Mes Article de These
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Koul waqt…
YOUCEF MERAHIPUBLIÉ 13-07-2022, 11:00
C’est la fournaise, ces jours-ci. Le soleil tape sans haine ni violence ; mais il
tape. Il joue son rôle. Pour me consoler, je me dis qu’être en juillet, c’est
accepter cette canicule. Mon problème, maintenant, c’est de respecter mes
flâneries quotidiennes. Il m’est difficile, vraiment difficile, de mettre un pied
devant l’autre. Je n’ai aucune volonté. Je cherche juste un verre d’eau fraîche,
un coin ombragé, climatisé de préférence et une chaise où poser mon derche.
Mon toubib me l’a assez rabâché : « Ne marche surtout pas pendant les journées
caniculaires. » Mais je le sais. Même si je voulais marcher, la mécanique ne suit
pas. Je suis comme paralysé. Je n’arrive pas à bouger le petit doigt. Même à
vouloir bouquiner, mes yeux suivent la géométrie de la phrase, sans plus. Sans
recevoir son essence. Aussi, je mets la clim (en voici une invention « inventive
», géniale !), je cale ma tête sur un oreiller et je laisse couler le temps. Je vois
grincer les dents des écolos. Oui, je participe, malgré moi, à la perturbation du
climat.
Miracle, j’ai vu les rues de Tizi se vider, du fait de ces grosses chaleurs. Mais il
y a toujours les irréductibles, ceux que rien ne rebute. Le thermomètre frôle les
40, allégrement, ces irréductibles ne cessent de traîner leurs guêtres sur des
trottoirs défoncés. À quoi pensent-ils quand ils se font bombarder par un soleil
de plomb ? Leurs synapses doivent péter les plombs sous cette chaleur. Rien
que d’y penser, je sens comme une bouffée de chaleur envahir tout mon être. Il
faut de tout pour faire un monde, pourrait-on me dire. Excusez-moi les amis, ce
monde, je vous le laisse. Mais la nature a horreur du vide, me dit ma petite voix.
Sincèrement, je préfère le vide à l’errance de ces âmes en peine. Ce sont les
maîtres du soleil ; c’est comme ça que je les appelle.
À cette canicule permanente, il faut ajouter l’apparition d’un moustique vorace
à plus d’un titre. Franchement, je regrette le vieux bon moustique de chez nous.
Avant de piquer, notre moustique vient tout près de l’oreille et entame une
danse sonore ; si jamais notre moustique national constate que vous dormez du
« sommeil du juste », il prend sa dime pour nourrir la progéniture. C’est la
femelle qui pique, tenez-le pour dit. Mais voilà, là, il s’agit d’une autre espèce
de moustique. Au fait, dois-je vraiment l’appeler « moustique » ? Je ne l’ai
jamais vu. Sérieux, c’est un moustique furtif. Il ne fait aucun bruit. Il n’émet
aucun son. Il pique. Et s’en va tranquillement. Le pire est à venir.
Comment cela ? La piqûre de notre bon vieux moustique s’efface avec le bon
vieux vinaigre. C’est un remède de grand-mère, je le reconnais. Néanmoins,
cette recette fait des miracles. Mais avec cette nouvelle bestiole que j’appelle
personnellement « le moustique vampire », le vinaigre n’y fait rien. Ni l’alcool
pharmaceutique. Ni l’huile d’olive. Ni l’eau salée. J’ai tout essayé, ça n’a rien
donné. Puis, il a fallu recourir au bon vieux dermatologue pour, enfin, avoir
entre les mains une pommade qui, elle, a fait son job correctement. Donc, ce «
moustique vampire » fait une approche en silence, prend sa dime et s’en va. Sur
le moment, on ne ressent rien. Mais le lendemain, on se met à gratter à l’endroit
de la piquouse. Plus on gratte, plus on éprouve le besoin irrépressible de gratter.
Et de gratter encore, jusqu’au sang. Puis, une tache rougeâtre de quelques
centimètres apparaît. Surtout ne la touchez pas. Ne la frôlez pas. Ni avec les
doigts. Ni avec un vêtement. Vous risquez de gratter à nouveau jusqu’au sang.
Le drame dans tout ça, les citoyens ont alerté avec les moyens du bord. Mais
aucune autorité, pour le moment, n’a réagi. Ni la mairie. Ni la Direction de la
santé. Ni celle des forêts. Ni l’Institut Pasteur. En attendant, le citoyen croit
vraiment qu’il s’agit du moustique tigre et qu’il faut s’attendre à des cas de
chikungunya et de Zika. A Dieu ne plaise !
Sinon les Jeux méditerranéens d’Oran ont pris fin. Selon les échos, Oran a
répondu présent. Comme toujours, allais-je dire. Sur le plan sportif, l’Algérie
s’en sort pas mal. Elle se classe en quatrième position. C’est un bon classement.
C’est du moins mon opinion. Certaines fines bouches trouveront toujours à
redire. On ne peut pas les empêcher de parler. Chacun appréciera à sa manière.
Personnellement, je trouve que nos résultats sont très honorables. On fera mieux
aux prochains jeux. J’ai cru comprendre que nos athlètes ont brillé
principalement dans les sports de combat. À moins que ce ne soit qu’une
impression de ma part. Mea culpa si je me suis trompé. Puis ce sera l’heure des
bilans. Il faut mesurer toutes ces journées de compétition. Il faut faire les
comptes, n’est-ce pas ? Et les impacts. Impact financier. Impact économique.
Impact social. Et tout le reste.
Après ces jeux, l’Algérien se mettra en mode vacances. En mode farniente.
Pourvu qu’au niveau des plages, les racketteurs saisonniers ne viennent pas
gâcher le plaisir, surtout celui des enfants, des vacanciers. Il n’est plus question
pour la puissance publique de laisser le champ libre à ces gens-là. Un coin de
plage, quelques vagues marines, un peu d’embruns, un moment de détente,
doivent être gratuits sur tout le littoral algérien. Des vacances au-delà de nos
frontières reviennent très chères. Il faut juste avoir les sous pour ce faire. Et
surtout disposer d’un visa au préalable. Dès lors, pour la grande majorité, il ne
reste qu’un recours ; aller à la plage la plus proche de chez soi dans un
mouvement de pendule quotidien.
Sinon, il y a toujours la possibilité de louer un « quelque chose » chez un privé.
Ou de poser une tente. Ou de recourir aux formules de ces hôtels du bord de
mer. Pour la première option, il faut s’y prendre assez tôt. Et préparer un pactole
conséquent parce que ce n’est pas donné. Les propriétaires de ces logements
font tout pour rentabiliser leurs biens l’espace des mois de juillet et d’août.
Cette option m’a toujours intéressé personnellement ; surtout si on tombe sur le
« bon » logement (fonctionnel), le « bon » emplacement (vue sur mer) et le «
bon » arrangement pécuniaire. Pour la seconde option, il faut disposer de
l’autorisation du maire ; puis, il faut aimer le côté spartiate ou « robinsonné » du
séjour ; ce n’est pas toujours évident. Il reste l’option de l’hôtel qui a, tout de
même, beaucoup d’avantages. Surtout si le complexe a une piscine et se trouve
près de la « grande bleue ». Je l’ai testée l’année dernière ; ma foi, je n’ai pas
été déçu ; sauf qu’il faut avoir le portefeuille garni, car ce n’est pas donné la
nuit.
Quand on additionne la canicule plus les moustiques plus les amis qui oublient
de s’annoncer cela donne un état de sinistrose comme pas possible.
Heureusement qu’il y a la lecture. Pas pour tous. C’est un slogan creux. Pour
celui qui a le don de la lecture, il y a une panoplie de titres d’auteurs algériens et
étrangers qui pourront faire le bonheur d’un souffrant de chaleur comme moi.
Alors comme ça koul waqt b’ waqtou ! Tout le reste est littérature.
Y. M.
RubriqueDOSSIER
Sondage Le Soir d’Algérie et ECOTECHNICSVaccination contre la Covid-
19 : les Algériens sceptiques
LSAPUBLIÉ 08-04-2021, 11:00
Par Nacer Belhadjoudja
Le sondage demeure le parent pauvre de la presse nationale. Sonder l’opinion
publique sur différents sujets politique, économique ou sociétal n’est pas encore
un réflexe naturel. Souvent, on lui préfère nos propres convictions. Surtout
celles qui relèvent de l’idéologie.
Il y a également le scepticisme des gouvernants par rapport aux chiffres, surtout
lorsqu’ils ne cadrent pas avec leurs bilans et contredisent les prévisions à venir.
Avec notre partenaire Ecotechnics, nous allons solliciter le plus souvent l’avis
de nos concitoyens sur des sujets qui cadrent avec l’intérêt le plus largement
partagé.
À chaque fois, la méthodologie qui guide le sondage sera exposée afin d’éviter
tout malentendu.
Libre à chacun, par la suite, de faire parler les chiffres. Il est vrai que les
statistiques mènent à tout. Il faut juste emprunter le bon chemin.
Pour ce premier sondage, nous avons jugé utile de connaître le comportement
de nos concitoyens par rapport à la vaccination contre la Covid-19.
En premier lieu, on note une grande réticence par rapport à ce début timide de
vaccination contre la pandémie. Une réticence nourrie certainement par une
mauvaise circulation de l’information.
L’expérience mérite d’être renouvelée afin d’asseoir chez nous la culture du
sondage.
Pousser nos responsables à user de cet instrument de bonne gouvernance. Tout
un programme.
N. B.
RubriqueACTUALITÉS
A-t-on déjà atteint
Covid-19
l’immunité collective ?
ILHEM TIRPUBLIÉ 27-03-2021, 11:00
©Samir Sid
Malgré l’émergence des nouveaux variants de la Covid-19,
l’épidémie connaît actuellement une certaine accalmie que certains
spécialistes de santé qualifient de seuil d’immunité collective.
Serait-ce possible que l’Algérie ait atteint cette immunité de
groupe ?
Pour le président de la Société nationale d'immunologie, le Pr
Kamel Djenouhat, le taux d'infection par le coronavirus variait entre
50 et 80% sans symptômes, ce qui représente plus de 20 millions
d'Algériens.
Dans une déclaration faite hier à la radio régionale de Sétif, le chef
de service du laboratoire central à l’EPH de Rouiba renseignant sur
les résultats d’une étude menée sur 1 000 personnes donneurs de
sang, asymptomatiques ayant été testées, qui a révélé que plus de
50% étaient infectées et ne présentaient aucun symptôme. Le
professeur expliqua alors «qu’il est très probable que le taux
d'immunité collective des Algériens ait dépassé 50%, ce qui
explique la baisse des cas».
De son côté, le directeur général de l’Institut national de la santé
publique (INSP), le Pr Noureddine Smaïl, avait estimé qu’il était
«possible» que la population algérienne ait atteint l’immunité
collective face à la pandémie de Covid-19.
Dans une autre déclaration faite à un site électronique
d’information, le professeur Smaïl avait souligné qu’il y avait 80%
de formes bénignes pour l’infection liée à la Covid-19 «On peut dire
que parmi ceux qu’on a vus, il y avait certainement beaucoup qui
étaient asymptomatiques et qui ont pu acquérir une certaine
immunité dans la population, ce n’est pas impossible», avait-il
soutenu.
Le directeur général de l’INSP ajoutera dira : «Il se peut qu’on ait
déjà atteint un certain niveau d’infection qui a fait procurer à
beaucoup d’Algériens cette immunité.»
Cependant, il est à savoir que «l'immunité collective correspond au
pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée
contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans
cette population va transmettre le pathogène à moins d’une
personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car
le pathogène rencontre trop de sujets protégés», explique-t-on au
niveau de l’Institut Pasteur (IPA).
Cette immunité de groupe peut être obtenue par l’infection naturelle
ou par la vaccination. Le niveau d’immunité collective nécessaire
pour stopper l’épidémie pourrait être légèrement plus bas pour
plusieurs raisons, notamment : si le nombre de contacts avec les
autres est très différent selon les personnes au sein d’une même
population ; si les enfants de moins de 10-12 ans sont moins
susceptibles à l’infection par le nouveau coronavirus et s’il existe
une protection croisée avec les coronavirus saisonniers.
En tout cas, la diminution des hospitalisations entamée fin janvier
2021 se poursuit pour l’ensemble des régions du pays et pour les
patients hospitalisés en réanimation, la baisse a été sensible à
partir de la mi-février.
Ceci étant, la vigilance et le respect des gestes barrières doivent
toujours être pris en considération afin d’éviter de mauvaises
surprises et un regain des contaminations, selon les
recommandations de l’ensemble des professionnels de la santé.
Ilhem Tir
RubriqueACTUALITÉS
Pr Chader Henni, responsable du service de
«Les
pharmacovigilance au LNCPP :
RubriqueACTUALITÉS
Voici comment se
Covid-19
décidera la fermeture
d’une classe ou d’un
établissement scolaire
SALIMA AKKOUCHEPUBLIÉ 16-01-2022, 11:00
PPAgency-APP
Le ministre de l’Education nationale a déclaré que la situation
sanitaire actuelle ne nécessite pas la fermeture des établissements
scolaires. Cependant, quelles sont les conditions pour décider de la
fermeture d’une classe ou d’un établissement scolaire en cas
d’apparition de cas de contamination à la Covid-19 ? On ferme une
classe après l’apparition de trois cas avérés dans une période de
sept jours. Dans le cas d’apparition de trois cas, au minimum, dans
trois classes différentes, dans une période de sept jours, on ferme
l’établissement scolaire, selon une circulaire interministérielle prise
par les départements de l’éducation et de l’intérieur.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - Une circulaire interministérielle
relative au renforcement du dispositif sanitaire et de lutte contre la
Covid-19 en milieu scolaire explique quelle est la procédure à
suivre en cas d’apparition de cas de Covid-19 parmi les élèves et
dans quel cas un chef d’établissement peut procéder à la fermeture
d’une classe ou d’un établissement. Ainsi, à l’entrée des
établissements, on doit prendre la température de tous les élèves
avant de leur accorder l’accès à l’établissement. Lorsqu’un cas
suspect est détecté, le chef de l’établissement l’oriente vers l’unité
de dépistage scolaire ou vers la structure de santé la plus proche.
Le chef de l’établissement est, ensuite, tenu de signaler cette
situation au directeur de l’éducation et le directeur de santé de
wilaya.
L’élève, s’il est avéré positif, sera pris en charge et confiné pendant
sept jours sans qu’il ait un impact sur l’ensemble de la classe. Dans
quel cas fermer une classe ? Ça sera après l’apparition de trois
élèves avérés positifs, dans la même classe, dans une période de
moins de sept jours, issus de familles différentes. Une enquête
épidémiologique est tout de suite déclenchée. Le chef
d’établissement fera ensuite une proposition de fermeture de la
classe en accord avec le directeur de l’éducation et c’est au
président de la commission de wilaya, présidée par le wali, de
décider de la fermeture ou pas de cette classe.
Dans ce cas, les élèves et les professeurs seront soumis à un
confinement pour une durée de sept jours et la classe sera
désinfectée. Dans quel cas peut-on procéder à la fermeture d’un
établissement ? C’est dans le cas où l’on enregistre trois cas
avérés positifs, dans trois classes différentes, dans une période
d’une semaine. Dans ce cas, le chef d’établissement peut procéder
à la fermeture de l’établissement, après accord du wali. «La
décision d’une fermeture d’un établissement devra être prise en
coordination avec le chef de l’établissement, le directeur de
l’éducation, le médecin de l’unité de dépistage et de suivi, le service
de la médecine préventive et les collectivités locales sous la
présidence du wali», recommande l’instruction interministérielle.
Y a-t-il des fermetures actuellement ? «Non», affirment plusieurs
directeurs de l’éducation de wilaya contactés. Le premier
responsable du secteur a récemment affirmé lors de son passage à
la Radio nationale Chaîne 1 que la situation actuelle ne nécessite
pas la fermeture des établissements scolaires.
S. A.
RubriqueACTUALITÉS
Covid-19Faut-il s’inquiéter du variant Mu ?
MASSIVA ZEHRAOUIPUBLIÉ 20-09-2021, 11:00
RubriqueACTUALITÉS
Y aura-t-il
Pandémie du Covid-19
RubriqueINFO EN CONTINU
Mise en place d'un
Covid-19
comité de veille et de
suivi de la disponibilité
de l'oxygène
LSAPUBLIÉ 13-07-2021, 15:36
Le ministère de l'Industrie pharmaceutique a annoncé mardi dans
un communiqué la mise en place d'un comité de veille et de suivi
de la disponibilité de l'oxygène médical et l'approvisionnement des
établissements hospitaliers, en coordination avec les secteurs
concernés.
RubriqueKIOSQUE ARABE
Où il est encore question
de la Ligue
AHMED HALLIPUBLIÉ 07-11-2022, 11:00
Pour sauvegarder la façade d'unité de la Ligue arabe, il est de
tradition d'éviter, lors des Sommets les sujets de friction, ceux qui
fâchent et qui peuvent hypothéquer les résultats.
Au Sommet d'Alger qui s'est tenu mardi et mercredi derniers, un
seul pays n'est pas venu avec le même état d'esprit, mais avec
l'idée préconçue de jouer les trouble-fête, à défaut d'y contribuer.
C'était, semble-t-il, la feuille de route assignée au ministre marocain
des Affaires étrangères, et qui s'y est conformé à tous points de
vue, de l'arrivée à l'aéroport aux éclats en conférences. Au point
que l'ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi, très au fait des traditions
en ce domaine s'est dit indigné par l'agressivité dont a fait montre le
Chef de la diplomatie marocaine. Nasser Bourita, c'est de lui qu'il
s'agit, a multiplié les provocations depuis son arrivée à l'aéroport
d'Alger, jusqu'à irriter ses hôtes algériens, comme s'il voulait
provoquer un incident. Ceux qui ont connu de tels procédés,
marque de fabrique du Maroc, lors des conférences de l'OUA
notamment, en savent quelque chose, et M. Abdelaziz Rahabi était
du lot. Mais au sommet d'Alger, le chef de la diplomatie marocaine
a dépassé la mesure en voulant imposer à l'ordre du jour la
question de la fourniture de drones iraniens au Front Polisario.
Ainsi, le Maroc pouvait se faire bien voir de l'Occident qui a
dénoncé la fourniture d'armes iraniennes à la Russie (!!), des
drones, tout en faisant l'impasse sur ceux que lui fournit Israël. Du
coup, la Ligue arabe aurait été bien en peine de faire un choix entre
dénoncer l'Iran qui fournit des armes au Fpolisario, ou dénoncer le
Maroc voisin qui ouvre son territoire à Israël. Au demeurant, le
Maroc n'a pas attendu d'arriver à Alger pour soulever ce lièvre
puisque l'un de ses journalistes attitrés, le prédestiné Khairallah
Khair Allah, l'avait fait à la veille du Sommet. Jetant le doute sur les
chances de succès du 31e Sommet, il affirmait simplement que les
Chefs d'État arabes n'aboutiraient à rien s'ils ignoraient «le danger
principal, l'Iran expansionniste». Dans la foulée, et comme pour
influer sur le déroulement des travaux du Sommet d'Alger, des
médias faisaient état de préparatifs iraniens pour des attaques
ciblées contre l'Arabie saoudite. Dans le même esprit le retour de la
Syrie dans la Ligue arabe a été éludé, non seulement en raison
d'une demande officielle de la Syrie, elle-même, mais aussi au vu
d'une majorité hostile. Là aussi, il faut considérer les retombées
politiques des Accords d'Abraham qui tendent à substituer à
l'ennemi principal, Israël, un nouveau, plus diabolisé aux plans
politique et religieux.
Israël n'est donc plus un danger pour les pays arabes, selon cette
nouvelle vision, même s'il installe ses armes et son armée à l'est du
Maroc, face aux frontières de l'Algérie, pays ancré à la Ligue.
L'organisation fondée en 1945 par le gouvernement égyptien (au
temps du Roi Farouk, dernier souverain d'Égypte) n'a jamais quitté
Le Caire sauf pour une période de dix ans (1979-1989) à Tunis. Le
siège avait été déplacé en exécution du boycott de l'Égypte, et son
exclusion de la Ligue, décidée par la majorité des pays arabes suite
aux accords de Camp David, signés par Sadate. L'Égypte a
récupéré aussi, en plus du siège, le poste de Secrétaire général de
la Ligue, occupé depuis 2016 par l'ancien chef de la diplomatie
égyptienne, Ahmed Abou l'Ghaith. Pour comprendre ce rôle
prépondérant de l'Égypte qu'elle doit autant à son rôle de membre
fondateur de la Ligue qu'à sa position et à son histoire, une
anecdote publiée par un confrère égyptien. Il s'agit du chroniqueur
du quotidien Al-Misri-Alyoum, Suleimane Djaouda présent au
Sommet d'Alger, et à qui une jeune Algérienne a posé cette
question, banale, mais pertinente : «Pourquoi, nous les Algériens
comprenons le parler égyptien, mais vous, les Égyptiens, ne
comprenez pas notre parler ?». Au moment où elle posait cette
question, la voix d'Oum-Kalthoum remplissait l'air de l'endroit où
nous étions, comme pour prouver que la Diva était vénérée ici, note
le journaliste.
En guise de réponse, Suleimane Djaouda lui rapporte l'anecdote
que Boumédiène aurait racontée à un officiel égyptien, lors de son
passage à Alger : «On est à une époque en Algérie où n'importe
quel voleur peut accomplir son forfait, s'il choisit le moment précis
de la diffusion du feuilleton égyptien. À ce moment-là, toute la
famille était devant la télévision, et consacrait uniquement son
attention sur le déroulement du feuilleton, sans se préoccuper de ce
qui se passait autour d'elle. Ce qui pouvait être une tentation facile
pour un voleur». Et le chroniqueur d'y aller de son petit
commentaire : «J'ai raconté cette histoire à la jeune fille qui s'était
étonnée, et qui ne savait pas que c'était ça la cause du fait que je
ne comprenais pas son arabe algérien, alors qu'elle comprenait
aisément le mien. Cela signifie que l'arme de l'art est la plus
puissante et que la culture reste prépondérante».
Ce qui me navre, c'est que cette jeune Algérienne ignorait cette
évidence que le journaliste égyptien s'est fait un plaisir de lui
apprendre.
A. H.