Les 7 Etapes Essentielles Pour Bien Commencer Un Projet Electronique
Les 7 Etapes Essentielles Pour Bien Commencer Un Projet Electronique
Les 7 Etapes Essentielles Pour Bien Commencer Un Projet Electronique
Les 7 étapes
essentielles pour bien
commencer un projet
électronique
Partie 1
Table des matières
Ce document peut vous paraitre long, mais n’ayez pas peur, il se veut très pratique.
J’illustre avec beaucoup d’exemples les différents concepts. Vous n’êtes pas obligé de le lire
dans l’ordre, et en une seule fois. En fonction de votre expérience dans le domaine, vous irez
consulter les différentes parties qui vous intéressent.
Je veux vraiment, à travers ce document, vous partager mes connaissances dans le domaine
et vous expliquer pas à pas les différentes méthodes que j’utilise et qui me donnent de très
bons résultats.
Ce document s’adresse aux personnes ayant déjà une certaine connaissance dans les notions
fondamentales en électricité et électronique, et qui souhaitent développer de vrais circuits
électroniques sur base de protos réalisés à l’aide de modules divers disponibles sur le marché.
Je vous souhaite une bonne lecture, et espère que tout ce travail pourra vous apporter une
réelle plus-value dans vos projets personnels.
Denis.
https://devenez-pro-en-electronique.com
Introduction.
Les projets électroniques peuvent être très passionnants et instructifs, ils vous permettent de
laisser aller votre imagination de développeur presque à l’infini ! Aujourd’hui, pour autant que
ces trois éléments fassent partie de l’équation : connaissances, temps et parfois argent, il est
presque possible de faire n’importe quoi !
Depuis quelques années, on note l’émergence de petits modules en tout genre sur le marché
pour des coûts très démocratiques. Cela permet à beaucoup de développeurs de laisser aller
leur imagination dans toutes les directions.
Il ne faut surtout pas oublier l’aspect logiciel qui permet encore d’agrandir les possibilités. En
effet, aujourd’hui, très peu de projets ayant une certaine envergure ne peuvent se passer
d’éléments programmables de type microcontrôleurs ou FPGA…
Pour mener à bien de tels projets, il est nécessaire selon moi, de maitriser un certain nombre
de choses pour atteindre un résultat optimal et professionnel. Sans un minimum de
connaissances et de savoir-faire, nous arrivons vite à être frustrés par le fait que le beau projet
imaginé au départ ne donne pas les résultats attendus.
MAIS RASSUREZ-VOUS, JE RESTE CONVAINCU QU’IL EST POSSIBLE D’OBTENIR DE TRÈS BONS
RÉSULTATS SI VOUS ÊTES GUIDÉ UN MINIMUM TOUT AU LONG DU PROJET !
Exemple :
Proto pour validation du montage.
• Technique plus moderne, le circuit imprimé est fabriqué par des sociétés
spécialisées et les composants sont assemblés par vos soins.
Composants traversants
Composants SMD
A l’heure actuelle, les prix des circuits nus proposés par les entreprises spécialisées ont
nettement chuté. De plus, il est possible de descendre dans des largeurs de pistes et des tailles
de composants nettement plus petits qu’avec le bon vieux bain de perchlorure ou la gravure
CNC.
• Vous voulez tout simplement réaliser une carte pour donner vie à un projet
personnel.
• Vous voulez réaliser une carte afin de valider un « Proof of concept » dans le but
de faire appel à une entreprise spécialisée par la suite pour l’industrialisation de
votre montage.
• Vous voulez industrialiser et fabriquer en grande série de cartes électroniques.
Ce troisième point sera moins abordé dans ce document, il sera traité ultérieurement sur mon
blog : https://devenez-pro-en-electronique.com/ au fur et à mesure des articles proposés.
Tout le monde se doute également que sans des connaissances de base en électricité et en
électronique, il sera difficile de se lancer dans un projet. Je ne vais pas aborder ici
l’apprentissage de toutes les bases en électronique, ce n’est pas le but de ce document, je vais
me concentrer sur l’approche qu’il faut avoir pour concevoir un circuit de A à Z à l’aide de
logiciels de conception spécialisés.
Les différents concepts et la marche à suivre sont souvent illustrés à l’aide du logiciel Eagle,
mais vous pourrez transposer tous ces principes dans d’autres logiciels, bien entendu.
Mon but ici est de parcourir ensemble les techniques et les façons de penser qui s’appliquent
en général à tous les logiciels de conception de circuits imprimés.
Ne pensez pas à tout votre projet en même temps. Décomposez celui-ci en plusieurs parties
élémentaires : alimentation, communication, affichage, entrées logiques, analogiques, sorties
logiques, analogiques, signaux de commande et de puissance, autres…
Il faut bien sûr ne pas oublier le composant programmable qui va gérer l’ensemble.
Très souvent vous allez partir d’une carte à microcontrôleur et y connecter toute une série de
modules pour obtenir le résultat espéré. Je vous invite donc, à bien réfléchir sur les différentes
fonctionnalités séparément. Il est clair que les différentes parties peuvent avoir des
interactions entre elles, mais efforcez-vous de décomposer l’ensemble du système en
fonctionnalités plus élémentaires. C’est à ce moment que l’on se « gratte les cheveux »,
comment réaliser telle ou telle fonction ? Malheureusement, il n’y a pas de recette miracle,
vous allez soit faire appel à vos connaissances personnelles en électronique, soit faire des
recherches sur le web pour vous inspirer et trouver les fonctionnalités utiles à votre projet.
• Parfait débutant :
Vous allez vous rendre sur des forums ou groupes Facebook, … et poser la question suivante :
« Je dois réaliser un projet qui doit être capable de …….., je n’ai pas de connaissance en
électronique, est-ce que quelqu’un peut m’expliquer comment faire ? »
Malheureusement, pour moi, c’est une méthode qui ne fonctionne pas, c’est tellement vague
et difficile à répondre. Les personnes peuvent vous aiguiller si vous leur posez une question
précise, mais ne réfléchiront pas entièrement à votre place sur votre projet !
Exemple :
Imaginons que vous voulez développer un circuit (auquel vous avez déjà réfléchi) qui sera
alimenté par un port USB et/ou avec une Li-po (batterie Lithium-Polymer) qui elle-même sera
rechargée par l’alimentation USB. De plus, vous aimeriez à l’aide de l’Arduino présent dans
votre montage, connaitre en permanence le courant absorbé par celui-ci. Ceci est vraiment
un exemple pour illustrer la démarche, il est clair que le projet ne se résume pas uniquement
à ça.
Vous avez donc dans cet exemple, deux parties sur lesquelles vous pouvez faire des recherches
plus ciblées :
• Le chargeur de Li-Po.
• La mesure du courant.
Il faut l’accepter, les recherches en anglais donnent très souvent de meilleurs résultats. Il
faudra malgré tout affiner vos recherches, car votre but est de développer vous-même votre
circuit électronique et donc de trouver des portions de schémas qui pourraient vous
intéresser.
Voici un exemple :
Recherche en français
Voilà un exemple de résultats donnant principalement des sites commerciaux proposant des
chargeurs tout faits, à l’exception de Digi-Key qui vous propose une carte électronique à
intégrer dans un système.
Recherche en anglais :
Le résultat n’est pas vraiment meilleur, ci ne n’est, le nombre de résultats : 23 700 000 contre
3 760 000.
Je vous avoue que je n’ai pas une bonne nouvelle, je ne connais pas de règle infaillible qui vous
donnera de bons résultats directement. La recherche sur le web reste très difficile, et dépend
du degré de maitrise que vous avez dans le domaine, dans ce cas-ci, l’électronique !
Je vais toutefois vous donner une liste (non exhaustive) de sites que je trouve très intéressants
de par les informations que vous pouvez y trouver.
Comme votre but est de réaliser un circuit imprimé, le fait d’ajouter le mot « schematic » peut
améliorer vos résultats.
Le résultat entouré en rouge est intéressant, il pointe vers une archive « GitHub » à partir de
laquelle vous pouvez retrouver tout un dossier complet. Attention bien sûr, à l’aspect « droits
d’utilisation », qui n’est pas traité dans cet article !
Un autre mot intéressant à ajouter à votre recherche, c’est le nom des sociétés qui fournissent
ce genre de petits modules
Voici un exemple avec « Sparkfun »
En parcourant le site, vous pouvez également obtenir toute une série d’informations.
https://www.tinkerforge.com/en/
Cette société vous propose tout un système de cartes à empiler les unes sur les autres.
Je vous laisse le soin de consulter ce site, qui est très bien fait, je trouve qu’ils ont une
approche très professionnelle. Leurs différents modules sont de bonnes bases pour vous
donner des idées de schémas pour la réalisation de votre propre système.
Vous y retrouvez le code source de la partie software et hardware de tous les modules.
Je terminerai par vous dire que je trouve qu’ils ajoutent une touche très professionnelle dans
la réalisation de leurs schémas électroniques, protection, filtrage des entrées-sorties, etc. Je
trouve que cette partie est souvent négligée, alors qu’elle est très importante, c’est ce qui
vous permettra d’obtenir de vrais designs robustes.
Ces sites ne sont certainement pas les seuls, vous en connaissez probablement d’autres.
Si les fichiers de conception fournis par certains sites ne sont pas dans le format de votre
logiciel préféré, il existe des outils pour convertir certains formats en d’autres.
Il existe également une autre méthode pour convertir des fichiers Eagle en Kicad, c’est
l’utilisation de fichiers ULP à exécuter dans Eagle.
Les sites dont je viens de parler ne sont pas les seuls, je les ai placés en premier, car ils sont
plus adaptés aux personnes « non professionnelles dans le métier ». Ce n’est pas du tout
péjoratif, mais le choix des composants et circuits électroniques est vraiment très difficile, et
les sites cités plus haut regorgent d’exemples très intéressants.
Ce que je vais écrire ne va pas forcément vous plaire, trouver des idées et des exemples de
montages, c’est super, mais si j’ai bien retenu quelque chose de mes 20 années d’expérience,
c’est que vous devez essayer de comprendre un maximum les composants et montages
électroniques que vous voulez utiliser avant de vous lancer dans des développements
complexes.
Tout comme la programmation, reprendre des choses existantes sans les comprendre est très
dangereux. Il est clair qu’il faut un minimum de connaissances en électricité et en électronique
pour aborder un schéma de principe, c’est un exercice qui n’est pas simple, mais qui s’apprend
avec le temps. Je voudrais également aborder tout cela à l’aide de mon blog.
Je ne vais pas pouvoir vous expliquer ici comment lire en détail les datasheets (ce sera abordé
plus tard sur le blog), mais je voudrais vous montrer un exemple.
C’est tout de même un document de 32 pages, cela signifie, que ce petit composant est loin
d’être simple si on veut l’utiliser dans les moindres détails. Ce document est très intéressant,
car, comme il est rédigé par le fabricant du composant lui-même, il vous explique tout ce dont
vous avez besoin pour bien l’utiliser : fonctionnement, dimensionnement des composants
annexes, etc.
En plus des composants et documents, les fabricants vous proposent souvent ce que l’on
appelle, les « Applications notes » et les « Evaluation board ». Le premier est un document
supplémentaire à la datasheet dans lequel vous pouvez retrouver des informations
supplémentaires. Il est toujours important de corréler tout cela avec les documents que vous
avez trouvés chez SprakFun, Adafruit,… Le deuxième sont des petites cartes
d’expérimentations similaires à celles trouvées chez SprakFun, Adafruit,…mais venant
directement des fabricants eux-mêmes.
Ces cartes sont souvent uniquement disponibles chez des distributeurs professionnels.
Voici un exemple
Les fabricants de circuits intégrés vous proposent ce genre de petites cartes pour vous aider à
dimensionner et valider un composant à intégrer dans votre projet. Je trouve que les coûts
sont souvent très abordables.
En général, vous retrouvez dans ces documents plus de détails que chez SprakFun, Adafruit,…,
vous avez même les références des autres composants « satellites » utilisés dans le montage
proposé. C’est très intéressant, car ça vous permet de les retrouver plus facilement chez vos
distributeurs préférés.
Exemple :
Voici la liste des composants que l’on retrouve dans le document Microchip pour la carte
d’évaluation citée plus haut, faites une recherche chez Farnell par exemple, pour la référence
C1, C2.
Vous retrouvez toutes les informations concernant le condensateur à placer pour le montage.
Les sociétés ci-dessus sont plus adaptées au monde professionnel, vous allez y retrouver
beaucoup plus de composants électroniques en tout genre, mais vous aurez cependant plus
de difficultés à y trouver ce dont vous avez besoin lors de vos débuts.
Je ne pourrais terminer ce chapitre en vous disant de vous renseigner également auprès d’un
distributeur de composants électroniques près de chez vous, pour ma part, je connais dans
ma région :
https://www.mantec.be/fr/ (Namur, pour la Belgique)
https://www.gotronic.fr/ (dans les Ardennes françaises)
Je termine cette partie en poursuivant avec la suite de mon exemple, càd la mesure du courant
absorbé.
Faites attention à tous les schémas que vous pouvez trouver par-ci par-là sur le web, il faut
rester critique quant à leur pertinence. Pour ma part, j’aime bien regarder auprès des
différentes sociétés évoquées plus haut, SparkFun, Adafruit, ainsi que chez les fabricants de
circuits intégrés, la pertinence des schémas proposés est élevée.
Il serait difficile de vous donner une liste complète, mais je vous mets ci-dessous, quelques
fabricants chez qui je me suis déjà fourni en composants.
Microchip, Lineart technology, Wurth elctronique, National instrument, texas, etc. La liste est
longue !
N’hésitez pas à partager votre expérience sur mon blog en laissant un commentaire.
Une fois la sélection des différentes parties de votre schéma réalisée, je vous conseille de
valider chacune d’entre elles avant de vous lancer dans la conception du système final.
Vous allez certainement vouloir passer outre de cette phase en prétextant le manque de
temps et en vous disant que tout fonctionnera comme prévu et comme vous l’aviez imaginé.
Cependant, ce n’est pas aussi simple que cela, je me suis planté à de multiples reprises sur des
concepts que je pensais évidents.
C’est au fil des années que je me suis amélioré et que j’ai abordé les choses différemment.
C’est un peu comme en programmation, il faut tester et valider chaque petite partie de code
avant d’intégrer le tout dans un programme complet. C’est ce que les informaticiens nomment
les « unit test ». Je vous donne, pour appuyer ces propos, un lien vers un article d’un blog qui
traite entre autres de ce sujet : https://pro-du-code.com/comment-tester-mon-logiciel/.
Comme vous intégrez certainement un composant programmable dans votre montage, la
partie logicielle vous concerne également.
Il y a plusieurs approches, vous achetez minimum deux petites cartes (et oui, vous allez très
probablement en détruire une en faisant les premiers tests) que vous avez sélectionnées. Vous
testez votre circuit, vous vérifiez que le résultat est bien celui désiré. Vous effectuez des
mesures électriques (multimètre oscilloscope, analyseur logique, etc.) et validez ainsi le
montage.
Une fois chaque petite partie validée, vous pouvez commencer à intégrer l’ensemble et valider
l’entièreté de votre montage. Là encore, tout ne se passera pas spécialement comme vous
l’aviez prévu, vous devrez faire probablement des modifications pour arriver à vos fins.
Il y a aussi l’approche simulation de votre montage à l’aide d’outils spécifiques. Certains outils
sont payants d’autres, gratuits, en fonction des possibilités qu’ils vous offrent.
Je ne pourrai malheureusement pas traiter de cela dans ce bonus, c’est tout un travail à part
entière.
Il existe également d’autres outils, faites des recherches sur le web. Attention, une bonne
simulation est tout un art, pour que le test soit le plus proche de la réalité, il faut en général
bien maitriser l’outil. Encore une fois, il n’y a pas de solution miracle unique, chacun y trouvera
son compte en fonction de son expérience et affinité.
Je ne veux pas être défaitiste, mais je me dois de vous aiguiller le mieux possible en vous
partageant un maximum mon expérience.
Une fois les différentes parties testées, vous aurez certainement l’envie de regrouper le tout
sur un seul PCB et ainsi obtenir une vraie carte professionnelle de votre projet sur lequel vous
avez déjà passé beaucoup de temps !
Quelques exemples.
Pour ma part, je connais bien « Eagle », « Kicad » et un peu « DesignSpark PCB ». Je rencontre
également sur le Web des designs réalisés avec « EasyEDA », qui est un outil de
développement en ligne. Je pourrais citer également « Altium designer », qui est un outil très
professionnel, mais qui me parait couteux si on est débutant. C’est un logiciel très puissant
qui demande beaucoup plus d’investissement pour viser la maitrise si on est amateur.
« Eagle », quant à lui existe en plusieurs versions, une qui est totalement gratuite, mais qui est
limitée, et des versions payantes. En fonction de l’ampleur de votre design, la version gratuite
peut-être tout à fait adaptée à vos besoins. Elle est limitée à 2 feuilles de schémas, 2 couches
pour le PCB et la taille du circuit ne peut dépasser 80cm². Pour certains designs, c’est
largement suffisant.
« Kicad », est pour sa part entièrement gratuit sans aucune limitation tout en étant un très
bon outil.
Les deux outils ont des approches différentes à certaines phases du développement, je ne vais
pas pouvoir passer tout cela en revue dans ce bonus. Ils ont bien sûr chacun leurs avantages
et leurs inconvénients, comme tout logiciel évidemment ! Rassurez-vous, peu importe votre
choix, vous parviendrez à obtenir un PCB professionnel avec les deux outils !
Comme je l’ai dit plus haut dans le document, il n’existe pas mal de petits modules qui sont
développés avec « Eagle » et dont les fichiers sont disponibles. Je rappelle que la version 5 de
« Kicad » vous permet directement d’importer un projet « Eagle » !
Je clôturerai ma réflexion sur les logiciels par l’aspect librairie, car vous allez vite vous rendre
compte qu’un des plus gros morceaux du travail est la gestion des librairies des composants.
Choisissez un outil avec lequel il est facile de faire évoluer les librairies et où la communauté
est importante, tout en tenant compte bien sûr de l’aspect budgétaire.
Lors de la conception d’un circuit électronique, la déclinaison que peut prendre un composant
dépend de l’endroit où vous vous trouvez dans votre outil de développement.
Les « Symboles » sont utilisés dans la partie schématique (partie traitée dans ce bonus), les
« Boitiers 2D,3D » sont quant à eux utilisés dans la partie routage et visualisation 3D. Ces deux
dernières parties seront abordées ultérieurement. Même si la partie routage sera traitée plus
tard, il est important tout de même de comprendre l’organisation complète d’une librairie.
Voici les différentes déclinaisons d’un composant d’une librairie en fonction de l’endroit où
vous vous trouvez dans votre logiciel.
Prenons comme exemple un convertisseur analogique numérique à deux entrées avec une
résolution de 18bits. La valeur digitale se transmet par le biais d’un bus I²C.
Le composant sélectionné est le MCP3422.
Dans la datasheet, ce composant est représenté par un symbole :
Le symbole dans le logiciel de conception est souvent plus simple que celui représenté dans
la datasheet, le plus important c’est que toutes les connexions soient présentes.
Ce symbole est toujours la représentation d’un composant électronique réel qui peut se
décliner dans plusieurs formats et tailles. Il existe deux grandes familles de composants : les
composants traversants et les composants montés en surface (CMS, SMD)
Vous devrez bien sûr être conscient de la technologie que vous voulez utiliser ainsi que du
format du boitier. Vous devrez en tenir compte pour la mise en place de votre librairie.
Tous les logiciels n’ont pas la même approche dans la gestion de ces technologies, nous en
discuterons plus tard. Il faut savoir que tous les composants aujourd’hui ne sont pas tous
déclinés dans les deux technologies.
En deux mots les composants sont placés sur une face du PCB, les pines permettant la
connexion électrique entre les différents éléments traversent le PCB et les composants sont
soudés sur la deuxième face du PCB.
Ce sont les premiers composants qui sont apparus dans l’histoire de l’électronique.
TOP BOTTOM
Une carte électronique peut bien sûr contenir un mélange de ces deux technologies !
Si je vous parle de technologie maintenant alors que nous n’avons pas encore commencé le
moindre schéma, c’est pour vous aider à bien comprendre et à organiser votre librairie ainsi
qu’être conscient de votre circuit final.
Mon expérience m’a montré à de multiples reprises qu’il est important de se poser la question
du type de circuit que l’on désire obtenir avant même de commencer la réalisation du
schéma :
• Est-ce que le circuit devra être le plus petit possible ?
• Est-ce que le circuit devra être placé dans un boitier ?
• Est-ce que le circuit sera industrialisé et fabriqué en grande quantité ? (Il est plus facile
d’automatiser la fabrication avec les composants CMS)
• Est-ce que les composants sont placés sur les deux faces du circuit ?
• Etc.
Même s’il est impossible de dire quelle sera la taille exacte d’un circuit avant d’avoir terminé
le routage, y réfléchir avant vous permettra tout de même d’avoir une idée sur le sujet. Pour
le moment, je parle beaucoup de composants CMS, mais je vous rassure, les composants
traversants peuvent bien sûr être utilisés. J’essaie simplement de démystifier cette
technologie et vous montrer qu’il sera possible de l’utiliser et d’obtenir des résultats
professionnels.
Une autre raison pour laquelle je parle de composants CMS, c’est qu’il existe aujourd’hui, une
liste interminable de petits circuits en tout genre à utiliser dans vos différents projets et qui
sont bien sûr fabriqués dans cette technologie. Le but de ce document, est entre autres de
vous montrer la manière de vous y prendre pour intégrer sur un même PCB les différents
petits modules que vous avez utilisés sur breadboard pour valider votre montage. Il est donc
important, de maitriser un minimum la technologie de ces modules préalablement choisis.
Je vous indique ici la facilité avec laquelle vous pourrez souder les différentes technologies.
Pour certains composants, il n’existe qu’un seul type de boitier. Exemple avec l’accéléromètre
FXLS8471Q :
Dans ce cas (puisqu’il n’y a qu’un seul boitier possible), soit vous êtes capable avec votre
outillage de travailler avec ce composant, soit vous recherchez un composant équivalent d’un
point de vue caractéristiques qui serait décliné dans d’autres formats de boitiers. Le boitier
type « QFN » est un boitier que l’on peut souder à la main, mais avec un minimum
d’expérience. Je ne vous le conseille pas si vous êtes débutant.
Je prends ici l’exemple d’un connecteur USB de type B, il est clair que si votre montage
nécessite une connexion et déconnexion fréquente du câble, je vous conseille de choisir le
type traversant.
Beaucoup de connecteurs sont déclinés dans les deux modèles
On peut voir sur l’image de gauche la disposition des pines qui permettent de traverser le PCB
à l’inverse de celle de droite où les pines sont placées horizontalement pour être déposées à
plat sur le PCB.
Je vais utiliser « Eagle » comme exemple pour vous montrer comment tout cela est organisé.
Vous allez rencontrer d’autres variantes en fonction du logiciel que vous allez utiliser, mais il
y aura malgré tout beaucoup de similitudes.
Ouverture d’Eagle
La branche « Libraries» vous montre toutes les librairies installées par défaut lors de
l’installation du programme.
La sous-branche « librairies » est l’espace qui vous est réservé pour vos propres librairies.
En plus de la technologie, un composant peut être décliné sous différentes formes, je prends
l’exemple d’un connecteur classique DB25, il peut exister dans différentes positions :
horizontale, verticale.
Toutes ces considérations dépendent bien sûr des contraintes de votre circuit final. Je ne vais
pas passer en revue tous les composants, je vous laisse le soin de regarder tout cela par vous-
même.
Une dernière chose par rapport à la technologie utilisée, si vous choisissez de travailler avec
des composants traversants, je voudrais attirer votre attention sur la taille et la forme des
pastilles. Vous allez rencontrer deux types de pastilles : les circulaires et les ovales.
Si vous gravez vous-même votre PCB avec une solution chimique, avec une CNC ou par
l’intermédiaire d’une firme spécialisée avec des trous dits « non métallisés », vous devez
absolument utiliser la version ovale, la surface soudure est plus grande.
Pour les autres composants : diode, condensateur, transistor, pastille seule… dont la distance
entre pastilles est supérieure à 4mm, utilisez des diamètres extérieurs pour vos pastilles de 2
à 3mm. 3mm peut vous paraitre beaucoup, mais lorsqu’on est débutant en soudure, c’est
beaucoup plus facile avec des grandes pastilles.
Pour les circuits intégrés, vous pourriez laisser une forme ronde et augmenter le diamètre de
la pastille, mais la forme ovale vous permet de faire passer sans problème une piste entre
deux pastilles. Vous comprendrez mieux tout cela dans la partie traitant du routage.
Pour tous les composants ayant des distances entre pastilles inférieures ou égale à 2.54mm,
utilisez également des pastilles ovales.
Autre exemple avec le TO220
Si vous faites faire vos PCB avec des trous dits « métallisés » vous pouvez travailler avec des
pastilles rondes et plus petites (prendre des dimensions par défaut du logiciel). En fait la
soudure pénètre à l’intérieur du trou métallisé et c’est ok.
Pour la technologie « CMS », vous n’avez pas trop le choix, vous pouvez laisser les dimensions
proposées par le logiciel. Si vous avez le choix entre deux, prenez les pastilles avec la plus
grande surface.
En deux mots, il existe aujourd’hui des milliers (si pas des millions) de composants
électroniques différents à travers le monde. Certes, il y a les composants classiques que l’on
retrouve un peu partout, mais ce qui est le plus important, c’est que le composant que vous
souhaitez utiliser se trouve dans une des librairies de votre outil. Et c’est là que le problème
se pose si votre logiciel de conception ne dispose pas de librairies riches en composants.
En fonction de la popularité de votre outil, vous allez avoir plus ou moins facile à compléter la
librairie d’origine avec des composants trouvés sur le Web.
En fonction de votre expérience, je suis sûr que vous avez vos propres méthodes pour
concevoir une carte électronique. De mon côté, je prends toujours soin de préparer la liste de
TOUS LES COMPOSANTS que je vais utiliser avant de me lancer dans la conception du schéma
de principe.
Au fur et à mesure de mes réalisations, je me suis constitué ma propre librairie que j’utilise à
chacun de mes designs en l’étoffant bien sûr avec les nouveaux composants que je découvre.
Je recherche donc les composants manquants que j’intègre dans ma librairie. Même si mon
logiciel possède dans ses propres libraires le composant que je recherche, je le copie malgré
tout dans ma propre librairie, car par la suite, il est beaucoup plus facile de travailler avec une
libraire de 300 composants plutôt que 10.000 !
Pour les personnes intéressées par le logiciel « Eagle », je vous explique ici deux méthodes
pour construire pas à pas votre propre libraire, il existe d’autres approches, mais ça ne fera
pas partie de ce bonus.
Vous donnez un nom à votre librairie, par défaut, le logiciel place le fichier dans « Mes
documents ».
Comment ajouter des composants issus des librairies natives d’Eagle dans votre librairie ?
Il vous suffit d’explorer l’arborescence à la recherche du composant que vous voulez inclure.
Prenons comme exemple, le 4010 qui correspond à CI de 8 buffers non-inverseurs. Un simple
clic droit sur le composant vous permettra de le copier dans votre librairie récemment créée.
En cliquant sur « Device », il est possible de consulter la liste de tous vos composants.
Une fois cette fenêtre ouverte, vous avez la possibilité d’ajouter également des composants à
l’aide du bouton « Import »
Ne vous découragez pas, ce travail est fastidieux, surtout au début, ce n’est pas toujours
évident de trouver le bon composant, mais vous n’avez pas vraiment le choix.
Pour retrouver plus facilement le composant que vous recherchez, vous avez également la
possibilité de faire une recherche parmi la multitude des composants présents dans Eagle.
En bas de la fenêtre, vous introduisez la référence du composant. Je vous invite à ne pas être
trop strict, ne mettez pas toute la référence du composant, et placez un astérisque avant et
après la référence.
Si après tout cela, vous ne trouvez pas le composant, faites une recherche sur le web après
une librairie qui contient le composant en question. Il vous suffit alors de copier le fichier *.lib
dans le répertoire où se trouve votre librairie « MyLib.lib » et aller y extraire le composant
dont vous avez besoin.
« Autodesk » vous propose des librairies supplémentaires disponibles gratuitement sur leur
site.
http://eagle.autodesk.com/eagle/libraries
Allez faire un tour chez les fournisseurs de modules électroniques évoqués plus haut, en général ils
vous fournissent toutes les librairies nécessaires à l’utilisation de ces modules.
https://github.com/sparkfun/SparkFun-Eagle-Libraries
Je vous invite à faire une recherche chez les autres fournisseurs.
https://www.we-
online.com/web/en/electronic_components/toolbox_pbs/Toolbox.php?_ga=2.206135702.4
66180418.1546894830-1903726718.1537291060#section_id_library
Le distributeur Farnell propose également des librairies Eagle pour toute une série de
composants.
https://www.element14.com/community/community/eagle/eagle_cad_libraries
Un autre distributeur bien connu, Digikey, propose quant à lui des librairies pour l’outil Kicad.
https://www.digikey.com/en/resources/design-tools/kicad
La société « SnapEDA » est spécialisée dans la création de librairies pour différents outils,
notamment Kicad, Eagle, etc.
https://www.snapeda.com/kicad/
https://www.snapeda.com/eagle/
Ces exemples ne sont pas les seuls, un peu de recherche sur le web vous en fera découvrir
d’autres.
Même si aujourd’hui, il y a moyen de trouver beaucoup de composants, cela reste malgré tout
un travail non négligeable, mais nécessaire.
Si par malchance, vous ne trouvez pas le composant que vous recherchez, les outils vous
donnent bien sûr la possibilité d’en créer vous-même de toutes pièces ou de repartir d’un
composant existant et de le modifier en fonction de votre modèle spécifique. J’essaie de
toujours épuiser les différentes possibilités énoncées précédemment avant de me lancer dans
la création de composants.
Pour terminer la partie bibliothèque, je voudrais vous expliquer quelques principes pour tous
les composants de base : les résistances, condensateurs, selfs, connecteurs.
Ce sont les composants les plus simples, mais ils sont difficiles à gérer d’un point de vue
librairies.
En fait, quel que soit le logiciel utilisé vous allez rencontrer le même problème.
Si vous consultez tous les formats de boitiers possibles pour ces éléments de base, vous allez
vite vous rendre compte qu’il y en a beaucoup !
Vous allez me dire que pour une résistance, par exemple, c’est souvent le même format, c’est
vrai, mais faut-il encore le retrouver parmi toute la liste proposée par le logiciel.
Si je prends l’exemple le plus courant d’une résistance (traversante) de 1/4W, la longueur du
corps est de +-6 mm pour un diamètre de 2mm. La référence dans Eagle qui est bien adaptée
à ce modèle est la 0207/10 : le 02 correspond au diamètre, 07 à la longueur du corps et /10 la
distance entre les deux pastilles. Vu comme ça, cela parait évident, mais encore faut-il le
savoir…
Ce que je vais ajouter est peut-être personnel, mais je trouve que lorsqu’on sélectionne une
empreinte dans le logiciel, il n’est pas toujours facile de se représenter les dimensions du
composant représenté ici plus haut, même s’il y a une échelle (pointée par la flèche rouge).
Pour les selfs et condensateurs, la problématique est la même.
Pour le format « CMS », je trouve que c’est plus facile, si vous prenez par exemple, un format
tout à fait adapté à la soudure à la main (je conseille le format 1206 [3216 Metric]), ce format
est souvent repris dans les caractéristiques sur les sites des fournisseurs :
Ex :
Si vous avez difficile à identifier le boitier correspondant à l’élément que vous voulez utiliser,
je vous propose d’utiliser les ressources proposées par les fabricants et fournisseurs de
composants.
Je vais vous montrer un exemple concret avec le fournisseur « Wurth Electronik », chez qui
vous retrouvez une large gamme de produits au niveau : self, condensateur, LED, et
connecteurs. Comme ils vous proposent eux aussi les librairies Eagle, il est très facile de
trouver le boitier exact pour un composant donné.
Vous sélectionnez le type de selfs que vous voulez utiliser, ainsi qu’une référence exacte en
fonction de certaines caractéristiques :
Vous recherchez dans la liste après le type de self, ainsi que la référence exacte.
Le téléchargement peut commencer, il suffit de copier le fichier dans le même répertoire que
celui où vous avez placé votre librairie « MyLib »
Elle est bien disponible dans votre arborescence. Une petite recherche vous permet
rapidement de retrouver le bon composant :
Vous êtes en train de vous dire « quel bazard pour une simple self » ! Peut-être bien, mais de
cette manière, vous êtes sûr de pointer directement sur le bon élément.
Tout cela peut vous paraitre un peu long, mais vous devez admettre que ce n’est pas
compliqué, et qu’après deux composants, vous aurez trouvé le truc et tout ira tout seul.
Ce qu’il faut vraiment retenir de tout cela ? Essayer vraiment de regarder chez les différents
fabricants et fournisseurs s’ils proposent des librairies pour leurs composants, et ce, pour le
logiciel qui vous convient. Si c’est le cas, intégrez cette librairie dans votre outil avant de
vous lancer dans la conception de votre schéma.
Pour trouver l’empreinte des circuits intégrés, qu’ils soient traversants ou CMS, c’est assez
facile dans le sens où leur dénomination est standardisée. Un DIP14, SOIC14,…tous les
fabricants, fournisseurs et concepteurs de logiciels, utilisent la même dénomination.
Pour les connecteurs c’est de nouveau plus difficile, il existe énormément de types différents
sur le marché avec des appellations différentes.
Même pour une dénomination donnée, vous pouvez avoir des différences de format.
Je vais vous montrer la dernière méthode sur laquelle je me repose lorsque je ne trouve pas
tout à fait l’empreinte exacte en fonction des références d’un composant donné.
Tout d’abord, le mieux est d’avoir le composant physique devant vous, je vous conseille
cependant de vous munir de tous les composants dont vous avez besoin avant de vous lancer
dans votre design. Ça vous permettra de gagner du temps et de l’argent au moment où vous
fabriquerez votre circuit. Il est impératif, avant de lancer la fabrication de votre PCB, d’être
sûr que tous vos composants se placent parfaitement sur votre PCB. Tout ça sera, bien sûr
abordé plus tard !
Je vais vous expliquer une technique qui m’a souvent sorti d’embarras.
Une bonne vieille méthode que j’apprécie particulièrement, c’est d’imprimer les empreintes
en taille réelle. Il suffit alors de placer le composant physique sur la feuille et de chercher
l’empreinte qui convient le mieux !
Comme je vous l’ai déjà expliqué, il n’est pas toujours facile de se représenter les dimensions
exactes d’un composant lorsqu’il apparait dans le gestionnaire de librairie.
Exemple :
Exemple :
Il est assez facile de cette manière de repérer la bonne empreinte. Il vous suffit maintenant
de relever le nom de l’empreinte et ainsi la sélectionner dans la bibliothèque.
Une des grandes caractéristiques d’Eagle, c’est qu’en plus des fonctionnalités natives du
logiciel, il est possible d’ajouter des fonctionnalités supplémentaires à l’outil, ce sont les ULP
«User Language Programs ». Ce sont des fichiers qui s’exécutent à partir d’Eagle et qui
permettent d’ajouter des fonctionnalités « à l’infini » puisque c’est du code que vous pouvez
écrire vous-même. Le logiciel dispose d’une liste lors de l’installation, mais vous pouvez
également en trouver d’autres sur leur site, ainsi que partout sur le Web. Je ne vais pas pouvoir
rentrer dans le détail ici, mais je vais vous montrer le principe.
http://eagle.autodesk.com/eagle/ulp
L’ULP qui nous intéresse ici pour l’impression des empreintes est « show_all_packages.ulp »
qui est disponible en téléchargement.
Allez, continuons !
Je vais vous montrer un exemple avec la librairie « rcl.lib ». Pour commencer, ouvrez celle-ci
à partir du « Control Panel ».
Cliquez sur.
Browse.
Et là, par magie, toutes les empreintes se dessinent. Cela prend un certain temps, en fonction
de l’ampleur de la librairie, Eagle vous propose de stocker le tout dans plusieurs fichiers, à
vous de les sauver là où vous voulez.
Avec l’outil « dimension » vous êtes en mesure de voir assez rapidement les tailles des
composants.
Je termine ici toute la partie gestion des librairies, cela vous a peut-être paru long, mais
je trouve que c’est un point essentiel. Dans ma carrière, j’ai très souvent rencontré des
difficultés et passé beaucoup de temps à trouver les bons composants.
Tout ce qui vient d’être expliqué couvre +- 90% des problèmes que vous risquez de
rencontrer.
Comme vous avez pu le constater, j’ai principalement illustré tout cela à l’aide du logiciel
Eagle. Avec les autres outils, il faut faire une recherche sur le web et voir s’ils utilisent
des méthodes similaires.
Ce qu’il faut vraiment retenir, c’est la démarche, et être conscient de la problématique.
De ce fait, cela vous permet de savoir comment faire d’autres recherches sur le web pour
d’autres outils.
Maintenant que vous avez une idée plus précise de la technologie des composants que vous
allez utiliser, que vous avez sélectionné les différents composants et construit votre librairie
(je l’espère à 99%), il est temps de dessiner votre schéma électronique en vous servant de
tous les composants de votre bibliothèque.
Vous avez déjà réalisé divers petits montages sur breadboard ou cartes pré-trouées à souder
que vous avez validés. Ces portions de circuits sont issues de schémas que vous avez trouvés
par-ci par-là ou dessinés entièrement par vous-même. Suite à des essais et mesures, vous avez
probablement modifié ou adapté certaines parties de votre montage.
J’attire vraiment votre attention sur le fait qu’il faut vraiment être sûr que toutes les
modifications réalisées sur votre proto soient corrigées également sur votre schéma
(brouillon). On se concentre trop souvent sur le circuit en négligeant la partie schématique, or
dites-vous bien que toute la base d’un bon design commence par un schéma de principe fiable
et sans erreur.
Par ailleurs, je vous invite à toujours travailler avec un schéma de principe dès que vous
essayez de mettre au point un quelconque circuit !! Le schéma de principe doit être le plus
clair possible afin de garantir une lecture aisée et efficace.
Décomposez votre schéma en différentes parties ayant chacune un rôle spécifique à jouer
dans le fonctionnement global de votre montage.
A titre d’exemple, je vous mets ci-dessous le schéma de l’Arduino MEGA, j’ai encadré en rouge
les différentes parties.
Ce type de schéma est relativement difficile à lire, les connexions entre les composants sont
trop « entremêlées » et les différentes parties ne sont pas suffisamment aérées.
Il faut essayer de minimiser un maximum les liaisons entre les pines des composants.
Toutes les lignes en rouge représentent la masse du montage, il est facile de se rendre compte
de la lourdeur de cette technique si vous devez suivre le signal de masse dans tout le montage.
Pour pallier cela, il faut utiliser un maximum les symboles de masse que vous allez placer
partout dans votre montage.
Voici un exemple :
En un coup d’œil, vous voyez toutes les pines dont les connexions sont à la masse ! Pour le
logiciel, toutes les connexions au symbole « DGND » sont, en réalité un SEUL fil, tous ces points
sont au même potentiel.
Il faudra bien sûr un symbole différent pour tous ces potentiels, et les dupliquer partout dans
le schéma là où c’est nécessaire.
Pour chacune des différentes parties du schéma, prenez le composant principal et placez tous
les composants « satellites » le plus proche possible de cet élément principal. Donnez-leur une
orientation qui est la plus naturelle.
Il est assez évident que la position des éléments dans le deuxième schéma est plus naturelle.
Une convention assez répendue, c’est de placer, quand c’est possible, toutes les connexions
des potentiels positifs en haut et toutes les connexions à la masse, en bas. Vous pouvez le
constater dans les schémas précédents.
Une autre habitude, c’est de placer tous les signaux d’entrées à gauche et les signaux de
sorties à droite sur la feuille. Comme pour lire une phrase, on va de la gauche vers la droite.
Dans le cas d’un microcontrôleur, c’est beaucoup moins évident, car il y a beaucoup de
connexions possibles et les entrées-sorties ne sont pas fixes. C’est une exception à la règle.
Il y a quelques règles de base qu’il faut respecter, mais il appartient à chacun d’affiner son
dessin en fonction de ses habitudes.
Une deuxième méthode que je conseille pour minimiser les longues connexions entre les
différentes parties du schéma, c’est d’utiliser des étiquettes. Une étiquette consiste à donner
un nom à un signal, si un autre signal sur la feuille a le même nom, le logiciel considère que
c’est le même fil !
Le schéma ci-dessous, est bien sûr équivalent, mais beaucoup plus long à dessiner et beaucoup
moins efficace.
Pour quelques liaisons, certains vont penser que c’est mieux ou pareil, mais dès que le nombre
de liaisons augmente, ça devient beaucoup plus difficile. C’est à vous de trouver le bon
compromis entre, établir des liaisons entre vos composants et utiliser des étiquettes.
Pour ma part, je dirais que vous décomposez votre montage global en petites parties
élémentaires, vous connectez tous les composants (de ces parties élémentaires) ensemble
avec des liaisons, et vous utilisez des étiquettes pour connecter les différentes sous-parties.
Pour connaitre la méthode pour le placement des étiquettes, référez-vous au tutoriel de votre
logiciel.
Exemple pour Eagle :
Vous placez un net, un clic droit vous permet de lui donner un nom.
En fonction du contexte de votre schéma, vous allez peut-être avoir le message ci-dessous,
dans ce cas, le net « GR2 » existe déjà, répondez « Yes » si vous voulez connecter le nouveau
net par défaut « N$40 » au « GR2 » existant ou donner un autre nom si ces deux net n’ont rien
à voir ensemble.
Il vous suffit maintenant de placer un « Label » à l’aide de nouveau, d’un clic droit sur le net.
Tout cela demande un peu d’habitude, au départ, c’est un peu difficile, mais après quelques
schémas, vous attraperez vite des habitudes et des réflexes.
Je vous conseille également de toujours être curieux lorsque vous trouvez des schémas sur le
web, analysez-les et regardez comment ils sont dessinés.
Si votre schéma est un peu conséquent, vous devrez utiliser plusieurs feuilles, et dans ce cas,
la seule manière de connecter ensemble les différents composants placés sur des feuilles
différentes, c’est d’avoir recours aux étiquettes.
Tous les circuits intégrés renfermant des portes logiques, des amplis opérationnels, des
drivers, des microcontrôleurs, des composants spéciaux, etc., nécessitent une attention
particulière au niveau de leur(s) alimentation(s). Pour rappel, tous ces composants ont besoin
d’être alimentés pour pouvoir fonctionner.
Certains vont peut-être se dire, « ça ne sert à rien, j’ai déjà réalisé différents montages et tout
fonctionnait correctement ! » Moi, je peux vous dire que si vous ne les placez pas, vous allez
tôt ou tard rencontrer des problèmes.
Ne vous posez pas de question, pour chaque circuit intégré, placez au minimum un
condensateur de découplage de 100nF.
Dans certains cas, vous devez même en placer plusieurs pour un même composant, c’est le
cas notamment des microcontrôleurs, FPGA, ampli opérationnels, convertisseurs analogiques
numériques, etc. Il arrive très souvent que pour des composants, il y ait plusieurs pines VCC,
il faut au minimum un condensateur par pine ! Beaucoup de constructeurs vous imposent
même de placer, par exemple, deux condensateurs pour une même pine Vcc, un de 100nF, et
l’autre de 1µF, 4,7µF ou 10µF.
La datasheet vous donne souvent des infos concernant les valeurs à utiliser. Pour appuyer mes
recommandations, voici un extrait d’une datasheet dans laquelle le constructeur vous met en
garde par rapport à cela.
Le 74LS123 est un monostable, c’est composant très classique.
En fonction des habitudes des dessinateurs, il arrive très souvent que ces condensateurs ne
soient pas dessinés à proximité du composant pour ne pas alourdir inutilement le schéma,
mais soient regroupés sur une des feuilles de la schématique.
Voici un exemple avec le schéma du programmateur ICD3 pour les PIC de chez Microchip.
Les flèches en bleu montrent les différents potentiels présents sur la carte.
Cependant lors du routage de la carte, il ne faudra surtout pas les placer tous sur le bord de la
carte, mais les placer le plus près possible des pines du composant. Voici un exemple avec le
Raspberry PI.
Je voudrais également attirer votre attention sur un autre point important, tous les
concepteurs de logiciel n’utilisent pas la même méthode pour gérer l’alimentation des
composants.
Comme je l’ai expliqué, tout circuit intégré a une alimentation reliée à au moins deux bornes
du composant.
Voici l’exemple du PIC18F4550
J’ai entouré en rouge les bornes Vss et Vdd qui correspondent au +5V et à la masse. Ces pines
font partie du symbole principal. J’ai décidé de placer les condensateurs de découplage
directement près du symbole, mais j’aurais pu suivre le même principe que pour le
programmateur de PIC, càd mettre les condensateurs autre part sur le schéma.
Symbole Empreinte
Sur le symbole, vous ne voyez pas les alimentations, alors qu’elles sont bien présentes sur la
partie empreinte. Il arrive souvent de dissocier la partie fonctionnelle du composant et la
partie alimentation.
Dans Eagle, vous retrouvez bien les différents symboles représentant les trigger’s, mais vous
retrouvez également une entité supplémentaire qui correspond à l’alimentation du
composant.
Je vous invite, en fonction du logiciel de conception que vous utilisez, à vous intéresser à la
manière dont cet outil gère les alimentations de vos composants.
Je terminerai par une autre règle de bonne pratique, c’est de fixer les entrées des entités d’un
composant qui ne sont pas utilisées, à un potentiel fixe, soit la masse, soit le Vcc.
Si je reprends le composant ci-dessous, le 74HC14, il contient 6 inverseurs, dans mon exemple,
je n’en ai utilisé que 4, j’ai donc fixé l’entrée des deux inverseurs restants à « 0 »
Il est très fort recommandé de ne jamais laisser les entrées non utilisées d’un composant à un
potentiel « flottant ».
condensateur, il faudra être très attentif de choisir la bonne empreinte en fonction de la valeur
que vous comptez lui attribuer ! C’est entre autres aussi pour cette raison qu’il est bon d’avoir
sélectionné tous vos composants avant de vous lancer dans le schéma.
Pour les résistances, c’est un peu plus facile, pour une puissance donnée, 1/4W par exemple,
la taille du composant est la même, quelle que soit la valeur de celle-ci.
Félicitations !!
Vous voilà arrivé à la fin de cette première partie qui traite des méthodes et des règles de
bonnes pratiques afin de vous aider à réaliser un schéma de principe en électronique en vue
de réaliser un PCB professionnel !!!
On pourrait encore allez plus loin, mais je trouve que si vous appliquez déjà tout cela en détail,
vous obtiendrez déjà de très bons résultats.
Ce document est dans sa toute première version, j’aimerais l’améliorer pour vous aider encore
davantage dans votre apprentissage.
Je compte sur vous pour me donner un retour en me laissant vos remarques et suggestions
en commentaires sur mon blog : https://devenez-pro-en-electronique.com/mon-histoire/
Ceci constitue seulement une partie du travail, il reste encore pas mal de points à traiter, le
routage, le montage et la soudure des composants, la mise en boitier, etc.
Avant de continuer, je voudrais avoir un retour de mes lecteurs et connaître ainsi leurs désirs
par rapport à cette matière. N’hésitez pas à me faire part de toutes vos remarques sur ce
travail.
J’ai vraiment voulu, à travers ce document, vous partager mon expérience durant ces 20
dernières années.
A très bientôt,
Denis.