CHAPITRE III La Logique
CHAPITRE III La Logique
CHAPITRE III La Logique
LA NOTION DE LOGIQUE
Définition- La logique peut-être définie comme la science des lois idéales de la pensée, et
l'art de les appliquer correctement à la recherche et à la démonstration de la vérité. Se
contenter de réciter cette définition ne suffit pas, car, il nous reste à savoir : Qu′est-ce que
la science? Qu'est-ce que l′art? C′est quoi la vérité? Comment peut-on la reconnaitre?
Quel est le sens de l′expression loi idéale?
3.1. Les différentes façons d'employer le mot logique.
Le terme Logique Réfère à deux concepts bien différents selon qu′il est utilisé comme
adjectif ou comme substantif. L′adjectif désigne notamment la cohérence d′un discours,
c′est-à-dire la liaison des idées, leur enchaînement. Le substantif renvoie, quant à lui, à
une discipline formulant les lois gouvernant le discours cohérent, le bon raisonnement.
3.2. Objet de la logique
La logique étudie les opérations de l′esprit humain (concevoir, juger, raisonner) en quête
du vrai et les méthodes qu'emploient les diverses sciences dans l′étude de leurs objets.
En ce sens on peut dire qu′elle est la science de la science; car, elle enseigne comment il
faut étudier toutes choses. Roger Bacon a dit que la main est l'instrument des
instruments, ainsi la logique est l'art de tous les arts. C'est ce caractère de généralité qui
fait de la logique une science philosophique, car il la place n'ont pas à côté des autres
sciences, mais au-dessus.
3.3. Logique et psychologie
-
La psychologie, ayant pour objet les phénomènes de conscience, étudie l'âme tout
entière, toutes ses fonctions et toutes ses facultés. La logique se borne à l′étude des
seules opérations intellectuelles qui se rapportent directement à la connaissance
de la vérité, à savoir : le concept ou l'idée, le jugement et le raisonnement.
La psychologie analyse aussi, ces diverses forment de la pensée, mais elle les étudie en
elles-mêmes, en tant que fait, et dans le but de déterminer les conditions de leurs
existence et de leur développement ; tandis que la logique les étudie dans leurs rapports
avec la vérité, comme étant de moyen d'arriver au vrai; elle cherche les conditions, non
de leur existence, mais de leur légitimité.
Différence de loi
La loi de la psychologie est réelle, c′est-à-dire un rapport entre deux phénomènes qui se
supposent et se conditionnent nécessairement; tandis que celle de la logique est une loi
idéale, c′est-à-dire un rapport entre une opération de l′esprit et une règle à laquelle elle
doit se conformer sous peine d'aboutir en erreur.
Ainsi, c′est une loi psychologique du syllogisme que, pour saisir le rapport qu'il cherche
entre deux idées, l'esprit doit recourir à une troisième idée, prise pour intermédiaire.
Mais, que le moyen terme doive être pris au moins une fois dans toute son extension;
qu'aucun terme ne doive avoir dans la conclusion plus d'extension qu′il n′en a dans les
prémisses, ce sont des lois logiques.
-La psychologie est une science concrète qui nous apprend comment nous pensons de
fait, sa méthode est inductive. La logique est une science abstraite et idéale, qui nous
enseigne comment nous devons penser; sa méthode déductive.
-En fin la psychologie est une science purement théorique, qui se borne à
rechercher les causes et les lois de certains faits; elle est comme l'anatomie de l
′intelligence et la physiologie de la pensée. La logique en est plutôt la géométrie; elle est
une science essentiellement pratique, c′est-à-dire à la foi science et art : art, car elle trace
les règles à suivre pour penser juste; science, parce que de ces règles, elle ne se contente
pas de les appliquer empiriquement : elle les déduit des lois réelles de l′intelligence et de
la nature des objets qu′ils s′agit d′étudier.
De même que nous avons respiré et avant d'étudier les lois de la physiologie ainsi nous
avons souvent pensé juste avant d'apprendre les règles de la logique. Ici comme toujours
la pratique spontanée a précédé la théorie, cette situation tant à justifier la déclaration de
Leibniz ″les lois de la logique ne sont que les règles du bon sens mises en ordre et par
écrit.
3.5.1. Le bon sens, logique imparfaite
Toutefois, s'il ne faut pas s'exagérer l'importance de cette étude encore, moins faut-il la
méconnaitre, comme Descartes, par exemple, lorsqu’il prêtent qu’elle sert plutôt à
expliquer à autrui les choses qu'on sait, ou même parler sans jugement de celle qu′on
ignore, plutôt qu'à les prendre″. Non, le simple bon sens est loin de suffire à tous les
besoins de l′esprit.
P Q P et q
V V V
V F F
F V V
F F F
P Q P ˅q
V V V
V F V
F V V
F F F
P Q P […]
q
V V V
V F F
F V V
F F V
Prenez garde à la signification du mot «impliquer ». Vous pourriez penser que l’exemple
est bien mal choisi puisque après tout du fait que je mange on ne peut pas déduire, on ne
peut pas inférer le fait que je bois. Mais l’implication n’est pas une inférence. La
première ligne du tableau d’implication m’autorise à poser que p […]q si p est vrai et si q
est vrai, je puis donc remplacer p et q par deux propositions vraies quelconques. Par
exemple je puis dire que la proposition deux et deus font quatre implique que lion est en
France.
La logique est dite formelle parce qu′elle ne considère que la liaison des idées sans tenir
compte de leur vérité. ″ Les êtres humains sont immortels. Julio est un être humain. Julio
est immortel. Ici chaque proposition s′enchaine de façon parfaitement logique pour
aboutir à une fausseté : Julio est immortel! Un raisonnement peut donc être rigoureux et
déboucher sur une fausseté.
3.7.1. Le concept
Le concept appelé aussi notion ou idée, se définit la simple représentation
intellectuelle d′un objet. C′est une représentation mentale, abstraite, et générale
désignant une classe d′objets ayant certaines propriétés en commun. Soit par exemple, le
concept de triangle. On dit de lui qu′il est abstrait, car il va ″abstraire″ de tous les
triangles possibles leurs propriétés communes et seulement ces propriétés.
On dit qu′il est général, car il s′applique à tous les triangles possibles, et pas
seulement quelques-uns d′entre eux. Éliminons immédiatement deux confusions
courantes au sujet du concept.
Concept
Premièrement le concept n′est pas un mot. Le mot est plutôt l′expression écrite ou orale,
du concept. Il n′est que l′étiquète du projet du concept.
Deuxièmement le concept n′est pas une image. On peut confondre le concept avec
l’image mentale, il n′est pas de l′ordre du visuel. Il est foncièrement intellectuel.
3.7.1.1-Compréhension et extension des concepts.
Le concept possède deux propriétés dont la connaissance se révélera
particulièrement utile lorsque nous abordons la théorie de la définition : il s′agit de
l′extension et de la compréhension.
La compréhension d′un concept est l′ensemble des attributs essentiels que l′analyse
découvre dans un concept : elle ce qui est inclus dans le concept. Par attribut
essentiel, il faut entendre ces caractéristiques ou propriétés qui font qu′un objet est
ce qu′il est la nature). Par exemple il entre dans la compréhension du
concept chien d′être un mammifère; en effet, un chien qui ne serait pas un
mammifère ne serait tout simplement pas un chien. ″animal″ et ″quadrupède″ sont
aussi des attributs essentiels du concept de chien pour la même raison que
précédemment. L′ensemble constituée par ses trois (mammifère, animal et
quadrupède) forme la ″compréhension″ (bien qu′incomplète encore) de ce qui
est chien.
Exemple 1 Attribut 1
Exemple 2 Attribut 2
Exemple N Attribut N
Etre Charlemagne
Animal Animal
Charlemagne Etre
-Le concept est distinct ou confus selon qu′il permet ou ne permet ou ne permet pas de
distinguer son objet de tout autre. Quand je considère un poisson comme un animal qui
nage, mon idée est confuse. L′idée distincte du poisson est celle d′un animal qui respire
au moyen de branchies pendant toute la durée de son existence.
-Le concept est intuitif ou propre, quand il procède de l′appréhension immédiate de son
objet.
-Le concept est analogique
Au point de vu divers
-Un jugement est vrai ou faux, selon que le rapport énoncé et le prédicat est conforme ou
non à la réalité des choses.
-Deux propositions sont équivalentes quand la même chose en termes différents (tout
homme est mortel, la mort termine chaque existence humaine). Entre les deux, point de
milieu.
Elles ne peuvent être vraies ou fausses toutes deux.
La vérité de l′une entraine la fausseté de l′autre.
Deux propositions sont contraires quand, ayant, la même extension universelle, l′une
affirmative, l′autre négative (tout homme est injuste, nul homme n’est juste. Deux
propositions contraires ne peuvent être vraies toutes deux, mais elles peuvent être toutes
deux fausses. (Tout homme est injuste, nul homme n’est injuste).
L′erreur
définitions.- il y a erreur quand on attribut a un sujet ce qui ne lui convient pas, ou quand
on lui dénie ce qui lui revient.
L′erreur ne peut donc être que dans le jugement.
Les sens, par eux-mêmes, n′induisent pas en erreur. Si l′on se trompe, c′est que dans le
jugement. Il y a plus ou moins, ou autre chose que dans le concept.
La certitude est l′état de l′esprit qui admet la vérité d′un jugement sans crainte fondée d
′erreur.
Le doute
Le doute est l′hésitation de l′esprit en face de deux jugements contradictoire dont aucun
ne s′impose comme vrai.
Le doute est positif s′il y a des raisons pour et des raisons contre la vérité d′une assertion.
3.7.3. Le raisonnement
Le raisonnement consiste à aller du connu vers l′inconnu, en vertu des lois de la raison.
On peut le définir : cette opération de l′esprit qui, d′un ou plusieurs rapports connus,
conclu logiquement à un autre rapport. D′autre part entre deux idées s′exprimant par la
proposition, on peut encore définir le raisonnement : cette opération qui consiste à tirer
logiquement une proposition d′ une ou de plusieurs propositions données.
Exemple : le fer se dilate à la chaleur; l′or, le zinc, le cuivre, etc.…; se dilatent; j′induis
donc tous les métaux se dilatent à la chaleur.
A l′instar de toutes nos activités naturelles, la démarche inductive est parfois trompeuse.
De là, l′importance de procéder à un examen minutieux de tous les cas possibles et
imaginables avant d′affirmer hors de tout doute raisonnable qu′il sera ainsi pour tous les
autre cas.
-La déduction
La déduction est le mouvement de pensée qui va dans le sens inverse de l
′induction. Ce mouvement se dessine de la manière suivante : certaines choses étant
posées, quelques choses d′autres ces données en découlent nécessairement, par le seul fait
de ces données. En sommes, déduire consiste à titrer les conséquences d′énoncés donnés,
c′est-à-dire à rendre explicite ce qui résulte implicitement. Sans fait appel à l′ observation
c′est extraire l′autre énoncé qui s′ y trouve ou ainsi dire contenu.
On distingue deux sortes de déduction.
La déduction immédiate dont sa conclusion découle d′ une seule proposition. Et
autrement dit, un raisonnement compose de deux propositions de telle sorte que
la seconde est une conséquence logique de la première. Exemple : tous les mammifères
sont vivipares; la baleine est vivipare. Tout Capois est haïtien; quelques haïtiens sont
Capois.
La déduction médiate : le syllogisme
La déduction est médiate, quand la conclusion se tire, n′ont pas d′ un seul
jugement, mais de plusieurs; autrement dit quand on saisit le rapport entre deux idées au
moyen d′une troisième.
La forme régulière de la déduction médiate est le syllogisme.
Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose
d’autre que ces donnes en résultent nécessairement par le seul fait de ces données. Un
syllogisme est composé de trois propositions : deux prémisses comprenant une majeure et
une mineure puis une conclusion. En d’autre mots un syllogisme est un raisonnement qui
par le rapprochement de deux (2) propositions nommées prémisses établit la vérité d’une
troisième proposition nommée conclusion.
Dans les trois propositions nous trouvons trois termes : un grand terme, un petit terme
et un moyen terme. Ce dernier joue un rôle considérable dans la théorie du syllogisme
dans la mesure où il est porteur d’essence.
C’est de la fonction du moyen terme dans les prémisses que dépend la figure du
syllogisme.
Pour montrer que le prédicat : souverainement aimable (Pr) convient au sujet : Dieu (s),
on a recours à un terme moyen : bien parfait (M). Mettons le syllogisme sur la forme
suivante :
M Pr
Majeure un bien transitoire ne peut satisfaire tout désir; Antécédent
S M
Mineure : Or le bien du monde est transitoire ;
S Pr
Conclusion : Donc le bien du monde ne peut satisfaire tout désir .
Quelques figures
-Le syllogisme de la première figure est celui dans lequel le moyen est sujet dans le
majeure et attribut dans la mineure.
-Le syllogisme de la deuxième figure est celui dans lequel le moyen terme est attribut
dans la majeure et dans la mineure.
-Le syllogisme de la troisième figure est celui dans lequel le moyen terme est sujet dans
la majeure et dans la mineure.
À l’intérieure de chaque figure on peut distinguer des modes selon que les propositions
sont affirmatives, négatives, universelles, particulières
er
1 mode AAA
A tout B est A Tous les oiseaux volent
2ème mode E A E
E Nul B n’est A Nul homme n’est parfait
A Tout C est B Tous les américains sont des hommes
ème
4 mode : E.I.O
E nul B n’est A Nul vicieux n’est aimable
ème er
2 figure, 1 mode : EAE C'est-à-dire (si l’on appelle le moyen terme M’le grand
terme N et le petit terme X comme le fait Aristote)
Nul N n’est M E Nul oiseau n’est pas vivipare
ème
2 mode A.E.E.
A Tout N’est M Tous les oiseaux sont ovipares
ème
3 mode E.I.O
E Nul N n’est M Nul ouvrier n’est employeur
I Quelque X est M Quelques Haïtiens sont employeurs
La théorie pragmatiste, quant à elle, mettra l′accent sur ″ce qui marche″, est utile. Une
proposition, une explication ou une théorie ne sont donc vraies que dans la mesure où
elles permettent de résoudre le problème pour lequel elles ont été énoncées. En ce sens,
la science est pragmatiste dans sa conception de la vérité : une théorie vraie est celle
permettant d′expliquer et de prédire certains phénomènes à partir de loi. Une ″vraie″
définition du bonheur sera celle qui rendra la personne heureuse, la religion sera vraie
dans où elle permettra à l′individu de donner un sens à sa vie, etc. Bref, ce n′est pas parce
que c′est vrai que cela marche, c′est parce cela marche que c′est vrai.
La notion de vérité s′opposera donc, selon le contexte, soit à ce qui est illusoire, soit à ce
qui est contradictoire, ou encore à ce qui est inutile ou inefficace. Aucune théorie n′est
pleinement satisfaisante, car aucune ne réussit à rendre compte des trois usages du terme
de vérité. Est-ce alors jouer avec les mots que de s′interroger sur la vérité? Ou n′est-ce
pas au contraire les prendre au sérieux pour s′éviter de faux problèmes? Le philosophe
veut savoir ce dont il est question avant de s′engager : il veut savoir ce qu′il en est avant d
′en être.
EVALUATION
Encerclez la bonne réponse
1- La discipline qui réagit les opérations de l’esprit humain enquête du vrai est :
a) La psychologie b) la problématique c) la logique d) la science
2-La science qui étudie l’âme, toutes ses fonctions et toutes ses facultés est :
a) La logique b) La morale c) l’axiologie d) La psychologie
3-Le type de logique qui trace des règles générales qui assurent l’accord de la pensée
avec elle-même s’appelle :
a) logique critique b) syllogisme c) méthodologie d) logique
formelle
II-Complétez
1-La représentation mentale, abstraite et générale désignant une classe d’objet ayant
certaines propriétés en commun est……………………………………………………
2-Quand la conclusion découle d’une seule proposition la déduction est
dite…………………………………………
3-Le raisonnement qui par le rapprochement de deux proposition nommes prémisses
établit la vérité d’une troisième appelle…………………………