Chapitre V La Dynamique Des Fluides
Chapitre V La Dynamique Des Fluides
Chapitre V La Dynamique Des Fluides
Objectifs
A la fin de ce chapitre, l’étudiant doit être capable :
- De définir le débit-masse et débit-volume
- D’énoncer le théorème de Bernoulli
- D’appliquer le théorème de Bernoulli dans les cas suivants : tube de PITOT,
effet Venturi, théorème de TORRICELLI
- D’énoncer la loi de la conservation de masse ou équation de continuité
- De donner la relation entre le coefficient de viscosité dynamique et le
coefficient de viscosité cinématique
I. Introduction
Un fluide est un état de la matière dans lequel les molécules se déplacent très
facilement les unes par rapport aux autres, de sorte qu’on peut considérer comme
négligeables, les forces de cohésion qui s’exercent entre elles. Il peut épouser la forme
du récipient qui le contient. Les gaz et les liquides sont des fluides. Les fluides jouent un
rôle important dans la vie quotidienne. Ce sont eux qui permettent aux animaux de
véhiculer les aliments et d’éliminer des déchets de leur corps. Dans les plantes, le
transport de matériaux se fait de façon analogue par les fluides. Le vol des oiseaux et
des avions ou le refroidissement d’un moteur implique un mouvement de fluide.
Un fluide est dit parfait, si les forces de viscosité sont nulles, sinon on a un fluide
réel.
L’hydrodynamique étudie les propriétés des fluides en mouvement.
II. Définitions
Le débit est le quotient de la quantité de fluide qui traverse une section droite d’une
conduite par la durée de cet écoulement.
1°) Débit-masse qm
Si Δm est la masse de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant
le temps Δt, par définition le débit-masse est :
m
qm unité : kg·s-1
t
2°) Débit-volume qv
Si ΔV est le volume de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant
le temps Δt, par définition le débit-volume est :
V
qV Unité : m3·s-1.
t
En général la vitesse v n'est pas constante sur la section S d'un tube de courant ; on
dit qu'il existe un profil de vitesse (à cause des forces de frottement). Le débit-masse
ou le débit-volume s'obtient en intégrant la relation précédente :
Dans une section droite S de la canalisation, on appelle vitesse moyenne vm la vitesse
qV
telle que : vmoy
S
La vitesse moyenne vmoy apparaît comme la vitesse uniforme à travers la section S qui
assurerait le même débit que la répartition réelle des vitesses.
Si l'écoulement est iso volume, cette vitesse moyenne est inversement
proportionnelle à l'aire de la section droite.
qV v1moy S1 v2 moy S 2 cte C'est l'équation de continuité.
v1 S 2
La vitesse moyenne est d'autant plus grande que la section est faible.
v2 S1
Résumé : Soient S1 et S2 deux sections normales d’un petit tube de courant, 1 et 2
les masses spécifiques, v1 et v2 les vitesses scalaires moyennes du fluide qui traverse
ces sections.
En vertu du principe de conservation de la masse, les débits de masse à travers S1 et
S2 sont égaux en régime stationnaire:
1v1S1 = 2 v2 S2 . (1)
Dans le cas d’un liquide incompressible 1 = 2 , et les débits de volume D1 et D2
sont égaux :
D1 = v1S1 = v2S2 = D2 . (2)
Ce résultat s’applique notamment à l’écoulement d’un liquide dans un tuyau de
section variable que l’on peut considérer comme un tube de courant unique.
IV. Théorème de BERNOULLI
Théorème de Bernoulli pour un écoulement permanent d’un fluide parfait
incompressible
Un fluide parfait est un fluide dont l'écoulement se fait sans frottement. Le théorème de
Bernoulli est valable dans les conditions suivantes :
1°) Le fluide est incompressible ; sa masse volumique reste constante
2°) le fluide est non visqueux, donc pas de dissipation d’énergie due aux frottements
3°) l’écoulement est laminaire
4°) la vitesse du fluide en un point quelconque ne change pas au cours du temps
On considère un écoulement permanent isovolume d’un fluide parfait, entre les
sections S1 et S2, entre lesquelles il n’y a aucune machine hydraulique, (pas de
pompe, ni de turbine). Soit m la masse et V le volume du fluide qui passe à travers la
section S1 entre les instants t et t+Δt. Pendant ce temps la même masse et le même
volume de fluide passe à travers la section S2. Tout se passe comme si ce fluide était
passé de la position (1) à la position (2).
A partir du principe de conservation de l’énergie, on peut démontrer que
- si l’écoulement est stationnaire,
- si la viscosité est négligeable,
- si le fluide n’est soumis qu’aux forces de pesanteur, alors la somme des énergies cinétique,
potentielle et de pression par unité de volume de fluide est constante le long d’une ligne de
courant. Si 1 et 2 sont deux points sur une même ligne de courant, on peut écrire:
En appliquant le théorème de l’énergie cinétique à ce fluide entre les instants t et t+Δt
(la variation d’énergie cinétique est égale à la somme des travaux des forces
extérieures : poids et forces pressantes), on obtient :
v2
gz p Cte
2
v2
p est la pression statique, gz est la pression de pesanteur, 2 est la pression
cinétique. Tous les termes s’expriment en pascal. En divisant tous les termes de la
relation précédente par le produit g, on écrit tous les termes dans la dimension d'une
hauteur (pressions exprimées en mètres de colonne de fluide). H est la Hauteur
p v2
totale, g est la Hauteur de Pression, z est la cote, 2 g est la Hauteur cinétique,
p
z
g est la Hauteur piézométrique.
La somme de la pression et de l’énergie mécanique par unité de volume est
constante tout le long du tube de courant.
Cas d'un écoulement (1) →(2) sans échange de travail
Lorsque, dans un écoulement d’un fluide parfait, il n'y a aucune machine (ni pompe
ni turbine) entre les points (1) et (2) d'une même ligne de courant, la relation de
Bernoulli peut s’écrire sous l'une ou l'autre des formes suivantes :
1
( v 22 v12 ) g ( z 2 z1 ) ( p 2 p1 ) 0 Ou
2
1 ( p 2 p1 )
( v 22 v12 ) ( z 2 z 1 ) 0
2g g
Phénomène de Venturi
Sous l'effet des forces d'interaction entre les molécules de fluide et des forces
d'interaction entre les molécules de fluide et celles de la paroi, chaque molécule de
fluide ne s'écoule pas à la même vitesse. On dit qu'il existe un profil de vitesse.
Si on représente par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une section
droite perpendiculaire à l'écoulement d'ensemble, la courbe lieu des extrémités de
ces vecteurs représente le profil de vitesse.
Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des
couches de fluide les unes sur les autres.
La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette courbe au plan
fixe : v = v(z).
2. Viscosité dynamique
3. Viscosité cinématique
Les expériences réalisées par Reynolds (1883) lors de l'écoulement d'un liquide dans
une conduite cylindrique rectiligne dans laquelle arrive également un filet de liquide
coloré, ont montré l'existence de deux régimes d'écoulement : laminaire et turbulent.
En utilisant des fluides divers (viscosité différente), en faisant varier le débit et le
diamètre de la canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de
déterminer si l'écoulement est laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension
appelé nombre de Reynolds et donné par :
vD Ou vD
Re Re
avec : = masse volumique du fluide, v = vitesse moyenne, D = diamètre de la
conduite
= viscosité dynamique du fluide, = viscosité cinématique
L'expérience montre que :
Si Re < 2000 le régime est LAMINAIRE
si 2000 < Re< 3000 le régime est intermédiaire
si Re > 3000 le régime est TURBULENT
Ces valeurs doivent être considérées comme des ordres de grandeur, le passage d'un
type d'écoulement à un autre se faisant progressivement.
Exercice d’application
• Dans un tuyau lisse rectiligne de diamètre intérieur D = 15 mm, circule une
huile à la vitesse v = 2,5 m. s-1.
• Calculer le nombre de Reynolds et indiquer le régime de l'écoulement.
• Données: viscosité cinématique de l'huile: = 25.10-6 m².s-1;. Nombre de
Reynolds critique : 2100