Cours SSR Capes 1
Cours SSR Capes 1
Cours SSR Capes 1
D. Développement sexuel :
La puberté est l'étape de maturation physique dans laquelle un individu devient
physiologiquement capable de procréer.
A. Changements biologiques :
facteurs et/ou hormones neurosécreteurs
modulation de la croissance somatique
initiation du développement des glandes sexuelles
1/activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique:
Induit et stimule la sécrétion hormonale ovarienne et testiculaire responsable de
changements biologiques, morphologiques et psychologiques auxquels l'adolescent est
soumis
2/production de stéroïdes sexuels:
Apparition et entretien des caractéristiques sexuelles et la capacité reproductive.
D. Ovulation
Les taux de testostérone plasmatique augmentent à la puberté mais pas au même niveau
que chez les garçons. La progestérone plasmatique reste à des niveaux bas même si les
caractéristiques sexuelles secondaires sont apparues. Une élévation de la progestérone
après la ménarche indique en général que l'ovulation s'est produite. La première
ovulation n’a pas lieu avant 6 à 9 mois après la ménarche parce que le mécanisme de
rétrocontrôle positif des estrogènes n'est pas encore développé.
E. Caractéristiques sexuelles secondaires féminines
Termes utilisés en cas de développements pubertaires précoces :
Adrénarche précoce : modification sélective précoce de la sécrétion des androgènes
surrénaliens, qui se produit avant l’initiation de la puberté. Elle se traduit par un
développement précoce de la pilosité sexuelle.
Pubarche précoce : apparition précoce de la pilosité pubienne.
Thélarche précoce : début précoce du développement mammaire
Ménarche précoce : apparition précoce des premières règles.
2
1. Développement sexuel secondaire chez les garçons:
•la cinétique de croissance augmente dès la phase précoce de la puberté
•la vitesse maximale est atteinte à l’âge de 14 à15 ans
•augmentation de la taille testiculaire, principalement aux dépens des tubes séminifères
•les cellules interstitielles (de Leydig) se développent et assurent la synthèse et la
sécrétion de la testostérone.
2. Développement sexuel secondaire chez les garçons:
Un volume testiculaire de 4 ml ou un diamètre testiculaire longitudinal ≥ 2,5 cm et
une légère augmentation progressive des plis et de la pigmentation du scrotum sont les
premiers signes de la puberté.
3. Développement testiculaire:
L'augmentation de la taille testiculaire observée pendant la prépuberté et la puberté
résulte essentiellement du développement des tubes séminifères sous l'effet stimulant de
la FSH. Le volume testiculaire augmente pendant toute la puberté jusqu'au stade P4 de
Tanner quand un diamètre longitudinal de 5,0 ±0,5 cm ou un volume de 17,6 ±4,0 ml est
atteint.
La sécrétion pulsatile de LH induit la différentiation des cellules interstitielles en
cellules de Leydig sécrétant de la testostérone, qui, à son tour, exerce une action de
rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de LH. Pendant la puberté, la spermatogenèse est
induite et soutenue par la FSH et par la testostérone sécrétée par les cellules de Leydig
sous le contrôle de la LH.
Une augmentation significative de la testostérone plasmatique a lieu entre les stades
P3 et P4 de Tanner. La dihydrotestostérone montre un pattern semblable à celui de la
testostérone; le ratio dihydrotestostérone/testostérone diminue graduellement jusqu'à
l'âge adulte (ratio d’environ 10%).
RÉSUMÉ
Tableau 1 : Différents changement durant la période pubertaire
3
II. LA SEXUALITE HUMAINE
1. Orientations sexuelles
L’orientation sexuelle est l’attirance, l’affection et le désir que l’on éprouve envers
les personnes en particulier d’un sexe opposé ou de même sexe.
Il existe différentes formes d’orientation sexuelle dont les principales sont :
Hétérosexualité, Homosexualité, Bisexualité (attirance pour les deux sexes),
Asexualité (pas d’attirance sexuelle), Auto-sexualité, Zoophilie, Pédophilie……………
1. Différents types de relations sexuelles
a. Relations sexuelles:
C’est l’ensemble des activités sexuelles pratiquées au cours d’un rapprochement
érotique physique entre deux partenaires de sexes différents ou de même sexe.
b. Relations sexuelles affectives:
Ce sont celles qui utilisent d’autres formes d’expression sexuelle que l’intervention
des organes génitaux. Elles s’expriment par les baisers, les caresses, les mots doux et
tendres, les sourires complices, etc.
c. Relations sexuelles génitales (coïtales):
Les relations sexuelles génitales sont des relations avec pénétrations du pénis
dans le vagin ou l’anus.
c. L’anulingus
L'anulingus est une pratique de sexe oral qui consiste à stimuler l'anus de son
partenaire avec la langue. Le sexe bucco anal est autant présente chez les hommes que
chez les femmes, dans des couples hétérosexuels comme homosexuels. L'anulingus est
aussi connu sous le nom de "feuille de rose", notamment dans des textes qui datent de
l'Antiquité.
L'anulingus peut être un préliminaire à la sodomie, puisqu'il permet de lubrifier la zone
anale grâce à la salive et/ou à du lubrifiant. Comme toutes les pratiques anales, l'anulingus
impose en effet de bien lubrifier la zone en amont, pour que les caresses soient plus faciles.
L'anulingus peut être réalisé en externe (baisers et caresses avec la bouche et la langue)
et en interne (pénétration avec la langue).
On ne le sait pas toujours mais l'anus fait partie, au même titre que les organes
sexuels comme le clitoris ou le pénis, des zones érogènes. Si ces deux derniers sont dits
"primaires", c'est-à-dire qui sont fortement sensibles, l'anus est lui considéré comme
secondaire. Ainsi, des caresses, baisers ou succions sur celui-ci procurent un plaisir
intense.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les rapports bucco-anaux sont "assez
fréquents" indique notre interlocuteur. Surtout chez les homosexuels (et depuis longtemps)
mais aussi de plus en plus chez les hétérosexuels. Dans une enquête publiée en 2019, 15%
des femmes interrogées ont reconnu avoir déjà léché l'anus de leur partenaire, et 26% à
avoir été léchées par lui. Selon le Dr Higuero "c'est l'accès à la pornographie plus fréquent
chez la femme et probablement le niveau social" qui influencerait cette démocratisation de
5
l'anulingus. L'enquête a montré que 21% des femmes qui s'adonnent à l'anulingus
sont cadres ou de professions intellectuelles supérieures contre 9% d'ouvrières.
6
cancers : "Une étude en Australie a montré que le risque de cancer du pharynx en rapport
avec le virus HPV était très fréquent chez les patients qui avaient plusieurs partenaires sexuels
et chez ceux qui avaient des rapports bucco anaux" fait remarquer le Dr Higuero.
7
Les infections sexuellement transmissibles et autres pratiques sexuelles
Les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent être transmises facilement.
Certaines IST peuvent même être transmises juste par un contact cutané intime. Il n‘existe donc
pas de protection à 100 %. Les IST sont sournoises parce qu‘elles peuvent être
asymptomatiques et que, de ce fait, elles passent souvent inaperçues. Il est donc d‘autant plus
important de détecter et de traiter ces infections le plus tôt possible. Les infections non traitées
peuvent entraîner le développement de maladies graves.
Voici les infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes: la chlamydia,
l‘infection par le virus du papillome humain (VPH), la gonorrhée (ou blennorragie), la
syphilis, l‘infection par le virus de l‘immunodéficience humaine (VIH) et les hépatites.
Si vous changez fréquemment de partenaires sexuel(le)s, il est préférable que vous fassiez
un test de dépistage au moins deux fois par an - et plus souvent en cas d‘apparition de
symptômes. Les centres de conseil et de dépistage vous proposent un dépistage des IST
anonyme et gratuit sauf pour les tests de dépistage rapide.
1/ Chlamydia
Les chlamydies sont des bactéries extrêmement contagieuses, qui sont transmises par
contact sexuel. Elles font partie des pathogènes les plus fréquents des IST dans le monde.
Transmission et évolution :
La chlamydia peut être transmise par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales lors
d‘un rapport sexuel vaginal oral ou anal sans préservatif, mais également par le contact des
fluides corporels infectieux avec l‘œil (infection par contact). Si l‘infection à chlamydia n‘est
pas traitée, elle peut entraîner l‘infertilité chez la femme et les inflammations des testicules et
de la prostate, le rétrécissement de l‘urètre et la stérilité chez l‘homme. Après une infection
aiguë, l‘inflammation des articulations (arthrite) et des tendons (tendinite) peut apparaître.
Symptômes possibles :
Bas du ventre: douleurs, tiraillements
Vagin: écoulement purulent, inflammations ascendantes par la suite
Pénis: sensation de pression, douleurs et brûlures lors de la miction
Gorge: zones très rouges, plaques/dépôts, maux de gorge
Rectum: écoulement, douleurs, démangeaisons, diarrhée, eczéma
Yeux: conjonctive rougie, paupières enflées.
Dans 50 à 80 % des cas, peu voire aucun symptôme n‘est observé. De ce fait, l‘infection
n’est souvent pas détectée.
Diagnostic :
L’infection à chlamydia est diagnostiquée à partir d’échantillons prélevés sur écouvillon
ou de l’urine.
Traitement :
L‘infection à chlamydia peut être traitée par des antibiotiques. Les rapports sexuels non
protégés sont interdits jusqu‘à la guérison complète. Il est nécessaire de traiter le (la) partenaire.
Protection :
• Préservatif masculin
8
• Préservatif féminin
• Digue dentaire ou buccale
Les gynécologues, les urologues et les services de la santé de Rostock mettent à votre
disposition des informations compétentes, vous conseillent et effectuent un examen médical si
nécessaire.
2. Gonorrhée (blennorragie)
La gonorrhée est transmise par des bactéries (gonocoques).
Transmission et évolution :
L‘infection est causée par le contact de la muqueuse avec des fluides corporels infectieux
(p. ex. lors des rapports sexuels ou au moment de l‘accouchement). La bactérie peut être
transmise par le sexe sans protection et aussi par les doigts, les godes, les jouets sexuels
(infection par contact). En général, une inflammation et du pus apparaissent sur la muqueuse
quelques jours après l‘infection. Il est également possible que peu voire aucun signe de la
maladie ne soit observé. Si vous souffrez de gonorrhée, vous courez un risque accru de
contracter le VIH pendant les rapports sexuels non protégés ou de transmettre le VIH si vous
êtes séropositif (séropositive). Une gonorrhée détectée trop tard et donc traitée trop tard peut
provoquer l‘infertilité.
Symptômes possibles :
Bas du ventre: douleurs, tiraillements, crampes
Vagin: écoulement purulent, vagin rougi, brûlures et douleurs lors de la miction
Pénis: écoulement purulent, tiraillements
Gorge: zones très rouges, plaques/dépôts, maux de gorge
Rectum: démangeaisons, brûlures, douleurs au moment des selles, douleurs pendant les
rapports sexuels anaux, mucus ou pus dans les selles.
Yeux: conjonctive rougie, paupières enflées
Diagnostic :
La gonorrhée est diagnostiquée par l‘analyse d‘un frottis génital. Étant donné que
l‘infection à chlamydia et la gonorrhée sont souvent concomitantes, il faut inclure le dépistage
de la chlamydia dans le diagnostic.
Traitement :
Comme pour l‘infection à chlamydia, la gonorrhée peut être guérie par un traitement
antibiotique. Cependant, cette infection est de plus en plus difficile à guérir parce que de
nombreux antibiotiques sont devenus inefficaces. Tant que la gonorrhée n‘est pas guérie, il faut
éviter les rapports sexuels en raison du risque de transmission de l‘infection. Les partenaires
sexuels doivent également être examinés et traités si nécessaire.
Protection :
• Préservatif masculin • Préservatif féminin
• Digue dentaire ou buccale
Les gynécologues, les urologues et les services de la santé de Rostock mettent à votre
disposition des informations compétentes, vous conseillent et effectuent un examen médical si
nécessaire.
3. Syphilis
La syphilis est causée par des bactéries.
9
Transmission de la syphilis :
Elle se transmet principalement lors de rapports sexuels avec une personne infectée. Dans
ce cas, la peau ou la muqueuse lésée (même légèrement) qui entre en contact avec la bactérie,
joue un rôle essentiel dans la transmission de la maladie. La syphilis peut aussi être transmise
lors des préliminaires, des baisers, du contact avec le sang ou par les doigts, les godes ou les
jouets sexuels. Les mères infectées peuvent transmettre la syphilis à leur bébé à naître.
Évolution et symptômes possibles : Non traitée, la syphilis progresse habituellement en
trois étapes:
1er Stade (env. 3 semaines après l‘infection) Au site d‘entrée de la bactérie, un ganglion
ou un abcès indolore se développe. Ces manifestations de la maladie disparaissent au bout d‘un
certain temps, même sans traitement, bien que la maladie progresse et puisse nuire gravement
à la santé.
2e Stade (env. 8 semaines à 2 ans après l‘infection) La fièvre, les maux de têtes, les
courbatures, le gonflement des ganglions lymphatiques et les éruptions cutanées apparaissent.
Une perte de cheveux peut se produire. Ces symptômes disparaissent également après un certain
temps.
3e Stade (plusieurs années après l‘infection) Le système nerveux, le système
cardiovasculaire et d‘autres organes sont touchés. Des troubles graves allant jusqu‘à la mort
peuvent résulter de ce stade de la maladie. Cependant, dans environ 50 % des cas, la maladie
progresse sans symptômes visibles. Cela signifie que vous ne souffrez d‘aucun problème
physique mais que vous êtes toujours contagieux (contagieuse).
Diagnostic :
La syphilis est diagnostiquée par une analyse de sang. Traitement La syphilis se guérit
grâce à un traitement antibiotique. La syphilis non traitée augmente le risque de contracter
d‘autres infections sexuellement transmissibles lors des rapports sexuels non protégés.
Protection :
• Le préservatif masculin réduit le risque d‘infection
• Le préservatif féminin réduit le risque d‘infection
• La digue dentaire réduit le risque d‘infection
• Ne touchez pas les abcès
Les dermatologues, les gynécologues, les urologues et les services de la santé mettent à
votre disposition des informations compétentes, vous conseillent et effectuent un examen
médical ou un dépistage anonyme si nécessaire.
4. VIH
Le virus du VIH affaiblit le système immunitaire de l‘organisme qui lutte contre les
pathogènes, endommage les organes et peut causer le syndrome d‘immunodéficience acquise
(SIDA). Le SIDA est un affaiblissement sévère du système immunitaire qui entraîne la mort
s‘il n‘est pas traité.
Transmission du VIH et évolution :
Le VIH peut être transmis par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales en cas de
rapports sexuels vaginaux et anaux sans préservatifs ; il peut également être transmis de la mère
à l‘enfant peu de temps avant et pendant l‘accouchement, et dans le lait maternel. La
contamination est également possible par le sexe oral dans de rares cas. Un autre mode de
10
transmission fréquent est l‘échange de seringues entre toxicomanes qui s‘injectent des drogues
par voie intraveineuse. En absence de traitement, l‘infection par le VIH cause le SIDA.
Symptômes possibles :
Après une contamination par le VIH, des symptômes aigus comme de la fièvre et des
éruptions cutanées se produisent pendant une courte période. Ensuite, le corps ne présente
généralement aucun symptôme pendant de nombreuses années Néanmoins, au fur et à mesure
de la progression de la maladie, le corps infecté devient sans défense contre de nombreux agents
pathogènes qu‘une personne en bonne santé peut combattre facilement.
Diagnostic :
L‘infection par le VIH est diagnostiquée par une analyse de sang. Traitement Le VIH et
le SIDA sont peuvent être traités par des médicaments, mais ils ne peuvent pas être guéris. Il
n‘existe pas encore de vaccin protégeant contre le VIH.
Protection :
• Préservatif masculin
• Préservatif féminin
• Digue dentaire ou buccale
• PEP (prophylaxie post-exposition)
• PrEP (prophylaxie pré-exposition)
Les services de la santé et les centres de conseil et de dépistage en matière de santé
sexuelle (Aide suisse contre le SIDA) mettent à votre disposition des informations compétentes
et vous proposent des tests de dépistage anonymes et gratuits (sauf pour les tests de dépistage
rapide).
5. Hépatites A, B, C
L‘hépatite est une inflammation du foie causée par des virus.
Transmission et évolution :
Hépatite A
L‘hépatite A se transmet principalement par les aliments contaminés, l‘eau potable
souillée et les excréments (lors des rapports sexuels oraux-anaux). L‘hépatite A guérit presque
toujours. Dans de très rares cas et en présence de maladies sous-jacentes, elle peut évoluer
soudainement de manière rapide et grave, et causer la mort. Après la guérison, vous êtes
protégé(e) à vie contre toute nouvelle infection par le virus de l‘hépatite A.
Hépatite B
L‘hépatite B peut être transmise par tous les fluides corporels et principalement lors des
rapports sexuels, mais aussi lors de l‘injection de drogues par voie intraveineuse ou de tout
autre contact avec le sang. Dans 5 à 10 % des cas, l‘infection devient chronique. L‘hépatite B
chronique peut causer une cirrhose du foie et le cancer du foie. L‘infection peut être traitée et
guérie. Après la guérison, vous ne courez plus le risque d‘une nouvelle infection par le virus de
l‘hépatite B.
Hépatite C
L‘hépatite C peut être transmise principalement par le sang, beaucoup moins
fréquemment lors de rapports sexuels non protégés (majoritairement chez les hommes ayant
des rapports sexuels avec des hommes [HSH]) et de la mère à l‘enfant. La maladie devient
chronique dans environ 80 % des cas et peut également causer une cirrhose du foie et un cancer
11
du foie. L‘infection peut être traitée. Aujourd‘hui, il existe de nouvelles options thérapeutiques
qui réussissent à guérir la maladie chronique dans plus de 90 % des cas. Contrairement à
l‘hépatite A et à l‘hépatite B, il est possible d‘être infecté de nouveau par l‘hépatite C après en
avoir été guéri.
Symptômes possibles :
• Symptômes de type grippal, fièvre légère, perte d‘appétit, maux de tête, nausées lors de
la consommation d‘aliments gras et d‘alcool, selles de couleur claire, urine foncée, yeux et peau
de couleur jaune
• L‘hépatite C aiguë est souvent également asymptomatique
Diagnostic :
La maladie est diagnostiquée par une analyse de sang. Traitement L‘hépatite A guérit
presque toujours spontanément. L‘hépatite B et l’hépatite C peuvent être traitées par des
médicaments.
Protection :
• Préservatif masculin
• Préservatif féminin
• Digue dentaire ou buccale
• Vaccins contre l‘hépatite A et l‘hépatite B pour s‘en protéger
• Pas d‘échange de seringues (hépatites B et C)
Vous pouvez vérifier votre statut vaccinal auprès des services de la santé et vous faire
vacciner contre l‘hépatite A et l‘hépatite B si nécessaire. Il n‘existe actuellement aucun vaccin
contre l‘hépatite C.
6. Virus du papillome humain (VPH)
Près de 200 types différents de papillomavirus humains (human papillomavirus, HPV)
ont été identifiés dont une quarantaine infecte l’appareil génital. Parmi eux, 12 ont été définis
comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes (HPV 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58,
39, 51, 56, 59) et d’autres à bas risque (HPV 6 et 11 par exemple), responsables de verrues
génitales ou condylomes [1]. Les infections à HPV font partie des infections sexuellement
transmissibles les plus fréquentes au niveau mondial. La plupart des femmes et des hommes
sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie. Ces infections peuvent
être transmises malgré l’usage de préservatifs. Le sexe oral est aussi un mode de transmission
de ces virus. 90 % des infections détectées sont éliminées naturellement dans les deux ans et
la majorité des infections à HPV sont asymptomatiques [2]. Mais lorsque l’infection par certains
HPV à haut risque (notamment les 16 et 18) persiste, elle peut entraîner le développement de
lésions précancéreuses et cancéreuses atteignant le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la
vulve, le vagin, le pénis, la cavité orale et le larynx (3).
a. Les cancers liés à l’infection par les HPV
En France en 2015, on estime à plus de 6 300 le nombre de cancers potentiellement dus
aux HPV, soit près de 2 % des cancers incidents. Les cancers du col de l’utérus (44 %), de
l’anus (24 %) et de l’oropharynx (22 %) représentent la majorité des cas (Figure 1). Si les
femmes sont les plus concernées par les cancers liés aux HPV (dont 2 900 cancers du col de
l’utérus), près d’un tiers de ces cancers touche les hommes et concerne 5 localisations (1 060
cancers de l’oropharynx, 360 cancers de l’anus et plus de 300 cancers de la cavité orale, du
larynx et du pénis) [4]. En 2016, près de 35 000 femmes ont été traitées pour des lésions
12
précancéreuses du col de l’utérus et 50 % d’entre elles avaient moins de 39 ans (PMSI, 2016).
Or les traitements utilisés exposent au risque d’accouchement prématuré [5].
Transmission et évolution :
La transmission du virus se fait principalement lors de rapports sexuels vaginaux, anaux
et oraux non protégés. Il peut également être transmis par la bouche, les doigts, les godes et les
jouets sexuels. Certains types de VHP peuvent provoquer des lésions précancéreuses ou le
cancer sur le col de l‘utérus, les lèvres, le vagin, le pénis ou l‘anus, ainsi que sur les muqueuses
de la bouche, de la gorge et du larynx, et d‘autres verrues génitales (condylomes). Les verrues
génitales peuvent apparaître des mois voire des années après l‘infection. Seulement 1 % des
personnes infectées présentent des verrues visibles. Elles peuvent être situées à l‘intérieur et à
l‘extérieur du vagin, dans l‘urètre et sur l‘anus. Ces verrues sont très infectieuses et
contagieuses. Les lésions même minimes (créées p. ex. lors du rasage des zones intimes)
favorisent l‘infection par le VPH.
Symptômes possibles :
• Aucun signe de la maladie la plupart du temps
• Verrues isolées ou groupées sur le vagin, le pénis ou l‘anus
• Modification tissulaire du col de l‘utérus
Diagnostic :
La détection du matériel génétique du VPH est effectuée sur un frottis ou par un
échantillon de tissu prélevé.
Traitement : L‘infection par le VPH est de nature virale et, par conséquent, elle ne peut
pas être traitée par des antibiotiques. Cependant, le test de dépistage du VPH est un examen
complémentaire utile pour le dépistage du cancer, si des anomalies sont découvertes au cours
des examens. Si l‘infection par le VPH est prouvée, les tests de dépistage du cancer peuvent
être approfondis.
Protection :
• Il faut absolument éviter tout contact direct avec les verrues visibles
• Les préservatifs masculins, les préservatifs féminins et les digues dentaires (ou buccales)
peuvent ne pas empêcher l‘infection, mais ils réduisent considérablement le risque d‘infection
• Il est possible de se faire vacciner contre certains types de VPH (adressez-vous à vos
services de la santé pour en savoir plus)
En somme, deux moyens de prévention complémentaires contre les cancers liés aux
HPV : le dépistage du cancer du col de l’utérus et la vaccination contre les HPV.
Les deux méthodes de prévention primaire et secondaire sont complémentaires pour
diminuer l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus. Concernant la vaccination, la
recommandation actuelle du Haut Conseil de la santé publique est de vacciner prioritairement
les jeunes filles (deux doses entre 11 et 14 ans, ou trois doses entre 15 et 19 ans) et les hommes
qui ont des relations sexuelles avec des hommes (trois doses jusqu’à 26 ans), avec Gardasil®9
lorsqu’il sera commercialisé (21).
14
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65
ans ayant ou ayant eu des rapports sexuels, et doit être poursuivi après la ménopause. Il
s’adresse également aux femmes qui sont vaccinées contre les HPV. Il se pratique tous les trois
ans, après deux premiers tests réalisés à un an d’intervalle et dont les résultats sont normaux. Il
repose sur un examen cytologique de cellules prélevées au niveau du col de l’utérus, suivi d’une
recherche d’HPV en cas de résultat positif. Cet examen permet de dépister les lésions
précancéreuses et les cancers à un stade permettant plus facilement leur guérison. Il est possible
qu’à moyen terme, la stratégie de dépistage évolue en fonction de l’atteinte ou non d’un taux
de couverture vaccinale élevée. Une récente modélisation sur la stratégie optimale de dépistage
avec test HPV pour les cohortes de femmes vaccinées avec le vaccin non avalent (Royaume-
Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis) a montré que le nombre optimal de dépistages
se situerait entre deux et cinq au cours de la vie des femmes vaccinées, selon le taux de
couverture vaccinale (50 % et >70 %) (22).
Figure : Nombre estimé de nouveaux cas de cancers liés aux HPV (France, 2015)
Source : (4). Traitement : Institut national du cancer, 2018
15