Strategie Financiere 2

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Coût du capital et performance des entreprises

Introduction
Le coût du capital ou coût moyen pondéré des capitaux, est une notion fondamentale en
finance puisqu’il sert à la fois pour la sélection des investissements et l’évaluation de
l’entreprise.
Le coût du capital ne dépend que du risque de l’actif économique et il préexiste à la structure
financière. En effet, c’est en fonction du risque de cet actif économique et de la structure
financière que les créanciers et les actionnaires vont déterminer le taux de rentabilité qu’ils
exigent sur les dettes et les capitaux propres de l’entreprise.
Ce n’est que pour des raisons de commodités de calcul que le coût du capital est souvent calculé
comme la moyenne pondérée du coût des capitaux propres et du coût de l’endettement net.
Le coût du capital peut en effet se calculer :

 Soit par une méthode directe à partir du β de l’actif économique.


 Soit par une méthode indirecte où il est égal à la moyenne pondérée du coût des
capitaux propres et du coût de l’endettement net.
Le coût du capital de l’entreprise est une notion globale. Il ne peut être utilisé en matière de
choix d’investissement que pour des projets présentant le même risque que celui de l’actif
économique de l’entreprise. À défaut, un coût du capital spécifique au projet doit être calculé
en évitant l’erreur de l’assimiler au coût de la source de financement qui le finance.
Par capital, on entend les différentes sources de financement de l’entreprise, qu’il s’agisse des
capitaux propres ou des dettes financières. Le coût du capital ne se réfère donc pas au seul
capital social
Les capitaux propres et les dettes financières représentent ce que l’on appelle le capital investi.
Ces deux sources, qui sont de nature très différente, ont comme point commun d’avoir un coût,
représenté par la rentabilité exigée par ceux qui les ont apportés : les actionnaires pour les
capitaux propres et les créanciers financiers pour les dettes financières
.

I. Le coût du capital
Le concept est une information clé utilisée pour déterminer le taux de rendement minimum
acceptable d’un projet.
En effet, une entreprise qui se lance dans un grand projet doit savoir combien d’argent le projet
devra générer afin :
Premièrement, de compenser le coût de sa réalisation ;
Deuxièmement, de continuer à générer des bénéfices pour l’entreprise.
Le CMPC, du point de vue d’un investisseur, est une évaluation du rendement que l’on peut
attendre de l’acquisition d’actions ou de tout autre investissement.
Il s’agit d’une estimation qui peut inclure les meilleurs et les pires scénarios.
Un investisseur peut examiner l’ampleur des variations des résultats financiers d’une entreprise.
Cet examen permet de savoir si le rendement potentiel d’un projet justifie son coût.

II. Les modalités de déterminations du cout du capital de


l’entreprise :

A. LE COUT DES DIFFERENTES SOURCES DE FINANCEMENT

1) Le coût des capitaux propres


On dispose de 3 modèles :
a. Modèle d’actualisation des dividendes
La valeur d’un titre est fonction des dividendes attendus par les détenteurs de ce titre, que l’on
va actualiser, mais aussi du prix de cession du titre anticipé. Ce modèle s’exprime à travers le
modèle général, horizon infini. (Somme actualisée à l’infini des dividendes attendus et du prix
de cession). Dans un horizon infini, le prix de cession est nul.
Sur un horizon déterminé
Po = Somme DIVt / (1+Rc) *t + Pn / (1+Rc)*n
Modèle de dividende constant

Po = Somme DIV/(1+R) *t

Rc = DIV/Po

Po = Prix du titre constaté sur le marché

b. Modèle d’actualisation des bénéfices :

Po = Somme B/(1+R) *t

Rc = B/Po

c. Modèle du MEDAF

Il permet de mesurer l’incidence du risque financier sur le risque systématique de l’entreprise, il


permet de décomposer le TRR par les actionnaires sur la base de 3 éléments fondamentaux :Le
taux libre de risque , La prime de risque économique , La prime de risque financier. On est dans
le cadre d’un avenir incertain, donc tous les taux seront des espérances mathématiques de taux.
Rce =TRR pour une E Endettée

Rm = Taux de rentabilité attendu du marché

Rcn = TRR pour une E non endettée

Ra= Taux de rentabilité économique

Rf=Taux sans risque

D= Dettes financières : Valeur de marché

Cpe= Capitaux propres d’une E endettée : Valeur de


marché

Modèle sans impôt

Rce =Ra+(Ra-Rf)*D/Cpe ou Ra =Rcn =Rf+Beta n(Rm-Rf)


Rce = Rf+Beta n(Rm-Rf)+((Rf+Beta n(Rm-Rf)-Rf))*DF/Cpe

Rce = Rf + Béta n(Rm-Rf)+Béta n( Rm-Rf)*DF/Cpe

Beta n= Beta éco calculé sur la base des résultats économiques de l’E.

A partir de Beta n, on peut définir un Beta e ou Beta FP qui est le coefficient de risque calculé sur les
résultats nets de l’E (après imputation des coûts Financiers)

Beta e = Beta n (1+DF/Cpe)

Rce = Rf + Beta e (Rm-Rf)

Le coût des capitaux propres est plus compliqué car le taux de rendement exigé par les investisseurs en
fonds propres n’est pas aussi clairement défini que celui des prêteurs. On effet, on calcule (de manière
approximative) le coût des capitaux propres par le modèle d’évaluation des actifs financiers comme suit :

MEDAF = Rf + β (Rm−Rf)

D’ou

Rf = taux sans risque Rm = rentabilité espérée du marché

Le bêta est utilisé dans la formule du MEDAF pour estimer le risque, et la formule requiert le bêta des
actions d’une société publique.

Pour les sociétés privées, un bêta est estimé sur la base du bêta moyen d’un groupe de sociétés
publiques similaires.

Les analystes peuvent affiner ce bêta en le calculant sur une base après impôt.

L’hypothèse est que le bêta d’une entreprise privée deviendra le même que le bêta moyen du secteur.

Le coût global du capital de l’entreprise est basé sur la moyenne pondérée de ces coûts.

2) Le coût de la dette
Le coût du capital devient un facteur déterminant pour décider de la voie de financement à suivre :
dette, capitaux propres ou une combinaison des deux.

Les entreprises en phase de démarrage disposent rarement d’actifs importants à mettre en garantie des
prêts, de sorte que le financement par actions devient le mode de financement par défaut.

Les entreprises moins établies, avec un historique d’exploitation limité, paieront un coût plus élevé pour
le capital que les entreprises plus anciennes avec des antécédents solides, car les prêteurs et les
investisseurs exigeront une prime de risque plus élevée pour les premières.

Le coût de la dette est simplement le taux d’intérêt que paye l’entreprise sur sa dette.
Toutefois, comme l’entreprise peut déduire fiscalement les intérêts débiteurs sont déductibles, on
calcule la dette après impôts de la manière suivante :

Coût de la dette = Dette totale / Charges d’intérêt × (1−T)

D’ou

Charges d’intérêt = Int. Payé sur la dette courante de l’entreprise

T = Taux d’imposition de l’entreprise

On peut estimer le coût de la dette peut également en ajoutant un écart de crédit au taux sans risque et
en multipliant le résultat par (1 – T).

a. EVALUATION DU COUT DES EMPRUNTS

Il se détermine sur la base du taux actuariel de l’emprunt, c’est à dire déterminé par l’ensemble des
flux de trésorerie liés à cet emprunt, flux d’encaissement (reçoit la somme) et des flux de
décaissement (les remboursements) S’il n’y a aucun frais lié à l’emprunt, on peut calculer le taux
actuariel à partir du taux nominal. Taux actuariel = Taux nominal (1-t) Dans tous les autres cas, on
doit présenter le tableau des CF de l’emprunt.

b. COUT DES CONTRATS DE CREDIT BAIL

Technique de l’emprunt équivalent : On considère que le contrat de crédit bail pourrait être
remplacé par un emprunt négocié dans les mêmes conditions, le coût du crédit bail va se déterminer
en référence au coût de l’emprunt

B - DETERMINATION DU CMPC ET CONDITIONS D’UTILISATION


CMPC = Rc * ( KP + ( KP + DF ) ) + Rdt * ( DF + ( DF + CP )

Rc calculé selon 3 modèles de marché, Gordon, actualisation des bénéfices, MEDAF

Rdt calculé aux conditions de marché


Valeur de marché des CP ; Valeur boursière (Cours * Nombre d’actions)

Valeur de marché des DF ; Obligations cotées sur le marché, Emprunt c’est la valeur

qu’accepterait de payer aujourd’hui un investisseur pour acheter cet emprunt, compte tenu des

conditions actuelles du marché bancaire.

CONDITIONS D’UTILISATION DU CMPC POUR L’ETUDE DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE DES


PROJETS D’INVESTISSEMENT

Hypothèse de départ ; Situation de séparabilité des décisions d’investissement et de

financement

Le risque du projet doit être comparable au risque global de l’entreprise.

On utilise la SF optimale pour financer le projet

Les conditions de financement du projet sont identiques à celles obtenues d’habitude.

Si une des 3 conditions n’est pas remplie, on ne peut pas utiliser le CMPC comme taux
d’actualisation.

Prenons l'exemple d'une entreprise fictive appelée XYZ Corporation, opérant dans l'industrie
manufacturière.

Pour calculer le coût du capital de XYZ Corporation, nous devrons prendre en compte le coût de la
dette et le coût des capitaux propres, puis les pondérer en fonction de leur proportion dans la
structure de capital de l'entreprise.

1. Coût de la dette :

Pour estimer le coût de la dette, nous pouvons utiliser le rendement actuel des obligations de
l'entreprise sur le marché. Supposons que XYZ Corporation ait émis des obligations d'une valeur
nominale de 10 millions d'euros avec un taux d'intérêt de 5 %. Si le prix de marché actuel de ces
obligations est de 95 % de la valeur nominale, le coût de la dette peut être calculé comme suit :

Coût de la dette = (Intérêt annuel / Prix actuel des obligations) x 100

= (10,000,000 x 5% / (10,000,000 x 95%)) x 100

= 5.26%

2. Coût des capitaux propres :

Le coût des capitaux propres est généralement estimé à l'aide du modèle du taux de rendement
exigé par les actionnaires. Supposons que le taux sans risque actuel (tel que le taux de rendement
des obligations d'État) soit de 3 %, le rendement moyen du marché boursier soit de 8 % et que le
bêta de XYZ Corporation soit de 1.2. Le coût des capitaux propres peut être calculé comme suit :

Coût des capitaux propres = Taux sans risque + (Bêta x Prime de risque)
= 3% + (1.2 x (8% - 3%))

= 8.6%

3. Structure de capital :

Supposons que XYZ Corporation ait une structure de capital de 70 % de dette et 30 % de capitaux
propres.

4. Coût du capital :

Pour calculer le coût du capital, nous pondérons les coûts de la dette et des capitaux propres en
fonction de leur proportion dans la structure de capital :

Coût du capital = (Coût de la dette x Proportion de la dette) + (Coût des capitaux propres x
Proportion des capitaux propres)

= (5.26% x 70%) + (8.6% x 30%)

= 3.68% + 2.58%

= 6.26%

Dans cet exemple, le coût du capital de XYZ Corporation est de 6.26%. Cela signifie que l'entreprise
devrait générer un rendement d'au moins 6.26% sur ses investissements pour satisfaire les attentes
de ses actionnaires et créer de la valeur pour eux.

Veuillez noter que cet exemple est simplifié

III. Impact du coût du capital sur les performances des entreprises :


Le coût du capital a un impact significatif sur les performances financières et opérationnelles des
entreprises. Voici quelques-uns des principaux impacts :

Rentabilité des investissements : Le coût du capital influence directement la rentabilité des


investissements réalisés par l'entreprise. Pour qu'un projet ou une initiative soit jugé rentable, il doit
générer un rendement supérieur ou égal au coût du capital de l'entreprise. Si le coût du capital est élevé,
cela peut rendre certains investissements non viables, limitant ainsi les opportunités de croissance et
d'expansion.

Coût de financement : Un coût du capital élevé signifie que l'entreprise doit payer des taux d'intérêt plus
élevés sur sa dette et offrir un rendement plus élevé aux actionnaires pour attirer des fonds propres. Cela
entraîne des charges financières plus lourdes, réduisant ainsi les bénéfices nets de l'entreprise.

Évaluation de projets : Lors de l'évaluation de nouveaux projets ou d'opportunités d'investissement, le


coût du capital est utilisé comme taux d'actualisation pour estimer la valeur actuelle nette (VAN) ou le
taux de rendement interne (TRI) du projet. Un coût du capital plus bas améliore la VAN et le TRI des
projets, rendant plus probable leur acceptation et leur contribution à la croissance de l'entreprise.
Croissance et expansion : Un coût du capital bas permet à l'entreprise de lever des fonds à moindre coût,
facilitant ainsi la croissance et l'expansion. Elle peut utiliser ces fonds pour investir dans de nouveaux
produits, de nouvelles technologies, de nouvelles installations, ou même pour acquérir d'autres
entreprises. Un coût du capital élevé limite ces possibilités d'expansion.

Capacité d'emprunt : Le coût du capital affecte également la capacité d'emprunt de l'entreprise. Les
prêteurs et les créanciers considèrent le coût du capital comme un indicateur du niveau de risque
associé à l'entreprise. Une entreprise avec un coût du capital élevé peut rencontrer des difficultés à
obtenir des prêts ou des financements à des conditions favorables.

Valorisation de l'entreprise : Le coût du capital est un élément essentiel pour valoriser une entreprise.
Une entreprise dont le coût du capital est bas sera généralement mieux valorisée que celle avec un coût
du capital plus élevé, car cela indique que les investissements sont moins risqués et les rendements
potentiels plus élevés.

Politique de distribution des dividendes : Le coût du capital influence également la politique de


distribution des dividendes de l'entreprise. Si le coût du capital est élevé, l'entreprise peut être incitée à
réinvestir ses bénéfices dans des projets rentables plutôt que de distribuer des dividendes aux
actionnaires.

Il existe une relation entre le coût du capital et la performance des entreprises. En général, une
entreprise performante qui génère des bénéfices solides et qui a une gestion efficace est mieux perçue
par les investisseurs. Cela peut réduire son coût du capital, car les investisseurs sont plus disposés à
investir dans une entreprise jugée moins risquée et ayant de bonnes perspectives de croissance et de
rentabilité. D'un autre côté, une entreprise avec une mauvaise performance peut avoir du mal à attirer
des investisseurs et pourrait devoir supporter un coût du capital plus élevé.

En conclusion, une gestion efficace de la performance de l'entreprise peut contribuer à réduire le coût du
capital, améliorant ainsi la santé financière et la compétitivité globale de l'entreprise.

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