Syllabus Cours Microecodev M1 - Eco

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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY ANNEE : 2021 - 2022

UFR DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

MASTER 1 ECONOMIE 30 HEURES


MICROECONOMIE DU DEVELOPPEMENT

Enseignant : Adjégny Paulin TANO, Email : [email protected]

I- OBJECTIF DU COURS
L'objectif du cours de Microéconomie du Développement est de donner aux étudiants en
Master 1 en Economie, les instruments d’analyse microéconomique permettant d’identifier
les causes sous-jacentes de l’état de pauvreté élevé dans les pays en développement et
de formuler des propositions pour qu’ils parviennent à l’état de pays dits développés.
Le cours ne traite pas des problématiques traitées en Macroéconomie du Développement
et en Modèles du Développement.
La participation des étudiants se fera sous forme d’exposés en groupe sur les thématiques
abordées par le cours, à partir de travaux de recherches relatifs aux théories économiques
et à des analyses d’éléments empiriques.

II- STRUCTURATION DU COURS

Le cours est constitué de deux (2) parties, subdivisées en trois (3) sections chacune. Il
aborde, en premier lieu les causes de la pauvreté dans les pays en développement ou dits
sous-développés et en second lieu, les moyens, à partir d’analyses microéconomiques,
pour ses pays, de parvenir au stade de pays dits développés.
Le cours est structuré comme suit :

1- Les causes de la pauvreté dans les pays en développement


1-1- La définition de la pauvreté
1-2- Les causes apparentes
1-3- Les causes sous-jacentes

2- Le passage de pays en développement à pays dit développé


2-1- Le mode de consommation
2-2- L’entrepreneuriat
2-3- Le marché et la régulation

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1- Les causes de la pauvreté dans les pays en développement
Les causes de la pauvreté, à un niveau élevé, dans les pays en développement relèvent
de plusieurs facteurs dont certains sont immédiats et d’autres, plus profonds. Mais, avant
d’évoquer les causes de la pauvreté, il est utile de définir ce concept dont l’appréhension
a connue plusieurs évolutions dans le temps (Aho et al, 1997).
1-4- La définition de la pauvreté
La pauvreté peut se définir comme l’incapacité de l’Homme à satisfaire ses besoins vitaux,
au regard de l’environnement dans lequel il vit. Elle peut donc être appréhendée par :
- la valeur du patrimoine1 ;
- le niveau de consommation2.

Patrimoine
Valeur basse Valeur élevée
Consommation
Non Pauvre
Niveau élevé Non Pauvre
Pauvre potentiel
Pauvre
Niveau bas Pauvre
Non pauvre potentiel
Source : auteur

La consommation demeure l’élément déterminant d’appréhension de la pauvreté.

1-5- Les causes apparentes


Les causes apparentes ou subséquentes de la pauvreté sont multiples et plus ou moins
imbriquées. Elles portent notamment sur :
- les bas niveaux d’éducation, de formation et de productivité ;
- les iniquités dans l’accès et la valorisation du capital privé ;
- l’inadaptation et le seuil bas du revenu minimum (SMIG) ;
- l’insuffisance de travail (temps et opportunités).
Ces causes sont, généralement, la conséquence de politiques inefficaces et de systèmes
d’exploitation contrôlés par des puissances étrangères dont les décisions et les actions
contrarient ou limitent la gouvernance publique et les initiatives privées locales.
1-6- Les causes sous-jacentes
Les causes sous-jacentes ou les vraies causes de la pauvreté, pour un pays disposant de
dotations en ressources suffisantes, relèvent, en général, d’une domination extérieure.
Pour assoir et tenter de perpétuer cette hégémonie, un contrôle quasi-total de l’économie
et du système politique va être exercé, sur la base de la force et de la division.
Cela se traduit, au plan intérieur, par :
- le contrôle limité de la monnaie et une déficience de son usage comme instrument
de politique économique (cas du franc CFA) ;
- l’aliénation des systèmes de défense et de sécurité, avec la présence d’armées
étrangères, non toujours loyales, sur le territoire national ;
- la perturbation dissimulée permanente de la gouvernance (coups d’Etat, rebellions,
terrorismes, … organisés par des puissances étrangères) ;

1
Le patrimoine prendre en compte, outre le revenu, la valeur nette de la propriété matérielle et immatérielle
2
La consommation prend en compte la valeur de biens consommés sans effectuer de dépense.

2
- la prédation des secteurs stratégiques de l’économie (mines, bois, pêche, pétrole,
gaz, eau, électricité, télécommunications, chemin de fer, port, aéroport, distribution,
édition, santé, sport, ...) par des puissances étrangères ;
- la désarticulation totale de l’économie locale par une dépendance à des économies
occidentales (formation, fuite des cerveaux, consommation, marchés, santé, etc.).
Pour sortir d’une telle emprise, des leaders locaux, non affidés, devraient s’appuyer, d’une
part, sur une population déterminée et d’autre part, sur des puissances étrangères amies.

2- Le passage de pays en développement à pays dit développé


Le processus de développement semble tenir, avant tout, de l’efficience et de la cohérence
d’ensemble de l’organisation de la société, du point de vue microéconomique. Il est basé,
d’une part, sur la capacité de l’économie locale, à organiser raisonnablement un marché
concurrentiel, et d’autre part, sur sa capacité à produire en quantité suffisante des biens
et services pour satisfaire la demande intérieure et celle du reste du monde.
2-1- Le mode de consommation
Le mode de consommation d’une société est basé, de façon générale, sur la culture et en
particulier sur les habitudes alimentaires et d’acquisition de biens durables, héritées de la
tradition et intégrant le progrès. La consommation comporte une double-finalité :
(i) la conservation de soi ; et
(ii) l’affirmation ou l’accomplissement de soi.
La première finalité est relative au bien-être physiologique immédiat et la seconde relève
du bien-être psychologique de portée sociale. Cette dernière semble viser le rayonnement
individuel, de la famille, du clan ainsi que de la communauté d’appartenance.
Toute société amener à se développer devrait œuvrer à disposer, par elle-même, des
moyens nécessaires pour satisfaire les besoins relatifs à son bien-être et surtout à ceux
des générations futures. La consommation portent sur :
- les biens non durables : alimentation et boisson, consommables de maison ;
- les biens semi-durables : habillement, informatique, appareils TIC et autres ;
- les biens durables : ustensiles, électroménager et équipements techniques,
documentation, meubles, tableau et objets d’art, engins, logement :
- les services sociaux de base : eau, électricité, télécommunications, transport,
loyer, éducation, ménage, maintenance et entretien, sécurité, santé ;
- les œuvres sociales (inédit) : participations, transfert, loisirs.
Le mode de consommation d’une société a une implication sur le niveau de demande,
notamment la demande intérieure. Celle-ci a une incidence directe sur la production des
entreprises, un effet sur l’emploi et un impact sur la dynamique de l’économie dans son
ensemble. Des modèles de simulation basés notamment sur les quantités, les prix et les
élasticités permettent d’évaluer les impacts des politiques économiques sur l’économie,
en équilibre général ou partiel (De Janvry et Sadoulet, 1995).
L’orientation efficace de la consommation est déterminante en matière de développement.
Les pouvoirs publics, les associations et autres organisations locales ont un rôle majeur à
jouer, en matières de mesures incitatives et d’actions de sensibilisation à l’endroit des
populations. La commande publique est un élément clé de la demande intérieure.

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Aussi, l’épargne des ménages pour soutenir l’investissement, afin d’accumuler du capital
pour une consommation future plus élevée ne doit être perdue de vue. En effet, l’aliénation
culturelle, basée sur le consumérisme, pousse les populations à adopter des habitudes
relevant de l’ère de consommation de masse3 qui correspond à la dernière étape du
processus de développement (Rostow, 1962/1960). De sorte que l’épargne reste faible,
voire négative. Il y a donc une distorsion du processus de développement.
La demande intérieure devrait privilégier la consommation :
- des produits du cru (aliments, boissons, pharmacopée, …) ;
- des produits locaux transformés (textile, habillement, meubles, ...) ;
- de biens durables fabriqués in situ (matériaux et équipements, engins, …).
Les études empiriques réalisées sur le comportement des ménages, relativement à leurs
sources de revenus et leur accès au crédit, ainsi que sur le potentiel économique des
régions, doivent permettre de :
- réaliser des projets de développement local, dans le cadre d’une dynamique
d’ensemble : écoles, centres de formations techniques, activités agricoles, de
pêche et d’élevage, activités artisanales, unités industrielles, marchés, centres
commerciaux, énergie, eau et assainissement, routes et voirie urbaine, culture,
sport et loisirs, centres de santé, institutions de financement (crédits longs), …
- mettre en place des bases de données structurées de long terme, en matière
de développement local, devant permettre des analyses microéconomiques
pour orienter efficacement les politiques ;
- réaliser des travaux scientifiques par les chercheurs, en liaison avec l’agence
en charge de la statistique et les collectivités territoriales, dont les résultats
seront partagés lors de réunions, ateliers et conférences publiques.

2-2- L’entrepreneuriat
L’émergence d’une classe d’entrepreneurs nationaux ambitieux et engagés, constitue un
élément décisif du décollage (Rostow, op cit). Les pouvoirs publics ainsi que les personnes
d’influence devraient favoriser et encourager l’entrepreneuriat, par :
- l’éducation, la formation et l’apprentissage, à partir de quatorze (14) ans, avec des
centres techniques et des établissements professionnels (par régions) ;
- l’accès au crédit, à la commande publique, l’éco-diplomatie et la fixation d’un ratio
d’actionnariat local ;
- l’organisation efficace du système de production agricole (vivrier, culture de rente,
élevage, pêche), artisanale et industrielle (mines, arts, pétrole, gaz, manufacture,
construction), du commerce (détail, demi-gros, gros, import-export), des services
(TIC, transport, finance) : associations professionnelles encadrées et soutenues ;
- l’appui à l’innovation : incitation, infrastructure, financement.

3
Cette demande des populations contribue, en général, au maintien et à la croissance des industries occidentales
ainsi que de leurs filiales, créant ainsi des ruptures dans les chaînes de valeurs locales.

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Les entreprises locales, dans un monde où les multinationales tentent de contrôler les
marchés, doivent davantage se regrouper, innover et se spécialiser, en tenant compte de
la nécessité de :
- mutualiser leurs compétences et leurs capitaux dans les secteurs intensifs en
capital ou à marché concentré ;
- privilégier les produits et les goûts du terroir, ainsi que la qualité ;
- recourir à des équipements adaptés et de moindre coût.
La problématique de l’exploitation optimale des ressources, notamment celles qui sont
non renouvelables ainsi que celle de la préservation de l’équilibre de l’écosystème et du
cadre de vie, devraient être, de façon systématique, prises en compte, relativement à la
rentabilité économique des projets et au bien-être intergénérationnel.
L’industrialisation, notamment la production de biens indispensables à la vie courante,
dans un monde moderne, est la clé du développement. Elle suppose la maîtrise de la
science et de la technologie et une concurrence efficacement régulée.

2-3- Le marché et la régulation


Le marché relève des échanges physiques ou virtuels de biens ou de services entre des
personnes physiques ou morales. Il peut être de brève ou de longue durée et évoluer.
Au plan microéconomique, les individus opèrent sur les types de marchés suivants :
- le marché des facteurs de production ;
- le marché des produits ;
- le marché des services.
L’équilibre du marché est guidé par les prix qui sont des valeurs d’échange basées sur la
rareté et les coûts marginaux intégralement repartis. Il y a équilibre de marché lorsque la
demande est égale à l’offre et que cette situation a tendance à perdurer. Dans ce cas, les
taux marginaux de substitution sont égaux au rapport de prix.
Les élasticités jouent un rôle important en matière d’évaluation d’impact sur la demande,
en particulier et l’économie, en général, suite à une variation de prix. Leur calcul et leur
prise en compte dans les décisions, en matière de politique économique, sont essentiels.
Toute politique économique doit viser le bien-être social le plus élevé possible. Pour W.
Pareto, cet état économique correspond à l’allocation des ressources, telle qu’il n’est
possible d’améliorer la situation d’un individu sans nuire à au moins celle d’un autre. C’est
l’optimum de Pareto ou optimum de premier rang.
Les deux théorèmes de l’économie du bien-être ou théorème d’équivalence :
Théorème 1 : Si les agents se comportent de façon concurrentielle, s'il existe un marché pour chaque
bien et si chaque agent dispose de toute l'information nécessaire sur les caractéristiques de tous les
biens, tout équilibre est un optimum.
Théorème 2 : Si les préférences des individus sont convexes, s'il existe un marché pour chaque bien, si
l'information est parfaite et si des transferts forcés de ressources de type forfaitaire peuvent être
effectués, toute allocation optimale peut être réalisée en tant qu'équilibre concurrentiel avec des
transferts appropriés.

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En règle générale, loin de correspondre à la réalité, les hypothèses4 fondant la théorie
microéconomique relative à la concurrence pure et parfaite, ne sont vérifiées.
L’imperfection des marchés exigent une vigilance des pouvoirs publics, avec la mise en
place, si nécessaire, d’autorités de régulation. Plusieurs facteurs peuvent rendre inefficient
ou inopérant le libre jeu du marché. Les facteurs fondamentaux sont :
- la situation de rendement d’échelle croissant, impliquant un monopole naturel ;
- les externalités, du fait de leur caractère non marchant ;
- les biens publics, du fait du non-respect des principes de rivalité et d’exclusion
par les prix ; et
- l’unicité et la rivalité de la ressource (inédit).
D’autres facteurs peuvent empêcher le libre jeu de la concurrence. Il s’agit notamment :
- des restrictions ou des barrières légales et réglementaires ;
- des obstacles physiques à la libre circulation des biens et des personnes ;
- des mesures tarifaires excessives en matière de fiscalité de porte (douane) ;
- des dumpings émanant d’entreprises étrangères subventionnées par des Etats
ou soutenues des groupes mafieux.
La fourniture de services d’utilité publique ou de biens publics relève en premier ressort
du domaine de l’Etat et des pouvoirs publics. Ces derniers incarnent, en dernier ressort,
la redevabilité en matière de bien-être social vis-à-vis du citoyen.
Pour des questions d’ordres technologiques, de savoir-faire et de financement, les utilités
publiques peuvent faire l’objet de cession à des entités privées, mais cela ne devrait être
ni totale, ni définitive. Du fait du phénomène d’asymétrie d’information, qui engendre des
problèmes de sélection adverse et d’aléa moral, une régulation appropriée est nécessaire.
Il s’agit du recours à des instruments comme :
- le price-cap, sur la base du benchmark ;
- le cost plus, sur la base du taux de rendement ;
- l’observation directe des coûts par les TIC et le numérique (inédit).

III- BIBLIOGRAPHIE
La lecture des ouvrages ci-après est recommandée. Toutefois, il est suggéré à l’étudiant
de garder un esprit critique sur la pertinence de la méthodologie utilisée par l’auteur, en
sa capacité à aborder et à résoudre les problèmes sous-jacents liés au développement,
notamment en Afrique.
Aho Gilbert, Larivière Sylvain et Martin Frédéric (1997), Manuel d’analyse de la pauvreté :
Application au Bénin, PNUD, Université Nationale du Bénin, Université de Laval.
Bardhan Pranab and Udry Christopher (1999), Development Microeconomics, Oxford
University Press.
De Janvry Alain and Sadoulet Elisabeth (1995), Quantitative Development Policy Analysis,
The Johns Hopkins University Press, Baltimore and London.
Rostow Walt Whitman (1962), Les étapes de la croissance économique (1960). Traduit de
l'américain par Du Rouret Marie Josèphe. Paris, Editions du Seuil.

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Les hypothèses : atomicité, homogénéité, transparence, mobilité des facteurs, libre entrée et sortie du marché.

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IV- THEMES D’EXPOSES
1- Pauvreté en Côte d’Ivoire : caractéristiques, causes, conséquences et solutions
2- Estimation de la fonction de consommation des ménages en Côte d’Ivoire
3- Structure des dépenses des ménages en Côte d’Ivoire
4- Rôle des collectivités décentralisées en matière de développement
5- Capital humain et développement : le rôle de la science et de la technologie
6- Impact du secteur secondaire sur la croissance économique en Côte d’Ivoire
7- Impact du commerce extérieur sur la croissance économique en Côte d’Ivoire
8- Analyse du marché du crédit en Côte d’Ivoire
9- Analyse du marché du travail en Côte d’Ivoire
10- Analyse du marché du foncier rural / agricole en Côte d’Ivoire
11- Valorisation des produits du cru : le rôle de l’Etat, des Entreprises et des Ménages
12- Valorisation des actifs oisifs : le rôle de l’Etat, des Entreprises et des Ménages
13- Productivité agricole et autosuffisance alimentaire en Côte d’Ivoire
14- Marchés monopolistiques et oligopolistiques en Côte d’Ivoire : comment inciter à
la pratique de prix de concurrence ?
15- Education, formation et développement en Côte d’Ivoire : le rôle de l’Etat

V- SUGGESTION DE SITES INTERNET (DONNEES)


https://www.bceao.int (Statistiques)
https://finances.gouv.ci (Economie)
https://www.ilo.org (Statistics and databases)
https://www.imf.org (data)
https://www.ins.ci (Données statistiques)
https://www.worldbank.org (understanding poverty; data)

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