces sites doivent également faire
l’objet d’une réflexion particulière afin de protéger la population qui s’y trouve des effets des fortes chaleurs.
La zone mixte au sud du Stade municipal où sont localisées certaines hautes écoles présente égale-
ment un effet d’îlot de chaleur prononcé (entre +5.5°C et +7°C), tout comme le Parc des Rives, bien
qu’il soit enherbé. La situation particulière du Parc des Rives peut s’expliquer par le fait que le sol y est
très compacté (en raison notamment des événements qui s’y déroulent) et que la zone est fortement
exposée au soleil (faible arborisation de l’espace). La différence est bien visible lorsque l’on compare
le parc des Rives au Stade municipal situé plus à l’est.
La Figure 22 ci-dessous présente les zones prioritaires d’actions en matière d’îlots de chaleur actuels
et de vulnérabilités, telles que définies dans la Stratégie de végétalisation. Il est à noter que le diagnos-
tic réalisé dans le cadre de la Stratégie de végétalisation d’Yverdon-les-Bains fournit une analyse plus
détaillée de ces zones en évaluant l’ensoleillement cumulé journalier à l’échelle des rues et des places.
Pour diminuer l’effet d’îlot de chaleur, il faut d’une part agir sur les différents paramètres impliqués dans
le mécanisme d’accumulation de chaleur en milieu urbain, et d’autre part renforcer les îlots de fraicheur. Il
s’agit notamment de ne pas entraver la circulation d’air (en étant attentif à la disposition des bâtiments), de
privilégier des matériaux de construction à faible potentiel d’accumulation de chaleur (à fort albédo) et de
promouvoir des surfaces végétalisées appropriées à la typologie urbaine (parcs urbains, jardins de poche,
façades végétalisées, arborisation des rues, etc.). Une Stratégie de végétalisation est en cours d’élabora-
tion et doit notamment permettre d’identifier, de planifier et d’agir sur les îlots de chaleur.
Deux autres facteurs permettent aussi de limiter les risques de santé publique : le monitoring des îlots
de chaleur à Yverdon-les-Bains, prévu par la Stratégie de végétalisation et une planification relative à
la protection de la population, aussi bien du point de vue de la sensibilisation et de la prévention que
des plans d’urgence et de la gestion de crise.
3.3.2 Crues
Le phénomène de crue correspond à une situation ponctuelle où la hauteur d’eau dépasse nettement
la moyenne pluriannuelle. En plaine, on parle d’inondation statique lorsque le niveau d’un cours d’eau
ou d’un lac augmente lentement jusqu’à ce que l’eau submerge la rive. Les épisodes de crues sont
provoqués par des pluies intenses ou de longue durée dont l’intensité et la fréquence augmentent
avec les dérèglements climatiques.
Les crues peuvent provoquer des dégâts aux infrastructures et aux bâtiments situés dans des zones
dangereuses tout comme menacer la sécurité de la population. Lors des crues des 21 et 22 août
2005, la montée des eaux des lacs et des grandes rivières a engendré en Suisse six morts, des dom-
mages directs se montant à 3 milliards de francs et la nécessité d’évacuer plus de 3’000 personnes.
Evaluation de la vulnérabilité
La Ville d’Yverdon-les-Bains est vulnérable aux crues en raison de sa situation géographique par
rapport au lac de Neuchâtel. En effet, la ville se situe au bord du lac de Neuchâtel. Elle est construite
sur une zone relativement plate et traversée par la Thièle et quatre autres cours d’eau de plus petite
envergure. L’augmentation du niveau du lac constitue une menace pour Yverdon-les-Bains qui peut
mener à d’importantes inondations comme durant l’été 2021. Par ailleurs, la capacité de rétention
d’eau par le sol dans la région est assez limitée (nappe phréatique très haute) et les revêtements ur-
bains passablement imperméables, ce qui limite l’infiltration d’eau dans les sols.
La commune d’Yverdon-les-Bains est confrontée à différents facteurs potentiels de dangers liés à l’eau :
L’ensemble de ces éléments peuvent, de plus, interagir défavorablement les uns sur les autres. Il
s’agit dans le cas présent essentiellement de :
Les dangers d’inondation de la commune sont considérés sur quatre temps de retour, notamment :
à 30 ans, à 100 ans, à 300 ans ou pour un temps de retour supérieur à 300 ans.
La Figure 23 ci-dessous montre d’une part les risques et les secteurs concernés potentiellement inon-
dables (carte des dangers INO du Canton de Vaud) et d’autre part les zones de la ville les plus densé-
ment habitées ainsi que les sites vulnérables. Il est à noter que cette carte ne montre pas encore les
effets de l’entreprise de correction fluviale de la Thièle.
Pour un temps de retour de 30 ans, un risque de débordement est identifié à l’aval du viaduc de l’au-
toroute A5, peu après le « point X » (croisement entre le canal Occidental et le Mujon). Sur le secteur de
la zone d’activités de Treycovagnes ainsi que sur les lieux-dits Aux Parties et Au Pré-du-canal Ouest,
les niveaux de dangers sont moyens à faibles.
Densité
[hab./ 100m2]
Danger
d’inondation
Pour un temps de retour de 100 ans, des risques de débordement sont identifiés :
• Sur les deux rives du Buron, avec une intensité d’inondation faible sur la zone d’activités
en rive droite
• Le long du canal Oriental, entre le viaduc de l’autoroute A5 et le pont de l’Avenue des Trois Lacs,
avec des débordements faibles à prévoir plutôt en rive droite et confinés proche du cours
d’eau, et entre l’Avenue des Iris et l’embouchure dans le Lac de Neuchâtel, avec des déborde-
ments à prévoir essentiellement en rive droite
• Sur les deux berges de la Thièle, le plus important cours d’eau de la commune en matière de
débit, sur un secteur de débordement depuis la limite sud-ouest de la commune jusqu’à la pass
relle des Tilleuls, à environ 500m à l’aval de sa traversée sous l’autoroute, ainsi que sur
les 500 mètres précédant son embouchure dans le Lac de Neuchâtel
À 300 ans, les risques se concentrent au niveau du pont / intersection entre la route de Lausanne et
le Buron, avec une intensité moyenne et des débordements à prévoir sur les deux rives, atteignant les
zones d’activités adjacentes.
Enfin, pour un temps de retour supérieur à 300 ans, des risques de débordement résiduels ou nuls dans
les zones constructibles sont identifiés pour le reste du tracé des cours d’eau. Dans ces secteurs, seuls
les « objets sensibles et infrastructures critiques » (p.ex. hôpitaux, écoles, établissements médico-sociaux,
services du feu, etc.) nécessitent des mesures restrictives, du fait de la population qu’ils accueillent.
Une entreprise de correction fluviale (ECF) a été finalisée en 2020 sur la Thièle. Il s’agit d’une mesure
collective engagée par l’État de Vaud, en collaboration avec les entités régionales et communales,
qui a permis de réduire drastiquement les débits du canal Occidental, du Mujon, du déversoir de la
Thièle ainsi que de la Thièle elle-même. En conséquence, les dangers d’inondations liés à ces cours
d’eau ont été fortement réduits dans les territoires environnants par rapport à une situation avant ECF.
La carte ci-dessus ne présente pas les améliorations de cette ECF. Le projet concerne en particulier :
• Le quartier des Moulins (secteur sud) et le « triangle » des Vuagères, aujourd’hui avec un faible
niveau de danger
• Le quartier Au Pré-du-canal ouest (zone affectée encore non construite), qui présente
un danger de niveau faible à élevé
• Le futur quartier Aux Parties (encore en zone agricole), qui présente un niveau de danger faible
à moyen
Les abords du lac sont également inondables (danger moyen à résiduel) en cas de forte augmentation
du niveau du lac. La ville a connu un événement majeur dans le courant de l’été 2021 où les rives du
lac ont été en grande partie inondées 14.
La carte des dangers liés aux inondations met en évidence que l’exposition de la commune aux dan-
gers liés aux crues des cours d’eau est globalement contenue dans la plaine à l’amont de l’agglomé-
ration, ainsi que de manière limitée sur le littoral du lac. L’inondation des zones agricoles est certes
problématique mais elle permet d’éviter des dégâts dans les milieux bâtis à l’aval 15. Le centre-ville et
ses alentours, où se situent la majorité des sites vulnérables, sont des lieux théoriquement sûrs pour
lesquels le danger d’inondation peut être considéré comme nul.
Les zones les plus critiques du point de vue de la protection de la population sont :
Par ailleurs, les bâtiments situés en zone de danger, non surélevés par rapport au niveau du sol et
disposant de sous-sols sont particulièrement vulnérables.
_____________________________________________________________________________________________
14
Une demande de crédit extraordinaire au budget 2021 de CHF 200’000.- a été faite pour les mesures de remise en état prises dans le cadre de ces intempéries et des
crues du mois de juillet 2021. Un crédit d’investissement est en élaboration pour les mesures d’amélioration de CHF 430’000.- suite au retour d’expérience.
15
Cette stratégie est aussi utilisée pour le Rhône notamment.
Yverdon-les-Bains | Plan Climat 2023 | 38
Figure 24 : Carte de danger d’inondations pour Gressy et Sermuz
Le Buron prend sa source sur la Commune de Goumoëns-la-Ville à une altitude de 640 m. Dans sa
partie amont, les rives du Buron sont essentiellement boisées. Près de la localité de Gressy, le pont de
la route vers Sermuz présente un risque d’embâcle pour un temps de retour de 100 ans. Cet embâcle
entraîne des débordements du Buron sur les deux rives, avec un risque d’inondation d’intensité faible
d’une zone d’activités en rive gauche. Le danger correspondant est moyen.
Diminuer la vulnérabilité d’un territoire face aux crues signifie agir à plusieurs niveaux. Il s’agit d’une
part de limiter autant que possible l’implantation de nouvelles infrastructures ou de nouveaux bâti-
ments dans des zones de danger, et d’autre part de limiter la vulnérabilité du milieu bâti lui-même en
construisant des infrastructures et des bâtiments solides, protégés par des ouvrages de protection
lorsque cela s’avère nécessaire.
Les mesures en lien avec la gestion de l’eau sont centrales. Le Plan général d’évacuation des eaux
(PGEE) communal fait un diagnostic complet de la gestion des eaux. La gestion des eaux claires lors
d’événements de crue exceptionnels est en revanche la préoccupation première sur le territoire com-
munal. Lors d’événements rares, les réseaux eaux claires (EC) saturent, les cours d’eau sortent de leur
lit et des remontées de nappe phréatique sont observées. Pour pallier les dommages potentiels aux
biens et aux personnes, il convient d’adopter une stratégie d’aménagement qui ne se focalise pas sur
les réseaux, mais sur la gestion des écoulements en surface, en système majeur (p.ex. aménagement
de chemins d’écoulement préférentiels). Il est recommandé pour pallier ce risque d’éviter une trop
forte infiltration d’eau en dehors du système majeur de gestion des eaux.
Il convient de favoriser les aménagements de type noues (dans les endroits appropriés et ne rentrant
pas en conflit avec le système de gestion des eaux superficielles) qui peuvent très bien s’intégrer
dans le milieu bâti et présenter un usage multifonctionnel (espace de détente et noues). Les surfaces
perméables et les techniques de récupération d’eau de pluie permettent de diminuer les volumes
d’eau à écouler par les cours d’eau et les canaux vers le lac. Dans les endroits appropriés du point
de vue de la gestion des eaux de surfaces (en conformité avec le système majeur) et moyennant la
vérification hydraulique et les possibilités d’aménagements, les surfaces perméables sont à favoriser.
Lors d’événements exceptionnels et dans le contexte spécifique à Yverdon-les-Bains, il est préférable
d’éviter la rétention d’eau (sauf en toiture pour des raisons d’évaporation), afin de pouvoir conduire
les eaux par les infrastructures et les cours d’eau rapidement au lac et ceci avant l’arrivée des eaux
en amont de la Ville.
La renaturation des cours d’eau participe énormément à la protection du milieu bâti contre les risques
de crues. En effet, plus le cours d’eau est proche de son état naturel plus il sera capable de diminuer
les vitesses d’écoulement. L’élargissement du lit majeur permet une diminution des hauteurs d’eau.
Des plans d’urgence clairs et coordonnés permettent de faire face à des situations de crise et limitent
les risques d’atteinte à la population.
Actuellement, les cartes de danger ne prennent pas en compte les effets des scénarios climatiques.
Une mise à jour des cartes de danger dans ce sens est néanmoins prévue à l’échelle cantonale.
Les dérèglements climatiques impliquent une modification du régime des précipitations. En été
particulièrement, les épisodes extrêmes de fortes précipitations augmentent aussi bien en fréquence
qu’en intensité, avec pour effet d’accentuer les phénomènes de ruissellement (ou écoulement de
surface). Ce phénomène est particulièrement présent dans les milieux construits où les surfaces im-
perméables sont nombreuses et où il n’y a pas de gestion des eaux en système majeur d’écoulement.
En l’absence d’une bonne gestion des eaux pluviales et de mesures de protection, des dégâts aux
infrastructures, aux bâtiments et aux canalisations sont possibles.
Le domaine de l’agriculture est également touché par la survenue de fortes précipitations, qui sont
susceptibles de dégrader les couches supérieures des sols (érosion de surface) et d’impacter ainsi
négativement la fertilité des sols agricoles.
Evaluation de la vulnérabilité
En tant qu’agglomération, Yverdon-les-Bains est vulnérable aux fortes précipitations et aux phéno-
mènes qui en découlent, en particulier le ruissellement et les glissements de terrain.
A titre d’exemple, un évènement pluvieux particulièrement intense s’est produit le 31 mai 2018 sur
les communes d’Yverdon-les-Bains et de Pomy. Cet évènement pluvieux extrême, avec un temps de
retour estimé à 70-100 ans, a permis de vérifier en situation réelle le fonctionnement des ouvrages
construits et les bénéfices de la sécurisation et de la renaturation du ruisseau de Pomy.
Densité
[hab./ 100m2]
Aléas de
ruissellement - OFEV
hauteur d’eau en [m]
La gestion des eaux claires à Yverdon-les-Bains est structurée par la présence du lac et des ruisseaux
et canaux qui traversent le territoire communal. Ces cours d’eau drainent la plaine de l’Orbe en aval et
reçoivent les exutoires du réseau d’eaux claires (EC) communal. Le PGEE communal fait un diagnos-
tic complet de la gestion des eaux pluviales et propose une série de mesures à réaliser pour améliorer
la gestion des eaux de surface. Malgré un certain déficit d’entretien, le réseau ne souffre pas de points
faibles critiques en fonctionnement normal.
À Yverdon-les-Bains, les fortes précipitations pourraient également avoir pour conséquence l’aug-
mentation du danger relatif aux glissements de terrain. La Figure 26 indique ci-après indique les zones
de danger concernées par les glissements de terrain permanents (carte des dangers naturels – portail
communal) et la vulnérabilité sociale.
La Figure 27 ci-dessous indique les zones de danger concernées par les glissements de terrain spon-
tanés (carte des dangers naturels – portail communal) et la vulnérabilité sociale.
Les dangers naturels liés aux glissements de terrain spontanés se localisent sur les mêmes secteurs
que les dangers liés aux glissements de terrain permanents, soit :
La commune d’Yverdon-les-Bains possède des forêts considérées comme forêts de protection contre
les dangers naturels. Celles-ci se trouvent principalement dans les forêts de pente dans les côtes à
proximité de la ville. Ces forêts y jouent un rôle de protection essentiellement contre les glissements
de terrain et les problèmes d’érosion des berges. La sylviculture qui est pratiquée dans ces secteurs
tient compte du rôle de stabilisation qu’exercent les arbres. Il est essentiel d’y intervenir de manière
régulière, dosée et préventive afin d’éviter toute rupture du couvert forestier.
Sites vulnérables
Densité
[hab./ 100m2]
Degré de danger
- Glissement
permanent
Figure 26: Carte des dangers liés aux glissements de terrain permanents
Sites
vulnérables
Densité
[hab./ 100m2]
Degré de danger
- Glissement
permanent
Diminuer la vulnérabilité d’un territoire face au ruissellement et aux glissements de terrain signifie
agir à plusieurs niveaux. Il s’agit notamment de privilégier autant que possible les systèmes majeurs
de gestion des eaux, les surfaces perméables dans les endroits en adéquation avec le PGEE et les
techniques de collecte des eaux pluviales afin de maîtriser finement la gestion des eaux claires. Il
est d’autre part important de limiter autant que possible l’implantation de nouveaux bâtiments ou
infrastructures dans les zones concernées par les glissements de terrain de danger ainsi que de li-
miter la vulnérabilité du milieu bâti lui-même en s’assurant de sa solidité lors de la construction et en
intégrant des ouvrages de protection lorsque cela s’avère nécessaire.
La gestion des eaux claires lors d’événements exceptionnels constitue une préoccupation centrale
sur le territoire communal. Lors d’événements extrêmes, les réseaux EC saturent, les cours d’eau
sortent de leur lit et des remontées de nappe phréatique sont observées. Pour pallier les dommages
potentiels aux biens et aux personnes, il convient d’adopter une stratégie d’aménagement qui ne se
focalise pas que sur les réseaux, mais également sur la gestion des écoulements en surface (ex. amé-
nagement de chemins d’écoulement préférentiels).
D’autres solutions, comme la revitalisation des cours d’eau, peuvent mener à une meilleure maîtrise
des débits lors d’événements exceptionnels. Dans le cadre de la planification stratégique cantonale
en matière de revitalisation, plusieurs tronçons prioritaires ont été identifiés sur le territoire communal.
A l’avenir, il s’agit également de poursuivre les travaux et une bonne gestion du patrimoine dans les
forêts de protection contre les glissements selon les critères de gestion durable (NaiS) afin d’améliorer
la stabilité de certains peuplements; sans oublier les soins culturaux à effectuer dans les périmètres
régénérés ces 10 dernières années. La présence de frênes atteints par le flétrissement (chalarose)
accentue localement le besoin d’intervention dans ces forêts.
Lorsque la vitesse du vent dépasse 75 km/h on parle de tempête, lorsqu’il dépasse 118 km/h on parle
d’ouragan. En Suisse c’est principalement en automne et en hiver que l’on subit des vents d’une telle
ampleur. Quant à la grêle, il s’agit d’un phénomène relativement fréquent en Suisse, qui a la particula-
rité d’être très localisé. Ce phénomène survient typiquement lors d’orages de chaleur estivaux.
Les effets des dérèglements climatiques sur ces deux processus sont très complexes et il reste pour l’heure
difficile de prédire l’évolution des tempêtes et des orages de grêle en Suisse. Néanmoins, étant donné l’am-
pleur des dommages que ce type d’événements peut causer, l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV)
recommande de partir du principe que l’intensité de ces phénomènes va augmenter à l’avenir.
Les principaux impacts potentiels sont des dommages accrus sur l’enveloppe des bâtiments (y com-
pris les équipements en toiture, notamment les panneaux solaires) et les infrastructures, des dégâts
aux forêts (dans le cas des tempêtes) ainsi qu’une baisse des rendements agricoles et viticoles et des
dégâts aux véhicules (dans le cas de la grêle).
Evaluation de la vulnérabilité
Selon MétéoSuisse, les épisodes de grêle sont fréquents dans certaines régions de Suisse et notamment
le long du Jura. Étant donné sa position géographique au pied du Jura, la Ville d’Yverdon-les-Bains pré-
sente un risque plus prononcé que d’autres villes du Plateau en matière d’épisodes de grêle. La vaste
zone agricole de la plaine de l’Orbe et les vignobles sont particulièrement vulnérables à la grêle, qui peut
anéantir des récoltes entières. En juin 2021 par exemple, la grêle a engendré 65% de perte pour le chas-
selas et 40% de perte sur le pinot noir, pour une somme totale de Fr. 37’000.-. Par ailleurs, en tant que
territoire densément bâti, les dommages matériels potentiels peuvent être très conséquents.
Pour limiter les dommages sur le milieu bâti il convient de développer et d’utiliser aussi systémati-
quement que possible des matériaux résistants. Concernant les dégâts aux cultures et aux vignes,
il existe peu de moyens de limiter les dégâts, si ce n’est des filets anti-grêle. Dans ces domaines, la
nécessité de mettre en place des mesures de soutien financier complémentaires aux aides cantonales
devrait être évaluée.
Une gestion prévoyante et sécuritaire du patrimoine arboré dans les zones sensibles qui accueillent
du public permet de prévenir certains dégâts liés à des chutes de branches ou au déracinement
d’arbres. Des tests de traction sur les arbres critiques couplés à des analyses sanitaires poussées
permettent de sécuriser et d’évaluer les risques sur certains endroits clés du territoire urbain.
L’amélioration des systèmes de suivi et d’alerte constitue aussi une piste pour limiter les dommages.
3.3.5 Sécheresse
La Suisse est considérée comme le « château d’eau de l’Europe » car elle possède des réserves d’eau
importantes dans les Alpes. Néanmoins, depuis 2003, on observe de plus en plus fréquemment des
épisodes de sécheresse régionale et saisonnière pouvant avoir de graves conséquences sur l’environne-
ment, l’économie et la société. En période estivale, l’évapotranspiration et les fortes chaleurs aggravent
les effets de la sécheresse; cependant une sécheresse peut apparaître à n’importe quelle saison. En
décembre 2016 par exemple, le Plateau suisse a connu une sécheresse particulièrement marquée.
Les ressources en eau sont nécessaires à de nombreuses activités anthropiques, notamment : l’ap-
provisionnement en eau potable, l’élimination des eaux usées, le refroidissement et le chauffage, la
production hydroélectrique, l’irrigation, la production industrielle, etc. Par ailleurs, les organismes
aquatiques ont besoin d’une eau en suffisance et de bonne qualité pour survivre. Lors de pénuries
d’eau, des restrictions peuvent être imposées pour certains usages afin d’économiser les ressources;
des conflits d’usage et une nécessité d’arbitrage peuvent apparaître.
Par ailleurs, le manque d’eau impacte négativement les rendements agricoles (croissance des plantes
limitée et érosion des sols accentuée). En 2003, le rendement des récoltes a diminué de 20% en
moyenne en Suisse ce qui correspond à une perte économique de 500 millions de francs. À l’avenir
on s’attend à des étés caniculaires et secs plus fréquents avec des pertes agricoles associées de plus
en plus importantes, en particulier sur le Plateau et dans le Jura.
Sur le Plateau suisse, le risque relatif aux feux de forêt est considéré comme faible pour les agglomérations.
Evaluation de la vulnérabilité
Les écosystèmes aquatiques présents sur le territoire d’Yverdon-les-Bains (lac, ruisseaux, marais)
et les organismes qui y vivent peuvent être passablement fragilisés par la baisse du niveau d’eau et
l’augmentation de la température de l’eau.
Malgré le caractère très urbain du territoire yverdonnois, on y trouve une grande zone agricole (plaine
de l’Orbe) qui produit de nombreux produits agricoles et participe ainsi à couvrir une importante par-
tie de l’approvisionnement alimentaire régional. Les besoins en irrigation de la plaine de l’Orbe sont
susceptibles d’augmenter à l’avenir et ainsi générer une pression supplémentaire sur cette ressource.
L’arborisation des abords des cours d’eau afin d’améliorer l’état écomorphologique de leurs lits per-
met de limiter efficacement la hausse de température de l’eau.
Pour limiter à la fois les pertes de rendement dans l’agriculture et les besoins en irrigation, il convient
de privilégier la culture d’espèces adaptées au climat local à venir.
La récupération d’eau de pluie et la valorisation des eaux grises (p.ex. l’utilisation d’eau industrielle de
STEP pour des usages liés à l’entretien) doivent être encouragées afin d’économiser les ressources
en eau potable.
L’amélioration des systèmes de suivi et d’alerte ainsi qu’une planification régionale à long terme
constituent aussi des pistes pour limiter les dommages.
3.3.6 Biodiversité
On distingue 3 niveaux de diversité biologique (ou biodiversité) : la diversité des écosystèmes, la di-
versité des espèces et la diversité génétique.
Étant donné la rapidité avec laquelle la température moyenne augmente, le domaine du vivant n’a pas
la capacité de s’adapter suffisamment vite pour survivre. Ainsi, comme l’illustre la Figure 28 ci-des-
sous, on s’attend à une augmentation du pourcentage d’espèces menacées d’extinction d’ici 2100,
plus ou moins importante en fonction des scénarios climatiques.
Vertebrés 4% 1.5°C
8% 2°C
26% 3.2°C
Plantes 8%
16%
44%
Insectes 6%
18%
49%
Figure 28: Pourcentage d’espèces menacées d’extinction d’ici 2100 en fonction de l’augmentation de la température par rapport à l’ère préindustrielle
(Warren, Price, Graham, Forstenhaueusler, & Vanderwal, 2018)
L’urbanisation et l’expansion des villes suisses a eu un effet considérable sur la biodiversité en dé-
truisant un nombre important d’espaces naturels et en les fragmentant. Cependant, il est intéressant
d’observer qu’une biodiversité riche peut parfois s’épanouir en milieu bâti, notamment de par la diver-
sité des types de milieux que l’on y retrouve. Cette biodiversité est malheureusement fragile, dans la
mesure où les espaces où elle s’y réfugie sont souvent mal connectés entre eux. Les villes ont donc
une responsabilité particulière vis-à-vis de leur préservation. Yverdon-les-Bains d’autant plus si l’on
considère sa situation géographique.
Evaluation de la vulnérabilité
Construite sur d’anciens marais, la Ville d’Yverdon-les-Bains jouit de milieux aquatiques et humides
uniques et de grande qualité abritant notamment une réserve d’oiseaux migrateurs d’importance na-
tionale et internationale, des sites de reproduction de batraciens, un espace limicole très favorable à la
biodiversité, ainsi que cinq cours d’eaux, dont deux ont récemment été renaturés sur une partie de leur
tronçon (Thièle et Mujon), permettant ainsi d’augmenter de façon significative leur valeur écologique et
leur attrait pour une biodiversité riche. Par ailleurs ces milieux constituant des îlots de fraicheur, ils ont
un impact positif en matière de protection contre les inondations et des épisodes de sécheresse et par-
ticipent au phénomène naturel de stockage de carbone sous forme de matière organique 17.
Les milieux aquatiques et humides (lac, cours d’eau, marais de la Grande Cariçaie, forêt alluviale du Bois des
Vernes) sont particulièrement sensibles à l’augmentation des températures et aux épisodes de sécheresse,
avec à la clé des impacts tels qu’un stress thermique pour certaines espèces, la prolifération de certaines
pathologies, l’eutrophisation 18 du lac et l’assèchement des milieux en cas de sécheresse prolongée.
La Ville d’Yverdon-les-Bains bénéficie également d’une surface importante d’espaces verts (58ha)
et de forêts sur le territoire urbain (49 ha). Avec plus de 3500 arbres sur le domaine public ou privé
communal, la Ville d’Yverdon-les-Bains possède un fort potentiel de couverture végétale, mais aussi
de captation du CO2 sur son territoire. Or, pour rendre le centre urbain résilient aux changements
________________________________________________________________________________________
16
C’est ce que l’on appelle les services écosystémiques.
17
Ces milieux sont ce que l’on appelle des puits de carbone naturels.
18
On parle d’eutrophisation lorsque les nutriments (typiquement l’azote et le phosphore) s’accumulent dans les eaux induisant la prolifération de certains
végétaux aquatiques potentiellement toxiques. Ce phénomène apparaît notamment lorsque le brassage de l’eau est insuffisant
climatiques, il faut avant tout prendre soin de son patrimoine arboré et de ses espaces verts. L’arbre
en milieu urbain se développe moins que l’arbre forestier, en raison notamment des nombreuses
contraintes imposées. Les sols sont souvent limités et pauvres, l’espace souterrain réservé au sys-
tème racinaire ne permet parfois pas à l’arbre de se développer de manière optimale, le climat urbain
est plus chaud et plus sec que le climat en forêt et la cohabitation avec les besoins et usages de la
population urbaine est parfois difficile (parking, salage des routes, vandalisme, etc.). Ces contraintes
seront d’autant plus marquées avec les changements climatiques, puisque l’arbre urbain sera plus
souvent confronté à des épisodes de stress hydriques et à des périodes de fortes chaleurs.
Parmi les espèces typiques d’Yverdon-les-Bains, on retrouve un grand nombre d’oiseaux nicheurs
(101 espèces différentes) dépendant directement de la présence d’une arborisation et d’espaces
verts de qualité. Environ 40% de ces espèces sont actuellement menacées et ce chiffre pourrait
encore augmenter avec l’évolution climatique. On soulignait précédemment la présence de milieux
humides et d’eau sur le territoire communal, il n’est dès lors pas surprenant de retrouver à Yverdon-
les-Bains plus de 10 espèces différentes de batraciens, 7 espèces sur 10 sont cependant menacées.
Ces espèces se retrouvent principalement dans la Grande-Cariçaie ou dans les forêts alluviales.
La présence d’insectes est menacée à l’échelle globale, mais également à Yverdon-les-Bains. À titre
d’exemple on retrouve plus d’une quarantaine d’espèces de papillons de jour sur le territoire communal
et 97 espèces d’abeilles sauvages. La présence de ces espèces est étroitement liée à des aménage-
ments typiques tels que les hôtels à insectes, la présence de prairies maigres ou de toitures végétalisées.
Enfin, Yverdon-les-Bains a la chance d’héberger une flore très riche, puisque près de 600 espèces
ont été répertoriées, dont 40% sont actuellement menacées. La prolifération d’espèces néophytes
invasives fait notamment partie des raisons du déclin de cette flore (voir chapitre 4.7).
Pour réduire les pressions induites par les changements climatiques sur les milieux naturels, il convient
d’adopter une stratégie complète de protection des milieux et de leur diversité biologique en suivant
leur évolution (monitoring) et en mettant en œuvre des mesures visant à préserver et améliorer leur
qualité. La stratégie prévue par le Plan directeur de la nature (PDN) de la Ville va dans ce sens en pré-
voyant une série de mesures pour les différents milieux naturels du territoire.
Une des clés dans la préservation de milieux naturels riches et variés se situe dans la conservation
des corridors écologiques. Ces corridors permettent de connecter les milieux naturels entre eux et
ainsi d’assurer un brassage génétique continu. La faune et la flore peuvent ainsi s’y déplacer et as-
surer la pérennité des milieux naturels sur le long terme. À Yverdon-les-Bains, les principaux couloirs
biologiques se font par les cours d’eaux entre le lac et la Plaine de l’Orbe, par les rives du lac et leur
gestion extensive ainsi que par la plaine de l’orbe et ses surfaces de promotion de la biodiversité.
Les nouvelles conditions climatiques (hausse des températures, hivers plus doux, période de vé-
gétation plus longue, accroissement de la sécheresse estivale) sont favorables à la propagation de
certains organismes nuisibles, de maladies et d’espèces exotiques, qui ne pouvaient pas survivre en
Suisse auparavant. Mieux adaptés aux températures élevées, ces organismes concurrencent faci-
lement nos espèces indigènes. La mondialisation contribue également à la propagation d’espèces
exotiques, ceci depuis déjà plusieurs centaines d’années pour certaines espèces comme l’ailante
apparue en Europe en 1740. La propagation d’organismes nuisibles, de maladies et d’espèces exo-
tiques induit des risques pour la santé humaine mais aussi une dégradation de certains milieux et de
la biodiversité dans son ensemble.
On distingue les essences indigènes (locales) des essences néophytes ou exotiques. La faune locale
ayant évolué en dépendance avec la flore locale, les apports écosystémiques des essences indigènes
sont donc largement supérieurs. À cela s’ajoute la problématique de dissémination de certaines es-
sences exotiques considérées comme envahissantes, qui en plus de s’être très bien adaptées à notre
environnement se substituent progressivement aux essences locales sans pour autant apporter les
mêmes bénéfices écologiques. Ces espèces néophytes dites « invasives » ont une croissance et une
propagation rapide puisque leurs concurrents naturels ne sont pas présents dans la région envahie,
c’est pourquoi il est nécessaire d’agir au plus vite lorsqu’elles sont identifiées. Elles posent dès lors des
problèmes pour la biodiversité locale, la santé humaine à cause des allergies que certaines provoquent
mais également économiques dû aux dommages qu’elles peuvent engendrer aux infrastructures.
Yverdon-les-Bains n’est pas épargnée par la présence de néophytes invasifs. Parmi les espèces vé-
gétales problématiques, on peut citer la présence de :
• La vergerette annuelle
• Du séneçon du cap, qui est toxique pour le bétail
• De la renouée du Japon, qui prolifère le long des cours d’eau ou des rives du lac
• Du bunias d’orient
• Du solidage
Ces essences se disséminent le plus souvent par le biais des voies de communication (routes, voies
de chemin de fers, etc.), mais aussi le long des cours d’eau. Certains néophytes envahissants, comme
la laurelle ou le thuya sont encore vendus dans le commerce et on les trouve par conséquent encore
souvent sur des parcelles privées.
Du point de vue de la faune, plusieurs espèces exotiques sont aussi problématiques pour l’équilibre
environnemental local. Le nombre d’espèces capables de causer des dommages économiques aug-
mente fortement depuis des années. On pense notamment au capricorne asiatique, qui s’attaque
à un grand nombre de feuillus et qui peut les faire dépérir en quelques années seulement. À l’heure
actuelle le capricorne asiatique n’a jamais été observé à Yverdon les-Bains, il se pourrait cependant
qu’avec l’évolution climatique, il finisse par apparaitre sous nos latitudes. Concernant les espèces
aquatiques on peut citer les gobies de la mer Noire qui menacent directement la faune piscicole indi-
gène, puisqu’ils se nourrissent d’œufs (notamment ceux de la truite ou de l’ombre). Au même titre que
pour le capricorne, le gobie de la mer noire n’a pour l’instant pas été observé dans le lac de Neuchâtel
ou dans les cours d’eau traversant la ville d’Yverdon-les-Bains.
Les espèces problématiques présentes à Yverdon-les-Bains sont pour la grande majorité liées au
milieu aquatique. On peut citer :
• La moule quagga, qui a la particularité de pouvoir se reproduire dans des eaux dès 5°C et peut
former d’importants bancs provoquant d’importants dommages sur le réseau d’assainissement
et les infrastructures portuaires. Elle est présente dans le lac de Neuchâtel depuis 2020
• Des espèces d’écrevisses américaines prolifèrent dans les lacs et les cours d’eau du plateau.
Du fait qu’elles sont plus résistantes à la peste des écrevisses, mais supportent aussi mieux les
eaux de qualité médiocre, elles ont une résilience plus élevée et remplacent donc petit à petit les
espèces indigènes d’écrevisses
• La Perche soleil, originaire d’Amérique du Nord a été observée dans les noues d’Y Parc, mais
aussi dans le lac de Neuchâtel. La perche soleil défend âprement son nid et peut être agressive
avec les baigneur·euses. Parallèlement, elle se nourrit des œufs, alevins et larves des poissons
indigènes. Si les cas étaient isolés ces dernières années, on observe une expansion de l’espèce
en raison notamment du réchauffement des eaux
Enfin le dernier volet primordial à prendre en considération concerne les ravageurs et parasites exo-
tiques, qui mettent à mal la biodiversité locale. On a précédemment mentionné l’importance de l’arbre
et d’une bonne couverture végétale pour rendre le milieu urbain résilient, or certains ravageurs s’at-
taquent à certaines essences d’arbres :
• Le chancre coloré du platane est un champignon qui s’attaque exclusivement aux platanes par
le biais de leur écorce. Les arbres infectés meurent en quelques années (3 à 7 ans)
• La chalarose est également une maladie fongique d’origine exotique. Elle s’attaque principalement
au frêne commun. Le champignon provoque un flétrissement du feuillage, un dessèchement des
branches et réduit considérablement la robustesse et la stabilité de l’arbre. En milieu urbain, les
aspects sécuritaires priment et un sujet atteint de chalarose doit dans la plupart des cas être abattu
Ces exemples montrent en quoi les dérèglements climatiques vont augmenter la pression des espèces
néophytes sur la faune et la flore indigènes. Ces espèces exotiques n’ayant pas évolué au sein de l’éco-
système local, elles n’apporteront pas les mêmes services écosystémiques que les espèces indigènes.
La lutte contre ces espèces peut être complexe et très demandeuse en ressources, surtout quand
ces dernières sont bien implantées, il est donc nécessaire de savoir les repérer et d’agir de manière
adaptée pour contenir leur propagation, voire les éradiquer lorsque cela est encore possible. Toutefois
pour une partie des espèces invasives, la lutte est déjà perdue, tant elles se sont implantées sur le
territoire. L’objectif dans ce genre de cas est de limiter leur propagation.
A l’échelle nationale, il est également primordial d’instaurer un cadre légal strict sur les néophytes.
A l’heure actuelle pour les espèces végétales, seule l’ambroisie, néophyte dangereux pour la santé
humaine et du bétail est interdite à la vente.
4 Ambitions, engagements
et objectifs climatiques
Ces cibles à 2030 et 2050 préconisées par le GIEC sont déterminées par le concept de « budget
carbone restant ». En effet, l’augmentation de la température moyenne est directement corrélée à
la quantité de GES présente dans l’atmosphère. Ainsi, les expert·es du GIEC ont calculé qu’il reste
un « budget mondial » de 420 gigatonnes (situation fin 2017) à ne pas dépasser pour avoir 66% de
chances de rester sous le seuil de +1.5°C. Si chaque être humain a droit à la même part, le budget
restant par habitant·e est d’environ 55 tCO2. Cette notion de budget carbone met en évidence le fait
que les cibles à 2030 et 2050 ne suffisent pas, mais qu’il faut aussi réduire rapidement les émissions
de GES afin de ne pas épuiser le budget restant trop rapidement. Selon le GIEC, il est nécessaire
d’atteindre le pic émissif avant 2025, ce qui laisse seulement 3 ans pour réduire les émissions de GES
de façon « rapide, radicale et le plus souvent immédiate » dans tous les secteurs.
La stratégie climatique à long terme de la Suisse définit les lignes directrices et des objectifs par secteur
en vue d’atteindre l’objectif de zéro émission nette. Les émissions évitables doivent être supprimées et
les émissions résiduelles (difficiles à éviter) compensées par des technologies d’émission négative (NET).
évitables
Mesures 2° Compenser
de réduction les émissions
Emissions résiduelles des émissions inévitables
Emissions nettes au moyen de
technologies
NET
0
Emissions
négatives
2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100
Figure 29 : Stratégie climatique à long terme de la Suisse et rôle des technologies d’émission négative
La stratégie climatique à long terme fixe notamment les objectifs sectoriels suivants pour l’horizon 2050 :
Dans un processus d’amélioration continue ainsi que pour une meilleure prise en compte transver-
sale des enjeux climatiques, Yverdon-les-Bains construit son premier Plan climat. Ce Plan climat de
1ère génération est un premier jalon d’un processus évolutif qui doit permettre de renforcer la prise
en compte du climat dans l’action communale. Il représente tant une feuille de route d’un processus
qu’un premier plan d’action. Il s’inscrit dans la stratégie de durabilité à l’horizon 2030-Agenda 2030,
dans laquelle il représente l’une des huit thématiques.
En outre, pour faire face aux défis climatiques, la Municipalité a fait du climat, de la biodiversité et de
la transition énergétique un axe prioritaire dans son programme de législature 2022-2026.
Concernant les émissions de GES produites hors du territoire mais induites par les activités et modes
de vie de la population yverdonnoise (émissions indirectes), qui représentent environ 70% du bilan
carbone territorial, la Ville d’Yverdon-les-Bains souhaite également s’engager de façon significative et
se fixe une ambition de réduction de 75% à 2050 par rapport à 2019, ceci même si les leviers à dispo-
sition sont moins importants. Les émissions restantes (25%) devront être compensées par des NET.
La cible du zéro émission nette implique d’éliminer les émissions évitables et de compenser les émis-
sions inévitables restantes. Comme pour l’échelon national, on considère que les domaines du bâ-
timent et de la mobilité ne doivent plus émettre de GES d’ici 2050, sans quoi le zéro émission nette
sera très difficile à atteindre.
A noter que ces objectifs correspondent aux engagements pris par la Municipalité lors de la signature
de la Charte pour le climat et l’énergie des villes et des communes au printemps 2022.
________________________________________________________________________________________
19
La trajectoire de réduction débute en 2019 car c’est l’année de référence du bilan carbone. Elle permet de donner un ordre d’idée sur les réductions.
A noter que les chiffres de ces trois dernières années sont indicatifs et n’ont pas été calculés. L’outil de bilan carbone permet d’identifier les principales
sources d’émissions mais ne représente pas un outil de suivi des mesures (il sera refait chaque cinq ans environ).
350’000
-60% émissions directes
Tonnes de CO2-eq/an
300’000
-27% émissions indirectes
250’000
200’000
150’000
100’000
• La trajectoire ci-dessus montre les objectifs intermédiaires à atteindre pour respecter la cible
du zéro émission nette en 2050;
• Le budget carbone restant (pour les émissions directes);
• La volonté de réduire les émissions indirectes de 75% à 2050.
À titre indicatif et pour répondre aux recommandations du GIEC d’agir rapidement pour inverser la
tendance (« 3 ans pour agir »), la figure ci-dessus présente également ce que signifierait une réduction
des émissions à l’horizon 2026, notamment une réduction des émissions directes de 40%. Or, cet
horizon est très court et ne peut que présenter un vœu, car sa réalisation ne dépend pas uniquement
d’une volonté municipale, mais dépendra de mesures et financements mis en place par le Canton et
la Confédération.
Précision concernant l’année de référence
Comme mentionné plus haut, c’est le budget carbone restant, exprimé en valeur absolue (tonnes
de CO2) et calculé par le GIEC à partir de 2018, qui est déterminant pour contenir le réchauffement
climatique global à +1.5°C.
Par ailleurs, un travail important de collecte et traitement de données à l’échelle de la commune a été
fourni pour réaliser un bilan carbone à l’échelle du territoire yverdonnois. Ce bilan est basé sur la mé-
thodologie proposée par le Canton de Vaud qui retient l’année 2019 référence. Aujourd’hui, ce bilan
constitue la référence la plus précise dont dispose la commune du point de vue de son impact clima-
tique global. Par ailleurs, le Canton de Vaud a publié une nouvelle mouture de son bilan des émissions
avec comme année de référence 2019. Ce bilan servira de base pour l’établissement du Plan climat
cantonal de deuxième génération.
C’est pourquoi, bien que la stratégie climatique de la Suisse retienne 1990 comme année de réfé-
rence, l’année de référence retenue dans le cadre de la stratégie climatique communale d’Yverdon-
les-Bains est 2019. L’objectif premier étant bel et bien de pouvoir évaluer régulièrement la contribution
de la stratégie climatique communale et de son plan d’action associé par rapport aux objectifs clima-
tiques que se fixe la Ville d’Yverdon-les-Bains.
L’exercice de comparaison des pourcentages de réduction entre Yverdon-les-Bains et les autres com-
munes, le Canton de Vaud ou la Confédération suisse est certes intéressant pour comparer l’ordre de
grandeur des contributions de chaque entité, mais il a ses limites et ne constitue pas le critère princi-
pal pour définir la méthodologie d’évaluation de la stratégie climatique yverdonnoise.
La Ville d’Yverdon-les-Bains s’engage à respecter le même objectif à long terme (2050) au sein de son ad-
ministration, ceci 10 ans plus tôt, soit d’ici 2040, afin de jouer pleinement son rôle d’exemplarité. L’objectif
intermédiaire à moyen terme (2030) est cependant le même que celui fixé pour l’ensemble du territoire.
4.3.3 Adaptation
A l’échelon national, la stratégie d’adaptation aux changements climatiques adoptée en 2012 par le
Conseil fédéral définit les objectifs et principes suivants :
• Les objectifs clés, qui sont directement liés aux enjeux climatiques et qui servent de « boussole »
pour les politiques sectorielles;
• Les objectifs secondaires, qui soutiennent les objectifs clés en précisant davantage le chemin
à suivre.
Les objectifs techniques spécifiques sont classés selon les 10 domaines d’action retenus pour la
stratégie climatique communale et sont listés sur les fiches établies pour chaque domaine d’action
(chapitre 5) avec les actions du plan d’action correspondantes. Il s’agit dans certains cas d’objectifs
quantitatifs et dans d’autres d’objectifs qualitatifs.
A travers la Charte pour le climat et l’énergie des villes et des communes, Yverdon-les-Bains s’est déjà
engagée à viser :
Un autre exemple concerne le domaine de la mobilité, pour lequel le Plan climat fixe un objectif de
part modale (selon distance) des transports individuels motorisés (TIM) à 20% d’ici 2050. Ici, il est
possible de faire un lien, bien que moins direct et moins fiable, entre cet objectif et l’ambition globale
de réduction, à condition de poser des hypothèses notamment sur l’évolution du nombre de kilo-
mètres parcourus par habitant·e.
Par contre, l’objectif technique secondaire relatif au stationnement (réduction du nombre de places
pour TIM à usage public) ne peut pas être directement lié à l’ambition globale de réduction des émis-
sions de GES. Si l’on voulait tout de même estimer la contribution de cet objectif spécifique sur les
émissions de GES liées à la mobilité, il serait nécessaire de poser des hypothèses sur l’impact que
pourrait avoir la réduction du nombre de places sur les kilomètres parcourus en véhicule par les ci-
toyen·nes et les pendulaires. S’il est envisageable de définir ces hypothèses via une recherche dans
la littérature et/ou la consultation d’expert·es, les ressources nécessaires (effort, temps, etc.) pour le
faire seraient démesurées par rapport à la qualité et la précision de l’estimation. Formuler un tel ob-
jectif reste néanmoins pertinent car les expert·es en mobilité s’accordent à dire que la limitation des
places de stationnement contribue significativement à la diminution du TIM.
Si un tel exercice de quantification devait être fait pour plusieurs objectifs spécifiques, on peut forte-
ment douter de la pertinence d’une telle démarche dans le cadre actuel d’élaboration du Plan climat
de 1ère génération.
Finalement, la vérification de l’atteinte des objectifs doit se faire de façon pragmatique grâce à un
système de monitoring efficace, dont certains indicateurs sont déjà en place et d’autres devront être
construits. Le suivi de mise en œuvre des actions sera réalisé de manière régulière. L’atteinte des am-
bitions et engagements politiques sera quant à elle réalisée dans un intervalle de 3 à 5 ans.
Le tableau récapitulatif ci-après permet d’avoir une vue d’ensemble des ambitions et engagements poli-
tiques ainsi que des objectifs techniques à retenir dans le cadre du Plan climat communal de 1ère génération.
2050 2040
Zéro émission net Bâtiment = 0 combustible fossile (exceptés
bâtiments historiques)
Long terme
Conditions cadre
Mise en place rapide et pour le moyen/long terme de conditions favorables à la pérennité de la stratégie
climatique communale
Objectifs techniques spécifiques 21
Mobilité
Part modale TIM : 20%
distances parcourues/hab·an
Long terme 2050 22
Consommation
consommation raisonnée
Alimentation bas carbone
Accompagnement au changement
Généraliser autant que possible les évolutions de comportements favorables au climat (consommation,
habitudes de mobilité, habitat, etc.)
_________________________________________________________________________________________________
20
L’horizon à 2026 est mis à titre indicatif, pour montrer l’envergure des défis pour agir rapidement.
21
Sont représentés ici uniquement les objectifs clés. Chaque domaine d’action a également des objectifs secondaires qui figurent sur les fiches établies par domaine d’action.
22
Les objectifs techniques spécifiques sont définis pour 2050.
5 Plan d’action
Le Plan climat se déploie dans des domaines d’actions thématiques prioritaires et des domaines
transverses, présentés dans la Figure 31 ci-dessous 23.
7 domaines d’actions thématiques sont prioritaires : mobilité, énergie, bâtiment, ressources naturelles
et biodiversité, santé et protection de la population, consommation et urbanisme. Les domaines d’ac-
tions se retrouvent également dans les domaines d’action transverses. Par exemple, l’exemplarité de
l’administration se déclinera selon les domaines d’actions thématiques.
En outre, il est également nécessaire de renforcer la prise en compte des défis climatiques dans toute
l’action communale et donc aussi dans d’autres domaines comme la culture, le sport, etc.
Conditions cadre
________________________________________________________________________________________
23
Les domaines d’actions retenus sont en partie inspirés du Plan climat cantonal mais adaptés à Yverdon-les-Bains.
Comme pour les objectifs, la question de la quantification de l’effet des actions et de la contribution
de chacune d’entre elles aux objectifs techniques spécifiques et aux engagements politiques globaux
se pose. Le plus souvent, l’effet direct induit par la mise en œuvre de chaque action ne peut pas
être quantifié (du moins pas de façon rigoureuse et précise). Tout d’abord, le Plan climat d’Yverdon-
les-Bains s’inscrit dans un contexte global (cadre règlementaire fédéral et cantonal, modes de vie
occidentaux actuels, crises géopolitiques, etc.) qui joue également un rôle important sur le niveau
d’atteinte des objectifs climatiques. Par ailleurs, estimer l’effet potentiel de chaque action du volet
réduction sur les émissions de GES nécessiterait dans la plupart des cas de devoir poser de nom-
breuses hypothèses, sans bases solides, ce qui rendrait les résultats discutables.
Typiquement, l’effet des actions de sensibilisation est très difficile à estimer à l’avance. Le succès
rencontré et les résultats associés peuvent être évalués après la mise en place des campagnes de
sensibilisation. Un autre exemple est celui d’une action visant à réduire le nombre de places de sta-
tionnement à usage public pour le TIM. Dans ce cas, un lien direct peut être établi avec l’objectif tech-
nique spécifique relatif au stationnement qui peut être considéré comme un indicateur permettant de
suivre l’effet de la mise en œuvre de l’action dans le temps (évolution du nombre de places). Mais il
n’est pas possible d’établir un lien de causalité sûr entre la mise en œuvre de cette action et l’atteinte
de l’objectif relatif à la part modale du TIM ou à l’objectif de réduction des émissions de GES pour le
domaine de la mobilité.
Les données disponibles aujourd’hui permettent néanmoins d’estimer l’effet des actions listées ci-des-
sous qui totalisent environ 34’000 tonnes de GES évitées pour l’année 2030 (émissions directes), ce
qui contribue à près de 50% à l’objectif de réduction qui s’élève à environ 70’000 tonnes de GES
évitées durant l’année 2030 (-60% de réduction sur les émissions directes par rapport à 2019).
EXE-MOB1 24 Décarboner la flotte de véhicules communaux
Pour chaque thématique une matrice présente une évaluation de l’effet attendu (tendance du point de
vue de l’impact) de chaque action et du degré de complexité pour leur mise en œuvre. La complexité
de la mise en œuvre dépend de plusieurs facteurs; notamment les coûts, le nombre d’acteurs, la né-
cessité ou non de recourir à des mandataires externes, les processus de validation, etc.
5.1 Exemplarité
En tant qu’administration publique, la Ville d’Yverdon-les-Bains se doit de jouer un rôle d’exemple
auprès des acteurs et actrices de son territoire. Une politique climatique ambitieuse et cohérente,
de pair avec une action active de l’administration, permettront à terme de réduire sensiblement son
empreinte environnementale et de promouvoir, autant pour ses collaboratrices et collaborateurs que
pour la population, des modes de vie plus durables.
________________________________________________________________________________________
24
Un code est donné à chaque action composé des premières lettres du domaine d’action et d’un numéro correspondant. Par exemple : EXE-MOB
pour exemplarité-mobilité, ou EN pour énergie
Objectifs secondaires
Mobilité pendulaire
Réduire le recours aux véhicules thermiques individuels pour
les pendulaires employés de la Ville
Consommation
Optimiser les pratiques de consommation de biens en mettant
l’accent sur la mutualisation, la réutilisation, le recyclage,
les produits locaux, l’alimentation locale, de saison
et végétarienne
Bénéfices recherchés
Co-bénéfices
• Qualité du bâti
• Confort des occupant·es
• Soutien à l’économie locale
• Préservation de la biodiversité
Points d’attention
Actions phares
Actions associées
25
Pour rappel : * = action sélectionnée comme prioritaire lors des ateliers internes et ◊ = proposition du Conseil citoyen
• EXE-BAT10 : Recourir à l’outil SméO du Canton de Vaud comme aide à la décision pour les
constructions et les rénovations sur le parc immobilier appartenant à la Ville
• EXE-CONSO13* : Mutualiser autant que possible les ressources et le matériel entre les services
NB : les actions figurant sur la fiche Ressources naturelles contribuent également à l’exemplarité de la Ville
EXE-BAT2*
Mise en œuvre – degré de complexité
EXE-EN7
Elevé
EXE-EN8
EXE-RN12*
EXE-CONSO13*
EXE-MOB1 EXE-BAT3
EXE5 EXE-CONSO4*
Moyen
EXE-BAT9*
EXE-CONSO14
EXE-BAT11◊ EXE-MOB6
EXE-BAT10
Faible
Objectifs secondaires
Financement assuré
Assurer le financement nécessaire à la mise en œuvre du Plan
climat, son suivi et ses mises à jour
Bénéfices recherchés
• Garantie d’une politique climatique opérationnelle, efficace et cohérente sur le long terme
• Bases solides facilitant l’implémentation de la politique climatique
• Maintien du caractère transversal de l’action climatique
Actions phares
Actions associées
• CC6◊ : Tenir compte des enjeux climatiques dans les investissements de la Ville
• CC7 : Assurer la prise en compte du climat dans les processus administratifs
• CC8◊ : Mettre sur pied un « observatoire du climat »
CC4
Mise en œuvre – degré de complexité
Elevé
CC7
CC8◊ CC2
Faible
Objectifs secondaires
aux de motorisation
T Référence : 481 (2010)
(nbre de véhicules pour Horizon 2030 : à définir
1’000 habitant·es) Horizon 2050 : à définir
à l’échelle de la commune
Stationnement Référence : 5’000
(nbre de places pour à consolider
TIM à usage public) Horizon 2030 : -10%
Horizon 2050 : à définir
Zone de modération du trafic Référence : 25% (2019)
(% des quartiers) 37% (2022)
Horizon 2030 : à définir
Horizon 2050 : 100%
Co-bénéfices
Actions phares
Actions associées
• MOB6*: Rendre attractive la mobilité douce (assurer la continuité et la qualité des réseaux
cyclables et piétonniers, sécuriser, favoriser les infrastructures associées: stationnement,
équipement, etc.)
• MOB7* : Mettre en place une campagne et des mesures de promotion/sensibilisation à la
mobilité douce
• MOB8◊ : Multiplier les espaces de stationnement sécurisés pour les vélos
• MOB9◊ : Intégrer dans la réglementation communale des principes pour la réalisation d’abris
à vélos sécurisés sur les parcelles privées
• MOB10◊ : Augmenter les zones piétonnes
• MOB11◊ : Renforcer l’offre en matière de livraisons à vélo (DringDring) en élargissant le nombre
de partenaires (commerces, restaurants, etc.) et en améliorant la communication
• MOB12 : Définir une stratégie visant à limiter le transport de marchandises motorisé au centre
ville (règlementation, logistique du dernier km, promotion des livraisons à vélo, etc.)
• MOB13* : Rendre attractif les TP pour toutes et tous (homogénéisation, accessibilité
fréquence) et les rendre plus abordables (subventions ciblées)
• MOB14◊ : Optimiser le réseau régional de TP pour les zones excentrées
• MOB15 : Établir une vision globale de mobilité électrique (vélo, marchandise, voiture) intégrant
la notion d’approvisionnement 100% renouvelable
• MOB16 : Garantir le déploiement d’une infrastructure de recharge publique suffisante dans les
zones sous responsabilité communale ainsi que le financement, la construction
et la gestion del’infrastructure de recharge publique dans les parkings concédés
(mesures 3.2 et 3.3 de la stratégie de mobilité électrique)
• MOB17◊ : Evaluer la mise en place de la limitation du trafic en zone 20 autour des écoles
• MOB18◊ : Expérimenter des journées sans voiture (quelques dimanches par année),
par exemple dans le cadre de manifestations/événements
MOB10◊ MOB1
Mise en œuvre – degré de complexité
MOB12 MOB4
Elevé
MOB13*
MOB14◊
MOB7*
MOB9◊
MOB15
MOB11◊ MOB16
MOB18◊
Faible
Objectifs secondaires
Co-bénéfices
• Meilleure autonomie énergétique
• Soutien à l’économie locale
• Qualité de l’air
Actions phares
Actions associées
• EN4* : Maximiser la production solaire sur le territoire communal (en partie via Y-Solaire SA)
• EN5 : Réviser les périmètres d’analyse et les objectifs du PDEn et de Cité de l’Energie afin
d’assurer une cohérence avec le Plan climat
• EN6 : Mettre en place et garantir la mise à jour d’un outil de suivi du PDEn (collecte des
données, indicateurs et représentations)
• EN7* : Intégrer des prescriptions sur l’énergie dans la réglementation fondamentale (à l’échelle du
bâtiment et des quartiers) et privilégier le principe de récompenses des « bonnes » initiatives
• EN8◊ : Limiter les horaires d’éclairage des enseignes lumineuses et inciter les magasins
à réduire l’éclairage des vitrines
Elevé
EN7*
EN8◊
Faible
5.5 Bâtiment
Que ce soit pour les bâtiments privés ou propriétés de la ville, la rénovation et l’assainissement
énergétique représentent un réel levier pour limiter les émissions de ce secteur. En outre, la concep-
tion des bâtiments peut jouer un rôle important en matière d’adaptation, par exemple via la végétali-
sation, le choix des couleurs et des matériaux.
Objectifs secondaires
Bénéfices recherchés
Co-bénéfices
• Qualité du bâti
• Confort des occupant·es
Action phare
Action associée
BAT5◊
Mise en œuvre – degré de complexité
Elevé
Objectifs secondaires
Bénéfices recherchés
Co-bénéfices
• Préservation de la biodiversité
• Qualité et attractivité du milieu bâti
• Qualité de l’air
• Préservation de la ressource Eau
• RN1* : Garantir la mise en œuvre rapide du Plan directeur nature et de ses 120 mesures en
faveur de la biodiversité (en particulier la renaturation des cours d’eau)
• RN2* : Garantir la mise en œuvre rapide de la Stratégie de végétalisation et du plan canopée associé
• RN3 : Privilégier autant que possible les essences végétales en fonction de leur capacité d’adaptation
aux futures conditions climatiques
Actions associées
• RN4 : Développer une stratégie communale complète (et plus spécifique que celle du Canton)
pour lutter contre les espèces invasives, renseigner et inciter les propriétaires à la plantation
d’espèces indigènes
• RN5 : Aménager les canaux comme itinéraires mobilité douce et îlots de fraîcheur via une
renaturation et valorisation en lieux de détente
• RN7 : Garantir une prise en compte globale, systématique et cohérente des enjeux climatiques
dans le cadre de la révision du plan de gestion forestier
• RN8 : Mettre en place un système de monitoring permettant de démontrer les effets positifs
de la renaturation des cours d’eau et de la présence des espaces végétalisés
RN4
Mise en œuvre – degré de complexité
Elevé
RN2*
RN5
Moyen
RN6
RN1* RN3
RN7
Faible
Objectifs secondaires
Bénéfice recherché
Co-bénéfice
• Prise de conscience accrue pour l’ensemble des acteurs et actrices du territoire par rapport aux
risques attendus liés aux changements climatiques
Action phare
• POP1 : Garantir l’actualisation régulière des cartes de dangers naturels et des plans d’action
associés, en fonction de l’évolution des scénarios climatiques
Actions associées
Elevé
POP2
POP3
Moyen
POP4◊ POP1
Faible
Afin de réduire ces émissions, une consommation raisonnée et locale est nécessaire, tant au niveau
de l’alimentation que de l’achat de biens et services. La diminution de la production de déchets repré-
sente également un enjeu majeur, étroitement lié à la consommation.
Dans ce domaine, la marge de manœuvre de la ville reste moindre puisque ce sont les modes de vie
de chaque individu qui sont en cause. Ainsi, les actions que peut mener la ville pour diminuer ces
émissions sont majoritairement du domaine de la sensibilisation et de l’incitation, et étroitement liées
aux actions d’accompagnement au changement.
Objectifs secondaires
Economie circulaire
Contribuer à implémenter dans la société yverdonnoise
les principes de l’économie circulaire
Production de déchets
Réduire significativement la production de déchets sur le territoire
◊Vaisselle reutilisable
Zéro vaisselle jetable pour les manifestations d’ici à 2026
Bénéfices recherchés
Co-bénéfices
Actions phares
• CONSO1* : Promouvoir une alimentation de qualité, saine, variée, de saison et locale auprès de
la population
• CONSO2 : Mettre en place des sensibilisations sur une consommation de qualité et raisonnée
• CONSO3 : Mettre en place un système de monitoring de la consommation
Actions associées
• CONSO4 : Étudier le potentiel, lancer des projets pilotes et promouvoir l’économie circulaire
auprès des acteurs et actrices du territoire
• CONSO5 : Poursuivre l’adaptation des systèmes de recyclage et sensibiliser à la réduction
des déchets et au tri
• CONSO6◊ : Augmenter les possibilités de tri dans la ville
• CONSO7◊ : Encourager la suppression de sacs et emballages à usage unique
• CONSO8◊ : Encourager au « zéro déchet », en particulier en mettant en place de
la vaisselle réutilisable
• CONSO9◊ : Référencer et communiquer les lieux d’échange, de prêt, de deuxième main, vrac, etc.
via le calendrier de collecte et/ou le site internet de la ville et/ou Rive Sud
• CONSO10◊ : Promouvoir une alimentation moins carnée, voire végétarienne, auprès
de la population
• CONSO11◊ : Sensibiliser à une alimentation saine dans les écoles, en particulier par les
critères de choix dans les appels d’offre de marchés publics en matière
de restauration scolaire
• CONSO12◊ : Sensibiliser la société civile au gaspillage alimentaire
• CONSO13◊ : Quantifier notre impact numérique/technologique sur le climat afin de mettre
en place les actions adéquates – avec en premier lieu de la sensibilisation
sur le sujet
Elevé
CONSO8◊
CONSO12◊
CONSO13◊
CONSO2
CONSO5
Faible
CONSO9◊
CONSO10◊
Objectifs secondaires
Co-bénéfices
Actions phares
• URB1 : Renforcer la prise en compte des enjeux climatiques dans le PACom et les autres
instruments de planification
• URB2 : Adopter une stratégie globale favorisant un milieu bâti sobre avec une forte densité
d’utilisation (réutilisation de l’existant, espaces mutualisés et multifonctionnels, low-tech)
et des espaces publics de qualité (activité physique, culture, nature et cohésion sociale)
• URB3 : Mise en réseau des espaces publics renforçant les îlots de fraîcheur
et la mobilité douce (spécificité yverdonnoise)
Actions associées
• URB4 : Renforcer la mixité fonctionnelle dans les quartiers et assurer un développement urbain
cohérent dans les sites stratégiques de mutation urbaine
• URB5* : Veiller à diversifier l’offre de logements en créant les conditions cadre propices aux
coopératives d’habitation et définir des critères de durabilité à respecter
• URB6 : Adopter une stratégie globale visant à limiter l’impact de la construction et des chantiers
(mutualisation, circuits-courts, réaffectation, rénovation, ressources locales)
URB1
URB2
Mise en œuvre – degré de complexité
Elevé
URB4
URB3
URB5
Moyen
URB6
Faible
Objectifs secondaires
Adhésion et coopération
Chercher à créer les conditions pour que les acteurs et actrices
du territoire puissent s’engager personnellement et collectivement
Bénéfices recherchés
Co-bénéfice
Actions associées
• AAC7◊ : Mettre en place des actions de communication ciblées pour promouvoir les
possibilités de subvention existantes à la ville
• AAC9◊ : Organiser des formations aux enjeux climatiques pour tous les âges (ateliers,
école en forêt, ferme pédagogique)
• AAC12◊ : Pérenniser les démarches participatives, comme le Conseil citoyen pour le climat
• AAC-MOB14 : Renforcer les subventions en faveur de la mobilité douce et des transports publics
• AAC-MOB16◊ : Encourager les trajets scolaires à pied ou à vélo (patrouilleurs, pédibus, vélo-bus)
afin de limiter la problématique des déposes-minutes (parents-taxis)
• AAC-CONSO27◊ : Mettre en place des coaching familles pour réduire les déchets
AAC-MOB20◊ AAC-MOB15◊
Elevé
AAC-MOB18◊
Mise en œuvre – degré de complexité
AAC12◊ AAC9◊
AAC-MOB13*
AAC-MOB19
AAC-EN23
AAC-EN24
AAC7◊ AAC2
AAC-MOB17◊ AAC14
Faible
AAC-MOB21◊ AAC-EN22
AAC-POP26◊ AAC-RN25
AAC-CONSO27◊
Ce Plan climat de 1ère génération représente le premier jalon d’une démarche itérative dont le but est
le renforcement de la prise en compte des enjeux climatiques dans l’action communale. Il n’a pas la
prétention d’être exhaustif, mais plutôt d’affirmer la volonté de la Ville d’assumer ses responsabilités.
Si les Communes ont un rôle crucial à jouer et de multiples leviers à disposition, elles ne peuvent
néanmoins pas parvenir seules à leurs objectifs. Le cadre légal comme les soutiens financiers du
Canton et de la Confédération devront évoluer.
Au vu de l’étendue des défis à relever, Yverdon-les-Bains invite la société civile à contribuer aux ob-
jectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et aux actions pour adapter le territoire aux
changements climatiques. Chacune et chacun se doit, à son échelle, de faire sa part afin de participer
activement au bien-être collectif et atteindre une société sobre, viable et décarbonée.
Le présent document est le fruit d’une démarche de co-construction menée tant au sein de l’adminis-
tration qu’auprès de la population. Le calendrier étant ambitieux, avec une élaboration et une publi-
cation planifiées sur un peu plus d’une année, nul doute que la prochaine génération du Plan climat
nécessitera des approfondissements sur certaines thématiques que cette version n’aura pu qu’effleu-
rer. Le numérique ou les finances, dont les contributions aux émissions de gaz à effet de serre sont
aujourd’hui largement reconnues mais pour lesquelles les données communales manquent, en sont
un exemple. L’agriculture, tant pour son impact sur l’environnement que pour son potentiel positif
de captation, en est un autre. Face à l’urgence d’agir, la Ville d’Yverdon-les-Bains avait à cœur de se
doter rapidement d’un document cadre, traduisant sa volonté d’agir concrètement pour répondre aux
défis climatiques.
Atténuation Réduction des émissions de GES visant à atténuer les impacts climatiques.
Efficience
énergétique Efficacité énergétique avec un minimum de ressources (énergétiques)
Report modal Le report modal consiste à changer de mode de déplacement. Le terme est
souvent utilisé pour qualifier le report de la voiture individuelle vers
les transports publics ou la mobilité douce.
Résilience Aptitude d’un individu, d’une espèce ou d’un milieu à retrouver son état d’équilibre
après une perturbation, notamment environnementale ou climatique.
Vulnérabilité Aptitude d’un individu, d’une espèce ou d’un milieu à subir un dommage
en lien avec une perturbation, notamment environnementale ou climatique.
________________________________________________________________________________________
26
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EC Eaux Claires
ER Energie renouvelable
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Impressum
Editeur : Ville d’Yverdon-les-Bains
Contact : www.yverdon-les-bains.ch/planclimat
[email protected]
024 423 60 20