Audit Légal INTEC 1
Audit Légal INTEC 1
Audit Légal INTEC 1
UE 712 W7121-F1/4
Ce fascicule comprend :
La série 01
Le devoir 1 à envoyer à la correction
2013 – 2014
René BONNAULT
En collaboration avec le François CITTERIO
Centre National (Mise à jour et devoirs)
d’Enseignement à Distance
Institut de Lyon
Audit et contrôle légal des comptes
Les auteurs :
René BONNAULT : Expert-comptable diplômé.
François CITTERIO : Expert-comptable, commissaire aux comptes.
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Série 01
OBJECTIFS
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Audit et contrôle légal des comptes
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Série 01
OBJECTIFS
Acquérir un socle de connaissance large pour comprendre, analyser et mettre en œuvre
les diligences que doivent effectuer un commissaire aux comptes.
Public
Cette formation est destinée aux étudiants d’un niveau bac + 5, aux professionnels
comptables en activité voulant adopter la démarche d’audit.
Présentation
Le certificat de spécialisation de l’Intec offre un support de cours complet sur l’intégralité
des missions de commissariat aux comptes. Le plan présenté ci-après risque de faire
l’objet de modifications.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages de référence
– Gérard LEJEUNE et Jean-Pierre EMMERICH, Audit et commissariat aux comptes,
Gualino éditeur.
– Livres préparant le DSCG Comptabilité et audit.
– Jacques RENARD, Théorie et pratique de l’audit interne, éditions d’organisation.
– Halte aux fraudes - Guide pour auditeurs et dirigeants, 2e édition, éditions Dunod.
– La fraude en entreprise - Comment la prévenir, la détecter, la combattre, éditions
Maxima.
– Histoires ordinaires de fraudes, éditions Eyrolles.
– Éric VERNIER, Techniques de blanchiment et moyens de lutte, éditions Dunod.
– Augustin ROBERT, Responsabilité des commissaires aux comptes et des experts-
comptables, éditions Dalloz.
– Les ouvrages publiés par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes.
Encyclopédies
Audit et commissariat aux comptes, « Mémento pratique Francis Lefebvre », 2011-2012.
Revues
– Revue Française de Comptabilité
– Revue Fiduciaire Comptable
Sites Internet
– www.cncc.fr
– www.ibr-ire.be
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Audit et contrôle légal des comptes
MÉTHODOLOGIE DE L’EXAMEN
Il est nécessaire de fournir un travail régulier tout au long de l’année afin d’assimiler
correctement les quatre séries qui vous sont envoyées. La compréhension des supports
de cours est un préalable indispensable avant tout entraînement sur des exercices. Des
références pour des livres d’exercices vous ont été indiquées dans le paragraphe
précédent. Vous disposez également d’exemples tout au long des séries. Les quatre
séries de cours constituent quant à elles votre socle de connaissance dont la maîtrise est
un préalable indispensable à tout entraînement sur des cas.
Acquérir un savoir, c’est d’abord le comprendre. À cet égard, il s’avère souvent efficace
pour s’assurer que l’on a compris de reformuler les connaissances à acquérir en faisant
ses propres fiches de synthèse (sur les outils, les concepts et les savoir-faire). Par
définition, une fiche de synthèse ne permet pas de comprendre mais juste de se rappeler
ce que l’on a déjà compris. Or, si cela n’est pas vous qui avez réalisé la fiche de
synthèse, vous ne pouvez comprendre ce qui y est écrit. Il est aussi très efficace de
construire pour vous-même un glossaire des définitions données dans le cours par
correspondance.
Quatre web-conférences seront diffusées dans le courant de cette année scolaire. Ces
webconférences vont permettront d’avoir un cours oral sur chacune des séries et
d’échanger avec un enseignant de l’Intec pour mieux vous préparer à l’épreuve finale.
Ces webconférences seront enregistrées et disponibles sur le site de l’Intec, ce qui vous
permettra de les consulter de manière asynchrone. Les dates des webconférences sont
accessibles sur le site web de l’Intec.
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Série 01
SÉRIE 01
PARTIE 1. INTRODUCTION
I. LE CADRE GÉNÉRAL DE L’AUDIT
A. L’information financière et comptable
B. Le besoin d’audit
C. Les notions de référentiel comptable et de normes
D. La convergence des normes d’audit applicables en France avec les normes
internationales
II. DÉFINITION ET PRINCIPES APPLICABLES DANS LE CADRE DE LA
CERTIFICATION DES COMPTES
A. Définition
B. Respect des textes et esprit critique
C. Anomalies significatives et nature de l’assurance
D. Risque d’audit et étendue des travaux
E. La lettre de mission
III. SYNTHÈSE D’UNE MISSION D’AUDIT LÉGAL
A. Concepts
B. Approche par les risques
C. Émission d’une opinion motivée
D. Techniques de contrôle
IV. AUDIT FINANCIER PAR PHASE
A. Prise de connaissance et planification de la mission
B. Évaluation du contrôle interne
C. Contrôles directs des comptes
D. Finalisation de la mission
Devoir 1
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PARTIE 1. INTRODUCTION
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Le référentiel applicable diffère ainsi selon la nature et le rôle exact de chaque document,
sa forme et sa portée. Ainsi :
– l’articulation et la structure des états financiers de fin d’exercice sont définies,
notamment, par le plan comptable général et par le Code de commerce ;
– les thèmes obligatoires du rapport de gestion sont énoncés par le Code de commerce.
Le rôle imparti à chaque document étant posé par les textes, à titre d’exemple, il ne serait
ni concevable ni convenable qu’une mention du rapport de gestion se substitue à une
mention devant figurer dans l’annexe. De même, « une inscription dans l’annexe ne peut
pas se substituer à une inscription dans le bilan et le compte de résultat » (Plan
comptable, art. 103-4).
Pour les besoins du présent support, il est pertinent de considérer que les deux
composantes de l’information comptable et financière sont :
– de première part, celle qui se prête à audit, c’est-à-dire les documents de synthèse :
les comptes annuels ou consolidés, voire des comptes intermédiaires ;
– de seconde part, celle qui ne s’y prête pas et devra, s’il faut en apprécier la qualité et
la fiabilité au regard de critères particuliers qui sont alors à définir, faire l’objet d’une
intervention autre qu’une intervention d’audit.
Font alors partie, au sens large, de l’information comptable et financière :
– les documents suivants, dont l’entreprise est l’auteur et qui seront déposés au greffe
du tribunal de commerce :
• les comptes annuels sociaux et consolidés (bilan, compte de résultat, annexe,
• le rapport de gestion,
• et pour les sociétés anonymes (APE), le rapport du président de conseil
d’administration ou de surveillance sur le fonctionnement du conseil et sur le
contrôle interne ;
– le « document de référence » (société faisant appel public à l’épargne dite « APE »),
qui contient aussi des textes ne faisant pas partie de l’information comptable et
financière établie par l’entité, comme l’avis et les rapports des commissaires aux
comptes ;
– une note d’opérations ;
– un « profit warning » (avertissement sur le résultat), le cas échéant.
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B. LE BESOIN D’AUDIT
L’élaboration et la présentation de l’information comptable et financière d’une entité
obéissent à un ensemble de critères techniques précis et reposent sur des processus
internes à l’entité concernée, adaptés à ses besoins et à sa taille, et qu’elle est censée
maîtriser. D’où un besoin de validation de son contenu et de sa présentation, que l’on
appelle le « besoin d’audit ».
1. Le besoin d’audit
Si, au niveau du jeu de documents qui la constitue, le contenu de l’information comptable
et financière peut, dans certaines limites très vite atteintes, se prêter à des recoupements
d’un poste à l’autre et d’un document à un autre, l’utilisateur ne peut être assuré que ce
contenu est en concordance avec la comptabilité et avec les données issues des
systèmes d’information de l’entité. Acquérir ensuite l’assurance que ce contenu est réel,
exhaustif et que sa présentation est conforme aux règles qui la régissent est, pour un
utilisateur non professionnel très difficile, voire impossible.
Dans ce contexte, au regard d’une demande de validation du contenu, de la présentation
et de l’exhaustivité de l’information comptable et financière, le destinataire de l’information
comptable et financière est systématiquement désigné, dans le langage courant,
notamment, des entités, des opérateurs, et des auditeurs internes ou externes, par
l’appellation générale d’« utilisateur des comptes ».
Il s’agit alors d’un sujet de droit théorique, distinct de l’entité sur laquelle porte
l’information en question (tel qu’un associé, un salarié, le comité d’entreprise, un client,
un fournisseur, un créancier, une agence de notation...), qui, agissant en bon père de
famille, est appelé à exercer, au vu des documents publiés, son jugement personnel ; au
mieux de ses compétences personnelles et sous sa propre responsabilité.
L’existence et le caractère conventionnel des règles d’établissement et de présentation
de comptes annuels et celle d’un référentiel, de principes fondamentaux et de normes
comptables à respecter, lui sont connus sans pour autant lui être nécessairement
familiers.
L’« utilisateur des comptes » n’est ni en position ni en mesure de s’assurer
personnellement que les documents qui lui sont soumis reflètent dans tous leurs aspects
le patrimoine, la situation financière et le résultat des opérations.
Le législateur a donc posé des exigences de transparence, mis en place le contrôle légal,
puis son élargissement et son renforcement.
Au plan individuel, l’utilisateur de l’information n’est ni expérimenté ni armé pour
apprécier, par exemple, la concordance avec la comptabilité de chiffres mentionnés dans
les documents délivrés, ni ce qu’est la notion, subtile, nous le verrons plus loin, de
« sincérité » lorsqu’elle concerne les documents autres que les comptes annuels ou
consolidés.
Chacun de ses destinataires examine l’information publiée, à sa manière, avec ses
objectifs personnels. Il le fait dans un état d’esprit et avec des préoccupations propres,
selon la position et les intentions qui sont les siennes vis-à-vis de l’entité, les projets qu’il
forme et les buts qu’il poursuit. Ainsi, il privilégie les aspects qui lui semblent les plus
pertinents : performances, potentiel, dividendes et valeur, surface et structure financières,
pérennité, maintien de l’emploi…
La notion d’« utilisateur des comptes » synthétise les différentes sensibilités, sans
qu’aucune ne soit privilégiée. Ainsi, le fournisseur d’une entité en difficulté s’inquiétera du
recouvrement de sa créance, alors que le client de la même entité aura un point de vue
différent.
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PUF, « Que sais-je », n° 2852, 1994.
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Audit et contrôle légal des comptes
Depuis, les limites de la simple vérification des comptes au vu des documents présentés
par l’entité et l’examen exhaustif des enregistrements dématérialisés étant inconcevables,
le domaine de l’audit s’est élargi et diversifié, ses méthodes se sont affinées, et
l’approche par les risques, indispensable, y a trouvé une dimension légitime. Les risques
sont de toute nature et non pas seulement liés à la comptabilité.
2
S’assurer du bon fonctionnement du système d’information de l’entreprise (projets, applications opérationnelles, dispositifs de sécurité, matériels et
logiciels).
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a. L’IFAC
L’IFAC (International Federation of Accountants) est une organisation internationale
constituée le 7 octobre 1977. Elle regroupe 159 organisations professionnelles
représentant 2,5 millions d’auditeurs et de comptables salariés ou libéraux du secteur
privé et du secteur public, à travers le monde (118 pays). Son objectif est de « favoriser le
développement d’une profession comptable homogène utilisant des normes
harmonisées ». Son siège est à New York. Son rôle, dans le domaine de l’audit, est
proche de celui qu’a, en matière d’harmonisation internationale comptable, l’IASB
(International Accounting Standards Board) qui émet les normes comptables IFRS. La
France y est représentée par le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables et
par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes.
En matière d’harmonisation internationale comptable, rappelons que :
– l’IASB a adopté en 2001 toutes les normes IAS (International Accounting Standards)
er
et les interprétations SIC (Standing Interpretation Commitee) existantes au 1 avril
2001 et décidé que toutes les nouvelles normes émises par l’IASB s’appelleraient
désormais IFRS (International Financial Reporting Standards) ; les interprétations s’y
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Audit et contrôle légal des comptes
Formulation de Pour dire que les Pour dire qu’il Exposé des Identification
l’assurance à travers la assertions sous- n’a pas été constatations par le
rédaction de la jacentes à relevé découlant des « comptable »
conclusion lorsque l’établissement d’éléments procédures des
l’opinion est favorable des comptes significatifs mises en informations
sont respectées : entachant les œuvre compilées
La formulation comptes :
utilise une La
tournure formulation
positive utilise une
tournure
négative
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Audit et contrôle légal des comptes
et financier (les procédures comptables des systèmes significatifs ne sont pas examinées
dans le détail ni soumises à tests), ni contrôle des comptes (au niveau des contrôles de
substance, les tests de validation de catégories d’opérations ou de solde de comptes ne
sont pas effectués).
L’intervention d’examen limité est à base d’entretiens avec la direction et avec les
préposés de l’entreprise (technique de contrôle : « demande d’informations »,
« inspection », voire « observation physique ») et de « procédures analytiques » (voir la
définition dans le § D. Techniques de contrôle), sans négliger la recherche de tous les
faits importants et tous les éléments permettant d’apprécier la fiabilité. La collecte
d’éléments probants se fait, en règle générale, sans appréciation des systèmes
comptables et de contrôle interne, sans contrôle des comptes, sans demandes de
renseignements, sans inspection, observation, confirmations et calculs ; contrairement à
l’audit où ces procédures sont indispensables. Par conséquent, le niveau d’assurance
(degré d’intime conviction) retiré d’une intervention d’examen limité est inférieur à celui
d’un audit.
L’examen d’informations financières ou autres, établies selon des principes généralement
reconnus, poursuit le même objectif.
2. Les missions d’examen sur la base de procédures convenues mettent en œuvre des
procédures définies d’un commun accord entre l’auditeur, l’entité et tous les tiers
concernés par la communication des constatations résultant des travaux effectués. Aux
destinataires du rapport de tirer eux-mêmes les conclusions de ces travaux.
Seules les parties qui ont convenu des procédures à mettre en œuvre sont destinataires
du rapport. Les tiers ignorant les raisons qui motivent ces procédures risqueraient de mal
en interpréter les résultats.
Mais découvrons le sommaire des normes internationales permettant d’illustrer ce
cadre conceptuel (CNCC-IRE/CC-DSCH/acs/Version du 29 juin 2006, copyright IFAC).
NORMES INTERNATIONALES DE CONTRÔLE QUALITÉ
ISQC 1 Contrôle qualité des cabinets réalisant des missions d’audit ou d’examen
limité d’informations financières historiques, et d’autres missions d’assurance et de
services connexes
NORMES INTERNATIONALES D’AUDIT
PRINCIPES GÉNÉRAUX ET RESPONSABILITÉS
ISA 200 Objectif et principes généraux en matière d’audit d’états financiers
ISA 210 Termes de la mission d’audit
ISA 220 Contrôle qualité des missions d’audit d’informations financières historiques
ISA 230 Documentation d’audit
ISA 240 Responsabilité de l’auditeur dans la prise en considération de fraudes
dans l’audit d’états financiers
ISA 250 Prise en compte des textes législatifs et réglementaires dans l’audit des
états financiers
ISA 260 Communication des questions soulevées à l’occasion de l’audit aux
personnes constituant le gouvernement d’entreprise
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Audit et contrôle légal des comptes
c. Le contexte français
Il existe deux professions réglementées, l’une, celle d’expertise comptable (bénéficiant
d’un monopole : missions contractuelles, menées par des experts-comptables,
d’établissement et de contrôle des comptes et missions connexes), qui est sous la tutelle
du ministère des finances, l’autre, celle de contrôle légal des comptes réservée aux
commissaires aux comptes et qui, régie notamment par le Code de commerce et par le
décret du 12 août 1969 est placée sous la tutelle du garde des sceaux, ministre de la
justice.
Le corps professionnel n’est pas strictement le même : 70 à 75 % des membres de
l’Ordre sont commissaires aux comptes. Et moins de 5 % des commissaires aux comptes
ne sont pas membres de l’Ordre.
La source IFAC ayant été transposée, nombre de normes d’exercice professionnel
étaient initialement strictement les mêmes, au mot près, et l’état d’esprit, par construction,
commun, sinon, on ne pourrait parler d’application des normes internationales. Le mot
« auditeur » y est, très logiquement, traduit par l’appellation du corps professionnel
relevant de l’organisation professionnelle qui émet les normes, donc soit par « expert-
comptable », soit par « commissaire aux comptes ».
Les missions contractuelles sont, par essence, différentes des interventions effectuées au
titre de la mission de contrôle légal, dans leur contenu, leurs conditions, leurs modalités
et leur objectif. Les termes et conditions des missions contractuelles d’audit ou d’examen
limité de comptes annuels ou d’interventions définies de gré à gré sont propres à chaque
accord de mission, et, sont négociés et définis d’un commun accord cas par cas. Si les
termes et conditions de la mission de contrôle légal, prise dans sa globalité, sont adaptés
cas par cas à la nature et à l’ampleur des travaux et aux qualifications correspondant à la
nature et aux conditions d’exercice de l’activité, la charge d’intervention et le volume des
honoraires relèvent le cas échéant de l’appréciation souveraine de la chambre de
discipline et le cas échéant, en appel, du H3C ; le contenu de la mission et la nature des
interventions techniques qui leur correspondent, les conditions d’exercice des fonctions
légales et les pouvoirs du commissaire aux comptes étant d’ordre public.
Pour l’audit ou l’examen limité, par exemple, la planification de la mission est,
notamment, marquée par les termes de la mission.
Les normes d’exercice professionnel diffèrent, car la Compagnie nationale des
commissaires aux comptes devait, contrairement au Conseil supérieur de l’ordre,
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Série 01
introduire dans sa transposition, la dimension législative propre aux obligations fixées par
les lois et règlements et qui ne sont d’aucune manière négociables. Le processus
d’homologation des normes d’exercice professionnel, après avis du H3C, par décret du
garde des sceaux et le cas échéant de l’AMF, est un facteur légal incontournable de
différentiations des normes d’exercice professionnel en question, même si le processus
n’a pas pour objet leur décrochement par rapport à la substance des normes
internationales d’exercice professionnel.
Le même phénomène de différentiation des deux corps professionnels français, qui
n’exercent pas exactement les mêmes métiers, est inévitable au plan du comportement.
Le Code de déontologie des commissaires aux comptes a été approuvé en Conseil d’État
en novembre 2005, alors que celui des experts-comptables a été publié en
septembre 2007.
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Audit et contrôle légal des comptes
Pour l’acceptation et la mise en œuvre d’une mission entrant dans son champ de
compétence, le professionnel de l’expertise comptable se doit de respecter :
– les normes d’application générale à savoir :
• les dispositions du code de déontologie,
• le cadre de référence,
• la norme relative à la maîtrise de la qualité et son annexe,
• la norme anti-blanchiment ;
– les dispositions des normes professionnelles spécifiques applicables à chaque
mission.
Les normes sont classées selon trois grandes catégories de missions :
– les missions normalisées qui donnent lieu à une expression d’assurance ;
– les missions normalisées qui ne donnent pas lieu à une expression d’assurance ;
– les autres missions et prestations non normalisées.
L’objectif de ce cours est de présenter les points forts de ce référentiel en se focalisant
sur quelques normes essentielles, telles :
– la maîtrise de la qualité ;
– la mission de présentation des comptes ;
– la mission d’examen limité ;
– les attestations particulières ;
– et les missions qui ne donnent pas lieu à une expression d’assurance.
a. Introduction
En qualité de membre de l’IFAC, la profession comptable est engagée depuis plusieurs
années dans un processus de convergence avec les normes internationales et, à ce titre,
a l’obligation de rendre compte périodiquement à l’IFAC des travaux mis en œuvre en ce
sens.
Dans ce contexte, la profession s’est dotée d’un corps de normes professionnelles dont
les objectifs principaux étaient d’assurer une harmonisation des pratiques
professionnelles mises en œuvre dans le cadre des missions entrant dans le périmètre
d’intervention de la profession et de permettre un exercice professionnel sécurisé.
La parution en 2007 d’un code de déontologie des professionnels de l’expertise
comptable et la révision du référentiel normatif international qui s’est achevée en 2009
ont été l’occasion, pour le Conseil supérieur de l’Ordre des Experts Comptables,
d’actualiser le référentiel adopté en 2003.
Le référentiel international est applicable depuis avril 2009. L’objectif des travaux de
révision a été de transposer ce référentiel international en l’adaptant aux spécificités
nationales et aux besoins des entreprises. Au-delà de la transposition de nouvelles
normes destinées à répondre aux besoins des entreprises, le référentiel 2012 comprend :
– le maintien de la norme applicable à la mission de présentation dans la mesure où
cette mission n’est pas prévue par le référentiel international, mais correspond à un
besoin national ;
– l’élaboration d’une norme spécifique applicable aux attestations particulières
délivrées par le professionnel comptable ;
– l’évolution du statut des « normes générales » au regard du code de déontologie de
la profession et des nouvelles dispositions légales, réglementaires et normatives
applicables depuis la parution du précédent référentiel.
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Audit et contrôle légal des comptes
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Série 01
La mission d’examen limité est destinée à répondre aux besoins exprimés d’une
assurance supérieure à celle résultant de l’exécution d’une simple mission de
présentation. La mission d’examen limité peut porter sur :
– des comptes annuels ;
– des comptes consolidés ;
– ou des comptes intermédiaires.
La mission d’audit des comptes a pour objectif de permettre au professionnel de
l’expertise comptable d’exprimer une assurance raisonnable portant sur la régularité, la
sincérité des comptes et l’image fidèle donnée par ceux-ci du patrimoine, de la situation
financière et du résultat de l’entreprise à la fin de la période écoulée.
Cette mission est destinée à répondre aux besoins exprimés d’une assurance
supérieure à celle résultant de l’exécution d’une mission d’examen limité telle que
précédemment définie.
Pour la mise en œuvre de cette mission, le professionnel de l’expertise comptable doit
respecter les dispositions des nouvelles normes d’audit internationales clarifiées
(ISAS) dont la transposition dans le référentiel normatif français est en cours
d’agrément.
Comme pour la mission d’examen limité, la mission d’audit de comptes peut porter sur :
– des comptes annuels ;
– intermédiaires ;
– ou consolidés.
Les missions d’assurance qui portent sur des informations autres que
sur des comptes complets historiques
Ces missions font appel aux techniques d’examen limité ou d’audit selon le degré
d’assurance attendu par l’entreprise ou par un tiers demandeur. Elles portent sur des
informations financières ou non financières. Elles comprennent notamment :
– les missions d’assurance sur :
• des informations prévisionnelles,
• les procédures de contrôle interne,
• les informations environnementales et sociétales, etc. ;
– les attestations particulières délivrées par le professionnel de l’expertise comptable à
la demande de l’entreprise et qui peuvent avoir une origine légale ou contractuelle.
EXEMPLE
– Les attestations sur les comptes de copropriété (origine contractuelle).
– Les attestations portant sur la régularité de la comptabilité des huissiers de justice
(origine légale).
– Les attestations EcoFolio en application du Code de l’environnement (origine légale).
Les missions normalisées qui ne donnent pas lieu à une expression
d’assurance
La mission de compilation de comptes, dont le champ d’application est limité, est
destinée aux entreprises qui entrent dans le périmètre de consolidation d’un groupe qui
fait l’objet d’un audit, qui assure en interne la production de sa comptabilité et qui requiert
en amont de la consolidation de ses comptes un travail de mise en forme des documents
de synthèse de ses filiales dans le respect de la législation française.
Dans une mission de compilation, le professionnel de l’expertise comptable utilise ses
compétences en vue de recueillir, classer et présenter la synthèse d’informations
financières sous une forme compréhensible et exploitable, sans être tenu par
l’obligation de contrôler les déclarations sur lesquelles s’appuient ces
informations.
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Audit et contrôle légal des comptes
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mission (présentation, examen limité...) est compatible avec les autres missions ou
prestations qui sont susceptibles de lui être confiées par la direction de l’entreprise dans
la mesure où la nature de la mission ou de la prestation fournie en amont ne se
substitue pas à une fonction managériale de l’entreprise.
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Audit et contrôle légal des comptes
L’objectif de la structure d’exercice professionnel, tel qu’il est prévu par la norme, est de
mettre en place et d’assurer le suivi d’un système de contrôle qualité visant à fournir à la
structure d’exercice professionnel l’assurance raisonnable :
– qu’elle-même et son personnel professionnel se conforment aux normes
professionnelles et aux obligations légales et réglementaires applicables ;
– que les rapports émis par elle-même ou par les professionnels de l’expertise
comptable responsables de missions sont appropriés aux circonstances.
Eléments composant un système de contrôle qualité
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La promotion d’une telle culture interne implique (norme professionnelle NPMQ, § A5) :
– la mise en place de politiques et de procédures qui couvrent :
• l’évaluation des performances,
• la rémunération et la promotion interne du personnel professionnel, destinées à
marquer l’importance accordée par la structure d’exercice professionnel à la qualité ;
– l’attribution des responsabilités de gestion de manière à ce que les considérations
d’ordre commercial ne priment pas sur la qualité du travail effectué ;
– l’affectation des ressources suffisantes pour l’élaboration, la documentation et le
soutien des politiques et des procédures de contrôle qualité de la structure d’exercice
professionnel.
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Audit et contrôle légal des comptes
– des indications que le client ou l’adhérent pourrait être impliqué dans des opérations
de blanchiment de capitaux ou d’autres activités criminelles (voir norme anti-
blanchiment) ;
– les motifs ayant conduit à la nomination proposée de la structure d’exercice
professionnel et au non-renouvellement du mandat de la structure d’exercice
professionnel précédente ;
– l’identité et la réputation en affaires des parties liées.
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Audit et contrôle légal des comptes
1. Prise de connaissance
Préalablement à l’acceptation de sa mission, le professionnel de l’expertise comptable
acquiert une connaissance globale de l’entreprise, de son évolution récente et de son
environnement afin de pouvoir apprécier si les comptes donnent une information
cohérente et vraisemblable de la situation de l’entreprise. À cet effet, il s’entretient avec la
direction et lui précise notamment les responsabilités respectives de chacun dans la
présentation et l’arrêté des comptes (norme professionnelle 2300 § 10).
La prise de connaissance est de portée générale. Elle permet notamment au
professionnel de l’expertise comptable de collecter les informations relatives aux
caractéristiques du secteur d’activité et d’apprécier l’organisation comptable ; elle ne
comprend pas l’évaluation des procédures de contrôle interne (norme
professionnelle 2300 § A4).
En revanche, c’est la direction qui reste responsable à l’égard des tiers de l’exhaustivité,
de la fiabilité et de l’exactitude des informations comptables et financières concourant à la
présentation des comptes ainsi que des procédures de contrôle interne concourant à
l’élaboration de ces comptes (norme professionnelle 2300 § A5).
2. Lettre de mission
Le professionnel établit une lettre de mission qui définit les termes, les conditions de la
mission et les obligations réciproques des parties (norme professionnelle 2300 § 11).
La lettre de mission comporte notamment les éléments suivants, sans préjudice d’autres
éléments liés aux particularités de l’entreprise que le professionnel de l’expertise
comptable jugerait utile d’ajouter (norme professionnelle 2300 § A5) :
– la nature et l’objectif de la mission y compris le fait qu’elle ne constitue ni un audit, ni
un examen limité ;
– les responsabilités respectives du professionnel de l’expertise comptable et de la
direction dans le cadre de la mission ;
– la référence au Code de déontologie de la profession et à la présente norme ;
– le fait que la mission n’a pas pour objectif de déceler les erreurs, actes illégaux ou
autres irrégularités, par exemple des fraudes ou des malversations éventuelles ;
– que les procédures mises en œuvre visent à aider la direction dans la clôture des
comptes et dans leur présentation formelle ; elles ne comprennent pas le contrôle
de la matérialité des opérations, le contrôle des inventaires physiques des actifs
de l’entreprise à la clôture de l’exercice comptable (stocks, immobilisations,
espèces en caisse notamment) et l’appréciation des procédures de contrôle interne ;
– la nature des informations à communiquer par la direction et le fait que celle-ci est
responsable de la fiabilité, de l’exhaustivité et de l’exactitude des informations fournies
au professionnel de l’expertise comptable ;
– le référentiel comptable sur la base duquel les comptes sont présentés ;
– la forme du rapport établi à l’issue de la mission.
3. Organisation de la mission
Le professionnel prend connaissance, et le cas échéant, recommande des procédures
d’organisation comptable conformes à la législation en vigueur et adaptées à la taille et
aux besoins de l’entreprise concernée (norme professionnelle 2300 § 12). Ainsi, il vérifie
que l’entreprise utilise un plan de comptes adapté et conforme au référentiel comptable
applicable.
38 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
207121TDPA0113 39
Audit et contrôle légal des comptes
1. L’attestation
Le rapport émis à l’issue d’une mission de présentation prend la forme d’une attestation
qui comporte une conclusion exprimant une assurance formulée sous une forme négative
sur la cohérence et la vraisemblance des comptes pris dans leur ensemble. Les comptes
annuels sont annexés à l’attestation (norme professionnelle 2300 § 19).
Le professionnel de l’expertise comptable évalue si les éléments collectés lors de ses
travaux ont un caractère suffisamment probant pour étayer cette conclusion.
Il formule dans l’attestation :
– une conclusion favorable sans observation ;
– ou une conclusion favorable assortie d’une ou de plusieurs observations ;
– ou un refus d’attester.
40 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
1. Prise de connaissance
Le professionnel de l’expertise comptable acquiert une connaissance suffisante et
appropriée de l’entreprise (secteur d’activité, organisation, système comptable utilisé,
nature des opérations traitées, référentiel utilisé, pratiques comptables suivies) et de son
environnement. À cet effet, il s’entretient avec la direction et lui précise notamment les
207121TDPA0113 41
Audit et contrôle légal des comptes
2. Lettre de mission
Le professionnel de l’expertise comptable établit une lettre de mission dans laquelle il
définit les termes, les conditions de la mission et les obligations réciproques des parties
(norme professionnelle 2400 § 11).
42 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Le rapport
Le rapport émis à l’issue d’une mission d’examen limité des comptes comporte une
conclusion exprimant une assurance formulée sous une forme négative. Le
professionnel de l’expertise comptable évalue si les éléments collectés lors de ses
travaux ont un caractère suffisamment probant pour étayer cette conclusion.
Il formule dans son rapport (norme professionnelle 2400 § 22) :
– une conclusion favorable sans observation ;
– une conclusion favorable assortie d’une ou de plusieurs observations ;
– une conclusion avec réserve(s) ;
– une conclusion défavorable ;
– une impossibilité de conclure.
Les situations conduisant à une conclusion avec réserve(s), à une conclusion
défavorable, ou à une impossibilité de conclure, sont analogues à celles développées
dans la norme applicable au rapport d’audit de comptes.
Dans certains cas, le rapport comporte, dans un paragraphe distinct, des observations
dont l’objectif est d’attirer l’attention du lecteur sur un point concernant les comptes et
exposé de manière pertinente dans l’annexe. Ce paragraphe distinct d’observations est
placé après la formulation de la conclusion du professionnel de l’expertise comptable et
précise que celles-ci ne remettent pas en cause la conclusion exprimée.
Les circonstances dans lesquelles un paragraphe d’observations est inséré sont
analogues à celles exposées dans la norme applicable au rapport d’audit de comptes
(norme professionnelle 2400 § A11).
f. Les attestations particulières délivrées à la demande de l’entreprise
Le professionnel de l’expertise comptable peut être sollicité par les dirigeants, notamment
pour attester d’informations particulières en relation avec l’exercice de sa mission
principale, voire même d’informations qui sont extérieures à cette mission. Une norme
spécifique précise les conditions préalables de l’acceptation de ce type de mission ainsi
que les diligences requises.
Les informations à attester
207121TDPA0113 43
Audit et contrôle légal des comptes
44 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Ces informations ont été établies sous la responsabilité de [... (préciser l’organe ou le
membre de direction ayant produit l’information concernée)] de […Nom de l’entité].
Il nous appartient de nous prononcer sur la conformité de ces informations avec
[... (dispositions issues de textes légaux ou réglementaires) ou les dispositions des
statuts ou les stipulations du contrat ... (à préciser) ou les procédures de contrôle interne
de l’entité telles que décrites dans le document ou ... (à préciser)].
Notre intervention, qui ne constitue ni un audit ni un examen limité, a été effectuée selon
les normes professionnelles du Conseil supérieur de l’Ordre des experts comptables. Nos
207121TDPA0113 45
Audit et contrôle légal des comptes
travaux ont consisté à [... (description de la nature des contrôles mis en œuvre et des
limites éventuelles, par exemple :
« vérifier la conformité de ces informations avec ...) (dispositions issues de textes légaux
ou réglementaires) (ou les dispositions des statuts ou les stipulations du contrat...) (ou les
procédures de contrôle interne de l’entité telles que décrites dans le document ...)
(ou ...) ».
[Le cas échéant (limitations des travaux connues avant l’acceptation de la mission)].
Nous ne nous prononçons pas sur l’exactitude de [... (à compléter)] ou sur la possibilité
de réalisation des prévisions [... (à compléter)].
[Nous vous informons ... (à compléter) ou Nous portons à votre connaissance ... (à
compléter)].
1. L’objectif de la mission
L’objectif d’une mission de compilation des comptes consiste, pour le professionnel de
l’expertise comptable, à mettre au service de la direction de l’entreprise ses compétences
pour recueillir, classer et faire la synthèse, sous une forme préalablement définie,
d’informations comptables et financières communiquées par la direction, sans toutefois
évaluer les assertions retenues qui sous-tendent ces informations (norme
professionnelle 4410, § 3).
Elle peut être étendue à des missions de compilation d’informations non financières
confiées au professionnel de l’expertise comptable à condition que ce dernier ait une
connaissance suffisante du domaine concerné (norme professionnelle 4410, § A1).
46 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
REMARQUE
La mission de compilation d’informations financières est destinée exclusivement aux
entreprises entrant dans le périmètre de consolidation d’un groupe qui fait l’objet d’un
audit, qui assure en interne la production de sa comptabilité et qui requiert, en amont de
la consolidation de ses comptes, un travail de mise en forme des documents de synthèse
de ses filiales, dans le respect de la législation française.
Lettre de mission
Le professionnel établit une lettre de mission qui définit les termes, les conditions de la
mission et les obligations réciproques des parties (norme professionnelle 4410, § 11)
207121TDPA0113 47
Audit et contrôle légal des comptes
Déclaration de la direction
Le professionnel de l’expertise comptable obtient de la direction la confirmation écrite
qu’elle est consciente de sa responsabilité dans la présentation et l’approbation
des comptes. Ces déclarations peuvent prendre la forme d’une lettre d’affirmation de
la direction attestant que les données comptables fournies sont exactes et exhaustives,
et que toutes les informations significatives ou pertinentes ont été communiquées au
professionnel de l’expertise comptable.
Le rapport
Le professionnel de l’expertise comptable établit un rapport qui comprend notamment
une mention confirmant que la mission a été réalisée conformément à la présente norme
professionnelle et qu’elle ne constitue ni une présentation de comptes, ni un examen
limité, ni un audit, et qu’en conséquence, aucune assurance ne sera donnée sur les
comptes compilés par le professionnel de l’expertise comptable (norme
professionnelle 4410, § 18).
La mission d’examen d’informations sur la base de procédures
convenues
1. L’objectif de la mission
L’objectif d’une mission d’examen d’informations effectuée sur la base de procédures
convenues consiste, pour le professionnel de l’expertise comptable, à mettre en œuvre
des procédures de contrôle préalablement définies d’un commun accord avec
l’entreprise, et à communiquer, dans un rapport écrit destiné exclusivement aux seuls
demandeurs de la mission, les constats qui résultent de la mise en œuvre de ces
procédures (norme professionnelle 4400, § 3).
ATTENTION
Les informations sur lesquelles portent des procédures définies contractuellement ont été
établies par l’entreprise sans le concours du professionnel de l’expertise comptable
chargé de la mission d’examen d’informations sur la base de procédures convenues.
Cette mission n’est pas adaptée dans le cadre d’une mission d’assistance à
l’élaboration de comptes historiques. Elle ne peut pas se substituer à une mission
de présentation des comptes.
Les procédures portent essentiellement sur des informations financières ou non
financières établies par l’entreprise (comptes fournisseurs, comptes clients, résultat par
branche d’activité, etc.).
La lettre de mission
L’objectif de la lettre de mission est de permettre au professionnel de l’expertise
comptable de s’assurer auprès de la direction de l’entreprise, et éventuellement auprès
des tiers destinataires de son rapport, que les procédures à mettre en œuvre et les
conditions de la mission ont été bien comprises (norme professionnelle 4400, § A4).
Il convient en particulier de parvenir à un accord sur :
– la nature de la mission, y compris sur le fait que les procédures mises en œuvre ne
constituent ni un audit, ni un examen limité, ni une présentation de comptes et que, en
conséquence, aucune assurance ne sera donnée sur les informations sur lesquelles
porte la mission ;
– l’objectif et le contexte de la mission ;
– les responsabilités respectives du professionnel de l’expertise comptable et de la
direction dans le cadre de la mission ;
– la référence au Code de déontologie de la profession et à la présente norme ;
48 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
– l’identification des informations sur lesquelles vont porter les procédures à mettre en
œuvre ;
– la nature, le calendrier et l’étendue des procédures à mettre en œuvre ;
– la forme et le contenu du rapport relatant les constats ;
– la définition des limites à la diffusion du rapport.
Elle comprend également les conditions générales du contrat de mission ainsi qu’un
tableau de répartition des tâches entre le client ou l’adhérent et le professionnel de
l’expertise comptable.
Technique de contrôle
Les procédures mises en œuvre dans le cadre d’une mission d’examen sur la base de
procédures convenues portant sur des informations financières ou non financières
peuvent notamment inclure les techniques de contrôle suivantes (norme
professionnelle 4410, § A5) :
– des demandes d’informations, des explications et des analyses ;
– une vérification et une comparaison des résultats de calculs ainsi que d’autres
contrôles d’exactitude ;
– des observations physiques ;
– des demandes de confirmations externes.
4. Le rapport
Le rapport émis à l’issue d’une mission d’examen d’informations sur la base de
procédures convenues précise l’objectif de la mission et les procédures mises en œuvre
de manière suffisamment détaillée pour permettre au lecteur de comprendre la nature et
l’étendue des travaux effectués (norme professionnelle 4410, § A7).
La diffusion de ce rapport est restreinte à l’entreprise et le cas échéant aux tiers qui ont
convenu des procédures à mettre en œuvre.
207121TDPA0113 49
Audit et contrôle légal des comptes
50 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
– les études juridiques en relation avec les missions des commissaires aux comptes ;
– les réponses données par la Compagnie nationale aux questions posées par les
commissaires aux comptes sur les difficultés rencontrées dans la réalisation de leurs
missions et dont certaines font l’objet d’une publication dans le bulletin trimestriel.
Ainsi que l’a rappelé le garde des sceaux, ministre de la justice, la loi de sécurité
financière (LSF) du 1er août 2003, qui a réformé en profondeur l’organisation du contrôle
légal en France, a institué le H3C, conforté le rôle des instances professionnelles et
assuré l’inscription des normes d’exercice professionnel « dans l’ordonnancement
juridique » en en prévoyant l’homologation. Ajoutant :
« Cette architecture laisse entière la possibilité offerte à la Compagnie nationale de
publier, dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur,
des éléments de doctrine tels que des guides, des supports de formation ou
instruments techniques. Ces éléments n’ont pas de valeur normative. Ils n’en
bénéficient pas moins de l’autorité attachée à la Compagnie nationale qui les édicte
et contribue, ce faisant, à améliorer l’information des professionnels. À ce titre, ils
s’inscrivent pleinement dans le rôle et les missions de la Compagnie nationale. »
Le caractère transitoire de ce référentiel au 3 juillet 2003 ne subsiste plus que pour les
normes d’exercice professionnel qui n’ont pas été homologuées (en ce sens, une
réponse ministérielle et la lettre d’informations de la CNC du 10 avril 2008 laissent penser
qu’il faut aller au-delà de la valeur d’usage de ce référentiel pour les sujets non couverts
par les NEP (transposées des normes de l’IFAC).
207121TDPA0113 51
Audit et contrôle légal des comptes
Plan de Programme
mission de travail
Focus sur
certains Planification Procédures Appréciations Demande de Évènements
aspects de de l’audit analytiques des estimations confirmation postérieurs
la démarche comptables des tiers
NEP-300 NEP-520
Sélection des NEP-505 NEP-560
Audit interne, NEP-540 Changements
éléments à
expert, comptables
contrôler Déclarations
expert-comptable
NEP-530 de la NEP-730
NEP-610 et 620 et 630 direction
Exercices Justification
Textes légaux et précédents NEP-580 des appréciations
réglementaires
NEP-510 et 710 NEP-705
NEP-250
Prise en compte de la possibilité de fraudes et d’erreurs lors de l’audit des comptes NEP-240
Contrôle de qualité
52 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
relative à cette mission ». Cette formulation s’applique quand bien même l’exemple de
rapport figurant dans la doctrine identifiée contiendrait une autre formulation.
La Compagnie nationale des commissaires aux comptes attire l’attention sur le fait que
certaines dispositions des textes auxquels renvoie ce tableau nécessitent d’être adaptées
pour tenir compte notamment des évolutions législatives et réglementaires intervenues
depuis leur publication et plus particulièrement celles affectant les obligations des entités.
Les diligences décrites dans cette doctrine restent applicables dans la plupart des cas.
Pour les autres interventions du commissaire aux comptes prévues par un texte légal ou
réglementaire, le commissaire aux comptes fait référence dans son rapport / attestation
« aux diligences [qu’il a] estimé[es] nécessaires ».
Cette doctrine est classée, dans un premier temps, par ordre croissant des références
des anciennes normes du référentiel CNCC de juillet 2003, puis par ordre alphabétique
en fonction de la nature de l’intervention du commissaire aux comptes.
Toutefois, par exception, certaines diligences nécessitent d’être adaptées. À titre
d’exemple, l’absence de levée du secret professionnel du commissaire aux comptes vis à
vis du commissaire aux apports rend caduc le paragraphe 16 de l’ancienne nonne 7-101.
« Doctrine professionnelle de la Compagnie nationale des commissaires aux
comptes relative à certaines interventions prévues par les textes légaux et
réglementaires - tableau de synthèse. »
(site CNCC).
207121TDPA0113 53
Audit et contrôle légal des comptes
54 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
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Audit et contrôle légal des comptes
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Audit et contrôle légal des comptes
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Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
Intervention Intervention
suite à des suite à des
opérations évènements
Audit Vérifications
Opinion sur + particulières + survenant
les comptes spécifiques décidées par dans l'entité.
l'entité. Ex : procédure
Ex : augmentation
d'alerte.
de capital.
= =
MISSION GÉNÉRALE INTERVENTIONS CONNEXES
À LA
MISSION GÉNÉRALE
60 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
207121TDPA0113 61
Audit et contrôle légal des comptes
NDLR
Pour toutes ces raisons, la situation au terme de ce premier semestre 2008 reste confuse
concernant le périmètre, les responsabilités et donc le cadre conceptuel de la Compagnie
nationale des commissaires aux comptes. Les étudiants aborderont donc toutes ces
questions de façon scolaire à partir des NEP, sans se référer à l’histoire (qui s’écrit en ce
moment). Les professionnels rechercheront des réponses juridiques aux questions qui
peuvent se poser dans le chapitre précédent « Cadre conceptuel historique », alors que
les questions techniques seront abordées dans les séries 03 et 04 qui s’appuient sur la
partie suivante de cette série. (En ce sens, les normes de l’IFAC sont très utiles : dans un
chapitre réservé consacré à la formation des professionnels de l’audit, celles-ci
distinguent le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Chaque lecteur cultive ses savoirs
alors qu’il s’est fixé des objectifs précis.
A. DÉFINITION
a. L’audit
L’audit est une démarche cohérente de contrôle qui conduit à délivrer une opinion sur ce
qui en fait l’objet, par rapport au référentiel applicable à l’objet en question.
Cette intervention concerne une matière soumise à contrôle ; laquelle en est en quelque
sorte la « cible ». La matière peut, par exemple, être le résultat d’opérations de collecte,
de l’enregistrement du traitement et de la restitution de données. Il peut s’agir d’un
ensemble d’activités devant opérer en conformité avec les instructions internes et les lois
et règlements applicables, ou de la conception, du fonctionnement et des performances
d’une organisation, voire d’une structure opérationnelle (un service, une direction, un
département, une division, etc.), d’un site géographique.
b. La mission d’audit
La mission d’audit intervient en mode « figures imposées », pour s’assurer, dans les
règles de l’art (grâce à de « bonnes pratiques »), que les critères, qui étaient à respecter
par la « cible », l’ont été. L’objectif de la mission d’audit est de dire si les critères
applicables sont respectés et dans quelle mesure ; en conséquence, il est possible de se
fier à ce qui est présenté ou au mécanisme audité. L’opinion a une dimension relative,
puisqu’elle s’entend par rapport au référentiel applicable.
Au plan technique, par construction, une matière qui n’est pas soumise à une « loi du
genre », constituée d’un ensemble de critères valant référentiel applicable et opposable,
ne se prête pas à « audit ».
62 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
L’audit interne est une fonction importante, notamment au sein des groupes de sociétés,
chargée d’apprécier la pertinence et l’efficacité du dispositif de contrôle interne, en
s’assurant de la fiabilité et de l’intégrité des informations financières et opérationnelles,
de l’efficience et de l’efficacité des opérations, de la protection du patrimoine social, et du
respect des instructions, des lois, règlements et contrats. Cette fonction, déployée selon
un programme de missions qui privilégie les priorités imparties, s’inscrit habituellement
dans un dispositif intégrant un comité d’audit, avec suivi, recommandations et des plans
d’action. Il peut s’agir d’une fonction centralisée opérant ou d’un périmètre de
consolidation.
Les « documents de référence » publiés par les sociétés APE (appel public à l’épargne)
accessibles sur le site de l’Autorité des marchés financiers (AMF) contiennent,
notamment, un exposé des risques opérationnels et le « rapport du président » sur les
conditions de préparation et d’organisation des travaux du conseil et sur les procédures
de contrôle interne. Ils sont, pour le lecteur, une source utile de repères en matière de
méthodologie de contrôle interne, d’environnement de contrôle, de positionnement de la
fonction audit interne par rapport aux autres éléments du contrôle interne, et, le cas
échéant, de développement des outils d’autoévaluation du contrôle interne et de
programmes d’amélioration continue des processus de contrôle interne en matière de
production des données financières et comptables. Ces publications, contenant les
rapports des commissaires aux comptes, les comptes annuels et consolidés, le rapport
de gestion, sont un terrain privilégié pour l’étudiant, qui y trouvera bien des aspects
pratiques et des exemples parlants.
Le domaine privilégié de l’audit interne est l’audit opérationnel et l’audit de conformité ;
domaine bien distinct de l’audit de management (compatibilité de la politique conduite au
sein d’une grande fonction avec la stratégie de l’entité ou avec les politiques découlant de
cette stratégie) et de l’audit stratégique (cohérence globale des stratégies et des
politiques), qui sont de plus en plus souvent engagés.
Les auditeurs internes mettent en œuvre, le plus souvent, les normes de l’Institute of
Internal Auditors (IIA) et se soumettent à son Code de déontologie. Ce qui justifie la prise
en compte, sous leur propre responsabilité par les auditeurs externes chargés de l’audit
des comptes annuels, au niveau de l’orientation et de planification de leur mission, des
travaux de la fonction « audit interne », lorsqu’ils concourent aux objectifs de l’audit
comptable et financier dont ils sont chargés.
2. Définitions de l’audit
Trois définitions complémentaires peuvent être énoncées, l’une qui privilégie la nature de
la mission (un examen), l’autre qui met l’accent sur le mode opératoire (un processus), la
troisième qui présente le but à atteindre (objectif) ; toutes trois ayant, en partie commune,
les caractéristiques fondamentales dont il vient d’être question.
Première définition : nature de l’audit
L’audit est un examen critique, progressif méthodique et constructif, mené avec
discernement par un professionnel indépendant, en vue de délivrer l’opinion attendue de
l’auditeur sur la matière soumise à contrôle, au regard du référentiel auquel la matière en
question est soumise.
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Audit et contrôle légal des comptes
64 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
a. L’audit opérationnel
L’audit opérationnel peut :
– être confié au service d’audit interne (d’une société ou d’un groupe de sociétés), dont
c’est le domaine privilégié, et qui, par sa connaissance interne de l’entité (et du
groupe), est effectivement armé pour ne pas négliger la dimension délicate « culture
d’entreprise » ;
– ou faire l’objet d’une mission contractuelle d’intervenants extérieurs à l’entreprise
(cabinets d’audit, sociétés de conseil en stratégie, en organisation, en management...
SSII, sociétés d’ingénierie, etc.) dont le regard, le style d’intervention, le recul et les
facultés de perception sont différents de ceux d’un service interne. Certaines
entreprises (Danone, par exemple : consulter son document de référence) indiquent
avoir externalisé la fonction audit interne et l’avoir confiée à tel grand cabinet d’audit
(lequel n’est, d’aucune manière, commissaire aux comptes de la société ; il n’a pas le
droit de l’être).
Complémentaire de l’audit de conformité évoqué dans le paragraphe suivant, l’audit
opérationnel porte sur les opérations d’un établissement, d’une structure, d’une grande
fonction, dans la perspective de réduire les risques de l’entreprise et d’évaluer l’efficacité
et l’efficience des processus et des procédures. Son domaine étant le dispositif de
contrôle interne, il ne se limite pas aux seules procédures composant le système
comptable et le contrôle interne à caractère financier.
En audit opérationnel, la méthodologie mise en œuvre en vue d’obtenir un travail clair,
complet, efficace et documenté au titre de la mission impartie correspond à la mise en
œuvre des phases successives suivantes :
– la phase de préparation (ordre de mission, prise de connaissance, identification des
risques, définition des objectifs) ;
– la phase de réalisation (programme d’audit, questionnaire de contrôle interne et
feuilles de révélation et d’analyse de problème, diligences, cohérence et validation) ;
– la phase de conclusion (rapport, recommandations, suivi).
Ainsi que le souligne Jacques Renard dans l’ouvrage intitulé Théorie et pratique de l’audit
interne, publié par les éditions d’Organisation, la « preuve en audit interne » est acquise
lorsque les informations réunies sont :
– indispensables ;
– fiables (permettre d’aboutir à une conclusion précise compte tenu des outils d’audit
dont il est disposé) ;
– pertinentes (en rapport avec les observations donc conformes aux objectifs de la
mission) ;
– utiles (permettre d’améliorer le niveau de qualité du contrôle interne).
Ces aspects sont importants pour l’auditeur des comptes annuels qui est indépendant, en
charge d’une mission d’audit financier et comptable, chaque fois que, comme les normes
d’exercice professionnel le prévoient, il est conduit à s’appuyer sur les travaux des
auditeurs internes : il s’appuie sur ces travaux lorsque, à son avis, ils concourent aux
66 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
b. L’audit de conformité
Aussi appelé audit de régularité, l’audit de conformité peut, comme l’audit opérationnel,
être confié, lui aussi, au service d’audit interne (et il est alors souvent associé à l’audit
opérationnel) ou à des intervenants extérieurs mono ou pluridisciplinaires, tels des
cabinets d’avocats (cibles de l’audit, par exemple : contrats de travail, accords
d’entreprise, obligations déclaratives fiscales et sociales, respects des mentions
obligatoires, contrats commerciaux, etc.), des spécialistes en droit des assurances, en
risques industriels, en ressources humaines, droit du travail, législation sociale, contrats
internationaux, formalisme juridique, protection de l’environnement et dépollution, des
cabinets d’audit, etc.
L’objectif de l’audit de conformité est de vérifier la bonne application des instructions et
règles en vigueur et la conformité des directives données et des actions faites avec les
dispositions légales et réglementaires.
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Audit et contrôle légal des comptes
68 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
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Audit et contrôle légal des comptes
70 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
207121TDPA0113 71
Audit et contrôle légal des comptes
Principes
Textes légaux et normes
Documentation
Esprit critique
Caractère significatif
Éléments probants même sans conséquence
Fraudes
financière directe
Dissimulation
Non respect des textes légaux
Appréciation
Intention
Déclarations de la direction
Accord écrit
de la direction
Révélation
Expression
de l'optinion
1. L’anomalie significative
L’approche par les risques doit conduire le commissaire aux comptes à obtenir une
assurance raisonnable que les comptes pris dans leur ensemble ne comportent pas
d’anomalies significatives. Cette assurance lui permet de formuler une opinion sur les
comptes audités (C. com. art L 823-9).
72 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
2. De nouvelles précisions
Pour apprécier la notion d’anomalie significative, la nouvelle NEP 320 donne des
éclaircissements sur les termes suivants.
Qu’est-ce qu’une anomalie ?
Il s’agit d’une information comptable ou financière inexacte, insuffisante ou omise, en
raison d’erreurs ou de fraude. Elle se manifeste par un écart entre le montant, le
classement, la présentation ou l’information dans les comptes pour un élément et ceux
exigés pour ce même élément par le référentiel comptable applicable.
Qu’est-ce qu’une anomalie non corrigée ?
C’est une anomalie autre que celle manifestement insignifiante que le commissaire aux
comptes a récapitulée et qui n’a pas été corrigée.
207121TDPA0113 73
Audit et contrôle légal des comptes
REMARQUE
L’expression « manifestement insignifiante » ne se confond pas avec « non
significative ». Les éléments en cause doivent être sans conséquence, pris
individuellement ou en cumulé, que ce soit selon leur ampleur, leur nature ou selon les
circonstances de leur survenance (ISA 450, A2).
Quel est le profil de l’utilisateur des comptes ?
La certification des comptes par le commissaire aux comptes doit, notamment, satisfaire
les besoins d’informations financières des utilisateurs des états financiers. Le terme
« utilisateur » pouvant refléter plusieurs réalités, il est précisé qu’il s’agit d’utilisateurs
avertis et attentifs.
Ainsi, le commissaire aux comptes est fondé à considérer que ces derniers ont une
certaine connaissance de l’entité et de son environnement, qu’ils sont capables
d’analyser les comptes, sont conscients de la prise en compte du seul caractère
significatif des informations et savent qu’il existe des incertitudes inhérentes aux
évaluations fondées sur des estimations (NEP 320, § II).
1. Principe général
Pour obtenir une assurance raisonnable que les comptes pris dans leur ensemble ne
comportent pas d’anomalies significatives, le commissaire aux comptes détermine un
seuil de signification, c’est-à-dire un seuil au-delà duquel les décisions économiques
ou le jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d’être influencés.
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Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
ATTENTION
L’existence d’anomalies non corrigées dans les comptes ne modifie pas forcément
l’opinion du contrôleur légal sur les comptes. En effet, rappelons que ces anomalies
doivent être significatives, qu’elles soient prises individuellement ou en cumulé. Pour ce
faire, le commissaire aux comptes analyse les circonstances de fait afin d’apprécier le
caractère significatif des anomalies non corrigées (NEP 450, 4).
Déclaration de la direction
Pour conclure sur les assertions qu’il souhaite vérifier, notamment celles relatives à la
présentation des comptes et aux informations fournies dans l’annexe, et conformément
aux dispositions de la NEP 580, le commissaire aux comptes peut estimer nécessaire
une déclaration écrite de la direction. Dans ce cadre, le représentant légal et, le cas
échéant, les organes de gouvernance déclarent que, selon eux, les incidences des
anomalies non corrigées relevées ne sont pas, seules ou cumulées, significatives au
regard des comptes pris dans leur ensemble (NEP 450, § 17).
CONCLUSION
– Les commissaires aux comptes doivent appliquer les nouvelles NEP 320 et 450 dès les
exercices ouverts à compter du 26 juillet 2012.
– Les nouvelles NEP 320 et 450 tiennent compte des dispositions des ISA 320 et 450
clarifiées.
– La NEP 320 définit ce que sont une « anomalie » et une « anomalie non corrigée » et
identifie mieux l’utilisateur des comptes.
– La notion de seuil de planification est conceptualisée par la NEP 320.
– Les anomalies manifestement insignifiantes n’ont pas à être mentionnées sur le
récapitulatif des anomalies relevées.
– Le commissaire aux comptes doit demander la correction des anomalies relevées
à la direction et aux organes de gouvernance.
2. Nature de l’assurance
La découverte ou non d’anomalies significatives conduit naturellement l’auditeur à « la
formulation de son opinion ».
Il faut pour cela qu’il obtienne l’assurance que les comptes, pris dans leur ensemble, ne
comportent pas d’anomalies significatives.
Nous ne sommes pas dans le domaine des sciences exactes, tel que le définissait le
penseur Pascal.
Cette opinion n’est pas la conséquence d’une démonstration mathématique basée sur
des axiomes, « la plupart des éléments collectés conduisant d’avantage à des
présomptions qu’à des certitudes ».
Les présomptions, même concordantes, ne sont pas des preuves. Un réseau concordant
de présomptions donne à l’auditeur de l’assurance, mais celle-ci a été qualifiée par
convention, prudemment, d’ « assurance raisonnable ».
En un mot, en l’absence de découverte d’anomalies significatives, le commissaire aux
comptes est « globalement » assuré que les comptes (pris dans leur ensemble) retracent
fidèlement les opérations écoulées et la situation financière et patrimoniale de
l’entreprise.
En ce sens, les techniques de sondages et les limites du contrôle interne (qui seront
étudiées dans les deux dernières séries) sont des limites infranchissables que les
récentes affaires financières n’ont malheureusement pas infirmées (encore que la
dernière crise commencée en août 2007 soit plutôt systémique, développant en son sein
les mécanismes d’autodestruction en l’absence de « fondamentaux » ou juste valeur des
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Série 01
instruments qui servaient de jouets censés garantir des risques collectifs bien moindres
que leurs risques inhérents intrinsèques).
Ce dernier adjectif « inhérent » est hermétique. Découvrons-le de façon très sommaire
dans le chapitre suivant et de façon plus détaillée dans la série 03 de ce support.
Cette expression « risque inhérent » n’est d’ailleurs pas définie, ni dans les NEP, ni dans
les normes internationales d’audit.
Et pourtant, l’approche par les risques est la base du travail de l’auditeur qui a mission,
en audit légal, de formuler son opinion et, en audit contractuel, de limiter les risques
encourus par les utilisateurs de ses travaux.
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Audit et contrôle légal des comptes
Risque inhérent + ?
EN FAIT -
ENTITÉ
=
Formalisation des risques
COMMISSAIRE
1. Le risque inhérent
Aussi appelé risque d’affaires ou risque lié aux activités de l’entité, le risque inhérent est
identifié par le commissaire aux comptes avant tout autre. Il s’agit, par exemple, de la
démarque inconnue ou de la non-exhaustivité des recettes, mais aussi des conditions
d’emploi dans le domaine social ou du respect de l’environnement dans les activités de
fabrication.
Il revêt de multiples facettes, mais est en principe indépendant, lors de l’analyse des
conditions dans lesquelles ce risque est rencontré dans l’entité. En ce sens, un risque
inhérent à l’activité rencontré dans une entité est transposable en l’état dans une autre
entité exerçant dans le même secteur d’activité, voire la même activité.
…
LE VRAI VISAGE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
ENTITÉ
= ?
Formalisation des risques
COMMISSAIRE
78 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
ENTITÉ
?
Risque
= d'audit
Formalisation des risques
COMMISSAIRE
207121TDPA0113 79
Audit et contrôle légal des comptes
Ces points très complexes, dans certains cas, qui seront développés dans les deux
dernières séries, ont été suggérés pour aiguiser l’esprit critique, ouvrir la pertinence des
analyses de risques au-delà d’une classification stricte.
En effet, les normes internationales d’audit ont instauré et généralisé une approche
systématique de l’audit à base de contrôle interne mis en place dans les entités,
privilégiant ainsi l’analyse du fonctionnement dans le domaine financier de l’entité par
l’auditeur à la place du contrôle des comptes, avec notamment la généralisation de
l’utilisation des systèmes d’information.
En ce sens, les unités d’enseignement obligatoire UE 5 et optionnelle UE 761 du Diplôme
supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG) intitulées respectivement « Management
des systèmes d’information » et « Audit des systèmes d’information » sont des
compléments utiles à ce cours.
Mais poursuivons par l’étendue des travaux du commissaire aux comptes qui met en
évidence le risque corollaire de non-détection :
ENTITÉ Non-détection
Risque
= d'audit
Formalisation des risques
Tests de procédure
COMMISSAIRE
Une fois les risques formalisés et évalués, il met en place des procédures d’audit (ici
représentées par les deux égouttoirs) afin de réduire le risque d’audit au minimum
(représenté par une goutte de liquide de taille de plus en plus réduite).
E. LA LETTRE DE MISSION
Ce nouveau chapitre, moins théorique que les précédents, traite de la lettre de mission.
Inséré dans la partie intitulée « Définition et principes », il couvre en fait le démarrage de
la mission de certification des comptes dans le cadre de l’audit légal.
Signalons également, en France, la publication du nouveau Code de déontologie des
experts-comptables, qui a entériné également de façon définitive et obligatoire à compter
du 1er janvier 2009 la lettre de mission dans le cadre de l’exercice de cette profession.
Dans le cadre de l’audit légal, la mission de commissaires aux comptes, en France,
commence par la lettre de mission, contrat liant les parties, si l’on en croit les normes
d’exercice professionnel.
Un premier paradoxe à souligner est l’ambiguïté entre une obligation légale et la notion
de contrat.
80 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Le commissaire aux comptes, payé par son client, remplit une obligation légale, imposée
à son client.
Le deuxième paradoxe vient du contenu obligatoire de ce contrat, qui sous-entend une
intervention détaillée du commissaire aux comptes dans l’entité préalablement à sa
signature.
Si le cœur de la démarche d’audit commence par la signature d’une lettre de mission
(NEP 210), juste après l’énoncé des principes applicables à l’audit des comptes mis en
œuvre dans le cadre de la certification (NEP 200), le schéma général des NEP présenté
en première partie de cette série fait apparaître entre les deux normes une phase
d’acceptation et maintien de la mission.
3
Article 18 du Code de déontologie : « En cours de mandat, le commissaire aux comptes veille à ce que les exigences légales et réglementaires et celles
du présent code, remplies lors de l’acceptation de la mission, soient toujours respectées ; en particulier, il procède à cette vérification avant d’accepter le
renouvellement de son mandat. »
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Audit et contrôle légal des comptes
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Audit et contrôle légal des comptes
En cours de mandat
Le Code de déontologie précise que toutes les questions liées à l’acceptation du mandat
doivent être réexaminées chaque année. Le commissaire aux comptes doit ainsi
formaliser la revue annuelle de ces points.
Par ailleurs, si des événements viennent modifier ces données en cours d’année, le
commissaire aux comptes devra examiner leurs conséquences et documenter sa
décision quant à la poursuite de son mandat.
3. La lettre de mission
Si la lettre de mission est obligatoire du fait de la nouvelle norme d’exercice professionnel
homologuée par le garde des sceaux, au niveau de la relation entre le client et le
commissaire aux comptes il s’agit d’un atout, il s’agit en effet de l’outil de base de la
communication.
84 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Notons au passage que deux éléments sont nouveaux par rapport à la norme ancienne
de la CNCC :
– l’indication de la façon dont seront portées à la connaissance des dirigeants les
conclusions issues des interventions ;
– la demande d’accord du client.
La rédaction de la lettre de mission est à rapprocher de son potentiel d’honoraires.
Notons bien que, sur la durée du mandat fixée à six ans, le client moyen représente
plusieurs milliers d’euros.
Ce qui compte, en définitive, c’est de répondre aux attentes du client en lui précisant :
– Quels services le commissaire aux comptes doit lui rendre ?
– Comment va-t-il procéder ?
– Pourquoi ?
– Qui sont les interlocuteurs ?
– À quel prix ?
De ce fait, le commissaire aux comptes privilégie une présentation de la lettre de mission
qui aboutisse à une relation claire en communiquant sur :
– la présentation de la prestation en faisant référence au Code de commerce afin que le
client ne se méprenne pas sur le pourquoi et le comment de sa mission ;
– les obligations du cabinet par référence aux normes et au Code de commerce ;
– les obligations du client qui en découlent ;
– les honoraires ;
– la planification et les modalités de mise en œuvre ;
– la demande de confirmation écrite exigée par l’arrêté du 14 décembre 2005.
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Audit et contrôle légal des comptes
4
Il convient de noter que la norme ne contient plus de spécimen ou de modèle : la forme est libre et adaptable alors même que le contenu est précisé dans
la NEP.
86 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
5
Pour un nouveau mandat, « nous solliciterons si vous en êtes d’accord ».
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Audit et contrôle légal des comptes
88 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Cette lettre restera en vigueur pour les exercices futurs, sauf en cas de modifications
majeures dans les activités de votre société.
Nous vous remercions de nous faire part de vos remarques et observations
éventuelles, et à tout le moins de valider le planning que nous vous proposons. Cette
confirmation écrite de votre part étant exigée par l’arrêté du 14.12.2005.
Nous restons à votre disposition pour toutes informations complémentaires que vous
pourriez souhaiter.
Et vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de nos sentiments les
meilleurs et les plus dévoués.
CONCLUSION
Pour conclure cette deuxième partie, le métier d’auditeur financier est un métier
technique en forte évolution en raison des besoins croissants de sécurité financière.
C’est aussi un métier demandant une connaissance actualisée de la loi et des
règlements, afin de ne pas franchir la ligne jaune, sans pour autant ignorer les
« montages » possibles.
C’est, enfin, un métier discret, en raison de la nécessaire durée de telles missions pour
garantir une connaissance suffisante à l’auditeur et l’émission de rapports utilisables dans
de bonnes conditions par tout tiers intéressé. Par ailleurs, les informations que nous
collectons n’ont pas à être dévoilées au tiers, notamment dans le cadre du secret
professionnel inhérent à nos professions d’expert-comptable et/ou commissaire aux
comptes.
Les conditions d’exercice de la profession et la déontologie font l’objet de la série
suivante.
REMARQUE
Les deux dernières parties de la série 1 et le cas losange résument l’UE 712 : elles vous
permettent d’avoir une vision globale de la démarche de la mission d’audit légal.
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Audit et contrôle légal des comptes
A. CONCEPTS
1. La mission d’audit
Une mission d’audit des états financiers a pour objectif de permettre à l’auditeur
d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable identifié.
Pour exprimer une opinion, l’auditeur emploiera la formule « donne une image fidèle » ou
« présente sincèrement sous tous les aspects significatifs », qui sont des expressions
équivalentes. L’audit d’informations financières ou autres, élaborées selon des principes
reconnus, poursuit le même objectif ». (Définition IFAC)
La définition de l’IFAC est conforme à celle de la Compagnie Nationale des
Commissaires aux Comptes.
Le besoin d’audit revient à prendre en compte les attentes du lecteur des comptes ;
c’est :
– s’assurer que l’information financière est purgée de toute erreur, anomalie, irrégularité
ou omission dont la nature ou le niveau pourrait fausser le jugement ;
– donc être capable de mesurer une dérive et ses effets concrets sur le jugement de
l’utilisateur de l’information comptable et financière.
Ainsi en première approche, l’audit consiste à s’assurer du respect, par ce qui est de son
ressort, des exigences devant être respectées.
C’est à travers un cadre conceptuel que l’auditeur légal va effectuer ses diligences. Par
cadre conceptuel, il faut entendre la représentation ordonnée des différentes grandes
familles ou grandes catégories d’interventions dont le professionnel est investi. Les
principaux objectifs d’un cadre conceptuel sont donc de :
– définir les différentes interventions afin d’en identifier les limites ;
– les situer par rapport à celles effectuées par d’autres intervenants ;
– préciser notamment le degré d’assurance que le professionnel exprime dans le
rapport qu’il rédige à la suite de sa mission et la formulation à donner à cette
assurance ;
– s’assurer la cohérence d’ensemble du dispositif normatif.
Le cadre conceptuel de l’IFAC est général. Il s’applique à toutes les missions des
professionnels comptables (qui ne sont pas partout au monde nécessairement du niveau
« expert-comptable », ni « auditeurs »). Le commissaire aux comptes appliquera celui
des Normes d’Exercice Professionnel (NEP).
90 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
CONSÉQUENCES
– L’auditeur est indépendant de l’entité contrôlée.
– L’objectif de l’audit financier est la validation de comptes ou d’états financiers dans leur
aspect significatif.
– L’appréciation de la qualité des comptes par l’auditeur s’effectue par rapport à un
référentiel déterminé.
– L’auditeur financier fait connaître son opinion qui doit être motivée dans un rapport
écrit.
– L’auditeur en employant par exemple la formule « donne une image fidèle », porte un
jugement sur les états financiers en délivrant une assurance positive.
Il résulte de cette analyse, trois points clefs :
1. Indépendance : la personne qui participe à l’établissement des comptes ne peut
prétendre mettre en œuvre l’audit financier, car cela la conduirait à être à la fois juge et
partie. Quid de l’audit interne : degré d’indépendance par rapport à la direction
2. Aspect significatif : l’auditeur analyse les catégories d’opérations significatives, les
soldes de comptes et les opérations annexes qu’il a relevés. C’est seulement dans ce
cadre que celui-ci peut avoir l’assurance raisonnable du respect des textes légaux et
réglementaires.
3. Référentiel déterminé : PCG, IFRS, etc.
2. L’assurance
L’assurance désigne la satisfaction obtenue par l’auditeur quant à la fiabilité d’une
déclaration formulée par une partie à l’attention d’une autre partie. (NEP 320) :
CONSÉQUENCES
Le degré de satisfaction obtenue par l’auditeur financier, et, par là même, le niveau
d’assurance qu’il peut donner dans son rapport, résulte de la nature et de l’étendue des
procédures mises en œuvre ainsi que des résultats de ces dernières.
Ainsi selon la nature de la mission, la nature de l’assurance du commissaire aux comptes
sera différente. Dans le cadre d’un :
– audit financier : l’assurance donnée par l’auditeur est de niveau élevé (raisonnable),
elle est exprimée de manière positive ; le commissaire aux comptes va appliquer
l’ensemble des NEP relatives à un audit ;
– examen limité : le niveau d’assurance est modéré, l’opinion est exprimée sous la forme
négative, le commissaire aux comptes appliquera la « NEP-2410. Examen limité de
comptes intermédiaires en application de dispositions légales ou réglementaires ».
L’assurance définie par la CNCC dans le cadre conceptuel des interventions du
commissaire aux comptes, qui a désormais valeur de doctrine, reprend les principes
contenus dans la définition de l’IFAC :
« Dans le contexte particulier du présent cadre conceptuel, le concept d’assurance
se définit par rapport à la satisfaction obtenue par le commissaire aux comptes au
regard de la qualité d’une information, produite par une personne et destinée à être
utilisée par une autre personne, appréciée par référence à des critères identifiés. »
Cette appréciation se fonde principalement sur la pertinence, la fiabilité, l’objectivité, la
clarté l’exhaustivité de l’information financière ou non transmise au commissaire aux
comptes. Ces critères auront une incidence sur la conclusion du commissaire aux
comptes.
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Audit et contrôle légal des comptes
L’assurance donnée par l’audit financier est de niveau élevé ; elle ne peut néanmoins
avoir un caractère absolu, en raison de plusieurs facteurs, tels que :
– le recours au jugement professionnel de l’auditeur ;
– l’utilisation de la technique des sondages ;
– les limites inhérentes à tout système comptable et de contrôle interne ;
– le fait que la plupart des informations probantes à la disposition de l’auditeur
conduisent, par nature, davantage à des déductions qu’à des certitudes.
1. Les assertions
En matière d’audit financier, les assertions peuvent être définies comme les « critères
dont la réalisation conditionne la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes »
(NEP 315 et 500 § 3).
Les assertions permettent donc de définir les conditions à remplir pour que les comptes
puissent être certifiés. Dès lors que l’ensemble des assertions relatives aux
enregistrements comptables, aux soldes et aux états financiers peut être validé, l’auditeur
est alors en mesure de délivrer sa certification.
Le contrôle des assertions est de ce fait à la base de la définition par l’auditeur de
ses objectifs d’audit. Les assertions constituent également pour l’auditeur autant de
points de référence pour l’identification et l’appréciation des risques pesant sur les états
financiers.
La NEP 500 « caractère probant des éléments collectés » définit 13 assertions qui
peuvent être regroupées en trois catégories :
92 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
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Audit et contrôle légal des comptes
1. Prise de connaissance X
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Série 01
D. TECHNIQUES DE CONTRÔLE
Les normes d’exercice professionnel imposent aux commissaires aux comptes divers
techniques de contrôle :
1. Procédures analytiques (NEP 500) : consistent à apprécier des informations
financières à partir de :
– leur corrélation avec d’autres informations, issue ou non des comptes, ou avec des
données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité ou d’entités
similaires ;
– l’analyse des variations significatives.
L’auditeur met en œuvre des procédures analytiques tout au long de sa mission.
2. Observation physique (NEP 500) : consiste à examiner comment une procédure est
exécutée.
Elle est utilisée pour apprécier la qualité du contrôle interne.
3. Sondages en audit (NEP 530) : cette technique est appliquée aussi bien pour
l’appréciation du contrôle interne que pour la mise en œuvre des tests de détail.
La technique des sondages est une des trois méthodes de sélection des éléments à
contrôler au sein d’une population, les autres consistent à :
– sélectionner tous les éléments : examen exhaustif ;
– sélectionner des éléments spécifiques.
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Audit et contrôle légal des comptes
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Audit et contrôle légal des comptes
REMARQUE
Principe (NEP 510) : afin d’être en mesure d’exprimer une opinion sur les comptes du
premier exercice de sa mission, le commissaire aux comptes doit s’assurer que :
– les soldes de bilan d’ouverture ne contiennent pas d’anomalies significatives
susceptibles d’avoir une incidence sur les comptes de l’exercice ;
– la présentation des comptes ainsi que les méthodes d’évaluation retenues n’ont pas été
modifiées d’un exercice à l’autre.
Diligences mises en œuvre : Lorsque les comptes annuels de l’exercice précédent ont
été audités par le commissaire aux comptes précédent, le rapport émis par ce dernier
constituera une présomption de régularité et de sincérité du bilan d’ouverture. Le
commissaire aux comptes prendra contact avec son prédécesseur afin de prendre
connaissance de son dossier de travail.
En l’absence de commissaire aux comptes lors de l’exercice précédant l’entrée en
fonction ou à défaut d’informations suffisantes fournies par le commissaire aux comptes
précédent, le commissaire aux comptes détermine les diligences qu’il estime nécessaires
et qui pourraient être les suivantes :
– actif immobilisé : obtention des documents justifiant les soldes d’ouvertures et/ou
demande de confirmation des soldes auprès des tiers (par exemple, demande de
confirmation au cadastre pour les terrains) ;
– créances, dettes : notamment analyse du recouvrement des créances ou des dettes
qui fournit une information sur leur réalité, leur évaluation correcte et leur exhaustivité
et/ou demande de confirmation des soldes auprès des tiers ;
– stocks : par exemple, assistance à un inventaire physique en cours d’exercice et
rapprochement avec le stock d’ouverture et/ou contrôle de la marge brute ;
– emprunts, provisions pour risques et charges : obtention des documents justifiant
les soldes d’ouverture et/ou demande de confirmation des soldes auprès des tiers.
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Audit et contrôle légal des comptes
Sur un plan informatique, les moyens matériels de protection sont les suivants :
108 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
CONSÉQUENCES
Comme il a été déjà précisé compte tenu des conditions d’exercice de la mission de
commissaire aux comptes, ce dernier ne peut contrôler exhaustivement l’ensemble des
opérations sur un exercice donné.
Il est donc nécessaire d’étudier si les procédures de contrôle interne mises en place par
la direction :
– retracent exhaustivement les opérations de l’exercice dans la comptabilité ;
– permettent une minimisation des risques d’erreurs ou de fraudes.
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Audit et contrôle légal des comptes
Lorsque le commissaire aux comptes a ainsi recensé les contrôles mis en place par
l’entreprise pour se protéger des risques d’erreurs, il doit en évaluer la fiabilité. Trois cas
peuvent se produire :
– les contrôles prévus sont suffisants pour garantir la réalisation de leur objectif ; il
convient alors de déterminer quels sont ceux qui, si leur fonctionnement est vérifié,
permettront de limiter les contrôles sur les comptes ;
– les contrôles prévus ne garantissent que partiellement la réalisation de leur objectif ; il
convient alors de s’interroger sur l’utilité de vérifier leur fonctionnement ;
– les contrôles prévus par la procédure (ou l’absence de contrôle) ne permettent pas de
garantir la réalisation de leur objectif ; le commissaire aux comptes apprécie les
risques qui en résultent.
Contrôle de l’appréciation permanente du contrôle interne
Vérifier que les procédures correspondant aux points forts du système comptable font
l’objet d’une application constante.
Les procédures ne faisant pas l’objet d’une application constante doivent être rangées
avec les faiblesses identifiées lors de l’évaluation du contrôle interne.
110 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
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112 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
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Audit et contrôle légal des comptes
D. FINALISATION DE LA MISSION
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Audit et contrôle légal des comptes
Diligences
Oui Oui Oui Non Non
particulières
Moment de Entre date de Entre date de Entre date Entre date de
Après la date
survenance clôture et date clôture et date d’arrêté et date clôture et date
d’arrêté
du fait d’arrêté d’arrêté de signature d’arrêté
Si incidence sur Si incidence sur Si incidence sur
les comptes : les comptes : les comptes :
traitement traitement traitement
comptable comptable comptable
approprié approprie approprie
Point de Si non incidence Si non incidence Si non incidence
vérifications sur les sur les comptes sur les comptes :
comptes : : fourniture de fourniture de
fourniture de l’information a l’information a
l’information a l’organe l’organe
l’organe compétent compétent
compétent
En l’absence de II s’enquiert II s’enquiert
traitement auprès de la auprès de la
comptable, il direction de son direction de son
demande à la intention de faire intention de faire
direction de une une
modifier les communication communication
Information / comptes En appropriée à appropriée à
Action l’absence de l’organe l’organe appelé
fourniture compétent à statuer sur les
d’information, il comptes
demande à la
direction de
procéder a cette
information
A défaut A défaut d’un A défaut
d’information nouvel arrêté des d’information
complémentaire comptes ou complémentaire
En cas de refus A défaut appropriée par d’information appropriée par
de la direction d’information les dirigeants, il complémentaire les dirigeants, il
de modifier les complémentaire en tire les appropriée rédige une
comptes ou de appropriée par conséquences volontaire par les communication
Incidence sur
fournir les dirigeants, il dans son rapport dirigeants, il en dont il est donne
l’opinion
l’information, il en tire les tire les lecture à
en tire les conséquences conséquences l’assemblée ou
conséquences dans son dans son rapport qui est portée a
dans son rapport rapport et établit un autre la connaissance
rapport. de l’organe
statuant sur les
comptes
116 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
L’opinion émise sur les comptes annuels ou consolidés peut être de trois types :
– une certification sans réserve ;
– une certification avec réserve(s) ;
– un refus de certification.
c. Refus de certification
Le refus de certification a les mêmes origines qu’une certification avec réserve (limitation
ou désaccord) sauf que :
– soit les incidences sur les comptes annuels des anomalies significatives ne peuvent
être clairement circonscrites ;
– soit la formulation d’une réserve n’est pas suffisante pour permettre à l’utilisateur des
comptes de fonder son jugement en toute connaissance de cause.
Un refus de certification pour incertitudes peut également intervenir lorsque le
commissaire aux comptes est dans l’impossibilité d’exprimer une opinion en raison de
multiples incertitudes notamment l’impossibilité de circonscrire clairement leurs
incidences sur les comptes.
118 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
NEP 315
Seuils de Signification ←
NEP 500
NEP 320 →
↓ ↓
Procédure d’audit
NEP 330
207121TDPA0113 119
Audit et contrôle légal des comptes
ÉNONCÉ
La société Losange est une société anonyme familiale à conseil d’administration
située dans la région de Troyes, spécialisée dans la bonneterie. Elle fabrique
notamment une panoplie de chaussettes déclinées en plusieurs modèles qui
rencontrent beaucoup de succès malgré la concurrence chinoise.
Malgré une situation économique internationale difficile, la société est en plein
développement, elle a mis en place un système informatique.
En raison de son caractère familial, l’organisation de la société est peu formalisée. Les
organes de direction se résument de la manière suivante :
La société est globalement compétitive car elle utilise des nouveaux matériaux
permettant de gérer plus efficacement la transpiration. À ce titre, elle effectue de la
recherche et développement. Le directeur financier a rédigé un procès pour immobiliser
ces frais. Cette procédure est décrite en annexe.
PREMIÈRE PARTIE (5 POINTS)
Travail à faire
1. Vous venez d’être nommé comme commissaire aux comptes, comment
réagissez-vous ? (0,5 point)
2. Dans la lettre de mission quels sont les points que vous devez obligatoirement
mentionner ? (0,5 point)
3. Au vu des éléments collectés quelle va être votre démarche d’audit ? Quelle va
être la place du contrôle interne dans votre démarche ? Comment allez-vous
planifier et orienter la mission ? (2 points)
4. Définissez le seuil de signification ? (1 point) Au vu des différents éléments vous
décidez de prendre 10 % du résultat d’exploitation.
5. Rappelez la démarche de l’approche par les risques ? Au vu du bilan et du
compte de résultat, donnez plusieurs exemples ? (1 point)
(Pour répondre aux questions veuillez utiliser les annexes 1 à 6)
120 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Travail à faire
1. Au vu des éléments collectés, vous avez décidé d’apprécier la qualité des
informations organisationnelles du service achats et informatique. Quelles sont les
forces et faiblesses constatées ? Quelles sont les faiblesses de l’organigramme ?
(3 points)
2. Suite aux différentes constatations que vous avez effectuées, devez-vous les
communiquer et b qui de droit ? (1 point)
3. Tirez les conséquences de vos constatations sur le contrôle des comptes ?
(1 point)
(Pour répondre aux questions veuillez utiliser l’annexe 2)
Travail à faire
1. Quelles sont les techniques de contrôle des comptes ? (2 points)
2. Quelles sont vos observations après étude des annexes 3 à 7 ? (3 points)
(Pour répondre aux questions veuillez utiliser les annexes 3 à 7)
Travail à faire
1. Quels sont les éléments devant figurer obligatoirement dans le rapport du
commissaire aux comptes sur les comptes annuels ? (2 points)
2. Rappelez les obligations en matière du secret professionnel du CAC ? (2 points)
3. Lors de l’assemblée générale annuelle un actionnaire demande des précisions
sur une augmentation de capital envisagée quelle est la réponse du CAC ? (1 point)
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Audit et contrôle légal des comptes
ANNEXE 1
BILAN/COMPTE DE RÉSULTAT
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Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
124 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
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Audit et contrôle légal des comptes
ANNEXE 2
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Audit et contrôle légal des comptes
ANNEXE 3
NB
Les loyers n’ont pas augmenté,
La masse salariale a augmenté de 17 %.
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Série 01
ANNEXE 4
ANNEXE 5
ANNEXE 6
PROCÉDURE COMPTABLE
Étant donné l’intervention de plusieurs personnes extérieures, chaque intervenant sur
différents projets à la fois, il a été décidé d’intégrer leur coût dans des catégories de
projet et non sur un projet identifiable pris isolément.
Cette procédure a été mise en place en raison de l’absence d’un logiciel de gestion
des temps efficace.
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Audit et contrôle légal des comptes
ANNEXE 7
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Série 01
CORRIGÉ
I. Vous venez d’être nommé CAC : quelles sont vos obligations professionnelles
par rapport à cette nomination tant au niveau déontologique que réglementaire ?
(0,5 point)
Les SA sont tenues à la désignation d’un ou plusieurs Commissaire aux comptes :
Art. L. 225-218, C.com.
Le code de déontologie prévoit deux cas de figures par rapport à un :
– nouveau mandat ;
– non renouvellement du mandat du titulaire.
Pour un nouveau mandat :
Au terme de l’article 13, le CAC doit s’assurer qu’il peut effectuer la mission par rapport
à:
– l’indépendance du cabinet, des compétences techniques ou sectorielles
disponibles et de sa capacité à satisfaire les demandes de l’entité ;
– l’intégrité des dirigeants.
Pour un non renouvellement du mandat du titulaire :
Aux termes de l’article 21, le CAC pressenti doit s’assurer qu’il n’existe pas de « volonté »
de la personne ou de l’entité contrôlée de contourner les obligations légales.
La société anonyme a l’obligation quels que soient les seuils d’avoir au moins un
Commissaire aux comptes. Aussi, le mandat de votre prédécesseur n’a pas été
renouvelé ou ce dernier a demandé à se retirer. Vous devrez donc vous assurer qu’il
n’existe pas de « Volonté » des dirigeants de la société de contourner les obligations
légales.
Les autres obligations professionnelles :
1. Notification de la nomination au conseil régional dont le CAC est membre par
Lettre recommandée avec accusé de réception ou par voie électronique portail
CNCC – Art. R. 823-2 du Code de commerce.
2. Demande de dérogation au barème des honoraires si le barème apparaît soit
excessif, soit insuffisant Art. R. 823-14 du Code de commerce.
3. Information de l’AMF des candidatures dans les sociétés faisant appel public à
l’épargne Art. R. 823-1 du Code de commerce par LRAR avant la nomination par l’AG.
4. Information de la société quand le CAC appartient à un réseau qui a réalisé des
missions pour une des sociétés du groupe auquel appartient cette société.
D’après la NEP 510, afin d’être en mesure d’exprimer une opinion sur les comptes du
premier exercice de sa mission, le CAC doit s’assurer que :
– les soldes de bilan d’ouverture ne contiennent pas d’anomalies significatives
susceptibles d’avoir une incidence sur les comptes de l’exercice ;
– la présentation des comptes ainsi que les méthodes d’évaluation retenues n’ont pas
été modifiées d’un exercice à l’autre.
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Audit et contrôle légal des comptes
II. Dans la lettre de mission quelles sont les points que vous devez obligatoirement
mentionner ? (0,5 point)
La Norme d’Exercice Professionnelle (NEP 210) stipule que le CAC doit consigner les
termes et conditions de son intervention dans une lettre de mission afin de prévenir
tout malentendu ou litige sur les termes et conditions de la mission. Cette dernière doit
comporter les éléments suivants :
– « nature et étendue des interventions à mener ;
– la façon dont seront portées à la connaissance des organes dirigeants les
conclusions issues des interventions ;
– les dispositions relatives aux signataires, aux intervenants et au calendrier ;
– la nécessité de l’accès sans restriction à tout document comptable, pièce
justificative ou autre information demandée ;
– le rappel des informations et documents qui doivent être communiqués ou mis à la
disposition du commissaire aux comptes ;
– le souhait de recevoir une confirmation écrite des déclarations faites par les
dirigeants au commissaire aux comptes ;
– le budget d’honoraires et les conditions de facturation. »
Dans certaines circonstances, cette lettre pourra être complétée notamment en cas
d’intervention au sein d’un ensemble consolidé.
III. Au vu des éléments collectés quelle va être votre démarche d’audit ? Quelle va
être la place du contrôle interne dans votre démarche ? Comment allez-vous
planifier et orienter la mission ?
Le Commissaire aux comptes met en œuvre des procédures analytiques lors de la prise
de connaissance de l’entité et de son environnement et de l’évaluation du risque
d’anomalies significatives dans les comptes.
« Le commissaire aux comptes élabore un plan de mission décrivant l’approche
générale des travaux d’audit ».
NEP 300.
Le Plan de mission comporte en général les informations suivantes :
– Présentation de l’entreprise,
– Contenu de la mission,
– Évaluation des risques inhérents,
– Détermination du seuil de signification.
Ainsi le Plan de Mission de la société comportera les éléments suivants :
– La société Losange est une société familiale de bonneterie, concurrencée par le
marché chinois, il y a une forte pression sur les prix. Malgré cela la société gagne
difficilement des parts de marché (risque inhérent – environnement économique).
– La mission se limite à la certification des comptes individuels.
– En ce qui concerne l’évaluation des risques inhérents, il est nécessaire de porter une
attention plus particulière sur :
• la répartition des pouvoirs au sein de la structure ;
• la fonction achat en raison de l’augmentation constante de son poids dans les
comptes et la difficulté d’obtenir des informations claires et précises sur le processus
achat, etc.
132 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Le seuil de signification a été évalué par le Commissaire aux comptes à 10 % que ce soit
celui ayant un impact sur le résultat ou sur la présentation des états financiers
(Cf. question suivante).
« Le programme de travail définitif, la nature et l’étendue des diligences estimées
nécessaires à la mise en œuvre du plan de mission au cours de l’exercice… ; il
indique le nombre d’heures de travail affectées à l’accomplissement de ces
diligences et les honoraires correspondants ».
NEP 300.
Pour le commissaire aux comptes, l’évaluation du contrôle interne va lui permettre
d’orienter ses contrôles préalablement à la certification des comptes.
IV. Définissez le seuil de signification
Le seuil de signification permet d’apprécier l’importance relative d’une erreur et de son
incidence sur les comptes.
« Le CAC détermine :
– un seuil de signification au niveau des comptes pris dans leur ensemble ;
– et le cas échéant des seuils de signification de montants inférieurs pour certaines
catégories d’opérations, certains soldes de comptes ou certaines informations dans
l’annexe ».
NEP 320.
L’appréciation des seuils de signification reposant à la fois sur les éléments quantitatifs
et qualitatifs, c’est en fonction de son expérience, de son jugement professionnel, des
particularités de l’entité que le CAC les fixe.
Par exemples au plan :
– quantitatif : capitaux propres, résultat net, résultat courant, endettement net, chiffre
d’affaire, etc. ;
– qualitatif : variation de postes d’une année sur l’autre des capitaux propres ou des
résultats anormalement faible.
V. Rappelez la démarche de l’approche par les risques que vous définirez. Au vu
du bilan et du compte de résultat, donnez plusieurs exemples ? (1point)
Les conditions d’exercice de la mission du CAC le conduisent à émettre une opinion dans
un délai limité tout en respectant les normes prévues.
Il est en effet pas utile pour le CAC d’investir une partie significative de son travail dans
des aires de l’entreprise où un risque de perte, de défaillance, d’inefficience du
contrôle est peu susceptible d’apparaître.
De même, il ne peut se contenter de simples travaux matériels de pointage aussi étendus
soient-ils.
Il est donc fondamental pour le CAC de comprendre les systèmes d’information de l’entité
auditée afin d’en évaluer les forces et les faiblesses. Une fois acquise la connaissance
générale de l’entreprise, intervient l’évaluation du contrôle interne.
La norme 315 « a pour objet de définir les principes » relatifs à la prise de connaissance
de l’entité et « à l’évaluation du risque d’anomalies significatives ». Elle précise les
cinq parties successives du dossier du CAC dans cette phase qui à des fins
mnémotechniques peuvent être résumées ainsi :
– Secteur d’activité : que fait l’entité de façon générale ?
– Caractéristiques de l’entité : comment précisément exerce-t-elle ses activités ?
– Objectifs et stratégies : quels risques encourt-elle ainsi ?
– Mesure de la performance : comment suit-elle ses objectifs ?
– Contrôle interne : quelle est son organisation détaillée ?
207121TDPA0113 133
Audit et contrôle légal des comptes
Le risque d’anomalies significatives dans les comptes est propre à l’entité. Il est
composé :
– du risque inhérent, indissociable des risques liés à l’absence de certains contrôles ;
– du risque lié au contrôle, risque qu’une anomalie significative ne soit ni prévenue, ni
détectée par le contrôle interne de l’entité et donc non corrigée en temps voulu.
À l’examen des différents postes du bilan et du compte de résultat de la société
LOSANGE, les principaux risques portent sur :
(Le candidat devra donner une liste d’exemples, sans que celle-ci soit exhaustive.)
Immobilisations incorporelles :
– Frais de recherche : erreurs dans l’activation des charges, étude des documents
justifiant le passage des charges à l’actif du bilan.
– Fonds commercial : mauvaise évaluation et/ou dépréciation à constater, examen de
l’acte d’acquisition (évaluation) et des documents justifiant la dépréciation.
– Autres immobilisations incorporelles : tests sur factures d’achats (évaluation) et
inventaire physique (existence).
Immobilisations corporelles :
– Existence : biens n’existant pas ou plus, tests sur PV de mise au rebut ou acte de
cession et inventaire physique.
– Propriété : biens appartenant juridiquement à l’entreprise, Examen des actes et
factures d’acquisition.
– Présentation : les biens sont enregistrés dans le bon compte comptable, Sondages
sur factures d’acquisition.
– Évaluation : calcul correct des amortissements (durée, taux, méthode), Vérification du
calcul des amortissements par sondages, Test global sur les dotations aux
amortissements.
Immobilisations financières :
– Autres participations et créance rattachées à des participations : valeur
d’inventaire des titres et des créances inférieurs à leur valeur nette comptable /
Examen limité des comptes de la participation.
– Prêt et autres immobilisations financières : présentation et évaluation correctes,
Sondages sur les pièces justificatives.
Stocks :
– Propriété : biens n’appartenant pas ou plus à la société, sondages lors de l’inventaire
physique.
– Existence : biens n’existant pas ou plus, comptages ; étude de la pertinence de
l’inventaire permanent.
– Évaluation : obsolescence ; examen analytique à la clôture afin de déceler des
références à rotations lente.
– Mesure : comptabilisation inexacte des stocks , Analyse des écritures d’inventaire,
Contrôle de la valorisation correcte par rapprochement avec les factures d’achats.
134 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
VMP et disponibilités :
– Existence : l’actif existe bien à la date de la clôture, confirmation directe des
établissements financiers et étude des pièces comptables.
– Évaluation : mauvaise évaluation (provisionnement des VMP à constater),
Confirmation directe des établissements financiers et étude des pièces comptables.
– Mesure : erreurs de comptabilisation (comptes bancaires), sondages sur les
rapprochements bancaires.
– Évaluation et mesure (caisse) : erreur dans le solde de caisse, Inventaire physique
de la caisse.
Comptes de régularisation :
– Évaluation : évaluation erronée des comptes de régularisation, Sondages pour
contrôler l’exactitude du calcul des principaux éléments des postes.
– Exhaustivité : l’ensemble des écritures de régularisation est comptabilisé, sondages
sur les pièces susceptibles de faire l’objet d’écritures de régularisation.
Capitaux propres :
– Mauvaise comptabilisation des opérations exceptionnelles (affectation du résultat…),
analyse des documents juridiques (PV d’assemblées).
– Provisions réglementées : mauvaise évaluation et comptabilisation, analyse des
justificatifs du compte.
Chiffre d’affaires :
Comptabilisation de factures pour des prestations anticipées, procédures
analytiques sur le chiffre d’affaires en l’ayant préalablement décomposé par activités
et pas produits pour affiner l’analyse
207121TDPA0113 135
Audit et contrôle légal des comptes
Impôts et taxes :
– Sous ou surprovisionnement des impôts et taxes comptabilisés, procédures
analytiques.
– Erreurs dans l’élaboration des déclarations fiscales, recalcul et contrôle des impôts et
taxes significatifs.
Charges de Personnel :
Sous ou sur provisionnement des charges de personnel comptabilisées,
Procédures analytiques, Étude de la concordance des charges sociales avec la
masse salariale brute, avec l’évolution des effectifs,…
Dotations Amts/Prov :
Erreur dans la détermination des dotations aux amortissements et provisions,
Sondages sur le calcul des amortissements et provisions
Résultat Financier :
Sous ou sur comptabilisation des éléments financiers, procédures analytiques,
étude de la concordance des charges d’intérêts comptabilisées avec les emprunts dus
et des produits financiers enregistrés avec des VMP à l’actif.
Résultat Exceptionnel :
Sur ou sous comptabilisation des éléments exceptionnels, identification des
éléments comptabilisés et contrôle de la pertinence.
136 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
II. Suite aux différentes constatations que vous avez effectuées, devez-vous les
communiquer et à qui de droit ? (1 point)
« Le commissaire aux comptes informe, dès que possible, les personnes constituant
le gouvernement d’entreprise ainsi que la direction, au niveau de responsabilité
appropriée, des déficiences majeures dans la conception ou la mise en œuvre du
contrôle interne qu’il a relevées. Pour cela, il fait application des dispositions de la
norme relative aux communications avec les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise »
NEP 315.
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Audit et contrôle légal des comptes
138 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
D’après la NEP 505, la demande de confirmation des tiers consiste à obtenir de la part
d’un tiers une déclaration directement adressée au commissaire aux comptes concernant
une ou plusieurs informations :
– demande de confirmation fermée par laquelle il est demandé au tiers de donner son
accord sur l’information fournie ;
– demande de confirmation ouverte par laquelle il est demandé au tiers de fournir lui-
même l’information.
II. Quelles sont vos observations après études des annexes 3 à 7 ? (3 points)
Quelle que soit l’étude de l’annexe, on doit appliquer de matière pertinente la technique
des sondages.
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Audit et contrôle légal des comptes
140 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
207121TDPA0113 141
Audit et contrôle légal des comptes
142 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
A. L’ENVIRONNEMENT DE LA FRAUDE
L’objectif de cette partie est de donner des repères sur la fraude afin de mieux
appréhender le risque qu’elle représente pour une organisation.
a. Les menaces
On distingue plusieurs zones de menaces en fonction de la nature de leur auteur. Les
fraudes peuvent, en effet, être réalisées par :
– un membre de l’entreprise : associé, dirigeant, employé ;
– quelqu’un d’extérieur à l’entreprise ;
– les deux réunis en collusion.
Les études s’accordent pour dire que plus le niveau de responsabilité du fraudeur
augmente, plus le risque est important et le coût élevé.
207121TDPA0113 143
Audit et contrôle légal des comptes
b. Les cibles
États financiers
Il s’agit des états financiers « au sens large », sans se limiter aux comptes annuels. Tous
les états peuvent être une cible pour un fraudeur, dès lors que celui-ci y trouve un intérêt
sous une forme ou une autre.
Le plus souvent, ce sera un intérêt financier immédiat, via des primes, mais il peut
s’agir aussi pour un dirigeant de maintenir son entreprise pérenne (par exemple, si sa
société, rencontrant des difficultés, a besoin de financements pour continuer).
Ainsi, on conseillera de réaliser un recensement des modes de rémunération pour
identifier les primes et surtout leurs bases de calcul.
Détournements d’actif
Par actif, il faut comprendre les biens ou valeurs que possède l’entreprise. On peut
distinguer :
– les biens, en stocks ou immobilisés. Une attention particulière devra être portée aux
sous-produits ainsi qu’aux rebuts ;
– les valeurs monétaires, présentes en caisse ou sur un compte ;
– les quasi-valeurs. Elles n’ont pas de valeur immédiate, mais en acquièrent une fois
transformées. Elles sont souvent peu protégées car sous-estimées :
• informations (fichier clients, tarifs, etc.),
• lettres-chèques,
• cartes de fidélité,
• documents vierges.
a. L’élément intentionnel
L’élément intentionnel permet de distinguer la fraude de l’erreur. Pour faire face à ce
problème, l’auditeur doit veiller à conserver son scepticisme professionnel lorsqu’il
constate des anomalies. Elles seront souvent expliquées, mais il faut garder à l’esprit
qu’elles peuvent cacher une fraude.
C’est pourquoi, on cherchera à savoir si la même erreur s’est reproduite, ce qui
peut indiquer un mode opératoire.
En tout état de cause, une erreur reste un signe de dysfonctionnement des
contrôles. Si cette faille n’est pas corrigée, un employé peut l’utiliser intentionnellement
et elle devient une fraude.
144 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
b. Le mode opératoire
Le fraudeur utilise souvent une méthode unique, car elle lui est accessible en raison de
sa position dans l’entreprise. Ainsi, un responsable des achats ne détournera pas de
chèques de clients, car il n’y a pas accès.
Il est également naturel, même pour les personnes ayant des responsabilités multiples,
par exemple un directeur de site, de répéter la même méthode, car elle est éprouvée et
présente moins de risques.
L’intérêt pour l’auditeur est qu’un mode opératoire utilisé plusieurs fois sur une
courte période laisse des traces indiquant un schéma de fraude, ce qui permet
d’enquêter.
La volonté de dissimulation
Les fraudes durent plusieurs années avant d’être découvertes, le plus souvent lors d’un
remplacement ou par hasard. Cela implique pour le fraudeur interne, qui reste en place
dans l’entreprise, de dissimuler son acte afin de ne pas être repéré. Il existe toutefois des
fraudes qui ne nécessitent pas de dissimulation, car il est impossible de remonter jusqu’à
leur auteur.
La dissimulation induit également des écritures anormales ou la modification
d’équilibres comptables qui peuvent lancer l’alerte, à condition que l’entreprise et/ou
l’auditeur y soient réceptifs.
b. Volet social
Il y a très souvent un volet prud’homal engagé par le salarié. Ces cas peuvent donner lieu
à un licenciement et il conviendra d’être vigilant sur les points suivants :
– la fraude rend-elle impossible le maintien du salarié dans l’entreprise ?
– s’agit-il d’une faute grave ou lourde ? Cette dernière suppose une intention de nuire
qu’il n’est pas évident de faire reconnaître, même si l’entreprise a subi un grave
préjudice.
Comme on peut le constater, il est important d’évaluer le degré de préparation de
l’entreprise sur ces points car, lors d’un sinistre, il sera trop tard pour y penser
sans commettre d’erreurs. Le plan de crise doit prévoir au moins d’être en relation
avec un avocat spécialisé sur ces questions.
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Audit et contrôle légal des comptes
146 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Immobilisations
Comptablement, on traite la disparition du bien par une sortie d’actif à zéro. La perte est
déductible au plan fiscal.
Détournements de fonds
Comptablement, le détournement de fonds est porté en charge exceptionnelle au
moment de la constatation de la perte.
Il peut aussi être constaté une créance diverse à la place de la perte, si l’auteur du
détournement a signé une reconnaissance de dettes, avec une dépréciation éventuelle
pour tenir compte du risque de non-recouvrement.
Il faudra veiller également à donner une information en annexe pour les éléments
significatifs.
La déduction fiscale de la perte n’est possible que si la fraude a été commise par un
salarié n’ayant pas la qualité de mandataire social. De plus, la fraude doit avoir été
commise à l’insu de l’entreprise, ce point étant soumis à l’interprétation des juges qui
s’attacheront à la qualité du contrôle interne en étant plus ou moins exigeants selon le
type de structure.
Un arrêt du Conseil d’État a permis de préciser cette notion en indiquant que les
dirigeants ne doivent pas avoir eu connaissance des détournements, mais aussi
qu’ils ne doivent pas les avoir encouragés par leurs négligences en matière de
contrôle interne (CE 5 octobre 2007, n° 291049, 3e et 8e sections).
Si l’on ne peut pas déduire la perte, il faut veiller à la faire apparaître en « Réintégrations
diverses » (ligne WQ du tableau 2058-A / liasse fiscale).
Pour être complet, il faut indiquer que le même principe se retrouve dans la catégorie des
BNC, puisque les détournements commis par des salariés sont déductibles à condition
qu’ils n’aient pas été facilités par le manque de surveillance de l’employeur.
Ainsi, une entreprise peut se voir supporter à la fois la perte financière et l’absence
de déduction ! Voilà un argument qui peut convaincre les chefs d’entreprise de traiter le
risque de fraude et de développer le contrôle interne.
207121TDPA0113 147
Audit et contrôle légal des comptes
148 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
a. Fournisseur fictif
Il s’agit d’insérer une facture fictive dans le circuit de paiement pour provoquer un
paiement frauduleux. Dans ce schéma, le fraudeur crée un fournisseur avec une véritable
existence (inscription RCS, compte bancaire) pour émettre des factures fictives (sans
contrepartie). Il récupère ensuite le paiement par virement ou par chèque aux
coordonnées qu’il a transmises. L’objectif est de donner une apparence de réalité. Bien
entendu, le fraudeur doit avoir l’autorité d’approuver les factures à payer pour
valider la sienne.
La méthode la moins risquée porte sur des services fictifs afin d’éviter les contrôles lors
de la commande, d’une part, et de la réception, d’autre part.
L’éventail des services est vaste : travaux, honoraires, commissions, entretien,
maintenance, publicité, communication, autant de postes dont il faut surveiller les
variations – en particulier par section budgétaire – pour repérer des anomalies.
207121TDPA0113 149
Audit et contrôle légal des comptes
b. Paiement en double
Dans cette variante, le fraudeur réutilise une documentation (facture, bon de commande,
etc.) déjà utilisée, afin de faire payer une seconde fois une même facture. Il doit ensuite
récupérer le paiement au plus vite :
– en contactant le fournisseur et en demandant à ce dernier de lui retourner le chèque
directement ;
– en interceptant le chèque à son départ (procédure « courrier départ ») ;
– en demandant au service émettant le chèque de le lui transmettre, car il le remettra
directement au fournisseur.
C’est le signal d’un comportement inhabituel qui doit donner l’alerte.
Une procédure courrier rigoureuse (arrivée et départ), en insistant sur le flux des
chèques, compliquera la tâche du fraudeur.
150 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
PROCESSUS « ACHATS » :
PRÉVENTION ET DÉTECTION DES SCHÉMAS DE FRAUDES
Schéma Prévention Détection
– Mettre en place une – Évaluer les fournisseurs de
référenciation des fournisseurs manière indépendante
– Créer un bon de commande – Vérifier par sondages la réalité
Fournisseur fictif pour les services des travaux facturés
– Valider les modifications de – Rechercher des anomalies dans
mode de paiement, RIB, adresse le fichier des fournisseurs (ex :
informations incomplètes)
– Créer une procédure courrier – Rechercher les sommes payées
« arrivée » et « départ » en double
précisant le traitement des
Paiement en double chèques à l’arrivée
– Neutraliser les justificatifs de
paiement (facture, bon de
commande, etc.)
– Établir un code de conduite – Auditer les contrats (tarifs,
pour définir ce que l’on peut conditions, etc.)
Corruption, conflits accepter d’un fournisseur
d’intérêts
– Mettre en place une déclaration – Tester les factures
des conflits d’intérêts d’intermédiaires (commissions)
– Inventaires (chéquiers, – Faire vérifier les rapprochements
bordereaux de virement bancaires
Falsification de moyens
de paiement – Définir des procédures précises – Contrôler les écritures anormales
avec ses banques directes vers la banque
a. Détournement de chèques
Le fraudeur intercepte les chèques de clients, les encaisse sous cet ordre ou en le
modifiant. Les comptes clients ne sont donc pas corrects.
207121TDPA0113 151
Audit et contrôle légal des comptes
152 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
a. Salarié fictif
C’est le risque le plus important, car la fraude se répète tous les mois.
Si le salarié n’existe pas, il y a des chances qu’il ne passe pas le barrage des différentes
déclarations sociales ; toutefois, il faut faire attention dans le cas d’un groupe avec des
filiales à l’étranger où les règles sont plus allégées.
Il reste encore plus simple de créer un salarié ayant une existence (par exemple, le
conjoint), mais qui ne travaille pas.
EXEMPLE
Un agent du Trésor public avait réussi à créer un « faux enseignant » dont il touchait la
paye bien réelle chaque mois. Le préjudice a été estimé à 1 M € avec les charges
sociales.
207121TDPA0113 153
Audit et contrôle légal des comptes
c. Remboursement de frais
Ces « petits avantages » peuvent prendre des proportions significatives lorsqu’ils
concernent des dirigeants ou des commerciaux traitant à l’étranger. Surtout, ils marquent
le début d’un comportement contraire à l’éthique qui peut évoluer vers d’autres fraudes.
On arbitrera entre des contrôles permanents prenant beaucoup de ressources et les
sondages.
a. Produits fictifs
L’entreprise crée des produits fictifs soit en facturant un client complice pour des
produits qui ne seront jamais livrés, soit en émettant une facture sur un client qui
n’existe pas. Avec des montants importants, l’effet peut être rapidement significatif. Bien
entendu, cette créance sera annulée, peu de temps après, par un avoir.
Ici aussi, le secteur des services (sans transfert physique) est propice à la fraude.
Les auditeurs légaux devraient toujours étudier cette possibilité en se demandant
comment l’entreprise pourrait procéder pour créer des ventes fictives.
On conseillera également de bien observer le dénouement des transactions de fin
d’année, de rapprocher les factures avec les expéditions par un outil d’analyse
informatique et de bien exploiter les confirmations directes.
c. Évaluations
Le domaine des évaluations est, par nature, sujet à discussion. Ici encore, il faut chercher
s’il y a un intérêt particulier qui motive des choix comptables.
154 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
1. Contrôler le courrier
Pour les petites entreprises, par le dirigeant lui-même ou par un employé qui n’a pas d’autres
responsabilités (détention - enregistrement des dépôts - comptes clients)
2. Contrôler les relevés bancaires
À récupérer directement de la banque (enveloppe fermée)
̝À étudier par le dirigeant avant le rapprochement
Points à surveiller :
– chèques manquants
– chèques émis en dehors de la séquence
– fournisseurs/débiteurs inconnus
3. Contrôler les comptes clients
Limiter l’accès aux comptes clients et, en particulier, la possibilité d’émettre des notes de débit,
remises, remboursements, etc..
Rapprocher périodiquement la balance auxiliaire avec la balance générale
Seule la direction doit être autorisée à passer en perte ou en créance douteuse
Enquêter sur les réclamations clients
Surveiller la balance âgée
4. Contrôler les stocks
Le dirigeant surveille les marges et enquête sur toute variation
L’accès aux stocks doit être restreint dans la mesure du possible
L’utilisation de marges de surveillance doit dissuader les vols
Si un inventaire permanent est utilisé, il faut réaliser des comptages périodiques par
comparaison
5. Contrôler les comptes fournisseurs
Établir et suivre une liste des fournisseurs approuvés
Le management doit passer en revue périodiquement cette liste et être alerté en cas de :
– fournisseurs inconnus
– fournisseurs ayant un nom similaire à celui d’un vendeur ou employé
– fournisseurs n’ayant pas d’adresse physique ou de numéro de téléphone
– fournisseurs dont l’adresse correspond à celle d’un employé
6. Limiter le nombre de personnes autorisées à signer les chèques
Seul le dirigeant dans la mesure du possible
Mettre en place une double signature au-delà d’un montant
Empêcher l’utilisation de signature « fac-similé » (exemple : tampon)
Ne jamais signer de chèque sans ordre
Vérifier la documentation accompagnant le chèque et se renseigner sur toute anomalie
7. Compter les séquences
Chèques, factures, crédit mémo, bon de réception, bon de livraison… et tout ce qui peut être
séquentiel
Attention aux documents annulés (réutilisation des numéros)
8. Contrôler les écritures au journal d’OD
Ces écritures doivent être accompagnées d’une documentation. Vérifier en particulier :
– les entrées liées à des comptes anormaux
– les entrées réalisées par des personnes dont les responsabilités ne sont pas établies avec les
comptes utilisés
– les entrées sur des comptes de vente ou client proche de la période de clôture
9. Suivre les rapports d’exception
Transaction ne passant pas par le circuit automatisé (ventes – dépenses – achats – paye)
10. Établir un budget
Suivre les résultats chaque mois et enquêter sur les écarts
207121TDPA0113 155
Audit et contrôle légal des comptes
156 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
L’exemplarité
La direction doit montrer l’exemple pour être crédible. Cela concerne à la fois le
respect des procédures (pas de « passe-droit ») et les avantages.
Cette exigence doit se répercuter dans tout l’encadrement, car l’absence d’exemple est
souvent un facteur de risque « détonateur ». L’exemplarité peut être mesurée lors
d’entretiens avec le personnel ou par la diffusion de questionnaires.
207121TDPA0113 157
Audit et contrôle légal des comptes
LE « TRIANGLE DE FRAUDE »
Une opportunité
L’existence d’une opportunité dans un cas de fraude renvoie au contrôle interne, car c’est
lui qui doit empêcher l’opportunité de fraude de se présenter. Comme il est expliqué
précédemment, le fraudeur ne recherche pas forcément les failles du système : le
plus souvent, elles se présentent à lui à l’occasion d’erreurs non corrigées.
Ainsi, les principales opportunités pour réaliser une fraude proviennent :
– de l’absence de contrôle ;
– d’un contrôle mal exécuté ;
– ou d’un contrôle contourné (par exemple, imitation de signature, falsification de
document, etc.).
On fera particulièrement attention aux cas particuliers tels que le traitement des
absences (prévues ou non), afin de s’assurer que les contrôles fonctionnent
toujours dans ces configurations, en particulier la séparation des fonctions. Il doit
en être de même pour les « cas de crise ». Par exemple, lorsqu’un chèque doit être
signé en urgence et que le responsable est absent, que se passe-t-il ?
Il convient également de collecter les cas d’exception qui constituent une dérogation
aux procédures et parfois même un contournement volontaire des règles. C’est le signe
d’un dysfonctionnement qui doit alerter et être traité.
158 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
207121TDPA0113 159
Audit et contrôle légal des comptes
Comme nous le verrons dans la partie consacrée à la NEP 240, l’auditeur doit évaluer les
facteurs de risque en fonction des informations qu’il a collectées. Ainsi, il peut se faire
une opinion sur le climat de l’entreprise et déterminer si elle est plus ou moins à risque.
160 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Formation
Le personnel ne devra pas être laissé de côté dans la démarche et il convient de
l’impliquer sous forme de formations de sensibilisation destinées à ce qu’il puisse :
– mieux comprendre les contrôles et les procédures ;
– être réactif aux signaux d’alerte (comportements anormaux, etc.) ;
– être sensibilisé à l’éthique et aux dispositifs antifraudes existants.
On évitera les « grandes messes » pour se concentrer sur des ateliers couvrant les
préoccupations des participants, souvent sous forme de cas pratiques afin de les
mettre en situation.
A l’occasion du départ du salarié
Le départ d’un salarié est l’occasion de recueillir son opinion sur les
dysfonctionnements qu’il a pu constater ou sur d’autres faits plus graves (par exemple,
salarié confiant avoir été « approché » par un fournisseur ou avoir été témoin de
pratiques douteuses). S’il convient de prendre avec du recul ces affirmations, ce sont
toutefois des pistes à ne pas négliger.
207121TDPA0113 161
Audit et contrôle légal des comptes
e. Outils informatiques
Nous conseillons deux types d’outils : la modélisation et l’analyse de données.
Les logiciels de modélisation
Les logiciels de modélisation permettent de décrire les processus sous la forme de
logigrammes. On peut se servir de leur représentation graphique pour suivre le flux des
valeurs et identifier ainsi plus facilement à quel moment elles peuvent être détournées. Il
est également possible de faire apparaître le schéma de fraude associé.
Les outils classiques (Word, ABC flow chan) peuvent être utilisés pour dessiner les
logigrammes, mais des logiciels plus élaborés existent. Par exemple, « MEGA suite »
utilise la modélisation pour alimenter une base de données des contrôles et des risques,
ce qui permet d’établir une cartographie.
Les logiciels d’analyse de données
Dans les cas de fraude, il est difficile de se contenter des sondages. Les logiciels
d’analyse de données permettent d’analyser l’intégralité d’une base de données et de
rechercher des indicateurs de fraude. Les logiciels les plus connus dans la profession
sont IDEA et ACL qui développent les mêmes fonctions, parmi lesquelles :
– le croisement de différentes tables (ex : base des commandes/base des factures) ;
– la recherche de transactions suspectes (schémas) ;
– la vérification des calculs (par exemple, provisions) ;
162 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
Évaluation Commentaire
FACTEURS DE RISQUE
L’entreprise est-elle exposée au risque ?
1. Évaluer le risque lié à la structure de l’entreprise (PME,
association, etc.)
2. Existence de sites ou d’agences
3. Risque lié au secteur (croissance rapide, crise)
4. Pression sur le management (résultats, objectifs)
5. Qualité de l’environnement de travail (bien-être) : primes,
intéressement aux résultats, entretiens d’évaluation, ergonomie
6. Existence de procédures formalisées et appliquées ?
7. A-t-on analysé les séparations de fonction (grilles de tâches) ?
GESTION DU RISQUE DE FRAUDE
Existe-t-il une stratégie antifraude ?
8. Le risque est-il suivi par la haute direction ?
9. Un responsable du risque a-t-il été identifié ?
10. Existe-t-il un plan de crise et d’investigation ?
11. A-t-on identifié les schémas par processus ?
12. A-t-on modifié les contrôles et indicateurs pour tenir compte de
ces risques ?
13. Conserve-t-on un historique des cas de fraudes ?
ÉTHIQUE
14. Existe-t-il un code de bonne conduite ?
15. Le personnel est-il formé à ce code ?
16. Attitude de la direction (exemplarité)
17. Existe-t-il un système de remontée d’information des
dysfonctionnements ? (dispositif d’alerte, système qualité...)
RESSOURCES HUMAINES
18. Les candidatures sont-elles vérifiées ?
19. Existe-t-il un système de remplacement pour les congés ?
20. A-t-on mis en place une rotation pour les postes sensibles ?
SYSTÈME D’INFORMATION
21. Les profils et accès sont-ils audités périodiquement,
22. A-t-on testé le système face à des intrusions ?
23. Dispose-t-on d’outils pour interroger la base ?
DISPOSITIFS DE DÉTECTION
24. Qualité de l’audit interne (champ d’intervention, formation à la
fraude, indépendance)
25. Intervention de tiers indépendants
26. Les réclamations des tiers sont-elles suivies et revues de
manière indépendante ?
27. Surveille-t-on des indicateurs de fraude ?
164 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
Brainstorming de l’équipe
Le terme employé par la NEP est « échange d’informations », mais celui de
« brainstorming » indique mieux la réflexion dynamique à mettre en œuvre autour des
axes suivants :
– rappeler le contenu de la norme et insister sur la notion de scepticisme professionnel ;
– expliquer l’historique du dossier et les faiblesses de contrôle interne déjà relevées ;
– partager les informations obtenues au cours de l’année (événements, etc.) ;
– imaginer des scénarios de fraude sur les états financiers et détournements ;
– réfléchir sur les facteurs de risque.
Un compte-rendu doit être fait, même si le commissaire aux comptes est seul !
La conception des scénarios peut être allégée en utilisant des listes d’indicateurs
« standards » provenant des schémas de fraude décrits récemment. On surveille alors
systématiquement ces indicateurs dans le dossier.
166 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
– Appréciation du risque.
– Procédures en place pour identifier les risques et y
répondre Informations données au CA/CS sur ces
La direction (responsable du contrôle
procédures Informations données aux salariés sur
interne et de la préparation des comptes)
l’éthique.
– Connaissance de fraude avérée, suspectée ou
alléguée ?
L’organe d’administration ou de – Corroborer les informations données par la
surveillance direction.
– Connaissance de fraude avérée, suspectée ou
L’audit interne
alléguée ?
Toute autre personne qu’il estime – Connaissance de fraude avérée, suspectée ou
nécessaire d’interroger alléguée ?
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Audit et contrôle légal des comptes
168 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
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Audit et contrôle légal des comptes
170 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
207121TDPA0113 171
Audit et contrôle légal des comptes
– d’autre part, ils essaient de préparer les futures activités illicites en acquérant des
entreprises qui seront intégrées par la suite dans les processus de blanchiment.
En résumé, c’est lors de l’étape d’intégration que sont réalisées des dépenses
normales. Il s’agit d’habiller de légalité l’argent blanchi en fournissant une justification
irréfutable.
172 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
Depuis 10 ans, les blanchisseurs prisent de plus en plus les circuits passant par les PME
quelle que soit leur activité. Face à l’élargissement et au durcissement de la
réglementation et des contrôles antiblanchiment, des circuits de plus en plus sophistiqués
passent par un nombre croissant d’entités économiques. Les blanchisseurs ont besoin de
nouveaux débouchés et de circuits alternatifs. Les PME offrent la discrétion attendue, la
rapidité des circuits courts et « l’insoupçonnabilité » de la part des autorités.
Le risque d’infiltration par les blanchisseurs se situe à quatre niveaux pour les PME et
leurs conseils :
– l’entreprise purement mafieuse évoluant dans une activité légale ;
– l’approche par des fournisseurs ou clients blanchisseurs ;
– son pendant, l’infiltration directe ou la corruption des salariés ou des conseils de
l’entreprise ;
– enfin, les montages par des apporteurs de fonds.
1. Entreprises mafieuses
a. La situation
La différence essentielle entre la criminalité d’hier et celle d’aujourd’hui réside dans la
volonté des organisations mafieuses (jusqu’aux petits délinquants de quartier) de
s’insérer dans l’économie légale. L’économie parallèle des années 70 (drogue,
prostitution, braquages...) laisse la place à une intégration de l’économie noire et grise
dans l’économie licite.
On trouve ainsi les dealers de cages d’escalier à la tête de petits commerces de détail et
les grandes organisations criminelles internationales prenant des participations dans des
entreprises du CAC 40 ou intégrant le capital de PME industrielles et commerciales.
b. Connaître l’actionnariat
À ce niveau-là, seule la connaissance exacte de la composition de l’actionnariat
permettrait de déceler ce type de montage, ce qui est malheureusement difficile en
pratique :
– d’une part, les holdings internationaux, les montages en cascade et autres
participations croisées drapent les organisations d’une opacité efficace ;
– d’autre part, les mafieux de grande envergure se sont souvent achetés une façade
des plus honorables (il est souvent reproché aux spécialistes de la lutte
antiblanchiment de vouloir ennuyer des hommes d’affaires qui paraissent aujourd’hui
être rentrés dans le rang). Par ailleurs, le fait d’être à la tête d’entreprises honnêtes
n’interdit pas de perpétuer des activités illégales. On peut diriger un grand journal
national dans un pays et en même temps rester un trafiquant international.
207121TDPA0113 173
Audit et contrôle légal des comptes
EXEMPLE
174 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
– l’opération démontre des liens entre entreprises qui n’en ont pas ordinairement (par
exemple, un importateur d’aliments effectuant des opérations avec un exportateur de
pièces automobiles) ;
– l’opération requiert la participation d’un organisme à but non lucratif ou de
bienfaisance qui ne semble pas avoir d’intérêt économique logique à réaliser cette
opération.
Les nouvelles dispositions concernant le statut d’auto-entrepreneur furent très
appréciées des blanchisseurs. On peut en effet très facilement blanchir quelques
dizaines de milliers d’euros chaque année, par des fausses prestations et ventes, par des
prêts adossés (décrits ci-dessous) et sans qu’aucun contrôle ne vienne perturber les
affaires.
a. Fausses factures
Les fournisseurs des entreprises honnêtes vont pouvoir élaborer des fausses factures au
nom de leurs clients, afin de justifier des rentrées d’argent officiellement issues de ces
clients.
Le conseil de l’entreprise honnête risque d’être impuissant face à ce phénomène, mais il
faut savoir que :
– les fournisseurs basés à l’étranger auront encore plus de facilités pour ce type
d’opération ;
– l’usage des en-têtes des clients va permettre de rédiger parallèlement les faux bons
de commandes.
b. Clients « douteux »
S’agissant des clients, plusieurs aspects doivent être évoqués.
Tout paiement depuis l’étranger doit faire l’objet d’une vigilance accrue, notamment :
– depuis certains pays tels que l’Ukraine ou le Mexique (voir les listes du Gafi sur
www.fatf-gafi.org ou de Transparency International sur www.transparence-france.org);
– ou de territoires considérés comme des paradis fiscaux. Si la liste noire de l’OCDE est
vide, celles des associations Anticor (www.anticor.org) ou Attac permettent ce travail
(Monaco, Liechtenstein, Hong-Kong...).
Comme précédemment, l’utilisation frauduleuse des en-têtes va permettre d’émettre des
fausses factures ou de surfacturer, ouvrant ainsi la possibilité d’expatrier les fonds
illicites.
3. Infiltration et corruption
Afin de faciliter encore les circuits décrits précédemment, il est efficace d’infiltrer les
entreprises légales, soit directement, soit en corrompant l’un des salariés.
207121TDPA0113 175
Audit et contrôle légal des comptes
Les fonctions les plus exposées sont évidemment celles liées à la finance (service
comptable et/ou financier), à l’international (service import-export) ou au conseil (expert-
comptable, avocat).
La présence dans l’entreprise autorise alors les criminels à imprimer les
justificatifs déjà évoqués : factures, bons de commande, bons de livraison.
Le détournement de chèques pourra être beaucoup mieux « traité » avec des
blanchisseurs, comme dans l’affaire du Sentier 2, où les chèques furent endossés en
Israël au profit de bureaux de change.
De même, l’endossement du faux crédit documentaire sera facilité par l’infiltration
des entreprises licites.
La corruption peut paraître bien lointaine, voire exotique. Pourtant, elle a pu être estimée
en France à 30 milliards d’euros par an (Roger Lenglet, « Profession corrupteur »,
Gawsewitch, 2007).
4. Apporteurs de fonds
Mais le risque maximal apparaît peut-être avec les apporteurs de fonds, fonds propres ou
empruntés. La crise financière de 2008-2010 et le manque de liquidités entraînant le
crédit crunch a amplifié le phénomène. Qui possédait à cette époque des liquidités ? Les
criminels. Où ? Dans les paradis fiscaux pour l’essentiel.
a. Investisseurs
Les fonds d’investissement peuvent cacher des groupes mafieux en leur sein. Les
mafias russes avancent très souvent ainsi masquées.
Lorsque la PME familiale éprouve des difficultés de trésorerie, est-il réellement opportun
de la blâmer lorsqu’elle accepte des fonds, sans forcément savoir qu’ils ont une
provenance douteuse, pour sauver sa peau et ne pas licencier ce personnel si proche et
fermer cette entreprise qui en est à la dixième génération de propriétaires ? Ce sera donc
à l’expert-comptable de rester attentif.
b. Prêt adossé
Les prêteurs et investisseurs peuvent aussi utiliser une technique éprouvée : celle du
prêt adossé ou autofinancé, qui consiste à emprunter une somme qui est déjà placée et
donnée en garantie au prêteur.
L’argent sale est déposé dans une banque, souvent localisée dans un paradis fiscal et
judiciaire. Un complice emprunte alors la même somme dans une banque française en
laissant en garantie l’argent sale. Les capitaux criminels se transforment ainsi en emprunt
légal permettant d’investir dans un projet quelconque.
176 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
c. Tontine
L’achat de commerce par le biais d’une tontine doit aussi éveiller les soupçons, même si
au demeurant des dizaines de bureaux de tabac parisiens ont été ainsi acquis sans que
les autorités ne s’en émeuvent.
La tontine consiste à mettre au pot commun des sommes d’argent, officiellement
personnelles et donc sans véritable contrôle de la provenance, qui serviront à investir
dans une activité commerciale.
d. Investissements immobiliers
Il faut noter aussi, quoique non spécifique au monde de l’entreprise, le cas des achats
immobiliers. Le secteur est fortement utilisé par les blanchisseurs, c’est même à ce
niveau qu’ils commencent souvent l’invasion d’une région ou d’un pays.
L’immobilier d’entreprise n’y échappe pas. En général, le bien est sous-estimé et réglé
grâce à un prêt adossé (voir ci-dessus). Le solde est payé en liquide et souvent abondé.
Le bien de 2 M € est donc évalué à 1 M € (somme qui sera officiellement empruntée),
une enveloppe d’1,5 M € viendra compléter le règlement.
TÉMOIGNAGE
La stratégie de ces curieux touristes [les investisseurs russes] comporte trois phases :
1. les investissements immobiliers comme points d’ancrage ;
2. la mainmise sur des secteurs d’activité, grâce à des complicités locales, avec
élimination de la concurrence par le rachat ou l’intimidation ;
3. et, pour finir, l’infiltration et le contrôle des institutions.
La première phase est passée, la deuxième est entamée et la troisième n’est plus très
éloignée. » (Déclaration d’un commissaire de police cannois dans L’Express,
2 mai 2002).
Les experts comptables et les commissaires aux comptes (ainsi que les avocats) sont
tenus de déclarer à Tracfin, sur la base de la connaissance de leur client, de leur
expérience et de leur analyse personnelle de la situation donnée, les sommes inscrites
dans leurs livres ou les opérations portant sur des sommes dont ils savent, soupçonnent
ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu’elles proviennent d’une infraction passible
d’une peine privative de liberté supérieure à un an ou participent au financement du
terrorisme (c. mon, et fin. art. 561-15-1).
De nombreux textes résultant de la transposition de la 3e directive européenne du 25
octobre 2005, notamment l’ordonnance 2009-104 du 30 janvier 2009, président à la lutte
contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Les commissaires aux comptes disposent d’une NEP (NEP 9605 « Obligations du
commissaire aux comptes relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et
le financement du terrorisme ») qui définit les modalités d’application du dispositif anti-
blanchiment (C. com. art. A. 823-27 introduite par l’arrêté du 20 avril 2010), puis les
experts comptables ont également vu leurs règles professionnelles en la matière
formalisées dans une norme (arrêté du 7 septembre 2010 portant agrément des
règles professionnelles relatives aux obligations des professionnels de l’expertise
comptable pour la prévention de l’utilisation du système financier aux fins de
blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme).
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Audit et contrôle légal des comptes
1. Obligation organisationnelle
178 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
En fonction de ces différents critères, chaque client sera positionné sur une carte du
risque. Plus le risque est élevé, plus la vigilance doit être forte.
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Audit et contrôle légal des comptes
EXEMPLES DE CRITÈRES
1. Utilisation de sociétés écrans, dont l’activité n’est pas cohérente avec l’objet social ou
ayant leur siège social dans un État sans convention fiscale avec la France.
2. Opérations financières par des sociétés avec changements statutaires fréquents non
justifiés.
3. Prête-noms.
4. Progression forte et inexpliquée des sommes créditées sur les comptes nouvellement
ouverts ou peu actifs.
5. Anomalies dans les factures ou les bons de commande.
6. Recours inexpliqué à des comptes utilisés comme comptes de passage.
7. Retraits fréquents d’espèces d’un compte professionnel.
8. Difficulté d’identifier les bénéficiaires effectifs, etc.
180 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 01
DEVOIR 1
À envoyer à la correction
Auteur : François CITTÉRIO
Travail à faire
Pour chaque exercice répondez aux questions :
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Audit et contrôle légal des comptes
Travail à faire
Indiquer si les assertions suivantes sont vraies ou fausses :
182 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite