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RAMEAU
Valentin Tournet
La Chapelle Harmonique
PIAU • GILLET • VIDAL • SEMPEY • DI PIERRO • TALBOT
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Tracklist
Distribution
LʼŒuvre
Les Paladins
Fable de La Fontaine
Biographies
Synopsis
Textes chantés
LʼOpéra Royal
de Versailles
La Collection
Crédits
& remerciements
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VOLUME 1 51’41
ACTE I
3
13 Scène 4 - Air « Est-il beau comme le jour » · Nérine 1'05
14 Récit « Orcan veille de ce côté » · Argie, Nérine 1'38
15 Scène 5 - Entrée de pèlerins 2'04
16 Ariette vive et gaie « Accourez, amants » · Atis 2'43
17 Gavotte gaie 0'37
18 Air, Récits & Chœur « L'espoir nous mène au bout du monde » -
« Ah, j'en possédais un si fidèle » - « Venez le chercher avec nous » -
« Pour retrouver Atis » · Argie, Atis, Chœur 1'52
19 Air « Quand sous l'amoureuse loi » · Atis 0'55
20 Récit & Duo « C'est une fée enchanteresse » - « Vous m'aimez » · Argie, Atis 2'55
21 Première gavotte gaie & deuxième gavotte 1'43
22 Air gai 3'08
23
Scène 6 - Bruit de guerre & Récit « Fuyez le sort qui vous menace » ·
Nérine, Atis, Orcan 1'05
24 Air, Récit & Duo très vif « Je meurs de peur » - « Orcan, j'aime à voir
ce grand cœur » - « Défends-toi » · Orcan, Atis 1'39
25 Gay, Récits & Chœur « Belle Argie, obtenez ma grâce » - « Nérine, Nérine » -
« Vous, dont le zèle me seconde » - « Qu'il soit armé pèlerin » ·
Orcan, Nérine, Atis, Chœur 2'32
26 Air gay 1'49
27 Chœur « Le joli, le gentil pèlerin » · Argie, Nérine, Atis, Chœur 1'10
28 Loure 2'06
29 Pantomime 2'06
30 Contredanse 0'59
31 Galop, Récit & Chœur « Qu'ai-je entendu » - « Fuyez Atis, sauvons-nous » -
« C'est un éclair qui fend l'air » · Argie, Nérine, Atis, Orcan, Chœur 1'37
4
VOLUME 2 52’51
ACTE II
1 Scène 1 - Ritournelle 0'36
2 Récit « Mon cœur, tu n'as que peu d'instants » · Anselme 0'59
Scène 2 - Récits « Mais quel bruit ! » - « Ah Seigneur, sauvez-vous » ·
3
Orcan, Anselme 1'06
4 Scène 3 - Récit « La, la, la » · Argie, Anselme 1'05
5 Air « Vous méditiez, perfide » · Anselme 0'32
6 Récit « Nommez l'auteur de ce dessein » · Argie, Anselme 2'17
7 Scène 4 - Air « C'est ce poignard, perfide » · Anselme 0'42
8 Scène 5 - Récit « Approche, Orcan » · Orcan, Anselme 0'24
9 Scène 6 - Lent & Récit « Je puis donc me venger moi-même » · Orcan 4'09
10 Scène 7 - Ariette « C'est trop soupirer » · Nérine 3'27
11 Récit « Le voilà cet amant » · Nérine, Orcan 0'16
12 Duo & Récit « Non, non, je ne puis dire » · Nérine, Orcan 1'27
Scène 8 - Air de furie & Récit « Quel bruit ! quels monstres ! justes dieux ! » · Orcan, Atis
13
1'49
14 Récit & Chœur « Démons, frappez » - « Frappons » · Atis, Orcan, Chœur 1'03
15 Air très vif « Je suis la furie » · un Démon (Atis) 3'43
Scène 9 - Récits « Monstre, vois la beauté » - « Espérons un destin plus doux » ·
16
Argie, Atis, Orcan 1'43
17 Scène 10 - Entrée de Paladines et ensuite Paladins 2'57
18 Récit « Vengeurs des beautés qu'on outrage » · Atis 0'51
Air & Chœur « Formez les nœuds les plus charmants » -
19
« Formons les nœuds » · Atis, Chœur 3'19
5
20 Sarabande 3'31
21 Premier menuet en rondeau & deuxième menuet 4'54
22 Entrée très gaye de troubadours 2'31
23 Ariette lente « Je vole, Amour » 4'48
24 Air très gay 1'37
25 Gavotte un peu lente 0'28
26 Menuet 0'53
27 Contredanse 0'52
Simphonie vive & Récit « Quel nouveau bruit se fait entendre ? » ·
28
Atis, un Paladin 0'36
VOLUME 3 60’27
ACTE III
1 Scène 1 - Air « Tu vas tomber sous ma puissance » · Anselme 1'39
2 Chœur « Attaquons » - « Mais, ô ciel ! » · Anselme, Chœur 0'28
3 Air « Quels jardins délicieux » · Anselme 1'02
4 Scène 2 - Récit « Esclave, contentez » · Anselme, Manto 1'16
5 Ariette gaye « Le printemps des amants » · Manto 2'53
6 Récit « Mais, votre cœur enfin » · Anselme 0'08
7 Air « De ta gravité » · Manto 2'16
8 Récit « Mais si je suis une autre loi » - « Animez-vous » ·
Anselme, Manto 1'15
9 Air pour les Pagodes 3'19
6
10 Scènes 2 & 3 - Récits & Airs « Ton ardeur, cher amant » - « Anselme soupirant » -
« Il faut savoir vaincre » - « Le crime n'est pas d'aimer » - « Ah ! Connais mieux
mon cœur » · Argie, Anselme, Manto 3'35
11 Scène 3 - Trio « Vengeons, vengeons » · Argie, Anselme, Manto 1'37
12 Scène 4 - Récit « Reconnaissez Manto » - « Ô Divinité » - « Je veux que
ces jeux » - « Je vois la foule » · Argie, Nérine, Atis, Manto 2'06
13 Duo « Ah, que j'aimerais » · Argie, Atis 3'13
14 Air vif 2'26
15 Chœur « L'amour chante » - « Livrez-nous » · Nérine, Chœur 2'01
16 Entrée des Chinois 1'39
17 Loure 2'10
18 Gigue vive 2'48
19 Première gavotte & deuxième gavotte 1'29
20 Ariette gaie « Lance, lance » · Atis 4'38
21 Contredanse · Chœur 2'20
22 Air gay 1'38
ADDENDUM
7
L'Ouverture des Paladins, manuscrit en partie autographe, Jean-Philippe Rameau, 1740
8
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Distribution
Sandrine Piau Anne-Catherine Gillet Mathias Vidal
Argie Nérine Atis
Florian Sempey Nahuel Di Pierro Philippe Talbot
Orcan Anselme Manto
Chœur
Premiers dessus Hautes-contre Basses-tailles
Alice Duport-Percier David Tricou, un Paladin Nicolas Boulanger
Dorothée Leclair Lancelot Lamotte Thierry Cartier
Ellen Giacone Arnaud Le Dû Laurent Collobert
Alice Ungerer Sylvain Manet Christophe Gautier
Marc Scaramozzino Sergio Ladu
Deuxièmes dessus Halidou Nombre
Jeanne Lefort Guillaume Olry
Tailles
Cécile Madelin Tarik Bousselma
Armelle Morvan Davy Cornillot-Dufeu
Marie Planinsek François Joron
Thomas Lefrançois
Augustin Laudet
9
La Chapelle Harmonique
Valentin Tournet, direction
Orchestre
Premiers dessus Basses de violon Clavecin
Florence Malgoire Claire Giardelli (continuo) Béatrice Martin
Philippe Couvert Emilie Wallyn
Lucien Pagnon Natalia Timofeeva Cors
Kee Soon Bosseaux Jairo Pablo Gimeno Veses
Claire Jolivet Contrebasse Gilbert Cami
Alexandra Delcroix Richard Myron
Percussions
Flûtes & petite flûtes Michael Metzler
Deuxièmes dessus
Jean Bregnac
Bernadette Charbonnier
Geneviève Pungier
Adrien Carré
Myriam Mahnane Musettes
Heriberto Delgado Jean-Pierre Van Hees
Helena Lescoat Nadia Vazquez Martinez
Parties Hautbois
Jean-Philippe Vasseur Emmanuel Laporte
(haute-contre) Guillaume Cuiller
Aurélie Metivier
(haute-contre) Bassons
Benjamin Lescoat (taille) Inga Klaucke
Deirdre Dowling (taille) Josep Casadella
10
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Défi Rameau
Par Valentin Tournet
11
qu'il nous guide et nous inspire en toute a paru évident pour des raisons d'ordre
liberté. C'est sans doute moins le cas dramaturgique. Un bon exemple est la
s'agissant d'œuvres souvent enregistrées stupéfaction d'Anselme au troisième
et imprimées dans notre mémoire. C'est acte lorsqu'Argie paraît, un effet théâtral
un privilège d'avoir un accès direct aux totalement perdu dans le nouveau récit
partitions de la main de Rameau ou de composé plus tardivement pour les
ses contemporains, car elles permettent de représentations. Nous avons également
découvrir les annotations qui ne figurent pris le parti d'ajouter des percussions ici
pas dans les éditions modernes, et de et là pour imiter le bourdon des pèlerins
relever les nombreuses différences existant ou pour accentuer le caractère dynamique
entre les états originaux. On suit au plus des danses, suivant en cela une pratique
près le processus de répétition, de création selon toute apparence usuelle à l'époque.
et de remise sur le métier de la partition
à l'Académie royale de musique. Rameau Enfin, dans un souci d'exhaustivité, nous
lui-même nous offre ainsi quelques indices avons retenu certaines pièces de l'annexe
précieux sur ses choix techniques (il ne faisant pas partie de l'état final porté
demande à ce que les hautbois donnent à la scène en 1760, car retirées de l'ou-
« des coups de vents sans reprendre vrage au cours des répétitions : c'est le cas
haleine »), des explications sur ses options de l'ouverture du manuscrit autographe,
d'orchestration ou encore sur la manière remplacée par une autre rédaction in-
dont il a évolué sur les reprises à observer cluant des cors après que Rameau ait eu
en les amendant au cours des répétitions, en connaissance de l'arrivée en 1759 dans
concertation probable avec le chorégraphe l'orchestre de deux cornistes expérimen-
de l'époque. tés, ce dont témoigne la liste des membres
Le choix d'incorporer à notre du personnel de l'Opéra, ou encore de
enregistrement certains récits non retenus l'ariette-duo « Pour voltiger » qui se trou-
pour les représentations de l'Académie vait initialement à la place de l'ariette
royale de musique, mais présents dans lente « Je vole amour ». Vous les trouverez
le premier manuscrit de Rameau, nous en addendum.
12
The Rameau challenge
By Valentin Tournet
13
of Les Paladins is preserved, along with the manuscript, seemed obvious to us for
successive original editions. A thorough dramaturgic reasons. A good example is
examination of the sources is all the more Anselme's stupefaction in the third act,
rewarding as it freely guides and inspires when Argie appears, a theatrical effect that
us. This is probably less true of works that is completely lost in the narrative composed
are often recorded and imprinted upon our later for the performances. We also chose
memories. It is a privilege to have direct to add percussions here and there to
access to the scores written in Rameau's imitate the murmurs of the pilgrims or
or his contemporaries' hands, as they of- to accentuate the dynamic nature of the
dances. Here, we followed a practice that
ten reveal annotations that do not appear
seems to have been common at the time.
in the modern editions. They also allow
us to note the numerous differences that Finally, with our desire to be exhaustive,
exist between the original records. We clo- we retained certain elements from the
sely examined the process of repetition and appendices that were not part of the final
creation, and the reworking of the score at version performed in 1760, as they had
the Académie royale de musique. Rameau been removed from the work during the
himself provides a few precious indications rehearsals. This is the case of the overture
on technical choices (he wants the oboes that appears in the autograph manuscript;
to “blow in short bursts without taking a it was replaced by another score that
included horns after Rameau learnt that
breath”), explanations on orchestration
two experienced horn players had joined
options, or even on the way he modified
the orchestra in 1759. The list of the Opera's
the reprises, amending them during the
staff members confirms this. Then there
rehearsals, probably in collaboration with is the arietta duo “Pour voltiger” that was
the choreographer of the time. initially positioned where the slow arietta
The choice of including in our recording “Je vole amour” is located. You will find
some narratives that were not retained for them as addenda.
the performances at the Académie Royale
de musique, but existed in Rameau's first
14
Die Herausforderung Rameau
Von Valentin Tournet
15
ist umso lohnender, als sie uns in aller sind, erschien uns aus dramaturgischen
Freiheit leitet und inspiriert. Dies gilt wahr- Gründen naheliegend.
scheinlich weniger für Werke, die häufig
aufgezeichnet werden und sich in unser Ein gutes Beispiel ist Anselms Erstaunen
Gedächtnis einprägen. Es ist ein Privileg, im 3. Akt, als Argie auftaucht, ein thea-
direkten Zugang zu den Partituren aus der tralischer Effekt, der in dem später für
die Aufführungen komponierten neuen
Hand Rameaus oder seiner Zeitgenossen
Text völlig verloren geht. Wir haben uns
zu haben, denn sie ermöglichen es uns,
auch dazu entschlossen, hier und da
Vermerke zu entdecken, die in den mo-
Perkussionsinstrumente hinzuzufügen,
dernen Ausgaben nicht erscheinen, und um das Trommeln der Pilger zu imitieren
die zahlreichen Unterschiede zwischen oder den schwungvollen Charakter der
den Originalfassungen festzustellen. Der Tänze zu unterstreichen, so wie es damals
Prozess der Proben, der Ausarbeitung vermutlich üblich war.
und der Anpassung der Partitur an der
Académie royale de Musique wird genau Der Vollständigkeit halber haben wir zu-
verfolgt. Rameau selbst gibt uns einige dem einige Stücke aus dem Anhang über-
wertvolle Hinweise auf seine technischen nommen, die in der endgültigen Fassung,
Entscheidungen (er verlangte, dass die die 1760 auf die Bühne gebracht wurde,
Oboen „Luftstöße ohne Atemholen“ ge- nicht enthalten waren, da sie während der
ben sollten), Erklärungen zu seinen Proben aus dem Werk gestrichen wurden:
Inszenierungsmöglichkeiten und die Art Dies betrifft die Ouvertüre im handschrif-
und Weise, wie er die zu beachtenden tlichen Manuskript, die durch eine an-
Wiederholungen entwickelte, indem er dere Fassung mit Hörnern ersetzt wurde,
sie während der Proben abänderte, wahr- nachdem Rameau 1759 zwei erfahrene
scheinlich in Absprache mit dem damali- Hornisten in das Orchester aufgenommen
gen Choreographen. hatte, was sich in der Liste der Mitarbeiter
der Opéra widerspiegelt, oder das Ariette-
Die Einbeziehung einiger Geschichten Duett „Pour voltiger“ [Zum Fliegen],
in unsere Aufnahme, die nicht für die das ursprünglich an die Stelle der lang-
Aufführungen an der Académie royale samen Ariette „Je vole amour“ [Ich fliege,
de musique ausgewählt wurden, aber in mein Liebster] getreten war. Sie finden sie
Rameaus erstem Manuskript enthalten als Anhang.
16
Timbaliers Romains, Le Grand Carrousel, Louis Chauveau & Israël Silvestre, 1662
17
Pages Romains, Le Grand Carrousel, Louis Chauveau & Israël Silvestre, 1662
18
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Les Paladins
Par Loïc Chahine
1
L'Avant-Coureur, feuille hebdomadaire où sont annoncés les objets particulier des sciences et des arts, le cours et les nouveautés
des spectacles et les livres nouveaux en tout genre, Paris, Lambert, 1760, p. 63.
2
Mercure de France, février 1761, p. 95.
19
comédies : une jeune femme (Argie) aime d'une armure agrémentée, comme à peu
un jeune homme (Atis), mais le tuteur de près tous les costumes de danseurs d'alors,
la première (Anselme) fait obstacle. Le d'un tonnelet.
librettiste s'éloigne en cela de La Fontaine,
chez qui Argie était l'épouse légitime (et Autre modification d'importance par
infidèle) d'Anselme. Il ajoute un second rapport à La Fontaine : si la fée Manto est
couple : Nérine (suivante d'Argie) et Orcan bien présente dans le conte original (et
(serviteur d'Anselme). Quant au « petit chez L'Arioste), elle y est « Une nymphe en
chien » du titre, il n'y en a plus trace. habit de reine, / Belle, majestueuse et d'un
regard charmant ». Or, Rameau, sans doute
Le livret emprunte aussi à ses deux de concert avec son librettiste, va confier
sources son cadre : un Moyen-Âge italien le rôle à un homme, la haute-contre Jean-
qui rappelle un peu Boccace. Le premier Pierre Pillot ; ce travestissement tire le
décor représente ainsi « un vieux château », personnage vers le comique, et l'apparente
avec ses « tours » ; à l'acte II, on aperçoit à d'autres femmes vieilles et/ou laides qu'on
à nouveau, « dans le fond », le château a vues sur la scène de l'Académie royale de
en question, qui sera attaqué à l'acte III. musique : Bélise dans la première entrée
Pour ajouter à la couleur historique, les des Fêtes de Thalie de Jean-Joseph Mouret
troubadours et ménestrels se mêlent, (1714), la vieille éponyme des Amours de
pendant le divertissement de l'acte II, aux Ragonde du même compositeur (1742),
paladins – « on appelle ainsi dans les vieux toutes chantées par une voix de taille, ou
romans quelques-uns des principaux encore le personnage principal de Platée,
seigneurs qui suivaient Charlemagne confié à une haute-contre. Quand un rôle
à la guerre », précise le Dictionnaire de femme est chanté par un homme sans
de l'Académie en 1762. Le mot semble être comique, c'est généralement pour
avoir été pris, dans notre opéra, comme souligner sa laideur, telle Méduse dans
équivalent de chevalier : un dessin de Persée de Lully.
Louis-René Boquet montre le costume
que portait le danseur Louis-Marie Dans le conte de La Fontaine, la fée Manto
Rampon dit Lyonnois à l'acte II, alors qu'il prend l'apparence d'« un More très lippu,
représentait justement un paladin : il s'agit très hideux, très vilain ». Dans Les Paladins,
20
elle se montre « sous la forme d'une est connu pour avoir déjà collaboré avec
esclave maure ». Sous ce déguisement, Rameau : on lui doit le livret de Castor et
Manto promet à Anselme de lui offrir Pollux (1737), et, plus proche des Paladins,
un splendide palais en échange de sa foi celui de l'acte Anacréon ajouté en 1757
amoureuse ; ce dernier hésite car, même aux Surprises de l'amour. Le littérateur
si cela va à l'encontre de nos mentalités Charles Collé (lui-même librettiste, pour
du XXIe siècle, il convient de se rappeler Rameau, de Daphnis et Églé, 1753) lui
qu'au XVIIIe siècle, une « négresse » n'est, attribue Les Paladins dans une note de son
par défaut, pas considérée comme une Journal… laquelle note a été ajoutée en
beauté. Le tuteur finit par céder, ce qui 1780, soit bien longtemps après la création.
libère Argie et amène le dénouement de
En 1770, les Spectacles de Paris donnent la
la pièce.
paternité du livret à Duplat de Monticourt,
Notons que le personnage avait déjà paru tout comme Beffara dans son Dictionnaire
dans Manto la fée, opéra de Jean-Baptiste alphabétique des auteurs qui ont composé…
Stuck créé en 1711. Toutefois, le livret de pour le théâtre de l'Académie Royale de
Mennesson se bornait à reprendre le nom Musique. C'est l'hypothèse que privilégie
de la fée pour inventer une histoire sans Sylvie Bouissou 3
. Né en 1708, Pierre-
aucun lien véritable avec L'Arioste. Le Jacques Duplat de Monticourt a donné
traitement du personnage, émancipé de quelques ouvrages littéraires, et il fréquente
ses modèles, est donc en grande partie Rameau depuis au moins 1751. Ironie du
imputable à Rameau et à son librettiste. sort : Charles Collé, qualifiant le livret des
L'incertitude demeure quant à l'identité Paladins d'« ineptie » qui « ne peut sortir
de ce dernier, resté anonyme. Deux noms que de la main d'un homme qui n'a pas la
ont été avancés : ceux de Gentil-Bernard première notion de l'art dramatique, et qui
et de Duplat de Monticourt. Pierre-Joseph n'a jamais fait de vers 4 », critiquait ici, sans
Bernard (1708-1775), dit Gentil-Bernard, le savoir, le texte de son propre cousin !
3
ictionnaire de l'Opéra de Paris sous l'Ancien Régime, sous la direction de S. Bouissou, P. Denécheau et F. Marchal-Ninosque.
D
Garnier, 2019, articles « Duplat de Monticourt » et « Paladins (Les) ».
4
Charles Collé, Journal historique ou mémoires critiques et littéraires, Paris, De l'Imprimerie bibliographique, 1807, t. II, p. 520.
21
Que reprochait-on exactement au livret On aurait pu imaginer toutefois que
des Paladins ? La Porte affirme qu'« on la perspective avait un peu changé.
disait que la vraie place [des Paladins 5] Le comique avait réussi à Rameau avec
était [le théâtre] de l'Opéra-Comique ». Platée : « Je ne crois pas », écrivait-il dans
En effet, l'opéra fait la part belle à la une lettre ouverte publiée par le Mercure
légèreté : « l'œuvre s'écarte des livrets de France en juillet 1749, « qu'il y ait eu au
traditionnels de l'Académie royale de théâtre de succès plus marqué que celui de
musique », écrit Sylvie Bouissou, « en Platée ». La même année, Le Carnaval du
mettant en scène un univers réaliste Parnasse (livret de Fuzelier, musique de
autour d'un trio de personnages proche Mondonville) éclipse la première version
de la comédie 6. » À cet égard, on croirait du Zoroastre ramiste : preuve que le public
que les mentalités n'avaient pas évolué ne boude pas systématiquement ce qui le
depuis Les Âges en 1718 : Fuzelier tentait fait rire à l'Opéra. Mais dans Platée comme
déjà d'acclimater les personnages de la dans Le Carnaval du Parnasse, une part de
comédie parlée, et s'attirait l'inimitié d'une la légitimité lyrique du sujet est sauvée par
partie de la critique. « Hélas, quels vers ! », son caractère mythologique. Plus rien de
fait-il dire à un personnage (parodique) tel dans Les Paladins.
chargé de refléter les opinions du public. Par ailleurs, selon le Mercure de France de
« Des vers qui font rire ! Que cela est mars 1760, « Ce qu'on a le plus critiqué
beau de rire à l'Opéra où on est toujours dans ce ballet est le mélange du sérieux
sérieux ! Que deviennent la noblesse des et du comique dont on a fait usage. »
bémols et la majesté des bécarres ? Pour La Querelle des Bouffons est passée par là,
moi, si j'étais compositeur de musique et et l'on soupçonne le librettiste d'avoir
qu'un impertinent de poète m'eût apporté voulu satisfaire les partisans de la
de pareils vers à chamarrer, je n'aurais musique italienne par un sujet plus
pas daigné les couvrir seulement d'une proche de la simplicité des intermezzi qui
triple-croche 7. » Manifestement, certains ont passionné Paris à partir de 1752, tout
pensaient encore ainsi en 1760. en ménageant les tenants de la grande
5
Joseph de La Porte, L'Observateur littéraire, année 1760, Amsterdam, Bordelet, t. IV, p. 322.
6
Dictionnaire de l'Opéra de Paris…, ouvr. cité.
7
Louis Fuzelier, La Mode, manuscrit ThB 2447 de la BnF, département de la musique.
22
tradition lyrique française : « Aurait-on eu saison 1757-1758, et Grillet, au début de
en vue le contraste des deux musiques, la la saison 1758-1759. Ce remaniement
française et l'italienne, pour satisfaire les de l'orchestration amène notamment
amateurs sur ces deux genres différents, et Rameau à écrire une nouvelle ouverture :
le poète ne s'y serait-il pas trop sacrifié ?8 », celle qui figure dans le manuscrit Vm2-120
s'interroge le Mercure. D'après Sylvie de la Bibliothèque nationale de France,
Bouissou, « il est possible de voir dans en la majeur, est remplacée par une toute
Les Paladins une réponse musicale à la nouvelle en fa majeur avec deux parties
Querelle des Bouffons. » de cor. À de nombreux autres endroits du
Cette thèse est étayée par la date de manuscrit apparemment plus récent qui
composition de l'œuvre, que la spécialiste a servi à élaborer le matériel (le Rés. A.
de Rameau situe au milieu des années 201 de la Bibliothèque-Musée de l'Opéra
1750 : Les Paladins auraient été écrits de Paris), les cors ont été manifestement
avant 1756. L'atteste en particulier « une ajoutés à des pièces instrumentales déjà
lettre trouvée dans une importante écrites : preuve supplémentaire que
correspondance littéraire anonyme la partition avait été composée avant
adressée à la cour de Mannheim, en l'engagement des deux cornistes, et
date du 7 août 1756 ». Il y est question remaniée après ?
« d'un opéra bouffon » dont « on dit que
M. Rameau a fait la musique 9 ». Quoi qu'il en soit, du point de vue musical,
On ignore pourquoi l'œuvre ne fut pas Les Paladins sont un chef-d'œuvre, et au
jouée dans la foulée de sa composition, moins une partie des contemporains de
mais ce retardement permit à Rameau de Rameau s'en est aperçue. Ainsi, le Mercure
procéder à une révision de la partition. affirme que « la musique […] est partout
Il a en particulier ajouté des parties de cor. marquée au coin de son illustre auteur. […]
Deux cornistes ont en effet été engagés à On rend justice à la beauté, à la nouveauté
l'Académie royale de musique à la fin même des symphonies. L'ouverture a
des années 1750 : Hébert, à partir de la été fort applaudie. Toutes les ariettes du
8
Mercure de France, mars 1760, p. 181.
9
Sylvie Bouissou, Jean-Philippe Rameau. Fayard, 2014.
23
rôle de Nérine et son duo avec Orcan, ne se jouera pas encore vingt ans ».
celle de Manto au dernier acte sont des Deux siècles plus tard, la postérité lui a
morceaux agréables et piquants ». D'autres donné tort, et Platée a retrouvé sa juste
spectateurs ont été moins clairvoyants. place dans le cœur des mélomanes et des
Ainsi Charles Collé écrit-il dans son amateurs d'opéra.
Journal : « La musique est d'un ennui Plus modeste, le Mercure notait que « selon
insoutenable. Rameau a paru radoter, et le
son effet ordinaire, [la musique] a été
public lui a dit qu'il est temps de dételer. »
mieux sentie à chaque représentation ».
D'un ennui insoutenable, cette partition
« Sentie », c'est-à-dire appréciée, comprise.
pleine de variété, où l'on croise aussi bien
En d'autres termes, Les Paladins ne sont
des ensembles dignes d'un opera buffa
mené avec la maîtrise du contrepoint la pas une partition que l'on parvient à saisir
plus aboutie et des monologues tragiques du premier coup, il faut y revenir. Peut-
– par exemple celui d'Argie au début du être Rameau touche-t-il ici à la limite
premier acte – qui auraient leur place dans du jugement formulé par d'Alembert
une grande tragédie ? Un radotage, cette (deux ans avant la création) sur l'art du
partition qui commence par une ouverture compositeur : « Il nous a donné non la
telle que le compositeur n'en avait encore meilleure musique dont il fût capable, mais
jamais livrée, « utilisant des thèmes de la meilleure que nous pussions recevoir 10 ».
l'opéra et traitant les instruments comme Et malgré toute la science du contrepoint
des personnages dramatiques » (Sylvie et de l'orchestre, des atmosphères et des
Bouissou) ? Il faut mettre ces perfidies contrastes, malgré les 76 ans de Rameau
de Collé au compte de son inimitié de au moment de la création, Les Paladins
librettiste envers un compositeur qui « a possèdent une fraîcheur, des fulgurances,
donné dans une très grande absurdité de une jubilation qui séduisent, laissent
penser que les paroles d'un poème n'étaient pantois, et, pour paraphraser les derniers
pas nécessaires à sa réussite ». Le même vers chantés par Manto, « laissent dans nos
affirmait aussi « Platée, par exemple, […] cœurs un enchantement durable ».
10
J ean Le Rond d'Alembert, « De la liberté de la musique », dans Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, Amsterdam,
Z. Chatelain, 1759, t. IV, p. 388.
24
Les Paladins
By Loïc Chahine
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'Avant-Coureur, a weekly news sheet that contains specific information about the sciences and arts, ongoing and new shows
L
and all kinds of new books. Paris, Lambert, 1760, p. 63.
2
Mercure de France, February 1761, p. 95.
25
comedies: a young woman, (Argie) is in Another major departure from La
love with a young man (Atis) but the girl's Fontaine: while the fairy Manto exists in
guardian (Anselme) opposes their love. The the original fable (and in Ariosto's song)
librettist departs from La Fontaine's fable in there she is “A nymph dressed in queen's
which Argie was Anselme's legitimate (and clothing / Beautiful, majestic and with a
unfaithful) wife. He adds a second couple: charming gaze”. Now, Rameau, certainly in
Nérine (Argie's lady's maid) and Orcan agreement with his librettist, gave the role
(Anselme's servant). As for the “little dog” to a man, the counter tenor, Jean-Pierre
in the title, it has completely disappeared. Pillot. This travesty renders the character
comical and likens it to other old and/or
The libretto also borrows its context from ugly women whom we have seen on the
its two sources: an Italy of the Middle Académie royale de musique's stage: Belise
Ages somewhat reminiscent of Boccaccio. in the first entrée of Fêtes de Thalie by Jean-
The first stage set hence represents “an old Joseph Mouret (1714), the old woman
castle” with its “towers”; in Act II, we see it Ragonde in Amours de Ragonde by the
again in the background, and in Act III it is same composer (1742), all of them sung
attacked. To enhance the historical flavour, by major voices, or even the lead role in
minstrels and troubadours mingle with the Platée, entrusted to a counter tenor. When
paladins during the divertissement in Act II. a woman's role is sung by a man and is not
“In old novels, some of the main Lords who comical, it is generally to underscore her
followed Charlemagne to war, were known ugliness, for example, Medusa in Lully's
as paladins”, states the Dictionnaire de Persée.
l'Académie in 1762. In our opera, the word In La Fontaine's fable, the fairy Manto
seems to have been taken as equivalent to adopts the appearance of a very ugly, very
knight: a sketch by Louis-René Boquet thick lipped, utterly hideous Moor”. In Les
shows the costume the dancer Louis-Marie Paladins, “she appears as a Moorish slave”.
Rampon, called Lyonnois, wears in Act II, In this disguise, Manto promises Anselme
when he is supposed to represent a paladin: she will give him a splendid palace in
it is an armour, embellished with a keg, like exchange for his promise of love. The latter
almost all the dancers' costumes of the time. hesitates as, even if it goes against our 21st
26
century mentality, we must remember that his Journal, the writer Charles Collé (a
in the 18th century, a negress is by default librettist himself, for Rameau's Daphnis et
never considered a beauty. The guardian Églé, 1753) attributes Les Paladins to him…
finally gives in and releases Argie, leading the note was added in 1780, long after the
us to the outcome of the play. creation of the work. In 1770, Spectacles
de Paris attributes authorship of the
We should note that the character had libretto to Duplat de Monticourt, as does
already appeared in Manto la fée, an opera Beffara in his Dictionnaire alphabétique des
by Jean-Baptiste Stuck created in 1711. auteurs qui ont composé… pour le théâtre
However, Mennesson's libretto stopped de l'Académie Royale de Musique. This
at using the fairy's name, to invent a story is also the hypothesis favoured by Sylvie
with no real link to Ariosto. The treatment Bouissou 3. Born in 1708, Pierre-Jacques
of the character, freed from its models, can Duplat de Monticourt wrote several literary
hence largely be attributed to Rameau and works, and he had been associated with
his librettist. Rameau since at least 1751. Irony of fate:
The libretto was written anonymously, and qualifying the libretto for Les Paladins as
“an absurdity”, that “could only have been
the author's identity remains uncertain.
produced by a man who has not the slightest
Two names have been put forward: Gentil-
idea of dramatic art, and has never written
Bernard and Duplat de Monticourt. Pierre-
poetry” 4, Charles Collé, was unknowingly
Joseph Bernard (1708-1775), known
criticizing his own cousin's text!
as Gentil-Bernard, is known for having
previously collaborated with Rameau: we What exactly are the failings of Les Paladins'
owe him the libretto for Castor et Pollux libretto? La Porte claims that “[Les Paladins']
(1737), and, closer to Les Paladins, the would have been more at home at the Opéra
libretto for the Act Anacréon added to Comique [theatre]” 5. Indeed, most of the
Surprises de l'amour in 1757. In a note in opera is given over to light entertainment
3
ictionnaire de l'Opéra de Paris sous l'Ancien Régime, edited by S. Bouissou, P. Denécheau and F. Marchal-Ninosque. Garnier,
D
2019, articles “Duplat de Monticourt” and “Paladins (Les)”.
4
Charles Collé, Journal historique ou mémoires critiques et littéraires, Paris, De l'Imprimerie bibliographique, 1807, vol II, p. 520.
5
Joseph de La Porte, L'Observateur littéraire, year 1760, Amsterdam, Bordelet, vol. IV, p. 322.
27
“the work differs from traditional librettos an open letter published by Mercure de
at the Académie Royale de musique”, wrote France in July 1749, “that theatre has seen
Sylvie Bouissou, “by staging a realistic a greater success than Platée”. The same
universe around a trio of characters more year, Le Carnaval du Parnasse (libretto by
suited to the world of comedy” 6. In this Fuzelier, music by Mondonville) outshone
respect, it would seem that mentalities have Rameau's first version of Zoroastre: proof
not evolved since Les Âges in 1718 when that audiences do not systematically shun
Fuzelier was already trying to introduce humour at the Opera. But in both Platée
characters from spoken comedy and was and the Le Carnaval du Parnasse, some
disliked by a section of critics. “Alas, what of the subject's lyrical legitimacy is saved
poetry!”, are the words he puts into the by the mythological nature of the work.
mouth of a (parodic) character, responsible No such salvation in Les Paladins.
for echoing the public's opinions. “Poetry
that makes people laugh! How wonderful Further, according to Mercure de France
to laugh at the Opera, where everyone is of March 1760, “What was most strongly
always so serious! What of the nobility of criticised in this ballet is the mixture
flats and the majesty of naturals? If I were of seriousness and comedy at work.”
a music composer and an impertinent The Querelle des Bouffons – Quarrel
poet had brought me such verse to colour, of the Comic Actors – had taken place
I wouldn't have deigned wrap them even in meanwhile, and the librettist was suspected
a demisemiquaver.” 7 Clearly, this attitude of having wanted to satisfy the partisans of
still existed in 1760. Italian music with a subject closer to the
simplicity of the intermezzi that captivated
We could nonetheless have imagined Paris from 1752 onwards, while remaining
that the perspective had changed a bit. in the good graces of those who favoured
The comical had served Rameau well the great French lyrical tradition. “Would
in Platée: “I do not think”, he wrote in the intention have been to contrast the
6
Dictionnaire de l'Opéra de Paris…, quoted work.
7
Louis Fuzelier, La Mode, manuscript ThB 2447 at the BnF, music department.
28
two musical styles, the French and the reworking of the orchestration led Rameau
Italian, to satisfy the amateurs of both these specifically to write a new overture: the
genres, and did the poet not make too great one that appears in manuscript Vm2-120
a sacrifice?” 8, asks Mercure. According to at the Bibliothèque nationale de France, in
Sylvie Bouissou, “Les Paladins can be seen A major, is replaced by a completely new
as a musical response to the Querelle des one in F major, with two horn sections.
Bouffons.” In numerous other places, in what seems
to be the more recent manuscript that
This hypothesis is supported by the date served to develop the material (Rés. A.
of the composition of the work, that this 201 at the Bibliothèque-Musée de l'Opéra
specialist of Rameau situates in the mid- de Paris), the horns have clearly been
1750's: Les Paladins would have been added to instrumental pieces that were
written before 1756. This is confirmed already written. Is this additional proof
specifically by “a letter dated 7 August that the score was composed before the
1756, found in a vast anonymous literary two horn players were hired, and reworked
correspondence, addressed to the court of afterwards?
Manheim”. It describes “an opéra bouffon”
for which “Mr Rameau is said to have Whatever the case, from a musical pers-
written the music”9. pective, Les Paladins is a masterpiece, and
at least some of Rameau's contemporaries
No one knows why the work was realised this. Thus Mercure states that “all
not performed immediately after its the music […] clearly bears the stamp of
composition, but this delay allowed its illustrious author. […] We fully appre-
Rameau to revise the score. He specifically ciate the beauty, the novelty even of the
added horn sections. The Académie royale symphonies. The overture was abundantly
de musique had indeed hired two horn applauded. All the ariettas sung by Nérine,
players at the end of the 1750s: Hébert, for her duo with Orcan, Manto's arietta in the
the 1757-1758 season, and Grillet, at the final act, are pleasant and piquant.” Other
beginning of the 1758-1759 season. This spectators were less astute. Thus, Charles
8
ercure de France, March 1760, p. 181.
M
9
Sylvie Bouissou, Jean-Philippe Rameau. Fayard, 2014.
29
Collé wrote in his Journal: “The music is More modestly, Mercure noted that
unbearably boring. Rameau seemed to “following its usual effect, [the music]
be rambling, and the audience told him was better received at each performance.”
it was time to let go.” Unbearably boring? “Received”, or appreciated, understood.
This score full of variety, where we disco- In other words, Les Paladins is not a score
ver ensembles worthy of an opera buffa, that can be grasped on a first hearing, it
developed with the most accomplished must be returned to. Maybe here Rameau
mastery of counterpoint, and tragic mono- was approaching the opinion expressed by
logues – for example, Argie's monologue at d'Alembert (two years before the work was
the beginning of the first act – that would created) on the composer's art: “He has not
be perfectly at home in a major tragedy? given us the best music he is capable of, but
Rambling? This score that begins with an the best we are capable of receiving.” 10 And
despite all the science of the counterpoint,
overture unlike any the composer had eve-
and the orchestra, the atmospheres, and
ry written, “using themes from the opera
contrasts, despite Rameau's age of 76 at
and treating the instruments like drama-
the time of the creation, Les Paladins has
tic characters.” (Sylvie Bouissou)? Collé's
a freshness, a brilliance, a jubilation that
treachery should be attributed to his libret- captivates, leaves us speechless, and to
tist's hatred of a composer who “behaved paraphrase the last verses sung by Manto
quite absurdly in believing that the text of a “leaves a lasting enchantment in our hearts.”
poem was not essential to his success.” The
latter also states “Platée, for example, […]
will not survive the next twenty years”. Two
centuries later, posterity has proved him
wrong and Platée has recovered its rightful
place in the hearts of music lovers and ope-
ra enthusiasts.
10
Jean Le Rond d'Alembert, “De la liberté de la musique”, in Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, Amsterdam,
Z. Chatelain, 1759, vol. IV, p. 388.
30
Les Paladins
Von Loïc Chahine
31
aber dessen Vormund (Anselm) steht ihr Ebenfalls eine wichtige Änderung in Bezug
im Weg. Darin weicht der Librettist von auf La Fontaine: Die Fee Manto kommt
La Fontaine ab, bei dem Argie die legitime zwar im Original (und bei Ariosto) vor,
(und untreue) Ehefrau von Anselm war. aber sie ist „eine Nymphe im Gewand
Er fügt ein zweites Paar hinzu: Nerin (die einer Königin, / Schön, majestätisch und
Nachfolgerin von Argie) und Orkan (der mit einem bezaubernden Blick“. Allerdings
Diener von Anselm). Von dem „kleinen hat Rameau, zweifellos in Absprache mit
Hund“ aus dem Titel ist keine Spur mehr seinem Librettisten, die Rolle mit einem
vorhanden. Mann, dem Kontratenor Jean-Pierre Pillot,
besetzt; durch diese Verkleidung wird die
Das Libretto lehnt sich ebenfalls an diese Figur komischer und steht in einer Reihe
beiden Quellen an: ein italienisches mit anderen alten und/oder hässlichen
Mittelalter, das ein wenig an Boccaccio erin- Frauen, die auf der Bühne der Königlichen
nert. Das erste Bühnenbild zeigt „ein altes Musikakademie zu sehen sind: Bélise im
Schloss“ mit seinen „Türmen“; im zweiten ersten Teil von Jean-Joseph Mourets Fêtes
Akt ist das betreffende Schloss wieder „im de Thalie (1714), die gleichnamige alte
Hintergrund“ zu sehen, und im dritten Akt Frau in den Amours de Ragonde desselben
wird es angegriffen. Um die Geschichte Komponisten (1742), die alle von einer
noch farbenfroher zu gestalten, mischen volltönenden Stimme gesungen werden,
sich während der Unterhaltung im zweiten oder die Hauptfigur von Platée, die einem
Akt die Troubadoure und Minnesänger Kontratenor anvertraut wird. Wenn eine
unter die Paladine – „so werden in den weibliche Rolle von einem Mann gesun-
alten Erzählungen einige der wichtigsten gen wird, ohne komisch zu sein, geschieht
Fürsten genannt, die Karl dem Großen im dies im Allgemeinen, um ihre Hässlichkeit
Krieg folgten“, heißt es im Dictionnaire de zu unterstreichen, wie zum Beispiel die
l‘Académie von 1762. Das Wort scheint in Medusa in Lullys Persée.
unserer Oper mit dem Wort Ritter gleich-
gestellt worden zu sein: eine Zeichnung In der Erzählung von La Fontaine nimmt die
von Louis-René Boquet zeigt das Kostüm, Fee Manto die Gestalt eines „sehr schmäch-
das der Tänzer Louis-Marie Rampon dit tigen, sehr abscheulichen, sehr hässlichen
Lyonnois im zweiten Akt trug, als er gerade Wesens von dunkler Hautfarbe“ an. In Les
einen Paladin darstellte: es handelt sich um Paladins erscheint sie „in der Gestalt einer
eine mit einem Fass verzierte Rüstung, wie maurischen Sklavin“. In dieser Verkleidung
sie damals fast alle Tänzer trugen. verspricht Manto Anselm einen präch-
32
tigen Palast als Gegenleistung für ihren Surprises de l‘amour hinzugefügt wurde.
Glauben an die Liebe; jedoch zögert er, Der Literaturwissenschaftler Charles Collé
da dies zwar gegen unsere Mentalität des (selbst Librettist von Daphnis et Églé, 1753,
21. Jahrhunderts verstößt, aber man sollte für Rameau) hat ihm in einer Notiz in
sich daran erinnern, dass eine dunkel- seinem Journal Les Paladins zugeschrie-
häutige Frau im 18. Jahrhundert nicht als ben... diese Notiz wurde 1780 hinzugefügt,
Schönheit angesehen wurde. Der Vormund lange nach der Entstehung. 1770 überga-
gibt schließlich nach, wodurch Argie be- ben die Spectacles de Paris das Libretto an
freit wird und das Stück zu Ende geht. Duplat de Monticourt, ebenso wie Beffara
Anzumerken ist, dass die Figur bereits in seinem Dictionnaire alphabétique des
in Manto la fée, einer Oper von Jean- auteurs qui ont composé... pour le théâtre de
Baptiste Stuck aus dem Jahr 1711, auftrat. l'Académie Royale de Musique. So lautet die
Das Libretto von Mennesson hingegen von Sylvie Bouissou3 vertretene Hypothese.
verwendet lediglich den Namen der Fee, Der im Jahr 1708 geborene Pierre-Jacques
um eine Geschichte zu erfinden, die kei- Duplat de Monticourt verfasste einige li-
nerlei Bezug zu Ariosto hat. Die von ihren terarische Werke und war seit spätestens
Vorbildern befreite Darstellung der Figur 1751 ein häufiger Gast bei Rameau.
ist somit weitgehend Rameau und seinem Ironischerweise kritisierte Charles Collé,
Librettisten zu verdanken. der das Libretto Les Paladins als „Unsinn“
abtat, der „nur aus der Hand eines Mannes
Die Identität des letzteren, der nicht na- stammen kann, der keine Vorstellung von
mentlich genannt wird, bleibt ungewiss. der dramatischen Kunst hat und nie Verse
Es wurden zwei Namen vorgeschlagen: geschrieben hat4“, hier, ohne es zu wissen,
Gentil-Bernard und Duplat de Monticourt. den Text seines eigenen Cousins!
Pierre-Joseph Bernard (1708-1775), ge-
nannt Gentil-Bernard, hat bereits mit Und was genau warf man dem Libretto
Rameau zusammengearbeitet: Von ihm von Les Paladins vor? La Porte erklärt, dass
stammt das Libretto von Castor et Pollux „es hieß, der eigentliche Ort [der Paladins]
(1737) und, näher an den Paladins, das sei [das Theater] der Opéra-Comique5“.
Libretto des Aktes Anakreon, der 1757 den „Das Werk weicht von den traditionellen
3
ictionnaire de l'Opéra de Paris sous l'Ancien Régime, unter der Leitung von S. Bouissou, P. Denécheau und F. Marchal-
D
Ninosque. Garnier, 2019, Artikel „Duplat de Monticourt“ und „Paladins (Les)“.
4
Charles Collé, Journal historique ou mémoires critiques et littéraires, Paris, Imprimerie bibliographique, 1807, B. II, S. 520.
5
Joseph de La Porte, L'Observateur littéraire, Jahr 1760, Amsterdam, Bordelet, B. IV, S. 322.
33
Libretti der Académie royale de musique 1749 veröffentlichte, „dass es einen größe-
ab“, schreibt Sylvie Bouissou, „denn es stellt ren Erfolg im Theater gegeben hat als den
ein realistisches Universum um ein Trio von Platée“. Im selben Jahr stellt Le Carnaval
von Figuren herum dar, die der Komödie du Parnasse (Libretto von Fuzelier, Musik
nahe stehen6“. In dieser Hinsicht könnte von Mondonville) die erste Version von
man meinen, dass sich die Mentalitäten Rameaus Zoroastre in den Schatten: ein
seit Les Âges (1718) nicht weiterentwic- Zeichen dafür, dass das Publikum nicht sys-
kelt hatten: Fuzelier versuchte bereits, die tematisch das meidet, was es an der Oper
Figuren der gesprochenen Komödie zu ve- zum Lachen bringt. Aber in Platée wie in
reinheitlichen, und zog sich die Feindschaft Le Carnaval du Parnasse wird ein Teil der
einiger Kritiker zu. „Ach, was für Verse!“, lyrischen Glaubwürdigkeit des Themas
ließ er eine (parodistische) Figur sagen, durch seinen mythologischen Charakter
die damit beauftragt war, die Meinung des gerettet. Dies ist in Les Paladins nicht mehr
Publikums widerzuspiegeln. „Verse, die der Fall.
dich zum Lachen bringen! Wie wunderbar
es doch ist, in der Oper zu lachen, wo man Und im Mercure de France vom März 1760
immer ernst ist! Was ist mit dem Adel und heißt es: „Was an diesem Ballett am meisten
der Majestät geschehen? Was mich betrifft, kritisiert wurde, ist die Mischung aus Ernst
so hätte ich, wenn ich ein Komponist wäre und Komödie, die verwendet wurde.“ Bei
und ein impertinenter Dichter mir diese dem musikalischen Wettkampf Querelle
Verse zum Scherzen gebracht hätte, sie des Bouffons war es zum Eklat gekommen,
nur mit einer Sechszehntelnote7 versehen. und der Librettist wird nun verdächtigt, die
Offensichtlich gab es im Jahr 1760 noch Freunde der italienischen Musik mit einem
einige Menschen, die so dachten. Thema beglücken zu wollen, das näher an
Allerdings hätte man annehmen können, der Einfachheit der Intermezzi liegt, die
dass sich die Perspektive etwas verändert Paris ab 1752 faszinierten, und gleichzei-
hat. Rameau hatte mit Platée Erfolg: „Ich tig die Anhänger der großen französischen
glaube nicht“, schrieb er in einem offenen lyrischen Tradition zu versöhnen: „Hätte
Brief, den der Mercure de France im Juli man den Kontrast zwischen den beiden
6
Dictionnaire de l'Opéra de Paris…, zit. Werk.
7
Louis Fuzelier, La Mode, Manuskript ThB 2447 der BNF, Musikabteilung.
34
Arten von Musik, der französischen und giert: Hébert in der Saison 1757-1758 und
der italienischen, berücksichtigt, um die Grillet zu Beginn der Saison 1758-1759.
Liebhaber dieser beiden unterschiedlichen Die Überarbeitung der Orchestrierung
Gattungen zufrieden zu stellen, und hätte veranlasste Rameau auch zu einer neuen
der Dichter ihm nicht zu viel geopfert8?“ Ouvertüre: Die Ouvertüre in A-Dur im
fragt der Mercure. Sylvie Bouissou zufolge Manuskript Vm2-120 in der Bibliothèque
„kann man in Les Paladins eine musika- nationale de France wurde durch eine
lische Antwort auf die Querelle des Bouffons völlig neue Ouvertüre in F-Dur mit zwei
finden.“ Hornstimmen ersetzt. An vielen anderen
Diese These wird durch das Entste- Stellen des offenbar jüngeren Manuskripts,
hungsdatum des Werks gestützt, das die das zur Vorbereitung des Materials
Expertin für Rameau in die Mitte der verwendet wurde (Rés. A. 201 in dem
1750er Jahre einordnet: Les Paladins müsste Bibliothèque-Musée der Pariser Oper), sind
vor 1756 geschrieben worden sein. Dies die Hörner eindeutig zu bereits geschriebe-
wird insbesondere durch „einen Brief nen Instrumentalstücken hinzugenommen
belegt, der sich in einer bedeutenden ano- worden: ein weiterer Beweis dafür, dass
nymen literarischen Korrespondenz an den die Partitur komponiert wurde, bevor die
Mannheimer Hof vom 7. August 1756 be- beiden Hornisten engagiert wurden, und
findet“. Der Brief erwähnt „eine Bouffon- anschließend überarbeitet wurde?
Oper“, für die „Herr Rameau die Musik ge- Dennoch ist Les Paladins aus musika-
macht haben soll9.“ lischer Sicht ein Meisterwerk, und zumin-
Die Gründe, warum das Werk nicht dest einige von Rameaus Zeitgenossen
sofort nach seiner Komposition aufgefüh- waren sich dessen bewusst. So heißt es im
rt wurde, sind nicht bekannt, aber die Mercure, dass „die Musik [...] überall die
Verzögerung ermöglichte es Rameau, die Handschrift ihres bekannten Autors trägt.
Partitur zu bearbeiten. Er fügte vor allem [...] Die Schönheit, die Neuartigkeit der
Hornstimmen hinzu. Tatsächlich wurden Sinfonien wird gewürdigt. Die Ouvertüre
Ende der 1750er Jahre zwei Hornisten an wurde mit großem Beifall bedacht. Alle
der Académie royale de musique enga- Arietten in der Rolle der Nerin und ihr
8
ercure de France, März 1760, S. 181.
M
9
Sylvie Bouissou, Jean-Philippe Rameau. Fayard, 2014.
35
Duett mit Orkan sowie das von Manto im später hat die Nachwelt ihn eines Besseren
letzten Akt sind angenehme und lebhafte belehrt, und Platée hat seinen rechtmäßi-
Stücke“. Andere Zuschauer waren weniger gen Platz in den Herzen der Musik- und
scharfsichtig. So schrieb Charles Collé in Opernliebhaber wieder zurückerobert.
seinem Journal: „Die Musik ist unerträglich Der Mercure vermerkte etwas bescheide-
langweilig. Rameau begann zu schwei- ner, dass „nach ihrer gewöhnlichen
fen, und das Publikum sagte ihm, dass es Wirkung [die Musik] bei jeder Aufführung
Zeit sei, aufzuhören.“ Hätte diese unglau- besser empfunden wurde“. „Gefühlt“ steht
blich fade, abwechslungsreiche Partitur, für wertgeschätzt, verstanden. Mit anderen
in der man auf Ensembles stößt, die einer Worten: Les Paladins ist keine Partitur, die
Opera Buffa würdig sind, die mit höchster sich auf den ersten Blick erschließt; man
Meisterschaft des Kontrapunkts dirigiert muss sich immer wieder mit ihr beschäf-
werden, und auf tragische Monologe, zum tigen. Vielleicht berührt Rameau hier die
Beispiel den von Argie zu Beginn des ersten Grenze des Urteils von d‘Alembert (zwei
Akts, in einer großen Tragödie ihren Platz? Jahre vor der Uraufführung) über seine
Diese Partitur, die mit einer Ouvertüre Kunst: „Er hat uns nicht die beste Musik
beginnt, wie sie der Komponist nie zuvor gegeben, zu der er fähig war, sondern die
geliefert hatte, „die Opernthemen verwen- beste, die wir erhalten konnten10.“ Und
det und die Instrumente als dramatische trotz aller Wissenschaft des Kontrapunkts
Figuren behandelt“ (Sylvie Bouissou), ist und der Orchestrierung, der Atmosphären
also Unsinn? Collés Niedertracht ist auf und Kontraste, trotz des Alters von
die Feindschaft zurückzuführen, die er als Rameau von 76 Jahren zum Zeitpunkt der
Librettist gegenüber einem Komponisten Uraufführung, besitzt Les Paladins eine
hegte, der „der großen Absurdität erlag, Lebendigkeit, ein Strahlen und einen Jubel,
zu glauben, dass der Text eines Gedichts die verführen, verblüffen und, um die
für seinen Erfolg nicht notwendig sei“. letzten von Manto gesungenen Strophen
Derselbe Mann sagte auch: „Platée, zum zu paraphrasieren, „im Herzen eine ewige
Beispiel, [...] wird erst in zwanzig Jahren Verzauberung hinterlassen“.
aufgeführt werden.“ Zwei Jahrhunderte
10
Jean Le Rond d'Alembert, „De la liberté de la musique“, in Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, Amsterdam,
Z. Chatelain, 1759, B. IV, S. 388.
36
Jean de La Fontaine, par Hyacinthe Rigaud, 1690
37
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38
A sa sœur cajolerie. Ny les soûpirs ny la dépense.
Dés que vous sentirez approcher les blondins, Tout moyen par luy fut tenté :
Fermez vite vos yeux, vos oreilles, vos mains. Encor si des soûpirs il se fut contenté !
Rien ne vous manquera ; je vous fais la maistresse La source en est inépuisable ;
De tout ce que le Ciel m'a donné de richesse : Mais de la dépense, c'est trop.
Tenez, voila les clefs de l'argent, des papiers ; Le bien de nostre Amant s'en va le grand galop ;
Faites-vous payer des fermiers ; Voila mon homme miserable.
Je ne vous demande aucun conte : Que fait-il ? il s'éclipse ; il part, il va chercher
Suffit que je puisse sans honte Quelque desert pour se cacher.
Aprendre vos plaisirs ; je vous les permets tous, En chemin il rencontre un homme,
Hors ceux d'amour, qu'à vostre Epoux Un Manant, qui, foüillant avecque son bâton,
Vous garderez entiers pour son retour de Rome. » Vouloit faire sortir un serpent d'un buisson ;
C'en estoit trop pour le bon homme ; Atis s'enquit de la raison.
Helas ! il permettoit tous plaisirs, hors un point « C'est, reprit le Manant, afin que je l'assomme.
Sans lequel seul il n'en est point. Quand j'en rencontre sur mes pas,
Son Epouse luy fit promesse solemnelle Je leur fais de pareilles festes.
D'estre sourde, aveugle, et cruelle, – Amy, reprit Atis, laisse-le ; n'est-il pas
Et de ne prendre aucun present ; Creature de Dieu comme les autres bestes ? »
Il la retrouveroit au retour route telle Il est à remarquer que nostre Paladin
qu'il la laissoit en s'en allant, N'avoit pas cette horreur commune
Sans nul vestige de Galant. au genre humain
Anselme estant party, tout aussi-tost Argie Contre la gent reptile, et toute son espece ;
Dans ses armes il en portoit,
S'en alla demeurer aux champs ;
Et de Cadmus il descendoit,
Et tout aussi-tost les Amans
Celuy-là qui devint serpent sur sa vieillesse.
De l'aller voir firent partie.
Force fut au Manant de quitter son dessein.
Elle les renvoya ; ces gens l'embarrassoient,
L'atiedissoient, l'affadissoient, Le serpent se sauva ; nostre Amant à la fin
L'endormoient en contant leur flame : S'establit dans un bois écarté, solitaire :
Ils déplaisoient tous à la Dame, Le silence y faisoit sa demeure ordinaire,
Hormis certain jeune blondin, Hors quelque oiseau qu'on entendoit,
Bienfait, et beau par excellence, Et quelque Echo qui répondoit.
Mais qui ne put par sa souffrance Là le bon-heur et la misere
Amener à son but cet objet inhumain. Ne se distinguoient point, égaux en dignité
Son nom c'estoit Atis, son mestier paladin. Chez les 1oups qu'hébergeoit ce lieu
Il ne plaignit en son dessein peu frequenté.
39
Atis n'y rencontra nulle tranquillité. Car nous sommes d'ailleurs capables de souffrir
Son amour l'y suivit ; et cette solitude, Toute infirmité de la nature humaine :
Bien loin d'estre un remede à son inquietude, Nous devenons serpens un jour de la semaine.
En devint mesme l'aliment, Vous souvient-il qu'en ce lieu-cy
Par le loisir qu'il eut d'y plaindre son tourment. Vous en tirastes un de peine ?
Il s'ennuya bien-tost de ne plus voir sa Belle. C'estoit moy, qu'un Manant s'en alloit assommer ;
« Retournons, ce dit-il, puis que c'est nostre sort : Vous me donnastes assistance :
Atis, il t'est plus doux encor Atis, je veux, pour recompense,
De la voir ingrate et cruelle, Vous procurer la joüissance
Que d'estre privé de ses traits : De celle qui vous fait aimer.
Adieu ruisseaux, ombrages frais, Allons-nous-en la voir, je vous donne assurance
Chants amoureux de Philomele ; Qu'avant qu'il soit deux jours de temps
Mon inhumaine seule attire à soy mes sens : Vous gagnerez par vos presens
Esloigné de ses yeux, je ne vois ny n'entends. Argie et tous ses surveillans.
L'esclave fugitif se va remettre encore Dépensez, dissipez, donnez à tout le monde,
En ses fers, quoy que durs, mais, helas ! trop cheris. » A pleines mains répandez l'or,
Il approchoit des murs qu'une Fee a bastis ; Vous n'en manquerez point, c'est pour
Quand sur les bords du Mince, à l'heure vous le tresor
que l'Aurore Que Lucifer me garde en sa grote profonde.
Commence à s'eloigner du sejour de Thetis, Vostre Belle sçaura quel est nostre pouvoir.
Une Nimphe en habit de Reine, Mesme, pour m'approcher de cette inexorable,
Belle, majestueuse, et d'un regard charmant ; Et vous la rendre favorable,
Vint s'offrir tout d'un coup aux yeux En petit chien vous m'allez
du pauvre Amant Faisant mile tours sur l'herbette ;
Qui resvoit alors à sa peine. Et vous, en pelerin joüant de la musette,
« Je veux, dit-elle, Atis, que vous soyez heureux : Me pourrez à ce son mener chez la beauté
Je le veux, je le puis, estant Manto la Fée, Qui tient vostre cœur enchanté. »
Vostre amie et vostre obligée.
Vous connoissez ce nom fameux. Aussi-tost fait que dit ; nostre Amant et la Fée
Mantouë en tient le sien : jadis en cette terre, Changent de forme en un instant :
J'ay posé la premiere pierre Le voila pelerin chantant comme un Orphée,
De ces murs, en durée égaux aux bastimens Et Manto petit chien faisant tours et sautant.
Dont Menphis void le Nil laver les fondemens. Ils vont au Chasteau de la Belle.
La Parque est inconnuë à toutes mes pareilles : Valets et gens du lieu s'assemblent autour d'eux :
Nous operons mille merveilles ; Le petit chien fait rage, aussi fait l'amoureux ;
Mal-heureuses pourtant de ne pouvoir mourir ; Chacun danse, et Guillot fait sauter Perronnelle.
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Madame entend ce bruit, et sa Nourrice y court. Atis avoit changé de visage et de traits ;
On luy dit qu'elle vienne admirer à son tour On ne le connut pas, c'estoient d'autres attraits.
Le Roy des épagneux, charmante creature, La Nourrice ajoustoit : « A gens de cette mine
Et vray miracle de nature. Comment peut-on refuser rien ?
Il entend tout, il parle, il danse, il fait cent tours : Puis celuy-cy possede un Chien
Madame en fera ses amours ; Que le Royaume de la Chine
Car, veuille ou non son Maistre, Ne payeroit pas de tout son or :
il faut qu'il le luy vende, Une nuit de Madame aussi c'est un tresor. »
S'il n'aime mieux le luy donner. J'avois oublié de vous dire
La Nourrice en fait la demande. Que le drole à son Chien feignit de parler bas :
Le Pelerin, sans tant tourner, Il tombe auss-tost dix ducats
Luy dit tout bas le prix qu'il veut mettre Qu'à la Nourrice offre le Sire.
à la chose ; Il tombe encore un diamant :
Et voicy ce qu'il luy propose : Atis en riant le ramasse.
« Mon chien n'est point à vendre, « C'est, dit-il, pour Madame ; obligez-moy, de grace,
à donner encor moins, De le luy presenter avec mon compliment.
Il fournit à tous mes besoins : Vous direz à son Excellence
Je n'ay qu'à dire trois paroles, Que je luy suis acquis. » La Nourrice à ces mots
Sa pate entre mes mains fait tomber à l'instant, Court annoncer en diligence
Au lieu de puces, des pistoles, Le petit Chien et sa science,
Des perles, des rubis, avec maint diamant. Le Pelerin et son propos.
C'est un prodige enfin ; Madame cependant Il ne s'en falut rien qu'Argie
En a, comme on dit, la monnoye. Ne batist sa Nourrice. Avoir l'effronterie
Pourveu que j'aye cette joye De luy mettre en l'esprit une telle infamie !
De coucher avec elle une nuit seulement, Avec qui ? Si c'estoit encor le pauyre Atis !
Favory sera sien dés le mesme moment. » « Helas ! mes cruautez sont cause de sa perte.
La proposition surprit fort la Nourrice. Il ne me proposa jamais de tels partis.
« Quoy ! Madame l'Ambassadrice ! Je n'aurois pas d'un Roy cette chose soufferte ;
Un simple Pelerin ! Madame à son chevet Quelque don que l'on pust m'offrir,
Pourroit voir un bourdon ! Et si l'on le sçavoit ! Et d'un porte-bourdon je la pourrois souffrir,
Si cette mesme nuit quelque Hospital avoit Moy qui suis une Ambassadrice !
Hebergé le Chien et son Maistre ! – Madame, reprit la Nourrice,
Mais ce Maistre est bienfait, Quand vous seriez Imperatrice,
et beau comme le jour ; Je vous dis que ce Pelerin
Cela fait passer en Amour ; A dequoy marchander, non pas une mortelle,
Quelque bourdon que ce puisse estre. » Mais la Deesse la plus belle.
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Atis, vostre beau Paladin, A S. Jacques de Compostelle. »
Ne vaut pas seulement un doigt du personnage. Cependant, pour la regaler,
– Mais mon mary m'a fait jurer, Le Chien a son tour entre en lice.
– Eh quoy ? de luy garder la foy de mariage. On eust veu sauter Favory
Bon jurer ? ce serment vous lie-t-il davantage Pour la Dame et pour la Nourrice,
Que le premier n'a fait ? qui l'ira declarer ? Mais point du tout pour le Mary.
Qui le sçaura ? J'en vois marcher teste levée, Ce n'est pas tout ; il se secouë :
Qui n'iroient pas ainsi, j'ose vous l'assurer, Aussi-tost perles de tomber,
Si sur le bout du nez tache pouvoit montrer Nourrice de les ramasser,
Que telle chose est arrivée ; Soubrettes de les enfiler,
Cela nous fait-il empirer Pelerin de les attacher
D'une ongle ou d'un cheveu ? A de certains bras dont il louë
Non, Madame, il faut estre La blancheur et le reste. Enfin il fait si bien,
Bien habile pour reconnoistre Qu'avant que partir de la place
Bouche ayant employé son temps et ses appas On traite avec luy de son Chien.
D'avec bouche qui s'est tenuë à ne rien faire ; On luy donne un baiser pour arrhes de la grace
Donnez-vous, ne vous donnez pas, Qu'il demandoit, et la nuit vint.
Ce sera toûjours mesme affaire.
Aussi-tost que le drosle tint
Pour qui mesnagez-vous les tresors de l'Amour ?
Entre ses bras Madame Argie,
Pour celuy qui, je crois, ne s'en servira guere ;
Il redevint Atis ; la Dame en fut ravie ;
Vous n'aurez pas grand'peine à fester son retour. »
C'estoit avec bien plus d'honneur
La fausse vieille sceut tant dire, Traiter Monsieur l'Ambassadeur.
Que tout se reduisit seulement à douter Cette nuit eut des sœurs,
Des merveilles du Chien et des charmes du sire : et mesme en trés-bon nombre.
Pour cela l'on les fit monter : Chacun s'en apperceut ;
La Belle estoit au lit encore. car d'enfermer sous l'ombre
L'Univers n'eut jamais d'aurore Une telle aise, le moyen ?
Plus paresseuse à se lever. Jeunes gens font-ils jamais rien
Nostre feint Pelerin traversa la ruelle Que le plus aveugle ne voye ?
Comme un homme ayant veu d'autres gens A quelques mois de là, le S. Pere renvoye
que des Saints Anselme avec force Pardons,
Son compliment parut galand et des plus fins Et beaucoup d'autres menus dons.
Il surprit et charma la Belle. Les biens et les honneurs
« Vous n'avez pas, ce luy dit-elle, pleuvoient sur sa personne.
La mine de vous en aller De son vicegerent il apprend tous les soins :
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Bons certificats des voisins ; Si vous me demandez comme un Chien avertit,
Pour les Valets, nul ne luy donne Je crois que par la jupe il tire ;
D'éclaircissement sur cela, Il se plaint, il jappe, il soûpire,
Monsieur le Juge interrogea Il en veut à chacun ; pour peu qu'on ait d'esprit,
La Nourrice avec les Soubrettes, On entend bien ce qu'il veut dire.
Sages personnes et discretes ; Favory fit bien plus ; et tout bas il apprit
Il n'en put tirer ce secret : Un tel peril à sa Maistresse.
Mais, comme parmy les femelles « Partez pourtant, dit-il, on ne vous fera rien :
Volontiers le Diable se met, Reposez-vous sur moy ; j'en empescheray bien
Il survint de telles querelles, Ce valet à l'ame traistresse. »
La Dame et la Nourrice eurent de tels debats, Ils estoient en chemin, prés d'un bois qui servoit
Que celle-cy ne manqua pas Souvent aux voleurs de refuge.
A se venger de l'autre, et declarer l'affaire. Le Ministre cruel des vengeances du Juge
Deust-elle aussi se perdre, il falut tout conter. Envoye un peu devant le train qui les suivoit ;
D'exprimer jusqu'où la colere Puis il dit l'ordre qu'il avoit.
Ou plûtost la fureur de l'Epoux put monter, La Dame disparoist aux yeux du personnage :
Je ne tiens pas qu'il soit possible ; Manto la cache en un nüage.
Ainsi je m'en tairay : on peut par les effets Le valet estonné retourne vers l'Epoux,
Juger combien Anselme estoit homme sensible. Luy conte le miracle ; et son Maistre en courroux
Va luy-mesme à l'endroit. O prodige ! ô merveille !
Il choisit un de ses Valets, Il y trouve un Palais de beauté sans pareille :
Le charge d'un billet, et mande que Madame Une heure auparavant c'estoit un champ tout nu.
Vienne voir son Mary malade en ta Cité.
La Belle n'avoit point son Village quitté : Anselme, à son tour éperdu,
L'époux alloit, venoit, et laissoit là sa femme. Admire ce Palais basty non pour des hommes,
« Il te faut en chemin écarter tous ses gens, Mais apparamment pour des Dieux :
Dit Anselme au porteur de ces ordres pressans ; Appartemens dorez, meubles trés-precieux,
La perfide a couvert mon front d'ignominie : Jardins et bois delicieux ;
Pour satisfaction je veux avoir sa vie. On auroit peine à voir,
Poignarde-la ; mais prends ton temps : en ce siecle où nous sommes,
Tasche de te sauver : voila pour ta retraite ; Chose si magnifique et si riante aux yeux.
Prend cet or : si tu fais ce qu'Anselme souhaite, Toutes les portes sont ouvertes ;
Et punis cette offense-là, Les chambres sans hoste et desertes ;
Quelque part que tu sois, rien ne te manquera. » Pas une ame en ce Louvre ; excepté qu'à la fin
Le valet va trouver Argie, Un More trés-lippu, trés-hideux, trés-vilain,
Qui par son Chien est avertie. S'offre aux regards du Juge, et semble la copie
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D'un Esope d'Ethiopie. Anselme : Seigneur.
Nostre Magistrat l'ayant pris
Le More : Ne veux-tu point ?
Pour le Balayeur du logis,
Et croyant l'honorer luy donnant cet office : Anselm: Seigneur… »
« Cher amy, luy dit-il, apprend-nous à quel Dieu
Anselme ayant examiné ce point
Appartient un tel edifice ; Consent à la fin au mystere.
Car de dire un Roy, c'est trop peu. Maudit amour des dons, que ne fais-tu pas faire !
– Il est à moy, reprit le More. » En Page incontinent son habit est changé :
Nostre Juge à ces mots se prosterne, l'adore, Toque au lieu de chapeau,
Luy demande pardon de sa temerité. haut-de-chausse troussé.
« Seigneur, ajousta-t-il, que vostre Deïté La barbe seulement demeure au personnage.
Excuse un peu mon ignorance.
Certe, tout l'Univers ne vaut pas la chevance L'enfant d'honneur Anselme avec cet équipage
Que je rencontre icy. Le More luy répond : Suit le More par tout. Argie avoit oüy
– Veux-tu que je t'en fasse un don ? Le Dialogue entier, en certain coin cachée.
De ces lieux enchantez je te rendray le Maistre, Pour le More lippu, c'estoit Manto la Fée,
A certaine condition. Par son art métamorphosé,
Je ne ris point ; tu pourras estre Et par son art ayant basty
Ce Louvre en un moment ; par son art fait un Page
De ces lieux absolus Seigneur,
Sexagenaire et grave. A la fin au passage
Si tu me veux servir deux jours d'enfant d'honneur.
D'une chambre à une autre, Argie à son mary
…. Entends-tu ce langage ?
Se montre tout d'un coup :
Et sçais-tu quel est cet usage ?
« Est-ce Anselme, dit-elle,
Il te le faut expliquer mieux. Que je vois ainsi déguisé ?
Tu connois l'Echanson du Monarque des Dieux ? Anselme ? il ne se peut ; mon œil est abusé.
Anselme : Ganimede ? Le vertueux Anselme à la sage cervelle
Me voudroit-il donner une telle leçon ?
Le More : Celuy-là mesme. C'est luy pourtant. Oh ! oh !
Prend que je sois Jupin le Monarque suprême, Monsieur nostre barbon,
Et que tu sois le Jouvenceau : Nostre Legislateur, nostre homme d'ambassade,
Tu n'es pas tout-à-fait si jeune ny si beau. Vous estes à cet âge homme de mascarade ?
Anselme : Ah Seigneur, vous raillez, Homme de ? la pudeur me défend d'achever.
c'est chose par trop sure : Quoy ! vous jugez les gens à mort
pour mon affaire
Regardez la vieillesse, et la magistrature.
Vous qu'Argie a pensé trouver
Le More : Moy railler ? point du tout. En un fort plaisant adultere !
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Du moins n'ay-je pas pris un More pour Galant : Je vous défie ayant ce Chien :
Tout me rend excusable, Atis, et son merite, Le fer ny le poison pour moy ne sont à craindre :
Et la qualité du present. Il m'avertit de tout ; il confond les jaloux ;
Vous verrez tout incontinent Ne le soyez donc point ;
Si femme qu'un tel don à l'amour solicite plus on veut nous contraindre,
Peut resister un seul moment. Moins on doit s'assurer de nous. »
More, devenez Chien. » Tout aussi-tost le More Anselme accorda tout : qu'eust fait le pauvre Sire ?
Redevient petit Chien encore. On luy promit de ne pas dire
Qu'il' avoit esté Page. Un tel cas estant teu,
« Favory, que l'on danse » ; à ces mots Favory Cocüage, s'il eust voulu,
« Danse, et tend la pate au mary. Auroit eu ses franches coudées.
Qu'on fasse tomber des pistoles. » Argie en rendit grace : et compensations
Pistoles tombent à foison :
D'une et d'autre part accordées,
« Eh bien, qu'en dites-vous ?
On quitta la campagne à ces conditions.
sont-ce choses frivoles ?
Que devint le Palais ? dira quelque critique.
C'est de ce Chien qu'on m'a fait don.
Le Palais ? que m'importe ? il devint ce qu'il put.
Il a basty cette maison.
A moy ces questions ! suis-je homme qui se pique
Puis faites-moy trouver au monde une Excellence,
D'estre si regulier ? Le Palais disparut.
Une Altesse, une Majesté,
Qui refuse sa joüissance Et le Chien ? le Chien fit ce que l'Amant voulut.
A dons de cette qualité, Mais que voulut l'Amant ?
Sur tout quand le donneur est bienfait et qu'il aime, Censeur, tu m'importunes.
Et qu'il merite d'estre aimé. Il voulut par ce Chien tenter d'autres fortunes.
En eschange du Chien, D'une seule conqueste est-on jamais content ?
l'on me vouloit moy-mesme ; Favory se perdoit souvent :
Ce que vous possedez de trop, je l'ay donné, Mais chez sa premiere Maistresse
Bien entendu, Monsieur ; suis-je chose si chere ? Il revenoit toûjours. Pour elle, sa tendresse
Vrayment vous me croiriez bien pauvre ménagere Devint bonne amitié. Sur ce pied, nostre Amant
Si je laissois aller tel Chien à ce prix-là. L'alloit voir fort assidument :
Sçavez-vous qu'il a fait le Louvre que voila ? Et mesme en l'accommodement
Le Louvre pour lequel… Mais oublions cela ; Argie à son Epoux fit un serment sincere
Et n'ordonnez plus qu'on me tuë, De n'avoir plus aucune affaire.
Moy qu'Atis seulement en ses laqs a fait cheoir ; L'Epoux jura de son costé
Je le donne à Lucrece, et voudrois bien la voir Qu'il n'auroit plus aucun ombrage,
Des mesmes armes combatuë. Et qu'il vouloit estre foüetté
Touchez-là, mon mary ; la paix ; car aussi bien Si jamais on le voyoit Page.
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The Little Dog
Jean de La Fontaine, 1671
The key, which opes the chest of hoarded gold. While at the judge's, Cupid was employed,
Unlocks the heart that favours would withhold. Some weighty things the Mantuan state annoyed,
To this the god of love has oft recourse, Of such importance, that the rulers meant,
When arrows fail to reach the secret source, An embassy should to the Pope be sent.
And I'll maintain he's right, for, 'mong mankind, As Anselm was a judge of high degree,
Nice presents ev'ry where we pleasing find; No one so well embassador could be.
Kings, princes, potentates, receive the same,
‘Twas with reluctance he agreed to go,
And when a lady thinks she's not to blame,
And be at Rome their mighty Plenipo',
To do what custom tolerates around;
The business would be long, and he must dwell
When Venus' acts are only Themis' found,
Six months or more abroad, he could not tell.
I'll nothing 'gainst her say; more faults than one,
Though great the honour, he should leave his dove,
Besides the present, have their course begun.
Which would be painful to connubial love.
A Mantuan judge espoused a beauteous fair: Long embassies and journeys far from home
Her name was Argia: - Anselm was her care, Oft cuckoldom around induce to roam.
An aged dotard, trembling with alarms,
The husband, full of fears about his wife;
While she was young,
Exclaimed “my ever - darling, precious life,
and blessed with seraph charms.
I must away; adieu, be faithful pray,
But, not content with such a pleasing prize,
To one whose heart from you can never stray
His jealousy appeared without disguise,
But swear to me, my duck, (for, truth to tell,
Which greater admiration round her drew,
I've reason to be jealous of my belle,)
Who doubtless merited, in ev'ry view,
Now swear these sparks, whose ardour I perceive,
Attention from the first in rank or place
Have sighed without success, and I'll believe.
So elegant her form, so fine her face.
But still your honour better to secure,
‘Twould endless prove, and nothing would avail, From slander's tongue, and virtue to ensure,
Each lover's pain minutely to detail: I'd have you to our country-house repair;
Their arts and wiles; enough 'twill be no doubt, The city quit: - these sly gallants beware;
To say the lady's heart was found so stout, Their presents too, accurst invention found,
She let them sigh their precious hours away, With danger fraught, and ever much renowned;
And scarcely seemed emotion to betray. For always in the world, where lovers move,
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These gifts the parent of assentment prove. His name was Atis, known to love and arms,
'Gainst those declare at once; nor lend an ear Who grudged no pains,
To flattery, their cunning sister-peer. could he possess her charms.
If they approach, shut straight both ears and eyes; Each wile he tried, and if he'd kept to sighs,
For nothing you shall want that wealth supplies; No doubt the source is one that never dries;
My store you may command; the key behold, But often diff 'rent with expense 'tis found;
Where I've deposited my notes and gold. His wealth was wasted rapidly around
Receive my rents; expend whate'er you please; He wretched grew; at length for debt he fled,
I'll look for no accounts; live quite at ease; And sought a desert to conceal his head.
I shall be satisfied with what you do, As on the road he moved, a clown he met,
If naught therein to raise a blush I view; Who with his stick an adder tried to get,
You've full permission to amuse your mind; From out a thicket, where it hissing lay,
Your love, howe'er, for me alone's designed; And hoped to drive the countryman away:
That, recollect, must be for my return, Our knight his object asked; the clown replied,
For which our bosoms will with ardour burn.” “To slay the reptile anxiously I tried;
Wherever met, an adder I would kill:
The good man's bounty seemingly was sweet;
The race should be extinct if I'd my will.
All pleasures, one excepted, she might greet;
- Why would'st thou, friend,
But that, alas! by bosoms unpossessed,
said Atis, these destroy?
No happiness arises from the rest:
God meant that all should freely life enjoy.”
His lady promised ev'ry thing required: -
Deaf, blind, and cruel, - whosoe'er admired; The youthful knight for reptiles had, we find,
And not a present would her hand receive Less dread than what prevails with human kind;
At his return, he fully might believe, He bore them in his arms: - they marked his birth;
She would be found the same as when he went, From noble Cadmus sprung, who, when on earth,
Without gallant, or aught to discontent. At last, to serpent was in age transformed;
The adder's bush the clown no longer stormed;
Her husband gone, she presently retired
No more the spotted reptile sought to stay,
Where Anselm had so earnestly desired;
But seized the time, and quickly crept away.
The lovers came, but they were soon dismissed,
And told, from visits they must all desist; At length our lover to a wood retired;
Their assiduities were irksome grown, To live concealed was what the youth desired;
And she was weary of their lovesick tone. Lorn silence reigned, except from birds that sang,
Save one, they all were odious to the fair; And dells that oft with sweetest echo rang.
A handsome youth, with smart engaging air; There happiness and frightful mis'ry lay,
But whose attentions to the belle were vain; Quite undistinguished: classed with beasts of prey;
In spite of arts, his aim he could not gain; That growling prowled in search of food around:
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There Atis consolation never found. We wond'rous magick pow'rs have often shown;
Love thither followed, and, however viewed, But wretched, spite of this, appears our lot
'Twas vain to hope his passion to elude; Death never comes, though various ills we've got,
Retirement fed the tender, ardent flame, For we to human maladies are prone,
And irksome ev'ry minute soon became. And suffer greatly oft, I freely own.
“Let us return, cried he, since such our fate: Once, in each week to serpents we are changed;
'Tis better, Atis, bear her frowns and hate, Do you remember how you here arranged,
Than of her beauteous features lose the view; To save an adder from a clown's attack?
Ye nightingales and streams, ye woods adieu! 'Twas I, the furious rustick wished to hack,
When far from her I neither see nor hear: When you assisted me to get away;
'Tis she alone my senses still revere; For recompense, my friend, without delay,
A slave I am, who fled her dire disdain; I'll you procure the kindness of the fair,
Yet seek once more to wear the cruel chain.” Who makes you love and drives you to despair:
As near some noble walls our knight arrived, We'll go and see her: - be assured from me,
Which fairy-hands to raise had once contrived, Before two days are passed, as I foresee,
His eyes beheld, at peep of early morn, You'll gain, by presents, Argia and the rest,
When bright Aurora's beams the earth adorn, Who round her watch, and are the suitor's pest.
A beauteous nymph in royal robes attired, Grudge no expense, be gen'rous, and be bold,
Of noble mien, and formed to be admired, Your handfuls scatter, lavish be of gold.
Who t'ward him drew, with pleasing, gracious air, Assured you shall not want the precious ore;
While he was wrapped in thought, a prey to care. For I command the whole of Plutus' store,
Preserved, to please me, in the shades below;
“Said she, I'd have you, Atis, happy be; This charmer soon our magick pow'r shall know.
'Tis in my pow'r, and this I hope to see;
A fairy greet me, Manto is my name: The better to approach the cruel belle,
- Your friend, and one you've served And to your suit her prompt consent compel,
unknown: - the same Myself transformed you'll presently perceive;
My fame you've heard, no doubt; And, as a little dog, I'll much achieve,
from me proceeds Around and round I'll gambol o'er the lawn,
The Mantuan town, renowned for ancient deeds; And ev'ry way attempt to please and fawn,
In days of yore I these foundations laid, While you, a pilgrim, shall the bag-pipe play;
Which in duration, equal I have made, Come, bring me to the dame without delay.”
To those of Memphis, No sooner said, the lover quickly changed,
where the Nile's proud course Together with the fairy, as arranged;
Majestically flows from hidden source. A pilgrim he, like Orpheus, piped and sang;
The cruel Parcae are to us unknown; While Manto, as a dog, skipt, jumped, and sprang.
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They thus proceeded to the beauteous dame; Were such a circumstance abroad to get,
Soon valets, maids, and others round them came; My lady would with ridicule be met.
The dog and pilgrim gave extreme delight The dog and master, probably, were last
And all were quite diverted at the sight. Beneath a hedge, or on a dunghill cast;
A house like this they'll never see agen; -
The lady heard the noise, and sent her maid,
But then the master is the pride of men,
To learn the reason why they romped and played:
And that in love is ev'ry thing we find
She soon returned and told the lovely belle,
Much wealth and beauty please all womankind!”
A spaniel danced, and even spoke so well,
it ev'ry thing could fully understand, His features and his mien the knight had changed;
And showed obedience to the least command. Each air and look for conquest were arranged.
'Twere better come herself and take a view: The maid exclaimed: “when such a lover sues,
The things were wond'rous that the dog could do. How can a woman any thing refuse?
Besides the pilgrim has a dog, 'tis plain,
The dame at any price the dog would buy,
Not all the wealth of China could obtain.
In case the master should the boon deny.
Yet to possess my lady for a night,
To give the dog our pilgrim was desired;
Would to the master be supreme delight.”
But though he would not grant the thing required;
He whispered to the maid the price he'd take, I should have mentioned, that our cunning spark;
And some proposals was induced to make. The dog would whisper (feigning some remark,)
“Said he, 'tis true, the creature's not for sale; On which ten ducats tumbled at his feet;
Nor would I give it: prayers will ne'er prevail; These Atis gave the maid, (O deed discreet;)
Whate'er I chance to want from day to day, Then fell a diamond: this our wily wight
It furnishes without the least delay. Took up, and smiling at the precious sight,
To have my wish, three words alone I use, Said he, “what now I hold I beg you'll bear,
Its paw I squeeze, and whatsoe'er I choose, To her you serve, so worthy of your care;
Of gold, or jewels, fall upon the ground; Present my compliments, and to her say,
Search all the world, there's nothing like it found. I'm her devoted servant from to-day.”
Your lady's rich, and money does not want;
The female quickly to her mistress went;
Howe'er, my little dog to her I'll grant
Our charming little dog to represent:
If she'll a night permit me in her bed,
The various pow'rs displayed, and wonders done;
The treasure shall at once to her be led.”
Yet scarcely had she on the knight begun,
The maid at this proposal felt surprise; And mentioned what he wished her to unfold,
Her mistress truly! less might well suffice; But Argia could her rage no longer hold;
“A paltry knave! cried she, it makes me laugh; “A fellow! to presume, cried she, to speak
What! take within her bed a pilgrim's staff! Of me with freedom! - I am not so weak,
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To listen to such infamy, not I For whom, I pray, love's treasures
A pilgrim too! - no, you may well rely, would you hoard?
E'en were he Atis, it would be the same, For one, who never will a treat afford,
To whom I now my cruel conduct blame: Or what is much the same, has not the pow'r?
Such things he never would to me propose; All he may want you'll give him in an hour,
Not e'en a monarch would the like disclose; At his return; he's very weak and old,
I'm 'bove temptation, presents would not do: - And, doubtless, ev'ry way is icy cold!”
Not Plutus' stores, if offered to my view; The cunning girl such rhetorick displayed,
A paltry pilgrim to presume indeed, That all she said, her mistress, having weighed,
To think that I would such a blackguard heed, Began to doubt alone, and not deny
Ambassadress my rank! and to admit The spaniel's art, and pilgrim's piercing eye:
A fellow, only for the gallows fit! To her the master and his dog were led,
To satisfy her mind while still in bed;
- This pilgrim, cried the maid, has got the means For bright Aurora, from the wat'ry deep,
Not only belles to get, but even queens; Not more reluctantly arose from sleep.
Or beauteous goddesses he could obtain:
He's worth a thousand Atis's 'tis plain. Our spark approached the dame with easy air,
- But, said the wife, my husband made me vow. Which seemed the man of fashion to declare;
- What? cried the maid, you'd not bedeck his brow! His compliments were made with ev'ry grace,
A pretty promise truly: - can you think, That minds most difficult could wish to trace.
You less from this, than from the first, The fair was charmed, and with him quite content;
should shrink? “You do not look, said she, like one who meant
Who'll know the fact, or publish it around? Saint James of Compostella soon to see,
Consider well, how many might be found, Though, doubtless, oft to saints you bend the knee.”
Who, were they marked with spot upon the nose,
When things had taken place that we suppose, To entertain the smiling beauteous dame,
Would not their heads so very lofty place, The dog, by various tricks, confirmed his flame,
I'm well assured, but feel their own disgrace. To please the maid and mistress he'd in view:
For such a thing, are we the worse a hair? Too much for these of course he could not do;
No, no, good lady, who presumes to swear, Though, for the husband, he would never move,
He can discern the lips which have been pressed, The little fav'rite sought again to prove
By those that never have the fact confessed, His wond'rous worth,
Must be possessed of penetrating eyes, and scattered o'er the ground,
Which pierce the sable veil of dark disguise. With sudden shake, among the servants round,
This favour, whether you accord or not, Nice pearls, which they on strings
'Twill not a whit be less nor more a blot. arranged with care;
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And these the pilgrim offered to the fair: The former vowed she would the tale disclose.
Gallantly fastened them around her arms, Revenge induced her ev'ry thing to tell,
Admired their whiteness and extolled her charms: Though she were implicated with the belle.
So well he managed, 'twas at length agreed, So great the husband's rage, no words can speak:
In what his heart desired he should succeed; His fury somewhere he of course would wreak;
The dog was bought: the belle bestowed a kiss, But, since to paint it clearly would be vain -
As earnest of the promised future bliss. You'll by the sequel judge his poignant pain.
The night arrived, when Atis fondly pressed, A servant Anselm ordered to convey
Within his arms, the lady thus caressed; His wife a note, who was, without delay,
Himself he suddenly became again, To come to town her honoured spouse to see;
On which she scarcely could her joy contain: - Extremely ill (for such he feigned to be.)
Th' ambassador she more respect should show, As yet the lady in the country stayed;
Than favours on a pilgrim to bestow. Her husband to and fro' his visits paid.
The fair and spark so much admired the night; Said he, “remember, when upon the road,
That others followed equal in delight; Conducting Argia from her lone abode,
Each felt the same, for where's the perfect shade; You must contrive her men to get away,
That can conceal when joys like these pervade? And with her none but you presume to stay. -
Expression strongly marks the youthful face, A jade! She horns has planted on my brow:
And all that are not blind the truth can trace. Her death shall be the consequence I vow.
Some months had passed, With force a poinard in her bosom thrust;
when Anselm was dismissed; Watch well th' occasion: - die, I say, she must,
Of gifts and pardons, long appeared his list; The deed performed, escape; here's for you aid;
A load of honours from the Pope he got: - The money take: - pursuit you can evade;
The Church will these most lib'rally allot. As I request, proceed; then trust to me: -
From his vicegerent quickly he received You naught shall want wherever you may be.”
A good account, and friends his fears relieved; To seek fair Argia instantly he went;
The servants never dropt a single word She, by her dog, was warned of his intent.
Of what had passed, but all to please concurred. How these can warn? if asked, I shall reply,
The judge, both maid and servants, They grumble, bark, complain, or fawn, or sigh;
questioned much; Pull petticoat or gown, and snarl at all,
But not a hint he got, their care was such. Who happen in their way just then to fall;
Yet, as it often happens 'mong the Fair, But few so dull as not to comprehend;
The devil entered on a sudden there; Howe'er, this fav'rite whispered to his friend,
Such quarrels 'tween the maid and mistress rose, The dangers that awaited her around;
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“But go, said he, protection you have found; With full belief the title was the best,
Confide in me: - I'll ev'ry ill prevent, And that he greatly honoured him, 'twas plain
For which the rascal hither has been sent.” (Of ev'ry colour men are proud and vain:)
As on they moved, a wood was in the way, Said he, “my friend, what god this palace owns?
Where robbers often waited for their prey; Too much it seems for those of earthly thrones;
The villain whom the husband had employed, No king, of consequence enough could be;
Sent forward those whose company annoyed, - The palace, cried the black, belongs to me.”
And would prevent his execrable plan;
The last of horrid crimes. - disgrace to man! The judge was instantly upon his knees,
No sooner had the wretch his orders told, The negro's pardon asked, and sought to please;
But Argia vanished - none could her behold; “I trust, said he, my lord, you'll overlook
The beauteous belle was quickly lost to view: The fault I made: my ignorance mistook.
A cloud, the fairy Manto o'er her threw. The universe has not so nice a spot;
The world so beautiful a palace got!
This circumstance astonished much the wretch,
Who ran to give our doating spouse a sketch - Dost wish me, said the black, the house to give,
Of what had passed so strange upon the way; For thee and thine therein at ease to live?
Old Anselm thither went without delay, On one condition thou shalt have the place
When, marvellous to think! with great surprise, For thee I seriously intend the grace,
He saw a palace of extensive size, If thou 'lt on me a day or two attend,
Erected where, an hour or two before, As page of honour: - dost thou comprehend?
A hovel was not seen, nor e'en a door. The custom know'st thou - better I'll expound;
A cup-bearer with Jupiter is found,
The husband stood aghast! - admired the place, Thou'st heard no doubt.
Not built for man, e'en gods 'twould not disgrace.
The rooms were gilt; the decorations fine; Anselm: What, Ganymede?
The gardens and the pleasure-grounds divine; Negro: The same;
Such rich magnificence was never seen; And I'm that Jupiter of mighty fame;
Superb the whole, a charming blessed demesne. The chief supreme who rules above the skies;
The entrance ev'ry way was open found; Be thou the lad with fascinating eyes,
But not a person could be viewed around, Though not so handsome, nor in truth so young.
Except a negro, hideous to behold,
Who much resembled Æsop, famed of old. Anselm: You jest, my lord; to youth I don't
belong;
Our judge the negro for a porter took,
'Tis very clear; - my judge's dress - my age!
Who was the house to clean and overlook;
And taking him for such, the black addressed, Negro: I jest? thou dream'st.
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Anselm: My lord? Your crimes are such as all must blush to name.
Though I may have a negro for gallant,
Negro: You won't engage?
And erred when Atis for me seemed to pant,
Just as you will: - 'tis all the same you'll find.
His merit and the black's superior rank,
Anselm: My lord! . . .” Must lessen, if not quite excuse my prank.
Howe'er, old boy, you presently shall see,
The learned judge himself resigned,
If any belle solicited should be,
The black's mysterious wishes to obey; -
To grant indulgencies, with presents sweet,
Alas! curst presents, how they always weigh!
A page the magistrate was quickly seen, She will not straight capitulation beat;
In dress, in look, in age, in air, in mien; At least, if they be such as I have viewed: -
His hat became a cap; his beard alone Moor, change to dog.” immediately ensued
Remained unchanged; the rest had wholly flown. The metamorphose that the fair required,
The black'moor was again a dog admired.
Thus metamorphosed to a pretty boy, “Dance, fav'rite.” instantly he skipped and played;
The judge proceeded in the black's employ. And to the judge his pretty paw conveyed.
Within a corner hidden, Argia lay, Spaniel, scatter gold; presently there fell
And heard what Anselm had been led to say. Large sums of money, as the sound could tell.
The Moor howe'er was Manto, most renowned, Such strong temptation who can e'er evade?
Transformed, as oft the fairy we have found; “The dog a present to your wife was made.
She built the charming palace by her art, - Then show me, if you can, upon the earth,
Now youthful features would to age impart. A queen, a princess, of the highest birth,
At length, as Anselm through a passage came, Who would not virtue presently concede,
He suddenly beheld his beauteous dame. If such excuses for it she could plead;
“What! learned Anselm do I see, said she, Particularly if the giver proved
In this disguise? - It surely cannot be; A handsome lad that elegantly moved.
My eyes deceive me: - Anselm, grave and wise; I, truly, for the spaniel was exchanged;
Give such a lesson? I am all surprise. What you'd too much of, freely I arranged,
'Tis doubtless he: oh, oh! our bald-pate sire; To grant away, this jewel to obtain
Ambassador and judge, we must admire, My value 's nothing great, you think, 'tis plain;
To see your honour thus in masquerade: - And, surely, you'd have thought me very wrong,
At your age, truly, suffer to be made When such a prize I met, to haggle long.
A - modesty denies my tongue its powr's 'Twas he this palace raised; but I have done;
What! - you condemn to death for freaks like ours? Remember, since you've yet a course to run,
You, whom I've found - you understand - Take care again how you command my death;
for shame In spite of your designs I draw my breath.
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Though none but Atis with me had success, It disappeared, no matter how nor when.
I now desire, he may Lucretia bless, Why put such questions? - strict is not my pen.
And wish her to surrender up her charms, The little dog, pray what of that became?
(Just like myself) to his extended arms. To serve the lover was his constant aim.
If you approve, our peace at once is made: And how was that? - You're troublesome
If not - while I've this dog I'm not afraid, my friend:
But you defy: I dread not swords nor bowl; The dog perhaps would more assistance lend;
The little dog can warn me of the whole; On new intrigues his master might be bent;
The jealous he confounds; be that no more; With single conquest who was e'er content?
Such folly hence determine to give o'er.
If you, to put restraints on women choose, The fav'rite spaniel oft was missing found;
You'll sooner far their fond affections lose.” But when the little rogue had gone his round,
He'd then return, as if from work relieved,
The whole our judge conceded; - could he less? To her who first his services received.
The secret of his recent change of dress His fondness into fervent friendship grew;
Was promised to be kept: and that unknown, As such gay Atis visited anew;
E'en cuckoldom again might there have flown. He often came, but Argia was sincere,
Our couple mutual compensation made, And firmly to her vow would now adhere:
Then bade adieu to hill, and dale, and glade. Old Anselm too, had sworn, by heav'n above;
No more to be suspicious of his love;
Some critick asks the handsome palace' fate; And, if he ever page became again,
I answer: - that, my friend, I shan't relate; To suffer punishment's severest pain.
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Le petit chien qui secoue de l'argent et des pierreries, Nicolas Lancret, 1738
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Der kleine Hund
Jean de La Fontaine, 1671
Das Schloss des Geldschranks und des Herzens hat Den guten Mann nicht wenig diese Wahl,
Den gleichen Schlüssel; doch muss er hin, es hilft kein Widerstreben.
schliesst er nicht zum Herzen, Sechs Monde kann in Rom der Streitfall schweben
So führt er doch zu sehr verliebten Scherzen, Und länger noch, für Eifersucht gar lange Qual.
Und Amor trifft mit ihm noch sicherer aufs Blatt So viel der Ehre kann der Ehe schaden
Als mit dem Pfeil: sobald sein Köcher leer, Und ihn mit Schmach und Hahnreischaft beladen,
So setzt er all sein Heil auf dies Gewehr. Denn schliesslich war sein
Ich finde, er tut wohl daran. Weib so schwach wie jede.
Wer hasst Geschenke? Er hielt ihr diese feierliche Rede,
Lust danach trägtt jedermann. „Man trennt uns. Sei, Helene, ihm, der dir
so tief ergeben ist, in Liebe treu.
In Mantua ein Richter nahm ein junges Weib. Das schwör mir neu.
Er hiess Anselmo, sie Helene. Er ein alter Denn, unter uns, es dünket mir:
Graubart, und sie von schlankem Leib Ich darf mit Grund ein wenig eifersüchtig sein.
Und fein und zierlich wie ein Falter. Was macht um unsere Pforte
Der Gatte schien mit ihrem Die schmachtende Kohorte?
Reiz noch nicht zufrieden, Still, fall mir nicht ins Wort hinein,
Denn er erhöhte ihn durch seine Eifersucht. Ich kenne dein Züchtigkeit;
Die Allerbesten hätte Amor ihr beschieden, Doch rat ich dir zur Sicherheit,
Sie nahten auch, doch sie hat Liebelei vermieden, Für meines Fortseins lange Zeit
Blieb ungerührt und trieb sie alle in die Flucht. Mein Landhaus dir zum Aufenthalt zu wählen.
Nun traf sich's, dass der mantuanische Staat Es soll dir nicht an reinen Freuden fehlen.
In wichtiger Angelegenheit beschloss, Nur fliehe Stadt und Männer, lass
Zum Papst zu schicken einen Abgesandten. Dich nie beschenken, schnöd ist das:
Da Anselm Richter war und Mann vom Hohen Rat Von Amors Werkzeug sind Präsente
Die allerschlimmsten Instrumente.
Und eines hochgeachteten Geschlechtes Spross
Schon immer sah die Welt, dass ,Gabe'
Und reich zugleich und weise, so ernannten Die Mutter von ,Hingabe' war:
Sie ihn zum Deputierten. Es verdross Erkläre ihr und ihrer Schwester ,Schmeichelei'
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Den Krieg, und naht dir solch ein Knabe, Die Summen überdies - das war zu viel.
Bewahre Auge, Ohr und Hände vor Gefahr. Sein Gut ging im Galopp dahin.
Damit dir nichts verschlossen sei Nun sitzt er ganz im Unglück drin.
Von allem, was ich habe, Was tut er? Er vertauscht beschämt sein Domizil
Nimm hier die Schlüssel in Verwahr Mit Einsamkeit, in der er sich verbergen kann.
Zu Geld und Wertpapier; Auf seinem Weg erblickt er einen Bauersmann,
Zieh Pachtzins ein, und ich erlasse dir Der sich bemüht, mit seinem Sensenstiel
Mir je darüber Rechenschaft zu geben. Aus Dorngesträuch
Wenn sonst nur einwandfrei dein leben, ein Schlangentier hervorzuwühlen.
Sei keine aller Freuden dir verwehrt; Herr Atis fragt, weshalb er solches tue.
Nur sorge die der Liebe aufzuheben, Der Bauer sagt, „Sie soll die Klinge fühlen.
Bis dein Gemahl aus Rom zurückgekehrt.“ Das Fest bereit' ich jeder, die ich finde. “
Der gute Mann, wie reich bedenkt er sie! Herr Atis drauf: „Lass du das arme Tier in Ruhe
Sie darf vom Baum der Wer Gottes Kreatur zerstört, tut grosse Sünde. “
Freude alle Früchte brechen, Es sei gesagt, dass unserm Paladin
Nur eine nicht - was ist das Leben ohne die? Solch ein Reptil nicht so entsetzlich schien,
Die Gattin gab ihm heilig das Versprechen, Wie sonst bei Menschen üblich.
Zu sein gleich einer Tauben, Harten, Blinden Der Mann liess ab, wenngleich es ihm betrüblich.
Und kein Präsentchen anzufassen: Das Tier entkam! – In abgelegnem Wald
Er werde sie bei seiner Rückkehr wiederfinden, Nahm der Verliebte schliesslich Aufenthalt.
So wie er sie zurückgelassen, Die Stille war sein Schloss und er ihr König.
Ganz ohne Spuren und Galan. Wenn nicht etwa ein Vöglein störte
Kaum war Anselmo fort, da hat Helene Oder ein Echo, das er hörte.
Nach seinem Wunsch getan Dort unterschied sich Glück von Unglück wenig,
Und sich aufs land begeben, das zur Szene Sie waren beide gleich in ihrer Würde.
Liebhaber bald sich ausersahn. Doch vor den Wölfen schützt
Dies Schmachten, Seufzen, Liebelallen Herrn Atis keine Hürde,
Vermochte ihr nicht zu gefallen; Er hat nicht Ruh' vor dem Getriebe.
Sie wies sie ab, nur einer schien ihr schön vor allen Und ihrem Beispiel folgt auch seine Liebe.
Doch durfte ihr auch der nicht ungebührlich nahn.
Die Einsamkeit wird ihm zur Bürde:
Es war der Ritter Atis, der für seinen Plan Sie lindert nicht, sie nährt sein Leid
Den Seufzern auch noch Summen beigefügt. Durch Musse, die er hat, sein Elend zu beklagen.
Kein Mittel aber warf die Spröde aus der Bahn. Ihn quält es, dass er die Geliebte nicht mehr sieht.
Hätt er sich mit den Seufzern doch begnügt, „Zurück“, sagt er, „zu ihr,
Die unerschöpflich sind wie Wellenspiel! der mein Geschick geweiht.
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Viel süsser ist es, ihren Undank zu ertragen, So wird sie nichts mehr dir verwehren;
Als dass sie ganz mein Auge flieht. Du wirst mit deinen Gaben
Ade, du Bächlein, trauter Hain, Helene und die Dienerschaft
Verliebtes Nachtigallenschlagen! Gar bald gewonnen haben.
Bei ihr nur sehe ich und höre ich allein, Gib aus, wirf weg, beschenk die Welt,
Da fern von ihr die Sinne mir getrübt sind. Mit vollen Händen streue Geld,
Der Sklave, der entlief, kehrt wieder in die Pein Es soll dir nichts dran fehlen,
Der Fesseln, die zwar hart, doch ach! geliebt sind.“ Es werde nicht am Schatz gespart,
Den Luzifer für mich verwahrt
Er kam zu jener Stunde, da Aurora sich
In seinen tiefen Höhlen.
Aus Thetis' Wohnung zu entfernen
Ich will der Spröden zeigen,
pflegt, zuMauern,
Welch grosse Macht uns eigen.
Die eine Fee erbaut hat. Sinnend im Betrauern
Damit die Dinge gut geschehn
Des neuen Leids vertieft, dem er entgegenschlich,
Und sie dir gebe ihre Gunst,
Macht plötzlich ihn
Wirst du als kleinen Hund mich sehn,
der Anblick einer Fee erschauern,
Der Meister ist in mancher Kunst:
Die, majestätisch schön, der Schönheit selber glich.
Du kommst als Wandrer aus der Stadt
„Ich will dein Glück sein, Atis“, sprach sie feierlich.
Und lässt die Sackpfeif tönen
„Ich kann es, Atis, da ich Manto bin, die Fee,
Und führst mich vor der Schönen,
Dir Freund und treu und wohl bekannt,
Die dir dein Herz verzaubert hat.“
Da Mantua nach mir benannt:
Ich legte, dass die Stadt ersteh', Und so geschah es. Der Verliebte und die Fee
Voreinst den ersten Stein zur Mauer, Verändern auf der Stelle die Gestalt,
Die Memphis' Bauten gleicht an Dauer, Er wird ein Wandrer, der auf der Chaussee
Der Stadt am Nil. Wir können tausend Wunder tun Gleich einem Orpheus flötet,
Die Parze lässt vor meiner Art die Schere ruhn, Manto wird ein Hund,
Doch grade dieses stete Leben wird uns sauer, Der tanzt und springt dazu.
Da wir uns in der Fähigkeit zu leiden Sie ziehn zum Aufethalt
Von Menschenschwachheit wenig unterscheiden. Der Dame hin. Und es versammeln bald
Ein Tag in jeder Woche wird ein Tag der Trauer: Die Mägde sich und Diener, tanzen rund
Wir werden Schlangen. Du erinnerst dich, dass hier Um sie herum, denn Beispiel lässt nichtkalt;
Du selbst aus Not errettet hast ein solches Tier: Johanna dreht mit Johann sich im Reigen,
Ich war es, die erschlagen wollte jener Bauer. Da Hund und Herr ihr bestes Können zeigen.
Mein Freund, zum Danke will ich dir Madame vernimmt den Lärm
Die Lust der liebsten Frau bescheren. und schickt die Amme aus.
Steh ich dir bei mit meiner Kraft, Die bringt Bericht, sie habe eben vor dem Haus
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Den Fürst der Wachtelhündchen, Er hat an Schönheit zwar vor andern viel voraus,
ein gar liebes Wesen, Das gleicht vielleicht in Liebesdingen
Ein Wunder der Natur, bewundert: „Er versteht manches aus.“
Ein jedes Wort, er spricht, er tanzt, ganz auserlesen, Von Angesicht war Atis vorteilhaft
Wie nicht ein zweites Tier auf Erden. Verändert, man erkannte ihn nicht mehr,
Madame, wenn Ihr das Hündchen seht, Er hatte größere Anziehungskraft.
Es wird noch Euer Liebling werden. Die gute Amme dachte nebenher:
Denn mag er wollen oder nicht, „Ein schöner Mann, dem ich es gerne gönnte.
Der Mann muss Euch den Hund verkaufen; Dazu des Hundes Eigenschaft,
Er schenkt ihn Euch vielleicht, Die kein chinesisches Kaiserreich
da Euer Ruhm besticht.“ Mit allem Gold bezahlen könnte.
Die Amme ist zum Pilgersmann zurückgelaufen. Ich schätze freilich eine Nacht
Der sagt ihr kurz und bündig leis Der Gnädigen solchem Werte gleich.“
Für solchen Handel seinen Preis; Der Schelm vollführte nun den Streich
Erfahret ihn aus seinem Mund: Und sprach mit seinem Hündchen sacht;
„Verkäuflich nicht noch zu Da freien ihm Dukaten in die Hand,
verschenken ist der Hund, Die er der Alten zum Geschenk gemacht.
der mir so gut zu dienen weiß. Und weiter fällt ein Diamant.
Ich tu ihm nur drei Worte kund, Er hebt ihn auf „Und dieses hier
so lässt sein Fuß mir in die Hand Ist für Madame. Empfehlt mich ihr.“
Statt Flöhe augenblicks voll Fleiß Die Amme ist davongerannt,
Dukaten fallen, Perlen, Gold und Diamant. Der Dame schnell Bericht zu bringen
Verschwenderisch gibt er Von diesen Großen Wunderdingen,
Die Kostbarkeiten her. Und hat ihr auch den Preis genannt.
Madame ist reich und braucht gewiss nicht mehr. Helene wollte wutentbrannt
Sofern ich aber das Vergnügen hätte, Die Amme aus dem Hause jagen.
Zu schlafen eine Nacht in ihrem Bette, „Wie frech, mir solches vorzuschlagen -
So wäre Favorit der ihre nach Begehr.“ Mit fremdem Mann aus niedrer Sphäre!
Wenn's noch der arme Atis wäre!
Der Vorschlag, den er macht, Ach, meine Grausamkeit
entsetzt die Amme sehr. Hat seine Not verschuldet.
„Die Frau Gesandtin! Einen Gaukler! Wie? Doch er ging nie so weit.
Auf ihrem Lager sollte sie Von keinem König hätt ich das geduldet.
Den Wandrer sehn, den nachts vorher Um keinen Preis, um kein Geschmeid,
Nebst seinem Hund ein Armenhaus Und gäb nun gar mich solchem Pilger hin?
Beherbergt hat? Das ist zu schwer. Ich, die ich Gattin des Gesandten bin?“
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„Und wärt Ihr auch die Kaiserin,“ Des Hundes und des Herrn vorhanden waren.
Versetzte ihr die Amme drauf, Man rief den Mann mit seinem Hund herauf.
„Was dieser Pilger hat, das bringt so viel Gewinn, Die Schöne ruhte noch im Bett und stand nicht auf.
Dass dafür ihren Leib Der falsche Pilger trat wie einer ein,
Nicht nur ein sterblich Weib, Der nicht allein im Heiligendienst geschickt,
Nein, selbst die hehrste Göttin gäb in Kauf; Verbeugte sich so würdevoll und fein,
Atis wiegt keinen Finger dieses Fremden auf “ Dass ihm entzückt die Dame zugenickt.
„Mein Gatte aber ließ mich schwören…“ „Ihr seht nicht aus,“ so sprach sie, „als ob Ihr
„Nun was? Die Ehe nicht zu stören? zum Heiligen nach Compostella gingt.“
Was bindet dieser Schwur Euch mehr, Und schon beginnt das Hundetier
Als Euer erster Schwur es tat? Mit seiner Kunst und tanzt und springt
Wer ahnt es denn? Wer übt Verrat? Und macht Madame gar viel Plaisier.
Ich sag Euch, viele gehen daher Doch damit ist noch nichts geschehn,
Erhobnen Haupts im Ehestaat, Das Hündchen lässt noch Bessres sehn:
Die anders gingen, ließen Flecken Es schüttelt einen Perlenregen.
Am Nasenspitzehen das entdecken, Die Amme sammelt, was sie kann,
Was alles vorgekommen ist. Die Kammerjungfer reiht sie an,
Und unser kecker Wandersmann
Macht um das schlimmer um ein Haar? Weiß zart die Zier um schönsten Arm zu legen.
Ich wüsste nicht. Madame, fürwahr, Er schmückt sie wie zum Götterfest,
Dazu gehörte mehr als List, so dass sie, eh man ihn entlässt,
Den Mund von andern zu erkennen, Das Hündchen gern von ihm erhandelt.
Der einmal eine süsse Nacht Sie gibt als Angeld einen Kuss
Mit einem andern Mund verbracht. Auf das, was später folgen muss.
Er wird sich nicht verbrennen. Bei Nacht erscheint der Schelm ihr umgewandelt;
Ob Ihr Euch gebt, ob nicht, Kaum hat Helene ihn fürs erstemal beglückt,
Wird ganz das gleiche sein. Erkennt sie Atis, ihren Ritter,
Für wen denn hüllt Ihr Eure Schätze ein? Und ist davon gar sehr entzückt:
Für einen, glaub ich, der nicht sehr erpicht, Es dünkt der Dame schicklicher und weniger bitter,
Sie häufig zu entschleiern. Mit edlem Herrn den Herrn
Ihr seid so schön begabt, Gesandten zu betrügen.
Dass Ihr nicht Mühe hobt, Es konnte diese Nacht der Liebe nicht genügen;
Die Rückkehr noch zu feiern.“ Man reihte ihr noch Schwestern an
Die falsche Alte wusste gut zu sprechen Und fand so gross Gefallen dran
Und ihrer Herrin Widerstand zu brechen. Und solch ein herzliches Vergnügen,
Bis schließlich nur noch Zweifel am Gebaren Dass man's nicht über sich gewann,
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Die süssen Freuden immer sorglich zu bedecken: So wirst du sehn, wo du auch seist,
Ein junges Lieben lässt so wenig sich verstecken, Wie dankbar sich dein Herr erweist.“
Dass selbst ein Blinder solch ein Der Diener will es tun und geht.
Paar entdecken kann. Helene wird gewarnt von ihrem Hund.
Nach einigen Monden schickt Ihr fragt: wie gibt ein Hündchen Warnung kund?
der heilige Vater wieder Es zupft am Rock, es bellt, es heult, es fleht,
Mit Ablass und mit andern Gaben reich beschenkt Und wer Verstand hat, der versteht
Anselmo heim, und Ehren regnen auf ihn nieder. Recht gut die Laute aus des Hundes Mund.
Doch bald geschieht etwas, Und Favorit spricht wunderbar.
das ihn in Schmerz versenkt: Er kündet leis der Herrin die Gefahr
Die Nachbarn schwatzen ihm Und sagt: „Geht ruhig mit, es ist kein Grund
von seinem Stellvertreter. Zur Angst vorhanden. Euch ergeht's nicht schlecht,
Er forscht die Diener aus, doch diese sind diskreter; Ich hindre schon den ungetreuen Knecht.“
Aus Amme auch und Zofe lockt er nichts heraus. Sie waren unterwegs und nah bei einem Wald,
Doch wie der Teufel - o der Graus! - Der oft den Dieben dient als Aufenthalt,
Gar leicht ins hitzige Weibsvolk fährt, Da schickte jener böse Mann,
Geriet Madame mit ihrer Amme so in Streit, Des Richters Rache zu vollstrecken,
Dass diese boshaft den Betrognen aufgeklärt; Den Tross der Dienerschaft voran.
Sie muss erzählen, bringt es ihr gleich selber Leid. Doch wie er kaum damit begann,
Unmöglich lässt es schildern sich, wie weit Der Frau den Auftrag zu entdecken,
Die Wut Anselmos sich verstieg. Ich schweige Entschwand Helene seinem Blick:
Und sprech euch nur vom Ende, das euch zeige, Manto verhüllte sie mit dichten Wolkenschatten.
Wie sehr empfindlich dieser Gatte. Der Knecht, verblüfft, kehrt schnell zurück
Er sandte einen Knecht, der fügsam und nicht feige, Und bringt Bericht dem Gatten.
Aufs Land, wo er die Frau zurückgelassen hatte, Der hat in Wut sich aufgemacht
Mit Botschaft, er sei krank und bitte sie zur Stadt. Nach jenem Ort. Vor kurzem hatten
Er sagte seinem Knecht: „Die Falsche hat Sich hier gebreitet grüne Matten,
Mein Haus mit Schmach bedeckt. Noch heute Jetzt findet er ein Schloss von unerhörter Pracht.
Will ich ihr Leben. Biete ihr Geleit Er steht verwirrt und starrt verwundert:
Und trenne unterwegs von ihr die Leute. Das war kein Menschenschloss,
Erdolche dann das Weib. Doch nutze deine Zeit das war ein Götterbau.
Und bringe dich in Sicherheit. Die Räume all in Gold und Blau!
Hier nimm dies Geld für Deine Flucht. Die Möbel - wie sie kein Jahrhundert
Bestrafst du sie, die so verrucht, Der Menschheit je so kostbar schuf!
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Die Gärten - wie kein Gärtner von Beruf Anselm: Ganymed?
Sie je so reizvoll angelegt!
Der Mohr: Denselben, ja!
Weit offen standen alle Und nun nimm an, ich sei
Portale, bunt mit Edelsteinen eingefasst. Der hocherhabne Jupiter, und du -
Doch keine Seele regt Du seist der Jüngling - fehlt dir auch dazu
Sich in der Eingangshalle, An Jugend und an Schönheit mancherlei.
Kein Wesen im Palast,
Da schließlich zeigt dem Blick des Richters Anselm: Ach, hoher Herr, lhr spasset.
Seht mein Haar,
Sich ein gemeiner krummer Mohr;
In Ehren grau geworden.
Er kommt ihm wie Äsops, des Dichters,
Kopie aus Äthiopien vor, Der Mohr: Nein, fürwahr, es ist mein Ernst.
Hier angestellt, das Haus zu kehren. Anselm: Ach, Herr…
Er glaubt ihn überaus zu ehren,
Dass er ein Wort an ihn verlor: Der Mohr: Wie? Willst du nicht?
„Mein Lieber, sag uns, welchem Gott Anselm: Ach, Herr…
Dies Schloss gehört; denn einem König
Es zuzuschreiben, ist zu wenig.“ Nachdem Anselmo nachgedacht,
Entschließt er sich, da der Besitz besticht,
„Mir,“ spricht der Mohr mit leisem Spott.
Und willigt ein. Was Goldgier aus uns macht!
Ihr hättet sollen sein, wie sich
Sogleich verwandelt sich in Pagentracht
Anselm verneigt demütiglich! Sein Amtsgewand; der Bart nur bleibt bestehn.
Er bittet um Verzeihung dann
Und betet ihn als Gottheit an. In solcher Ausstaffierung kann man ihn,
„Vergebt, dass ich so dreist hier stehe. Den Ehrenknaben Anselm, folgen sehn
Das Licht des Weltalls scheint nur blass Dem Mohren, wie es diesem gut erschien.
Vor diesem Glanz, den ich hier sehe.“ Der Mohr mit dickem Mund und schwarzer Haut
War Manto, die mit ihrer Zauberkraft
Der Mohr erwidert: „Willst du, dass
In einem Augenblick die Pracht erbaut
In dein Besitztum übergehe,
Und sich den sechzigjährigen Pagen angeschafft.
Was du hier siehst? Ich mache dich Helene hat versteckt dem Vorfang zugeschaut.
Zum Herrn des Schlosses, überlass Nachdem die zwei das halbe Haus durchschritten,
Dir allen Reichtum, so du mich Da zeigt sie sich und wundert sich gar laut:
Zwei Tage nur bedienst als Ehrenknabe. „Ist das nicht Anselm da, mein Liebster traut?
Du weißt nicht, was darunter man versteht? Es kann nicht sein, er ist ein Herr von Sitten;
Es währt nur kurz, bis ich's erläutert habe. Mein Auge lügt. Er meistert ernst das Leben
Du kennst den Göttermundschenk?“ Und könnte nie mir solche Lehre geben.
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Und doch, er ist's! Herr Graubart, Herr Gesandter, Mir, die nur Atis einliess ins Quartier.
Herr hoher Rat, Ihr treibt in Euren Jahren lch gebe ihn Lukrezia und möchte sehn,
Noch solche Possen? Welch ein hirnverbrannter... Ob sie nicht von derselben Waffe fällt.
Ich finde nicht die Worte, fortzufahren. Mein Gatte, lasst uns Friedensfest begehn.
Euch schien des Todes wert, was ich getan? Mir bangt mit diesem Hund
Ich hatte keinen Mohren zum Galan! nicht vor der ganzen Welt,
Meine Verführer waren Vor Stahl nicht, noch vor Gift, noch andern Waffen
Ein schöner jugendlicher Mann Der Eifersucht; er warnt mich; lasst es sein
Und ein Geschenk von großer Pracht, Und macht Euch unnütz weiter nichts zu schaffen.“
Dem keine Gattin widerstehen kann. Was soll der Ärmste tun? Er willigt ein.
Ihr sollt es selber sehn, gebt acht. Die Frau verspricht, niemals ein Wort zu sagen
Mohr werde Hund!“ Zum kleinen Hund gemacht Vor seiner Pagenschaft; und dafür schon allein
Ist alsobald der Mohr. Hätt er die Hahnreischaft auch fernerhin ertragen.
„Nun, Favorit, nun tanz uns etwas vor.“ Doch sie ist mild. Nachdem von beiden Seiten
Das Hündchen tanzt. Ein glatter Ausgleich anerkannt ist, schreiten
„Nun gib dem bärtigen Knaben Versöhnt die beiden heim
Ein Pfötchen. Lass Dukaten fallen.“ und wollen nie mehr streiten.
Man sieht Dukaten auf den Boden prallen.
Was wird aus dem Palast? Fragt mich ein Kritikus. –
„Was sagt Ihr nun? Sind das geringe Gaben?
Was kümmert‘s mich? Er bleibe, wo er will.
Dies Hündchen wurde mir geschenkt. Bin ich ein Mensch, der so genau sein muss?
Von ihm ist dieses Schloss mit Hain und Hallen. Verschwunden wird er sein. - Was wird zum Schluss
Von nun, gestrenger Herr, bedenkt, Aus Favorit? - Nun aber schweigt mir still!
Ob eine Exzellenz in aller Welt, Das Hündchen tut, was sein Gebieter will. -
Ob eine Hoheit, eine Majestät, Was wollte der? - Mein Gott, was der wohl wollte?
Die solche ein Wunderding erspäht, Dass es noch oft ein Glück Für ihn erringen sollte.
Als Gegengabe sich zu wertvoll hält; Den Hund besaß noch manche Holde.
Besonders wenn der Geber wohl gefällt, Doch kehrte er zur ersten Herrin stets zurück
Verliebt ist und der Gegenliebe wert. Und hing ihr treu in Freundschaft an.
Ich hab ihm nur etwas vom Überfluss beschert. Nur Freund blieb sie auch ihm,
Ist das so kostbar wie das Hündchen hier? dem sie der Hund gewann;
Und hätt ich's laufen lassen, hieltet Ihr Sie hat es ernstlich nun versprochen ihrem Mann.
Nicht mich für töricht dann? Ihr wisst, Und dieser schwur dagegen,
Dass von dem Hund dies Schloss auch ist, Nie mehr Verdacht zu hegen,
Dies Schloss, für das… doch schweigen wir! Und dass er ausgepeitscht sein wollte,
Stellt mir nicht nach mit Hinterlist, Falls man noch einmal ihn als Pagen sehen sollte.
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Le petit chien qui secoue de l'argent et des pierreries,
gravé par Nicolas de Larmessin d'après Nicolas Lancret, ca. 1740
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Jean-Philippe Rameau
(1683-1764)
Par Laurent Brunner
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Autour de 1733, à une époque où les les Tragédies en musique Castor et Pollux
compositeurs se font très jeunes une (1737), Dardanus (1739), Zoroastre (1749),
réputation, Rameau, déjà quinquagénaire, les Pastorales Héroïques Zaïs (1748) et Naïs
n'a composé que quelques motets et (1749), enfin les Comédies Lyriques dont
cantates ainsi que trois collections de l'exubérant chef d'œuvre Platée (1745),
pièces pour clavecin. À cette époque, et Les Paladins (1760).
ses contemporains Telemann, Bach ou En 1752 éclate la Querelle des Bouffons. Le
Haendel ont déjà écrit la majeure partie style italien triomphe partout en Europe
de leur importante production. Rien ne excepté en France, bastion de l'ancienne
laissait donc présager que peu après il hégémonie du goût français, ayant pour
réussirait à se faire une place de choix dans
navire amiral la tragédie de Lully. La
le panorama musical parisien comme polémique prend la forme d'une dispute
dans l'histoire de la musique. Le succès pamphlétaire qui secoue les cercles
arrive finalement avec Hippolyte et Aricie, culturels parisiens pendant deux ans.
sa première tragédie en musique. Puis la Querelle s'éteint, mais condamne
à mort le genre de la musique théâtrale
L'opinion est divisée en deux camps : française. Seul Rameau paraît survivre à
ceux qui vantent la beauté, le savoir- l'événement et continue à composer dans
faire et l'originalité de l'œuvre (ceux le style que la majorité considère alors
que l'on appela les ramistes) et ceux comme dépassé. En 1763, après avoir reçu
qui, nostalgiques de l'œuvre de Lully, du Roi Louis XV un titre nobiliaire et ayant
critiquent ses italianismes de mauvais dépassé les quatre-vingt ans, il compose
goût (les lullistes). Durant les six années Les Boréades dont il commence les
suivantes, il compose la majorité de ses répétitions. Cependant l'œuvre devra
œuvres les plus emblématiques y compris attendre plus de deux siècles avant
Les Indes galantes (1735), chef-d'œuvre du d'être représentée. Rameau meurt le 12
genre de l'opéra-ballet qui est représenté septembre 1764 à son domicile, laissant
soixante-quatre fois jusqu'en 1737. Rameau à la musique française son plus splendide
produit alors ses œuvres emblématiques : corpus du XVIIIe siècle.
66
J ean-Philippe Rameau is considered to
be the most important French musician
before the 19th century. He quickly
Around 1733, at a time when composers
were gaining a reputation at a very young
age, Rameau, already in his fifties, had
abandoned general studies to concentrate composed only a few motets and cantate
on music and, at eighteen years of age, made as well as three collections of harpsichord
a trip to Italy to train musically but did not pieces. At that time, his contemporaries
get any further than Milan returning a few Telemann, Bach and Handel had already
months later to France. Of the first forty written most of their important works.
years of his life little is known. He worked There was therefore no sign that soon
as a violinist with groups of musicians and afterwards he would succeed in making a
as an organist in Avignon, Clermont, Paris, place for himself on the Parisian musical
Dijon, Lyon, and again in Clermont. scene as well as in the history of music.
In 1722, he returned to Paris for good, Success would come finally with Hippolyte
probably to oversee the publication of his et Aricie, his first tragédie en musique.
Traité de l'harmonie. Up until then he was
Opinion was divided into two camps:
virtually unknown, but this publication
gave him both a name and a reputation those who praised the beauty, the skill and
both in France and abroad. In 1724, he the originality of the work (those who were
published his first series of keyboard called Ramists) and those who, nostalgic
pieces, and for years he wrote music for for the work of Lully, criticised his bad
the popular spectacles of the Théâtre de la taste Italianisms (the Lullists). During
Foire. His meeting with Alexandre Le Riche the six following years, he composed the
de la Pouplinière, one of the richest men in majority of his most emblematic works
France and a great music lover, probably including Les Indes galantes (1735), a
took place before 1727. La Pouplinière put masterpiece of the opéra-ballet genre,
him in contact with important thinkers and which was performed sixty-four times
writers of the time, and Rameau conducted until 1737. It is at that time that Rameau
the private orchestra of this personality for composed his most emblematic works :
over 22 years. his tragedies en musique, Castor et Pollux
67
(1737), Dardanus (1739), Zoroastre Then the Querelle died out, but condemned
(1749), his Pastorales Héroïques that is to death the genre of French theatrical
Zaïs (1748), and Naïs (1749), and lastly his music. Only Rameau seemed to survive
Comédies Lyriques including the exuberant the event and continued to compose in
master piece that is Platée (1745), and Les the style that most people then considered
Paladins (1760). as outdated. In 1763, after having been
ennobled by King Louis XV and having
In 1752, the Querelle des Bouffons exceeded the age of 80, he composed
broke out. The Italian style triumphed Les Boréades and began rehearsing it.
throughout Europe except in France, a However the work would have to wait
bastion of the former hegemony of French more than two centuries before it could
taste, having as its Admiral vessel Lully's be performed. Rameau passed away
tragedy. The polemic takes the form of at his home on 12th September 1764,
a pamphleteering dispute that shook bequeathing to the french musical art his
Parisian cultural circles for two years. most splendid corpus of the 18th century.
68
J ean-Philippe Rameau gilt als der
bedeutendste französische Komponist
vor dem 19. Jahrhundert. Er gab seine
erste Sammlung von Klavierstücken. Seine
Begegnung mit Alexandre Le Riche de la
Pouplinière, einem der reichsten Männer
allgemeine Ausbildung rasch auf, um sich Frankreichs und großen Liebhaber der
ganz der Musik zu widmen. Mit achtzehn Musik, fand wahrscheinlich vor 1727 statt.
Jahren unternahm er eine Reise nach Während Rameau dessen Privatorchester
Italien, mit der Absicht, seine musikalische
mehr als zweiundzwanzig Jahre lang
Ausbildung zu vervollständigen, kam
leitete, brachte ihn La Pouplinière mit
aber nicht weiter als bis Mailand und
kehrte schon einige Monate später nach wichtigen Denkern und Schriftstellern
Frankreich zurück. Von den ersten seiner Zeit in Kontakt.
vierzig Jahren seines Lebens ist nur Um 1733, zu einer Zeit, als Komponisten
wenig bekannt. Er arbeitete als Geiger oft schon in sehr jungen Jahren von
mit Gruppen fahrender Musiker und war
sich reden machten, hatte Rameau, der
Organist in Avignon, Clermont, Paris,
bereits um die fünfzig Jahre alt war, erst
Dijon, Lyon und erneut in Clermont.
einige Motteten und Kantaten sowie
1722 kehrte er endgültig nach Paris drei Sammlungen von Cembalostücken
zurück, wahrscheinlich um die korrekte komponiert. Seine Zeitgenossen
Veröffentlichung seiner Abhandlung Telemann, Bach oder Händel hatten
über die Harmonie Traité d'harmonie zu aber damals schon den Großteil ihrer
gewährleisten. Während er bis dahin so bedeutenden Werke geschrieben. Nichts
gut wie unbekannt war, verschaffte ihm ließ daher darauf schließen, dass er sich
diese Publikation sowohl in Frankreich bald sowohl in der Pariser Musikszene
als auch im Ausland Bekanntheit und als auch in der Musikgeschichte einen
Ansehen. Er schrieb jahrelang Musik für Namen machen würde. Der Erfolg stellte
die beliebten Aufführungen des Théâtre sich schließlich mit Hippolyte et Aricie ein,
de la Foire und veröffentlichte 1724 seine seine erste Tragédie en musique.
69
Zwei gegensätzliche Meinungen darüber ganz Europa außer in Frankreich, der
prallten aufeinander: Die einen lobten die Bastion der ehemaligen Hegemonie des
Schönheit, das Können und die Originalität französischen Geschmacks mit Lullys
des Werkes (die so genannten Ramisten), Tragödien als Spitzenreiter. Die Polemik
während die anderen nostalgisch an nahm die Form eines pamphletistischen
Lullys Werk festhielten und Rameaus Streits an, der die Pariser Kulturszene zwei
„geschmacklose Italianismen“ kritisierten Jahre lang erschütterte. Dann verebbte
(die Lullisten). In den folgenden sechs der Streit, verurteilte aber die Gattung
Jahren komponierte Rameau die meisten des französischen Théâtre en musique
seiner bedeutendsten Werke, darunter Les zum Tode. Einzig Rameau schien den
Indes galantes (1735), ein Meisterwerk Konflikt zu überleben und komponierte
der Gattung Opéra-ballet, das bis 1737 weiterhin in einem Stil, den die Mehrheit
vierundsechzigmal aufgeführt wurde. damals für veraltet hielt. Nachdem
Rameau schuf dann seine emblematischen Rameau von König Ludwig XV. in den
Werke: die Tragédies en musique, Castor et Adelsstand erhoben worden war und das
Pollux (1737), Dardanus (1739), Zoroastre achtzigste Lebensjahr vollendet hatte,
(1749), die Pastorales Héroïques, Zaïs komponierte er 1764 Les Boréades und
(1748) und Naïs (1749), und schließlich begann mit den Proben dazu. Allerdings
werden die Arbeiten erst nach mehr als
die Comédies Lyriques, darunter das
zwei Jahrhunderten durchgeführt werden
überschwängliche Meisterwerk Platée
können. Rameau starb am 12. September
(1745), und Les Paladins (1760).
1764 in seinem Haus und hinterließ der
1752 brach der Buffonistenstreit aus. französischen Musik den prächtigsten
Der italienische Stil triumphierte in Korpus des 18. Jahrhunderts.
70
Valentin Tournet
71
Valentin Tournet
72
le Festival Musique à la source, souhai- Bach pour Noël, est paru à l'automne 2019,
tant partir à la rencontre de nouveaux suivi des Indes galantes en 2021. La sor-
publics, apporter aux populations locales tie de l'intégrale des Paladins de Rameau
un répertoire peu présent jusqu'alors dans et des Motets de Bach est prévue en 2022,
cette région, tout en mettant en valeur son dans cette même collection.
patrimoine historique et architectural.
« Le jeune chef et fondateur de La Chapelle
Ses enregistrements paraissent sous le label Harmonique est l'une des valeurs montantes
Château de Versailles Spectacles. Le pre- de la musique baroque en France. » Thierry
mier, consacré au Magnificat et Cantates de Hillériteau (Le Figaro, 2019)
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Valentin Tournet and La Chapelle Source Festival. He wanted to reach out to
Harmonique's first performances were new audiences and bring local populations
at the Festival de Beaune and the Opéra a repertoire that was little heard in the
Royal at the Château de Versailles (Les region, while highlighting its historical
Indes Galantes by Rameau, 2019), the and architectural legacy.
Radio France Auditorium and the Festival
His recordings appear under the Château
de Saint-Denis (Handel's Messiah, 2019, de Versailles Spectacles label. The first,
2021). The ensemble also obtained a dedicated to Bach's Magnificat and
residency at the Festival d'Auvers-sur- Christmas Cantatas, was released in the
Oise (2018-2021) and began to work on autumn of 2019, followed by Les Indes
multidisciplinary chamber orchestra Galantes in 2021. A complete version of
creations at the Louvre Auditorium, Rameau's Les Paladins and Bach's Motets
echoing the museum's programmes. With is planned for 2022, in the same collection
a desire to contribute to the Creuse region, “The young director and founder of
where Alain Corneau's famous film All the La Chapelle Harmonique is one of the
Mornings of the World was shot, in 2019, rising stars of baroque music in France.”
Valentin Tournet founded the Musique à la Thierry Hillériteau (Le Figaro, 2019)
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entdeckte, erwachte seine Leidenschaft des Louvre mit, die das Programm
für das Dirigieren, das er bei Pierre Cao des Museums widerspiegeln. In dem
erlernte. Zur selben Zeit lernt er Philippe Bestreben, die Region Creuse, in der der
Herreweghe kennen, der ihm anbietet, berühmte Film Tous les matins du monde
seine Arbeit in seinen verschiedenen von Alain Corneau gedreht wurde, zu
Ensembles zu verfolgen. beleben, gründete Valentin Tournet 2019
das Festival Musique à la source, das ein
Im Jahr 2017 gründete er das Ensemble neues Publikum erreichen und der lokalen
La Chapelle Harmonique, in dem ein Bevölkerung ein Repertoire nahebringen
Chor und ein Orchester auf historischen soll, das in dieser Region bisher unbekannt
Instrumenten zusammenspielen. In diesem war, und das gleichzeitig das historische
Ensemble nähert er sich den Oratorien und architektonische Erbe der Region in
von Bach, Händel und der Bühnenmusik den Vordergrund stellt.
von Rameau an, um zu den Originaltexten
Seine Aufnahmen erscheinen unter dem
zurückzukehren, die Ästhetik und den Stil
Label Château de Versailles Spectacles.
zu hinterfragen und dabei im Einklang mit
Die erste davon, die Bachs Magnificat und
unserer Zeit zu verbleiben. Kantaten für Weihnachten gewidmet ist,
Valentin Tournet und La Chapelle wurde im Herbst 2019 veröffentlicht, gefolgt
Harmonique haben beim Festival von von Les Indes galantes im Jahr 2021. Die
Beaune und an der Opéra Royal du Veröffentlichung der kompletten Paladins
Château de Versailles (Rameaus Les Indes von Rameau und der Motetten von Bach
galantes, 2019), im Auditorium von Radio- sind für 2022 in der gleichen Sammlung
geplant.
France und beim Festival von Saint-Denis
(Händels Messiah, 2019, 2021) debütiert. „Der junge Dirigent und Gründer von
Sie haben auch eine Residenz beim La Chapelle Harmonique ist einer der
Festival von Auvers-sur-Oise (2018-2021) aufsteigenden Talente der Barockmusik
erhalten und wirken an multidisziplinären in Frankreich.“ Thierry Hillériteau
Kammermusikprojekten im Auditorium (Le Figaro, 2019)
75
Valentin Tournet & La Chapelle Harmonique, Opéra Royal de Versailles
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MENU
La Chapelle Harmonique
77
premier album consacré au Magnificat La Caisse des Dépôts est le mécène principal de La
et Cantates de Bach pour Noël est paru à Chapelle Harmonique. Ses activités bénéficient également
du soutien de la Fondation Orange et de la Spedidam.
l'automne 2019, suivi des Indes galantes de La Chapelle Harmonique est aidée par la Direction
Rameau en 2021. Les Paladins de Rameau régionale des affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine
et les Motets de Bach sortiront en 2022 dans et le Centre national de la musique. L'ensemble est en
cette même collection. résidence à la Fondation Singer-Polignac.
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Oise and the Festival de Saint-Denis. Bach's Magnificat and Christmas Cantatas
Its first lyrical performances were at the was released in the autumn of 2019, followed
Festival International d'Opéra Baroque in by Rameau's Indes Galantes in 2021. Les
Beaune with Rameau's Indes Galantes. Paladins by Rameau and Bach's Motets will
Since 2019 La Chapelle Harmonique be released in the same collection in 2022.
has recorded with the label Château de
La Chapelle Harmonique's main sponsor is La Caisse des
Versailles Spectacles. The ensemble has Dépôts. Its activities are also supported by the Fondation
thus been able to experiment with, and Orange and the Spedidam.
appropriate, several spaces at this mythical La Chapelle Harmonique is supported by the Direction
French heritage site: the Chapelle Royale, régionale des affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine
the Salle des Croisades and the Salle des and the Centre national de la musique. The ensemble is
Batailles. The first album, dedicated to in residence at the Fondation Singer-Polignac.
79
la BD et de l‘Image d‘Angoulême. Diese La Chapelle Harmonique nimmt seit 2019
Doppelaufgabe erlaubt es Valentin Tournet, für das Label Château de Versailles Spectacles
von der Tätigkeit des Dirigenten zu der des auf. Das Ensemble konnte auf diese Weise
Instrumentalisten überzuwechseln, und mehrere Bereiche dieses mythischen Ortes
zwar in einem bereichernden Austausch des französischen Kulturerbes erproben
mit den musikalischen Praktiken, die er im und sich aneignen: Chapelle Royale, Salle
Laufe seiner Entwicklung bevorzugt hat. des Croisades, Salle des Batailles. Das erste
Album, das Bachs Magnificat und Kantaten
Ergänzend dazu wird in Zusammenarbeit für Weihnachten gewidmet ist, erscheint
mit den Akademien von Limoges und im Herbst 2019, gefolgt von Rameaus
Versailles ein freiwilliger Ansatz zur künst- Indes galantes im Jahr 2021. Die Paladins
lerischen und kulturellen Bildung verfolgt. von Rameau und die Motetten von Bach
La Chapelle Harmonique wird regelmäßig werden 2022 in der gleichen Sammlung
in das Auditorium von Radio France, das veröffentlicht.
Auditorium des Louvre und das Schloss
von Versailles eingeladen und war be- Die Caisse des Dépôts ist der Hauptsponsor von
reits Gast beim Festival d‘Auvers-sur-Oi- La Chapelle Harmonique. Seine Aktivitäten werden auch
von der Orange-Foundation und Spedidam unterstützt.
se und dem Festival von Saint-Denis. La Chapelle Harmonique wird von der Regionaldirektion
Beim Internationalen Barockopernfestival für Kulturangelegenheiten der Region Nouvelle-Aquitaine
von Beaune gab sie ihr Operndebüt mit und dem Nationalen Musikzentrum unterstützt. Das
Rameaus Les Indes galantes. Ensemble ist zu Gast in der Fondation Singer-Polignac.
80
MENU
Synopsis
L'action se passe au Moyen Âge, en Vénétie, et relate l'amour du vieux sénateur
Anselme pour sa jeune pupille Argie, sévèrement gardée par Orcan, cerbère aussi
pleutre que ridicule.
Acte I
L'histoire commence dans le château où d'autant qu'à leur tête, on découvre Atis,
Argie a été emprisonnée sur l'ordre de son le chevalier qu'Argie aime, et pour la vie
tuteur jaloux, Anselme, qui, à la consterna- duquel elle craint.
tion d'Argie, veut l'épouser. Nérine, sa sui-
Orcan essaie de chasser les pèlerins, mais
vante, la console et essaie de persuader
un coup d'Atis suffit à l'en dissuader.
le geôlier, Orcan, de les laisser s'échapper. Les pèlerins en profitent pour enrôler
L'arrivée d'un groupe de paladins déguisés Orcan de force. Apprenant qu'Anselme
en pèlerins est une diversion bienvenue, arrive, ils battent promptement en retraite.
Acte II
En chemin, Anselme comprend que quel- les paladins, déguisés cette fois en démons
que chose de bizarre se trame. et Furies. Terrorisé, le geôlier n'oppose
Orcan veut l'éclairer, mais il est interrompu pas la moindre résistance quand on lui
par l'arrivée d'Argie, déguisée en pèlerin. reprend le couteau. Il est à la merci de ses
Elle avoue à son tuteur qu'elle compte
assaillants, mais Argie lui pardonne alors
le quitter pour l'homme qu'elle aime.
qu'Atis et elle célèbrent leur amour.
Anselme accepte de la laisser partir mais
confie subrepticement un couteau à Orcan, Le retour d'Anselme, épaulé d'hommes
en lui disant de la tuer. en armes, les force à fuir de nouveau, cette
Nérine découvre le sombre dessein et fois à l'intérieur du château d'Anselme,
s'empresse d'avertir Atis, qui revient avec dont on referme les portes derrière eux.
81
Acte III
Anselme se prépare à attaquer le château, Anselme hésite, mais finit par céder à sa
quand il se transforme en un somptueux propre cupidité.
palais chinois entouré de jardins. Cette Manto invite alors Argie, qui découvre
transformation est l'œuvre de la fée Manto, Anselme aux pieds de Manto travestie.
qui apparaît déguisée en esclave maure et Anselme essaie de justifier son inconstance
propose un marché à Anselme. Toutes ces jusqu'à ce que Manto décide de mettre fin
richesses seront siennes s'il promet de lui à la supercherie. Elle libère Anselme de
être fidèle à jamais. son engagement avant d'unir Atis et Argie.
Sandrine Piau, Opéra Royal de Versailles Anne-Catherine Gillet, Opéra Royal de Versailles
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Synopsis
The action takes place in Veneto in the Middle Ages. It recounts the old senator
Anselme's love for his ward Argie who is closely guarded by Orcan, a cowardly and
ridiculous jailor.
Act I
The story begins at the chateau, where more so as we discover that their leader
Argie is imprisoned on the orders of her is Atis, the knight whom Argie loves,
jealous guardian Anselme who, to Argie's although she fears for his life.
consternation, wants to marry her. Nérine,
her lady's maid consoles her and tries to Orcan attempts to chase off the pilgrims, but
persuade their jailor, Orcan, to let them a blow from Atis is enough to dissuade him;
escape. the pilgrims take this opportunity to force
The arrival of a group of paladins disguised Orcan to join them. Learning of Anselme's
as pilgrims is a welcome diversion, all the imminent arrival, they hurry off.
Act II
On the way, Anselm realises that so- paladins, now disguised as demons and
mething strange is afoot. furies. The terrified jailor hands over the
Orcan tries to tell him, but he is interrup- knife without the slightest resistance. He
ted by the arrival of Argie, disguised as a is at the mercy of his attackers, but Argie
pilgrim. She informs her guardian she in- forgives him while she and Atis celebrate
tends to leave him for the man she loves. their love.
Anselme agrees to let her go, but he sur-
reptitiously hands Orcan a knife, telling Anselme returns accompanied by armed
him to kill her. men, forcing them to flee again, but this
Nérine discovers the nefarious plan and time they take refuge in Anselme's chateau,
hurries to warn Atis who returns with the and the doors are locked behind them.
83
Act III
Anselme prepares to attack the chateau, Anselme hesitates but finally gives in to his
when it is suddenly transformed into a own cupidity.
magnificent Chinese palace surrounded Manto now invites Argie to join them, and
by gardens. This is the fairy Manto's she discovers Anselme at the disguised
doing. She appears before him disguised Manto's feet. Anselme attempts to justify his
as a Moorish slave and offers Anselme infidelity until Manto decides to bring the
a deal. All this wealth will be his if he deception to an end. She releases Anselme
promises to love her forever. from his promise and unites Atis and Argie.
84
Inhalt
Die Handlung spielt im Mittelalter, in der Region Venetien, und handelt von der
Liebe des alten Senators Anselm zu seiner jungen Schutzbefohlenen Argie, die von
Orkan, einem ebenso wehleidigen wie närrischen Zerberus, streng bewacht wird.
Akt I
Die Geschichte beginnt in dem Schloss, weil sie von dem von Argie geliebten Ritter
in dem Argie auf Anordnung ihres Atis angeführt werden, um dessen Leben
eifersüchtigen Vormunds Anselm
gefangen gehalten wird, der sie zu Argies sie fürchtet. Orkan versucht, die Pilger zu
Entsetzen heiraten will. Ihre Zofe Nerin vertreiben, aber ein Schlag von Atis genügt,
tröstet sie und redet auf den Kerkermeister um ihn davon abzubringen. Die Pilger
Orkan ein, sie entkommen zu lassen.
nutzen dies aus, um Orkan in ihre Dienste
Die Ankunft einer Gruppe von Paladinen,
die als Pilger verkleidet sind, ist eine zu zwingen. Als sie hören, dass Anselm
angenehme Abwechslung, vor allem, kommt, ziehen sie sich schnell zurück.
Akt II
Schon unterwegs merkt Anselm, dass etwas erscheint mit den Paladinen, diesmal
Seltsames vor sich geht. als Dämonen und Furien verkleidet. In
Orkan möchte ihn aufklären, wird aber seiner Angst leistet der Gefangene nicht
durch die Ankunft von Argie, die sich als den geringsten Widerstand, als ihm das
Pilgerin verkleidet hat, unterbrochen. Sie Messer abgenommen wird. Er ist seinen
gesteht ihrem Vormund, dass sie ihn für Angreifern ausgeliefert, aber Argie vergibt
den Mann, den sie liebt, verlassen will. ihm, während sie und Atis ihre Liebe feiern.
Anselm willigt ein, sie gehen zu lassen, Die Rückkehr von Anselm, gefolgt
vertraut Orkan jedoch heimlich ein von bewaffneten Männern, zwingt sie
Messer an und beauftragt ihn, sie zu töten. abermals zur Flucht, diesmal in Anselms
Als Nerin den dunklen Plan entdeckt, Schloss, dessen Türen hinter ihnen
eilt sie zu Atis, um ihn zu warnen. Dieser verschlossen werden.
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Akt III
Anselm bereitet sich darauf vor, das Anselm zögert, gibt aber schließlich seiner
Schloss anzugreifen, als es sich in einen eigenen Gier nach.
prunkvollen, von Gärten umgebenen Manto lädt daraufhin Argie ein, die
chinesischen Palast verwandelt. Diese Anselm zu den Füßen der verkleideten
Verwandlung ist das Werk der Fee Manto, Manto entdeckt. Anselm versucht,
die als maurische Sklavin verkleidet seinen Wankelmut zu rechtfertigen, bis
erscheint und Anselm ein Angebot Manto beschließt, der Täuschung ein
macht. All diese Reichtümer werden Ende zu setzen. Sie erlöst Anselm aus
ihm zustehen, wenn er verspricht, ihr für seiner Bindung, bevor sie Atis und Argie
immer treu zu sein. vermählt.
Mathias Vidal, Opéra Royal de Versailles Philippe Talbot, Opéra Royal de Versailles
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Escuter et Page Turcs, Le Grand Carrousel, Louis Chauveau & Israël Silvestre, 1662
87
Timbalier et Trompette Turcs, Le Grand Carrousel, Louis Chauveau & Israël Silvestre, 1662
88
MENU
LES PALADINS
VOLUME 1
89
6. Nérine 6. Nérine 6. Nerin
L'amant peu sensible et volage The insensitive and flighty lover Der unsensible und wankelmütige Verliebte
craint l'obstacle le plus léger. fears the slightest obstacle. fürchtet das kleinste Hindernis.
L'amant que plus d'amour engage, When the lover who loves more Der Geliebte, der mehr Liebe gibt,
s'il voit augmenter le danger sees the danger increase, wenn er sieht, dass die Gefahr zunimmt
augmente de courage. his courage increases. wächst an Mut.
Plus de danger, plus de courage. Greater danger, greater courage. Mehr Gefahr, mehr Mut.
7. Orcan 7. Orcan 7. Orkan
Argie ! holà ! Nérine ! Argie! Holà! Nérine! Argie! Oh! Nerin!
où portez vous vos pas ? Where do your feet carry you? wohin geht Ihr?
Nérine Nérine Nerin
J'entends le bruit des clés, I hear the sound of keys, Ich höre das Geräusch von Schlüsseln,
et la voix du Cerbère and the Cerberus' voice und die Stimme des Cerberus
qui ne nous quitte pas. that never leaves us. die uns nicht verlassen.
90
Nérine Nérine Nerin
Cédez à sa rigueur, Give in to his strictness, Ergeben Sie sich seiner Strenge,
je vais, pour l'adoucir, to soften him up I will ich werde, um es abzumildern,
écouter son ardeur. listen to his ardour. seine Begeisterung anhören in Länge.
91
10. Nérine 10. Nérine 10. Nerin
Ecoute, Orcan écoute, Listen, Orcan, Listen Hör zu, Orkan, hör zu,
je finirai tes peines, brise nos fers. I will end your sorrow, smash our chains. Ich werde deinen Kummer beenden, unsere Ketten zerbrechen.
Sortons de ce tombeau. Let us leave this tomb. Lasst uns dieses Grab verlassen.
Ta voix surpassera le charme des sirènes, Your voice will be sweeter than the sirens' charms Deine Stimme wird den Charme der Sirenen übertreffen,
l'amour auprès de toi nous paraîtra moins beau. beside you, love will pale. die Liebe zu dir wird verblassen.
11. Orcan 11. Orcan 11. Orkan
Tais-toi ! perfide enchanteresse. Quiet! treacherous enchantress. Still! Hinterhältige Beschwörerin.
Crois-tu donc, surprendre ma foi ? Do you think you can turn me into a traitor? Glaubst du, dass du meinen Glauben überraschen wirst?
[Tais-toi !] [Quiet!] [Still!]
Nérine Nérine Nerin
Par ta pitié, prouve moi ta tendresse. Have pity, prove your affection for me. Bei deiner Gnade, zeige mir deine Zärtlichkeit.
Orcan Orcan Orkan
La pitié n'est qu'une faiblesse. Pity is nothing but weakness. Gnade ist eine Schwäche.
Nérine Nérine Nerin
C'est l'amour qui t'en presse, It is love that urges you, Es ist die Liebe, die dich antreibt,
mon cher Orcan, écoute moi ! dear Orcan, listen to me! Mein lieber Orkan, hör mir zu!
Orcan, écoute moi, par pitié, Orcan, have pity, listen to me, Orkan, hör mir zu, bitte,
prouve moi ta tendresse, prove your affection for me zeige mir deine Zärtlichkeit,
écoute moi, mon cher Orcan, listen to me, dear Orcan Hör mir zu, mein lieber Orkan,
c'est l'amour qui t'en presse. It is love that urges you, es ist die Liebe, die dich vorwärts treibt.
Orcan, mon cher Orcan, Orcan, my dear Orcan, Orkan, mein lieber Orkan,
prouve moi ta tendresse, prove your affection for me zeige mir deine Zärtlichkeit,
Orcan, écoute moi, Orcan, listen to me, Orkan, hör mir zu,
écoute moi mon cher Orcan ! listen to me, my dear Orcan! Hör mir zu, mein lieber Orkan!
Orcan Orcan Orkan
Serpent, serpent, retire toi, You snake, you snake, away with you, Schlange, Schlange, zurück,
tais-toi, la pitié n'est qu'une faiblesse quiet, pity is nothing but weakness Sei still, Mitleid ist nur eine Schwäche
retire toi, serpent, away with you, snake, zurück, du Schlange,
la pitié n'est qu'une faiblesse. pity is nothing but weakness Mitleid ist nur Schwäche.
92
12. Quels concerts insolents 12. What insolent song 12. Was für tosende Konzerte
osent se faire entendre ! dares make itself heard! wagen es gehört zu werden!
Ah ! c'est quelque amant suborneur, Ah! It is some caddish lover, Ach, es ist ein verführerischer Liebhaber,
courons, courons, gardons de nous laisser surprendre. run, run, they must not surprise us. Lasst uns rennen, lasst uns rennen, lasst uns nicht überrascht werden.
Nérine Nérine Nerin
Quelle nouveauté, quel bonheur ! What novelty, such happiness! Wie neu, was für ein Glück!
93
et je ne sais comment… this man is a treasure… und ich weiß nicht, wie...
à chaque mot qu'il dit… and I know not how… mit jedem Wort, das er sagt...
aussitôt il fait naître… or… bijou… with every word he speaks sofort bringt er ... Gold ... Juwel ... hervor.
perle… diamant… he brings forth… gold… jewels… Perlen... Edelsteine...
accourez… venez voir… c'est un enchantement pearls… diamonds… Kommt und seht es euch an... es ist zum Verzaubern.
hurry… come and see… it is a delight
Argie Argie Argie
Et si c'était Anselme, And if it were Anselme, Und wenn es Anselm wäre,
il est caché peut-être sous ce trompeur déguisement. maybe he is hidden beneath this false disguise. kann er sich unter dieser trügerischen Verkleidung verstecken.
Nérine Nérine Nerin
Ah ! Dieu ! peut-on s'y méprendre ! Dear God! Could we be mistaken! Oh Gott, kann man das missverstehen?
13. Est-il beau, beau, comme le jour ? 13. Is he handsome, as handsome as day? 13. Ist er gut aussehend, gut aussehend, wie der Tag?
Sait-il des chansons d'amour ? Does he know love songs? Legt er Liebeslieder an den Tag?
A-t-il de l'or à répandre ? Does he have gold to scatter? Hat er Gold zu verteilen?
14. Orcan veille de ce côté ; 14. Orcan is watching this side; 14. Orkan wacht auf dieser Seite;
l'étranger peut ici se rendre ; the stranger can come here; der Fremde kann sich hier ergeben;
un instant de félicité est toujours bon à prendre. an instant of joy is always worth taking. ein Moment des Glücks sorgt stets für Wohlergehen.
Argie Argie Argie
D'un inconnu quel plaisir puis-je attendre ? What joy can I expect from a stranger? Welche Freude kann ich von einem Fremden erwarten?
Que me font ces trésors, What can these treasures mean to me, Was machen diese Schätze mit mir?
ces charmes que tu dis, these charms you speak of, diese Reize, die du sagst,
encor si c'était mon Atis ! if only it were my Atis! wenn es doch mein Atis wäre!
Nérine Nérine Nerin
Ecoutez les sons de sa musette, Listen to the sounds of his accordion, Lauscht den Klängen seiner Musette,
l'écho les répète, écoutez ! the echo repeats them, listen! das Echo wiederholt sie, hört!
Argie Argie Argie
Mon âme est trop inquiète. My soul is too troubled. Meine Seele ist zu besorgt.
Nérine Nérine Nerin
Vos yeux seront enchantés. Your eyes will be delighted. Ihre Augen werden verzaubert.
Argie Argie Argie
Non, laisse-moi tout entière Non, leave me completely alone Nein, lass mich in Ruh'
à moi-même rêver à ce que j'aime. to dream of what I love ich träume selbst von dem, was ich liebe.
94
Nérine Nérine Nerin
Je veux rendre le calme I want to calm Ich möchte die Ruhe wiederherstellen
à ses sens agités. her troubled senses. in seinen unruhigen Sinnen.
95
Argie Argie Argie
Que vois-je et que viens-je d'entendre ? What do I see and what did I hear? Was sehe ich und was habe ich gerade gehört?
ah ! mon cher Atis, est-ce vous ? ah! My dear Atis, is it you? Ach, mein lieber Atis, bist du es?
Atis Atis Atis
C'est lui qui vient vous défendre It is he who comes to defend you Er ist es, der kommt, um dich zu verteidigen
de vos tyrans jaloux. from your jealous tyrants. vor eifersüchtigen Tyrannen.
Argie Argie Argie
Ah ! mon cher Atis, est-ce vous ? Ah, my dear Atis, is it you? Ah, mein lieber Atis, bist du das?
Atis Atis Atis
Sous ce déguisement il fallait vous surprendre. In this disguise I had to surprise you. Unter dieser Verkleidung hätten Sie überrascht sein müssen.
19. Quand sous l'amoureuse loi 19. When driven by the law of love 19. Wenn man unter dem Gesetz der Liebe
on sait braver les obstacles, a man can brave all obstacles, Hindernisse überwinden kann,
l'amour fait des miracles. love creates miracles. wirkt Liebe Wunder.
Vous les méritiez tous, You deserve all of them, Ihr alle habt sie verdient,
il les fait tous pour moi. it creates them all for me. er bewirkt sie alle für mich im Spiele.
20. C'est une fée enchanteresse 20. A charming fairy 20. Es ist eine bezaubernde Fee
qui seconde ici nos amours seconds our love here die unsere Liebe hier unterstützt
pour prix d'un utile secours. in exchange for some help für den Preis einer Hilfe so nützlich.
Manto servira ma tendresse. Manto will serve my affection. Manto wird meiner Zärtlichkeit Genüge.
Argie Argie Argie
Avec son art, que ferons-nous ? What will we do with her art? Was werden wir mit ihrer Kunst machen?
Anselme arrive ici pour être mon époux. Anselme is coming here to marry me. Anselm kommt hierher, um mein Ehemann zu werden.
Atis Atis Atis
Vous m’aimez You love me Sie lieben mich
Argie Argie Argie
Je vous aime. I love you. Ich liebe dich.
Défions les jaloux. Let us defy the jealous. Lass uns den Neidern trotzen.
Que leur rage que leur courroux May their rage and wrath Lass ihre Wut und ihren Zorn
augmentent nos plaisirs même, even enhance our pleasures unser Vergnügen steigern für dich und mich,
et les rendent plus doux. and make them all the sweeter und sie versüßen mit Sporn.
96
21. Première gavotte gaie & deuxième gavotte 21. First joyful gavotte & second gavotte 21. Erste fröhliche Gavotte & zweite Gavotte
22. Air gai 22. Joyful melody 22. Fröhliche Melodie
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25. Gay 25. Joyful 25. Fröhlich
Orcan Orcan Orkan
Belle Argie, obtenez ma grâce Beautiful Argie, obtain my grace Schöne Argie, bekomme meine Gnade
pour prix de tous les soins in return for the care für den Preis aller Pflege
que vous m'avez coûté. I took of you. die du mich gekostet hast.
Nérine, ah ! quel malheur ! Nérine, ah! What misfortune! Nerin, ach, welch ein Unglück!
Au nom de sa tendresse implore sa bonté. Implore her kindness in the name of her affection. Bitte Sie im Namen ihrer Zuneigung um ihr Wohlwollen.
Nérine Nérine Nerin
La pitié n'est qu'une faiblesse. Pity is nothing but weakness. Mitleid ist nur eine Schwäche.
Atis Atis Atis
Vous dont le zèle me seconde, You who assist me with your zeal Du, dessen Eifer mich übertrifft,
venez, qu'il soit reçu soudain, come, let us receive him now, kommt, möge er plötzlich empfangen werden,
qu'il soit armé pélerin Arm him as a pilgrim möge er als Pilger bewaffnet sein
pour l'envoyer au bout du monde. to be sent to the ends of the earth. um ihn an das Ende der Welt zu schicken.
Atis & Chœur Atis and Chorus Atis & Chor
qu'il soit armé pélerin Arm him as a pilgrim möge er als Pilger bewaffnet sein
pour l'envoyer au bout du monde. to be sent to the ends of the earth. um ihn an das Ende der Welt zu schicken.
26. Air gai 26. Joyful melody 26. Fröhliche Melodie
27. Argie, Nérine & Choeur 27. Argie, Nérine and Chorus 27. Argie, Nerin & Chor
Le gentil, le joli pélerin, The kind, handsome pilgrim, Der nette, hübsche Pilger,
Argie, Nérine, Atis & Choeur : Argie, Nérine Atis and Chorus: Argie, Nerin, Atis & Chor:
Rendons tous hommage à ce joli, Let us all pay homage to this handsome, Lasst uns alle diesen liebenswerten,
ce gentil pélerin. this kind pilgrim. freundlichen Pilger ehren.
Argie Argie Argie
Daignez recevoir de ma main Deign to accept from my hand Bitte nimm aus meiner Hand
l'ornement de ce coquillage. the adormment of this shell. das Ornament dieser Schale.
Chœur Chorus Chor
Le gentil, le joli pélerin, The kind, the handsome pilgrim, Der nette, hübsche Pilger,
hommage à ce joli, ce gentil pélerin. homage to this handsome, this kind pilgrim. eine Hommage an den netten, hübschen Pilger.
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Atis Atis Atis
Pour vous garantir du serein, To ensure a peaceful journey, Um Ihnen Gelassenheit zu garantieren,
voici le chapeau du voyage. here is traveller's hat. Hier ist der Hut für die Reise.
Nérine Nérine Nerin
Prenez, pour vous mettre en chemin, To set off, Nehmen Sie, um sich auf den Weg zu machen,
le sceptre du pélerinage. take the pilgrim's sceptre. das Zepter der Pilgerschaft.
Choeur Chorus Chor
A… Ohé ! A… Ohé! A... Ahoi!
28. Loure 28. Loure 28. Loure
29. Pantomime 29. Pantomime 29. Pantomime
30. Contredanse 30. Contredanse 30. Contredanse
31. Galop 31. Gallop 31. Galopp
Nérine Nérine Nerin
Qu’ai-je entendu ? What was that sound? Was habe ich vernommen?
Tout est perdu ! All is lost! Alles ist verloren!
Argie Argie Argie
Tout est perdu ! All is lost! Alles ist verloren!
Orcan Orcan Orkan
Anselme arrive. Anselme is coming Anselm kommt.
Argie Argie Argie
Anselme va paraître. Anselme is on his way. Anselm wird erscheinen.
Orcan Orcan Orkan
Pauvre Orcan, que deviendras tu ! Poor Orcan, what will become of you! Armer Orkan, was soll nur aus dir werden!
que dira, que fera ton maître ? What will your master say, what will he do? Was wird Ihr Herr sagen und tun?
Nérine Nérine Nerin
Nérine, que deviendras tu ! Nérine, what will become of you! Nerin, was soll aus dir werden?
Choeur Chorus Chor
Non, je veux braver son courroux, No, I want to brave his anger, Nein, ich will seinem Zorn trotzen,
suivez-moi tous ! follow me, all of you! folgt mir alle!
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Atis Atis Atis
Non, je veux braver son courroux, No, I want to brave his anger, Nein, ich will seinem Zorn trotzen,
suivez-moi tous ! follow me, all of you! folgt mir alle!
Nérine Nérine Nerin
C'est un éclair qui fend l'air A bolt of lighting cuts through the air Es ist ein Blitz, der die Luft spaltet
c'est le tonnerre qui gronde A rumble of thunder sounds. es ist der Donner, der grollt
Orcan Orcan Orkan
Pauvre Orcan, que deviendras tu ! Poor Orcan, what will become of you! Armer Orkan, was soll nur aus dir werden!
que dira, que fera ton maître ? What will your master say, what will he do? Was wird dein Herr sagen und tun?
Choeur Chorus Chor
Atis, fuyons tous ! Atis, let us all flee! Atis, lass uns alle weglaufen!
Atis Atis Atis
Venez tous ! Come all of you! Kommet alle!
Nérine Nérine Nerin
Le bruit qu'il produit saisit, The noise he makes is frightening, Der Lärm, den er macht, ist erschreckend,
remplit d'effroi tout le monde qui fuit ! fiilled with fear, everyone runs away. erfüllt die fliehende Welt mit Angst!
Argie Argie Argie
Anselme va paraître, fuyons tous ! Anselme is on his way, let us flee! Anselm wird erscheinen, lauft alle!
Choeur Chorus Chor
Fuyons tous ! Let us all flee! Lauft alle!
Atis Atis Atis
Suivez-moi, venez tous ! Follow me, come all of you! Folgt mir, kommt alle!
100
VOLUME 2
101
Orcan Orcan Orkan
Argie est en pèlerinage. Argie is on a pilgrimage. Argie ist auf einer Pilgerreise.
Anselme Anselme Anselm
Es-tu fou ? Are you mad? Bist du verrückt?
Orcan Orcan Orkan
Si vous êtes sage, If you are wise, Wenn Sie weise sind,
craignez d'irriter leurs fureurs. avoid fuelling their fury. hüten Sie sich davor, ihren Zorn zu erregen.
Argie en saura davantage. Argie will know more about it. Argie wird es besser wissen.
102
5. Anselme 5. Anselme 5. Anselm
Vous méditiez, perfide ; Traitor, you were planning Sie haben nachgedacht, perfide;
une action si noire ? such a wicked act? so dunkel zu handeln?
O ciel ! le puis-je croire ? Heavens, can I believe it? O Himmel, kann ich das glauben?
Quand je viens pour vous adorer, When I come to adore you, Wenn ich komme, um dich anzubeten
quand j'apporte à vos pieds when I place at your feet wenn ich dir zu Füßen liege
tant de marques de gloire so many signs of glory so viele Zeichen des Ruhmes
dont Rome et le Sénat ont daigné m'honorer. that Rome and the Senate have deigned to bestow mit denen Rom und der Senat mir die Ehre
upon me. erwiesen haben.
6. Nommez l'auteur de ce dessein ! 6. Who is the author of this plan? 6. Nennen Sie den Urheber dieses Plans!
Argie Argie Argie
Atis, un jeune paladin, Atis, a young paladin. Atis, ein junger Paladin,
Anselme Anselme Anselm
Un homme ! A man! Ein Mann!
Argie Argie Argie
épris de moi tout autant que je l'aime. who loves me as much as I love him. in mich genauso verliebt wie ich in ihn.
Atis est si charmant ! Atis is so charming! Atis ist so charmant!
son langage est si doux ! His words are so sweet! Seine Sprache ist so süß!
Si vous voyiez Atis, If you were to see Atis, Wenn Sie Atis gesehen haben,
vous vous feriez vous-même un crime you would realise your jealousy of him is a crime. Würden Sie ein Verbrechen begehen, wenn Sie auf ihn
d'en être jaloux. eifersüchtig wären.
Anselme Anselme Anselm
Le monstre ! The monster! Das Ungeheuer!
Argie Argie Argie
Il vous déplait et moi, je vous offense : You dislike him, and I offend you: Er missfällt Ihnen und ich beleidige Sie:
souffrez donc qu'avec lui j'emporte loin de vous Allow me then to relieve you of him and Bitte erlauben Sie mir, dass ich mit ihm
l'ennui de ma présence. the annoyance of my presence von Ihnen weggehe.
Anselme Anselme Anselm
Il faut cacher mon courroux. I must conceal my anger. Ich muss meinen Zorn verbergen.
J'ai donc perdu tout espoir de vous plaire. So I have lost all hope of pleasing you. Ich habe also jede Hoffnung verloren, Ihnen zu gefallen.
103
Argie Argie Argie
Celui de vous aimer n'est pas né dans mon cœur. The hope of pleasing you has not ignited my heart. Sie zu lieben, wurde nicht in meinem Herzen geboren.
Donnez-moi mon amant, et goûtez la douceur Give me my lover and enjoy the sweetness Gib mir meinen Geliebten, und koste die Süße
d'être aimé comme un père. of being loved like a father. wie ein Vater geliebt zu werden.
Anselme Anselme Anselm
Oui, j'y consens : j'immole ma colère. Yes, I consent: I sacrifice my anger. Ja, ich stimme zu: Ich lasse meinem Ärger freien Lauf.
Il faut céder à mon vainqueur… I must surrender to my victor.. Ich muss mich meinem Eroberer ergeben...
Allez… vous ignorez peut-être Come now… maybe you do not know Komm... du weißt vielleicht nicht
qu'un trésor à ma garde autrefois fut commis : but a long time ago I was entrusted with a treasure dass ein Schatz einst in meine Obhut gegeben wurde:
ce trésor est à vous… it is yours now… Dieser Schatz gehört Ihnen…
je n'en suis plus le maître, I no longer control it, ich bin nicht mehr sein Herr,
et par Orcan bientôt il vous sera remis. Orcan will give it to you soon. und von Orkan wird es dir bald gegeben werden.
Adieu. Adieu. Lebewohl.
104
Anselme Anselme Anselm
Tu vas porter mes coups You will deliver my blows Du wirst meine Schläge ernten.
à la parjure qui m'offense. to the traitor who offends me. für den Eidbrecher, der mich beleidigt.
105
10. Scène 7 10. Scene 7 10. Szene 7
Nérine Nérine Nerin
C'est trop soupirer : I have waited too long: Es ist zuviel zum Seufzen:
je veux déclarer I want to delcare ich möchte kund geben,
l'ardeur qui m'enflamme. my burning ardour welche Leidenschaft mich entflammt.
Ah ! je sens, je sens mon âme Ah, I feel, I feel my soul Ah, ich fühle, ich fühle meine Seele
prête à s'égarer. about to lose its way. bereit, in die Irre zu gehen.
Ne reviendras-tu point, Will you not return Kommst du nicht zurück?
cher Orcan que j'adore ? dear Orcan, whom I adore? lieber Orkan, den ich verehre?
Je le vois qui suit mes pas. I see him follow me. Ich sehe, wie er meinen Schritten folgt.
L'imprudent ne sait pas, The careless man does not know, Die Unvorsichtigen wissen es nicht,
ne voit pas, n'entend pas, does not see, does not hear, sehen nicht, hören nicht,
ne sent pas, ne croit pas l'appât. does not feel, does not believe my seduction. fühlen nicht, glauben nicht an den Reiz.
Feignons encore. Let us pretend some more. Lasst es uns vortäuschen.
11. Orcan 11. Orcan 11. Orkan
Le voilà cet amant Here he is, the lover Hier ist dieser Liebhaber
qui cause mon martyre. the source of my suffering. der mein Martyrium verursacht.
Nérine & Orcan Nérine & Orcan Nerin & Orkan
Ah ! ah ! quel trouble je ressens. Ah! Ah! I feel so troubled. Ah! ah! was für eine Mühe ich empfinde.
12. Non, non, je ne puis dire 12. No, no, I cannot say 12. Nein, nein, ich kann nicht sagen
quelle ardeur, quel délire, what ardour, what madness, welcher Eifer, welches Entzücken.
quel transport agite mes sens. what emotion excites my senses. welcher Stoff meine Sinne auffindet.
Nérine Nérine Nerin
Dis-moi quel transport agite mes sens Tell me what emotion excites my senses Sag mir, welcher Stoff meine Sinne anregt
Nérine & Orcan Nérine & Orcan Nerin & Orkan
Non, non, je ne puis dire No, no, I cannot say Nein, nein, ich kann nicht sagen
quelle ardeur, quel délire, what ardour, what madness, welcher Eifer, welches Entzücken.
quel transport agite mes sens. what emotion excites my senses. welcher Stoff meine Sinne aufregt.
Orcan Orcan Orkan
Fais mon bonheur, il est temps, Satisfy me, it is time, Mach mich glücklich, es ist an der Zeit,
Nérine Nérine Nerin
Attends ! Wait! Warte!
106
Orcan Orcan Orkan
Beauté sauvage, c'est trop longtemps Wild beauty, you have Wilde Schönheit, es dauert zu lange
me faire outrage. demeaned me for too long. um mich zu empören.
Nérine Nérine Nerin
Attends ! Wait! Warte!
Orcan Orcan Orkan
Il est temps It is time Es ist Zeit
Nérine Nérine Nerin
C'est trop me faire violence. This is too great a violence. Es ist zu viel, um mir Gewalt anzutun.
Esprits vengeurs, venez, volez à ma défense ! Come avenging spirits, hurry to my defence! Geister der Rache, kommt, fliegt zu meiner Verteidigung!
107
Orcan Orcan Orkan
Ah ! ne m'achevez pas. Ah! Do not kill me. Ach, verschont mich.
De quoi suis-je donc coupable ? What is my sin? Wessen bin ich schuldig?
Atis Atis Atis
misérable, par ce fer tu périras, Wretch, you will perish by this blade, durch dieses Eisen wirst du zugrunde gehen,
Chœur Chrorus Chor
Tu périras You will perish Du wirst untergehen
15. Air très vif 15. Very lively melody 15. Sehr lebendige Melodie
108
Orcan Orcan Orkan
Madame Argie, hélas ! Madam Argie, alas! Frau Argie, ach!
soyez plus pitoyable. show me more mercy. seien sie mitleidiger.
Hélas ! sauvez-moi du trépas. Alas! Save me from death. Ach, rettet mich vor dem Tod.
Espérons un destin plus doux, Let us hope for a better destiny, Hoffen wir auf ein gütigeres Los,
Manto nous vengera du tyran Manto will take revenge on the tyrant Manto wird uns an dem Tyrannen rächen
qui nous reste par le tourment that remains, by inflicting the most deathly torment der uns durch die Qualen bleibt erhalten
le plus funeste que peut sentir l'amour jaloux. jealous love can suffer. das Verhängnisvollste, was neidische Liebe birgt im Schoß.
19. Formez les nœuds les plus charmants, 19. Tie the most charming knots, 19. Formt die schönsten Knoten,
attaquez les jaloux, attack the jealous, greift die Eifersüchtigen an,
rompez, brisez leurs chaînes, smash, break their chains, brecht, sprengt ihre Ketten,
courez, volez, rompez, brisez leurs chaînes, run, fly, break, smash their chains, lauft, fliegt, brecht, sprengt ihre Ketten,
rompez, brisez, attaquez, break, smash, attack, brecht, sprengt, greift an,
le prix de tant de peines the price to be paid for so much suffering der Preis für so viel Schmerz
est le triomphe des amants. is seeing the lovers triumph. ist der Triumph der Liebenden.
109
Chœur Chorus Chor
Formons les noeuds les plus charmants, Let us tie the most charming knots Lasst uns die schönsten Knoten machen,
attaquons les jaloux, let us attack the jealous, lasst uns die Eifersüchtigen angreifen,
brisons leurs chaînes smash their chains ihre Ketten brechen
courons, rompons, brisons, brisons leurs chaînes. let us run, break, smash, smash their chains. Lasst uns laufen, lasst uns brechen, lasst uns ihre Ketten sprengen.
le prix de tant de peines the priceto be paid for so much suffering der Preis für so viel Schmerz
est le triomphe des amants. is seeing the lovers triumph. ist der Triumph der Liebenden.
Formez les noeuds les plus charmants Tie the most charming knots Formen Sie die schönsten Knoten
attaquez... attack… Angriff...
20. Sarabande 20. Sarabande 20. Sarabande
21. Premier menuet en rondeau 21. First minuet in rondeau & second minuet 21. Erstes Menuett im Rondeau & zweites Menuett
& deuxième menuet
22. Entrée très gaye de troubadours 22. Very cheerful entry of Troubadours 22. Sehr lebhafter Eintrag von Troubadours
23. Argie 23. Argie 23. Argie
Je vole amour, où tu m'appelles, Love, I fly to wherever you call me, Ich fliege Liebe, wo du mich rufst,
prête moi, prête moi tes ailes. lend me, lend me your wings. Leih mir, leih mir deine Flügel.
Quelles sont tes faveurs What favour you show Welche Gefälligkeiten gewähren Sie
pour les amants fidèles ! to faithful lovers! für treue Liebhaber!
tu brises leur chaînes cruelles, you smash their cruel chains Du zerbrichst ihre grausamen Ketten,
et tu les enchaînes de fleurs. and attach them with flowers. und bindest sie mit Blumen.
24. Air très gay 24. Very lively melody 24. Sehr lebendige Melodie
25. Gavotte un peu lente 25. A slow gavotte 25. Eine langsame Gavotte
26. Menuet 26. Minuet 26. Menuett
27. Contredanse 27. Contredanse 27. Contredanse
28. Simphonie vive 28. Lively symphony 28. Lebendige Symphonie
Atis Atis Atis
Quel nouveau bruit se fait entendre ? What is this new sound? Welches neue Geräusch ist zu vernehmen?
Un Paladin A Paladin Ein Pilger
Anselme avance contre nous Anselme is marching against us Anselm rückt gegen uns vor
avec sa suite armée. with his armed followers. mit seinem bewaffneten Gefolge.
Il vient pour nous surprendre. They plan to surprise us. Er kommt, um uns zu überraschen.
110
Atis Atis Atis
Dérobons ma conquète à l'ennemi jaloux. Let us snatch my victory from our jealous enemy. Lasst uns den eifersüchtigen Feind meiner Eroberung berauben.
Dans ces murs je puis me défendre, Within these walls I can defend myself, Innerhalb dieser Mauern kann ich mich verteidigen
et braver son courroux. and brave his wrath. und seinem Zorn trotzen.
VOLUME 3
111
4. Scène 2 4. Scene 2 4. Szene 2
Anselme Anselme Anselm
Esclave contentez mes désirs curieux, Slave, satisfy my curiosity, Sklave, befriedige meine seltsamen Begierden,
de quel dieu vois-je ici la demeure éclatante ? which god does this brilliant residence belong to? von welchem Gott sehe ich hier die strahlende Behausung?
à qui sont ces trésors ? whose treasures are these? Wem gehören diese Schätze?
Manto Manto Manto
Ces trésors sont à moi. These treasures are mine. Diese Schätze gehören mir.
Anselme Anselme Anselm
Déesse, pardonnez, si je n'ai pu connaître… Goddess, forgive me if I did not know… Göttin, vergib mir meine Unwissenheit...
Manto Manto Manto
Je te pardonne, et des biens que tu vois, I forgive you, and if you so desire, I can Ich vergebe dir und die Waren, die du gesehen hast,
à l'instant, si tu veux, je puis te rendre maître. instantly make you master of these possessions. wenn du willst, kann ich dich zum Meister machen.
Anselme Anselme Anselm
Grande divinité Great divinity Große Gottheit
Manto Manto Manto
Je ne veux que la foi pour prix d'un The only price I ask for such great wealth Ich fordere nur den Glauben als Preis für einen
si grand avantage. is your devotion. so großen Vorzug.
Anselme Anselme Anselm
Voyez et mon front et mon âge. Look at my forehead and my age. Sehen Sie sich meine Stirn und mein Alter an.
Manto Manto Manto
Tu me plais, je veux ton hommage. I like you, I desire your homage. Ich mag dich, ich will deine Anerkennung.
5. Le printemps des amants 5. Lovers' spring 5. Der Frühling Liebender
rend leur flamme trop volage, makes their flame too flighty, macht ihre Flamme zu schwankend,
Le fardeau de l'âge The burden of age die Last des Alters wankend
rend leurs amours plus constants. makes their love more constant. macht ihre Liebe beständiger.
6. Anselme 6. Anselme 6. Anselm
Mais, votre cœur enfin peut il être flatté ? But will your heart be flattered? Doch kann man deinem Herzen endlich schmeicheln?
7. Manto 7. Manto 7. Manto
De ta gravité, de ta majesté Your gravity, your majesty Von Eurer Schwere, Eurer Majestät
mon cœur enchanté veut my captivated heart will mein verzaubertes Herz
112
que le tien m'engage sa liberté. wants yours to offer me its fredom. dass deines mir seine Freiheit verspricht.
Considère aussi la beauté Consider too the beauty Bedenke auch die Schönheit
qui sera ton partage that will be your share. die deinen Anteil bildet.
8. Anselme 8. Anselme 8. Anselm
Mais, si je suis une autre loi... But if I follow another law… Aber wenn ich ein anderes Gesetz befolge...
Manto Manto Manto
Je veux l'honneur du sacrifice, I desire the honour of sacrifice, Ich verlange die Ehre des Opfers,
garde toi d'hésiter, ou d'un mot, do not dare hesitate, or with just a word zögere nicht und sage kein Wort,
devant toi, je renverse cet édifice I will topple this castle before your eyes. ich werde dieses Gebäude vor dir zum Einsturz bringen.
Anselme Anselme Anselm
Ah ! quel dommage qu’il périsse Ah! What a pity for it to perish Ach, wie schade, dass es sterben muss
Manto Manto Manto
J'entends l'aveu de ton amour. I hear the admission of your love. Ich höre das Geständnis deiner Liebe.
Etrangères beautés qui parez ce séjour, Foreign beauties that adorn this residence Seltsame Schönheiten, die diesen Ort schmücken,
écoutez mon ordre suprême. hear my supreme command. höre auf mein oberstes Gebot.
Animez-vous, rendez à ce que j'aime, Get moving, return to the one I love Seien Sie lebendig, geben Sie zurück, was ich liebe
les honneurs que mon choix lui destine à ma cour. the honours my choice bestows upon him in my court. die Ehren, zu denen meine Wahl ihn an meinem Hof bestimmt.
9. Air pour les Pagodes 9. Melody for the Pagodas 9. Melodie für die Pagoden
10. Manto 10. Manto 10. Manto
Ton ardeur, cher amant Your ardour, dear lover Deine Leidenschaft, lieber Liebhaber
me plairait davantage, would please me more, würde mir mehr gefallen,
si j’en pouvais jouir if I could enjoy it wenn ich es genießen könnte
aux yeux d’un seul objet caché in the eyes of a single object hidden in den Augen eines einzigen verborgenen Objekts
dans ce nuage... in this cloud... in dieser Wolke...
Permets… Let… Lass…
Anselme Anselme Anselm
Puis-je avec vous combattre un seul désir ? Can I fight a single desire with you? Kann ich einen einzigen Wunsch mit dir bekämpfen?
Manto Manto Manto
Paraissez, belle Argie Show yourself, beautiful Argie. Erscheinen, schöne Argie
Anselme Anselme Anselm
Où me cacher ? c’est elle ! Where shall I hide? It is her! Wo kann ich mich verstecken? Das ist sie!
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Scène 3 Scene 3 Szene 3
Argie Argie Argie
Anselme soupirant aux pieds de cette belle ! Anselme sighing at this beauty's feet! Anselm seufzt zu Füßen dieser Schönheit!
Anselme Anselme Anselm
Je suis perdu I am lost Ich bin verloren
Argie Argie Argie
Quoi ! dans le même jour, être si cruel et si tendre ! What, to be so cruel and so tender on the same day! Was! Am selben Tag so grausam und so zärtlich sein!
Argie Argie Argie
Il faut savoir vaincre l'amour One must know how to vanquish love Liebe muss man überwinden können
pour avoir droit de le défendre. to have the right to defend it. um das Recht zu haben, sie zu verteidigen.
Atis, le bel Atis est fait pour m'enflammer ; Atis, handsome Atis is the match to arouse me Atis, der schöne Atis, wurde geschaffen, um mich zu entflammen;
mais vous devez rougir du feu qui vous dévore. But you should blush at the fire that devours you. aber du musst dich des Feuers schämen, das dich verzehrt.
Le crime n'est pas d'aimer, The crime is not to love, Das Verbrechen besteht nicht in der Liebe,
c'est le choix qui déshonore it is the choice that dishonours. es ist die Wahl, die entehrt
Anselme Anselme Anselm
Ah ! connais mieux mon cœur et mes projets, Ah! You should know my heart and my plans better, Ach, kenne mein Herz und meine Pläne besser,
ingrate, à cet amour quand j'ai rendu les armes, ungrateful wretch, when I gave in to this love, undankbar, dieser Liebe gegenüber, als ich meine Waffen ablegte,
c'était pour t'enrichir des coups que l'on m'a faits. it was to make you richer with the blows I received. Ich wollte dich mit den Schlägen bereichern, die ich erhalten habe.
Et je n'enviais ce palais que pour l'embellir And I only desired this palace to brighten Ich habe diesen Palast nicht beneidet, sondern wollte ihn nur mit
de tes charmes. your charms. deinem Charme verschönern.
Argie Argie Argie
Si je veux des palais, Atis m'en donnera, If palaces I desire, Atis will provide them, Wenn ich Paläste will, wird Atis sie mir geben,
sans mon Atis, en peut-il être ! without my Atis, could there be any! ohne meinen Atis, gibt es keinen!
Si je veux des trésors, c'est lui qui les fait naître If treasures I desire, it is he who will create them Wenn ich Schätze will, dann ist er es, der sie ins Leben ruft.
et je les aurai tous tant qu'Atis m'aimera. and I will have all of them as long as Atis loves me. und ich werde sie alle haben, solange Atis mich liebt.
11. Anselme 11. Anselme 11. Anselm
Vengeons cet outrage. Let us avenge this outrage. Lasst uns diesen Missstand rächen.
Argie Argie Argie
Quels feux honteux pour un sage ? What shameful passion for a sage? Was für schändliche Feuer für einen Weisen?
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Manto Manto Manto
Mon amour comblera tes voeux, My love will satisfy your desires, Meine Liebe wird deine Wünsche erfüllen,
que nous serons heureux ! how happy we will be! dass wir glücklich sein werden!
Anselme Anselme Anselm
Non, je romps tous ces nœuds. No, I break all these bonds. Nein, ich breche alle diese Knoten auf.
Perfide, c’est là ton ouvrage. Traitor, this is your work. Perfide, das ist dein Werk.
Argie Argie Argie
Je triomphe, plus d’esclavage. I have won, no more slavery. Ich triumphiere, keine Sklaverei mehr.
Anselme Anselme Anselm
Tu me suivras, tu m’aimeras, m’épouseras, You will follow me, you will love me, you will marry me. Du wirst mir folgen, mich lieben, mich heiraten,
Oui, perfide, tu me suivras. Yes, traitor, you will follow me. Ja, du Verräter, du wirst mir folgen.
Anselme & Manto Anselme & Manto Anselm & Manto
Tu me suivras, tu m’aimeras, m’épouseras, You will follow me, you will love me, you will Du wirst mir folgen, mich lieben, mich heiraten,
marry me.
Anselme Anselme Anselm
Je meurs de honte et de rage ! I am dying of shame and fury! Ich sterbe vor Scham und Wut!
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Nérine Nérine Nerin
Manto vous rend la liberté Manto releases you Manto schenkt dir die Freiheit
Je vois la foule qui s'avance. I see the crowd advancing. Ich sehe die Menge wie sie vorrückt so weit.
Des caprices de leur gaîté, sauvez votre excellence. Under cover of their gaiety, save your excellency. Vor den Launen ihrer Fröhlichkeit bewahrt eure Vollkommenheit.
13. Argie 13. Argie 13. Argie
Ah que j'aimerais mon vainqueur, Ah, how I will love my conqueror, Oh, wie ich meinen Sieger lieben werde,
Atis Atis Atis
Tu feras mon bonheur You will make me happy Du wirst mich glücklich machen
Argie Argie Argie
je ferai ton bonheur I will make you happy Ich werde dich glücklich machen
par une ardeur toujours nouvelle. with ever renewed fervour. mit immer neuem Eifer.
Atis Atis Atis
toujours nouvelle, ever renewed, immer neu,
Oui, je le sens par mon cœur, Yes, I feel it in my heart. Ja, ich spüre es in meinem Herzen,
tu me seras toujours fidèle, You will always remain faithful to me. du wirst mir immer treu bleiben,
Argie Argie Argie
toujours fidèle. Ever faithful. immer treu.
je te serai toujours fidèle. I will always be faithful to you. Ich werde dir immer treu sein.
Argie & Atis Argie & Atis Argie & Atis
L'amour pourrait-il nous quitter Could love ever leave us Könnte die Liebe uns verlassen
quand nous formons pour l'arrêter une chaîne si belle. when we form such a beautiful barrier to stop it. wenn wir eine so schöne Kette bilden, um sie aufzuhalten.
Argie Argie Argie
Pour moi l'amour s'enflammerait, For me love would burn, Bei mir würde die Liebe zünden,
Atis Atis Atis
Pour moi Psyché soupirerait, For me, Psyche would sigh, Bei mir würde Psyche seufzen,
Argie & Atis Argie & Atis Argie & Atis
je te serais toujours fidèle. I will be ever faithful. Ich werde dir immer treu sein.
14. Air vif 14. Very lively melody 14. Sehr lebendige Melodie
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15. Chœur 15. Chorus 15. Chor
L'amour chante, l’hymen soupire, Love sings, marriage sighs Die Liebe singt, der Hymen seufzt schier,
chantons avec l'amour, let us sing along with love, lasst uns mit Liebe singen,
faisons retentir ce séjour let this residence resound lasst uns an diesem Ort erklingen
des accords riants qu'il inspire. with the joyful chords it inspires. mit den lachenden Akkorden, die es inspiriert.
Nérine Nérine Nerin
Livrez nous vos époux, Send us your husbands Geben Sie uns Ihre Ehegatten,
nous savons les instruire. we know how to teach them. wir wissen, wie wir sie unterrichten können.
Pour réduire un jaloux, To bring down a jealous man Um eine eifersüchtige Person zu besänftigen,
c'est de le tromper et d'en rire. you must betray him and laugh about it. muss man sie täuschen und sie auslachen.
Chœur Chorus Chor
C'est d'en rire, d'en rire, d'en rire et d'en rire. Laugh about it, laugh about it, laugh about it Man muss darüber lachen, lachen, lachen und lachen.
and laugh about it.
16. Entrée des Chinois 16. Entrée of the Chinese 16. Eintritt der Chinesen
17. Loure 17. Loure 17. Loure
18. Gigue vive 18. Lively jig 18. Lebende Gigue
19. Première et deuxième Gavottes 19. First and second Gavottes 19. Erste und zweite Gavottes
20. Atis 20. Atis 20. Atis
Lance amour, lance tes traits vainqueurs Love, unleash your conquering features Werfe, Liebe, deine siegreichen Bahnen
jouis de ta victoire. enjoy your victory. genieße deinen Triumph.
Nous allons augmenter ta gloire We will enhance your glory Wir werden deinen Ruhm
par la constance de nos cœurs. by the constancy of our hearts. durch die Beständigkeit unserer Herzen vergrößern.
21. Contredanse 21. Contredanse 21. Contredanse
Chœur Chorus Chor
Loin de nos jeux, Stay away from our games Weit weg von unseren Spielen,
époux fâcheux, annoying husbands unglückliche Ehegatten,
fuyez, soucis ombrageux, flee, dark worries, flieht, ihr finsteren Gestalten,
liberté, régnez sur nous, freedom, reign over us Freiheit, herrsche über uns,
chantons, rions let us sing, let us laugh lasst uns singen, lasst uns lachen
en dépit des jaloux despite everyone who is jealous . trotz der Missgunst
22. Air gay 22. Joyful melody 22. Fröhliche Melodie
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ADDENDUM
23. Ouverture très vive 23. Very lively overture 23. Sehr lebendige Ouvertüre
24. Acte II, Scène 10 - Ariette très gaye : 24. Act II, Scene 10 - Very joyful arietta: 24. Akt II, Szene 10 - Sehr fröhliche Arietta:
« Pour voltiger » « Pour voltiger » « Pour voltiger »
Nérine Nérine Nerin
Pour voltiger dans le bocage, To flutter in the bocage, In der Bocage zu flattern,
l'oiseau fuit la captivité. the bird flees captivity. der Vogel flieht aus der Gefangenschaft.
Quel silence s'il est en cage, What silence if it is in a cage, Welche Stille, wenn er in einem Käfig ist,
quel doux ramage, s'il est en liberté. what a sweet song, if it is free. Was für ein süßes Lied, wenn er kostenlos ist.
Pour serpenter sur la verdure, To meander over the green, Über das Grün zu schlängeln,
le cours de l'onde est agité, the course of the wave is agitated, der Verlauf der Welle ist unruhig,
il se tait s'il est arrêté. it is silent if it is stopped. er ist still, wenn er angehalten wird.
Quel doux murmure s'il est en liberté. What a gentle murmur if it is free. Was für ein sanftes Gemurmel, wenn er frei ist.
27. Acte III, Scène 4 - Pantomime d’un Chinois 27. Act III, Scene 4 - Pantomime of a Chinese 27. Akt III, Szene 4 - Pantomime eines chinesischen
et une Chinoise Man and Woman Mannes und einer chinesischen Frau
28. Acte III, Scène 5 - Deuxième air, mouvement 28. Act III, Scene 5 - Second melody, 28. Akt III, Szene 5 - Zweite Melodie,
de rigaudon rigaudon movement Rigaudon-Satz
29. Acte III, Scène 6 - Rigaudon 29. Act III, Scene 6 - Rigaudon 29. Akt III, Szene 6 - Rigaudon
30. Acte III, Scène 7 - Contredanse 30. Act III, Scene 7 - Contredanse 30. Akt III, Szene 7 - Contredanse
118
L' Opéra Royal, Versailles
119
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The Royal Opera of Versailles
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Die königliche Oper von Versailles
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SOUTENONS L'OPÉRA ROYAL
Support the Royal Opera
Richard Cœur de Lion, Opéra Royal, octobre 2019, soutenu par l'ADOR
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L'ADOR – les Amis de l'Opéra Royal, éligible au mécénat (réduction
d'impôts de 66% du don), rassemble les donateurs particuliers. Les
Amis apportent un soutien financier nécessaire à des projets artistiques
d'excellence, confiés à des artistes de renommée internationale comme
à de jeunes artistes talentueux et prometteurs. Les niveaux d'adhésion,
à partir de 500€, leur permettent de bénéficier d'avantages et ont un
accès privilégié à une extraordinaire saison musicale.
The ADOR – the Friends of the Royal Opera – brings together private
donors. In particular, the Friends provide the necessary financial sup-
port for excellent artistic projects entrusted to young artists.
Contact : [email protected]
+33 1 30 83 70 92
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LA COLLECTION
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L’Opéra de Versailles chez vous en streaming !
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129 Les Paladins, Opéra Royal de Versailles