SIDIKI Fayssal
SIDIKI Fayssal
SIDIKI Fayssal
Fayssal SIDIKI
Sous la direction de
M. Hocine BENNOUR
Présenté et soutenue publiquement le 25/06/2016
Composition du Jury :
Président M. Arezki SMAILI Professeur ENP Alger
Promoteur M. Hocine BENNOUR Docteur ENP Alger
Examinateur M. Saïd RECHAK Professeur ENP Alger
Examinateur M. Mohamed BEN BRAIKA Docteur ENP Alger
ENP (2016)
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Ecole Nationale Polytechnique
Fayssal SIDIKI
Sous la direction de
M. Hocine BENNOUR
Présenté et soutenue publiquement le 25/06/2016
Composition du Jury :
Président M. Arezki SMAILI Professeur ENP Alger
Promoteur M. Hocine BENNOUR Docteur ENP Alger
Examinateur M. Bouzid BENKOUSSAS Docteur ENP Alger
Examinateur M. Saïd RECHAK Professeur ENP Alger
ENP (2016)
ملخـــص
بيامن.) تريا واط سعي يف س نة169.44( متتكل اجلزائر دلهيا طاقة احلرارية الشمس ية تصل اىل
تريا واط سعي يف30 اىل25 الاس هتالك احلايل للطاقة يف اجلزائر و مصدر معظمها من البرتول والغاز (من
و يف انتظار ااس تغاللها، تعد اماكنيات اجلزائر يف جمال الطاقات املتجددة مبا يف ذكل الشمس ية خضمة.)س نة
.فقط
هذا املرشوع هو عبارة عن تعاون بني وحدة أحباث التطبيقية للطاقة املتجددة و قسم الهندسة املياكنيكية للمدرسة
نوع، يتعلق بدراسة و تقييس دورة احلرارية للمرشوع جترييب للمحطة الطاقة الشمس ية املركزة. متعددة التقنيات
برج هليوسطا اليت سيمت تثبيهتا يف غرداية
دوراة رنكني العضوية، تربينات غازية, تركزي, اللكــــامت ادلالــــة حمطات مشس ية
ABSTRACT:
Algeria has a thermo-solar power of over 169.44 TWh/year . When the current consumption
of the energy in Algeria is obtained mainly from oil and gas, is 25 to 30 TWh / year,
Algeria’s potentials in the field of renewable energies including solar energy is huge and
just waiting to be exploited.
Key Words:. Solar plent, concentration, gas turbin , Organic Rankine Cycle
Résumé :
Le projet présent rentre dans la collaboration entre unité de recherche applique aux énergies
renouvelables et département de génie mécanique de l’ENP. Il s’agit d’étudier et
dimensionner le cycle thermodynamique performent afin de récupérer maximum
d’énergies capté de projet pilote de la centrale solaire à concentration type tour-héliostat
qui va être installer au niveau de Ghardaïa. A cet égard on a proposé plusieurs variantes a
étudié
Mot clé : Centrale solaire, Concentration, Turbine à gaz, cycle de Rankine à fluide
organique
Dédicaces
Chaleureusement je dédie ce modeste travail :
A la lumière de ma vie, mes chers parents en témoignage pour leur amour et leur
sacrifice sans limites à qui je souhaite la bonne santé et que Dieu me les garde.
A toute ma famille.
Fayssal
Remerciements
Je remercie DIEU tout puissant qui m’a donné le courage, la force et la volonté
pour réaliser ce modeste travail.
Mes remerciements vont également à tous les enseignants qui ont participé à notre
formation et l’aide qu’ils nous ont fourni pendant la période d’étude, et tous les
agents de l’atelier du département, et les agents de la bibliothèque de l’école.
Je tiens également à ne pas oublier tous mes amis et mes camarades de la promotion,
et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la bonne réalisation de ce travail.
Fayssal
Table des matières
Nomenclateur
Référence .............................................................................................................. 66
Liste des tableaux
Tableau 2.1 : Données utilisées dans les calculs du chapitre II…………………….. 32
Tableau 3.1: Comparaison de différents fluides organiques………………………. 45
Tableau 3.2 : Caractéristiques du Cyclopentane……….………………………….. 45
Liste des figures
Fig.1.1 : Transformation du rayonnement solaire en électricité………………………….... 15
Fig.1.2 : Schéma d’une centrale à cheminée solaire……………………………………. 17
Fig.1.3 : Le prototype de Manzanares…………………………………………………… 17
Fig.1.4 : Production d’électricité par voie thermodynamique. ……………………………. 17
Fig.1.5 : Technologie cylindro-parabolique……………………………………………….. 18
Fig.1.6 : Technologie Miroir de Fresnel…………………………………………………… 19
Fig.1.7 : La centrale solaire à miroir de Fresnel de Almería en Andalousie………………. 19
Fig.1.8 : Technologie Tour-Héliostat…………………………………………………..... 19
Fig.1.9 : Centrale Gemasolar (Solar tree)………………………………………………….. 19
Fig.1.10 : Technologie Parabole-Sterling………………………………………………….. 20
Fig.1.11 : La centrale de Maricopa aux USA……………………………………………… 20
Fig.1.12 : schéma d'une installation solaire avec cycle de puissance à vapeur…………….. 22
Fig.1.13 : Schéma d'une installation solaire avec cycle de puissance à gaz……………….. 23
Fig.1.14 : fonctionnement d'un moteur stirling de type alpha……………………………… 24
Fig.1.15 : Centrale du complexe solaire de l’institut Weizmann………………………….. 27
Fig.1.16 : Configuration d’installation pour le projet « Brayton CSP » de 28
Google…………
Fig.1.17 : Schéma du projet PEGASE à THEMIS………………………………………… 29
Fig.2.1 : schéma d’une turbine à gaz à cycle simple…………………………………..
33
Fig.2.2 : Diagramme T-S d’un cycle de Brayton………………………………….. 33
Fig.2.3 : Cycle régénératif………………………………………………………….. 36
Fig.2.4 : Diagramme T-S du cycle…………………………………………………… 37
Fig.2.5 : Schéma d’un cycle régénératif avec compression refroidie…………………. 39
Fig.2.6 : Diagramme T-S du cycle régénératif avec compression refroidi e… 40
Fig.3.1 : Types de courbes de saturation…………………………………………… 44
Fig.3.2 : Schéma du module ORC………………………………………………… 46
Fig.3.3 : Cycle ORC du cyclopentane……………………………………………… 47
Fig.3.4 : Profils des températures dans l’échangeur air/cyclopentane………………… 47
Fig.4.1 : Evolution du travail spécifique du cycle de Brayton en fonction de taux de
compression τ et du rapport des températures β………………………………………… 53
Fig.4.2 : Evolution du rendement du cycle de Brayton en fonction du taux de
compression τ et du rapport des températures β……………………………………….. 54
Fig.4.3 : Evolution du travail spécifique du cycle régénératif en fonction du taux de 55
compression τ et du rapport des températures β
H : Enthalpie (kJ/kg)
S : Entropie (kJ/kg.K)
P : Pression ( kPa)
T : Température ( K,°C)
υ : volume spécifique 3
(m / kg)
s : surface ( m² )
m : masse (kg)
Cr : facteur de concentration
τc : taux de compression
τt : taux de détente
ƞe : Rendement énergétique
ƞm : Rendement mécanique
CC Cycle combiné
CSP Energie Solaire à Concentration
DNI Irradiation normal Direct
ORC Cycle de Rankine Organique
TAG Turbine à Gaz
TAV Turbine à Vapeur
URAER Unité de Recherche Applique aux Energie Renouvelable
Introduction Générale
L’Algérie dispose d’un gisement solaire que de nombreux pays lui envient. Au
moment où le spectre de l’épuisement des réserves d’hydrocarbures pointe à l’horizon, on
doit penser sérieusement aux solutions à même de nous aider à développer nos richesses et
à exploiter au mieux nos potentiels.
Dans le domaine de l’énergie tout indique que le solaire sera notre avenir. Nous
devons donc nous préparer à cela et commencer par une réflexion sur de vraies solutions
qui nous permettraient de bien lancer notre transition énergétique vers le solaire.
Aujourd’hui, des solutions existent pour exploiter une énergie solaire suffisamment
concentrée pour que plusieurs technologies puissent se disputer les applications. C’est ainsi
que depuis que des températures de plus de 1 000 °C peuvent être exploitables avec les
tours solaires, la turbine à gaz vient empiéter sur un terrain qui était jusqu’alors promis à la
seule turbine à vapeur.
Un peu partout dans le monde, des projets pilotes utilisant la turbine à gaz comme
moteur associé à une tour solaire, voient le jour pour tester, expérimenter, améliorer ce qui
pourrait l’être, afin de préparer l’industrialisation de la turbine à gaz solarisée.
Dans le cadre de ce projet de fin d’études, qui nous a été proposé par le centre de
recherche du URAER de Ghardaïa sous le thème général : "Etude et dimensionnement d’un
cycle thermodynamique pour une mini-centrale solaire prévue à Ghardaïa", nous avons
opté pour l’analyse thermodynamique de quelques variantes de cycles associant la turbine
à gaz à une tour solaire. L’étude se fixe pour objectif d’évaluer les performances des
différentes variantes dans les conditions actuelles des technologies solaires. Nous allons à
cet effet consacrer un premier chapitre à la présentation des technologies de la
concentration solaire. Au chapitre deux, nous analyserons trois variantes de cycles de la
turbine à gaz, en tenant compte des spécificités liées à l’exploitation de l’énergie solaire et
de celles du site destiné à recevoir la mini-centrale solaire. Au chapitre III, nous
introduirons la turbine à cycle de Rankine organique (ORC) afin de rationaliser au mieux
l’utilisation de l’énergie chèrement captée. Le cycle ORC sera combiné avec la variante la
plus performante parmi les trois considérées. Finalement, une synthèse des résultats sera
faite et des conclusions seront tirées des analyses effectuées
13
Chapitre 1 : L’énergie solaire
Chapitre 1
1.1. Introduction
L’énergie solaire constitue le plus grand potentiel dont dispose la planète pour venir
progressivement remplacer les énergies fossiles dont l’épuisement est inévitable à un
horizon pas vraiment lointain. La filière qui semble la plus prometteuse pour l’utilisation
de l’énergie solaire est sans doute celle qui passe par sa concentration. Dans ce chapitre,
nous allons passer en revue les différentes technologies de concentration et présenterons
quelques réalisations utilisant la turbine à gaz.
L’énergie solaire est une énergie électromagnétique émise à partir du rayonnement solaire,
constitué principalement de lumière et de chaleur. C’est la source d’énergie la plus intense
à laquelle nous avons affaire, grâce aux nombreuses réactions nucléaires qui se produisent
en son noyau. La production d’électricité à énergie solaire repose sur des moteurs
thermiques et l’effet photovoltaïque
Cet effet est illustré sur la figure I.1 ci-dessous. Un photon d’´énergie suffisante qui heurte
un atome peut arracher un électron et lui communiquer une certaine vitesse, ce qui permet
de créer des charges électriques.
Ces charges créées ont toutes une chance de se recombiner en constituant une jonction de
deux zones de types opposés (jonction P-N), un champ électrique apparait au voisinage de
15
Chapitre 1
cette jonction qui maintient la séparation des charges positives et négatives. L’électron
arraché sera accéléré par le champ électrique et parviendra éventuellement dans la zone
de type N, de même, la charge positive acquise par l’atome se propagera vers la zone de
type P [2].
Ainsi, une tension électrique apparait entre les deux phases de la jonction et, si elles sont
reliées par un circuit extérieur, un courant s’établira. L’énergie des photons est ainsi
convertie en énergie électrique. [1]
Une centrale à cheminée solaire est constituée principalement d’un capteur solaire, une tour
et des turbines. Le capteur est constitué par le sol et une couverture située à quelques mètres
au-dessus du sol, faite de verre ou de plastique dans le but de capter puis de piéger le
rayonnement solaire grâce à l’effet de serre pour chauffer la masse d’air présente à
l’intérieur. Les forces de gravité dirigent l’air chaud vers la cheminée qui est située au
centre du capteur, les turbines sont placées sur le chemin de l’écoulement d’air pour
convertir son énergie cinétique en électricité (figs. I.2 et I.3) [3]
Le concept combine plusieurs effets et forces naturels (effet de serre, effet cheminée, effet
Venturi). L’ensemble fonctionne de manière autonome permanente quel que soit
l’ensoleillement et le régime des vents
16
Chapitre 1
Une centrale solaire à concentration est composée d’un champ de capteurs solaires, d’un
système thermodynamique et d’un système de stockage de chaleur [4]. Pour qu’il soit
17
Chapitre 1
possible de concentrer le rayonnement solaire d’une façon continue sur le récepteur, les
positions des miroirs changent en fonction de la position du Soleil. Le récepteur est
constitué d’un élément, appelé absorbeur, ayant la capacité d’absorber une grande part du
rayonnement solaire. Cette absorption génère de la chaleur qui, à son tour, sera transmise à
un caloporteur circulant à travers l’absorbeur.
Le principe de Fresnel offre une alternative moins chère. Le concentrateur de Fresnel est
constitué de plusieurs alignements de miroirs plans montés sur des axes de rotation disposés
en parallèle les uns à côté des autres. Chacun des miroirs pivote en suivant le soleil pour
18
Chapitre 1
concentrer les rayons solaires vers un tube récepteur linéaire fixé au-dessus des miroirs
dans lequel circule un fluide thermodynamique [7] (figs. I.6 et I.7 ci-dessous)
Une centrale à tour (CT) est constituée d’une tour et de nombreux miroirs de
poursuite, appelés héliostats (voir fig.s I.8 et I.9) ci-après. Un héliostat est un mécanisme à
deux degrés de liberté de rotation qui concentrent le rayonnement solaire direct sur le
sommet d’une tour où se trouve le récepteur. L’énergie concentrée sur le récepteur est soit
transférée directement au fluide thermodynamique, soit utilisée pour chauffer un fluide
caloporteur intermédiaire. La température est comprise entre 250 et 1000 °C selon le type
de récepteur et de caloporteur, ce qui permet de mettre en œuvre un cycle de Rankine
(vapeur), ou un cycle de Brayton (gaz) ou même un cycle combiné (vapeur-gaz).
19
Chapitre 1
Le capteur à miroir parabolique est le capteur le plus puissant. Il est à deux axes de rotation.
Il concentre le rayonnement solaire direct sur un récepteur ponctuel placé au point focal du
miroir. Son rapport de concentration est souvent supérieur à 2000 avec une température de
750°C.
En général, un moteur Stirling est placé directement au foyer pour produire l’électricité
(voir figs. I.10 et I.11) ci-dessous.
Ces fluides ont pour tâche de transporter la chaleur collectée et concentrée par le
miroir [8]
L’eau liquide
20
Chapitre 1
Les huiles
Ce sont des fluides monophasiques qui présentent un très bon coefficient d’échange.
Les huiles thermiques sont principalement utilisées dans les centrales cylindro-
paraboliques, leur gamme limite de température se situe aux environs de 400 °C
Sels fondus
Les sels fondus à base de nitrate de sodium et de potassium offrent un très bon
coefficient d’échange et une densité importante, ils sont aussi utilisés comme fluide de
stockage.
Ces gaz peuvent être utilisés comme fluides thermodynamiques directs et sans
intermédiaire pour entraîner les moteurs Stirling qui sont associés aux collecteurs
paraboliques [9].
Leur température d’évaporation relativement basse, nous permet de les utiliser comme
fluide thermodynamique dans un cycle de Rankine organique [8][9].
L’eau-vapeur :
L’air :
Peut être utilisé comme fluide caloporteur ou comme fluide thermodynamique dans les
turbines à gaz solarisées [9]
21
Chapitre 1
22
Chapitre 1
Le cycle de Brayton :
Dans un cycle de Brayton, l’air est aspiré puis comprimé avant d’entrer dans le
récepteur solaire où il sera chauffé afin d’atteindre la température requise en entrée de
turbine (entre 600°C à 1200°C). L’air chaud et comprimé est détendu finalement dans une
turbine couplée à un générateur électrique (voir fig. I.13 ci-dessus).
Dans le cas des capteurs paraboliques, la source chaude est généralement dotée d’une
température de 700 °C, tandis que la source froide est assurée par l’air ambiant, brassé par
un ventilateur à l’arrière du moteur.
Le gaz à l’intérieur du moteur est déplacé vers un endroit chauffé grâce au rayonnement :
sa température et sa pression augmentent (voir fig. I.14 ci-dessous). Ensuite, le gaz se dilate,
son énergie thermique se transforme en énergie mécanique. Mais, le gaz ne peut pas se
dilater infiniment : il faut compresser le gaz dans le cylindre jusqu’à son état initial en
utilisant le moins d’énergie possible. Pour ce faire, il faut déplacer le gaz du côté chaud au
côté froid du moteur, diminuant ainsi la pression [11].
23
Chapitre 1
On parle de stockage actif quand le matériau de stockage circule dans le cycle de la centrale,
c’est-à-dire que le fluide de stockage est en même temps la fluide thermodynamique. Dans
le cas où ce le fluide circule aussi dans le récepteur (absorbeur), on parle de stockage actif
direct, sinon on dit stockage actif indirect [5]
Dans ce cas, le matériau de stockage ne circule pas dans le procédé. L’énergie thermique
du champ solaire transitant via un fluide caloporteur, est transférée vers le matériau de
stockage à l’aide d’un échangeur [5].
24
Chapitre 1
de phase des matériaux, Le stockage par chaleur latente consiste à exploiter l’enthalpie de
changeant d’état (solide vers liquide ou liquide vers gaz). Lorsque le changement d’état
inverse est permis, la chaleur apportée est restituée. Le changement d’état du matériau se
Ces trois formes de stockage se distinguent par leur densité d’énergie stockable, leur
rendement, leur coût et leur mise en œuvre [5].
Le cycle de Rankine est le plus développé et le plus souvent utilisé dans les centrales
solaires actuelles, parce que la gamme de température demandée est modérée (400-650 °C),
malgré un rendement faible (20-35%).
Le problème de refroidissement dans ce type de cycles est toujours posé, surtout pour les
installations au niveau des zones arides où il est difficile de disposer de sources d’eau pour
le refroidissement. Dans ces conditions, soit on utilise des aéro-réfrigérants qui ont une
25
Chapitre 1
Des études et des projets ont été menés sur la possibilité d’utiliser la turbine à gaz pour
convertir l’énergie solaire concentrée de tours solaire en énergie électrique. Ces études ont
montré que dans l’état actuel des avancées des technologies solaires, la turbine à gaz
pourrait entrer sérieusement en concurrence avec la turbine à vapeur, c’est la turbine à air
chaud qui revient dans sa forme solarisée. Avec la turbine à air chaud, aucun besoin de
refroidir le fluide thermodynamique. Le problème de la turbine à gaz réside dans
l’obligation d’avoir de hautes températures, mais maintenant et avec les tours solaires, le
problème est résolu, le facteur de concentration dépassant la valeur 1000 [6], on peut
atteindre des températures assez élevées pour intégrer le domaine de performance de la
turbine à gaz. Rappelons ici que le facteur de concentration est défini par :
𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑖𝑟𝑜𝑖𝑟
𝐶𝑟 =
𝑆𝑢𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑟é𝑐𝑒𝑝𝑡𝑒𝑢𝑟
26
Chapitre 1
Ce récepteur, développé par l’Institut Weizmann et Rotem Industries, est également connu
sous le nom de récepteur annulaire à haute pression, directement irradiée (DIAPR). Il
permet de chauffer de l’air à 1100-1300°C, à haute pression (10-30 bars). La lumière solaire
est réfléchit par le collecteur qui la renvoie en la concentrant vers le récepteur. Puis elle
pénètre dans ce dernier par une fenêtre conique en quartz pouvant supporter une pression
cinq fois supérieure à celle que peut supporter l’acier. Les rayons sont absorbés par les
centaines de broches en céramique, dirigées vers la lumière incidente, qui recouvrent les
parois internes du récepteur. Surnommée « Kippod », cette matrice est conçue pour
absorber le maximum de lumière solaire et ne pas se fissurer en subissant d’importants
chocs thermiques. Le développement des nouveaux matériaux impliqués est l’aspect
majeur de la recherche.
Brayton CSP, c’est le projet piloté par RE Google pour la production d’électricité
par concentration solaire où la technologie tour et héliostat est utilisée. Le cycle de Brayton
est choisi pour la conversion d’énergie [15], la puissance nominale visée est de 1 mégawatt
(MW), c’est une petite centrale qu’il est possible de développer avec un coût
d'investissement raisonnable et un temps de réalisation relativement court.
La configuration choisie pour le cycle de puissance est montrée à la figure (I.16) suivante :
27
Chapitre 1
28
Chapitre 1
La centrale à sels fondus THEMIS a été exploitée de 1983 à 1986. C’était avec un cycle de
Rankine et 201 héliostats qui concentrent les rayons du soleil vers la tour où circule des
sels fondus. Chauffé par les rayons, ceux-ci transfèrent leur énergie à un circuit d'eau pour
la génération de vapeur. La vapeur alors produite actionne une turbine. En revanche, le
projet actuel repose sur le cycle de Brayton où la chaleur solaire sert pour préchauffer l'air
comprimé à travers le récepteur qui est placé sur la tour. Ensuite, l’air est chauffé par
combustion fossile pour atteindre des températures de l’ordre de 800-1000°C (voir fig. I.17
ci-dessus).
Dans les chapitres qui suivront nous allons analyser différentes variantes de cycles
impliquant la turbine à gaz solarisée et tenterons de déterminer comment évoluent les
performances des systèmes étudiés en fonction des différents niveaux de concentration
correspondant aux différentes technologies de concentration existantes.
29
Chapitre 2 : Analyse des cycles : de Brayton, Régénératif et
Régénératif à compression refroidie
2.1.Introduction
Dans ce chapitre, nous allons analyser trois variantes de cycles : le cycle de Brayton
(appelé encore cycle simple de la turbine à gaz), le cycle régénératif de la turbine à gaz et
le cycle régénératif à compression étagée avec refroidissement intermédiaire. L’analyse
consistera en une exploration de l’effet que peuvent avoir deux paramètres fondamentaux
de ce type de systèmes sur les performances des cycles analysés. Les deux paramètres dont
il est question ici, sont le taux de compression (𝜏), défini par le rapport de la pression de
fin de compression sur celle de début de compression. Nous savons que les performances
des cycles impliquant la turbine à gaz sont particulièrement sensibles à ce paramètre. Le
deuxième paramètre est un rapport de température (𝛽), entre la température minimale dans
le cycle, soit la température ambiante, et la température maximale que peut atteindre le
fluide thermodynamique au cours des transformations qu’il subit dans le système pour
exécuter le cycle, cette température correspond à celle avec laquelle l’air se présentera à
l’entrée de la turbine. Pour une température ambiante considérée constante, nous la
prendrons égale à 25 °C dans tous les calculs que nous effectuerons dans le cadre de cette
étude, la valeur du paramètre 𝛽 fixera le type de technologie considérée pour les
concentrateurs solaires. Nous avons considéré les quatre valeurs suivantes pour 𝛽 :
31
𝑇2
ℛ
𝐶𝑝(𝑇1,𝑇2) = ∫ (3,653 − 1,337. 10−3 T + 3,294. 10−6 𝑇 2
𝑇2 − 𝑇1 (II.1)
𝑇1
Le tableau ci-dessous présente les données numériques utilisées dans l’analyse des 3
variantes considérées au cours de ce chapitre et du chapitre suivant.
La turbine à gaz solarisée opérant selon le cycle de Brayton présente une installation
comportant seulement un compresseur 1-2 ; un récepteur 3-4 et une turbine 4-5. Dans cette
configuration, l’entrée du récepteur correspond à la sortie du compresseur (2≡3) et la sortie
de la turbine correspond à l’échappement de l’air dans l’atmosphère (5). L’air subit une
compression adiabatique 1-2, suivie d’un réchauffage isobare 3-4 (même si nous tenons
32
compte d’une certaine perte de pression à travers le récepteur) et finalement d’une détente
adiabatique à travers la turbine 4-5.
Fig.2.1 : schéma d’une turbine à gaz à cycle Fig.2.2 : Diagramme T-S d’un cycle de
simple Brayton
𝛥𝑃𝑅𝑒𝑐
Les données pour ce cycle sont : 𝑃1 = 𝑃5 , 𝑇1 , 𝜂𝑠𝑡 , 𝜂𝑠𝑐 , .
𝑃3
𝑃 T1
Paramètres : τ𝑐 = 𝑃2 , 𝛽 =
1 𝑇4
Calculs :
Choix d’une valeur pour le paramètre β : la température 𝑇1 à l’entrée du compresseur étant
donnée, on connait à présent la température 𝑇4 à l’entrée de la turbine :
𝑇1
𝑇4 = (II.2)
𝛽
Pour une valeur donnée du taux de compression 𝜏𝑐 on effectue les calculs suivants :
Ayant fixé à 2% (le plage de perte de charge dans les récepteur est entre 1.5 – 3%)les pertes
de charge dans le récepteur, on peut à présent calculer le taux de détente à travers la turbine :
33
𝑃4 0.98 ∗ 𝑃2
𝜏𝑡 = = = 0.98 𝜏𝑐
𝑃5 𝑃1 (II.3)
𝛾−1
On calcule le rapport 𝛼= 𝛾
Puis :
𝑇2𝑠 − 𝑇1
𝜂𝑠𝑐 = (II.5)
𝑇2 − 𝑇1
D’où :
𝑇2𝑠 − 𝑇1
𝑇2 = 𝑇1 + (II.6)
𝜂𝑠𝑐
On évalue ensuite la chaleur spécifique moyenne entre 𝑇1 𝑒𝑡 𝑇2 en utilisant l’expression
(II.1) ; soit 𝐶𝑝(𝑇1 ,𝑇2 ) on calcule le rapport des chaleurs spécifiques :
𝐶𝑝(𝑇1 ,𝑇2 )
𝛾𝑐 = (II.7)
𝐶𝑝(𝑇1 ,𝑇2 ) − ℛ
Et le rapport :
𝛾𝑐 − 1
𝛼𝑐 = (II.8)
𝛾𝑐
On reprend la procédure de calcul avec la nouvelle valeur de 𝛼𝑐 à partir de :
34
Calcul de la température à la sortie de la turbine :
La température à la sortie de la turbine, après une détente isentropique est donnée par :
avec
𝑐𝑝(𝑇5 ,𝑇4 )
𝛾𝑡 = (II.11)
𝑐𝑝(𝑇5 ,𝑇4 ) − ℛ
et :
𝛾𝑡 − 1
𝛼𝑡 = (II.12)
𝛾𝑡
La température actuelle à la sortie de la turbine s’obtient à partir de l’expression de
définition du rendement isentropique
𝑇4 − 𝑇5
𝜂𝑠𝑡 = (II.13)
𝑇4 − 𝑇5𝑠
D’où :
Le calcul de cette température suivra la même procédure itérative que celle utilisée pour la
détermination de 𝑇2 à la sortie du compresseur. Les calculs seront initiés là également avec
𝛾𝑡 = 𝛾 = 1.4
35
Calcul du travail spécifique net du cycle :
𝑊𝑛𝑒𝑡 = 𝑊𝑡 − 𝑊𝑐 (II.17)
Calcul de la quantité de chaleur fournie pour chaque kilogramme d’air au niveau du
récepteur :
𝑊𝑛𝑒𝑡
𝜂𝑒 = (II.19)
𝑞𝐻
Ces calculs seront exécutés sur MATLAB en couvrant le domaine des taux de compression
allant jusqu’à 16 avec un pas de 0.1. Ils seront exécutés pour les quatre valeurs mentionnées
𝑇
plus haut du paramètre 𝛽 = 𝑇1 . Les résultats seront présentés au chapitre IV.
4
Dans ce cas, le cycle de Brayton sera modifié par insertion d’un régénérateur ayant un
rendement de 75 % entre le compresseur et le récepteur. Cette fois-ci le point 2 correspond
à la sortie du compresseur et le point 3 à l’entrée du récepteur, qui coïncide avec la sortie
du régénérateur. L’air s’échappe dans l’atmosphère au point 6. Le régénérateur sert à
récupérer une partie de l’énergie que contient encore l’air chaud quittant la turbine au point
5 pour préchauffer l’air quittant le compresseur avant de l’envoyer dans le récepteur. Cette
opération permettra d’économiser la quantité d’énergie à fournir à l’air dans le récepteur et
donc à réduire la taille du champ solaire. L’air s’échappera dans l’atmosphère à une plus
basse température que dans la variante précédente. Les deux figures II.3 et II.4 ci-dessous
représentent le schéma de l’installation et le diagramme T-S du cycle régénératif.
36
Fig.2.4 : Diagramme T-S du cycle régénératif
𝑃 T1
Paramètres : τ𝑐 = 𝑃2 , 𝛽 =
1 𝑇4
Calculs :
𝑇1
On calcule : 𝑇4 = 𝛽
𝑃4 0,98 . 𝑃3 0,98 . 𝑃2
𝜏𝑡 = = = 0.982 = 0,983 . 𝜏𝑐 (II.20)
𝑃5 𝑃1⁄ 𝑃1
0.98
Les températures 𝑇2 à la sortie du compresseur et 𝑇5 à la sortie de la turbine se calculent de
la même façon que dans le cas d’un cycle de Brayton simple.
37
Calcul de la température 𝑻𝟑 à l’entrée du récepteur et 𝑻𝟔 à l’échappement dans
l’atmosphère :
ℎ2 + ℎ5 = ℎ3 + ℎ6 (II.22)
ℎ3 − ℎ2 = ℎ5 + ℎ6 (II.23)
D’où :
𝑊𝑛𝑒𝑡 = 𝑊𝑡 − 𝑊𝑐 (II.27)
Calcul de la quantité de chaleur fournie pour 1 kg d’air au niveau du récepteur :
38
𝑊𝑛𝑒𝑡
𝜂𝑒 = (II.29)
𝑞𝐻
Ces calculs seront exécutés sur MATLAB comme précédemment. Cependant, dans ce cas,
𝑇
pour chaque valeur de 𝛽 = 𝑇1 , il existe une valeur de 𝜏 au-dessus de laquelle il n’y a aucun
4
potentiel pour la régénération, les calculs s’arrêteront donc à cette valeur limite et seront
exécutés pour les quatre valeurs mentionnées plus haut du paramètre 𝛽. Les résultats seront
présentés au chapitre IV.
39
𝛥𝑃𝑎−𝑏 𝛥𝑃𝑅𝑒𝑔𝑐 𝛥𝑃𝑅𝑒𝑐 𝛥𝑃𝑅𝑒𝑔𝑡
On a pour données : 𝑃1 = 𝑃6 , 𝑇1 , 𝑇b , 𝜂𝑠𝑡 , 𝜂𝑠𝑐 , 𝜂𝑟𝑒𝑔 , = = = =
𝑃a 𝑃2 𝑃3 𝑃5
0.02
𝑃 T1
Paramètres : τ𝑐 = 𝑃2 , 𝛽 =
1 𝑇4
T1
𝑇4 =
𝛽
𝜏𝑡 = 0,983 . 𝜏𝑐 (II.30)
Les calculs concernant la détente se font de la même façon que dans les deux variantes I et
II. On aura donc après ces calculs :
𝑇5 et 𝐶𝑝(𝑇5,𝑇4)
La compression quant à elle se fera en deux étapes : une première dans le compresseur C1
avec le taux de compression 𝜏𝑐1 tel que :
𝑃2 𝑃𝑎
𝜏1 = 𝜏2 = = (II.31)
0,98 . 𝑃𝑎 𝑃1
40
D’où :
𝑃2 𝑃𝑎 𝜏𝑐
𝜏1 2 = 𝜏2 2 = . = (II.32)
0,98 . 𝑃𝑎 𝑃1 0,98
𝜏𝑐
𝜏1 = 𝜏2 = √ (II.33)
0,98
Avec la valeur de 𝜏1 ,on calcule la température 𝑇𝑎 et la chaleur spécifique moyenne 𝐶𝑝(𝑇1 ,𝑇𝑎)
par la procédure itérative exposée en détail dans la variante I.
𝑇2 et 𝐶𝑝(𝑇b ,𝑇2)
𝑊𝑛𝑒𝑡 = 𝑊𝑡 − 𝑊𝑐 (II.35)
Et la quantité de chaleur fournie pour 1 kg d’air au niveau du récepteur :
𝑊𝑛𝑒𝑡
𝜂𝑒 = (II.37)
𝑞𝐻
Ces calculs seront exécutés sur MATLAB comme pour le cycle régénératif. Les résultats
seront présentés au chapitre IV. Au chapitre III, nous allons ajouter au cycle régénératif à
compression refroidie une turbine à cycle de Rankine organique parfaitement adaptée pour
puiser encore dans l’énergie que contient encore l’air à l’échappement (point 6).
41
Chapitre 3 : Etude de la possibilité d’amélioration du cycle
régénératif à compression refroidie par l’ajout d’une turbine à
cycle de Rankine à fluide organique
Chapitre 3
3.1.Introduction
Afin de récupérer au maximum l’énergie rejetée dans l’atmosphère avec l’air encore
chaud qui s’échappe dans le cycle régénératif à compression refroidie, on se propose de
combiner à ce cycle un Cycle de Rankine Organique (ORC), qui lui sera couplé au moyen
d’un récupérateur qu’on placera en aval du régénérateur de la turbine à gaz. La technologie
ORC présente un intérêt particulier dans ce genre de situations, puisqu’elle est adaptée pour
puiser dans l’énergie de sources de basse température. Par rapport à un cycle de Rankine
classique, l’ORC présente des avantages très intéressants dès lors qu’il s’agit de produire
de petites puissances à partir de sources de faible intensité énergétique, autrement dit de
faible exergie. La plupart des fluides organiques utilisés par la technologie ORC ont des
températures critiques entre 170 et 300 °C et des températures d’ébullition normale ne
dépassant pas 60°C, ce qui permette condenser à des températures relativement basses sans
être amené à produire le vide qui est nécessaire dans le cas du cycle à vapeur d’eau
classique, ce qui simplifie le dimensionnement du système et réduit le coût de l’installation.
Un choix judicieux du fluide organique offre d’autres avantages que nous allons évoquer
ci-après.
Les fluides utilisés dans le cycle ORC sont des fluides frigorigènes, des
hydrocarbures, des solvants et autre fluides organiques. Le choix d’un fluide pour une
application donnée se base sur un compromis où l’on doit prendre en compte des critères
de stabilité, d’impact environnemental, de paramètres critiques, de sécurité, de
performances [19]
En plus de tous ces critères, la courbe de saturation est l'une des caractéristiques les plus
déterminantes. Comme on peut le voir sur la figure.III.1 ci-dessous, il existe trois types de
courbes de saturation vapeur sur un diagramme (T-s): une courbe à pente négative pour les
fluides qualifiés d’"humides", comme le méthanol ; une courbe à pente nulle pour les
fluides qualifiés d’"isentropiques", comme le R11 et une courbe à pente positive pour les
fluides qualifiés de "secs", comme le cyclopentane.
43
Chapitre 3
L’eau est un autre exemple de fluide humide. Pour éviter la détente en zone humide, la
surchauffe de la vapeur après sa vaporisation est indispensable. Lorsque la température de
la source n’est pas suffisamment élevée, pour avoir la possibilité de surchauffer, il faudra
réaliser la vaporisation du fluide à basse pression, ce qui demande plus d’énergie et dégrade
les performances du cycle, sans oublier que le surchauffeur complique la configuration de
l’installation. Avec un fluide isentropique, on peut travailler avec de la vapeur saturée, la
détente se fera en phase vapeur de son début jusqu’à sa fin, la vapeur sera constamment
proche de la saturation. Dans le cas d’un fluide sec, comme le cyclopentane, même si la
vapeur est saturée à l’entrée de la turbine, elle sera surchauffée à la sortie, ce qui offre
l’avantage d’utiliser un régénérateur pour profiter de la désurchauffe qui doit précéder la
condensation, ce qui va améliorer le rendement du cycle. Par ailleurs, les fluides organiques
ont une masse molaire importante, ce qui permet de réaliser une même chute d’enthalpie
avec une turbine plus petite que les turbines à vapeur d’eau traditionnelles.
Le tableau III.1 ci-dessous compare différents fluides organiques. Pour des raisons
environnementales, le R123 et le R141b sont d’emblée éliminés, ils serrent interdits d’ici
2020 pour le premier et 2030 pour le second. L’éthanol présente une température
d’ébullition normale un peu élevée, ce qui nécessiterait la réalisation d’un certain vide pour
condenser à une température suffisamment basse et pouvoir récupérer davantage d’énergie
à partir de l’air chaud. De plus c’est un fluide à pente négative, sa détente sera donc humide.
44
Chapitre 3
Le cyclopentane présente beaucoup d’avantages, mais il ne faut pas oublier que c’est un
fluide inflammable. Sauf que tous les fluides organiques intéressants le sont. Pour l’utiliser,
il suffira de prendre la précaution de mettre l’installation dans un endroit aéré
Courbe de M
Fluide Tv (K) Pc (MPa) Tc (K) ODP
vaporisation (kg/kmol)
Cyclopentane Sec 70.133 322.4 4.515 511.69 0
Éthanol Humide 46.068 351.39 6.148 513.9
R123 Isentropique 152.93 300.97 3.6618 456.83 0.012
R141b Sec 116.95 305.2 4.212 477.5 0.086
Cyclopentane C5H10
Masse Molaire M 70.133 kg/kmol
Température d’ébullition normale 322.4 K
Température critique 511.69 K
Pression critique 4.515 MPa
Masse volumique critique 267.91 kg/m³
Comme on le voit sur la figure III.2 ci-dessous, représentant le module ORC qui va
être couplé au cycle régénératif à compression refroidie étudié au chapitre II au niveau de
l’échangeur air/cyclopentane, le cycle comprend comme un cycle de Rankine classique une
turbine, un condenseur, une pompe et un générateur de vapeur (représenté ici par
l’échangeur air/cyclopentane), avec en plus le régénérateur calé entre, d’une part la turbine
et l’échangeur, et d’autre part le condenseur et la pompe. Le rôle de ce régénérateur est de
récupérer la chaleur libérée par la dessurchauffe de la vapeur, qui a lieu de la sortie de la
turbine à l’entrée du condenseur, pour préchauffer le cyclopentane quittant la pompe et se
dirigeant vers l’échangeur (voir diagramme T-s de la figure III.3 ci-après.
45
Chapitre 3
46
Chapitre 3
L’objectif de cette analyse sera de rechercher le cycle ORC qui permettrait d’utiliser
au mieux l’énergie encore disponible dans l’air chaud qui s’échappe du régénérateur du
cycle régénératif à compression refroidie.
47
Chapitre 3
La vapeur de cyclopentane saturée se détend à travers la turbine ORC entre les états -8- et
-9- . Du fait que la courbe de saturation du cyclopentane sur un diagramme T-S présente
une pente positive, le point -9- se retrouvera forcément dans le domaine surchauffé, ce qui
rend le recours à un régénérateur obligatoire afin de tirer avantage de la désurchauffe de la
vapeur pour préchauffer le cyclopentane liquide entre la pompe et l’échangeur air-
cyclopentane.
Etant donné que la régénération ne peut pas être idéale, la désurchauffe de la vapeur se
poursuivra à partir de l’état -10- dans les premiers éléments du condenseur avant de subir
la condensation proprement dite dans ce dernier.
3.4.Procédure de calcul
Notons que le cyclopentane est une substance organique pure dont les états seront donc
définis par deux degrés de liberté.
- Données :
𝑇8 : Température de l’air chaud à l’entrée de l’échangeur air/cyclopentane.
- Paramètres :
48
Chapitre 3
- Calculs :
Choix d’une valeur pour 𝑇8
Lecture des propriétés thermodynamiques du cyclopentane à l’état 8 :
𝑃8 = 𝑃sat (𝑇8 ) ; ℎ8 = ℎg ( 𝑇8 ); 𝑆8 = 𝑆g (𝑇8 )
ℎ8 − ℎ9
𝜂𝑠𝑡𝑂𝑅𝐶 = (III.38)
ℎ8 − ℎ9s
On calcule l’enthalpie :
ℎ9 = ℎ8 − 𝜂𝑠𝑡𝑜𝑟𝑐 ∗ (ℎ8 − ℎ9𝑠 ) (III.39)
P9 = 𝑃10
D’où
ℎ𝑔 (𝑇𝑐 ) = ℎ ( 𝑇𝑐 ; 𝑥 = 1).
et
49
Chapitre 3
ℎ12𝑠 − ℎ11
ℎ12 = ℎ11 + (III.43)
𝜂𝑠𝑝
L’enthalpie à l’état -13- est obtenue en appliquant le bilan d’énergie au
régénérateur ORC :
ℎ13 = ℎ12 + ( ℎ9 − ℎ10 ) (III.44)
L’état -13- est défini par ℎ13 et 𝑃13 = 𝑃12 = 𝑃𝑠𝑎𝑡 .
Lecteur de 𝑇13 (𝑃13 ; ℎ13 ) ; 𝑆13 (𝑃13 ; ℎ13 )
Température de l’air au pincement
(III.45)
50
Chapitre 3
corrige cette valeur et on procède par itération jusqu’à ce qu’une valeur 𝑇7 soit la
même avec une précision suffisante pour deux itérations successives.
Calcul du travail net du cycle ORC pour un kilogramme d’air traversant
l’échangeur :
𝑛𝑒𝑡
𝑊𝑂𝑅𝐶 = 𝜎 . {(ℎ8 − ℎ9 ) − (ℎ12 − ℎ11 )} (III.48)
Toute la procédure décrite sera reprise pour différentes valeurs de 𝑇8 couvrant un intervalle
suffisamment large pour faire apparaître la valeur qui maximise le travail récupéré par le
cycle ORC.
Les calculs sont exécutés sur MATLAB et les résultats seront présentés au chapitre 4 qui
suivra.
51
Chapitre 4 : Analyse des résultats
Chapitre 4
4.1.Introduction
Au chapitre II, trois variantes de cycles de la turbine à gaz ont été considérées : le
cycle de Brayton, le cycle régénératif et le cycle régénératif à compression refroidie. Une
modélisation thermodynamique a permis de relier les performances de ces trois variantes
aux paramètres dont nous voulons déterminer l’impact, à savoir le taux de compression 𝜏
et le paramètre 𝛽 qui représente le rapport des températures extrêmes du fluide
thermodynamique dans le cycle.
Sur la base de la procédure décrite pour chacune de ces variantes, les calculs ont été
exécutés sur MATLAB et les résultats obtenus seront présentés ici sous forme graphique
puis commentés et analysés. Nous ferons de même un peu plus loin avec les résultats
concernant la quatrième variante combinant le cycle régénératif à compression refroidie
avec un cycle de Rankine au cyclopentane utilisé pour récupérer l’énergie de l’air encore
assez chaud quittant le régénérateur.
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
53
Chapitre 4
Nous remarquons d’après ces deux figures que dans le cas d’un cycle de Brayton,
travail spécifique et rendement s’améliorent lorsque le rapport des températures extrêmes
𝛽 = 𝑇1 /𝑇4 décroît, autrement dit, pour une valeur donnée de 𝑇1 , lorsque la température
maximale 𝑇4 croît. Il y a donc intérêt à avoir une température d’air chaud à la sortie du
récepteur solaire la plus élevée possible.
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
Lieu des maxima
β= 0.34
Notons également que travail spécifique et rendement admettent, pour une valeur
fixée du rapport des températures β, un maximum qui correspond à une valeur optimale
déterminée du taux de compression, soit 𝜏𝑜𝑝𝑡 . Cette valeur n’est pas la même pour le travail
𝑊
et pour le rendement. Le taux de compression 𝜏𝑜𝑝𝑡 qui maximise le travail spécifique est
𝜂
inférieur à celui 𝜏𝑜𝑝𝑡 qui maximise le rendement. Pour illustrer ce propos, prenons
l’exemple des courbes correspondant à β = 0.30. On peut lire sur la figure IV.1 :
𝑊 (0.30) 𝜂
𝜏𝑜𝑝𝑡 ≃ 5 et sur la figure IV.2 : 𝜏𝑜𝑝𝑡 (0.30) ≃ 8. On pourrait remarquer aussi que les
maximas du travail spécifique et ceux du rendement se déplacent dans la direction des taux
de compression croissants si l’on réduit la valeur du rapport des température β ; c’est-à-dire
lorsque la température de l’air chaud à la sortie du récepteur augmente.
54
Chapitre 4
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
Notons tout d’abord que la régénération n’est possible que si le taux de compression
est inférieur à une valeur limite 𝜏𝑚𝑎𝑥 qui dépend du rapport des températures β ; on voit en
effet que la régénération est possible à des taux de compression d’autant plus élevés que β
est plus petit. La régénération devient impossible évidement dès que la température de l’air
à la sortie du compresseur devient plus grande que celle à la sortie de la turbine. Or, pour
une valeur donnée de β, les températures extrêmes sont fixées, par conséquent, à mesure
que 𝜏 augmente la température à la sortie du compresseur augmente et se rapproche de celle
à la sortie de la turbine qui diminue, jusqu’à ce qu’elles deviennent égales pour la valeur
limite 𝜏𝑚𝑎𝑥 du taux de compression, la régénération n’est alors plus possible. La valeur de
ce taux de compression limite varie d’environ 7.5 pour β = 0.34 jusqu’à environ 15 pour
β= 0.25.
55
Chapitre 4
Dans l’ensemble, les performances du cycle régénératif suivent les mêmes tendances que
celles du cycle de Brayton ; c’est-à-dire que le travail spécifique et le rendement admettent,
pour une valeur fixée du rapport des températures β, un maximum qui correspond à une
valeur optimale déterminée du taux de compression, soit 𝜏𝑜𝑝𝑡 . Sauf que là, à l’inverse de
ce que nous avons pu observer pour le cycle de Brayton, le taux de compression qui
𝑊
maximise le travail est plus grand que celui qui maximise le rendement : (𝜏𝑜𝑝𝑡 >
𝜂 𝑊 𝜂
𝜏𝑜𝑝𝑡 ) alors qu’on a : (𝜏𝑜𝑝𝑡 < 𝜏𝑜𝑝𝑡 ) . La régénération est une mesure
𝑟é𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑓 𝐵𝑟𝑎𝑦𝑡𝑜𝑛
visant à améliorer le rendement, elle n’a pas vraiment d’effet sur le travail. Nous constatons
cependant que ce dernier est même légèrement réduit par rapport à celui d’un cycle de
Brayton pour les mêmes conditions. Ceci est dû simplement aux pertes de charge
supplémentaires introduites dans le cycle régénératif par le régénérateur lui-même.
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
𝜂
L’effet d’une variation de 𝛽 sur la valeur du taux de compression 𝜏𝑜𝑝𝑡 qui maximise
le rendement régénératif semble insignifiante : le lieu des maxima de rendement sur la
𝜂
figure IV.4 ci-dessus montre que la valeur de 𝜏𝑜𝑝𝑡 passe de 2.75 à une valeur légèrement
en-dessous de 4 lorsque 𝛽 passe de 0.34 à 0.25 ; alors que sur la figure IV.2 où les courbes
56
Chapitre 4
𝜂
du rendement d’un cycle de Brayton sont présentées, on voit que 𝜏𝑜𝑝𝑡 passe de 5.75 pour
𝛽 = 0.34 à 13.5 pour 𝛽 = 0.25.
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
57
β= 0.25
Chapitre 4
Dans les trois variantes de cycles analysées ci-dessus, nous avons relevé deux
optima par rapport au taux de compression. Ces deux optima maximisent le rendement pour
l’un et le travail spécifique pour l’autre. Ils définissent un intervalle opératoire pour le
système qui doit être conçu comme un compromis entre un système à rendement maximum
et un système à travail spécifique maximum. Dans cet intervalle, on voit que les
performances du système ne seront pas très affectées par les variations du taux de
compression. En revanche dès que la valeur du taux de compression sort de la zone
délimitée par les deux optima, les performances deviennent très sensibles aux variations de
ce paramètre, surtout pour les plus faibles valeurs.
58
Chapitre 4
210 kJ/kg pour le cycle régénératif à compression refroidie ; soit une amélioration de 15.4
% par rapport au cycle de Brayton.
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
59
Chapitre 4
540
520
T6
500 T7
T8
Températeur (K)
480
460
440
420
400
380
5 6 7 8 9 10 11 12 13
Taux de compression
Fig.4.8 : Evolution des températures de couplage dans le cycle combiné en fonction du taux
de compression τ pour un rapport des températures β = 0.25
60
Chapitre 4
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
Pour le cycle combiné, le travail spécifique croît de façon monotone lorsque le taux de
𝜂 𝑊
compression passe de 𝜏𝑜𝑝𝑡 à 𝜏𝑜𝑝𝑡 (voir Fig.4.13), tandis que le rendement décroît de façon
tout aussi monotone (voir Fig.4.14). On en conclut que les performances du cycle combiné
suivent exactement l’allure des performances du cycle régénératif à compression refroidie.
61
Chapitre 4
Cependant l’ajout du cycle ORC fera passer le rendement maximum du cycle régénératif
de 40% à 44% pour β = 0.25.
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
β= 0.25
β= 0.27
β= 0.30
β= 0.34
62
Chapitre 4
Les figures IV.15 et IV.16 récapitulent l’analyse de nos résultats par une
représentation comparative des courbes du travail spécifique pour la première et de celles
du rendement pour la seconde, des différentes variantes analysées.
250
200
Travail spécifique (kJ/kg d'air)
150
Cycle cobiné
Cycle régénératif avec refroidissement
100 Cycle de Brayton
Cycle régénéeratif
50
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Taux de ompression
Cycle combiné
Cycle régénératif à
Cycle régénératif compression refroidie
Cycle de Brayton
63
Chapitre 4
Sur ces courbes, on peut voir que le travail spécifique d’un cycle de Brayton reste
tout le temps très légèrement supérieur à celui d’un cycle régénératif, et ce à cause des
pertes de charge que le régénérateur introduit dans le deuxième. Le travail du cycle de
Brayton reste également supérieur à celui du cycle régénératif à compression refroidie pour
les faibles taux de compression, tant que les gains dus au refroidissement n’arrivent pas à
compenser les pertes de charge dues au régénérateur auxquelles s’ajoutent maintenant
celles dues au réfrigérant intermédiaire ; mais pour des taux de compression assez grands,
le travail spécifique du cycle de Brayton va commencer à décroître alors que les gains dus
aux refroidissement deviennent de plus en plus intéressants et le travail du cycle régénératif
à compression refroidie dépassera celui du cycle de Brayton. Celui du cycle combiné reste
partout supérieur aux autres.
64
Conclusion
Dans cette étude, une analyse thermodynamique de cycles moteurs avec turbine à
gaz, ou plutôt turbine à air chaud, a été menée. L’effet de la régénération, puis celui de la
régénération combinée à un refroidissement de la compression, sur le travail spécifique et
le rendement énergétique ont été analysés. Il a été noté que la régénération, en introduisant
un équipement supplémentaire dans l’installation, équipement sujet à des pertes de charge,
réduisait quelque peu le travail spécifique qui reste en-dessous de celui d’un cycle de
Brayton de base. En revanche, à condition de dimensionner le cycle pour maximiser le
rendement, en choisissant le taux de compression adéquat, la régénération rend accessibles
des rendements énergétiques au-dessus de 30% si des températures de l’ordre de 800°C
sont tolérées au niveau du récepteur solaire. Ensuite, le refroidissement de la compression
combiné à la régénération permet dans les mêmes conditions de porter le rendement à près
de 38%, tout en lui associant une augmentation intéressante de travail spécifique qui
pourrait contribuer à réduire la taille des équipements destinés pour une installation qui
produirait une puissance donnée.
Certes, ces résultats sont intéressants, mais il n’en demeure pas moins que l’air
chaud ira dissiper dans le milieu ambiant une bonne partie de l’énergie qui a été captée puis
concentrée au moyen d’équipements ô combien onéreux. A la sortie du régénérateur, l’air
est en effet à une température de l’ordre de 500 K et même plus. C’est là qu’intervient le
cycle de Rankine à fluide organique pour soulager l’air d’une bonne partie de cette énergie,
et réduire sa température d’environ 100 K pour qu’il ne soit finalement évacué qu’à une
température de l’ordre de 120°C. Malheureusement, le cycle de Rankine organique a un
rendement qui tourne autour de 20% seulement, ce qui signifie que 80% de l’énergie qu’il
a pris à l’air chaud, il va les retransmettre au fluide de refroidissement dans le condenseur
et, au bout du compte, l’amélioration de rendement sera de l’ordre de 4 points seulement.
Le cycle ORC est bien plus rentable en cogénération, surtout là où le procédé a des
besoins thermiques beaucoup plus importants que les besoins électriques. Car, on peut
condenser à 80°C, et même à plus haute température encore avec certains fluides
organiques, et utiliser la chaleur de condensation pour satisfaire les besoins d’un procédé,
comme par exemple le dessalement par un procédé de distillation. Dans le cas présent, on
pourrait envisager d’utiliser cette chaleur dans un système frigorifique à absorption pour
produire du froid qu’on pourrait éventuellement utiliser pour refroidir l’air avant son
admission dans le compresseur, cela pourrait s’avérer être une utilisation très rentable de
l’énergie solaire captée.
65
Références
[5] N. SMAIL, « Etude Comparative des performances d'un cycle 50 MWe de Brayton-
Joule fermé à Hélium et d'un cycle ouvert à air alimentés en énergie solaire à
400°C,».Projet de fin d’étude, mécanique : Alger, Ecole Nationale Polytechnique
d’Alger, (2012)
66
[11] Moteur Stirling [En ligne]. http://www.moteurstirling.com/comment.php. Consulté
le 15/04/2016
[13] GreenPeace, Global concentrating solar power: Why renewable energy is hot,, 2009.
[16] . P. Garcia, «The PEGASE Project: Design and performance evaluation of a hybrid
solar/fossil gas-turbine system for electricity generation,» SolarPACES International
Symposium, Séville, Espagne, 20-23 juin 2006.
67