Les Citoyens Et Le Devoirs

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Définition du citoyen

Etymologie : du latin civis, celui qui a droit de cité, citoyen.

Historiquement, un citoyen est un membre d’une cité-Etat grecque, disposant du droit de suffrage dans les
assemblées publiques. Il participe aux décisions de la cité relatives aux lois, à la guerre, à la justice, à
l'administration...

Pendant la Révolution française, le terme "citoyen" a été réutilisé par opposition au "sujet" (du roi). Il permet de
désigner tout homme sans notion de hiérarchie, par opposition à la Noblesse. A noter que, durant cette
période, les termes "citoyen" et "citoyenne" ont été utilisés pour remplacer "monsieur", "madame" et
"mademoiselle".

De nos jours, un citoyen est une personne qui relève de la protection et de l'autorité d'un Etat, dont il est
unressortissant. Il bénéficie des droits civiques et politiques et doit accomplir des devoirs envers l'Etat (ex :
payer les impôts, respecter les lois, remplir ses devoirs militaires, être juré de Cour d'assises...).

La qualité de citoyen est liée à l'obtention de la nationalité par filiation, par la naturalisation ou par option. Il faut
également être majeur.

L'expression "Citoyen du monde" désigne une personne qui proclame son attachement à l'ensemble de
l'humanité et qui refuse les frontières entre les nations.

cīvis /ˈkiː.wis/ masculin et féminin identiques

1. Citoyen, concitoyen, compatriote.

 civis totius mundi. — (Cicéron)

citoyen du monde.

Définition de devoir

Etymologie : du latin debere, devoir.

Sens 1
Le devoir désigne l'ensemble des règles générales qui guident la conscience morale. Il est accompli
parobligation, en dehors de toute autre considération de volonté ou de désir.
Ex : Agir par devoir, avoir le sens du devoir.
Synonyme : obligations morales.

Pour le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804), un acte n'a de valeur morale que s'il est fait par devoir. Ce
devoir, qui fait appel à la raison, se situe au-dessus des intérêts et des passions, c'est un impératif catégorique
qui s'impose à nous comme une obligation et n'admet pas d'alternatives.
"Agis toujours d'après une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi
universelle."
Critique de la raison pratique, 1788

Sens 2
Un devoir est une obligation particulière et concrète. C'est ce que l'on doit faire dans une situation donnée, ce
à quoi on est tenu par pur respect d'un règlement, d'une loi, de la raison, de la morale, des convenances ou du
fait de sa situation personnelle, de sa profession, de ses responsabilités.
Ex : manquer à ses devoirs. voter, c'est accomplir son devoir de citoyen.

Sens 3
Dans le domaine scolaire, un devoir est un exercice écrit demandé à l'élève, en dehors des cours.
Ex : faire ses devoirs, un devoir d'algèbre, un devoir de vacances

Les citoyens ont-ils des devoirs ?

 Qu’est-ce qu’un devoir ? |


 Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ? |
 Quelles sont les obligations des citoyens envers l’Etat et la communauté nationale ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ? |
 Que signifie "nul n’est censé ignorer la loi" ? |

Qu’est-ce que la citoyenneté ? : toutes les autres questions


 Approfondir
 Sur la toile publique
Un devoir est une obligation qui peut être de nature juridique ou morale. Les devoirs constituent la
contrepartie des droits des citoyens.
Dans un sens juridique, le mot "devoir" est employé comme synonyme du mot "obligation". Un vendeur a donc le
devoir de livrer l’objet qu’il a vendu, tandis que l’acheteur a le devoir de payer le prix de cet objet. Bien souvent,
ce terme désigne des obligations juridiques dont la connotation morale est importante (ex : les devoirs du
mariage).
Le terme de devoir peut aussi désigner une réalité plus morale, qui doit guider le citoyen dans son
comportement dans l’espace public. On pourrait évoquer le devoir de respecter la propriété d’autrui. S’il
recouvre des obligations juridiques, il est affirmé comme une obligation plus large pour le citoyen à l’égard des
autres. Dans cette perspective, on peut rappeler que le régime de l’an III (1795) avait placé, pour la première fois
dans l’histoire institutionnelle française, en préambule à sa Constitution, une "déclaration des droits et des devoirs
de l’homme et du citoyen".
Cette notion de devoir retrouve aujourd’hui une certaine actualité. Face aux incivilités et violences urbaines, mais
également face à la montée de l’abstention lors des élections, on fait valoir que si le citoyen jouit légitimement de
ses droits, il est aussi tenu de respecter des devoirs qui résultent également de sa qualité de citoyen.
Ainsi, peut-on lire sur les cartes d’électeurs la mention "Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique".
De même, la loi du 26 novembre 2003 relative à la maîtrise de l’immigration, au séjour des étrangers en France
et à la nationalité introduit un entretien individuel dans la procédure de naturalisation. Le candidat doit y faire
preuve d’une connaissance suffisante des droits, mais aussi des devoirs, conférés par la nationalité française,
ainsi que des principes et valeurs de la République. La loi du 16 juin 2011 sur l’immigration, l’intégration et la
nationalité prévoit qu’à l’issue du contrôle de son assimilation, le postulant à la nationalité française par voie de
naturalisation ou de réintégration signe la Charte des droits et devoirs du citoyen français. Cette charte est
annexée au décret 2012-127 du 30 janvier 2012. Elle est remise aussi aux jeunes Français qui effectuent leur
journée défense et citoyenneté.

Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ?


le 9 10 2013

Les citoyens ont-ils des devoirs ?

 Qu’est-ce qu’un devoir ? |


 Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ? |
 Quelles sont les obligations des citoyens envers l’Etat et la communauté nationale ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ? |
 Que signifie "nul n’est censé ignorer la loi" ? |

Qu’est-ce que la citoyenneté ? : toutes les autres questions


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 Sur la toile publique
Les devoirs d’un citoyen envers les autres sont de deux natures, juridique et morale.
Chaque citoyen doit d’abord respecter les droits des autres, qui sont identiques aux siens. En effet, la
Déclaration des droits de 1789 établit que "l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que
celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits" (art. 4). Ainsi, un
citoyen a droit au respect de sa vie privée et doit scrupuleusement respecter celle des autres. De même, il ne doit
pas empêcher quelqu’un de s’exprimer librement au nom de la supériorité supposée de ses propres idées. Il doit
respecter la liberté des autres, témoigner et leur porter assistance.
Mais les devoirs des citoyens les uns envers les autres ne se limitent pas à des obligations juridiques et doivent
être complétés par une dimension morale.
En effet, il doit "vivre en citoyen" en faisant preuve de civisme et de civilité. L’attitude des citoyens les uns envers
les autres est primordiale pour rendre supportable la vie en société. La politesse, le respect, la capacité à venir en
aide à une personne en difficulté sont des éléments capitaux pour une citoyenneté vécue au quotidien. Les
manquements à ces règles élémentaires de vie en commun affaiblissent la notion de citoyenneté.
Plusieurs lois pour la sécurité intérieure ont été votées dans les années 2000, afin de lutter contre les atteintes au
respect des droits de chacun. La loi du 18 mars 2003 (dite Loi Sarkozy) crée de nouveaux délits et de nouvelles
sanctions, notamment concernant les menaces, le hooliganisme et l’homophobie. Celle du 5 juillet 2006 veut
prévenir les violences lors des manifestations sportives. Celle du 2 mars 2010 renforce les moyens pour lutter la
lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes travaillant dans les établissements scolaires.

Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des


autres ?
le 9 10 2013
Les citoyens ont-ils des devoirs ?

 Qu’est-ce qu’un devoir ? |


 Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ? |
 Quelles sont les obligations des citoyens envers l’Etat et la communauté nationale ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ? |
 Que signifie "nul n’est censé ignorer la loi" ? |

Qu’est-ce que la citoyenneté ? : toutes les autres questions


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 Sur la toile publique

La première raison de cette obligation réside dans son affirmation solennelle par un texte de valeur
constitutionnelle. L’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 dispose en
effet : "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de
chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces
mêmes droits".
Mais, cette obligation s’explique plus simplement encore par un argument logique. En effet, une liberté sans
bornes ne peut aboutir qu’à l’anarchie et à la loi du plus fort. Si la liberté de chacun est sans limite, une
personne ne tardera pas, au nom de sa propre liberté, à empiéter sur celle des autres. Pour chaque liberté
fondamentale, le législateur précise quelles en sont les limites, de manière à ménager les droits des autres
citoyens.
La liberté d’expression peut constituer un exemple. Chacun, en démocratie, est libre d’exprimer sa pensée.
Néanmoins, si son expression prend, par exemple, la forme de propos à caractère diffamatoire et raciste, la
liberté de l’auteur de ces insultes trouve sa limite dans le respect de la dignité d’autrui et le droit pénal vient
sanctionner ces excès.
La loi du 30 décembre 2004 a d’ailleurs créé une autorité administrative indépendante, la Haute Autorité de
lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE). Depuis le 31 mars 2011, c’est le Défenseur des
droits qui a repris les missions de la HALDE. Il est compétent pour traiter de toutes les discriminations interdites
par la loi française ou un engagement international auquel la France était liée. Toute personne qui
s’estime victime de discrimination peut saisir le Défenseur des droits.

les citoyens ont-ils des devoirs ?

 Qu’est-ce qu’un devoir ? |


 Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ? |
 Quelles sont les obligations des citoyens envers l’Etat et la communauté nationale ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ? |
 Que signifie "nul n’est censé ignorer la loi" ? |

Qu’est-ce que la citoyenneté ? : toutes les autres questions


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 Sur la toile publique
Faire la liste exhaustive de ces obligations serait particulièrement difficile tant elles sont nombreuses. Néanmoins,
on peut évoquer les plus importantes en les regroupant sous trois obligations principales.

 Tout d’abord, les citoyens doivent respecter la loi et s’efforcer, grâce à une attitude civique, de la faire
respecter. Ayant participé, par l’élection de leurs représentants ou par la voie du référendum, à l’élaboration des
lois, les citoyens sont obligés de respecter les règles qu’ils se sont fixées.
 Ensuite, par leurs contributions fiscales, les citoyens doivent participer au financement des
charges supportées par l’État au bénéfice de la communauté nationale. L’article 13 de la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 l’exprimait déjà clairement : "Pour l’entretien de la force publique, et
pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également
répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés".

 Enfin, les citoyens doivent participer à la défense du pays, en temps de guerre, mais aussi en temps de
paix. Le service national a été réformé en 1997, et remplacé par une journée d’appel et de préparation à la
défense (JAPD) à laquelle s’est substituée en 2010 la journée défense et citoyenneté (JDC). Si les combats
sont en principe "réservés" aux citoyens masculins, les deux guerres mondiales du XXe siècle ont montré quel
rôle essentiel pouvaient jouer les femmes dans la défense du pays en temps de guerre (industrie, soins médicaux
et infirmiers, participation à la résistance...). La professionnalisation de l’armée s’est accompagnée d’une
féminisation des effectifs, la part des femmes atteignant 14,72% en 2009.

Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ?


le 9 10 2013

Les citoyens ont-ils des devoirs ?

 Qu’est-ce qu’un devoir ? |


 Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ? |
 Quelles sont les obligations des citoyens envers l’Etat et la communauté nationale ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ?|
 Que signifie "nul n’est censé ignorer la loi" ? |

Qu’est-ce que la citoyenneté ? : toutes les autres questions


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 Sur la toile publique
Si les citoyens doivent respecter les lois, c’est essentiellement pour deux raisons.
Tout d’abord, les citoyens sont, au moins indirectement, les auteurs des lois. En effet, l’article 3 de la
Constitution du 4 octobre 1958 précise que la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses
représentants (ex : les parlementaires) et par la voie du référendum.
Par ces deux modes d’expression (élection de leurs représentants, vote d’une loi directement par procédure
référendaire), les électeurs sont à l’origine des lois en vigueur en France. Dans ces conditions, ils sont
moralement contraints de les respecter dans leur vie quotidienne, qu’il s’agisse de textes ayant trait à leur vie
privée ou de textes relatifs à leur vie professionnelle. L’auteur, même indirect, d’une loi, ne peut se dispenser de
son application.
Ensuite, les citoyens sont obligés de respecter les lois afin de permettre une vie en société organisée et
d’éviter le développement de la loi "du plus fort". On serait alors dans une situation proche d’une véritable
anarchie, chacun agissant selon son bon plaisir, sans souci de la règle commune. L’obligation pour tous les
citoyens de respecter les lois est la meilleure assurance que la liberté, les droits et la sécurité de chacun d’eux
soient garantis de manière effective.
Il faut enfin rappeler que le non respect des lois constitue toujours une faute qui, le cas échéant, peut conduire à
de lourdes sanctions pénales.
La Constitution, se référant à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, reconnaît comme droit
imprescriptible la résistance à l’oppression. La possibilité d’une désobéissance à la loi n’est envisageable qu’en
dernier recours, une fois épuisés tous les moyens légaux de faire valoir une revendication ou une contestation ;
en usant des différents droits d’opposition comme la manifestation, la grève…) en faisant usage de tous les
recours juridiques, y compris la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), depuis le 1er mars 2010, qui
permet à un justiciable d’arguer qu’une disposition législative est contraire à la Constitution.

 Que signifie "nul n’est censé ignorer la loi" ?


le 9 10 2013

Les citoyens ont-ils des devoirs ?

 Qu’est-ce qu’un devoir ? |


 Quels sont les devoirs d’un citoyen envers les autres ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ? |
 Quelles sont les obligations des citoyens envers l’Etat et la communauté nationale ? |
 Pourquoi les citoyens doivent-ils respecter les lois ? |
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Qu’est-ce que la citoyenneté ? : toutes les autres questions


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 Sur la toile publique
Ce célèbre adage ne signifie pas que tout citoyen est censé connaître l’ensemble des textes législatifs et
réglementaires (décrets, circulaires…) existant dans l’ordre juridique français. Avec 8 000 lois et plus de 110 000
décrets en vigueur, le plus studieux des juristes ne relèverait pas un tel défi...
Cet adage représente en fait une fiction juridique, c’est-à-dire un principe dont on sait la réalisation
impossible, mais qui est nécessaire au fonctionnement de l’ordre juridique. Ici, la fiction est évidente : personne
ne peut connaître l’ensemble des lois. Mais dans le même temps, cette fiction est éminemment nécessaire. En
effet, si elle n’existait pas, il suffirait à toute personne poursuivie sur le fondement d’une loi d’invoquer (et même
de prouver) son ignorance du texte en cause pour échapper à toute sanction. On comprend que les règles
perdraient toute efficacité devant la facilité avec laquelle on pourrait se soustraire à leur application.
Toutefois, aujourd’hui, cet adage est fréquemment évoqué pour regretter l’absence de sécurité juridique à
laquelle sont confrontés les citoyens.Les causes en sont multiples : existence de règles posées par la
jurisprudence (qui est d’un accès difficile et dont la lecture n’est pas évidente pour un non initié), multiplication
des normes aussi bien au niveau national qu’au niveau de l’Union européenne, rédaction déficiente des textes
normatifs…
Le Conseil constitutionnel, conscient de ce problème, a dans une décision de 1999 créé un nouvel objectif de
valeur constitutionnelle : l’accessibilité et l’intelligibilité de la loi. C’est pourquoi l’information publique a été
développée notamment avec le portail de l’administration française, www.service-public.fr, et la mise en place
d’une édition électronique du Journal officiel, prévue par l’ordonnance du 20 février 2004 et effective depuis le
1er juin 2004.

Approfondissements

Les principes à valeur constitutionnelle contenus dans la


Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le
préambule de la Constitution de 1946 et la Charte de
l’environnement
le 2 01 2014
Le préambule de la Constitution de la Ve République mentionne l’attachement du peuple français « aux droits
de l’homme et aux principes de la Souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789,
confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la
Charte de l’environnement de 2004 ».
La double référence à la Déclaration de 1789 et au préambule de 1946 figurait elle-même dans la loi
constitutionnelle du 3 juin 1958 qui habilitait le Gouvernement du général de Gaulle, investi le 1er juin de la
même année, à établir une nouvelle Constitution. Afin que cette délégation du pouvoir constituant ne soit pas un
blanc-seing, la loi constitutionnelle en définissait le cadre, indiquant que « l’autorité judiciaire doit demeurer
indépendante pour être à même d’assurer le respect des libertés essentielles, telles qu’elles sont définies par le
préambule de la Constitution de 1946 et par la Déclaration des droits de l’homme à laquelle celui-ci se réfère ».
Cette disposition visait ainsi à garantir le respect des droits fondamentaux par le nouveau régime politique.
En reprenant ces références, la Constitution de la Ve République devait satisfaire à cette exigence, d’autant que
le Conseil constitutionnel allait se fonder sur ces textes, auxquels s’est ajoutée en 2005 la Charte de
l’environnement, pour ériger certains des principes qu’ils contiennent en principes à valeur constitutionnelle.

Des contextes d’élaboration et des principes différents


Compte tenu du contexte dans lequel ils ont été rédigés, ces trois textes énoncent des principes de natures
différentes.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 a été rédigée par l’Assemblée nationale
constituante issue des trois assemblées convoquées par le roi dans le cadre des États généraux. Cette
déclaration, inspirée par les principes de la philosophie des Lumières, définit les droits naturels de l’homme
(la liberté, l’égalité, la propriété) et les droits politiques du citoyen qui portent sur l’organisation de la société.
Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 a été rédigé au lendemain de la Libération. Il énonce
des principes politiques de nature économique et sociale et des principes régissant l’organisation des
relations internationales, qui s’inspirent du programme défini par le Conseil national de la Résistance (CNR), le
15 mars 1944.
La Charte de l’environnement, rédigée à la suite de la consultation nationale animée par une commission
présidée par Yves Coppens, a été adoptée par le Parlement en juin 2004. Elle a reçu valeur constitutionnelle en
étant intégrée dans le préambule de la Constitution par la loi constitutionnelle du 1er mars 2005. Elle est le
témoignage du nouveau combat à mener afin de préserver les grands équilibres écologiques de la planète,
tout en permettant la poursuite d’un développement nécessaire au bien-être des populations présentes et futures.

Les droits inaliénables et politiques reconnus par la Déclaration de 1789


Parmi les « droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme », la Déclaration de 1789 reconnaît l’égalité des
hommes en droits (art. 1er), la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression (art. 2). Elle vise ainsi
à protéger les hommes de l’arbitraire et à garantir le respect de leurs droits par des juridictions impartiales
appliquant les principes et les peines définis par la loi et respectant le principe de la présomption d’innocence
(art. 7 à 9). Elle pose également le principe de la liberté d’opinion (art. 10) et de la liberté d’expression (art. 11),
ainsi que le droit à la sûreté (art. 12) que l’on nomme sécurité aujourd’hui.
Quant aux droits reconnus aux citoyens, ils portent sur l’organisation politique de la société. Celle-ci doit
être fondée sur le principe de la Souveraineté nationale. Dans ce cadre, les différents pouvoirs émanent de la
Nation, une et indivisible (art. 3), le principe de la séparation des pouvoirs doit être garanti (art. 16) et la loi, en
tant qu’expression de la volonté générale, est la norme de référence du système juridique, car « tous les citoyens
ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation » (art. 6). Enfin, la Déclaration
de 1789 reconnaît au citoyen le droit au consentement à l’impôt et pose le principe de l’égalité devant les charges
publiques (art. 14), ainsi que celui de l’égalité d’accès aux emplois publics (art. 6). Elle reconnaît enfin aux
citoyens le droit de demander compte à tout agent public de son administration (art. 15).
La reconnaissance de droits socio-économiques par le préambule de 1946
Le préambule de la Constitution de 1946 vise davantage à affirmer des droits de nature économique et sociale
que des droits individuels. Il reprend, pour l’essentiel, les principes énoncés par la Déclaration des droits de
l’homme qui figurait en tête du projet de Constitution rejeté par référendum le 5 mai 1946. Cette déclaration était
composée de 39 articles distinguant les « libertés » et les « droits sociaux et économiques ».
Ainsi, le préambule fait référence aux droits et libertés reconnus par la Déclaration des droits de 1789 et aux
principes fondamentaux reconnus par les lois de la République avant d’énoncer une série de principes politiques
économiques et sociaux « particulièrement nécessaires à notre temps ».
Bien que les « principes fondamentaux reconnus par les lois de la République » n’aient pas été précisément
énoncés par les rédacteurs de la Constitution de 1946, le Conseil constitutionnel s’est fondé sur cette notion pour
définir dans sa jurisprudence un certain nombre de principes à valeur constitutionnelle tirés des grandes lois
adoptées par le Parlement sous la IIIe République.
Quant aux principes considérés « comme particulièrement nécessaires à notre temps », ils portent
principalement sur les droits des travailleurs et les droits sociaux, mais ils concernent également le droit
international. Sont ainsi mentionnés : le droit au travail et à l’emploi, le droit syndical, le droit de grève, le droit de
participer à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises, la
nationalisation des monopoles de fait ou des services publics nationaux, la protection de la santé, la sécurité
matérielle, le repos et les loisirs, notamment pour l’enfant, la mère et les personnes âgées, l’égal accès de
l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture.
Enfin, le préambule de la Constitution de 1946 définit certains principes tenant aux relations internationales
de la France : il reconnaît ainsi le droit d’asile aux personnes persécutées en raison de leur action en faveur de
la liberté, rappelle le respect par la République française des règles du droit public international et pose le
principe du consentement de la France aux limitations de souveraineté nécessaires à l’organisation et à la
défense de la paix ; il définit également le cadre des relations entre la métropole et les colonies en vue de leur
évolution vers l’autodétermination au sein de l’Union française.

La Charte de l’environnement : les droits et devoirs de troisième génération


La Charte de l’environnement consacre de nouveaux droits et devoirs dits de « troisième génération ». Après les
droits politiques et les droits économiques et sociaux, elle inscrit le droit de chacun « de vivre dans un
environnement équilibré et respectueux de la santé ». Elle consacre la notion de développement durable (« les
choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations
futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins ») et inscrit le principe de précaution dans la
Constitution. Chacun est appelé à être responsable du devenir de la planète et de la sauvegarde du bien
commun que représente la protection des écosystèmes. Respect de l’environnement, de la qualité de vie, de la
préservation de la santé tout en assurant à chacun les moyens de son développement est le nouveau défi qui se
présente au genre humain.

Qu’est-ce-que l’Etat de droit ?


le 2 01 2014
L’État de droit peut se définir comme un système institutionnel dans lequel la puissance publique est
soumise au droit. Cette notion, d’origine allemande (Rechtsstaat), a été redéfinie au début du vingtième siècle
par le juriste autrichien Hans Kelsen, comme un État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées
de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée. Dans ce modèle, chaque règle tire sa validité de sa
conformité aux règles supérieures. Un tel système suppose, par ailleurs, l’égalité des sujets de droit devant les
normes juridiques et l’existence de juridictions indépendantes.

Le respect de la hiérarchie des normes


L’existence d’une hiérarchie des normes constitue l’une des plus importantes garanties de l’État de droit. Dans ce
cadre, les compétences des différents organes de l’État sont précisément définies et les normes qu’ils édictent ne
sont valables qu’à condition de respecter l’ensemble des normes de droit supérieures. Au sommet de cette
ensemble pyramidale figure la Constitution, suivie des engagements internationaux, de la loi, puis des
règlements. A la base de la pyramide figurent les décisions administratives ou les conventions entre personnes
de droit privé.
Cet ordonnancement juridique s’impose à l’ensemble des personnes juridiques. L’État, pas plus qu’un
particulier, ne peut ainsi méconnaître le principe de légalité : toute norme, toute décision qui ne
respecteraient pas un principe supérieur seraient en effet susceptible d’encourir une sanction juridique. L’État, qui
a compétence pour édicter le droit, se trouve ainsi lui-même soumis aux règles juridiques, dont la fonction de
régulation est ainsi affirmée et légitimée. Un tel modèle suppose donc la reconnaissance d’une égalité des
différents sujets de droit soumis aux normes en vigueur.

L’égalité des sujets de droit


L’égalité des sujets de droit constitue la deuxième condition de l’existence d’un État de droit. Celui-ci implique en
effet que tout individu, toute organisation, puissent contester l’application d’une norme juridique, dès lors que
celle-ci n’est pas conforme à une norme supérieure. Les individus et les organisations reçoivent en conséquence
la qualité de personne juridique : on parle de personne physique dans le premier cas, de personne morale, dans
le second.
L’État est lui-même considéré comme une personne morale : ses décisions sont ainsi soumises au respect
du principe de légalité, à l’instar des autres personnes juridiques. Ce principe permet d’encadrer l’action de la
puissance publique en la soumettant au principe de légalité, qui suppose au premier chef le respect des principes
constitutionnels. Dans ce cadre, les contraintes qui pèsent sur l’État sont fortes : les règlements qu’il édicte et les
décisions qu’il prend doivent respecter l’ensemble des normes juridiques supérieures en vigueur (lois,
conventions internationales et règles constitutionnelles), sans pouvoir bénéficier d’un quelconque privilège de
juridiction, ni d’un régime dérogatoire au droit commun.
Les personnes physiques et morales de droit privé peuvent ainsi contester les décisions de la puissance publique
en lui opposant les normes qu’elle a elle-même édictées. Dans ce cadre, le rôle des juridictions est primordial et
leur indépendance est une nécessité incontournable.

L’indépendance de la Justice
Pour avoir une portée pratique, le principe de l’État de droit suppose l’existence de juridictions indépendantes,
compétentes pour trancher les conflits entre les différentes personnes juridiques enappliquant à la fois le
principe de légalité, qui découle de l’existence de la hiérarchie des normes, et le principe d’égalité, qui
s’oppose à tout traitement différencié des personnes juridiques. Un tel modèle implique l’existence d’une
séparation des pouvoirs et d’une justice indépendante. En effet, la Justice faisant partie de l’État, seule son
indépendance à l’égard des pouvoirs législatif et exécutif est en mesure de garantir son impartialité dans
l’application des normes de droit.
Par ailleurs, les juridictions doivent être en mesure de confronter les différentes normes, afin de juger de leur
légalité, y compris s’il s’agit de règles ayant un rang élevé dans la hiérarchie. Une loi ou une convention
internationale contraire à la Constitution doit ainsi être écartée par le juge et considérée comme non valide. L’État
de droit suppose donc l’existence d’un contrôle de constitutionnalité. Compte tenu du caractère complexe d’un
tel contentieux, Hans Kelsen a proposé de le confier à une juridiction unique et spécialisée, ayant la qualité de
Cour constitutionnelle.
L’État de droit est avant tout un modèle théorique. Mais il est également devenu un thème politique, puisqu’il est
aujourd’hui considéré comme la principale caractéristique des régimes démocratiques. En faisant du droit un
instrument privilégié de régulation de l’organisation politique et sociale, il subordonne le principe de légitimité au
respect de la légalité. Il justifie ainsi le rôle croissant des juridictions dans les pays qui se réclament de ce
modèle.
L’intérêt général et les intérêts particuliers
le 30 05 2006
La conception de l’intérêt général, notamment dans sa distinction avec les intérêts particuliers, varie selon les
pays. Plus particulièrement, on constate une forte opposition entre modèles français et anglo-saxon. La notion
d’intérêt général, dans sa complémentarité ou son opposition avec les intérêts particuliers, et la plus ou moins
grande association de ces derniers à la prise de décision politique y sont très différents.
La conception anglo-saxonne
L’intérêt général et les intérêts particuliers ne s’y opposent pas réellement. En réalité, l’intérêt général est formé
de l’ensemble des intérêts particuliers. On trouve les origines intellectuelles de cette conception chez plusieurs
auteurs. Sa première expression date de 1776, année où est publié le grand ouvrage d’Adam Smith, Recherches
sur la nature et les causes de la richesse des nations. Il considère que le moteur essentiel de toute action
individuelle réside dans la volonté d’améliorer son sort. Smith fait valoir que, si chaque individu recherche son
propre bénéfice, ce faisant, il agit pourtant à son insu pour le bien de l’ensemble de la société. En effet, les
hommes étant dépendants les uns des autres en raison de la variété de leurs capacités, chacun est dès lors utile
à tous. Dans cette conception, l’intérêt général n’est recherché qu’inconsciemment, toujours par le biais de la
recherche de l’intérêt particulier. Comme l’écrit Adam Smith, en parlant des échanges économiques entre les
individus : "Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme, et ce n’est jamais de nos besoins
que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage".
Cette conception, qui a joué un grand rôle dans les pays anglo-saxons, et tout particulièrement aux Etats-Unis, a
eu des conséquences très concrètes dans la politique des Etats concernés. Ainsi aux Etats-Unis,
les lobbies occupent une place centrale dans la vie publique. On considère comme normal que les représentants
des grands intérêts puissent faire entendre leur voix dans le débat public et, plus particulièrement, qu’ils tentent
d’influencer le vote des parlementaires. C’est pourquoi les différentslobbies sont inscrits auprès des deux
chambres du Congrès et peuvent ainsi agir au vu et su de tous.
Il s’agit d’une conséquence directe de la conception de l’intérêt général comme somme des intérêts particuliers. Il
n’est pas grave qu’un groupe d’intérêts tente de rallier le vote des parlementaires, dès lors qu’un groupe d’intérêts
défendant des positions contraires va lui aussi agir auprès des parlementaires. La limite de cette conception
réside, précisément, les différences de moyens d’actions dont disposent les groupes d’intérêts. Le poids
du lobby du pétrole, qui réunit certaines des entreprises les plus riches du pays, n’est pas le même que celui des
défenseurs de l’environnement.
La conception française
Dans la conception française, l’intérêt général ne résulte pas de la somme des intérêts particuliers. Au contraire,
l’existence et la manifestation des intérêts particuliers ne peuvent que nuire à l’intérêt général qui, dépassant
chaque individu, est en quelque sorte l’émanation de la volonté de la collectivité des citoyens en tant que
telle. Cette conception, exprimée par Rousseau dans Le contrat social et, à sa suite, du fait de son influence au
moment de la Révolution française, dans une grande partie de l’histoire juridique française, est celle de la "
volonté générale ".
Or, si " la loi est l’expression de la volonté générale " (art. 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen,
26 août 1789), il ne peut être admis que des groupes d’intérêts puissent tenter d’influencer son auteur, à savoir
les parlementaires. La tradition issue de la période révolutionnaire est dès lors marquée par la défiance, la
suspicion envers toute tentative de manifestation d’appartenance à un groupe d’intérêts particulier. Les
corporations de métiers sont interdites comme les syndicats ouvriers (loi le Chapelier, 1791) : il faut attendre 1901
pour qu’une loi sur la liberté d’association soit votée.
Il n’est en effet que tardivement admis que l’État puisse être concurrencé dans sa mission de détermination et de
poursuite de l’intérêt général. Si l’action des lobbies est avérée en France, elle n’a donc aucun caractère officiel.
Cependant, l’évolution récente liée à la montée des réflexes communautaristes tend à infléchir cette conception.
Enfin, il faut signaler que l’Europe communautaire met plus volontiers en œuvre la conception anglo-saxonne que
la conception française. En effet, les lobbies sont officiellement reconnus et inscrits auprès des institutions
communautaires (Parlement et Commission notamment). Dans certains domaines, le rôle de ces groupes
d’intérêts est particulièrement important (ex : politique de la concurrence, directives sur la sécurité alimentaire).
Ce sont alors des cabinets spécialisés, composés de juristes et d’économistes, qui tentent d’influencer le cours
des politiques communes de l’Union européenne.

 Convention européenne des droits de l’homme de 1950

La Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales a été élaborée au sein du
Conseil de l’Europe. Elle est entrée en vigueur en septembre 1953. Il s’agissait de prendre des mesures propres à
assurer la garantie collective de certains des droits énoncés dans la Déclaration universelle de 1948. Depuis l’entrée
en vigueur de la Convention, quatorze Protocoles additionnels ont été adoptés : devant le nombre d’affaires à traiter,
la Cour européenne des Droits de l’Homme a été réformée par le onzième d’entre eux, et la nouvelle Cour a
commencé à fonctionner le 1er novembre 1998.

 Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789

Texte fondateur de notre démocratie, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789,
est ici consultable dans son intégralité. "Toute la Constitution n’est pas dans la Constitution" : le Conseil
constitutionnel a reconnu au texte de 1789 une valeur constitutionnelle égale à celle des dispositions figurant dans le
corps même du texte de la Constitution de 1958.

 Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948

Adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 217 A (III) du 10 décembre 1948. C’est
l’aboutissement d’un processus entamé en pleine guerre par le Président américain, Franklin D. Roosevelt, et
poursuivi après-guerre par son épouse, Eleanor Roosevelt, et le français René Cassin.

 La Charte de l’environnement

La Charte de l’environnement a été adoptée par le Parlement en juin 2004. Elle a reçu valeur constitutionnelle en
étant intégrée dans le préambule de la Constitution par la loi constitutionnelle du 1er mars 2005.

 Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946

Réaffirmant après la défaite du nazisme les valeurs fondatrices de la démocratie, le préambule de la Constitution de
1946 proclame des principes politiques, économiques et sociaux particulièrement "nécessaires à notre temps".
Comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le préambule a acquis une valeur constitutionnelle par
décision du Conseil constitutionnel de 1971.

 Sur le site Légifrance : la Charte des droits et devoirs du citoyen

Sur le site Légifrance, décret du 30 janvier 2012 approuvant cette Charte qui est intégralement publiée en annexe.

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