Réhana
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Sandratra
LA CONSTITUTION DE LA
QUATRIEME REPUBLIQUE
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Groupe IV
R ésultat d'un compromis entre les tenants d'un régime d'assemblée et ceux d'un régime parlementaire équilibré, à la
suite du rejet populaire d'un premier projet de Constitution, l’IVème République, régime parlementaire sans dissolution
efficace, n'a pas pu être un régime parlementaire équilibré.
Le 21 octobre 1945 se déroulent en même temps un référendum et des élections. Il est demandé aux Français s'ils
souhaitent que " l'Assemblée élue ce jour soit constituante " et s'ils approuvent l'organisation provisoire des pouvoirs
publics proposée. Une écrasante majorité rejette le retour aux institutions de la Troisième République. L'Assemblée
constituante commence ses travaux le 6 novembre 1945 au Palais Bourbon ; elle doit élaborer, en moins de sept mois, un
projet de constitution soumis à référendum.
Ce premier projet contient un préambule, intitulé "Déclaration des droits de l'Homme", garantissant les libertés et, d'autre
part, les droits économiques et sociaux. Le projet de Constitution prévoit notamment une Assemblée unique élisant le
Président de la République et le Président du Conseil des ministres. Le Chef de l'État n'a plus le pouvoir de choisir le
Président du conseil. Il perd droit de grâce. L'Assemblée approuve la composition et le programme du gouvernement et
peut voter la motion de censure. La dissolution est subordonnée à des conditions très rigides. Le pouvoir législatif de
l'Assemblée est très large puisque la loi est l'expression de la volonté générale et que son domaine n'est pas limité.
Soutenu par les partis communiste et socialiste, le projet, finalement présenté par Pierre Cot, député apparenté
communiste, rencontre l'hostilité du M.R.P. qui condamne l'instauration d'un gouvernement d'Assemblée. Il est rejeté par
référendum, le 5 mai 1946. Une deuxième Assemblée constituante est élue en juin 1946.
Le projet de constitution de la deuxième Assemblée constituante est approuvé le 13 octobre 1946 et promulgué le 27
octobre 1946. Il résulte d'un compromis entre les partisans du régime d'assemblée et ceux du régime parlementaire. La
Constitution de l’IVe République consacre la souveraineté parlementaire et la primauté du pouvoir législatif. Dans une
certaine mesure, contrairement aux espoirs formés durant la guerre et dans la Résistance, le dérèglement de la pratique
des institutions de la Troisième République se reproduit : les gouvernements sont souvent contraints d'appliquer la
politique dont le Parlement a l'initiative; la suprématie parlementaire, source de crises ministérielles fréquentes, conduit.
La Constitution institue l'Union française, formée de la République française (métropole, départements d'outre-mer -c'est
à dire trois départements d'Algérie et quatre anciennes colonies-, et territoires d'outre-mer) et des territoires sous mandat
et États associés par des accords internationaux (Laos, Cambodge, Vietnam,...). La citoyenneté est accordée aux
ressortissants des territoires d'outre-mer. Une citoyenneté de l'Union française, accordée aux citoyens français et aux
ressortissants des États associés, est créée.
La Constitution a été partiellement révisée en novembre 1954, notamment en ce qui concerne la formation du
gouvernement et le rôle de la seconde chambre.
La prédominance de l'Assemblée nationale
Les députés sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans. Aucune compétence n'est attribuée à une
juridiction pour apprécier la régularité de l'élection des parlementaires, les règles d'éligibilité et d'incompatibilité. Les
assemblées apprécient elles-mêmes, chacune en ce qui la concerne, la régularité de l'élection de leurs membres et sont
compétentes pour vérifier leur éligibilité. Le mandat parlementaire est incompatible avec l'exercice de fonctions
rémunérées par l'État, sauf s'il s'agit d'une fonction ministérielle ou de professeur d'Université. .Les assemblées fixent
librement leurs règles de procédure et leur ordre du jour. La Constitution précise cependant que l'Assemblée nationale
doit comprendre des commissions pour l'examen préalable des affaires qui lui sont soumises. Maîtres du Règlement et de
l'ordre du jour de l'Assemblée, les députés disposent du pouvoir législatif et du pouvoir de contrôle du gouvernement.
L'Assemblée nationale occupe une place prédominante.
L'article 3 de la Constitution précise que la souveraineté nationale est exercée par les députés à l'Assemblée
nationale et l'article 13 que « L'Assemblée nationale vote seule la loi. Elle ne peut déléguer ce droit ». Cette dernière
disposition tend à prohiber la pratique des décrets lois.
Le Conseil de la République, initialement élu pour deux ans, puis, en 1948, pour six ans, avec renouvellement par
moitié tous les trois ans, a des pouvoirs très limités. Le bicamérisme de la Quatrième République est donc très
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déséquilibré. Jusqu'en 1954 la seconde chambre n'a en matière législative qu'un rôle consultatif. Lorsque le Conseil de la
République fait des propositions d'amendement, c'est l'Assemblée nationale qui décide d'adopter le texte qu'elle a examiné
ou de reprendre ce texte en le modifiant par l'adoption de tout ou partie des amendements proposés par le Conseil de la
République. Cependant lorsque le Conseil de la République se prononce sur l'ensemble d'un texte à la majorité absolue de
ses membres, l'Assemblée ne peut faire prévaloir un texte différent qu'en l'adoptant à la majorité absolue de ses membres.
L'article 20 de la Constitution, issu de la révision du 7 décembre 1954, accorde au Conseil de la République un pouvoir
législatif plus large : la navette entre les deux assemblées est rétablie ; la loi doit en principe faire l'objet d'un accord entre
les deux assemblées. Mais, si à l'expiration d'un délai de 100 jours de session, après la transmission pour seconde lecture,
les assemblées ne parviennent pas à un accord, l'Assemblée nationale a le dernier mot : elle peut alors reprendre son texte
avec la totalité ou une partie des amendements du Conseil de la République. Entre 1954 et 1958, les assemblées vont
d'ailleurs se mettre d'accord sur la très grande majorité des textes.
La Constitution a pratiquement supprimé les sessions : jusqu'en 1954, le Parlement siège du deuxième mardi de
janvier au 31 décembre. Les ajournements de séances de plus de dix jours étaient considérés comme des interruptions de
sessions et la durée totale des interruptions de session ne pouvait excéder quatre mois. La révision de 1954 a rétabli le
régime des sessions et la durée de la session ordinaire a été ramenée à 7 mois, les ajournements de séance supérieurs à 8
jours francs étant considérés comme interruption de session. L'Assemblée nationale fixe les dates d'interruption de session
;ces dates s'imposent au Conseil de la République. Le gouvernement peut prononcer la clôture de la session ordinaire
lorsqu'elle a duré sept mois. Le Bureau de l'Assemblée nationale peut alors convoquer le Parlement en session
extraordinaire ; il doit le faire à la demande du gouvernement ou de la majorité des députés. La session extraordinaire ne
peut être close, sauf si elle a eu lieu à la demande du gouvernement, que si l'ordre du jour est épuisé. L'Assemblée
nationale fixe son ordre du jour pour deux semaines, sur proposition de la Conférence des présidents où le gouvernement
est représenté. Mais celui-ci ne peut qu'indiquer les arguments qui lui paraissent justifier l'inscription à l'ordre du jour d'un
texte qu'il juge important. Les propositions de la Conférence des présidents peuvent être modifiées en séance publique. Et
le gouvernement ne peut obtenir l'inscription à l'ordre du jour d'un texte que la commission refuse de rapporter.
La procédure de dissolution, tout au moins avant la révision constitutionnelle de 1954, marque la prééminence de
l'Assemblée nationale. Dans le texte initial de la Constitution, le Cabinet reste en fonction, après dissolution de
l'Assemblée, pour expédier les affaires courantes, à l'exception du Président du conseil et du Ministre de l'Intérieur. Le
Président de la République désigne le Président de l'Assemblée nationale comme Président du conseil. Celui-ci désigne le
nouveau Ministre de l'Intérieur en accord avec le Bureau de l'Assemblée nationale. Après la révision de 1954 le Président
de l'Assemblée nationale est nommé Président du Conseil et ministre de l'Intérieur, si la dissolution a été précédée d'une
motion de censure. Si tel n'est pas le cas, le Cabinet reste en fonction.
Les commissions
L'article 15 de la Constitution dispose que " l'Assemblée nationale étudie les projets et propositions de loi dont elle est
saisie dans des commissions dont elle fixe le nombre, la composition et la compétences ". L'Assemblée comprend 19
commissions permanentes, chacune composée de 44 membres. Chaque député peut appartenir à deux commissions
simultanément, même s'il est évidemment difficile de siéger au même moment dans deux commissions ... Renouvelées
chaque année à la proportionnelle des groupes, les commissions sont un instrument direct de contrôle du gouvernement
par l'Assemblée nationale. Un projet ou une proposition de loi ne peut pas être soumis au vote de l'Assemblée s'il n'a fait
l'objet d'un examen en commission; cette règle a pu occasionner des blocages dans l'examen de certains projets de loi. Les
commissions peuvent convoquer et entendre des hauts-fonctionnaires, sans l'autorisation de leur ministre, pourtant leur
supérieur hiérarchique. Très nombreuses et très spécialisées, les commissions suivent et contrôlent de très près l'activité
de chaque département ministériel, devenant parfois de véritables contre-ministères.
L'Assemblée examine en séance publique, non pas le texte du projet de loi tel qu'il a été soumis par le Gouvernement,
mais celui qui résulte de la rédaction établie par la commission à laquelle il a été renvoyé. Seuls les députés ont le droit
d'amendement.
Les décrets lois
L'article 13 de la Constitution, déjà évoqué, prévoit que l'Assemblée nationale ne peut déléguer le droit de voter la loi. Il
s'agit de prohiber le mécanisme tant décrié des décrets lois de la Troisième République. Malgré une procédure législative
assurant sa domination sur le Gouvernement, l'Assemblée va néanmoins se dessaisir partiellement de son pouvoir
législatif, notamment par des lois cadres qui renvoient à des décrets pour tous les détails d'application.
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A l'initiative de Paul Reynaud, sous le gouvernement d'André Marie, la loi du 17 août 1948 tendant au redressement
économique et financier prévoit que des décrets pris en Conseil des ministres peuvent abroger, modifier ou remplacer des
lois dans des matières limitativement énumérées et " ayant par leur nature un caractère réglementaire ". Les lois ainsi
modifiées par le gouvernement sont sorties du domaine législatif.
A la différence de la Troisième République, les lois d'habilitation deviennent caduques si le gouvernement change.
D'autre part, les matières dans lesquelles les décrets lois peuvent intervenir sont délimitées avec une grande précision.
Le Président du Conseil et l'instabilité ministérielle
Le Président du Conseil détient l'essentiel du pouvoir exécutif. Il nomme à tous les emplois civils et militaires autres que
ceux incombant au pouvoir de nomination du Président de la République. Il assure la direction des forces armées et
coordonne la mise en œuvre de la défense nationale. Le terme de gouvernement n'est pas employé expressément par la
Constitution.
La mise en jeu de la responsabilité du gouvernement s'exerce par les procédures de la question de confiance posée par le
président du Conseil et de la motion de censure déposée par un ou plusieurs députés. La majorité absolue est exigée pour
refuser la confiance, ainsi que pour censurer le gouvernement. En contrepartie, le droit de dissolution est prévu par la
Constitution. La dissolution de l'Assemblée nationale peut être prononcée par décret en Conseil des ministres, après avis
du Président de l'Assemblée nationale. Mais l'exercice de ce droit est soumis à la réunion de plusieurs conditions : la
dissolution ne peut être prononcée durant les dix-huit premiers mois d'une législature ; deux crises ministérielles doivent
se produire successivement durant une période de dix-huit mois ; les crises ministérielles doivent résulter d'un vote de
défiance ou d'une motion de censure. Ces conditions ont été réunies une seule fois, sous le gouvernement d'Edgar Faure :
le 2 décembre 1955, l'Assemblée est dissoute pour la première fois depuis 1877. La crise ayant permis la dissolution de
1955 résulte d'ailleurs d'une erreur de pointage des votes. Le président du Conseil n'est pas le chef d'une majorité stable et
compte tenu de la répartition des forces politiques, il n'y a pas d'alternance politique possible. Dans ces conditions la
dissolution ne permet pas de demander à l'électorat de trancher de façon claire un conflit avéré entre le Gouvernement et
le Parlement ou entre deux forces politiques ayant chacune vocation à constituer une majorité.
Une réforme profonde des institutions pour en corriger les dysfonctionnements n'a pu être accomplie. La Constitution a
été révisée en 1954. Mais le processus de la révision du 7 décembre 1954 a été très lent, puisqu'il a commencé le 30
novembre 1950. Il s'agit d'ailleurs de simples correctifs concernant la désignation directe du président du Conseil par le
Président de la République, le rétablissement du bicamérisme, les sessions parlementaires, la dissolution de l'Assemblée
et la confiance accordée au gouvernement. La modestie de cette réforme, impropre à vaincre l'instabilité ministérielle et la
faiblesse institutionnelle des gouvernements, explique son appellation de « réformette ».
Article 1.- Le Peuple Malagasy constitue une Nation organisée en Etat souverain, unitaire, républicain et laïc. Cet Etat
porte le nom de « République de Madagascar ». La démocratie et le principe de l’Etat de droit constituent le fondement de
la République. Sa souveraineté s’exerce dans les limites de son territoire. Nul ne peut porter atteinte à l’intégrité
territoriale de la République. Le territoire national est inaliénable. Les modalités et les conditions relatives à la vente de
terrain et au bail emphytéotique au profit des étrangers sont déterminées par la loi.
Article 2.- L’Etat affirme sa neutralité à l’égard des différentes religions. La laïcité de la République repose sur le
principe de la séparation des affaires de l’Etat et des institutions religieuses et de leurs représentants. L’Etat et les
institutions religieuses s’interdisent toute immixtion dans leurs domaines respectifs. Aucun Chef d’Institution ni membre
de Gouvernement ne peuvent faire partie des instances dirigeantes d’une Institution religieuse, sous peine d’être déchu par
la Haute Cour Constitutionnelle ou d’être démis d’office de son mandat ou de sa fonction.
Article 3.- La République de Madagascar est un Etat reposant sur un système de Collectivités Territoriales Décentralisées
composées de Communes, de Régions et des Provinces dont les compétences et les principes d’autonomie administrative
et financière sont garantis par la Constitution et définis par la Loi
Article 4.- La République de Madagascar a pour devise : « Fitiavana – Tanindrazana – Fandrosoana ». Son emblème
national est le drapeau tricolore blanc, rouge, vert, composé de trois bandes rectangulaires d'égales dimensions, la
première verticale de couleur blanche du côté de la hampe, les deux autres horizontales, la supérieure rouge et l'inférieure
verte. 3 La langue nationale est le malagasy. L'hymne national est « Ry Tanindrazanay malala ô ! » La Capitale de la
République de Madagascar est Antananarivo. Les sceaux de l'Etat et les armoiries de la République sont définis par la loi.
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ethnique, tribal ou confessionnel. Les partis et organisations politiques concourent à l'expression du suffrage. La
Constitution garantit le droit d'opposition démocratique. Après chaque élection législative, les groupes politiques
d’opposition désignent un chef de l’opposition. A défaut d’accord, le chef du groupe politique d’opposition ayant obtenu
le plus grand nombre de suffrages exprimés lors du vote est considéré comme chef de l’opposition officiel. Le statut de
l’opposition et des partis d’opposition, reconnu par la présente Constitution et leur donnant notamment un cadre
institutionnel pour s’exprimer, est déterminé par la loi
Article 15.- Tout citoyen a le droit de se porter candidat aux élections prévues par la présente Constitution, sous réserve
des conditions fixées par la loi.
Article 16.- Dans l'exercice des droits et libertés reconnus par la présente Constitution, tout individu est tenu au devoir de
respect de la Constitution, des Institutions, des lois et règlements de la République.
SOUS-TITRE II DES DROITS ET DES DEVOIRS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS
Article 17.- L'Etat protège et garantit l'exercice des droits qui assurent à l’individu son intégrité et la dignité de sa
personne, son plein épanouissement physique, intellectuel et moral.
Article 18.- Le Service National légal est un devoir d'honneur. Son accomplissement ne porte pas atteinte à la position de
travail du citoyen ni à l'exercice des droits politiques du citoyen.
Article 19.- L'Etat reconnaît et organise pour tout individu le droit à la protection de la santé dès sa conception par
l’organisation des soins publics gratuits, dont la gratuité résulte de la capacité de la solidarité nationale.
Article 20.- La famille, élément naturel et fondamental de la société, est protégé par l'Etat. Tout individu a le droit de
fonder une famille et de transmettre en héritage ses biens personnels. 6
Article 21.- L'Etat assure la protection de la famille pour son libre épanouissement ainsi que celle de la mère et de l'enfant
par une législation et des institutions sociales appropriées.
Article 22.- L'Etat s'engage à prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer le développement intellectuel de tout
individu sans autre limitation que les aptitudes de chacun.
Article 23.- Tout enfant a droit à l'instruction et à l'éducation sous la responsabilité des parents dans le respect de leur
liberté de choix. L'Etat s'engage à développer la formation professionnelle.
Article 24.- L'Etat organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous. L'enseignement primaire est obligatoire
pour tous.
Article 25.- L'Etat reconnaît le droit à l'enseignement privé et garantit cette liberté d'enseignement sous réserve
d’équivalence des conditions d’enseignement en matière d'hygiène, de moralité et de niveau de formation fixées par la loi.
Ces établissements d'enseignement privé sont soumis à un régime fiscal dans les conditions fixées par la loi.
Article 26.- Tout individu a le droit de participer à la vie culturelle de la communauté, au progrès scientifique et aux
bienfaits qui en résultent. L'Etat assure, avec le concours des Collectivités territoriales décentralisées, la promotion et la
protection du patrimoine culturel national ainsi que de la production scientifique, littéraire et artistique. L'Etat, avec le
concours des Collectivités territoriales décentralisées, garantit le droit de propriété intellectuelle.
Article 27.- Le travail et la formation professionnelle sont, pour tout citoyen, un droit et un devoir. L'accès aux fonctions
publiques est ouvert à tout citoyen sans autres conditions que celles de la capacité et des aptitudes. Toutefois, le
recrutement dans la fonction publique peut être assorti de contingentement par circonscription pendant une période dont
la durée et les modalités seront déterminées par la loi.
Article 28.- Nul ne peut être lésé dans son travail ou dans son emploi en raison du sexe, de l'âge, de la religion, des
opinions, des origines, de l'appartenance à une organisation syndicale ou des convictions politiques.
Article 29.- Tout citoyen a droit à une juste rémunération de son travail lui assurant, ainsi qu'à sa famille, une existence
conforme à la dignité humaine. 7
Article 30.- L'Etat s'efforce de subvenir aux besoins de tout citoyen qui, en raison de son âge ou de son inaptitude
physique ou mentale, se trouve dans l'incapacité de travailler, notamment par l’intervention d’institutions ou d'organismes
à caractère social.
Article 31.- L'Etat reconnaît le droit de tout travailleur de défendre ses intérêts par l'action syndicale et en particulier par
la liberté de fonder un syndicat. L'adhésion à un syndicat est libre.
Article 32.- Tout travailleur a le droit de participer, notamment par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination des
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règles et des conditions de travail. Article 33.- Le droit de grève est reconnu sans qu’il puisse être porté préjudice à la
continuité du service public ni aux intérêts fondamentaux de la Nation. Les autres conditions d'exercice de ce droit sont
fixées par la loi.
Article 34.- L'Etat garantit le droit à la propriété individuelle. Nul ne peut en être privé sauf par voie d'expropriation pour
cause d'utilité publique et moyennant juste et préalable indemnité. L’Etat assure la facilité d’accès à la propriété foncière
à travers des dispositifs juridiques et institutionnels appropriés et d’une gestion transparente des informations foncières.
Article 35 :.- L’Etat facilite l’accès des citoyens au logement à travers des mécanismes de financement appropriés .
Article 36.- La participation de chaque citoyen aux dépenses publiques doit être progressive et calculée en fonction de sa
capacité contributive.
Article 37.- L'Etat garantit la liberté d'entreprise dans la limite du respect de l'intérêt général, de l'ordre public, des bonnes
mœurs et de l'environnement.
Article38.- L'Etat garantit la sécurité des capitaux et des investissements.
Article 39.- L’Etat garantit la neutralité politique de l’Administration, des Forces Armées, de la Justice, de la Police, de
l’Enseignement et de l’Education. Il organise l’Administration afin d’éviter tout acte de gaspillage et de détournement des
fonds publics à des fins personnelles ou politiques. TITRE III DE L’ORGANISATION DE L’ETAT
Article 40.- Les Institutions de l’Etat sont : - le Président de la République et le Gouvernement ; 8 - l’Assemblée
Nationale et le Sénat ; - la Haute Cour Constitutionnelle. La Cour Suprême, les Cours d’Appel et les juridictions qui leur
sont rattachées ainsi que la Haute Cour de Justice exercent la fonction juridictionnelle.
Article 41.- La loi détermine le montant, les conditions et les modalités d'attribution des indemnités allouées aux
personnalités appelées à exercer un mandat public, à accomplir des fonctions ou à effectuer des missions au sein des
Institutions prévues par la présente Constitution. Préalablement à l’accomplissement de fonctions ou de missions et à
l’exercice d’un mandat, toutes les personnalités visées au précédent alinéa déposent auprès de la Haute Cour
Constitutionnelle une déclaration de patrimoine. A l'exception de ses droits et sous peine de déchéance, aucune des
personnalités visées à l'article 40 ne peut accepter d'une personne physique ou morale, étrangère ou nationale, des
émoluments ou rétributions dans le cadre de ses fonctions. La loi fixe les modalités d'application de ces dispositions,
notamment en ce qui concerne la détermination des droits, des émoluments et des rétributions ainsi que la procédure de
déchéance.
Article 42.- Les fonctions au service des institutions de l’Etat ne peuvent constituer une source d’enrichissement illicite ni
un moyen de servir des intérêts privés.
Article 43.- Le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit est chargé d’observer le respect de
l’éthique du pouvoir, de la démocratie et du respect de l’Etat de droit, de contrôler la promotion et la protection des droits
de l’homme. Les modalités relatives à la composition, à l’organisation et au fonctionnement du Haut Conseil sont fixées
par la loi. SOUS-TITRE PREMIER DE L’EXECUTIF
Article 44.- La fonction exécutive est exercée par le Président de la République et le Gouvernement. CHAPITRE
PREMIER Du Président de la République
Article 45.- Le Président de la République est le Chef de l'Etat. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de
cinq ans renouvelable une seule fois. Il est le garant, par son arbitrage, du fonctionnement régulier et continu des pouvoirs
publics, de l'indépendance nationale et de l'intégrité territoriale. Il veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté
nationale tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il est le garant de l'Unité nationale. 9 Le Président de la République assure ces
missions dans le cadre des pouvoirs qui lui sont conférés par la présente Constitution.
Article 46.- Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy, jouir de ses
droits civils et politiques, avoir au moins trente-cinq ans à la date de clôture du dépôt des candidatures, résider sur le
territoire de la République de Madagascar depuis au moins six mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt des
candidatures. Le Président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections Présidentielles démissionne de
son poste soixante jours avant la date du scrutin Présidentiel. Dans ce cas, le Président du Sénat exerce les attributions
Présidentielles courantes jusqu’à l’investiture du nouveau Président. Dans le cas où le Président du Sénat lui-même se
porte candidat, les fonctions de Chef de l’Etat sont exercées par le Gouvernement, collégialement. Il est interdit à toute
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personnalité exerçant un mandat public ou accomplissant des fonctions au sein des Institutions et candidat à l'élection
présidentielle, d'user à des fins de propagande électorale, de moyens ou de prérogatives dont elle dispose du fait de ses
fonctions. La violation qui en serait constatée par la Haute Cour constitutionnelle constitue une cause d’invalidation de la
candidature.
Article 47.- L'élection du Président de la République a lieu trente jours au moins et soixante jours au plus avant
l'expiration du mandat du Président en exercice. Dans les cas prévus aux articles 52 et 132 de la présente Constitution, ces
délais courent après la constatation de la vacance par la Haute Cour Constitutionnelle. L'élection a lieu au premier tour à
la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue, le Président de la République est élu au second
tour à la majorité des suffrages exprimés parmi les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au
premier tour. Le second tour a lieu trente jours au plus après la proclamation officielle des résultats du premier tour. En
cas de décès d'un candidat avant un tour de scrutin, ou s'il survient un autre cas de force majeure dûment constaté par la
Haute Cour Constitutionnelle, l'élection est reportée à une nouvelle date dans les conditions et selon les modalités qui
seront définies par une loi organique. Le Président en exercice non candidat aux élections reste en fonction, jusqu'à
l'investiture de son successeur dans les conditions prévues à l'article 48.
Article 48.- La passation officielle du pouvoir se fait entre le Président sortant et le Président nouvellement élu. Avant
son entrée en fonction, le Président de la République, en audience solennelle de la Haute Cour Constitutionnelle, devant la
Nation, et en présence du Gouvernement, de l'Assemblée Nationale, du Sénat et de la Cour Suprême, prête le serment
suivant : 10 " Eto anatrehan'Andriamanitra Andriananahary sy ny Firenena ary ny Vahoaka, mianiana aho fa
hanantanteraka an - tsakany sy an - davany ary amim -pahamarinana ny andraikitra lehibe maha - Filohan'ny Firenena
Malagasy ahy. Mianiana aho fa hampiasa ny fahefana natolotra ahy ary hanokana ny heriko rehetra hiarovana sy
hanamafisana ny firaisam- pirenena sy ny zon'olombelona. Mianiana aho fa hanaja sy hitandrina toy ny anakandriamaso
ny Lalàmpanorenana sy ny lalàm-panjakana, hikatsaka hatrany ny soa ho an'ny Vahoaka malagasy tsy ankanavaka ". Le
mandat présidentiel commence à partir du jour de la prestation de serment.
Article 49.- Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec toute fonction publique élective, toute
autre activité professionnelle, toute activité au sein d'un parti politique, d’un groupement politique, ou d’une association,
et de l’exercice de responsabilité au sein d’une institution religieuse. Toute violation des dispositions du présent article,
constatée par la Haute Cour Constitutionnelle, constitue un motif d’empêchement définitif du Président de la République.
Article 50.- L'empêchement temporaire du Président de la République est déclaré par la Haute Cour Constitutionnelle,
saisie par l’Assemblée Nationale, statuant à la majorité des deux tiers de ses membres, pour cause d'incapacité physique
ou mentale d'exercer ses fonctions dûment établie. En cas d’empêchement temporaire, les fonctions de Chef de l’Etat sont
provisoirement exercées par le Président du Sénat.
Article 51.- La levée de l'empêchement temporaire est décidé par la Haute Cour Constitutionnelle sur saisine du
Parlement. L'empêchement temporaire ne peut dépasser une période de trois mois, à l'issue de laquelle la Haute Cour
Constitutionnelle, sur saisine du Parlement statuant par vote séparé de chacune des Assemblées et à la majorité des deux
tiers de ses membres, peut se prononcer sur la transformation de l'empêchement temporaire en empêchement définitif.
Article 52.- Par suite de démission, d’abandon du pouvoir sous quelque forme que ce soit, de décès, d’empêchement
définitif ou de déchéance prononcée, la vacance de la Présidence de la République est constatée par la Haute Cour
Constitutionnelle. Dès la constatation de la vacance de la présidence, les fonctions du Chef de l’Etat sont exercées par le
Président du Sénat. En cas d’empêchement du Président du Sénat constatée par la Haute Cour Constitutionnelle, les
fonctions de Chef de l’Etat sont exercées collégialement par le Gouvernement. 11
Article 53.- Après la constatation par la Haute Cour Constitutionnelle de la vacance de la Présidence de la République, il
est procédé à l’élection d’un nouveau Président de la République dans un délai de 30 jours au moins et 60 jours au plus,
conformément aux dispositions des articles 46 et 47 de la Constitution. Pendant la période allant de la constatation de la
vacance à l’investiture du nouveau Président de la République ou à la levée de l’empêchement temporaire, il ne peut être
fait application des articles 60, 100, 103, 162 et 163 de la Constitution.
Article 54.- Le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis
majoritaire à l’Assemblée Nationale. Il met fin aux fonctions du Premier Ministre, soit sur la présentation par celui-ci de
la démission du Gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste. Sur proposition du Premier
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tout emploi public ou de toute autre activité professionnelle rémunérée. Tout membre du Gouvernement, candidat à un
mandat électif, doit démissionner de ses fonctions sitôt sa candidature déclarée recevable.
Article 65.- Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement : 1. conduit la politique générale de l'Etat ; 2. a autorité sur les
membres du Gouvernement dont il dirige l'action, et est responsable de la coordination des activités des départements
ministériels ainsi que de la mise en œuvre de tout programme national de développement; 3. à l'initiative des lois ; 4.
arrête les projets de lois à soumettre à la délibération du Conseil des Ministres et à déposer sur le bureau de l'une des deux
Assemblées ; 5. assure l'exécution des lois ; 6. exerce le pouvoir réglementaire sous réserve des dispositions de l'article 55
alinéa 3 ; 7. veille à l'exécution des décisions de justice ; 8. saisit, en tant que de besoin, l’Inspection Générale de l’Etat et
les autres organes de contrôle de l'Administration et s'assure du bon fonctionnement des services publics, de la bonne
gestion des finances des collectivités publiques et des organismes publics de l'Etat ; 9. assure la sécurité, la paix et la
stabilité sur toute l'étendue du territoire national dans le respect de l'unité nationale ; à cette fin, il dispose de toutes les
forces chargées de la police, du maintien de l'ordre, de la sécurité intérieure et de la défense ; 10. En cas de troubles
politiques graves et avant la proclamation de la situation d’exception, peut recourir aux forces de l’ordre pour rétablir la
paix sociale après avis des autorités supérieures de la Police, de la Gendarmerie et de l’Armée, du Haut Conseil de la
Défense Nationale et du Président de la Haute Cour Constitutionnelle.
Article 66.- Le Premier Ministre préside le Conseil de Gouvernement. En Conseil de Gouvernement : 1. il fixe le
programme de mise en œuvre de la politique générale de l'Etat et arrête les mesures à prendre pour en assurer l'exécution ;
2. il exerce les autres attributions pour lesquelles la consultation du Gouvernement est obligatoire en vertu de la présente
Constitution et des lois particulières. 3. il décide des mesures de mise en œuvre des programmes nationaux de
développement économique et social, ainsi que de celui de l'aménagement du territoire, en collaboration avec les autorités
des Collectivités Territoriales Décentralisées.
Article 67.- Les actes du Premier Ministre sont contresignés, le cas échéant, par les Ministres chargés de leur exécution.
SOUS-TITRE II DU LEGISLATIF
Article 68.- Le Parlement comprend l’Assemblée Nationale et le Sénat. Il vote la loi. Il contrôle l’action du
Gouvernement. Il évalue les politiques publiques CHAPITRE PREMIER De l’Assemblée Nationale
Article 69.- Les membres de l'Assemblée Nationale sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct. Le régime des
scrutins est déterminé par une loi organique. Les membres de l'Assemblée Nationale portent le titre de « Député de
Madagascar ».
Article 70.- Un décret pris en Conseil des Ministres fixe le nombre des membres de l'Assemblée Nationale, la répartition
des sièges sur l'ensemble du territoire national ainsi que le découpage des circonscriptions électorales.
Article 71.- Le mandat de député est incompatible avec l'exercice de tout autre mandat public électif et de tout emploi
public, excepté l'enseignement. 15 Le député nommé membre du Gouvernement est suspendu d’office de son mandat. Il
est remplacé par son suppléant. Le député exerce son mandat suivant sa conscience et dans le respect des règles d'éthique
déterminées dans les formes fixées à l'article 79 ci-dessous.
Article 72.- Durant son mandat, le député ne peut, sous peine de déchéance, changer de groupe politique pour adhérer à
un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s’est fait élire. En cas d’infraction à l’alinéa précédent, la sanction
est la déchéance qui est prononcée par la Haute Cour Constitutionnelle. Le député élu sans appartenance à un parti peut
adhérer au groupe parlementaire de son choix au sein de l’Assemblée. La déchéance d’un député peut également être
prononcée par la Haute Cour Constitutionnelle s’il dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire. Le régime
de déchéance et les règles d’éthique et de déontologie sont déterminés par la loi sur les partis politiques et les
réglementations en matière de financement des partis politiques.
Article 73.- Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes
émis par lui dans l'exercice de ses fonctions. Aucun député ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en
matière criminelle ou correctionnelle, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf en cas de flagrant délit. Aucun député ne
peut, hors session, être arrêté qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée, sauf en cas de flagrant délit de poursuites
autorisées ou de condamnation définitive. Toute personne justifiant d’un intérêt peut saisir par écrit le Bureau Permanent
de l'Assemblée Nationale pour mettre en cause un député. Le Bureau doit y apporter une réponse circonstanciée dans un
délai de trois mois.
10
Groupe IV
Article 74.- Le Président de l'Assemblée Nationale et les membres du Bureau sont élus au début de la première session
pour la durée de la législature. Toutefois, ils peuvent être démis de leurs fonctions respectives de membres de Bureau
pour motif grave par un vote secret des deux tiers des députés.
Article 75.- L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par an. La durée de chaque session
est fixée à soixante jours. La première session commence le premier mardi de mai et la seconde, consacrée principalement
à l'adoption de la loi de finances, le troisième mardi d'octobre.
Article 76.- L'Assemblée Nationale est réunie en session extraordinaire, sur un ordre du jour déterminé, par décret du
Président de la République pris en Conseil des Ministres, 16 soit à l'initiative du Premier Ministre, soit à la demande de la
majorité absolue des membres composant l'Assemblée Nationale. La durée de la session ne peut excéder douze jours.
Toutefois, un décret de clôture intervient dès que l'Assemblée Nationale a épuisé l'ordre du jour pour lequel elle a été
convoquée.
Article 77.- Les séances de l'Assemblée Nationale sont publiques. Il en est tenu procès-verbal dont la publicité est assurée
dans les conditions prévues par la loi. L'Assemblée Nationale siège à huis clos à la demande du quart de ses membres ou
du Gouvernement. Il est dressé un procès - verbal des décisions arrêtées.
Article 78.- L’Assemblée Nationale se réunit de plein droit en session spéciale le deuxième mardi qui suit la proclamation
des résultats de son élection pour procéder à la constitution de son bureau et à la formation des commissions.
L’opposition a droit à un poste de vice-président et préside au moins l’une des commissions. La session est close après
épuisement de l'ordre du jour.
Article 79. - Les règles relatives au fonctionnement de l'Assemblée Nationale sont fixées dans leurs principes généraux
par une loi organique et dans leurs modalités par son règlement intérieur. Le règlement intérieur est publié au Journal
officiel de la République. CHAPITRE II Du Sénat
Article 80.- Les membres du Sénat portent le titre de « Sénateur de Madagascar ». Leur mandat est de cinq ans, sauf en ce
qui concerne le Président du Sénat, en application de l’article 46 alinéa 2 de la présente Constitution.
Article 81.- Le Sénat représente les Collectivités Territoriales Décentralisées et les organisations économiques et sociales.
Il comprend, pour deux tiers, des membres élus en nombre égal pour chaque Province, et pour un tiers, des membres
nommés par le Président de la République, pour partie, sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des
forces économiques sociales et culturelles et pour partie en raison de leur compétence particulière.
Article 82.- Les règles de fonctionnement du Sénat, sa composition ainsi que les modalités d'élection et de désignation de
ses membres sont fixées par une loi organique.
Article 83.- Le Sénat est consulté par le Gouvernement pour donner son avis sur les questions économiques, sociales et
d'organisation des Collectivités Territoriales Décentralisées. 17
Article 84.- Le Sénat se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par an. La durée de chaque session est fixée à
soixante jours. La première session commence le premier mardi de mai et la seconde, consacrée principalement à
l'adoption de la loi de finances, le troisième mardi d'octobre. Il peut être également réuni en session spéciale sur
convocation du Gouvernement. Son ordre du jour est alors limitativement fixé par le décret de convocation pris en
Conseil des Ministres. Lorsque l'Assemblée nationale ne siège pas, le Sénat ne peut discuter que des questions dont le
Gouvernement l'a saisi pour avis, à l'exclusion de tout projet législatif.
Article 85.- Les dispositions des articles 71 à 79 sont applicables, par analogie, au Sénat. CHAPITRE III DES
RAPPORTS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE PARLEMENT
Article 86.- L'initiative des lois appartient concurremment au Premier Ministre, aux Députés et aux Sénateurs. Les projets
de loi sont délibérés en Conseil des Ministres et déposés sur le bureau de l'une des deux Assemblées. L'ordre du jour des
Assemblées comporte par priorité et dans l’ordre du jour fixé par le Gouvernement la discussion des projets de lois
déposés sur le bureau de l'Assemblée Nationale ou celui du Sénat par le Premier Ministre. Les propositions de loi et
amendements déposés par les parlementaires sont portés à la connaissance du Gouvernement qui dispose, pour formuler
ses observations, d'un délai de trente jours pour les propositions et de quinze jours pour les amendements. A l'expiration
de ce délai, l'Assemblée devant laquelle ont été déposés les propositions ou les amendements procède à l'examen de ceux-
ci en vue de leur adoption. Les propositions ou amendements ne sont pas recevables lorsque leur adoption aura pour
11
Groupe IV
conséquence, dans le cadre de l’exercice budgétaire en cours, soit la diminution des ressources publiques soit
l'aggravation des charges de l'Etat, sauf en matière de loi de finances.
Article 87.- Les lois organiques, les lois de finances et les lois ordinaires sont votées par le Parlement dans les conditions
fixées par la présente Constitution. 18
Article 88.- Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de la Constitution, relèvent d'une loi organique
: 1°- les règles relatives à l'élection du Président de la République ; 2°- les modalités de scrutin relatives à l'élection des
députés, les conditions d'éligibilité, le régime d'incompatibilité et de déchéance, les règles de remplacement en cas de
vacance, l'organisation et le fonctionnement de l'Assemblée Nationale ; 3°- les modalités de scrutin relatives à l'élection
des Sénateurs, les conditions d'éligibilité, le régime d'incompatibilité et de déchéance, les règles de remplacement en cas
de vacance, l'organisation et le fonctionnement du Sénat ; 4°- les règles régissant les compétences, les modalités
d‘organisation et de fonctionnement des Collectivités Territoriales Décentralisées, ainsi que celles de la gestion de leurs
propres affaires; 5°- l'organisation, la composition, le fonctionnement et les attributions de la Cour Suprême et des trois
Cours la composant, celles relatives à la nomination de leurs membres ainsi que celles relatives à la procédure applicable
devant elles; 6°- le statut des Magistrats ; 7°- l'organisation, le fonctionnement et les attributions du Conseil Supérieur de
la Magistrature ; 8°- l'organisation, le fonctionnement, les attributions, la saisine et la procédure à suivre devant la Haute
Cour de Justice ; 9°- l'organisation, le fonctionnement, les attributions, la saisine et la procédure à suivre devant la Haute
Cour Constitutionnelle; 10°- le Code électoral ; 11°- les dispositions générales relatives aux lois de finances ; 12°- les
dispositions générales relatives aux Marchés publics sur les ressources minières ; 13°- les situations d'exception ainsi que
les limitations des libertés publiques, individuelles et collectives durant lesdites situations ; 14°- les dispositifs de
péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales .
Article 89.- Les lois organiques sont votées et modifiées dans les conditions suivantes : 1° le projet ou la proposition n'est
soumis à la délibération et au vote de la première Assemblée saisie qu'à l'expiration d'un délai de 15 jours après son
dépôt ; 2° les procédures prévues aux articles 86, 96 et 98 sont applicables. Toutefois, une loi organique ne peut être
adoptée qu'à la majorité absolue des membres composant chaque Assemblée ; faute d'accord entre les deux Assemblées
après deux lectures, l'Assemblée Nationale statue définitivement à la majorité de deux tiers des membres la composant. Si
l'Assemblée Nationale n'a pas adopté le projet de loi organique avant la clôture de la session, les dispositions dudit projet
peuvent être mises en vigueur par voie d'ordonnance, en y incluant, le cas échéant, un ou plusieurs amendements adoptés
par une Assemblée. 19 3° les lois organiques relatives au Sénat doivent être votées dans les mêmes termes par les deux
Assemblées. Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu'après déclaration de leur conformité à la Constitution
par la Haute Cour Constitutionnelle.
Article 90.- Dans le cadre de la loi organique applicable en la matière, la loi de finances : 1° détermine les ressources et
les charges de l'État dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique. 2° détermine, pour un exercice,
la nature, le montant et l'affectation des ressources et des charges de l'Etat ainsi que l'équilibre budgétaire et financier qui
en résulte compte tenu des contraintes d'ordre macroéconomique ; 3° détermine la proportion des recettes publiques
devant revenir à l'Etat, aux Collectivités Territoriales Décentralisées ainsi que la nature et le taux maximum des impôts et
taxes perçus directement au profit du budget desdites Collectivités, déterminées en Conseil des Ministres. La loi
organique détermine les modalités d’application des dispositions du présent article, ainsi que les dispositifs de
péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les Collectivités Territoriales Décentralisées. La loi précise les conditions
des emprunts et décide de la création éventuelle de fonds. La loi détermine : - Les modalités d’utilisation des fonds
d’emprunts extérieurs et de contrôle parlementaire et juridictionnel ; - Le régime de responsabilité personnelle et
pécuniaire des autorités financières auteurs de détournement des fonds d’emprunt ainsi que celui du désengagement de
responsabilité de l’Etat.
Article 91.- Les lois de programme déterminent les objectifs de l'action de l'Etat en matière économique,
environnementale, sociale et d'aménagement du territoire. Les dispositions du présent article sont précisées et complétées
par une loi organique.
Article 92.- Le Parlement examine le projet de loi de finances au cours de sa seconde session ordinaire. Sous l'autorité du
Premier Ministre, Chef du Gouvernement, les Ministres chargés des Finances et du Budget préparent le projet de loi de
finances. Le Parlement dispose d'un délai maximum de soixante jours pour l'examiner. L'Assemblée Nationale dispose
12
Groupe IV
d'un délai maximum de trente jours à compter du dépôt du projet pour l'examiner en première lecture. Faute de s'être
prononcée dans ce délai, elle est censée l'avoir adopté et le projet est transmis au Sénat. 20 Dans les mêmes conditions,
celui-ci dispose pour la première lecture d'un délai de quinze jours à compter de la transmission du projet, et chaque
Assemblée dispose d'un délai de cinq jours pour chacune des lectures suivantes. Faute par une Assemblée de s'être
prononcée dans le délai imparti, elle est censée avoir émis un vote favorable sur le texte dont elle a été saisie.
Article 93.- La Cour des comptes assiste le Parlement dans le contrôle de l'action du Gouvernement. Elle assiste le
Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances ainsi que dans l'évaluation des
politiques publiques. Par ses rapports publics, elle contribue à l'information des citoyens. Les comptes des
Administrations publiques doivent être réguliers et sincères, et donner une image fidèle du résultat de leur gestion, de leur
patrimoine et de leur situation financière
Article 94.- Le Président de la République communique avec le Parlement par un message qui ne donne lieu à aucun
débat.
Article 95.- Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de la Constitution : I - La loi fixe les règles
concernant : 1°- les droits civiques et les garanties fondamentales accordés aux individus, associations, partis politiques et
à tout autre groupement pour l'exercice des droits et des libertés ainsi que leurs devoirs et obligations ; 2°- les relations
internationales ; 3°- la nationalité ; 4°- la Banque Centrale et le régime d'émission de la monnaie ; 5°- la circulation des
personnes ; 6°- les règles de procédure civile et commerciale ; 7°- les règles de procédure administrative et financière ; 8°-
la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables, la procédure pénale, l'amnistie ; 21 9°-
les règles relatives aux conflits de lois et de compétences ; 10°- la création de nouveaux ordres de juridictions et leurs
compétences respectives ainsi que leur organisation et les règles de procédure qui leur sont applicables ; 11°-
l'organisation de la famille, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et les libéralités ;
12°- le régime juridique de la propriété, des droits réels, des obligations civiles et commerciales et les conditions dans
lesquelles les biens peuvent faire l'objet d'expropriation ou de réquisition pour cause de nécessité publique ou de transfert
de propriété à l'Etat ; 13°- la création de catégorie d'établissements publics ; 14°- le statut et le régime d’autonomie des
Universités, ainsi que le statut des enseignants de l’enseignement supérieur ; 15°- Les grandes orientations de valorisation
de l’enseignement primaire et secondaire ; 16°- les ressources stratégiques ; 17°- l'organisation et le fonctionnement des
Collectivités territoriales décentralisées ; 18° les statuts particuliers de la Capitale de la République, de certaines portions
du territoire national, des palais d'Etat et autres bâtiments relevant du domaine de l'Etat, des ports et de leurs réseaux
d'éclatement, des aéroports et le régime des ressources marines ; 19°- la nature et l'assiette des impôts et taxes des
Collectivités territoriales décentralisées. 20°- le Conseil de l’Ordre National Malagasy
Article 96.- Tout projet ou proposition de loi est examiné en premier lieu par l'Assemblée devant laquelle il a été déposé
puis transmis à l'autre Assemblée. La discussion a lieu successivement dans chaque Assemblée jusqu'à l'adoption d'un
texte unique. Lorsque par suite d'un désaccord entre les deux Assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être
adoptée après deux lectures par chaque Assemblée ou si le Gouvernement a déclaré l'urgence, après une seule lecture par
chacune d'elle, le Premier Ministre a la faculté de provoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de
proposer un texte sur les dispositions restant en discussion. Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par
le Gouvernement pour approbation aux deux Assemblées. Aucun amendement n'est recevable sauf accord du
Gouvernement. Si la commission ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les
conditions prévues à l'alinéa précédent, l'Assemblée nationale statue définitivement à la majorité absolue des membres la
composant.
Article 97.- Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire. Les textes de
forme législative intervenus en ces matières peuvent être modifiés par décret pris après avis de la Haute Cour
Constitutionnelle. Ceux de ces textes qui interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente Constitution ne pourront
être modifiés par décret que si la Haute Cour Constitutionnelle a déclaré qu'ils ont un caractère réglementaire en vertu de
l'alinéa précédent.
Article 98.- Le Gouvernement, en engageant sa responsabilité dans les conditions prévues à l'article 100 ci-dessous, peut
exiger de chacune des Assemblées de se prononcer par un seul vote sur tout ou partie des dispositions des textes en
discussion : - lors des sessions extraordinaires, à condition que ces textes aient été déposés dans les quarante-huit heures
13
Groupe IV
de l'ouverture de la session ; - dans les huit derniers jours de chacune des sessions ordinaires.
Article 99.- Dans les trente jours de sa nomination, le Premier Ministre présente son programme de mise en œuvre de la
politique générale de l'Etat au Parlement qui peut émettre des suggestions. Si, en cours d'exécution, le Gouvernement
estime que des modifications fondamentales de ce programme s'avèrent nécessaires, le Premier Ministre soumet lesdites
modifications à l'Assemblée Nationale qui peut émettre des suggestions.
Article 100.- Le Premier Ministre, après délibération en Conseil des Ministres, peut engager la responsabilité de son
Gouvernement en posant la question de confiance. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la
question. S'il est mis en minorité par les deux tiers des membres composant l'Assemblée Nationale, le Gouvernement
remet sa démission au Président de la République. Le Président de la République nomme un Premier Ministre
conformément à l'article 54. 23
Article 101.- En début de chaque première session ordinaire, le Gouvernement présente à l'Assemblée Nationale un
rapport d'exécution de son programme. La présentation sera suivie d'un débat portant sur les résultats des actions du
Gouvernement et l’évaluation des politiques publiques
Article 102.- Les moyens d'information du Parlement à l'égard de l'action gouvernementale sont la question orale, la
question écrite, l'interpellation, et la commission d'enquête. Une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les
sessions extraordinaires prévues à l'article 76, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du
Gouvernement. Trois jours de séance par mois sont réservés à un ordre du jour arrêté par chaque Assemblée à l'initiative
des groupes d'opposition de l'Assemblée intéressée ainsi qu'à celle des groupes minoritaires.
Article 103.- L'Assemblée Nationale peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de
censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par la moitié des membres composant l'Assemblée
Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la motion. La motion n'est adoptée que si
elle est votée par les deux tiers des membres composant l'Assemblée Nationale. Si la motion est adoptée, le
Gouvernement remet sa démission au Président de la République ; il sera procédé à la nomination d'un Premier Ministre
dans les conditions prévues à l'article 54 ci-dessus
Article 104.- Le Parlement, par un vote à la majorité absolue des membres composant chaque Assemblée, peut déléguer
son pouvoir de légiférer au Président de la République pendant un temps limité et pour un objet déterminé. La délégation
de pouvoir autorise le Président de la République à prendre, par ordonnance en Conseil des Ministres, des mesures de
portée générale sur des matières relevant du domaine de la loi. SOUS-TITRE III DU CONSEIL ECONOMIQUE,
SOCIAL ET CULTUREL
Article 105.- Le Conseil économique, social et culturel, saisi par le Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi,
d'ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de lois qui lui sont soumis. Il est compétent pour examiner les
projets et propositions de loi à caractère économique, social et culturel à l’exclusion des lois de finances. 24 Il peut
entreprendre, de sa propre initiative, toutes études ou enquêtes se rapportant aux questions économique, sociale et
culturelle. Ses rapports sont transmis au Président de la République. La composition, les attributions et le fonctionnement
du Conseil économique, social, et culturel sont fixés par une loi organique. SOUS-TITRE IV DU JURIDICTIONNEL
CHAPITRE PREMIER DES PRINCIPES FONDAMENTAUX Article 106.- Dans
la République de Madagascar, la justice est rendue, conformément à la Constitution et à la loi, au nom du Peuple
malagasy, par la Cour Suprême, les Cours d’Appel et les juridictions qui leur sont rattachées ainsi que la Haute Cour de
Justice.
Article 107.- Le Président de la République est garant de l'indépendance de la justice. A cet effet, il est assisté par un
Conseil Supérieur de la Magistrature dont il est le Président. Le Ministre chargé de la Justice en est le Vice-président. Le
Conseil Supérieur de la Magistrature, organe de sauvegarde, de gestion de carrière et de sanction des Magistrats, est
chargé de : - veiller notamment au respect de la loi et des dispositions du statut de la Magistrature, - contrôler le respect
des règles déontologiques par les Magistrats, - présenter des recommandations sur l’administration de la Justice,
notamment en ce qui concerne les mesures d’ordre législatif ou réglementaire relatives aux juridictions et aux Magistrats.
Les membres du Gouvernement, le Parlement, le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit, les
Chefs de Cour ainsi que les associations légalement constituées peuvent saisir le Conseil Supérieur de la Magistrature.
14
Groupe IV
Les règles relatives à l’organisation, au fonctionnement et aux attributions du Conseil sont fixées par une loi organique.
Article 108.- Dans leurs activités juridictionnelles, les Magistrats du siège, les juges et assesseurs sont indépendants et ne
sont soumis qu’à la Constitution et à la loi. A ce titre, hors les cas prévus par la loi et sous réserve du pouvoir
disciplinaire, ils ne peuvent, en aucune manière, être inquiétés dans l’exercice de leurs fonctions.
Article 109.- Les Magistrats du siège sont inamovibles; ils occupent les postes dont ils sont titulaires en raison de leur
grade ; ils ne peuvent recevoir sans leur consentement, aucune affectation nouvelle, sauf nécessité de service dûment
constatée par le Conseil Supérieur de la Magistrature. 25
Article 110.- Les Magistrats du ministère public sont soumis à la subordination hiérarchique ; toutefois, dans leurs
conclusions ou réquisitions orales, ils agissent selon leur intime conviction et conformément à la loi. Ils disposent de la
police judiciaire dont ils peuvent contrôler les activités et le fonctionnement. Le fait de leur enjoindre d’accomplir des
actes qui sont manifestement contraires à la loi entraine pour les solliciteurs des sanctions prévues par la loi
Article 111.- L’exercice des fonctions de Magistrat est incompatible avec toute activité au sein d’un parti politique et du
Gouvernement, l’exercice de tout mandat public électif ou de toute autre activité professionnelle rémunérée, à l’exception
des activités d’enseignement. Tout Magistrat en exercice est soumis à l’obligation de neutralité politique. Tout Magistrat
exerçant un mandat public électif est placé d’office en position de détachement.
Article 112.- L’Inspection Générale de la Justice, composée de représentants du Parlement, de représentants du
Gouvernement, de représentant du Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit, et de représentants
de la Magistrature, est chargée de contrôler le respect des règles déontologiques particulières aux Magistrats, ainsi que les
agissements du personnel de la justice. Elle est rattachée à la Présidence de la République. Le Président de la République,
le Parlement, le Gouvernement, les Chefs de Cour, les associations légalement constituées et toute personne justifiant
d’un intérêt peuvent saisir l’Inspection Générale de la Justice. Les règles relatives à l’organisation, au fonctionnement et
aux attributions de l’Inspection Générale de la Justice sont fixées par la loi
Article 113.- Le Conseil National de la Justice, organe consultatif composé du Premier Président de la Cour Suprême,
Président, du Procureur général de la Cour Suprême, des Chefs de Cours, de représentants du pouvoir exécutif, du
pouvoir législatif, de la Haute Cour Constitutionnelle, du Conseil Supérieur de la Magistrature, du Haut Conseil pour la
Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit, et des auxiliaires de la justice en général. A ce titre, il peut proposer au
Gouvernement des mesures d’ordre législatif ou règlementaire relatives à l’organisation et au fonctionnement des
juridictions, au statut des Magistrats et des auxiliaires de la justice. Les règles relatives à l’organisation, au
fonctionnement et aux attributions du Conseil National de la Justice sont fixées par la loi. 26 CHAPITRE II DE LA
HAUTE COUR CONSTITUTIONNELLE
Article 114.- La Haute Cour Constitutionnelle comprend neuf membres. Leur mandat est de sept (7) ans non
renouvelable. Trois des membres sont nommés par le Président de la République, deux sont élus par l'Assemblée
nationale, deux par le Sénat, deux sont élus par le Conseil supérieur de la Magistrature. Le Président de la Haute Cour
Constitutionnelle est élu par et parmi les membres de ladite Cour. Cette élection ainsi que la désignation des autres
membres sont constatées par décret du Président de la République.
Article 115.- Les fonctions de membre de la Haute Cour Constitutionnelle sont incompatibles avec celles de membres du
Gouvernement, du Parlement, avec tout mandat public électif, toute autre activité professionnelle rémunérée, à
l’exception des activités d'enseignement, ainsi que toute activité au sein d'un parti politique ou d'un syndicat.
Article 116.- Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de la Constitution, la Haute Cour
Constitutionnelle, dans les conditions fixées par une loi organique : 1° statue sur la conformité à la Constitution des
traités, des lois, des ordonnances, et des règlements autonomes; 2° règle les conflits de compétence entre deux ou
plusieurs Institutions de l'Etat ou entre l'Etat et une ou plusieurs Collectivités Territoriales Décentralisées ou entre deux
ou plusieurs Collectivités Territoriales Décentralisées; 3° statue sur la conformité à la Constitution des délibérations et des
actes réglementaires adoptés par les Collectivités Territoriales Décentralisées ; 4° statue sur le contentieux des opérations
de référendum, de l'élection du Président de la République et des élections des députés et sénateurs ; 5° proclame le
résultat officiel des élections présidentielles, législatives et des consultations par référendum.
Article 117.- Avant leur promulgation, les lois organiques, les lois et les ordonnances sont soumises obligatoirement par
15
Groupe IV
le Président de la République à la Haute Cour Constitutionnelle qui statue sur leur conformité à la Constitution. Une
disposition jugée inconstitutionnelle ne peut être promulguée. Dans ce cas, le Président de la République peut décider,
soit de promulguer les autres dispositions de la loi ou de l'ordonnance, soit de soumettre l'ensemble du texte à une
nouvelle délibération du Parlement ou du Conseil des Ministres selon le cas, soit de ne pas procéder à la promulgation.
Dans les cas prévus ci-dessus, la saisine de la Haute Cour Constitutionnelle suspend le délai de promulgation des lois. 27
Le règlement intérieur de chaque Assemblée est soumis au contrôle de constitutionnalité avant sa mise en application.
Une disposition jugée inconstitutionnelle ne peut être appliquée.
Article 118.- Un Chef d'Institution ou le quart des membres composant l'une des Assemblées parlementaires ou les
organes des Collectivités Territoriales Décentralisées ou le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de
droit peuvent déférer à la Cour Constitutionnelle, pour contrôle de constitutionnalité, tout texte à valeur législative ou
réglementaire ainsi que toutes matières relevant de sa compétence. Si, devant une juridiction, une partie soulève une
exception d'inconstitutionnalité, cette juridiction sursoit à statuer et saisit la Haute Cour Constitutionnelle qui statue dans
le délai d'un mois. De même, si devant juridiction, une partie soutient qu'une disposition de texte législatif ou
réglementaire porte atteinte à ses droits fondamentaux reconnus par la Constitution, cette juridiction sursoit à statuer dans
les mêmes conditions qu'à l'alinéa précédent. Une disposition déclarée inconstitutionnelle cesse de plein droit d'être en
vigueur. La décision de la Haute Cour Constitutionnelle est publiée au Journal officiel.
Article 119.- La Haute Cour Constitutionnelle peut être consultée par tout Chef d'Institution et tout organe des
Collectivités Territoriales Décentralisées pour donner son avis sur la constitutionnalité de tout projet d'acte ou sur
l'interprétation d'une disposition de la présente Constitution.
Article 120.- En matière de contentieux électoral et de consultation populaire directe, la Haute Cour Constitutionnelle
rend des arrêts. Dans les autres matières relevant de sa compétence, hors le cas prévu à l'article 119, elle rend des
décisions. Les arrêts et décisions de la Haute Cour Constitutionnelle sont motivés ; ils ne sont susceptibles d'aucun
recours. Ils s'imposent à tous les pouvoirs publics ainsi qu'aux autorités administratives et juridictionnelles. CHAPITRE
III DE LA COUR SUPREME
Article 121.- La Cour Suprême veille au fonctionnement régulier des juridictions de l'ordre judiciaire, administratif et
financier. Elle comprend : - la Cour de Cassation ; - le Conseil d'Etat ; - la Cour des Comptes. 28
Article 122.- Le Premier Président et le Procureur Général de la Cour Suprême sont les chefs de cette haute juridiction.
Ils sont respectivement nommés par décret pris en Conseil des Ministres conformément aux propositions du Conseil
Supérieur de la Magistrature de préférence parmi les plus anciens dans le grade le plus élevé des Magistrats
respectivement de l'ordre judiciaire, administratif et financier.
Article 123.- Le Premier Président de la Cour Suprême est secondé par trois Vice-présidents, affectés respectivement à la
présidence de la Cour de Cassation, du Conseil d'Etat et de la Cour des Comptes. Chaque Vice-président est nommé en
Conseil des Ministres par décret du Président de la République conformément aux propositions du Conseil Supérieur de la
Magistrature, de préférence parmi les plus anciens dans le grade le plus élevé des Magistrats respectivement de l'ordre
judiciaire, administratif et financier.
Article 124.- Le Parquet général de la Cour Suprême comprend : - un Parquet général de la Cour de cassation ; - un
Commissariat général de la loi pour le Conseil d'Etat ; - un Commissariat général du Trésor public pour la Cour des
Comptes. Le Procureur général de la Cour Suprême est secondé par les trois chefs de ces Parquets généraux. Le chef du
Parquet général de la Cour de Cassation, du Commissariat Général de la loi ou du Commissariat général du Trésor public
est nommé en Conseil des Ministres conformément aux propositions du Conseil Supérieur de la Magistrature, de
préférence parmi les Magistrats les plus anciens dans le grade le plus élevé respectivement de l'ordre Judiciaire,
administratif et financier.
Article 125.- Outre les attributions qui lui sont dévolues par des lois particulières, la Cour Suprême règle les conflits de
compétence entre deux juridictions d'ordre différent.
Article 126.- La Cour de Cassation veille à l'application de la loi par les juridictions de l'ordre judiciaire. Outre les
compétences qui lui sont reconnues par les lois particulières, elle statue sur les pourvois en cassation formés contre les
décisions rendues en dernier ressort par ces juridictions.
16
Groupe IV
Article 127.- Sans préjudice de compétences et dispositions spéciales prévues par la loi, le Conseil d'Etat contrôle la
régularité des actes de l'Administration et veille à l'application de la loi par les juridictions de l'ordre administratif. Le
Conseil d'Etat, dans les conditions fixées par une loi organique : 1° juge les recours en annulation des actes des autorités
administratives centrales, les recours de pleine juridiction pour les faits dommageables occasionnés par les activités de
l'Administration, les réclamations contentieuses en matière fiscale ; 29 2° connaît en appel du contrôle de la légalité des
actes des autorités des Collectivités Territoriales Décentralisées ; 3° statue en appel ou en cassation sur les décisions
rendues par les tribunaux administratifs ou les juridictions administratives spécialisées. Il est juge de certains contentieux
électoraux. Il peut être consulté par le Premier Ministre et par les membres du gouvernement pour donner son avis sur les
projets de texte législatif, réglementaire, ou sur l'interprétation d'une disposition législative, réglementaire. Il peut
procéder, à la demande du Premier Ministre, à des études sur des textes de lois, sur l'organisation, le fonctionnement, et
les missions des services publics.
Article 128.- La Cour des Comptes : 1° juge les comptes des comptables publics ; 2° contrôle l'exécution des lois de
finances et des budgets des organismes publics ; 3° contrôle les comptes et la gestion des entreprises publiques ; 4° statue
en appel des jugements rendus en matière financière par les juridictions ou les organismes administratifs à caractère
juridictionnel ; 5° assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances.
Article 129.- La Cour Suprême adresse un rapport annuel de ses activités au Président de la République, au Premier
Ministre, aux Présidents des deux Assemblées et au Ministre chargé de la Justice et au Conseil Supérieur de la
Magistrature. Ce rapport doit être publié au Journal officiel dans l'année qui suit la clôture de l'année judiciaire concernée.
Article 130.- Le Premier Président, le Procureur général des Cours d’appel sont nommés en Conseil des Ministres par
décret du Président de la République conformément aux propositions du Conseil Supérieur de la Magistrature, de
préférence parmi les plus anciens dans le grade le plus élevé des Magistrats respectivement de l'ordre judiciaire,
administratif et financier. CHAPITRE IV DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Article 131.- Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis liés à l'exercice de ses fonctions qu'en
cas de haute trahison, de violation grave, ou de violations répétées de la Constitution, de manquement à ses devoirs
manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. Il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée
Nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres. Il est justiciable devant la Haute Cour de
Justice. La mise en accusation peut aboutir à la déchéance de son mandat. 30
Article 132.- Si la déchéance du Président de la République est prononcée, la Haute Cour Constitutionnelle constate la
vacance de la Présidence de la République ; il sera procédé à l'élection d'un nouveau Président dans les conditions de
l'article 47 ci-dessus. Le Président frappé de déchéance n'est plus éligible à toute fonction publique élective.
Article 133.- Les Présidents des Assemblées parlementaires, le Premier Ministre, les autres membres du Gouvernement et
le Président de la Haute Cour Constitutionnelle sont pénalement responsables, devant la Haute Cour de Justice, des actes
accomplis liés à l’exercice de leurs fonctions des actes qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils
peuvent être mis en accusation par l’Assemblée Nationale statuant au scrutin public à la majorité absolue de ses membres.
L’initiative de la poursuite émane du Procureur Général de la Cour Suprême.
Article 134.-Les Présidents des Assemblées parlementaires, le Premier Ministre, les autres membres du Gouvernement et
le Président de la Haute Cour Constitutionnelle sont justiciables des juridictions de droit commun pour les infractions
commises hors de l'exercice de leurs fonctions. L'initiative des poursuites émane du Procureur Général près la Cour de
Cassation. Dans ce cas, lorsqu'il y a délit, la juridiction correctionnelle compétente est présidée par le Président du
tribunal ou par un vice-président s'il en est empêché. Les dispositions des trois alinéas précédents sont également
applicables aux députés, aux sénateurs et aux membres de la Haute Cour Constitutionnelle
Article 135.- La Haute Cour de Justice jouit de la plénitude de juridiction.
Article 136.- La Haute Cour de Justice est composée de onze membres dont : 1° le Premier Président de la Cour
Suprême, Président, suppléé de plein droit, en cas d'empêchement, par le Président de la Cour de Cassation; 2° deux
Présidents de Chambre de la Cour de la Cassation, et deux suppléants, désignés par l'Assemblée générale de ladite Cour ;
3° deux premiers Présidents de Cour d'Appel, et deux suppléants, désignés par le Premier Président de la Cour Suprême ;
4° deux députés titulaires et deux députés suppléants élus en début de législature par l'Assemblée nationale ; 5° deux
sénateurs titulaires et deux sénateurs suppléants, élus en début de législature par le Sénat. 6° deux membres titulaires et
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Groupe IV
deux membres suppléants issus du Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit. Le ministère
public est représenté par le Procureur Général de la Cour Suprême assisté d'un ou plusieurs membres de son parquet
général. En cas d'empêchement du Procureur Général, il est suppléé par le Procureur Général de la Cour de Cassation. 31
Le greffier en chef de la Cour Suprême est de droit greffier de la Haute Cour de Justice. Il y tient la plume. En cas
d'empêchement, il est remplacé par le greffier en chef de la Cour de Cassation. L’organisation et la procédure à suivre
devant la Haute Cour de Justice sont fixées par une loi organique. TITRE IV DES TRAITES ET ACCORDS
INTERNATIONAUX
Article 137.- Le Président de la République négocie et ratifie les traités. Il est informé de toute négociation tendant à la
conclusion d'un accord international non soumis à ratification. La ratification ou l'approbation de traités d'alliance, de
traités de commerce, de traités ou d'accord relatif à l'organisation internationale, de ceux qui engagent les finances de
l'Etat y compris les emprunts extérieurs, et de ceux qui modifient les dispositions de nature législative, de ceux qui sont
relatifs à l'état des personnes, des traités de paix, de ceux qui comportent modification de territoire, doit être autorisée par
la loi. Avant toute ratification, les traités sont soumis par le Président de la République, au contrôle de constitutionnalité
de la Haute Cour Constitutionnelle. En cas de non-conformité à la Constitution, il ne peut y avoir ratification qu'après
révision de celle-ci. Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité
supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie. Tout traité
d’appartenance de Madagascar à une organisation d’intégration régionale doit être soumis à une consultation populaire
par voie de référendum.
Article 138.- Le Premier Ministre négocie et signe les accords internationaux non soumis à ratification. TITRE V DE
L’ORGANISATION TERRITORIALE DE L’ETAT SOUS-TITRE PREMIER DES DISPOSITIONS
GENERALES
Article 139.- Les collectivités territoriales décentralisées, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie
administrative et financière, constituent le cadre institutionnel de la participation effective des citoyens à la gestion des
affaires publiques et garantissent l’expression de leurs diversités et de leurs spécificités. Elles possèdent un patrimoine
comprenant un domaine public et un domaine privé qui sont délimités par la loi. Les terres vacantes et sans maître font
partie du domaine de l’Etat. 32
Article 140.- Les Collectivités Territoriales Décentralisées disposent d’un pouvoir règlementaire. L’Etat veille à ce que le
règlement d’une Collectivité Territoriale décentralisée n’affecte pas les intérêts d’une autre Collectivité Territoriale
Décentralisée. L’Etat veille au développement harmonieux de toutes les Collectivités Territoriales décentralisées sur la
base de la solidarité nationale, des potentialités régionales et de l’équilibre interrégional par des dispositifs de
péréquation. Des mesures spéciales seront prises en faveur du développement des zones les moins avancées, y compris la
constitution d’un fonds spécial de solidarité.
Article 141.- Les Collectivités Territoriales décentralisées assurent avec le concours de l’Etat, notamment la sécurité
publique, la défense civile, l’administration, l’aménagement du territoire, le développement économique, la préservation
de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie. Dans ces domaines, la loi détermine la répartition des compétences
en considération des intérêts nationaux et des intérêts locaux.
Article 142.- Les Collectivités Territoriales décentralisées jouissent de l’autonomie financière. Elles élaborent et gèrent
leur budget selon les principes applicables en matière de gestion des finances publiques. Les budgets des Collectivités
Territoriales décentralisées bénéficient de ressources de diverses natures.
Article 143.- Les Collectivités Territoriales décentralisées de la République sont les Communes, les Régions et les
Provinces. La création et la délimitation des Collectivités Territoriales décentralisées doivent répondre à des critères
d’homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle. Elles sont décidées par la loi.
Article 144.- Les Collectivités Territoriales décentralisées s’administrent librement par des assemblées qui règlent, par
leurs délibérations, les affaires dévolues à leur compétence par la présente Constitution et par la loi. Ces délibérations ne
peuvent pas être contraires aux dispositions constitutionnelles, législatives, et règlementaires.
Article 145.- La représentation de l’Etat auprès des Collectivités Territoriales Décentralisées est régie par la loi.
Article 146.- L’Etat s’engage à mettre en œuvre les mesures suivantes : - répartition des compétences entre l’Etat et les
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Groupe IV
collectivités territoriales décentralisées ; - répartition des ressources entre l’Etat et les collectivités territoriales
décentralisées ; 33 - répartition des services publics entre l’Etat et les collectivités territoriales décentralisées
Article 147.- Les ressources d’une collectivité territoriale décentralisée comprennent notamment: - le produit des impôts
et taxes votés par son Conseil et perçus directement au profit du budget de la Collectivité Territoriale Décentralisée ; la loi
détermine la nature et le taux maximum de ces impôts et taxes en tenant dûment compte des charges assumées par les
Collectivités Territoriales Décentralisées et de la charge fiscale globale imposée à la Nation ; - la part qui lui revient de
droit sur le produit des impôts et taxes perçus au profit du budget de l’Etat ; cette part qui est prélevée automatiquement
au moment de la perception est déterminée par la loi suivant un pourcentage qui tient compte des charges assumés
globalement et individuellement par les Collectivités Territoriales Décentralisées et assurer un développement
économique et social équilibré entre toutes les Collectivités Territoriales Décentralisées sur l’ensemble du territoire
national ; - le produit des subventions affectées ou non affectées consenties par le budget de l’Etat à l’ensemble ou à
chacune des Collectivités Territoriales Décentralisées pour tenir compte de leur situation particulière, ou pour compenser,
pour ces Collectivités Territoriales Décentralisées, les charges entraînées par des programmes ou projets décidés par
l’Etat mis en œuvre par les Collectivités Territoriales Décentralisées ; - le produit des aides extérieures non remboursables
et le produit des dons à la collectivité territoriale décentralisée ; - les revenus de leur patrimoine ; - les emprunts dont les
conditions de souscription sont fixées par la loi. SOUS TITRE II DES STRUCTURES CHAPITRE I DES
COMMUNES
Article 148.- Les communes constituent les collectivités territoriales décentralisées de base. Les communes sont urbaines
ou rurales en considération de leur assiette démographique réduite ou non à une agglomération urbanisée
Article 149.- Les communes concourent au développement économique, social, culturel et environnemental de leur
ressort territorial. Leurs compétences tiennent compte essentiellement des principes constitutionnels et légaux ainsi que
du principe de proximité, de promotion et de défense des intérêts des habitants.
Article 150.- Les communes peuvent se constituer en groupement pour la réalisation de projets de développement
commun. 34
Article 151.- Dans les communes, les fonctions exécutives et délibérantes sont exercées par des organes distincts et élus
au suffrage universel direct. La composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement des organes exécutifs et
délibérants ainsi que le mode et les conditions d’élection de ses membres sont fixés par la loi.
Article 152.- Le Fokonolona, organisé en fokontany au sein des communes, est la base du développement et de la
cohésion socio-culturelle et environnementale. Les responsables des fokontany participent à l’élaboration du programme
de développement de leur commune. CHAPITRE II DES REGIONS
Article 153.- Les régions ont une vocation essentiellement économique et sociale. En collaboration avec les organismes
publics et privés, elles dirigent, dynamisent, coordonnent et harmonisent le développement économique et social de
l’ensemble de leur ressort territorial et assurent la planification, l’aménagement du territoire et la mise en œuvre de toutes
les actions de développement.
Article 154.- La fonction exécutive est exercée par un organe dirigé par le Chef de Région élu au suffrage universel. Le
Chef de Région est le premier responsable de la stratégie et de la mise en œuvre de toutes les actions de développement
économique et social de sa région. Il est le Chef de l’Administration de sa région.
Article 155.- La fonction délibérante est exercée par le Conseil régional dont les membres sont élus au suffrage universel.
Les députés et les sénateurs issus des différentes circonscriptions de la région sont membres de droit du Conseil régional,
avec voix délibérative.
Article 156.- La composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement des organes exécutifs et délibérants
ainsi que le mode et les conditions d’élection de ses membres sont fixés par la loi. CHAPITRE III DES PROVINCES
Article 157.- Les Provinces sont des collectivités territoriales décentralisées dotées de la personnalité morale, de
l’autonomie administrative et financière. 35 Elles assurent la coordination et l’harmonisation des actions de
développement d’intérêt provincial et veillent au développement équitable et harmonieux des collectivités territoriales
décentralisées dans la province. Les provinces mettent en œuvre la politique de développement d’intérêt provincial défini
et arrêté en conseil provincial. En collaboration avec les organismes publics et privés, elles dirigent, dynamisent,
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