Palmelit Manuel Elaeiculteur 150x230 Cirad BD PRO

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Humain

Matériel Sol
végétal

Temps Eau

Autres
Outils plantes

Lumière
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Humain

Matériel Sol
végétal

Temps Eau

Autres
Outils plantes

Lumière

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4
Introduction

La vie est un petit


courant électrique
alimenté par
le soleil.
Albert SZENT-GYÖRGYI,
prix Nobel de médecine 1937

5
Au cours de sa vie, le palmier à huile est une des cultures qui génère le plus
de "courant" par unité de surface, de la photosynthèse à l’huile : 5 à 10 fois plus
d’huile par hectare que les autres cultures oléagineuses. Cette énergie, sous forme
d’huile, présente de grandes qualités nutritionnelles (vitamines, anti-oxydants, par-
tie oléique) et technologiques (la partie naturellement concrète intéresse l’industrie
agro-alimentaire).

L’efficacité photosynthétique du palmier à huile ne peut s’exprimer sans êtres


humains, dix fois plus nombreux par unité de surface que pour produire de
l’huile de soja : un projet "palmier" est donc d’abord un projet humain, un projet
générateur d’emploi, un projet exigeant en compétences et en qualité de travail, un
projet associant le soleil, la terre et les humains.

Ces êtres humains s’impliquent avec énergie pour produire des semences,
conduire des pré-pépinières, pépinières et plantations, les entretenir, les récolter...
Leur travail est bien valorisé, même sur des sols difficiles.

L’eau est "l’interrupteur", et même le comburant puisque tout mm de pluie gagné


sur le déficit hydrique génère une réponse bien plus que linéaire. Le rayonnement
solaire alimente l’intensité du flux, la température la module.

La production est organisée dans un espace, qu’il faut bien évidemment préserver,
voire bonifier, et ceci dans la durée (le palmier réussit aux plus persévérants et les
récompense très généreusement).

Le "courant" de chaque palmier interfère avec celui des autres palmiers qui
l’entourent, d’autres plantes, de la matière organique présente dans le sol et plus
globalement le milieu naturel, les pratiques agricoles parmi lesquelles, la fertilisation.

Enfin, la réalisation de cette production nécessite un certain nombre d’outils,


d’équipements et de conteneurs.

introduction
6
Le choix des semences ou des plants est structurant. Il détermine :
• La production potentielle de régimes et leur teneur en huile, dans un environ-
nement donné.
• La capacité du projet à faire face à certaines des maladies les plus graves :
Ganoderma, fusariose, Pourriture du Cœur.
• La qualité de l’huile produite (l’acidité de l’huile est aussi liée au matériel végétal
et peut s’avérer problématique en cas de désorganisation de la récolte ou de
l’unité d’extraction surtout lors des pics de production).
• Le nombre d’années durant lesquelles les palmiers peuvent être facilement
récoltés (qui dépend de leur vitesse de croissance verticale) et le nombre de
palmiers optimum par hectare (qui dépend de leur encombrement).
Au cours de son cycle productif (environ 25 ans), un palmier PalmElit-Cirad® peut
produire :
• Plus de 5 tonnes de régimes et 1 300 kg d’huile sous conditions optimales
(bonnes pratiques agronomiques, absence d’attaques graves de maladies ou de
ravageurs, sol de bonne qualité et climatologie non limitante).
• 1 700 kg de régimes et 400 kg d’huile sur un sol de qualité intermédiaire et avec
une pluviométrie limitante (500 mm de déficit hydrique).
La semence utilisée doit être choisie avec le plus grand soin. Il faut être exigeant
par rapport au programme de recherche et de production dont elle est issue. Il
faut ensuite favoriser l’expression du potentiel de cette semence le mieux possible
pendant toute la durée du projet.
S’adresser à un revendeur agréé vous garantit d’acheter des semences et des
plants ayant un potentiel génétique optimum.

Ce manuel d’utilisation rassemble un certain nombre de recommandations contri-


buant à "assurer aux exploitations familiales et aux agro-industries des revenus
réguliers", ce qui constitue l’engagement de PalmElit.

Toutes les semences PalmElit-Cirad® sont produites sous la supervision scienti-


fique et technique de PalmElit. Nos procédures rigoureuses assurent au planteur
un taux de 99,9% de plants tenera après une correcte sélection en pré-pépinière
et pépinière.

Pour tout renseignement sur les semences PalmElit-Cirad®,


consulter notre catalogue de semences de palmier à huile,
accessible en ligne :
www.palmelit.com

introduction
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SOMMAIRE

Ressources humaines 10

Matériel végétal 16

Sol 34

Eau 42

Lumière 50

Température 54

Aménagements 56

Temps 60

Densité 72

Autres plantes 76

Matière organique 84

Nutriments 90

Outils - Equipements - Conteneurs 102

Ravageurs & Maladies 108

PalmElit 128

Catalogue de produits 130

Durabilité : RSPO 131

9
Ressources humaines
Un projet palmier est un projet humain, qui
contribue au développement économique en
milieu rural : il génère 1 emploi à temps plein
tous les 10-20 ha contre 1 emploi à temps plein
tous les 200 ha pour le soja par exemple.

Comme il produit également 5 à 10 fois plus d’huile par hectare que les autres
oléagineux, c’est une solution particulièrement intéressante pour répondre à la
demande croissante liée à la démographie et à l’augmentation de la consommation
par habitant dans les pays émergeants.

Les ressources humaines d’un projet Palmier peuvent être familiales ou salariées.
Les agricultures familiales sont très hétérogènes, il est important de leur
proposer des solutions techniques adaptées à leurs opportunités et contraintes
d’exploitations.

Agricultures Agricultures
d’entreprises familiales
Firmes Entreprises exploitations exploitations
capitalistes managériales patronales familiales

mixte, présence dominance


main d’oeuvre exclusivement salariée de salariés familiale, pas de
permanents salarié permanent

Source : Marzin et al. (2015) et Rafflegeau et al. (2014) cités par Oriane Plédran et al., 2016.

à partir d’une tonne de régimes mûrs de palmiers sélectionnés :


• Une presse artisanale produit environ 150 kg d’huile rouge artisanale mais
nécessitera un effruitage manuel ; les presses artisanales motorisées améliorent
surtout le rendement du travail mais pas ou peu le rendement d’extraction.
• Une micro-usine traitant des fruits (et non des régimes) produira environ 200 kg
d’huile de palme par tonne de régimes effruités manuellement.
• Une mini-huilerie traitant de 1 à 4t/h de régimes ou bien une huilerie industrielle
traitant de 10 à 60t/h de régimes produiront environ 250 kg d’huile de palme et
de palmiste.
Les enjeux liés au choix de l’unité qui va extraire l’huile sont considérables en termes
de rendement d’extraction, de capacité de production et de besoins en main d’œuvre.

humain
10
Repiquage en pré-pépinière

Préparation des casiers de pré-pépinière

humain
11
L’investissement dans les huileries les plus performantes en termes
de taux d’extraction et de capacité de production nécessite des
Economie capitaux importants et des compétences en maintenance. Ainsi, les
exploitations patronales et familiales n’ont pas accès directement à ce
type d’unité d’extraction, mais peuvent entreprendre un partenariat
équitable entre investisseur propriétaire d’une huilerie performante et
agriculteurs.
C’est un thème très actuel, et aussi la clé qui peut faire d’un projet
palmier un très beau projet humain, technique et économique.
Technique Ces partenariats limitent l’investissement des industriels aux unités
d’extraction, tandis que les agriculteurs qui intègrent une alliance
investissent leur main d’œuvre dans la création de leurs palmeraies
et bénéficient d’une rentabilité du travail supérieure à celle d’un
travailleur salarié d’une plantation industrielle. De même, l’alliance peut
faciliter l’obtention de prêts bancaires et mettre à la disposition des
Humain agriculteurs un appui technique qu’ils n’auraient peut-être pas s’ils
restaient indépendants. PalmElit soutient ce type d’alliances et de
partenariats justes et équitables.

La figure 1 illustre l’intérêt des agriculteurs de faire partie d’une alliance ou de créer leur
propre palmeraie. Lorsque les agriculteurs créent leur palmeraie dans le cadre d’une
alliance, le bénéfice pour eux est nettement plus important.

Fig. 1 - Comparaison de la rémunération (Réal Brésilien R$) de la main d’œuvre selon


ses caractéristiques et selon la culture (Palmier à huile/Manioc) en Amazonie brésilienne
(Brandão F and Schoneveld G. 2015).
450
R$ par homme/jour (en prix courant)

400

350

300

250

200

150

100

50

0
1 5 10 15 20 25 années

Manioc Palmier à huile : Agriculteurs


membres d’une alliance (Agropalma)

Palmier à huile : Agriculteurs Palmier à huile : Salariés


hors alliance d’une plantation industrielle

humain
12
Evaluation de plants en pépinière

Récolte au jeune âge Ramassage des régimes

humain
13
Hommes du palmier
Les êtres humains du "palmier" doivent :
• être des observateurs fins de la nature et s’intéresser, à tous les stades de la
culture :
- plantules, plants : afin de sélectionner le meilleur matériel végétal en sortie de
pré-pépinière et de pépinière.
- palmiers au champ et environnement.
• Chercher à comprendre ou rencontrer un spécialiste afin de recevoir des conseils
opportuns au bon moment.
• Être en permanence concentrés sur la finalité qui est la transformation d’énergie
solaire, d’eau, de travail et d’intrants en huile dans le respect de la nature : bien
se préoccuper de la surface foliaire, de l’alimentation des racines, de la pollinisation
des inflorescences femelles, de la maturité des régimes, de la récolte de tous les
régimes.
• Être rigoureux dans les pratiques agricoles et le respect des recommandations,
les fréquences d’intervention, les éventuels suivis phytosanitaires.
• Être en bonne forme physique car les déplacements en plantation, le transport
des plants et régimes, les gestes de récolte sont physiquement exigeants.
• S’organiser pour mettre en place des partenariats durables et équitables avec
les voisins planteurs mais aussi avec les propriétaires d’unité d’extraction.
• Être en mesure de "passer" les cinq premières années peu productives qui
nécessitent un investissement financier et humain.

Repiquage des semences en pré-pépinière

humain
14
Mise en place des plants

humain
15
Matériel végétal
Les plantations de palmier à huile sont aujourd’hui
principalement cultivées à partir du palmier d’origine
africaine Elaeis guineensis sélectionné, mais sur le
continent américain, un palmier hybride résultant d’un
croisement entre le palmier africain et le palmier américain
Elaeis oleifera prend de plus en plus d’importance.
La principale raison du développement de cet hybride
interspécifique E.oleifera x E.guineensis est qu’il est
résistant à une maladie, la Pourriture du Cœur, qui a
dévasté des dizaines de milliers d’hectares de plantations
en Amérique Latine. Cet hybride a également une crois-
sance beaucoup plus lente que Elaeis Guineensis (ce qui
allonge son cycle d’exploitation) et son huile est beau-
coup plus fluide et plus riche en oléine.

Dans l’espèce E.Guineensis on trouve trois formes de fruits qui se distinguent


par l’épaisseur de la coque entourant l’amande.
Le palmier dura a des fruits à coque très épaisse, son taux d’extraction d’huile
est bas et de ce fait, ses régimes sont dépréciés par les usines.
Le pisifera qui n’a pas de coque, ne produit que très rarement des régimes.
Le tenera est un hybride entre le palmier dura et le palmier pisifera ; il a une
coque fine. Lorsque le tenera est sélectionné, ses rendements au champ et à
l’usinage sont élevés. Aujourd’hui toutes les grandes plantations de palmier à
huile E.guineensis cultivent du palmier tenera sélectionné.

Remarque : Les plantules ramassées au sol dans une plantation, même


excellente, de palmiers tenera sélectionnés, ne donneront lorsqu’elles seront
replantées qu’environ 50% de plants tenera, 25% de plants dura (donc moins
productifs), 25% de pisifera (quasi-improductifs) et il n’y a aucun moyen de
détecter facilement les plants tenera avant le début des récoltes (2 à 3 ans après
la plantation).
Globalement, il faut retenir que ce matériel issu d’une fécondation libre entre
palmiers tenera ne produira que 40% de l’huile que produiraient des palmiers
sélectionnés issus d’une fécondation contrôlée entre des palmiers dura et
pisifera, cultivés dans les mêmes conditions.

matériel végétal
16
DURA

Coque > 2 mm
Faible taux d’extraction d’huile.
Régimes moins bien payés
par les huileries.

PISIFERA

Pas de coque
Généralement stérile.
Utilisé seulement en production
de semences comme géniteur .

TENERA

Coque intermédiaire
Semences commerciales
Croisement entre pisifera et dura.
Bonne production de régimes et
bon taux d’extraction.

matériel végétal
17
semence
Les semences commercialisées sont des semences germées.
Elles ont été obtenues et triées environ une année après la pollini-
sation contrôlée de l’inflorescence femelle dont elles sont issues.
De stricts protocoles sont appliqués à tous les processus par
lesquels elles passent avant l’expédition, de manière à garantir
leurs qualités physiologiques et à assurer une bonne reprise en
pépinière.

Avant la commande :
• Prévoir le semis en pré-pépinière ou pépinière directe de 10 à 14 mois avant la
plantation au champ qui doit se faire impérativement en début de grande saison
de pluie (consulter notre département commercial pour établir un calendrier
optimum).

Au moment de la réception :
• Vérifier impérativement l’état du conditionnement et des semences et signaler
immédiatement tout problème au fournisseur en joignant des photos.
Pour tout retard éventuel d’acheminement et tout dommage constaté, noter vos
réserves sur la lettre de transport (LTA) ou le dernier bon de livraison et obtenir
un procès-verbal de constat du transporteur.

Après la réception :
• Repiquer le plus rapidement possible. Toutes les semences doivent présenter
des germes de couleur ivoire. Les tigelles (plus blanches et plus brillantes) et les
radicules doivent être bien différenciées (la longueur des radicules est en général
comprise entre 8 et 15 mm, sauf demande spécifique du client). On veillera à
écarter toute semence qui présenterait des germes cassés ou, plus exception-
nellement, celles aux germes bruns, flétris, pourris, atrophiés ou tordus.
• Réaliser un rapport de comptage en notant la référence de l’envoi, le jour
d’arrivée des semences, le jour de repiquage, le nombre de semences
comptées attentivement, et, le cas échéant noter pour chaque carton le nombre
de semences aux germes absents, cassés ou autres. En cas de problème, envoyer
ce rapport de comptage dans les dix jours suivant l’arrivée des semences à
PalmElit ou à votre fournisseur.
La sélection des plantules en pré-pépinière et des plants en pépinière est une
opération importante qui conditionnera le niveau de rendement de la plantation
durant toute la durée de son exploitation.

matériel végétal
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Semences germées dans Carton de semences
l’emballage de livraison

Semences germées

Compte tenu des éliminations à réaliser, pour un hectare, il est conseillé d’acheter :
• Pour les palmiers PalmElit-Cirad® à croissance réduite : 200 semences ger-
mées, pour être en mesure de transplanter 170 plantules de la pré-pépinière à la
pépinière, et 143 plants de la pépinière au champ (densité classique par hectare
de plantation de palmiers PalmElit-Cirad®), tout en gardant 7 plants pour les
remplacements.
• Pour du matériel compact PalmElit-Cirad® #C DExLM qui peut être planté à
une densité de 160 palmiers à l’hectare : 225 semences germées.
• Pour les hybrides interspécifiques qui sont plantés à 128 palmiers à l’hectare :
180 semences germées.

matériel végétal
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pré-pépinière
Le plus souvent le plant obtenu est d’abord élevé 3-4 mois en
pré-pépinière avant d’être transféré en pépinière. Mais certaines
plantations préfèrent le repiquage direct en pépinière, méthode
cependant plus technique.

préparatifs
• Etablir un registre de la pré-pépinière dans lequel seront
consignées toutes les opérations et les évènements dans leur
moindre détails, du repiquage jusqu’au passage des plantules
Repiquer
en pépinière.
• Identifier chaque planche par une pancarte indiquant son
numéro, la date du repiquage, le nom du produit, le code du
matériel végétal et le nombre de semences repiquées. Date repiquage :
Code Produit :

• Remplir les sachets avec de la terre humifère prélevée en


Nombre de Semences :

surface et que l’on peut mélanger avec du compost (2/3 de


terreau – 1/3 de compost). Remplir les sachets à ras bord, en
3 à 4 couches bien tassées, réajuster le niveau du terreau dans
le sachet s’il descend au-delà de 2 à 3 cm du bord supérieur.
• On peut traiter et désherber les sachets remplis avant le re- Identifier
piquage en respectant les doses et les délais préconisés pour
chaque matière active.

repiquage
• Repiquer le plus tôt possible après le remplissage des sachets et leur disposi-
tion dans les planches, le substrat étant légèrement humide (sinon arroser légère-
ment). Repiquer les semences en les regroupant par produit et par code PalmElit –
Cirad® tels qu’identifiés dans la liste de colisage jointe à l’expédition, de manière
à homogénéiser fortement la pré-pépinière et à faciliter la sélection des plantules
et des plants pour avoir une plantation très homogène en démarrant avec des
plants sains et vigoureux.
• Pour repiquer, creuser au centre de chaque sachet, un trou de 2 à 3 cm
de profondeur au fond duquel est déposée la semence, radicule vers le bas,
recouvrir de 1 cm de terre au maximum; éviter de placer la tigelle de travers
(déformation de la plantule), de trop enterrer la semence (cause de pourriture), de
la placer trop superficiellement (dessèchement et mort), de casser les germes.
• Repiquer normalement les semences portant plusieurs germes, le démariage
des plantules issues d’une même semence étant réalisé plus tard, au moment
du repiquage en pépinière.

arrosage et conduite
• Au cours de l’élevage des plantules en pré-pépinière, en l’absence de pluie, on
apporte l’équivalent de 4 mm d’eau d’arrosage tous les deux jours (voir chapitre
"Eau"). Il n’est pas nécessaire d’apporter une fertilisation en pré-pépinière lorsque
le terreau est de qualité, dans le cas contraire voir chapitre "Nutriments".

matériel végétal
20
Repiquage des semences en pré-pépinière

Panneau d’identification en pré-pépinière

Pépinière directe au Pérou

matériel végétal
21
suivi du développement des plantules
• Observer régulièrement et attentivement les plants. Intervenir rapidement dès
que des symptômes de carence, maladies ou de ravageurs apparaissent (voir
chapitres "Nutriments" et "Ravageurs & maladies").
• Les deux premières feuilles et des racines adventives sont émises au cours du
premier mois. Un mois après le repiquage apparaît la première feuille lancéolée
avec nervures parallèles ainsi que la première racine primaire. A quatre mois, la
plantule présente 3 à 4 feuilles à limbe lancéolé, chaque feuille émise est plus
longue que la précédente, la hauteur de la plante – feuilles étirées – est de 20
à 25 cm, la circonférence au collet mesure 4 cm, le système racinaire est bien
développé avec des racines primaires, secondaires et tertiaires : à ce stade, la
plantule est bonne à repiquer en pépinière.

première sélection : élimination des anormaux


• En fin de pré-pépinière, juste avant le passage en pépinière, détruire les plantules
anormales, mal développées, ramassées, dressées, à limbes soudés, à feuilles
enroulées ou étroites (souvent dues à des malfaçons culturales) : l’élimination se
fait par planche supposée contenir un matériel végétal homogène et par date de
repiquage des semences germées, en se référant à la moyenne des plantules.
(voir aussi Conseils de l’IRHO 325).

Le taux d’élimination en pré-pépinière est d’environ 15%, plants morts inclus.

transport des plantules


• Il est important que les plantules ne soient pas endommagées durant le trajet
jusqu’à la pépinière (arroser légèrement avant le transport). Certains planteurs
utilisent des caissettes pouvant contenir une quinzaine de sachets placés
verticalement pour éviter de renverser le substrat.

pépinière à 1 phase
semis direct des semences en pépinière
Cette méthode consiste à repiquer directement les semences dans des sacs
de pépinière en ne réalisant pas la phase pré-pépinière, elle fait gagner 1 à 1,5
mois sur le temps d’élevage. Pour 100 semences, 90 sont placées dans des
sacs de pépinière, 10 dans des sachets de pré-pépinière (pour remplacer les
plantules mortes ou éliminées précocement). 4 ou 6 lignes de sacs de pépinière
sont regroupés côte à côte sous un ombrage où ils resteront les deux premiers
mois, un remplacement des plants morts et chétifs est ensuite réalisé avant
l’écartement des sacs en triangle équilatéral à 70 cm x 70 cm. Procéder ensuite
à la même conduite culturale qu’une pépinière classique.

matériel végétal
22
Jeune plantule à éliminer (déformée)

Mise en caisse avant le transport pour repiquage en pépinière

matériel végétal
23
pépinière
préparatifs
• Etablir un registre de la pépinière dans lequel seront
consignées toutes les opérations et les évènements dans leur Date repiquage :

moindre détail du repiquage jusqu’à la plantation au champ. Code Produit :


Nombre de Semences :

• Identifier chaque planche par une pancarte indiquant son


numéro, la date du repiquage, le nom et le code du matériel
végétal et le nombre de plants. Identifier
• Prélever le substrat sur un site proche de la pépinière.
Le substrat peut aussi provenir du site d’une ancienne
pépinière : une méthode consiste à épandre des rafles entre
les sacs, ce qui a l’avantage de bien les caler, de recouvrir
le sol (limiter l’érosion), de limiter le desherbage et de fournir
une ou deux années après un terreau de bonne qualité.
• On peut traiter et désherber les sacs remplis avant le
repiquage en respectant les doses et les délais préconisés
pour chaque matière active.
• Il est pertinent de semer une légumineuse de couverture
dans les allées ou de les pailler pour recouvrir le sol afin de
limiter l’érosion et de ne pas avoir à désherber les poacées
Trouer
(graminées) qui hébergent l’insecte vecteur de la maladie du
repiquer
blast (voir chapitre "Ravageurs & Maladies").

repiquage
• Disposer les sacs bien verticalement selon un dispositif
en triangle équilatéral à 70 cm x 70 cm, rectifier le niveau de terreau et les
redresser lors des passages de désherbage. Creuser au centre des sacs un trou
de dimensions légèrement supérieures à celles de la motte de pré-pépinière,
déchirer le fond du sachet de pré-pépinière et faire glisser la plantule dans le trou,
rapporter et tasser soigneusement un peu de terre autour de la motte, le collet
de la plantule devant se trouver au niveau du sol (voir aussi chapitre "Sol").
• Démarier les plantules multiples, les plantules surnuméraires bien développées
pouvant être valorisées en les repiquant, racines nues, en grands sacs (éliminer
la plus frêle des plantules au sécateur quand ce n’est pas possible). Les plantules
démariées doivent être repiquées dans une planche spécifique pour leur réserver
une conduite culturale adaptée si elles le nécessitent.

suivi du développement des plants


• Observer régulièrement et attentivement les plants. Intervenir rapidement dès
que des symptômes de carence, maladies ou de ravageurs apparaissent (voir
chapitres "Nutriments" et "Ravageurs & maladies").

Huit mois après son repiquage en pépinière, un plant normal qui est en général
prêt à planter mesure 0,6 à 1 m de haut, 18 à 22 cm de circonférence au collet et
possède sept à huit feuilles vertes très foncé avec des folioles différenciées.

matériel végétal
24
arrosage et conduite
• Veiller à ce que tous les sacs soient arrosés de manière homogène et que les
besoins en eau soient bien couverts mais sans excès (voir chapitre "Eau").
Les besoins en éléments fertilisants dépendent de l’âge du plant et sont décrits
dans le chapitre "Nutriments".

élimination des anormaux


• Lorsque la pépinière est âgée de six à sept mois (au-delà, la taille des plants est
gênante), pour garantir une bonne homogénéité de la plantation, on procédera à
une sélection rigoureuse des plants.
On éliminera les plants malades, montrant des chloroses, fortement attaqués
par des insectes (Oryctes ou Augosomes) ou des maladies cryptogamiques,
chétifs, à morphologie anormale (folioles soudées, insérées à angle aigu, courtes,
étroites ou trop espacées) mais également trop développés par rapport à la
moyenne.
Cette sélection se fera en un seul passage et les plants écartés seront détruits.
Pour faciliter cette sélection il est important que les plants d’un même matériel
végétal, procédant d’une même date de repiquage aient été réunis par planches
bien identifiées.

Le taux d’élimination en pépinière représente en général 15%, plants morts


inclus. La sélection des plants a un effet important sur le rendement de la
plantation : les individus anormaux peuvent avoir une production allant de 0
(aucune production) à 30% de la production des palmiers normaux (voir aussi
Conseils de l’IRHO 164).

Plantules doubles en pré-pépinière, utilisables après démariage Plant anormal à éliminer (chétif, folioles soudées)

matériel végétal
25
plantation Planter
plantation des plants au champ
• La plantation au champ doit se faire impérativement en début
de grande saison de pluie.
• Réaliser mécaniquement ou manuellement des trous d’une
dimension légèrement supérieure à celle des sacs de pépinière.
• Transporter les plants avec suffisamment de précautions
pour éviter de les déchausser ou d’endommager les folioles.
• Vérifier la profondeur de chaque trou avec un gabarit afin de
faire coïncider, après la mise en terre, le niveau supérieur de la
motte avec celui du sol, le collet du jeune plant doit se trouver
au niveau du sol ou tout au plus légèrement en dessous. S’il y a
des risques d’attaques de rongeurs, il peut être judicieux d’entourer
les plants avec une bande de grillage (0,50 m x 0,35m) qui reposera sur la motte.
• Une fumure de fond peut être appliquée directement dans le trou de plantation
(voir chapitre "Nutriments", tableau 1).
• Découper le fond du sac puis faire descendre le sac dans le trou avant de
l’enlever en le tirant vers le haut.
• Combler l’espace entre la motte et la paroi du trou avec la terre environnante
correctement tassée.
• Semer une plante de couverture en début de saison des pluies (voir chapitre
"Autres plantes").

suivi et conduite en phase immature (pas encore en récolte)


Durant cette phase qui dure entre 2 et 4 années selon les conditions agro-
climatiques, les palmiers sont en croissance et improductifs.
Le plus souvent, les jeunes palmiers produisent après 12 à 16 mois un cycle
d’inflorescences mâles suivi d’un cycle d’inflorescences femelles à faible valeur
économique.

• Suivi sanitaire (voir chapitre "Ravageurs & maladies").


• Rabattre la végétation au sol en faisant des ronds autour des jeunes palmiers
afin de limiter la compétition pour la lumière et l’eau, mais aussi pour éviter que la
plante de couverture n’étouffe les palmiers. Epandre des rafles en ronds autour
des palmiers facilite le contrôle de la végétation, améliore localement la capacité
de rétention en eau et constitue une fertilisation organique (à noter que cette
méthode peut favoriser le développement de la fusariose dans des sols qui en
seraient déjà infectés - De Franqueville H., Diabaté S., 1995).
• Fertiliser les jeunes palmiers : fertilisation organique et minérale (voir chapitre
"Nutriments").
• Réaliser une récolte sanitaire six mois avant la véritable récolte, de manière à
enlever les régimes déjà anciens et pourris.

matériel végétal
26
Trouaison avant plantation

Entretien des ronds au jeune âge

matériel végétal
27
On peut aussi enlever les inflorescences femelles et les jeunes régimes, une fois
par mois, en préservant les inflorescences mâles afin de permettre le dévelop-
pement des populations d’insectes pollinisateurs. Cette méthode appelée aussi
"castration" ou "ablation" favorise aussi le développement végétatif mais son
usage ne fait pas l’objet d’unanimité. On peut également faire en même temps
l’ablation et la récolte sanitaire.

suivi et conduite en phase productive


• Suivi sanitaire (voir chapitre "Ravageurs & maladies").
• Continuer de rabattre la végétation au sol dans les ronds, sans mettre le sol
nu pour éviter l’érosion. Les ronds permettent de ramasser facilement les fruits
détachés qui tombent au sol.
• Entretenir les couronnes en coupant les palmes sèches ou qui tombent,
surtout lorsque les palmiers sont haut afin de bien détecter les régimes mûrs
depuis le sol.
• Elaguer les feuilles sénescentes après 4 ou 5 ans en laissant deux feuilles
sous le régime mûr, puis une seule feuille après 15 ans : l’objectif est de réduire
la perte d’assimilats par les feuilles sénescentes sans réduire l’interception
lumineuse et de faciliter la détection des régimes mûrs et leur récolte. Chaque
palmier produit annuellement en moyenne de 30 à 40 feuilles entre l’âge de 2 à
4 ans, puis la production diminue pour atteindre un niveau moyen de 24 palmes
à partir de l’âge de 8 ans.
• Fertiliser la parcelle : fertilisation organique et minérale (voir chapitre "Nutriments").

récolte
Selon les conditions agro-climatiques, le matériel végétal et la conduite culturale,
la première récolte intervient généralement de 24 à 36 mois après la plantation.
Les pics mensuels peuvent atteindre entre 10 et 25% de la production annuelle et plus
le déficit hydrique est important, plus ce pourcentage est élevé, car l’induction des cy-
cles mâles et femelles dépendant du climat, en cas de fort déficit hydrique, les arbres
ne peuvent exprimer leur potentiel que sur des périodes plus courtes.
Le nombre de régimes produit décroît avec l’âge tandis que le poids moyen augmente.
Selon le matériel végétal, le poids moyen d’un régime peut être inférieur à 3 kg en début
de production et dépasser les 25 kg à partir de l’âge de 15 ans.

Dans un régime, les fruits viennent à maturité les uns après les autres en commençant
par l’extrémité supérieure du régime et de l’extérieur vers l’intérieur de celui-ci.
La formation de l’huile dans la pulpe du fruit s’effectue durant le dernier mois de ma-
turation ; ensuite le processus de dégradation (acidification) de l’huile se met en place,
plus ou moins rapidement selon les conditions auxquelles le régime est soumis et le
matériel végétal.

matériel végétal
28
Concernant le matériel végétal :
• E.guineensis PalmElit-Cirad® #L (Low Lipase) est particulièrement avantageux
en ce qui concerne l’acidité de l’huile lorsque les délais de récoltes et d’usinage
sortent des normes, mais aussi lorsque les conditions d’exploitation sont
optimales.
• Les hybrides interspécifiques OxG surtout cultivés en Amérique latine ont des
cycles de récolte plus long que E.guineensis (jusqu’à 3 semaines) et l’acidité
progresse lentement.

Elagage d’un palmier adulte

Premiers régimes

matériel végétal
29
• Repérer les régimes mûrs. L’indicateur le plus fiable de la maturité des régimes
étant la chute au sol de fruits détachés, l’entretien de la couronne, des stipes et
des ronds permet de mieux les détecter et facilite leur ramassage.
On considère généralement que le stade de "5 fruits détachés" est un bon
compromis qui évite de couper les régimes trop verts (faible taux d’extraction)
ou trop mûrs (incidence sur la qualité de l’huile avec un pourcentage d’acides
gras libres plus élevé et incidence sur le coût de la récolte avec un temps de
ramassage des fruits détachés plus important). Cette norme peut être adaptée
selon les contraintes de la plantation.
• Organiser les tours de récoltes. L’intervalle de récolte entre 1 et 2 semaines
peut être adapté en fonction de la saison, de la hauteur des palmiers, de leur
âge et aussi en fonction de critères économiques comme le prix de la main
d’œuvre. Si l’intervalle de récolte est trop court, il est vraisemblable que des
régimes verts seront récoltés ce qui influera négativement sur le taux d’extraction.
S’il est trop long, les coûts de récoltes seront plus élevés (plus de fruits détachés,
plus de temps pour le ramassage), il y aura risque de régimes pourris (perte de
rendement), la qualité de l’huile sera affectée (plus d’acidité). Un intervalle de 10
jours entre deux cycles de récolte est assez fréquemment pratiqué, cependant
la durée peut être raccourcie si les arbres sont jeunes car les régimes sont
plus petits et de ce fait la maturité complète est atteinte plus rapidement en
comparaison des gros régimes.
Une mauvaise organisation de la récolte, un manque d’entretien des ronds et
des couronnes impactent très significativement les coûts de production, le ren-
dement en régimes usinables, le taux d’extraction et la qualité de l’huile (acidité).

pratiques de récolte et élagage


• En début de récolte (jusqu’à la fin de l’année 5 après la plantation), on doit
élaguer le moins possible en n’enlevant que les feuilles sèches. Le régime est
récolté en laissant toutes les feuilles encore vertes.
• A partir du début de l’année 6 après la plantation (qui correspond à la fermeture
presque complète de la canopée) et jusqu’à l’année 15, on laissera 2 feuilles au-
dessous du régime le plus bas (en cours de maturation). On récoltera le régime
mûr en coupant d’abord la palme qui le soutient. On doit au moins laisser 40
feuilles à la couronne.
• A partir de l’année 16 on élaguera en laissant une seule feuille sous le dernier
régime, qui sera coupée lors de la récolte.

Ces pratiques sont à adapter en fonction du matériel végétal et des conditions


de culture. La récolte se fait à l’aide d’un ciseau jusqu’à la cinquième année et
ensuite se poursuit en utilisant la faucille ou "couteau malais" jusqu’à ce les palmiers
atteignent une hauteur d’entre 12 et 16 mètres. Au-delà de cette hauteur son
maniement devient trop difficile et l’on doit penser à replanter.

matériel végétal
30
Régime récolté vert

Régimes mûrs sur l’aire de collecte

• Après la coupe du régime, raccourcir le pédoncule, source de diminution du


taux d’extraction et réaliser une entaille en V.
• Ramasser les fruits mûrs tombés au sol car ils contiennent 50% d’huile.
• Déplacer le plus rapidement possible les régimes et les fruits ramassés au
sol en bord de champ en les regroupant sur une aire de collecte entretenue, en
file sur une seule couche pour éviter de les abîmer afin de limiter les processus
d’acidification de l’huile, pédoncule vers le haut pour faciliter leur comptage
(recouverts si l’aire est au soleil ou si l’attente est longue).

matériel végétal
31
pollinisation
• La pollinisation est un élément primordial pour obtenir de bons rendements en
huile car le rendement est directement lié au nombre de fleurs bien pollinisées,
indépendamment du matériel végétal choisi.
• L’efficacité de la pollinisation dépend de plusieurs facteurs qui interagissent
entre eux : les insectes, le vent, la quantité de pollen (nombre de fleurs mâles en
anthèse), la qualité du pollen, le nombre de fleurs femelles en anthèse, l’agressivité
des pollinisateurs, l’interaction entre fleurs mâles et femelles en anthèse, la durée
de l’anthèse des fleurs femelles, la température et la pluviométrie, l’épandage
de produits chimiques, les interventions humaines. En général, on considère
qu’il est nécessaire d’avoir en permanence entre 3 et 6 inflorescences mâles
en anthèse par hectare pour assurer une pollinisation suffisante ; dans le cas
contraire (en général dans des conditions agro-climatiques exceptionnellement
favorables), il faut avoir recours à une pollinisation assistée : collecte et lâcher
d’insectes pollinisateurs, dispersion d’inflorescences mâles en anthèse dans les
zones déficientes, pollinisation assistée manuelle.
• Dans le cas des hybrides interspécifiques OxG, quelle que soit l’origine du
matériel végétal, une pollinisation assistée manuelle est nécessaire pendant
toute la durée de la phase productive.

replantation
La durée d’exploitation d’une palmeraie varie en général entre 20 et 35 ans.
Une règle courante de décision de replantation consiste à replanter une parcelle
lorsque le pourcentage de palmiers vivants passe en dessous de 70% (environ
90 arbres par ha) ou que la récolte avec les perches les plus longues n’est plus
possible.
L’abattage des palmiers peut être réalisé manuellement au ciseau, à la tronçonneuse
ou à l’aide d’un tracteur léger à chenilles équipé d’une flèche, pendant la saison
sèche afin de ne pas tasser le sol. Les palmiers entiers ou sectionnés en tronçons
de 2 à 3 mètres sont ensuite rangés dans l’andain, ils peuvent être découpés
en rondelles fines. Ce découpage en copeaux d’une dizaine de centimètres
d’épaisseur, provoque une décomposition plus rapide qui empêche les Oryctes,
Rhynchophorus o Strategus de réaliser leur cycle et pour la même raison freine le
développement du Ganoderma (voir chapitre "Ravageurs & maladies").
Il n’est pas recommandé d’exporter les stipes (sauf si les palmiers présentent
des symptômes de Ganoderma), car cela réduirait la restitution au sol d’éléments
fertilisants et le turn-over de matière organique dans la parcelle.
L’andainage se fait en général un interligne sur deux, perpendiculairement aux
pentes ce qui limite l’érosion, sans pousser les stipes afin d’éviter de déplacer
l’horizon de surface vers l’andain.

Le remplacement d’une ancienne plantation ou d’une plantation peu productive


permet de bénéficier d’un matériel végétal plus moderne intégrant les dernières
avancées génétiques en termes de résistance aux maladies et de gain de
rendement.

matériel végétal
32
Inflorescence mâle en anthèse Inflorescence femelle en anthèse

Insectes pollinisateurs sur inflorescence mâle

Pollinisation assistée manuelle

matériel végétal
33
Sol
pré-pépinière
La qualité du terreau joue sur le taux de reprise
des semences germées.
2/3 de terreau

Choisir du terreau de forêt le plus sablo-argileux pos-


1/3 de compost

sible, prélevé dans les 10 à 15 premiers centimètres


de sol, de préférence léger, humifère et sain (éviter les
zones contaminées par le Ganoderma ou la fusariose),
Terreau le mélanger ou non avec du compost (2/3 de terreau +
de forêt 1/3 de compost).

La bonne qualité du substrat doit permettre un bon dé-
marrage et peut potentiellement nourrir la plantule sur
toute la durée de la pré-pépinière. Pour écarter les débris
Pour écarter les
débris végétaux :
tamiser le terreau
végétaux et autres éléments grossiers, tamiser le terreau
avec un tamis
à mailles de 1
sur le site de prélèvement avec un tamis à mailles de 1 à 2
à 2 cm
cm. En cas de stockage, protéger le terreau de la pluie en
le couvrant d’une bâche plastique.

Qualité Le repiquage en sachet de polyéthylène est encore celui


du substrat qui est le plus fréquemment utilisé mais certaines planta-
tions utilisent des plateaux en plastique alvéolés remplis
avec un substrat (terreau ou tourbe).
Dans les pré-pépinières classiques, selon les dimensions
du sachet, on aura besoin d’un à 1,5 kg de terreau pour
le remplir correctement. Remplir les sachets à ras bord,
en 3 à 4 couches bien tassées, car, lors de la mise en
1. Remplir les sachets
avec 1,5kg de terreau
place et des arrosages successifs, un tassement
en 3 à 4 couches
2. Poser la semence dans
s’opère. Réajuster le niveau du terreau dans le sac
1 trou de 2-3 cm
s’il descend au-delà de 2 à 3 cm du bord supérieur.
Des sacs mal remplis peuvent être une source de
Repiquage problème lors de l’arrosage, quand le bord supérieur se
en sachet de plie légèrement vers l’intérieur : l’eau d’arrosage coule
alors vers l’extérieur du sac et ne profite pas à la plantule.
polyéthylène Pailler la surface des sachets (fibre de coco, coques
de noix de palmier…) permet de ralentir l’évaporation
et de limiter le développement des mauvaises herbes
et l’érosion du terreau en cas d’arrosage agressif.

sol
34
Préparation du terreau à Mbongo au Cameroun

Des agronomes inspectent le terreau à Mbongo au Cameroun

sol
35
Repiquage en pépinière
pépinière • Remplir les sacs avec un substrat provenant d’un site
proche de la pépinière, de texture sableuse, tamisé
1. Creuser (maille de 2 cm) sur le lieu de prélèvement, mélangé ou
un trou au non avec du compost et une fumure de fond.

centre du sac
• S’assurer que la qualité du substrat permette un bon
démarrage de la pépinière. Apporter ensuite régu-
lièrement une fumure d’entretien (voir chapitre "Nutri-
ments"). Pour les dosages ne pas hésiter à contacter
des agronomes spécialistes.

Trou • De la même manière qu’en pré-pépinière, on paillera
la surface des sacs.

2. Déchirer
le sachet

Déchirer le fond du sachet

Remplissage des sacs de la pépinière

3. Enlever
le sachet
4. Tasser
la terre

Enlever
le sachet

Tasser la terre Tasser la terre

Le collet de
la plantule se
trouve au niveau
du sol

La trouaison en pépinière

sol
36
Beau plant de pépinière

sol
37
plantation
Idéalement, le sol doit être profond et meuble : profondeur supérieure à 1 m, l’opti-
mum se situant entre 2 et 3 m. Le palmier s’adapte à de nombreuses conditions de
textures, depuis les textures sablo-argileuses légères jusqu’aux textures argileuses,
mais il faut faire attention aux textures extrêmes. Il faut proscrire les sables purs (to-
talement lessivés), éviter les sols trop argileux (teneur en argile supérieure à 80%),
éviter un horizon compact à moins de 80 cm de profondeur. Les éléments grossiers
(> 2mm) sont peu favorables en général (sables grossiers < 80%).

Tableau 1 :
Valeur agronomique des sols pour la culture du palmier
(J.-C. Jacquemard, Le palmier à huile)

Formation Régions Valeur


géomorphologique

Sables quaternaires Sables côtiers Inaptes.


marins

Sédiments du tertiaire Afrique de l’Ouest, Aptitude physique reconnue, carence potas-


bassin amazonien sique généralisée, carence magnésienne fré-
quente, carence en phosphore et éventuel-
lement en cuivre dans le bassin amazonien.

Socle ancien Afrique, Asie du Sud- Fréquente présence d’horizon gravillonnaire


Est (Bornéo), Océanie à faible profondeur, déficiences potassiques,
magnésiennes et phosphoriques d’impor-
tance très variable.

Terrasses alluviales Vallées des grands Souvent favorable mais horizon parfois hy-
anciennes fleuves dromorphe voire imperméable en profon-
deur, qualité dépendant de la capacité de
drainage interne, valeur variable.

Dépôts alluviaux récents Marge de la Cordillère Souvent favorable, dépend des possibilités
des Andes, zones de drainage en saison humide et de maintien
côtières de Malaisie et de la nappe phréatique à 80 cm de la sur-
archipel indonésien, face en saison sèche. Attention : présence
plaines deltaïques fréquente de zones sensibles à haute valeur
africaines de conservation, plantation non recomman-
dée (RSPO).

Sédiments volcaniques Equateur (versants Grande richesse chimique, déficiences miné-


des Andes), Indonésie rales avec déséquilibres possibles: sous une
(Sumatra Nord, climatologie favorable, ces sols fournissent
Papouasie), Océanie les meilleurs rendements du monde.

Formations organiques Malaisie, Indonésie, Bonne aptitude mais nécessite une grande
petits gisements en capacité technique et des aménagements
Afrique lourds. Les plantations sur tourbes ne sont
pas compatibles avec les nouveaux critères
RSPO (critère 7.7).

sol
38
L’acidité du sol n’est pas un facteur gê-
nant pour la culture du palmier à huile,
sauf dans le cas de conditions extrêmes
rencontrées dans les sols sulfatés
acides. Ces sols sont souvent proches
du bord de mer. En général, le seuil
admis est un pH égal à 4. Le palmier
à huile ne tolère pas les sols salins, ni
la présence d’eau saumâtre dans les 50
premiers centimètres de sol. Dans des
sols dérivés de roches ultrabasiques, la
présence de nickel ou de chrome a un
Profil de sol sous palmiers à Shushufundi en Equateur
effet toxique très difficile à corriger.

Tableau 2 :
Niveau indicatif des sols propices à la culture du palmier
(J.-C. Jacquemard, Le palmier à huile)

Élément Niveau indicatif

pH Supérieur à 4,0 jusqu’à neutralité

Matière organique 1-2%

Carbone 1%

Azote minéral 0,1%

C/N 10

Phosphore total 300 à 400 ppm

Potassium échangeable 0,2 meq / 100 g

Calcium échangeable Supérieur à 0,05 meq/100g

Magnésium échangeable 0,4 meq / 100 g

Manganèse 200 ppm

Cuivre 10 ppm

Bore disponible 0,3 ppm

Fer 1%

Molybdène 0,5 ppm

Zinc 0,8 ppm

CEC Supérieur à 10 meq/100g

sol
39
planting
• Lors des travaux de préparation des surfaces, préserver la structure des sols,
voire l’améliorer par des pratiques culturales adaptées.
• Replantation, lors de l’andainage, veiller à ne pas bouleverser ou entraîner l’ho-
rizon de surface dans l’andain, sous peine d’une perte conséquente de fertilité
très dommageable au démarrage des jeunes palmiers.

Un travail du sol, sous-solage et passage de disques permet éventuellement


d’éliminer les adventices et de préparer un sol propre au bon développement de la
plante de couverture.

Passage de disques

La plantation

sol
40
Préparation du sol avant plantation

Jeune plantation et préparation du terrain à Aek Loba en Indonésie

sol
41
Eau
La ressource en eau est un élément indispensable au
bon développement de toute plantation de palmier
à huile. On doit évaluer cette ressource sur le plan de la
quantité mais il ne faut surtout pas négliger la qualité, car des
eaux provenant de rivières polluées sont souvent à l’origine
de gros problèmes en pré-pépinière et en pépinière.

+ 3 jours semence
Si les semences doivent être conservées au-delà
de 3 jours avant repiquage, ouvrir les sachets
pour une aération rapide et une très légère
brumisation à l’aide d’un petit pulvérisateur à
main (si les parois du sachet sont sèches), puis les
refermer soigneusement.
Ouvrir pour
humidifier
si besoin

Après

pré-pépinière
repiquage

Un arrosage incorrect, excessif ou irrégulier peut


causer une non-reprise des semences germées.
Les besoins des plantules sont d’environ 2 mm
par jour si la pré-pépinière est sous ombrage et Arroser
peuvent être supérieurs sans ombrage.
• Arroser avant et après le repiquage.
• En l’absence de pluie, apporter 4 mm d’eau
d’arrosage tous les 2 jours, de préférence tôt le matin ou en fin de journée.
Utiliser un jet suffisamment fin pour ne pas déchausser les semences ou les
plantules.
• En cas de pluie de plus de 5 mm, retarder l’arrosage au maximum 2 jours.
• Lors de la sortie des plantules pour repiquage en pépinière, arroser légèrement
avant le transport.
Des brûlures sur le feuillage peuvent apparaître dans le cas d’une insuffisance
d’arrosage après un épandage d’engrais. Un excès d’eau ou un mauvais drainage
peuvent causer un jaunissement du feuillage. Une humidité ambiante excessive
peut entraîner le développement de maladies (pestalotiopsis, anthracnose ...) : une
bonne aération les évite.

eau
42
Matériel d’irrigation de pré-pépinière en Sierra Leone

Pré-pépinière au Cameroun 

eau
43
pépinière
Il faut veiller à la satisfaction des besoins en eau des plants durant toute la durée de
la pépinière, l’arrosage devant être envisagé comme un complément de la pluviosité
naturelle.
La pépinière doit être située à proximité d’un point
d’eau (cours d’eau, réserve, retenue collinaire, forage)
capable de fournir près de 100 m3 d’eau/jour/hectare,
Pompe
100 m3 en fin de culture. 1 hectare de pépinière peut compter
eau/jour/hectare en moyenne 18 000 plants après aménagement des
routes et des sentiers qui occupent 25% de la surface.
Le sol, bien drainant, doit avoir une légère pente pour
faciliter l’évacuation des excédents d’eau d’irrigation.
Point d’eau • Arroser après repiquage pour faciliter la reprise.
• Veiller à la parfaite satisfaction des besoins en eau
des plants pendant toute la durée de la pépinière  :
B (n) = B (n-1) + P – ET
Arroser favorise - B (n) = Bilan au jour J
la reprise - B (n-1) = Bilan en eau de la veille
- P = Pluviométrie et irrigation pendant les jours (n) &
(n-1)
- ET = Evapotranspiration (ou consommation) du plant

Les plants sont très sensibles à la sécheresse car


la motte se dessèche plus facilement qu’un sol en
place : on estime que la réserve en eau facilement
utilisable d’un sac est comprise entre 30 et 35 mm.
Mais un excès d’arrosage peut être plus néfaste
qu’un manque d’eau : déstructuration du sol, lessi-
vage des éléments nutritifs et asphyxie des plants.
Il faut donc parfois envisager un drainage complé-
Eviter le manque mentaire.
d’eau et maintenir
Pour éviter l’évaporation et maintenir l’humidité dans
l’humidité les sacs, un paillage peut être mis en place dans
chaque sac (2 à 3 cm d’épaisseur). Ce paillage peut
se faire avec des fibres et des noix de palme, des
Paillage fibres de coco, du son de riz, des parches de cacao…
La sciure qui, en fonction de l’essence de l’arbre peut
provoquer une certaine phytotoxicité, doit être tes-
tée au préalable. Le son de riz peut contenir encore
son fibres et noix quelques grains, les jeunes pousses doivent être éli-
de de palme,
riz fibres de
minées rapidement et systématiquement, le riz étant
coco une graminée hébergeant l’insecte vecteur de la ma-
ladie du blast (voir chapitre "Ravageurs & maladies").

eau
44
Le système d’arrosage doit assurer une distribution d’eau
régulière et fine. Plusieurs systèmes existent qu’il faut
adapter à l’environnement : aspersion à jet brisé, rampes
Arroseur
d’arrosage (tuyaux de polyéthylène percés d’orifices
régulièrement répartis) ou goutte à goutte. Il est choisi
avec soin en fonction des programmes de pépinières et
de l’emplacement prévu. Il doit pouvoir s’adapter à des
unités légèrement différentes sans modification importante
(augmentation des durées d’arrosage, écartement des rotatif
arroseurs). Pour ne pas se tromper dans le choix du
meilleur système, nous vous conseillons de consulter un
spécialiste.
Tableau 1 : Tableau 2 :
Besoins en eau Doses d’arrosage en mm/tour
(consommation) Cycle de 2 jours soit 3 tours/semaine
en mm/jour 1 jour de repos

Âge des Pépinière Pépinière Âge des Pépinière Pépinière


plants non ombragée plants non ombragée
depuis le ombragée mm/jour depuis le ombragée mm/tour
repiquage mm/jour repiquage mm/tour
(mois) (mois)
0–2 4,0 2,0 0-2 9,0 4,5
2–4 5,0 2,5 2-4 11,0 5,5
4–6 7,0 3,5 4-6 16,0 8,0
6-8 10,0 5,0 6-8 23,0 11,5

(Source : Arrosage par aspersion des pépinières de palmiers à huile en sacs plastiques, Oléagineux, conseils de
l’IRHO 314).

Paillage avec coques de noix de palme sur plant de pépinière Système d’irrigation de pépinière à Thitawan en Thaïlande

eau
45
plantation
La production de régimes est maximale dès 1.800 mm de pluies bien réparties
tout au long de l’année : idéalement 5 mm par jour (150 mm/mois) soit 350 litres
par arbre/jour ou environ 50 m3 par hectare/jour. Sous ces conditions favorables,
avec un bon sol, une bonne luminosité et une bonne conduite culturale le matériel
PalmElit-Cirad® peut produire jusqu’à 32 tonnes de régimes et 9,5 tonnes d’huile
(CPO+KPO).

Une relation linéaire a été établie en conditions sèches entre irrigation et rende-
ment, même si l’irrigation n’est pas toujours rentable : 20 à 30 kg de régimes/ha/
an gagnés par mm d’irrigation dans les zones ayant un déficit hydrique de 200 à
600 mm (L.S. Woittiez et al. 2017).

La réserve utile en eau du sol représente la quantité d’eau maximale que le sol peut
contenir et restituer aux racines. Elle dépend des qualités physiques et chimiques de
celui-ci ainsi que du volume prospecté par les racines. On considère que la réserve
facilement utilisable sans réduction de la photosynthèse est de l’ordre de 200 mm,
mais elle dépend aussi de beaucoup de facteurs dont le type de sol, la profondeur
de la nappe phréatique…
Le palmier à huile est tolérant à l’inondation temporaire. Mais les racines submergées
ne sont pas capables de respirer normalement ce qui réduit l’absorption d’eau et de
nutriments et réduit la disponibilité en sucres : l’activité photosynthétique est réduite
par 3 ou 4.
Durant la saison des pluies, on peut constater une réduction du niveau de pollinisa-
tion qui est due à la baisse de la qualité du pollen en cas de grosses pluies et à la
réduction de l’activité des insectes pollinisateurs.

Un réseau de drainage interne au bloc peut parfois être indispensable. Il doit être soi-
gneusement dessiné pour éviter toutes les zones d’engorgement très préjudiciables
au développement. Il doit être connecté au réseau général et pouvoir être isolé en
période sèche.

Réseau de drainage dans une plantation en Equateur

eau
46
Symptômes d’asphyxie à cause d’un mauvais drainage

eau
47
Un stress hydrique modéré à sévère impacte fortement le rendement : les feuilles
ne flétrissent pas, mais l’ouverture de nouvelles feuilles est retardée, jusqu’à 5 à 6
feuilles non ouvertes (flèches).
Un taux d’humidité de l’air inférieur à 65% à 30°C (ou équivalent) entraîne une
fermeture des stomates et donc une réduction de l’activité photosynthétique.

Un déficit hydrique prolongé a pour effet :


• Une baisse du poids moyen des régimes voire l’avortement de ceux-ci ou le
blocage de la lipogénèse.
• Un avortement des inflorescences à l’aisselle des feuilles restées non ouvertes
(mâles et/ou femelles) d’où une réduction du nombre de régimes ou de fleurs
mâles 8 à 10 mois plus tard. Des taux d’avortement d’inflorescence de 25 à 40%
ont été mesurés sur de jeunes palmiers matures ayant connu une saison sèche
prolongée au Nigéria, ce taux diminuant pour s’établir entre 5 et 10% sur des
palmiers de 15 ans (Broekmans, 1957 cité par L.S. Woittiez et al. 2017).
• Une sexualisation mâle entraînant, 24 à 30 mois plus tard, une diminution du
nombre de régimes.

Un déficit hydrique important, tel qu’il se produit pendant la saison sèche en


Afrique de l’Ouest, peut réduire le sex-ratio (proportion du nombre d’inflorescences
femelles sur le nombre total d’inflorescence) à 0,1 – 0,2 (Broekmans, 1957; Bredas
et Scuvie, 1960; Corley, 1976a cités par L.S. Woittiez et al. 2017).

Un déficit hydrique exceptionnel a des effets immédiats sur l’appareil végétatif


(feuilles vertes pliées ou cassées, dessèchement précoce des feuilles, basculement
du bouquet central, mort de l’arbre) et sur l’appareil reproducteur (avortement partiel
ou total des inflorescences à l’ouverture des spathes ou à la floraison, blocage de
la croissance des fruits, arrêt de la lipogénèse, avortement tardif des régimes im-
matures). Le blocage de la lipogénèse a
été observé pendant des périodes sans
pluies de 3 à 4 semaines en écologie fa-
vorable.

Une irrigation complémentaire dans


des conditions relativement sèches,
améliore :
• La précocité de la production.
• Le nombre et le poids moyen des
régimes.
• La teneur en huile de la pulpe.

Irrigation au goutte à goutte

eau
48
Symptômes de sècheresse dans une plantation en Thaïlande

eau
49
Lumière
Un des avantages du palmier à huile, plante pérenne,
par rapport aux cultures oléagineuses annuelles, est d’être
parfaitement adapté aux zones tropicales humides et d’avoir
en permanence une couverture feuillue capable d’intercepter
la lumière.

Protéger de :
pré-pépinière - l’insolation
Il est recommandé de conduire la pré-pépinière sous
ombrière mais dans certaines régions comme en - des insectes
Afrique de l’Ouest, certains planteurs ne l’utilisent pas.

L’ombrière protège les plantules :


• D’une insolation trop intense. En effet, à ce stade,
l’hypoderme des folioles n’est constitué que d’une
seule couche de cellules et la cuticule est encore très
mince.
• D’un insecte de la famille des cicadelles, Recillia mica
qui, à cause de ses piqures transmet un phytoplasme et provoque
la maladie dite du "blast". Seuls la mise en place d’une ombrière et un
désherbage sévère des poacées (graminées) permettent une protection
efficace contre cet insecte (voir chapitre "Ravageurs & maladies").

L’ombrière peut être réalisée :


• Avec des palmes, celles-ci doivent être saines et posées perpendiculairement
aux traverses à raison de 3 ou 4 par mètre courant. Elles doivent être traitées
contre les chenilles noctuelles, tous les 15 jours pendant les trois premiers mois
en prenant soin de bien mouiller toutes les palmes. Elles doivent être remplacées
au fur et à mesure qu’elles se dessèchent, en traitant les nouvelles palmes
contre les chenilles noctuelles. Pour acclimater progressivement les plantules
à l’ensoleillement, 3 semaines avant leur sortie de pré-pépinière, retirer 1 palme
sur 3 puis, une semaine plus tard, 1 palme sur 2, et enfin la totalité de l’ombrage,
une semaine après. Si on a disposé les palmes en plusieurs couches, il faut en
retirer la moitié.
• Avec des filets en polypropylène occultant. Les filets permettront en outre une
meilleure protection s’ils sont également disposés verticalement, tout autour de
la pré-pépinière. Trois semaines avant le repiquage en pépinière, retirer le filet
tous les jours durant une période de plus en plus longue (une heure par jour, puis
deux heures, puis trois heures…) jusqu’à l’enlèvement définitif.

lumière
50
Pré-pépinière sous ombrière à La Cabaña en Colombie

Pré-pépinière sous ombrière au Cameroun

lumière
51
pépinière
Dans le cas de pépinière en semis direct sans passer par la phase pré-pépinière,
celle-ci est en général installée sans ombrage mais parfois certains planteurs
installent un ombrage temporaire pendant les 2 premiers mois afin de faciliter la
reprise des plants et regroupent côte à côte les sacs de 4 ou 6 lignes. L’ombrage
est retiré progressivement le mois suivant.
La pépinière classique à 2 phases, qui fait suite à un repiquage des plantules
provenant de pré-pépinière, est conduite sans ombrage.

plantation
15 MJ/m2/jour de radiations solaires totales (équivalentes à
environ 7,5 MJ/m2/jour de rayonnement photosynthétique
actif ou 5,5 heures par jour d’ensoleillement sont optimums
pour la croissance et la production du palmier à huile.
On considère qu’un ensoleillement annuel de 1 800 heures
est optimum ; cette valeur est dépassée dans certains pays
comme au Guatemala (environ 2 400 heures) avec des
résultats très bénéfiques sur le rendement. 1 800 h/an
Dans toutes les régions de culture du palmier, une moyenne de 15 à 23 MJ/m2/jour
de radiations solaires totales sont reçues. Un manque de lumière implique une
perte de rendement et le manque à gagner est estimé à environ 2,1 t/ha/an de
régimes pour chaque MJ/m2/jour de perdu. En Afrique et dans certaines régions
d’Amérique, moins de 10 MJ/m2/jour sont reçues en saison des pluies.
Les radiations solaires sont limitées par la nébulosité.
En Afrique, la poussière associée au vent en provenance du Sahara, l’Harmattan,
cause des réductions périodiques de l’irradiation.

Dans les régions de culture du palmier, 5,3 à 6,9 heures d’ensoleillement sont
observées en Asie ; 2,2 à 7,7 en Amérique et 3,6 à 6,3 en Afrique.

Un gain de 15 à 20 kg de matière sèche de régime par palmier et par an est


obtenu pour chaque heure supplémentaire d’ensoleillement journalier par rapport
à des conditions nuageuses d’après une étude réalisée sur une densité de 110
palmiers par hectare (la densité de plantation du matériel E. guineensis PalmElit-
Cirad® est optimale à 143 palmiers/ha, voire 160 pour le matériel #C). Le potentiel
de production des régions ayant 8 heures d’ensoleillement par jour pourrait être
supérieur de plus de 60% à celui des régions ayant 3 heures d’ensoleillement
par jour (Kraalingen, D.W.G.v., Breure, C.J., Spitters, C.J.T., 1989 cités par L.S.
Woittiez et al. 2017).

lumière
52
Jaunissement des palmiers causé par le manque de lumière en Equateur

Héliographe de Campbell à la station météo d’une plantation au Nigéria

lumière
53
Température
Minima /
semence Maxima
Malgré tout le soin apporté à leur préparation et la qualité
de l’emballage, il se peut que le transport ait causé certains transport et
dommages aux semences, et en particulier si elles ont été stockage
soumises à de basses températures contradictoires avec
les strictes instructions transmises aux transitaires. 35°

à la réception de vos semences, vérifier l’enregistreur de
température toujours situé dans le carton N°1.
Si la température a fluctué en-dessous de 5°C ou au-delà
de 35°C, le signaler immédiatement et envoyer par e-mail
à PalmElit la copie de l’enregistrement de température.

Les semences doivent, en principe, être repiquées en pré-pépinière dès leur


réception. Cependant, si le repiquage ne peut se faire immédiatement, les
semences doivent être maintenues dans les caisses d’origine et entreposées dans
un local climatisé à 25°C sans variations de température. On évitera en particulier
l’exposition à la chaleur (soleil ou local mal ventilé) ou au froid (forte climatisation,
hangars frigorifiques).

plantation
Pour bien se développer, le palmier à huile a besoin de températures relativement
hautes, l’optimum semblant se situer entre 24 et 28°C et les maxima compris
entre 28°C et 33°C. Des températures de 33°C à 38°C ne sont supportables que
si l’humidité de l’air est suffisante.

Minima / Le palmier à huile est sensible au froid. On considère


généralement que les minima mensuels doivent être
Maxima
supérieurs à 18°C. Les basses températures provoquent une
mensuels croissance lente, des avortements de régimes et un retard
de maturité. Si les températures descendent fréquemment
33°
en dessous de 18°C, elles pourraient être létales. Dans les
18°
zones relativement froides comme Bahia (Brésil) et Tela
(Honduras), une forte réduction du rendement se produit au
cours de la seconde moitié de la saison froide et le début
de la saison chaude. à Sumatra, les basses températures
en altitude rallongent d’un an la période immature (Hartley,
C.W.S., 1988 cité par L.S. Woittiez et al. 2017).

température
54
Semences
saines

Un enregistreur de température est présent


dans un carton lors de chaque envoi

Dégâts du froid sur semences germéées

Eviter de planter dans des zones de fréquentes


dépressions cycloniques ou vents violents.

Les vents violents provoquent :


• la torsion et la cassure des palmes
• le basculement du bouquet foliaire
• la cassure au niveau du bouquet central Vents
• le déracinement lorsque le sol est meuble ou gorgé d’eau.

température
55
Aménagements
pré-pépinière
Il est préférable d’installer la pré-pépinière près de la pépinière
ou du lieu de vie du responsable, en tenant compte des
impératifs de surveillance continue et d’arrosages fréquents.
Le terrain choisi doit permettre l’évacuation convenable et
rapide des eaux en cas de forte pluie : sols perméables, non
Délimiter
hydromorphes, bien drainants et en pente légère. les planches

• Réaliser des planches légèrement bombées pour éviter l’accumulation d’eau.


• Délimiter les planches par des lattes de bois, des bambous, ou des briquettes,
maintenus par des piquets. Par exemple : longueur 20 m, largeur 1,50 m, pour
5 000 plantules (250 lignes de 20 sachets de 10 cm de diamètre), 0,80 m d’allée
de séparation entre les planches (pour permettre la circulation des brouettes),
légèrement surcreusées afin de permettre un meilleur drainage.
• Installer une ombrière (voir chapitre "Lumière") et si besoin un réseau de drainage
(voir chapitre "Eau").
• Si besoin, ceinturer la pré-pépinière d’un grillage fin de 1 m de haut contre toute
incursion animale.

1 000 m2 de pré-pépinière peuvent contenir 80 000 plantules réparties en 16 planches


entourées d’une piste de 5 m de large pour faciliter l’approche des camions et des
tracteurs.

pépinière
Le lieu de la pépinière est défini par :
• La capacité de le relier à un point d’eau (voir chapitre "Eau").
• La possibilité d’installer un réseau de drainage si besoin (voir chapitre "Eau").
• Sa proximité avec le site de la plantation.
• La possibilité de mettre le sol à nu et le niveler (par passage de cover-crop par
exemple).

Les sacs sont disposés selon un dispositif en triangle équilatéral à 70 cm (distance


de 60 cm entre lignes), on gardera un espace de 5 mètres de large pour les pistes
principales et on réalisera des sentiers en enlevant une ligne ou une colonne de sacs
pour permettre une circulation aisée dans la pépinière et délimiter les planches.

1 ha de pépinière peut accueillir 18 000 plants après aménagement des sentiers et


routes (qui représentent environ 25% de la surface).

aménagements
56
Piquetage d’une pépinière

Disposition des plants dans une pépinière au Pérou

aménagements
57
plantation
aménagement du terrain
Les aménagements du terrain ont une influence sur la rentabilité de la plantation
et participent avec les pratiques culturales (andainage, semis d’une plante de
couverture…) à la lutte contre l’érosion du sol et au maintien de sa fertilité.
L’infrastructure routière doit être bien étudiée avant la mise en place de la plantation.
Bien tenir compte des caractéristiques du terrain pour que le réseau de pistes soit
praticable en toute saison.

Tableau 1 :
Caractéristiques et aménagements des terrains pour la culture du palmier à huile
(J.-C. Jacquemard, Le palmier à huile)

Type de paysage Caractéristiques Aménagement requis

Pente Entre 0 et 10% Non nécessaire, éventuellement quelques


diguettes.

De 10 à 15% Diguettes, fosses d’infiltration.

De 15 à 30% Terrasses individuelles, terrasses continues en


courbe de niveau ou non.

Au-delà de 30% Plantation non recommandée.

Bas-fonds Delta et bras mort de Digues de protection.


et zone inondable rivière
Système de gestion de l’eau performant
(drainage et contrôle de la nappe).

Routes flottantes.

Les terrasses individuelles sont des plates-formes circulaires


d’environ 3 m de diamètre dont le centre sera l’emplacement
futur du palmier. Elles sont aménagées manuellement et doivent
idéalement présenter, une contre-pente d’environ 10%.

Terrasses Les terrasses continues sont des bandes de terre aplanies


mécaniquement de 2 à 3 m de large installées en courbe de
niveau avec également, si possible, une contre-pente de 10%.
Il est recommandé de consolider les arêtes des terrasses en y intégrant
des plantes bénéfiques (ex. citronnelle de l’Inde Cymbopogon sp.).

Les diguettes sont des cordons de terre de 50 à 90 cm de haut élevés manuellement


ou avec une charrue billonneuse, toujours en courbe de niveau. Elles sont utiles
pour aider à casser la future érosion sur des pentes de moins de 10%.

aménagements
58
Culture en terrasse

Les plates-formes de plantation sont indispensables dans toutes les zones


hydromorphes ou inondables de faible dimension. D’environ 3 m de diamètre, de
40 à 50 cm de haut et centrées sur l’emplacement du futur palmier, elles permettent
un bon démarrage des jeunes plantations risquant à contrario l’asphyxie.

Un réseau de drainage interne au bloc peut parfois être indispensable. Il doit


être soigneusement dessiné pour éviter toutes les zones d’engorgement très
préjudiciables au développement des palmiers. Il doit être connecté à un réseau
plus général et pouvoir être isolé en période sèche.

aménagements
59
Temps
semence
Mois après +8 + 11 + 12
pollinisation
Après la pollinisation des contrôlée
géniteurs choisis, il faut Stade des semences sèches pré-chauffées germées
12 mois pour obtenir les
semences germées : 8 mois pour obtenir des semences sèches, 3 mois
supplémentaires pour les transformer en semences pré-chauffées et un mois encore
pour obtenir les semences germées (stade habituel de commercialisation). Ces
délais ont un impact sur la programmation de l’activité de production de semences.
Pour les commandes exprimées en dizaines de milliers, la livraison intervient
généralement 40 jours après paiement.
Pour les commandes exprimées en centaines de milliers, la livraison intervient 120
jours après paiement.
Pour les commandes exprimées en millions, la commande doit être exprimée assez
longtemps en avance pour que le meilleur calendrier de livraison puisse être établi
en accord avec le département commercial de votre fournisseur.

Mois +3à+4
pré-pépinière Durée de la plantule de 20 à 25 cm
Repiquer les semences en pré-pépinière pré-pépinière de hauteur
dès que possible après leur réception.
En règle générale, entre 3 et 4 mois, la plantule est bonne à repiquer en pépinière
(voir chapitre "Matériel végétal").

Plants de pré-pépinière prêts à être repiqués en pépinière

temps
60
Travaux pour une pré-pépinière de 1000 m2 (80 000 plants)
Source : Semences germées de palmier à huile Cirad®.
Recommandations pour la conduite d’une pré-pépinière et pépinière.

Travaux Date Contrat Nombre Nombre Matériel


ou (Hj) (Hj) heures
fréquence tracteurs

Préparation J-45 x y Choix produits


du terrain phytosanitaires *

Planches, J-30 15 Grillage (160 m),


clôture, fossé bambous, piquets

Ombrière J-25 20 5 Feuilles (1 200),


fil de fer, pointes

Substrat

Extraction, J-25 0,5m3 130 Terreau (65 m3)


tamisage

Transport J-20 2 32 20

Remplissage J-20 500 160 Sachets (80 000)


sachets, pose

Désinfection J-15 1 Choix produits


phytosanitaires *

Repiquage J 2 500 32

Desherbage J+10 1 Choix produits


phytosanitaires *

Traitements 15 jours 6 Choix produits


fongicides phytosanitaires *

Traitements Choix produits


insecticides phytosanitaires *

Arrosage 2 jours 15 Eau (4 m3/arrosage)

Desherbage 5 planches 90 Choix


manuel produits
phytosanitaires *

Fertilisation J+75 3 Urée (2kg)

Désombrage J+98, 6
(3 étapes) +105,
+112

Sélection, sortie J+115 1 250 64 Caissettes


des plantules de transport

* Pour le choix des produits phytosanitaires, veuillez consulter votre distributeur d’intrants le plus proche.

temps
61
Mois + 8 à +10

pépinière
Durée de la pépinière plant de 0,6 à 1m de hauteur

Entre 8 et 10 mois passé en pépinière, le plant est généralement prêt à planter.


Le semis direct dans des grands sacs de pépinière fait gagner 1 à 1,5 mois (voir
chapitre matériel végétal).
Dans le cas de pépinières commerciales, mettre en marché des plants 10 mois
après réception des semences (au lieu de 12) est souvent judicieux (besoin en
fonds de roulement, temps disponible – 2 mois – entre deux campagnes pour
nettoyer et entretenir l’installation).

Travaux pour une pépinière de 1 ha – 20 000 plants, durée de 8 mois


Source : Semences germées de palmier à huile Cirad®.
Recommandations pour la conduite d’une pré-pépinière et pépinière.

Travaux Date ou Contrat Nombre Nombre


fréquence (Hj) (Hj) heures
tracteurs
Préparation du terrain J-90 x y

Substrat

- Collecte J-30 2 000 kg 180 110

- Remplissage sacs J-25 150 sacs 120

- Pose sacs J-15 250 sacs 80

Coupe des piquets J-20 1 000 + 400 85


+ piquetage

Repiquage J 250 sacs 80

Desherbage sacs Mensuelle 3 600 +600 300


+ sarclage entre sacs

Arrosage Permanent 1/2 ha 250

Fumure Mensuelle 1 800 sacs 90

Insecticide (6 passages) Mensuelle 1 500 sacs 80

Fongicide Hebdomadaire 4 000 sacs 175

Surveillance Permanente 240

Sélection j + 200 4 000 plants 5

temps
62
Plant de pépinière d’environ 12 mois

temps
63
plantation
phase immature
La phase immature dure approximativement 2 années dans les conditions les
plus favorables, 4 années dans les conditions les plus contraignantes.
Il est possible pendant la première année de remplacer les plants morts ou
présentant des caractères non souhaités qui auraient échappé aux éliminations en
pré-pépinière et pépinière.

phase productive
Le rendement progresse pour atteindre son maximum après 7 ans dans les
conditions les plus favorables, après 9 ans dans des conditions plus contrai-
gnantes.
L’initiation de l’inflorescence suit de quelques semaines l’initiation de la feuille.
La feuille s’ouvre deux ans après son initiation.

La determination du sexe des inflorescences, selon les expérimentations menées


et le matériel végétal, a été estimée entre 20 mois avant la récolte (Breure and
Menendez, 1990 cités par L.S. Woittiez et al. 2017) et 29 à 30 mois (Broekmans,
1957 cité par L.S. Woittiez et al. 2017).

Le sex ratio moyen (proportion du nombre d’inflorescences femelles sur le nombre


total d’inflorescence) en l’absence de stress grave, est de 0,9 à 1,0 dans les quatre
premières années après plantation (Henson et Dolmat, 2004 cités par L.S. Woittiez
et al. 2017), de 0,6-0,9 jusqu’à 12 ans après plantation (Jones, 1997; Henson et
Dolmat, 2004 cités par L.S. Woittiez et al. 2017), puis diminue régulièrement (Corley
et Gray,1976 cités par L.S. Woittiez et al. 2017).

L’avortement peut se produire de 4 à 6 mois avant l’anthèse (ou environ 10 mois


avant la récolte), période où les inflorescences en développement y sont le plus
sensible, cela coïncide avec le début du développement et de l’élongation des
organes floraux (Broekmans, 1957 cité par L.S. Woittiez et al. 2017 ).

La récolte du régime intervient environ 3 ans après l’initiation florale. Cette longue
période peut être affectée par divers facteurs : bioclimatiques, nutritionnels, conduite
culturale, disponibilité d’insectes pollinisateurs, quantité et qualité du pollen, rava-
geurs et maladies. Tous ces facteurs impactent le développement de la feuille, le
sexe de l’inflorescence, parfois l’avortement de celle-ci et dans les cas les plus
graves l’avortement du régime.

Une plantation ne répond donc pas immédiatement, en termes de production, à


un retour à des conditions favorables et, par contre, valorise extrêmement bien
la permanence d’un environnement propice dont le management agronomique
fait partie intégrante.

temps
64
Jeune palmier en début de production

Récolte

temps
65
Représentation schématique du développement de l’inflorescence et des régimes
Etapes clés du développement et effets du stress sur le nombre potentiel de régimes
(L.S. Woittiez et al. 2017 d’après Uexküll et Fairhurst, 1991; Corley et al., 1995; Adam et al., 2005)

Croissance et
développement
de l’organe
Initiation Ouverture
florale de la feuille Maturité
Initiation Initiation Anthèse du régime
foliaire du rachis
-40 -30 -20 -10 0 10 20 30 Nombre
de feuilles
Nombre potentiel de régimes par hectare

160

120

80

40

0 5 10 15 20 25 30 35 40 Mois

Initiation Ouverture Maturité


foliaire de la feuille du régime

Le temps commence à l’initiation de la feuille (point zéro) et progresse jusqu’à la


maturité du régime. Il est indiqué en mois (axe inférieur) et en nombre de feuilles
(axe supérieur). L’axe des ordonnées indique le nombre potentiel de régimes par
hectare. Les deux courbes montrent la progression potentielle de deux lots de
régimes soumis à des conditions agro climatiques différentes (densité : 142 palmiers
par hectare). Au fil du temps, le nombre potentiel de régimes diminue à mesure que
les lots passent par plusieurs phases critiques. Un stress sévère (courbe inférieure)
conduit à des réductions plus importantes du nombre de régimes qu’un stress
léger (courbe supérieure). Les barres verticales représentent les périodes de stress:
détermination du sexe (à gauche), avortement des inflorescences (au milieu) et
avortement des régimes (à droite).

temps
66
Collecte des régimes et rangement

Régimes rangés sur l’aire de collecte

temps
67
replantation
La durée d’exploitation d’une palmeraie varie en général entre 20 et 35 ans
(voir chapitre "Matériel végétal").
Le stipe a deux phases de croissance :
• Horizontale jusqu’à l’âge de 2,5 à 4 ans.
• Verticale très lente au jeune âge, accélérée dès 6 ou 7 ans jusqu’à 15 ans
environ, puis ralentissement.

Croissance en hauteur (cm/an) entre 6 et 9 ans du matériel végétal PalmElit-Cirad® :

Matériel Produit Croissance en hauteur en cm par an


PalmElit-Cirad®
Conditions Conditions plus
favorables contraignantes

Elaeis guineensis #S DExLM 46-50 42-46


#C DExLM

DExLM 46-56 42-52

DExYA 54-60 Culture non conseillée


en conditions
contraignantes
(déficit hydrique)

#PCOxG #HO COxLM 20-25 Non déterminé


Elaeis oleifera #PCOxG #HO MMxLM
x
#PCOxG COxYA 25-30 Non déterminé
Elaeis guineensis

Mesure hauteur

temps
68
Temps de travaux de préparation du terrain et réalisation des pistes
(J.-C. Jacquemard, Le palmier à huile)

Opérations Nombre de Nombre d’heures Matériel


journées de tracteur
(par ha planté) (par ha planté)
Extension Abattage 30-40 Tronçonneuse
manuel ou
mécanique

Dégagement lignes 6-10 Tronçonneuse

Andainage manuel 45 Tronçonneuse

Andainage 2 3-4 Tracteur à chenilles


mécanique moyen 1

Ouverture pistes 0,2 1 Tracteur à chenilles 2

Profilage pistes 0,2 1 Niveleuse

Replantation Abattage manuel 40-50 Ciseau

Abattage et 0,75 1 Tracteur à chenilles


andainage moyen ou
mécanique simple excavatrice dédiée

Abattage 0,75 11 Excavatrice dédiée


mécanique
et dilacération
des stipes
1
Lame Fleco, Rome KG ou excavatrice
2
Lame Rome KG

Abattage à la tronçonneuse

temps
69
Temps de travaux- Opérations de plantation
(J.-C. Jacquemard, Le palmier à huile)

Opérations Nombre de Nombre d’heures Matériel


journées de tracteur
(par ha planté) (par ha planté)
Piquetage Coupe piquets 1

Piquetage têtes de 2 Chaîne d’arpenteur,


ligne double décamètre

Piquetage palmiers 8

Semis 2-3 Densité semis selon


couverture plante utilisée

Transport 1-3 0,5-1,5 Tracteur agricole,


plants camions légers

Trouaison 4-10
manuelle, mise
en terre

Trouaison 1,5 Tarière sur tracteur


mécanique agricole

Protection A la demande
contre les
ravageurs

Tarière pour trouaison

temps
70
Temps de travaux - Aménagements spéciaux
(J.-C. Jacquemard, Le palmier à huile)

Opérations Nombre de Nombre d’heures Matériel


journées de tracteur
(par ha planté) (par ha planté)
Diguettes 25 1 Tracteur agricole
+ billoneuse

Terrasses 70 Houe
individuelles
manuelles

Terrasses 2 4-6 Tracteur à chenilles + tilt


mécaniques
continues

Sous-solage 2 1-2 Tracteur à chenilles lourd


+ sous-soleuse

Nettoyage drains naturels 1 2-3 Excavatrice


et petits cours d'eau

Drainage manuel 8-10 2-3 Excavatrice


ou mécanique

Labour 2-3 par passage Tracteur agricole


+ charrue à disques

Drainage en Colombie

temps
71
Densité
semence
Les semences germées PalmElit-Cirad® sont conditionnées dans des sachets
de 210 semences (200 semences + lot de sécurité de 5%).
Chaque carton contient 16 sachets (3 200 semences + lot de sécurité de 5%).

pré-pépinière
Les planches ont souvent 20m de long sur 1,50m de large. Cette largeur permet
d’atteindre facilement tous les sachets lorsque l’opérateur va procéder au semis.
La longueur de 20m, la plus utilisée, est donnée pour recevoir 5 000 plants. Elle
peut être ramenée à 10m pour ne contenir que 2 500 plants si le terrain utilisé est
plus petit et la quantité de semences à mettre en œuvre est plus faible.

Les allées doivent avoir 0,80m de large pour permettre la circulation des brouettes.
Les pistes ont 5m de large pour faciliter le transport par camion ou tracteurs.

à noter qu’aujourd’hui de nombreuses plantations utilisent des plateaux alvéolés en


plastique dur, disposés à une hauteur de un mètre du sol, les avantages principaux
résultent dans une plus grande commodité à repiquer les semences, une maniabilité
plus facile, notamment lors du transport et un gain de place (avec des plateaux
de 24,5 cm x 31,5 cm contenant 24 alvéoles, 350 m2 environ peuvent contenir
100 000 plantules soit un peu plus de 480 hectares de plantation alors qu’il faut
plus de 600 m2 en pré-pépinière classique en sachet).
Un plateau peut se recycler jusqu’à 6 fois, on évite ainsi la déperdition des sachets
et leur dispersion dans la nature après usage.

pépinière
Un hectare de pépinière peut contenir 18 000 plants soit un peu plus de 100 ha
de plantation définitive (compte tenu d’une densité de 143 palmiers par hec-
tare, de la sélection des plants et des éventuels remplacements au champ). Les
sacs sont en général disposés selon un dispositif en triangle équilatéral à 70 cm
(distance de 60 cm entre lignes), 25% de cette surface doit être réservé pour les
sentiers et les routes.
Si la durée de la pépinière devait être allongée, l’écartement de 70 cm entre les
plants pourrait passer à 80 ou 90 cm pour éviter que les plants ne s’étiolent par
manque de lumière.

densité
72
Dispositif Pépinière Dispositif de plantation au champ
Matériel PalmElit-Cirad®
E. guineensis conventionnel
N Densité recommandée : 143 palmiers/ha

70 9m
cm cm 9m
70
70 cm

9m
70 9m
cm cm
70
9m
70 cm

70 cm

70

9m
9m
cm cm
70 9m
9m
70 cm

cm

9m
70 70 9m
cm 9m

9m
60 cm 60 cm
7,80 m 7,80 m

Disposition des plants en Pépinière

densité
73
plantation
densité de plantation
La densité de plantation est un facteur important de détermination du potentiel de
rendement.

La densité optimale est un équilibre entre la recherche de fermeture la plus rapide


possible de la canopée en phase immature afin de réduire le coût d’entretien de
la végétation au sol, de productivité de la terre au jeune âge et de limitation de la
compétition entre palmiers en phase mature, qui pénalise le rendement.
Le palmier à huile est planté selon un dispositif en triangle équilatéral à des densités
qui varient selon le matériel végétal.

Densité de plantation recommandée pour le matériel PalmElit-Cirad® :

Matériel Produit Longueur Distance entre Distance Nombre de


PalmElit- de feuille palmiers (m) entre les palmiers
Cirad® (m) sur la ligne lignes (m) par ha

Elaeis Tous Deli x La Mé 6,30 9,0 7,80 143


guineensis (sauf #C DExLM)

#C DExLM 6,00 8,5 7,35 160

DExYA 6,50 9,0 7,80 143

Elaeis oleifera #PCOxG 7,00 9,5 8,20 128


x #HO COxLM
Elaeis guineensis
#PCOxG nd 9,5 8,20 128
#HO MMxLM

#PCOxG 7,10 9,5 8,20 128


COxYA

En replantation, si l’on a constaté la présence de maladies sur la génération de


palmiers précédente (fusariose ou Ganoderma), il convient de replanter au plus
loin des anciens emplacements, il est par conséquent nécessaire de conserver
la même densité que l’ancienne pour éviter qu’il y ait des zones où les plants se
retrouvent très proches voire aux mêmes endroits que les emplacements des
palmiers précédents.

densité
74
Replantation sur une parcelle infectée par Fusarium ou Ganoderma
Il est impératif de repartir sur la même densité
qui était en place sur l’ancienne plantation.
Parcelle replantée à une densité de 160 palmiers/ha, différente de la précédente (143 palmiers/ha) : par
endroit, les nouveaux plants se retrouvent exactement aux anciens emplacements potentiellement infestés.

• Densité 160 • Densité 143

Piquetage - Plantation en quinconce

densité
75
Autres plantes
pré-pépinière
• désherber les sachets et les allées sur une superficie plus
grande que l’installation définitive (déborder largement l’aire
prévue pour la pré-pépinière).
• éliminer les poacées (graminées) sur le site et à proximité,
au minimum sur 10 m de large tout autour du site. Ces Désherber
adventices sont des plantes hôtes qui favorisent le dévelop-
pement d’insectes vecteurs de maladies (blast, pourriture
sèche du cœur, tâches annulaires).

pépinière
• Veiller à installer le site de la pépinière loin de toute culture vivrière et de parcelles
enherbées de poacées (graminées), afin d’éviter la propagation d’insectes.
• Installer une plante de couverture (Pueraria, Calopogonium, Mucuna bracteata…)
dans un rayon de 50 m autour du site choisi.
• Désherber le site ou implanter un couvert d’Arachis pintoi. Cette légumineuse de
couverture va éviter l’érosion et réduire drastiquement les frais de désherbage des
graminées.
• Désherber manuellement à l’intérieur des sacs 2 fois par mois (en profiter pour
redresser les sacs et consolider la stabilité des plants).
• Désherber entre les sacs (à la houe ou au sarcloir par exemple). Le désherbage
chimique n’est pas recommandé mais s’il doit être fait, en dernier recours, on
veillera à utiliser des caches de désherbage pour ne pas toucher les plants.

plantes bénéfiques ou de service


Plantes nectarifères utiles dans la lutte contre certains insectes ravageurs, comme
par exemple Turnera subulata.

Ces plantes sont en général semées autour et à l’intérieur des pépinières ou des
plantations (voir chapitre "Ravageurs & maladies").

autres plantes
76
Plante nectarifère Turnera subulata

Fleur Turnera subulata

autres plantes
77
palmiers
plantation après savane
PalmElit recommande de ne pas planter des palmeraies sur des précédents
forestiers sauf s’il s’agit de forêts secondaires très dégradées.
La végétation est abattue et un débroussaillage manuel ou mécanique est
réalisé selon les possibilités. Après séchage, il est préférable de mettre en œuvre
directement les opérations de délimitation des blocs et des lignes en andainant la
masse végétale. L’andainage se fait en général dans le sens des lignes de plantation
une interligne sur deux. L’opérateur doit veiller à ne pas bouleverser ou entraîner
l’horizon de surface dans l’andain, sous peine d’une perte conséquente de fertilité
très dommageable au démarrage des jeunes palmiers. Si l’andainage est manuel, il
faut dégager et aplanir très soigneusement les emplacements de palmiers sur 2 m
de diamètre au moins ainsi que le sentier central dans un interligne sur 2 permettant
d’atteindre chaque palmier.

légumineuses de couverture
Le choc d’une mise à nu de superficies importantes, que ce soit après forêt
secondaire très dégradée, jachère ou replantation, est tel sur les espèces végétales
adventices que, très souvent, ce sont des plantes envahissantes qui prennent le
dessus et posent des problèmes d’entretien en phase juvénile.
La mise en place d’une plante légumineuse de couverture présente beaucoup
d’avantages : elle permet de lutter contre les plantes envahissantes, dont certaines
poacées (graminées) qui sont des plantes hôtes pour des insectes vecteurs de
maladies (voir chapitre "Ravageurs & Maladies"). Elle permet aussi de lutter contre
l’érosion et la compaction des sols et de reconstituer plus rapidement la couche
humifère en se décomposant.

Jusqu’à la fin des années 1990, Pueraria phaseolides a été le plus


couramment utilisé. Il peut être associé à une légumineuse annuelle
comme Mucuna cochinchinensis dont l’installation est extrêmement rapide
Pueraria et prépare bien le terrain au Pueraria. D’autres légumineuses ont été aussi
utilisées, seules ou en mélange : Centrosema pubescens, Calopogonium
mucunoides, Calopogonium caeruleum, Desmodium ovalifolium. Depuis
le début des années 2000, Mucuna bracteata est également utilisé mais
Mucuna c’est une espèce parfois trop volubile et expansive, qui grimpe dans les
jeunes palmiers.

Les plantes de couverture héliophiles ont tendance à disparaître rapidement lorsque


les interlignes sont entièrement ombragés par les feuilles des palmiers. Une végé-
tation spontanée ombrophile spécifique s’installe alors, comme par exemple les
fougères. Dans certains cas, l’ombrage des palmiers est trop important, ce qui est
souvent la résultante d’un choix de densité inadapté au matériel végétal : matériel
encombrant planté trop dense. Le sol devient nu et il faut alors intensifier la lutte
antiérosive par des moyens appropriés.

autres plantes
78
Plante de couverture, Pueraria phaseolides dans une plantation au Nigéria

Développement de fougères dans une plantation adulte

autres plantes
79
palmeraie immature
• Abords des palmiers :
La première année, il faut prévoir 6 à 10 tours d’entretien des ronds sur un
rayon de 1,50 m autour des palmiers. Ensuite, le diamètre du rond à nettoyer
est dépendant du développement des jeunes palmiers. Veiller à bien entretenir
les sentiers de visite dans les parcelles afin de suivre l’état des parcelles (enher-
bement, mortalité due à des gros rongeurs comme l’agouti, carence en azote et
magnésium) et contrôler les travaux.
• Contrôle de la plante de couverture :
Afin d’éviter qu’elle n’envahisse la couronne des jeunes arbres, il est impératif de
bien contrôler son développement aux abords immédiats du rond.
• élimination des adventices nuisibles :
Elles augmentent les coûts d’entretien en phase juvénile : Eupatorium odoratum et
Imperata cylindrica sont considérées comme étant particulièrement préjudiciables
au développement de la culture du palmier de par leur développement rapide.
La meilleure méthode pour éliminer ces adventices est de le faire soigneusement
au cours de la préparation du terrain. Une bonne installation de la plante de
couverture concourt également à leur contrôle.

palmeraie mature
• abords des palmiers :
il est très important d’entretenir une zone circulaire propre autour de la base du
stipe des palmiers en récolte. La propreté de ce rond est indispensable pour
détecter les fruits détachés, révélateurs de la bonne maturité des régimes et faciliter
leur ramassage. Le rayon utile de ce rond varie en fonction de l’âge des palmiers.
Il est d’environ 1,50 m à partir de la troisième année après plantation. On réalisera
en moyenne 6 tours par an en conditions très favorables et 3 en conditions
moins favorables.

• biodiversité :
un rabattage se fait manuellement pour contrôler le développement d’adventices
gênantes, parfois buissonnantes ou arbustives. Il est très important de préserver
une bonne biodiversité dans les interlignes pour faciliter l’équilibre de la faune et
de la microfaune utiles. Il n’est pas nécessaire de maintenir une végétation rase
dans les interlignes dégagées. La présence d’un sentier de visite correctement
entretenu suffit aux opérations à effectuer dans les parcelles (récolte, surveillance
sanitaire …).

autres plantes
80
Rond bien nettoyé à la base d’un palmier en récolte

Rond bien nettoyé autour d’un palmier immature

autres plantes
81
cultures intercalaires
Ce sont les cultures vivrières, annuelles ou bisannuelles installées entre les jeunes
palmiers plantés.
• Maintenir une zone sans culture de 3 m de diamètre autour des jeunes palmiers
les deux premières années après plantation.
• Ne jamais couper de feuilles aux jeunes palmiers pour laisser plus de place aux
cultures vivrières.
• Faire en sorte que toutes les cultures vivrières soient arrêtées à la mise en
récolte des palmiers.

Certaines cultures répétées épuisent le sol, comme le manioc, d’autres sont


encombrantes et gênent les jeunes palmiers lorsqu’elles sont trop proches (ex.
banane plantain, maïs) du fait de compétitions pour les ressources en eau et en
lumière. Certaines cultures vivrières associées attirent de nombreux ravageurs,
dont les rongeurs. Dans tous les cas, la surveillance sanitaire des palmiers doit être
accrue.

Les productions vivrières doivent être implantées d’autant plus loin des palmiers
que leur cycle de culture est long ou si elles nécessitent de creuser le sol pour la
récolte (tubercules). Leur fertilisation doit être pensée à part et se rajouter à celle
des palmiers.

agroforesterie permanente
Le palmier co-existe en Afrique avec d’autres arbres dans des vergers et dans des
parcelles en rotation de cultures annuelles avec des jachères (palmiers générale-
ment très hauts et avec une densité de quelques dizaines d’individus par hectare).
Souvent issus de semences non sélectionnées, ces palmiers ne bénéficient pas
en général de beaucoup d’entretien et dans ces conditions ils produisent très peu
d’huile. Des essais de systèmes plus intensifs sont à l’étude. Il est encore délicat de
réaliser des recommandations fiables sur le sujet.

autres plantes
82
Culture intercalaire d’ananas dans une jeune plantation de palmiers

Culture intercalaire de "granadilla" (fruit de la passion) en Equateur

autres plantes
83
Matière organique
Pour chaque tonne d’huile extraite, une huilerie
industrielle traite 1 tonne de résidus organiques
solides (rafles) et 2,5 tonnes de déchets liquides
(effluents). Leur recyclage en engrais organique a un effet
très bénéfique sur le développement et le rendement des
palmiers à huile. Cela améliore la qualité physico-chimique
des sols et donc augmente leur capacité de rétention d’eau,
cela limite les pertes d’éléments minéraux par lessivage
(notable en sols sableux) et complète la fertilisation minérale.

1. Choisir
pré-pépinière du terreau
Voir aussi chapitre "Sol". de forêt
• Choisir du terreau de forêt le plus sablo-argileux pos-
sible, prélevé dans les 10 à 15 premiers centimètres de 2. Tamiser
sol, de préférence léger, humifère et sain (éviter les zones
contaminées par Ganoderma ou fusariose), enrichie ou
non de compost (2/3 de terreau + 1/3 de compost).
• Tamiser le terreau sur le site de prélèvement avec un
tamis à mailles de 1 à 2 cm, écartant les débris végétaux.
• En cas de stockage, protéger le terreau de la pluie en
le couvrant d’une bâche plastique.

pépinière
Voir aussi chapitre "Sol".
Remplir les sacs avec un substrat provenant d’un site proche de la pépinière, de
texture sableuse, tamisé (maille de 2 cm) sur le lieu de prélèvement, enrichi ou non
de compost. L’utilisation du terreau présent sur le site d’une ancienne pépinière est
une bonne pratique si un épandage de rafles a été réalisé (celles-ci servent d’abord
au calage des sacs afin d’éviter qu’ils ne versent et en se décomposant fournissent
le terreau pour l’année suivante).

matière organique
84
Stockage des rafles

Epandage de rafles en pépinière

Rafles épandues dans une plantation adulte

Application de compost

matière organique
85
plantation
Les sols propices à la culture du palmier contiennent 1 à 2% de matière organique.
C’est dans les premiers décimètres, voire dans les premiers centimètres du sol que
se trouve l’horizon humifère, qui est le plus fertile du sol. Outre son rôle essentiel
dans la régulation des propriétés physiques, biologiques et chimiques du sol, cet
humus est indispensable pour rendre perméable les sols argileux ou limoneux ou,
à l’opposé, améliorer la capacité de rétention en eau des sols sableux. Dans les
conditions chaudes et les sols acides, il tend à se dégrader rapidement.

Néanmoins, sous palmier comme sous forêt, les teneurs en azote du sol et en
matière organique évoluent peu et se trouvent dans un état proche de l’équilibre.
Le renouvellement de la matière organique se fait uniquement par la litière issue
de la végétation naturelle ou de la plante de couverture qui se maintient dans la
plantation, des feuilles coupées lors de la récolte et de l’élagage et du retour de
rafles fraîches ou compostées.

C’est dans cette masse de matière organique que se situe l’essentiel des racines
absorbantes du palmier. La lutte contre l’érosion fait partie de l’ensemble des tech-
niques à mettre en œuvre car c’est cette couche humifère qui sera érodée la 1ère.

• éviter l’utilisation d’herbicides sur de larges plages pouvant mettre à nu cet


horizon humifère, faciliter la dégradation rapide de l’humus et son entraînement
par les eaux de pluies.
• Lutter contre les exportations volontaires ou non de matière organique comme
les pétioles ou les feuilles entières.

andainage

La masse végétale présente avant la plantation est un réservoir précieux de matière


organique valorisée par andainage sur un interligne sur 2, en recyclage permanent.

• Le brûlage est à proscrire absolument sauf en cas de problème phytosanitaire très


grave. Il achève de bouleverser la biodiversité macro et microbiologique, minéralise
en quelques heures une masse végétale très importante et contribue à détruire la
matière organique de surface.
• Dans le cas d’une replantation, il faut éviter que les stipes abattus des
vieux palmiers puissent être les hôtes de ravageurs, comme par exemple
les Rhynchophorus, Oryctes ou de champignons comme le Ganoderma.
La technique du déchiquetage en lamelle du stipe est une bonne solution car
elle en accélère la décomposition ce qui empêche le développement de ces
ravageurs. Semer ensuite une plante de couverture comme mucuna aura des
effets complémentaires favorables.

matière organique
86
Déchiquetage en lamelle des stipes de palmiers

Le brûlage, technique à proscrire

matière organique
87
feuilles
• Couper les feuilles sèches, élaguer les feuilles sénescentes après 4 ou
5 ans en laissant deux feuilles sous le régime mûr, puis une seule feuille
après 15  ans  : l’objectif est de réduire la perte d’assimilats par les feuilles
sénescentes sans réduire l’interception lumineuse et de faciliter la détection
des régimes mûrs et la récolte.

• Ranger soigneusement les feuilles, pour former un "U" au-delà du rond du


palmier : environ deux tiers des feuilles élaguées sont placés sur la ligne de part
et d’autre de chaque palmier en positionnant les pétioles épineux côté andain
et le dernier tiers des feuilles sont placées sur l’andain, ce dispositif permet de
distribuer la matière organique sur une plus grande surface. Si la parcelle est
en pente, et même si elle est faible, positionner les feuilles perpendiculairement
à la pente pour éviter les risques d’érosion.

rafles
Les rafles sont le support fibreux du régime. Elles sont récupérées après
égrappage et représentent 20 à 35% du poids des régimes entrant à l’huilerie.
Elles contiennent 60 à 70% d’eau. Elles présentent un potentiel de fertilisation
organique intéressant.

Elles peuvent être épandues en plantation quand les coûts de transport ne sont
pas prohibitifs. Mis à part l’apport d’éléments nutritifs comme le potassium,
comme toute matière organique, elles ont un effet positif sur la structure du sol et
sur le développement du système racinaire absorbant.

Après broyage et essorage, ces rafles peuvent être compostées selon des
techniques nouvelles qui, menées sous abri, permettent également d’absorber
une bonne partie des effluents liquides et solides issus du fonctionnement des
usines.

Ce compost peut alors être utilisé soit comme fertilisant en plantation, soit mélan-
gé au terreau pour préparer le substrat de pépinière. Ce compostage est le plus
souvent partiel, car mené sur 4 à 5 semaines. Il permet néanmoins de réduire le
volume de matière à retourner au champ de 30 à 40%. L’énergie dégagée par la
fermentation du compost suffit à l’évaporation de l’eau excédentaire.
Les teneurs en éléments minéraux des rafles ou du compost sont étroitement
liées au bilan nutritionnel des palmiers et de leur fertilisation.
Il faut vérifier leur composition avant d’estimer leur valeur de remplacement de la
fertilisation minérale.

matière organique
88
Andainage en "U"

Sortie des rafles à l’usine

matière organique
89
Nutriments
pré-pépinière
Les réserves de la graine ainsi que celles du substrat, s’il est de bonne
qualité et riche en matière organique sont généralement suffisantes
pour pourvoir aux besoins en nutriments de la plantule au cours des 2
à 3 mois de pré-pépinière.

En fin de cycle un renfort d’azote peut être appliqué si nécessaire (pour 1 000
plantules : 25 g d’urée dans 10 l d’eau suivi un léger arrosage afin d’éviter les
brûlures du feuillage).

pépinière
Le substrat de préférence sableux et riche en matière organique doit assurer
un drainage rapide de l’eau en excès. Les nutriments sont apportés à fréquence
régulière tout au long du séjour en pépinière car les réserves du substrat ne suffisent
pas.

L’usage d’un engrais à libération contrôlée est une très bonne option pour diminuer
le nombre d’épandage.

Le graphique ci-dessous donne à titre indicatif les quantités cumulées de nutriments


à apporter en fonction du temps passé en pépinière dans des conditions standard.

40
Apport cumulé en gramme/plant

35

30

25
N
20
P205
15
K20
10
Mg0
5

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Mois

nutriments
90
Système racinaire bien développé de plants de pré-pepinière

Brûlure d’engrais sur jeune plant de pré-pépinière

nutriments
91
Fertilisation
des palmeraies
La fertilisation du palmier permet d’éviter qu’aucune carence n’appa-
raisse car elle pourrait limiter le rendement potentiel qui est déterminé
par d’autres facteurs tels que le climat, les sols et les ravageurs non
contrôlés. Une fois atteint un état nutritionnel satisfaisant, la production du pal-
mier ne répond plus aux apports supplémentaires d’engrais : il est donc inutile et
très coûteux d’apporter des fumures en excédent.

Le diagnostic foliaire est l’outil le plus couramment utilisé (également le plus


pratique) pour préconiser les engrais, il consiste à analyser chaque année des
échantillons de folioles et à comparer leurs teneurs en éléments à des valeurs de
référence indiquant un état nutritionnel satisfaisant. Le diagnostic s’appuie à la fois
sur les écarts par rapport aux optima et à leurs évolutions dans le temps.
Pour que les résultats des analyses soit comparables d’un prélèvement à l’autre et
in fine être interprétables, la mise en œuvre du diagnostic foliaire doit respecter des
normes d’utilisation strictes telles que la représentativité de l’échantillon, le rang
de la feuille, la position des folioles et l’époque de prélèvement des échantillons.
Ces considérations permettent de connaître de manière précise l’état de chaque
parcelle ou groupe de parcelles échantillonnées et de concevoir un programme de
fertilisation permettant de maintenir la productivité à son niveau maximal.

De nombreux résultats sont disponibles pour la nutrition du palmier E. guineensis


qui alimentent différentes méthodes de préconisation de la fertilisation. En premier
lieu, il est nécessaire de déterminer, pour chaque situation, les teneurs de référence
pour les éléments majeurs essentiels à la culture. Dans un deuxième temps, on
définit une stratégie pour atteindre ces teneurs optimales en tout lieu de la plantation.
La démarche doit aussi être appliquée aux hybrides interspécifiques E.oleifera x
E.guineensis (OxG) qui sont maintenant utilisés pour la production d’huile à l’échelle
industrielle en Amérique du sud. Les hybrides interspécifiques ont été étudiés plus
tardivement mais on a précisé les différences fondamentales avec E. guineensis
concernant la nutrition.

On trouvera ci-dessous une description des aspects pratiques les plus importants
pour la nutrition du palmier à huile E.guineensis et les grandes lignes de ce que l’on
sait aujourd’hui sur la nutrition de l’hybride OxG.

nutriments
92
1. Eléments essentiels et variabilité des teneurs en pourcentage de matière
sèche dans les folioles

1.1. Palmier à huile E.guineensis


La taille de la feuille entière et en particulier celle des folioles continue
d’augmenter jusqu’à l’âge de 10 à 12 ans. Il en résulte une augmentation
de la biomasse foliaire qui explique probablement la diminution avec
l’âge des teneurs de certains éléments tels que N, K et Mg.

N
1.1.1. Azote
L’azote est un élément fondamental pour la photosynthèse et par

N
conséquent pour la production des sucres nécessaires à la croissance
végétative et à la production des régimes. Un déficit sévère en N se
traduit par une couleur vert pâle généralisée qui peut être détectée au
jeune âge. Dans les cultures adultes, la nutrition peut être inadéquate
sans qu’aucun symptôme ne puisse être détecté. Il est donc nécessaire
de se référer aux teneurs foliaires lesquelles varient entre 2% et 3% voire plus. Cette
variabilité dépend de l’âge de la culture et chaque teneur foliaire doit être comparée
à une valeur de référence en fonction de l’âge (A), en utilisant un des modèles
représentés dans le graphique ci-dessous :

Graphique 1 : Variation de la teneur optimale en N en fonction de l’âge de la culture.


Le modèle indonésien N IND a été décrit par Tampubolon et al. (1990). Le modèle
exponentiel N AL a été utilisé avec succès en Amérique du Sud. Par rapport à ce
modèle, une teneur de 2,5% est déficiente (90% de l’optimum) à l’âge de 5 ans et
excessive (105% de l’optimum) à 25 ans.

3,0
N IND N IND = 3,192 - 0,059 A + 0,001*A 2
N AL N AL = 2,33 + 0,7054 e 0.0975 A
2,8
N%

2,6

2,4

2,2
0 5 10 15 20 25 30

Âge (A)

nutriments
93
Dans certaines circonstances favorisées par une bonne couverture de légumineuses
et une bonne gestion de la matière organique, la nutrition en azote peut être
"naturellement" satisfaisante ; dans ce cas aucun apport externe n’est nécessaire.
Lorsque la nutrition est déficitaire, des apports de 0,5 à 1 kg de N par palmier et par
an (soit par exemple 1,1 à 2,2 kg d’urée) suffisent pour atteindre la teneur optimale.
Il faut toujours garder à l’esprit que les excès d’engrais azoté génèrent des risques
pour l’environnement dus au lessivage des nitrates et à l’émission de gaz à effet
de serre.

P
1.1.2. Phosphore
Le phosphore joue un rôle très important dans la composition des acides

P
nucléiques et les transferts d’énergie. Cependant la carence en P est
très difficile à détecter visuellement car elle entraîne une réduction
de la taille du stipe et des feuilles qui demandent des observations
précises. Les teneurs en P varient de 0,12% jusqu’à presque 0,20%.
Cette variation est en relation très étroite avec l’azote, probablement en
raison de la composition du tissu foliaire.
En utilisant des résultats de plusieurs essais conduits dans différentes localités, on
a pu vérifier que l’équation P = 0,0487 N + 0,039 traduit bien l’équilibre optimal
entre P et N. De cette manière, il est possible d’apprécier l’état nutritionnel des
plantations en reportant les teneurs des échantillons sur un graphique comme ci-
dessous.

Graphique 2 : Relation d’équilibre entre les teneurs en P et en N dans la foliole.


En fonction de la teneur en N, les teneurs en P sont considérées comme correctes
lorsqu’elles sont comprises entre 95% et 105% des valeurs théoriques, ce qui
délimite la zone optimale. Des doses annuelles de 0,5 à 1 kg de P2O5 par palmier
suffisent pour maintenir ou améliorer les teneurs foliaires en cas de déficit prononcé.

0,19

Zone optimale
0,18
Excès en P

0,17
P%

0,16

Déficit en P
0,15

0,14
2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 3

N%

nutriments
94
1.1.3. Potassium
Le potassium est un élément essentiel pour la production de régimes

K
parce qu’il agit dans plusieurs processus physiologiques (en particulier
les ouvertures stomatiques et le transport des carbohydrates).

K
L’effet d’une déficience sur le rendement débute avant que l’on puisse
observer le jaunissement qui constitue le symptôme le plus typique, raison
pour laquelle il faut se référer à une teneur optimale. Celle-ci est très dépendante
des conditions pédologiques, climatiques et parfois du matériel végétal. Au jeune
âge, entre 3 et 5 ans, il n’y a généralement aucune difficulté à maintenir des
concentrations foliaires entre 1% et 1,3%. Par la suite, elles diminuent rapidement
et en règle générale, on considère comme optimale une teneur comprise entre
0,9% et 1%. Cependant, pour certains sols, ou avec certains matériels végétaux,
on a rencontré de grandes difficultés pour atteindre cette plage et les teneurs se
maintiennent aux alentours de 0,8%.

L’engrais le plus usité pour maintenir ou améliorer les teneurs en K est le KCl (60%
K2O) ; des doses de 0,6 à 1,2 kg de K2O par palmier et par an sont considérées
comme "normales". Cependant, des applications répétées de plus de 2 kg par
palmier qui n’auraient pas d’effet positif signifieraient que les niveaux optimaux
doivent être remis en question ainsi que les objectifs des tables de fertilisation ; la
rentabilité économique de la fertilisation doit être réévaluée et il est recommandé de
s’adresser à un spécialiste.

Déficience en potassium (OxG)

nutriments
95
Ca
1.1.4. Calcium
Généralement, la détermination de Ca est comprise dans l’offre standard
des laboratoires. Cependant, il n’a jamais été possible d’établir une

Ca teneur optimale pour cet élément et les symptômes de carence


restent inconnus.

Dans les cultures adultes, on trouve généralement des teneurs supérieures


à 0,5% et pouvant atteindre 1% en cas de synergie avec le chlore. Lorsque cela se
produit, la fertilisation avec du KCl induit une augmentation des teneurs en calcium
et une diminution de celles en potassium, ce qui rend très difficile le diagnostic de
la nutrition potassique.

1.1.5. Magnésium
Il est généralement admis qu’une teneur en Mg comprise entre 0,22
et 0,24% est correcte, bien que certains auteurs aient montré que

Mg
Mg l’origine du matériel végétal a un effet marqué sur la concentration de
cet élément et ont indiqué par exemple que l’origine Deli x Avros est
plus exigeante que le matériel Deli x La Mé. Les premiers symptômes
de carence apparaissent lorsque les concentrations sont inférieures
à 0,22%, en particulier sur les palmiers situés en bordure des pistes les plus
exposées au soleil ; cependant, la véritable déficience (celle qui a un effet négatif
sur le rendement) se situe à un niveau beaucoup plus bas, voisin de 0,16%, ce
qui permet de conclure que l’aspect visuel est généralement plus alarmant que ne
l’indiquent réellement les analyses.

Des doses modérées allant jusqu’à 0,15 kg de MgO par palmier et par an suffisent
à maintenir des teneurs adéquates. Dans certaines plantations, on rencontre des
foyers de palmiers présentant des déficiences sévères et des niveaux de Mg qui ne
dépassent pas 0,10%. On recommande alors de procéder à des apports localisés
avec des doses élevées ; il est aussi conseillé d’effectuer un amendement organique
pour améliorer les propriétés du sol qui en général sont à l’origine des problèmes

Cl
d’absorption (sols sableux, pierreux, entre autres).
L’utilisation d’un sulfate comme source de Mg permet d’apporter périodiquement
un peu de soufre aux cultures et constitue une bonne précaution.

1.1.6. Chlore
Contrairement à d’autres éléments tels que N et K, la teneur en Cl augmente
rapidement avec l’âge de la culture pour atteindre et dépasser 0,50-

Cl 0,60%, plage qui est considérée comme optimale. Ce seuil peut


facilement être maintenu par l’application de 1 kg de KCl par palmier,
de sorte que l’utilisation de cet engrais pour la fertilisation en potassium
permet de contrôler facilement la nutrition en chlore.
Il n’y a pas de symptôme visible de carence pour cet élément.

nutriments
96
Déficience en magnésium (OxG) : les jaunissements sont plus intenses à l’extrémité des folioles des
feuilles basses en raison de l’effet de la lumière et du recyclage vers les feuilles les plus jeunes

Forte déficience en magnésium en culture adulte (OxG) : Les feuilles basses se dessèchent précocement

nutriments
97
B
1.1.7. Bore
Le bore est le micro-élément qui est le plus sujet aux carences. Elles

B
se manifestent principalement par une réduction de la surface foliaire,
consécutive au raccourcissement du rachis des nouvelles feuilles.
L’observation de la forme du palmier est donc un bon indicateur,
notamment à l’âge de 2 à 5 ans, qui constitue la période la plus sensible.
Lorsque l’on observe un port horizontal de couronne de feuilles (flat top
en anglais), il est nécessaire de réagir rapidement par des applications de 7 à 15
grammes de B par palmier (25 à 50 grammes de B2O3), On peut éventuellement les
répéter quelques mois plus tard si l’humidité du sol reste suffisante.
L’observation ponctuelle d’autres symptômes (entre autres, baïonnettes, folioles
gaufrées) n’est pas suffisante pour conclure à la présence d’une carence en B.

Il n’a pas été possible d’examiner des résultats expérimentaux confirmant rigoureu-
sement qu’une teneur optimale est de 12 ppm ou plus dans la feuille 17. En raison
de sa faible mobilité dans les tissus foliaires, l’analyse de B dans cette feuille ne
fournit qu’une indication sur la disponibilité de B au moment de l’épanouissement
de cette feuille. Il y a donc un décalage de 6 à 8 mois par rapport à la date de l’ana-
lyse (Rajaratnam, 1972).

1.2. Palmier à huile Hybride OxG


Certains croisements d’hybrides OxG peuvent présenter des caracté-
ristiques nutritionnelles spécifiques en particulier pour le magnésium
OxG et le potassium. Cependant, les essais de fertilisation menés sur les
origines Coari ont permis de déterminer globalement les teneurs
moyennes optimales en Colombie et en Équateur.

Pour les éléments N, K et Mg, l’effet de l’âge sur les teneurs foliaires est également
très marqué. Les hybrides interspécifiques présentent une biomasse foliaire éle-
vée ; il paraît donc cohérent que les teneurs optimales pour N et K soient inférieures
à celles de E. guineensis.
A partir des résultats expérimentaux, il a été possible de définir pour N un modèle
qui prend en compte l’âge de la culture et permet de vérifier si la teneur foliaire est
correcte. Ce modèle (N AL = 2 + 0,7054 e 0.0975 A) est proche de celui utilisé pour
E. guineensis.

Pour K, une teneur de 0,7% est considérée comme suffisante pour des cultures de
plus de 6 ans.
En ce qui concerne le phosphore, il n’est pas apparu de différence marquée par
rapport à E. guineensis. En particulier on peut utiliser la même relation entre N et P
(P = 0,0487 N + 0,039) et les mêmes normes pour évaluer les niveaux foliaires (la
concentration en P doit être maintenue entre 95% et 105% de l’optimum).

Les niveaux foliaires compris entre 0,50% et 0,60% pour le chlore et entre 0,22%
et 0,24% pour le magnésium sont aussi considérés comme satisfaisants chez les
hybrides interspécifiques.

nutriments
98
A

B
B

Déficience en bore (E.g.) : le palmier A présente un port normal à la différence des palmiers B présentant un début de "flat top"

Déficience en bore (OxG) sur sols alluviaux en Equateur : bandes jaunes ou pâles et début de
raccourcissement des feuilles centrales. La silhouette des palmiers commence à se modifier.

nutriments
99
Même au jeune âge, les manifestations de carence en bore sont très rares chez
les hybrides interspécifiques. En général, ce matériel semble peu sensible à cette
carence, bien qu’elle puisse se produire dans certaines conditions de sol, en
particulier pour les sols alluviaux et les tourbes. De même que chez E. guineensis,
définir une teneur optimale en B dans la feuille 17 ne paraît pas avoir de sens car
elle ne reflèterait pas la disponibilité en B au moment du prélèvement. Par contre
toute réduction importante de la surface foliaire des dernières feuilles émises doit
être prise au sérieux, surtout au jeune âge.

2. Stratégies pour mettre en œuvre un plan de fertilisation


Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, il est extrêmement important de définir
pour chaque plantation les teneurs de référence. Il faut s’attacher en particulier
à préciser les teneurs en N et en K qui seront optimales car ces deux éléments
déterminent la part la plus importante des engrais qui seront préconisés.

Selon les conditions pédologiques et climatiques, les teneurs optimales en N, P et


K peuvent être localement très différentes des niveaux généralement admis et ce,
pour plusieurs raisons :
• Abondance naturelle des éléments (N par exemple).
• Fixation des éléments dans le sol sous formes non assimilables (P, K).
• Antagonismes entre éléments notamment entre Ca et K ou Ca et Mg.

Chaque plantation doit préciser les teneurs optimales des éléments majeurs, en
tenant compte du rapport bénéfice/coût de la fertilisation. Cela implique de mener
des essais de fertilisation pour tester les principaux éléments. Ce procédé ne
présente un intérêt que pour les grandes plantations.
Pour les palmeraies de petite taille, il est recommandé de vérifier périodiquement
que les tables de fertilisation qui ont été conçues pour atteindre des teneurs opti-
males fonctionnent correctement. S’il s’avère que les teneurs optimales ne peuvent
être atteintes, les objectifs des tables de fertilisation doivent être révisés.
D’autre part, pour optimiser la nutrition de la culture et réduire les coûts, il est
toujours important de privilégier le recyclage des éléments nutritifs et/ou de cher-
cher à réduire les pertes d’engrais. Le choix des périodes les plus adéquates pour
effectuer les apports en tenant compte des précipitations et le site retenu pour
l’épandage de chaque engrais en fonction de l’âge des cultures, sont des éléments
décisifs pour tirer le meilleur parti de chaque élément nutritif apporté.
Par ailleurs, la mise en place de plantes de couverture, la gestion des recrus arbus-
tifs, l’épandage de rafles ou des effluents des huileries, lorsque cela est possible,
favorisent non seulement l’abondance des éléments nutritifs mais aussi améliorent
la capacité de rétention des éléments dans l’horizon de surface.
Ces retours de matière organique favorisent aussi la vie biologique des sols (lom-
brics, insectes, champignons etc.) et son effet positif sur leurs propriétés physiques.
Le diagnostic foliaire est un outil utile dès qu’il est possible de disposer de feuilles 17
saines c’est-à-dire vers 3 ans. Avant cet âge on utilise une table fixe pour les jeunes

nutriments
100
cultures dont nous présentons ci-dessous une version standard. Cet exemple de
barème pour les 30 premiers mois convient pour les guineensis et les hybrides
interspécifiques. Dès que l’on connaît les premiers résultats de diagnostic foliaire, la
table peut être révisée s’il y a lieu.

Tableau 1 : Barème général de fertilisation (grammes par plant) pour E. guineensis


ou hybrides interspécifiques au cours des 30ers mois après la plantation.

âge (mois) N P2O5 K2O Cl MgO B

0 (trou) 70 60
2 70 2,25
6 90 150 135 50 3,00
12 90 55 3,75
18 135 240 220 100 3,75
24 225 90 3,75
30 300 300 275 100 3,75

Graphique 3 : Fertilisation- apports d’éléments accumulés au cours des 30ers mois


après plantation.

1000

800 N
Grammes/plant

P205
600
K20

400 Cl
Mg0
200

0
0 10 20 30 40
Mois après la plantation

nutriments
101
Outils - Equipements
Conteneurs
A toutes les phases de la culture, il est important
de veiller à ce que le personnel dispose d’outils
adéquats et qu’ils soient bien formés à leur ma-
nipulation. Veiller particulièrement à fournir un
équipement de protection adéquat lorsque le per-
sonnel est en contact avec des produits de trai-
tements (masque respiratoire isolant, lunettes de
protection, vêtements protecteurs, gants, bottes…).

pré-pépinière
Les principaux matériels pour une pré-pépinière classique sont :
• Clôture (grillage à maille fine, voire filet), pour entourer le site de la pré-pépinière
et le protéger contre les intrusions d’animaux indésirables.
• Sachets en polyéthylène noir à soufflet de contenance 1 litre (épaisseur : 0,05
mm ; dimensions à plat : 5 x 23 cm, base perforée avec des trous de 5 mm).
Il faut compter environ 205 sachets pour un hectare de plantation de matériel
PalmElit-Cirad® conventionnel. Plateaux plastique alvéolés (voir pré-pépinière -
chapitre "Densité").
• Mélange de terreau et de compost, le tout tamisé.
• Paillage pour les sachets (coques, fibres…).
• Citerne d’eau.
• Matériel d’irrigation (rampes d’irrigation, sprinklers, goutte à goutte…).
• Bambous pour délimiter les planches dans lesquelles seront rangés les sachets.
Une planche comporte en général 10 sachets en largeur et il faut laisser un
chemin d’au moins 0,80 m de large entre deux planches pour le passage des
brouettes.
• Petits piquets de 20 cm de long pour maintenir les bambous.
• Pancartes en fer sur lesquels seront écrites les coordonnées du matériel (N° de
planche, nombre de sachets, type de matériel, date de repiquage).
• Pelles-bèches-machettes- râteaux, pulvérisateurs à dos-arrosoirs-brouettes.
• Caissettes pour assurer le transport des sachets vers la pépinière.
• Local aéré, fermé à clef pour entreposer les produits de traitements (herbicides,
fongicides, insecticides).
• Matériel pour ombrière – Filets ou palmes (voir chapitre "Lumière").
• Cahier de suivi de la pré-pépinière (toutes les opérations effectuées doivent y être
reportées avec la date).

outils - équipements - conteneurs


102
Plantoir pour repiquage Pulvérisateur
des plants en pépinière à dos

Pré-pépinière au Libéria

Ombrage de pré-pépinière réalisé avec des palmes

outils - équipements - conteneurs


103
pépinière
Les principaux matériels pour une pépinière classique sont :
• Sacs en polyéthylène noir sans soufflets de contenance 20 kg (épaisseur : 0,15
à 0,2 mm ; dimensions à plat : 40 x 40 cm, base perforée de trois rangées
parallèles de trous de 5 mm). Il faut compter environ 175 sacs pour un hectare
de plantation de matériel PalmElit-Cirad® conventionnel.
• Mélange de terreau et de compost, le tout tamisé.
• Si possible matériel de paillage pour les sacs (coques, fibres…) et rafles (pour
caler les sacs).
• Citerne d’eau.
• Matériel d’irrigation (rampes d’irrigation, sprinklers, goutte à goutte…).
• Pancartes en fer sur lesquels seront écrites les coordonnées du matériel (N° de
planche, nombre de sachets, type de matériel, date de repiquage).
• Pelles-bèches-machettes, plantoirs-pulvérisateurs à dos-arrosoirs-râteaux-
brouettes.
• Grillage à maille fine (1 à 3 cm) pour éventuellement protéger le site et pour
protéger le collet des plants juste avant plantation au champ (bandes de 0,50m
x 0,35m).
• Local aéré, fermé à clef pour entreposer les produits de traitements (herbicides,
insecticides).
• Cahier de suivi de la pépinière (toutes les opérations effectuées doivent y être
reportées avec la date).
à la fin de la pépinière, le transport jusqu’à la plantation peut se faire en tracteur
avec remorque ou en camion. Les plants doivent être manipulés avec précaution,
au cas où leur taille serait trop importante on peut réaliser un habillage en coupant
les feuilles à une hauteur de 1,50 m à 1,75 m.

plantation
Selon la taille du projet et les études préparatoires, la mise en place des infrastruc-
tures et leur entretien pourront faire intervenir des équipements et des outils puis-
sants et perfectionnés. Ils ne sont pas décrits ici.

préparation du terrain
• Le débroussaillage est mécanique ou manuel. Les arbres sont abattus à la
tronçonneuse. En cas de replantation, les vieux palmiers sont abattus au ciseau
en coupant les racines autour du plateau racinaire ou avec un tracteur léger à
chenilles équipé d’une flèche.
• L’andainage est réalisé de préférence avec une excavatrice, sinon se fait ma-
nuellement.
• Un travail du sol, sous-solage et passage de disques permet éventuellement
d’éliminer les adventices et de préparer un lit de semences propre au bon
développement de la plante de couverture.
• Un réseau de drainage peut être réalisé s’il est nécessaire. La pelle hydraulique
est le matériel généralement utilisé pour ce travail.

outils - équipements - conteneurs


104
Plant protégé par du grillage Irrigation au goutte à goutte

Pépinière en Equateur

Epandage d’insecticide à l’aide d’un micro doseur de granulés

outils - équipements - conteneurs


105
piquetage
L’équipement de base comprend pour les projets de grande taille un théodolite, une
équerre optique, une boussole et un décamètre et, pour les projets de taille réduite,
un gabarit d’angle droit.

trouaison
Elle peut être manuelle ou mécanisée, à l’aide d’une tarière portée par un tracteur
agricole. La profondeur du trou est vérifiée à l’aide d’un gabarit.

transport des plants


Il doit être mécanisé : tracteur agricole et remorque, ou camion.

phase immature
Entretien manuel des abords des palmiers, élimination des adventices : machette.

phase productive
•  Entretien manuel des abords de palmier, rabattage, élimination des adven-
tices : machette
•  Pollinisation assistée (voir aussi chapitre "Matériel végétal") : Mélange de pollen /
talc dans la proportion de 1/10 et un outil adapté comportant une perche, une
poire et un récipient à pollen.
•  Elagage : ciseau jusqu’à la 5ème année, faucille au-delà et machette ou hache
pour la découpe des palmes.
•  Récolte des régimes : ciseau étroit jusqu’à la fin de la 5ème année, ciseau à
lame plus large ensuite, faucille (également appelée "couteau malais") au-delà de
2 m de hauteur, avec une longueur de manche allant jusqu’à 8 m auquel peut
être rajoutée une rallonge.
•  Sortie des régimes : manuelle, assistée (brouette, bât de charge, petite remorque
à traction bovine) ou mécanisée.

Entretien des ronds à la machette Sortie des régimes à la brouette

outils - équipements - conteneurs


106
Tarière pour trouaison

Transport des plants

Ciseau Couteau malais

outils - équipements - conteneurs


107
Ravageurs & maladies
Du repiquage de la semence en pré-pépinière au remplacement de
la plantation après les 25-30 années qu’aura duré son exploitation, le
palmier à huile est confronté à des maladies et des ravageurs qui ont
souvent une incidence importante sur le rendement, voire sur la durée
de vie de la plantation.

Avant la mise en culture, la 1ère étape de la lutte contre les maladies et


dans une moindre mesure contre les ravageurs réside dans le choix du
matériel végétal parmi l’offre proposée par les semenciers. Les maladies
comme la fusariose en Afrique, le Ganoderma en Asie et en Afrique et
la Pourriture du Cœur en Amérique latine sont très difficiles à contrôler
et seule la protection génétique est efficace. Cette protection est apportée par le
matériel végétal à l’issue de longues années de sélection et d’expérimentation.
Le choix du matériel végétal sera guidé par une bonne évaluation des risques
sanitaires présents sur le site où sera installée la plantation.

La sélection de variétés E. guineensis hautement productives et résistantes aux


3 principales maladies (fusariose, Ganoderma, Pourriture du Cœur) est la priorité
N°1 des travaux d’amélioration de PalmElit et de ses partenaires.

En ce qui concerne les ravageurs, si les différences de comportement


à l’intérieur de l’espèce guineensis ne sont pas encore bien connues, on
peut relever que les hybrides interspécifiques E. oleifera x E. guineensis,
cultivés presque exclusivement en Amérique Latine apportent des
réponses satisfaisantes aux attaques d’une majorité d’insectes défoliateurs, par
exemple les Limacodidae.

L’origine des semences est un point fondamental. L’achat de semences certifiées


auprès d’un obtenteur reconnu ou l’achat de plants auprès d’une pépinière agréée
permet de démarrer son projet avec un matériel végétal en parfait état sanitaire,
testé et adapté aux conditions locales.

Une fois le choix du matériel végétal réalisé, la 2ème étape consiste à mettre en
place de bonnes pratiques culturales dès l’installation de la pré-pépinière et/ou de
la pépinière et durant tout le cycle d’exploitation de la plantation. La préparation du
sol, la réalisation éventuelle d’un système de drainage, le désherbage, le semis d’une
plante de couverture, la fertilisation, l’élagage et la récolte, la surveillance sanitaire
permanente et régulière par une équipe de personnel compétent, les interventions
rapides sur les foyers d’infection sont autant de points à ne pas négliger pour que
l’état de la plantation reste optimum.

ravageurs & maladies


108
Maintenir un bon état sanitaire
doit être la 1ère préoccupation du planteur.

La fusariose vasculaire, létale et endé-


mique en Afrique, peut générer jusqu’à
plus de 60% de mortalité en plantation.
Lecture d’un test
fusariose au Bénin
Nos travaux de sélection permettent
aux planteurs de cultiver des variétés
résistantes à cette maladie.

Plants sensibles et résistants dans


Plantation décimée par la fusariose au Liberia un test précoce en pré-pépinière

Test de fusariose au Bénin

ravageurs & maladies


109
La formation du personnel, la connaissance de l’environnement de la plantation,
des principales maladies et ravageurs présents dans la zone permettent d’anticiper
les moyens de lutte les plus efficaces. Lorsque c’est possible, partager l’expérience
des proches voisins est un plus.

Les méthodes de lutte intégrées contre les ravageurs et maladies (IPM : Integrated
Pest Management ou IDM : Integrated Disease Management) sont de mieux en
mieux maîtrisées par de nombreux planteurs avec des résultats très satisfaisants.
Ces méthodes prennent en compte la lutte génétique (matériel végétal), la lutte
biologique, la lutte physique (pratiques culturales) et la lutte chimique.

La lutte chimique, largement pratiquée dans le passé, reste un complément


indispensable lorsque toutes les autres méthodes ont échoué ou dans le cas de
pullulations d’insectes qui n’ont pas été détectées ou traitées rapidement.

Elle présente cependant des risques : pour la santé des travailleurs qui la mettent en
œuvre, pour l’environnement par les déséquilibres et la pollution qu’elle provoque,
pour les consommateurs et aussi sur le plan financier au niveau de l’exploitation.

La lutte chimique doit donc s’utiliser de manière raisonnée.

Dans ce chapitre, nous ne citons que les maladies et ravageurs rencontrés le plus
fréquemment et qui sont connus pour avoir une incidence économique importante.

Les spécialités commerciales et matières actives des produits phytosanitaires


pouvant évoluer très vite et les législations quant à leur utilisation pouvant aussi être
différentes selon les pays, il convient à chaque planteur d’être vigilant et de bien
s’informer auprès des autorités compétentes.

Nous vous invitons à contacter le point de distribution d’intrants le plus proche de


votre plantation afin qu’il vous conseille dans le choix des produits et leur mode
d’emploi.

ravageurs & maladies


110
La lutte intégrée contre
les ravageurs et les maladies

Lutte génétique : Lutte physique :


Choix du matériel végétal Pratiques culturales

Palmier résistant à la fusariose Evacuation de la terre dans une plantation infectée de Ganoderma

Lutte biologique :
Lutte chimique :
Phéromones, prédateurs…

Chenille de Sibine parasitée par Apanteles sp. Equipe de désherbage

ravageurs & maladies


111
pré-pépinière et pépinière
La pré-pépinière et la pépinière sont deux étapes durant lesquelles le contrôle des
ravageurs et des maladies est crucial. Un plant sain au départ augmente considé-
rablement la rentabilité du projet.

Une surveillance régulière est extrêmement importante tout au long de l’élevage des
plants pour détecter les problèmes le plus tôt possible et intervenir très rapidement.

Veiller à ce que :
• L’emplacement de la pré-pépinière ou de la pépinière soit situé sur un terrain
bien drainé et légèrement en pente.
• L’accès aux sites de la pré-pépinière et de la pépinière soit exclusivement
réservé au personnel formé à la pratique des interventions nécessaires.
• Le personnel qui interviendra soit équipé de manière adéquate pour être bien
protégé lors des traitements.
• Les sites soient toujours très propres. Eviter de laisser traîner les déchets.
• Le matériel, les outils et les vêtements de travail soient toujours propres et les
appareils de traitements convenablement rincés.
• Le terreau utilisé pour remplir les sachets et les sacs soit indemne de patho-
gènes et de ravageurs, on s’assurera que l’endroit où il est prélevé ne présente
pas de risques de maladies telles que Ganoderma ou Fusarium (voir chapitre
"Sol").
• Les sites, les sachets et les sacs soient indemnes de mauvaises herbes avant le
repiquage des semences ou des plantules (voir chapitre "Autres plantes").
• L’eau d’irrigation soit de bonne qualité (éviter de puiser dans des réserves d’eau
stagnante qui peuvent contenir des germes pathogènes).
• Un ombrage soit mis en place au-dessus de la pré-pépinière et qu’une bande
d’au moins 25 mètres de large soit nettoyée tout autour de la pré-pépinière et
de la pépinière pour limiter le développement des insectes vecteurs de certaines
pathologies comme le blast en Afrique, l’anneau chlorotique et
la pourriture sèche du cœur en Amérique latine (voir chapitre
"Lumière").
• Le site de la pré-pépinière et pépinière soit entouré d’un
grillage de 1,50 m de hauteur et enterré de 20 cm afin
d’éviter l’entrée d’animaux nuisibles. Plant protégé par du
• Une bande de grillage soit posée autour du collet du jeune grillage avant plantation

plant juste avant le planting pour le protéger des rongeurs.

En Asie, il est assez courant de semer des plantes nectarifères comme Turnera
subulata, Antigonon leptopus ou Cassia cobanensis autour des pépinières voire
autour et à l’intérieur même des plantations. Leurs fleurs sont réputées pour at-
tirer certains insectes utiles qui sont des prédateurs ou des parasitoïdes (petites
guêpes) de chenilles s’attaquant au feuillage.

ravageurs & maladies


112
Blast : 1ers symptômes et symptômes avancés (voir p.114 et 116)

Pourriture sèche du cœur en pépinière (voir p. 116) Anneau Chlorotique (voir p. 116)

ravageurs & maladies


113
Principaux ravageurs rencontrés en pré-pépinière et pépinière

Feuillage Hémiptères Recilia mica Afrique Cette cicadelle est considérée comme étant le vecteur du
Insectes

Blast, une maladie particulièrement importante en Afrique.


C’est un insecte de 2,9 à 3,3 mm de couleur gris clair, très
présent sur les jeunes palmiers et dans les pépinières de
novembre à janvier. Le blast peut entraîner la mort de 50%
des plants en pépinière.

Cerataphis variabilis Asie Ces pucerons, en piquant les jeunes feuilles émergentes
Rhopalosiphum peuvent provoquer une distorsion de la flèche.
rufiabdominales Myzus persicae pourrait transmettre la maladie à virus de
Myzus persicae l’anneau chlorotique.

Planococcus citri Tous Cette cochenille colonise la face inférieure des feuilles,
continents mais aussi le collet et les racines. Elle est souvent trans-
portée par les fourmis.

Sogatella kolophon Pacifique Insectes vecteurs de la maladie de la Pourriture sèche du


Sogatella cubana Afrique Cœur.
Amérique
Latine

Lépidoptères Metisa plana Asie Lépidoptères pouvant causer de gros dégâts en pré-
Spodoptera litura pépinière, pépinière et aussi en plantation < 10 ans. Leurs
Spodoptera littoralis larves décapent l’épiderme supérieur de la feuille.

Orthoptères Criquets Afrique de Défoliation.


Zonocerus variegatus l’Ouest

Hyménoptères Fourmis Amérique Défoliation.


Atta cephalotes Latine
Collet Orthoptères Grillons Tous Peuvent faire de gros dégâts en pré-pépinière en coupant
racines continents le collet des jeunes plantules.

Hémiptères Planococcus citri Tous Cette cochenille colonise la face inférieure des feuilles,
continents mais aussi le collet et les racines. Souvent transportées
par les fourmis.

Coléoptères Temnoschoita Afrique Petit charançon parasite des blessures. Vers blancs dans
quadripustulata Amérique les bulbes et bases pétiolaires des plants de pépinière.
Latine

Strategus aloeus Amérique Les adultes creusent une galerie à 10 ou 20 cm du pied


Latine du jeune palmier, attaquent ensuite le plateau radiculaire
puis détruisent les jeunes tissus.
Feuillage Araignées Tetranychus piercei Asie Acariens de couleur brun rouge dont les adultes mesurent
rouges moins d’un millimètre.
Acariens

Tetranychus Amérique A tous les stades, l’acarien pique la plante de manière


mexicanus Latine continue en provoquant une décoloration des feuilles qui
virent à une couleur bronze voire jaune.
Eutetranychus Afrique Le jeune plant voit son développement très ralenti.
enodes
Feuillage Escargots
Gastéropodes

Achatina fulica Tous Peuvent parfois provoquer de gros dégâts s’ils ne sont
Limaces continents pas contrôlés, surtout en Asie.

Semences Perroquets Asie à surveiller en Asie.


Mammifères Oiseaux

Perruches

Collet Rats, mulots Tous Les rongeurs coupent les jeunes plants au niveau du collet
racines continents ce qui provoque souvent leur mort.

ravageurs & maladies


114
Criquets en pépinière

Dégâts de fourmis Atta en Colombie

ravageurs & maladies


115
Principales maladies et anomalies génétiques
rencontrées en pré-pépinière et pépinière

Racines Fonte des Pithyum Afrique Ces deux champignons lorsqu’ils sont présents dans le
Maladies

semis Rhizoctonia terreau peuvent provoquer des pourritures des racines et


seraient impliqués dans la maladie du Blast.
Les feuilles du jeune plant se décolorent puis se nécrosent
et il finit par mourir.

Feuillage Cercosporiose Cercospora Afrique Champignon provoquant des mouchetures brun-orangé sur
elaeidis les feuilles âgées, puis leur nécrose.

Curvularia Curvularia oryzae Asie Champignon provoquant des tâches jaunes nécrotiques sur
le feuillage de forme ronde à ovale.

Pestalotiopsis Pestalotiopsis sp. Amérique Petites tâches de couleur marron violet qui s’agrandissent.
Pestalotia sp. Latine Le centre devient gris cendré avec des petits points noirs.

Anthracnose Botryodiplodia Afrique, Champignons responsables de l’anthracnose. Petites


Colletotrichum sp. Asie tâches marron circulaires qui finissent par s’allonger
Melanconium avec un halo jaune ou marron foncé.

Anneau Potyvirus Amérique Tâches annulaires sur tout le feuillage ne provoquant toute-
chlorotique Latine fois pas la mort de la plante. La maladie serait causée par un
potyvirus. La maladie pourrait être transmise par le puceron
Mysus persicae.

Tâches Cadang Cadang Asie Tâches orangées surtout sur les vieilles feuilles. Détérioration
orangées Coconut Viroid Pacifique du système racinaire et mort de la plante. Transmission sup-
(CCCVd) posée par les insectes et outils contaminés.

Feuillage Pourriture Agent causal Afrique La maladie est transmise par deux insectes Sogatella
Cœur sèche du inconnu Amérique cubana et Sogatella kolophon qui se développent sur
cœur Latine les poacées (graminées). Tâches jaunes et blanches sur
la flèche ou la première feuille, puis nécrose de la flèche.
Les symptômes apparaissent surtout en pépinière en pleine
lumière et également dans les premières années après la
plantation. En plantation, jaunissement puis dessèchement
des feuilles les plus jeunes vers les plus âgées. Tâche de
couleur violacée - lie de vin dans le stipe.

Tâches Virus AOPRV Amérique Affecte les plants en pépinière et les plantations de 3-4 ans.
annulaires (African Oil Palm Latine Jaunissement des plus jeunes feuilles du palmier, parfois
Ring Spot Virus) parsemées de tâches sur les folioles et la base du rachis.
La nécrose du méristème provoque la mort du palmier.
La maladie pourrait être transmise par le puceron Myzus
persicae.
Feuillage Blast Agent causal inconnu Afrique Maladie transmise par la cicadelle Recilia mica. Pourriture
Flèche Mycoplasmes humide brun-noir de la base de la flèche et jaunissement
Racines suspectés basal des jeunes feuilles. Brunissement des feuilles basses.
Pourriture humide du cortex racinaire. Mort rapide du plant
par dessèchement des feuilles. Ombrage et élimination des
poacées (graminées) permettent de limiter le développement
de la maladie.

Feuillage Arcure défoliée Tous Apparaît sur des croisements particuliers, en pépinière
continents se caractérise par une pourriture légèrement humide des
Anomalies génétiques

folioles centrales de la flèche. En plantation, les symptômes


se présentent par une arcure plus ou moins importante du
rachis de certaines feuilles qui disparaît avec le temps.

Déficience Tous Cette anomalie peut apparaître sur certains croisements


chlorophyllienne continents d’hybrides interspécifiques E.guineensis x E.oleifera.
Multitude de petites taches brunes bordées de jaune
entraînant le dessèchement des folioles. Le dessèchement
est ascendant et les symptômes peu visibles sur jeunes
feuilles. Anomalie en général létale.

ravageurs & maladies


116
Taches annulaires Pestalotiopsis sur hybride en Colombie

Plant atteint de Curvularia en Thaïlande Cercosporiose en pépinière au Nigéria

ravageurs & maladies


117
plantation
Une palmeraie est un milieu où la biodiversité tant végétale qu’animale augmente
naturellement avec l’âge de la plantation. Un équilibre s’installe entre les popula-
tions d’insectes ravageurs et celles d’insectes parasitoïdes ou prédateurs. Parfois cet
équilibre est rompu et l’on peut assister brusquement à des pullulations de certaines
espèces. Les pratiques culturales, si elles ne sont pas bien maîtrisées, peuvent favo-
riser ces pullulations.
La prévention est toujours préférable car les traitements chimiques ne sont pas
sélectifs et détruisent aussi bien les insectes utiles que nuisibles. L’équilibre rompu
mettra plusieurs mois à se reconstituer.
Pour cette raison, la surveillance constante de la plantation est essentielle. On veillera
donc à mettre en place des rondes sanitaires constituées d’équipes bien formées.
Des seuils d’alerte, déclencheurs de la lutte curative ont été établis sur les ravageurs
dont les dégâts économiques sont connus pour être importants. Un comptage de
larves, chenilles, adultes sur le feuillage doit être réalisé avant la prise de décision.
Cela est essentiel afin de détecter les premiers développements de maladies ou
d’attaques d’insectes et les traiter avant leur extension.
On peut spécialiser les équipes sanitaires sur les maladies et sur les ravageurs.
La fréquence de passage est d’une fois par mois et un relevé détaillé est réalisé.
Aujourd’hui, des drones équipés d’une caméra peuvent assister ces équipes dans la
détection des foyers d’infestation mais ils ne remplaceront jamais un examen attentif
réalisé au sol par l’homme.

En lutte biologique, plusieurs techniques et spécialités sont offertes aux planteurs :


- Les pièges utilisant des attractifs permettent de piéger certains insectes et
peuvent se révéler intéressants pour surveiller le niveau des populations, avertir et
intervenir avant que celui-ci ne soit économiquement dommageable à la plantation.
En outre, ils permettent aussi de contrôler réellement ces populations.

Plusieurs attractifs sont disponibles, on peut utiliser des phéromones,


mais dans le cas de Rhynchophorus palmarum (coléoptère très
fréquent en Amérique latine et vecteur de la maladie de l’anneau
rouge), leur utilisation est très questionnée : les pièges ne
devraient s’installer qu’autour de la plantation pour éviter d’attirer
Piège à phéromone pour tous les rhynchophores à l’intérieur de celle-ci et aggraver le
Rhynchophorus palmarum
problème au lieu de le résoudre. à l’intérieur du piège, on utilise de
la mélasse de canne à sucre ou des morceaux de canne écrasés.
On utilise le même type d’attractif fermenté, mais avec un piège différent
pour Opsiphanes. Le piégeage du Stomoxis calcitrans (mouche des étables) à l’aide
de panneaux de plastique bleu englués permet de suivre l’importance des populations
pour déterminer le moment de l’intervention. Cette mouche hématophage n’est pas
un ravageur direct du palmier mais elle se multiplie dans toute matière organique y
compris les rafles, ce qui pose de sérieux problèmes aux planteurs d’Amazonie et de
la région des Llanos colombiens qui sont confrontés aux éleveurs.

ravageurs & maladies


118
- La pulvérisation de solutions contenant :
• des virus entomopathogènes ont donné des résultats positifs sur les limacodides
comme Sethothosea asigna et Setora nitens, en Indonésie et sur Sibine fusca en
Colombie;
• un champignon comme Cordiceps militaris est utilisée dans la lutte contre Setora
nitens en Asie;
• une bactérie comme Bacillus thuringiensis a été expérimentée en Asie pour le
contrôle de Metisa plana.
- Plusieurs souches du champignon Trichoderma sont également employées dans
la lutte contre le Ganoderma, mais leur efficacité reste encore à démontrer.
- L’introduction de chouettes effraies et l’installation de nichoirs dans les planta-
tions permet de contrôler les populations de rats qui peuvent provoquer d’impor-
tantes pertes de rendement.

Beaucoup de techniques culturales participent aussi à la prévention du développe-


ment des maladies et des ravageurs, il faut veiller à :
• Ne planter que des plants sains et vigoureux. Avant plantation, la sélection des
plants en pépinière ou "culling" est une opération essentielle pour optimiser le
rendement de la palmeraie (voir chapitre "Matériel végétal").
• Protéger des rongeurs vos jeunes plants en entourant le collet d’une bande de
grillage avant la plantation.
• Éradiquer tous les arbres malades avant une replantation. Sur une parcelle in-
fectée par Ganoderma ou Fusarium, on veillera à replanter à la même densité que
celle utilisée précédemment (voir chapitre "Densité").
• Utiliser la technique du déchiquetage en lamelle du stipe des palmiers abattus
lors d’une replantation peut-être intéressant car la décomposition est plus rapide
et cela empêche les Oryctes de réaliser leur cycle. Pour la même raison, cette pra-
tique présenterait l’avantage de freiner le développement du Ganoderma.
• Semer une plante de couverture, par exemple, Mucuna ou Pueraria, de manière à
empêcher le développement des mauvaises herbes et limite les dégâts d’Oryctes
dans les jeunes plantations en opposant une barrière physique à ce coléoptère.
• Apporter des rafles dans sa plantation et andainer les feuilles élaguées. Cela
permet l’amélioration des qualités physiques et chimiques du sol en apportant de
la matière organique et en restituant principalement du potassium (pour les rafles)
et du potassium et de l’azote (pour le feuillage). En Amérique latine l’épandage de
rafles dans le cercle autour des jeunes palmiers limite également les dégâts de
Sagalassa la première année de plantation (barrière physique).
• Réaliser un bon réseau de drainage si cela est nécessaire. En Amérique latine,
il semblerait que le drainage ralentirait le développement de la Pourriture du Cœur.

La fertilisation joue un rôle dans le contrôle des maladies, par exemple, des apports
de KCl, de phosphate tricalcique ou de potasse peuvent retarder et réduire le dé-
veloppement du Fusarium oxysporum F.sp. elaeidis. La potasse pourrait également
jouer un rôle dans le contrôle du Ganoderma.

ravageurs & maladies


119
Principaux ravageurs rencontrés en plantation

Feuillage Hémiptères Haplaxius crudus Amérique Cet insecte est considéré comme étant le vecteur de la
Insectes

Latine Marchitez letal.

Leptopharsa Amérique Les larves et les adultes piquent la face inférieure des folioles.
gibbicarina Latine Les dégâts les plus importants résultent du développement
du champignon du genre Pestalotiopsis.

Lincus spp Amérique Cette punaise est considérée comme le vecteur de la


Latine maladie de la Marchitez Sorpresiva.

Sogatella kolophon Pacifique Insectes vecteurs de la maladie de la Pourriture sèche du


Sogatella cubana Afrique Cœur.
Amérique
Latine

Lépidoptères Metisa Plana Asie Ravageurs redoutés en Indonésie et en Malaisie, provoquant


Mahasena corbetti une défoliation sévère. Les chenilles et la femelle vivent dans
un fourreau constitué de débris végétaux agglomérés à
l’aide d’un réseau de fils de soie sécrétés par la chenille.

Setora nitens Asie Défoliation sévère sur jeunes et vieilles plantations.


Setothosea asigna
Thosea spp.

Latoia pallida Afrique de En général défoliation sur palmiers âgés de plus de 4 ans.
Latoia viridissima l’Ouest

Stenoma cecropia Décapage du feuillage qui finit par se dessécher.


Les blessures sont une porte d’entrée pour la Pestalotiopsis.

Sibine fusca, Décapage du feuillage puis défoliation complète.


Sibine spp

Euprosterna eleasa Défoliation. Les dégâts peuvent parfois favoriser la


Euprosterna copula Pestalotiopsis.
Amérique
Euclea Diversa Latine Défoliation. Les dégâts peuvent parfois favoriser la
Pestalotiopsis.

Brassolis La chenille peut atteindre 8 cm de long, les nids peuvent


sophorae comporter jusqu’à 1000 individus et la défoliation peut être
totale.

Opsiphanes La chenille, verte avec des bandes jaunes, peut atteindre 9


cassina cm de longueur.

Coléoptères Coelaenomenodera Afrique de Les œufs sont insérés sur la face inférieure de la feuille.
lameensis l’Ouest Creusement de petits sillons dans la feuille (mines).
Coelaenomenodera Afrique Populations très importantes.
minuta Centrale

Spaethiella tristis Amérique Les larves décapent les faces inférieures des feuilles et les
Latine adultes creusent de petits sillons.

Metamasius Amérique Tout le cycle se déroule dans les bases pétiolaires des
hemipterus Latine feuilles et dans le rachis des feuilles coupées.
Il est considéré par certains comme un autre vecteur de
la maladie de l’anneau rouge en disséminant le nématode
Bursaphelenchus cocophilus agent causal de la maladie.

Orthoptères Criquet Afrique de Défoliation.


Zonocerus l’Ouest
variegatus

Hyménoptères Atta cephalotes Amérique Découpage du feuillage.


Latine

ravageurs & maladies


120
Opsiphanes cassina chenille et adulte

Setora nitens en Indonésie Larve de Coelaenomenodera lameensis

Lincus spp.

Marchitez sorpresiva et son vecteur

ravageurs & maladies


121
Principaux ravageurs rencontrés en plantation
Flèche Blattoptères Coptotermes Asie Ces termites envahissent la flèche du jeune palmier et
Insectes

Cœur curvignathus provoquent des dégâts au méristème apical qui peuvent


aller jusqu’à la mort.

Lépidoptères Tiquadra spp. Equateur La larve peut attaquer les flèches et provoquer une dé-
Colombie foliation "en fouet" qui peut être confondu avec la PC.

Coléoptères Alurnus humeralis Equateur Les œufs sont déposés près du cœur du palmier.
Colombie Les jeunes larves s’alimentent dans le cœur puis se dé-
placent à la partie basale des pétioles des jeunes feuilles.

Oryctes rhinoceros Asie


L’adulte creuse des galeries à la base des flèches des
Oryctes monoceros Afrique jeunes palmiers. Les attaques peuvent être létales.
Scapanes australis Asie
Stipe Lépidoptères Cyparissius daedalus Amérique La chenille qui peut atteindre jusqu’à 13 cm creuse des
Latine galeries dans les régimes et le stipe.

Coléoptères Strategus aloeus Amérique Les adultes creusent des galeries au pied des arbres et
Latine remontent vers le méristème.

Rhynchophorus Afrique
phoenicis
Les adultes pondent dans les blessures présentes sur les
Rhynchophorus Amérique bases pétiolaires. Les larves qui peuvent atteindre 4 à 5
palmarum Latine cm creusent des galeries dans les tissus frais et causent
la mort de l’arbre. Rhynchophorus palmarum est le vec-
Rhynchophorus Asie teur de la maladie de l’anneau rouge en introduisant le
vulneratus nématode Bursaphelenchus cocophilus agent causal de
la maladie.
Rhynchophorus Asie
ferrugineus Océanie
Collet Lépidoptères Sufetula sunidesalis Asie Les chenilles attaquent l’apex des racines à partir duquel
racines elles creusent une galerie ce qui provoque des émissions
Sufetula diminutalis Amérique de nouvelles racines.
Latine Sur sols tourbeux, en Asie, les attaques peuvent être très
conséquentes et les baisses de rendement importantes.
Sufetula nigrescens Afrique

Sagalassa valida Amérique Les chenilles provoquent des dégâts surtout sur les
Latine jeunes plantations en bordure de forêts, elles détruisent
le système racinaire en y creusant des galeries. Elles
peuvent provoquer la chute et la mort du palmier par
manque d’ancrage, même à l’âge adulte.
Régimes Hémiptères Dysmicoccus spp. Tous Ces cochenilles sucent la sève du mésocarpe des fruits.
Fruits continents

Lépidoptères Cyparissius daedalus Amérique La chenille qui peut atteindre jusqu’à 13 cm creuse des
Latine galeries dans les régimes et le stipe.

 Elaeidiphilos adustalis Afrique de Les chenilles grignotent le style et les stigmates des
l’Ouest fleurs femelles, puis s’enferment dans un cocon de soie.
Parfois toutes les fleurs femelles sont enveloppées de fils
de soie empêchant leur fécondation.

Tiquadra spp. Colombie La larve ronge la pulpe des fruits et provoque la pourriture
Equateur du régime.

Tirabatha rufivena Asie Les chenilles s’attaquent aux fleurs mâles, femelles et
jeunes fruits.

Coléoptères Protoestus sculptilis Afrique de La larve creuse une galerie descendante autour du
l’Ouest gynécée. La fleur femelle peut être coupée en deux.

Imatidium neivai Amérique La larve ronge la surface du fruit qui devient gris et ne
du Sud permet plus de détecter la maturation.

ravageurs & maladies


122
Cyparissius daedalus : cocon-chenilles-chrysalides et adulte

Larve d’Oryctes rhinoceros

Rhynchophorus ferrugineus Rhynchophorus palmarum

ravageurs & maladies


123
Principaux ravageurs rencontrés en plantation

Feuillage Retracus elaeis Amérique Développement en saison sèche. Les piqûres entraînent la for-
Gastéropodes Acariens

Latine mation de taches graisseuses brunâtres qui deviennent oran-


gées. Les palmiers peuvent devenir complètement orange.

Escargots Achatina fulica Tous Dégâts sur feuillage et méristème.


continents
Limaces

Bursaphelenchus Amérique Ce nématode est transmis par le charançon Rhynchophorus


cocophilus Latine palmarum dont la femelle qui en est infestée le déposera en
Nématodes

même temps que ses œufs à l’aisselle des feuilles.


Les nématodes pénètrent dans les plaies de ponte où ils se
développent, envahissant progressivement tous les tissus de
la plante et provoquant sa mort généralement entre 2 et 4
mois après l’infection.

Feuillage Tisserands Ploceidae Afrique Dégâts sur feuillage.


Fruits Perroquets Psittacidae Asie Dégâts sur fruits.
Oiseaux

Plante Bétail Tous Le bétail piétine les jeunes plants et peut consommer les
entière continents feuilles.
Mammifères

Rats, mulots, Tous Les rongeurs coupent les jeunes plants au niveau du collet ce
porcs épics continents qui provoque souvent leur mort.

Capybaras Amérique
Latine

Dégâts d’oiseaux tisserands

ravageurs & maladies


124
Tiquadra Spp. (voir p.122) Dysmicoccus spp. sur fruits (voir p.122)

Larves de Temnoschoita quadripustulata (voir p.114) Sufetula sunidesalis (voir p.122)

Fourreau et chenilles de Mahasena corbetti (voir p.120)

ravageurs & maladies


125
Principales maladies rencontrées en plantation

Racines Fusariose Fusarium oxysporum Afrique Ce champignon est localisé dans les vaisseaux ligneux des
Maladies

F. sp. elaeidis racines et du stipe. On distingue deux formes de la maladie.


Stipe
La forme chronique qui aboutit à un rabougrissement du
palmier qui en général ne meurt pas et la forme aigüe qui
aboutit généralement à la mort rapide du palmier dans un délai
de 5 mois après l’apparition des symptômes. Les palmes se
dessèchent et tombent, formant une jupe autour du stipe.

Ganoderma Ganoderma Asie Chlorose de la couronne foliaire, puis flétrissement des vieilles
boninense Afrique feuilles qui tombent en formant une jupe autour du stipe.
Les premiers symptômes peuvent ressembler à ceux d’une
Amérique sécheresse. Présence de sporophores sur le stipe.
Latine Décomposition des tissus internes à la base du stipe condui-
(peu sant souvent à l’apparition d’une crevasse et à la chute du
répandu) palmier.
Cœur Complexe de Phytophthora Amérique Les symptômes peuvent être très variables selon la zone
la Pourriture du palmivora ? Latine géographique. En général ils commencent généralement par
Cœur une chlorose des feuilles jeunes, puis des pourritures plus ou
moins humides se développent sous les folioles des feuilles de
la flèche. Il y a une déliquescence des tissus à la base de ces
feuilles qui gagne ensuite le méristème.

Marchitez Phytomonas sp. Amérique Cette maladie est transmise par une punaise Lincus sp. ou
sorpresiva Latine Ochlerus. Pourriture rapide de tous les régimes en dévelop-
pement, dessèchement du feuillage des feuilles les plus an-
ciennes vers les plus jeunes.
Mort de la plante entre 4 et 6 semaines.

Marchitez Agent inconnu Amérique Symptômes assez voisins de la maladie de la Marchitez sor-
letal Latine presiva. La maladie serait transmise par l’insecte Haplaxius
crudus.

Tâches Virus AOPRV Amérique Affecte les plants en pépinière et les plantations de 3-4 ans.
annulaires (African Oil Palm Latine Jaunissement des plus jeunes feuilles du palmier, parfois
Ring Spot Virus) parsemées de tâches sur les folioles et la base du rachis.
La nécrose du méristème provoque la mort du palmier. La
maladie pourrait être transmise par le puceron Myzus persicae.

Pourriture Agent inconnu Afrique La maladie est transmise par deux insectes Sogatella cubana
sèche du Amérique et Sogatella kolophon qui se développent sur les poacées
cœur Latine (graminées). Tâches jaunes et blanches sur la flèche ou la
première feuille, puis nécrose de la flèche. Les symptômes
apparaissent surtout en pépinière en pleine lumière et
également dans les premières années après la plantation.
En plantation, jaunissement puis dessèchement des feuilles
les plus jeunes vers les plus âgées. Tâche de couleur violacée
- lie de vin dans le stipe.
Feuillage Anneau rouge Bursaphelenchus Amérique Raccourcissement des feuilles de la couronne et regroupement
Stipe cocophilus Latine des feuilles jeunes en une masse compacte. Les feuilles plus
âgées se brisent et restent suspendues au stipe. Une coupe
radiale de la partie basse du stipe permet de voir un anneau
brun à quelques centimètres de la périphérie. Rhynchophorus
palmarum est considéré comme le principal vecteur de
la maladie en disséminant le nématode Bursaphelenchus
cocophilus agent causal de la maladie.
En général les attaques surviennent sur les palmiers âgés de
plus de 5 ans et la mort peut survenir entre 2 et 4 mois après
l’infection.

ravageurs & maladies


126
Feuillage Pourriture de Agent inconnu Amérique Léger raccourcissement des feuilles centrales et de la flèche,
Maladies

la base des Latine les feuilles intermédiaires peuvent se rompre. Pourriture des
pétioles régimes avant maturité. Les bases des pétioles présentent
de la pourriture qui peut atteindre la partie périphérique du
stipe.

Pestalotiopsis Pestalotiopsis sp. Amérique Petites tâches de couleur marron violet qui s’agrandissent.
Pestalotia sp. Latine Le centre devient gris cendré avec des petits points noirs.

Anneau Potyvirus Amérique Tâches annulaires sur tout le feuillage ne provoquant toute-
chlorotique Latine fois pas la mort de la plante. La maladie serait causée par un
potyvirus. La maladie pourrait être transmise par le puceron
Mysus persicae.

Tâches Cadang Cadang Asie Tâches orangées surtout sur les vieilles feuilles. Détérioration
orangées Coconut Viroid Pacifique du système racinaire et mort de la plante. Transmission sup-
(CCCVd) posée par les insectes et outils contaminés.
Feuillage Arcure défoliée Tous Apparaît sur des croisements particuliers, en pépinière
Anomalies génétiques

continents se caractérise par une pourriture légèrement humide des


folioles centrales de la flèche. En plantation, les symptômes
se présentent par une arcure plus ou moins importante du
rachis de certaines feuilles qui disparaît avec le temps.

Déficience Tous Cette anomalie peut apparaître sur certains croisements


chlorophyllienne continents d’hybrides interspécifiques E.guineensis x E.oleifera.
Multitude de petites taches brunes bordées de jaune
entraînant le dessèchement des folioles. Le dessèchement
est ascendant et les symptômes peu visibles sur jeunes
feuilles. Anomalie en général létale.

Arcure défoliée

ravageurs & maladies


127
PalmElit est une société par actions simplifiée
(S.A.S.) détenue par le CIRAD et par Sofiprotéol.
Son siège est près de Montpellier, en France.
Dans le sillage de l’IRHO (1941) puis du CIRAD (1984), PalmElit, depuis sa création
en 2009, conduit les programmes d’amélioration génétique et de mise en marché
des semences de palmier à huile CIRAD®.
Ces programmes d’amélioration impliquent 64 chercheurs, ingénieurs, doctorants,
techniciens de PalmElit et du CIRAD.

PalmElit bénéficie aussi de l’appui de 8 structures alliées dont un institut public et


7 entreprises privées pour la sélection, la production et la commercialisation des
semences de palmier à huile CIRAD®. Ce réseau, implanté en Afrique, en Amérique
et en Asie, comprend 1 600 hectares d’essais et 8 champs semenciers.

PalmElit propose des semences destinées


à assurer aux exploitations familiales et aux
agro-industries des revenus réguliers.
Les semences sont améliorées conformément aux attentes des principaux acteurs
de la filière :
• Pour les planteurs : une haute production de régimes y compris sous conditions
climatiques défavorables, une résistance améliorée aux principales maladies,
une croissance modérée pour augmenter la durée de vie de la plantation et
faciliter la récolte.
• Pour les transformateurs et l’industrie agroalimentaire : un meilleur taux
d’extraction, une huile aux caractéristiques adaptées aux différents marchés et
à l’acidité réduite.

Tous ces caractères, très variables selon l’origine génétique des semences, font
l’objet d’une sélection rigoureuse.

palmelit
128
Notre engagement :
Assurer aux
exploitations familiales
et aux agro-industries
des revenus
réguliers.

palmelit
129
Catalogue
de produits
PalmElit

Matériel végétal #G Ganoderma


Semences de palmier à huile Résistance intermédiaire
PalmElit-Cirad® à très haut rendement au Ganoderma

#F fusariose #PC Pourriture du cœur


Résistance haute Résistance intermédiaire à haute
à la fusariose à la Pourriture du cœur

#HO High Oleic #L Low Lipase


Augmentation de la part d’oléine Réduction de l’acidité de l’huile

#S Short #C Compact
Optimisation de la durabilité et du Augmentation de
cycle de vie de la plantation la densité de la plantation

Supermachos
Palmiers dédiés à la production de pollen

catalogue de produits
130
RSPO La durabilité au cœur
de nos valeurs
RSPO est un organisme sans but lucratif réunissant
les acteurs des sept secteurs intervenant dans la
filière de l’industrie de l’huile de palme : les produc-
teurs, les transformateurs, les négociants, l’industrie
agro-alimentaire, les centrales d’achat, les banques,
les investisseurs et les organisations non gouverne-
mentales environnementales et sociales (ONG).

RSPO a mis au point un ensemble de "Principes et Critères" permettant de pro-


téger l’environnement et les communautés dans les pays producteurs d’huile
de palme.

7 principes pour une production certifiée RSPO


1. Se comporter de manière éthique et transparente
2. Opérer légalement et respecter les droits
3. Optimiser la productivité, l’efficacité, les impacts positifs et la résilience
4. Respecter la communauté et les droits de l’homme et apporter des bénéfices
5. Soutenir l’implication des petits exploitants
6. Respecter les droits et les conditions des travailleurs
7. Protéger, conserver et améliorer les écosystèmes et l’environnement

Grâce à RSPO, la filière Palmier a mis au point et rendu disponible sur son site
internet des outils très utiles pour préparer un projet Palmier durable, y compris un
projet de petite taille. Ces outils permettent également de rendre dès le départ le
projet certifiable.
En tant que membre affilié de RSPO, PalmElit recommande fortement aux porteurs
de projet de se procurer ces outils et de les mettre en œuvre.

www.rspo.org

durabilité : rspo
131
Bibliographie
Jean-Charles Jacquemard, Le palmier à huile. Editions Quæ, Cta, Presses agronomiques de Gembloux 2011.

Oriane Plédran, Sylvain Rafflegeau et Patrice Levang, "L’adaptation du contexte institutionnel : condition sine qua non du
développement durable des palmeraies camerounaises", VertigO la revue électronique en sciences de l’environnement
[En ligne], Volume 16 numéro 2 | septembre 2016, mis en ligne le 09 septembre 2016, consulté le 21 novembre 2016.
URL : https://journals.openedition.org/vertigo/17757 ; DOI : 10.4000/vertigo.17757.

Brandão F and Schoneveld G. (2015). The state of oil palm development in the Brazilian Amazon. Working Paper 198. Bogor,
Indonesia: CIFOR.

Jean-Charles Jacquemard (1992). Choix des plantules de palmier à huile en pré-pépinière...


Oléagineux, Vol. 47, n°1 – janvier 1992 – Conseils de l’IRHO – 325.

Willy Wuidart et Dominique Boutin (1976). Palmier à huile. Choix des plants de pépinière. Oléagineux, Vol. 31, n°s 8 -9
août – septembre 1976 – Conseils de l’IRHO – 164.

Pierre Quencez (1990). Arrosage par aspersion des pépinières de palmiers à huile en sacs plastiques, Oléagineux, Vol.
45, n°12 - Décembre 1990 – Conseils de l’IRHO – 314.

Fedepalma (2012). Guía de prácticas agrícolas en el cultivo de palma de aceite ya establecido.

Woittiez, Lotte & Van Wijk, Mark & Slingerland, Maja & Van Noordwijk, Meine & Giller, Ken (2017). Yield gaps in oil palm:
A quantitative review of contributing factors. European Journal of Agronomy. 83. 57-77. 10.1016/j.eja.2016.11.002.

Jean-Charles Jacquemard et Dominique Boutin (Cirad, 2008). Semences germées de palmier à huile Cirad®
Recommandations pour la conduite de la pré-pépinière et de la pépinière.

Irina Comte, François Colin, Olivier Grünberger, Stéphane Follain, Joann K. Whalen, Jean-Pierre Caliman (2013),
Landscape-scale assessment of soil response to long-term organic and mineral fertilizer application in an industrial oil
palm plantation,Indonesia. Agriculture, Ecosystems & Environment Volume 169, 1 April 2013, Pages 58-68.

Tampubolon, F. C., Daniel, C., & Ochs, R. (1989). Oil palm responses to nitrogen and phosphate fertilizer in Sumatra
(pp. 419–428).
Presented at the 1989 PORIM International Palm Oil Development Conference, Kuala Lumpur.

Rajaratnam, J. A. (1972). The distribution and mobility of boron within the oil palm, Elaeis guineensis L. II:
The fate of applied boron. Annals of Botany, (36), 299–306.

De Franqueville H., Diabaté S. (1995). La fusariose du palmier à huile en Afrique de l’Ouest. Plantations, recherche,
développement - Juillet - Août 1995.

Fuad Nurdiansyah, (2016). Local and Landscape Management of Biological Pest Control in Oil Palm Plantations.
Dissertation for the award of the degree “Doctor of Philosophy” of the Georg-August-Universität Göttingen, Faculty of
Crop Sciences.

Dr Ir. Alassane Coffi, Dr Ir. Hervé N. S. Aholoukpe, Ir. Félix N. Kakpo, Jacques S. Dossa, MSc, Ir. Alphonse O.
Omore, MSc. (2014). Contrôle phytosanitaire des nuisibles en culture du palmier à huile au Bénin. République du
Bénin - Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche - Secrétariat Général du Ministère - Institut National des
Recherches Agricoles du Bénin - Centre de Recherches Agricoles Plantes Pérennes.

Dominique Mariau, (Cirad, 2000). Les ravageurs du palmier à huile et du cocotier.

Dominique Mariau (2000). Problèmes entomologiques en replantation des palmeraies et des cocoteraies. Oléagineux,
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Aude Verwilghen (2015). Rodent pest management and predator communities in oil palm plantations in Indonesia: a
comparison of two contrasting systems. Ecosystems. Univ. de Franche-Comté, 2015. English.

132
Partenaires

SIAM ELITE PALM


SIAT
SEPALM PT SOCFIN INDONESIA
INRAB
HACIENDA LA CABAÑA CAMSEEDS

MURRIN Corp.

133
Notes

134
Notes

135
136
Cette publication a été réalisée par PalmElit.
Ont participé à la rédaction de ce manuel :

PalmElit
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• Tristan Durand-Gasselin
• Christopher Duran
• Frederic Grelet
• Xavier Lacan
• Claude Louise
• Michel Pech
• Nicolas Turnbull

Coordination générale - Traduction Espagnol


Michel Pech

Coordination impression
Yasmine Bouamra

Cirad
Performance des systèmes de culture des plantes pérennes – UR
www.ur-systemes-de-perennes.cirad.fr
Laurence Beaudoin- Ollivier
Bernard Dubos
Jean Ollivier

Fonctionnement et conduit des systèmes de culture tropicaux et méditerranéens – UMR System


www.umr-system.cirad.fr
Sylvain Rafflegeau

Traduction Anglais
Peter Biggins

SEPALM
www.semillasdepalma.com
Rédaction - Traduction Espagnol
Alejandra María López Movilla

Toutanck
Direction artistique - Mise en page
www.toutanck.fr

Crédit photos
Laurence Beaudoin-Ollivier • Bernard Dubos • Christopher Duran • Tristan Durand-Gasselin • Frederic Grelet
Alejandra María López Movilla • Claude Louise • Jean Ollivier • Michel Pech • Sylvain Rafflegeau

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