Les dossiers de

SANTÉ & NUTRITION

LES NOUVEAUX TRAITEMENTS NATURELS VALIDÉS PAR LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

N°51 DÉCEMBRE 2015 S A N T É N AT U R E I N N O VAT I O N

Le Dr Jean-Paul Curtay a créé

la première consultation de nutri-
thérapie en France et, à partir de
1989, enseigné ses techniques

FAITES LA PAIX
aux médecins dans une dizaine de
pays européens, au Moyen-Orient,
aux États-Unis, etc. Il est à l’origine
de plusieurs des protocoles utilisés
dans cette discipline. Il a enseigné

AVEC VOTRE
des formations complètes de nutri-
thérapie au Collège Sutherland, à
la Faculté de Pharmacie (Paris), à la
Faculté de Médecine de Lisbonne,
à l’Université Libre de Bruxelles, à
Physioenergetik Institut (Vienne), en

VENTRE !
Guadeloupe, en Guyane, une for-
mation qui se déroule actuellement
en 24 week-ends.
www.ienpa.com, www.cfna.be
www.parcours-okinawa.com
www.parcours-okinawa.fr
Il est l’auteur de nombreux ouvrages
sur la nutrithérapie, d’une Encyclo-
pédie pratique des vitamines et
minéraux, également co-auteur des Aérophagie, reflux, acidité, pesanteur gastrique, indigestion,
célèbres 6 Ordonnances anti-stress.
Il a également conçu Le Parcours ballonnements, constipation, diarrhée…
Okinawa, un outil d’accompagne-
ment quotidien composé de 180
La liste des perturbations touchant notre ventre est aussi
vidéos et « d’avancées du jour », longue que variée.
pour intégrer en 9 mois les habi-
tudes principales qui ont contribué
à la longévité en bonne santé des Près de 40 % des Français sont touchés par ces troubles. Avec
anciens d’Okinawa.
quel « effet secondaire » ? Une consommation considérable
En tant que président de la Socié-
té de Médecine Nutritionnelle, il de médicaments : pansements gastriques, inhibiteurs de
s’emploie à développer l’enseigne-
ment de la nutrithérapie auprès des
la pompe à protons, bismuth, antispastiques, antalgiques,
médecins, à introduire l’éducation
nutritionnelle dans les écoles et à
laxatifs, parfois même anxiolytiques. Cet engloutissement
amener les agriculteurs et l’industrie de substances par le tube digestif est-il la meilleure réponse
agro-alimentaire à évoluer vers des
produits intégrant les demandes à ces problèmes ? Surtout si, comme de nombreux patients,
« mieux-être et santé ». on en devient… dépendant ?
Jean-Paul Curtay vit dans la forêt
de Fontainebleau, est père de
deux enfants, adore la nature, le La plupart de ces troubles ne sont pas associés à des maladies,
sport, la lecture, les expositions, les
concerts, les voyages, la photogra-
mais certains de ces troubles qui étaient au départ simplement
phie… Il a écrit plusieurs livres dans « fonctionnels » peuvent devenir, avec le temps, « organiques »
d’autres domaines : poésie, éduca-
tion, composé de la musique. Ses et conduire, entre autres maladies, à des cancers.
peintures, vidéos et autres œuvres
figurent dans les collections de mu-
sées comme le Centre Pompidou, le
Musée d’Art Moderne de Montréal, Mise en garde : les informations de cette lettre d’information sont publiées à titre purement informatif et ne peuvent
le Getty Museum de Los Angeles. être considérées comme des conseils médicaux personnalisés. Ceci n’est pas une ordonnance. Il existe des contre-indications
possibles pour les produits cités. Aucun traitement ne devrait être entrepris en se basant uniquement sur le contenu de
cette lettre, et il est fortement recommandé au lecteur de consulter des professionnels de santé dûment accrédités auprès des
autorités sanitaires pour toute question relative à leur santé et leur bien-être. L’éditeur n’est pas un fournisseur de soins
médicaux homologués. L’éditeur de cette lettre d’information s’interdit formellement d’entrer dans une relation de praticien
de santé vis-à-vis de malades avec ses lecteurs.

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I. LA FACE CACHÉE DU VENTRE

Bien au centre du corps, la plupart du temps invi-
sible, nous avons l’impression que notre ventre est la Une vraie petite usine
partie la plus intime et protégée de notre corps. En
Le tube digestif est truffé de cellules et de glandes
réalité, c’est un patio à ciel ouvert. Songez seulement (les glandes salivaires, le foie, la vésicule biliaire et
que notre tube digestif, de la bouche à l’anus, est le pancréas) capables de sécréter des hormones
en contact avec l’extérieur. C’est une frontière entre et des neurotransmetteurs :
• L’histamine et la gastrine qui augmentent la pro-
nous et le monde qui nous entoure, au même titre
duction d’acide chlorhydrique par l’estomac ;
que notre peau. Il prend la forme d’un parcours de • La sécrétine qui active la sécrétion des sucs
tunnels et de formes diverses. pancréatiques ;
Les muqueuses de nos seuls tunnels intestinaux me- • La cholécystokynine qui stimule la contraction
de la vésicule biliaire ;
surent plus de 8 m de long : 7 m pour l’intestin grêle
• La motiline qui agite le tube digestif en augmen-
composé de trois parties : duodénum, jéjunum et il- tant le « péristaltisme » ;
éon et 1,5 m pour le gros intestin, formé de six parties • Le PVI (ou peptide vasoactif intestinal) qui dilate
(caecum, côlons ascendant, transverse, descendant, les vaisseaux de l’intestin…
sigmoïde et rectum). Des cellules spécialisées appelées « entérochro-
Ces muqueuses de notre ventre couvrent, avec tous maffines » sont capables de produire de la séroto-
nine – notre ventre en totalise 90 % de tout notre
leurs replis (villosités et microvillosités), près de 400 système, le reste étant surtout dans notre cerveau
m2 ! Et cela sans compter la muqueuse buccale, les 25 (1 %), notre sang et nos plaquettes sanguines –
cm de l’œsophage et de l’estomac ! À titre de compa- des enképhalines, de la substance P… Tous ces
raison, notre peau atteint une surface moyenne de 1,7 messagers se répercutent sur la motricité di-
gestive, sur la douleur,…
m2 (1,6 m2 pour la femme, 1,9 m2 pour l’homme).
Une autre différence essentielle est l’épaisseur. Notre
peau, qui doit être imperméable, mesure en moyenne nomes formant le système nerveux « entérique », que
0,6 mm d’épaisseur (jusqu’à 4,7 mm au niveau de l’on appelle également « deuxième cerveau ».
la plante des pieds). La muqueuse digestive, quant à Les échanges via le nerf vagal et les centaines de millions
elle, doit être perméable afin de laisser passer les élé- d’autres font qu’un stress psychologique retentit direc-
ments nutritifs dans le sang, et ne mesure par consé- tement sur notre tube digestif. Inversement, une per-
quent que quelques microns d’épaisseur (un micron turbation digestive même minime, comme un peu de
est un millième de millimètre). Elle est, de ce fait, très ballonnement, un estomac surchargé, un transit pertur-
fragile. bé soit vers la diarrhée soit vers la constipation, retentit

I
directement sur notre cerveau, ses capacités, notre bien
Comment notre ventre nous ou mal-être, notre confiance, notre humeur…
parle-t-il ? De la gorge à l’anus, chaque portion de tube di-
Lorsque notre peau est irritée et devient rouge, nous gestif peut se contracter, parfois jusqu’au spasme,
nous en apercevons et faisons attention à ne plus s’agiter sous l’effet d’une myriade de stimuli
l’irriter. Nous prenons soin d’elle. Lorsque nous irritons et de sensations venues de l’extérieur comme de l’inté-
notre tube digestif, nous n’en avons, le plus souvent, pas rieur.
conscience,. Mais il est bien irrité, et peut le manifester
de nombreuses façons.
Notre tube digestif est extrêmement sensible… et l’ex-
prime de multiples façons.
ILes douaniers du tube digestif
Le tube digestif est gardé par des douaniers et des
soldats : des globules blancs et des anticorps, qui
Il est, tout d’abord, innervé, c’est-à-dire relié à des nerfs. peuvent attaquer des intrus ou décider de les tolérer.
Il est particulièrement connecté au nerf vagal, mais il Les protéines des céréales, des légumes secs, des œufs,
contient des centaines de millions de neurones auto- du poisson, de la viande, tant qu’elles ne sont pas com-

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plètement digérées et réduites en briquettes d’acides

aminés, représentent des antigènes, une véritable in- Ce qui se passe dans votre
vasion de corps étrangers pour notre tube digestif. ventre après avoir mangé
un aliment
Il devrait donc tenter de repousser par des anticorps
et des globules blancs cette invasion. Il est nécessaire Le tube digestif est entouré de cellules musculaires
qu’il apprenne à tolérer ces corps étrangers, ce qu’il lisses qui permettent de fermer ou d’ouvrir la poche
de l’estomac pour y retenir les aliments à digérer. Il
fait par des mécanismes complexes. Quand ces sys-
les fait tourner – un peu comme dans une machine
tèmes sont déréglés, on risque des intolérances ali- à laver, avec de l’acide chlorhydrique pour désin-
mentaires et une inflammation du tube digestif qui se fecter l’estomac, avec beaucoup de liquide et des
répercutent sur l’ensemble de notre organisme. enzymes pour découper en petits morceaux les
nutriments contenus dans les aliments.
Ce n’est pas tout. Le tube digestif est habité par des mil-
Il les prépare ensuite à être absorbés, une fois
lions de milliards de bactéries et levures, elles aussi corps relâchés par les muscles lisses du pylore. Cette
étrangers… et 100 fois plus nombreuses que nos propres « vidange gastrique » s’effectue à la sortie de l’es-
cellules ! Ces corps étrangers pèsent 1,5 à 2 kg de notre tomac et prépare les nutriments à être découpés
par les enzymes du pancréas, puis absorbés par
poids total, et environ la moitié de celui de nos selles.
l’intestin.
Sans ces corps étrangers nous ne pourrions pas vivre. Ils Ensuite, les muscles lisses continuent à faire cir-
nous permettent de : culer les aliments et ce qu’il en reste vers le côlon,
• Digérer des fibres indigestibles par notre estomac et par des contractions en vagues (appelées péristal-
tisme), puis une sortie « contrôlée » par le sphinc-
notre pancréas ; ter anal, après collection dans l’ampoule rectale.
• Fabriquer des vitamines essentielles comme la vita-
mine K ; Toute cette « société » doit elle aussi bénéficier de tolé-
• Rendre plus digestes et actifs les polyphénols, des rances pour nous être bénéfique !
messagers contenus dans les végétaux qui les utilisent Par ailleurs, lorsque nous sommes stressés ou lorsque
pour se protéger de tout un ensemble de stress et qui nous perturbons les hôtes de notre flore digestive
peuvent faire la même chose pour nous ; par une mauvaise alimentation ou des polluants, les
• Produire un grand éventail d’autres principes qui messages protecteurs peuvent se tarir. Résultat : des
régulent notre appétit, la vitesse de notre vidange gas- messages négatifs, eux aussi inflammatoires, peuvent
trique, l’inflammation et les risques de cancer dans le apparaître qui affectent tout notre organisme, y com-
côlon, nos défenses anti-infectieuses... pris notre cerveau.

La richesse des enfants élevés à la campagne

Notre tube digestif est stérile tant que nous sommes dans le ventre de notre mère.
Si nous avons la chance de naître par les voies naturelles, nous commençons à ensemencer notre tube digestif
pendant l’accouchement. Ceux qui naissent par césarienne n’ont pas cette chance : ils rattrapent au fil du temps,
mais il n’est pas sûr que leur flore soit au total aussi variée.
Puis l’allaitement maternel contribue au développement d’une flore riche en bifidus, grâce à des « bifidogènes »
présents dans le lait. Les nourrissons qui n’ont pas eu cette chance ne rattrapent peut-être pas l’avantage de ceux
qui ont été nourris au sein.
Ensuite, c’est tout l’environnement qui contribue à « l’identité » de notre flore intestinale. Il est bien établi que les
enfants élevés à la campagne, et encore plus dans les fermes, présentent un microbiote plus riche. Ceci est associé
à de nombreux avantages, comme par exemple une meilleure tolérance aux antigènes et nettement moins d’aller-
gies et d’intolérances alimentaires. L’environnement moderne aseptisé contribue, au contraire, à l’augmentation de
ces pathologies.
Une flore riche et équilibrée contribue aussi à la réduction des risques de gastro-entérites, au développement d’un
bon système immunitaire digestif et à sa modulation pour le faire attaquer les germes pathogènes et tolérer les
antigènes alimentaires. Elle conduit également à la réduction des risques de nombreuses pathologies, allant du
surpoids et du diabète à l’hyperactivité et à l’autisme.

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I
Amis et ennemis de notre Comment notre microbiote
microbiote se dérègle…
De très nombreux facteurs peuvent enrichir notre Le tube digestif possède un langage extraordinaire-
microbiote ou au contraire l’altérer. ment varié pour s’exprimer au travers de cette flore
Les principaux ennemis: appelée aussi microbiote. Tous ces moyens d’expres-
• Les antibiotiques, dont l’usage est encore abusif sion interagissent.
– difficile de trouver des enfants d’un an qui n’ont
pas déjà subi plusieurs antibiothérapies ; 1. Ainsi le stress modifie non seulement les activités
• L’excès de viandes, d’autres protéines animales nerveuses et musculaires du tube digestif, mais
comme les produits laitiers et les œufs (aussi vec- aussi les sécrétions d’hormones et de neurotrans-
trices de nombreux germes), de graisses satu- metteurs, ainsi que la flore et ses productions.
rées, de sucres rapides qui favorisent certaines
populations aux dépens des autres ; C’est pourquoi une modification de la flore re-
• Le stress qui fait descendre trop d’aliments insuf- tentit sur les sécrétions d’hormones et de neuro-
fisamment digérés ; transmetteurs, sur les mouvements de l’estomac
• Les compléments alimentaires contenant du fer (vidange gastrique), sur le cerveau, sur l’inflam-
qui favorisent la prolifération de bactéries le plus mation et les globules blancs.
souvent pathogènes aux dépens d’autres, protec-
trices ; 2. Par ailleurs, nos choix alimentaires influent sur
Les principaux amis: toutes les activités du tube digestif : nerveuses,
• Les végétaux riches en fibres, en prébiotiques en motrices, neuro-hormonales, immunitaires et du
polyphénols et en micro-organismes positifs ; microbiote…
• Les bifidogènes comme l’inuline et les fructo-
oligosaccharides (FOS) – les aliments les plus Par exemple, si l’on consomme des fibres, on pro-
riches sont le poireau, l’oignon, l’ail, l’artichaut, duit du butyrate, un fuel donnant plus d’énergie
l’asperge, la betterave (de plus riche en antho- aux cellules de notre côlon, ce qui leur permet de
cyanes, des polyphénols), la chicorée…
mieux accomplir leur tâche. Le butyrate est égale-
• Les aliments riches en bifidus et en lactobacil-
lus – la choucroute et de nombreux légumes lac-
ment un signal qui calme les globules blancs afin
tofermentés, les yaourts au soja (on peut difficile- qu’ils tolèrent les bactéries qui nous sont profitables
ment conseiller les yaourts au lait de vache dont et les antigènes « étrangers » des aliments incomplè-
la consommation est associée à une augmen- tement digérés.
tation des risques de cancer de la prostate), les
olives – je ne conseille ni le kéfir, ni le kombucha À l’inverse, si l’on consomme peu de fibres, la pro-
trop riches en glucides ; duction de butyrate est réduite, ce qui favorise
• Les aliments et boissons riches en polyphé- l’inflammation. Cela peut contribuer à la colopa-
nols qui régulent dans le bons sens l’équilibre thie, puis à des pathologies inflammatoires du tube
de nos populations de bactéries (par exemple qui
digestif, et enfin accentuer le risque de cancer du
réduisent la famille des firmicutes et augmentent
la famille des bactéroïdes), inhibent le fer, et sont côlon. Pas étonnant que les mangeurs de viandes
puissamment anti-inflammatoires. Ce sont les développent plus de cancers du côlon que les autres,
fruits rouges, noirs, violets, pourpres, la peau des un effet qui est fortement augmenté par la présence
pommes (bio), les agrumes, les betteraves, le thé de fer et d’autres agents puissamment pro-inflam-
vert, le chocolat noir, les amandes complètes ;
matoires dans les viandes.
• Les compléments alimentaires contenant du zinc
qui favorisent le plus souvent la croissance des 3. Si l’on consomme beaucoup de viande, de sucres
bactéries protectrices. rapides et peu de végétaux, on favorise une fa-
mille de bactéries de la flore appelée firmicutes,
L’inflammation peut entraîner une porosité de notre qui augmente chaque jour l’apport calorique
frontière, que l’on appelle « hyper-perméabilité intes- de chaque repas… et on défavorise une autre
tinale », et laisser passer des antigènes alimentaires, des famille, celle des bactéroïdes, alors que les ali-
peptides dérivés de protéines (par exemple de produits ments riches en polyphénols (fruits et légumes,
laitiers ou de gluten), des endotoxines bactériennes et curcuma, thé vert, amandes entières, chocolat
avoir de considérables effets, même notre cerveau. noir…) ont l’effet inverse.

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Ce déséquilibre dans les familles de bactéries est

associé à la baisse d’un signal biochimique, le pro-
pionate qui a deux effets : il réduit l’appétit via le
cerveau et il ralentit la sortie du bol alimentaire de
l’estomac, la « vidange gastrique ». Autrement dit :
l’appétit augmente alors que nos besoins sont com-
blés !
Si l’appétit augmente, le risque de surpoids aussi ;
et si l’estomac se vide plus vite, le sucre monte plus
rapidement dans le sang… et le risque de diabète
s’élève. Pas étonnant que l’on retrouve systémati-
quement une altération de la flore des personnes en
surpoids et diabétiques !
Cette complexité explique combien il est facile de
faire perdre son équilibre à notre ventre et, à sa suite,
à l’ensemble de notre corps. Inversement, si nous
nous familiarisons avec son fonctionnement, nous
pouvons l’amener à fonctionner avec plus d’harmo-
nie, en particulier grâce à une meilleure gestion du
stress et des choix alimentaires plus judicieux.

II. LES GRANDS PERTURBATEURS DE LA PLANÈTE

VENTRE
1. Le stress ou non). C’est cette mobilisation qui fait s’envoler les
pigeons lorsque l’on tape dans ses mains.
Le stress est le principal des grands perturbateurs de
Derrière le stress, on trouve les glandes surrénales, qui
la planète ventre. Vous allez comprendre comment se émettent de la noradrénaline. Cette dernière va mettre
forme ce cercle vicieux. Il faut garder à l’esprit que le les muscles en tension, mais aussi les cellules muscu-
stress est provoqué par un danger menaçant notre ter- laires lisses des organes internes et des vaisseaux pour
ritoire et donc notre survie (sécurité, nourriture, sexua- fermer les sphincters (les activités de digestion et d’ex-
lité). crétion sont inopportunes en situation d’urgence) et
Un bruit, même subliminal, entraîne ainsi une mo- faire monter la tension artérielle (qui accroît le débit
bilisation de notre vigilance. Certains bruits doivent cérébral sanguin).
déclencher une alerte pour nous prévenir d’un danger La noradrénaline va aussi libérer l’énergie nécessaire
réel. Mais dans 96 % des cas, selon les psychologues, pour faire face à la situation d’urgence : augmentation
ces bruits ne signalent pas de vrais dangers… tout en de la glycémie (le glucose sort du foie qui le stocke), des
entraînant néanmoins les mêmes réactions de mise acides gras circulants qui sortent eux du tissu adipeux,
sous tension (plus ou moins conscientes) de notre cer- dilatation des bronches pour permettre une consom-
veau et de notre corps. mation d’oxygène supérieure, accélération du rythme
Devenir vigilant ne sert à rien sans une mobilisation cardiaque pour délivrer plus vite calories et oxygène
de l’ensemble du corps qui se prépare à pouvoir ré- aux muscles. Ce mécanisme nous permet, devant un
pondre concrètement à une menace (qu’elle soit réelle danger réel, de fuir ou de nous battre.

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La noradrénaline ne pouvant pas entrer dans les cel- et à droite, parfois associées à des migraines…
lules, son signal est relayé par le calcium qui provoque À ce propos, les expressions populaires sont claires :
les contractions musculaires. Lorsque le calcium entre « cela m’est resté sur l’estomac ».
massivement dans les cellules, il entraîne une sortie de
magnésium de celles-ci. Le magnésium étant vital, la Au-delà, simplement le fait de manger dans des condi-
cellule possède de nombreux transporteurs pour en re- tions de tension, par exemple trop vite, avec la télévision
capter le maximum. Mais le recaptage n’est pas total et allumée, ou debout sur le pouce à midi, va perturber le
après chaque bruit, chaque stress, le magnésium aug- pylore, le sphincter de sortie de l’estomac.
mente dans le sang.
Le rein, dont le rôle est d’éliminer les déchets et de
conserver stables les niveaux sanguins des molécules
utiles comme les minéraux, les vitamines, les acides
IComment le stress agit sur votre
ventre
• Le stress augmente la sécrétion des glandes du tube
aminés, les hormones... fait passer dans les urines le digestif : votre intestin s’agite, l’acidité augmente.
magnésium en excès, considérant qu’il y en a trop.
• Sous l’effet du stress la paroi de l’estomac sécrète plus
Les stress répétés sont donc responsables d’une perte d’histamine et de gastrine : vous émettez davantage
urinaire de magnésium qui aggrave les déficits de 100 d’acide chlorhydrique, et pouvez souffrir de reflux si
à 220 mg liés aux manques d’apports quotidiens par
l’estomac se contracte.
l’alimentation. En France l’alimentation apporte en
moyenne 240 mg de magnésium chaque jour, alors • Le stress fait aussi sécréter plus de sérotonine et de
que la recommandation tourne autour de 400 mg/ substance P : vous pouvez souffrir de douleurs abdo-
jour. minales.
• En plus du calcium, le stress fait entrer du fer dans

I
les cellules. Or le fer est un violent pro-oxydant et
Pourquoi une porte qui claque pro-inflammatoire : à terme, vous pouvez subir une
peut vous constiper ? inflammation chronique, qui fait le lit d’une colo-
Si un chauffeur de bus klaxonne à cause d’une voi- pathie puis, en cas de prolongation, d’une maladie
ture qui bloque la circulation, le piéton ne se met pas à du type maladie de Crohn ou recto-colite hémorra-
fuir ou à frapper le conducteur. Le plus souvent, l’éner- gique, qui peut dégénérer finalement en cancer du
gie du stress n’est donc pas utilisée ! Elle est mobilisée
côlon ou du rectum.
et se retourne contre lui sous forme de tensions mus-
culaires, d’agitation du tube digestif… • Le stress, en agitant le tube digestif, peut entraîner
la descente d’aliments insuffisamment digérés et
De la même manière, lorsque l’on passe devant une porte
en grande quantité dans le côlon, ce qui amène un
qui claque, le cœur s’accélère, les muscles se tendent,
excès de nutriments à la flore digestive. Elle se désé-
on avale inconsciemment de l’air, tout le tube digestif
s’agite, les voies biliaires se contractent, le sphincter anal quilibre alors et devient pro-inflammatoire.
se spasme, sans même que l’on s’en aperçoive.
Or la journée est ponctuée de centaines de bruits, 2. L’alimentation
d’embouteillages, de contrariétés…
Plus on mange, plus on dilate l’estomac, plus celui-ci
Ces intrusions se répercutent de manière privilégiée sur a du mal à gérer à digérer cette surcharge, plus cela
le tube digestif. De la gorge à l’anus, tout le tube diges- fatigue aussi le système cardiovasculaire et l’ensemble
tif peut s’agiter provoquant de l’aérophagie, des ballon- des cellules qui reçoivent trop de calories à traiter
nements, des diarrhées. Les sphincters se ferment. Si
d’un coup.
c’est celui de l’estomac, cela peut provoquer des pesan-
teurs gastriques ou même des indigestions où le bol Quand mange-t-on de grandes quantités ? Pour la
alimentaire reste bloqué. Si c’est le sphincter anal, cela majorité des Français, ce n’est ni au petit déjeuner, ni
peut engendrer une constipation, les voies biliaires se au déjeuner (sauf occasion exceptionnelle), mais lors
serrent, engendrant des douleurs de l’abdomen en haut du dîner.

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I
ulcères, les pathologies inflammatoires du tube digestif,
Le dîner, le repas de tous les les polypes colorectaux et perturbe la digestion.
dangers Il induit une inflammation sévère des gencives, ce
Après la fatigue et les stress de la journée, s’asseoir à
qui provoque des déchaussements dentaires précoces
table et se remplir le ventre a de fait un effet psycho-
et altère fortement l’odorat et donc le goût qui est
trope, sédatif… Les conséquences négatives sont mul-
dépendant à 80 % de l’odorat.
tiples :
• L’estomac et l’ensemble du tube digestif se retrouvent
stressés par cette surcharge ; 4. La pollution
• Les calories que ne peuvent pas brûler les cellules cir- La pollution a des effets dépresseurs sur le système
culent dans le sang, et ne produisant pas d’énergie, se immunitaire et inflammatoires de l’ensemble de
stockent sous forme de graisse ; l’organisme. Elle peut de ce fait affecter le tube di-
• Le glucose se colle aux protéines, ce qui les empêche gestif, l’enflammer et le rendre plus perméable à des
d’être actives, cela paralyse l’ensemble des fonctions molécules qui ne devraient pas passer dans le sang,
comme chez un diabétique ; mais aussi affecter les bactéries qu’il héberge.
• Cela entraîne une montée de l’inflammation dans le
Une étude des hospitalisations dans l’état du Wis-
sang qui affecte l’organisme entier
consin constate que les pics de pollution aérienne
• Cela réduit les fonctions de réparation qui devraient sont associés à une augmentation de 40 % des hos-
se dérouler la nuit, du fait de la surchauffe provoquée pitalisations pour motif de pathologies digestives.
par le gros dîner (cette habitude contribue au long
Une autre, menée, dans 12 villes canadiennes sur
terme à une apparition plus précoce de la quasi totalité
35 000 personnes, observe que plus la teneur du
des pathologies dégénératives, liées à l’âge, et à réduire
smog en ozone s’élève, plus les hospitalisations pour
l’espérance de vie).
appendicite augmentent.
Tous ces effets sont amplifiés lorsque le repas est inflam-
Une étude anglaise montre que le risque de maladie
matoire. Les aliments les plus inflammatoires sont les
de Crohn double chez les personnes exposées à des
viandes, riches en fer, en acide arachidonique, en leu-
cine, en molécules déformées par la cuisson agressive, taux élevés de dioxyde d’azote.
en polluants et en germes de toutes sortes (virus, bacté- Les muqueuses digestives, les globules blancs qui s’y
ries… Ensuite viennent les fritures et les aliments riches trouvent et les bactéries de la flore du côlon sont
en graisses saturées. Tout cela est encore augmenté par agressés par :
l’ingestion d’alcool dès que l’on dépasse un verre. • La présence de bactéries, de virus, de parasites
Si l’on prend ensuite un café, celui-ci est un puissant sti- dans les aliments (plus des trois quarts des pou-
mulant de l’histamine, donc de l’acidité gastrique et de lets en France sont contaminés par exemple), les
l’inflammation du tube digestif. endotoxines qui restent même quand ils ont été
À l’inverse, les végétaux, encore plus les légumes verts, tués par la cuisson ;
oranges, rouges, pourpres riches en antioxydants et po- • Les perturbateurs endocriniens concentrés dans
lyphénols, les légumes secs, les céréales riches en fibres les graisses animales et aussi transmises par les
surtout solubles comme les flocons d’avoine, les baies et emballages plastiques ;
fruits rouges et noirs, le chocolat noir, le thé vert, le cur- • Un certain nombre d’additifs alimentaires (dont
cuma, le gingembre, les herbes… ont de très puissants l’admissibilité est en train d’être révisée au niveau
effets anti-inflammatoires et équilibrants sur la flore du
européen) ;
côlon.
• Les pesticides ;

3. Le tabac • Les dérivés toxiques dûs aux agressions par la cha-

leur : amines hétérocycliques, benzopyrène, acro-
Le tabac, l’on s’en doute, augmente la quasi-totalité léine, acrylamide…
des cancers digestifs, mais avant cela, et on le sait sou-
vent moins, il favorise le reflux gastro-œsophagien, les

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5. Les médicaments • Les compléments alimentaires contenant du fer

et/ou du cuivre, violemment pro-inflammatoires et
Les médicaments les plus agressifs pour le tube digestif en ce qui concerne le fer, qui favorisent la proliféra-
sont : tion de bactéries indésirables ;
• Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS • Les laxatifs irritants, certains causant des malab-
(187 spécialités en France, – les molécules les plus sorptions de vitamines, et qui n’ont aucun lieu d’être
connues étant le diclofénac, l’ibuprofène, le kéto- comme nous le verrons.
profène, le naproxène, l’indométacine, le piroxicam,
la série des coxib comme le célécoxib), médicaments Les dangers
parmi les plus prescrits au monde, fragilisant la paroi des anticoagulants
de l’estomac et qui peuvent provoquer chez 30 % En France une étude révèle qu’un tiers des hospi-
des patients des dyspepsies (pesanteurs gastriques, talisations suite à un traitement médical est dû aux
douleurs, nausées), des ulcères (jusqu’à 25 % des anticoagulants, en tête les anti-vitamines K. Près
patients) et un nombre important d’hémorragies de d’un million et demi de Français sont sous AVK, la
première cause d’accidents. On estime de manière
l’estomac pouvant être mortelles. conservative qu’environ 6 000 décès leurs sont im-
• L’aspirine – qui est un AINS – est corrosive pour la putables chaque année.
muqueuse digestive ; c’est la deuxième cause d’hé- Or, les anti-vitamines K (Sintrom, Coumadine, Pre-
morragie digestive ; viscan) ont, par ailleurs, de nombreux effets indé-
sirables. La vitamine K étant puissamment anti-in-
• Les autres anticoagulants et anti-agrégants pla- flammatoire, réduisant les risques de cancers, les
quettaires qui favorisent les mêmes saignements. dépôts calciques dans les artères et la mortalité
cardiovasculaire (un comble, alors qu’elle est pres-
• Les pansements gastriques, qui contiennent crite pour protéger de ce risque !), contrer son action
presque tous de l’aluminium, un pro-oxydant et par des médicaments est totalement inacceptable.
neurotoxique ; Ceci d’autant plus que les médecins et cardiologues
disposent maintenant de toute une batterie d’alter-
• Les antibiotiques qui détruisent la flore et augmen-
natives. Ces médicaments encore remboursés, de-
tent les risques de futures infections antibiorésis- vraient tout simplement être retirés du marché.
tantes ;

III. COMMENT ÉLIMINER LES PETITS PROBLÈMES

DIGESTIFS ?
1. L’aérophagie de liquide, on ingère toujours une quantité variable
d’air en même temps, entre 8 et 32 ml. À l’état nor-
Comme son nom l’indique, l’aérophagie est une mal, le tube digestif contient en permanence un ou
ingestion d’air par l’œsophage, qui descend dans deux litres d’air, dont presque la moitié se trouve
l’estomac (aérogastrie) et peut contribuer à des bal- dans l’estomac. Ce qui entraîne trois à quatre rots
lonnements intestinaux (aérogrêlie) jusqu’au côlon
dans l’heure suivant un repas.
(aérocolie). Lorsque cela affecte l’ensemble du tube
digestif, on parle de « météorisme ». Le phénomène concerne déjà les bébés, que l’on
aide systématiquement à se soulager en les portant

IL’explication après la tétée sur l’épaule tout en esquissant une pe-

tite danse et en leur tapotant le dos.
Il est tout à fait normal d’avaler de l’air en mangeant.
Un adulte déglutit 1 000 à 2 000 fois par jour et avale Le problème survient lorsque la quantité d’air ingé-
2 à 3 ml d’air par déglutition. En avalant une gorgée rée est excessive.

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I
Notre ventre sera le premier à en bénéficier.
Le problème
Par ailleurs ce type de condition favorise le goût, la
Cette quantité d’air excessive, plus ou moins piégée
satiété (mieux on goûte, moins on se surcharge), la
à différents niveaux entraîne un inconfort :
digestion, réduit les risques d’inflammation du tube
• Sensation de gonflement
digestif, de surpoids, et augmente à long terme la du-
• Douleur lorsque l’air se bloque rée de vie en bonne santé.
• Rots répétés plus ou moins chargés d’acidité si l’air De bonnes conditions de repas, de dégustation ont
remonte de l’estomac à la fois des effets anti-stress et permettent de pro-
• Distension gastrique duire plus d’énergie avec moins de calories. Moins de
• Ballonnement intestinal calories, cela signifie moins de travail pour l’appareil
• Douleurs abdominales digestif, moins d’inflammation post-prandiale (dans
• Flatulences… les heures qui suivent le repas), moins de déchets ra-
dicalaires, moins d’usure globale de notre organisme
Et comme nous l’avons dit, lorsque les tripes sont entier.
touchées, cela se répercute immédiatement sur le
Mais on peut aussi avaler de l’air en dehors des repas !
cerveau, l’état général de bien-être s’en ressent, la
concentration est moins incisive, l’énergie pour agir Le stress agite les cellules musculaires de l’œsophage
baisse… qui engloutit inconsciemment de l’air et distend des
segments plus ou moins étendus de tout le tube di-

ILes solutions gestif. Surtout que cette agitation se limite rarement

à l’œsophage : l’estomac, l’intestin, les voies biliaires,
Chez l’enfant, la succion du pouce et la mastica-
le côlon et même le sphincter anal peuvent se spasmer
tion de chewing-gums provoquent une hyper-saliva-
sous l’effet de bruits intrusifs, de contraintes exces-
tion et l’ingestion d’air quand la salive est avalée. Les
sives, de conditions de travail, de circulation routière
boissons gazeuses peuvent aggraver le problème. En
difficile, de conflits, de mauvaises nouvelles aux ac-
cas d’aérophagie, que ce soit chez l’enfant ou chez
tualités… Les occasions de subir des contrariétés ne
l’adulte, il vaut donc mieux les éviter.
manquent pas…
Des conditions inconfortables de repas (souvent le
Or, nous avons rarement la possibilité de faire dispa-
midi, peu de temps debout, dans un environnement
raître toutes ces sources de stress. Est-il possible de
bruyant et sur le pouce), la précipitation, la dégluti-
garder au fond de soi une « planète ventre » en paix
tion rapide, les contrariétés favorisent l’engloutisse-
alors que l’harmonie ne règne pas toujours autour de
ment de quantités d’air plus importantes.
nous ?
Tout repas, même s’il est simple, mérite des condi-
Mais on peut s’approprier de nombreux outils qui,
tions déstressées, un temps minimal (en général éva-
avec le temps, permettent de bénéficier d’une nou-
lué à 45 minutes). Les Anciens d’Okinawa observent
velle balance.
la règle de ne jamais s’assoir à table stressé, car ils
considèrent que cela va perturber leur relation aux Parmi ces outils :
aliments. • L’appréciation que nous avons abordée, et qui
Je conseille de prendre un petit moment pour soi avant mérite de ponctuer toutes nos journées, du lever
chaque repas, ne serait-ce que le temps de quelques au coucher ;
respirations complètes, de regarder l’assiette, d’appré- • Des micro-vacances ou micro-méditations où
cier ce qu’il y a dedans, sa valeur (il a fallu beaucoup nous nous concentrons à 100 % sur, par exemple :
d’efforts pour les agriculteurs, les transporteurs, les une photo de vacances, une peluche, un parfum,
cuisiniers pour que cette assiette existe)… Il n’était une fleur, des nuages qui passent, un souvenir heu-
pas non plus obligatoire que l’évolution produise des reux, un air de musique que l’on peut fredonner…
poireaux, de la coriandre, des olives dont on puisse • La respiration complète, et l’enchaînement re-
tirer l’huile, … Un repas est un moment privilégié charge-décharge pour évacuer les émotions néga-
pour une mini-méditation centrée sur l’appréciation tives (partie du Parcours Okinawa avec plusieurs
de ce qui existe. types de méditations, www.parcours-okinawa.fr) ;

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• Autant que possible mettre en place une vie qui cuits à la vapeur, pochés, marinés, crus... riches en
corresponde au mieux à nos désirs et valeurs taurine, magnésium et oméga-3.
(vivre dans la nature ou en ville, faire un travail Pour s’aider à se débarrasser des accumulations d’air
que l’on aime plutôt qu’ un travail « alimen- quelques outils simples et efficaces :
taire »...) ;
• Éviter de se forcer à éructer, ce qui peut faire passer
• Pallier notre manque journalier en magnésium. de l’air du haut du tube digestif vers le bas et don-
On peut améliorer ses apports alimentaires en ma- ner l’impression que l’on a une réserve infinie d’air,
gnésium en consommant chaque jour : favoriser plutôt l’évacuation de l’air sous l’effet de
• Des eaux riches en magnésium (Hépar, Contrex, la détente intérieure ;
Badoit, Quézac,...) – les eaux plates peuvent être • Faire une petite promenade digestive (mais plus on a
utilisées pour les boissons chaudes et les soupes ; mangé dans de bonnes conditions et moins on s’est
• Du thé (mieux vert), plus souvent que du café, à surchargé, moins elle a besoin d’être prolongée) ;
classer dans les boissons « plaisir » à déguster de • La pratique quotidienne de tout sport aide à éva-
temps en temps ; cuer l’air, le plus efficace étant le jogging, les sauts
• Remplacer les sodas industriels par des jus de fruits (on peut tout simplement sautiller sur place), le
ou des smoothies ; stretching ;
• Éviter les excès d’alcool, qui augmentent l’excré- • Le yoga, en particulier les positions inversées,
tion urinaire du magnésium et la sur-utilisation la plus simple étant la chandelle (rester trois mi-
des vitamines B ; nutes) ;
• Consommer des céréales complètes ou semi-com- • Beaucoup de techniques asiatiques de bien-être
plètes, de préférence sans gluten : quinoa, sarrasin, utilisent de petites percussions sur le ventre ;
riz... On peut les consommer sous forme de flocons • S’auto-masser le ventre, allongé sur son lit ou dans
ou de semoules au petit déjeuner, les inclure dans la baignoire ;
les salades et les soupes ;
• On peut aussi se faire masser, bien sûr ;
• Du lait de soja enrichi en calcium à la place du lait
de vache, doublement favorable en ce qui concerne • Des ostéopathes et étiopathes font du « viscéral »
le magnésium, ainsi que les yaourts au soja (si pos- et peuvent aider à pacifier notre « planète ventre ».
sible au bifidus), les tofu (le tofu soyeux est le plus
facile à incorporer dans les recettes) ; 2. Les reflux
• Des légumes secs : des lentilles, des haricots, des
Le contenu de l’estomac, imprégné d’acide chlorhy-
pois, des légumes verts et certains féculents comme
drique sécrété par la paroi gastrique à la fois pour sté-
la patate douce, la châtaigne, la banane... riches en
riliser le bol alimentaire et permettre sa digestion par
magnésium et en vitamine B6 ;
les enzymes, peut remonter dans l’œsophage.
• Des oléagineux : amandes, noix, noisettes, noix

I
de cajou, noix du Brésil, noix de pécan, pistaches
(entiers, en poudre, en purées à mélanger dans les L’explication
céréales ou à tartiner) ; D’une part, la fin de l’œsophage comprend un
• Globalement plus de végétaux riches à la fois en sphincter qui se relâche quand on déglutit et se re-
magnésium, en vitamines B, en anxioxydants et en ferme pour éviter la remontée des aliments.
polyphénols ; D’autre part, la partie haute de l’estomac, le cardia,
• Utiliser pour assaisonner de l’huile de colza (bio forme un angle (« angle de His ») qui contribue mé-
en bouteille de verre), de deux à trois cuillérées à caniquement à prévenir les reflux, et ceci grâce à une
soupe par jour (les oméga-3 sont altérés par la cha- détente de la région abdominale et une pression plus
leur) ; élevée de la région thoracique.
• Consommer trois fois par semaine des poissons Ce mécanisme étant imparfait, il est normal que
gras (saumon, truite de mer, flétan, maquereau, ha- de petits reflux soient constatés, sans qu’ils aient de
reng, sardines...), des crustacés et des fruits de mer, conséquences inquiétantes.

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Mais si la région abdominale est tendue, que l’esto-

mac est spasmé par le stress, la pression augmentée Une cure de magnésium
peut entraîner des reflux importants et/ou répétés.
Pour pallier les limites techniques de l’alimenta-
Il arrive cependant – beaucoup plus rarement – que tion en magnésium (environ 240 mg par jour au
le cardia soit anormalement remonté dans le thorax lieu des 400 recommandés) et les surutilisations
dûes au stress (pertes urinaires), on peut apporter
et ne puisse plus jouer son rôle anti-reflux. C’est ce
le reste sous forme de compléments.
qu’on appelle la hernie hiatale.
Le sel de magnésium ne doit pas être laxatif, mais

I
au contraire, bien absorbé.
Le problème Les études montrent que les sels liposolubles
Les reflux acides sont corrosifs sur la muqueuse de comme le glycérophosphate de magnésium sont
les plus biodisponibles. Pour empêcher qu’il ne
l’œsophage qui n’est pas apte, contrairement à celle
ressorte des cellules sous l’effet des stress, on
de l’estomac, à se protéger contre l’acidité. Cela fi- l’associe à de la taurine. Et d’autres effets du
nit par entraîner des sensations de brûlures qui ont stress sont mieux combattus avec l’adjonction
tendance à se propager du bas vers le haut, que l’on d’un peu de vitamine B6 et d’arginine.
appelle pyrosis. Il est souhaitable de commencer par une « cure
d’attaque » de 600 mg de magnésium-élément
Entre 10 et 20 % de la population occidentale est par jour pendant environ un mois (un stick de D
concernée par le pyrosis. C’est la première cause de Stress Booster trois fois par jour) et d’adapter
consultation pour des symptômes digestifs. ensuite les quantités en fonction de son ressenti
(énergie et réactivité au stress).
Si les reflux perdurent, la muqueuse œsophagienne
s’enflamme, ce qui peut être aussi associé à des dou-
leurs : c’est l’œsophagite. Cette inflammation en- plus une personne consomme de graisses et de
traîne à la longue une fibrose et un rétrécissement de viandes, plus le risque d’œsophage pré-cancéreux et
la fin de l’œsophage et/ou des altérations des tissus cancéreux est élevé.
pré-cancéreuses (œsophage de Barrett), et finale- Les reflux sont aussi une cause d’insomnies et de
ment un cancer. Or un tiers des patients chez qui on sommeil non réparateur.
constate une œsophagite à la fibroscopie ne se sont

ILes solutions
jamais plaints ni de brûlures ni de douleurs. Plus rare-
ment la muqueuse enflammée saigne.
Le tabagisme augmente les risques de reflux, d’in-
Une étude japonaise chez trois groupes de diabé- flammation et de cancer. La solution la plus adap-
tiques observe que la consommation de jaune d’œuf tée consiste à le remplacer par de « bonnes drogues »
entraîne une sécrétion excessive de cholécystoky- ayant des effets sérotoninergiques comme le choco-
nine. La cholécystokynine relâche la fermeture haute lat noir, les glucides lents, le magnésium, le safran,
de l’estomac. le sport, les activités créatives (pour plus de détails,
Chez des volontaires sains, le passage de protéines et revoir le numéro des Dossiers Santé&Nutrition n°46
de glucides n’augmente pas la sécrétion de cholécys- sur la dépendance au sucre).
tokinine, mais celle de graisses l’augmente et réduit le
Le stress augmentant les pressions abdominales et les
tonus du sphincter de l’œsophage.
spasmes de l’estomac sont un très fréquent facteur de
Enfin l’augmentation de la cholécystokinine resserre le reflux. Par ailleurs plus il y a d’air emprisonné dans
pylore, le sphincter du bas de l’estomac et empêche la l’estomac (une étude japonaise a constaté qu’il pou-
vidange gastrique. Ceci explique qu’un repas gras reste vait en contenir jusqu’à 4 litres !) plus la pression est
plus sur l’estomac et contribue à l’augmentation très élevée et le risque de reflux augmenté. Nous avons vu
significative du risque de reflux. plus haut quoi faire pour réduire et l’aérophagie et le
Les études montrent que la fréquence et la sévérité des stress.
reflux et de l’œsophagite est proportionnelle à la quan- Le surpoids et la grossesse augmentent aussi les pres-
tité de graisses animales consommées et inversement sions de la région abdominale et les risques de reflux,
proportionnelle à la quantité de fibres consommées. de même que les repas copieux. Que faire ? Mieux
La méta-analyse de 45 études met en évidence que répartir ses calories en consommant un bon petit dé-

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jeuner protéiné, un déjeuner équilibré en protéines et l’avantage d’amener aussi beaucoup de fibres et de
glucides et… un dîner léger. polyphénols.
C’est bien évidemment là que le bât blesse. Il est essen- Chez les personnes obèses, la pratique d’une activité
tiel, et pas seulement pour lutter contre les reflux, mais physique régulière réduit la fréquence des reflux.
aussi contre les troubles du sommeil perturbé par un Une alimentation riche en végétaux, en particulier
dîner trop copieux, trop riche en protéines animales, en fibres et en polyphénols, a des effets anti-inflam-
contre le surpoids, le diabète et la quasi totalité des matoires et protecteurs des muqueuses gastriques et
pathologies dégénératives, de manger léger le soir et – œsophagienne et a été constatée associée à une fré-
sauf quelques périodes courtes de la vie – végétarien. quence réduite de reflux. Elle est aussi associée à une
En effet la surcharge du tube digestif favorise une fréquence beaucoup plus réduite de surpoids.
inflammation de l’ensemble de l’organisme, ce qui On observe une incidence nettement plus faible des
accélère le vieillissement et les maladies dont la fré- reflux gastro-œsophagiens en Asie :
quence augmente avec l’âge. • Asie de 2,5 à 7,8 %
L’afflux massif de calories dans les cellules engorge les • Amérique du Nord de 18,1 à 27.8 %
mitochondries, nos centrales énergétiques, ce qui a • Moyen-Orient de 8,7 à 33,1 %
trois conséquences :
• Amérique du Sud 23 %
• Des calories non brûlées repartent et se déposent
• Europe de 8,8 à 25,9 %
dans le tissu adipeux ;
• Australie 11,6 %
• Les centrales énergétiques en surchauffe émettent
plus de radicaux libres, les déchets corrosifs au En comparant 148 prêtres bouddhistes avec des
cœur des phénomènes du vieillissement et des pa- contrôles sur la population générale, il apparaît
thologies dégénératives ; qu’une alimentation végétarienne réduit de moitié la
• Les réparations qui doivent se faire la nuit dans fréquence des reflux.
un climat de ralentissement du métabolisme, ne Une étude chez des volontaires permet de constater
peuvent pas se faire aussi bien et les dégâts sur les que plus le repas est riche en graisses, plus le cardia
cellules et les gènes s’accumulent. se relâche et plus l’acidité de l’estomac remonte dans
l’œsophage.
Manger trop le soir, et encore plus des protéines ani-
males, s’avère une des bonnes façons de réduire effica- Une alimentation anti-inflammatoire comprend
cement sa durée de vie en bonne santé !! donc :
On peut aussi fragmenter encore plus ses repas en fai- • Pas de café et de boissons contenant de la caféine
(sodas, boissons énergétiques), la caféine augmen-
sant une petite collation de milieu de matinée et de
tant en plus les sécrétions d’acide chlorhydrique ;
milieu d’après-midi, par exemple fruits, oléagineux
(amandes, noix, noisettes…), chocolat noir qui ont • Peu de viandes ;
• Peu ou pas de produits laitiers ;
Attention aux fausses • Peu de graisses saturées et trans (beurre, margarines,
alertes fromage, viandes grasses, jaunes d’œufs, fritures,
produits agro-alimentaires contenant de huile de
Une douleur parfois violente au niveau du cœur palme, pâtisseries, glaces – préférer les sorbets) ;
et, naturellement, on craint de faire un infarctus.
Mais si vous faites souvent de l’aérophagie et que • Des baies rouges, noires, violettes, pourpres ;
vous n’avez pas de facteurs de risques cardiovas- • Beaucoup de végétaux ;
culaires, pas de panique ! C’est le plus souvent de
l’air bloqué dans l’œsophage à la hauteur du cœur • Des oléagineux, en particulier des amandes com-
qui peut le comprimer un peu. On appelle cela un plètes ;
pseudo-angor.
• Des huiles d’olive extra-vierge et de colza (bio en
Respirez à fond, sautillez sur place, étirez-vous bouteille de verre) ;
puis faites une micro-sieste ou une micro-médita-
tion et tout rentrera dans l’ordre. • Du curcuma, du clou de girofle, de la muscade, de
l’ail, de l’oignon, des herbes ;

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• Du chocolat noir à plus de 74 % ; L’acide chlorhydrique, est sécrété par la paroi de l’esto-
• Du thé, surtout vert, du roïbos, des infusions d’hi- mac sous la stimulation de la gastrine et de l’histamine.
biscus… Il sert à stériliser les aliments et à activer l’enzyme qui
digère les protéines à ce niveau la pepsine.
Le vin rouge contient des polyphénols, mais en cas
de reflux, la présence d’alcool augmente les brûlures. Le pH de l’estomac est, de ce fait, très acide, entre 1
Quand l’alimentation anti-inflammatoire a été mise et 2.
en place, au bout de quelques mois, on peut réintro- Normalement, la paroi de l’estomac est protégée par
duire progressivement, un verre, puis éventuellement un mucus du caractère corrosif du bol alimentaire
un deuxième verre de vin rouge. imprégné d’acide. Mais un excès de sécrétions acides,
une infection chronique, ou des interférences inflam-
Si l’on a déjà un reflux, des brûlures et a fortiori de l’in-
matoires ou médicamenteuses peuvent mener à la
flammation révélée par une fibroscopie, il faut ajouter :
corrosion de la paroi gastrique, ce qui déclenche dans
• Une cuillérée à soupe de gel d’aloe vera à 99 % au un premier temps à une simple gastrite.
cours de chaque repas (par exemple dans un jus de
grenade, de myrtille, de cassis…) ; Si le bol alimentaire qui sort de l’estomac dans le duo-
dénum est chroniquement hyper-acide, ou mal tam-
• Un complexe généraliste contenant du zinc bio-
ponné par les sécrétions biliaires et les bicarbonates du
disponible (Multidyn Senior un stick matin et soir pancréas, l’inflammation peut gagner la partie haute
pendant deux mois, puis un stick par jour) ; de l’intestin, le duodénum.
• Du magnésium (trois sticks de D Stress Booster
Les causes principales de sécrétion acide excessive sont
par jour) ;
le stress et la consommation de café. La caféine aug-
• Des polyphénols en compléments comme Antiox mente la sécrétion d’histamine et provoque des pro-
F4 (deux à quatre cuillères à soupe matin et midi) ductions très augmentées d’acide.
ou Flavodyn (une à deux doses matin et midi).
L’agent infectieux en cause est l’Helicobacter pylori
qui est capable de résister à un tel milieu acide. Les
3. Les pesanteurs médicaments principalement en cause sont l’aspirine
et les autres AINS (voir plus haut). Une majorité de
gastriques et indigestion, personnes cumule les facteurs remplissage stomacal

la gastrite excessif, café, stress, Helicobacter et médicaments ou

n’importe quelle combinaison de chacun d’entre eux.
Les pesanteurs gastriques et indigestion sont très ba-

ILe problème
nales et peuvent n’être que ponctuelles. Si elles sont
chroniques, elles risquent de se compliquer par de
Une inflammation qui se prolonge, dans l’estomac,
l’inflammation et mener à une gastrite.
comme dans l’œsophage et le duodénum, est la porte
L’inflammation peut toucher tout le tube digestif, de ouverte à des dégâts de plus en plus profonds : par
la bouche à l’anus. exemple les ulcères qu’ils soient donc gastriques ou
Après l’œsophage, elle peut se loger dans l’estomac et duodénaux. Le stade après l’ulcère est la métaplasie,
provoquer des symptômes peu spécifiques : douleurs, c’est-à-dire que les gènes des cellules sont endommagés
indigestion, sensation de ballonnement, nausées… et on évolue vers une lésion pré-cancéreuse puis, fata-
lement, un cancer.

IL’explication La gastrite et l’infection à Helicobacter sont les causes

majeures de cancers de l’estomac.
Les pesanteurs gastriques et indigestions sont sur-
tout dues à des repas trop copieux qui surchargent Trois mises en garde avant de suivre un traitement.
et dilatent l’estomac. Elles sont souvent associées à des Première mise en garde : aucun traitement symptoma-
tensions et stress, lesquels provoquent des spasmes de tique ne devrait être suivi sans aller d’abord effectuer
l’estomac et une fermeture prolongée du pylore. Résul- une fibroscopie, permettant de voir ce qui se passe
tat : la vidange gastrique ne se fait pas dans les délais dans l’œsophage, ni une gastroscopie, l’équivalent
habituels. pour l’estomac.

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Car si l’on prescrit un traitement anti-acide pour sou-

lager, on peut très bien prolonger le délai avant lequel Pepsi à côté de la plaque
une transformation pré-cancéreuse ou un cancer déjà
Caleb Bradham, pharmacien à New Bern, en Ca-
installé est diagnostiqué ! roline du Nord, inventa au XIXe siècle une potion
Il faut aussi tenir compte de l’âge de la personne (plus à base de noix de cola contre la « dyspepsie » et
les troubles de la digestion, qui devint en 1898…
elle est âgée, plus le risque de cancer augmente), des
Pepsi-Cola.
antécédents personnels et familiaux et des facteurs de
Qu’est-ce qu’il y a dans les fameuses canettes qui
risque (par exemple un fumeur qui mange très peu de ont fait le tour de la planète, et que l’on trouve
végétaux). même dans les endroits les plus reculés du
Or, plus on attend, plus le pronostic se dégrade. globe ? Une cannette de Pepsi contient :
• 41 g de sucre – un sirop de maïs riche en fruc-
Deuxième mise en garde : un simple traitement pour tose démontré comme étant la cause majeure
soulager (pansements gastriques, inhibiteurs de la de surpoids et de diabète ;
pompe à protons…) ne résout pas les causes de l’hype- • 150 calories ;
racidité et de l’inflammation, qui reprendront après • 38 mg de caféine – qui augmente la sécrétion
l’arrêt du traitement ; en outre ces médicaments ont d’acide chlorhydrique dans l’estomac et les
des effets secondaires indésirables : pertes urinaires de magnésium et de calcium,
amplifiant les effets du stress sur le tube diges-
• Les pansements gastriques contiennent de l’alumi-
tif ;
nium pro-oxydant et neurotoxique, qui passe beau- • De l’acide phosphorique – qui inhibe l’absorp-
coup plus facilement et dans le sang et dans le cer- tion et du magnésium et du calcium et qui, à
veau en cas d’inflammation. forte dose, est facteur d’ostéoporose ;
• Les inhibiteurs de la pompe à protons privent la per- • Un colorant carcinogène, le 4-méthylimidazole
ou 4-MEI à une concentration 800 fois supé-
sonne des avantages de l’acide chlorhydrique et l’ex- rieure à celle à laquelle seul l’État de Californie
pose à des risques plus élevés d’intoxication alimen- l’a contraint.
taire et à une réduction de l’efficacité de la digestion Le Pepsi fait exactement l’inverse de ce qu’il pré-
par la pepsine. Or, une digestion imparfaite fait le lit tendait faire.
des intolérances alimentaires.

ILes solutions
Combien de patients voit-on aujourd’hui avec des
prescriptions à long terme de ces médicaments, alors
que c’est contraire aux recommandations officielles ?
• Éviter le bourrage stomacal, en répartissant mieux
Troisième mise en garde : en cas d’infection par He- les calories, surtout le soir, comme nous l’avons déjà
licobacter, les médicaments dont on a abusé sont de vu ;
moins en moins efficaces, car la bactérie devient de • Remplacer le café par le thé (qui n’augmente pas les
plus en plus antibiorésistante. Un protocole classique sécrétions acides et est puissamment anti-inflamma-
anti-Helicobacter comprend trois médicaments (tri-
toire) ;
thérapie) : un inhibiteur de la pompe à protons (IPP)
et deux antibiotiques. • Évoluer vers une alimentation de plus en plus anti-
inflammatoire, selon les lignes décrites plus haut ;
Or ce protocole s’avère de plus en plus inopérant. Les
• Mieux gérer son stress (outils de gestion, magné-
cliniciens cherchent à dépasser cette résistance aux
sium) ;
traitements en tentant une quadrithérapie qui pour
le moment donne de meilleurs résultats. Mais pour • Suspendre la consommation d’alcool le temps que
combien de temps ? On constate par ailleurs que plus les choses s’arrangent (la prise de magnésium, une
l’estomac est acide plus il détruit les antibiotiques. Des cure de vitamines B et les autres mesures améliorant
auteurs prédisent la fin du règne des antibiotiques et le contrôle sérotoninergique des pulsions, aidant à se
demandent que l’on examine les alternatives, la pre- passer et d’alcool et de tabac) ;
mière qu’ils suggèrent étant d’ajouter des probiotiques. • Arrêter les prises d’aspirine et d’AINS ;
Nous allons voir qu’il y a d’autres mesures basiques à • S’il y a eu prise d’IPP, la prise de magnésium est
mettre en place. d’autant plus importante car ils ont des effets anti-

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magnésiens ; autre, au Mexique, montre le contraire.

Ces mesures réduisent déjà les pesanteurs gastriques, En cas d’ulcère et/ou de lésions pré-cancéreuses, il
les indigestions, les sécrétions acides excessives en com- faut penser à renforcer le tissu conjonctif – ce à quoi
mençant à lutter contre l’inflammation de la paroi gas- participent les polyphénols – avec du silicium (par
trique. exemple Dissolvurol, quatre pipettes le matin pen-
dant quelques mois, puis deux pipettes par jour en
En cas de gastrite, a fortiori d’infection par Helicobac-
entretien à long terme – en pharmacie).
ter, d’ulcère ou de lésions pré-cancéreuses, ajouter :
• Des aliments et boissons riches en polyphénols, les
polyphénols étant à la fois puissamment anti-inflam- BIEN À VOUS !
matoires, anti Helicobacter et anti cancer : fruits et Dr Jean-Paul Curtay
légumes, baies rouges, noires, violettes, pourpres,
pommes bio avec la peau, huile d’olive extra-vierge,
curcuma, clou de girofle, ail mariné, amandes com-
plètes, chocolat noir, thé vert, thé vert matcha, infu-
sions d’hibiscus ;
• Du gel d’aloe vera bio à 99 % (deux à trois cuillérées
à soupe par jour dans des smoothies, fruits pressés,
soupes…) ;
• Huile riche en oméga-3 : deux tiers de lin ou came-
line avec un tiers d’olive ou de colza pour assaison-
ner (deux cuillérées à soupe par jour) ;
• Après dosage plasmatique et correction des déficits
ou carences supplémentation en vitamine D (sans
toluène), environ 2000 UI de vitamine D par jour ;
• Magnésium en complément (D Stress Booster un
stick trois fois par jour) ;
• Polyphénols en complément (Antiox F4, quatre
comprimés matin et midi ou Flavodyn deux doses
matin et midi) ;
• Si insuffisant ou en cas de lésion pré-cancéreuse
ajouter Physiomance DNAir (un à deux sticks par
jour) ;
En cas d’insuffisance on peut encore considérer la
prise de bromélaïne, qui sont des enzymes d’ananas,
anti-inflammatoires (Bromélaïne 550 mg – Super-
Smart, de une à quatre gélules par jour en fonction
de l’intensité du problème). Je déconseille Extranase
qui contient un phtalate, perturbateur endocrinien.
Une étude trouve un effet positif au poivre de
cayenne qui contient de la capsaïcine sur les dys-
pepsies. Elle a été montrée aussi analgésique dans
d’autres études.
Mais, par ailleurs, c’est une épice agressive qui brûle
et je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure idée.
D’autant plus que si une étude observe une réduc-
tion des risques de cancer de l’estomac en Italie, une

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Les notes et nombreuses références de ce dossier sont consultables à l’adresse suivante :

http://www.santenatureinnovation.com/dossiers/DSN-51_ventre_sources.pdf

Les dossiers de Santé & Nutrition

Les nouveaux traitements naturels validés par la recherche scientifique
Dossier N°51
Auteur : Jean-Paul Curtay
Directeur éditorial : Benjamin Wright
Conseil rédactionnel : Jean-Marc Dupuis
Santé Nature Innovation – SNI Editions
Adresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – Suisse
Registre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013
CH-217.3.553.876-1
Capital : 100.000 CHF
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