Cours Economie Monétaire Et Techniques Bancaires Version Finale 2021

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Université Hassan 1er

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion-Settat-

Economie Monétaire et Techniques Bancaires

Cours assuré par : Mme. SALMA ARABI


[email protected]
Année Universitaire: 2020-2021
Plan du cours

Chapitre 1 : La monnaie : fonctions, définitions et acteurs


Chapitre 2 : La politique monétaire
Chapitre 3 : Le système bancaire
Your best quote that reflects your
approach… “It’s one small Chapitre 1 :
La monnaie : définitions, fonctions et
acteurs
giant leap for mankind.”
1. Fonctions et formes de la monnaie
2. La masse monétaire
3. Le système monétaire international
- Neil Armstrong
Définition

 La monnaie n’apparaît, en tant que moyen de paiement, comme nécessité impérieuse que dans le
cadre d’une économie fondée sur l’échange. L’état actuel des choses où la monnaie n’a pas de
valeur intrinsèque, fait que la stabilité de sa valeur , dans le sens de conservation de son pouvoir
d’achat entre deux transactions, n’est possible que si les agents économiques ont confiance en
cette monnaie. C’est l’Etat qui assure cette garantie en lui conférant un cours légal. L’acceptation et
l’utilisation d’une monnaie repose ainsi sur une convention implicite, les agents économiques
l’acceptent parce qu’ils font confiance en l’autorité qui l’émet. Et c’est là qu’elle prend une
dimension institutionnelle, elle peut être considérée au même titre que les institutions sociales qui
servent l’intérêt public.
Autres définitions

 " Un bien d’échange généralement accepté au sein d’une communauté de paiement " R.Barre
 " La monnaie est constituée par l’ensemble des moyens de paiements, c’est-à-dire par l’ensemble des
actifs acceptés partout, par tous et en tous temps pour le règlement des dettes issus de l’échange »
A.Chaineau
 Une définition " institutionnelle " : " la monnaie est l’instrument d’échange qui permet l’achat
immédiat de tous les biens services et titres sans coûts de transactions ni coûts de recherche et qui
conserve la valeur entre deux échanges. C’est un phénomène social car elle repose sur la confiance
des agents dans le système qui la produit "
 Une définition dite " fonctionnelle " : " La monnaie est, par nature, l’instrument d’échange universel
dont l’existence préalable est la condition de l’échange. Sa détention est rationnellement justifiée par
la nécessité soit de rompre les relations de troc soit de différer l’échange en situation d’incertitude.
Son utilisation comme numéraire conduit à simplifier le système de prix relatifs «
 Une troisième définition qui se réfère aux " propriétés " de la monnaie : " Dans un monde dominé
par l’incertitude et la peur du risque, la monnaie est le bien dont la valeur relative est la plus stable et
qui présente une supériorité absolue sur les autres biens pour conserver le pouvoir d’achat en
minimisant les risques. C’est la raison pour laquelle elle sera toujours acceptée dans l’échange contre
n’importe quel bien " M. de Mourgues
Définition
Définition Synthétique
Synthétique

 " La monnaie est un bien ou un actif dont les formes varient en fonction des
structures économiques et sociales et qui est accepté, sur un certain espace, pour
l’évaluation et le règlement des échanges et pour la constitution de réserves. La
création de monnaie, effectuée par des institutions, principalement dans le cadre
d’opérations de crédit, est en relation d’interdépendance avec l’évolution de la
production et des prix. La régulation monétaire, dans ses composantes interne
(politique monétaire) et externe, (politique de change), est au cœur de la politique
économique. »
Les fonctions de la monnaie

La monnaie est une unité La monnaie est un La monnaie est une


de compte moyen de paiement réserve de valeur

permet de constituer
permet de dissocier les
une réserve de pouvoir
permet d’exprimer la opérations d’achat et de
d’achat à partir du
valeur des différents vente qui sont
moment où les
biens en une seule unité. confondues dans le
opérations recettes et
cadre d’un système de
dépenses ne sont pas
troc
synchronisées.
Les formes de la monnaie

 A- Du troc à la monnaie marchandise


 B- De la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire
 C- La monnaie scripturale
 D- La monnaie électronique
Les formes de la monnaie
 A- Du troc à la monnaie marchandise
Dans les sociétés primitives où l’homme s’adonnait à des activités destinées à satisfaire la quasi
totalité de ses besoins, la seule forme d’échange concevable était le troc. C’est l’opération
élémentaire d’échange d’une marchandise contre une autre. Dans ces sociétés basées sur l’usage,
l’échange n’était pas une nécessité, s’il existait, il ne concernait que le surplus. Au fur et à mesure
que le nombre de biens augmente, le troc devient une opération laborieuse pour plusieurs raisons,
telles que :
- Il faut que les désirs des uns et des autres coïncident.
- L’indivisibilité de certains biens
- Le problème de la détermination des termes de l’échange.
Tous ces inconvénients ont fait que le bien le plus divisible et le moins altérable a été appelé à
jouer un rôle autre que le sien et à s’imposer comme intermédiaire unique de l’échange : c’est la
monnaie marchandise. Ainsi l’introduction de la monnaie va permettre le passage d’un système de
prix relatifs à un système de prix absolus. La monnaie sous son aspect primitif a ainsi pris la forme
d’une marchandise. Seulement cette monnaie marchandise a fini par révéler ses limites : elle est
pondéreuse, périssable et non homogène. La découverte des métaux a permis le passage à une
autre forme de monnaie : la monnaie métallique.
Les formes de la monnaie
B- De la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire
 Au début, les principaux métaux utilisés étaient le bronze et le cuivre. Ensuite avec la découverte de l’or et de
l’argent on s’est acheminé vers un système bimétallique où leurs valeurs relatives s’appréciaient et se
dépréciaient en fonction des découvertes de ces métaux.
 Ces métaux étaient fondus et transformés en pièces librement, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de monopole
dans leur fonte et leur frappe. Ce régime de la frappe libre allait vite engendrer une circulation monétaire
hétéroclite, composée de pièces et de lingots de provenance diverses, de qualité et donc de valeur fort
inégales.
 Mais les pièces en circulation ont fini par devenir hétérogènes en raison notamment de la triche et de la
fraude princière. Cette hétérogénéité de la monnaie en circulation a fait que les agents économiques gardent
pour eux mêmes la bonne monnaie et n’utiliser dans les paiements que la mauvaise.

D’où la loi de Gresham, « la mauvaise monnaie chasse la bonne »


Les formes de la monnaie
B- De la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire
 les problèmes de pillage liés au transport de l’or.
 Pour y remédier, les commerçants déposaient leurs Or et Argent auprès des orfèvres en recevant en contre
partie des reçus nominatifs qui sont acceptés par les orfèvres des autres villes ou pays.
 La circulation des billets (reçus) va se substituer progressivement à la circulation des métaux. Ensuite ces
reçus sont devenus anonymes, ce qui a permis un démarrage étonnant de la circulation de la monnaie papier.
C’est l’apparition de la monnaie fiduciaire.
 En plus de leur activité de gardiennage, les orfèvres se sont mis à prêter de la monnaie sous forme de billet
sans pour autant qu’ils disposaient de son équivalent en or. Ce phénomène a engendré un gonflement de la
quantité de la monnaie en circulation par rapport au stock de métaux précieux disponible.
 La hausse des prix engendrée par cette situation a fait perdre à la monnaie papier de sa valeur et a entraîné
un mouvement de fuite devant la monnaie papier et la faillite de plusieurs orfèvres incapables d’assurer la
conversion des billets en or. Cette perte de confiance en la monnaie papier a poussé l’Etat a intervenir en
monopolisant l’émission de la monnaie fiduciaire.
Les formes de la monnaie
C- La monnaie scripturale
 Elle est apparue au 12ème siècle en Italie mais elle n’a commencé à se généraliser qu’au 19ème siècle en
Grande Bretagne dans le cadre d’une économie en pleine expansion.
 Face à une demande d’emprunt de plus en plus importante de la part des entreprises, les banques ont trouvé
la solution suivante : créer de la monnaie par un simple jeu d’écriture. c’est ainsi que si une banque est
sollicitée pour un crédit et qu’elle n’a pas suffisamment de monnaie en réserve, elle va porter le montant
correspondant au crédit du compte du client en question. Celui ci n’aura qu’a signer des chèques à ses
fournisseurs. Si ces derniers sont des clients à la même banque, ils vont lui présenter leurs chèques et celle ci
se contentera d’une double écriture, créditer un compte et débiter un autre. Ainsi, une ou plusieurs
transactions peuvent avoir lieu sans qu’il y ait circulation de la monnaie fiduciaire. La seule trace de cette
monnaie, qu’on appellera monnaie scripturale, est une simple écriture sur un compte et parmi les instruments
de mobilisation est le chèque.
Les formes de la monnaie
D- La monnaie électronique
 La monnaie électronique consiste en un encours stocké dans une carte prépayée. Ce type de carte qu’on
qualifie aussi de carte à puce, représente une carte bancaire possédant un ordinateur miniaturisé permettant
de stocker des informations (des unités monétaires), on peut parler de porte monnaie électronique.
 La carte prépayée présente une différence essentielle avec la monnaie scripturale puisque le siège de la
monnaie n’est plus un dépôt à vue individualisé, mais bien la carte elle même dont la simple détention est la
preuve de la créance du porteur sur l’émetteur. :
- Ainsi on peut considérer que les unités chargées sur une carte prépayée multi prestataire
constituent une nouvelle forme de monnaie irréductible à l’une ou l’autre des deux formes
traditionnelles à savoir la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. On peut la qualifier de
monnaie électronique.
La masse monétaire
La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie dans un pays ou
une zone économique. Il s'agit de l’ensemble des valeurs susceptibles d'être
converties en liquidités, ainsi que l’agrégat de la monnaie fiduciaire (billets &
pièces), des dépôts bancaires et des titres de créances négociables, tous
susceptibles d'être immédiatement utilisables comme moyen de paiement.
Elle est suivie par les banques centrales et publiée, offrant aux acteurs
économiques une précieuse indication sur la possible évolution des prix.
La masse monétaire
La masse monétaire en circulation permet de déterminer le niveau de l'activité
économique. Elle constitue en effet une réserve potentielle de pouvoirs d'achat et de
capacités d'investissement et de consommation. Elle est donc source de
croissance des richesses créées.
Cette masse monétaire représente l'ensemble des actifs liquides susceptibles
d'être utilisés par les agents économiques. C'est le degré de liquidité, qui va
permettre de classer les actifs monétaires en agrégats monétaires. Plus un actif est
rapidement convertible en moyens de paiement sans risque important de perte ou de
gain, plus il est liquide. Les agrégats monétaires sont donc des grandeurs
statistiques calculées par sommation qui regroupent les différentes formes
d'actifs monétaires, selon leur degré de liquidités.
Agrégats monétaires
Les agrégats monétaires sont l’expression statistique de la monnaie
considérée comme un stock : la masse monétaire.
Les agrégats monétaires recensent les instruments monétaires allant des plus
liquides (les plus facilement mobilisables: pièces, billets et dépôts à vue) aux
moins liquides (plus difficilement mobilisables).
La définition des agrégats s’élargit à mesure des innovations d’instruments
financiers. C’est la Banque centrale européenne (BCE) qui mène la politique
monétaire en Europe et contrôle ainsi l’évolution de la masse monétaire en
décidant notamment de son taux de croissance, afin de contenir l’inflation.
Agrégats monétaires

 L’Eurosystème s’est doté de trois agrégats M1, M2 et M3, allant donc du plus
étroit (M1) au plus large (M3), M3 contenant M2 qui contient M1.
 M1 est l’agrégat le plus étroit qui comprend les pièces et les billets en
circulation (la monnaie fiduciaire : fiduciaire signifie confiance si bien que cette
monnaie repose sur la confiance que nous attribuons à ces instruments de
paiement) et les dépôts à vue (monnaie scripturale : cela signifiant que cette
monnaie donne lieu à des écritures bancaires).
 M2 comprend M1 à laquelle on ajoute les dépôts à terme d’une durée
inférieure ou égale à 2 ans et les dépôts remboursables avec un préavis.
 M3 enfin comprend M2 augmenté des instruments négociables sur les
marchés par le secteur des Instruments financiers et monétaires (IFM)
(pensions, titres de créances, titres d’organismes de placement collectif en
valeurs mobilières – OPCVM –, instruments du marché monétaire).
Les Agrégats monétaires en bref…
 Les agrégats monétaires sont l’expression statistique de la monnaie considérée comme un stock.

 Ils recensent les instruments monétaires, allant du plus liquide au moins liquide.

 L’Eurosystème s’est doté de trois agrégats, M1, M2 qui comprend M1 et M3 qui comprend M2. Le

premier est le plus étroit et plus on se dirige vers M3, plus l’on intègre des monnaies dont le

degré de liquidité est faible.

 C’est à partir de M3 que la politique monétaire est menée.


Quelles sont les principales qualités d’un agrégat
monétaire ?
* La représentativité
* La disponibilité
* La fiabilité
* La cohérence
Quick Quiz
1- Un agrégat monétaire est: 1- Un agrégat monétaire est:
o l’expression mathématique de la monnaie o l’expression mathématique de la monnaie
o la somme de l’ensemble des moyens de o la somme de l’ensemble des moyens de
paiements disponibles dans l’économie paiements disponibles dans l’économie
o l’expression statistique de la monnaie  l’expression statistique de la monnaie

2- M3 : 2- M3 :
o représente l’ensemble de la monnaie  représente l’ensemble de la monnaie
o comprend M1  comprend M1
o comprend M2  comprend M2

3- La monnaie scripturale : 3- La monnaie scripturale :


o est écrite o est écrite
o donne lieu à écritures bancaires  donne lieu à écritures bancaires
o est inscrite sur un compte  est inscrite sur un compte

4- Fiduciaire signifie : 4- Fiduciaire signifie :


o liquide o liquide
o confiance  confiance
o accord o accord

5- La politique monétaire est menée à partir: 5- La politique monétaire est menée à partir:
o de M1 o de M1
o de M2 o de M2
o de M3  de M3
Exercice
À partir du tableau suivant:

M1 M2 M3

Janvier 2009 2180 4551 5195

Janvier 2014 3263 6201 7239

Janvier 2019 5176 9279 10429

1. Calculer l’évolution de M1 entre 2009 et 2019


2. Calculer la part de M1 dans M3 et de M2 dans M3 en 2014
3. Calculer le taux de croissance de la masse monétaire entre 2014 et 2019
Nous avons le tableau suivant:
Corrigé:
M1 M2 M3

Janvier 2009 2180 4551 5195

Janvier 2014 3263 6201 7239

Janvier 2019 5176 9279 10429

1. Calcul de l’évolution de M1 entre 2009 et 2019


(5176-2180)/2180*100= 137%

2. Calcul de la part de M1 dans M3 et de M2 dans M3 en 2014


M1/M3 (2014): 3263/7239*100= 45%

M2/M3 (2014): 6201/7239*100= 86%

3. Calcul du taux de croissance de la masse monétaire entre 2014 et 2019

(10429-7239)/7239*100=44%
Le système monétaire international
Le système monétaire international est l’ensemble des règles et des pratiques qui encadrent les transactions
monétaires entre des pays ayant des monnaies (on dit aussi devises) différentes.

Il repose sur :

• la convertibilité des monnaies qui, lorsqu’elle est totale, assure qu’une devise peut être échangée contre une
autre sans restrictions,

• un régime de change qui permet de connaître la valeur des monnaies les unes par rapport aux autres : celui-ci
peut être fixe (la valeur d’une monnaie par rapport à une autre est déterminée par les autorités du pays) ou
flexible (cette valeur est déterminée par l’offre et la demande sur le marché des changes),

• une coopération internationale, qui cherche à éviter les crises de liquidité, les guerres de devises ou les
mouvements spéculatifs excessifs.
Le rôle du système monétaire international

 Le SMI doit assurer l’échange des monnaies nationales


 La question de la convertibilité des monnaies nationales entre elles; c’est-à-dire à la possibilité ou non
d’échanger une monnaie nationale contre une autre.
 la question du change, opération par laquelle une monnaie nationale est échangée contre une autre, ce
qui aboutit à la détermination du taux de change exprimant la valeur des monnaies entre elles.
 Le SMI doit assurer l’alimentation en liquidités internationales
 Pour faciliter l’ajustement des balances des paiements et le financement des transactions internationales,
le SMI doit permettre un approvisionnement en liquidités internationales (les moyens de paiement
internationaux).
 Pendant longtemps, l’or a constitué l’essentiel de ces moyens de paiement.
 Aujourd’hui, la plus grande partie de ces liquidités est formée des réserves internationales, c’est-à-dire
des devises détenues par les banques centrales (les réserves officielles) et les banques commerciales.
Le système monétaire international

 La règle est l’utilisation d’une monnaie-étalon qui constitue une monnaie de


référence pour toutes les autres monnaies.
 Au cours de l’histoire, nous avions trois types de SMI:
• Le système d’étalon-or: l’étalon est l’or (1880-1914)
• Le système de Bretton Woods: l’étalon est le dollar (1945-1973)
• Le système actuel: le Droit de Tirage Spécial (DTS) et le dollar (1973- Aujourd’hui)
Le système d’Etalon-Or
1821 1850 1880

Emergence du
système avec la La livre sterling fut le moyen de règlement
Trois pays qui
décision de la Le système a couramment utilisé lors de cette période.
ont emprunté le
banque centrale été généralisé
chemin de
d’Anglettre depuis les
l’Angleterre: La
d’accepter la années 80 du
France, l’Italie et
conversion en 19ème siècle.
la Suisse,
or des billets L’étalon-Or s’est converti en étalon-Sterling:
émis par elle Cause: Dominance du système bancaire anglais
connu par sa puissance étonnante à l’époque.

Objectif du système: Réduction de l’inflation massive entrainée par la


création excessive des billets non couverts

L’or avait plusieurs fonctions:


* Moyen de paiement * Monnaie de réserve * Etalon de valeur

En théorie En pratique
La période entre-guerres

Première guerre mondiale Deuxième guerre mondiale


1914-1918 1939-1945

Crise mondiale 1929

 Cette période a été caractérisé par un désordre économique mondial avec une tendance
vers les politiques protectionnistes.

 L’émergence d’une nouvelle puissance mondiale à savoir les Etats Unis avec
l’essoufflement et la chute de l’Angleterre.
L’étalon Bretton-Woods

Ce système est apparu après la fin de la deuxième guerre mondiale et la victoire des Etats Unis.

La conférence de Bretton Woods était organisée afin d’instaurer un nouveau système monétaire appelé
Système d’étalon or pour le change ou Gold Exchange Standard.

L’or est toujours une monnaie internationale mais qui ne peut circuler
qu’entre les banques centrales.

Le dollar américain constituait la monnaie au niveau mondial.

La fixité des taux de change avec possibilité de fluctuation de 2% (Entre


plancher et plafond).
L’étalon Bretton-Woods
 La période allant de 1960 à 1970 a connu le début de la crise du système Bretton Woods.
 le déficit de la balance des paiements américaine à cause de l’excès du dollar
 Les pays européens pensaient à se détacher du dollar et à penser à leur monnaie unique.
 Cette crise a poussé à l’ex-président des Etats Unis Richard Nixon à déclarer en 1973 la séparation
entre l’or et le dollar (L’inconvertibilité du dollar en Or.)
Le nouveau SMI
Ce nouveau système est semblable au système précédent mais il présente certaines spécificités:

La démonétisation de l’or qui ne devenait plus une monnaie étalon et a été remplacé
par les DTS ( Droits des Tirages Spéciaux).

Les pays ont la liberté d’adopter un système de change flottant ou un système de


rattachement.

L’arrivée de l’Euro en 1999 avec le passage d’une union économique à une union économique
et monétaire entre les pays d’Europe.
Le Fond Monétaire International
 Le FMI a été fondé en 1944 et comprend 189 états membres.
 Sa mission principale est d’aider un pays confronté à une crise financière.
 Il s’agit d’un pays ayant

une balance de paiement régulièrement en déficit. Importations > Exportations

La balance des paiements est un document statistique élaboré sous forme comptable, élément de la comptabilité nationale recensant les
flux de biens, de services, de revenus, de transferts de capitaux, et les flux financiers que les résidents d'un pays dans leur ensemble
(particuliers, entreprises ou État) entretiennent avec ceux du reste du monde.
Par construction, la balance des paiements est toujours équilibrée, car les opérations sont enregistrées selon le principe de la comptabilité
en partie double. En effet, aucun échange ne peut avoir lieu sans avoir été financé. Par contre, les soldes intermédiaires (des sous-
balances) peuvent être excédentaires ou déficitaires. Ainsi, on dit couramment, que la balance des paiements est en déficit lorsqu'on veut
dire en réalité que la balance des transactions courantes (ou parfois la balance commerciale) est déficitaire (importations plus importantes)
ou excédentaire (exportations plus importantes)
Le Fond Monétaire International

Cette balance comprend:

Les entrées de capitaux Les sorties de capitaux

Lorsqu’un agent du
Lorsqu’un agent non
pays fait un
résident investit dans
placement à
le pays
l’étranger
Le Fond Monétaire International

Le déficit de la Balance de paiement peut être comblé grâce aux réserves de devises
convertibles comme les dollars et les euros détenues par la banque centrale du pays,

Lorsque ces réserves s’épuisent, le pays ne peut plus payer ses importations puisqu’il doit les
payer en devises convertibles et personne ne veut lui prêter.

Une balance de Un épuisement de


Une impossibilité Le pays fait appel
paiement en réserves en
déficit devises d’emprunter au FMI
Le Fond Monétaire International

 En contrepartie, le FMI impose des conditions sous forme de mesures qui visent à réformer
l’économie du pays afin d’éviter une nouvelle crise;
 Il peut s’agir de:

• Augmenter les impôts


Augmenter les • Ouvrir le pays aux Investissements et au
recettes de l’Etat Commerce International

Réduire les • Privatiser les entreprises publiques


• Diminuer les salaires des fonctionnaires
dépenses de l’Etat
Le Fond Monétaire International:
D’où provient l’argent prêté?
 L’argent prêté provient des Etats membres qui versent un contributions au FMI.
 Cette contribution définit la Quote Part, cette dernière est basée sur le poids économique du pays
grâce au PIB notamment. Elle évolue tous les cinq ans afin de prendre en compte les évolutions des
poids économiques de chaque pays.

Plus Le pays Plus le pays


Plus La
versera une disposera de
quote-part
contribution voix lors des
est élevée
importante votes
Le Fond Monétaire International

En 2016, 15 pays détiennent 57% des quotes-parts dont 17% détenues par les Etats Unis
(certaines décisions requièrent une majorité de 85%, ce qui donne aux USA un droit de véto.

Tableau des quotes-parts et droits de votes (Source: Site du FMI)


Chapitre 2: La politique monétaire

 Définition de la politique monétaire


 Les objectifs de la politique monétaire
 Typologie de la politique monétaire
 Les instruments de la politique monétaire
Définition

 La politique monétaire constitue l’ensemble des mesures, décisions et actions prises par les
autorités publiques pour :

 veiller au bon financement de l’économie;


 Agir sur l’offre de la monnaie en circulation; Dans le but d’atteindre une
panoplie d’objectifs
 Favoriser le bon fonctionnement de l’économie.
Pour quels objectifs?

Objectifs Finaux Objectifs Intermédiaires

• Maintenir la Stabilité des prix


• Réduire le taux de chômage
• Des objectifs quantitatifs
• Assurer une croissance
• Des objectifs du taux d’intérêt
économique
• Des objectifs de taux de change
• Réduire le déficit extérieur
La stabilité des prix: comment la maintenir?

 Selon les dispositions de l’article 6 de la loi n° 40-17 portant Statut de Bank Al-Maghrib, promulguée
par le Dahir n° 1-19-82 du 17 chaoual 1440 (21 juin 2019), « la Banque définit et conduit en toute
transparence la politique monétaire dans le cadre de la politique économique et financière du
gouvernement. L’objectif principal de la Banque est de maintenir la stabilité des prix. »
 Cette stabilité permet de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et de favoriser l’investissement et
la croissance. La stabilité des prix ne fait pas référence à une inflation nulle, mais au maintien de celle-
ci à un niveau modéré et stable à moyen terme.
 Pour la maintenir, nous pouvons agir sur:
 la baisse de l’inflation;
 l’augmentation de la croissance à travers une politique de relance ( pour faire face au chômage)
Les objectifs intermédiaires
La banque centrale va agir sur la progression du taux de la masse
Objectifs quantitatifs
monétaire

Objectifs de taux
La banque centrale intervient pour orienter le taux d’intérêt.
d’intérêt

Objectifs de taux de La banque centrale peut opter pour la dévaluation de sa monnaie


change nationale.
Typologie des politiques monétaires

EXPANSIVE RESTRICTIVE

Recherche de la
Maitrise de l’inflation
compétitivité
Activité
Economique
Consommation Emploi
l’inflation est
l’accroissement excessif Rechercher la
de la liquidité qui compétitivité des
entraine une hausse biens marocains par
des prix et une rapport aux biens
Baisse du taux d’intérêt dépréciation de la étrangers
monnaie.
- consommation
+Consommation +Investissement - Chômage La maitrise de la masse La hausse - investissement
du taux
monétaire d’intérêt + chômage

+ inflation - Taux de change + Exportations - Exportations

+ taux de change
Les instruments directs de la politique
monétaire: ancienne version

Encadrement des
Sélectivité des crédits
crédits

La banque centrale accorde


aux banques commerciales
une quantité d’argent pour
fixer la quantité des crédits à La BAM sélectionnait pour les
octroyer. banques commerciales les
Les banques choisissaient les secteurs à financer selon la
clients les plus solvables ayant vision stratégique du pays.
des garanties solides leur
permettant de rembourser les
sommes empruntées.
Les instruments indirects de la politique
monétaire
 On dénombre trois instruments de politique monétaire :

- Les opérations d'open market qui consistent à agir sur la masse monétaire en circulation
ainsi que sur les actifs financiers

- Le taux d’intérêt directeur qui constitue des facilités permanentes qui correspondent à la
politique de crédit

- Les réserves obligatoires qui visent également a contrôler la masse monétaire en


circulation en limitant l'expansion du crédit.
Les opérations d’Open Market

L’open market est une technique d'intervention de la banque centrale sur le marché monétaire par
achat et vente de titres.
Avec les opérations d’open market, la banque centrale peut augmenter ou diminuer la masse monétaire
en achetant ou vendant des titres sur le marché monétaire.
Le taux directeur
Les banques commerciales ayant un besoin de liquidité, se refinancent auprès de leur banque
centrale qui leur prête les montants désirés en contrepartie d’un taux fixé au préalable: Taux
directeur.
Les banques commerciales à leur tour accordent des crédits aux clients en appliquant un taux
d’intérêt qui est égal au taux directeur plus une marge.
La hausse ou la baisse du taux directeur impactent directement les taux dont les particuliers
bénéficient pour leurs crédits.
Les réserves obligatoires
 Les réserves obligatoires sont des réserves de liquidité que les institutions financières « commerciales
et participatives » doivent déposer auprès de la banque centrale. Le système des réserves obligatoires
a pour objet de stabiliser les taux d’intérêt du marché monétaire, de créer (ou d'accentuer) un besoin
structurel de refinancement et de contribuer, le cas échéant, à la maîtrise de la croissance monétaire.
 Le montant des réserves obligatoires à constituer par chaque établissement est déterminé en fonction
d'un pourcentage d'encours des dépôts.

En Bref, les réserves obligatoires constituent des dépôts non rémunérés que chaque banque
commerciale doit effectuer sur son compte chez la banque centrale. Le taux des réserves
obligatoires peut augmenter et limiter la création monétaire ou diminuer et entrainer
l’augmentation de la masse monétaire.
Chapitre 3: Le système bancaire

Le système bancaire participatif


Le système bancaire conventionnel
 Définition de l‘établissement de crédit
 Classification des établissements de crédits
 Les opérations bancaires
 Typologie des comptes bancaires
Définition de l‘établissement de crédit
La loi 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés définit les établissements de
crédit par les opérations qu’ils accomplissent. Aux termes de l’article 1er, « Sont considérés comme
établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que
soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur
dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle ».
De ce texte, il résulte que la qualité d’établissement de crédit n’est octroyée qu’aux personnes morales
qui ont obtenu l’agrément ; il ne suffit pas que des personnes morales accomplissent à titre de profession
habituelle des opérations de banque : à défaut d’agrément, elles ne peuvent se parer de l’appellation
d’établissement de crédit.
Donc on peut dire que l’établissement de crédit est une personne morale qui effectue à titre de
profession habituelle des opérations de banque :
◼ Recevoir du public des fonds
◼ Distribuer des crédits
◼ Gérer et mettre à la disposition de leur clientèle, tous moyens de paiement
Classification Des Établissements De Crédits
La loi 103-12 fait une distinction entre deux familles fait une distinction entre deux familles
d'établissements de crédit : d'une part les banques et d'autre part les sociétés de
financement.
Deux critères permettent de distinguer les banques des sociétés de financement :
 La possibilité qui leur est conférée de recevoir ou non des dépôts à vue ou d'un terme
court, n'excédant pas deux ans.
 La faculté d'effectuer librement ou de manière restrictive les différentes opérations
prévues par la loi.
Les banques
 L'article 12 de la loi 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés fixe
les activités que les banques peuvent exercer. Ainsi ,les banques sont autorisées à:
◼ Recevoir du public des fonds
◼ Distribuer des crédits
◼ Gérer et mettre à la disposition de leur clientèle, tous moyens de paiement-:
◼ Offrir des services d'investissement.
◼ Les opérations de change
◼ Les opérations sur or métaux précieux et pièces de monnaie
◼ Les opérations d'assurance
◼ Les opérations de location de biens mobiliers ou immobiliers
◼ Prendre des participations dans des entreprises existantes ou en création dans les limites fixées par
rapport à leurs fonds propres et au capital social
◼ Offrir des services de paiement.
Les sociétés de financement

Les sociétés de financement sont des institutions qui ne peuvent effectuer, parmi les
opérations énumérées par les articles 1et 7 de la loi bancaire, que celles qui sont indiquées
dans les décisions d’agrément qui les concernent ou éventuellement dans les dispositions
législatives ou réglementaires qui leur sont propres. Entre outre ces sociétés ne peuvent, en
aucun cas, recevoir du public des fonds à vue ou pour un terme inférieur de 2ans. Toutefois
elles peuvent être agréées à recevoir du public des fonds d’un terme supérieur à un an. Les
sociétés de financement exercent leur activité au Maroc en tant qu’établissements de crédit.
Elles concourent :
 les unes, au financement des particuliers (crédit à la consommation, crédit à l’immobilier et gestion
des moyens de paiement) ;
 les autres, au financement des entreprises (crédit-bail, affacturage, mobilisation de créances, fonds de
garantie et cautionnement).
LES OPERATIONS BANCAIRES

 Il n’existe pas de définition de l’opération de banque. A défaut de définition, la loi 103-12


donne une énumération des opérations de banque. Selon l’article 1er : « les opérations
de banque comprennent :
◼ La réception de fonds du public,
◼ Les opérations de crédit
◼ Ainsi que la mise à disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion ».
LES OPERATIONS BANCAIRES
 L’article 7 énumère de façon non limitative, des opérations dites « connexes » que peuvent accomplir les
établissements de crédit :
◼ opérations de change,
◼ opérations sur l’or, les métaux précieux et les pièces de monnaie ;
◼ le placement, la souscription, I achat, la gestion la garde et la vente de valeurs mobilières, de titres de
créances négociables ou de tout produit financier ;
◼ la présentation au public des opérations d'assurance de personnelles, d'assistance et d'assurance-crédit ;
◼ I ‘intermédiation en matière de transfert de fonds ;
◼ le conseil et l'assistance en matière de gestion de patrimoine ;
◼ le conseil et l'assistance en matière de gestion financière,
◼ I ’ingénierie financière et, d'une manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le
développement des entreprises ; les opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers, pour les
établissements qui effectuent, à titre habituel, des opérations de crédit-bail.
LA RECEPTION DE FONDS DU PUBLIC

 La notion de réception de fonds du public est définie à l’article 2 de la loi bancaire.


selon ce texte, « Sont considérés comme fonds reçus du public, les fonds qu’une
personne recueille de tiers sous forme de dépôt ou autrement, avec le droit d’en
disposer pour son propre compte, à charge pour elle de les restituer ». De
ce texte ressortent les quatre éléments caractéristiques de cette opération de
banque, à savoir:
 la remise de fonds,
 les tiers,
 le droit de disposer pour son propre compte des sommes reçus ;
 l’obligation de restitution.
LA RECEPTION DE FONDS DU PUBLIC
LE DROIT DE DISPOSER
L’OBLIGATION DE
LA REMISE DE FONDS LE PUBLIC DES FONDS POUR SON
RESTITUTION
PROPRE COMPTE

C’est une remise de monnaie –


dirhams ou devise .
Le moyen de la remise est
Les établissements de crédit
également indifférent : il peut Le public est défini à travers
ont l’obligation de restituer
s’agir de la remise d’espèce ou la notion de tiers pour Les établissements de crédit
les fonds reçus du public. Il
d’une remise effectuée au indiquer que proviennent du sont libres de disposer des
est certain que la restitution
moyen d’un chèque ou d’un public tous les fonds fonds reçus du public
ne se traduit pas forcément
virement. recueillis de personnes comme ils l’entendent, ce qui
par la remise de pièces
Est pareillement sans dotées d’une personnalité conduit souvent à dire qu’ils
métalliques et billets de
importance la durée de la juridique distincte de celle « travaillent avec l’argent des
banque : elle peut intervenir
remise : les remises peuvent de la personne qui reçoit les autres ».
par voie d’émission de
concerner des fonds fonds.
chèque ou de virement.
restituables à terme comme
des fonds constitutifs de
dépôts à vue.
LES OPERATIONS DE CREDIT

 Les opérations de crédit présentent deux caractéristiques générales : d’une part, elles sont
lucratives pour le banquier : elles ont donc un coût qui sera supporté par les emprunteurs.
D’autre part, elles sont très nombreuses.
 Selon l’article 3 de la loi n° 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés : « Constitue
une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne :
◼ Met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les
rembourser
◼ Où prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme d’aval, de
cautionnement ou de toute autre garantie. Sont assimilées à des opérations de crédit
◼ Les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilées ;
◼ Les opérations d’affacturage ;
◼ Les opérations de vente à réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de pension telles
que prévues par la législation en vigueur ».
LES OPERATIONS DE CREDIT
 La notion d’opération de crédit repose sur deux éléments, à savoir la rémunération et la
mise à disposition de fonds.

La rémunération constitue la condition de l’engagement du banquier. Celle-ci est remplie


LA REMUNERATION lorsque l’opération de crédit est faite moyennant le versement d’un intérêt ou d’une
commission.

La mise à disposition de fonds repose sur le motif suivant : celui qui la demande souhaite
obtenir immédiatement un avantage qu’il pourrait obtenir plus tard ou moins facilement.
Il peut également consister dans l’obtention d’un crédit ou d’une promesse de crédit, ou
MISE À DISPOSITION DE encore dans une garantie accordée par le banquier afin de faciliter la réalisation d’une
FONDS opération.
La mise à disposition de fonds repose sur trois facteurs : un facteur avantage, un facteur
temps et un facteur risque. Ainsi comprise, la mise à disposition de fonds peut être
immédiate, futur ou éventuelle.
LA MISE A DISPOSITION DE MOYENS DE
PAIEMENT OU LEUR GESTION
 Selon l’article 6 de la loi bancaire, « Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments
qui, quel que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer
des fonds ». de ce texte, il résulte que les moyens de paiement sont des moyens de transferts de fonds,
des instruments « permettant de faire circuler la monnaie scripturale ».

MISE À La notion de mise à disposition est liée à l’émission du moyen de paiement :


DISPOSITION il y a mise à disposition si l’établissement de crédit émet ou crée le moyen
DES MOYENS de paiement. Cette mise à disposition peut être obligatoire ou facultative.
DE PAIEMENT Elle est obligatoire, par exemple, pour les cartes bancaires. En revanche, elle
est facultative en matière de chèque.

GESTION DES La notion de gestion des moyens de paiement couvre le service de caisse :
MOYENS DE les encaissements et les paiements. L’activité de gestion des moyens de
PAIEMENT paiement est logique puisque ceux-ci permettent de faire circuler la
monnaie scripturale.
LE COMPTE BANCAIRE

 L'approche comptable conduit à définir le compte comme un instrument


de constatation chiffrée des opérations intervenues entre la Banque et
son client qui retrace lesdites opérations et leur résultat (solde).
L'approche juridique permet de considérer le compte comme un
instrument de règlement des dettes qui pourraient naître entre la
banque et son client et de garantie par l'effet de la compensation qui se
produit entre les articles de crédit et articles de débit; seul le solde étant
exigible
 Le code de commerce distingue deux catégories de comptes : le compte
à vue et le compte à terme.
LE COMPTE BANCAIRE

 Le code de commerce distingue deux catégories de comptes : le compte à vue et


le compte à terme « Le compte en banque est soit à vue, soit à terme. »
 Le compte à vue est un contrat par lequel la banque convient avec son client
d'inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous forme d’articles de
crédit et de débit, dont la fusion permet de dégager à tout instant un solde
provisoire en faveur de l’une des parties .
 L’une des caractéristiques du compte à vue est que le solde provisoire dégagé ne
peut être débiteur du côté du client, sauf accord de la banque. Le compte à terme
(pas de définition par le Code de Commerce) : est un compte dont le terme est fixé
d’avance par la banque et le client. Il n'est renouvelé à l’échéance qu'à la demande
expresse du client, et sous réserve de l’accord de la banque
Le compte à vue
 Le compte à vue est un contrat par lequel la banque convient avec son client d'inscrire sur un
relevé unique leurs créances réciproques sous forme d’articles de crédit et de débit, dont la fusion
permet de dégager à tout instant un solde provisoire en faveur de l’une des parties.

le solde provisoire dégagé ne peut être débiteur du côté du client,


sauf accord de la banque.

peut être ouvert aussi bien par une personne physique qu’une
personne morale et par un particulier ou une entreprise

ouvert pour une durée indéterminée et implique la possibilité de


retrait de la provision à tout moment

peut être clôturé par le titulaire sans préavis, et avec un préavis


(minimum 60 jours) lorsque la rupture est décidée par le banquier

ne donne pas lieu à une rémunération


Le compte à terme
 Le compte à terme est un compte dont le terme est fixé d’avance par la banque et le client. Il n'est
renouvelé à l’échéance qu'à la demande expresse du client, et sous réserve de l’accord de la banque
. Les intérêts stipulés en faveur du client ne sont versés qu’à l’échéance, pour ce qui est du taux
d’intérêt est fixé suivant un barème réglementé et qui est réduit en cas de retraite avant l’échéance.

Peut être ouvert aussi bien par une personne physique qu’une personne
morale et par un particulier ou une entreprise.

Les fonds déposés restent bloqués jusqu’à l’échéance fixée d’un commun
accord et le CAT n'est renouvelé à l’échéance qu'à la demande expresse du
client, et sous réserve de l'accord de la banque

La durée minimale de blocage est de trois mois

Les intérêts ne sont versés qu’à l’échéance

Le compte peut être résilié avant terme par le client avec l’accord
de la banque. Cette résiliation anticipée entraîne l’application
des pénalités stipulées à l’ouverture du compte
Le compte courant et compte de chèques

Le compte courant est un contrat par lequel les parties décident de faire entrer en
compte toutes les créances et dettes réciproques de manière à ce que celles-ci soient
réglées immédiatement par leur fusion dans un solde disponible soumis à un régime
compte courant unitaire. On distingue la partie qui inscrit une créance au crédit du compte (le
remettant) et celle au débit du compte (le récepteur). Intérêt dans les relations
Client/Fournisseur : au lieu de régler les opérations séparément, toutes les opérations
sont inscrites sur un compte pour un règlement global et unique à la clôture.

Le compte de chèques peut être ouvert par des particuliers, qu’ils exercent un
compte de chèques commerce ou pas, le solde est principalement créditeurs la banque peut accepter des
dépassements occasionnels à condition de régler la somme au débit dans les délais.
Le comptes individuels, joints et indivis
ouvert par une personne physique qui va le faire fonctionner seule sauf à
Le compte donner procuration à une autre personne d’agir en son nom et pour son
compte. Toute personne peut demander à un établissement bancaire à ce que
individuel celle-ci lui ouvre un compte en banque individuel, personnel. Il suffit juste de
respecter les conditions requises pour cela.

ouvert au nom de plusieurs titulaires qui sont appelés les indivisaires. La


Le compte signature de l’ensemble des indivisaires est indispensable pour le
fonctionnement du compte (sauf mandataire commun). Ce type de compte se
joint rencontre essentiellement à l’ouverture d’une succession. Les co-titulaires du
compte seront tenus solidairement de tous les engagements contractés dans le
cadre du fonctionnement du compte.

ouvert au nom de plusieurs personnes et permet à chacun des co-titulaires de


Le compte faire fonctionner seul le compte, comme s’il était le seul titulaire. Il est souvent
indivis ouvert par des couples mariés (Monsieur ou Madame) et le décès d’un des co-
titulaires du compte joint n’entraîne pas le blocage du compte.
Le compte offshore
Un compte bancaire offshore est un compte bancaire tenu par une banque
située à l'extérieur du pays de résidence. Il s'agit le plus souvent d'un compte
placé dans une juridiction offrant des avantages aux niveaux des impôts et de
certains services financiers.
Quiconque peut ouvrir un compte bancaire offshore. Qu'il s'agisse d'une
personne physique ou morale, c'est-à-dire d'un individu ou d'une société,
association...

Good to
know
Une banque offshore est une banque située à l'extérieur du pays de résidence
du déposant, typiquement dans un pays à faible imposition (ou paradis fiscal)
qui fournit des avantages financiers et juridiques. Ces avantages comprennent
généralement:
◼ une plus grande protection de la vie privée (voir aussi le secret bancaire, un
principe né avec la Loi de 1934 des banques suisses)
◼ Une imposition faible ou nulle (les paradis fiscaux à savoir)
◼ Un accès facile à des dépôts (au moins en termes de régulation)
Le système bancaire participatif
Associer finance et Islam, c’est faire le postulat qu’il existe une
relation entre économie et religion.
Pour comprendre la finance islamique, il faut la considérer,
comme un tout, non pas homogène, mais un tout dont les
valeurs forment un système qui se veut intrinsèquement éthique.
A l’heure ou la finance conventionnelle est en mal de liquidités,
et est remise en cause par les crises successives, vient l’heure de
réfléchir sur les dérives d’un capitalisme en mal de vivre.
L’homme prend enfin conscience de l’importance de l’éthique et
du développement durable.
La crise de 2008, quelles causes derrière ?
 Le manque de discipline du marché;
 Surendettement et les prêts excessifs accordés par les
banques;
 La pratique des taux d’intérêts faibles;
 La banque est devenue une simple entreprise qui
cherche à maximiser son profit en vendant davantage
de produits;
 Asymétrie d’information et manque de transparence;
 échec du rôle des agences de notation
 ….etc.
Pour y remédier, il faut:
 Se baser sur des règles de bonne conduite;
 Ancrer les principes d’une concurrence loyale sur le marché
 Etablir un couple rendement-éthique pour assurer la perpétuité des institutions
financières,
 Se fonder sur une intermédiation bancaire qui tire ses origines de l’économie
réelle à travers le partage des profits et des pertes.

Ces fins constituent les fondements du


financement bancaire islamique.
Question : comment est ce que les banques islamiques ne se
sont pas influencées par la crise ?

Réponse: le financement islamique est un financement des


biens et services et non pas un financement de crédits.
Banque Participative vs Banque Conventionnelle

Banque Islamique Banque Conventionnelle

Objectifs socio-économiques tenant


Objectifs compte des préceptes de la charia Obectif purement lucratif
et la réalisation des bénéfices

Investissement, vente, achat et autres Concentration sur l'octroi des crédits contre
Activités principales formules selon la charia des intérêts préalablement fixés

l'une des caractéristiques des


Les banques conventionnelles n'inclut pas des
Coopération sociale banques islamiques à travers la
activités de coopération sociale
Zakat, Waqf et Qard Hassan
Peut jouer le rôle d'un Moudarib, Recoit les dépôts des particuliers et les donne
Rôle Rab el mal, associé, Acheteur, sous forme de crédits aux autres:
vendeur… Etc Intermédiaire
les pertes et les profits ne sont pas
connues à l'avance, cela dépend de les pertes et le profits sont calculées à
Pertes et Profits l'avance.
la nature de la transaction et du
contrat signé.
Le cadre réglementaire de la
finance participative au Maroc

Depuis le 5 mars 2015, le Maroc s’est doté d’une nouvelle


catégorie d’établissements bancaires dont les produits et les
services doivent être conformes aux règles de la Chariaâ
(« les banques participatives »).
Attendu par les acteurs du secteur bancaire nationaux et
internationaux et par une grande partie de la population
marocaine, ce texte est le fruit d’une réflexion bien murie au
sein de Bank Al-Maghrib et affinée par le retour d’expérience
des pays pionniers dans la finance islamique.
La loi 103.12 régissant les banques
participatives au Maroc

 La loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés introduit les
banques participatives dans le code bancaire à travers la mise en place de nouveaux
fondements reposant sur les principes de partage des gains et des pertes, en faisant appel
exclusivement au Conseil Supérieur des Oulémas pour donner ses avis de conformité.
 Le texte pose le cadre réglementaire pour la création, le fonctionnement et les activités de
banques participatives et définit les points concernant le domaine d’application, les dépôts
et les produits commercialisés par les banques participatives. Il prévoit par ailleurs la mise
en place d’un comité d’audit chargé, entre autres, d’identifier et de prévenir les risques de
non-conformité de leurs opérations aux avis du Conseil Supérieur des Oulémas.
 La loi n° 103.12 s’applique aux établissements de crédit et organismes assimilés : banques,
sociétés de financement, établissements de paiement, associations de microcrédit,
banques offshore, compagnies financières, la CDG – Caisse de dépôt et de gestion et la
Caisse centrale de garantie.
UN CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL BIEN INTÉGRÉ AU SEIN DE
LA LOI BANCAIRE

 Dans un souci de cohérence, le législateur a fait le choix judicieux d’intégrer


le cadre juridique de la banque participative au sein de la nouvelle loi
bancaire. En effet, le titre III de celle-ci est entièrement consacré aux
banques participatives. Selon la nouvelle loi, les banques participatives sont
agréées selon les mêmes conditions et exigences réglementaires
applicables aux banques conventionnelles et sont tenues en outre d’adhérer
à une association professionnelle. Cette nouvelle catégorie d’établissements
bancaires peut aussi bien proposer les services bancaires classiques que les
opérations commerciales, financières et d’investissement participatifs à
condition que celles-ci ne donnent en aucun cas lieu à la perception et/ou
au versement d’intérêt.
LES INSTANCES DE CONFORMITÉ

Pour encadrer l’offre de produits participatifs, la nouvelle loi bancaire a instauré deux
instances de conformité :
 LE CONSEIL SUPÉRIEUR DES OULÉMA (CSO)
Cette instance a pour rôle d’analyser la conformité des produits et services
participatifs proposés par les banques, assureurs et les sociétés de titrisation. A ce
titre, ces institutions doivent le consulter avant la commercialisation de leurs
produits et services participatifs sur le marché. En outre, les banques participatives
doivent lui adresser annuellement un rapport d’évaluation sur la conformité de leurs
opérations et activités aux avis conformes émis par cette instance.
 LA FONCTION CHARIIÂ COMPLIANCE
La nouvelle loi bancaire a instauré aussi au sein des banques participatives et des
banques conventionnelles, proposant les produits et services participatifs, une
fonction conformité Chariaâ « Chariaâ compliance »
Les banques participatives
marocaines:
 Le groupe Attijariwafa Bank qui, dès le début, a annoncé son
souhait de capitaliser sur sa marque Bank Assafa.
 Le groupe Banque Centrale Populaire a opté pour Bank Al-Yousr,
une filiale fruit d’un partenariat avec le Saoudien Guidance Financial
Group
 De son côté, le CIH, en partenariat avec le Qatari QIIB et la CDG a
opté pour une joint-venture dénommée Umnia Bank,
 BMCE Bank a a opté pour Bank Tamwil wal Inmae. Cette filiale est
développée en partenariat avec Al Baraka Banking Group du
Bahreïn.
 Al Akhdar Bank, filiale du groupe Crédit Agricole du Maroc et de la
Société islamique pour le développement du secteur privé, a
officiellement lancé ses activités bancaires participatifs.
 SANAD Tamwil, Filiale de la Caisse Centrale de Garantie.
Les fenêtres participatives marocaines:
 La Société Générale a opté
pour la signature Dar Al-
Amane pour sa fenêtre
participative
 Pour la BMCI, le choix a porté
sur le label utilisé par sa
maison mère, BNP Paribas,
qui opère dans le segment de
la finance islamique avec
Nejmah.
 Le Crédit du Maroc a procédé
au lancement de son activité
participative sous la marque
ARREDA
Le Marché bancaire participatif marocain

 Le paysage bancaire marocain s’est enrichi davantage avec l’arrivée des


banques participatives. Le démarrage effectif s’est fait après l’annonce des
agréments par Bank Al Maghrib. La liste définitive comporte neuf entités
dont six banques et trois fenêtres participatives. Avec ce résultat, toutes les
banques de la place ont pu marquer leur nom dans la sphère participative
et ambitionnent atteindre les objectifs stratégiques tracés pour leurs
résultats financiers d’une part et pour l’économie nationale d’autre part.
Réalisations ( à la fin du mois de Septembre 2020)
 149 agences ont été ouvertes dans les différents coins du royaume, un chiffre qui représente 1.7% des
agences bancaires au Maroc ;

 Environ 70000 comptes bancaires ont été créés ce qui représente 1% du nombre des comptes bancaires.

 Le total des dépôts a atteint 3748 millions de dhs, ce qui fait 0.2% du total des dépôts bancaires ;

 Le total des financements a avoisiné 8.56 Millairds de dhs représentant 0.6% du volume des financements
bancaires ;

 Le total des actifs représente 9190 millions de dhs, un montant qui symbolise 0.6% du total des actifs
bancaires ;

 Le taux de couverture des financements par les dépôts est de 33% alors que ce taux est de 58% dans le
conventionnel.
Challenges à relever

 Moderniser / changer la perception des banques par les clients en offrant


des produits et des services bancaires innovants, adéquats et apporteurs de
valeurs ajoutées pour toutes les parties prenantes ;

 Stimuler et diversifier les dépôts en offrant des investissements attrayants


pour la clientèle et répondant à leurs exigences aussi bien sur le plan
financier que chariatique ;

 S’inscrire dans l’investissement et le développement durable avec une


véritable approche citoyenne basée sur les valeurs et la culture de partage
et d’équité.
Acteurs de l’écosystème participatif
marocain
Bank Al Maghrib

 Bank Al Maghrib est la Banque Centrale du Maroc. Elle joue le rôle de


régulateur et est connue en tant qu’autorité de contrôle et de supervision. Il
s’agit d’un organisme qui est en charge d’assurer la stabilité monétaire et
financière du royaume pour une croissance durable et inclusive.
 Bank Al Maghrib a pour rôle de superviser et contrôler l’ensemble des aspects réglementaires relatifs
aux banques participatives et d’édicter les textes et circulaires régulant le secteur.
 L’octroi des agréments aux nouveaux acteurs du paysage bancaire, en l’occurrence, cinq banques et trois
fenêtres participatives ;
 Parachèvement de la réglementation applicable aux banques participatives ;
 La publication d’un certain nombre de circulaires relatives au cadre prudentiel des banques
participatives, aux fonds propres et modalités de leur détermination et au ratio de solvabilité ;
 L’élaboration de circulaires indiquant les conditions et modalités de fonctionnement des fonds de
garantie des dépôts des banques participatives.
Ministère de l’Economie, des Finances et de la
Réforme de l’administration
 Le Ministère de l’Economie et des finances et de la Réforme de l’Administration est l’entité gouvernementale
chargée des aspects financiers et monétaires incluant les politiques de crédit et des finances extérieures.
 Les missions principales du MEF sont multiples et couvrent des questions diverses, notamment les aspects
budgétaires et fiscaux, financiers et de contrôle.

 Suivi du cadre réglementaire de la finance participative à travers la validation d’un ensemble de


notes relatives aux caractéristiques techniques des produits, conditions et outils de pratique des
activités ainsi que la détermination des conditions de conformité aux avis du Conseil Supérieur des
Oulémas.
 Révision du cadre comptable participatif en incorporant les ajustements nécessaires et également
le cadre de précaution ;
 Développement et adaptation des mécanismes de support d’accès, et particulièrement les
mécanismes de garantie relatifs aux produits financiers participatifs en partenariat avec la Caisse
Centrale de Garantie (CCG).
 Promotion du cadre contractuel à travers l’amélioration des contrats types destinés à l’ensemble
des acteurs pour unifier les procédures et éviter les divergences.
Conseil Supérieur des Oulémas
 Le Conseil Supérieur des Oulémas est une institution constitutionnelle
indépendante fondé en 1981 et œuvrant sous la Présidence de Sa Majesté le Roi
Mohammed VI. Il a pour rôle d’appuyer la politique religieuse au Maroc. Il est le
seul habilité à avancer ses fatwas religieuses.

 Donner ses avis de conformité des produits et services proposés par les banques
participatives à la charia. Cette nouvelle mission a donné lieu à une réforme
organisationnelle du conseil avec la création d’une nouvelle Commission Chariatique
dédiée à la Finance Participative déclarée le 9 février 2015 via un dahir Royal. Elle est
composée de neuf savants, experts en matière islamique et capables de statuer sur les
cas qui leur sont exposés.
 Donner son avis de conformité sur les notes émises par le Wali de Bank Al Maghrib en ce
qui concerne les produits de financement, les dépôts, les opérations d’investissement et
d’assurances.
Groupement Professionnel des
Banques du Maroc
 Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc est une association professionnelle, syndicats et ordres
professionnels créée en 1943.
 Le groupement a pour mission de transmettre les points de vue des professionnels sur les grands sujets liés
au développement du métier bancaire et veiller à la prise en considération desdits points de vue par les
organismes appelés à se prononcer sur ces enjeux.

 Le GPBM joue le rôle d’intermédiaire entre les entités membres et les pouvoirs publics et toute autre
instance. Il étudie les questions liées à la pratique et au développement de l’activité bancaire en innovant
des services communs, en introduisant de nouvelles technologies et en formant un personnel qualifié.

 Le groupement est actif dans l’organisation des séminaires et des conférences rassemblant des
représentants de la profession, les médias et les instances publiques.

 Juste après la publication des agréments leur permettant de démarrer l’activité bancaire, les banques
participatives ont adhéré au Groupement des Banques au même titre que les banques conventionnelles.

 Depuis l’avènement de cette industrie, des réunions de concertation régulières se tiennent entre les
dirigeants des huit institutions financières participatives sous l’égide du Groupement.
Autorité de Contrôle des
Assurances et de la
Prévoyance Sociale
 L’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale est
l’institution compétente chargée du contrôle des entreprises
d’assurances et de réassurance, des intermédiaires d’assurances ainsi
que des organismes de prévoyance sociale (caisses de retraites,
mutuelles de prévoyance sociale et organismes gestionnaires de
l’Assurance Maladie Obligatoire). Elle est créée en vertu de la loi n°
64-12 le 14 avril 2016 et vise la modernisation du secteur financier
marocain.
Autorité Marocaine du Marché des
Capitaux
 L’autorité Marocaine du marché de Capitaux est un organisme de régulation du
marché des capitaux instituée par le Dahir n° 1-13-21 portant loi n° 43-12.
 Depuis sa création, l’autorité est chargée de nombreuses missions, notamment :
 S’assurer de la protection de l’épargne investie en instruments financiers ;
 Veiller à l'égalité de traitement des épargnants, à la transparence et à l'intégrité du
marché des capitaux et à l'information des investisseurs;
 S'assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à l'application
des dispositions législatives et réglementaires, y compris le marché des Sukuk ;
 Assurer le contrôle de l'activité des différents organismes et personnes soumis à
son contrôle, notamment les Sociétés de gestion des fonds de titrisation et de
Sukuk;
Société de Gestion des Fonds de Garantie

 La Société Marocaine de Gestion des Fonds de Garantie des Dépôts Bancaires (SGFG)
a été créée en mai 2015, en vertu de la loi n° 103.12 relative aux établissements de
crédit et organismes assimilés. Elle a pour mission de gérer, conformément aux
dispositions de cette loi, le Fonds Collectif de Garantie des Dépôts et le Fonds de
Garantie des Dépôts des Banques Participatives.
La Caisse Centrale de Garantie

 La Caisse Centrale de Garantie est un établissement financier public,


assimilé à un établissement de crédit en vertu de la loi bancaire. Elle est
chargée d’une mission d’intérêt général qui consiste, entre autres, à
partager les risques avec les acteurs du secteur financier pour faciliter
l’accès au financement.
Système financier Islamique
Services Financiers Islamiques

Banque Islamique Marché des Takaful


(Participative) capitaux (Assurance
Islamique Islamique)

• Participations
• Sukuks
• Takaful
• Fonds
• Financement (Assurance
d’investissement
• Dépôt et Islamique)
• Private equity et
Investissements • Re-Takaful
Capital Risk
(Réassurance)
• Immobilier
• Autres
Sources du système financier islamique

 Le Coran
Le texte sacré de l’Islam est la première source du droit musulman. Il rend
compte du message de Dieu, tel que relevé au prophète Muhammad.
D’après Youssef Seddik (Seddik, 2004), le Coran récapitule l’héritage biblique
« du récit adamique jusqu’à l’ascension de Jésus et la prédication de Jean
Baptiste, en passant par le Déluge, l’Exode, le règne de David et de Solomon,
[…]»
Notons que, le Coran comprend trois grands ensembles: des textes de pure
spiritualité (louanges de Dieu, évocation de la fin du monde); des textes
narratifs souvent d’inspiration biblique et ayant un rôle d’édification; et des
textes normatifs, qui énoncent des obligations d’ordre éthico-juridique .
Sources du système financier islamique

 La Sunna

La Sunna constitue l’ensemble de recueils retraçant la vie du


prophète, ses paroles ainsi que ses accords et désaccords sur les
principes de la vie quotidienne. Les paroles du prophète, aussi
appelé « sunna qawliya »(La Sunna qawliya, se distingue de la
sunna fi’liya, qui se rapporte à la manière dont se comportait le
prophète), sont rapportés dans ce qu’on appelle les hadiths.
La Sunna constitue la seconde source législative de l’Islam.
Sources du système financier islamique

 Al-Ijma

Pour les sunnites, le consensus général, en arabe « Al-Ijma », est


considéré comme la troisième source du droit musulman.
Lorsqu'un cas juridique se présente à une époque donnée, et
que tous les Moujtahid -Savants musulmans- s'accordent pour
prononcer un même avis le concernant, leur accord est appelé
Ijma. Le jugement résultant ainsi de ce consensus acquiert le
statut de loi religieuse .
Sources du système financier islamique

 Al Qiyas

D’après les spécialistes des fondements du droit musulman, « al-


Qiyas », ou le raisonnement par analogie, constitue la quatrième
source du droit musulman. Ce raisonnement est utilisé, lorsqu’il
est question d’un cas juridique non mentionné dans les textes
religieux. Le cas juridique est alors comparé à un cas semblable,
pour lequel une prescription est donnée dans les textes.
L’analogie est fondée sur une commune raison d’être du
jugement.
Axiomes de la Finance Islamique

 La monnaie est une mesure, un étalon de la valeur, elle ne constitue ni une matière
première ni une valeur en soi.
 Toute dette constitue une responsabilité et ne peut donc faire l’objet d’un échange
ou d’une transaction
 la finance est au service de l’économie réelle, de la création de richesse et pas une
fin en soi, capable de générer une inflation
 L’Islam encourage la finance participative, mais elle ne repose pas sur une relation
créancier-débiteur.
 l’Islam encourage la partage des risques et des rendements, Toutefois, toutes les
formes de partenariats sont valorisés.
Les objectifs de l’économie islamique

 Garantir la croissance économique


 Assurer le bien-être humain
 Garantir la distribution équitable des richesses
 Assurer les besoins fondamentaux de la société
Piliers de l’Islam ‘Financier ’

 Pas de Riba ‘Usure’


 Pas de Gharar ni de Maysir
 Pas de Haram (Secteurs illicites)
 Obligation de partage des profits et des pertes
 Principe d’adossement à un actif tangible
L’interdiction du Riba:

 le Riba ou l’usure peut être défini comme toute perception supplémentaire d l’une des
parties contractantes sans aucune contrepartie justifiée du point de vue du droit
musulman. La charia distingue deux types capitaux de Riba, à savoir :
 Riba Al-Fadl : C’est un avantage tangible reçu lors d’une transaction directe
mettant en œuvre deux objets de même nature et qui peuvent être mesurés. A
titre d’exemple : l’or.
 Riba Annassia : Il s’agit de l’excédent discerné lors de la rétribution ou
remboursement d’une dette dont le paiement a été conditionné par une clause de
manière formulée ou inexprimée dans le contrat, pour motif du délai octroyé pour
le règlement différé. C’est la forme la plus courante dans la communauté via les
crédits et les prêts offerts par les banques et les établissements de financement
traditionnel.
L’interdiction du Riba:

 La vente d’un bien ou d’un service est autorisée dans la loi islamique. En
revanche, le Riba est interdite pour ses deux formes, parce que la
perception supplémentaire reçue sans contrepartie est considérée
comme injustifiée d’après les normes de la charia, et elle ne rémunère
pas un effort fourni, une perte de valeur ou un travail accompli. D’où,
l’absence de légitimité pour l’obtention dudit surplus.
L’interdiction du Gharar
La loi islamique interdit la conclusion des transactions faisant l’objet du Gharar en ce qui
concerne les affaires et le commerce. Le Gharar désigne « tout flou non négligeable au niveau
d’un bien des éléments échangés et/ou qui présente en soi en caractère hasardeux et
incertain. ».
Plusieurs situations peuvent renforcer le Gharar, notamment :
 L’imprécision au niveau des caractéristiques la marchandise destinée à être vendue ;
 Le prix de la marchandise n’est pas déterminée d’une façon claire ;
 La marchandise vendue n’est pas possédée par le vendeur au moment de la conclusion de
la vente ;
 L’action d la vente est conditionnée par un évènement lié au hasard.
Ces situations renvoient en finance conventionnelle aux produits dont leur réalisation est
incertaine, à savoir, les futures, les swaps ou les produits financiers complexes comme les
subprimes.
L’interdiction du Maysir

 La charia exige également qu’il est interdit de conclure des transactions


basées sur le Maysir. Le Maysir constituait à l’époque un jeu de hasard. Dans
le domaine économique, il s’agit de « tout contrat dont le droit des
contractants est lié à un évènement aléatoire. » Toutefois, tout contrat doit
définir clairement les termes principaux, notamment, l’objet, le délai
d’exécution, le prix et l’identité des contractants. Les savants musulmans
incitent vigoureusement à la clarification de toutes les conditions requises
avant la signature du contrat.
 Cette interdiction du Maysir est distincte des opérations effectuées dans les
banques conventionnelles qui se basent sur l’achat sans paiement et la vente
dans détention, ce qui ravitaille continuellement la spéculation et porte
atteinte à la stabilité du système bancaire.
L’interdiction des investissements illicites :

 Selon la loi islamique, le musulman ne peut toucher à des biens ou réaliser


des opérations dont l’objet est illicite ou Haram. Cependant, un
investissement doit être conforme aux préceptes moraux et religieux de la
charia. Il s’agit des jeux du hasard, l’alcool, l’élevage porcin, l’armement,
l’industrie cinématographique, pornographie…etc. Ces secteurs sont
prohibés dans l’Islam, chose qui favorise le développement durable et
l’investissement socialement responsable.
Principe de partage de profits et de pertes:

 l’adjectif « participatif » est souvent attribué à la finance islamique. Et également un


certain nombre de pays ont opté pour l’appellation « Finance Participative » notamment
le Maroc, la Turquie…etc. Cette appellation est fondée sur la base du fonctionnement
des produits de participation. Ce mécanisme permet de rassembler le capital investi et
les capacités humaines et stipule la proportionnalité des participations qui ne se calcule
pas sur la base des bénéfices.
 Dans la pratique, et dans les produits de participation, notamment, les contrats
Moucharaka et Moudaraba, l’entrepreneur répartit les bénéfices avec l’investisseur sur la
base des performances accomplies et également, les deux parties partagent les pertes
sauf en cas de mauvaise gestion ou négligence de la part de l’une des parties. En outre,
le client de la banque islamique est qualifié d’associé dans les investissements et il en
perçoit des parts.
Le principe de l’« Asset Backing » :

 La banque islamique achète et revend des biens et services et ne peut en


aucun cas octroyer des crédits (de l’argent liquide). De ce fait, toute
opération financière dans ce cadre doit faire l’objet d’un actif concret,
patent, physique et surtout détenu.
 Ce principe de l’adossement à un actif tangible est important parce que
c’est grâce à ce dernier que les banques islamiques ont montré une
résistance et stabilité face aux distorsions du marché financier et pendant
les dernières crises. Et c’est également une technique réelle pour la création
de la valeur économique et la contribution au développement durable.
Les Produits de la Banque Participative
Les Produits de la Banque Participative

 Les instruments de la banque Participative constituent un ensemble de produits conformes à la


charia offerts par ladite banque en vue de répondre aux besoins de la clientèle en matière de
financement et de participation au même titre que les instruments financiers traditionnels.
 Le nombre de ces produits a connu une forte augmentation ces dernières années. Ils se basent sur
des mécanismes financiers compatibles avec les normes de la charia.
 Nous distinguons deux types d’instruments bancaires islamiques : des instruments de
financement et des instruments de participation.
Les instruments de financement

 Les produits de financement conventionnels ne sont pas autorisés dans la loi


islamique, parce qu’ils sont basés sur la notion d’intérêt. Nonobstant, les
instruments de financement islamiques sont vigoureusement usés en finance
islamiques ; ces instruments permettent de :
 Financer des opérations commerciales, le cas de la Mourabaha
 Financer des biens, le cas du Salam
 Financer des opérations industrielles, le cas de l’Istisna’a
 Gérer des locations, le cas de l’Ijara
La Mourabaha

 La Mourabaha est « une technique de financement aux termes de laquelle un financier


acquiert un actif et le revend ensuite à tempérament à son client à un prix majoré. »
(Smith, 2009). Il s’agit donc d’un contrat islamique assimilé à un contrat de vente à
terme, par lequel une banque achète un bien meuble ou immeuble, afin de le lui
revendre à son prix d’achat majoré d’une marge préalablement déterminée. Le
règlement par le client fait l’objet de plusieurs versements sur une période fixée.
 Le mécanisme d la Mourabaha consiste à acheter un bien pour le compte d’un client et
de le lui revendre avec une marge bénéficiaire au lieu de lui prêter de l’argent. Le
schéma suivant illustre le mécanisme d’un contrat Mourabaha.
Mécanisme du contrat Mourabaha
le Salam

 Le Salam est un contrat à travers lequel une banque paie à l’avance les
prix relatifs à la livraison future des quantités des biens convenus. Selon
Alaoui et Maftah (2012), nous pouvons déduire de contrats à partir de
cette formule : « le premier engage la banque à acheter les
marchandises auprès du fournisseur en contrepartie d’une avance tout
en fixant la date de livraison en fonction des exigences de son client. Le
deuxième contrat a lieu une fois le premier conclu. Il permet à la banque
de revendre la marchandise par le biais d’un contrat Salam avec des
versements échelonnés. »
le Salam

 Il s’agit donc d’une vente à terme : la livraison se fait dans le futur, et le paiement lui se fait
au comptant. En théorie, en Islam, la vente d’un bien non détenu est considérée comme
illicite, car elle fait l’objet du Gharar, de l’incertitude.
 Cependant, et en vue de faciliter certaines opérations à l’instar de certains hadiths tels que:
« Quiconque pratique une vente par Salam, qu’il spécifie la marchandise par son poids ou
son volume et un terme prédéterminé » Hadith rapporté par Ruimy (2008: 112-113), des
exceptions ont été permises sous réserve que le bien soit détaillé le plus distinctement
possible (nature, prix, date et lieu de livraison…). En pratique, la finance islamique, utilise le
contrat Salam comme produits dérivés, généralement offerts aux agriculteurs et artisans.
L’Istisna’a

Il s’agit d’un contrat de financement à moyen et à long terme qui


correspond au financement des équipements ou des projets qui font l’objet
d’une construction ou fabrication des biens.
Le contrat Istisna’a est défini comme une transaction à travers laquelle le
Moustasni’a en sa qualité de donneur d’ordre, demande au Sani ’a, en sa
qualité de fournisseur ou sous-traitant, de lui manufacturer un bien dont les
traits caractéristiques sont clairement définis dans le contrat et en
contrepartie, une marge commerciale payable à l’avance, de façon
fractionnée ou à terme.
L’Istisna’a

Les parties entreprenant le contrat Istisna’a sont :


 Le sous-traitant ou le Sani’a
 Le Maitre d’ouvrage ou le Moustasni’a
 La banque qui commande le manufacturing et finance l’acquisition.
Le contrat Istisna’a est un dérivé du contrat Salam. La différence notée est
que l’objet de l’opération est la livraison et non les marchandises achetées en
l’état, or, les produits ayant supporté une transformation. Le schéma suivant
illustre le mécanisme du contrat Istisna’a.
Mécanisme du contrat Istisna’a
l’Ijara

 L’Ijara est un contrat dont le mécanisme ressemble à celui du


crédit-bail ou location-vente. La banque islamique,
propriétaire d’un bien meuble ou immeuble clairement
identifié, met à la disposition du client à titre locatif ledit bien
pour une jouissance à durée déterminée autorisée par la loi.
l’Ijara

Malgré la vraisemblance flagrante entre l’Ijara et le crédit-bail, Jouini et Pastré (2009) ont
mis l’accent sur les différences fondamentales :
 Le contrat Ijara, n’impose pas de pénalités dans le cas de paiement tardif de redevances ;
 Tout changement du caractère du contrat entrainera la conclusion d’un nouveau contrat ;
 L’acheteur débutera ses paiements, à partir de date de possession du bien ;
 Le bailleur est responsable du bien en matière de bon usage ;
 Si l’actif sous-jacent est amené à disparaitre, les paiements disparaissent aussi ;
 Dans le contrat Ijara, il est possible de déterminer le montant de chaque paiement à la date de
livraison prévue de l’actif ;
Mécanisme du contrat Ijara
Ijara vs Crédit Bail

L'Ijara est très proche, dans la forme et dans l'esprit, d'un contrat de crédit-bail. Toutefois, il y
a lieu de signaler des différences, certes de détail, mais importantes :
 En cas de retard dans les paiements, il n’est pas possible de prévoir le paiement d’intérêts de retard, d'abord,
parce que la pénalité fixe est assimilable à un taux d'intérêt. Mais aussi, parce que la philosophie musulmane
réprouve toute provision dans un contrat financier qui pénalise un débiteur de bonne foi déjà en difficulté.
 Dans un contrat de crédit-bail, il est possible, en cas de besoin, de rééchelonner les paiements. Selon la loi
islamique, le caractère d'un contrat est sacré : toute modification des termes contractuels ne peut se faire qu'au
travers de la signature d'un nouveau contrat.
 Dans un contrat d'Ijara, les paiements ne peuvent pas commencer avant que le preneur ait pris possession du
bien en question, alors que dans un contrat de crédit-bail classique, les paiements peuvent commencer à partir
du moment où le bailleur achète l'actif sous-jacent.
 Dans un crédit-bail conventionnel, le risque de destruction ou de perte de l'actif peut être porté par le bailleur
ou par le preneur (généralement c'est le preneur). Dans un contrat de «Ijara », c'est le bailleur qui continue à
avoir la responsabilité du bien, sauf en cas de malveillance ou négligence du preneur.
 En cas de disparition de l'actif sous-jacent, certains contrats de crédit-bail prévoient le maintien des paiements.
Cette clause est contraire aux principes islamiques : contrat financier et actifs sous-jacents sont inextricablement
liés; la disparition du dernier entraîne automatiquement la nullité du premier.
 Dans un contrat de «Ijara », il est possible de déterminer le montant de chaque paiement non pas préalablement
mais à la date prévue de la livraison de l'actif sous-jacent. Cette flexibilité rend cet instrument particulièrement
utile dans le cas de financement de projets,
Les instruments de participation

 Les instruments de participation constituent un ensemble de mécanismes


conçus en conformité avec les normes de la charia en termes de partage
des pertes et profits. Nous distinguons deux instruments phares,
notamment les opérations Moucharaka et les opérations Moudaraba.
La Moucharaka

 En arabe, Moucharaka désigne précisément association. C’est une


opération, dans laquelle deux ou plusieurs partenaires investissent
ensemble, dans un même projet, et se partagent les bénéfices selon des
proportions définies à la signature du contrat.
La Moucharaka

Il s’agit de la prise de participation par une banque islamique dans le capital d’une
entreprise dans le but de générer un bénéfice. Cet instrument est assimilé à une Joint-
Venture ou une société en participation. Il convient de distinguer deux formules de
Moucharaka :
 Moucharaka Tabita : le partenariat entre la banque et le client prend fin à la date
d’expiration du contrat
 Moucharaka Moutanaqissa : la banque se détache du projet au fur et à mesure de son
avancement.
Les deux parties contractantes participent aux pertes à hauteur de leur participation et aux
profits selon un pourcentage convenu.
Mécanisme du contrat Moucharaka
La Moudaraba

 En arabe, Moudaraba, désigne prise de risque. Il s’agit d’un contrat


d’association entre un investisseur appelé Rab el Mal, qui pourvoit un capital
financier; et un entrepreneur appelé le Moudarib, qui lui procure son
expertise.
 Cet instrument financier, semblable à celui de la société en commandite,
suppose que la responsabilité de la gestion de l’activité est mise totalement
dans les mains de l’entrepreneur. Selon une distribution préalablement
convenue entre les deux parties. Les profits générés sont partagés après que
l’investisseur récupère son capital initialement investi, et que l’entrepreneur
restitue l’intégralité de ses frais de gestion. (Jouini et Pastré, 2009)
La Moudaraba

Par rapport aux pertes, l’investisseur assume la


totalité et l’entrepreneur ne perd que ses efforts
fournis pour la réalisation des travaux. L’objectif
majeur étant le partage du capital de l’investisseur et
l’expertise de l’entrepreneur. Le schéma suivant
illustre le mécanisme du contrat de la Moudaraba.
Mécanisme du contrat de la Moudaraba
Le système bancaire conventionnel
 L'ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du 19ème siècle.
L'Acte d'Algésiras, signé en 1906 par les délégués de douze pays européens, des Etats-Unis d'Amérique
et du Maroc, a institué la Banque d'Etat du Maroc qui sera effectivement créée, à Tanger, en 1907 sous
forme de société anonyme, dont le capital était réparti entre les pays signataires, à l'exception des Etats
Unis. Outre les opérations à caractère commercial, la Banque d'Etat du Maroc disposait du privilège de
l'émission de la monnaie fiduciaire sur tout le territoire du Royaume et assumait le rôle d'agent
financier du gouvernement marocain. Avec l'avènement du protectorat français en 1912, de nombreuses
filiales de grandes banques commerciales européennes, notamment françaises, de banques d'affaires et
de groupes financiers étrangers se sont installées au Maroc. De même, ont vu le jour des institutions
financières marocaines remplissant des fonctions spécifiques et intervenant dans des domaines
particuliers.
 L'exercice de l'activité bancaire, qui n'était régi par aucun texte particulier, a été organisé pour la
première fois en 1943, suite à la promulgation du dahir du 31 Mars relatif à la réglementation et à
l'organisation de la profession bancaire. Les modalités d'application de ce dahir ont été fixées par
l'arrêté du Directeur des Finances de la même date, puis modifiées et complétées par les arrêtés du 15
janvier 1954, du 17 janvier et du 16 avril 1955. Le champ d'application des textes des documents
susvisés, qui ne concernait que la zone territoriale sous protectorat français, a été étendu par les
arrêtés du 14 août 1958 et du 31 mars 1960, respectivement à la zone sous occupation espagnole, puis
à la province de Tanger qui disposait d'un statut particulier.
 Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire national ont été mises en place.
 La Banque du Maroc a été instituée par le dahir n° 1-59-233 du 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d'Etat du Maroc
et assurer la fonction de Banque Centrale.
 Créée sous forme d'établissement public doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, cette institution s'est
vue confier le privilège de l'émission de la monnaie fiduciaire, ainsi que la mission de veiller à la stabilité de la monnaie
et de s'assurer du bon fonctionnement du système bancaire.
 Afin de répondre aux objectifs de développement et aux besoins de financement spécifiques à des secteurs économiques
jugés prioritaires, l'Etat a procédé à la création d'organismes financiers spécialisés et à la restructuration de certaines
institutions existantes.
 En 1959, furent créées:
• la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)

• le Fonds d'Equipement Communal (FEC),

• la Caisse d'Epargne Nationale (CEN),

• la Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE)

• la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE).

 L'année 1961 a vu la restructuration du Crédit Agricole et du Crédit Populaire. Le Crédit Immobilier et Hôtelier, qui a
succédé en 1967 à la Caisse de Prêts Immobiliers du Maroc, a été réorganisé conformément aux dispositions du décret
royal portant loi du 17 décembre 1968. Cette période s'est caractérisée également par la réduction du nombre des banques,
qui a été ramené de 69 à 26 entre 1954 et 1961, sous l'effet conjugué de la fusion et de la disparition de certains
établissements.
La mise en place et la consolidation du
système bancaire marocain: 2ème étape
 La seconde étape importante de la mise en place et de la consolidation du système bancaire marocain a
débuté avec la promulgation du décret royal n° 1-67-66 du 21 avril 1967 portant loi relatif à la profession
bancaire et au crédit, dont les principaux apports consistent en une définition plus précise de l'activité des
banques, la délimitation des attributions des autorités de tutelle et de surveillance et l'institution d'une
réglementation plus appropriée.
 Cette loi établissait une distinction très nette entre les banques commerciales ou de dépôts, et les
organismes financiers spécialisés (OFS).
 A partir de juillet 1993, une importante réforme, relative à l'exercice de l'activité des établissements de
crédit et leur contrôle, a introduit un nouveau concept, largement inspiré de l’expérience internationale à
savoir celui de la banque universelle.
 En vertu de cette loi, les banques peuvent exercer et commercialiser l’ensemble des produits et services
bancaires. Cette notion annule la spécialisation établie jusque là entre les banques commerciales et les
organismes financiers spécialisés. Après, une panoplie de textes juridiques, qui visent l’ouverture
internationale du secteur financier marocain et son environnement, ont suivi entre 1993 et 2003.
 Afin de rapprocher encore davantage la législation nationale des standards internationaux et surtout aux
principes du comité de Bâle, la loi 76-03, portant statut de Bank Al-Maghrib et la loi 34-03, relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, ont été promulgué.
Banques Conventionnelles Marocaines: Zoom
sur les plus connues
Les offres de crédit au Maroc: Définition de la
notion du Crédit
 Un crédit est une mise à disposition d'argent sous forme de prêt, consentie par
un créancier (prêteur) à un débiteur (emprunteur). Pour le créancier, l'opération donne naissance à
une créance sur l'emprunteur, en vertu de laquelle il pourra obtenir remboursement des fonds et
paiement d'une rémunération (intérêt) selon un échéancier prévu. Pour l'emprunteur, qu'il s'agisse
d'une entreprise ou d'un particulier, le crédit consacre l'existence d'une dette et ouvre la mise à
disposition d'une ressource financière à caractère temporaire.
Notions relevant du crédit bancaire: A savoir

C’est le coût total d'un crédit, exprimé en pourcentage annuel et calculé selon les
Le taux annuel effectif
global (TEG)
normes fixées par Bank Al-Maghrib. Le TEG permet au client de comparer les
offres de prêt de différents organismes bancaires

C’est la part des revenus que le client consacre aux remboursements de ses
Taux d’endettement
crédits, tout confondu..

Remboursement C’est le fait de rembourser de façon anticipée le crédit, totalement ou


anticipé partiellement, sans pénalités pour les crédits à la consommation.

Il s'agit d’un document qui reprend, période par période, le détail des échéances
Tableau de remboursement et des montants restant dus.
d’amortissement
Les droits du client lors de la demande de
crédit
A l’information
L’établissement financier est tenu de fournir au client toutes les informations nécessaires et utiles avant la conclusion du
contrat.
A la rétractation
Le client dispose d’un délai réglementaire de sept jours ouvrables pour décliner l’offre de crédit. Pendant ce délai, l’organisme
prêteur n’est pas autorisé à procéder au déblocage partiel ou total du crédit.
A l’OPC
L’ organisme financier doit remettre au client une offre préalable de crédit (OCP) qui englobe tous les détails du crédit, de
manière à ce que le client puisse apprécier la nature et la portée de l’engagement financier ainsi que les conditions d’exécution
du contrat.
A l’arabisation des actes
Tout contrat conclu dans une langue étrangère doit être obligatoirement accompagné d’une traduction en arabe.
Au remboursement anticipé
Le client a la possibilité de rembourser son crédit par anticipation en totalité ou en partie selon les modalités fixées au contrat.
A bénéficier d’un délai de grâce
En cas de licenciement ou de maladie grave, les obligations du client vis-à-vis de l’établissement financier peuvent être
suspendues jusqu’à deux ans par ordonnance du président du tribunal compétent qui peut décider que, durant ce délai de
grâce, les sommes dues ne produiront pas d’intérêt.
Les offres de crédit

 Le crédit à la consommation
 Le crédit automobile
 Le crédit immobilier
Crédit à la consommation

 Le crédit consommation est un crédit accordé à un particulier par une banque ou un établissement de
crédit. Également appelé crédit conso, il permet de financer tout ce que le client désire (hors immobilier).
Son montant est compris entre 5000 dhs et 200 000 dhs avec une durée minimum de 3 mois. Plusieurs
prêts à la consommation peuvent être cumulés, il ne faut cependant pas que la totalité des mensualités
de crédit de l’emprunteur (immo et conso) soit supérieur à 40 % de ses revenus pour le prémunir du
surendettement.
 Le crédit à la consommation comporte deux catégories distinctes :
• Les crédits affectés pour l’achat d’un bien précis
• Les crédits non-affectés pour un usage libre de la somme empruntée
Crédit immobilier
 Le crédit immobilier ou prêt immobilier est destiné uniquement à financer l’achat d’un bien immobilier.
Dans ce contexte, le logement d’habitation servira de résidence principale ou secondaire, immeuble
d’habitation à louer, local commercial, etc. De ce fait, le projet immobilier de l’emprunteur doit être clair.
Il doit savoir au préalable le prix du bien convoité, sa surface, son type, son emplacement, etc.
 Le prêt immobilier est un prêt à long terme. Sa durée de remboursement varie entre 10 à 25 ans. Le
montant d’un crédit immobilier se situe généralement entre 50% à 90 % du prix du bien, le reste étant
financé par l’apport personnel.
 L’octroi d’un crédit immobilier est plus strict que celui d’un crédit à la consommation. Le profil de
l’emprunteur est étudié à la loupe. Ainsi, des critères comme la situation maritale, le nombre de
personne à charge, la nature du contrat de travail, l’âge, l’état de santé entrent en jeu pour déterminer
la solvabilité du demandeur de crédit.
Crédit Automobile

 Le crédit auto est destiné pour l’acquisition d’une voiture. Ainsi, l’achat du véhicule et l’obtention
du crédit son liés. Il s’agit d’un crédit affecté. Dans ce cas, le contrat de prêt doit mentionner
clairement le bien objet du financement. Ici, il s’agit d’une automobile. Le crédit et la vente sont
indissociables c’est-à-dire que si la voiture n’est pas livrée ou la vente n’a pas eu lieu, le prêt auto
est annulé automatiquement. Inversement, si l’emprunteur n’a pas pu obtenir le prêt, le contrat de
vente est nul et non avenu. Le remboursement devient effectif à partir du moment où l’emprunteur
a réceptionné la voiture.
 Dans la plupart des cas, la voiture concernée est prise comme garantie c’est-à-dire qu’elle sera
saisie et vendue pour payer la banque en cas de défaut de remboursement de l’emprunteur.

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