3 - Ethique Medicale 1 Ere Annee 3
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I. INTRODUCTION
En tant que médecins, nous avons conscience du privilège que constitue notre engagement
dans la relation médecin/patient, une relation unique qui, dans un climat d’éthique et de
confiance, facilite la transmission des connaissances scientifiques et les soins mais la question
des soins de santé soulève aujourd’hui de multiples dilemmes éthiques extrêmement
complexe pour lesquels les médecins manquent parfois de préparation.
Les médecins sont doublement concernés par l’éthique car ils participent activement au
progrès des connaissances médicales (par la recherche biomédicale) et ils sont en contact
quotidien avec les malades qui leur demandent toujours des réponses et des conseils
immédiats
Du latin médicina qui signifie l’art de guérir, remède, potion. C’est la science et la pratique
(art) étudiant l’organisation du corps humain (anatomie humaine), son fonctionnement
(physiologie) et cherchant à préserver sa santé physique et/ou mentale par la prévention
(prophylaxie) et le traitement (thérapie) des pathologies.
Les pratiques religieuses comblent peu à peu le vide laissé en concurrence avec l’astrologie
du moyen âge.
Vers 500 A J.C les grecs jettent les bases de la médecine occidentale, Pythagore, Thales,
Hippocrate (père de la théorie humorale), Aristote expose sa pensée (il est le premier
biologiste à affirmer que la fonction explique l’organe)
Au XI siècle : Avicenne (Abu Ali ibn Sinâ, médecin, philosophe et érudit de l’actuelle
Ouzbékistan) écrit le canon de la médecine et le livre de la guérison. moise Maïmonide,
médecin, philosophe et théologicien juif appelé prince des médecins de l’époque
andalouse écrit le traité des aphorismes médicaux. Les fondements et les préceptes de la
médecine sont posés.
Au XIII siècle les premières dissections sont pratiquées
Aux XVI siècle l’anatomie enregistre des avancées notoires, les premiers diplômes de
docteur en médecine sont délivré « actus triomphus », Léonardo Da Vinci écrit son traité
d’anatomie. Flamant Vésale est autorisé par l’église à pratiquer des dissections, Ambroise
Paré est considéré comme le premier chirurgien moderne. La physique, la logique et
surtout la confrontation anatomo-clinique préparent la révolution des esprits indispensable
aux progrès.
Après la renaissance, siècle des lumières le XX siècle voit l’essor des biotechnologies, la
médecine devient universelle et une, la science est pointue, le corps apparait désormais
transparent dans le seul but : arriver à la meilleure proposition thérapeutique.
Dans sa définition la plus simple, l’éthique est l’étude de la moralité – une réflexion et une
analyse attentive et systématique des décisions et comportements moraux, passés, présents ou
futurs.
Alors que l’éthique s’intéresse à tous les aspects du comportement humain et de la prise de
décision, elle constitue un domaine d’étude très large et très complexe qui compte de
nombreuses branches ou subdivisions. Le thème principal de ce cour est l’éthique
médicale, la partie de l’éthique consacrée aux questions morales relatives à la pratique
médicale. L’éthique médicale est étroitement liée à la bioéthique (éthique biomédicale), sans
toutefois lui être identique. Alors que l’éthique médicale s’intéresse principalement aux
problèmes soulevés par l’exercice de la médecine, la bioéthique est un vaste sujet qui
concerne les questions morales liées au développement des sciences biologiques de manière
plus générale.
La déontologie mot d’origine grec signifie ce qu’on doit faire, elle se situe entre la morale
« ce qui est bien » et le droit « ce qui est juste », elle définie l’ensemble des principes, règles
et usages que doit respecter le médecin ou l’étudiant en médecine dans l’exercice de la
profession médicale.
L’éthique est et a toujours été une composante essentielle de la pratique médicale. Les
principes éthiques comme le respect de l’individu, le consentement éclairé et la confidentialité
constituent le fondement de la relation médecin / patient. Cependant, l’application de ces
principes peut parfois poser problème, notamment lorsque les médecins, les patients, les
membres de la famille et autres personnels de santé ne sont pas d’accord sur ce qu’ils estiment
être la bonne manière d’agir dans une situation donnée. L’enseignement de l’éthique prépare
les étudiants à reconnaître ces situations difficiles et à y répondre sur la base de principes
rationnels. L’éthique est également importante dans les relations du médecin avec la société et
avec ses collègues et aussi dans la conduite de recherches médicales.
L’avortement ;
Les techniques de procréations médicalement assistés ;
Le dépistage génétique prénatal ;
Les transplantations d’organes, de tissus et de cellules (cellules souches) ;
Les xénogreffes ;
L’acharnement thérapeutique ;
Le consentement éclairé ;
Les décisions d’arrêt de traitement ;
Les soins en fin de vie ;
V. QUELLE EST LA PARTICULARITÉ DE LA MÉDECINE?
Il semble que de tout temps et partout dans le monde, le fait d’être médecin a signifié quelque
chose de particulier. Le médecin est celui que l’on contacte pour nous aider dans nos besoins
les plus pressants – soulager les douleurs et les souffrances, recouvrer la santé et le bien-être.
On permet au médecin de voir, de toucher, de manipuler toutes les parties du corps humain,
même les plus intimes. Et ce, au nom de la conviction que le médecin agit dans le meilleur
intérêt du patient.
Les patients qui autrefois acceptaient inconditionnellement les ordres du médecin demandent
parfois aujourd’hui que celui-ci justifie ses recommandations lorsqu’elles diffèrent des
conseils obtenus d’un autre praticien ou de l’Internet.
Outre son adhésion à ces trois valeurs fondamentales, l’éthique médicale se distingue de
l’éthique générale qui s’applique à chacun en ce qu’elle est publiquement professée dans un
serment (par exemple, la Déclaration de Genève de l’AMM) et/ou un code. Ces serments et
ces codes, bien que différents d’un pays à l’autre, voire à l’intérieur d’un même pays, ont
cependant plusieurs points communs, notamment la promesse que le médecin fera prévaloir
les intérêts de son patient, s’abstiendra de toute discrimination sur la base de la race, de la
religion ou d’autres droits humains, protègera la confidentialité de l’information du patient et
fournira, le cas échéant, les soins d’urgence ou exigés.
La réponse à la question de qui décide de ce qui est éthique en général diffère donc d’une
société à l’autre mais la culture et la religion jouent souvent un rôle important dans la
détermination du comportement éthique. Chez nous (en ALGERIE) La loi 90-17 du
31.07.1990 modifiant et complétant la loi 85-05 du 16.02.1985 relative à la protection et la
promotion de la santé fixe le code de l’éthique médicale au chapitre III du titre IV.
Ce conseil peut être saisi par toute personne physique ou morale pour toute question entrant
dans le cadre de sa mission.
Tout comme l’éthique médicale peut et doit évoluer avec le temps ainsi qu’avec les progrès
des technologies et des sciences médicales et aussi des valeurs de la société, elle diffère, pour
les mêmes raisons, d’un pays à l’autre. Sur la question de l’euthanasie, par exemple, il existe
des divergences d’opinion importantes entre les différentes associations médicales. Certaines
la condamnent, d’autres font valoir leur neutralité, et l’une d’entre elles, l’Association
médicale néerlandaise, l’accepte à certaines conditions. De même, concernant l’accès aux
soins de santé, certaines associations soutiennent l’égalité de tous les citoyens tandis que
d’autres sont prêtes à tolérer de grandes inégalités. Certains pays manifestent un grand intérêt
pour les questions éthiques soulevées par les avancées de la technologie médicale alors que
ces questions ne se posent pas dans les pays qui n’ont pas accès à cette technologie.
Bien que ces différences puissent paraître importantes, il existe un nombre plus grand encore
de similitudes. Les médecins ont partout dans le monde beaucoup en commun et lorsqu’ils se
rassemblent au sein d’organisations comme l’AMM, ils parviennent généralement à
s’entendre sur des questions éthiques controversées, même si cela nécessite souvent de longs
débats. Les valeurs fondamentales de l’éthique médicale comme la compassion, la
compétence, l’autonomie et aussi l’expérience et le savoir-faire des médecins constituent une
base solide pour analyser les questions éthiques et parvenir aux solutions qui seront dans le
meilleur intérêt du patient, du citoyen et de la santé publique en général.