Les Puits: Présentation
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LES PUITS
Richard Bonneville *
Présentation
La technique des puits semble apparemment simple. Elle exige cependant le strict respect de
certains principes pour assurer une bonne durabilité. On divise la réalisation d’un puits en
plusieurs étapes :
n Le fonçage - le cuvelage.
o Le captage - la colonne captante.
p L’exhaure de l’eau.
q Les aménagements de surface.
n Le fonçage c’est le creusement du puits proprement dit depuis la surface jusqu’à la nappe
phréatique. Le cuvelage c’est la protection de ce puits pour éviter l’effondrement des parois.
o Une fois la nappe phréatique atteinte et le cuvelage achevé, on procède au captage de la
nappe fait à l’aide d’une colonne captante qui va « coulisser » à l’intérieur du puits et
descendre plus profondément dans la nappe pour devenir le réservoir d’eau.
p Il faut rapidement procéder au choix de la technique d’exhaure. De ce choix vont
dépendre les installations et les aménagements de surface. Ce choix est à caractère
stratégique dans le développement d’un programme de puits.
q Les aménagements de surface prennent en compte les demandes et les besoins de la
population (abreuvoir, lavoir...) le terrain (aire anti-bourbier plus ou moins grande,
protection du puisage...) et enfin et surtout le débit du puits. Ils sont parfois aussi
conséquence du choix d’exhaure.
1. Le fonçage - le cuvelage
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Méthode « Rep. Dominicaine » Une autre solution (mise en œuvre avec succès
en République Dominicaine) consiste à
réaliser à l’intérieur même du puits et au fur et
à mesure de la descente, des buses de
protection coulées « in situ ».
L’avantage est de ne pas ralentir la
progression du fonçage qui peut donc se faire
sans se préoccuper des buses qui restent sur
place fixées à la paroi. Le second avantage est
la conséquence du coulage « in situ » : le
béton épouse les formes du puits et ne laisse
aucune fissure assurant ainsi une étanchéité
parfaite.
Il faut cependant rappeler que : ces méthodes
sont assez coûteuses puisqu’elles imposent de
réaliser un béton tout au long du puits ; que ce
béton est mis en œuvre avant même de savoir
si le puits va donner de l’eau (dans la seconde
option il n’y a aucune possibilité de récupérer
les buses de protection) et qu’il y a donc un
risque financier plus important.
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Cuvelage en remontant
Le fonçage du puits avec cuvelage classique doit s’arrêter dès la nappe phréatique atteinte.
C’est à ce moment qu’il faut changer de technique et mettre en place la colonne captante. La
colonne est faite d’une trousse coupante et de plusieurs buses crépinées fixées ensemble.
C’est la phase de creusement la plus délicate. Il faut en effet sortir l’eau qui envahit le fond du
puits et continuer à creuser dans des conditions d’exiguïté particulièrement difficile (on se
trouve en effet à l’intérieur des buses de la colonne captant dont le diamètre est de 90 cm
minimum...).
Le deuxième critère est celui du débit. S’il est important, il va limiter la possibilité
d’approfondir le puits puisque beaucoup d’eau pénétrera dans le puits. On ne pourra donc pas
capter profond et le puits sera plus sensible à une faible variation de la nappe. Le débit du
puits est donc un critère déterminant dans la mesure où il est fixé en premier lieu par la
demande des utilisateurs, ensuite, par la porosité du terrain et les possibilités de la nappe et
enfin, par la capacité de creuser profond en pompant dans le même temps.
1
Burgeap 1992 - 237 p.
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Les buses crépinées sont coulées en surface. plan type d’une buse crépinée
Elles sont ferraillées et trois étriers sont inclus
pour permettre le boulonnage des buses entre
elles et avec la trousse coupante : la colonne
captante doit être solidaire. Elle doit
descendre au rythme du creusement et son
poids total aide à cette descente. Il faut la
maintenir verticale et on peut pour cela
préparer des guides placés sur la partie haute
qui assurent le maintien d’un espace régulier
avec le cuvelage. Attention à ne pas glisser de
bouts de bois ou de roches qui risqueraient de
venir bloquer les buses dans leurs descentes. Il
ne faut pas creuser plus de 30 cm sans
s’assurer que la colonne descend bien de la
même façon.
Le crépinage est fait par la mise en place de
fers de 3/8’’ ou 1/2’’ qui traversent de part en
part les deux parties du moule. Les trous
doivent être espacés de 3’’ par 3’’ (7,5 cm x
7,5 cm). Les fers de 3/8’’ sont retirés après
une heure de prise.
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3. L’exhaure de l’eau
L’usure des pompes est bien souvent la pierre d’achoppement de la pérennisation des
programmes de puits. L’usure est normale et les pompes demandent un entretien régulier et
des opérations de réparation régulières. Il faut donc être en mesure d’avoir accès d’une part
aux pièces de rechanges nécessaires (joints, clapet...) et d’autre part à la main d’œuvre
technique (formation au sein de la communauté de réparateur de pompes, service d’entretien,
entreprise de réparation...). En conséquence, il est recommandé de bien prendre en compte
l’existant plutôt que de chercher à inventer et mettre en œuvre une nouvelle technique. Les
pompes déjà sur place ont plus de chance de bénéficier d’un réseau existant.
Voici une liste non exhaustive de critères pouvant permettre une sélection judicieuse de la
méthode d’exhaure :
- liste du matériel existant ;
- débit nécessaire ;
- profondeur du puits et capacité de pompage ;
- qui va utiliser la pompe ?
- entretien de la pompe, qui va le réaliser, d’où vient la pompe, en
« quoi » est-elle faite, etc.
- oxydation ?
Comme pour tout aménagement de point d’eau, l’eau est la plus grande source de pollution. Il
s’agit donc de l’éloigner le plus vite possible. Des aires anti-bourbier sont donc
recommandées autour du puits de façon à ne pas laisser d’eaux stagnantes à proximité de la
pompe. De la même façon, les abreuvoirs, s’ils sont nécessaires, doivent être prévus loin du
point de pompage (les animaux urinent...) en mettant en place des mesures d’hygiène. Enfin il
faut penser au lavage des contenants quand les utilisateurs viennent chercher de l’eau. L’eau
sale est rejetée sous le robinet de pompe et il est donc indispensable de prévoir la récupération
de cette eau plutôt que de laisser femmes et enfants rejeter cette eau juste à côté de l’aire anti-
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bourbier « pour ne pas la salir » et donc provoquer ce que l’on cherche à éviter. De toute
façon, les utilisateurs qui rincent leurs récipients ne s’éloigneront pas du robinet pour vider
leur seau (au risque de perdre leur tour si plusieurs personnes attendent).
Il est évidemment judicieux de chercher à savoir ce qui existe, ce qui se fait autour des points
d’eau traditionnels (lavage, abreuvage, etc.) et quelles sont les demandes des futurs usagers.
AVIS IMPORTANT
Les fiches et récits d’expériences « Pratiques » sont diffusés dans le cadre du réseau d’échanges
d’idées et de méthodes entre les ONG signataires de la « charte Inter Aide ».
Il est important de souligner que ces fiches ne sont pas normatives et ne prétendent en aucun cas
« dire ce qu’il faudrait faire »; elles se contentent de présenter des expériences qui ont donné des
résultats intéressants dans le contexte où elles ont été menées.
Les auteurs de « Pratiques » ne voient aucun inconvénient, au contraire, à ce que ces fiches soient
reproduites à la condition expresse que les informations qu’elles contiennent soient données
intégralement y compris cet avis .
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Richard Bonneville a supervisé les programmes de Marigot (Haïti) jusqu'en avril 99 et les programmes
dominicains (dont le programme de prêts de La Cabirma) jusqu'en septembre 1999.
avril 98 - 12/12
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