Sujet Eco Droit BSB 2020
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S
UJET
D OCUMENTS
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Document 2 : Effets de l’introduction d’un nouveau droit de douane
stabilisant le commerce international sur les émissions de C02
et la croissance du PIB réel à l’horizon 2030
et donc les intensités d’émission. Les discussions sur les biens environ-
nementaux en cours à l’Organisation Mondiale du Commerce visent ainsi
à réduire les barrières tarifaires des technologies les moins polluantes.
[…] Le commerce international est de plus en plus le fait de firmes globales :
qu’elles externalisent leur activité productive à l’échelle du monde pour
tirer parti de l’avantage comparatif des régions d’implantation, ou qu’elles
sous-traitent à l’aide de vastes réseaux mondiaux, elles sont les acteurs
d’une globalisation productive et réalisent aujourd’hui trois-quarts du
commerce international (Ghorra-Gobin, 2012). Cette dynamique majeure
s’accompagne d’une autre dynamique à l’échelle des États, le « dumping
environnemental » (ecological dumping) : celui-ci définit l’attitude d’un État
qui cherche à accroître la compétitivité des entreprises présentes sur son
territoire (nationales et étrangères) en allégeant les dispositions législatives
environnementales. Le « dumping environnemental » crée ainsi une sorte de
rivalité entre États en matière de réglementation de la pollution globale, en
vue d’attirer des investissements internationaux (Rieber, 2008). […]
Dans un cadre de prise de conscience globale des dangers encourus par
les populations du fait du réchauffement climatique et de l’épuisement des
ressources, les discours sur un commerce et des échanges durables et
respectueux de l’environnement se multiplient […]. La mise en place d’un
commerce durable ne peut être souscrite à l’échelle nationale, dans la
mesure où les interactions internationales sont indéniables et où les grandes
conventions internationales fixent les modalités à une échelle globale avec
par exemple les Accords Environnementaux Multilatéraux (protocole de
Kyoto, plan de Johannesbourg sur le développement durable), aux bilans
controversés. L’enjeu de la volatilité des prix, notamment alimentaires, et
des normes et standards publics et privés, est de taille. Aussi les liens entre
commerce, droits de l’homme et normes sociales et environnementales
sont-ils devenus un élément clé des relations économiques et sociales entre
États. En témoigne le chapitre développement durable des Accords de libre-
échange (ALE) signés par l’Union Européenne, qui, depuis 2006, intègre
ces normes dans tous les accords commerciaux négociés. Toutefois, ces
politiques commerciales restent incitatives, en témoignent les parties qui
visent à soutenir le développement durable par le commerce en promouvant,
si elles le souhaitent et selon les marchés publics, des labels écologiques et
équitables. Le droit de l’environnement reste encore ambigu : chaque État
peut définir et réglementer ses propres niveaux de protection de l’environ-
nement sur son territoire ( « droit à réguler »), ce qui contribue finalement à
encourager le « dumping environnemental ».
Source : Lisa Rolland, Regards croisés sur l’économie n° 2l, février 2017.
[…] Au niveau des inégalités au sein des pays, il faut aussi faire une distinc-
tion entre le début du processus de mondialisation (fin des années 1980),
et la deuxième vague à partir des années 2000. Il n’y a pas de doute que
l’envolée du commerce et la redistribution des activités vers l’Asie ont eu
un impact négatif sur la rémunération des travailleurs non qualifiés dans les
pays développés. Aux États-Unis, ce processus est clair, mais il l’est moins
en Europe, dans la mesure où il y a une protection des salariés moins quali-
fiés beaucoup plus forte – le salaire minimum en France, ou les accords de
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144 l ANNALES CCIR 2020-2021
branche en Allemagne qui fixent des salaires minima. Cela étant, on peut
penser que l’impact de cette transformation se situe au niveau du chômage
en Europe, en somme un autre type d’inégalité, qui a touché la plupart des
pays européens. Certains ont récupéré vite, d’autres moins – et l’on peut
penser que les rigidités du marché du travail en France ont empêché une
récupération rapide. Ce processus de mondialisation a été le produit des
multinationales. Dans ce contexte, le facteur qui devait gagner était sans
aucun doute le capital. C’est un phénomène que l’on observe partout, dans
tous les pays du monde – une évolution du partage entre capital et travail
au niveau du PIB qui évolue en faveur du capital de manière radicale, et ce
depuis les années 1980. Dans la mesure où le capital est surtout détenu
par les individus les plus aisés, ce phénomène a donc entraîné une hausse
des inégalités, mais cette fois-ci par le haut. Il ne faudrait pas considérer,
cependant, que tout est dû à l’évolution du commerce mondial. Il y a toujours
eu un débat important à ce sujet : certains considèrent que la hausse des
inégalités aux États-Unis a été le fruit de l’explosion du commerce mondial,
et d’autres considèrent que c’est le résultat de l’évolution technologique.
Un article récent de David Autor (2016) montre que l’impact de la Chine a
été considérable, mais on ne peut certainement pas évacuer la technologie.
La technologie a permis un deuxième type de mondialisation, la mondialisa-
tion des services, à travers les facilités de communication et internet. Le fait
que les banques aient leur service comptable en Inde ou éventuellement en
Afrique, et plus généralement l’ensemble des opérations d’offshoring1 ont eu
un impact sur les employés des pays développés dans ces domaines (les
comptables par exemple). La mondialisation ne peut être pensée comme
indépendante de l’évolution technologique. Il y a dans la mondialisation
une mise en concurrence des unités de production au niveau mondial, qui
est censée produire des activités de Recherche et Développement plus
intenses, et de fait des innovations plus rapides. […]
Source : François Bourguignon, Regards croisés sur l’économie, n° 21, février 2017.
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S UJET
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Document 6 : Réduction en pourcentage des inégalités de revenu
marchand par les impôts et les transferts en 2007, 2010 et 2014
(ou année la plus proche) au sein de la population d’âge actif
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DROIT
Durée : 1 heure 30.
S
UJET
PREMIÈRE PARTIE :
MISE EN SITUATION JURIDIQUE
Questions :
1. Après le départ à la retraite de leur fidèle comptable (25 ans de travail dans
l’Agence), Jean Domat et Charles Dumoulin ont souhaité pouvoir donner une
chance à de jeunes diplômés en leur proposant un contrat de travail d’un an
éventuellement renouvelable. À l’issue de chaque contrat, un nouveau jeune
comptable est recruté, ce qui permet à de nombreux diplômés d’intégrer le
marché du travail et de bénéficier d’une première expérience professionnelle
de qualité. Ce système a correctement fonctionné pendant plusieurs années
mais Louis Mandrin, le dernier comptable recruté il y a deux ans, refuse de
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