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Progrès en urologie (2012) 22, 598—601

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Bilharziose urinaire : une série française夽


A western cohort of urinary schistosomiasis

A. Abdou a, M. Tligui a, G. Le Loup b, G. Raynal c,∗

a
Service d’urologie, hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France
b
Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020
Paris, France
c
Service de chirurgie urologique, hôpital de Creil-Senlis, 60100 Creil, France

Reçu le 24 novembre 2011 ; accepté le 17 mars 2012

MOTS CLÉS Résumé La bilharziose urinaire est mondialement très fréquente et pourtant, peu de données
Bilharziose urinaire ; existent sur son épidémiologie dans les pays occidentaux. Nous avons souhaité décrire la série
Épidémiologie des patients suivis à l’hôpital Tenon.
descriptive Méthodes. — Nous avons rétrospectivement relevé différents items décrivant la population des
patients suivis pour bilharziose urinaire en utilisant le logiciel de dossiers cliniques de notre
service.
Résultats. — Il s’agissait d’une population de 207 hommes et 34 femmes vus en moyenne pour la
première fois à 34 ans, pour hématurie dans 49 % des cas ou troubles mictionnels dans 21 %. Les
patients étaient d’origine subsaharienne dans 90 % des cas. Le taux de perdus de vue était de
54 %. Le diagnostic a été réalisé par les seules constatations endoscopiques dans la moitié des
cas. La pathologie non tumorale a justifié sept plasties vésicales et 12 dilatations urétérales. La
pathologie tumorale était fréquente et sévère (15 patients parmi 81 de la même classe d’âge).
Le carcinome urothélial existait dans huit cas sur 14. Les formes d’importation étaient rares
(cinq cas).
Conclusion. — Malgré de nombreuses limitations, plusieurs caractéristiques de cette popula-
tion ont semblé notables : fréquence des troubles mictionnels sans hématurie au diagnostic,
fréquence et sévérité de la pathologie tumorale, avec prédominance de l’histologie urothéliale.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Summary Urinary schistosomiasis is very frequent, but there are few data upon its epide-
Urinary miology in western countries. We wanted to describe the cohort from Tenon hospital, in Paris,
schistosomiasis; France, near a big subsaharian community.

夽 Niveau de preuve : 5.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (G. Raynal).

1166-7087/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.purol.2012.03.004
Bilharziose urinaire : une série française 599

Methods. — We searched in our clinical files database for ‘‘urinary schistosomiasis’’ encoding.
Descriptive
Results. — The cohort comprised 207 men and 34 women seen for the first time at the mean
epidemiology
age of 34, mainly for haematuria or LUTS. Patients were mainly native from subsaharian Africa.
The lost to follow up rate was 54%. Diagnosis was made on sole endoscopic finding in half of the
cases. For non-tumor pathology, were made seven cystoplasties et 12 ureteral dilations. Tumoral
pathology was frequent and severe (15/81 from the same age range), mainly represented by
urothelial histology (8/14). Imported cases were rare (five cases).
Conclusion. — Despite its limitations, different characteristics from this cohort seemed noti-
ceable: frequency of sole lower urinary tract symptoms, frequency and severity of tumoral
diseases, mainly with urothelial carcinoma as histology.
© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction • pour les cas de tumeur : histologie, stade, traitement et


survie.
Avec près d’un milliard d’individus à risque et 200 millions
infectés dans 74 pays, essentiellement en Afrique intertropi-
cale, vallée du Nil et péninsule arabique, la bilharziose est la Résultats
seconde parasitose humaine au rang mondial après le palu-
disme [1]. Il s’agit d’une infection parasitaire causée par Quatre cent quatre-vingt quinze dossiers étaient issus de
un ver hématophage, Schistosomia, de la classe des tréma- l’interrogation du logiciel. Nous n’en avons retenu que 241,
todes, découvert par Théodor Bilharz au milieu du XIXe siècle. enregistrés de 1991 à 2011, les autres ayant été exclus du
Sa forme urinaire est causée par le genre haematobium. La fait d’une indigence du dossier, d’une erreur de codage ou
pénétration du parasite se fait par voie transcutanée par un d’une endoscopie équivoque.
bain en eau douce et stagnante contaminée. Après un cycle Les caractéristiques de la population sont présentées
complexe, les femelles fécondées gagnent, par voie hémato- dans le Tableau 1.
gène, la vessie pour la ponte qui aboutit à l’émission d’œufs Il n’y avait pas de différence significative entre les sexes
dans les urines et ainsi à la poursuite du cycle parasitaire par s’agissant de l’âge au diagnostic (hommes : 34,5, femmes :
contamination de l’eau. 30, p : 0,07), le taux d’hématurie dans les diagnostics ini-
Peu d’études existent sur la population infectée vivant tiaux respectivement 48 et 50 % (p : 0,9), le taux de troubles
en zone tempérée, dont la France. Nous avons souhaité rap- irritatifs respectivement 18 et 14 % (p : 0,6) (tests de Chi2 ).
porter l’expérience du service d’urologie de l’hôpital Tenon Cent trente et un patients ont été considérés comme
dans la prise en charge des patients atteints de bilharziose « perdus de vue » (54 %), sans différence significative entre
urinaire. sexes.
L’évolution dans le temps des modalités de diagnostic
était stable de 1991 à 2011. Les lésions endoscopiques se
dénombraient ainsi : « grains de sable » 90 %, bilharziomes
Méthodes 28 %, ulcérations vésicales (13 %). Dans le matériel histolo-
gique prélevé, des œufs étaient décrits dans 91 % des cas et
Nous avons interrogé le logiciel de gestion des documents
des granulomes dans 61 % des cas.
médicaux du service d’urologie de l’hôpital Tenon pour en
Concernant les prises en charge pour pathologie non
extraire les dossiers contenant le mot clé « bilharziose ».
tumorale, nous avons relevé :
Pour chaque dossier, nous avons noté les paramètres sui-
• sept plasties vésicales d’agrandissement justifiées par une
vants :
• modalité du diagnostic : rétraction vésicale avec retentissement sur le haut appa-
◦ histologique : biopsies, résection, spécimen opératoire, reil urinaire (dont une a été secondairement convertie en
◦ ou endoscopique (dans ce dernier cas, seuls les cas dérivation de type Bricker) chez quatre hommes et trois
femmes à un âge moyen de 22 ans [17—28] ;
montrant des lésions en « jets de grains de sable » consi-
• 12 dilatations urétérales chez neuf hommes et deux
dérées comme caractéristiques par l’examinateur ont
femmes à un âge moyen de 26 ans [21—38] et un cas
été retenus),
◦ compte-tenu de l’absence d’exhaustivité et de d’urétéro-iléoplastie chez un homme de 52 ans.
l’hétérogénéité des pratiques, nous avons renoncé à Concernant la prise en charge des pathologies tumo-
colliger les sérologies ou analyse des urines ; rales vésicales, nous avons relevé chez 14 hommes et une
• caractéristiques de la population (sexe, année de nais- femme (p Fisher : 0,7) : huit carcinomes urothéliaux, six car-
sance, pays d’origine) ; cinomes épidermoïdes et un adénocarcinome, diagnostiqués
• âge à la première consultation ; à un âge moyen de 50 ans [37—65].
• motif prédominant de la consultation initiale ; Pour appréciation de la fréquence, nous avons dénom-
• âge aux différentes prises en charge chirurgicale ou du bré 81 patients dans cette même tranche d’âge (37—65).
suivi. Un patient était considéré comme perdu de vue Aucun patient n’était connu du service avant le diagnostic
s’il n’avait pas répondu à une convocation ou n’avait pas de la tumeur. Le motif initial de consultation était : héma-
donné de nouvelles après un an ; turie dans dix cas, troubles mictionnels autres dans trois
600 A. Abdou et al.

baignée en eau douce en zone d’endémie. Un patient a eu


Tableau 1 Caractéristiques de la population.
une tumeur superficielle de la vessie.
Sexe
207 hommes/34 femmes (ratio : 6)
Âge au diagnostic Discussion
34 [17—65]
La prise en charge de proximité de l’hôpital Tenon était à
Origine (précisée chez 127 patients)
replacer dans le contexte de l’est parisien comportant une
Mali : 92 (38 %), Sénégal : 17 (7 %), Mauritanie : 5 (2 %),
importante population d’origine subsaharienne notamment
autre : 8, bilharziose d’importation : 5
dans la commune limitrophe de Montreuil où la communauté
Motif principal et initial de consultation malienne est nombreuse.
Hématurie : 118 (49 %) Plusieurs limites sont avérées dans cette étude,
Dysurie isolée : 8 (3 %) rétrospective sur dossiers : la prise d’un traitement antipa-
Troubles mictionnels « irritatifs » (pollakiurie, rasitaire, la sérologie, l’existence d’œufs dans les urines, la
nycturie, urgenturie) : 43 (18 %) comorbidité ou les facteurs de risque associés ou de confu-
Découverte après prise en charge de sténose de sion comme le tabagisme étaient entre autres des données
l’urètre : 2 que nous avons renoncé à exploiter du fait d’une trop faible
Bilan d’insuffisance rénale (1 cas d’atrophie rénale exhaustivité.
unilatérale) : 15, dont 4 en vue d’une transplantation Cette population a comporté un taux important de
rénale perdus de vue, très nettement prédominant chez les
Douleurs sus-pubiennes : 11 (5 %) hommes. Il s’agissait en effet d’une population jeune, par-
Douleurs lombaires : 15 (6 %) fois peu francophone et éventuellement susceptible de
Infections : 3 quitter volontairement ou non le territoire français. Un tel
Découverte fortuite : 4 taux de perdus de vue pour une pathologie aboutissant à un
Consultation après baignade à risque : 1 taux élevé de cancers qui sont pour la plupart vus sans anté-
Tumeur fistulisée dans le vagin : 1 cédent de prise en charge dans le service est préoccupant
Non précisé dans 20 cas et probablement propre à cette population.
La pathologie non tumorale était représentée essentiel-
Modalité diagnostique
lement par les vessies rétractiles justifiant sept plasties chez
Endoscopie seule : 114
une population assez jeune, tandis que les cas de sténoses
Biopsies vésicales : 51
urétérales étaient le plus souvent prises en charge par endo-
Résection endoscopique : 67
scopie, comme dans d’autres séries [2].
Autre spécimen opératoire : 9
Les tumeurs étaient fréquentes (15 patients sur 81 de la
Année moyenne de diagnostic tranche d’âge équivalent) et souvent à un stade avancé,
2000 [1991—2011] comme dans des séries africaines [3], sans qu’il soit possible
de préciser si cela a été en rapport avec le statut socioécono-
mique de la population concernée ou avec la parasitose. Le
carcinome épidermoïde était fréquent mais non majoritaire
(six cas sur 15), l’histologie majoritaire étant le carcinome
cas, tumeur fistulisée dans le vagin dans un cas et sténose urothélial. Dans une série de 172 cancers de vessie dont
de l’urètre dont le traitement endoscopique a mis à jour la 128 étaient reliées à la bilharziose, Al-Shukri a retrouvé 78 %
tumeur dans un cas. de carcinomes épidermoïdes [4]. Un taux de 69 % de cancers
Les caractéristiques par type histologique sont détaillées épidermoïdes a été retrouvé par Thomas dans une série de
dans le Tableau 2. 483 cas [5]. La question de l’histologie des cancers reliés à
On a dénombré cinq cas de bilharziose d’importation, la bilharziose, variable en fonction des régions a déjà été
trois découverts sur une hématurie, un sur un épisode aigu, soulevée en pays occidental, amenant éventuellement à
un pour examen à la demande de la patiente qui s’était mettre en cause des co-carcinogènes [6]. En Égypte, il a été

Tableau 2 Caractéristiques par type histologique.


Carcinome urothélial Carcinome épidermoïde Adénocarcinome
Effectif 8 6 1
Stades T1 : 1 ; T2 : 2 ; T2 : 2 ; T4 :2 ; T2
T3 : 1, T4 : 4 T3 : 1, non précisé : 1
Traitement 4 cystectomies 2 cystectomies Cystectomie
4 traitements palliatifs 4 traitements palliatifs
Survie 2 vivants à deux ans 1 vivant à 10 ans Décédé à un an
4 décès (1,1,4,5 ans) 2 décès (1, 2 ans)
2 perdus de vue 3 perdus de vue
Bilharziose urinaire : une série française 601

récemment noté une évolution des sous-types histologiques particulières. Quelques notions nous ont paru notables mal-
dans le temps avec une plus grande fréquence de l’histologie gré les limites de cette étude : la fréquence des troubles
urothéliale [7—9]. L’âge moyen de 50 ans de notre série est urinaires comme motif initial de consultation, la sévérité
comparable à celui trouvé dans d’autres séries [7,8]. Dans des atteintes tumorales avec un stade avancé au moment
la série de Salem, l’âge moyen au diagnostic de tumeur a de la prise en charge, la prédominance de l’histologie
augmenté de 41 à 52 ans entre 2000 et 2010 [7]. Une seule urothéliale. Un risque fréquent de pathologie sévère dans
femme a présenté un tumeur contre 14 hommes dans notre une population à risque mériterait peut-être une recherche
série. Dans les séries publiées, le sex-ratio allait de 4,2 à diagnostique plus active.
9 et était stable dans le temps [8,10].
L’aspect de prévention est important dans la stratégie
de prise en charge et semble avoir permis, par exemple en Déclarations d’intérêts
Égypte, une réduction drastique des cas [11]. La prévention
y a consisté en : Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
• une communication de masse auprès de la population ; relation avec cet article.
• un traitement des populations à risque, monodose annuel
par praziquantel dans les zones rurales de forte préva-
lence traitement de masse ayant démontré plus d’intérêt Références
dans les études initiales que le traitement individuel à la
demande ; [1] Taylor M. Global trends in schistosomiasis control. Bull World
• le traitement des eaux infestées par un molluscicide, le Health Organ 2008;86(10):738.
niclosamide. [2] El Abd SA, El Shaer AF, El Mahrouky AS, El Ashry OM, Emran MA.
Long-term results of endourologic and percutaneous manage-
Ces mesures ont abouti à une réduction de prévalence ment of ureteral strictures in bilharzial patients. J Endourol
évaluée par le ministère de la Santé d’Égypte à plus de 35 % 1996;10(1):35—43.
dans les années 1980 à moins de 5 % au début des années [3] Niang L, Kane R, Labou I, Jalloh M, Ndoye M, Konté KA, et al.
2000. Cystectomies totales pour cancers localement avancés de ves-
Concernant l’Afrique de l’Ouest, la part de cancers de la sie au service d’urologie de l’hôpital général de Grand-Yoff.
vessie attribuables à la bilharziose a été évaluée à 28 % [12]. Prog Urol 2011;21(2):121—4.
Pour autant, l’intérêt d’une prévention chez des popula- [4] Al-Shukri S, Alwan MH, Nayef M, Rahman AA. Bilharzia-
tions ayant émigré en dehors des zones d’endémie n’a pas sis in malignant tumours of the urinary bladder. Br J Urol
1987;59(1):59—62.
été élucidé. Plusieurs stratégies peuvent être envisagées :
[5] Thomas JE, Bassett MT, Sigola LB, Taylor P. Relationship bet-
• prévention primaire par un déparasitage systématique des
ween bladder cancer incidence, Schistosoma haematobium
populations issues des zones d’endémie, compte-tenu du infection, and geographical region in Zimbabwe. Trans R Soc
succès de cette mesure dans le contrôle de la maladie en Trop Med Hyg 1990;84(4):551—3.
Égypte ; [6] Khalaf I, Shokeir A. Genitourinary schistosomiasis. In: Inter-
• campagnes de communication à destination des commu- national Consultation on Urological Diseases — urogenital
nautés issues de l’Afrique subsaharienne en France ; infections. Stockholm: ICUD/EAU; 2009.
• prévention secondaire par un dépistage systématisé des [7] Salem HK, Mahfouz S. Changing patterns (age, incidence,
tumeurs de vessie dont la fréquence et la sévérité and pathologic types) of schistosoma-associated bladder can-
paraissent importantes dans notre population. Faut-il cer in Egypt in the past decade. Urology 2012;79(2):379—83.
http://dx.doi.org/10.1016/j.urology.2011.08.072.
notamment organiser le dépistage de l’hématurie micro-
[8] Fedewa SA, Soliman AS, Ismail K, Hablas A, Seifeldin IA, Rama-
scopique par bandelette urinaire dans les populations à dan M, et al. Incidence analyses of bladder cancer in the
risque comme cela a pu être proposé dans les popula- Nile delta region of Egypt. Cancer Epidemiol 2009;33(3—4):
tions soumises à un risque professionnel ? Une question 176—81.
reste cependant à résoudre dans cette indication : savoir [9] Gouda I, Mokhtar N, Bilal D, El-Bolkainy T, El-Bolkainy NM.
si les tumeurs de vessie sont diagnostiquées à un stade Bilharziasis and bladder cancer: a time trend analysis of
avancé dans cette population du fait des caractéristiques 9843 patients. J Egypt Natl Canc Inst 2007;19(2):158—62.
de la maladie bilharzienne ou du fait des caractéristiques [10] Khurana P, Morad N, Khan AR, Shetty S, Ibrahim A, Patil K.
socioéconomiques de cette population. Impact of schistosomiasis on urinary bladder cancer in the sou-
thern province of Saudi Arabia: review of 60 cases. J Trop Med
Hyg 1992;95(2):149—51.
[11] Salem S, Mitchell RE, El-Alim El-Dorey A, Smith JA, Barocas
Conclusion DA. Successful control of schistosomiasis and the chan-
ging epidemiology of bladder cancer in Egypt. BJU Int
La bilharziose est une pathologie spécifique mais devant 2011;107(2):206—11.
être reconnue. Ses caractéristiques dans cette série en [12] Vizcaino AP, Parkin DM, Boffetta P, Skinner ME. Bladder cancer:
dehors de la zone d’endémie ont fait apparaître une epidemiology and risk factors in Bulawayo, Zimbabwe. Cancer
population aux caractéristiques sociodémographiques Causes Control 1994;5(6):517—22.

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