Cas Pratiques en Rhumato Tome 1
Cas Pratiques en Rhumato Tome 1
Cas Pratiques en Rhumato Tome 1
ES
consultation de tous les jours. Ce livre a pour principale
ambition de combler le fossé entre l’enseignement
théorique et la pratique réelle quotidienne. Ainsi, ce
GI
GONARTHROSE
L O M B A L G I E S
L O M B A ETL NCB
L’ARTHROSE DIGITALE
FRACTURE VERTÉBRALE
L’HYPOVITAMINOSE D
DOULEUR DE L’ÉPAULE
premier tome traite de la gonarthrose, de la lombalgie
aigue et chronique, de la douleur de l’épaule, de
l’arthrose cervicale et des névralgies cervico-brachiales,
CERVICALGIES
de l’arthrose digitale, de la fracture vertébrale
ostéoporotique et de l’hypovitaminose D. Chaque
chapitre se termine par la conduite à tenir en pratique
et les recommandations concernant le cas clinique
présenté en début de chapitre. L’ouvrage a été conçu
comme un outil pratique à la disposition de l’ensemble
des médecins généralistes, des étudiants en médecine,
mais aussi à tous les médecins s’intéressants aux
pathologies de l’appareil locomoteur.
CAS PRATIQUES
EN RHUMATOLOGIE
Pr. Abdellah El Maghraoui
CAS PRATIQUES
EN RHUMATOLOGIE
Pr. Abdellah El Maghraoui
Tome 1
SOMMAIRE
1. Gonarthrose................................................................................................................................. 9
2. Lombalgies.................................................................................................................................25
3. Cervicalgies et NCB....................................................................................................39
7. L’hypovitaminose D .......................................................................................................99
Pr. Abdellah El Maghraoui
Chef du Service de Rhumatologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V,
Rabat, Maroc
Président de la Société Marocaine de Rhumatologie
Directeur de publication de la Revue Marocaine de Rhumatologie
Membre du Comité Scientifique de l’International Osteoporosis Foundation
Pr. A. El Maghraoui
LA GONARTHROSE EN
PRATIQUE CLINIQUE
10
Elle est de plus en plus gênée pour marcher ou monter les escaliers.
Depuis une semaine, son genou droit a gonflé et commence
à se dérober : elle a failli tomber plusieurs fois. Elle prend du
paracétamol presque quotidiennement sans grande amélioration.
La douleur est le maître symptôme, mais son intensité n’est pas corrélée à
la sévérité radiologique de l’arthrose. Dans la gonarthrose du compartiment
interne (atteinte la plus fréquente), il s’agit d’une gonalgie d’horaire
mécanique, qui peut être diffuse dans le genou, mais souvent localisée au
compartiment interne. La raideur matinale est généralement inférieure à 30
minutes. La douleur peut irradier sur la face antérieure de la jambe. Le patient
peut rapporter des épisodes de dérobement qui correspondent soit à une laxité
ligamentaire, ou à un épanchement. L’examen debout recherche une déviation
axiale des membres inférieurs en varum (facteur de risque de progression), un
flessum irréductible ou un kyste poplité en postérieur. L’examen à la marche
recherche une majoration d’un trouble statique ou une boiterie. L’examen
en décubitus dorsal recherche si le genou est augmenté de volume par le
pannicule adipeux ou l’épanchement ou par la déformation des extrémités
osseuses dans les formes évoluées. L’épanchement articulaire est apprécié
par le choc rotulien et le signe de flot. Les mouvements d’extension et/ou
la flexion sont douloureux et/ou limités dans la majorité des cas avec une
douleur diffuse sur l’interligne médial. L’examen recherche une amyotrophie
quadricipitale (mesure comparative du périmètre quadricipital), les stabilités
antéro-postérieures (tiroir antérieur et postérieur), les laxités ligamentaires
interne et externe et les manœuvres méniscales. Il faut examiner les insertions
tendineuses de la patte d’oie et de la bandelette ilio-tibiale à la recherche
14
Diagnostic différentiel
- Les applications locales d’AINS sont efficaces et sans danger. Ils permettent
d’éviter les effets indésirables systémiques des AINS et un soulagement
supérieur à 50% des patients par rapport au placebo.
- Les AINS, par voie générale, doivent être utilisés chez les patients ne
répondant pas au paracétamol en cas de poussée congestive pour de courtes
périodes. Il faut éviter leur utilisation au long cours surtout chez les sujets
âgés polymédicamentéset faire attention aux associations médicamenteuses
et aux contre indications (risque d’effets secondaires digestifs, rénaux, cardio-
vasculaires…etc). Les antalgiques opiacés, avec ou sans paracétamol, sont utiles
comme alternative chez les patients chez qui les AINS, y compris les inhibiteurs
spécifiques de la cox2, sont contre indiqués, inefficaces, ou mal tolérés.
l:
1. Hunter DJ. Risk stratification for knee EULAR Recommendations 2003: an evidence
osteoarthritis progression: a narrative based approach to the management of
review. Osteoarthritis and cartilage / knee osteoarthritis: Report of a Task Force
OARS, Osteoarthritis Research Society of the Standing Committee for International
2009;17:1402-7. Clinical Studies Including Therapeutic Trials
2. Felson DT. Clinical practice. Osteoarthritis (ESCISIT). Annals of the rheumatic diseases
of the knee. The New England journal of 2003;62:1145-55.
medicine 2006;354:841-8. 13. Zhang W, Nuki G, Moskowitz RW, et al.
3. Peat G, McCarney R, Croft P. Knee pain and OARSI recommendations for the management
osteoarthritis in older adults: a review of of hip and knee osteoarthritis: part III:
community burden and current use of primary Changes in evidence following systematic
health care. Annals of the rheumatic diseases cumulative update of research published
2001;60:91-7. through January 2009. Osteoarthritis and
cartilage / OARS, Osteoarthritis Research
4. Vincent KR, Conrad BP, Fregly BJ, Vincent
Society 2010;18:476-99.
HK. The pathophysiology of osteoarthritis:
a mechanical perspective on the knee joint. 14. Fernandes L, Hagen KB, Bijlsma JW, et
PM & R : the journal of injury, function, and al. EULAR recommendations for the non-
rehabilitation 2012;4:S3-9. pharmacological core management of
5. Wluka AE, Lombard CB, Cicuttini FM. hip and knee osteoarthritis. Annals of the
Tackling obesity in knee osteoarthritis. Nature rheumatic diseases 2013;72:1125-35.
reviews Rheumatology 2013;9:225-35. 15. Bennell KL, Wrigley TV, Hunt MA, Lim BW,
6. Mounach A, Nouijai A, Ghozlani I, et al. Risk Hinman RS. Update on the role of muscle
factors for knee osteoarthritis in Morocco. in the genesis and management of knee
A case control study. Clinical rheumatology osteoarthritis. Rheumatic diseases clinics of
2008;27:323-6. North America 2013;39:145-76.
7. Shagam JY. Medical imaging and 16. Esser S, Bailey A. Effects of exercise and
osteoarthritis of the knee. Radiologic physical activity on knee osteoarthritis.
technology 2011;83:37-56. Current pain and headache reports
2011;15:423-30.
8. Reichmann WM, Maillefert JF, Hunter DJ, Katz
JN, Conaghan PG, Losina E. Responsiveness 17. Rannou F, Poiraudeau S, Beaudreuil J.
to change and reliability of measurement of Role of bracing in the management of
radiographic joint space width in osteoarthritis knee osteoarthritis. Current opinion in
of the knee: a systematic review. Osteoarthritis rheumatology 2010;22:218-22.
and cartilage / OARS, Osteoarthritis 18. Bruyere O, Reginster JY. Glucosamine and
Research Society 2011;19:550-6. chondroitin sulfate as therapeutic agents for
9. Guermazi A, Zaim S, Taouli B, Miaux Y, knee and hip osteoarthritis. Drugs & aging
Peterfy CG, Genant HG. MR findings in 2007;24:573-80.
knee osteoarthritis. European radiology 19. Divine JG, Shaffer MD. Use of
2003;13:1370-86. viscosupplementation for knee osteoarthritis:
10. Hochberg MC, Altman RD, April KT, et an update. Current sports medicine reports
al. American College of Rheumatology 2011;10:279-84.
2012 recommendations for the use of 20. Divine JG, Zazulak BT, Hewett TE.
nonpharmacologic and pharmacologic Viscosupplementation for knee osteoarthritis:
therapies in osteoarthritis of the hand, a systematic review. Clinical orthopaedics
hip, and knee. Arthritis care & research and related research 2007;455:113-22.
2012;64:465-74.
21. Rutjes AW, Juni P, da Costa BR, Trelle S, Nuesch
11. Bennell KL, Hunter DJ, Hinman RS. E, Reichenbach S. Viscosupplementation
Management of osteoarthritis of the knee. for osteoarthritis of the knee: a systematic
Bmj 2012;345:e4934. review and meta-analysis. Annals of internal
12. Jordan KM, Arden NK, Doherty M, et al. medicine 2012;157:180-91.
LOMBALGIES
COMMUNES
CONDUITE À TENIR
PRATIQUE
26
Elle survient le plus souvent chez des sujets aux antécédents de lumbago
(ou lombosciatique) à répétition laissant persister une douleur lombaire
permanente.
Figure
réserver aux patients présentant des lombalgies mais avec des symptômes
neurologiques ou systémiques ; des facteurs de risque de cancer, d’infection
ou de fractures ; ou les patients ayant une douleur persistante plus de
quatre à huit semaines malgré un traitement symptomatique adapté. On
doit expliquer aux patients que l’IRM sert avant tout à éliminer une cause
33
5. van Tulder MW, Touray T, Furlan AD, Solway for non-specific low back pain. The
S, Bouter LM. Muscle relaxants for non-specific Cochrane database of systematic reviews
low back pain. The Cochrane database of 2008:CD001703.
systematic reviews 2003:CD004252.
14. van Middelkoop M, Rubinstein SM, Verhagen
6. Gilbert FJ, Grant AM, Gillan MG, et al. Low
AP, Ostelo RW, Koes BW, van Tulder MW.
back pain: influence of early MR imaging
or CT on treatment and outcome--multicenter Exercise therapy for chronic nonspecific low-
randomized trial. Radiology 2004;231:343- back pain. Best practice & research Clinical
51. rheumatology 2010;24:193-204.
7. Weishaupt D, Zanetti M, Hodler J, et al.
15. Pillastrini P, Gardenghi I, Bonetti F, et al.
Painful Lumbar Disk Derangement: Relevance
An updated overview of clinical guidelines
of Endplate Abnormalities at MR Imaging.
Radiology 2001;218:420-7. for chronic low back pain management in
8. Carragee EJ. Psychological and functional primary care. Joint, bone, spine : revue du
profiles in select subjects with low back pain. rhumatisme 2012;79:176-85.
The spine journal : official journal of the
16. Chou R, Baisden J, Carragee EJ, Resnick
North American Spine Society 2001;1:198-
DK, Shaffer WO, Loeser JD. Surgery for
204.
low back pain: a review of the evidence for
9. Cohen SP, Argoff CE, Carragee EJ.
Management of low back pain. Bmj an American Pain Society Clinical Practice
2008;337:a2718. Guideline. Spine 2009;34:1094-109.
NÉVRALGIE CERVICO-
BRACHIALE : PRISE EN
CHARGE PRATIQUE.
40
La NCB est une pathologie relativement rare. Une large étude de la population
de Rochester a calculé une incidence annuelle de 107/100000 pour les
hommes et 63/100000 pour les femmes avec un pic entre 50 et 54 ans. Dans
le suivi de ces malades, 26% ont nécessité une prise en charge chirurgicale à
3 mois du diagnostic.
Une récidive après un intervalle libre d’au moins 6 mois chez les patients
traités médicalement est survenue dans 32% des cas sur un suivi de 5 ans4.
Dans la majorité des cas (70 à 75%), la NCB est due à une compression
foraminale de la racine nerveuse par une combinaison de plusieurs facteurs :
dégénérescence discale et unco-vertébrale en antérieur et interapophysaire
postérieure en postérieur (figure 1). Contrairement au rachis lombaire, une hernie
discale n’est responsable de la compression que dans 20 à 25% des cas5. Les
autres causes tumorales ou infectieuses sont très rares.
Figure
43
Les mécanismes sous tendant la douleur ne sont pas clairement compris. Une
compression mécanique de la racine n’est pas en elle-même douloureuse sauf
quand le ganglion de la racine dorsale est lui-même comprimé.
Tableau 1 : Topgraphie de la douleur, réflexes ostéo-tendineux et déficits moteurs au cours des NCB
adducteur du pouce,
face postérieure et interne du bras et 5ème
C8 C7-D1 Cubito-pronateur fléchisseur et adducteur du
doigt
2ème doigt
45
Un zona peut être responsable d’une douleur mimant une NCB avant que
les vésicules n’apparaissent quelques jours plus tard. Enfin, le syndrome de
Pancoast et Tobias réalise une NCB C8 en relation avec une compression
du plexus brachial par une tumeur de l’apex pulmonaire, parfois associée
à un ptosis et un myosis ipsilatéral (syndrome de Horner).
Dans l’évaluation d’un patient présentant une NCB, aucun examen n’est
systématique. Les premiers examens souvent demandés sont les radiographies
standards et des examens biologiques simples.
Leur intérêt est cependant limité. Les radiographies peuvent être normales ou
montrer des signes d’arthrose (banale après 30 ans) sans aucune corrélation
avec la clinique. La vitesse de sédimentation et/ou la CRP lorsqu’elles sont
élevées doivent déclencher une enquête étiologique.
L’intérêt principal de tous ces examens est de ne pas passer à côté d’une
cause grave tumorale ou infectieuse. La TDM ou mieux l’IRM permettent une
analyse très précise des foramens et le degré de la compression radiculaire
en rapport ou non avec une hernie discale (figure 3).
Cependant il ne faut pas oublier qu’il ne faut les demander qu’en cas de
doute diagnostique (signes d’alerte) ou de discussion d’une intervention
chirurgicale (non réponse après 4 à 6 semaines de traitement médical ou
aggravation du tableau neurologique).
47
48
Il faut garder à l’esprit que l’IRM trouve fréquemment des anomalies chez des
sujets asymptomatiques (57% ont des hernies discales, 26% une empreinte
médullaire et 7% une compression médullaire).
1. Yoon SH. Cervical radiculopathy. Phys Med 9. Kuijper B, Tans JT, Beelen A, Nollet F, de
Rehabil Clin N Am 2011;22:439-46, viii. Visser M. Cervical collar or physiotherapy
2. Polston DW. Cervical radiculopathy. Neurol versus wait and see policy for recent onset
Clin 2007;25:373-85.
cervical radiculopathy: randomised trial.
3. Kuijper B, Tans JT, Schimsheimer RJ, et
BMJ 2009;339:b3883.
al. Degenerative cervical radiculopathy:
diagnosis and conservative treatment. A 10. Fritz JM, Thackeray A, Brennan GP,
review. Eur J Neurol 2009;16:15-20. Childs JD. Exercise Only, Exercise
4. Radhakrishnan K, Litchy WJ, O’Fallon with Mechanical Traction, or Exercise
WM, Kurland LT. Epidemiology of cervical
With Over-Door Traction for Patients
radiculopathy. A population-based study
With Cervical Radiculopathy With or
from Rochester, Minnesota, 1976 through
1990. Brain 1994;117 ( Pt 2):325-35. Without Consideration of Status on a
L’épaule douloureuse est parmi les motifs les plus fréquents de consultation en
pratique médicale. Dans la grande majorité des cas cette douleur est liée à
une souffrance péri-articulaire en particulier de la coiffe des rotateurs. Mais
comme les autres articulations, l’épaule peut être le siège d’arthrite, d’arthrose
et d’autres pathologies articulaires ou osseuses. Le diagnostic et surtout les
indications thérapeutiques adaptées sont l’aboutissement essentiellement
d’un interrogatoire et un examen clinique soigneux aidés parfois d’éléments
paracliniques simples à mettre en œuvre. En effet, ces investigations permettent
habituellement de faire un diagnostic lésionnel précis1.
coiffe des rotateurs mais séparée d’elle par la bourse sous-acromiale se situe
l’arche constituée par l’acromion et le ligament coraco-acromial.
a b
c d
Figure 1 : différentes manœuvres utiles à l’examen d’une épaule douloureuse.
Dans la grande majorité des cas de douleur de l’épaule, cinq tableaux cliniques
élémentaires qui orientent chacun vers différents diagnostics étiologiques
peuvent être identifiés (figure 2 ):
Douleur de
l’épaule
Épaule Épaule
hyperalgique instable
Épaule Épaule
douloureuse gelée
simple
Épaule pseudo-
paralytique
Rupture de coiffe
Elle se caractérise par une douleur violente avec une limitation majeure
des mouvements actifs et passifs (l’examen clinique étant souvent presque
impossible de ce fait). Elle peut résulter :
s DUNE ARTHRITE AIGUÑ IL FAUT ÏLIMINER EN PREMIER UNE ARTHRITE SEPTIQUE VÏRITABLE
urgence médicale à laquelle il faut penser devant un syndrome infectieux et la
notion de porte d’entrée (au décours d’une infiltration par exemple). Il s’agit
d’une urgence médicale, le patient est à adresser en urgence à l’hôpital le plus
proche pour une prise en charge adéquate.
Figure 4 : l
64
Ce tableau peut également révéler une arthrite rhumatismale : l’épaule peut être
affectée par la polyarthrite rhumatoïde ou les autres rhumatismes inflammatoires
chroniques mais rarement de façon isolée. Une atteinte bilatérale chez un sujet
de plus de 50 ans doit faire évoquer une pseudopolyarthrite rhizomélique.
L’association d’un syndrome inflammatoire et d’une bursite bilatérale à
l’échographie est fortement évocatrice11. Ce tableau peut être aussi plus rarement
l’expression d’une lésion osseuse ou ostéo-cartilagineuse : ostéonécrose de la
tête humérale, tumeur bénigne ou maligne, omarthrose, chondrocalcinose… Les
différents examens d’imagerie permettent de poser le diagnostic.
Ce tableau est défini par la limitation marquée des mobilités actives sans
limitation des mobilités passives avec un examen neurologique normal (sinon
il s’agit d’une vraie épaule paralytique). Elle résulte d’une rupture de la
coiffe des rotateurs12. L’interrogatoire retrouve souvent des antécédents de
tendinopathie chronique et/ou un antécédent traumatique précédent le début
des symptômes. L’échographie ou l’IRM confirment le diagnostic. Il faudra
discuter de l’indication d’une intervention chirurgicale de réparation. Celle
ci est généralement indiscutable en cas de rupture traumatique chez un sujet
jeune alors qu’au contraire, elle est rarement indiquée chez un sujet âgé avec
une rupture ancienne. Dans ce cas là, une prise en charge en rééducation
fonctionnelle sera suffisante pour préserver et renforcer les autres tendons de
la coiffe encore indemnes et retarder l’évolution vers l’omarthrose.
Le rôle des stéroïdes sexuels est suggéré du fait de l’incidence accrue de l’arthrose
digitale chez les femmes ménopausées précocement ou artificiellement. En
effet, l’ensemble des données épidémiologiques confirme le pic de fréquence
maximale à la ménopause, mais les études expérimentales font apparaître des
résultats contradictoires sur le rôle protecteur ou délétère des estrogènes sur
le cartilage3.
Le surmenage fonctionnel pour l’arthrose des IPP (travaux répétés fins dans une
atmosphère humide (coiffeurs, dentistes, sportifs : baseball, tennis, judo…) est
également considéré comme un facteur systémique, mais il n’y a aucun lien
entre la survenue d’arthrose des IPD et l’activité manuelle. Il en est de même
des microtraumatismes qui peuvent être responsables d’arthrose digitale.
73
Parfois, il est noté la présence de kystes mucoïdes de la face dorsale des doigts
qui précède ou accompagne l’évolution des nodosités d’Heberden. Ces kystes
posent un problème esthétique et comportent aussi un risque de fistulisation.
Les nodosités de Bouchard sont plus rares que les nodosités d’Heberden.
Elles sont associées dans 30 % des cas. L’atteinte est souvent limitée à
quelques articulations, parfois même à une seule. La tuméfaction revêt un
aspect différent par son caractère plus global, sans tuméfaction postérieure,
responsable d’une hypertrophie noueuse de l’articulation (Figure 1).
75
Elle n’est pas nécessaire au diagnostic sauf dans de rares cas de diagnostic
clinique difficile et pour les études épidémiologiques. Sur les clichés de face
et au stade initial, les radiographies sont normales (intérêt des clichés de
profil) ou montrent des signes très discrets: pincement débutant de l’interligne
et hypertrophie des épiphyses. Secondairement, apparaissent l’ostéosclérose,
les géodes et surtout l’ostéophytose bien visible initialement à la base de la
phalange sur sa face dorsale (Figure 2).
76
Il est fait avec la polyarthrite rhumatoïde qui touche les poignets et une ou
plusieurs articulations métacarpophalangiennes (2ème et 3ème le plus souvent)
ou IPP avec respect des IPD. Ces atteintes articulaires sont fixes et symétriques.
Les douleurs sont de rythme inflammatoire.
77
Dans les formes les plus sévères, les pièces osseuses en regard se déforment
et finissent par s’encastrer les unes dans les autres alors qu’apparaît une
désaxation parfois importante. Cette poussée érosive peut émailler l’évolution
plus classique d’une arthropathie digitale9.
L’atteinte est additive dans le temps. Elle est parfois invalidante par les
douleurs et/ou la gêne fonctionnelle. Certains indices algofonctionnels
permettent de quantifier le retentissement. L’évolution montre une régression
78
1. Kaufmann RA, Logters TT, Verbruggen G, profile of erosive hand osteoarthritis. Acta
Windolf J, Goitz RJ. Osteoarthritis of the reumatologica portuguesa 2013;38:39-43.
distal interphalangeal joint. The Journal of 9. Marshall M, Nicholls E, Kwok WY, et al.
hand surgery 2010;35:2117-25. Erosive osteoarthritis: a more severe form of
2. Zhang W, Doherty M, Leeb BF, et al. EULAR radiographic hand osteoarthritis rather than
evidence-based recommendations for the a distinct entity? Annals of the rheumatic
diagnosis of hand osteoarthritis: report of a diseases 2013.
task force of ESCISIT. Annals of the rheumatic 10. Wittoek R, Cruyssen BV, Verbruggen
diseases 2009;68:8-17. G. Predictors of functional impairment
3. Leung GJ, Rainsford KD, Kean WF. and pain in erosive osteoarthritis of the
Osteoarthritis of the hand I: aetiology and interphalangeal joints: comparison with
pathogenesis, risk factors, investigation and controlled inflammatory arthritis. Arthritis and
diagnosis. The Journal of pharmacy and rheumatism 2012;64:1430-6.
pharmacology 2014;66:339-46. 11. Kloppenburg M. Hand osteoarthritis-
4. Visser AW, Ioan-Facsinay A, de Mutsert R, nonpharmacological and pharmacological
et al. Adiposity and hand osteoarthritis: the treatments. Nature reviews Rheumatology
Netherlands Epidemiology of Obesity study. 2014;10:242-51.
Arthritis research & therapy 2014;16:R19.
12. Zhang W, Doherty M, Leeb BF, et al. EULAR
5. Haugen IK, Hammer HB. Role of modern evidence based recommendations for the
imaging techniques in hand osteoarthritis management of hand osteoarthritis: report
research and clinical practice. Current of a Task Force of the EULAR Standing
rheumatology reports 2014;16:399. Committee for International Clinical Studies
6. Arrestier S, Rosenberg C, Etchepare F, et al. Including Therapeutics (ESCISIT). Annals of
Ultrasound features of nonstructural lesions the rheumatic diseases 2007;66:377-88.
of the proximal and distal interphalangeal 13. Verbruggen G, Wittoek R, Vander Cruyssen
joints of the hands in patients with finger B, Elewaut D. Tumour necrosis factor
osteoarthritis. Joint, bone, spine : revue du blockade for the treatment of erosive
rhumatisme 2011;78:65-9. osteoarthritis of the interphalangeal finger
7. Grainger AJ, Farrant JM, O’Connor PJ, et al. joints: a double blind, randomised trial
MR imaging of erosions in interphalangeal on structure modification. Annals of the
joint osteoarthritis: is all osteoarthritis erosive? rheumatic diseases 2012;71:891-8.
Skeletal radiology 2007;36:737-45. 14. Rongieres M. Surgical treatment of
8. Vannini A, Fusconi M, Dall’Aglio AC, Tovoli degenerative osteoarthritis of the fingers.
F, Frisoni M, Zauli D. A seroimmunological Chirurgie de la main 2013;32:193-8.
FRACTURE VERTÉBRALE :
CONDUITE À TENIR
EN PRATIQUE.
84
Elle dit qu’elle est ménopausée depuis 25 ans mais n’a pas
d’antécédents particuliers. L’examen trouve une cyphose dorsale (la
patiente dit qu’elle a perdu 5 cm par rapport à sa taille de 20 ans.
Le rachis est raide et sensible à l’examen. Une radiographie a été
faite et montre un enfoncement du plateau supérieur de L1.
L’altération de la qualité de vie est plus importante chez les patients ayant
une FV symptomatique et est proportionnelle au nombre et à la sévérité des
FVs. Elle serait aussi plus importante dans les localisations lombaires par
rapport aux fractures dorsales.
Les FVs chez les sujets âgés sont associées à une augmentation du risque
de mortalité. Ce risque est grande partie lié aux co-morbidités fréquemment
associées (syndrome de fragilité). Les FVs aussi bien cliniques que
radiographiques sont associées à un plus grand risque nouvelles fractures
86
Récemment, une évaluation des FVs par la DXA appelée VFA (pour vertebral
fracture assessment) a été développée et est de plus en plus utilisée car elle
a de nombreux avantages : un coût et une irradiation moindres que les
radiographies, elle est réalisée en même temps que la mesure de la DMO et
donne donc au clinicien l’information en même temps sur l’existence ou non
de FVs pour décision thérapeutique immédiate (figure 3)9.
Tableau 1 : Critères radiologiques permettant de différencier une fracture vertébrale bénigne d’une fracture maligne
Bénigne Maligne
Multiples Unique
pédicule (figure 4). L’IRM apporte une vue globale du rachis et donne une
description de la zone concernée, mais apporte également de nombreuses
informations sur le tissu osseux des autres vertèbres et les tissus mous péri-
rachidiens (figure 5). La scintigraphie osseuse pourrait être indiquée en cas de
suspicion de métastases osseuses.
Il faut alors avoir recours à un bilan biologique plus complet. Lorsque l’origine
maligne est fortement suspectée et qu’il n’y a pas d’argument permettant
d’orienter le clinicien vers la lésion primitive, le recours à une biopsie vertébrale
scanno-guidée est alors nécessaire, surtout s’il s’agit d’une FV unique.
91
Figure 4 :
Figure 5 :
92
s ,A RÏÏDUCATION FONCTIONNELLE
En dehors d’une phase douloureuse aiguë (où elle devrait être évitée),
la rééducation fonctionnelle permet de soulager les douleurs chroniques
par la physiothérapie, renforcer les muscles par un travail de musculation
adapté à l’âge, et améliorer l’équilibre lors de la marche par le travail de la
proprioception.
s ,A VERTÏBROPLASTIE ET LA KYPHOPLASTIE
s 3UPPLÏMENTATION VITAMINOCALCIQUE
L’importance du calcium et de la vitamine D a été démontrée dans de nombreuses
études épidémiologiques. Le seul apport vitamino-calcique (1000 mg de
calcium et 800 UI de vitamine D) chez les femmes ostéoporotiques diminue le
risque de fracture de 40%. Cependant, même si le calcium et la vitamine D ne
sont pas suffisants à eux seuls pour traiter une ostéoporose, il a été démontré
qu’ils potentialisent l’effet des traitements anti-résorptifs ou ostéo-formateurs
de l’ostéoporose. Il ne faut pas se contenter de l’exposition solaire en cas
d’hypovitaminose D (moins de 20 ng/ml) car elle est dans ce cas inefficace : une
supplémentation est nécessaire. Elle peut être administrée en prise quotidienne à
la dose de 400 ou 800 UI ou en doses de charge (ampoules de vitamine D2 ou
D3 : 100 000 UI/mois x 3 mois). Le calcium est disponible en comprimés et en
sachets seul ou associé à la vitamine D. Un supplément calcique doit être prescrit
94
lorsque le régime alimentaire apporte moins de 700 mg/j environ. Il peut être
de 500 ou 1000 mg/j, suivant le degré d’insuffisance calcique. Celle-ci doit
être évaluée par l’interrogatoire ou mieux par un questionnaire dédié à cet effet.
s 4RAITEMENT PHARMACOLOGIQUE
Tableau 2 : Efficacité anti-fracturaire et tolérance des médicaments les plus utilisés dans l’ostéoporose
Fractures
Fractures non
Médicaments Administration Effets secondaires
vertébrales vertébrales
(hanche)
VO : 70 mg/ Pour la VO : Fréquents :
Alendronate +++ ++
semaine Irritatation oesophagiènne,
VO : 35 mg/ Rares : douleurs osseuses,
Risédronate +++ ++
semaine ulcère oesophagien Pour la
VO : 150 mg/mois voie IV (fréquents) : syndrome
Ibandronate +++ 0
IV : 3 mg/3 mois pseudogrippal
Très rares : ostéonécrose de la
Zolédronate +++ +++ IV : 5 mg/ an
mâchoire et fractures atypiques
Fréquents : eczéma, nausées,
réactions au site d’injection
Dénosumab +++ ++ SC : 60 mg/6 mois
Rare : ostéonécrose de la
mâchoire
niveau d’évidence fort ;++ : niveau d’évidence bon ; + : niveau d’évidence faible ; ± : effet douteux ; 0 : pas d’effet démontré : +++
96
2009;62:171-5. 2005;20:604-12.
and risk factors of vertebral fractures in 14. Genant HK, Wu CY, van Kuijk C, Nevitt
women with rheumatoid arthritis using MC. Vertebral fracture assessment using a
vertebral fracture assessment. Rheumatology semiquantitative technique. J Bone Miner Res
2010;49:1303-10. 1993;8:1137-48.
L’HYPOVITAMINOSE D
EN PRATIQUE.
100
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
formes de vitamine D sont absorbées dans l’intestin grêle grâce à des sels
biliaires (chylomicrons).
La synthèse cutanée de vitamine D sous l’effet des UVB est influencée par de
nombreux paramètres :
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
d’une constante biologique est obtenue à partir d’un échantillon d’un grand
nombre de donneurs volontaires considérés comme étant en bonne santé.
L’étendue des valeurs de référence correspond à +/- deux écarts types autour
de la moyenne (95 % de la population). Avec cette méthode, la concentration
sérique en 25OH vitamine D s’étend de 25 à 137,5 nmol/L (10 à 55 ng/mL).
Cette méthode n’est cependant pas utilisée en raison des nombreux facteurs
influençant les résultats des dosages et responsables de la large étendue des
valeurs ainsi obtenues. Il est ainsi possible d’envisager trois seuils sériques:
le seuil pour lequel il existe une hyperparathyroïdie secondaire; le seuil pour
lequel la PTH commence à augmenter en réponse à l’insuffisance; le seuil pour
lequel il existe un effet clinique, et qui lui-même peut être variable en fonction
de l’organe considéré. Les définitions varient selon les sociétés savantes et
le critère qu’elles ont retenu. L’IOF (International Osteoporosis Foundation) a
publié récemment ses définitions de l’insuffisance et de la carence en vitamine
D en insistant sur l’impact osseux (tableau 1)8.
Taux sérique de
Définition Impact sur l’os
25OHD
<25 nmol/l
Carence Défaut de minéralisation
<10 ng/ml
<50 nmol/l
Insuffisance Augmentation du remodelage osseux et/ou PTH
<20 ng/ml
50 – 75 nmol/
Taux optimaux Remodelage osseux et PTH normaux
l 20 – 30 ng/ml
>75 nmol/l
Taux cible chez les sujets âgés fragiles
>30 ng/ml
125 nmol/l
Limite supérieure Effets II potentiels
50 ng/ml
106
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
Des données récentes ont illustré le rôle de la vitamine sur les muscles. Le
récepteur VDR à la vitamine D est ubiquitaire et présent dans les cellules
musculaires, sur lesquelles la 1,25(OH)2 vitamine D peut avoir un effet à la
fois génomique (augmentation de la surface des fibres musculaires de type 2)
mais également un effet non génomique (augmentation de la disponibilité du
calcium cytosolique)11.
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
évitant l’insuffisance est situé entre 30 et 44 ng/ml (75 et 110 nmol/l). Celui
évitant les chutes chez les sujets âgés serait de 25 ng/ml.
L’intoxication à la vitamine D est extrêmement rare. Elle a été observée pour des
concentrations de 25OH vitamine D 150 ng/mL. L’intoxication à la vitamine
D conduit à une hypercalciurie avec un risque de lithiase urinaire, et à une
hypercalcémie avec hyperphosphatémie. Même si le foie métabolise la vitamine
D, l’insuffisance hépatique n’est pas une contre-indication à la supplémentation
en vitamine D. Des cas d’hypersensibilité à la vitamine D ont été rapportés lors de
l’administration de vitamine D chez des sujets ayant des maladies granulomateuses
telles que la sarcoïdose, la tuberculose, et le lymphome du fait de la production
extrarénale de 1,25(OH)2 vitamine D par les macrophages. Ces patients doivent
avoir des concentrations de 25OH vitamine D maintenues entre 20 et 30 ng/mL
pour prévenir la carence en vitamine D et l’hyperparathyroïdie secondaire.
L’HYPOVITAMINOSE D EN PRATIQUE.
1. Rosen CJ. Clinical practice. Vitamin D Vitamin D receptor: key roles in bone mineral
insufficiency. The New England journal of pathophysiology, molecular mechanism of
medicine 2011;364:248-54. action, and novel nutritional ligands. Journal of
2. Holick MF. Vitamin D deficiency. The New bone and mineral research : the official journal
England journal of medicine 2007;357:266-81. of the American Society for Bone and Mineral
3. Wang S. Epidemiology of vitamin D in health Research 2007;22 Suppl 2:V2-10.
and disease. Nutrition research reviews 12. Gallieni M, Cozzolino M, Fallabrino G, Pasho
2009;22:188-203. S, Olivi L, Brancaccio D. Vitamin D: physiology
4. Personne V, Partouche H, Souberbielle JC. and pathophysiology. The International journal
[Vitamin D insufficiency and deficiency: of artificial organs 2009;32:87-94.
epidemiology, measurement, prevention and
13. Bischoff-Ferrari HA, Willett WC, Wong JB, et
treatment]. Presse medicale 2013;42:1334-42.
al. Prevention of nonvertebral fractures with oral
5. Allali F, El Aichaoui S, Saoud B, Maaroufi H,
vitamin D and dose dependency: a meta-analysis
Abouqal R, Hajjaj-Hassouni N. The impact of
of randomized controlled trials. Arch Intern Med
clothing style on bone mineral density among
2009;169:551-61.
post menopausal women in Morocco: a case-
control study. BMC public health 2006;6:135. 14. Adami S, Giannini S, Bianchi G, et al. Vitamin
6. Mithal A, Wahl DA, Bonjour JP, et al. D status and response to treatment in post-
Global vitamin D status and determinants of menopausal osteoporosis. Osteoporos Int
hypovitaminosis D. Osteoporosis international 2009;20:239-44.
: a journal established as result of cooperation 15. von Restorff C, Bischoff-Ferrari HA, Theiler R.
between the European Foundation for High-dose oral vitamin D3 supplementation in
Osteoporosis and the National Osteoporosis
rheumatology patients with severe vitamin D3
Foundation of the USA 2009;20:1807-20.
deficiency. Bone 2009;45:747-9.
7. Hollis BW, Wagner CL. Normal serum vitamin
16. Bischoff-Ferrari HA, Dawson-Hughes B, Willett
D levels. The New England journal of medicine
2005;352:515-6; author reply -6. WC, et al. Effect of Vitamin D on falls: a meta-
analysis. Jama 2004;291:1999-2006.
8. Dawson-Hughes B, Mithal A, Bonjour JP,
et al. IOF position statement: vitamin D 17. Fardellone P, Sebert JL, Bouraya M, et al.
recommendations for older adults. Osteoporosis [Evaluation of the calcium content of diet by
international : a journal established as result of frequential self-questionnaire]. Rev Rhum Mal
cooperation between the European Foundation Osteoartic 1991;58:99-103.
for Osteoporosis and the National Osteoporosis
18. Bischoff-Ferrari HA. Which vitamin D oral
Foundation of the USA 2010;21:1151-4.
supplement is best for postmenopausal women?
9. El Maghraoui A, Ouzzif Z, Mounach A, et al. Current osteoporosis reports 2012;10:251-7.
Hypovitaminosis D and prevalent asymptomatic
vertebral fractures in Moroccan postmenopausal 19. Sanders KM, Stuart AL, Williamson EJ, et al.
women. BMC women’s health 2012;12:11. Annual high-dose oral vitamin D and falls and
fractures in older women: a randomized controlled
10. Allali F, El Aichaoui S, Khazani H, et al.
trial. JAMA : the journal of the American Medical
High prevalence of hypovitaminosis D in
Morocco: relationship to lifestyle, physical Association 2010;303:1815-22.
performance, bone markers, and bone mineral 20. Hoeck HC, Li B, Qvist P. Changes in
density. Seminars in arthritis and rheumatism 25-Hydroxyvitamin D3 to oral treatment with
2009;38:444-51. vitamin D3 in postmenopausal females with
11. Jurutka PW, Bartik L, Whitfield GK, et al. osteoporosis. Osteoporos Int 2009;20:1329-35.