Le Chat Botte Et Autress Contes PDF
Le Chat Botte Et Autress Contes PDF
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Le Chat botté
et autres contes
Un meunier laissa en héritage à ses trois fils les seuls biens qu’il
pourrais-je bien en faire ? Il n’est même pas assez gras pour être mangé !
– Moi ? Finir en pâté, jamais ! »
C’était bien le chat, doué de parole, qui venait de prononcer ces mots.
« Maître, offrez-moi un grand sac et de belles bottes, et je ferai votre
Avec de la luzerne, il attira dans son sac un jeune lapin de garenne. Hop !
Le chat tira les cordons du sac et l’enferma dedans. Puis il fila sans attendre
– Il est bien aimable. Quel est son nom ? demanda le roi.
Jour après jour, le roi reçut deux perdrix et d’autres gibiers apportés par
« Faites tout ce que je vous dis sans poser de questions, et vous serez
comblé ! »
« Quand je lèverai la patte droite, faites de grands gestes avec les bras »,
Carabas, se noie ! »
« Pendant que mon maître se baignait, des voleurs lui ont pris ses
– Ne vous inquiétez pas, répondit le roi. Mes gardes vont tout de suite lui
lui.
Mais il restait quelques détails à régler.
« Si vous ne voulez pas finir hachés menu, vous devez dire que ce pré
griffes.
Et quand le roi interrogea un peu plus tard les paysans sur leur seigneur,
chat.
aussitôt en lion.
Le Chat botté se réfugia dans une gouttière et lui cria : « C’est très bien,
mais je parie que vous n’êtes pas capable de vous transformer en un tout
Voici comment le fils d’un meunier devint marquis, grâce à la ruse d’un
Sa mère se désolait.
Un jour, sa mère se mit en colère. Elle cria si fort qu’on l’entendit jusque
s’arrêter.
Honteuse d’avoir une fille aussi paresseuse, sa mère préféra mentir : « Ma
fille me réclame sans cesse du lin pour filer, mais je suis trop pauvre pour en
acheter ! »
remplies de lin.
La jeune fille pleura devant tout ce lin qu’elle ne pourrait jamais filer. Elle
resta seule pendant trois jours. Comme à son habitude, elle s’occupa à ne
rien faire.
Quand la reine revint, la jeune fille lui dit en pleurant : « Je n’ai pas le
cœur à filer… »
La reine crut qu’elle était triste d’avoir quitté sa maman. Mais elle lui
rappela qu’elle devait se mettre au travail si elle voulait épouser son fils
aîné.
Quand elle fut de nouveau seule, la jeune fille s’occupa cette fois à
rêvasser en regardant le ciel et les nuages. Soudain, elle entendit des voix
malformation. La première avait un pied aussi large que celui d’un éléphant.
« Nous filerons tout le lin, mais tu dois promettre de nous inviter à ton
troisième.
La jeune fille promit tout cela. Et les trois femmes se mirent au travail.
Dès qu’elles eurent filé tout le lin, les trois femmes repartirent en
Le jour de son mariage, elle invita les trois femmes en les présentant
Horrifié à l’idée que sa ravissante épouse soit à son tour déformée par le
La jeune fille devenue princesse n’eut aucun mal à tenir cette nouvelle
promesse.
Un jour, dans un pays lointain, une reine donna naissance à un fils
dit : « J’offre à votre enfant un esprit assez brillant qui fera oublier sa
choix. »
Les années passèrent.
Le petit prince était boiteux et bossu, et sa touffe de cheveux fous lui avait
jumelles.
aussitôt.
Pour modérer leur joie, la fée vint se pencher sur le berceau de la petite
beauté et dit : « Cette enfant sera, hélas, peu intelligente. Mais je lui donne
était sotte et ennuyeuse. Tout le monde préférait fréquenter sa sœur, qui était
forêt voisine.
« Pourquoi pleurez-vous ? » lui demanda une voix agréable.
La princesse essuya ses beaux yeux et vit devant elle un bossu qui avait
jeune homme.
– Je n’ai pas envie de vous fuir, dit Riquet d’une voix douce. Au
m’épouser.
– Je… euh… c’est-à-dire… balbutia la princesse.
– Il est normal que vous preniez du temps pour réfléchir ; vous me
qui brillait dans ses yeux pénétra dans l’esprit de la jeune fille.
soudain. »
Elle regarda Riquet avec reconnaissance, car elle se doutait qu’elle lui
devait ce changement.
de retourner au palais.
Un jour, elle se promenait dans la forêt pour essayer de choisir entre deux
demanda-t-il en rougissant.
Elle murmura : « Par votre esprit et votre bonté, vous surpassez tout le
monde… mais…
chose que ma mère m’a dite dans mon enfance. Ma bêtise d’alors me l’avait
fait oublier.
sans attendre. C’est ainsi que les deux jeunes gens partagèrent une vie
Aussi ce roi était-il riche. Il était surtout heureux, car il avait une femme
Le roi s’enferma alors dans son chagrin ; il ne voulait plus voir personne,
Quand la princesse eut dix-sept ans, son père la croisa par hasard dans le
palais. Comme elle ressemblait à sa mère, le roi, rendu fou par sa douleur,
La princesse alla trouver sa marraine, la fée des Lilas, pour lui demander
La fée lui donna ce conseil : « Demande à ton père de t’offrir trois robes :
une couleur de temps, une couleur de lune et une couleur de soleil. Comme
de tels vêtements sont impossibles à réaliser, tu auras une bonne raison pour
refuser le mariage. »
Ainsi fit la princesse.
Par malheur, le roi était si riche que ses couturiers pouvaient faire
« Ton père doit avoir un reste de raison, dit la fée. Exige la peau de son
Restée seule, la princesse s’était mise à pleurer quand la fée lui apparut :
quittait pas son horrible cape : elle avait trop peur que son père ne la
retrouve.
Le soir, Peau d’âne se retirait dans une hutte au fond des bois.
soleil. Pour oublier son triste sort, Peau d’âne aimait en revêtir une et
fut ébloui.
De retour chez lui, il perdit l’appétit et le sommeil, à tel point que ses
– Qui est Peau d’âne ? demanda la reine avec une grimace de dégoût.
– Une jeune fille. Le fermier que j’ai vu près de chez elle m’a dit que
Les parents du prince étaient si inquiets pour leur fils qu’ils envoyèrent un
cuire, elle laissa tomber dans la pâte une bague qu’elle portait depuis
toujours.
« Je veux épouser la jeune fille à qui ira ce bijou », déclara-t-il alors.
Ses parents firent défiler au palais des dizaines de princesses pour qui la
À son arrivée, la jeune fille avait revêtu la robe couleur de lune, et son
de retrouver sa fille pour lui souhaiter une vie heureuse au côté de son
prince.
Il y a fort longtemps, en Chine, un grand empereur avait fait bâtir un
C’était là que vivait un rossignol au chant si pur qu’il faisait monter les
« Le palais est magnifique, son jardin enchanteur, mais rien n’est plus
ouvrages.
ne suis pas au courant ? s’écria-t-il. Qu’on fasse venir mon chancelier sur-
le-champ ! »
Ce dernier dut reconnaître qu’il ignorait tout de cet oiseau.
Une petite fille qui s’était cachée derrière le grand tablier du cuisinier osa
berceuse. »
« Oh ! Il est tout gris ! » pensa-t-il en fixant l’oiseau posé sur une
branche.
Puis il déclara : « Cher rossignol, vous êtes invité à la cour pour chanter
Majesté. »
enfermé dans une cage en vermeil et ne sortait que trois fois par jour, les
Ce n’était pas une existence très heureuse, mais l’empereur craignait qu’il
véritable rossignol.
Majesté ! »
Quand le jouet eut chanté trente-trois fois, l’empereur ordonna que l’on
fasse venir l’autre rossignol, mais ce dernier s’était envolé par une fenêtre
restée ouverte.
Une année plus tard, l’empereur voulut écouter un soir son oiseau
chanteur. On entendit clang, puis bzzzz, puis plus rien. L’oiseau était cassé !
Au bout de cinq ans, il se mourait sur son lit, et fixait le rossignol serti de
diamants, muet, posé sur sa table de chevet. C’est alors qu’un chant d’une
grâce infinie s’éleva dans la nuit. L’empereur reconnut le vrai rossignol. Des
larmes coulèrent sur ses vieilles joues et il sentit disparaître autour de lui
l’ombre de la mort.
« Mon cher rossignol, promets-moi de ne plus me quitter !
– Votre Majesté, je reviendrai ici chaque soir vous raconter tout ce qui se
passe dans votre royaume. Mais cela devra rester notre secret », piailla
l’oiseau.
Et zou ! Il s’envola dans le clair de lune.
Auteurs :
Christelle Chatel
Ghislaine Biondi
Charlotte Grossetête
Illustrateurs :
Céline Riffard
Amandine Wanert
Sabine Cazassus
Eléonore Thuilier
Photogravure : Amalthéa
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