PR ASSARAJI - L - Action Administrative

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l’action

administrative
Professeur El Maki Assaraji

Ce cours est destiné aux étudiants en licence

1
L’action administrative est une action assurée par
l’administration pour donner satisfaction à un besoin d’intérêt
2
d’ordre général. Pour ce faire l’administration dispose des moyens
humains, matériels, financiers et juridiques. Ces derniers qui nous
intéressent prennent deux formes : l’acte administratif unilatéral qui
est le résultat de la volonté unique de l’administration et le contrat
qui est quant lui un acte bilatéral fruit d’un accord entre
l’administration et un tiers (première partie). L’action administrative
comme elle a deux moyens juridiques elle a aussi deux domaines :
l’un porte sur les services publics l’autre sur la police administrative
(deuxième partie)

Première partie : les moyens juridiques de


l’action administrative

Il s’agit de deux moyens l’un est unilatéral (chapitre premier)


l’autre est bilatéral(deuxième chapitre)

3
Chapitre I : l’acte administratif unilatéral

L’acte administratif unilatéral constitue la principale


prérogative dont dispose l’administration, il est le mode principale de
son action. Encore il est le procédé type de cette action. Il est
généralement caractérisé par le fait qu’il s’impose à ses destinataires
sans leur consentement préalable. Il importe dans un premier temps
de définir l’acte administratif unilatéral (première section) avant de
traiter son régime juridique (deuxième section.)

Section 1 : définition de l’acte administratif unilatéral

La définition de l’acte administratif revêt une grande importance


étant donné que :

Seules les autorités administratives sont habilitées à prendre tel


acte. Les personnes privés peuvent intervenir en la matière dans le cas
où elles sont investies d’une mission de service public ;
L’acte administratif peut faire l’objet d’un recours en annulation
devant le juge administratif alors que cela ne peut arriver, en
principe, ni pour le contrat ni pour un acte privé soit de
l’administration ou d’une personne de droit privé.
L’administration est tenue dans l’édiction de l’acte administratif
unilatéral de respecter le principe de la légalité.
Généralement on peut avancer la définition suivante de l’acte
administratif unilatéral comme étant un acte juridique adopté
unilatéralement par une autorité administrative, portant sur
l’ordonnancement juridique et affectant les droits et les obligations
des tiers sans leur consentement1.

Il s’avère d’après cette définition que l’acte administratif


unilatéral soit un :
- acte juridique ;
- acte unilatéral ;
- acte d’une autorité administrative ;

1
- Pierre Délvolvé, l’acte administratif, Sirey 1983, p.11.
4
- acte affectant l’ordonnancement juridique.

Il convient alors de traité indépendamment chaque


élément de cette définition comme suit :

I- L’acte administratif est un acte juridique

L’acte juridique est une manifestation ou une déclaration


de volonté destinée à provoquer une modification dans
l’ordonnancement juridique et à produire des effets de droit. En
cela l’acte juridique se distingue à la fois de l’acte matériel et de
fait juridique. Le premier qui est un acte volontaire ne provoque
aucun effet juridique, il est un simple agissement matériel alors
que le fait juridique qui n’implique aucun comportement
volontaire normatif produit des effets juridiques tel est
l’exemple d’un accident, d’un décès, d’une naissance…

II- L’acte administratif est un acte unilatéral

Cette caractéristique différencié l’acte administratif


unilatéral du contrat administratif qui est bilatéral.
L’acte administratif est un acte qui résulte de la seule
volonté de l’administration. Cette volonté peut émaner d’une
seule personne ou de plusieurs personnes ou encore d’un organe
ou d’une assemblée comportant plusieurs membres sans pour
autant cesser de revêtir le caractère unilatéral.

Il existe deux critères qui permettent l’identification de


l’unilatéralité de l’acte : le premier est quantitatif l’autre est
qualitatif.
5
1- Le critère quantitatif

Selon le dictionnaire Robert est unilatéral ce :

Qui ne se fait que d’un coté ;

Qui n’engage qu’une seule partie, en droit ;

Qui provient d’un seul, n’intéresse qu’un seul, décision


unilatérale, prise sans consulter les particuliers.

Ces définitions se fondent sur un élément quantitatif,


l’unicité. L’acte unilatéral provient d’un seul auteur. C’est
également à cette appréciation quantitative que se réfère la
quasi majorité de la doctrine lorsqu’elle étudie le caractère
unilatéral de l’acte administratif.

2- Le critère qualitatif
Ce critère se fonde sur la relation inégalitaire entre l’auteur de
l’acte et son destinataire par rapport au contenu de cet acte. Mme
Maryvonne Hecquard- Théron affirme que « dans l’acte unilatéral à
l’inverse du contrat il n’y a aucune intervention du sujet à l’édiction
de l’acte. Dès lors, l’acte est unilatéral si l’auteur de l’acte et le sujet
sont distinct, l’acte est plurilatéral lorsque l’auteur est aussi le sujet
également auteur. Dans le premier cas la relation auteur-sujet est très
nettement inégalitaire, dans le deuxième cas elle est essentiellement
égalitaire ».

III- L’acte administratif unilatéral émane d’une autorité


administrative

6
L’acte est suivit de l’adjectif administratif car il est une mesure
prise par une personne publique qui est l’administration et plus
précisément une autorité administrative.

Les autorités administrative qui peuvent édicter des actes


administratifs unilatéraux sont en principe le chef du gouvernement,
les ministres, les conseils des collectivités territoriales, les présidents
des ces conseils, les chefs des services déconcentrés, les agents
d’autorités, les conseils administratifs et les directeurs et les
présidents des établissements publics administratifs.

Aucune définition légale n’est donnée à la notion d’autorité


administrative, il reste que l’autorité administrative soit un organe qui
exerce le pouvoir administratif. Le pouvoir législatif et le pouvoir
judicaire ne peuvent en tant que tels prendre des actes administratifs.
En effet, les lois adoptées par le parlement ne constituent pas des
actes administratifs tout simplement parce que le parlement n’est pas
une autorité administrative. Cependant les actes pris par
l’administration du parlement (les actes parlementaires) concernant
le personnel des assemblées revêtent bel et bien le caractère
administratif. il en est ainsi pour la décision prise par le Président de
l’Assemblée Nationale de passer un marché public pour la fourniture
d’équipements audiovisuels (C.E., 1999. Président de l’Assemblée
Nationale GAJA). Le régime juridique des actes législatifs est très
différent de ce des actes administratifs unilatéraux.

Les actes pris par le gouvernement soit sur habilitation


législative selon l’article 70 de la constitution ou selon son article 81
pendant l’intervalle des sessions parlementaires et avec l’accord, bien
sur, des commissions concernées des deux chambres du parlement,
sont des actes administratifs mais une fois ratifiés par celui-ci, ils
changent de nature juridique et deviennent, de ce fait, de vrais lois
insusceptibles de recours devant le juge administratifs ils ne sont plus
édictés par le gouvernement en tant qu’autorité administrative .

1-Les actes juridictionnels

7
Les instances juridictionnelles ne prennent pas des actes
administratifs mais elles rendent des jugements ou arrêts.

Les actes pris par les juridictions en matière de son


administration interne, constituent des actes administratifs
susceptibles de recours devant le juge administratif.

Certains actes de l’autorité administrative ne revêtent pas le


caractère administratif au sens contentieux du terme. Il en est ainsi
des actes de gouvernement et des actes relatifs au droit privé.

A- Les actes de gouvernement ou de souveraineté

Ces actes qui sont pris par le Gouvernement dans sa


relation avec le parlement ou avec le monde extérieur n’ont pas
le caractère administratif.

B- Les actes de droit privé


L’administration est habilitée à prendre des actes relevant du
droit privé qui sont du ressort du juge ordinaire. Et ce dans deux
cas :

Le premier cas se rapporte à la gestion de son domaine privé.


Ainsi l’autorité administrative gère son domaine privé de la même
façon que les personnes privées dans la gestion de leur propriété
privée. Aucune différence n’est établie dans ce cas entre la personne
publique et la personne privée.

Alors que le deuxième cas est relatif aux actes non


réglementaires pris dans la gestion des services publics industriels et
commerciaux qui sont exploités selon le mode de la gestion privée.

C – l’exception à la règle : l’acte administratif peut émaner


d’une personne privée

8
Les personnes privées sont généralement concernées par les
actes administratifs en tant qu’administrés, mais elles peuvent, sous
certaines conditions, prendre la qualité des autorités administratives,
et émettre des actes administratifs en bonne et due forme.

Comme les personnes publiques peuvent prendre des actes


privés, les personnes privées peuvent adoptés des actes
administratifs.

L’acte administratif peut être, sous certaines conditions, édicté


par des personnes privées, et ce dans deux cas :

Le premier cas concerne la théorie du fonctionnaire de fait


qu’est la conséquence normale du principe de la continuité du service
public. En vertu de cette théorie le conseil d’Etat français va
attribuer le caractère administratif à l’acte émanant d’une personne
imposée par le fait et non pas par le droit, de fait qu’elle n’a été pas
chargée d’une mission de service public par les autorités publiques et
n’ayant aucun pouvoir administratif. Cette qualification est fondée
aussi bien sur la nécessité ou l’urgence que sur l’apparence.

-Le conseil d’Etat français a mis en œuvre la théorie des


circonstances exceptionnelles dans le fameux arrêt Marion rendu le 5
mars 1948 il s’agit d’un comité des intérêts valériens qui se forma en
mai 1940 à St Valéry- sur –Somme, après le départ de la municipalité
et qui assura l’administration de la ville et le ravitaillement de la
population il réquisitionna les denrées stockées chez les commerçants
et les vendit : « Cons. Que ces actes n’étaient pas étrangers à la
compétence légale des autorités municipales ; que, dans la mesure où
les circonstances exceptionnelles nées de l’invasion leur conféraient
un caractère de nécessité et d’urgence, ils devaient, bien qu’émanant
de l’autorité de fait substituée aux- dites autorités, être regardés
comme administratifs ».

- La jurisprudence administrative française a appliqué, à


maintes reprises, la théorie des apparences qui s’applique quant elle
en période normale, lorsque l’acte est édicté par une personne qui

9
semblait régulièrement investie de la compétence exercée. Exemple
décision prise par un maire dont l’élection a été ensuite
ultérieurement annulée, (C.E, 1983, Charbonnel), ou encore les actes
pris par le préfet de police en vertu d’une délégation de signature
après sa mise à la retraite (C.E., 16 mai 2001, Préfet de police/
Mtimet, AJDA, 2001, p. 643).

-Le deuxième cas concerne les actes pris par des personnes
privées gérant un service public administratif ou commercial et
industriel.

1- Les actes pris par des personnes privées gérant un


service public administratif

Les personnes privées chargées d’une mission de service public


à caractère administratif sont habilitées à émettre des actes
administratifs unilatéraux d’ordre réglementaire ou non
réglementaire. La jurisprudence administrative française a admis et
ce depuis les arrêts Monpeurt du 31 juillet1942 et Magnier du 13
juillet 1961, la passibilité pour les personnes privées investies d’une
mission de service public de prendre des actes administratifs
unilatéraux lorsqu’ils traduisent la mise en œuvre d’une prérogative
de puissance publique.

2- Les actes pris par des personnes privées gérant un


service public industriel est commercial
Les actes pris par des personnes privées gérant un service public
industriel est commercial ne revêtent le caractère administratif que
s’ils sont de nature réglementaires et ont trait à l’organisation du
service public. En dehors de cela ce sont des actes de droit privé
(T.C., 15 janvier 1968, époux Barbier).
« Considérant que si la Compagnie nationale Air-France,
chargée de
l'exploitation de transports aériens, est une société anonyme
c'est-à-dire une personne morale de droit privé, et si, par suite, il
n'appartient qu'aux tribunaux de l'ordre judiciaire de se prononcer
10
au fond sur les litiges individuels concernant les agents non
fonctionnaires de cet établissement, les juridictions administratives
demeurent, en revanche, compétentes pour apprécier, par voie de
question préjudicielle, la légalité des règlements émanant du Conseil
d'administration qui, touchant à l'organisation du service public,
présentent un caractère administratif ; qu'aux termes du décret n° 50 -
835 du 1er juin 1950 et de l'article 143 du Code de l'aviation civile et
commerciale alors en vigueur, le personnel de la Compagnie Air-
France est soumis à un statut réglementaire, arrêté par le Conseil
d'administration et approuvé par le Ministre chargé de l'aviation
civile et commerciale et par le Ministre des finances et des affaires
économiques ; que, dès lors, en application de ces dispositions,
combinées avec celles de l'article 31 du Livre 1er du Code du travail,
les conditions de travail de ce personnel ne sont pas fixées par voie de
convention collective ;

Considérant que le règlement, établi le 20 avril 1959, dans le


cadre des prescriptions ci-dessus analysées, par la Compagnie
nationale Air-France pour fixer les conditions de travail du
personnel navigant commercial, comporte, notamment en son article
72 - lequel dispose que le mariage des hôtesses de l'air entraîne, de la
part des intéressées, la cessation de leurs fonctions - des
dispositions qui apparaissent comme des éléments de l'organisation
du service public exploité ; que ces dispositions confèrent audit acte
dans son intégralité un caractère administratif et rendent compétentes
les Juridictions administratives pour apprécier sa légalité (…)

IV- L’acte administratif est un acte affectant


l’ordonnancement juridique

A- La notion de l’ordonnancement juridique

La doctrine emploie aussi l’expression de l’ordre juridique.


Pièrre Delvolvé définit l’ordonnancement juridique comme l’ensemble
des règles juridiques qui déterminent la situation des sujets de droit,
qui leur confèrent des droits et des obligations. Et il ajoute que l’acte

11
administratif affecte cet ordonnancement ; il provoque un effet sur
lui ; il se rapporte aux droits et obligations des sujets de droit.

Un acte peut affecter l’ordonnancement juridique de deux


manières :

D’une manière positive en le modifiant par la création de droits


et obligations supplémentaires ;

D’une manière négative en prenant une position sur


l’ordonnancement existant, et donc sur les droits et obligations qu’il
comporte, mais sans pour autant y ajouter ou y retrancher. Il en est
ainsi dans le cas d’un rejet d’une demande ou d’une autorisation.

Il existe des actes émanant de la seule volonté de l’autorité


administrative, mais n’ont pas vocation à affecter l’ordonnancement
juridique. Il en est ainsi pour les mesures d’ordre intérieur tels que les
circulaires, les directives.

1- Les circulaires
La circulaire peut prendre la forme d’une instruction, d’une note
de service. Elle est adressée par les chefs des administrations
publiques aux fonctionnaires et agents placés sous leur autorité. Elle
a pour but essentiel l’explication et l’interprétation des textes
législatifs et réglementaires en vigueur et la détermination de la façon
dont l’administration entend les mettre en œuvre.

Les circulaires ne sont pas considérées par le juge comme des


décisions exécutoires.

La jurisprudence distingue deux sortes de circulaires :

A- les circulaires réglementaires contenant des règle


réglementaires faisant grief aux administrés, et sont considérées
comme des actes de portée générale et impersonnelles, ces circulaires
n’ayant que la forme, l’intitulé de circulaires et soumises au régime
juridique des actes administratifs unilatéraux et par voie de
12
conséquence sont susceptibles de recours devant le juge
administratif ;

-les circulaires interprétatives dans lesquelles le chef


hiérarchique fait connaître, rappelle, commente, interprète un texte
antérieur ou indique la manière de procéder, et qui ne sont pas
considérées comme des actes administratifs unilatéraux puisqu’elles
ne modifient pas l’ordonnancement juridique. La loi française du 17
juillet 1978 relative à l’accès aux documents administratifs prévoit
leur publication. Alors qu’aucun texte au Maroc ne prévoit, pour
l’instant, cette publication.

B- Les directives
Les directives sont des instructions et orientations générales
adressées par le supérieur hiérarchique à leurs subordonnés dans un
domaine où iles disposent d’un pouvoir réglementaire et d’une marge
d’appréciation et de discrétion pour leur tracer une ligne de conduite
ou leur indiquer le contenu des décisions qu’ils devront prendre, et la
démarche à suivre dans l’accomplissement de leurs tâches. D’où les
directives puisque ne décident pas ne sont pas des actes administratifs
unilatéraux et par conséquence insusceptibles de recours pour
annulation devant le juge administratif.

13
Deuxième section : le régime juridique de l’acte administratif
unilatéral

Le régime juridique de l’acte administratif sera traité à la


lumière de sa classification, son élaboration, son entrée en vigueur,
son exécution et enfin sa disparition.

Premier chapitre : la classification des actes administratifs


unilatéraux

Généralement on distingue entre deux catégories d’actes :

Les actes administratifs réglementaires et les actes non


réglementaires, notant bien que cette distinction matérielle se fonde
sur le contenu de l’acte.

I- Les actes réglementaires

Ce sont des actes qui ont une portée générale et impersonnelle


puisqu’elles s’adressent à une pluralité de personnes non désignés
par leur noms ( la portée générale) ou à une ou plusieurs personnes
désignées par leur situation, leur statut ou leur fonction, mais d’une
façon abstraite ( la protée impersonnelle).

II- Les actes non réglementaires


On distingue dans cette catégorie entre les actes les actes
individuels et les actes collectifs.

1- Les actes individuels


Ces actes concernent une personne bien déterminée par son
nom. Exemple : une autorisation de construire donnée à un particulier
ou à une société.

2- Les actes collectifs

14
Les actes collectifs intéressent plusieurs personnes nommément
désignées. Exemple : l’acte d’avancement de grade concernant
plusieurs fonctionnaires, L’acte de nomination des membres d’un
conseil administratif d’un établissement public ou d’un comité donné.

III- Intérêt de la distinction entre les actes


réglementaires et les actes non réglementaires

Cette distinction revêt une importance capitale vu que :

- Si toutes les autorités administratives sont investies,


généralement, de prendre les actes non réglementaires dans la limite,
bien entendu, de leurs compétences, seules certaines d’elles possèdent
le pouvoir réglementaire c'est-à-dire le pouvoir d’édicter des
règlements. Il en est ainsi pour le Chef du gouvernement et les
collectivités territoriales qui détiennent ce pouvoir directement de la
Constitution. Les autres autorités, même les ministres, ne peuvent
l’exercer que sur habilitation législative ou décrétale.

- L’acte réglementaire peut à tout moment être abrogé ou


modifié car il ne crée pas des droits acquis, alors que l’acte non
réglementaire lorsqu’il crée des droits acquis ne peut être ni abrogé
ni modifie.

- l’acte réglementaire peut être contesté devant le juge


administratif soit directement par voie d’action dans un délai de deux
mois après sa publication, soit indirectement par voie d’exception.
Alors que cette dernière voie ne soit pas possible pour les actes non
réglementaires.
- l’acte réglementaire, à la différence de l’acte non
réglementaire, peut faire l’objet d’une interprétation par les
juridictions ordinaires (T.C. ; 16 juin 1923, Septfonds, p. 498).

- la publication est le mode normal de la publicité de l’acte


réglementaire pour qu’il soit opposable aux administrés. Celui de
l’acte non réglementaire est la notification ou tout moyen approprié.

15
- l’acte réglementaire, à la différence de l’acte non
réglementaire, a, en principe, un caractère permanent.

- les tribunaux répressifs peuvent apprécier la légalité d’un acte


réglementaire mais non pas celle d’un acte non réglementaire.

16
chapitre II : L’élaboration de l’acte administratif
unilatéral

L’acte administratif est pris par une autorité


administrative compétente tout en observant des règles de
formes et des procédures.

I- La compétence en matière de l’acte administratif


unilatéral

La compétence est définie comme l’aptitude propre à


la fonction, et indépendante de la personne, conférée par la
Constitution, les lois, les règlements ou encore, à la rigueur, par
le juge, à certains agents publics, à accomplir certains actes
juridiques sur un territoire donné, à un moment donné.

Les règles de compétence, à raison de la matière, sont


d’ordre public. L’incompétence à raison de la matière peut être
soulevée par les parties à tout stade de la procédure. Elle est
relevée d’office par la juridiction saisie (Article 12 de la loi n° 41-
90 instituant des tribunaux administratifs).

Les règles de compétence n’attribuent pas seulement


à l’autorité administrative le pouvoir d’agir et d’édicter des
actes juridiques mais lui imposent l’obligation d’agir et d’exercer
la compétence.

1- La délimitation des compétences

A- Elément relatif à la matière : compétence matérielle (ratione


materiae)
17
-
Chaque autorité administrative a sa propre sphère de
compétence qui est bien déterminée par le législateur (Le
ministre doit respecter la compétence du Chef du
gouvernement, il doit aussi respecter la compétence conférée
aux collectivités territoriales).

B- Elément relatif au territoire : la compétence


territoriale ou spatiale (ratione Loci)
C’est un élément qui définit le champ géographique de la
compétence, en quelque sorte, facile à déterminer. Il y a des
autorités administratives qui exercent sa compétence sur
l’ensemble du territoire nationale telles que le Chef du
Gouvernement, les ministres, d’autres l’exercent sur une seule
région ou une seule préfecture ou province il en est ainsi pour
les walis et gouverneurs.

C- Elément relatif au temps : la compétence temporelle


(ratione temporis)
Cet élément s’intéresse à la datte de la prise de l’acte
administratif unilatéral. En principe la compétence des autorités
administratives se situe entre leur investiture et leur
désinvestiture. Cependant il peut arriver qu’une autorité
désinvestie continue à exercer la compétence dans le cadre de la
théorie de l’expédition des affaires courantes pour assurer une
certaine continuité du service.

2- les altérations de la compétence

18
Les règles de compétence peuvent être altérées pour qu’une
autorité puisse exercer la compétence relevant d’une autre autorité et
ce dans le cas d’une délégation ou d’un remplacement.

A- La délégation de compétence

On traitera successivement les sortes de délégation de


compétence et ses conditions.

a- Les modes de délégation de compétence


On distingue généralement entre la délégation de pouvoir et la
délégation de signature.

 La délégation de pouvoir

Cette délégation opère un transfert des attributions d’une


autorité (dit délégante) à une autre (appelée délégataire). Elle
réalise donc un déplacement de compétences au profit de la
seconde dans la mesure où l’autorité délégante devient
incompétente pour décider dans les matières déléguées, sauf si
la délégation a été retirée révoquée par la suite. Ainsi, en vertu
de l’article de la Constitution
La délégation de pouvoir est impersonnelle n’est pas
affectée par un changement de l’autorité délégante ou de
l’autorité délégataire.
Le délégataire ne peut pas procéder à une subdélégation
de pouvoir, en revanche, il peut déléguer sa signature.

 La délégation de signature

19
La délégation de signature ne bouleverse par la répartition
des compétences car elle ne dessaisit pas totalement l’autorité
délégante de sa compétence, elle demeure compétente pour
décider dans les matières qui ont fait l’objet de cette sorte de
délégation.

La délégation de signature est accordée par une autorité


administrative supérieure à une autre inférieure nommément
désignée.

Le délégataire jouissant d’une délégation de signature ne


peut pas procéder à une subdélégation de sa signature car il ne
fait qu’agir à la place du délégant et sous sa responsabilité.

b- Les conditions des délégations de compétence

Les délégations de compétence ne sont légales que si elles


sont :

- Prévues par un texte d’ordre constitutionnel, législatif, ou


réglementaire. Sachant bien que ce texte doit être de même rang du
celui qu’a établit la compétence.

- Publiées. Les délégations doivent être publiées ;

- Partielles c'est-à-dire que l’autorité administrative ne peut


déléguer la totalité da sa compétence;

- Précises, les matières faisant l’objet de la délégation doivent


être précises avec suffisamment de rigueur.

- Emanées du titulaire de la compétence.

20
B- Remplacement

Dans le cas où une autorité administrative ne peut, pour


une raison ou pour une autre, exercer sa compétence, elle peut
être remplacée immédiatement par une autre. Ce
remplacement est justifie, imposé par le principe de continuité
de service public.

Le remplacement doit être prévu par le même texte qui a


conféré la compétence à son titulaire principal.

Il faut distinguer, à cet égard, entre la suppléance,


l’intérim et la substitution comme trois modes différents
réalisant le remplacement d’une autorité à une autre.

a- La suppléance

La suppléance réalise le remplacement d’une autorité à une


autre lorsque la première est absente ou empêchée. Ce qui implique
que l’autorité compétente est toujours en fonction, mais elle ne peut
accomplir sa compétence parce qu’elle est tout simplement absente ou
ayant un empêchement quelconque. La suppléance doit être prévue
par un texte. Ainsi, en vertu de l’article 109 de la loi organique n°
113.14 relative aux communes, en cas d’absence ou d’empêchement
du président pour une durée supérieure à un mois, il est
provisoirement supplée dans la plénitude des ses fonctions, de plein
droit, par un vice- président dans l’ordre ou à défaut de vice-
président, par un membre du conseil désigné selon le classement
suivant :
1. par la date d’élection la plus ancienne ;
2. par priorité d’âge en cas d’égalité d’ancienneté.

b- L’intérim

21
L’intérim se présente lorsque l’autorité compétente n’est plus, et
dans l’attente de la désignation d’une nouvelle autorité, une autre
personne est chargée d’assurer l’exercice de ses fonctions pour faire
face à cette indisponibilité. L’intérim peut ne pas être prévu par un
texte.

Le décret autorisant le premier ministre à désigner les membres


de gouvernement chargés d’assurer l’intérim de leurs collègues
absents ou empêchés.

c- La substitution

La substitution c’est une forme de remplacement permet au


remplaçant d’exercer les compétences du titulaire. Mais cette forme
en pratique ne concerne que la relation des autorités décentralisées
aux autorités de tutelle lorsque les premières refusent ou
s’abstiennent à exercer certaines compétences qui leurs sont impartis,
et qui revêtent une importance particulière. Ainsi l’article 76 de la loi
organique n° 113.14 relative aux communes dispose que « lorsque le
conseil communal s’abstient de prendre les actes qui lui sont
légalement impartis, et que cette abstention nuit au fonctionnement
normal des services de la commune, le gouverneur de la préfecture ou
de la province demande au président d’exercer les fonctions qui lui
sont dévolues.
A l’expiration d’un délai de sept jours à compter de la date
d’envoi de la demande sans que le président n’y donne suite, le
gouverneur de la préfecture ou de la province saisi la juridiction des
référés prés le tribunal administratif en vue de statuer sur l’existence
de l’état d’abstention.
La juridiction des référés statue dans un délai de 48 heures à
compter de l’introduction de la saisine auprès du greffe de ladite
juridiction.
Il est statué tel que prévu à l’alinéa précédent par décision de
justice définitive et sans convocation des parties le cas échéant.

22
Lorsque la décision de justice constate ledit état d’abstention, le
gouverneur peut se substituer au président dans l’exercice des actes
que ce dernier s’est abstenu d’exercer».

23
C- Les infractions aux règles de compétence

Les infractions aux règles de compétences sont les faits soit


d’une usurpation de fonction, soit d’une usurpation de pouvoir, soit
enfin de l’empiètement de fonction.

a- L’usurpation de fonction

On est devant une usurpation de pouvoir lorsque l’acte en cause


est édicté par une autorité n’ayant reçu aucune habilitation en
matière administrative ou par une autorité dont l’investiture a expiré
soit du fait de la mise à la retraite, ou d’une démission, ou encore
d’une révocation soit du fait de l’arrivée à terme du mandat.

b- L’usurpation de pouvoir

Cette usurpation se présente lorsque l’autorité administrative


empiète sur les attributions du pouvoir législatif ou du pouvoir
judiciaire.

c- L’empiètement de fonction

Dans ce cas une autorité administrative empiète sur les


attributions d’une autre autorité administrative.

24
Chapitre III : les règles de forme et de procédure de l’acte
administratif

L’élaboration de l’acte administratif unilatéral est soumise à un


certain nombre des règles de forme et de procédure.

Les règles de formes concernent l’acte administratif en tant que


négotium c'est-à-dire sa présentation alors que les règles de
procédure se rapportent à l’instrumentum c'est-à-dire aux étapes que
l’acte doit franchir.

I- Les règles de forme


Les autorités administratives sont tenues dans l’édiction de leurs
actes administratifs de respecter les règles de forme prescrites par les
textes législatifs et règlementaires. Ces règles concernent aussi bien la
rédaction de l’acte que ses mentions.

1- La rédaction de l’acte

L’acte administratif peut être écrit ou non écrit

A- La forme écrite de l’acte

Les actes des autorités administratives prennent souvent la


forme écrite et de ce fait ils expriment d’une façon nette et expresse sa
volonté.
La forme écrite de l’acte administratif est la forme la plus
fréquente dans son édiction caractérisant notamment les textes
réglementaire. L’acte administratif écrit traduit la volonté expresse et
explicite de l’administration Néanmoins ces actes peuvent être pris en
dehors de toute forme. En effet les actes administratifs peuvent être
écrits ou non écrits.

B- La forme non écrite de l’acte


25
La forme non écrite de l’acte se présente dans deux cas :
verbalement ou tacitement.

a-L’acte verbal

L’acte administratif peut prendre la forme verbale.par exemple


un ordre adressé par un agent de police chargé de la circulation à un
automobiliste.

b-l’acte tacite
Le silence de l’autorité administrative pendant un certain temps
(souvent pendant deux mois) peut être interpréter selon le cas comme
une décision implicite d’acceptation (par exemple en matière de
permis de construire) ou d’un rejet.

Il est à signaler que la loi n° 41-90 instituant des tribunaux


administratifs dispose dans son article 23 que le silence conservé
pendant une période de 60 jours par l’administration à la suite d’une
demande dont elle a été saisie équivaut sauf disposition législative
contraire, à un rejet. L’intéressé peut alors introduire un recours
devant le tribunal administratif dans le délai de 60 jours à compter de
l’expiration de la période de 60 jours ci –dessus spécifiée.

2- Les mentions de l’acte administratif

L’acte administratif à forme écrit comporte un certain nombre


de mentions. Il s’agit des visas, de la motivation, de la date et de lieu,
de la signature, et de contreseing.

A- Les visas

Les visas indiquent les textes dont l’acte fait application et les
éléments de la procédure qui ont précédé son édiction. Les visas
permettent au destinataire de l’acte de prendre connaissance de
l’assise juridique des mesures prises.
26
L’absence totale ou partielle des visas dans un acte administratif
est sans conséquences sur sa régularité. Le même jugement vaut pour
une erreur dans les visas.

3- Les motifs des actes administratifs unilatéraux


Ce sont les raisons de faits et de droits qui justifient la prise de
la décision.

Pendant longtemps l’administration n’était pas obligée de


motiver ses décisions. Mais La loi n° 03-01 du 23 juillet 2002 est
venue pour limiter le principe de la non- motivation des actes
administratifs unilatéraux. Cette obligation est imposée à peine
d’illégalité de la décision. Ainsi elle oblige l’administration de
motiver les décisions administratives individuelles défavorables
émanant des administrations de l’Etat, des collectivités locales, des
établissements publics er des personnes chargées de la gestion d’un
service public.

La motivation doit être écrite et comporter les énonciations de


fait et de droit qui donnent un fondement légal à la décision.
Les décisions concernées par l’obligation L’article 2 de la loi n°
03-01 susvisée sont :

-Les décisions liées à l’exercice des libertés publiques ou celles


présentant un caractère de police administrative ;

-Les décisions administratives qui infligent des sanctions


administratives ou disciplinaires ;

-Les décisions administratives qui subordonnent à des


conditions restrictives particulières l’octroi d’une autorisation d’une
attestation ou de tout autre document administratif, ou imposer des
sujétions non prévues par la loi ou le règlement ;

-Les décisions administratives qui retirent ou abrogent une


décision créatrice des droits ;

27
-Les décisions administratives qui opposent une
prescription, une forclusion ou une déchéance de droit2 ;

-Les décisions administratives qui refusent un avantage


dont l’attribution constitue un droit un droit pour les personnes
qui remplissent les conditions légales pour l’obtenir.

-Les décisions administratives relatives à la sureté


intérieure et extérieure de l’Etat ne font pas l’objet d’une
motivation.

L’énumération faite par la loi n°03.01 présente un


caractère limitatif. Les décisions individuelles défavorables
autres celles précitées demeurent soumises au principe de non-
motivation.

4-Date et lieu
La date d’un acte administratif unilatéral est la date du jour de
sa prise qui se matérialise par sa signature.

La mention de la date d’un acte administratif unilatéral revêt


une importance capitale étant donné qu’elle permet au juge est à
l’intéressé de savoir si la personne qui a édicté l’acte est compétent
au moment de son édiction pourtant cette mention est extrêmement
utile car la légalité de l’acte s’apprécie en fonction des règles en
vigueur au jour de son adoption.

De même, la mention du lieu où l’acte administratif unilatéral a


été pris est sans incidence sur sa régularité.

28
5-La signature
La signature de l’acte administratif unilatéral ne constitue pas
un simple élément de forme mais il s’agit d’une mention qui
conditionne la régularité de l’acte voire même son existence. Tant que
l’acte n’est pas signé il loin d’être un acte juridique il n’existe pas
encore. La signature détermine l’auteur de l’acte et de ce fait elle se
rattache non aux éléments de formes mais aux règles de la
compétence.

6-Le contreseing
Le contreseing est une signature apposée par une autorité
administrative sur l’acte à coté de la signature de l’autorité ayant la
compétence à l’dicter.

Le contreseing que les ministres intéressés apportent aux décrets


réglementaires du Chef du Gouvernement ne concerne pas la
compétence mais il se rattache à la forme de l’acte.

29
II- les règles de procédures

Les règles de procédures concernent les étapes que l’acte


administratif doit franchir avant son édiction par l’autorité
administrative compétente. Ces règles se rapportent notamment à la
proposition, et à la consultation.

1- La proposition
La proposition c’est l’acte par lequel un organe suggère,
prépare ou oriente une décision qui doit normalement être prise par
un autre organe.

Les propositions, sont de deux sortes : les propositions


impératives et des propositions facultatives.

Dans le cas d’une proposition impérative l’auteur de l’acte


administratif unilatéral ne peut procéder à l’édiction dudit acte que si
une autre autorité émet une proposition. Dans ce cas la proposition
déclenche le processus décisionnel. Elle sera facultative lorsque
l’auteur de l’acte peut l’édicter sans attendre aucune proposition.

2-La consultation

La consultation consiste en une information destinée à éclairer


le choix du décideur. Elle s’exprime par l’avis.

On distingue entre trois catégories de consultation :

-consultation facultative. C’est une consultation que l’auteur de


l’acte peut requérir mais il n’est pas tenu de la suivre.

-consultation obligatoire. C’est une consultation que l’auteur


doit solliciter mais il n’est pat obligé de la suivre.

30
-consultation conforme. C’est une consultation que l’auteur de
l’acte doit demander et doit également la suivre.

chapitre IV : L’entée en vigueur de l’acte administratif


unilatéraux

L’entrée en vigueur de l’acte administratif est liée aussi bien à


son publicité qu’au principe de la non rétroactivité.

I- La publicité de l’acte administratif unilatéral

La publicité de l’acte administratif unilatéral se fait par deux


modes : publication et notification.

L’acte administratif unilatéral n’entre en vigueur et ne de vient


opposable aux tiers qu’à la suite de sa publication par exemple au
bulletin officiel, s’il s’agit d’un acte réglementaire et suite à sa
notification s’il s’agit d’un acte non réglementaire. Ces deux modes
de publicité portent l’acte à la connaissance des intéressés.

II- La non rétroactivité des actes administratifs unilatéraux

La non rétroactivité des actes administratifs unilatéraux est


considérée par la jurisprudence comme un principe général du doit.
La constitution prévoit la non rétroactivité pour la loi dans son article
6.
La non rétroactivité de l’acte administratif unilatéral signifie
que l’acte ne peut légalement produire d’effet à une date antérieure
de son entrée en vigueur c'est-à-dire à celle de sa publication s’il
s’agit d’un acte réglementaire, à celle de sa notification si un acte
individuel est en cause.

L’acte administratif ne doit pas avoir un effet rétroactif parce


qu’il gère l’avenir et non pas le passé.
31
Il existe trois exceptions au principe de la non rétroactivité de
l’acte administratif unilatéral.

 L’autorisation de législateur
La loi peut prévoir l’effet rétroactif d’un acte administratif
unilatéral

 L’annulation de l’acte par le juge


L’annulation de l’acte administratif unilatéral par le juge
entraine la régularisation dédit acte avec effet rétroactif.

 Le retrait de l’acte per l’autorité administrative


Le retrait de l’acte administratif unilatéral par la seule volonté
de l’autorité administrative, donne au dit acte un effet rétroactif.

32
Chapitre V : L’exécution de l’acte administratif unilatéral

La distinction que l’on peut opérer entre l’étape de l’entrée en


vigueur et l’étape de l’exécution c’est que dans la première étape
l’acte prend une place dans l’ordre juridique, il fait parti de cet ordre
c’est-à- dire il a une existence dans le monde du droit. et dans la
seconde étape il sort de l’abstrait au monde de réel il n’a pas
seulement une existence au niveau de l’ordre juridique mais une
existence réelle, et concrète.

L’exécution matérialise l’acte elle le rend concret.

Les actes administratifs unilatéraux sont revêtus de l’autorité de


la chose décidée. Et par conséquent ils bénéficient du privilège de
préalable c’est-à-dire que ces actes sont présumés légaux et
s’appliquent dés leur publicité sans qu’un recours contentieux formé
contre ces actes suspend leur exécution.

Il y a des cas où l’exécution des actes administratifs unilatéraux


pose des sérieux problèmes surtout lorsque le destinataire de l’acte
s’oppose à cette exécution. Dans ce cas l’autorité administrative peut
procéder à des poursuites pénales ou prononcer des sanctions
administratives ou encore recourir à l’exécution forcée. En principe
l’autorité administrative n’a pas le droit de recourir à forcée chaque
fois que le destinataire de l’acte refuse d’exécuter ses actes. Ce
recours a été strictement délimité par l’arrêt du tribunal du conflit
rendu le 2 décembre 1902 à l’occasion de l’affaire Sté immobilière de
St-Just qui est à l’origine du régime de l’exécution forcée. Il s’agit
d’un mode exceptionnel en matière de l’exécution des actes
administratifs unilatéraux. Elle est autorisée seulement dans les cas
suivant :

Lorsque la loi prévoit l’utilisation de cette mesure à l’encontre


de l’administré qui s-oppose à l’exécution de l’acte ;

33
Lorsque l’autorité administrative ne dispose pour faire
exécuter ses actes, d’aucune sanction prévue par le législateur.

Lorsqu’il y a urgence. C’est-à-dire en cas de circonstances


exceptionnelles ou de nécessité absolue.

L’utilisation de l’exécution forcée est soumise à un certain


nombre de conditions :

- elle doit être procéder par une mise en demeure préalable ;


- elle doit se limiter au strict nécessaire, elle ne doit pas
dépasser le but recherché ;
- elle peut entrainer la responsabilité de l’autorité
administrative concernée.

L’exécution forcée illégale constitue une voie de fait lorsqu’elle


touche à une liberté publique ou à un droit fondamental.

34
Chapitre VI :La disparition des actes administratifs
unilatéraux

Les effets des actes administratifs ne disparaissent qu’en cas


d’abrogation ou de retrait.

I- l’abrogation

L’abrogation met fin aux effets de l’acte administratif unilatéral


pour l’avenir.

L’acte réglementaire peut à tout moment être abrogé car il ne


crée pas des droits acquis. Alors que l’acte non réglementaire créant
des droits acquis ne peut faire l’objet de cette abrogation que s’il est
illégal dans le délai du recours contentieux.

II- le retrait

Le retrait met fin à l’acte administratif unilatéral non seulement


pour l’avenir mais aussi pour le passé. A ce sujet il faut distinguer
entre l’acte régulier et l’acte non régulier.

1- Le retrait de l’acte régulier

L’autorité administrative ne doit pas retirer ses actes


administratifs réguliers créateurs de droit.

2- Le retrait de l’acte irrégulier

L’autorité administrative peut retire ses actes administratifs


irrégulier non créateurs des droit acquis. Mais si ces actes créent des
droits acquis elle ne peut pas les retirés que dans le délai du recours
pour excès de pouvoir.

35
Deuxième section : le contrat administratif

Le contrat administratif est un acte bilatéral conclu par une


autorité administrative au non de l’Administration et pour son compte
et un tiers.

Chapitre I : la notion du contrat administratif

Il existe deux critères qui servent à identifier le contrat


administratif, l’un est d’ordre législatif l’autre est d’ordre
jurisprudentiel.

I-Le critère législatif


La nature juridique du contrat selon ce critère est déterminée
par le législateur. C’est le texte juridique qui se prononce sur le
caractère administratif d’un contrat donné soit d’une façon directe et
expresse en le qualifiant comme tel, soit d’une façon indirecte en
confiant son contentieux au juge administratif.

II-Le critère jurisprudentiel

La jurisprudence française à développé les critères qui


permettent l’identification des contrats ayant le caractère
administratif. Ces critères s’articulent autour de deux éléments:

-un élément organique ; c’est-à-dire que l’autorité


administrative soit l’une des paries au contrat. Un contrat conclu
entre deux personnes publiques revêt en principe un caractère
36
administratif, sauf dans le cas où, eu égard à son objet, il ne fait
naitre entre ces personnes que des rapports de droit privé. A l’opposé,
en principe, un contrat conclu entre deux personnes publiques privé
n’est pas administratif. Mais lorsque ce contrat se rapporte à la
gestion d’un service public il prend le caractère administratif.

A -un élément alternatif

Pour imprimer le caractère administratif aux contras passés par


l’autorité administrative, la jurisprudence française adopte un critère
alternatif. Il s’agit de la présence d’une clause exorbitante du droit
commun dans le contrat et de l’existence d’une mission de service
public dans le contrat. Chacun des critères suffit à lui seul pour
conférer cette qualité au contrat. Ils constituent un caractère
alternatif et non cumulatif.

a-la présence d’une clause exorbitante du droit commun dans


le contrat.

Ce critère a été le premier adopté par la jurisprudence française


dans l’arrêt Société des granitis porphyroïdes des Vosges. Par
l’inclusion de clauses exorbitantes, ou dérogatoires au droit commun,
dans le contrat les paries manifestent leur volonté de soustraire au
droit commun.

Il s’agit de toute clause exclue par sa nature dans les relations


privé. Autrement dît de toute clause dont la présence est illégale dans
un contrat passé dan le cadre du droit privé. C’est le cas des clauses
qui donnent à l’autorité administrative des avantages et des pouvoirs
vis-à-vis du contractant tels que le droit de suspension ou de
résiliation unilatérale du contrat, le droit d’infliger des sanctions, le
droit de contrôle.

b-l’existence d’une mission de service public

Pour que le contrat possède le caractère administratif il faut


qu’il soit en relation avec un service public. Autrement dit il faut que

37
ce contrat exécute une mission d’intérêt général. La Cour Suprême a
appliqué ce critère à l’occasion de son arrêt rendu le 17 avril 1961 à
propos de l’affaire El Hihi Mohammed dans le quel il a confié le
caractère administratif au contrat de travail liant le ministère de
l’éducation au sieur El Hihi du fait de la participation de ce dernier à
l’exécution du service public.

Chapitre II :Les différents types de contrat administratif

38
Les principaux types de contrat passés par les autorités
administratives sont les suivants :

-Le contrat de gestion déléguée.


Il est régit par la loi ,n 54-05 relative à la gestion déléguée des
services publics du 14 février 2006 qui s’applique aux contrats de
gestion déléguée de services et d’ouvrages publics passés par les
collectivités territoriales et leurs groupements et par les
établissement publics.
La gestion déléguée est un contrat par lequel une personne
morale de droit public, dénommée « déléguant » délègue, pour une
durée limitée, la gestion d’un service public dont elle a la
responsabilité à une personne morale de droit public ou privé,
dénommée « délégataire » en lui reconnaissant le droit de percevoir
une rémunération sur les usages et/ou de réaliser des bénéfices sur
ladite gestion.
La gestion déléguée peut également porter sur la réalisation
et/ou la gestion d’un ouvrage public concourant à l’exercice du
service public déléguée. »
-La concession de service public ;
-Les marchés de travaux publics
Régit par le décret n 2-12-349 du 4 avril 2013relatif aux
marchés publics.
Il définit le marché comme étant un contrat à titre onéreux
(contraire gratuit)conclu entre, d’une part, un maitre d’ouvrage et
d’autre part , une personne physique ou morale appelée entrepreneur
, fournisseur, ou prestataire de services ayant pou objet l’exécution de
travaux, la livraison de fournitures ou la réalisation de prestations de
services tels que définis ci-après :
A(marchés de travaux : contrats ayant pour objet l’exécution de
travaux relatifs notamment à la construction, à la reconstruction, à la
démolition, à la réparation ou à la rénovation, à l’aménagement et à
l’entretien d’un bâtiment, d’un ouvrage ou d’une structure ainsi que
les travaux de reboisements.(plantation)
Les marchés de travaux comprennent également les prestations
accessoires aux travaux tels que les sondages, les forages ; les levées

39
topographiques, les études sismique ou études géotechniques et les
services similaires fournis dans le cadre du marchés .

B) Marches de fournitures : contrats ayant pour objet l’achat ou


la location avec option d’achat de produits ou de matériels. Ces
marchés englobent également à titre accessoires des travaux de pose
et d’installation nécessaires à la réalisation de la prestation.
La notion de marchés de fournitures recouvre notamment :
-les marchés de fournitures courants ayant pour objet
l’acquisition par le maitre d’ouvrage de produits existant dans le
commerce et qui ne sont pas fabriqués sur spécifications techniques
propres au maitre d’ouvrage,
-les marchés de location avec option d’achat qui ont pour objet
la location de biens d’équipements de matériel ou d’outillage qui
donne au locataire la possibilité d’acquérir à une date préalablement
fixé, tout ou partie des biens loués, moyennent un prix convenu tenant
compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de
loyers.
La notion de marchés de fournitures ne recouvre pas
l’acquisition et la location avec option d’achat relatives à des biens
immobiliers.
C) marchés de services : contrats ayant pour objet la réalisation
de prestations de services qui ne peuvent etre qualifiés ni de travaux
ni de fournitures.
La notion de marchés de fournitures recouvre notamment :
- les marches de prestations d’études et de maitrise d’œuvre qui
comportent le cas échéant des obligations spécifiques liées à la notion
de propriété intellectuelle.
-les marches de services courants qui ont pour objet la
réalisation de services pouvant être fournis sans spécifications
techniques particulières exigés par le maitre d’ouvrage.
-les marches de location sans option d’achat notamment la
location d’équipement de matériels, de logiciels, de mobiliers de
véhicules, et d’engins la notion de marches de location ne recouvre
pas la location des biens immobiliers
-les marches portant sur les prestations d’entretien et de
maintenance des équipements des installations et de matériel de

40
nettoyage et de gardiennage des locaux administratifs et des
prestations de jardinage.
-les marches portant sur les prestations d’assistance au maitre
d’ouvrage
--les marches portant sur les prestations de formation
-les marches de prestations de laboratoires de bâtiment et
travaux relatives aux essais, contrôles de qualité es matériaux et
essais géotechniques
-les contrats portant sur les prestations architecturales.

-Le contrat de partenariat public- privé ;


Il est régit par la loi n 86.12 du 24 décembre 2014
Le contrat e partenariat public- privé est un contrat de durée
déterminée par le quel une personne publique confie à un partenaire
privé la responsabilité de réaliser une mission globale de conception,
de financement de toute ou partie, de construction ou de
réhabilitation, de maintenance et /ou d’exploitation d’un ouvrage ou
infrastructure ou de prestation de services nécessaires à la fourniture
d’un service public.

-Le contrat de recrutement dans les administrations publiques;

Ce contrat est régit par l’article 6 bis du statut générale de la


fonction publique qui dispose que » les administrations publiques
peuvent le cas échéant recruter par contrats des agents dans les
conditions et les modalités fixés par décret.
Ce recrutement n’ouvre droit en aucun cas à la titularisation
dans les cadres de l’administration.
Le décret d’application n 2.15.770 du 9 out 2016 à fixé les
modalités et les conditions de recrutement par contrat dans la
fonction publique.

41
Chapitre III : Le régime juridique des contrats administratifs

I- Formation des contrats administratifs

1-Autorité compétente

Les autorités compétentes en matière de passation des contrats


administratifs sont au niveau de l’Etat les ministres entant
qu’ordonnateur des dépenses de leurs départements. Au niveau des
collectivités territoriales sont les présidents des conseils desdites
collectivités. Au niveau des établissements publics ce sont les
présidents et les directeurs qui ont la capacité pour passer des
contrats au nom, et pour le compte desdits établissements.

2-Les modes de passation des contrats

L’appel d’offre ou la concurrence constitue le mode le plus


courant en matière de passation des contrats administratifs par
apport à L’adjudication et la négociation.

42
II- L’exécution des contrats administratifs
Dans le cadre des contrats administratifs L’autorité
administrative jouit d’un certain nombre de prérogatives qui trouvent
leur fondement dans la nécessité de service public. Elle les détient
dans tout les cas soit que le contrat les prévoit ou non. Il s’agit du :

-Pouvoir de contrôle et direction


-Le pouvoir de sanction
-Pouvoir de modification unilatérale ;
-Pouvoir de résiliation ;
En contrepartie le contractant a droit :

-au paiement des prix fixé initialement ;

-Au rétablissement de l’équilibre financier dans le cas d’un fait


de prince ou d’imprévision.

La théorie de fait de prince ne peut être soulevée que dans le cas


où la mesure préjudiciable émane de l’autorité administrative
contractant. Tandis que la théorie d’imprévision ne peut être évoquée

43
que s’il s’agit d’une modification imputable à des circonstances
économiques.

III-La fin des contrats administratifs


Les contrats administratifs prennent fin dans le cas :

-d’exécution du contrat par le contractant ;


-de l’expiration de la période pour laquelle le contrat a été
passé ;
-de résiliation par l’autorité administrative ;
-de résiliation par le juge ;
-de survenance d’événements de force majeure.

44
Deuxième partie : les domaines de l’action administrative

L’action administrative a deux domaines l’un porte sur les


services publics, l’autre sur la police administrative.

Section I : les services publics

L’action administrative se traduit essentiellement par la gestion


des services publics. L’administration est un service public.
La notion de service public a longtemps servait comme
fondement de droit administratif et le critère de la compétence du juge
administratif.

I : la notion de service public

Le service public est une activité et une organisation. Maurice


Hauriou définit le service public comme une organisation créée par
une personne administrative en vue de la satisfaction d’un besoin
collectif. Alors que Jean Rivéro affirme que le service public est une
activité d’intérêt général que l’administration entend assumer.

45
II –les différents types des services publics

On distingue entre plusieurs sortes des services publics il y a


des SP à caractère administratif, d’autres à caractère économique,
social, professionnel.

Ce qui importe dans cette classification c’est la distinction, entre


le service public économique et le service public administratif.

1-Le service public administratif

Le service public administratif est un service régit entièrement


par le doit public et dont l’activité est purement de nature
administrative. Tous les ministères sont des services publics
administratifs, leurs personnels sont soumis au droit de la fonction
publique. Leurs relations avec les usagés est régis par le droit public
et le contentieux qui en résulte relève du juge administratif.

2- Le service public économique


Le service public économique est un service régit par le doit
privé.
Le personnel des services public économique est soumis au
droit privé, les litiges mettant en cause lesdits services relèvent du
juge ordinaire.

3-Les critères de distinction entre un service public


administratif et un service public économique

A-le critère législatif

La nature du service public d’après ce critère est déterminée par


le législateur, c'est-à-dire par la loi. Lorsque la loi attribue au service
public le caractère économique à un service donné, cette qualification
s’impose au juge alors que la qualification réglementaire n’y
s’impose guère.

B-le critère jurisprudentiel


46
Un service public est qualifié comme industriel et commercial
d’après la jurisprudence s’il présente les trois éléments suivant :

a-l’objet du service public


Lorsqu’il s’agit d’une activité qui peut être assurée par une
entreprise privée, le service public est d’ordre industriel et
commercial.

b-L’origine des ressources


Si les ressources financières du service public proviennent de
l’impôt est d’ordre administratif. Mais s’elles proviennent des
redevances perçus sur les usagers en contrepartie des prestations
fournies, le service est tenu pour industriel et commercial.

c-Les modalités de gestion


La gestion d’un service public industriel et commercial ne se
base par sur des règles exorbitants du doit privé. Il reste dans
plusieurs cas régis par ce droit.

47
III -le régime juridique des services public

1-création et suppression des services publics


les services publics nationaux sont crées et supprimés soit par le
parlement tel est le cas de toutes les service publics dotés de la
personnalité morale soit par gouvernement.

Les services publics locaux sont crées par les conseils des
collectivités territoriales. Les services publics régionaux par exemple
sont crées par le conseil de la région.

2-les principes régissant la gestion des services publics

Ces principes sont connus sous le nom de « lois de Rolland » le


nom du professeur qui les a exposées, sont au nombre de trois comme
suit :
A-le principe de continuité

Le but du service public est la satisfaction des besoins d’intérêt


général d’une façon continue, étant donné que toute interruption

48
risque de générer des situations de crise et de trouble dans la vie
sociale.

Le Príncipe de continuité a un fondement constitutionnel.


La constitution marocaine prévoit ce principe à l’article 154.

Plusieurs règles et théories se rattachent au principe de la


continuité. Par conséquent, l’interdiction et la limitation du droit de
grève dans la fonction publique est justifiée par ce principe.

Le principe de continuité impose au contractant avec


l’administration de suivre l’exécution du contrat quelles que soient
les difficultés et les entraves rencontrées au cours de cette exécution.
Le principe de continuité impose au fonctionnaire
démissionnaire de ne pas abandonner sa fonction que si
l’administration accepte sa démission.

B-Le principe de mutabilité et d’adaptation

Ce principe veut que le service public évolue selon les exigences


de l’intérêt général et pour répondre aux besoins de la société le
service public doit s’adapter. Ni les fonctionnaires ni les administrés
ne peuvent prétendre à des droits acquis pour garder la législation et
la réglementation en vigueur.

C-Le principe de l’égalité

Le service public est régit par le principe d l’égalité aucune


discrimination ne doit être faite entre les administrés qui doivent être
traités de la même façon et sur un pied d’égalité. Il signifie que les
usagers qui se trouvent dans des mêmes conditions soient traités de la
même manière et doivent se voir appliquer des solutions identiques.

49
III : les modes de gestion des services publics

Les services publics sont gérés soit directement par la personne


publique qu’ils les a crées soit indirectement par une personne de
droit privé.

1-Les services publics gérés par une personne publique

Cette gestion prend soit la forme d’une régie soit d’un


établissement public.

A-La régie

On parle aussi de l’exploitation directe.il s’agit d’un mode de


gestion traditionnel qui a pris à l’heure actuel certain recul.

Dans le cadre de cette gestion le service public concerné est


dépourvu de la personnalité morale, il est géré directement par l’Etat
ou la collectivité territoriale.

Marcel Waline définit la régie en ces termes : « un service


public est exploité en régie directe lorsqu’une personne publique se
charge de le gérer elle-même, à ses risques et périls, en engageants
les fonts nécessaires et en recrutant, dirigeant et salariant le
personnel nécessaire, en achetant toutes choses nécessaires au
50
fonctionnement, en entrant directement en relations avec les usagers
de service, le cas échéant en supportant, elle–même et seule, la
responsabilité des préjudices causés aux tiers par le fonctionnement
du service ».

B-L’établissement public
Il s’agit d’un service public détaché de la structure
administrative centralisée et doté de la personnalité morale et d’une
certaine autonomie financière et administrative. La création des
établissements publics relève de la compétence du parlement selon
l’article 71 de la constitution.
L’établissement public peut être définit comme une personne
morale de droit public décentralisée, spécialisée et soumis à la tutelle
de la personne publique qui l’a crée.

2-Les services publics gérés par une personne privée


La gestion de certains services publics est confiée aux personnes
de droit privé dans le cadre d’un contrat de concession ou d’un
contrat de partenariat ou encore d’un contrat de gestion déléguée.

A-La concession
La concession de service public est un contrat administratif par
lequel une personne publique (le concédant) confie, sous son contrôle,
la gestion d’un service public à une personne privée (le
concessionnaire), moyennant une rémunération perçue sur les
usagers.

B-Le contrat de partenariat public- privé


La loi n° 86-12 relative aux contrats de partenariat public-privé
définit le contrat de partenariat public privé en ces termes « est un
contrat de durée déterminée, par lequel une personne publique confie
à un partenaire privé la responsabilité de réaliser une mission globale
de conception, de financement de tout ou parie, de construction ou de
réhabilitation, de maintenance et /où d’exploitation d’un ouvrage ou

51
infrastructure ou de prestation de services nécessaires à la fourniture
d’un service public ».

C-Le contrat de gestion déléguée

La loi n° 54-05 relative à la gestion déléguée des services


publics définit le contrat de gestion déléguée comme un contrat par
lequel une personne morale de droit public dénommée « déléguant »
délègue, pour une durée limitée, la gestion d’un service public dont
elle a la responsabilité à une personne morale de droit public ou
privé, dénommée « délégataire » en lui reconnaissant le droit de
percevoir une rémunération sur les usagers et /ou de réaliser des
bénéfices sur ladite gestion.

La gestion déléguée peut également porter sur la réalisation


et/ou la gestion d’un ouvrage public concourant à l’exercice du
service public délégué.

52
Section II : la police administrative

La police administrative est le deuxième domaine de l’action


administrative, elle consiste à exercer des contraintes et des
limitations aux libertés individuelles pour des considérations d’ordre
d’intérêt général.

La police administrative a pour but le maintien ou le


rétablissement de l’ordre public avec ses trois éléments qui sont : la
sécurité, la tranquillité, la salubrité.

La police administrative à la différence de la police judicaire à


un rôle essentiellement préventif et non pas répressif. Elle tend à
éviter qu’un trouble se produit ou s’aggrave.

La police judiciaire qui a un caractère répressif, intervient, en


principe, après la commission de l’infraction. Elle doit constater
l’infraction pénale, en identifier les auteurs et en réunir les preuves
afin de permettre l’action devant le juge pénal.

La doctrine distingue entre deux sortes de police : la police


administrative générale et la police administrative spéciale.

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La police administrative générale exerce son activité sur
l’ensemble du territoire national et sur toutes les activités des
citoyens. Par contre la police administrative spéciale ne concerne
qu’une catégorie particulière des particuliers ou une catégorie
particulière d’activité.

Chapitre I : les autorités compétentes en matière de la police


administrative

I-Le chef du Gouvernement

La compétence du Chef du Gouvernement en matière de la


police administrative découle de son pouvoir réglementaire
général qu’il détient de la Constitution.

II-les ministres
Ils peuvent exercer les missions de la police administrative
seulement dans le cas d’une habilitation législative ou décrétale.

III-Le gouverneur
Le gouverneur de la préfecture ou de la province ou son
intérimaire, détient un pouvoir de police administrative dans les
domaines prévus par l’article 110 de la loi organique n 113.14
relative aux communes.

IV-Les présidents des conseils des communes

A une époque donnée la police administrative locale relevait


exclusivement des agents d’autorités. Mais depuis la charte
communale du 30 septembre 1976 le législateur a transféré une parie
très importante de cette la compétence présidents des conseils
communaux. La loi organique n°113.14 relative aux communes
prévoit la compétence en matière de la police administrative au profit
des présidents des conseils des communes à l’article 100.

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