Cca 232 0011
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La vérification sociétale :
une revue de la littérature
Sustainability Assurance:
a Literature Review
Claire GILLET-MONJARRET* et Géraldine RIVIÈRE-GIORDANO**
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Introduction
Un nombre croissant d’entreprises sollicitent l’intervention d’un tiers extérieur et indépendant pour
réaliser une vérification de leurs IS de façon discrétionnaire ou obligatoire, en fonction du contexte
réglementaire de chaque pays. En conséquence, le nombre de publications spécifiquement dédiées à la
VS a augmenté ces dernières années. Pourtant, force est de constater qu’aucune revue de la littérature
n’a à ce jour été proposée au plan international. L’ambition de cet article est donc de proposer une
synthèse critique des recherches académiques portant sur cet objet de recherche, afin d’identifier des
manquements de la littérature et de suggérer des pistes de recherche. De cet objectif découlent plu-
sieurs questions de recherche : quels sont les cadres théoriques mobilisés ? quelles sont les probléma-
tiques identifiées ? quelle est l’évolution de l’état de l’art en termes de revues ciblées, de méthodologies
employées et de thématiques émergentes ?
Une analyse exhaustive des recherches relatives à la VS a abouti à un recensement de 56 articles
publiés sur la période 1985-2015, dans 33 revues de type comptable, « Business & Society » et managé-
rial. Ce dénombrement résulte d’une consultation des bases de données électroniques interrogées à par-
tir de mots-clefs spécifiques à la VS (Annexe 1). L’objectif de cette revue de la littérature est notamment
d’exposer les principaux enseignements relatifs à la VS et de conclure quant à leur degré de certitude
académique.
Les cadres théoriques contractuel et institutionnel ont été mobilisés de manière quasiment
équivalente dans les études empiriques relatives à la VS (Annexe 3), à savoir respectivement 19 et
entreprises habituées à solliciter l’intervention d’un professionnel de la comptabilité pour fiabiliser leur
reporting. Aussi, force est de constater qu’elles ont eu recours, dans une grande majorité, aux services
extra-financiers proposés par ces professionnels comptables, voire par les Big Four (1.3). Compte tenu de
cette évolution, des études questionnent l’utilité de la VS du point de vue des acteurs financiers (1.4.).
GRI et accompagner les professionnels comptables, la Fédération Internationale des Comptables (IFAC)
et l’International Auditing and Assurance Standards Board (IAASB) ont proposé la norme ISAE 3000
(International Standard on Assurance Engagement, 2005 et actualisée en 2013). Cette norme professionnelle
structure la VS et la positionne en tant que mécanisme disciplinaire permettant de fiabiliser l’information.
L’objectif de cette norme est de donner un cadre de référence général destiné aux professionnels
comptables réalisant des missions de reporting et de vérification extra-financière. Sa non spécification
en matière de vérification des rapports sociétaux est cependant désignée comme étant son principal
point faible (Manetti et Becatti 2009). Elle prévoit que le vérificateur rédige une attestation d’assu-
rance relative au reporting effectué. Ce dernier doit résulter d’un processus de collecte de l’IS répon-
dant à 5 principes que sont la pertinence, l’exhaustivité, la fiabilité, la neutralité et l’intelligibilité.
« Un référentiel est ainsi jugé, pertinent, s’il contribue à la prise de décisions des utilisateurs potentiels ;
exhaustif, si aucun facteur pertinent n’a été omis ; fiable, s’il est évalué ou mesuré de façon équivalente
par un autre professionnel et dans des circonstances similaires ; neutre, s’il n’introduit pas de biais dans les
conclusions et enfin intelligible, s’il favorise la formulation de conclusions claires, compréhensibles et non
sujettes à différentes observations » (ISAE 3000, p. 35).
L’ISAE 3000 fournit également des conseils pour la mise en forme du rapport d’assurance rédigé à
la fin de la mission (ISAE 3000AS, 2005 ; 2013) et définit à ce titre deux1 niveaux d’assurance : raison-
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(Pflugrath et al. 2011). En effet, l’impact positif de la VS sur la perception de fiabilité des rapports de
développement durable est plus important lorsqu’elle est effectuée par un CAC (Hodge et al. 2009).
Les auditeurs financiers présentent des avantages relatifs certains pour accomplir ce nouveau type de
missions, tels que la multidisciplinarité, la réputation, l’expérience de la coopération avec d’autres
experts et l’indépendance (Wallage 2000). Ainsi, Mock et al. (2007 et 2013) révèlent le recours crois-
sant aux professionnels comptables pour réaliser ce type de mission. Le profil du prestataire d’assurance
est également présenté comme ayant une influence sur la qualité de la VS et par là même sur sa plus ou
moins grande considération par les utilisateurs potentiels de l’IS. Les professionnels de la comptabilité
délivrent de plus hauts niveaux de qualité eu égard tout autant, au format du rapport émis, que des
procédures mises en œuvre dans le cadre du processus d’assurance (Perego 2009 ; Fernandez –Feijoo
et al., 2012). En revanche, ces mêmes professionnels fournissent des recommandations et opinions de
qualité inférieure à celles des non-comptables (Perego 2009).
Le recours aux professionnels de la comptabilité a ainsi été remis en cause. Ils ont notamment été
accusés de profiter de leur renommée pour accroître leurs bénéfices sur un domaine d’activité où leur
intervention ne serait pas légitime (Power 1997), de conduire une mission financièrement intéressée
et donc non objective (Owen et al. 2000) et d’employer des mesures objectives et chiffrées qui seraient
non appropriées à la représentation de la complexité et de la variété des dimensions sociétales (Martory
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d’assurance est répandue et lorsque les analystes financiers interrogés sont américains (Pflugrath et al.
2011). De même, la valeur de l’assurance dépend du type d’IS vérifiée. Coram et al. (2009) montrent
à ce titre que si toute assurance accroît la fiabilité perçue par les utilisateurs des états financiers, seule
l’assurance relative à une IS de nature positive influence favorablement leurs estimations boursières.
Cette première partie met en exergue l’utilisation d’une VS comme un mécanisme disciplinaire
dans le but de fiabiliser l’information à destination des utilisateurs du marché financier. Dans ce
contexte, la VS est dès lors attestée par les professionnels de la comptabilité conformément à une
norme professionnelle internationale. Cependant, la VS peut également résulter d’une stratégie de
légitimation et suscite donc différentes modalités de mise en œuvre.
Enfin, les contraintes mimétiques considèrent que des organisations vont imiter d’autres orga-
nisations considérées comme proactives, et cela d’autant plus que l’environnement est incertain et
ambigü. Les bonnes pratiques des entreprises considérées comme étant les plus talentueuses vont être
imitées par d’autres souhaitant apparaître légitimes (Gillet 2010a). Ce mimétisme est opérationnalisé
en référence au secteur d’activité (Park et Brorson, 2005). L’appartenance à un même secteur d’acti-
vité, lui-même soumis à une régulation plus intense, amplifie le recours à une VS (Herda et al. 2014).
Ces trois types de pressions visent à contraindre les entreprises à avoir recours à la VS dans le cadre
d’une gouvernance élargie et non plus seulement actionnariale. Cette gouvernance élargie nécessite
donc la considération des attentes des parties prenantes. Morimoto et al. (2005) propose un proto-
cole d’audit censé permettre l’évaluation de la performance des organisations par chaque catégorie de
parties prenantes. Ils identifient plusieurs éléments majeurs dans l’élaboration de ce système d’audit :
« l’inclusion de tous les groupes de parties prenantes significatives dans le processus d’audit, la diversité des
perceptions individuelles relatives à la RSE, le problème consistant à masquer les aspects négatifs, les défauts
de l’approche qui vise à cocher, l’exigence sous-jacente à la mesure de la RSE d’un point de vue non seulement
quantitatif mais qualitatif, le respect des six éléments clefs de l’atteinte d’une RSE performante » (p. 322).
Si les résultats académiques actuels ne permettent pas de garantir que, du point de vue de l’ensemble
des parties prenantes, la VS contribue à la crédibilité des rapports sociétaux, Kuruppu et Milne (2009)
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répondre aux besoins des entreprises qui souhaitent intégrer les parties prenantes dans un processus
de consultation. La matérialité orientée partie prenantes, caractéristique de ce référentiel, constitue
un élément clef dans la quête de transparence (Adams et Evans 2004 ; O’Dwyer et Owen 2005). Une
information est considérée « matérielle » si elle favorise la prise de décisions raisonnée des parties pre-
nantes (Iansen-Rogers et Oelschlaegel 2005). Cette norme ne vise pas à prescrire ce qui devrait être
communiqué, mais plutôt comment cela devrait être fait (Champion et Gendron, 2003). Elle fournit
un ensemble d’outils qui aident les entreprises à gérer leurs performances sociétales.
En pratique, l’opérationnalisation de cette norme est critiquée. O’Dwyer et Owen (2005)
démontrent notamment que les parties prenantes sont très peu consultées dans le cadre du processus
de vérification. Dans certains cas, le principe de matérialité n’est pas respecté, dans la mesure où les
vérificateurs l’appréhendent du point de vue du management et non de l’ensemble des parties pre-
nantes (O’Dwyer et Owen 2007). De même, la réticence à adresser le rapport à un destinataire en
particulier traduit selon O’Dwyer et Owen (2005), le fait que la VS soit demandée par le management
pour le management et non pour le compte des parties prenantes. Ainsi, selon Manurung et Basuki
(2010) le management semble avoir le contrôle sur cette pratique, détériorant par la même la transpa-
rence de l’entreprise envers ses parties prenantes. Manetti et Becatti (2009) montrent également que
très peu d’attestations d’assurance font référence à l’AA1000 AS et plus particulièrement au principe
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des recommandations, basées non pas sur un standard méthodologique, mais sur l’expertise du véri-
ficateur et dont l’objectif n’est pas d’aboutir à l’expression d’une assurance. L’intervention de ces non
professionnels peut également intervenir de manière conjointe avec un professionnel de la comptabi-
lité. Enfin, des cabinets de certification peuvent également réaliser ce type de mission. Perego (2009)
et Perego et Kolk (2012) montrent d’ailleurs que lorsque des attestations sont émises par ces cabinets
et qu’elles sont formulées de manière positive, elles présentent un meilleur contenu informationnel.
Toutefois, contrairement aux attestations émises par les professionnels comptables, l’expression
de l’opinion des autres profils de vérificateurs se caractérise par une grande variabilité (Deegan et al.
2006a). Poser la question de la variabilité des attestations d’assurance revient à s’interroger sur leur
qualité. De récentes études ont étudié la qualité du processus de VS et des attestations d’assurance en
référence à divers attributs (Fonseca 2010 ; Perego et Kolk 2012 ; Romero et al. 2014 ; Herda et al.
2014). Ainsi, Fonseca (2010) démontre que les attestations d’assurance recèlent des problèmes de
qualité associés à une faible participation des parties prenantes au processus de VS et à l’expression de
conclusions peu matérielles. La qualité du rapport de VS est encore affectée par le fait que l’attestation
soit prioritairement adressée au management et au peu d’informations quant au niveau d’assurance.
Perego et Kolk (2012) montrent encore que les différents types de prestataires d’assurance, présentent
des ressources et compétences particulières qui influencent la qualité de la mission de vérification.
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puisque l’ISAE3000 porte une démarche d’attestation d’assurance relative à la fiabilité des données,
tandis que l’AA1000AS interroge la pertinence des informations communiquées, appréhendée au
regard de l’ensemble des parties prenantes. Les conditions de détermination du périmètre de la VS
sont quant à elles différentes et plus exigeantes dans le cadre de l’AA1000AS. Enfin, si la référence à
l’ISAE 3000 garantit une démarche de VS rigoureuse, car fondée sur la méthodologie d’audit finan-
cier, les conditions d’expression du vérificateur n’en demeurent pas moins limitées. Le recours com-
biné à l’AA1000 AS présente dès lors l’avantage d’exploiter de nouvelles opportunités d’expression et
de justification de l’opinion du vérificateur. Au-delà de l’attestation de la fiabilité des données, il s’agit
d’apprécier la pertinence du reporting dans une perspective stakeholders (Iansen-Rogers et Oelschlaegel
2005 ; Rivière-Giordano 2007a). D’un point de vue pratique, CorporateRegister (2008) met cepen-
dant en évidence que la plupart des rapports RSE vérifiés ne font respectivement référence qu’à un
ou deux standards de vérification (36 % et 31 %), seuls 5 % de ces mêmes rapports mobilisant les
trois (AA1000, ISAE3000, GRI). Cette étude montre également que de nombreux rapports vérifiés
(28 %) ne font référence à aucun standard. Pourtant, même combinés, ces trois référentiels sont accu-
sés d’être insuffisants et mériteraient d’être actualisés sur la base de recommandations nationales qui
promeuvent des initiatives complémentaires, bénéfiques à l’efficacité et à la fiabilité de la VS. Il s’agit
par exemple de la standardisation du contenu et de la forme du rapport, du recours à des experts, de
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la lignée de la formulation utilisée par l’ISAE 3000. Dans le contexte français, étant donné que la Loi
Grenelle 2 légitime l’intervention des commissaires aux comptes, qui interviennent désormais dans
le cadre d’une activité professionnelle normalisée5, une réflexion pourrait à nouveau être initiée sur
les notions d’audit vs vérification. À ce jour, le terme d’« assurance », prioritairement utilisé, présente
l’avantage d’être intelligible à l’échelle internationale et utilisable par tout profil de vérificateur.
L’analyse des publications effectuées dans les revues publiant au moins 6 articles suggère une cohé-
rence des sujets abordés, de la méthodologie mobilisée et des conclusions apportées. Ainsi, sur les neuf
articles publiés dans la revue Auditing: a Journal of Practice and Theory, sept d’entre eux constituent des
études empiriques et questionnent la crédibilité de l’information et l’utilité de la VS pour les acteurs
financiers (Hasan et al. 2003 ; Coram et al. 2009 ; Pflugrath et al. 2011, Brown et al. 2015 ; Casey et
Grenier 2015 ; Cheng et al. 2015 ; Peters et Romi 2015). Ils mobilisent une méthodologie quantita-
tive et majoritairement une approche expérimentale. Ils démontrent notamment que l’utilité de la VS
dépend de la formulation, positive ou négative, et du niveau de l’attestation d’assurance. Le profession-
nel comptable est également présenté comme le prestataire de vérification apportant le plus de crédibi-
lité à l’information vérifiée. L’ensemble de ces études met en évidence l’impact positif de la sollicitation
d’une VS sur la décision d’investissement financier. La question de la VS a également été exposée et
conclut à l’impact des mécanismes de gouvernance sur le recours à la VS. La revue Journal of Business
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« la VS des IS est-elle associée à la qualité de l’information selon une approche symbolique ou subs-
tantive ? ». Dans cette optique, l’attention des médias est un facteur influençant le recours à une
VS (Park et Brorson 2005 ; Herda et al., 2014 ; Gillet-Monjarret 2015). Ainsi, l’entreprise souhaite
pérenniser son apparence et sa réputation, par la mise en place d’une VS, dans un souci de préserver
ses ventes et sa valorisation boursière (Gillet-Monjarret 2015). Cette approche se questionne donc
sur les réelles motivations du recours à ces pratiques et sur leur véritable finalité. S’agit-il d’outils au
service du management de l’entreprise ou de véritables instruments de reddition de l’information ?
(O’Dwyer et Owen 2005).
Dans ce contexte de captation managériale, l’engagement des parties prenantes dans le processus
de VS est considéré insuffisant. Adams et Evans (2004) critiquent ce qu’ils considèrent comme une
influence managérialiste dans la pratique de la VS et se plaignent de l’absence de dispositifs pour
permettre aux parties prenantes d’exiger la responsabilité des entreprises. Ball et al. (2000) suggèrent
que les questions concernant l’indépendance des vérificateurs, le degré de rigueur qu’ils observent, les
preuves de contrôle du management sur l’ensemble des processus avec l’insistance sur les systèmes de
management plutôt que sur la performance, sont révélatrices du managérialisme, plutôt que de l’enga-
gement de l’entreprise pour une réelle transparence. Dans la même veine, Adams et Evans (2004)
déplorent le manque d’engagement des parties prenantes dans les processus de VS, mais aussi les
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d’opérationnalisation de la consultation des parties prenantes, prévoyant qu’elles puissent faire part de
leurs exigences avant la réalisation du reporting et de la vérification. Au-delà des contraintes opération-
nelles, cette solution permettrait peut-être d’améliorer la pertinence du reporting et par là même des
actions concrètes mises en œuvre, tout en confiant la vérification de leur sincérité aux commissaires
aux comptes, reconnus pour leur maîtrise de la méthodologie de vérification. Bien que complexe, ce
questionnement semble davantage représentatif des enjeux de la VS, que le simple débat relatif au pro-
fil professionnel du vérificateur à privilégier. En effet, si les vérificateurs, au premier rang desquels les
commissaires aux comptes, s’efforcent d’aider les entreprises à identifier les problématiques sensibles
sur lesquelles elles doivent rendre des comptes, la principale mission qui leur a été assignée concerne
l’attestation de la sincérité des informations communiquées, en vue de garantir leur fiabilité. Pour
autant, une évolution progressive de leur formation, relative à la maîtrise des pratiques sociétales, est
très certainement souhaitable.
pourraient être étendues aux analyses en données de panels. Les périodes d’étude devraient en effet être
élargies car la majorité des recherches portent sur une période limitée à 4/5 ans (Simnett et al. 2009 ;
Kolk et Perego 2010 ; Moroney et al. 2012 ; Herda et al. 2014). Ainsi, Kolk et Perego (2012) et Peters
et Romi (2015) ont récemment réalisé des études sur un horizon respectif de 10 ans et 8 ans. Ensuite,
les recherches futures pourraient être menées sur un échantillon d’entreprises plus large. Comme le
suggèrent Kolk et Perego (2010), elles pourraient concerner des entreprises de plus petite taille et des
entreprises non cotées. Par ailleurs, une étude comparative entre plusieurs pays pourrait apporter des
résultats intéressants sur l’influence de facteurs contextuels. Ainsi, comme cela a été fait dans l’étude
d’Herda et al. (2014), la variable liée à l’appartenance des entreprises à des pays à fort risques de litiges
pour les auditeurs pourraient être introduite. De plus, les études antérieures suggèrent que l’impact des
régimes réglementaires et normes professionnelles devraient faire l’objet de recherche (Kolk et Perego
2010 ; Perego et Kolk 2012). La réglementation de la VS étant à ce jour limitée et très récente, de pro-
chaines recherches pourront être menées sur son application et ses conséquences. En effet, il serait plus
particulièrement judicieux de développer des recherches sur l’impact de l’aspect discrétionnaire versus
obligatoire de la VS. À ce jour, aucune recherche ne s’intéresse spécifiquement à cette problématique.
Dans la continuité des travaux de Ballou et al. (2012) et Cohen et Simnett (2015), une autre voie de
recherche consisterait à analyser pourquoi certaines entreprises, qui réalisent volontairement une VS,
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Conclusion
Depuis ces dernières années, au niveau international, le recours à une vérification des IS dans les entre-
prises s’est accru. De même, les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à se soumettre
à ce type de vérification. Le contexte français est particulier puisqu’un certain nombre d’entreprises
est soumis à la loi Grenelle 2 et contraint de réaliser une VS. Au niveau académique, les recherches
portant sur la VS ont commencé à émerger, mais aucune synthèse de littérature n’a encore été propo-
sée. Cet essai de synthèse résulte de l’analyse successive du recours à différents paradigmes théoriques,
pour explorer les questionnements relatifs à la décision d’initier une VS, à sa mise en œuvre et à son
utilité. Ainsi, un examen critique des recherches antérieures a permis de mettre en lumière de nom-
breuses limites permettant de proposer des pistes pour de futures recherches.
Concernant la pratique de VS, plusieurs auteurs soulignent le fait qu’il est nécessaire de clarifier
l’objectif des missions de VS et de prévoir une consultation des parties prenantes (Dando et Swift
2003 ; O’Dwyer et Owen 2005 ; Kolk et Perego 2010). L’absence de prise en compte des parties pre-
nantes dans le processus de vérification semble être une limite majeure à la pratique de VS. Ainsi, les
études portant sur la vérification se concentrent majoritairement sur une seule catégorie d’utilisateur,
à savoir les investisseurs.
La majorité des études relatives aux décisions d’investissement des acteurs du marché financier tra-
duit une prise en compte croissante de l’IS en tant que complément informationnel (Aerts et al. 2007 ;
Orens et Lybaert 2010). Les acteurs financiers se révèlent également être en attente d’un recours accru
à la VS et leurs exigences ne sont pour l’heure que partiellement satisfaites à une échelle internationale
(Simnett et al. 2009 ; De Villiers et Van Staden 2010). Des réserves méritent néanmoins d’être souli-
gnées en ce qui concerne un manque d’uniformisation et de clarification des modalités de la VS qui
est susceptible de nuire à leur intelligibilité et par conséquent à leur utilisation (Deegan et al. 2006b ;
Janggu et al. 2013).
Dans les futures recherches, il sera donc primordial d’étudier si le processus de VS intègre progres-
sivement les problématiques de l’ensemble des acteurs. La VS a-t-elle une utilité pour les parties pre-
nantes « non-financières » ? En outre, comme le souligne Cheng et al. (2015), la professionnalisation
de la VS est une voie de recherche future à privilégier. Dès lors, il sera nécessaire de se questionner sur
l’adaptation de la profession de vérificateur à ce nouveau marché.
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Journal of Management 26 (3): 412-425. Romero S., Fernandez-Feijoo B., Ruiz S. (2014).
Perego P., Kolk A. (2012). Multinationals’ Perceptions of quality of assurance statements for
Accountability on Sustainability: The Evolution of sustainability reports. Social Responsibility Journal
Third-party Assurance of Sustainability Reports. 10 (3): 480-499.
Journal of Business Ethics 110 (2): 173-190. Simnett R., Vanstraelen A., Fong Chua W. (2009).
Peters G.F., Romi A.M. (2015). The Association Assurance on Sustainability reports: An
between Sustainability Governance Characteristics International Comparison. The Accounting Review
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Reports. Auditing: A Journal of Theory of Practice Smith J., Haniffa R., Fairbrass J. (2011). A concep-
34 (1): 163-198. tual framework for investigating ‘capture’ in cor-
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ment – Exemples lors d’opérations de rapproche- Business Ethics 99 (3): 425-439.
ment. Revue Française de Comptabilité (356). Unhee K. (1997). Environmental and safety auditing:
Pflugrath G., Roebuck P. J., Simnett R. (2011). program strategies for legal, international and
Impact of assurance and assurer’s professional financial issues. United States of America: Lewis
© Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 17/02/2023 sur www.cairn.info (IP: 41.92.113.197)
Cette revue de la littérature a fait l’objet d’un recensement des articles relatifs à la VS sur la période 1985-2015
et sur consultation de bases de données électroniques. Seuls ont été exclus les working papers considérant qu’ils
ont fait ou feront l’objet d’une publication.
Ce classement résulte :
• de la mise en conformité au référentiel CNRS (2014) concernant les revues classées,
• d’une catégorisation à l’initiative des auteurs concernant les revues non classées, après consultation de la ligne
éditoriale des revues concernées.
6
Revues managériales (Nbre
5 publications)
Revues Business & Society (Nbre
4
publications)
3 Revues comptables (Nbre
publications)
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38
Annexe 3 : Présentation chronologique des études empiriques relatives à la VS
Ce tableau synthétise les articles empiriques faisant référence dans leur titre à la VS.
Théories contractuelles :
Hasan, Roebuck Auditing: A An Investigation Q1: L’attestation modérée est-elle perçue par les Cette étude identifie 4 catégories
et Simnett 2003 Journal of of Alternative actionnaires comme traduisant une assurance plus d’attestations d’assurance modérée (opinion
Practice and Report Formats for faible que l’attestation élevée ? sur les procédures, assurance négative,
Theory Communicating Q2: Les différents formats d’attestations assurance positive, assurance positive
Moderate Levels d’assurance modérée sont-ils perçus comme présentant un paragraphe de limites) utilisées
of Assurance traduisant des niveaux de d’assurance partout dans le monde pour la vérification des
significativement différents ? rapports environnementaux et sociétaux.
Elle analyse si ces 4 formes d’attestation
d’assurance sont perçues comme traduisant
Administration de 4 types d’attestation d’assurance un niveau de vérification moins élevé que celui
(niveaux différents) puis d’un questionnaire auprès de l’assurance élevée et s’ils véhiculent des
de 2 850 actionnaires membres de l’ASA (Australian niveaux différents d’assurance perçue par un
Shareholders Association). L’échantillon final est groupe de 792 actionnaires.
composé de 792 questionnaires exploitables. Ces 4 attestations d’assurance modérées
sont perçues comme traduisant un niveau
d’assurance plus bas que celui fourni par une
attestation d’assurance élevée.
L’attestation d’assurance sur les procédures
est perçue comme traduisant un niveau
d’assurance plus élevé qu’une attestation
d’assurance certes positive mais complétée par
un paragraphe de limites.
Mock, Strohm Australian An Examination Analyse des caractéristiques des rapports de VS. Les auteurs cherchent quels pays et quels
et Swartz 2007 Accounting Of Worldwide secteurs sont plus à même d’avoir recours à
Review Assured Examen de 130 rapports de VS d’entreprises une vérification, quels niveaux de vérification
Sustainability internationales sur la période 2002 et 2004. Les sont divulgués et quels sont les facteurs
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Reporting données ont été issues de la base de données des impactant le niveau de vérification.
rapports extra-financiers Corporateregister. Le lien entre le type de vérificateur (Big
4 et non Big 4) et la nature du service de
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
40
Rivière- Thèse de La qualité des Questionnement sur l’opportunité de réaliser un L’objectif est de démontrer que la valorisation
Giordano doctorat informations reporting environnemental audité. L’opinion de financière du reporting environnemental
2007a en sciences sociétales: Une l’auditeur environnemental est-elle en mesure de est conditionnée à la confiance des
de gestion, expérimentation garantir la fiabilité du reporting environnemental, investisseurs dans la qualité des informations
Montpellier relative à l’audit voire même de le crédibiliser ? communiquées. En tant que garant de la
environnemental fiabilité des informations environnementales,
Analyse de contenu de 22 rapports annuels l’audit environnemental est supposé pouvoir
d’entreprises du CAC40 (année 2004), réalisation contribuer à leur crédibilité et ainsi favoriser
d’entretiens semi-directifs auprès des Big 4 en leur prise en compte dans les décisions
France et au Canada, étude expérimentale auprès d’investissement financier.
d’analystes financiers (108 questionnaires collectés) La question de la pertinence du reporting
et étude d’association par une modélisation sociétal est posée. Puis une analyse
statistiques sur les entreprises du CAC40. approfondie de l’audit environnemental
et plus particulièrement de sa capacité
à contribuer à la crédibilité du reporting
environnemental est envisagée. Enfin,
une étude de l’impact du reporting
environnemental audité sur les choix
d’investissement est réalisée. Il est démontré
que l’opinion de l’auditeur a un impact sur
la crédibilité et la pertinence du reporting
environnemental audité.
Coram, Monroe Auditing: A The value of Analyse l’impact de la vérification de la diffusion Conformément à ce qui était attendu, on a
et Woodliff Journal of assurance des indicateurs de performance non financière sur trouvé que les indicateurs de la performance
2009 Practice and on voluntary les estimations de valeurs boursières d’un groupe non financière avaient un impact sur
Theory nonfinancial d’utilisateurs sophistiqués de rapports financiers. l’estimation du prix des actions.
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Hodge, Australian Assurance of Q1 : Est-ce qu’un rapport de vérification a un Cette étude est basée sur un questionnaire
Subramaniam Accounting Sustainability impact significatif sur la confiance des utilisateurs
expérimental, les résultats montrent que la
et Stewart 2009 Review Reports: Impact des rapports sociétaux et sur leur perception de la présence d’un rapport de vérification améliore
on Report Users’ fiabilité de ces rapports ? la confiance des utilisateurs envers les
Confidence and Q2 : Est-ce que la confiance des utilisateurs informations environnementales et sociétales.
Perceptions of de rapports sociétaux et leur perception de la Le niveau d’assurance et le type de vérificateur
Information fiabilité sont affectés par les différents niveaux de
n’ont pas d’effets significatifs sur la perception
Credibility vérification (niveau d’assurance raisonnable versus des utilisateurs quant à la fiabilité des rapports
niveau d’assurance limité (ISAE3000) ? RSE.
Q3 : Est-ce que le type de prestataire d’assurance Plus spécifiquement les utilisateurs ont
affecte la confiance dans le rapport et la perceptiontoutefois davantage confiance dans les
de la fiabilité de ces rapports ? rapports RSE lorsque le niveau d’assurance
est raisonnable (élevé) et fourni par un
Réalisation d’une étude expérimentale between- grand cabinet comptable plutôt que par un
subjects à deux niveaux. Un premier niveau avec un consultant. Les résultats concluent à une
design 2x1 (avec et sans VS) et un deuxième niveau absence de différence significative lorsque le
avec un design 2x2 (avec le niveau d’assurance et niveau de l’assurance est limité (bas), qu’il soit
le type de vérificateur). 126 étudiants ont répondu fourni par des cabinets comptables ou par des
correctement au questionnaire. consultants.
Manetti et Journal of Assurance services Analyse des principaux standards internationaux L’analyse montre que les procédures
Beccatti 2009 Business Ethics for sustainability pour la mise en place des services de vérification. internationales de standard d’assurance
reports: Standards L’objectif est d’observer comment ces standards devraient prendre en compte le thème de la
and empirical ont été mis en place, et analyser les différentes vérification sociétale en introduisant des lignes
evidence typologies de rapports de vérification. de conduite spécifiques pour les fournisseurs
Analyse de d’assurance.
l’efficacité des Analyse empirique de 34 rapports de VS établis sur
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
typologies de
déclaration
d’assurance.
42
Perego 2009 International Causes and Quelles sont les causes et les conséquences du Les entreprises domiciliées dans des pays
Journal of Consequences choix de différents prestataires d’assurance ? qui se caractérisent par un système de
Management of Choosing Étude d’association entre le type de prestataire gouvernance faible sont plus enclines à
Different d’assurance el la qualité de l’attestation d’assurance solliciter un Big 4.
Assurance
Providers: An Analyse de l’impact du choix du vérificateur à partir Les Big 4 influencent positivement la qualité
International de régressions logistiques sur un échantillon de 136 de l’attestation d’assurance en termes
Study of entreprises internationales réalisant une VS et qui de format de reporting et de procédures
Sustainability ont été nominées au ACCA Sustainability Reporting d’assurance.
Reporting Award en 2005.
En revanche, la qualité des recommandations
et opinions formulées dans une attestation
d’assurance est positivement associée à un
prestataire d’assurance non comptable.
Simnett, The Accounting Assurance on Étude des facteurs associés à la décision volontaire Les entreprises qui cherchent à augmenter la
Vanstraelen Review sustainability de publier un rapport de développement durable, crédibilité de leur rapport et à construire leur
et Fong Chua reports: An de faire vérifier ce rapport et identification des réputation sont plus enclines à solliciter une
2009 international facteurs associés au choix du vérificateur VS, mais ne recourent pas forcément à un
comparison professionnel de la comptabilité.
Analyse quantitative réalisée avec des régressions
logistiques sur un échantillon de 2 113 entreprises Les entreprises domiciliées dans des pays
internationales pour la période de 2002 à 2004. à culture partenariale recourent plus
fréquemment à un professionnel de la
comptabilité en tant que vérificateur.
Gillet 2010b Management et Les comptes Analyse de contenu de rapports RSE de 29 L’étude met en évidence que l’intérêt pour les
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
Avenir rendus entreprises du CAC 40 ayant réalisée une VS pour entreprises de recourir à une VS est d’orienter
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
d’assurance la période 2007 et réalisation d’entretiens semi- leur politique de développement durable et de
contenus dans directifs auprès de 7 responsables RSE faisant partie faire progresser le reporting sociétal. De plus,
les rapports de de l’échantillon précédent. la mise en place d’une vérification externe
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
Pflugrath, Auditing: A Impact of Étude comportementale qui analyse si les analystes Les résultats montrent que la crédibilité du
Roebuck et Journal of assurance financiers perçoivent une différence dans les rapport RSE est plus grande lorsqu’il est vérifié
Simnett 2011 Practice et and assurer’s rapports séparés de RSE en fonction de leur et lorsque le vérificateur est un professionnel
Theory professional vérification ou non et en fonction du type de comptable.
affiliation on vérificateur (profession comptable ou consultant Si la vérification augmente la crédibilité de
financial analysts’ en développement durable). L’article examine l’information sociétale dans chaque pays, son
assessment of également si la perception de la crédibilité varie en impact relatif dépend du contexte.
credibility of fonction des pays et du secteur d’activité. L’information est perçue comme étant plus
corporate social crédible lorsqu’elle est divulguée dans un
responsibility Q1: Dans quelle mesure le secteur de l’entreprise secteur où la vérification est répandue et
information qui produit un rapport RSE impacte-il la lorsqu’elle est appréciée par des analystes
valeur que les analystes financiers attribuent à financiers américains, qui se prononcent
l’assurance et à l’assurance par un membre de la suite à l’intervention d’un professionnel de la
profession comptable par rapport à un expert du comptabilité.
développement durable ? La crédibilité perçue par les analystes
Q2: Dans quelle mesure le pays d’origine de financiers australiens et britanniques est quant
l’analyste financier influence-t-il la valeur qu’il à elle peu différente, quels que soient les
attribue à l’assurance et à l’assurance par un différents vérificateurs.
membre de la profession comptable comparé à un
expert du développement durable?
et Ruiz-Blanco Society Systems reports and présentant des rapports de VS considérés comme réalisées par les auditeurs plutôt que par des
2012 Science assurance de haute qualité. consultants.
statements: De plus, des indicateurs mesurant la
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
characteristics Analyse de la qualité de la diffusion des IS et de la taille (taille, entreprises cotées, auditeur
of the high VS de l’ensemble des entreprises espagnoles qui appartenant à un Big4) sont associés à la
quality reporting suivent les lignes directrices de la GRI pour l’année qualité des rapports de VS.
companies 2008. L’échantillon est composé de 118 rapports Enfin, les variables liées au secteur sont
figurant sur la base de données de la GRI. également associées à la qualité du rapport
44
Gillet-Monjarret Comptabilité- La VS des Analyse de l’influence de variables de gouvernance Influence mitigée des mécanismes de
et Martinez Contrôle-Audit entreprises du interne sur décision de solliciter une VS gouvernance interne :
2012 SBF 120 : l’impact o La VS est encouragée par le non cumul
de la structure Analyse quantitative sur les entreprises du SBF120 des mandats de directeur général et de
de propriété pour la période 2007-2008. Président du CA
et du conseil o Au contraire, la présence d’actionnaires
d’administration institutionnels, familiaux et/ou salariés
aurait tendance à freiner le recours à la VS
Plus les entreprises sont grandes, plus elles
sont susceptibles de solliciter une VS.
La décision de recourir à une VS relève
davantage d’un arbitrage coûts/bénéfices
que d’une volonté de répondre aux attentes
des parties prenantes qui s’expriment via les
mécanismes de gouvernance interne.
Mock, Rao et Australian The development Étude des facteurs influençant le recours à une VS On observe d’importantes différences selon :
Srivastava 2013 Accounting of worldwide (Big/Non Big) et le niveau de cette vérification. o que l’assurance s’applique aux assertions
Review sustainability quantitatives ou qualitatives faites dans
reporting Analyse quantitative de données descriptives sur le rapport (résultat significativement et
assurance un échantillon de 148 rapports de vérification négativement associé aux Big 4 sur la
concernant des entreprises de différents pays période 2002-2004, mais non significatif
pour les années 2006 et 2007 et observations des en 2006-2007),
changements avec une précédente étude menée o que le rapport utilise des symboles pour
sur les années 2002-2004 (Mock et al., 2007). Les identifier les déclarations vérifiées (résultat
deux échantillons fournissent des informations significativement et positivement associé
sur la nature du reporting sociétal permettant aux Big 4 en 2002-2004, mais non
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Cho, Michelon, Sustainability CSR report Analyse des facteurs qui incitent les entreprises La décision de solliciter une assurance dépend
Patten et Accounting, assurance in the américaines à solliciter une VS. Est-ce que cette de :
Roberts 2014 Management USA: an empirical assurance est valorisée par les acteurs du marché ? o l’appartenance à certains secteurs
and Policy investigation of d’activité : secteur financier et
Journal determinants and Analyse quantitative sur des entreprises américaines secteur sensible du point de vue de
effects du Fortune500 pour l’année 2010 (échantillon de l’environnement (produits chimiques,
216 entreprises). papier, métaux, pétrole, activités minières,
les industries et les services publics) ; une
attestation d’assurance est sollicitée en vue
d’accroître la crédibilité du reporting RSE
o l’étendue de la diffusion d’informations.
L’assurance n’est pas associée à une valeur de
marché de l’entreprise plus importante
Donc, les entreprises sollicitent une assurance
pour accroître la crédibilité des informations
qu’elles diffusent, mais l’assurance n’est
pas valorisée par le marché ; ce résultat
expliquerait pourquoi la VS demeure limitée
aux États-Unis.
Brown-Liburd et Auditing: A The Role of Cette étude examine le rôle de la vérification RSE Les résultats montrent qu’en présence
Zamora 2015 Journal of Corporate Social lorsque le niveau d’investissement RSE est intégré à d’une rémunération liée à la performance
Practice and Responsibility l’information sur la rémunération des managers liée RSE et en présence d’investissements RSE
Theory (CSR) Assurance au développement durable. Alors qu’une entreprise importants, l’augmentation de l’évaluation du
in Investors’ peut afficher un niveau élevé d’investissement prix des actions dépend de l’existence d’une
Judgments When RSE pour indiquer une réelle préoccupation en vérification des informations.
Managerial Pay is matière de RSE, les investisseurs peuvent être Les résultats mettent en lumière l’importance
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Explicitly Tied to sceptiques au sujet des informations diffusées si la de l’examen des effets de l’interaction de la
CSR Performance. rémunération des managers est explicitement liée diffusion des informations RSE et fournissent
à la performance RSE. À leur tour les investisseurs un soutien pour le développement de la
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
46
Cheng, Green Auditing: A The Impact Analyse des effets de l’intérêt stratégique des Les résultats des deux études expérimentales
et Chi Wa Ko journal of of Strategic informations sociétales et de l’impact de la montrent que les investisseurs perçoivent les
2015 Practice and Relevance and vérification des indicateurs ESG sur la décision des indicateurs ESG comme étant plus importants
Therory Assurance of investisseurs. et sont plus enclins à investir dans l’entreprise
Sustainability si les indicateurs ESG ont davantage de
Indicators Réalisation de deux études expérimentales signification stratégique.
on Investors’ between-subjects réalisées auprès de 118 étudiants La première étude montre aussi que la
Decisions d’une école de commerce et diplômés d’un vérification favorise l’investissement financier
master en analyse financière. Les deux variables lorsque les indicateurs ESG reflètent la
indépendantes sont : la performance stratégique stratégie de l’entreprise.
des indicateurs ESG (élevée vs faible) et la présence Les résultats suggèrent que la vérification
d’une assurance (absence vs présence). des indicateurs ESG est un signal positif
de l’importance de cette information
communiquée aux investisseurs.
Peters et Romi The Association Analyse de l’impact des mécanismes de Les déterminants du recours à une VS
(2015) Auditing: A between gouvernance sur le recours à une vérification sont les suivants : la présence d’un comité
Journal of Sustainability sociétale. environnemental dans le CA, l’existence
Practice et Governance d’un responsable RSE au sein de l’équipe de
Theory Characteristics Analyse quantitative (régression logistique) des direction, le nombre d’entreprises réalisant
and the rapports RSE d’entreprises américaines sur la une VS dans le même secteur d’activité, le
Assurance of période 2002 à 2010. Un total de 912 entreprises cumul des fonctions de DG et de président
Corporate américaines constitue l’échantillon. du CA, le nombre de réunion du CA durant
Sustainability l’année, le nombre de membres du comité
Reports d’audit, le nombre d’administrateurs, le
ratio d’administrateurs indépendants, la
performance environnementale (notation
KLD), l’appartenance à un secteur d’activité
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Théories institutionnelles/légitimité :
48
Morimoto, Journal of Corporate social Proposition d’une ébauche de protocole Proposition d’un protocole d’audit RSE, sous
Ash., Hope Business Ethics responsibility audit: d’audit RSE qui permettrait à chaque partie contrainte de l’absence d’une définition
2005 from theory to prenante d’évaluer la performance sociétale de unique et généralement acceptée
practice l’entreprise. Identification de 6 points cruciaux à
considérer dans le développement d’un
Méthodologie qualitative réalisée à partir système d’audit RSE :
d’entretiens et basée sur la « grounded theory » – L’engagement de tous les groupes de
10 entretiens ont été réalisés auprès de 4 parties prenantes significatifs dans le
groupes de parties prenantes: gouvernement, processus d’audit
secteur privé, domaine académique et ONG. – Diversité des perceptions individuelles de
la RSE
– Problème du dépistage négatif
– Lacunes de l’approche consistant à cocher
caractéristique de l’audit RSE
– Le fait que la mesure de la RSE devrait
être, par nature, tout autant quantitative
que qualitative
– Les 6 éléments clef de l’aboutissement
d’une RSE réussie sont perçus comme :
o Un bon management partenarial
o Un bon management d’entreprise
o Une plus grande priorité accordée
à la CSR au niveau du conseil
d’administration
o Intégration de la RSE dans les
politiques d’entreprise à tous les
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
de l’entreprise
o Existence de réglementations
nationales et internationales, prises
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
O’Dwyer et The British Assurance Examen des pratiques d’assurance afin de voir La participation des parties prenantes dans le
Owen 2005 Accounting statement practice dans quelles mesures elles satisfont les objectifs processus d’assurance est très exceptionnelle
Review in environmental, de transparence et de fiabilité à l’égard des La responsabilité envers les parties prenantes
social and parties prenantes n’est donc pas une priorité
sustainability Importance du contrôle managérial sur le
reporting: a critical Analyse de 81 rapports de VS insérés dans les reporting et sur le processus d’assurance
evaluation rapports RSE pré-sélectionnés en 2002 dans Les prestataires d’assurance sont sollicités
les récompenses de l’ACCA UK et l’European par le management qui peut restreindre
Sustainability Reporting Awards. le processus de vérification à sa guise ; les
attestations s’adressent donc prioritairement
au dirigeant d’entreprise
Les attestations résultent donc d’un exercice
interne à l’entreprise et font simplement
l’objet d’une publication externe
Deegan, Australian An investigation of Analyse descriptive des attestations d’assurance Grande variabilité des attestations
Cooper et Accounting TBL report assurance relatives aux rapports australiens sur la « Triple- d’assurance, tout autant du point de vue de
Shelly 2006a Review statements: bottom-line » ce qui est communiqué, que de la manière
Australian evidence dont l’information est communiquée
Analyse descriptive du contenu de 161 rapports La variabilité des attestations d’assurance est
de VS qui suivent les principes de la « Triple de nature à compromettre leur contribution
Bottom line ». au processus de reporting
Echantillon d’entreprises internationales dont 33 Les attestations d’assurance ne respectent
australiennes pour les périodes de 2000 à 2003. globalement pas les préconisations de la GRI
(2002) et de la FEE (2002)
Les attestations d’assurance respectent-elles Nécessité d’élaborer des lignes directrices
les éléments préconisés par la GRI (2002) ou des réglementations, résultant dans
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
50
Deegan, Management An investigation of Documenter une étude des attestations Grande variabilité et ambiguïté inhérente
Cooper et Auditing TBL report assurance d’assurance des entreprises européennes et du dans le contenu des attestations d’assurance
Shelly 2006b Journal statements: UK and Royaume Uni Le contenu de l’attestation d’assurance varie
European evidence entre entreprises :
Analyse du contenu des rapports de VS o appartenant à des pays différents
qui suivent les principes de la « Triple o mais également à l’échelle d’un même
Bottom line ». Echantillon de 170 rapports pays
internationaux (Europe et Royaume-Uni) pour les L’attestation d’assurance est une composante
périodes 2000, 2001, 2002 et 2003. essentielle qui ajoute de la crédibilité au
processus de reporting
Pour être valorisés dans le processus
d’assurance, le vérificateur et l’attestation
doivent respecter un certain nombre
d’attributs qui s’avèrent être pourtant souvent
absents, à savoir plus particulièrement
l’apparence d’indépendance et la clarté de
l’attestation
La clarté est notamment remise en cause par
la variabilité des titres, des destinataires, le
manque de précisions quant à l’identification
de ce qui a été fait, aux restrictions imposées
dans le processus.
Très peu d’informations sont communiquées
sur le périmètre, la nature, le calendrier et
l’étendue des procédures employées par
le vérificateur, ainsi que sur les référentiels
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
utilisés
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
O’Dwyer et Journal of Seeking stakeholder- Analyse de l’évolution des pratiques Absence continue des parties prenantes dans
Owen 2007 Corporate centric sustainability d’attestations d’assurance sociétales, en vue les pratiques d’assurance
Citizenship assurance de se prononcer quant à la responsabilité des Réticence à indiquer le destinataire de
entreprises vis-à-vis de leurs parties prenantes l’attestation d’assurance
Tendance à minimiser les attentes, via une
Analyse du contenu de 51 rapports de VS large limitation du périmètre, divulguant par
d’entreprises ayant été nominées en 2003 dans là même de faibles niveaux d’assurance
les récompenses de l’ACCA UK et l’European Toutefois, le recours à des standards
Sustainability reporting Awards. 29 concernent davantage orientés parties prenantes s’est
l’Europe et 22 le Royaume-Uni. accrue avec l’AA1000
Les consultants se focalisent plus que
les professionnels comptables sur les
problématiques de complétude, de justice
et d’équilibre général dans leur attestation
d’opinion. Ils adoptent une approche plus
stratégique en apportant des commentaires
sur les faiblesses des systèmes, le reporting
et la performance, ce qui est une approche
créatrice de valeur dans une orientation
parties prenantes
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
52
Fonseca 2010 Corporate How credible are Evaluation de la qualité de l’assurance en Les attestations d’assurance analysées
Social mining corporations’ analysant si les attestations satisfont un révèlent plusieurs problèmes de qualité
Responsibility sustainability minimum de critères requis. soulignés dans les études antérieures : une
and reports? A critical faible participation des parties prenantes
Environmental analysis of external Analyse de contenu des rapports de VS à la mission d’assurance, des destinataires
Management assurance under (contenant 1 à 4 pages) de 9 entreprises associés au management, peu d’informations
the requirements appartenant au ICMM (International Council on en termes de niveaux d’assurance, peu de
of the International Mining and Metals). Les rapports de VS ont été conclusions en lien avec les principes de
Council on Mining signés entre novembre 2006 et septembre 2007 matérialité, d’intégration et de responsabilité
and Metals. pour 4 entreprises par un professionnel vis-à-vis des parties prenantes.
comptable et pour les 5 autres par un cabinet de Les larges restrictions de périmètre et la
consultant. diversité des critères de vérification utilisés par
les vérificateurs indiquent que ces entreprises
exercent un contrôle significatif sur les
pratiques de VS : la VS fait l’objet d’une
capture managériale
La procédure d’assurance initiée par l’ICMM
pourrait être en mesure d’apporter plus de
cohérence et de contenu au processus de
vérification. Elle a le potentiel de compenser
certains manquements actuels, tels que
l’identification d’un destinataire externe et
d’encourager des conclusions plus positives.
La portée de sa contribution à l’accroissement
de la confiance dans l’information diffusée
dépend de différents facteurs, dont la
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
Manurung et GadjahMada An L’objectif de l’article est d’étudier dans quelle Les résultats montrent que l’on observe de
Basuki 2010 International analyticalassessment mesure les pratiques de VS favorisent la nouvelles tendances dans la VS. Tout d’abord
Journal of of assurance transparence et la responsabilité envers les les comptables tendent à limiter leur lectorat
Business practices in social parties prenantes. au management seul et à se décharger de
environmental and toute responsabilité pour tout autre lecteur
sustainablereporting Analyse empirique du contenu de 50 rapports potentiel. Cela diminue la transparence
in the United de vérification accompagnant les rapports RSE du rapport envers les parties prenantes.
Kingdom and présélectionnés par l’ACCA (Association of Deuxièmement, il y a de fortes preuves que
NorthAmerica Chartered Certified Accountants) et au CERES- le management a le contrôle sur l’étendue de
ACCA Sustainability reporting Award pour la l’engagement d’assurance et sur le contenu
période de 2006 à 2008. des informations qui sont rendues publiques.
Cela est révélé par le fait que dans beaucoup
de comptes rendus de VS préparés par des
comptables, seules des parties sélectionnées
des rapports sont vérifiées, sans que l’on
puisse affirmer que ce n’est pas la direction
qui sélectionne ces parties. Pour finir, les
récentes pratiques d’engagement d’assurance
représentées dans l’échantillon n’améliorent
pas la transparence envers les parties
prenantes du reporting sociétal.
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
54
O’Dwyer, Owen Accounting, Seeking legitimacy Cet article analyse comment le processus de L’analyse révèle l’interaction entre les
et Unerman Organizations for new assurance légitimation adopté par les praticiens de la VS tentatives de proposition d’une légitimité
2011 and Society forms: The case dans une grande entreprise de services a évolué pragmatique, morale et cognitive de la part
of assurance on et impacté leurs tentatives pour développer cette de trois parties clés dans le processus de VS :
sustainability forme de pratique d’assurance, en particulier la les clients qui commandent VS, les utilisateurs
reporting mise en place de déclarations d’assurance. des déclarations d’assurance à l’exception des
clients et enfin le service « risque interne »
Réalisation d’une étude qualitative par la de l’entreprise qui approuve la formulation
réalisation d’entretiens semi-directifs auprès de la déclaration d’assurance. Il apparaît que
de professionnels impliqués dans l’élaboration pour obtenir ces trois sortes de légitimité,
d’une VS (période 2005-2006). Une analyse de l’adoption et l’alignement de différentes
l’ensemble des documents internes relatifs à la stratégies de légitimation est nécessaire.
VS a été réalisée. Développer une légitimité pragmatique
avec les clients dépend de l’établissement
de légitimité morale avec les utilisateurs des
déclarations d’assurance qui ne sont pas des
clients, alors que s’assurer de la légitimité
morale avec les utilisateurs non-clients est
subordonné à l’acquisition de la légitimité
pragmatique avec le service « risque
interne » de l’entreprise. Les stratégies de
légitimation des praticiens sont soutenues
par une volonté d’ouvrir le dialogue, ce qui
transparaît dans leur engagement avec les
utilisateurs potentiels et dans leurs efforts
pour développer les déclarations d’assurance
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
utilisateurs.
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
O’Dwyer 2011 Contemporary The case of Cet article a deux objectifs. Premièrement Les résultats révèlent la nature fragile des
Accounting sustainability développer la compréhension de la façon dont efforts faits pour innover dans le domaine
Research assurance: les professionnels de l’assurance tentent de de la vérification du reporting sociétal.
Constructing a new construire le pratique de la VS. Deuxièmement, il Ils exposent les difficultés à transférer les
assurance service cherche à comprendre comment et dans quelle techniques et l’esprit de l’audit traditionnel
mesure ces efforts rendent le reporting sociétal à de nouvelles aires de vérification. Les
auditable. connaissances implicites et l’intuition des
professionnels sont au centre du processus
Étude de cas longitudinale auprès de 2 de vérification lorsque les directives des
services d’assurance appartenant aux Big 4. standards internationaux d’assurance sont
Réalisation d’entretiens semi-directifs auprès vagues.
de professionnels appartenant à 2 des Big Cependant les différences entre
4 (36 entretiens au total). Les entretiens ont « comptables » (auditeurs financiers) et
été réalisés entre 2005 et 2010. L’étude a été « non- comptables » (professionnels n’ayant
complétée par une analyse documentaire. pas de formation en audit financier) sur les
approches légitimes pour la recherche et
l’évaluation des preuves sont très présentes
dans les processus de mise en place des
pratiques. Afin de rendre le reporting sociétal
auditable, ils suggèrent une solution : associer
des parties prenantes expertes aux pratiques
d’audit financier existantes. Cette proposition
suggère que des parties prenantes choisies
par les entreprises fourniraient une assurance
distincte (et des conseils) sur l’étendue et la
pertinence du contenu du rapport sociétal.
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Moroney, Accounting Evidence of Cet article analyse si la qualité de la diffusion Les scores de qualité de la diffusion
Windsor et Aw and Finance assurance volontaire d’information environnementale volontaire d’informations environnementales
2012 enhancing the s’accroît en présence d’une VS et si le niveau s’accroissent significativement lorsque
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
56
Perego et Kolk Journal of Multinationals’ Analyse de la manière dont les pratiques Grande variabilité dans l’adoption des
2012 Business Ethics Accountability on évolutives de VS, et plus particulièrement la pratiques de VS
Sustainability: The diversité des normes d’assurance et le profil La VS est déterminée par des pressions
Evolution of Third- du vérificateur, influencent la qualité des institutionnelles externes
party Assurance attestations d’assurance o Les pratiques de VS résultent d’un
of Sustainability isomorphisme normatif qui implique une
Reports Analyse de contenu des rapports RSE des années transposition des règles et procédures
1999, 2002, 2005, 2008 d’entreprises issues du professionnelles de l’audit financier en
Fortune Global 500. faveur de la vérification non financière
o Tension potentielle entre les forces
normatives et coercitives, notamment
dans les contextes nationaux caractérisés
par une importante réglementation
qui pourrait entraver l’émergence de
nouvelles pratiques d’audit
La VS est également déterminée par des
ressources et compétences internes
o Les entreprises présentant des ressources
et compétences supérieures sont
davantage susceptibles de requérir
de hauts niveaux de standards de
responsabilité et de qualité de l’assurance
o L’absence de ressources et compétences
internes peuvent empêcher le recours
à la VS, même en présence de forces
institutionnelles incitatrices
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
Janggu, Darusi, Journal Assurance of CSR Analyse de la manière dont le contenu des Variabilité des attestations d’assurance,
Sawani et Zain of Energy and Sustainability rapports de RSE et des attestations d’assurance contraire aux préconisations de l’ISAE 3000.
2013 Technologies Reports: Empirical respectent les éléments clef de l’ISAE 3000 Variabilité en ce qui concerne le titre, le
and Policy Evidence from an destinataire, les objectifs de la mission,
Emerging Economy Analyse de contenu des rapports d’assurance le périmètre, le calendrier, la nature des
émis par 8 sociétés cotées malaisiennes pour procédures ; la plupart des attestations
l’année 2010. communiquant très peu d’informations.
Les vérificateurs sont performants au titre
des trois processus de vérification, à savoir
la validation des données dans le rapport,
la validation de la collecte de données et la
validation des objectifs atteints
Les vérificateurs sont en relation avec les
parties prenantes durant le processus de
vérification
Gillet-Monjarret Revue de L’étude de la Objectif d’étudier la VS dans un contexte La mise en place d’une VS est une réponse
2014 l’Organisation pratique de VS dans réglementaire particulier, à savoir le contexte apportée à différentes formes de pressions
Responsable le contexte français français coercitives, normatives et mimétiques dans un
de la loi Grenelle 2 objectif d’obtention de légitimité
Étude qualitative menée à partir d’entretiens
semi-directifs réalisés auprès de vérificateurs
sociétaux et analyse des documents de travail
des vérificateurs.
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
58
Mori Junior, Journal of Sustainability Objectif de consolider et de fournir de Toutes les entreprises étudiées divulguent des
Best et Cotter Business Ethics Reporting and l’information sur le reporting sociétal, la VS et informations RSE sur leur site internet
2014 Assurance: A le type de prestataires d’assurance ; volonté Le pourcentage d’entreprises publiant
Historical Analysis de proposer une analyse descriptive de ces un rapport sociétal a augmenté ces
on a World-Wide pratiques dernières années, alors que le pourcentage
Phenomenon d’entreprises sollicitant une VS a stagné ;
Analyse descriptive des pratiques de diffusion ceci signifie qu’il y a peu de changements
d’IS et de VS d’entreprises appartenant au dans la valeur perçue associée au processus
Fortune Global 500 en comparant les résultats d’assurance
avec les précédentes études. L’échantillon est Les missions d’assurance sont réalisées par
composé de 484 entreprises (2010). des professionnels de la comptabilité ou des
non-comptables. Une pratique émergente
consiste à avoir recours à l’examen de
spécialistes ou de parties prenantes ou à
un tandem mixte. Ceci peut se justifier par
l’insatisfaction associée au processus d’audit
mis en œuvre par les comptables et les non-
comptables, dont le périmètre d’étude est
souvent trop limité
Les pratiques de reporting sociétal et de VS
correspondent à un phénomène mondial
qui apparaît dans les économies tout autant
développées qu’émergentes
Le niveau, la forme, la qualité et l’intégrité
de l’information diffusée peuvent néanmoins
largement varier ;
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
Romero, Social Perceptions of Analyse de la manière dont les utilisateurs Accord entre les perceptions des utilisateurs
Fernandez- Responsibility quality of assurance perçoivent la qualité des attestations d’assurance et les résultats du test de mesure de la qualité
Feijoo et Ruiz Journal statements for Comparaison des perceptions des utilisateurs des attestations d’assurance
2014 sustainability reports avec les résultats d’un test de mesure de la Différentiel de perceptions constaté entre les
qualité appliqué aux attestations d’assurance répondants :
o en fonction de leur appartenance à l’un
Enquête menée auprès de 253 étudiants des pays étudiés
de niveau master en management et en o Les étudiants américains attribuent
comptabilité dans deux pays, l’Espagne et les plus de valeur à la responsabilité des
États-Unis. Les étudiants sont utilisés comme entreprises et aux vérificateurs
proxy d’utilisateurs des rapports de VS et doivent o Les étudiants espagnols attribuent le plus
mesurer la qualité des attestations d’assurance. de valeur à la disponibilité du rapport
d’assurance en ligne
o en fonction de leur profil comptable ou
non-comptable
o Les comptables privilégient de manière
décroissante le processus d’assurance,
l’attestation en elle-même et enfin la
forme et la disponibilité de l’assurance
o Les non-comptables considèrent de
manière décroissante le processus de
VS, la responsabilité, l’indépendance du
vérificateur, l’accessibilité de l’attestation
d’assurance et enfin l’attestation elle-
même
Les facteurs jugés déterminants de la qualité
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :
2015 Europe Sustainability sur la décision de solliciter volontairement une médiatique expliquent le recours à la VS
Information: A Study attestation d’assurance Le recours à la VS est également expliqué par
of Media Pressure la taille de l’entreprise, son secteur d’activité
Analyse quantitatives des facteurs médiatiques et son positionnement dans une dynamique
réalisée avec des régressions logistiques sur des RSE
60
Double cadre théorique :
Gillet 2010a Thèse de doctorat L’étude des Dans une première étape, étude exploratoire La phase exploratoire met en évidence que
en sciences de déterminants de qualitative menée à partir de 14 entretiens les entreprises réalisent une VS dans le but
gestion, Toulouse la vérification semi-directifs auprès de responsables RSE d’améliorer leur reporting extra-financier
des informations d’entreprises françaises, de vérificateurs et de dans un processus d’amélioration continue.
sociétales dans le diverses parties prenantes. De plus, cette pratique a pour but de
contexte français Dans une deuxième étape, une étude garantir aux utilisateurs de l’information
quantitative est menée au moyen de régressions une confiance et une fiabilité dans ces
logistiques. informations. Cependant, il apparaît que les
L’échantillon est composé des entreprises du entreprises mettant en place une vérification
SBF 120 sur une période de deux ans (2007 et sont mues par une recherche de légitimité.
2008). Soumises à diverses pressions institutionnelles,
les entreprises vont y répondre en mettant
en place une vérification sociétale dans un
objectif d’obtention de légitimité.
Kolk et Perego Business Determinants Analyse des facteurs associés à la décision Les entreprises domiciliées dans les pays
2010 Strategy and the of the adoption volontaire de solliciter une VS et plus à culture partenariale et dont le régime
Environment of sustainability particulièrement des facteurs institutionnels de gouvernance est plus souple sont
Claire Gillet-Monjarret et Géraldine Riviere-Giordano
62
Herda, Taylor et Journal of The Effect Analyse de l’impact de la protection des La décision d’obtenir une attestation
Winterbotham International of Country- investisseurs à une échelle pays sur la décision de d’assurance et de prétendre à une assurance
2014 Financial Level Investor solliciter une VS de qualité plus élevée s’observe davantage
Management & Protection on dans les entreprises domiciliées dans les pays
Accounting the Voluntary Analyse quantitative (régressions logistiques) qui protègent peu leurs investisseurs.
Assurance of sur un échantillon de 1 482 rapports de Les managers appartenant à des pays
Sustainability 618 entreprises publiant un rapport de protégeant peu les investisseurs utilisent
Reports développement durable et utilisant les normes l’attestation d’assurance volontaire comme un
de la GRI entre 2005 et 2009. mécanisme de contrôle de remplacement, en
vue de renforcer la crédibilité.
Pas de démonstration selon laquelle la
décision volontaire de solliciter une VS serait
orientée par les environnements d’affaires qui
incluraient les parties prenantes.
Casey et Auditing: A Understanding Étude empirique du marché de la VS aux États- Contrairement à leurs homologues
Grenier 2015 Journal of Practice and Contributing Unis internationaux, les entreprises américaines
et Theory to the Enigma of appartenant au secteur de la finance et
Corporate Social Analyse quantitative sur la période de 1993 à des services publics n’ont pas davantage
Responsibility 2010 (102 822 observations entreprise/année). recours aux attestations d’assurance que
(CSR) Assurance L’échantillon est composé de 2 649 rapports les autres entreprises américaines, même
in the United RSE dont 230 rapports vérifiés par un tiers si elles encourent des risques sociaux et
States indépendant. environnementaux plus importants.
La surveillance réglementaire appliquée à
ces entreprises joue le rôle de substitut à
l’attestation d’assurance, c’est-à-dire à l’enjeu
d’accroissement de leur crédibilité.
LA VÉRIFICATION SOCIÉTALE :