Thèse: Identification Paramétrique DE Grandes Structures: Réanalyse ET Méthode Évolutionnaire
Thèse: Identification Paramétrique DE Grandes Structures: Réanalyse ET Méthode Évolutionnaire
THÈSE
présentée et soutenue publiquement à
le 12 juin 1998
IDENTIFICATION PARAMÉTRIQUE
DE GRANDES STRUCTURES :
RÉANALYSE ET MÉTHODE
ÉVOLUTIONNAIRE
par
Christophe BERTHOD
Jury
Les travaux de thèse présentés dans ce mémoire ont été réalisés au Laboratoire de
Mécanique Appliquée R.Chaléat à Besançon. Ils ont été rendus possibles grâce
à l’accueil chaleureux et au soutien de Monsieur le Professeur Gérard Lallement, et à
l’assistance permanente, efficace et amicale de Monsieur Scott Cogan. Je leur suis très
reconnaissant de la confiance qu’ils m’ont toujours témoigné au cours de ce doctorat.
J’adresse mes plus vifs remerciements à Messieurs les Professeurs Gérard Coffignal
et Louis Jézéquel qui m’ont fait l’honneur de participer à mon jury de soutenance en
tant que rapporteurs.
Je remercie Monsieur le Professeur René Fillod pour l’intérêt qu’il a porté à ce tra-
vail et pour ses remarques pertinentes. J’exprime également ma sincère reconnaissance
à Monsieur Nicolas Roy pour sa disponibilité et sa cordiale collaboration lors de mes
contacts avec la société Intespace.
Enfin, c’est avec un profond sentiment de sympathie que je remercie tous mes
collègues docteurs et doctorants de l’équipe Dynamique des Structures du LMARC,
ainsi que le personnel d’encadrement et du secrétariat.
Table des matières
Introduction générale 1
Introduction 17
i
Table des matières
2 Applications numériques 41
2.1 Petite structure industrielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1.2 Première perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1.3 Seconde perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2 Grande structure industrielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.2 Paramétrisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.2.3 Création des vecteurs enrichissant la base de Ritz . . . . . . . . 49
2.2.4 Définition de la première perturbation . . . . . . . . . . . . . . 51
2.2.5 Comparaison des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.2.6 Définition de la seconde perturbation . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.2.7 Comparaison des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Conclusion 67
Introduction 73
1 Description de la méthode 75
1.1 Principes des techniques de calcul évolutionnaire . . . . . . . . . . . . . 75
ii
Table des matières
2 Applications numériques 93
2.1 Qualification d’une procédure évolutionnaire . . . . . . . . . . . . . . . 93
2.1.1 Présentation de la fonction à optimiser . . . . . . . . . . . . . . 93
2.1.2 Présentation des tests . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
2.1.3 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
2.1.4 Structure de l’algorithme final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
2.2 Recalage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.2.1 Présentation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.2.2 Paramétrisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
2.2.3 Perturbation du modèle et simulation des mesures . . . . . . . . 107
2.2.4 Réanalyse approchée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
2.2.5 Configuration du programme d’optimisation . . . . . . . . . . . 108
2.2.6 Fonction coût . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
2.2.7 Présentation des tests . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
2.2.8 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
iii
Table des matières
Conclusion 117
Introduction 121
1 Architecture 123
1.1 Installation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
1.2 Base de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
1.2.1 Exigences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
1.2.2 Organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
1.2.3 Désignation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
1.3 Tables de configurations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
1.4 Interfaces utilisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
2 Fonctionnalités 127
2.1 Interfaces utilitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
2.2 Importation de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
2.2.1 Modèles éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
2.2.2 Analyse modale expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
2.3 Réponses fréquentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
2.4 Visualisation graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
2.5 Paramétrisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
2.5.1 Macro-éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
2.5.2 Paramètres physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
2.6 Repère et ddl communs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
2.7 Sélection des données modales actives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
2.8 Création de la base de Ritz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
2.9 Réanalyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
2.10 Outils de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
2.11 Méthodes de recalage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
2.11.1 Sensibilité modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
2.11.2 Recalage modal direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
2.11.3 Méthode évolutionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
Conclusion 135
iv
Table des matières
Annexes 151
v
Introduction générale
Introduction générale
Introduction générale
Motivations
Dans le domaine de l’industrie des transports, l’élaboration d’un nouveau produit de-
mande des mois, voire des années d’effort de la part des ingénieurs et des techniciens.
Son succès détermine l’avenir de l’entreprise et engage sa responsabilité vis-à-vis des
populations présentes et futures qui utilisent et utiliseront les moyens de transports.
Le développement des industries automobiles, ferroviaires, aéronautiques et spatiales
nécessite donc de plus en plus des réflexions profondes en matière de technologies sou-
cieuses des bienfaits mais également des nuisances à la population et à l’environnement.
Actuellement, les perspectives les plus récentes révèlent qu’un développement durable
des transports passe notamment par la réduction de la consommation d’énergie fossile
et du poids des véhicules.
3
Introduction générale
d’introduire des matériaux absorbants dans les structures. La maîtrise des vibrations
apparaît donc comme un moyen de lutter contre le poids des véhicules en diminuant
la quantité de matière là où les critères de résistance structurelle le permettent.
4
Introduction générale
Toutefois, on doit garder à l’esprit que la création d’un modèle éléments finis d’une
carrosserie d’automobile ou d’un fuselage d’avion, nécessitant généralement des milliers
d’heures de travail, aboutit à un modèle qui est certes fin et complexe mais qui n’est
qu’une approximation de la structure réelle. Les incertitudes affectant le modèle sont
généralement dues à une estimation erronée de la masse ou plus souvent de la raideur
dans certaines zones de la structure, à une sous-estimation des phénomènes de dissi-
pation d’énergie par amortissements, ou à un comportement pudiquement appelé non
linéaire. Un recours à l’analyse modale expérimentale s’impose alors à ce stade, afin
que le modèle numérique soit validé par un test dynamique réel, avant que celui-là ne
serve à prédire et simuler les réponses à certaines excitations. La comparaison des pa-
ramètres modaux calculés et mesurés fournit matière à une vaste gamme de méthodes
dites de recalage chargées de réconcilier le modèle analytique avec l’expérience.
Analyses et réanalyses
La recherche des valeurs et vecteurs propres de matrices est un problème récurrent dans
plusieurs domaines des sciences appliquées. On distingue principalement deux champs
d’application des méthodes de résolution de tels problèmes :
5
Introduction générale
sont capables de déterminer les solutions propres de systèmes de petite (6 102 ddl) et
moyenne taille, mais seules quelques unes peuvent être appliquées, en mémoire centrale
d’une station de travail standard, aux modèles de très grande taille (de 104 à 106 ddl).
Un rapide tour d’horizon de ces dernières méthodes (Saad [40], Géradin [20]) permet
de mieux cerner les possibilités dans ce domaine.
• La méthode par itérations sur les vecteurs propres fournit de bons résultats sur
les grands systèmes, se limitant au nombre de modes requis par l’utilisateur. Mais
elle demande la résolution d’un problème statique, et sa convergence se dégrade
notablement si les valeurs propres sont quasi multiples, ce qui en fait une méthode
peu compétitive par rapport aux suivantes.
• Les méthodes d’évaluation par construction de sous-espaces sont basées sur une
technique de projection sur les sous-espaces de Krylov (Saad [41]). Elles per-
mettent une extraction efficace des solutions propres de grands systèmes tout en
bénéficiant d’un taux de convergence élevé. Plusieurs variantes existent : mé-
thode d’Arnoldi, méthode de Lanczos (Cullum [16]) symétrique et non symét-
rique, méthode par blocs (Grimes [21]), méthodes hybrides (Emad [18]). Toutes
sont robustes et aptes à traiter les très grands systèmes, extrayant le nombre sou-
haité de modes. On les trouve intégrées dans la plupart des codes commerciaux
d’analyse éléments finis. Leur mise en œuvre demande cependant un large espace
mémoire et le coût en opérations est lourd.
De façon réaliste, on peut dire que la taille des modèles augmente à la même vi-
tesse, sinon plus vite, que les capacités de calcul et de stockage en mémoire vive de
nos ordinateurs. Parfois un point de blocage est déjà atteint lorsque la demande en
solutions propres est trop élevée, conséquence d’une bande d’analyse fréquentielle trop
vaste ou d’une densité modale trop grande pour une bande donnée. Cette tendance à la
saturation risque de ne pas se résoudre dans le futur proche. Une solution peut être ap-
portée par les approches basées sur la sous-structuration car les problèmes aux valeurs
propres des sous-structures sont beaucoup plus petits et ont une densité modale plus
faible, réduisant ainsi les coûts (Bennighof [6]), mais le découpage en sous-structures et
la formulation des déplacements combinés pour le modèle complet ne sont pas triviaux.
6
Introduction générale
La question est de savoir comment obtenir les solutions propres d’une structure
modifiée à partir de celles calculées de façon exacte sur la structure initiale, pour
un coût minimum. Là encore, l’algorithme de Lanczos par bloc peut permettre de
déterminer quelques modes, sans coût excessif, à condition que la perturbation soit de
rang peu élevé (Carey [8]). Ce problème de réanalyse, plus largement traité par d’autres
techniques, fait l’objet de la première partie de ce mémoire.
Optimisation paramétrique
La correction d’un modèle mathématique de structure en élastodynamique repose prin-
cipalement sur la réalisation de trois phases qui elles-mêmes contiennent plusieurs
étapes et problèmes particuliers :
Pour parvenir au minimum de la distance, les ingénieurs se sont dès le début orientés
sur des procédures d’estimation inverse. Basées sur une loi de comportement ou un dé-
veloppement en série de Taylor, elles fournissent un système d’équations construit à
7
Introduction générale
partir des données du modèle et de la structure. Après résolution, ce système donne une
solution pour les paramètres de conception du modèle. Le processus complet, compre-
nant pour simplifier la caractérisation du modèle courant, la construction du système
et le calcul des paramètres, est réitéré jusqu’à ce qu’un critère de convergence ou de
divergence soit atteint.
Les méthodes inverses se sont révélées être très bien adaptées à la résolution des
problèmes unimodaux, c’est-à-dire des problèmes dont la fonction coût décroît monoto-
nement et ne possède qu’un minimum distinct. Mais comme on peut le remarquer, leur
comportement s’apparente à un chemin séquentiel suivi dans l’espace des paramètres.
Outre le fait que le point de départ est déterminant, les linéarisations et les adaptations
de données introduisent des erreurs qui risquent de rendre illusoire la découverte du
minimum global de la fonction coût et de mener plutôt vers un optimum local peu
satisfaisant.
C’est pourquoi l’utilisation d’une méthode d’optimisation globale est souhaitée afin
que la recherche aboutisse à un ensemble de bons candidats, des minima locaux parmi
lesquels se trouve peut-être le minimum global. La nature multi-modale et non continue
des fonctions coût employées en correction de modèle justifie cette démarche. Avant
de poursuivre, une brève revue des méthodes globales est nécessaire (voir à ce propos
Arora [48]). On en distingue deux grandes classes : les méthodes déterministes et les
méthodes stochastiques.
8
Introduction générale
3
performance
de
étendu étho
e du ch m
amp d'a
pplicati
on
1 : recherche aléatoire
2 : programmes évolutionnaires
3 : méthodes déterministes
Il est important de bien connaître la place occupée par les méthodes évolutionnaires
dans le vaste ensemble des méthodes d’optimisation. La figure ci-dessus donne une
image qualitative des relations qui existent entre un type donné de méthode et d’une
part la quantité de problèmes qu’elle peut traiter, d’autre part son efficacité à trouver
rapidement le minimum de la fonction. On constate les points suivants :
• Les méthodes les plus “faibles” (type 1 sur la figure) sont celles qui s’appliquent
sur le plus grand nombre de problèmes, mais en contrepartie elles sont peu effi-
caces. La recherche aléatoire et ses variantes les plus proches entrent dans cette
catégorie.
• Les méthodes intermédiaires (type 2) sont robustes sur une large classe de pro-
blèmes et possèdent un niveau d’efficacité satisfaisant. Leur succès est dû à un
bon dosage entre la chance et le déterminisme. Dans cet ensemble on trouve
toutes les procédures évolutionnaires et certaines techniques hybrides.
9
Introduction générale
• Les méthodes “fortes” (type 3) sont les plus performantes mais ne sont adaptées
que pour une gamme relativement étroite de problèmes. Le hasard n’y a pas sa
place et les techniques d’optimisation non linéaire y figurent.
Contenu du mémoire
Pour finir, il convient de faire un rapide résumé de notre contribution. Tout d’abord
en première partie :
• dans le chapitre suivant, des cas test industriels démontrent l’utilité de la tech-
nique proposée ;
• le troisième chapitre porte sur les techniques disponibles pour borner les erreurs
fréquentielles résultant d’une réanalyse approchée.
• le premier chapitre renseigne le lecteur sur la mise en œuvre pratique des mé-
thodes d’optimisation évolutionnaires et dévoile le fonctionnement détaillé de
nombreux opérateurs, dont certains innovants, impliqués dans ces méthodes ;
• dans le second chapitre, plusieurs algorithmes sont comparés sur un test de mi-
nimisation d’une fonction mathématique ; le plus efficace est ensuite appliqué
dans le cadre d’un recalage pour optimiser les paramètres de conception d’une
importante structure industrielle, tout en profitant des études précédentes sur la
réanalyse approchée.
Ce mémoire serait incomplet s’il n’était pas fait référence au logiciel Proto-
Dynamique, sur lequel un travail très important a été fourni pendant la préparation
de la thèse, travail qui a permis de développer les méthodes proposées et d’effectuer
les tests numériques. La conception de Proto-Dynamique, réalisé initialement dans la
société Intespace à Toulouse en 1991, est motivée par le besoin d’avoir une plate-forme
regroupant un éventail de fonctions d’analyse dans le domaine de l’élastodynamique
des structures. Ce logiciel prototype doit permettre d’appliquer, sur des modèles élé-
ments finis industriels, des méthodes aussi bien classiques qu’issues directement de
10
Introduction générale
11
Introduction générale
12
PARTIE I
13
Notations relatives à la première
partie
15
Notations
16
Introduction
Un effort important a déjà été fourni afin de dégager des méthodes d’évaluation des
solutions modales d’une structure dont les paramètres de conception varient. Le coût
en temps de calcul est primordial, ce qui exclut les réanalyses exactes et amène à se
pencher sur la problèmatique de la réanalyse approchée (revue de méthodes dans Wang
[45]).
Dans le premier ensemble, les dérivés des valeurs et des vecteurs propres par rapport
aux modifications de conception sont calculées en se basant sur une expansion de
Taylor, généralement au premier ordre (voir Balmès [4], Zeng [47]). La linéarisation
introduite permet de prédire les effets de petits changements de modélisation. Mais
une limitation importante des équations dérivées est qu’elles s’adaptent difficilement
aux cas où le modèle initial possède des valeurs propres multiples ou quasi multiples.
D’un autre côté, beaucoup d’auteurs ont abordé le sujet par le biais des transforma-
tions apportant une réduction du modèle. Les réductions les plus couramment utilisées
sont les réductions statiques (Guyan) ou dynamiques, préservant un sous-ensemble de
ddl physiques. D’autres réductions introduisent des coordonnées généralisées et une
matrice de projection. Des techniques mixtes comportant des coordonnées physiques
et généralisées existent également (Craig [15]). Une nouvelle approche, basée sur le
concept de sensibilité sélective (Cogan [12], Ayer [2]), permet la réduction tout en
préservant des propriétés topologiques du modèle.
L’étude présentée dans cette partie est axée sur les méthodes utilisant une matrice
de projection, du type Rayleigh-Ritz, car elles sont faciles à mettre en œuvre et sont
relativement efficaces en terme de précision et de coût opératoire. L’exemple classique
17
Introduction
est la matrice de projection composée des modes du modèle initial. Pour les structures
industrielles, la matrice modale comporte beaucoup plus de ddl que de modes, c’est
l’effet de la troncature modale (Elliott [17]) : dans la bande spectrale d’intérêt, en géné-
ral seuls les premiers modes propres sont recherchés, les autres restent inconnus et leur
contribution négligée. Mais ce qui peut paraître négligeable par exemple lors de calculs
de réponses par superposition modale, l’est beaucoup moins dans les applications de
prédiction avec modèles réduits, car l’espace de représentation des seuls modes identi-
fiés est insuffisant. Idéalement, on souhaite inclure le plus de modes possible dans la
base de Ritz, augmentant certes ainsi la taille du système réduit mais aussi améliorant
son pouvoir de représentation du modèle initial. L’évaluation de modes supplémen-
taires situés hors de la bande d’intérêt est cependant peu réaliste. C’est pourquoi les
études ont plutôt porté sur la manière de connaître globalement l’influence des modes
inconnus et donc de remédier à l’absence d’informations à leur sujet dans la base de
Ritz (Brinkman [7]).
Dans cette optique, Rubin ([39]) tient compte des effets résiduels de l’ensemble des
modes négligés en se basant sur la méthode MacNeal ([32]) de calcul des contributions
statiques ou résidus en flexibilité. D’autres auteurs proposent d’intégrer des termes
résiduels dans l’expression du système réduit tout en obtenant un problème dont la taille
est indépendante du nombre de vecteurs résiduels (Sohaney [42]). Car un autre écueil
surgit suite à l’enrichissement de la base modale initiale par des résidus statiques : la
base de Ritz obtenue est-elle nécessairement de rang maximal? La détermination d’une
base de projection optimale, au sens de l’orthogonalité de ses colonnes, est possible par
l’intermédiaire d’une décomposition en valeurs singulières (Cogan [13], Balmès [3]).
Pratiquement, l’apport des résidus statiques dans une procédure de réanalyse ap-
prochée a un effet très positif sur la précision des solutions propres du système modifié,
comme par exemple le montre Hall ([22]) en mécanique des fluides. Dans Ennaime
([19]), c’est le cas particulier de la modification massique pure qui est évoqué ainsi que
l’introduction de résidus dynamiques. Enfin, dans le domaine d’intérêt de ce mémoire,
le recalage, une procédure originale de formulation de vecteurs résiduels est proposée
(Cogan [11]) et fait l’objet de développements détaillés dans les paragraphes suivants
du premier chapitre.
Alors que le deuxième chapitre est consacré à des applications numériques sur des
structures industrielles, le troisième chapitre, plus court, revient à des aspects théo-
18
Introduction
riques en relation directe avec les résultats donnés par une réanalyse. Le problème
consiste à évaluer la précision des solutions propres approchées.
19
Introduction
20
Chapitre 1
(K − λν M) yν = 0 ν = 1 (1) N (I.1.2)
21
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
On suppose que les vecteurs propres sont normés par rapport à la matrice de masse
M de sorte que la matrice de masse généralisée Y T MY soit la matrice identité. Par
conséquent, les relations d’orthonormalité suivantes sont satisfaites :
Y T MY = IN ; Y T KY = Λ (I.1.4)
La bande spectrale d’analyse, celle qui contient les informations modales connues et
qui présente en général le plus d’intérêt en dynamique des structures, est alors définie
par l’intervalle :
Is = [0, λm ] (I.1.7)
Z (ω) y = f (I.1.8)
22
1.1. Définitions communes
y = Γ (ω) f (I.1.9)
avec
¡ ¢−1
Γ (ω) = K − ω2 M = Z (ω)−1 (I.1.10)
Notons que l’inversion de Z (ω) n’est mathématiquement possible que si Z (ω) n’est
pas singulière, c’est-à-dire si ω 6= λν ∀ν = 1 (1) N. Une excitation sinusoïdale à une
fréquence très proche ou égale à une des fréquences propres de la structure générerait
d’après I.1.9 un déplacement infini.
Si une évaluation de Γ (ω) est requise, l’égalité I.1.10 est lourde à utiliser. Une autre
expression de Γ (ω), fonction de Y, Λ, ω, peut être dérivée de la relation I.1.1. En ayant
à l’esprit que Y est une matrice carrée de rang N, on peut définir la transformation
qui projette y sur la base Y :
y =Yc (I.1.11)
ou encore :
¡ ¢−1 T
y = Y Λ − ω 2 IN Y f = Γ (ω) f (I.1.15)
Avec cette expression, l’évaluation de Γ (ω) ne nécessite plus que l’inversion d’une
matrice diagonale, ce qui est immédiat, et deux produits par Y et Y T .
23
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
La deuxième partie du terme de droite est par hypothèse non calculables. On peut
maintenant faire une autre hypothèse à propos de la contribution des modes de Y2
afin de formuler la flexibilité dynamique sous une forme approchée. Supposons que
la contribution massique des modes de Y2 a peu d’influence à l’intérieur de la bande
d’analyse Is , autrement dit que les modes de Y2 contribuent principalement en termes
de raideur dans Is . Alors si ω 2 ∈ Is , l’expression de Γ (ω) se réduit à :
¡ ¢−1 T
Γ (ω) ∼
= Y1 Λ1 − ω 2 Im Y1 + R (I.1.17)
R = Y2 Λ−1
2 Y2
T
(I.1.18)
24
1.1. Définitions communes
définissent un modèle distinct représenté par les matrices K̂, M̂ ∈ RN,N telles que :
En général, l’influence des paramètres sur les matrices de correction est non linéaire.
Cependant pour certains tels que le module d’Young ou la masse volumique, la dépen-
dance est linéaire. Dans ce cas, dans I.1.21 et I.1.22 on peut utiliser directement
αh (ki ) = ki et β h (mj ) = mj .
25
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
Le recours à une réanalyse exacte est, rappelons le, très coûteux en temps de calcul
et en nombre d’opérations en virgule flottante, c’est une éventualité presque inaccep-
table si le nombre de réanalyses à effectuer est important, par exemple dans le cadre
d’une optimisation de structure. Les formulations de réanalyse approchée qui sont dé-
crites dans les paragraphes suivants sont basées aussi sur la résolution exacte d’un
problème aux valeurs propres, mais de taille très inférieure à N, et fournissent à des
degrés divers un compromis intéressant entre la précision et le coût.
ỹνex = Y cν (I.1.24)
= Y1 c1ν + Y2 c2ν (I.1.25)
26
1.2. Approche classique de Rayleigh-Ritz
Notons que si tous les modes de Y étaient connus, les équations I.1.23 et I.1.26
décriraient exactement les mêmes réponses dans deux systèmes de coordonnées, les
ddl ỹ ex pour l’une et les ddl c pour l’autre. Mais étant donné que par hypothèse Y2
est inconnue, certaines approximations sont nécessaires pour poursuivre sur la voie
du problème I.1.26. D’une part on ne considère plus l’équation I.1.28, d’autre part on
suppose que dans I.1.27 l’inégalité suivante est satisfaite :
° ex ¡ ¢° ° °
° ° ° ex °
°Λ1 + Y1T ∆KY1 − λ̃ν Im + Y1T ∆MY1 ° À °Y1T ∆KY2 − λ̃ν Y1T ∆MY2 ° (I.1.29)
ou bien
³ ´
K̃ − λ̃ν M̃ c1ν = 0 (I.1.31)
Ce problème d’ordre m est résolu de façon exacte. Les vecteurs propres c1ν sont
normalisés de telle sorte qu’ils vérifient cT1ν M̃c1ν = 1. Finalement une expansion permet
de revenir aux ddl physiques et de déterminer des solutions propres approchées λ̃ν , ỹν =
Y1 c1ν , ν = 1 (1) m, pour le système modifié.
27
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
En général, pour les petites modifications, les modes de plus basse fréquence de Y
forment une bonne base de Ritz. Cette procédure de réduction conduit alors à un gain
28
1.3. Extension de la base de Ritz avec des vecteurs d’erreur
très appréciable de temps de calcul. Mais dès que le modèle initial change de façon
significative, le pouvoir de prédiction du modèle réanalysé se dégrade, les solutions
propres approchées s’éloignent des solutions exactes. A moins de retenir un nombre
prohibitif de modes initiaux, la convergence des solutions approchées vers leurs valeurs
exactes reste faible, en pratique on observe qu’elle augmente très lentement à mesure
que m augmente. De plus il est difficile de savoir a priori si la condition I.1.29 est
satisfaite pour une perturbation donnée.
Ces remarques soulèvent deux questions. Quel est le contenu de la base de réduction
conduisant à des résultats de meilleure qualité? Comment modifier la base de Ritz pour
que l’information qu’elle contient élargisse le champ des perturbations qui conduisent
à des prédictions acceptables?
Une stratégie possible, développée dans les paragraphes qui suivent, consiste à cal-
culer une erreur de représentation introduite quand on projette sur les modes tronqués,
et à s’en servir pour compléter la base de Ritz.
29
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
pour la plupart des perturbations rencontrées. La procédure proposée ici est de calculer
les vecteurs résiduels associés à une perturbation donnée, et surtout de le faire pour
chaque macro-élément indépendamment des autres afin de collecter plus d’information
sur le sous-espace couvert par la perturbation.
ỹνex ∼
= P gν (I.1.41)
Celle-ci peut alors être substituée dans l’équation I.1.23. En multipliant à gauche
l’expression par P T , il en résulte un problème aux valeurs propres réduit d’ordre m + r
et symétrique : h i
P T (K + ∆K) − λ̃ν (M + ∆M) P gν = 0 (I.1.42)
30
1.3. Extension de la base de Ritz avec des vecteurs d’erreur
c’est-à-dire
³ ´
K̃ − λ̃ν M̃ gν = 0 (I.1.43)
31
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
Dans la stratégie développée ci-après, l’idée est de générer une base de taille mini-
male approximant l’effet statique des modes négligés. Le calcul requiert la résolution
d’un problème statique de taille N afin d’avoir des déplacements approchés sur tous les
ddl de la structure. Puis, en soustrayant la contribution dynamique des modes connus,
on obtient une approximation de l’effet des modes inconnus sous une forme résiduelle.
où l’on fait apparaître les forces fm dues aux modifications paramétriques. Comme il
a été remarqué dans le paragraphe 1.1.4, les matrices ∆K et ∆M sont en général très
creuses, par conséquent fm contient aussi un grand nombre de composantes nulles. Plus
précisément, les composantes non nulles de fm correspondent aux ddl impliqués dans
les modifications.
32
1.4. Extension de la base de Ritz avec des vecteurs de résidus statiques
En substituant Γ (ω) par son expression, obtenue dans le paragraphe 1.1.3, faisant
apparaître la troncature modale et la matrice R de contribution en flexibilité des modes
inconnus, on a alors :
h ¡ ¢−1 T i
y (ω) ∼
= Y1 Λ1 − ω 2 Im Y1 + R f (I.1.49)
et il est évident que dans le produit matriciel Rf , seules les colonnes de R multipliant
les termes non nuls de f sont réellement impliquées dans le calcul, les autres colonnes
sont implicitement exclues.
Cette observation suggère qu’on n’a pas besoin d’évaluer la matrice complète R, et
qu’en construisant une base de vecteurs de force adéquate, on peut extraire un ensemble
minimal de déplacements résiduels couvrant le sous-espace des réponses statiques dues
aux modes inconnus et générées par les forces de perturbation. On évite ainsi de calculer
les résidus par l’emploi de forces unité correspondant successivement à chaque ddl
affecté par les modifications, technique rapidement impraticable avec les gros modèles
industriels.
Construisons donc, pour chaque macro-élément, une base de forces statiques et une
base de forces massiques à partir de la seule matrice modale connue :
FhK = Kh Y1 (I.1.50)
FhM = Mh Y1 h = 1 (1) nmac (I.1.51)
33
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
Étant donné que les colonnes de FhK et FhM ne sont pas nécessairement linéaire-
ment indépendantes, on choisit de leur faire subir un contrôle d’orthogonalité afin de
déterminer une sous-base de rang maximal. Cette opération s’effectue à l’aide d’une
décomposition en valeurs singulières (voir les détails pratiques en annexe A). Prenons
le cas de FhK , sa décomposition aboutit à :
FhK = V ΣW T (I.1.52)
KX = F (I.1.55)
Il est intéressant de noter que le calcul de K −1 n’est pas nécessaire. En effet, la mat-
rice de raideur initiale peut être donnée sous sa forme décomposée par la factorisation
de Cholesky (Imbert [25]) :
K = KcT Kc (I.1.56)
34
1.4. Extension de la base de Ritz avec des vecteurs de résidus statiques
KcT Xo = F (I.1.57)
Kc X = Xo (I.1.58)
Cependant une question importante est posée avant même de songer à résoudre
l’équation I.1.55 : la structure possède-t-elle des modes de corps rigide?
35
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
(Géradin [20], Balmès [3], Rubin [39]), repose sur une efficace séparation des modes de
corps rigide et des modes élastiques. Soit Yr ∈ RN,nr la matrice regroupant l’ensemble
des modes de corps rigide. L’idée principale de la méthode est de dire que les forces qui
sont des combinaisons linéaires des colonnes de MYr (matrice des forces d’inertie liée
aux modes de corps rigide) ne participent pas aux réponses élastiques, et qu’inversement
les déplacements élastiques sont générés par des forces issues du sous-espace orthogonal
à MYr . L’application au cas du problème I.1.55 peut se résumer par les étapes suivantes.
K̄ X̄f = T T Ff (I.1.61)
puis les déplacements sont ramenés sur tous les ddl par une expansion :
Xf = T X̄f (I.1.62)
• Pour finir, on effectue un filtrage afin que Xf soit exempt de toute contribution
de corps rigide, ce qui revient à projeter Xf dans le sous-espace orthogonal à
MYr :
¡ ¢
X = IN − Yr Mr−1 YrT M Xf = DXf (I.1.63)
avec X ∈ RN,r .
36
1.4. Extension de la base de Ritz avec des vecteurs de résidus statiques
XR = X − Y1 Λ−1 T
1 Y1 F (I.1.64)
où il est aisé de montrer que les colonnes de XR sont linéairement indépendantes des
modes de Y1 .
Ensuite, la même précaution que pour la base de vecteurs de force doit être observée
à propos de l’indépendance des modes résiduels, autrement dit une décomposition en
valeurs singulières s’impose. Car bien que les forces générées pour le calcul des résidus
soient orthogonales pour chacun des macro-éléments, il est possible qu’une perte de rang
apparaisse et perturbe l’indépendance des colonnes correspondantes de XR . L’objectif
vise surtout à limiter la taille de l’extension de la base de Ritz à son strict minimum.
XR,h = V ΣW T (I.1.65)
37
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
où l’on note encore par r le nombre final de modes résiduels qu’on veut conserver.
Pour finir, les colonnes de R sont normalisées par rapport à la matrice de masse
M, comme les modes de Y1 , de manière à vérifier RiT MRi = 1 ∀i = 1 (1) r.
38
1.4. Extension de la base de Ritz avec des vecteurs de résidus statiques
39
Chapitre 1. Algorithmes de réanalyse approchée
40
Chapitre 2
Applications numériques
Il a été montré que plus la taille de la base de Ritz est grande, plus la précision
des solutions propres réanalysées s’améliore. La question est de savoir quel type de
sous-base on a le plus intérêt à ajouter aux modes du système initial : des modes sup-
plémentaires issus de cette même matrice modale (à condition d’en posséder d’autres)
ou des vecteurs tels que les résidus statiques, porteurs d’une information synthétique
sur la contribution des modes inconnus de plus haute fréquence? Pour obtenir une
réponse par l’intermédiaire des tests numériques, il a été décidé d’opérer avec une base
de Ritz dont le nombre de colonnes est constant, avec tantôt seulement des modes ini-
tiaux, tantôt des modes initiaux et d’autres vecteurs qui prennent la place des modes
de plus grand ordre.
Les réanalyses s’effectuent sur la base de matrices masse et raideur perturbées dont
on connaît les niveaux de perturbation. Une réanalyse exacte est par ailleurs effectuée.
L’utilisation de critères de comparaison (voir annexe C) entre les solutions propres
exactes et approchées permet alors d’évaluer les erreurs commises par ces dernières.
41
Chapitre 2. Applications numériques
2.1.1 Présentation
La structure considérée représente un tube à paroi mince possédant trois coudes (fi-
gure I.2.1) dont le diamètre est de l’ordre de 0,2 m et la longueur de 2 m. Son modèle
éléments finis est réalisé à l’aide de 640 éléments de type plaque, pour un total de
3840 ddl. Six macro-éléments représentant des joints de soudure sont définis en sélec-
tionnant des anneaux de largeur égale à un élément. Les modifications appliquées aux
macro-éléments mettent en jeu 576 ddl, et portent uniquement sur la valeur du module
d’Young.
42
2.1. Petite structure industrielle
10 df / f 80 1 - MAC
8
60
6
%
%
40
4
20
2
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
25
80 dy / y appariage
20
60
15
modes
%
40
10
20 5
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
2. MAC : ³ ´2
exT
ỹν yσ
MAC = ¡ exT ex ¢ ¡ T ¢ (I.2.2)
ỹν ỹν yσ yσ
∆y kỹνex − yσ k
= 1 (I.2.3)
y 2
(kỹνex k + kyσ k)
Ces différences sont évaluées sur les paires de solutions propres qui sont désignées
par la procédure d’appariage des modes exposée en annexe C.
Les trois méthodes de réanalyse approchée sont mises en œuvre et fournissent les
résultats présentés dans la figure I.2.3.
Dans les trois cas, la base de Ritz comprend 100 vecteurs. Dans la première méthode,
il s’agit des 100 premiers modes du modèle initial. Dans la deuxième approche, les 40
premiers modes initiaux sont complétés par 10 vecteurs d’erreur calculés pour chaque
43
Chapitre 2. Applications numériques
df / f 15 1 - MAC
2
% 1.5 10
%
1
5
0.5
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
20
40 dy / y appariage
15
30
modes
%
20 10
10 5
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
On observe que le remplacement des modes initiaux de plus haute fréquence par
des vecteurs spécifiques entraîne une nette amélioration dans la précision d’évaluation
des solutions propres du système modifié.
44
2.1. Petite structure industrielle
14
df / f 1 - MAC
12
30
10
8 20
%
%
6
4 10
2
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
dy / y 20 appariage
40
30 15
modes
%
20 10
10 5
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
4 df / f 40 1 - MAC
3 30
%
%
2 20
1 10
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
20
dy / y appariage
60 15
modes
40
%
10
20 5
0 0
5 10 15 20 5 10 15 20
modes modes
45
Chapitre 2. Applications numériques
l’approche basée sur les vecteurs d’erreur semble mise en défaut, sans doute car son
domaine de validité est restreint au voisinage des paramètres de modification ayant
servis à les calculer. La méthode utilisant les résidus statiques donne donc de façon
significative les meilleures solutions.
2.2.1 Présentation
La structure industrielle en question (figure I.2.6) est une large plaque emboutie qui
constitue une sous-structure du type plancher de véhicule routier. Son maillage éléments
finis, composé de plaques en flexion, fin et complexe, fait apparaître des nervures, des
trous, et des pliures représentant des lignes de jonction avec d’autres sous-structures.
Les caractéristiques principales sont les suivantes :
La plaque n’est pas libre de contraintes. En effet, onze nœuds d’encastrement exis-
tent sur chacun des deux petits côtés. Il n’y a donc pas de modes de corps rigide.
46
2.2. Grande structure industrielle
x y
47
Chapitre 2. Applications numériques
x y x y
z z
mode 3 - 19.57 Hz mode 4 - 25.00 Hz
x y x y
z z
x y x y
z z
x y x y
z z
48
2.2. Grande structure industrielle
propres s’effectueront dans cette bande, alors que les bases de Ritz pourront exploiter
tout ou partie des modes du système initial, jusqu’à 5,5 fois la bande d’intérêt :
numéro de mode fréquence (Hz)
30 177,6
130 730,6
180 999,1
2.2.2 Paramétrisation
Cinq macro-éléments sont définis sur le modèle. Ils correspondent aux cinq nervures
droites observables sur la figure I.2.6. Le tableau suivant donne le nombre d’éléments
contenus dans chacune d’elles (la numérotation des nervures est ordonnée selon le sens
décroissant de l’axe y).
Cinq paramètres de conception sont choisis de telle sorte qu’une variation de l’un
d’eux entraîne la modification de la matrice de raideur d’un macro-élément. Le tableau
suivant précise l’association entre les paramètres et les macro-éléments, ainsi que leur
type (E pour module d’Young).
49
Chapitre 2. Applications numériques
zone 1 zone 2
4 4
10 10
val. sing.
val. sing.
3 3
10 10
2 2
10 10
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
modes modes
zone 3 zone 4
4 4
10 10
val. sing.
val. sing.
3 3
10 10
2 2
10 10
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
modes modes
zone 5
4
10
val. sing.
3
10
2
10
2 4 6 8 10
modes
base de Ritz. Il est décidé de calculer 50 vecteurs, soit 10 par macro-élément, qui vien-
dront se substituer aux 50 modes initiaux de plus haute fréquence lors des réanalyses
approchées. Mais la principale difficulté pour y parvenir est d’extraire des vecteurs suf-
fisamment indépendants les uns des autres dans le but de couvrir le plus large espace de
représentation possible. Le critère d’assurance retenu est la décomposition en valeurs
singulières car son mode de calcul est simple (annexe A) et le jugement aisé.
Sur la figure I.2.8, on reporte les valeurs singulières, rangées dans l’ordre décroissant,
obtenues après estimation des modes résiduels pour chaque zone de perturbation. Dans
chaque cas, le rapport relativement peu élevé entre la valeur maximale et la valeur
minimale nous autorise à croire en une bonne orthogonalité des vecteurs calculés. Ils
sont donc tous retenus et regroupés dans une même matrice R.
Une dernière vérification d’indépendance
h deivecteurs est effectuée en considérant
les valeurs singulières de l’assemblage Y1 R comprenant les 130 premiers modes
50
2.2. Grande structure industrielle
6
x 10
4
3.5
2.5
val. sing.
1.5
0.5
connus et les 50 résidus, appelé à être la base de Ritz la plus riche. L’examen de la
figure I.2.9 indique un bon niveau d’indépendance des colonnes de la matrice, comme
on pouvait s’y attendre puisque l’indépendance linéaire des résidus par rapport aux
modes de Y1 a été montrée.
Malgré le grand intérêt porté sur les résidus statiques, une base de vecteurs d’er-
reur est néanmoins calculée. Comme dans le cadre précédent, 10 vecteurs sont obtenus
pour chaque macro-élément. Une réanalyse exacte du modèle perturbé est rendue né-
cessaire par cette méthode, et la perturbation, choisie a priori, consiste à multiplier
les paramètres de conception par 0,5. L’assemblage des 50 vecteurs est réalisé dans
la matrice δY . Un examen des valeurs singulières de δY permet d’estimer le degré
d’indépendance de ses colonnes, c’est ce que montre la figure I.2.10.
Or il apparaît, à l’étude de la courbe, qu’il est préférable de ne pas exploiter les 50
vecteurs tant la décroissance des valeurs singulières est franche. La coupure centrale
suggère de garder dans δY les 25 premières colonnes les plus indépendantes.
51
Chapitre 2. Applications numériques
0
10
-2
10
val. sing.
-4
10
-6
10
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
modes
Figure I.2.10 : Valeurs singulières de la base de vecteurs d’erreur
-0.5
-1
-1.5
df / f ( % )
-2
-2.5
-3
5 10 15 20 25 30
modes
Figure I.2.11 : Première perturbation, erreurs entre fréquences initiales et perturbées
52
2.2. Grande structure industrielle
la souplesse introduite dans la structure a un effet très réduit sur les fréquences propres
puisque l’écart reste inférieur à 3 % dans la bande d’analyse. Les vecteurs propres sont
également relativement peu modifiés par la perturbation : la valeur du MAC entre
les paires de modes de même indice est supérieure à 0,65 dans la bande d’analyse, la
procédure d’appariage ne révèle aucune ambiguïté, c’est pourquoi on n’affiche pas les
comparaisons des modes.
configuration Y1 R δY
1 180 0 0
2 170 10 0
3 155 25 0
4 155 0 25
5 130 50 0
Les résultats issus des configurations 1, 3 et 5 sont visualisés sur la figure I.2.12. Elle
montre l’importance de l’apport des résidus statiques puisque les erreurs fréquentielles
sont progressivement diminuées si les modes initiaux d’ordre élevé sont remplacés par
des vecteurs résiduels. Une autre présentation de cette évolution est visible sur la figure
I.2.13 qui reprend les résultats des configurations 1, 2, 3 et 5. On y voit l’évolution
(une évolution supposée car tous les points ne sont pas connus) des erreurs sur les 30
fréquences propres de la bande d’analyse en fonction du nombre de résidus statiques
inclus dans la base de Ritz.
Quant à la configuration 4 qui utilise des vecteurs d’erreur, la réanalyse correspon-
dante donne les résultats tracés sur la figure I.2.14. Ils sont irréguliers et globalement
moins bons que ceux obtenus avec l’autre méthode.
53
Chapitre 2. Applications numériques
0.8
0.7
0.6
0.5
df / f ( % )
0.4
0.3
0.2
0.1
0
5 10 15 20 25 30
modes
54
2.2. Grande structure industrielle
0.8
0.7
0.6
0.5
df / f ( % )
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 10 20 30 40 50
nombres de residus statiques
Figure I.2.13 : Première perturbation, évolution des erreurs selon le nombre de résidus
1.5
df / f ( % )
0.5
0
5 10 15 20 25 30
modes
Figure I.2.14 : Première perturbation, erreurs entre fréquences exactes et approchées
55
Chapitre 2. Applications numériques
-6
5
.8
-7
9
-8
modes initiaux
13 .6
df / f (%)
-9
17 -10
.4
21 -11
-12
25 .2
-13
29
0 -14
1 5 9 13 17 21 25 29 1 5 9 13 17 21 25 29
modes perturbés exacts modes
configuration Y1 R
1 180 0
2 155 25
3 130 50
Les trois configurations proposées fournissent des solutions approchées qui sont
comparées aux solutions exactes. La figure I.2.16 permet de visualiser les valeurs de
MAC des paires de modes de la bande d’analyse. Alors que la configuration 2 n’entraîne
que peu d’amélioration dans la colinéarité des modes approchés vis-à-vis des modes
56
2.2. Grande structure industrielle
1 1
5 Base :
.8
180 modes initiaux
9
modes exacts
13 .6
17
.4
21
25 .2
29
0
1 5 9 13 17 21 25 29
modes approches
1 1
5
.8 Base :
9 155 modes initiaux
modes exacts
13 .6
25 residus statiques
17
.4
21
25 .2
29
0
1 5 9 13 17 21 25 29
modes approches
1 1
5 Base :
.8
9 130 modes initiaux
modes exacts
.6 50 residus statiques
13
17
.4
21
25 .2
29
0
1 5 9 13 17 21 25 29
modes approches
57
Chapitre 2. Applications numériques
10
7
df / f ( % )
0
5 10 15 20 25 30
modes
2.3 Conclusion
Le coût en temps de calcul de chaque étape importante a été mesuré dans le cas de la
structure plaque. Le tableau suivant récapitule des durées moyennes obtenues sur une
58
2.3. Conclusion
11
10
7
df / f ( % )
0
0 10 20 30 40 50
nombres de residus statiques
Figure I.2.18 : Seconde perturbation, évolution des erreurs selon le nombre de résidus
même machine1 :
Comme on peut le constater, une réanalyse approchée avec une base de Ritz com-
portant 180 vecteurs est 30 fois plus rapide qu’une réanalyse exacte (par une méthode
Lanczos). Ces durées ne tiennent pas compte de l’assemblage des matrices masse et
raideur réduites initiales. De ces considérations, on peut retenir que pour un coût
moyen investi dans la construction d’une base de résidus statiques, des réanalyses al-
liant précision et rapidité sont réalisables dans un domaine pratique de modifications
paramétriques.
1
Station HP9000 715/75 avec 256 Mo de RAM
59
Chapitre 2. Applications numériques
60
Chapitre 3
(K − λex ex
ν M) yν = 0 (I.3.1)
Aux résonances, les solutions approchées n’annulent pas le second terme de l’équation
I.3.1 et génèrent des forces résiduelles. Le vecteur force résiduel s’exprime par :
rν = (K − λν M) yν (I.3.2)
L’information contenue dans rν est utile dans le sens où elle constitue un bon critère
de qualité des modes approchés, par exemple dans le cadre d’un algorithme itératif.
Ainsi, on peut définir un critère simple :
krν k
εν = (I.3.3)
kKyν k
Si εν = 0 alors (λν , yν ) sont évidemment les solutions exactes de I.3.1. Dans les autres
cas, εν est une mesure de l’erreur commise par l’approximation. Mais il faut noter
qu’elle ne permet pas de séparer les erreurs affectant les valeurs et les vecteurs propres.
On va maintenant chercher à relier le résidu rν aux erreurs commises sur les valeurs
propres dans le cadre de la réanalyse approchée, erreurs qu’on peut estimer en valeur
61
Chapitre 3. Précision des valeurs propres approchées
vérifiées par les solutions propres exactes, l’équation I.3.2 est réécrite pour faire appa-
raître la souplesse dynamique :
yν = (K − λν M)−1 rν (I.3.5)
¡ ¢−1
= Y ex−T Λex Y ex−1 − λν Y ex−T Y ex−1 rν (I.3.6)
= Y ex (Λex − λν IN )−1 Y exT rν (I.3.7)
L’idée consiste ensuite à obtenir l’expression de yνT Myν afin de profiter du fait qu’on
connaît la valeur de sa norme :
yνT Myν = rνT Y ex (Λex − λν IN )−T Y exT MY ex (Λex − λν IN )−1 Y exT rν (I.3.8)
= rνT Y ex (Λex − λν IN )−T (Λex − λν IN )−1 Y exT rν (I.3.9)
= rνT Y ex (Λex − λν IN )−2 Y exT rν (I.3.10)
(Λex − λν IN )−1 est une matrice diagonale, par conséquent sa norme spectrale, définie
comme étant égale à sa plus grande valeur singulière, est simplement le maximum de
ses termes diagonaux en valeur absolue. L’inégalité précédente devient donc :
° ° ¡ −1 ¢2
1 6 °M −1 ° max |λex
σ − λν | krν k2 (I.3.14)
ou encore
p
σ − λν | 6
|λex kM −1 k krν k (I.3.15)
62
3.1. Bornes d’erreur supérieures a posteriori
Ce qui signifie que pour une valeur propre approchée d’indice ν, il en existe une exacte
d’indice σ telle que leur différence est bornée par un terme maximum défini à droite
de l’équation I.3.15.
d’où
yν = Y ex (Λex − λν IN )−1 Λex Y ex−1 K −1 rν (I.3.20)
Le passage à la norme fournit les résultats suivants :
° °
kyν k = °Y ex (Λex − λν IN )−1 Λex Y ex−1 K −1 rν ° (I.3.21)
° ° ° °
6 °Y ex (Λex − λν IN )−1 Λex Y ex−1 ° °K −1 rν ° (I.3.22)
° ° ° ° ° °
6 kY ex k °Y ex−1 ° kΛex k °(Λex − λν IN )−1 ° °K −1 rν ° (I.3.23)
ce qui permet de dire que, pour une valeur propre approchée λν , il existe une valeur
propre exacte λex
σ telle que :
kK −1 rν k
σ − λν | 6 cond (Y ) λN
|λex ex ex
(I.3.27)
kyν k
63
Chapitre 3. Précision des valeurs propres approchées
La borne supérieure de l’erreur sur les valeurs propres dépend cette fois-ci du condi-
tionnement de la matrice modale Y ex , de la plus grande valeur propre exacte λex
N , et
du rapport entre la norme du déplacement statique résiduel et la norme du mode qui
en est la cause. Les remarques qui suivent fournissent quelques éclaircissements sur
l’évaluation pratique de ces termes.
64
3.2. Quelques remarques
• Limitations
Dans les inégalités I.3.15 et I.3.27, il est clair que la distance |λex
σ − λν | est ex-
ploitable seulement si les valeurs et vecteurs propres approchés sont relativement peu
éloignés de leurs homologues exacts. Si des croisements ou des sauts de modes inter-
viennent, l’appariage est imprévisible et il sera difficile de connaître les couples (σ, ν)
qui satisfont les inégalités. De même, il est préférable que les valeurs propres soient
suffisamment séparées.
Ce type de bornes est donc réservé à des applications en relation avec une réanalyse
qui garantie une bonne précision sur les solutions propres calculées.
Les formulations qui permettent d’estimer les bornes maximales sont clairement un
frein à leur utilisation sur des modèles de moyenne et grande taille. De plus, il n’est pas
certain que les majorations ne soient pas trop importantes pour avoir une signification
pratique.
65
Chapitre 3. Précision des valeurs propres approchées
66
Conclusion
Le travail de recherche de cette première partie de mémoire est consacré à l’étude des
méthodes de réanalyse approchée. En élastodynamique, pour d’évidentes raisons de
coût numérique et de temps, ces méthodes sont d’un grand intérêt dès qu’une procédure
requiert un nombre important de résolutions d’un problème aux valeur propres. C’est
le cas par exemple de l’identification paramétrique.
Dans le premier chapitre consacré aux exposés théoriques, une technique originale
pour obtenir, macro-élément par macro-élément, des vecteurs de résidus statiques a été
présentée. Ces vecteurs enrichissent la base modale tronquée en apportant des infor-
mations sur les données manquantes du problème initial, à savoir les modes inconnus
de plus haute fréquence. Les applications numériques, qui ont suivi dans le deuxième
chapitre avec notamment la présence d’un modèle de structure industrielle comportant
environ 16000 ddl, ont mis en évidence l’apport très bénéfique des résidus statiques sur
la diminution des erreurs entre les modes et les fréquences calculés de façon approchée
et leurs homologues exacts.
La même matrice de résidus statiques est a priori valable pour l’ensemble des ité-
rations d’une procédure de recalage. Néanmoins il serait intéressant, par comparaison
sur un critère de convergence, d’effectuer des réanalyses approchées avec une base ac-
tualisée à intervalle régulier. Elle serait construite à partir des modes exacts du modèle
défini par les valeurs courantes des paramètres. D’autres perspectives sont envisagées
en ce qui concerne l’emploi de la technique proposée :
67
Conclusion
Diverses techniques permettant d’estimer les bornes supérieures sur les erreurs fré-
quentielles ont également été proposées. Elles se heurtent à des difficultés d’application
sur un modèle de taille industrielle. Une étude sur l’incorporation des résidus statiques
à la méthode d’évaluation des bornes inférieures déjà citée en introduction (Ram [37])
serait pourtant souhaitable dans la mesure où elle donnerait avant réanalyse une indi-
cation sur la précision minimale pouvant être atteinte avec la base de projection.
68
PARTIE II
69
Notations relatives à la deuxième
partie
µ probabilité de mutation
g numéro de la génération courante
G nombre total de générations
ng nombre critique de générations pour la convergence
binf , bsup borne inférieure et supérieure de variation des paramètres
71
Notations
72
Introduction
Dans le contexte du recalage de modèle, la procédure suivie pour déterminer les pa-
ramètres inconnus procède à leur recherche en satisfaisant à un critère prédéfini qui est
généralement la minimisation d’une fonction coût censée représenter la distance entre
le modèle et la structure réelle. Alors que l’emploi de méthodes inverses adaptées à ce
problème non linéaire est courant, les méthodes d’optimisation directes démontrent de
plus en plus leur aptitude à le résoudre. Parmi elles, les algorithmes évolutionnaires
(Michalewicz [68]), englobant les algorithmes génétiques, les stratégies de l’évolution et
toutes les techniques hybrides, sont clairement désignés comme étant les plus efficaces.
• l’optimisation combinatoire ;
• l’optimisation de la conception.
En mécanique appliquée, ils sont déjà utilisés dans quatre grands axes de recherche :
• l’optimisation de forme de structure (Chapman [51], Galante [58], Lin [65], Chen
[52], Husbands [62]) : la topologie de structures bidimensionnelles ou tridimen-
sionnelles est optimisée sous contraintes de masse et de déplacement minimum
en réponse à une force statique ;
73
Introduction
Dans ce dernier axe de recherche, des études récentes (Cogan [53], Cunha [54])
ont montré le fort potentiel des algorithmes évolutionnaires à fournir des valeurs de
paramètres très satisfaisantes comme solutions du recalage. A la suite de cela, les
travaux présentés dans les pages suivantes portent sur la définition d’une méthode la
plus adaptée possible à l’identification paramétrique des modèles industriels de grande
taille, sur la base de considérations propres au champ d’application et de l’état de l’art
en matière de programmation évolutionnaire.
74
Chapitre 1
Description de la méthode
Les algorithmes génétiques tentent de trouver l’optimum d’une fonction coût en gé-
rant en parallèle une population de solutions potentielles dans l’espace de recherche. La
population est d’abord constituée au hasard puis évolue au gré d’opérateurs stochas-
tiques et déterministes. Chaque solution potentielle, considérée comme un individu à
part entière, est amenée à subir des transformations aléatoires, à échanger des informa-
tions, et à être comparée aux autres par le biais de son niveau d’adaptation, c’est-à-dire
de la valeur correspondante de la fonction coût. Les meilleures sont sélectionnées pour
le tour suivant, et après un certain nombre de générations, l’évolution a joué en faveur
75
Chapitre 1. Description de la méthode
d’une répartition des solutions potentielles sur la région la plus prometteuse : celle
de l’optimum global. Pour décrire le processus un peu plus en détail, considérons un
algorithme génétique simple qui repose sur cinq phases élémentaires.
• Codage : chaque paramètre est codé en base binaire sur q bits. Une variable
continue ne peut donc prendre que 2q valeurs à l’intérieur de la boîte de contrainte.
Un individu de la population est obtenu en concaténant les chaînes de 0 et de 1
codant les différents paramètres.
• Évaluation : chaque individu se voit attribuer une mesure de son adaptation, cal-
culée à partir de la fonction objective à minimiser ou maximiser. Aucun gradient
ou autre estimation n’est nécessaire.
• Sélection : on opère une sélection parmi les individus pour désigner ceux qui
vont produire les membres de la prochaine génération. Les meilleurs, au sens de
l’adaptation, ont plus de chance d’être choisis, même plusieurs fois.
• Croisement (ou crossover) : une fois que des paires de parents sont désignées,
une opération de croisement est mise en œuvre. Une partie de la chaîne binaire
est échangée entre les deux parents, créant ainsi deux nouveaux individus.
On trouvera en [77] et [73] une documentation utile et en [74] une revue des logiciels
qui exploitent les algorithmes génétiques.
• Le processus de sélection n’est pas le même. Alors que les algorithmes génétiques
sélectionnent τ parents pour créer par croisement et mutation τ enfants qui les
76
1.1. Principes des techniques de calcul évolutionnaire
1.1.3 Discussion
Des comparaisons entre ces deux formes de techniques de calcul évolutionnaire ont
déjà été réalisées (Michalewicz [67]), sur des critères de performance et de largeur
du domaine d’application. Il en ressort que la représentation des individus par des
nombres réels procure une plus grande rapidité d’exécution et une meilleure précision
dans l’approche de l’optimum. Les observations semblent cependant aller dans le sens
d’une certaine égalité dans la compétition qui les anime, l’une a emprunté des idées
à l’autre et inversement, et finalement c’est toute l’architecture de l’algorithme et des
opérateurs adaptés au problème qui font que l’optimisation réussit. Dans la suite, on
choisit de s’orienter plutôt du côté des programmes évolutionnaires.
f¯ (S)g
h (S)g+1 > h (S)g (1 − ε) (II.1.1)
f¯g
77
Chapitre 1. Description de la méthode
Il faut souligner que le théorème II.1.1 n’est valide que sous un certains nombres de
conditions relatives aux opérateurs de sélection, crossover et mutation. Aucune preuve
formelle n’existe quant à la convergence des algorithmes génétiques plus complexes ou
des autres méthodes évolutionnaires en général, et l’objectif du travail présenté dans
ce document n’est pas d’en fournir une.
78
1.2. Spécificités liées au recalage
La localisation des optima proches dans l’espace des paramètres dépend de deux
aspects : d’une part le type de résidu inclu dans la fonction coût, d’autre part le niveau
d’incertitude sur les mesures. La résolution minimale de deux solutions potentielles peut
être recherchée dans le concept de discernabilité de modèles déjà cité (Ayer [2]).
Mais le respect des contraintes peut constituer une difficulté s’il existe des relations
d’égalité, linéaires ou non linéaires, à l’intérieur d’un ensemble de paramètres. Le cas
peut se produire en recalage si par exemple on désire garder constante la masse totale
de la structure alors que la masse des macro-éléments varie. Autant que possible, il est
préférable d’éviter l’introduction de telles contraintes dans un processus évolutionnaire.
C’est parfois réalisable en éliminant les égalités pour ne conserver que les paramètres
indépendants, l’optimisation y gagne alors en rapidité et en efficacité pour une même
taille de population génétique, car l’espace de recherche est plus réduit.
79
Chapitre 1. Description de la méthode
faisable.
80
1.3. Présentation des opérateurs
Tout en gardant une loi de distribution uniforme, il est aussi possible de réserver
des places dans la population initiale pour y incorporer des vecteurs de paramètres
qui ont une signification particulière. C’est souvent le cas par exemple avec le vecteur
codant l’état initial du phénomène observé. En recalage de modèles, comme le propose
d’ailleurs Larson ([63]), le modèle analytique initial est représenté dans la population
de départ et participe éventuellement à son évolution génétique.
81
Chapitre 1. Description de la méthode
• Sélection proportionnelle
les rapports inverses s’expliquent par le fait qu’on agit dans le cadre d’une minimisation.
Cette définition exerce une pression élevée, dans le sens d’une forte participation des
meilleurs à la reproduction.
1.3.3 Crossover
Le crossover est un des opérateurs stochastiques qui a fait le plus l’objet d’études
afin d’optimiser son fonctionnement. Son objectif est de générer un ou deux nouveaux
membres à partir de deux parents sélectionnés par l’étape précédente. Dans la suite,
on note par v1 et v2 deux vecteurs parents, et par w1 et w2 les vecteurs enfants qu’ils
font naître.
82
1.3. Présentation des opérateurs
• Permutation à un point
Dérivé du crossover simple des algorithmes génétiques, ce type de crossover fait
intervenir une position de coupure c obtenue en prenant la partie entière d’un nombre
aléatoire a :
c = int (a) avec 1 6 a < p (II.1.4)
la progéniture est alors créée ainsi : w1 est constitué des c premiers paramètres de v1
et des p − c derniers paramètres de v2 , alors que w2 hérite des c premiers de v2 et des
p − c derniers de v1 . En ce qui concerne la faisabilité des vecteurs w1 et w2 au sens du
respect des contraintes sur les paramètres, elle n’est complètement assurée que si les
paramètres possèdent le même domaine de variation.
• Crossover uniforme
Le crossover uniforme est capable de générer n’importe quelle combinaison des deux
vecteurs parents en échangeant les paramètres plutôt que des segments de paramètres.
Pratiquement, on effectue p tirages aléatoires d’un entier égal à 1 ou 2, ce qui détermine
l’indice du parent qui transmet son bagage génétique à w1 pour chaque paramètre, le
complément est donné à w2 . Cette procédure impose la même condition que précédem-
ment sur la faisabilité des solutions.
• Crossover arithmétique
Le crossover arithmétique est défini comme une combinaison linéaire des deux vec-
teurs v1 et v2 , fonction d’un nombre aléatoire a ∈ [0, 1] :
w1 = av1 + (1 − a) v2 (II.1.5)
w2 = (1 − a) v1 + av2
On remarque que pour n’importe quels v1 et v2 appartenant au domaine de faisabilité,
w1 et w2 sont également des solutions faisables.
• Crossover heuristique
Le crossover heuristique établit aussi une combinaison linéaire de v1 et v2 , mais la
direction de recherche dépend des valeurs d’adaptation :
si f (v1 ) > f (v2 ) alors w1 = a (v2 − v1 ) + v2
(II.1.6)
sinon w1 = a (v1 − v2 ) + v1
où a ∈ [0, 1] est un nombre aléatoire. Le processus II.1.6 est ensuite répété pour générer
w2 . Mais il est possible qu’il fournisse un vecteur enfant infaisable, hors des limites du
domaine autorisé. Dans ce cas, une autre valeur a est tirée jusqu’à ce que le vecteur
créé soit faisable ou qu’un nombre maximum de tentatives soit atteint.
83
Chapitre 1. Description de la méthode
1.3.4 Mutation
La mutation est un opérateur qui intervient aléatoirement et qui fait subir un chan-
gement localisé à un individu issu du crossover. La mutation n’est pas systématique,
elle a une probabilité µ de s’appliquer à un des p paramètres du vecteur, chaque pa-
ramètre a donc une chance égale de la subir. La valeur de µ est en général de l’ordre
de grandeur de τ1 , l’inverse de la taille de la population. Dans la suite, on note pi un
paramètre choisi dans le cadre du processus de mutation et soumis aux contraintes de
boîte binf 6 pi 6 bsup .
• Mutation uniforme
La mutation uniforme fait évoluer pi vers une valeur p0i tirée au sort dans le domaine
autorisé, selon un nombre aléatoire a ∈ [0, 1] :
L’opérateur peut être non uniforme, par exemple dépendant de l’âge de la popula-
tion :
( ∙³ ´ ¸
pi + d (bsup − pi ) si d > 0 g β
p0i = avec d = a exp ln (α) (II.1.8)
pi + d (pi − binf ) si d < 0 G
84
1.3. Présentation des opérateurs
• Sélection familiale
A condition de tenir une sorte de registre des naissances, il est possible de réunir de
nouveau les familles et de considérer les quatre réels {f (v1 ) , f (v2 ) , f (w1 ) , f (w2 )}. La
règle est alors la suivante : la compétition est interne à la famille, la sélection consiste
à garder les deux meilleurs parmi les quatre, c’est-à-dire les deux qui présentent la plus
petite valeur de fonction d’adaptation.
Afin de s’assurer que la moyenne des évaluations d’adaptation n’augmente pas d’une
génération à l’autre, comme cela peut se produire avec la sélection précédente, la sé-
lection doit s’opérer sur l’ensemble (τ + λ) : on retient les τ meilleurs membres parmi
les (τ + λ). Cette stratégie rend certaine la survie des parents les plus adaptés, elle est
donc qualifiée d’élitiste.
L’étude de ces informations repose sur une estimation de la distribution des pa-
ramètres. Pratiquement, une discrétisation du domaine B= [binf , bsup ] d’un paramètre
pi est nécessaire : B est échantillonné en nb bandes d’analyse de largeur δb. Il suffit
ensuite de compter, à l’échelle de la population, le nombre de fois que le paramètre pi
85
Chapitre 1. Description de la méthode
est observé à l’intérieur de chaque bande pour obtenir les informations désirées. L’ex-
pression de la densité de pi dans la bande numéro k peut s’écrire de la façon suivante :
L’examen des valeurs de ρ obtenues sur tout le domaine B fournit des indications inté-
ressantes sur les tendances d’évolution de pi , notamment lorsqu’un nombre significatif
de générations a déjà été traité :
• si au contraire une dominance apparaît clairement dans une des bandes, alors les
valeurs paramétriques correspondantes sont celles qui ont la plus forte probabilité
de sortir par croisement et celles qui caractérisent sûrement le minimum de la
fonction ;
• la présence de plusieurs pics peut indiquer que des minima locaux ont été repérés
au cours de la recherche.
nm
• le rapport τ
est constant au cours des générations ;
nm
• le rapport τ
augmente au cours des générations, il permet ainsi la prise en
compte de plus en plus de membres, en accord avec le phénomène d’enrichissement
moyen de la population ;
86
1.3. Présentation des opérateurs
a ∈ [0, 1] est un nombre aléatoire. Plutôt que la valeur médiane, le paramètre p̄i prend
n’importe quelle valeur à l’intérieur de la bande d’échantillonnage k de largeur δb,
cela afin de permettre une plus grande part de risque dans le choix de cette solution
potentielle, surtout si la même distribution des paramètres se maintient durant quelques
générations. A ce titre, il est préférable que le calcul de la distribution ne repose pas
sur un δb trop petit dans le but de faciliter l’émergence d’un pic.
Finalement, le vecteur paramétrique ainsi créé est évalué par le biais de la fonction
coût et est incorporé à la population en prenant la place de celui qui a la plus mauvaise
évaluation à ce moment-là.
87
Chapitre 1. Description de la méthode
Le défi consiste à obtenir un bon équilibre entre l’exigence de converger vite vers un
bon minimum, de préférence le minimum global, et la nécessité de garder des options
pour l’avenir afin de dénicher éventuellement une meilleure solution. Par conséquent, il
est indispensable de disposer d’un bon outil de mesure de la densité des niches et d’un
moyen d’intervention judicieux qui évitent les niches trop compactes.
La détection des niches repose sur le calcul de la distance euclidienne entre toutes
les paires (vi , vj ) de membres de la population, ramenée à la distance maximale à
l’intérieur de la boîte de contraintes :
kvi − vj k
dij = × 100 i, j = 1 (1) τ (II.1.11)
kbsup − binf k
Si, pour i 6= j, dij 6 ζ, avec ζ un certain coefficient de résolution, alors les individus vi
et vj sont déclarés voisins et constituent à eux deux une niche. De proche en proche,
on trouve d’autres individus qui sont aussi dans le même voisinage.
Dès que des niches sont détectées, un mécanisme de contrôle doit s’activer pour
limiter leur développement. C’est le rôle des deux techniques présentées ci-dessous.
• Technique de pénalisation
s est une fonction de partage qui dépend de la distance entre deux individus et des
constantes ζ et α. Si vi est relativement isolé (comparativement à la constante ζ), alors
88
1.3. Présentation des opérateurs
Une technique originale, très différente de la précédente sur le principe, a été ima-
ginée afin de favoriser encore plus le brassage génétique, en particulier au moment de la
prise en charge d’une niche trop compacte. Véritable opérateur stochastique, il consiste
à remplacer les individus d’une niche par d’autres générés aléatoirement par une mé-
thode de mutation obéissant à la probabilité de distribution optimale des paramètres
établie précédemment.
Soit une niche composée des individus ui , i = 1 (1) nu . Avant d’entamer toute
opération de transformation, il est nécessaire de posséder une mesure de sa compacité
afin de fixer un seuil. Le critère retenu repose sur le calcul de la moyenne des distances
au sein du groupe :
nXu −1 X
nu
2
dij 6 η (II.1.15)
nu (nu − 1) i=1 j=i+1
η est le seuil en dessous duquel la niche est considérée comme trop dense. Si le test
II.1.15 est vérifié, alors la décision est prise de disperser les individus de la niche.
Le meilleur élément de la niche, u1 , est conservé tel quel dans la population, pour
ne pas rendre vain l’effort de recherche consenti jusque-là. En outre, un membre spécial
est créé, il correspond au barycentre de la niche :
1 X
nu
ub = ui (II.1.16)
nu i=1
En ce qui concerne les nu − 2 autres individus de la niche, ils sont remplacés par autant
de mutations de u1 . Pour chacun d’eux, le paramètre pi qui subit la mutation est tiré au
sort avec la même probabilité pour tous les paramètres d’être choisis. La nouvelle valeur
p0i qui est attribuée à pi n’est pas basée sur la relation de mutation uniforme ou non
uniforme comme dans le paragraphe 1.3.4, mais dépend de la distribution de pi dans
son domaine de variation. Ainsi, une bande d’échantillonnage k est tirée aléatoirement
selon une probabilité proportionnelle à sa densité (équation II.1.9) :
ρ (pi )k
prob (k) = Pnb (II.1.17)
l=1 ρ (pi )l
89
Chapitre 1. Description de la méthode
Finalement p0i est simplement déterminé au hasard dans la bande k à l’aide d’un nombre
aléatoire a ∈ [0, 1] :
p0i = binf + (k − 1) δb + aδb (II.1.18)
Les nouveaux individus issus des manipulations précédentes sont ensuite évalués et
inclus dans la population, en remplacement de ceux de la niche dissoute.
Cette technique de gestion des niches est en général efficace pour trouver le mini-
mum global de la fonction ou des optima intéressants, surtout si les optima locaux déjà
localisés ne diffèrent que sur la valeur d’un seul paramètre. L’inconvénient majeur est
le surcoût important en calcul d’évaluations.
où εpi est un coefficient de résolution qui peut être différent pour chaque paramètre
afin de tenir compte de leur sensibilité si elle est connue. On définit aussi l’ensemble H,
l’historique des générations, qui contient tous les individus ayant été évalués depuis la
première étape de l’optimisation, à savoir l’initialisation de la population. Le cœur de
la méthode proposée est le test qui autorise ou non l’évaluation d’un individu vi issu
90
1.3. Présentation des opérateurs
Si l’évaluation est rejetée, vi n’est pas incorporé à la population. Si elle est effectuée,
alors vi est aussitôt inclus dans H pour que l’algorithme possède un enregistrement de
son existence, même brève, en tant que solution potentielle qui a été évaluée.
La confrontation, avant évaluation, de chaque nouvel individu avec la table de
l’historique est une opération peu onéreuse et procure finalement une substantielle
économie en coût de calcul. Cette technique ne s’apparente pas à une discrétisation
de l’espace paramétrique, comme celle qu’exige l’emploi de la formulation de base des
algorithmes génétiques, car aucunes valeurs discrètes ne sont imposées aux paramètres.
Elle se rapproche plutôt de la stratégie de liste taboue accompagnée d’un effet mémoire
permanent.
Le choix de la constante εpi doit être en accord avec celui de η de l’équation II.1.15 :
il est préférable de prendre εpi < η pour continuer de former des niches tout en filtrant
les individus trop semblables à ceux déjà évalués.
91
Chapitre 1. Description de la méthode
• Critère de diversité
1.3.11 Synthèse
Les mécanismes qui assurent le fonctionnement des algorithmes évolutionnaires abon-
dent dans la littérature sous des formes plus ou moins semblables. C’est pourquoi il
est nécessaire de mettre en relief le contenu de notre contribution. Les innovations
proposées se trouvent principalement dans les points suivants (qui viennent d’être ex-
posés) :
92
Chapitre 2
Applications numériques
Le premier test implique une fonction coût dont l’équation analytique et le mini-
mum sont connus. L’objectif est de qualifier certaines techniques afin d’aboutir à un
algorithme dont on aura choisi chaque étape importante par des mesures objectives.
Le second test est la mise en œuvre d’une méthode d’identification de paramètres de
conception d’une structure mécanique en utilisant l’algorithme optimisé défini précé-
demment. Dans ce deuxième test, la fonction à minimiser n’a pas d’expression analy-
tique connue et constitue un coût en calcul très élevé dont il faut savoir tenir compte
en justifiant de l’utilisation de techniques spécifiques.
F : R6 −→ R
F = f (x1 , x2 − 5) + f (x3 , x4 ) + f (x5 , x6 + 5) (II.2.1)
où la fonction f , déjà utilisée par Lin ([65]) comme exemple illustratif sous une forme
légèrement différente, a pour expression :
f : R2 −→ R
93
Chapitre 2. Applications numériques
En outre, on définit une relation entre les variables xi arguments de F et les paramètres
pi d’un membre de la population génétique :
⎡ ⎤ ⎡ ⎤⎡ ⎤
x −1 −1 0 0 0 0 p1
⎢ 1 ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ x ⎥ ⎢ −1 −2 0 0 0 0 ⎥⎢ p2 ⎥
⎢ 2 ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ x3 ⎥ ⎢ 0 0 1 1 0 0 ⎥⎢ p3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥ (II.2.3)
⎢ x ⎥=⎢ 0 0 1 2 0 0 ⎥⎢ p4 ⎥
⎢ 4 ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ x5 ⎥ ⎢ 0 0 0 0 2 2 ⎥⎢ p5 ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦⎣ ⎦
x6 0 0 0 0 2 4 p6
94
2.1. Qualification d’une procédure évolutionnaire
de paramètres pi et soit rendue moins aisée. Le minimum de F est atteint avec les
paramètres suivants :
h i
p̂ = 2 −5 3 0 4 −2, 5 (II.2.5)
Les résultats des 10 tests vont être confrontés dans le cadre de 6 tours de comparai-
son au terme desquels on doit être en mesure de retenir ou de disqualifier telles ou telles
techniques. Les tests s’appuient sur autant de configurations qui sont progressivement
affinées et sophistiquées. Le thème et les objectifs des comparaisons des tests sont les
suivants :
95
Chapitre 2. Applications numériques
4. Choix d’un type de sélection pour le crossover : la sélection basée sur l’adaptation
est confrontée à la sélection par le rang afin de retenir celle qui offre le meilleur
compromis entre diversité et pression de sélection.
6. Comparaison finale de deux techniques de prise en compte des niches : par pé-
nalisation et par remplacement des membres des niches.
2.1.3 Résultats
Les tests numériques s’effectuent très rapidement, chacun dure environ 2 minutes, une
seule évaluation de la fonction F dure 10 millisecondes1 .
1
Sur station HP9000 715/75 avec 256 Mo de RAM
96
2.1. Qualification d’une procédure évolutionnaire
1
test 1 : moyenne
" : meilleur
test 2 : moyenne
0.8 " : meilleur
test 3 : moyenne
" : meilleur
fonction d'adaptation
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15
générations
1ère comparaison
point commun : probabilité de mutation de 5 %
test caractéristiques
test 1 crossover par permutation
test 2 crossover arithmétique
test 3 crossover heuristique
La figure II.2.2 montre pour chaque test l’évolution sur les générations de la moyenne
de la fonction d’adaptation des 50 membres et l’évolution de la meilleure valeur obtenue
jusqu’alors. Il en ressort que le tournoi est à l’avantage du crossover arithmétique, c’est
le moteur d’exploration le plus performant, alors que le crossover heuristique ne donne
pas satisfaction.
2ème comparaison
point commun : crossover arithmétique
test caractéristiques
test 4 probabilité de mutation de 2 %
test 2 probabilité de mutation de 5 %
test 5 probabilité de mutation de 8 %
97
Chapitre 2. Applications numériques
1
test 4 : moyenne
" : meilleur
test 2 : moyenne
0.8 " : meilleur
test 5 : moyenne
" : meilleur
fonction d'adaptation
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15
générations
3ème comparaison
points communs : crossover arithmétique, probabilité de mutation de 5 %
test caractéristiques
test 6 insertion de l’individu le plus probable
test 2
La troisième comparaison porte sur l’individu spécial créé à partir des valeurs de
paramètres qui reviennent le plus souvent dans la population. Pratiquement, le domaine
[−10, 10] de chaque paramètre est discrétisé en 35 parties, et les 10 meilleurs membres
de la population participent au calcul de la distribution. D’après la figure II.2.4, le fait
d’inclure cet individu artificiel a pour effet d’approcher plus rapidement du minimum
de la fonction.
4ème comparaison
points communs : cross. arithm., prob. de mut. de 5 %, individu le plus prob.
98
2.1. Qualification d’une procédure évolutionnaire
1
test 6 : moyenne
" : meilleur
test 2 : moyenne
0.8 " : meilleur
fonction d'adaptation
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15
générations
test caractéristiques
test 6 sélection sur l’adaptation
test 7 sélection par le rang
5ème comparaison
points communs : cross. arithm., prob. de mut. de 5 %, individu le plus prob.
test caractéristiques
test 6
test 8 contrôle des niches
test 9 contrôle des niches, utilisation de l’historique
99
Chapitre 2. Applications numériques
1
test 6 : moyenne
" : meilleur
test 7 : moyenne
0.8 " : meilleur
fonction d'adaptation
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15
générations
1
test 6 : moyenne
" : meilleur
test 8 : moyenne
0.8 " : meilleur
test 9 : moyenne
" : meilleur
fonction d'adaptation
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15
générations
100
2.1. Qualification d’une procédure évolutionnaire
1
test 8 : moyenne
" : meilleur
test 10 : moyenne
fonction d'adaptation 0.8 " : meilleur
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15
générations
6ème comparaison
points communs : cross. arithm., prob. de mut. de 5 %, individu le plus prob.
test caractéristiques
test 8 contrôle des niches
test 10 pénalisation des individus trop groupés
101
Chapitre 2. Applications numériques
Pour finir, il est intéressant de connaître la dispersion relative aux résultats des 10
lancers de chaque test. La figure II.2.8 affiche l’écart type calculé à toutes les générations
pour les 10 tests. On remarque qu’à la dernière génération, l’écart type des tests 6, 8
et 9 sont parmi les plus bas. Le caractère répétitif de leurs bons résultats est donc
meilleur, on est assuré d’une plus grande reproductibilité des tests avec les algorithmes
correspondants.
102
2.2. Recalage
0.2
0.15
← test 3
écart-type
0.1 ← test 5
← test 1
← test 10
← test 9
← test 4
0.05 ← test 6
← test 7
← test 2
← test 8
0
0 5 10 15
génération
2.2 Recalage
On considère une structure qui est une partie d’un plancher de voiture. Son maillage
en éléments finis, tous de type plaque, est visible dans la vue supérieure de la figure
II.2.10. On présente ci-dessous les caractéristiques principales :
103
Chapitre 2. Applications numériques
104
2.2. Recalage
longueur 1,11 m
largeur 0,62 m
hauteur 0,19 m
épaisseur de la tôle 0,7 mm
module d’Young 2,1 1011 Pa
masse volumique 6720 kg m−3
coefficient de Poisson 0,3
2.2.2 Paramétrisation
Cinq macro-éléments sont créés afin de répondre aux exigences de l’identification pa-
ramétrique. La vue inférieure de la figure II.2.10 donne leur position vis-à-vis du reste
de la structure.
macro-élément (zone) nombre d’éléments
1 (ligne de jonction) 115
2 (traverses) 809
3 18
4 18
5 18
105
Chapitre 2. Applications numériques
x y
← zone 3
← zone 2 →
zone 1 → ← zone 4
x y
← zone 5
106
2.2. Recalage
Les solutions modales (λsσ , yσs ) qui en résultent sont considérées comme étant la descrip-
tion modale de la structure réelle. Le recalage proposé dans les paragraphes suivants
aura donc pour principal objectif de trouver p̂.
On suppose qu’on connaît 20 modes du modèle et 20 modes de la structure. La figure
II.2.11 donne une représentation graphique des distances existant entre les paires de
modes yνm et yσs d’une part, et entre les fréquences appariées des deux ensembles d’autre
part (les données incomplètes correspondent à une absence d’appariage pour certains
modes).
107
Chapitre 2. Applications numériques
-5
4 .8
-10
modes calculés initiaux
7
.6
-15
df / f (%)
10
-20
.4
13
-25
16
.2
-30
19
0 -35
1 4 7 10 13 16 19 1 4 7 10 13 16 19
modes de la structure modes
h i
Y1 R possède 100
Voici la configuration retenue : la base de projection P =
vecteurs et se compose de 50 modes de Y1 et d’une matrice R de 50 vecteurs résiduels
décomposés, chaque macro-élément ayant permis d’en calculer 10. La base P contient
donc la description exacte des 50 premières formes propres du modèle de départ, ce
qui correspond à une largeur de spectre environ deux fois plus grande que celle de la
bande d’intérêt (la 50éme fréquence vaut 413,2 Hz). Afin de s’assurer que les colonnes
de P sont suffisamment indépendantes les unes des autres pour une représentation
optimale dans l’espace du système réduit, on évalue les valeurs singulières de P . Elles
sont affichées sur la figure II.2.12 : le rapport entre la plus grande et la plus petite est
relativement bas, P constitue donc une base de projection acceptable.
Comme dans le test numérique précédent, on tente de niveler les effets positifs et
négatifs du hasard sur le déroulement de l’optimisation en lançant plusieurs procédures
de recalage dans les mêmes conditions. La taille du modèle est importante, ce qui
entraîne un temps d’exécution du recalage relativement long, de l’ordre d’une demi-
108
2.2. Recalage
8
10
7
valeurs singulières
10
6
10
5
10
1 20 40 60 80 100
modes
Figure II.2.12 : Valeurs singulières de P
nombre de générations 50
nombre de lancers 3
borne inférieure de variation des paramètres binf = 0, 2
borne supérieure de variation des paramètres bsup = 6
taille de la population τ = 50
probabilité de mutation µ = 5 %
nombre de bandes d’échantillonnage nb = 24
taille critique de niche 5
seuil de densité de niche η = 3 %
résolution spatiale εpi = 0, 5 %
La fonction coût doit traduire la distance entre le modèle analytique et les données
expérimentales en une mesure scalaire. Dans notre cas, la fonction coût la plus appro-
priée repose sur des erreurs modales bornées :
109
Chapitre 2. Applications numériques
Les paires (ν, σ) sont formées par une procédure d’appariage avec contraintes basée
sur le calcul des valeurs de MAC (voir annexe C). Les critères d’appariage utilisés sont
de 0, 5 pour la valeur minimum et de 0, 7 pour le rapport maximum. Dans certaines
circonstances, tous les modes expérimentaux ne sont pas appariés avec un mode ana-
lytique, ce qui suppose alors que errf et erry ne sont pas calculables. Afin de pénaliser
cet état de fait, on propose de saturer à 1 la valeur assignée aux erreurs. La fonction
coût à minimiser est finalement définie par :
1 X
f= (εf (σ) + εy (σ)) , 06f 61 (II.2.8)
2σ σ
avec
(
errf (ν, σ) si σ apparié à ν
εf (σ) = (II.2.9)
1 sinon
(
erry (ν, σ) si σ apparié à ν
εy (σ) = (II.2.10)
1 sinon
f n’est bien sûr pas continue et ne peut pas être dérivée en tout point, mais cet aspect
n’intervient pas dans la procédure de recalage proposée.
1. Le premier recalage se caractérise par l’emploi de tous les ddl des modes me-
surés dans la procédure d’appariage, mais seule la contribution εf des erreurs
fréquentielles est incluse dans la fonction coût.
110
2.2. Recalage
: mesure selon x
: mesure selon z
x y
2. Le deuxième suppose que les déplacements de la structure réelle n’ont été mesurés
que sur un nombre très restreint de ddl : 45 ddl capteurs dont le choix optimal
est basé sur un conditionnement minimal de la matrice modale. Leur position
et direction de mesure sont représentées sur la figure II.2.13. Les erreurs sur
les fréquences et sur les vecteurs propres contribuent maintenant ensemble à la
fonction coût.
2.2.8 Résultats
La figure II.2.14 affiche, pour chaque recalage effectué et en prenant la moyenne sur
tous les lancers, l’évolution de la moyenne de la fonction d’adaptation des membres de
la population et l’évolution de la meilleure valeur obtenue jusqu’alors. On peut faire
les remarques suivantes :
111
Chapitre 2. Applications numériques
0.5
: recalage 1
: recalage 2
: recalage 3
0.4 avec : meilleur
sans : moyenne
fonction d'adaptation
0.3
0.2
0.1
0
0 10 20 30 40 50
générations
modèle initial
recalage 1 f (v m ) = 0, 436
recalage 2 f (v m ) = 0, 420
recalage 3 f (v m ) = 0, 419
• La moyenne sur tous les membres, d’abord assez élevée, descend rapidement et
suit à une courte distance la tendance à la baisse du meilleur individu de la
population.
Considérons maintenant les valeurs optimales des paramètres qui ont été identifiées.
Le tableau suivant récapitule l’essentiel des résultats.
112
2.2. Recalage
4 .8
1
modes du modèle recalé
7
.6
df / f (%)
0
10
.4
13
-1
16
.2
-2
19
0
1 4 7 10 13 16 19 1 4 7 10 13 16 19
modes de la structure modes
II.2.15, II.2.16 et II.2.17 représentent, pour les trois recalages successifs et sur les 20
premiers modes, la matrice de MAC et les erreurs fréquentielles entre les données
issues de la structure réelle et les données modales du modèle recalé. Ces dernières
sont obtenues par une réanalyse exacte sur la base des paramètres identifiés du tableau
précédent.
L’amélioration des valeurs de MAC est très nette sur presque tous les modes ap-
pariés, bien que des croisements ou des ambiguïtés subsistent encore sur les 5 derniers
modes en recalage 1 et 3. On remarque aussi que le recalage 3 souffre particulièrement
du bruit imposé sur les fréquences mesurées.
Outre le fait que la procédure évolutionnaire ait réussi à identifier des paramètres
situés dans le voisinage immédiat des paramètres exacts de la perturbation, elle a
aussi permis de trouver des optima dignes d’intérêt, et surtout dignes de figurer parmi
les points de départ éventuels d’une méthode de recherche par gradient. Les optima
locaux détectés sont caractérisés par un ou plusieurs paramètres sensiblement différents
de ceux du minimum global. On en donne une liste succincte dans le tableau suivant
113
Chapitre 2. Applications numériques
4 .8
-0.5
modes du modèle recalé
7
.6
df / f (%)
10 -1
13 .4
-1.5
16
.2
19 -2
0
1 4 7 10 13 16 19 1 4 7 10 13 16 19
modes de la structure modes
4 .8 -2
modes du modèle recalé
7
.6 -4
df / f (%)
10
13 .4
-6
16
.2
-8
19
0
1 4 7 10 13 16 19 1 4 7 10 13 16 19
modes de la structure modes
114
2.2. Recalage
115
Chapitre 2. Applications numériques
116
Conclusion
• la recherche repose sur une population de solutions potentielles, elle est donc
moins susceptible de converger vers un minimum local ;
• la procédure dans son ensemble est compatible avec une application sur machine
à structure parallèle.
La méthode évolutionnaire proposée a été élaborée par une démarche visant à obte-
nir l’algorithme le plus apte à trouver le minimum global et quelques autres optima de
la fonction coût. Une fonction mathématique multimodale a été employée pour qualifier
les opérateurs les plus efficaces. Mis à part les ingrédients standard (sélection basée sur
l’adaptation, crossover, mutation, etc), nous avons introduit un mécanisme d’injection
d’individus spéciaux dans la population par le calcul de la probabilité de distribution
des paramètres. De plus, une attention particulière a été portée sur des techniques spé-
cifiques : préservation des niches centrées sur les optima locaux, limitation du nombre
d’évaluation de la fonction coût.
Aucune preuve mathématique n’est disponible pour montrer que cette méthode
évolutionnaire est transposable pour optimiser d’autres fonctions coûts avec succès. En
117
Conclusion
recalage, la décision de l’utiliser est justifiée par le fait que la fonction coût peut être très
non linéaire et multimodale. Une technique d’optimisation classique utilisant le gradient
mène quelquefois à des solutions peu satisfaisantes. C’est pourquoi un prérecalage par
la méthode globale directe, puis un raffinement des optima par une méthode locale, est
sans doute l’approche à retenir.
118
PARTIE III
Logiciel Proto—Dynamique
119
Introduction
Intespace LMARC
PROTO
Version 4.0
© 1997 Intespace
Logo de Proto-Dynamique
121
Introduction
122
Chapitre 1
Architecture
1.1 Installation
Une définition de certains termes doit d’abord être donnée avant de commencer à
expliquer le logiciel. Cette terminologie est directement liée à l’architecture de Proto,
essentiellement organisée autour de cinq pôles :
• Modèle. Le terme modèle fait directement référence aux bases de données analy-
tiques ou expérimentales enregistrées au format binaire de Matlab. La taille des
modèles éléments finis des structures industrielles ne permet pas leur copie pour
123
Chapitre 1. Architecture
chaque utilisateur, c’est pourquoi les bases de données sont généralement mises
en commun dans un répertoire partagé par un groupe d’utilisateurs.
Proto peut être exécuté simultanément avec d’autres applications dans l’environ-
nement Matlab car le cadre qui régit les échanges de données et les variables de fonc-
tionnement de Proto est hermétique.
1.2.1 Exigences
L’objectif clairement annoncé du développement de Proto version 4.0 était d’arriver
au recalage de grandes structures industrielles d’au moins 60000 ddl, l’équipement
minimum pour ce genre d’opération étant une station de travail équipée de 128 Mo de
mémoire. Cette taille de 60000 ddl correspond approximativement au modèle éléments
finis d’une carrosserie de voiture dont le maillage est peu dense ou à une sous-structure
découpée finement.
124
1.3. Tables de configurations
1.2.2 Organisation
L’organisation de la base de données et la gestion des variables en mémoire permettent
d’atteindre la capacité de traitement exigée. Les points suivants exposent l’essentiel de
la problématique :
• ces mêmes matrices sont mieux protégées si elles demeurent sur le disque dur et
qu’on les charge en mémoire seulement en cas de besoin, par contre l’accès est
plus lent.
1.2.3 Désignation
Il n’y a pas de distinctions fondamentales entre les modèles éléments finis et les modèles
issus de l’analyse expérimentales, les noms des matrices sont les mêmes, ce qui facilite
grandement un traitement parallèle des données. Pour Proto, choisir un modèle dans
une liste (par exemple en vue de le recaler ou de le comparer à un autre) revient
uniquement à créer un pointeur qui contient son nom et son adresse sur le disque dur.
125
Chapitre 1. Architecture
126
Chapitre 2
Fonctionnalités
Dans la suite, on donne une liste non exhaustive des fonctions offertes par Proto-
Dynamique en matière de méthodes numériques, d’outils de visualisation graphique,
d’interfaces externes, ou encore d’utilitaires.
127
Chapitre 2. Fonctionnalités
• la base de données : elle est assez souple pour pouvoir importer et stocker des
réponses issues de diverses sources (fichiers universels, superpositions modales,
simulations, . . .) ;
• les fonctions de calcul : le calcul des fonctions de transfert est réalisable après
définition des fréquences d’excitation, de l’amortissement modal, des ddl excités
et mesurés ;
128
2.4. Visualisation graphique
• Affichage de la géométrie
Cette fonctionnalité est disponible aussi bien pour un maillage analytique que
pour un maillage expérimental, elle est uniquement basée sur la description des
nœuds et des éléments. Il y a deux modes d’affichage, treillis ou faces cachées.
De plus, il est possible d’isoler un ou plusieurs macro-éléments parmi la totalité
de la structure.
• Identification, recherche
Cette fonctionnalité consiste à sélectionner, sur la vue tridimensionnelle et à
l’aide de la souris, un objet appartenant à une des catégories suivantes : nœud,
élément, macro-élément. Proto répond alors en donnant le numéro d’identification
de l’objet. Inversement, à partir d’un objet connu par son numéro d’identification,
il est possible de le localiser de visu sur la géométrie.
129
Chapitre 2. Fonctionnalités
• Visualisation de données
Des données relatives aux nœuds (translations pour un mode donné) et aux élé-
ments (énergie cinétique et de déformation, appartenance à un macro-élément)
sont visualisables grâce à la coloration indépendante de chaque élément en ac-
cord avec une échelle de couleurs prédéfinie. L’utilisateur peut aussi importer et
visualiser des données externes.
2.5 Paramétrisation
2.5.1 Macro-éléments
Le découpage de la structure en macro-éléments définit les zones, éventuellement
révélées par une méthode de localisation d’erreurs, appelées à subir des corrections
paramétriques. Leur création s’opère à partir d’une interface dans laquelle l’utilisateur
spécifie un identificateur, un nom, et une liste d’éléments. Si cette dernière est trop
longue pour être entrée manuellement, un outil interactif permet de sélectionner les
éléments sur une représentation géométrique du modèle à l’aide de la souris.
En préparation à toute réanalyse du modèle, une procédure de décomposition est
exigée. Cette action consiste à construire les matrices creuses de masse et de raideur
propre à chaque macro-élément en assemblant les matrices élémentaires correspon-
dantes. Une condensation sur les ddl du système réduit intervient éventuellement si on
envisage une réanalyse approchée.
130
2.6. Repère et ddl communs
La sensibilité des valeurs propres et des vecteurs propres par rapport aux paramètres
peut être calculée et représentée graphiquement. De plus, les valeurs courantes des pa-
ramètres sont modifiables manuellement afin d’effectuer ponctuellement une réanalyse.
En ce qui concerne les bornes de variation des paramètres actifs, elles doivent être
précisées avant le lancement d’une procédure de recalage.
• sélection d’une liste active de ddl, application sur chaque ddl sélectionné d’un
coefficient de correction (gain ou changement de signe systématique) et d’une
pondération (degré de confiance).
131
Chapitre 2. Fonctionnalités
2.9 Réanalyse
Proto propose trois possibilités pour le calcul des solutions propres du modèle per-
turbé :
132
2.11. Méthodes de recalage
réanalyse sont les mêmes. L’organigramme de la figure III.2.1 montre les grandes étapes
d’une procédure de recalage dans Proto.
133
Chapitre 2. Fonctionnalités
134
Conclusion
• Proto est adapté au recalage de grandes structures : sur une machine possé-
dant les ressources nécessaires, un modèle de plusieurs centaines de ddl n’altère
pas les performances, tant en importation, en visualisation, en réanalyse, ou en
identification paramétrique.
Notre contribution étant intimement liée à celle des autres auteurs de Proto, il
est difficile d’effectuer une distinction dans cet exposé. Cependant, l’effort personnel a
surtout porté sur les thèmes de développement suivants :
135
Conclusion
• une simplification des démarches à accomplir pour les novices de Proto qui sou-
haitent développer des interfaces et des méthodes numériques avec le moins de
contraintes et le plus rapidement possible ;
• une intégration encore plus poussée des dernières innovations introduites par
Matlab.
136
Conclusion générale
Conclusion générale
Conclusion générale
Dans la deuxième partie, c’est sur l’élaboration d’une méthode d’optimisation di-
recte adaptée à l’identification paramétrique qu’ont porté les efforts. L’algorithme évo-
lutionnaire qui constitue son fondement est un enchaînement d’opérateurs, pour la
plupart faisant intervenir le hasard dans leur fonctionnement. Des tests de validation
ont permis d’aboutir à une procédure capable de situer les valeurs des paramètres à cor-
riger d’une structure industrielle de taille importante, avec une fonction coût incluant
une réanalyse approchée du type de celle préconisée par les études précédentes.
Il faut noter que la convergence de la méthode évolutionnaire n’est pas démontrable.
Chaque étape, chaque opérateur, possède à son niveau un certain fondement théorique.
Mais l’ensemble, homogène, est dépendant de l’intuition de ces concepteurs qui, par
essais et erreurs et hypothèses successives, en arrivent à ce résultat.
139
Conclusion générale
140
Références bibliographiques
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150
Annexes
Annexe A
Décomposition en valeurs
singulières
Les stratégies d’extension de la base de Ritz présentées dans ce mémoire dans le cadre de
la réanalyse approchée permettent de calculer des bases de vecteurs dont l’indépendance
les uns vis-à-vis des autres n’est a priori pas assurée, tant les méthodes sont non-
linéaires et tributaires des erreurs d’arrondis numériques. Cette situation engendre les
inconvénients suivants :
• Si la base de Ritz est étendue avec une base de vecteurs non orthogonaux, d’une
part un sous-ensemble de ces vecteurs ne participent pas à l’amélioration de
la qualité des solutions propres du système réduit car ils sont une combinaison
linéaire des autres vecteurs, d’autre part la taille du système réduit est inutilement
grande et entraîne des temps de calcul plus long.
A.1 Propriétés
Soit A ∈ RN,m , avec N > m. Supposons que A souffre d’une déficience de rang, c’est-
à-dire rang(A) = k avec k < m.
153
Annexe A. Décomposition en valeurs singulières
Théorème 2 Soit une matrice A vérifiant les conditions précédemment définie. Alors
A peut être écrite sous la forme :
A = V ΣW T (A.1)
Les termes σ sont appelées valeurs singulières de A. Il est important de noter que
le rang de A est égal au nombre de valeurs singulières non nulles de A. Par conséquent,
une façon élégante de calculer le rang d’une matrice est d’évaluer ses valeurs singulières
et d’associer son rang au nombre de valeurs singulières supérieures à un seuil donné
proche de zéro.
Cependant, si le rapport de la plus petite valeur singulière non nulle sur la plus
grande est petit, c’est-à-dire (σ kk Áσ 11 ) < ε avec ε proche de zéro, la détermination du
rang est peu précise et incertaine.
AAT = V ΣW T W ΣT V T (A.3)
= V Σ2 V T (A.4)
et
AT A = W ΣT V T V ΣW T (A.5)
= W Σ2 W T (A.6)
Ces égalités signifient que les colonnes de V sont les vecteurs propres de la matrice
AAT , et que les colonnes de W sont les vecteurs propres de la matrice AT A, les valeurs
propres correspondantes étant dans les deux cas égales aux carrés des valeurs singulières
de A.
154
Annexe A. Décomposition en valeurs singulières
Les matrices V et W sont toutes deux des ensembles de vecteurs orthogonaux. Seule
V possède le même nombre de lignes que A. Mais l’évaluation de V repose d’après A.4
sur la résolution d’un problème aux valeurs propres de taille N, ce qui est exclu car
N est typiquement le nombre de ddl du modèle éléments finis. Par contre, trouver W
revient à résoudre un problème aux valeurs propres de taille m, qui est par exemple le
nombre de modes résiduels calculés, c’est nettement plus raisonnable.
Le problème A.6 fournit donc les m valeurs singulières de A. Un filtrage basé sur
un nombre de conditionnement maximum γ m donné permet ensuite de ne garder qu’un
sous-ensemble C de r < m valeurs singulières :
½ ¾
σ 211
C (γ m ) = σ i | 2 6 γ m i = 1 (1) m (A.7)
σi
155
Annexe A. Décomposition en valeurs singulières
156
Annexe B
La notation adoptée dans cette annexe est celle relative à la première partie du mémoire.
B.1 Rappels
Il arrive fréquemment que les structures étudiées soient affectées par la présence de
modes de corps rigide. C’est le cas pour tous les engins volants puisqu’ils ne sont pas
rattachés à un point fixe, les sous-structures analysées en libre-libre, et en général pour
toutes les structures souffrant d’un manque de contraintes sur au moins une translation
ou une rotation. Concrètement cela se traduit par une matrice K semi-définie positive
et par le fait que K n’est pas inversible. Le problème aux valeurs propres I.1.2 est
alors associé à une ou plusieurs (6 maximum) fréquences nulles. Soit nr le nombre de
fréquences nulles, et donc de modes de corps rigide de I.1.2.
Y = [Yr Ye ] (B.2)
KYr = 0 (B.3)
YrT MYe = 0 (B.4)
157
Annexe B. Prise en compte des modes de corps rigide
ou encore :
¡ d ¢
K − λdν M y d = 0 (B.6)
avec :
K d = K + αM (B.7)
¤ £
En général la valeur de α est choisie telle que α ∈ 0, ω 2nr +1 où ωnr +1 est la première
pulsation propre non nulle du système I.1.2.
La matrice M est définie positive, donc la nouvelle matrice de raideur K d est définie
¡ ¢−1
positive, K d existe. Les nr modes de corps rigide sont maintenant associés à la
valeur propre multiple α.
158
Annexe B. Prise en compte des modes de corps rigide
ou :
Ky = f ∗ (B.9)
YrT f ∗ = 0 (B.10)
Cela signifie que les modes de corps rigide doivent être orthogonaux aux vecteurs
de forces. Or f ∗ peut être écrit sous la forme d’une combinaison linéaire des forces
d’inertie associées aux modes de corps rigide et aux modes élastiques :
Pour que la condition B.10 soit vérifiée, f ∗ doit être modifié de telle sorte que sa
composante due à la structure rigide soit filtrée. On définit ce nouveau vecteur d’entrées
par :
f¯∗ = DT f ∗ (B.12)
159
Annexe B. Prise en compte des modes de corps rigide
DT f ∗ = MYe b (B.13)
D = IN − Yr YrT M (B.14)
d’où :
D−T MYe b = MYr a + MYe b (B.16)
D = Ye YeT M (B.26)
160
Annexe B. Prise en compte des modes de corps rigide
d’où :
DT = MYe YeT (B.29)
Si ce n’est pas le cas, l’opérateur D défini en B.14 doit être modifié ainsi :
Le choix de l’opérateur de filtrage étant fait, il reste à s’assurer qu’il annule les
modes de corps rigide et dans le même temps qu’il n’altère pas les modes élastiques :
¡ ¢
DYr = IN − Yr Mr−1 YrT M Yr (B.39)
= Yr − Yr Mr−1 Mr (B.40)
= 0 (B.41)
161
Annexe B. Prise en compte des modes de corps rigide
et
¡ ¢
DYe = IN − Yr Mr−1 YrT M Ye (B.42)
= Ye − Yr Mr−1 YrT MYe (B.43)
= Ye (B.44)
Cette technique projette donc bien la base modale de la structure initiale dans
l’espace vectoriel des modes élastiques, et crée ainsi un équilibrage inertiel contraignant
le mouvement de corps rigide, quelle que soit la force appliquée.
Pour finir, il faut souligner que le calcul explicite de D peut causer quelques pro-
blèmes d’allocation de la mémoire de l’ordinateur dans le cas de gros modèles. En effet
D ∈ RN,N et D est peu ou pas du tout creuse, contrairement à M.
162
Annexe C
Il est quelquefois nécessaire de connaître la distance qui sépare deux modèles caracté-
risés par leur vecteurs et valeurs propres. C’est le cas par exemple quand on souhaite
estimer le degré d’exactitude de solutions propres approchées par rapport aux solutions
exactes supposées connues, ou quand on évalue la ressemblance d’un modèle recalé vis-
à-vis des données modales identifiées lors d’un test réel.
L’appariage consiste à trouver les paires de modes (ν, σ), avec ν et σ entiers tels que
ν ∈ [1 nc ] et σ ∈ [1 nm ], qui se ressemblent suffisamment pour être considérés comme
homologues.
163
Annexe C. Analyse corrélationnelle des solutions modales
yνc = Y m cν (C.1)
L’une d’elles présentée ci-dessous repose sur l’obtention d’une matrice binaire Θ ∈
nc ,nm c ,nm
R à partir d’une matrice de corrélation C ∈ Rn . C est calculée sur la base d’un
critère de comparaison tels que ceux détaillés dans le paragraphe C.3 ci-après (MAC,
etc), en considérant tous les nc × nm couples possibles de vecteurs propres.
Supposons qu’avec le critère de comparaison retenu, un terme Ci,j est d’autant plus
grand que les modes se ressemblent. La matrice Θ est alors obtenue par optimisation
linéaire en résolvant l’équation
" Ã nc nm !#
XX
Θ = arg max Θi,j Ci,j (C.3)
i=1 j=1
164
Annexe C. Analyse corrélationnelle des solutions modales
et (
0
Θi,j = ∀i, ∀j (C.5)
1
Dans les relations C.4, si nc > nm , les contraintes signifient que tous les modes du
modèle m doivent trouver un homologue, mais que les modes du modèle c ne doivent
pas être choisis plus d’une fois. Finalement les indices en ligne et colonne des termes
égaux à 1 dans Θ définissent les paires (ν, σ) recherchées.
• Rapport maximum : la paire (ν, σ) est retenu si le rapport entre le meilleur critère
de comparaison (d’indices (ν, σ)) et le deuxième meilleur (d’indice µ en ligne ou
colonne) est supérieur à un seuil β donné, c’est-à-dire si Cν,σ /Cµ,σ > β , µ 6= ν,
quand nc > nm , ou si Cν,σ /Cν,µ > β , µ 6= σ, quand nc < nm .
165
Annexe C. Analyse corrélationnelle des solutions modales
Lorsque la norme des modes à comparer est sensiblement identique, un calcul direct
de leur différence est possible. Le caractère adimensionnel du coefficient d’erreur est
obtenu en divisant par la demi-somme des normes :
kyνc − yσm k
dy = 1 (C.9)
2
(kyνc k + kyσm k)
0 6 MAC 6 1 (C.11)
Notons que le MAC vaut 1 quand yνc = c yσm , avec c scalaire, et 0 quand les vecteurs
sont orthogonaux.
166
Annexe C. Analyse corrélationnelle des solutions modales
0 6 dy 6 1 (C.13)
La racine carrée sert à renforcer l’effet de distance entre les modes fortement colinéaires.
Le nombre de termes dans les sommations est égal au nombre de paires de modes
révélées par la procédure d’appariage, le COMAC vaut 1 à chaque ddl s’il n’y a qu’une
seule paire. Pratiquement, il est nécessaire d’être prudent en ce qui concerne la nor-
malisation des modes car le COMAC est sensible aux différences d’échelle, le MSF est
alors un moyen de minimiser cet effet en ramenant les modes appariés à une norme
proche.
167
RÉSUMÉ
Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour Deuxième partie : Application d’une méthode
objectif d’apporter une contribution au domaine de évolutionnaire d’optimisation au recalage de
l’élastodynamique linéaire et plus particulièrement modèles
aux méthodes dites de recalage chargées de Dans cette partie, on propose d’adapter une
réconcilier le modèle analytique d’une structure méthode évolutionnaire au problème de
avec les données expérimentales. Les techniques l’identification paramétrique. Inspiré par les
proposées, en matière de réanalyse et principes d’évolution des algorithmes génétiques,
d’identification paramétrique, sont susceptibles son fonctionnement repose sur l’information
d’être appliquées à des modèles industriels de fournie par une fonction coût représentant la
grande taille. distance entre un modèle recalé et la structure
réelle. Des opérateurs heuristiques sont introduits
Première partie : Étude de méthodes de réanalyse afin de favoriser la recherche des solutions qui
approchée de structures mécaniques modifiées minimisent la fonction.
Lorsque les paramètres de conception du modèle
varient, il est nécessaire d’effectuer une réanalyse Troisième partie : Logiciel Proto–Dynamique
afin d’obtenir les solutions propres (modes et Cette partie vise à présenter l’environnement de
fréquences) du système modifié. Une stratégie de travail qui a servi à programmer les techniques
réanalyse approchée de type Rayleigh-Ritz est formulées dans le mémoire et à réaliser les tests
présentée : elle est plus rapide et moins coûteuse numériques. Proto, écrit en langage Matlab, est une
qu’une réanalyse exacte, tout en offrant une plate-forme de développement regroupant des
précision satisfaisante grâce à l’apport des vecteurs outils d’analyse et des méthodes de recalage.
de résidus statiques.
ABSTRACT
The main objective of the present research works is Second part : Implementation of a forward
to propose a contribution in the elastodynamic estimation procedure for model updating based
domain by addressing the updating methods. The on genetic algorithms
innovations proposed here lie in the formulation of We propose to adapt an evolutionary computation
strategies for the reanalysis and parametric method to the parametric identification of large
identification problems, practicable for large models. Given a cost function (eg model-structure
industrial models. distances), the procedure is able to search
throughout the parameter space. Additional
First part : Approximate reanalysis algorithms heuristic mechanisms are added to localize minima.
When design parameter values are modified, it is
necessary to recalculate the output behavior Third part : Proto–Dynamique software
(eigenvalues and modes) of the new model, but This part has for objective to present the
large industrial models preclude the exact environment which allowed to develop the
reanalysis. Our strategy is based on the Rayleigh- techniques and to perform the numerical tests.
Ritz method and includes the contribution of the Proto is a Matlab application and is organized as an
static residual vectors. These terms improve the opened platform containing a various number of
precision of the predicted eigensolutions. analysis tools and updating methods.