Cours Mthodesdeprospectionlectriques
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Plan
I. Introduction
II. Résistivité : Notions et caractéristiques
III. Principe des méthodes électriques
IV. Dispositifs de mesure de résistivité
IV.1) Trainée électrique
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Cours :
Objectif du module :
Prérequis :
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I. Introduction
La plus ancienne utilisation des méthodes électriques date de Robert W. Fox (1830). Il a
remarqué qu’il y a une circulation du courant électrique dans les mines de cuivre.
En 1882, Carl Barus conduit des expériences de prospection électrique en introduisant des
électrodes non polarisables.
Les bases de cette technique ont été faites par Conrad Schlumberger, en 1912, pour
l’utilisation active des méthodes électriques dans la terre via des sources contrôlées (Fig. 1). Cette
technique devient une méthode commerciale utilisée, surtout, dans le domaine minier.
Figure 1 : Photo prise durant les premières compagnies d'acquisition électrique en 1912.
La prospection n’atteint que des valeurs moyennes de la résistivité, relatives à des volumes
de terrain en place. Les valeurs de la résistivité sont très différentes des mesures obtenues sur
échantillon à cause des hétérogénéités locales que peuvent présenter les formations. Les valeurs de
la résistivité des eaux ou des roches varient de 0,2 (l'eau de mer) à 10000 Ohm*m (sable et gravier
sec et calcaire) d'un milieu à un autre (Tab. 1).
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Tableau 1 : Intervalles de variation des valeurs de résistivité de différents milieux.
La relation entre la résistivité et la nature du terrain est très étroite. Cependant toute
variation de faciès va influencer directement sur la variation de résistivité. Mais la valeur de
résistivité ne permet jamais la détermination du faciès ou l’âge de la couche.
La résistivité mesurée (moyenne) ne montre pas les variations lithologiques dans le cas
d’une couche mince empilée dans une formation de grande épaisseur (Fig. 2).
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- Anisotropie de terrain
Les résistivités des roches varient en fonction de la direction du courant qui les traverse, on
dit qu’elles sont anisotropes. Cette anisotropie est due à la structure-même des roches.
Cependant, les terrains sédimentaires sont généralement plus résistants dans la direction
perpendiculaire au plan de stratification, il s’agit alors de micro-anisotropie (Fig. 3).
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Avec: ρ : résistivité (Ohm.m); V : potentiel (mV); I : intensité de courant (mA); MA, MB, NA et NB :
distances entre les électrodes (m).
La différence de potentiel entre M et N est :
• VM – VN = ρ I/2·. (1/MA – 1/MB – 1/NA + 1/NB)
-1
• La résistivité ρ = 2 π ∆V/ I. (1/MA – 1/MB – 1/NA + 1/NB)
Si le sous-sol est homogène et isotrope, lors d’une prospection avec ce type de dispositif
(quadripôle AMNB), on obtiendra la résistivité vraie.
Si par contre le sous-sol est hétérogène, on mesurera la résistivité apparente.
Si on considère un sous-sol constitué de n couches planes, homogènes et isotropes, un tel
modèle où la résistivité est fonction de la profondeur uniquement, correspond au modèle
tabulaire ou modèle à une dimension (1D).
-1
La résistivité ρ = 2 π ∆V/ I. (1/MA – 1/MB – 1/NA + 1/NB) ; Que l’on peut écrire ρ = K. ∆V/ I
-1
Avec : K = 2π (1/MA – 1/MB – 1/NA + 1/NB) ; Où K est le facteur géométrique.
Pour un dispositif symétrique par rapport à O (milieu d'AB) le facteur géométrique K vaut :
• K = π . MA. NA/ MN
Le coefficient géométrique K est tributaire de la configuration géométrique des électrodes.
Selon leurs dispositions on peut distinguer plusieurs dispositifs dont les plus utilisés sont le
quadripôle de Schlumberger et le quadripôle de Wenner.
Dispositif Schlumberger
On pose OA = OB =a OM = ON = b
2 2 2
Par conséquent ρa = 2 π (a – b ) /4b. ∆V/I ρa ≈ π a /2b. ∆V/I
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2 2
Le coefficient géométrique vaut donc : K = π a /2b [si (b / a) <<1]
Les résultats de calcul pour les structures 1D ont conduit à la construction d’abaques, très
utilisés autre fois pour l’interprétation manuelle des sondages électriques (Fig. 6). Actuellement,
l’interprétation se fait systématiquement, à l’aide de programmes sur ordinateurs.
Dispositif Wenner
Il s’agit d’un dispositif dont les électrodes sont aussi alignées et réparties d'une manière
équidistante (AM=MN=NB=a) (Fig. 7). Avec K le coefficient géométrique est égal : K = 2 π a.
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Figure 7 : Représentation schématique de la configuration Wenner.
Ce dispositif est un peu différent des deux premiers (Schlumberger et Wenner) puisque les
électrodes M et N sont en dehors de A et B mais toujours dans la même ligne (Fig. 8). Chaque paire
d'électrode à une constante mutuelle de séparation égale à a.
Si la distance entre les deux électrodes internes B et N est un multiple de a (soit n x a), la
résistivité apparente sera égale a :
ρa = π n a (n +1) (n + 2) ∆V/I .
Les profondeurs d'investigations sont variables d'un dispositif à un autre (Roy, 1971 et
Barker, 1989) ainsi que le pouvoir de résolution (Fig.9). De ce fait, le choix de dispositif est fonction
de l'objectif de prospection.
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Figure 9: Récapitulation et caractérisations des profondeurs d'investigation et du pouvoir
de résolution de différents dispositifs de prospection électrique.
Il s’agit de déplacer tout le dispositif en gardant fixes ses dimensions sur le site à explorer ;
à chaque station on mesure une résistivité apparente (Fig.10). Le but est de mettre en évidence les
variations latérales de résistivités dues aux changements de faciès, la présence de failles ou des
filons…etc.
Le dispositif le mieux utilisé en traîné électrique est celui de Wenner.
Figure 10 : principe d'investigation d'une zone par trainée électrique en utilisant le dispositif Wenner.
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IV.2) Sondage électrique vertical "SE ou SEV"
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Figure 12 : Mise en œuvre du sondage électrique vertical, la profondeur d’investigation augmente
proportionnellement fonction de la longueur AB. On considère que les couches sont parallèles et isotrope.
En principe, tous les dispositifs (dipôles, tripôles, quadripôles, … etc) peuvent être utilisés
pour exécuter des sondages électriques. Mais dans la pratique on n’utilise que les quadripôles
symétriques, et le plus souvent le dispositif Schlumberger.
-1
ρ = 2 π ∆V/ I. (1/MA – 1/MB – 1/NA + 1/NB)
La distance MN est maintenue fixe et aussi petite que possible pendant un certain nombre
de mesures. Cela allège le travail manuel et évite le nombre des « à coups de prise ».
Mais à un certain moment, le voltage entre M et N devient faible et de l’ordre de la précision du
resistivimeter. Dans ce cas, Il faut augmenter la distance MN en respectant la condition MN <<AB
(généralement MN ≤ AB/5). Cette dernière étape effectuée est appelée débrayage ou aussi
embrayage (Fig. 13).
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Figure 13 : Explication de débrayage (embrayage) et leurs représentations.
C'est une acquisition directe d’une surface en 2D effectuée en utilisant un équipement multi
électrodes (Fig. 14). Avec ce dispositif on peu cartographier les variations de résistivité en fonction
de profondeur (Fig. 14).
L’analyse qualitative peut nous fournir des indications sur la nature des terrains à explorer.
C’est pour cette raison qu’on doit avoir recours à une approche qui peut nous indiquer sur les zones
d’anomalies tout en précisant leur nature et leur géométrie.
D'abord, après avoir recueilli les données brutes (SEV ou TE), on doit avoir recours à une
interprétation qualitative en vue d’isoler les zones d’anomalies.
Ensuite, l'établissement des cartes d’iso-résistivités apparentes pour des AB/2 croissantes.
Enfin, des indications sur l’évolution verticale et latérale des résistivités peuvent être fournies.
Cette interprétation peut se faire également en dressant les pseudo-coupes suivant un profil
donné : à l’aplomb d’un SE, les valeurs de résistivités apparentes correspondant aux différentes
longueurs de AB sont portées et des courbes d’égales valeurs sont ensuite tracées. Cette manière
d’interprétation peut nous renseigner sur les variations latérales et verticales. Les changements
latéraux de faciès et les accidents sont facilement détectés (Fig. 15).
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Figure 15 : Exemple d'interprétation qualitative et corrélation géo-électrique entre les différents SEV.
Le but de l’interprétation quantitative est de déterminer les résistivités vraies des différents
terrains traversés par le courant. Les résultats d’un SEV sont portés sous forme d’un diagramme où
l’on porte en abscisses les de AB/2 et en ordonnées les valeurs des résistivités apparentes ρa
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Figure 16 : Diagramme bi-logarithmique pour la représentation des sondages électriques.
1- On superposer le sondage effectué aux abaques à deux couches disponibles, les axes
doivent être de même dimension (Fig. 17).
2- On déplace la courbe sur les abaques jusqu'à ce qu'elle se superpose à une des courbes des
abaques (ou à une courbe imaginaire puisque tous les ρ2/ρ1 ne sont pas indiquées) (Fig. 1).
NB: Il faut garder les axes des deux graphiques bien parallèles.
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Figure 17: Abaque utilisé pour calculer
manuellement la résistivité vraie des couches
dans le cas de deux couches.
Figure 18: A) tableaux des valeurs de résistivité apparentes. B) Représentation des valeurs de la résistivité vs.
AB/2 sur une courbe bi-logarithmique. C) Abaque utilisé pour l'interprétation.
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Les étapes à suivre pour achever l'interprétation quantitative manuelle des données brutes
du cas d'étude sont on nombre de cinq (les étapes sont illustrées dans les figures 19A, B, C, D et E).
Figure 19 A :1ère étape, Représentation des données brutes sur la feuille bi-logarithmique.
Figure 19B : 2ème étape, On place le calque de l'abaque sur la courbe bi-logarithmique,
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Figure 19C : 3ème étape, En choisissant la meilleure superposition entre la courbe établie sur la feuille
bilogarithmique et celle de l'abaque.
Figure 19D : 4ème étape, On va projeter de la croix de référence sur l'axe d'ordonnée du diagramme bi-
logarithmique pour déterminer la résistivité réelle de la première couche. Projection de la croix de référence
sur l'axe des abscisses pour déterminer l'épaisseur de la première couche.
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Figure 19 E : 5ème étape, On détermine la résistivité réelle du deuxième terrain suit au rapport atteint par
l'asymptote de la courbe.
Actuellement le traitement des données et l'interprétation se fait par des logicielles appropriés.
Figure 20 : Exemple d'un model établi suit à une application du programme IP2WIN du cas de la figure 18A.
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Il suffit de faire entrer les données brutes (Fig. 18A) dans le logicielle IP2WIN (input). Le
programme va faire les inversions nécessaires et les interprétations et il va donner le model fini
(output) Fig.20.
NB. : L'ingénieur géologue doit contrôler la qualité de données et bien évidement contrôler
et interpréter le model donné par le logiciel en fonction du contexte géologique de la zone
L'interprétation devient un peu plus compliquée, puisque aux deux courbes possibles qu'on
aurait dans le cas de deux couches, on passe à quatre cas possibles (Fig.21).
Figure 21 : Les différent cas possible dans le cas d'un model de trois couches.
Les abaques à deux couches ne dépendaient que de trois paramètres ρ1, ρ2/ρ1 et e1
(Fig.19).
Dans le cas à trois couches, il y a 5 paramètres ρ1, ρ2/ρ1, ρ3/ρ2, e1 et e2/e1. Les abaques
sont donc plus compliqués et plus nombreuses (Fig.21).
On présente les abaques selon les contrastes de résistivité et on trace les courbes pour
différent e2/e1.
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Exemple 2: Calcul manuelle
Figure 22: A) tableaux des valeurs de résistivité apparentes. B) Représentation des valeurs de la résistivité vs.
AB/2 sur une courbe bi-logarithmique.
Figure 23 : Exemple d'un model établi suit à une application du programme IP2WIN du cas de la figure 22A.
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VI. Exemple et étude de cas
1er cas : Tomographie de résistivité électrique et Trainée électrique.
2ème cas : Coupes sériées de Tomographie de rés. électrique sur des alluvions fluviaux.
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3ème cas : Passage de 2 à 3 D sur des coupes orthogonaux de Tomographie électriques.
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VII. Exercices et TP (abaques et logiciels)
TD- 1 (Trainé électrique)
Dans une région donnée, nous avons mené une campagne électrique avec AB = constante (AB
= 100 m) répartie sure une maille orthogonale équidistante (50 m). La maille est orientée N-S et E-
W. Les mesures enregistrées sont représenté sur le tableau ci-dessous:
1) Dressez les points selon leur coordonnés relatifs et projeter les valeurs sur chaque point.
2) Pour permettre l’évaluation spatiale de la répartition des résistivités de surface, dessiner la
carte d’iso-valeurs de résistivité avec une équirésistivité adéquate.
3) Interpréter les mesures observées.
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TD- 3 (SEV, Analyse quantitative)
• Juste en observant la variation de la résistivité par rapport à la 1ère mesure, qu’est-ce qui a
changée ? et que pouvez-vous conclure ?
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TD- 5
Dans une région agricole à structure géologique sub-tabulaire, on cherche à explorer un
aquifère gréseux situé à environ 50 m de profondeur. La prospection électrique par SEV a donné les
résultats suivants (voir les figures) :
TD- 6
Sur un terrain constitué de 3 couches : sol argileux à la surface, suivit par une couche à
dominance gréseuse et à potentialité aquifère, et enfin des argiles silteuses comme substratum, on
a exécuté la coupe tomographiques suivante :
1) Identifié, en argumentant par une phrase, les couches géologiques (remplir la colonne
lithologie sur la figure) et conclure : leurs épaisseur respectives au niveau du forage projeté.
2) Décrire l’aspect structural de cette coupe.
3) Que représente le corps triangulaire à forte résistivité (rouge) sur cette coupe ?
Lithologie
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Références bibliographiques
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