Cours Suites Réelles, Propriétés de L'ensemble IR Et Suites Réelles, SMIA S1
Cours Suites Réelles, Propriétés de L'ensemble IR Et Suites Réelles, SMIA S1
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ANALYSE 1
PROPRIETES DE L’ENSEMBLE R
et
SUITES REELLES
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Table des matières
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Chapitre 1
Faire des mathématiques, c’est parler un langage très précis sans jamais mentir.
En gros, les sciences mathématiques peuvent être divisées en trois parties interdépendantes :
l’Analyse, l’Algèbre et la Géométrie.
A son tour, l’Analyse regroupe plusieurs branches : Réelle, Complexe, Fonctionnelle,
Numérique, Harmonique, ....
Le but ultime de l’Analyse réelle est d’une part la résolution des équations de la forme
f (x) = 0 et d’autre part, la résolution des équations différentielles y ′ = f (x, y) . Ces types
de problèmes (Equation et Equation différentielle) se rencontrent dans tous les domaines de
la recherche scientifique.
Par exemple, en mécanique, il faut résoudre l’équation de mouvement donnée par
d−
→v X− →
m = F ext .
dt
P− → −
→
La position d’équilibre (pas de mouvement) correspond à l’équation F ext = 0 .
En électrocinétique (circuit RLC), on a l’équation différentielle
d2 q dq q
L 2
+ R + = u(t).
dt dt C
La partie concernant les équations différentielles sera traitée au second semestre dans le
cadre du module (Analyse II).
L’analyse mathématique offre aussi une occasion pour apprendre à raisonner logiquement,
rigoureusement et correctement. Ceci est sans doute d’une grande utilité face aux inévitables
problèmes de la vie.
Si Dieu le veut, tout au long de ce semestre, nous allons nous intéresser à l’Analyse
Réelle, qui constitue la base des autres types d’Analyse. En particulier, nous énoncerons les
théorèmes concernant la résolution des équations :
1) Le théorème des valeurs intermédiaires pour l’existence de la solution.
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2) Le théorème de la bijection pour l’unicité de la solution.
3) Le théorème de Rolle qui donne une indication sur le nombre de solutions.
Pour démontrer ces théorèmes, nous aurons besoin des notions de ”continuité” et de
”dérivabilité” qui reposent sur la notion de limite qui, à son tour, repose sur la notion de
”suites.”
REMARQUE IMPORTANTE
Il faudrait savoir que pour faire de l’analyse, il y a des MINIMAS à avoir dans la tête :
– Le langage de la théorie des ensembles (∀, ∃, ∈, ⊂, ∪, ∩...)
– La logique déductive (ou ∨, et ∧, implique =⇒ , équivalent ⇐⇒ )
– Les axiomes (du corps +, −, :, ×, de l’ordre <, ≤, >, ≥, de la borne supérieure sup, ...)
– Les définitions (majorants, minorants, limite, continue, dérivable,....)
– Les Raisonnements DEDUCTIFS (Direct, par l’absurde, par récurrence, par disjonction
des cas, par contraposée, par contraposée partielle, par contre exemple, par analyse-
synthèse, ...)
Insuffisance de l’ensemble Z
L’équation 2x + 1 = 0 n’a pas de solution dans Z.
Insuffisance de l’ensemble Q
L’équation x2 = 2 n’a pas de solution dans Q.
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Figure 1.1 – De haut en bas, les ensembles N, Z, Q, R\Q et la droite réelle R.
N⊂Z⊂Q⊂R⊂C
Lorsque l’on va définir la notion de limite, on aura besoin de deux éléments −∞ et +∞
que l’on rajoute à l’ensemble R, pour obtenir ce qu’on appelle la droite réelle achevée notée
R.
R = R ∪ {−∞, +∞}
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Théorème 1. ————————————————————————
(R, +, ×, <) est un corps commutatif totalement ordonné
————————————————————————
Ce théorème que l’on admettra vu que sa démonstration est excessivement longue, consti-
tue notre point de départ.
les Axiomes du corps qui fixent les régles de calcul
1. l’addition est commutative .
(∀(x, y) ∈ R2 ) x + y = y + x
Conséquences
1. Simplification additive
(∀(x, y, z) ∈ R3 ) x + z = y + z =⇒ x = y
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2. Simplification multiplicative
(∀(x, y, z) ∈ R2 × R∗ ) xz = yz =⇒ x = y
Les Axiomes de l’ordre qui déterminent les régles de Majoration ou de Com-
paraison
1. la trichotomie.
(∀(x, y) ∈ R2 ) x < y ou y < x ou x = y
On utilise aussi la notation ≤ pour inférieure ou égal et ≥ pour supérieure ou égale.
2. la transitivité.
(∀(x, y, z) ∈ R3 ) x < y et y < z =⇒ x < z
3. la positivité.
1 1
(∀(x, y) ∈ R2 ) 0 < x < y =⇒ < .
y x
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Minorant et Majorant d’un ensemble
(∀x ∈ A) m ≤ x
A est alors minorée par m.
Si en plus, m ∈ A, on dira que m est le plus petit élément de A et on écrit m = min A..
Exemple Toute partie non vide de N admet un plus petit élément.
De même, on dit que le réel M est un majorant de l’ensemble A si et seulement si
(∀x ∈ A) x ≤ M
A est alors majorée par M.
Si M ∈ A, on parlera de plus grand élément de A et l’on écrira M = max A.
Remarque
Si A est à la fois minorée et majorée, on dira qu’elle est bornée.
Si A est majorée et que l’ensemble des majorants de A admet un plus petit élément, on
l’appelera borne supérieure de A, et on le note sup A.
sup[0, 1[= 1
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1
inf{ , n ∈ N} = 0
n+1
Remarque Soit A une partie non vide majorée de R. Alors, il y a deux cas :
1) sup A ∈ A =⇒ maxA existe et max A = sup A 2) sup A ∈ / A =⇒ maxA n’existe pas.
Par exemple, si A = [1, 2[ , alors sup A = 2 et max A n’existe pas.
De même, si B une partie non vide mainorée de R. Alors, il y a deux cas :
1) inf A ∈ A =⇒ min A existe et min A = inf A
2) inf A ∈
/ A =⇒ min A n’existe pas.
Par exemple, si B = [1, 2[ , alors inf B = 1 et min B = inf B.
En conclusion
Il s’agit de donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’un réel M, soit la borne
inférieure d’une partie A non vide et minorée de R.
Cette condition doı̂t traduire d’une part que m est un minorant de A et de l’autre que m
est le plus grand minorant, c’est à dire qu’un nombre strictement supérieure à m n’est pas
un minorant de A.
Montrons que
(∀x > 0) (∀y ∈ R) (∃n ∈ N∗ ) : nx > y
Démonstration
Soient x > 0 et y ∈ R. Raisonnons par l’absurde et supposons que
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(∀n > 0) nx ≤ y
ce qui veut dire que l’ensemble
(∃e ∈ E) : α − x < e ≤ α
On appelle partie entière d’un réel x, que l’on note E(x), le plus grand entier relatif
inférieur ou égal à x.
(∃m ∈ N∗ ) : m > x
Posons A = inf{m ∈ N∗ : m > x} et n + 1 = inf A
On a donc
n≤x<n+1
et par suite E(x) = n.
Exemple
(∃m ∈ N∗ ) : m > −x
Posons B = inf{m ∈ N∗ : m > −x} et n + 1 = inf B
On a donc
n ≤ −x < n + 1
c’est à dire
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−n − 1 < x < −n
Remarque
Sachant que
E(10n x) E(10n x) 1
(∀x ∈ R) (∀n ∈ N) n
≤ x < n
+ n,
10 10 10
On conclut que
E(10n x)
x = lim
n→+∞ 10n
Ce qui veut dire que tout réel est limite d’une suite de décimaux.
Par exemple
π≈3
π ≈ 3.1
π ≈ 3.14
π ≈ 3.141
π ≈ 3.1415
π ≈ 3.14159...
√
2≈1
√
2 ≈ 1.4
√
2 ≈ 1.41
√
2 ≈ 1.414
√
2 ≈ 1.4142...
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Densité de Q dans R
1 1
x− < rn < x +
n+1 n+1
La suite de rationnels (rn ) satisfait la condition limn→+∞ rn = x.
Exemple
√
5 = lim un
n→+∞
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√ √
par 2 mais sup A n’existe pas car si supA < 2, il y aura des
A est non vide majoré √
rationnels entre supA et 2, d’après la densité de Q dans R.
1. Définition
(∀x ∈ R) |x| = 0 ⇐⇒ x = 0
3. Inégalité triangulaire (première forme)
||x| − |y|| ≤ |x − y|
Remarque
Cette inégalité sert par exemple à montrer que
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Intervalle de R
]a, b] = {x ∈ R : a < x ≤ b}
[a, b[= {x ∈ R : a ≤ x < b}
3. Intervalle fermé borné ou SEGMENT
[a, b] = {x ∈ R : a ≤ x ≤ b}
] − ∞, b[= {x ∈ R : x < b}
5. Intervalle fermé non borné
[a, +∞[= {x ∈ R : x ≥ a}
] − ∞, b] = {x ∈ R : x ≤ b}
A noter que R =] − ∞, +∞[ et que R = [−∞, +∞].
Caractérisation d’un intervalle de R
Soit A ⊂ R.
Distance usuelle
La notion de distance est très utile en Analyse. Elle permet d’introduire la notion de
voisinage, nécessaire pour définir les limites d’une suite ou d’une fonction. En Topologie,
on généralise la notion de distance à des ensembles autres que R, que l’on appelle ”Espaces
Métriques.”
1. Définition
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2. Symétrie de la distance
Voisinage
La notion de voisinage est nécessaire pour définir la notion de limite. Elle permet de
traduire
l’expression ”tend vers” ou ”proche de .”
1. Voisinage centré
]a − ǫ, a + ǫ[= {x ∈ R : |x − a| < ǫ} est un voisinage centré de a.
] − 1, 1[ est un voisinage centré de 0.
2. Voisinage centré pointé
]a − ǫ, a + ǫ[−{a} = {x ∈ R : 0 < |x − a| < ǫ} est un voisinage centré pointé de a.
] − 2, 0[∪]0, 2[ est un voisiunage centré pointé de 0.
3. Voisinage à droite pointé
]a, a + ǫ[= {x ∈ R : 0 < x − a < ǫ} est un voisinage à droite pointé de a.
]0, 2[ est un voisinage à droite pointé de 0.
4. Voisinage à gauche pointé
]a − ǫ, a[= {x ∈ R : 0 < a − x < ǫ} est un voisinage à gauche pointé de a.
]0, 1[ est un voisinage à gauche pointé de 1.
5. Voisinage de +∞
]a, +∞[= {x ∈ R : x > a} est un voisinage ”à gauche pointé” de +∞.
6. Voisinage de −∞
] − ∞, b[= {x ∈ R : x < b} est un voisinage ”à droite pointé” de −∞.
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Chapitre 2
Soit n0 ∈ N, On appelle suite réelle que l’on note (un )n≥n0 une application définie de
l’ensemble {n0 , n0 + 1, n0 + 2, ....} vers R.
un sans les parenthèses, représentant l’image d’un entier n est appelé terme général de la
suite (un ).
L’ensemble {un , n ∈ N} est appelé ensemble image de la suite (un ).
Remarque Si (un )n≥n0 est une suite réelle définie pour n ≥ n0 , alors en posant vn =
un+n0 , on obtient une suite définie pour n ≥ 0. Donc quitte à faire un décalage d’indice, nous
pouvons toujours supposer que n0 = 0. On notera alors une suite (un ) au lieu de (un )n≥n0 .
Lorsque l’on étudie une suite de réels, ce qui nous intéresse, c’est son comportement à
l’infini, c’est à dire pour des indices suffisamment grand. Ce qui compte alors, ce sont les
termes un où l’indice n est assez grand. On utilise souvent l’expression, ”à partir d’un certain
rang” pour dire ”pour n suffisamment grand.”
Exemples
1. Suite Constante
(∀n ∈ N) un = C te .
2. Suite Arithmétique
(∀n ∈ N) un = p + nr.
C’est une suite arithmétique de premier terme u0 = p et de raison r.
On peut calculer la somme des termes d’une suite arithmétique si l’on sait que
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n(n + 1)
1 + 2 + 3 + ... + n =
2
3. Suite Géométrique
(∀n ∈ N) un = pq n .
C’est une suite géométrique de premier terme u0 = p et de raison q.
On peut calculer la somme des termes d’une suite géométrique si l’on sait que
1 − q n+1
q 6= 1 =⇒ 1 + q + q 2 + q 2 + ... + q n =
1−q
Suite majorée
(∃M ∈ R) : (∀n ∈ N) un ≤ M
Suite minorée
(∃m ∈ R) : (∀n ∈ N) un ≥ m
Suite bornée
(∃(m, M) ∈ R2 ) : (∀n ∈ N) m ≤ un ≤ M
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Suite croissante
Soit N ∈ N.
On dit que la suite (un ) est croissante à partir du rang N ⇐⇒
Suite décroissante
Suite monotone
Suite convergente
————————————————————
Dans la définition qui va suivre, les inégalités strictes peuvent être remplacées par des
inégalités larges et inversement. ————————————————————-
On dit que la suite (un ) converge vers le réel L si et seulement si un devient aussi proche que
l’on veut de L lorsque l’indice n devient suffisamment grand. Ceci se traduit par
(un ) tend vers L quand n tend vers +∞ ⇐⇒
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1,4
1,2
0,8
y
0,6
0,4
0,2
0
0 200 400 600 800 1000
x
lim un = L
n→+∞
et on dira que la suite (un ) converge vers le réel L. Une suite qui n’est pas convergente
sera divergente.
Conséquence immédiate
lim q n = +∞ si q > 1
n→+∞
lim q n = 1 si q = 1
n→+∞
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5
0
0 1 2 3 4 5
x
lim nα = +∞ si α > 0
n→+∞
lim nα = 1 si α = 0
n→+∞
lim nα = 0 si α < 0
n→+∞
REMARQUE
Certaines suites réelles (un ), comme par exemple (en ), sont croissantes et divergentes. Au
lieu de dire qu’elles croissent indéfiniment, on introduit le symbole +∞ (plus l’infini), et on
dira que ces suites tendent vers +∞. On écrira alors
lim un = +∞.
n→+∞
De la même façon, pour une suite (vn ) qui décroı̂t indéfiniment, on écrira
lim vn = −∞.
n→+∞
R ∪ {−∞, ∞}
Lorsque l’on effectue des opérations sur les limites, on respectera les régles suivantes :
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200
150
100
50
0
2 4 6 8 10 12 14
+∞ + ∞ = +∞ et − ∞ − ∞ = −∞
(∀a ∈ R∗ )
a 0
= 0 et =0
±∞ ±∞
Parfois, on tombe sur l’une des FORMES INDETERMINEES SUIVANTES
0 ∞
, , 0.∞, ∞ − ∞ et 1∞
0 ∞
On dit qu’une suite réelle (un ) tend vers +∞ lorque n tend vers l’infini si le terme
général un devient plus grand que n’importe quel nombre positif, dès que l’indice n devient
suffisamment grand.
En d’autres termes,
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De même,
——————————————————-
sin( n1 ) 1
lim 1 = lim n sin( ) = 1.
n→+∞
n
n→+∞ n
1
lim ntg( ) = 1.
n→+∞ n
ln(1 + n1 ) 1
lim 1 = lim n ln(1 + ) = 1.
n→+∞
n
n→+∞ n
1
lim n(e n − 1) = 1.
n→+∞
1 1
lim n2 (1 − cos( )) = .
n→+∞ n 2
(ln(n))α
(∀α ∈ R) lim = 0.
x→+∞ n
———————————————————–
Remarque importante
La nature d’une suite (convergente ou divergente) ne change pas si l’on modifie un nombre
fini de termes de la suite.
Le comportement d’une suite à l’infini (Sa limite eventuelle) ne dépend que des termes
un à partir d’un certain rang.
En d’autres termes, si pour n assez grand, un = vn , alors les deux suites (un ) et (vn )
auront la même nature.
l’expression ” pour n assez grand” se traduit par (∃N ∈ N) : (∀n ≥ N).
On peut aussi dire ”à partir d’un certain rang.”
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Propriétés des limites de suites
Les suites considérées ci-dessous sont supposées avoir une limite (fine ou infinie.)
1. Unicité
Une suite réelle (un ) ne peut pas converger vers deux limites différentes.
Raisonnons par l’absurde et supposons que
lim un = L1 et lim un = L2
n→+∞ n→+∞
et
Démonstration
Soit ǫ > 0 quelconque donné.
ǫ
lim un = L1 =⇒ (∃N1 ∈ N) : (∀n ≥ N1 ) |un − L1 | <
n→+∞ 2
ǫ
lim vn = L2 =⇒ (∃N2 ∈ N) : (∀n ≥ N2 ) |vn − L2 | <
n→+∞ 2
Posons N = max(N1 , N2 ).
Il vient alors
ǫ ǫ
(∀n ≥ N) |un − L1 | < et |vn − L2 | <
2 2
c’est à dire
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3. Limite de la valeur absolue
4. Comparaison
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles ayant des limites finies ou infinies.
En particulier,
Cette proposition est très pratique pour démontrer les propriétés sur les limites sui-
vantes :
6. Multiplication par un scalaire
7. Produit
8. Quotient
un L1
lim un = L1 et lim vn = L2 =⇒ lim =
n→+∞ n→+∞ n→+∞ vn L2
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2.1.2 Le Passage à la limite et le Retour de la limite
Toutes les propositions énoncées dans cette section, se démontrent aisément en utilisant
le raisonnement par l’absurde.
Les suites (un ), (vn ), et (wn ) considérées ci-dessous sont supposées avoir une limite dans
R = R ∪ {−∞, +∞}.
Le Passage à la limite
Cela consiste à déduire des propriétés sur la limite éventuelle d’une suite connaissant les
propriétés de son terme général.
−L −L
L− < un < L +
2 2
L
=⇒ (∃N1 ∈ N) : (∀n ≥ N1 ) un < <0
2
ce qui est en contradiction avec l’hypothèse
Donc limn→+∞ un ≥ 0.
La démonstration (proposée comme exercice ) est analogue si limn→+∞ un = −∞.
Conséquence immédiate
Remarque IMPORTANTE
Lorsque l’on passe à la limite, les inégalités STRICTES deviennent LARGES.
Si (un ) est une suite d’éléments d’une partie A de R, alors, la limite de (un ), si elle existait,
elle appartiendrait à L’HADERENCE de A notée A. Le tableau suivant illustre quelques
exemples.
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A : Partie de R Son adhérence : A ⊂ R
[a, b] [a, b]
[a, b[ [a, b]
]a, b] [a, b]
]a, b[ [a, b]
] − ∞, b[ [−∞, b]
Q R
=⇒ lim un = lim vn
n→+∞ n→+∞
Cas particuliers
1.
(∃N ∈ N) : (∀n ≥ N) |un | < vn et lim vn = 0
n→+∞
=⇒ lim un = 0
n→+∞
2.
(∃N ∈ N) : (∀n ≥ N) vn < un et lim vn = +∞
n→+∞
=⇒ lim un = +∞
n→+∞
3.
(∃N ∈ N) : (∀n ≥ N) un < wn et lim wn = −∞
n→+∞
=⇒ lim un = −∞
n→+∞
29
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3
2,5
1,5
1
5 10 15 20 25 30
Le retour de la limite
Connaissant la limite d’une suite, Il s’agit d’en déduire des propriétés sur son terme
général.
1
M = sup A ⇐⇒ (∀x ∈ A x ≤ M) et (∀n ∈ N ∃an ∈ A : M − < an ≤ M)
n+1
En d’autres termes, M = sup A si et seulement si M est un majorant de A qui est en
même temps limite d’une suite d’éléments de A.
Exemple
Prenons A = [0, 1[. Remarquons que 1 est un majorant de A.
1
d’autre part, la suite (an ) définie par an = 1 − n+1 est une suite d’éléments de A qui
converge vers 1. On en en déduit que
sup A = 1
Remarque Cette caratérisation séquentielle est très PRATIQUE, en effet, Pour montrer
que m = inf A, il suffit de montrer que m est un minorant de A et que, en mêm temps, m
est limite d’une suite d’éléments de l’ensemble A.
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1
0,8
0,6
y
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25
x
de plus,
lim un = sup{un , n ≥ n0 }
n→+∞
De même,
Démonstration
Soit ǫ > 0 quelconque et (un )n≥n0 une suite réelle croissante majorée.
=⇒ sup{un , n ≥ n0 } existe
Posons L = sup{un , n ≥ n0 }.
D’après la caractérisation de la borne supérieure,
(∃N ≥ n0 ) : L − ǫ < uN ≤ L
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Or (un ) est croissante, donc
Remarque1
Si (un ) est une suite croissante NON majorée, alors limn→+∞ = +∞. Si (un ) est une suite
décroissante NON minorée, alors limn→+∞ = −∞.
Remarque2
Le théorème de la limite monotone est parfois utilisé pour calculer la borne supérieure ou
inférieure d’un certain ensemble.
Par exemple, en prenant un = 2 + n1 , on en déduit que
1
inf{2 + , n > 0} = 2
n
étant donné que (un ) est décroissante et que limn→+∞ un = 2.
(∀n ∈ N) un ≤ vn
Pour montrer que deux suites sont adjacentes, on commence par chercher celle qui est
plus grande que l’autre, c’est elle qui sera alors décoissante. L’autre (la plus petite) sera
normalement et automatiquement croissante .
Exemple
1 1 1 1
un = 1 + + + ... + et vn = un + .
1! 2! n! nn!
(vn ) est décoissante.
Remarque
(un ) et (vn ) sont deux suites de RATIONNELS qui convergent vers e qui est IRRATION-
NEL. Ceci confirme le fait que l’ensemble Q n’est pas complet .
Théorème 4.
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2
1,5
0,5
0
2 4 6 8 10 12 14
Démonstration
Soient (un ) et (vn ) deux suites adjacentes avec (un ) croissante et (vn ) décroissante.
On a alors,
(∀n ∈ N) un ≤ vn
Car dans le cas contraire, on aurait
(∃p ∈ N) vp < up
=⇒ (∀n ≥ p) vn ≤ vp < up ≤ un
=⇒ (∀n ≥ p) un − vn ≥ up − vp > 0
(∀n ∈ N) u0 ≤ un ≤ vn ≤ v0
Ceci entraı̂ne que (un ) est croissante majorée (par v0 ) et que (vn ) est
décroissante minorée (par u0 .)
Par conséquent les deux suites sont convergentes.
Or
lim (un − vn ) = 0 = lim un − lim vn
n→+∞ n→+∞ n→+∞
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Donc
lim un = lim vn
n→+∞ n→+∞
lim (bn − an ) = 0
n→+∞
donc
(an ) et (bn ) sont adjacentes et par suite convergent vers la même limite c ∈ R.
de même
Il vient
(∀n ∈ N) an ≤ c ≤ bn
=⇒ (∀n ∈ N) c ∈ In =⇒ c ∈ ∩n∈N In
=⇒ ∩n∈N In 6= ∅
(∀n ∈ N) vn = uφ(n)
Exemples
(u2n ) est la sous-suite des indices pairs.
(u2n+1) est la sous-suite des indices impairs.
(u3−n ) n’est pas une sous-suite de la suite (un ).
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Lemme 6. Si φ est une application strictement croissante de N vers N, alors
(∀n ∈ N) φ(n) ≥ n.
Démonstration
Raisonnons par récurrence.
φ(0) ∈ N =⇒ φ(0) ≥ 0.
Soit n ∈ N : φ(n) ≥ n.
φ strictement croissante =⇒ φ(n + 1) > φ(n) ≥ n =⇒ φ(n + 1) ≥ n + 1.
CQFD.
Théorème 7. Toute sous-suite d’une suite convergente est convergente et converge vers la
même limite que la suite mère
Démonstration
Soit (un ) une suite réelle telle que lim un = L ∈ R et vn = uφ(n) une suite extraite de
n→+∞
(un ).
Prenons un voisinage V quelconque de L.
Or
(∀n ∈ N) φ(n) ≥ n)
donc
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Démonstration
Soit (un ) une suite réelle bornée.
p1 > p0 et up1 ∈ I1 .
La largeur du segment I1 est donnée par δ(I1 ) = b1 − a1 = b0 −a
2
0
.
a1 +b1
De la même façon, posons c1 = 2 .
On définit alors le segment I2 comme étant la moitié de I1 atteinte par une infinité
d’indices.
Parmi ces indices, prenons p2 tel que
p2 > p1 et up2 ∈ I2 .
De plus, δ(I2 ) = b1 −a
2
1
= b02−a
2
0
.
On construit ainsi une suite (In ) de segments emboı̂tés et une sous-suite (upn )
de (un ) telle que
(∀n ∈ N) an ≤ upn ≤ bn
Or (an ) et (bn ) sont adjacentes donc la sous -suite (upn ) est convergente.
2.3.2 Complétude de R
Définition 9. On dit qu’une suite réelle (un ) est de Cauchy si lorsque l’indice devient
suffisamment grand, les termes de la suite se rapprochent les uns des autres. Ceci se traduit
par
(un ) de Cauchy ⇐⇒ (∀ǫ > 0) (∃N ∈ N) : (∀n ≥ N)(∀p > 0) |un+p − un | < ǫ
Remarques
–
Toute suite réelle convergente est une suite de Cauchy.
Démonstration
Soit ǫ > 0 quelconque donné et (un ) une suite qui converge vers L ∈ R.
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ǫ
lim un = L =⇒ (∃N ∈ N) : (∀n ≥ N) |un − L| <
n→+∞ 2
ǫ ǫ
=⇒ (∀p, q ≥ N) |up − L| < et |uq − L| <
2 2
Démonstration
Soit (un ) est une suite de Cauchy et φ est une application strctement croissante de N vers
N, Soit ǫ > 0 quelconque donné.
(un ) est de Cauchy =⇒ (∃N ∈ N) : (∀n, p ≥ N) |un − up | < ǫ
Prenons en particulier p = φ(n) ≥ n. on aura alors
Exemple Classique
Considérons la suite (un )n>0 définie par
1 1 1
(∀n ∈ N) un = 1 + + + ... + .
2 3 n
On a alors
1 1 1 1 1
u2n − un = + + ... + >n =
n+1 n+2 2n 2n 2
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1
=⇒ lim (u2n − n) ≥ n’existe pas
n→+∞ 2
=⇒ lim (u2n − n) 6= 0
n→+∞
Toute suite réelle de Cauchy qui admet une sous-suite convergente est convergente
ou bien
Soit (un ) est une suite de Cauchy et (uφ(n) ) une sous suite convergente.
D’après le lemme précédent,
Théorème 12.
Toute suite réelle de Cauchy est convergente
On dit alors que l’ensemble R est complet, ce qui n’est pas la cas pour l’ensemble Q.
Démonstration
Soit (un ) une suite de Cauchy dans R.
Donc
(un ) est convergente et lim un = lim uφ(n) .
n→+∞ n→+∞
Remarque
La complétude de l’ensemble R, est une propriété essentielle en analyse réelle. Elle est à
la base
des fameux critères de Cauchy : convergence d’une suite, existence de la limite d’une fonc-
tion, convergence d’une série, convergence d’une intégrale généralisée, convergence uniforme
d’une suite de fonctions ...
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Ces critères sont purement théoriques, ils assurent l’existence d’une limite sans forcément
connaı̂tre cette limite.
Pour terminer cette partie sur les suites de Cauchy, on donnera une CONDITION SUF-
FISANTE pour qu’une suite réelle soit de Cauchy.
Démonstration
Soit ǫ > 0 quelconque donné. Remarquons que (∀n ∈ N) vn ≥ 0.
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