TPE 1996 M Option Corrige
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TPE
FILIERE M
I 1) • Si f est cyclique, il existe un vecteur x0 tel que la famille B = (x0 , f(x0 ), . . . , fn−1 (x0 )) soit une base de E.
Notons (−a0 , . . . , −an−1 ) les coordonnées du vecteur fn (x0 ) = f(fn−1 (x0 )) dans la base B. Dans cette base, la matrice
de f est la matrice C.
• Réciproquement, si B = (e1 , . . . , en ) est une base de E dans laquelle la matrice de f est C, posons x0 = e1 .
Pour i ∈ J2, nK, on a ei = f(ei−1 ) et donc, pour i ∈ J1, n − 1K, ei = fi−1 (e1 ) = fi−1 (x0 ). La famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 ))
est donc une base de E et f est cyclique.
PC = (−1)n Q.
Si f est cyclique, on peut lui associer comme en 1) une matrice compagne. D’après le calcul précédent, les coefficients de
la dernière colonne de cette matrice sont uniquement déterminés à partir des coefficients du polynôme caractéristique de
f. La matrice compagne associée à un endomorphisme cyclique est uniquement définie.
I 3) Soit λ une valeur propre complexe de la matrice C. La matrice constituée par les n − 1 premières colonnes et n − 1
dernières lignes de la matrice C − λIn est inversible car de déterminant 1. La matrice C − λIn est donc de rang n − 1 au
moins ou encore dim(Ker(C − λIn )) ≤ 1. Puisque λ est valeur propre, on a plus précisément dim(Ker(C − λIn )) = 1 et
donc
−a0 xn = λx1
AX = λX ⇔
∀i ∈ J2, nK, xi−1 − ai−1 xn = λxi
xn−1 = (an−1 + λ)xn
xn−2 = an−2 xn + λxn−1 = (an−2 + an−1
λ + λ2 )xn
2 2 3
⇒ x n−3 = a x
n−3 n + λ(a n−2 + a n−1 λ + λ )x n = (an−3 + an−2 λ + an−1 λ + λ )xn
.
.
.
x1 = (a1 + a2 λ + . . . + an−1 λn−2 + λn−1 )xn
ce qui montre que Ker(C − λIn ) est la droite vectorielle engendrée par le vecteur
II 4) Soit x0 un vecteur tel que fn−1 (x0 ) 6= 0. Vérifions que la famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est une base de E. Puisque
card(fi (x0 ))0≤i≤n−1 = n = dim(E) < +∞, il suffit de vérifier que la famille (fi (x0 ))0≤i≤n−1 est libre.
n−1
X
Supposons par l’absurde qu’il existe (α0 , . . . , αn−1 ) 6= (0, 0, ..., 0) tel que αi fi (x0 ) = 0.
i=0
Soit k = Min{i ∈ J0, n − 1K/ αi 6= 0}. On a alors
Ceci contredit la définition de k. La famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est donc une base de E et f est cyclique.
0 ... ... 0
.. ..
1 . .
Puisque f(f n−1
(x0 )) = 0, la matrice de f dans la base (x0 , f(x0 ), ..., fn−1
(x0 )) est
.. qui est une
0 .
.. .. .. .. .
. ..
. . .
0 ... 0 1 0
matrice compagne et donc la matrice compagne de f.
D’après la question 3), Kerf est de dimension au plus 1. Mais f étant nilpotent, f n ?est pas inversible et donc
dim(Kerf) = 1.
Donc,
Soient k ∈ J0, p − 1K et y ∈ f(Nk+1 ). Il existe x ∈ Nk+1 tel que y = f(x). Mais alors fk (y) = fk (f(x)) = fk+1 (x) = 0 et
donc y ∈ Nk . Ainsi
et donc, Nj+1 = Nk .
On a montré par récurrence que ∀j ≥ k + 1, Nj = Nk .
Si nk = nk+1 alors ∀j ≥ k + 1, Nj = Nk .
p = n et ∀k ∈ J0, nK, nk = k.
III 6) f est cyclique donc il existe un vecteur x0 tel que la famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) soit une base de E.
Soit (α0 , ..., αn−1 ) ∈ Cn .
Donc,
III 7) a) (f − λk I)mk est un polynôme en f et donc commute avec f. On sait alors que Ek = Ker(f − λk I)mk est stable
par f.
Les polynômes (X−λk )mk sont deux à deux premiers entre eux (les λk étant deux à deux distincts, ces polynômes pris deux
à deux n’ont pas de racines communes dans C). D’après le théorème de décomposition des noyaux, Ker(Pf (f)) = E1 ⊕...⊕Ep .
Mais d’après le théorème de Cayley-Hamilton, Pf (f) = 0 et donc Ker(Pf (f)) = E. Finalement,
b) Puisque f laisse stable Ek , ϕk est bien un endomorphisme de Ek . Par définition de Ek , on a pour tout vecteur x élément
de Ek , (f − λk I)mk (x) = 0 ou encore ϕmk (x) = 0.
k
ϕm
k
k
= 0.
dim(Ek ) ≤ mk .
p
X n
X
Maintenant, si pour un entier k ∈ J1, pK on a dim(Ek ) < mk , alors dim(Ej ) < mj = n, ce qui contredit le fait que
j=1 j=1
E = E1 ⊕ ... ⊕ Ep . Finalement,
Montrons que ϕmk −1 6= 0. Supposons par l’absurde que ϕmk −1 = 0 et considérons le polynôme
Y
Q = (X − λk )mk −1 (X − λj )mj si p ≥ 2 ou Q = (X − λk )mk −1 = (X − λ1 )n−1 si p = 1.
j6=k
ϕmk −1 6= 0.
c) ϕk est donc un endomorphisme nilpotent de Ek , d’indice mk = dimEk . D’après la question 4), il existe une base Bk
de Ek dans laquelle la matrice de ϕk est la matrice compagnon de format mk
0 ... ... 0
..
1 ...
.
0 ..
. ,
. .
.. . . . . . . . . ...
0 ... 0 1 0
Soit B = B1 ∪ ... ∪ Bk . D’après la question 7)a), E = E1 ⊕ ... ⊕ Ep et donc B est une base de E et la matrice de f dans
cette base a la forme désirée.
d) Il s’agit de vérifier que la matrice précédente est semblable à une matrice compagne qui ne peut être, d’après la question
2), que la matrice compagne de Pf .
Soit donc C la matrice compagne de Pf et g l’endomorphisme de matrice C dans une base donnée de E. Le polynôme
Yp
caractéristique de g est celui de f à savoir (X − λk )mk et d’autre part, g est cyclique d’après la question 1).
k=1
D’après la question 6), la famille (Id, g, ..., gn−1 ) est libre et d ?après la question 7), il existe une base de E dans laquelle
la matrice de g est la matrice diagonale par blocs du 7). C est donc semblable à cette matrice ce qui montre que f est
cyclique.
{λ ∈ R/ Q1 + λQ2 ∈ G L n (R)} 6= ∅.
Maintenant, en posant P = Q1 + λ0 Q2 ,
b) Soit A la matrice de f dans une base donnée de E. D’après la question 7), A est semblable dans C à une matrice
compagne. Mais A est réelle, et donc cette matrice compagne est réelle. Ces deux matrices réelles sont semblables dans
Mn (C) et donc, d’après la question a), dans Mn (R). Par suite, il existe une base de E dans laquelle la matrice de f est
une matrice compagne. D’après la question 1), f est cyclique.
IV 9) a) Soit g ∈ C (f). Puisque la famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est une base de E, on peut poser
n−1
X
g(x0 ) = αk fk (x0 ).
k=0
n−1
X
Posons encore h = αk fk de sorte que l’on a déjà g(x0 ) = h(x0 ). Plus généralement, pour j ∈ J0, n − 1K,
k=0
Ainsi, les endomorphismes g et h coïncident sur une base de E et donc sont égaux. Par suite, g ∈ K[f]. En résumé,
C (f) ⊂ K[f]. Comme on a toujours K[f] ⊂ C (f), on a montré que
b) Soit g ∈ L (E). S’il existe R ∈ Kn−1 [X] tel que g = R(f) alors g est dans C (f).
Réciproquement, si g est dans C (f), d ?après la question a), il existe un polynôme P ∈ K[X] tel que g = P(f). La division
euclidienne de P par Pf fournit un polynôme Q et un polynôme R de degré au plus n − 1 tels que P = QPf + R. Par suite,
IV 10) Supposons f non cyclique. D’après la question 7), la famille (Id, f, ..., fn−1 ) est liée et, en écrivant une relation de
dépendance, on voit qu’il existe un entier p ∈ J0, n − 1K tel que fp ∈ Vect(Id, f, ..., fp−1 ).
V 11) a) Pour k ∈ J0, p − 1K, fp (fk (x0 )) = fk (fp (x0 )) = fk (x0 ) = I(fk (x0 )). Par suite, les endomorphismes fp et I
coïncident sur une famille génératrice de E et donc fp = I.
si f est un p-cycle, fp = I.
b) E est un sous-ensemble de N, non vide (car x0 est nécessairement non nul de sorte que k = 1 est dans E ) et majoré
par n (car le cardinal d’une famille libre de E est majoré par la dimension de E). E admet donc un plus grand élément
que l’on note m.
c) Par définition de m, la famille (x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est libre et la famille (x0 , f(x0 ), ..., fm (x0 )) est liée. Par suite,
fm (x0 ) ∈ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )). De plus, si pour k ≥ m, fk (x0 ) ∈ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) alors
fk+1 (x0 ) ∈ Vect(f(x0 ), ..., fm (x0 )) ⊂ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )).
La famille (x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est déjà libre dans E. Vérifions que cette famille est génératrice de E.
On a déjà m ≤ n ≤ p (car la famille (x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est libre dans E et la famille (x0 , f(x0 ), ..., fp−1 (x0 )) est
génératrice de E). De plus, pour k ≥ m, fk (x0 ) ∈ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )). Donc, E = Vect(x0 , f(x0 ), ..., fp−1 (x0 )) =
Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) et la famille Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est une base de E. On en déduit que
Le polynôme Xp − 1 est annulateur de f, non nul à racines simples dans C (car sans racine commune avec sa dérivée
pXp−1 ). Donc, f est diagonalisable. Par suite, l’ordre de multiplicité de chacune de ses valeurs propres est exactement la
dimension du sous-espace propre associé. Mais, f étant cyclique, les sous-espaces propres de f sont d’après la question 3)
de dimension 1. Finalement, f admet n valeurs propres simples ou encore n valeurs propres deux à deux distinctes. Notons
que ces valeurs propres sont à choisir parmi les racines du polynôme Xp − 1 et sont donc des racines p-ièmes de l ?unité.
0 ... ... 0 1
..
1 . 0
..
V 12) Si p = n, la matrice de f dans la base (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est
.. .. . C’est une matrice
0 . . .
.. .. .. .. ..
. . . . .
0 ... 0 1 0
compagne et donc la matrice compagne de f.
Soit alors k ∈ J1, nK.
ωnk ωk
ωk ω2k
ω2k
1 ω3k
CUk = = k = ωk Uk .
.. ω ..
. .
ω(n−1)k ωnk
2ème cas. Si k 6= l,
n
X 1 − (ωl−k )n 1−1
ωkj ωjl = ωl−k l−k
= ωl−k = 0.
1−ω 1 − ωl−k
j=1
Ainsi,
le coefficient
ligne k, colonne l de la matrice MM vaut nδk,l . On en déduit que MM = nIn ou encore que
1 1
M M = M M = In . Ainsi
n n
1
M ∈ GLn (C) et M−1 = M.
n
V 14)) On note que A = a0 In + a1 C + a2 C2 + ... + an−1 Cn−1 = Q(C) où Q = a0 + a1 X + ... + an−1 Xn−1 . D’après
les questions 11)c) et 12), f (ou C) a n valeurs propres deux à deux distinctes à savoir les ωk , 1 ≤ k ≤ n, une base de
vecteurs propres associée étant (U1 , ..., Un ) et est donc diagonalisable. La matrice dans la base canonique de Mn,1 (C) de
la famille (U1 , ..., Un ) étant M, on a plus précisément
Mais alors,
Ainsi,
A est diagonalisable, Sp(A) = (Q(ω), Q(ω2 ), ..., Q(ωn )) où Q = a0 + a1 X + ... + an−1 Xn−1
et une base de vecteurs propres de A est (U1 , ..., Un ).