Syllabus Cours Microecodev M1 - Eco
Syllabus Cours Microecodev M1 - Eco
Syllabus Cours Microecodev M1 - Eco
I- OBJECTIF DU COURS
L'objectif du cours de Microéconomie du Développement est de donner aux étudiants en
Master 1 en Economie, les instruments d’analyse microéconomique permettant d’identifier
les causes sous-jacentes de l’état de pauvreté élevé dans les pays en développement et
de formuler des propositions pour qu’ils parviennent à l’état de pays dits développés.
Le cours ne traite pas des problématiques traitées en Macroéconomie du Développement
et en Modèles du Développement.
La participation des étudiants se fera sous forme d’exposés en groupe sur les thématiques
abordées par le cours, à partir de travaux de recherches relatifs aux théories économiques
et à des analyses d’éléments empiriques.
Le cours est constitué de deux (2) parties, subdivisées en trois (3) sections chacune. Il
aborde, en premier lieu les causes de la pauvreté dans les pays en développement ou dits
sous-développés et en second lieu, les moyens, à partir d’analyses microéconomiques,
pour ses pays, de parvenir au stade de pays dits développés.
Le cours est structuré comme suit :
1
1- Les causes de la pauvreté dans les pays en développement
Les causes de la pauvreté, à un niveau élevé, dans les pays en développement relèvent
de plusieurs facteurs dont certains sont immédiats et d’autres, plus profonds. Mais, avant
d’évoquer les causes de la pauvreté, il est utile de définir ce concept dont l’appréhension
a connue plusieurs évolutions dans le temps (Aho et al, 1997).
1-4- La définition de la pauvreté
La pauvreté peut se définir comme l’incapacité de l’Homme à satisfaire ses besoins vitaux,
au regard de l’environnement dans lequel il vit. Elle peut donc être appréhendée par :
- la valeur du patrimoine1 ;
- le niveau de consommation2.
Patrimoine
Valeur basse Valeur élevée
Consommation
Non Pauvre
Niveau élevé Non Pauvre
Pauvre potentiel
Pauvre
Niveau bas Pauvre
Non pauvre potentiel
Source : auteur
1
Le patrimoine prendre en compte, outre le revenu, la valeur nette de la propriété matérielle et immatérielle
2
La consommation prend en compte la valeur de biens consommés sans effectuer de dépense.
2
- la prédation des secteurs stratégiques de l’économie (mines, bois, pêche, pétrole,
gaz, eau, électricité, télécommunications, chemin de fer, port, aéroport, distribution,
édition, santé, sport, ...) par des puissances étrangères ;
- la désarticulation totale de l’économie locale par une dépendance à des économies
occidentales (formation, fuite des cerveaux, consommation, marchés, santé, etc.).
Pour sortir d’une telle emprise, des leaders locaux, non affidés, devraient s’appuyer, d’une
part, sur une population déterminée et d’autre part, sur des puissances étrangères amies.
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Aussi, l’épargne des ménages pour soutenir l’investissement, afin d’accumuler du capital
pour une consommation future plus élevée ne doit être perdue de vue. En effet, l’aliénation
culturelle, basée sur le consumérisme, pousse les populations à adopter des habitudes
relevant de l’ère de consommation de masse3 qui correspond à la dernière étape du
processus de développement (Rostow, 1962/1960). De sorte que l’épargne reste faible,
voire négative. Il y a donc une distorsion du processus de développement.
La demande intérieure devrait privilégier la consommation :
- des produits du cru (aliments, boissons, pharmacopée, …) ;
- des produits locaux transformés (textile, habillement, meubles, ...) ;
- de biens durables fabriqués in situ (matériaux et équipements, engins, …).
Les études empiriques réalisées sur le comportement des ménages, relativement à leurs
sources de revenus et leur accès au crédit, ainsi que sur le potentiel économique des
régions, doivent permettre de :
- réaliser des projets de développement local, dans le cadre d’une dynamique
d’ensemble : écoles, centres de formations techniques, activités agricoles, de
pêche et d’élevage, activités artisanales, unités industrielles, marchés, centres
commerciaux, énergie, eau et assainissement, routes et voirie urbaine, culture,
sport et loisirs, centres de santé, institutions de financement (crédits longs), …
- mettre en place des bases de données structurées de long terme, en matière
de développement local, devant permettre des analyses microéconomiques
pour orienter efficacement les politiques ;
- réaliser des travaux scientifiques par les chercheurs, en liaison avec l’agence
en charge de la statistique et les collectivités territoriales, dont les résultats
seront partagés lors de réunions, ateliers et conférences publiques.
2-2- L’entrepreneuriat
L’émergence d’une classe d’entrepreneurs nationaux ambitieux et engagés, constitue un
élément décisif du décollage (Rostow, op cit). Les pouvoirs publics ainsi que les personnes
d’influence devraient favoriser et encourager l’entrepreneuriat, par :
- l’éducation, la formation et l’apprentissage, à partir de quatorze (14) ans, avec des
centres techniques et des établissements professionnels (par régions) ;
- l’accès au crédit, à la commande publique, l’éco-diplomatie et la fixation d’un ratio
d’actionnariat local ;
- l’organisation efficace du système de production agricole (vivrier, culture de rente,
élevage, pêche), artisanale et industrielle (mines, arts, pétrole, gaz, manufacture,
construction), du commerce (détail, demi-gros, gros, import-export), des services
(TIC, transport, finance) : associations professionnelles encadrées et soutenues ;
- l’appui à l’innovation : incitation, infrastructure, financement.
3
Cette demande des populations contribue, en général, au maintien et à la croissance des industries occidentales
ainsi que de leurs filiales, créant ainsi des ruptures dans les chaînes de valeurs locales.
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Les entreprises locales, dans un monde où les multinationales tentent de contrôler les
marchés, doivent davantage se regrouper, innover et se spécialiser, en tenant compte de
la nécessité de :
- mutualiser leurs compétences et leurs capitaux dans les secteurs intensifs en
capital ou à marché concentré ;
- privilégier les produits et les goûts du terroir, ainsi que la qualité ;
- recourir à des équipements adaptés et de moindre coût.
La problématique de l’exploitation optimale des ressources, notamment celles qui sont
non renouvelables ainsi que celle de la préservation de l’équilibre de l’écosystème et du
cadre de vie, devraient être, de façon systématique, prises en compte, relativement à la
rentabilité économique des projets et au bien-être intergénérationnel.
L’industrialisation, notamment la production de biens indispensables à la vie courante,
dans un monde moderne, est la clé du développement. Elle suppose la maîtrise de la
science et de la technologie et une concurrence efficacement régulée.
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En règle générale, loin de correspondre à la réalité, les hypothèses4 fondant la théorie
microéconomique relative à la concurrence pure et parfaite, ne sont vérifiées.
L’imperfection des marchés exigent une vigilance des pouvoirs publics, avec la mise en
place, si nécessaire, d’autorités de régulation. Plusieurs facteurs peuvent rendre inefficient
ou inopérant le libre jeu du marché. Les facteurs fondamentaux sont :
- la situation de rendement d’échelle croissant, impliquant un monopole naturel ;
- les externalités, du fait de leur caractère non marchant ;
- les biens publics, du fait du non-respect des principes de rivalité et d’exclusion
par les prix ; et
- l’unicité et la rivalité de la ressource (inédit).
D’autres facteurs peuvent empêcher le libre jeu de la concurrence. Il s’agit notamment :
- des restrictions ou des barrières légales et réglementaires ;
- des obstacles physiques à la libre circulation des biens et des personnes ;
- des mesures tarifaires excessives en matière de fiscalité de porte (douane) ;
- des dumpings émanant d’entreprises étrangères subventionnées par des Etats
ou soutenues des groupes mafieux.
La fourniture de services d’utilité publique ou de biens publics relève en premier ressort
du domaine de l’Etat et des pouvoirs publics. Ces derniers incarnent, en dernier ressort,
la redevabilité en matière de bien-être social vis-à-vis du citoyen.
Pour des questions d’ordres technologiques, de savoir-faire et de financement, les utilités
publiques peuvent faire l’objet de cession à des entités privées, mais cela ne devrait être
ni totale, ni définitive. Du fait du phénomène d’asymétrie d’information, qui engendre des
problèmes de sélection adverse et d’aléa moral, une régulation appropriée est nécessaire.
Il s’agit du recours à des instruments comme :
- le price-cap, sur la base du benchmark ;
- le cost plus, sur la base du taux de rendement ;
- l’observation directe des coûts par les TIC et le numérique (inédit).
III- BIBLIOGRAPHIE
La lecture des ouvrages ci-après est recommandée. Toutefois, il est suggéré à l’étudiant
de garder un esprit critique sur la pertinence de la méthodologie utilisée par l’auteur, en
sa capacité à aborder et à résoudre les problèmes sous-jacents liés au développement,
notamment en Afrique.
Aho Gilbert, Larivière Sylvain et Martin Frédéric (1997), Manuel d’analyse de la pauvreté :
Application au Bénin, PNUD, Université Nationale du Bénin, Université de Laval.
Bardhan Pranab and Udry Christopher (1999), Development Microeconomics, Oxford
University Press.
De Janvry Alain and Sadoulet Elisabeth (1995), Quantitative Development Policy Analysis,
The Johns Hopkins University Press, Baltimore and London.
Rostow Walt Whitman (1962), Les étapes de la croissance économique (1960). Traduit de
l'américain par Du Rouret Marie Josèphe. Paris, Editions du Seuil.
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Les hypothèses : atomicité, homogénéité, transparence, mobilité des facteurs, libre entrée et sortie du marché.
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IV- THEMES D’EXPOSES
1- Pauvreté en Côte d’Ivoire : caractéristiques, causes, conséquences et solutions
2- Estimation de la fonction de consommation des ménages en Côte d’Ivoire
3- Structure des dépenses des ménages en Côte d’Ivoire
4- Rôle des collectivités décentralisées en matière de développement
5- Capital humain et développement : le rôle de la science et de la technologie
6- Impact du secteur secondaire sur la croissance économique en Côte d’Ivoire
7- Impact du commerce extérieur sur la croissance économique en Côte d’Ivoire
8- Analyse du marché du crédit en Côte d’Ivoire
9- Analyse du marché du travail en Côte d’Ivoire
10- Analyse du marché du foncier rural / agricole en Côte d’Ivoire
11- Valorisation des produits du cru : le rôle de l’Etat, des Entreprises et des Ménages
12- Valorisation des actifs oisifs : le rôle de l’Etat, des Entreprises et des Ménages
13- Productivité agricole et autosuffisance alimentaire en Côte d’Ivoire
14- Marchés monopolistiques et oligopolistiques en Côte d’Ivoire : comment inciter à
la pratique de prix de concurrence ?
15- Education, formation et développement en Côte d’Ivoire : le rôle de l’Etat