Métallogénie Gén 2010
Métallogénie Gén 2010
Métallogénie Gén 2010
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
BP 1825
I. INTRODUCTION
I .DEFINITION DE LA METALLOGENIE
Ce sont notamment Fe, Ni, Co, Zn, Cu, Pb, Hg, Mo, Bi, Ag, Sb, Ag.
Les concentrations minérales se présentent sous forme de massifs isométriques, en plaque,
tubulaires ou irréguliers.
souvent de très grande extension. C’est le cas des gisements Cu-Co-U du copperbelt Congolo-
Zambien.
I. DIFFERENCIATION MAGMATIQUE
A. MAGMA
On appelle magma une solution silicatée de minéraux en fusion prenant naissance à
l’intérieur de la terre. Lors des mécanismes orogéniques le magma est refoulé vers les parties
superficielles à travers des fissures et des zones de faiblesse. Une partie du magma atteint la
surface en constituant des épanchements volcaniques ou roches effusives. Une autre partie
cristallise en profondeurs en formant des roches grenues (roches intrusives). Les constituants
volatils H2S, HF, HCl, CO2, CO, SO2, HBO3, sont contenus par la pression à l’intérieur du magma.
Lors de l’abaissement de la pression vers la surface ils s’échappent et finissent par se liquéfier
pour donner naissance à des gisements hydrothermaux.
Nous avons trois phase ou stade dans le processus de mis en place des minéraux qui
sont les suivantes :
minéraux utiles qui leur sont liés, ceux-ci cristallisent en dernier lieu en formant des roches
acides (granites, granodiorites, syénites).
Ces gisements sont associés aux roches acides et ultrabasiques (dunites, norites, anorthosite).
Ils sont constitués de minéraux métallifères séparés du magma en cristallisation sous forme de
nids ou de gîtes lenticulaires. Les roches ultrabasiques telles que les dunites, péridotites,
pyroxenites ou sont liés les métaux et minéraux suivants : platine, diamant primaire, cuivre et
nickel. Accessoirement nous y trouvons dans les roches acides : la colombite, la cassitérite, le
zircon, la monazite et rarement l’ilmenite. Nous trouvons deux types de gisements
magmatiques : le gisement magmatique de cristallisation et le gisement magmatique de
liquation.
C’est un gisement à désagrégation, ici les constituants tels que les minéraux métallifères
réfracteurs notamment les oxydes et minéraux natifs qui ont cristallisés en même temps ou
légèrement avant les minéraux silicatés. Les minéraux silicatés constitutifs de la roche : les
olivines et pyroxènes (la température qui varie entre 1000°C-1300°C) avant la formation de la
roche. Ces gisements sont de tailles médiocres (sous forme de nid, forme lenticulaires ou sous
formes des schlierens).
Les minéraux économiquement important sont : la chromite ou chromospinelles (teneur en
chrome varie entre 10 et 65%), la platine natif ainsi que ces alliages (Polyxène), platinoïde
(palladium) et d’autres ressources tels que le diamant primaire, la pérouskite, la loparite et la
néphéline.
5
Ces types de gisements sont localisés dans les roches ultrabasiques à l’exception de syénite et
syénite alcalines.
Tardif : par ce que les minéraux métallifère cristallisent après les minéraux silicates et occupent
les surfaces intergranulaires de silicates (ciment les silicates). Quelque fois on a trouve
les oxydes sous forme de filonné. Cette minéralisation s’est formée a l’étape
magmatique par ce que le filon se trouve emprisonner de le r magmatique la présence
de dunites est une preuve que le filon s’est forme a l’étape magmatique.
Ce gisement ont de forme très variées : strates, filon, stockwerks, schlierens, structures
stratiformes ou disséminations .ce type de gisement est de loin plus fréquent que les gisements
précoces. Ultrabasique (dunite serpentunites) chromites basiques(norite gabro) apatite(felos
de potasium) de titano-magmatite ;dans le syenite ;apatite magmatite dans le syénite
alcalines ;pyrochlore,apatite au Congo Kivu (lweshe) pyrochlore (mobium) de le carbonitites
apatites gisement de économiques :chromospinelles,titanomagmatique
Les gisements exogènes des minéraux utiles se forment par suite des processus géologiques qui
se déroulent dans la zone superficielle de l'écorce terrestre. Ces processus aboutissent à la
formation des sédiments, c'est-à-dire à l'accumulation des masses minérales parmi lesquelles
se retrouvent les gisements des minéraux utiles.
L'altération physique est causée par les variations de la température qui induisent des
tensions à l'intérieur de l'édifice rocheux consécutives à la succession des dilatations et des
contractions. De même, l'eau en gelant dans les fissures des roches, en climat froid, augmente
de volume et crée d'autres fissures. Une activité analogue est exercée par les racines des
plantes lors de leur croissance et par la précipitation des sels dans les fissures. Toutes ces
actions aboutissent à la fragmentation de la roche. Ce qui facilite l'action chimique.
L'altération chimique est l'ensemble des processus de destruction des roches dus à
l'activité chimique des eaux, de l'oxygène libre, des acides carboniques, des acides organiques
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et d'autres substances. Les principales réactions qui interviennent lors du processus d'altération
chimique sont : l'oxydation, l'hydratation, la dissolution et l'hydrolyse.
Les organismes vivants jouent également un grand rôle dans l'altération des roches
(altération biologique). Les organismes absorbent certains éléments des roches détruites et
produisent des substances diverses qui ont une action chimique sur les roches.
Notons néanmoins que cette distinction est quelque peu arbitraire car elle repose sur la
distinction entre le minerai est la roche. Entre le minerai exploitable et la roche complètement
stérile se placent, en effet, les roches un peu minéralisés (qui peuvent peut-être devenir
exploitables avec l'amélioration de la technologie d'exploitation et d'extraction) mais
inexploitables. C'est ainsi que les grosses concentrations résiduelles de Mn de l'Inde se forment
de préférence sur des roches déjà assez fortement chargées en manganèse mais qui ne sont pas
assez riches pour constituer des gisements. En définitive se rangent dans le groupe 2, les
concentrations provenant essentiellement de l'altération des sulfures ou de sulfosels.
I.1.1.1 Généralités
Les ions en solution attirent les molécules d'eau que l'on peut schématiquement
considérer comme des petits dipôles, c'est-à-dire comme deux charges e+ et e-, situées à une
distance l. Les cations attirent les extrémités négatives et les anions les extrémités positives de
ces dipôles:
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K+OH-H+Cl
Le nombre de molécules d'eau qui peuvent ainsi se grouper autour d'un ion déterminé
dépend de la taille de cet ion. Mais ce groupement dépend aussi de l'intensité de la charge à la
surface de l'ion; ex : l'ion Li+ (r = 0,78 A) attire plus d'eau que l'ion Cs+(rayon: 1,67 A) qui a même
charge totale donc moins de charge par unité de surface.
De ce qui précède, il apparaît clairement que l'hydratation d'un ion est proportionnelle à
sa charge Z et inversement proportionnelle à son rayon r. Le rapport Z/r est appelé potentiel
ionique.
r
│
2.00 ┤
│
│ Cs
│
1.50 ┤ Rb
│ K
│
│
1.00 ┤ Na
│
│
│ Li
0.50 ┤
│
│
│
└───┴───┴───┴───┴───┴───┴───────
1 2 3 4 5 6 z
Ce sont des cations solubles restant en solution vraie pour des valeurs élevées de pH.
Ce sont par exemple: Li+, K+, Na+, Ca++, Mg++, Ni++, Co++, Mn++. Ceci se vérifie souvent dans
l'altération des silicates dans lesquels les cations mono et bivalents passent en solution
rapidement par exemple, dans l'altération des péridotites. Le magnésium (élément majeur de la
péridotite), le calcium et les alcalins (en teneurs très faibles) sont éliminés.
8
Les autres conditions qui influencent la formation des concentrations résiduelles sont le
climat et le relief. L'altération météorique est surtout active dans les régions chaudes et
humides (ça peut être un paléoclimat). D'autre part pour qu'il y ait concentration résiduelle sur
place, il faudrait que, le relief soit peu accentué d'abord pour permettre à l'eau de s’infiltrer et
l'altération chimique d'agir, et ensuite pour que l'érosion mécanique n'arrache pas les roches
incomplètement altérées ou altérées.
Ces gisements se rencontrent donc sur des surfaces d'érosion au stade mature ou sénile,
c'est-à-dire sur des surfaces pénéplanées ou presque. Il faut aussi une certaine stabilité
crustale: un abaissement relatif important du niveau de base entraînerait une reprise de
l'érosion qui pourrait détruire les concentrations résiduelles
1- Les concentrations résiduelles de fer, nickel et cobalt type Nouvelle Calédonie (sur
péridotites).
Les hydroxydes de fer et d'aluminium sont souvent associés dans des latérites. On
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distingue deux types de latérites. Les latérites essentiellement ferrugineuses et les latérites
essentiellement alumineuses ou bauxites.
Pour que la concentration résiduelle soit très ferrugineuse ou très alumineuse, il faut une
composition favorable de la roche-mère. Aussi les latérites ferrugineuses se forment-elles
essentiellement à partir des roches pauvres en alumine notamment à partir des roches
ultrabasiques (péridotites plus ou moins serpentinisées) ex. : Cuba et Nouvelle Calédonie.
Comme on vient de le voir les gisements de fer, Ni et Co de Nouvelle Calédonie se sont
développés sur une péridotite. Celle-ci repose sur une pile de basalte-andésites provenant
d'une activité volcanique sous-aquatique. Ce complexe péridotitique a été rapidement soumis à
l'érosion et a évolué vers une pénéplaine. En même temps l'altération détruisait les silicates :
olivines et pyroxènes orthorhombiques (enstastite).
Dans le réseau cristallin de ces silicates magnésiens entre une faible proportion de nickel, de
même rayon ionique que le Mg. On trouve en moyenne 0,25 % Ni dans la péridotite fraîche et
beaucoup moins de cobalt.
Sous le climat tropical maritime de la Nouvelle Calédonie, la silice est soluble. Elle est
donc presque entièrement évacuée. Sur les flancs et au pied des massifs on assiste à des
silicifications des bois actuels.
- Le magnésium est aussi presque totalement évacué. Elle se dépose en partie sous la forme de
lits et de concrétions de magnésite. Beaucoup de dépôts d'argiles vertes magnésiennes et un
peu nickélifères (montmorillonites) doivent aussi avoir emprunté leur magnésium à ce départ
des péridotites.
- Le fer précipite rapidement sous forme d'hydroxydes. Ainsi se forme sur les
péridotites, une couverture de latérites ferrugineuses dont l'épaisseur peut atteindre et même
dépasser 50 m. Celles-ci sont terreuses de couleur rouge à violette, jaune et verdâtre à la base.
Au-dessus se trouve la cuirasse de fer.
- Le nickel reste en partie mobile, une partie importante a certainement été évacuée
jusqu'à la mer où on en trouve des teneurs pouvant atteindre l % dans des argiles marines
(argiles magnésiennes), on le trouve aussi sous forme dispersée dans les latérites terreuses et
surtout vers leur base où sa teneur peut être de l'ordre de 1 à 2 %, mais surtout il s'enrichit
considérablement sur le bedrock péridotitique ; dans la zone de départ (8 à 10 % Ni). Il entre
notamment dans les minerais verts constitués essentiellement d'antigorite nickélifère résultant
de la substitution du nickel au magnésium dans l'antigorite (Mg, Ni) Si2O5(OH) 4.
- Le cobalt reste en majorité dans la latérite sous forme de "fumée" ou de rognons noirs
bleutés d'asbolane (mélange d'oxydes de cobalt, de manganèse et de fer avec silice et alumine)
exceptionnellement on rencontre quelques concentrations de cobalt sur le bedrock.
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Bien que l'aluminium puisse théoriquement être extrait de toute roche ou minéral riche
en alumine, comme par exemple l'argile, la néphéline, la syénite, l’alumine et les feldspaths, la
bauxite est, à présent pour toute fin pratique, le seul minerai de ce métal. La bauxite n'est pas
un minéral mais plutôt une roche contenant au moins un des 3 hydroxydes d'aluminium : la
gibbsite (Al2O3.3H2O), la boehmite (Al2O3.H2O) et le diaspore (Al2O3.H2O). Généralement les
bauxites sont des mélanges de plusieurs hydroxydes d'aluminium et de fer avec accessoirement
des minéraux argileux (kaolinite, illite...), la silice et les minéraux de titane (rutile, anatase).
Pour son extraction par les procédés existants, l'alumine (Al2O3) doit titrer au moins 30%
dans le minerai. Dans ces procédés d'extraction, la solubilité des minéraux d'aluminium est la
caractéristique essentielle. Il existe en effet des roches et des minéraux qui contiennent plus de
30% d'alumine mais que l'on ne peut pas considérer comme des minerais d'aluminium parce
que celui-ci y est si fortement lié qu'il ne peut pas être extrait à des coûts économiquement
acceptables.
Les bauxites ont une origine pédogénétique et résultent de l'altération chimique, sous
des conditions tropicales à subtropicales, des roches contenant de l'aluminium, telles que des
syénites néphéliniques, des basaltes ou des dolérites, des schistes, des shales, des grès et des
calcaires argileux sur une topographie mature (pénéplaine).
Pendant l'altération de ces roches les éléments chimiques facilement solubles (potentiel
ionique inférieur à 3) sont lessivés lors de la dissolution des minéraux porteurs tandis que
l'aluminium et le fer, éléments peu voyageurs, précipitent sur place pour former des minéraux
peu solubles (oxy-hydroxydes de fer et d'aluminium). Il en résulte des mélanges en toutes
proportions d'oxydes ou d'hydrates de fer avec des trihydrates d'aluminium. L’extrémité
ferrugineuse de la série constitue un minerai de fer, tandis que le pôle alumineux est
11
Classification.
Schématiquement, deux types de bauxites sont classiquement reconnus : d'une part, les
bauxites latéritiques appelés autochtones ou primaires et d'autre part, les bauxites dites
sédimentaires, secondaires ou allochtones.
Les bauxites du premier type appartiennent à des couvertures d'altération, meubles ou
indurées, sur des "paléo surfaces". On les rencontre en place ou presque sur leur roche-mère
dont elles dérivent par altération pédologique, sous couvert végétal en pays tropical. Dans
certains cas, elles dériveraient de "terra rosa" sur substratum carbonaté. Ces bauxites sont
généralement affleurantes ou sub-affleurantes ; ce qui rend plus facile leur exploration et leur
exploitation.
Les bauxites appartenant au second type sont, en général, interstratifiées dans des
formations sédimentaires. Elles peuvent provenir du lessivage des sols latéritiques dont les
éléments ont été transportés et sédimentées dans des bassins lointains ; dans divers cas, elles
sont surmontées de couches charbonneuses (dépôt en bassin paralique en liaison avec des
phénomènes de bio-rhésistasie). ces bauxites resédimentées sont en couches minces, souvent
lenticulaires, en liaison avec les irrégularités topographiques de la couche qui leur sert de mur.
L'origine de leurs éléments peut être lointaine et l'évolution chimique commencée sur les
roches-mères (évolution latéritique) s'est poursuivie lors de la sédimentation (formation des
pisolites), puis la diagenèse.
Appartiennent également à ce type les bauxites apparaissant dans des cavités karstiques
au sein des roches calcaires (ou carbonatées, en général).
Sur base de la composition minéralogique, de la nature et de l'enchaînement des
horizons Bardossy (1989) et Bardossy et Aleva (1990) distinguent six catégories au moins parmi
les deux grands types de bauxites.
12
Bauxites latéritiques
Pour ce groupe des gisements la formation sur place est en général, unanimement
admise car tous les termes de passage peuvent être observés entre la roche-mème et la latérite
alumineuse. Cependant il en existe qui sont alluviales et stratifiées (Arkansas, USA). La gibbsite
y prédomine largement mais la boehmite y apparaît.
Les bauxites latéritiques sont subdivisées en trois catégories (les 3 premières) ; . Les
minéraux caractéristiques se distribuent de la manière suivante :
Deuxième catégorie : la gibbsite est le seul minéral dominant tandis que la boehmite
représente 3 à 30 % du volume du minerai. L'hématite est le minéral ferrugineux le plus
abondant. Les gisements caractéristiques sont ceux du Mali et de Weipa (Nord de l'Australie).
Troisième catégorie : il s'agit de gisements de bauxite à gibbsite enfouis sous une couverture
kaolinitique meuble dont l'origine sédimentaire est controversée. Les gisements type sont ceux
de Trombetas au Brésil
Les roches-mères sont variées mais de préférence riches en aluminium et pauvres en
silice (quartz) et en fer : les roches fortement feldspathiques ou feldspathoïdiques sont donc
très indiquées, ce sont :
- des syénites néphéliniques (Arkansas, Brésil, Guinée-Conakry)
- des basaltes ou dolérites (Indes, Allemagne, Ecosse (bauxite à boechnite d'Ayrishire), Guinée
(partie Nord du massif du Fouta Djalo, Cameroum, RDC).
- des schistes métamorphiques ou non (Côte-Ivoire, Ghana, Guinée.
- des grès : Nigéria.
La plupart de ces bauxites reposent sur des surfaces pénéplanées de pays tropicaux
actuels. Leur formation serait donc relativement récente mais certaines d'entre-elles résultent
d'une longue évolution qui se serait poursuivie depuis le crétacé. Beaucoup d'entre-elles n'ont
pas de toit ce qui est intéressant pour leur exploration et leur exploitation.
Quatrième catégorie : la boehmite est l'hydroxyde d'aluminium prédominant. Elle est associée
à l'hématite et à la kaolinite.
Cinquième catégorie : la diaspore est le minéral dominant. Le gisement type est celui de
13
Parnasos, Grèce.
Les bauxites sur roches carbonatées sont très répandues dans le bassin méditerranéen
mais elles ne sont pas synchrones 'Midi de la France, Grèce, Turquie etc.
Il faut remarquer que les bauxites gibbsitiques sont plutôt à goethite, tandis que les
gisements à boehmite et diaspore sont plutôt à hématite. Le diaspore n'apparaît pas
Ces bauxites sont le produit de l'altération in situ des nappes de roches basiques
interstratifiées entre les formations du Groupe de Sansikwa et dans la Tillite inférieure du Bas-
Congo, appartenant au supergroupe Ouest-Congolien. Ces roches mères constituées
essentiellement de dolérites, se repartissent en bandes parallèles épousant l'orientation NNW-
SSE (Fig.) de la chaîne ouest-congolienne dont la colonne stratigraphique est synthétisée dans le
tableau...
14
SiO2 50,43
Al2O3 14,37
TiO2 1,63
Fe2O3 3,54
FeO 8,17
MnO 0,13
MgO 6,17
CaO 9,14
Na2O 2,26
16
K2O 1,25
P2O5 0,16
H2O+ 2,37
H2O- 0,09
Total 99,51
2. Les altérites
-1) des bauxites latéritiques d'une teneur en Al2O3 comprise entre 38.3 et 52.6 % pour
une valeur moyenne de 44.3, d'une teneur en Fe2O3 comprise entre 15.6 et 27.3 pour une
teneur moyenne de 23.4 %, d'une teneur en H2O+ variant entre 18.3 et 27.0 %, pour une
valeur moyenne de 23.1 %, et d'une teneur en SiO2 comprise entre 0.7 et 15.1 % pour une
valeur moyenne de 5.9 %.
-2) des cuirasses argilo-ferrugineuses contenant 18.5 à 65.4 % de Fe2O3 (moyenne : 38.5),
12.6 à 40.1 % de Al2O3 (moyenne : 26.4), 5.8 à 15.8 % de H2O+ (P.F) pour une moyenne de
13.1 %, 6.8 à 31.2 % de silice (SiO2), pour une moyenne de 18.9 %, et 0.9 à 4.3 % de TiO2
(moyenne : 2.4 %).
L'examen des tableaux... montre que Al2O3, teneurs en eau (H2O+ ou P.F) et TiO2 se concentrent
au niveau de l'ensemble allitique tel que défini ci-dessus, et s'appauvrissent au niveau de l'ensemble
fersialitique. En revanche, Fe2O3 et SiO2 diminuent dans l'ensemble allitique (bauxite proprement dite)
tandis qu'ils se concentrent au niveau de l'ensemble fersialitique.
Kaseba (1997) a pu montrer que ces modifications géochimiques qui se traduisent par des
modifications minéralogiques, induisent également des changements importants de structure et de
texture. Ceci mène, de bas en haut, aux bauxites pseudobréchiques (par déferruginisation et la mise en
solution partielle de l'alumine du plasma gibbsitique conduisant ainsi à une alvéolisation progressive de
la roche) qui se dégradent en nodules argilo-ferrugineux ; ces nodules évoluent à leur tour en cuirasse
argilo-ferrugineuse par simple coalescence d'abord, puis par soudure (cimentation) due à l'apport des
oxy-hydroxydes de fer, pour aboutir finalement par dégradation et démantèlement au faciès pisolitique
(niveau gravillonnaire) de surface que l'on trouve au toit des profils cuirassés, emballé dans une matrice
argilo-ferrugineuse. Cependant, plus bas, les nodules et les cuirasses se reconstituent à partir des
éléments (fer, aluminium, silicium) lixiviés dans les zones de dégradation sus-jacentes. En définitive, la
surface cuirassée s'enfonce sur elle-même, aidée en cela par les mouvements tectoniques verticaux. On
peut donc dire que l'ensemble fersialitique est le résultat de la dégradation d'un ancien ensemble
allitique.
Minéralogiquement, les bauxites du Bas-Congo (ensemble allitique) sont constituées
essentiellement de gibbsite (Tableau...), avec des teneurs variant de 33.3 à 87.0 %. Les autres minéraux
présents sont la goethite (teneur variant de 3.0 à 38.3 %, avec une moyenne de 22.3 %), l'hématite
(moyenne : 10.1), le quartz (teneurs variant de 0.0 à 20.3 %, avec une moyenne de 2.1 %) et l'anatase
(moyenne : 1.5%). La kaolinite est très accessoire (moyenne : 0.5 %).
L'ensemble fersialitique comprend essentiellement la goethite (teneurs comprises entre 13.9 et
88.9 %, moyenne : 58.1 %) accompagnée par la kaolinite (teneurs variant de 0.0 à 55.6 %, moyenne : 15.8
%), l'hématite (teneurs comprises entre 0.0 et 38.4 %, moyenne : 11.0 %. Dans certains profils, la
kaolinite est présente à des teneurs non négligeables (teneurs comprises entre 0.00 et 55.6 %, moyenne :
6.3 %). La proportion de l'anatase, minéral porteur du titane dans les altérites du Bas-Congo, est
identique à celle que l'on trouve dans le niveau allitique sous-jacent.
Kaseba (1997) a démontré que la transformation des roches basiques a évolué selon le mode de
bauxitisation directe. La gibbsite se forme dès le front d'altération, sans passer par la phase silicatée
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PRODUCTION ET PERSPECTIVES
La prospection de la bauxite du Bas-Congo a commencé en 1957. Elle fut menée par deux
entreprises : la Forminière et le Syndicat de Recherches Géologiques et Minières des Bas et Moyen
Congo, BAMOCO. Les premières découvertes ont été faites dans la région de Sumbi par Bamoco, suivies
bientôt par la mise en évidence d'autres indices encourageants de bauxite dans plusieurs points de la
région bauxitique.
A la demande des deux sociétés précitées, la Compagnie Belge pour l'Industrie de l'Aluminium
(COBEAL) mena dès septembre 1958 de pré-faisabilité comportant des études techniques et les analyses
chimiques. Le 1er décembre 1959, plusieurs sociétés belges dont Forminière et Bamoco, constituèrent la
société Bauxicongo en vue de la mise en valeur des gisements découverts dont les réserves étaient
estimées à 131 millions de tonnes de minerai à 44. % Al2O3 en moyenne. Par la suite des essais
d'extraction de l'alumine de ces minerais furent confiés à la société française Pechiney.
Enfin, vers la fin de l'année 1961, Bauxicongo clôtura ses activités en raison principalement de
l'instabilité politique du Pays pendant les premières années d'indépendance.
Outre la Province du Bas-Congo, les concentrations bauxitiques sont susceptibles de se rencontrer
sur les roches basiques du Kasai occidental et du Kasai oriental, sur les roches basiques de la Province
Orientale et sur celles du Katanga, notamment sur les roches basiques de Kibambale ainsi que sur les
syénites des provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu.
Quand un gisement sulfuré est exposé en surface il est oxydé. La zone d'oxydation descend, en
principe jusqu'à la surface piézométrique. Cependant dans certains cas, elle peut s'arrêter au-dessus ou
au contraire descendre plus bas que la surface piézométrique actuelle ; sa position est alors conditionnée
par les anciennes positions de la surface piézométrique et par les caractéristiques hydrogélogiques des
roches encaissantes. D'une manière générale la zone d'oxydation est haute de quelques dizaines de
mètres (30 à 80 m au Katanga méridional).
Dans la zone d'oxydation, au-dessus du niveau piézométrique, l'eau circule rapidement vers le
bas. Elle est chargée d'oxygène et de gaz carbonique atmosphériques et elle dissout les éléments
chimiques des roches et des minerais.
21
En dessous de la zone de lessivage, mais toujours dans la zone d'oxydation, les solutions
descendantes chargées des métaux en solution peuvent déposer une partie de leur contenu métallique
et donner naissance à des minerais oxydés
Au-dessous de la surface piézométrique, dans la zone de saturation (d'eau), les roches sont
imbibées d'eau en permanence. L'eau descend lentement vers les points bas. Les solutions descendantes
contenant les éléments dissous dans la zone supérieure réagissent sur les sulfures primaires et
précipitent des sulfures secondaires, supergènes : c'est la zone de cémentation. Cette zone est souvent
très enrichie par rapport à la zone d'oxydation et au minerai primaire.
Dans la zone de stagnation (d'eau), l'eau ne contient pas d'oxygène libre et ne se déplace presque
pas. Les sulfures sont en équilibre avec l'eau et le minerai primaire n'y est pratiquement pas modifié :
c'est la zone de minerai primaire ou hypogène.
La zone d'oxydation
L'oxydation de la pyrite est considérée comme le point de départ de l'évolution des minerais qui
conduit à la formation de la zone d'oxydation et de son corollaire, la zone de cémentation. Dans les
conditions d'oxydation la pyrite donne du sulfate ferreux et de l'acide sulfurique selon la formule :
Le sulfate ferreux ainsi produit se transforme rapidement en sulfate ferrique plus stable dans les
conditions oxydantes et cela de deux manières :
Le sulfate ferrique étant instable en solutions neutres ou faiblement acides, est hydrolysé en hydroxyde
ferrique et en acide sulfurique:
Par ailleurs, le sulfate ferrique est un oxydant puissant qui contribue à la production du sulfate ferreux en
attaquant la pyrite ou tout autre sulfure de fer:
Cette réaction explique la présence du soufre natif dans certains chapeaux oxydés; mais le plus souvent il
est oxydé en SO2.
Suivant l'acidité du milieu le sulfate ferrique peut connaître deux évolutions possibles:
- En milieu neutre ou faiblement acide, l’hydroxyde ferrique forme un gel qui se déshydrate plus
ou moins totalement et forme de la limonite, c'est-à-dire, de la goethite (FeO(OH)), avec des
quantités variables d'eau adsorbée. Lorsque la déshydratation est très poussée, on obtient de
22
l'hématite.
- En milieu plus acide, le fer reste en solution ou bien est précipité sous la forme des divers
sulfates hydratés simples, ferreux ou ferriques, ou complexes (comportant d'autres métaux que
le fer, ex. : la jarrosite:[(K, Na)2 O.3Fe2O3.4SO3.6H2O]). Ces sulfates sont généralement instables
en milieu faiblement acide et se transforment en goethite contribuant ainsi à la formation du
chapeau de fer.
On peut donc dire, en résumé, que le chapeau de fer se forme par les réactions suivantes: pyrite ─
FeSO4 ─ Fe2(SO4)3 ─ Fe(OH)3. En outre l'oxydation de la pyrite donne naissance à deux produits très
importants pour les transformations ultérieures: Fe2(SO4)3 et H2SO4.
Notons que certains chapeaux oxydés, particulièrement ceux développés sur minerai
essentiellement pyriteux peuvent constituer des gisements de fer.
Le sulfate ferrique resté en solution porte l'oxygène à des profondeurs où l'oxygène
atmosphérique n'arrive pas; c'est un agent essentiel de la transformation des sulfures. Il est
constamment produit à partir de la pyrite, mais aussi à partir d'autres sulfures contenant du fer, comme
la chalcopyrite.
Il agit comme un oxydant sur les sulfures:
H2SO4 attaque aussi les sulfures pour former des sulfates. Ainsi se forment des sulfates des divers métaux
inclus dans la minéralisation primaire.
Toute l'évolution ultérieure du corps minéralisé dépend essentiellement de la solubilité des
sulfates formés
ZnSO4 531 18
MnSO4 393 25
CoSO4 266 20
CuSO4 172 20
FeSO4 157 0
AgSO4 8 17
PbSO4 0.04 18
23
L'examen de ce tableau indique des solubilités très différentes pour des métaux souvent associés
dans les minerais primaires tels que le plomb et le zinc.
Le sulfate de plomb est très peu soluble, ainsi que son carbonate. Les chapeaux oxydés des
minerais plombifères sont donc en général riches en anglésite et en cérusite et il n'y a pas de
cémentation en profondeur. Par contre, le zinc dont le sulfate est très soluble dans l'eau, est presque
totalement lessivé du chapeau oxydé. Il est entraîné loin ou il est capté par une gangue carbonatée sous
forme de smithsonite (voir ci-dessous). Pour le zinc non plus il n'y a pas de cémentation. De ce fait le Pb
et le Zn ne sont plus associés dans les chapeaux oxydés.
D'une façon générale, plus la solution est acide, plus elle peut dissoudre. Le dépôt sera donc
facilité par des conditions ayant tendance à diminuer cette acidité. Ces conditions sont réalisées lorsque
la gangue ou les roches encaissantes sont carbonatées (calcite dolomite, sidérite). Ces gangues sont dites
actives. Les gangues silicatées (contenant feldspath, amphibole) sont actives mais à un moindre degré
que les gangues carbonatées. Certaines gangues sont dites inertes (quartz).
Lorsque les solutions sulfatées rencontrent une roche encaissante active, il y a d'abord
neutralisation de Fe2(SO4)3 et H2SO4 et dans le milieu neutre ainsi créé a lieu une réaction réversible du
type :
ZnSO4 + CaCO3 = ZnCO3 (smithsonite) + CaSO4
La circulation de l'eau entretient l'apport des sulfates des métaux lourds de sorte que la réaction
progresse vers la droite. Le carbonate initial est ainsi progressivement remplacé par le carbonate du
métal lourd.
Ce phénomène est très fréquent dans la zone d'oxydation de gisements de quelques métaux en
particuliers le cuivre et le zinc encaissés dans des roches carbonatées où se sont développées
d'importantes accumulations de smithsonite (pour le zinc), de malachite et de chrysocolle accompagnées
de cuprite et de cuivre natif, comme au Katanga méridional. Pour les gisements cupro-cobaltifères du
Katanga méridional, à ces oxydes de cuivre s'ajoutent les oxydes de cobalt. Dans cette zone les teneurs
en Zn, Cu et Co sont exceptionnellement très élevées.
Au Katanga, la zonalité suivante a été observée dans la zone d'oxydation des gisements cupro-
24
D'une manière générale la zonalité supergène d'un gisement de cuivre en roches carbonatées
peut être schématisée comme suit de haut en bas :
- zone à carbonates et silicates de cuivre avec oxydes de fer
- zones à oxydes de cuivre : cuprite (Cu2O), ténorite (CuO) avec Cu natif et Au natif à la base de la
zone d'oxydation. Ces oxydes sont souvent associés à quelques sulfures de cémentation
(chalcosine et covelline).
Le Cu natif se formerait par des nombreuses réactions dont notamment :
1) Cu2S + 3Fe2 (SO4)3 + 4H2O = 2Cu + 6FeSO4 + 4H2SO4 (oxidation d'un sulfure)
2) Cu2O + 2FeSO4 + H2SO4 = 2Cu + Fe2 (SO4)3 +H2O (réduction d'un oxyde)
LA ZONE DE CEMENTATION
La réaction caractéristique de la zone de cémentation des gisements sulfurés est une réaction
d'échange entre les sulfates des métaux lourds en solution et les sulfures primaires (réaction d'échange
entre solutions et corps solides) aboutissant à la formation des sulfures secondaires (supergènes).
Réaction fréquente dans la zone de saturation, elle définit la zone de cémentation. Mais elle peut
se dérouler aussi, à un moindre degré dans la zone d'oxydation.
Ces échanges de métaux sont fonction du degré de chalcophilie, c'est-à-dire de la plus ou moins
grande affinité des métaux pour le soufre. Il est souvent exprimé par la série de Schürmann dans l'ordre
des affinités décroissantes pour le soufre :
Hg, Ag, Cu, Bi, Cd, Pb, Zn, Ni, Co, Fe, Mn.
Ag et Cu sont très chalcophile ; c'est qui explique l'abondance de leurs sulfures secondaires dans
la zone de cémentation. Il y aura facilement substitution du Cu ou du Pb par l'Ag qui est plus chalcophile
25
qu'eux. De même un sulfure de Cu pourra remplacer un sulfure de Pb, Zn, Ni, Co, Fe :
Ainsi dans la zone de cémentation des gisements de sulfures de cuivre apparaissent des sulfures
supergènes de cuivre tels que la bornite (Cu5FeS4, 63.3% Cu), la covelline (CuS, 66 % Cu) et la chalcosine
(Cu2S, 79.8 % Cu) qui sont plus riches en cuivre que la chalcopyrite primaire (CuFeS2, 34.6 % Cu). Il
s'ensuit une augmentation sensible des teneurs en Cu dans la zone de cémentation par rapport aux
minerais primaires.
La puissance de la zone d'enrichissement supergène de sulfures varie de quelques mètres à
plusieurs centaines de mètres. L'absence de carbonates dans les terrains encaissants, l'abondance de la
pyrite et de la chalcopyrite dans les minerais primaires constituent des facteurs favorables pour le
développement de la zone d'enrichissement secondaire de sulfures.
Par ailleurs les autres facteurs influençant l'oxydation et la cémentation sont le climat et le relief.
L'oxydation est surtout active dans les régions chaudes et humides. D'autre part pour que la zone
d'oxydation se développe, il faudrait que le relief soit peu accentué, d'abord pour permettre à l'eau de
s’infiltrer et l'altération chimique (oxydation) d'agir, et ensuite pour que l'érosion mécanique n'arrache
pas les minerais oxydés. En effet, si l'érosion progresse plus vite que l'oxydation gagne en profondeur, il
n'y aura pas de zone d'oxydation et donc pas de zone de cémentation.
La perméabilité des roches encaissantes est un autre facteur important dans le développement
des zones d'oxydation et de cémentation. Plus la roche est perméable, plus grandes seront les zones
d'oxydation et d'enrichissement supergène.
Les gisements non sulfurés subissent également l'oxydation en surface. Ainsi l'altération des
gisements de manganèse à minerais primaires constitués de carbonates (rhodocrosite) et des silicates
(spersatite, rhodonite) aboutit à la précipitation de divers hydroxydes de fer. Par suite de leur
déshydratation progressive apparaissent des minéraux stables dans les conditions de zone d'oxydation,
tels que : le psilomélane, la pyrolusite, le manganite, formant les "chapeaux de manganèse" noirs,
semblables aux chapeaux de fer des gisements sulfurés. Les chapeaux de manganèse sont généralement
plus riches que les minerais primaires et de ce fait présentent une plus grande importance économique
que ces derniers.
Il est important de noter que le gel d'hydroxydes de manganèse adsorbent souvent des métaux
notamment Cu, Co, Ba, Zn, Pb, etc., qui souvent constituent des concentrations locales.
La formation des gisements liés à la sédimentation est soumise au schéma : . Sous l'influence
des processus d'altération, ainsi que par suite de l'activité d'autres agents géologiques, toutes les roches
et autres formations minérales exposées à la surface de la terre sont soumises à la destruction.
Le transport du matériel provenant de cette destruction à l'état solide ou en solution se fait
principalement par les eaux courantes de surface, le vent et les glaciers.
26
Le dépôt de la majeure partie des produits de destruction s'effectue dans les bassins marins.
Néanmoins, une partie s'accumule aussi dans les limites des continents : vallées de cours d'eau, lacs,
marais ou directement sur la terre ferme. Le dépôt se fait par accumulation des débris, par précipitation
à partir des solutions ainsi que par l'accumulation des produits de l'activité vitale des organismes vivants.
La diagenèse est un processus de transformation des sédiments en roches sédimentaires. On
attribue à la diagenèse tous les processus qui interviennent dans le sédiment après la cessation du
mouvement mécanique des particules, que ce soit par leur dépôt ou par la recherche d'un équilibre
mécanique par glissement, et dans un milieu ayant perdu tout lien direct avec celui de formation du
dépôt. C'est ainsi que la diagenèse peut débuter immédiatement dans les quelques millimètres du dépôt
dans certains sédiments fins argileux, alors que dans les sables très perméables, une circulation d'eau du
milieu de formation peut conserver les conditions de syngénèse pendant un certain temps. En général,
cependant, l'arrêt mécanique des particules entraîne un isolement du liquide interstitiel : le rapport
entre ce milieu et celui du dépôt n'existe plus que par diffusion ou très faibles circulations. La limite
diagénèse-épigénèse peut être fixée quand apparaît la transformation des minéraux hydratés en
nouveaux minéraux moins hydratés (limonite - hématite, silicates - micas) avec compaction et perte de la
perméabilité de la roche.
Les réactions qui interviennent dans ce stade (dissolution des minéraux peu stables, formation de
nouveaux minéraux stables dans les nouvelles conditions physico-chimiques, nouvelle disposition de
certaines substances et formation de concrétions, recristallisation et précipitation du ciment) sont régies
par les caractéristiques de pH et de Eh du milieu en fonction des concentrations des éléments chimiques
et de l'abondance de matière organique.
Les gisements liés à la sédimentation sont subdivisés-en:
- 1 gisement détritique,
- 2 gisements liés à la sédimentation chimique et biochimique,
- 3 gisements biogènes ou organogènes (combustibles fossiles: tourbe, charbon et
hydrocarbures).
Dans ce cours nous n'aborderons que les deux premiers types, dans la mesure où le troisième
type ne concerne pas les métaux, objet de notre préoccupation.
Les gisements détritiques sont des dépôts meubles ou consolidés, de substances utiles sous
forme de débris. Les minéraux qui se concentrent en gisements détritiques ont une grande densité, sont
chimiquement stables (difficilement solubles) et mécaniquement durs et peu clivables. Ce sont:
cassitérite, columbo (niobo-)-tantalite, magnétite, ilménite, rutile, monazite, rutile, chromite, zircon,
diamant, corindon pierreux et gemme (rubis, saphir), or, platine, etc.. Les accumulations de galets,
graviers, sables et argiles constituent des gisements détritiques.
La sédimentation détritique s'effectue en deux temps :
- 1 formation d'éluvions
- 2 transports des éluvions et leur dépôt en alluvion
27
1. Gisements éluvionnaires
L'altération météorique d'une roche contenant en teneur exploitable ou pas des minéraux utiles
susceptibles de former une concentration détritique (peu altérables) fournit des éluvions, c'est-à-dire un
dépôt meuble comprenant des débris de tailles diverses, résultant de la fragmentation et de la
dissolution de certains de ses constituants.
Les éluvions contenant le minéral utile restent sur le lieu de leur formation ou glissent lentement
sur la pente vers la vallée. Le minéral utile se trouve à des teneurs relativement élevées dans les éluvions
par rapport à la roche d'origine (gisement primaire ou pas). Cette concentration s'est effectuée de deux
manières : l'eau de ruissellement emporte les particules les plus fines et les plus légères de l'éluvion.
Cette diminution de volume conduit à l'enrichissement du minéral utile.
L'enrichissement en minéral utile provient également du fait que lors de l'altération de la roche
qui a donné naissance à l'éluvion, il y a, comme énoncé ci-dessus, départ de certains éléments et
réduction plus ou moins importante de volume. Le minéral utile étant peu soluble s'en trouve concentré.
Ainsi l'altération et l'érosion des gisements pegmatitiques de Manono a donné naissance aux
gisements éluvionnaires, ceux-ci recouvrent les gisements primaires. Ces éluvions exploitables étaient
très étendues au début des exploitations. Elles sont aujourd'hui quasiment épuisées.
Elles se subdivisent en deux horizons distincts :
1- l'horizon de pegmatite altérée : dans cet horizon la pegmatite est complètement altérée et les
feldspaths sont kaolinisés. La roche altérée se présente sous la forme d'un gravier argileux où les
grains de quartz, de cassitérite et de columbo-tantalite sont enrobés dans une pâte friable de
kaolin, se délavant facilement dans l'eau. C'est cet horizon qui a fourni l'essentiel de la
production de la cassitérite à Manono.
2- l'horizon de pegmatite pierreuse : entre le gîte primaire, de profondeur, constitué par les
roches dures et saines, et les pegmatites altérées, existe une zone de transition qui surmonte les
roches dures sur une épaisseur de 10 à 40 m. Cette zone, dite"pierreuse", est constituée par de la
pegmatite partiellement altérée. On y trouve des blocs +- volumineux et plus u moins sains
dispersés dans la roche semi-altérée. Les deux portions, respectivement dure et terreuse,
représentent chacune environ 50% de la masse.
Premier principe : Sur des grains de même forme l'action d'un courant est fonction de leur densité et de
leur diamètre.
28
L'expression mathématique de cette fonction varie suivant la taille des grains. Les lois de chute
qui ont été établies pour des sphères sont les suivantes :
- pour de petites sphères, de diamètre inférieur à 0,1 mm (cette limite est variable suivant les auteurs),
on applique la loi de Stokes :
v = 2 gr2 (D-D') dans laquelle
9 C
v = vitesse de chute ;
r = rayon de la particule,
D = densité de la particule sphérique ;
D'= densité de l'eau (ou du fluide en général) ;
g = accélération de la pesanteur ;
C = coefficient de viscosité du fluide.
- pour de sphères plus grandes, de diamètre supérieur à 0,3 mm (sables et galets), c'est la loi d'impact qui
s'applique :
v = C2 √d (D - D') où
d = diamètre
C2 = constante dans laquelle seule la pesanteur intervient, le facteur viscosité étant négligeable.
En analysant ces deux lois de chutes on peut examiner le rôle de chaque paramètre:
Rôle du diamètre: Calibrage.- Dans ces deux lois, plus le diamètre de la particule est grande, plus vite elle
se dépose. Pour des particules de même densité, c'est-à-dire de la même espèce minérale et de même
forme, il en résulte un classement par taille que l'on appelle "calibrage". Pour des grains transportés en
suspension dans un cours d'eau le calibrage se traduit par le fait que les grains les plus grossiers se
déposent en amont tandis que les plus fins se déposent de plus en plus loin de la zone source.
La tendance au calibrage se vérifie dans la nature, mais les anomalies sont nombreuses et sont
dues principalement à la non-sphéricité des grains de roches ou de minéraux transportés.
Tous les autres facteurs restant inchangés, les sphères tombent plus vite parce qu'à volume égal elles
représentent une surface minimale, et donc une résistance moindre (principe d'Archimède).
Rôle de la densité: Triage.- Que ce soit dans la loi de Stockes ou dans la loi d'impact, la vitesse de dépôt
des particules dans un fluide est directement proportionnelle à la densité de la particule.
A taille égale et à forme identique, plus la particule n’est dense, plus vite elle se dépose. Il s'ensuit
une tendance à la séparation des minéraux par densité c'est-à-dire par espèce minérale, étant entendu
que chaque espèce minérale est caractérisée par sa densité. C'est le triage.
Monazite 5.0
Dans les alluvions on rencontre toujours plusieurs minéraux denses mélangés aux minéraux
légers et les diamètres (ou volume) sont en gros inversement proportionnels aux densités respectives.
Cela veut dire que l'or, la cassitérite, etc. Se trouvent en général en petits grains associés à des sables
assez grossiers riches en quartz dans lesquels on reconnaît souvent les minéraux accompagnateurs du
minéral utile également en gros grains puisque plus légers, provenant du minerai ou de la roche
encaissante. A cause de leur taille plus grande, de leur coloration et de leur abondance relative, les
minéraux accompagnateurs facilitent parfois la recherche du minéral utile.
Ainsi l'or est fréquemment associé à un sable noir composé essentiellement de magnétite et
d'ilménite ou à un sable jaune formé surtout de grenat, zircon et monazite tandis que le diamant
s'accompagne de grenat rouge (pyrope), de pyroxène, d'amphibole, d'ilménite et de pérovskite (cfr
Plateau du Kundelungu).
Deuxième principe: Il y a concurrence entre la gravité d'une part, et d'autre part, la turbulence de l'eau et
la vitesse du courant.
Un grain minéral se déposera d'autant plus loin que la vitesse du courant est grande. Il se
déposera à l'endroit où la vitesse du courant diminue sensiblement pour que la gravité l'emporte sur la
vitesse et la turbulence de l'eau.
Il existe deux types d'écoulement :
- a) L'écoulement laminaire dans lequel les filets d'eau reprennent leur direction après avoir
contourné un obstacle. Ce régime d'écoulement dans lequel les filets d'eau se déplacent
parallèlement à des vitesses différentes n'a lieu qu'à très faible vitesse et ne serait pratiquement
pas réalisé dans la nature.
- b) Ecoulement turbulent: Les filets d'eau forment des tourbillons dernière l'obstacle. Des
variations rapides de vitesse autour d'une valeur moyenne entraînent des fluctuations
transversales du courant, une composante transversale de la vitesse.
La figure indique la répartition transversale des vitesses et de la turbulence dans un cours d'eau
La sédimentation détritique est favorisée par une diminution de la vitesse et de la turbulence du
courant. Autrement dit, les lieux où des telles conditions sont réalisées sont les lieux privilégiés de dépôt
des alluvions minéralisées ou pas.
La vitesse et la turbulence du courant d'eau diminuent aux endroits où il y a :
- élargissement de la vallée, notamment: à l'embouchure d'un cours d'eau dans un lac, à la
confluence de deux cours d'eau
30
- ruptures dans le profil du cours d'eau et toutes les petites irrégularités du profil. Par exemple,
des bancs de roches alternativement dures et tendres créent une sorte de riffles de sluice et
peuvent retenir des minéraux utiles
- un seuil de n'importe quelle nature crée un niveau de base local et isole une nappe d'eau calme
- les rives convexes des méandres et les coudes brusques des cours d'eau
- les bandes bordières du cours d'eau
Etant donné que le lit des rivières se déplace, les concentrations détritiques peuvent s'étendre
loin du cours actuel de la rivière. Notamment dans des bras de méandres abandonnés.
Très souvent la répartition des minéraux utiles n'étant pas uniforme, on trouve dans des alluvions
des traînées plus riches éventuellement exploitables.
La pente du profil du cours d'eau favorable à l'accumulation des matériaux détritiques est assez
variable. Aux USA on a remarqué que les alluvions bien minéralisées étaient localisées dans des
segments des cours d'eau présentant une pente de l'autre de 5 à 6 %.
Autres caractéristiques
Ceci peut s'expliquer, du moins en partie, par une descente des grains lourds dans les pores de
graviers grossiers imbibés d'eau. Cette descente est favorisée par l'agitation que subissent les sables et
graviers après les dépôts. De plus aux endroits où la rivière arrive dans un petit bassin se produisent des
ondes stationnaires qui joueraient un rôle important dans la concentration (voir fig...)
- Très souvent, dans les placers, la taille des grains des alluvions diminue de bas en haut (grade
bedding, granoclassement).
Ceci s'explique aisément lorsqu'on a un cours d'eau qui évolue sans modification du niveau de
base. Le cours d'eau évolue c'est-à-dire creuse son lit jusqu'à atteindre un profil d'équilibre. Tout se
passe comme si le cours d'eau excavait vers l'amont (érosion remontante ou régressive). En supposant
que les matériaux transportés soient de densité voisine et comme les fortes vitesses du courant se
déplacent vers l'amont, les matériaux, à taille égale se déposent de plus en plus vers l'amont.
Pendant le premier stade (Al, Fig. ) du matériel détritique s'est déposé en Al. Au deuxième stade
des graviers de même taille qu'en Al se déposent en A2, plus en amont. Tandis qu'en Al se déposent
maintenant du matériel plus fins : sables ou limons. C'est ainsi qu'en Al des alluvions plus récentes et plus
fines se sont donc superposées aux anciennes plus grossières. Elles contiennent des grains fins de
minéraux lourds. On aura donc à proximité du bed-rock ou sur le bed-rock un gravier éventuellement
intéressant économiquement recouvert de sables fins et des limons stériles ou contenant de minéraux
utiles si fins qu'ils ne peuvent être récupérés par des moyens traditionnels.
Dans la nature cependant on trouve des alternances des graviers avec des limons argileux. On
appelle souvent "faux bed-rock" les niveaux argileux stériles séparant les niveaux de graviers payants.
Cette succession serait due à des variations climatiques, des variations saisonnières de précipitations,
etc. qui conditionnent la puissance de transport du cours d'eau.
Au cas où il y a modification du niveau de base par un déplacement relatif de la masse de la terre
31
ce mode évolutif est interrompu. Il se forme alors des terrasses étagées dans l'ordre al, -a2 - a3 (Fig. ),
chaque terrasse correspondant à un équilibre relatif.
Pour ce faire le cours d'eau creuse en remontant, à partir du nouveau niveau de base jusqu'à la
réalisation d'un nouveau profil d'équilibre. Il creuse dans les alluvions anciennes et en dépose à un
niveau plus bas. Les terrasses étagées apparaissent généralement dans les parties hautes et moyennes
des fleuves.
Les alluvions les plus récentes (et les plus basses) remanient les alluvions anciennes. Il en résulte,
généralement, une nouvelle concentration en minéraux utiles de telle sorte que les alluvions récentes
peuvent devenir exploitables alors que les anciennes ne le sont pas.
Il faut aussi savoir qu'au moment où se forment des terrasses étagées dans les parties hautes et
moyennes surélevées (situées au dessus du point de flexure) du cours d'eau, dans les parties basses il y a
superposition des alluvions récentes sur les plus anciennes (ordre normal).
Sur les plages le mouvement des vagues provoque une montée et une descente alternatives des
grains, mouvement un peu comparable à celui réalisé dans un jig. Lorsque la vague se retire, reflue, les
grains descendent vers la mer en obéissant au principe du triage et du calibrage. Les courants côtiers
joue également un rôle dans la concentration détritique. (Ils classent les minéraux).
Sur la plage, dans la zone de balancement des marées
et particulièrement à la limite de la zone intertidale (limite supérieure) peuvent ainsi se former des
concentrations détritiques.
Les minéraux ainsi concentrés peuvent provenir des formations rocheuses du littoral ou avoir été
repris des formations alluviales fluviatiles où ils avaient déjà été concentrés (alluvions resédimentées).
Les placers marins, à l'instar des placers fluviatiles, peuvent se rencontrer en plages soulevées
parfois accompagnés de dunes, plus ou moins loin du littoral actuel (e.g : monazite du littoral de Fort-
Durphin, Madagascar). Il existe aussi des placers fluviatiles ennoyés dans la mer.
Parmi les gisements détritiques on peut mentionner les gisements de matériaux de construction
(bien que ce ne soit pas de gisements métallifères). Ils diffèrent des autres gisements alluvionnaires par
le fait que le composant utile constitue ici toute la masse de la roche.
Les gisements de matériaux détritiques grossiers: graviers, galets, et roches erratiques, sont
généralement des dépôts constitués par des torrents rapides, par les rivières proches des montagnes et
par les coulées de glaciers et qui se forment parfois en bordure de mer ou de lacs. Ils servent comme
matériau pour les ballasts de chemins de fer ou pour la fabrication du béton.
Les gisements de sables sont fluviaux, lacustres et marins. Les sables fluviaux sont généralement
fins, mal triés (polyminéraux). Par contre les gisements de sable quartzeux lacustres et marins sont mieux
triés et de bonne composition minérale. De ce fait ils constituent la matière première pour l'industrie du
verre, des abrasifs et pour la métallurgie.
Les gisements sédimentaires d'argiles sont aussi d'origine fluviale, lacustre et marine. Les argiles
fluviales sont, à l'instar des sables fluviaux, mal triées et renferment beaucoup d'impuretés
sablonneuses. Les argiles marines et lacustres sont de meilleure qualité; les argiles étant plus légères se
déposent loin du rivage. Cependant les argiles lacustres sont encore meilleures. En effet, dans l'eau
douce, pauvre en électrolytes, les particules argileuses restent plus longtemps en suspension et
lorsqu'elles se déposent elles sont différenciées selon la taille (calibrage) et sont également de ce fait
parfaitement triées. Les argiles des gisements lacustres constituent la matière première de haute qualité
32
pour la céramique et l'industrie des réfractaires. Par suite de la haute teneur en électrolytes de l'eau de
mer, les particules argileuses se déposent très rapidement (par floculation). Il s'ensuit qu'elles sont très
mal triées. Par ailleurs, il y a précipitation d'oxydes de fer et de calcite (CaCO3), qui abaissent la
température de fusion des argiles. Pour cela les argiles marines sont fusibles et réfractaires et sont
largement utilisées.
1. Conditions lithologiques
Pour que se forme une concentration détritique de quelque minéral que ce soit il faut que les
roches situées en amont contiennent ce minéral, à des teneurs déjà exploitables (gisement primaire) ou
très faibles. Le minéral est alors très dispersé. C'est le cas notamment de l'or dans beaucoup de terrains
métamorphiques et de beaucoup de minéraux lourds de roches banales, comme magnétite, ilménite,
monazite, zircon, qui se concentrent en alluvions, notamment dans les sables de plages.
2. Conditions physiographiques
Pour que ce forme une concentration détritique, il faut d'abord que les minéraux denses soient
libérés pour l'altération qui est d'autant plus accentuée que la surface est sénile. Sur cette surface
s'établit un sol résiduel qui sera détruit par l'érosion mécanique. A ce stade s'opère la concentration
détritique.
Pour comprendre la répartition des concentrations des placers il est donc essentiel de retracer
l'histoire un réseau fluviatile et l'intégrer dans toute l'histoire physiographique de la région considérée.
Il existe deux types principaux de minerais de fer sédimentaires. Ce sont les minerais
continentaux et les minerais marins.
Ce sont des minerais qui se forment dans des lacs ou des marécages, par floculation continue
d'hydroxydes de fer sous climat humide tempéré ou froid.
Dans ces régions riches en tourbes les eaux sont riches en acides humiques. Ceux-ci attaquent les
minéraux ferrifères des roches, en particulier la biotite. Le fer passe en solution sous forme de humate de
fer et aussi de bicarbonate.
Quand ces eaux souterraines parviennent au contact de l'eau littorale du lac, qui est saturée en
oxygène, le fer est précipité sous forme d'un hydrogel d'hydroxyde ferrique (ocre), mélangé de colloïdes
humiques et aussi de sidérose. L'hydrogel va ultérieurement évoluer en concrétions dures.
Les minerais marins de fer comportent deux types principaux de gisements: (1) les jaspillites et
quartzites ferrugineux (banded iron formations, ou itabirites au Brézil); (2) les dépôts oolithiques.
La minette est un minerai à teneur de 28 à 5O % au plus de fer. C'est l'agrégation par un ciment
d'oolithe, de matériaux détritiques et de débris organiques.
Dans les dépôts oolithiques on peut distinguer deux types :
- Le type minette limonitique ou type Lorraine, où les oxydes prédominants sont des hydroxydes,
principalement la goethite. Les dépôts de ce type sont d'âges secondaires ou plus récents.
- Le type minette hématitique ou type Clinton (U.S.A.) où l'oxyde prédominant est l'oligiste.
Les carbonates : La calcite se rencontre dans les espaces interoolithiques et dans les fossiles. La sidérose
se rencontre dans le ciment, surtout autour des grains de quartz; elle empiète parfois sur les oolithes.
Les silicates : Ce sont des chlorites. Les chlorites se rencontrent surtout dans le ciment mais forment
aussi les oolithes. Les silicates ne sont pas détritiques mais authigènes. Ils se forment lors de la diagénèse
suivant la réaction: limonite + quartz + agent réducteur = chlorite + sidérose.
Seule la calcite peut être considérée comme d'origine marine. Elle est représentée par les
squelettes et coquilles de lamellibranche, échinodermes, brachiopodes, bryozoaires et débris d'algues.
Cette calcite en débris organique joue un rôle fondamental dans l'ensemble des formations du gisement
lorrain, parce qu'elle est la forme sédimentaire dont la distribution est régie par les règles des dépôts des
particules détritiques.
Ce sont le fer, le matériel fin surtout argileux et les grains de quartz. Pour expliquer cet apport
spécifique et particulier il faut se rappeler que le Toarcion supérieur, étage dans lequel se trouve le
gisement de Lorraine, correspond à une importante régression qui a ramené dans le domaine continental
l'ensemble des formations déposées antérieurement et surtout celles du Lias. Or, ces formations sont
essentiellement argileuses. Ces terres ce sont, par la suite, couvertes d'une végétation en équilibre avec
le sol et les climats. Alors que les sols sont relativement fixés par la végétation, les eaux percolant à
travers ces sols entraînent des éléments en solution vers la mer. C'est ainsi que le fer a dû se déplacer.
Quand au sable (quartz), il proviendrait soit du déblocage de réserves marines, soit de la mise à nu et de
l'érosion des formations arénitiques du Trias et en particulier le grès des Vosges
Le matériel réducteur qui est apporté au sédiment et dont le rôle est déterminant sur les
paragénèses, a une origine purement organique. Ayant été consommé au cours des réorganisations
minérales, ce matériel est actuellement pratiquement toujours absent dans les minerais. On ne peut se
faire une idée de son origine que d'après les traces de vie fossilisée, et ce que l'on connaît actuellement
de ces milieux.
Les organismes vivants peuvent agir sur le milieu de deux manières :
35
l- Action des organismes sur le milieu par leur activité vitale respiration, alimentation,
mouvements.
2- Action par les restes, après la mort. Cette action peut être soit purement chimique par la
libération des composées sont biologiques par la nature alimentaire de ces restes pour d'autres
organismes.
Suivant le mode de vie, on peut distinguer deux catégories fondamentales d'organismes :
Les organismes autotrophes qui se développement dans un milieu inorganique et les organismes
hétérotrophes qui consomment de la matière organique déjà produite par les organismes précédents.
Les organismes hétérotrophes ont une action de second ordre sur le chimisme des eaux
naturelles car ils sont généralement inactifs quand aux réactions. Ce sont les animaux et une grande
partie des microbes qui dépendent de la matière organique synthétisée par les plantes. Beaucoup de
microbes extraient ainsi l'hydrogène utilisable des molécules organiques réduites. Néanmoins certains
peuvent mener une existence autotrophe en utilisant directement de l'hydrogène moléculaire.
En ce qui concerne les animaux, leur action se manifeste surtout par la déformation mécanique
de sédiments et des déplacements de matières. Les fouisseurs sont les plus actifs
et leur rôle peut être de modifier la répartition de la matière surtout près des contacts entre les
sédiments du fond des bassins et les eaux du bassin. Il semble que très généralement ces animaux ne
peuvent vivre que dans des milieux contenant de l'oxygène ne libre.
Les organismes autotrophes représentent de lieu les plus grands déplaceurs de matière et
d'énergie. Ce sont les végétaux et une gamme de micro-organismes dont on commence à peine à saisir
l'importance par le nombre d'espèces et surtout d'individus. Ces organismes présentent une variété de
conditions de vie très étendue et peuvent apparaître dans les milieux les plus extrêmes.
Les organismes autotrophes par les réactions vitales qu'ils réalisent réagissent sur le milieu pour
le modifier et surtout pour l'entretenir. Cette action se manifeste sur le Eh et sur le pH. Les principaux
agents sont les algues, les bactéries sulfato-réductrice, les thiobactéries, les bactéries du fer, les bactéries
violettes photosynthétiques.
Fondamentalement, dans le métabolisme de ces organismes figure la réduction de CO 2 par
l'hydrogène ou par un système donneur d'électrons pour élaborer de la matière.
Les effets sur le Eh et le pH sont très importants. La plupart des organismes autotrophes et
principalement les bactéries agissent dans le sens d'une diminution du Eh du milieu. Les modifications du
pH sont par contre plus variées: les réactions qui ont pour effet de baisser le pH sont :
- formation de CO2
- formation d'acide organiques par destruction des substances les plus complexe ;
- oxydation de S et S-- en SO4--
- réduction de S en SH2
- formation de nitrites et de nitrates par oxydation de l'ammoniaque;
- libération des phosphates des matières organiques.
Après la mort des organismes, la matière organique libérée, très réduite, participe aussitôt à
d'autres cycles d'évolution. Les deux cycles fondamentaux sont :
- l'utilisation de cette matière organique par les organismes hétérotrophes comme aliments avec
destruction d'une partie pour libérer de l'énergie, et utilisation de l'autre partie à la synthèse de
nouveaux composés organiques.
- L'évolution purement chimique qui consiste essentiellement en une dégradation par oxydation. Ces
composés organiques sont des agents réducteurs extrêmement puissants. Leur effet est toujours une
diminution du Eh par utilisation d'oxygène. Cet oxygène est la forme libre de l'eau pour les milieux aérés
et l'oxygène des oxydes minéraux (hydroxydes de fer, sulfates etc.).
Lorsque les conditions d’Eh-pH sont telles que l'on dépasse certains seuils de stabilité, on obtient
une réduction des oxydes avec oxydation de la matière organique. Ceci est surtout valable pour les
éléments comme Fe, S, Mn. Ceci explique la présence de sulfures de fer noirs dans les milieux réducteurs
par exemple.
Les considérations précédentes montrent le rôle fondamental joué par la vie sous toutes ses
manifestations possibles dans la création et le maintien des conditions de pH et Eh des milieux.
L'histoire des minerais débute au moment du dépôt, où deux grandes catégories de sédiments
détritiques ont été constituées:
- l. Les dépôts en stratification entrecroisée en bancs de sable, formés d'oolithes de limonite, de
grains de quartz et des débris de coquilles.
- 2. Les dépôts où les oolithes de limonite, les grains de quartz et les débris de coquilles ont été
apportés dans un sédiment fin argileux.
Après les dépôts, les sédiments ont été recouverts par de nouveaux apports et ont subi un
enfouissement progressif. Dans les premiers temps, la température n'a pas sensiblement varié, mais le
sédiment a subi un effet de la pression différentielle s'exerçant entre les grains eux-mêmes, et les grains
et les solutions. Une première réorganisation est apparue alors dans les sables avec la formation des
concrétions calcaires. Sous l'effet des pressions s'exerçant entre les grains le long de leurs points de
contact, la calcite (ou l'aragonite) des coquilles se dissout. Ce carbonate de calcium dissout dans les eaux
interstitielles précipite dans les zones plus favorables. Progressivement par diffusion le carbonate de
calcium est déplacé et constitue autour de zones favorables des concrétions. L'état d'équilibre est atteint
dans les zones interconcrétions lorsque les particules non calcaires se touchent sans fragments calcaires
interposés. Il subsiste alors de la calcite dans les espaces laissés libres de l'assemblage des oolithes et
grains de sable.
Dès la formation des dépôts les eaux interstitielles baignant le sédiment se sont isolés du milieu
générateur et ont constitué avec les particules détritiques un nouveau milieu réducteur et plus acide, où
apparaissent des réactions de réorganisations des éléments chimiques.
L'agent principal de ces réactions est la matière organique emprisonnée dans les solutions
interstitielles au moment du dépôt et l'on sait qu'elle est abondante dans cet environnement. Les
réactions les plus fréquentes que l'on observe sont donc liées à une variation du potentiel
37
En fait, la remise en équilibre des phases déposées en fonction de nouvelles conditions de milieu,
correspond à une profonde réorganisation du matériel chimique.
Ces réactions sont semblables dans les deux catégories de sédiments. Mais dans le matériel
argileux, le matériel argileux initial réagit avec la limonite pour donner des chlorites et ce n'est qu'ensuite
que les réactions précédentes peuvent se produire.
Suivant les proportions relatives de quartz et limonite en présence dans le stade initial, il apparait
un premier seuil lorsque l'un des éléments a été totalement consommé au cours de la réaction de
formation du chlorite et de la sidérose. De nouvelles transformations interviennent alors:
- formation d'hématite, sidérose puis magnétite lorsque la limonite est en excès.
- destruction du premier chlorite avec formation de sidérose et chlorite II, quartz secondaire
lorsque le quartz est en excès.
Ils sont pratiquement tous antécambriens et ont été plus ou moins métamorphisés. Tous sont riches en
silice libre, à texture originelle très fine: jaspillites qui a en général recristallisé en une mosaïque
quartzeuse; ainsi se sont formés des quartzites finement lités à oligiste comme les itabirites brésiliennes
ou des quartzites à magnétite, où la magnétite est fréquemment transformée (martitisée) en oligiste.
Rappelons que la naissance de l'oligiste et de la magnétite ne doit pas être, au moins intégralement,
imputée au métamorphisme.
Les minerais de manganèse sédimentaire ne sont pas sans présenter une certaine ressemblance
avec les minerais de fer.
Les principaux minerais de manganèse sont : les Oxydes et les Hydroxydes.
La pyrolusite : MnO2, la Mangananite : MnO (OH) et les carbonates (rhodocrosite ou diallogite) MnCO3.
Il n'y a pas d'équivalents silicatés.
Les conditions de gisement rappellent assez celles des minerais de fer. Dans la plupart de cas, ce
gisement comporte une seule couche ou deux. Chaque couche comporte généralement plusieurs lits de
quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres d'épaisseur.
Les faciès sont souvent variables, c'est-à-dire l'on peut passer d'un faciès oxydé, par exemple au
faciès carbonaté. Ces variations sont en relation avec la profondeur du dépôt. Dans ce bassin de
Tchiatoury par exemple, URSS, à proximité de la ligne de rivage, en eaux peu profondes, se sont déposés
des minerais de type oxydé (pyrolusite, psilomélane) de haute qualité (pauvre en phosphore).
Les matières étrangères (opale ou calcédoine) y forment un éminent meuble. A mesure que l'on
s'élargie du rivage et que le bassin s'approfondit, commencent à apparaître ces faciès à manganite. Puis
progressivement apparaissent n nombre de plus en plus grand des nodules d'opale carbonate, et ce
faciès passe à celui des minerais carbonatés (rhodocrosite, mangano-calcite).
La glauconie s'y rencontre en bien plus grandes quantités que dans les parties à manganite. On
peut y trouver aussi des sulfures de fer, ce qui indique un milieu réducteur. Les minerais sont donc en
38
relation avec l'état d'oxydation du dépôt (Eh), lui-même en rapport plus ou moins direct avec la
profondeur. Il faut noter que ce gisement est oolithique.
En ce qui concerne la source du manganèse, on peut penser que cet élément a été amené du
soutenant en solution colloïdale.
L'étude sur le terrain des gisements de manganèse doit être conduite dans le même esprit que
celle des gisements, de fer. La reconstitution des lignes de rivages est un élément important de la
prospection.
Le fer et le manganèse présentent des affinités bien connues en chimie. Ces affinités expliquent
qu'ils sont presque toujours associés dans les gisements. Peu dans gisements de fer sont exempts de
petite tenant en manganèse, et réciproquement dans ces gisements d'origines sédimentaires.
Les gisements de sels minéraux: gypse, anhydrite, sel gemme et de potasse, magnésiens et autres, se
forment par suite de la précipitation chimique à partir des solutions. Ce processus, géologique constitue
l'un des nombreux processus qu'il est possible d'observer facilement à l'époque géologique sui nous est
actuelles, car il évolue assez rapidement. Par exemple, le temps nécessaire à la formation des bassins
salins sur la côte de Crimée de la Mer Noir se compte tout au plus par des millénaires et l'accumulées. En
outre, les processus de sédimentation des sels peuvent être approximativement reconstitués dans les
conditions de laboratoires.
On observe, dans les bassins actuels, une haute concentration de solutions salines et une
cristallisation des sels s'y trouvant pour les conditions naturelles déterminées et lors d'un régime définir
du bassin. Les conditions primordiales sont: climat sec et brûlant ou chaud, où l'évaporation prévaut
nettement sur les précipitations atmosphériques; apport, dans le bassin, d'eaux (fluviales, marines que
cet apport doit être inférieur à l'évaporation des eaux; absence d'écoulement des eaux hors du bassin.
Les sources d'alimentation en sels sont les eaux des mers et des océans, les produits de la destruction
des roches, les roches contenant des sels sous forme d'inclusions et d'impuretés, les gîtes salins des
anciennes époques géologiques et les produits de l'activité volcanique.
Les régions actuelles d'accumulation de sel se rapportent aux vastes régions de sécheresse de la
surface terrestre, disposées parallèlement à l'équateur et entre 10 - 40 - 55° au nord et au sud de ce
dernier.
L'ordre de cristallisation des sels se séparant des solutions dépend de la température et de la
composition saline de la solution.
Il résulte des investigations que, pendant l'évaporation naturelle dans l'ordre suivant: gypse,
halite, epsomite, hexahydrite, carnallite, bischoffite.
Longtemps, la question concernant le mode dont d'énormes et puissants massifs de sels ont pu
s'amasser dans les lacs et les golfes de faibles profondeurs est restées non éclaircie, (par exemple, à
Solikamsk, U.R.S.S., jusqu'à l km).
Actuellement, les savants ont établi que l'accumulation des dépôts halogènes renfermant de
puissants gîtes de sel gemme et souvent des sels de potassium s'est effectuée dans les limites de
structures tectoniques particulière: dans les ensellements de piémonts et dans les synéclises des plates-
formes. Les avant-fosses (ensellement de piémonts) sont de fortes dépressions compliquées du type
synclinorium situées à la limite des plates-formes et des géosynclinaux.
Pendant la décomposition des restes, le phosphate de calcium des sos, des tissus, etc. ... passe
dans la solution et se dépose ensuite à la surface des coquilles ou dans les sédiments sous forme de
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concrétions. On peut citer comme exemple de ce type de gisements, les gisements en Estonie, où les
bancs de phosphorite sont constitués presque entièrement de coquilles. Cependant, on rencontre des
phosphorites de structure oolithique, ne renfermant presque pas de faune.
L'hypothèse de l'origine sédimentaire chimique des phosphorites fut émise ces dernières
années.
Les couches supérieures de l'eau de mer, habitée par le phytoplancton, sont presque
exempte de phosphore (50 - 2 kg/m3), jusqu'à une profondeur approximative de 60 m, car les
organismes habitant ces couches d'eau absorbent intensément le phosphore et, en mourant, tombent
au fond de la mer en emportant continuellement le phosphore dans les couches plus profondes. En
même temps, le phosphate passe dans la solution, car une partie considérable des organismes se
décompose avant d'avoir atteint la profondeur de 500 - 1500 m. De la sorte, les couches situées au-
dessous de la zone habitée par le phytoplancton s'enrichissent en CO2 (qui se forme lors de la
décomposition des organismes) et en phosphore (à une profondeur de 500 - 800 m la teneur en P2O3 est
de 300 - 800 kg/m3). Dans les cas où les courants ascendants apportent les eaux de profondeur riches en
CO2 et en P, à la surface dans la zone côtière (vers la zone du shelf) les pressions partielles du CO2 dans
ces eaux diminuent par suite de la diffusion du surplus de CO2 dans les zones de surface de
phytoplancton appauvries en acide carbonique, ainsi que par suite de l'échauffement des eaux des
courants froids de fond s'élevant à la surface et par suite de la diminution de la pression. K Donc, par
suite de la diminution de la pression partielle, l'eau devient sursaturée de phosphate et celui-ci est
précité dans les parties supérieures et moyennes du shelf, c'est-à-dire à une profondeur approximative
de 50 - 100 m, sous forme de fluorapatite hautement dispersée (fig. 24).
Actuellement, il est établi que la majorité des gisements de soufre natif est liée aux
processus de formation des massifs sédimentaires. Cependant, dans les processus mêmes de la
formation des gisements sédimentaires de soufre, beaucoup de questions restent irrésolues. Il n'existe
pas de point de vue unanime dans la notion du processus de formation de l'hydrogène sulfuré
constituant la substance initiale dans la formation du soufre.
La majorité des savants reconnaît la voie biochimique de la formation de l'hydrogène
sulfuré K Un certain nombre de microbes furent découverts, capables de désoxyder les sels sulfureux et
sulfuriques jusqu'à l'hydrogène sulfuré et l'on a établi la formation de l'hydrogène sulfuré par voie
biochimique lors de la putréfaction des combinaisons des albumines.
Les processus d'oxydation de l'hydrogène sulfuré jusqu'au soufre peuvent s'effectuer aussi
bien par voie purement chimique que biochimique. Le processus biochimique s'effectue par un vaste
groupe de bactéries sulfureuses qui absorbent l'hydrogène sulfuré et l'oxydent à l'aide de l'oxygène en
isolant le soufre. Lors de ce processus, le soufre se forme dans les bassins d'eau simultanément avec les
autres sédiments, donnant des gisements syngénétiques qui sont, évidemment, les plus répandus.
Le second mode de l'accumulation du soufre par suite de l'oxydation de l'hydrogène sulfuré est
souterrain. L'hydrogène sulfuré, source du soufre, apparaît dans les niveaux profonds de l'écorce
terrestre. L'oxydation a donc lieu par voie chimique, lors de l'élévation des secteurs considérés de
l'écorce terrestre par la pénétration, dans le sous-sol, des eaux douces de surface, riches en oxygène et
par leur mélange avec les eaux souterraines à hydrogène sulfuré. De la sorte, il se forme des gisements
épigénétiques. Ces gisements sont aussi largement répandus et présentent un énorme intérêt industriel.
Le troisième mode d'accumulation du soufre est sa formation aux endroits d'affleurement à la
surface des eaux à hydrogène sulfuré. Les gisements de soufre de ce type n'ont généralement pas
d'importance pratique.
40
Introduction :
L'accumulation de substances utiles sur les paléosurfaces d'érosion continentales des séries
carbonatées, ou au-dessous, dans les réseaux de cavités d'érosion et de dissolution, est un fait connu
depuis longtemps. Mais si l'accord s'est réalisé assez facilement à propos des concentrations de Fe, M, Al
ou des phosphorites, il subsiste encire de nombreuses discussions en ce qui concerne les minéralisations
plomb-zincifères, particulièrement nombreuses dans ce type de gisement. Enfin il est possible d'envisage
sans cet angle certaines concentrations à Cu, U, V ou Hg; mais les données sont encore fragmentaires et
nous nous limiterons aux gisements à ph - zin et minéraus associés (barytine et phornie).
Il faut souligner que l'idée de concentration par les eaux météoriques superficielles ou
artésiennes dans les réseaux de cavités karstiques, a été envisagées très tôt, aussi bien aux USA, qu'en
Europe contre balancée par les théories hydrothermalistes du début de ce siècle, puis tombée en
désuétude à la parution du traité de W. Lindgren (l933). Cette idée n'a refait surface que très
récemment.
L'année l964 constitue à cet égard un tourment avec, aux USA, l'article fondamental de W. H;
Callahan et, en France, l'étude du gisement d'Arenas (Sardrigne) par J.P. Benz plus modeste dans ses
objectifs, ce dernier trouvail semble constituer par l'Europe l'un des points de départ d'une série de
travaux qui permettent d'envisager une importante contribution des phénomènes, d'érosion et
d'altération continentale dans la genèse des gisements pb-zn en roches carbonatées.
Dans les pages qui suivent, nous examinerons successivement : la Morphologie des Paléokarsts,
les Modifications des Roches Encaissantes et les Remplissages.
- a) socles plissés : les paléokarsts sont recouverts par une couverture sédimentaire transgressive
discordante ;
- b) séries de couverture épicontinentale, entrecoupées par un ou plus épisodes d'émersion. Il n'y a pas
de discordance sensible entre les horizons karstifiés et leur couverture transgressive. L'ensemble peut
avoir été ou non plissé ultérieurement.
Dans l'un et l'autre cas, des dissolutions tardives peuvent intervenir sous la couverture
sédimentaire : ces dissolutions intrastatales.
Remarque :
Dans ces deux types de paléokarsts, la morphologie de la surface d'érosion est sauf exception, peu
41
accentuée. Le réseau tel qu'il a été fossilisé est soit nettement postérieur à la phase de plissement et
implanté sous une topographie mure (pénéplaine), c'est-à-dire développé dans un contexte où ces
mouvements épirogéniques ne semblent pas avoir créé un relief très vigoureux.
Il en est aussi pour ces paléogènes d'érosion des séries paléozoïques de la plateforme stable du
carte des USA, lesquels sont très modérés et ne dépassent si exceptionnellement une trentaine de
mètres, même si les durées des phases d'émersion peuvent été considérables.
Les réseaux karstiques sont au contraire dans leur ensemble disposés parallèlement à la
stratification de l'encaissant. La majorité des cavités, fréquemment causées dans certains horizons
préférentiels, a une extension horizontale importante, parallèlement aux joints de stratification. Le
réseau présente une forme dendritique caractéristique, le plus souvent dépourvue de drain majeur.
L'aspect des plans miniers est à cet égard tout à fait typique (cf. en particulier ceux présentés par W.H.
Callahan (l964).
Les amas brèches tiennent une place importante. Ce sont des brèches d'effondrement-dissolution
limitées à certains horizons, souvent fortement réduits en épaisseur dans les zones minéralisées (cf. fig. l
et 2 in R. Hagni et A.A. Desai (l966). D'excellentes analyses de ce type de brèches nous ont été présentées
récemment (Hoagland et al., l965; Mac Cornick eet al. l97l : Sass-Gustkiewiez, l974).
Exemples : les gisements de l'Est Tennessee, une partie importante de ceux du Tri-State, les Paléokarsts
de Haute Silésie.
Variante : les paléokarsts des séries carbonatées massives. La karstification se développe le long
des zones de fracture. Le réseau de cavité et les brèches d'effondrement montrent alors une extension
verticale importante. Tel est le cas de Salafossa, dans les Alpes Italiennes orientales (Lagny, l974).
CAS LIMITES : LES DISSOLUTIONS PRECOSES DANS LES SERIES EMERGENTE LITTORALES.
Les travaux récents des sédimentologues montrent que les séries carbonatées, stratifiées ou
massives, déposées en milieu peu profond, souvent littoral, peuvent avoir subi de courtes périodes
d'émersion, de très faible amplitude (Purdy, l968, Dunham, l969). L'infiltration des eaux météoriques
dans les parties émergées alimente une loupe d'eau douce qui s'étend profondément au-dessous de la
source : la dissolution, relativement limitée, est néanmoins parfois suffisante pour créer un réseau
étendu de microcavités.
Il est possible de rencontrer des sulfures dans ces microcavités. Mais peut-on encore parler de
paléokarst, même si certaines cavités peuvent atteindre des dimensions non négligeables (cf. l'exemple
42
Remarque : de tels phénomènes ont rarement été décrits, tout au moins en ce qui concerne les
gisements plombo-zincifères. Ces exemples concernent des gisements ou des provinces qui ont subi une
évolution paléokarstique complète, chacun des stades pouvant être accompagné par un épisode de
minéralisation. Il ne faut pas exclure cependant la possibilité de l'existence de paléokarsts minéralisés
purement intrastrataux.
Les surfaces d'émersion et les roches encaissantes des cavités paléokarstiques sont très
fréquemment marquées par des dolomitisations et des silicifications plus ou moins accentuées,
longtemps considérées comme hydrothermales, dès lors que leur étaient associées des minéralisations
plombo-zincifères. Ces phénomènes ne sont cependant pas toujours accompagnés de minéralisations et
de nombreux auteurs les considèrent alors comme l’excellent indice d'incoformité.
a) Dolomitisations.
Elles peuvent être limitées, de façon plus ou moins stricte, à la surface d'érosion sous forme d'une
"croûte" d'épaisseur variable (ex : hard-pans permotriasiques sur les calcaires dévonies de l'Eifel, ou les
calcaires carbonifères de Grande-Bretagne (Fairbridge, l957).
Dans les Dolomites et les Alpes Carniques occidentales, de telles croûte jalonnent très
fréquemment les surfaces d'émersion des calcaires du Trias moyen (Cros et Lagny, l969; Lagny, l97l).
Leur étude de détail montre qu'il s'agit de sédiments continentaus particuliers, au contact desquels le
substratum calcaire érodé est dolomitisé sur une faible épaisseur.
Si l'amplitude verticale de la dolomitisation reste faible, c'est sans doute parce que la porosité des
calcaires est très réduite : l soit que les formations plissées soient fortement lithifiés (paléokasts de
socles), soit qu'il s'agisse de calcaires massifs.
Il n'en est pas de même dans un grand nombre de paléokarsts des séries de couverture
épicontinentale où la dolomitisation montre parfois une extension considérable dans les roches
encaissantes du réseau souterrain d'ouvertures (ex: l'Est-Tenesssee, la Haute Silésie). Elle paraît souvent
liée à une porosité primaire, accentuée au cours de la dissolution par les circulations hydrologiques :
énergie, dans la mine de Trzebionka (Haute Silésie) est à cet égard particulièrement démonstrative. Cette
dolomie secondaire (Bogaez et al., l972) a été remplacée partiellement par de la blende (Bogaez et al.,
l973).
Il est important de souligner que, dans tous les cas où les descriptions minéralogiques sont
suffisamment précises, on observe que les dolomies (croûtes de surface, ou dolomie de remplacement
de l'encaissant) sont des dolomies ferrifères ou des ankérites.
En outre les dolomitisations semblent très fréquemment se développer au-dessous d'horizons de
dolomies primaires, peut affectés d'ailleurs, parce que moins solubles, par les phénomènes de
dissolution et d'effondrement. L'exemple le plus spectaculaire est celui de l'Est-Tennessee où les
calcaires de la formation Kingsport sont encadrés par les dolomies de Mascot et Chepultepec. La Haute
Silésie offre une situation sensiblement identique. Enfin la dolomitisation semble généralement précéder
la mise en place des sulfures et la silicification, lorsqu'elle lui est associée.
Longtemps interprétées comme hydrothermales, ces dolomitisations sembleent pouvoir être
considérées actuellement, dans bien des cas, comme continentales. Le magnésium pourrait provenir,
selon l'idée déjà ancienne de R.W. Fairbridge (l957), du lessivage de dolomies préexistantes et de son
transfert par les circulations hydrologiques, comme l'a propose L.D. Harris (l97l) pour l'Est-Tennessee :
Ce modèle nécessite une source de magnésium proche des sites de dolomitisation (au-dessus ou
latéralement) qui, dans le cas de l'Est-Tennessee et peut-être de la Haute S>ilésie, serait les dolomies
primaires suricombantes.
La dolomitisation se ferait vraisemblablement en milieu noyé, mal drainé et réduit (Fontes et
Lagny, l973; Lagny, l97l), hypothèse qui cadre bien avec la présence de Fe-2 dans le réseau de la
dolomite.
b) Silicifications.
Depuis longtemps des auteurs tels que C., K. Leith (l925) et W.G. Woolnough (l927) ont attiré
l'attention sur les silicifications liées aux surfaces d'érosion continentale.
Dans le domaine qui nous intéresse, les plus célèbres sont incontestablement celles du Tri-Stale.
Dès l9l6 les "jaspéroïde" minéralisés (formes de calcédoine plus ou moins recristallisée) ont été
interprétées comme le résultat du remplacement des calcaires mississipiens par de la silice en solution
dans les eaux météoriques (Cox et al., l9l6, in Lovaring, l962).
Les travaux de G. Millot et al., (l959) sur les silicifications continentales aboutissent en particulier
aux conclusions suivantes :
- la silification des calcaires se fait habituellement en calcédoine dans les dépressions topographiques ou
les nappes (dans la zone de battement, ou au-dessous). Notons que C.H. Cox et al. (l9l6) envisageraient
déjà les silicifications du Tri-Stale au-dessous du niveau hydrostatique.
Ces conditions sont identifiques ou voisisines de celles du phénomène de dolomitisation.
On remarque aussi très souvent que les silisifications interviennent dans des séries initialement
riches en silice; en général des niveaux à cherts (Tri-Stale, Est-Tennessee ...) qui constituent une source
très plausible.
44
Les hypothèses les plus marquantes de cette dernière décennie ont été formulées aux U.S.A. à
propos de gisements de l'Est-Tennessee (Symposium, l97l) et en France par A. Bernard et M. Leleu.
Dans l'Est-Tennessee, c'est à partir de nombreuses observations des géologues des sociétés
minières que I. D. harris (l97l) propose le modèle d'un paléoaquifère étendu, dans les couches
faiblement inclinées de l'Ordovicien inférieur. L'auteur reste très discret sur l'origine des minéralisations
mais le modèle proposé marque à notre avis un progrès remarquable par rapport aux interprétations
précédentes.
En France la démarche est quelque peu différente, puisque c'est à partir des données de la
spéléologie et de considérations théoriques, sur la chimie des eaux karstiques que A. Bernard et M. Leleu
proposent un modèle général, dont les conclusions vont beaucoup plus loin (Leleu, l966; Bernard et
45
Leleu, l967: Bernard, l972) ; ce modèle permet en effet d'envisager à quel stade de l'évolution karstique
et dans quelles conditions hydrologiques et physico-chimiques peut se produire la concentration
métallique
Partant du schéma hydrologique du karst de J. Cvijic (l9l8) et de son évolution cyclique, ces
auteurs admettent que la période la plus propice aux néoformations sulfurées se situe en fin d'évolution,
lorsque le karst entre dans la "phase de sénilité".
Dans le réseau noyé se réalise alors un microenvironnement réducteur favorable à la fixation du plomb
et du zinc sous forme de sulfures.
l. Tout d'abord le modèle d'évolution cyclique de Cvijic n'est pas accepté par tous les spéléologues
(cf. en particulier la critique qu'en donne Ph. Renault (l967), l968), dans la mesure où il présente une
interprétation trop mécaniste d'un phénomène dont il n'est possible d'observer que certaines étapes
isolées.
Au minimum il doit être corrigé par les conceptions de N. Lliopis (l953) qui insiste sur les causes
accidentelles susceptibles de perturber cette évolution idéale (rarement réalisée sans doute) et en
particulier les facteurs épirogéniques.
2. Il semble ensuite qu'il ne soit pas toujours nécessaire d'envisager un milieu noyé pour le dépôt
des sulfures. Les stalactites à sulfures seuls, ou associés à des carbonates, nous démontrent le contraire,
même si ces dépôts ne représentent que peu de choses par rapport à l'ensemble du minerai, H. Rouvier
(l97l) envisage des fluctuations de la nappe phréatique pour rendre compte de la formation des
stalactites du Djebel Hallouf. M. Leleu (l969) évoque le ruissellement de solution pour les stalactites du
Laurium.
Mais ce sont là des critiques mineures. Elles n'enlèvent rien à l'intérêt de ce modèle qui
marquera une étape importante pour l'étude de ce type de gisements.
Il s'agit de voir s'il est possible de pousser plus loin l'analyse. Le moment est venu d'envisager,
trop rapidement sans doute, les enseignements que l'on peut tirer de la comparaison entre les
conceptions actuelles des karstologues et les nombreuses observations effectuées dans les gisements Ph-
Zn sous incoformité.
Longtemps les karstologues ont été divisé en deux écoles affrontées sur le problème de savoir si
le creusement des cavités se faisait pour l'essentiel au-dessus ou au-dessous de la nappe phréatique.
Actuellement (Herak et Stringfield, l972) ont admet l'importance des dissolutions au-dessous de la nappe
phréatique - dont l'observation directe est difficile pour les
les spéléologues - et l'on accepte généralement les conceptions de W. H. David (l93O) du développement
en deux étapes successives du réseau karstique, illustrées notamment par les travaux de J. H. Bretz (l942,
l953).
Les dissolutions les plus importantes se produisent au-dessous du niveau hydrostatique, dans la
zone de saturation, par circulation latérale des eaux suivant le gradient hydraulique régional. Continus
dans le temps, les effets de cette "dissolution phréatique" sont maxima : ils créent un réseau de cavités
sub-horizontales le long des plans de stratifications, de forme irrégulière, avec de nombreuses cavités
isolées ou en cul de sac.
Au-dessus, dans la zone d'aération, apparaissent et prédominent les formes verticales, alignées le
long des fractures et des diaclases, qui relèvent de la "dissolution vadose".
Le réseau de cavités horizontales peut être, dans un second stade d'évolution, porté dans la zone
d'aération, à la suite d'un rajeunissement du relief. Les cavités sont alors déblayées des résidus de
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Tout un ensemble d'arguments permet de penser que, pour l'essentiel, l'évolution de ce type de
paléokarst -ou tout au moins de la partie du réseau à remplissage sulfuré - s'est faite au-dessous du
niveau hydrostatique, plus précisément au-dessous de la zone de battement de la nappe phréatique :
- Modèle continental peu accentué, - Distribution horizontale des cavités le long d'horizons
préférentiels, suivant un réseau dendritique ;
- Importance des phénomènes de dissolution, marquée notamment par l'extension des brèches
d'effondrement-dissolution. - Développement des phénomènes de dolomitisation (dolomite ferrifère) et
de silicifications dans les roches encaissantes, en relation souvent étroite avec la nature pétrographique
de certains horizons, qui peuvent être considérés comme source possible de la silice et du magnésium;
- Absence dans les remplissages de minerais détritiques oxydés contemporains de l'épisode
émersif ;
47
Ici en revanche les ouvertures développées le long des plans de fracture prennent une
importance décisive. Il s'agit là du seul caractère commun aux différents gisements connus, car les
remplissages peuvent être variés et relever de différents processus de mise en place :
De nombreuses observations permettent de penser que les anciennes surfaces d'érosion et les
paléokarsts jouent un rôle important dans la localisation de nombreux gisements Ph-Zn. Mais, dès que
l'on entre dans le détail et que l'on compare un nombre restreint de gisements, il faut bien constater une
diversité qui traduit forcément l'existence de plusieurs processus possibles de concentration. KL Dans ce
champ des possibles, le seul phénomène karstique, considéré sous son aspect dynamique, je joue peut-
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être pas toujours le rôle essentiel. Nous ne faisons pour l'instant que poser le problème.
Ce problème se traduit notamment au niveau de la source des métaux lourds. Car, s'il est
possible d'envisage sur le plan théorique un modèle purement karstique, on se heurte très souvent en
dernier ressort à cette question irritante.
La source est parfois évidente dans le cas de remaniements mécaniques (surtout) et/ou de
remobilisations chimiques biens établis (ex : Tynagh). Mais trop souvent la filiation entre le remplissage
karstique sulfuré et des préconcentrations supposées n'est pas établie de façon suffisamment
rigoureuse. Nous disons "préconcentrations supposées", car dans bien des cas la preuve n'est faite de
l'antériorité effective de disséminations stratiformes proches des amas : il n'est pas toujours aisé en
effet dans les roches carbonatées, de faire la distinction entre stratiformes vrais et remplacements,
lorsque le gisement comporte des minéralisations apparemment concordantes et des amas discordants
(cas de la Haute Silésie par exemple).
Il est alors tentant d'envisager une concentration par lessivage du plomb et du zinc contenus en
teneurs géochimiques dans les séries émergées. Cette hypothèse a été envisagée depuis longtemps, et
suivant des modalités très différentes, notamment par C.E. Siebenthal (l9l6) pour le Tri-State. Elle a été
reprise récemment dans le cadre de modèles plus ou moins contradictoires par H. Pélissonnier (l959), J.
Avias (l97l), A. Bernard (l972), J. A. Collins et R. L. Smith (l972) et bien d'autres auteurs. Elle demande à
être vérifiée car, jusqu'à présent, les données géochimiques sont rares et loin d'être concluantes.
Il peut être tout aussi plausible, notamment dans le cas de gisements américains, d'envisager une
reprise de minéralisations préexistantes plus ou moins lointaines, qu'elles soient synsédimentaires - il en
existe fréquemment, non exploitables, dans des niveaux de shales (Heyl, l968; Carpenter et al., l97l;
Maher, l97l) - ou non :
Toujours dans le cas du Tri-Stale, on ne peut manquer d'être frappé par le fait que du Cambrien
au sommet du Mississipien, la série sédimentaire comporte un nombre impressionnant d'horizons
minéralisés (cf. Ohle, l967, fig. 2 p. 37). Il en est de même dans la province Appalachienne (Weedow et
al., l968).
Mais, même si ces minéralisations paraissent presque toutes localisées sous une surface
d'incoformité, leur genèse relève-t-elle nécessairement de phénomènes de lessivage continental ? Est-il
raisonnable de faire appel à un processus unique pour expliquer les concentrations dans les vides de
paléokarsts ?
En effet, dans un certain nombre de gisements américains, les données fournies par l'étude des
inclusions fluides (températures relativement élevées, richesse en sels dissous, présence
d'hydrocarbures) (Roedder, l967, l97l) et des isotopes du plomb (Ph anormal de type J) (Heyl et al., l974,
sont en contradiction avec un modèle purement karstique.
Dans le Tri-State notamment, l'association fréquente de minerais avec des hydrocarbures, la
présence de minéralisations stratiformes dans la série antépennsylvanienne des bassins voisines, mais
aussi parfois à la base des shales pennsylvaniens (exemple cité par F.G. Snyder (l967), dans le Missouri
SW), donnent quelque consistance à l'hypothèse d'une migration diagénétique des eaux connées (Noble,
l963; Jackson et Beales, l967), même s'il est permis d'envisager une évolution post-enfouissement des
minéralisations qui rendrait compte des températures mesurées dans les inclusions et de la composition
chimique de leurs fluides (Bernard, l972).
Mais s'il est possible de prendre en considération cette hypothèse de migration diagénétique
comme l'un ds processus plausibles, il est difficile de la généraliser un peu trop rapidement, comme l'ont
fait ses promoteurs et ceux qui l'ont adoptée. En effet, la complexité de l'évolution paléogéographique
de régions comme le Tri-State rend difficilement concevable une explication unicausale de l'ensemble de
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minéralisation.
Moins complexes, mais tout aussi significative ds différents facteurs qui peuvent intervenir dans
une concentration, l'évolution de la région des Malines telle qu'elle est constituée par J. J. Orgeval
rappelle la prudence qu'il convient de garder dans le choix des hypothèses génétiques.
CONCLUSIONS
Ce type de paysage semble être un lieu privilégié d'accumulation de plomb et de zinc en roches
carbonatées. On ne peut pas dire qu'il nous soit très familier et les références aux modèles actuels ne
sont pas d'un grand secours. Elles ne sont aussi sans doute pas souhaitables.
Sur ces vastes domaines de plates-formes épicontinentales, on remarque enfin la superposition
dans le temps, et parfois dans l'espace, de stratiformes vrais et de gisements dans des paléokarsts. Le
plomb et le zinc semblent pour l'essentiel liés à ces derniers, alors que le cuivre et l'uranium notamment
s'expriment plus volontiers dans les premiers
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IIème PARTIE
Les gisements endogènes sont liés aux différentes étapes de la différenciation du magma. Le magma est
défini comme étant une masse silicatée en fusion située dans les zones profondes de la terre.
On admet généralement que le magma proviendrait de la fusion des roches due à la chaleur
provenant de la radioactivité de certaines substances.
Tant que le magma restera confirmé sous l'énorme pression lithostatique, il ne bougera
pas. Mais dès que les phénomènes orogéniques affaibliront cette pression, le magma sera refoulé vers la
surface de la terre. C'est ainsi qu'apparaitront les volcans et leur coulées des laves. La partie du magma
qui n'éteindra pas la surface se refroidit lentement à des profondeurs de l'ordre de l-5 Km ou plus et
donnera naissance à des roches cristallines plutoniques.
La composition initiale du magma est controversée. Certains estiment qu'il existe deux
types de magma : un magma acide (granitique) et un magma basique (basaltique).
L'hypothèse d'un magma unique basaltique a les faveurs d'un plus grand nombre de chercheurs.
l. cristallisation des minéraux silicatés les plus réfractaires : olivine, pyroxènes, plagioclases basiques
(calcitiques) avec formation des roches ultrabasiques (péridotite, pyroxènites, dunites) et ensuite des
minéraux plus fusibles (feldspath + quartz), qui composent les roches acides (granite, syénites,
granodiorites : c'est la phase orthomagmatique ou magmatique S.S.
2. cristallisation de la fusion résiduelle saturée en composants volatils et en vapeur d'eau: formation des
pegmatites.
3. liquéfaction des vapeurs d'eau et des composants volatils aboutissant à la formation des solutions
aqueuses chaudes (hydrothermales): processus pneumatolithiques et hydrothermaux.
A chaque étape est associée la formation des gisements minéraux, à la première phase
sont associés les gisements magmatiques, à la deuxième phase sont liés les gisements des pegmatites et
à la dernière phase se rattachent les gisements pneumatolithiques et hydrothermaux.
51
porite) d'apatite et de magnétite dans les syénites; de pyrochlore, d'apatite et de néphéline dans les
roches alcalines.
Ainsi on attribue à ce type le gros des gisements de chromite de l'Oural du Sud qui se
poursuivent sur des milliers de kilomètres et ceux de Turquie qui s'étendent jusqu'en Inde.
Les gisements de titanomagnétite (jusqu'à 7,5 % de TiO2) de Taberg et Routivoara (Suède), de Koussa
(Oural, Russie); ces gisements de magnétite de Kirounavaara et de Joussavaara (Suède).
Les principaux minéraux, d'intérêt économique sont ici, des chromospinelles, les
titaromognétites et la magnétite parfois accompagnée d'hématite.
Les gisements de liquation sont des gisements de sulfures. Ces derniers se forment par le
processus de Liquation c'est-à-dire par la séparation de la fusion silicatée (magma), des sulfures en fusion
dissous dans le magma, suite à la baisse de la température. Aussi avec la baisse de la température (dès
l5OO°C) : La solubilité des sulfures en fusion, dissous dans ces magma, diminue et progressivement ces
sulfures se reposent du magma, sous forme de petites gouttes et billes isolées et s'enfoncent dans les
zones profondes du foyer magmatique grâce à leur poids spécifique élevé. Aussi se forme l'accumulation
des sulfures sous forme de gros schilierens qui passent à des gîtes en nids et stratiformes.
Sous l'action des forces tectoniques ces sulfures peuvent être refoulés dans les fissures et
les failles parfois en dehors des roches de départ, formant aussi des filons.
Les études expérimentales ont pu montrer que le sulfure de fer (pyrite, marcasite) est
dissous jusqu'à l4 % dans la fusion silicatée et que la solubilité augmente avec la température et le teneur
en FeO et S. inversement en plus de la baisse de la température, les substances suivantes diminue la
solubilité de la fusion sulfureuse dans le magma.
Il s'agit de : SiO2, Al2O3, CaO, Na2O.
Il s'ensuit que si une fusion silicatée contenant des sulfures dissous (également en fusion)
pénétrait dans un encaissant argileux ou micacé, il s'enrichirait en Al2O3 et SiO2. Ceci va provoquer une
liquation rapide de cette fusion.
Les principaux gisements de liquation sont représentés par des gisements de Ni et Cu
sulfurés. Les minerais comportent de la chalcopyrite, la pentlandite (Fe, Ni)9S8), la pyrrhotine et
accessoirement la magnétite, la cubanite, la millérite, la pyrite, la galène, la blende, le palladium, le
platine natif et ses arséniures, des sulfures de cobalt.
On classe, dans cette catégorie les gisements de nickel de Sedburry (Canada) et de Cu-Ni
de Norilsk (Russie).
Définition
Selon Routhier (1963) le terme de pegmatite a été forgé par HAUY au début du 19ème siècle pour
désigner "le feldspaths avec quartz enclavé" c'est-à-dire des granites à structures graphique. Aujourd'hui
l'usage de ce terme s'étend à toutes les roches plutoniques à gros grains, présentant ou non une texture
graphique.
La plupart des pegmatites consistent en un assemblage de quartz et de microcline avec (ou sans
albite, orthose, muscovite ou tourmaline. Associés aux pegmatites, on trouve des dykes et des filons
d'aplite, qui généralement prédatent ces dernières.
53
1- Les pegmatites se présentent sous forme des filons et des corps tabulaires avec des limites très nettes,
recoupant les tous les autres types de roches à l'exception des dolérite.
2- Les études détaillées ont montré que là les niveaux repères tels que des aplites et des dykes sont
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présents dans la roche hôtes et sont obliquement recoupés par des filons, de pegmatites, ils sont
généralement déplacés par une faille.
3- Dans les pegmatites formant de minces corps tabulaires parallèles à la roche hôte, l'enlèvement de ce
pegmatite pourrait dans certains cas permettre à la roche encaissante de s'emboîter parfaitement
l'indiquant qu'elle a été séparée par force et qu'aucun matériau antérieur n'a été enlevé.
Les pegmatites constituent des corps géologiques particuliers du point de vue
minéralogique, morphologique, structural et génétique.
Ils apparaissent dans les ultimes étapes de la cristallisation du foyer magmatique et occupent une
position intermédiaire entre les roches intrusives et les filons de minerais.
Les minéraux de pegmatites sont caractérisés par la grande taille de leur cristaux dont
certains de leur formation dans des conditions géologiques et physico-chimiques diverses.
Les hypothèses proposées peuvent être classées en trois groupes :
Ces trois (3) groupes de théories peuvent en fait se résumer en deux grands groupes :
- Les théories ignées et
- Les théories métasomatiques.
En ce qui concerne les théories ignées, une première remarque s'impose : Les minéraux le
s plus anciens, et aussi de beaucoup les plus importants en volume, cristallisent dès la phase
"magmatique" : feldspath quartz de haute température.
Par contre ces minéraux plus récents, les sulfures, peu abondants ici mais symptomatiques, par ex. la
galène, se déposent à beaucoup plus basse température. La gamme de température sur laquelle
s'échelonnent les minéraux des pegmatites en général est donc fort large.
Au début de son évolution, le "fluide" pegmatitique ne serait donc pas très différent d'un
magma, mais il contient beaucoup d'éléments : B, F et métaux rares qui vont se déposer plus
tardivement et qui sont plus concernées que dans le magma générateur. En ce sens on a pu parler d'un
"magma résiduel" ou "rest-magma".
Mais une caractéristique des pegmatites et c'est même leur définition, consiste dans la
grande taille des individus cristallins. Les "géants" ne sont pas rares parmi le spodumène, le béryl, la
topaze, les tourmalines.
De telles dimensions supposent, au moins à certains stades de l'évolution, une taille viscosité du fluide
générateur.
Cette faible viscosité correspondrait à un était momentanément supercritique, c'est-à-dire à une
température supérieure à la température critique du fluide.
La température critique de l'eau pure étant 3,75°C, celle d'un fluide contenant S, Al, tc, est
plus élevée. Les auteurs, par exemple Fersman, admettent en général environ 4OO°C.
Cet auteur a donné les étapes suivantes de la formation des minéraux des pegmatites.
Les pegmatites associées à des roches granitiques sont les plus repandues de toutes et
elles présentent en outre le plus de valeur économique. Elles ont été de ce fait les mieux étudiées.
Selon A. E. Fersman, les pegmatites granitiques sont les produits de cristallisation de la
fusion silicatée résiduelle, enrichie en composants, volatils (F, Cl, B, OH, CO2, etc. ...) - Théorie ignée.
55
Au cours du refroidissement des déformations des cassures et des fissures dues aux forces
tectoniques apparaissent dans le corps intrusif en cristallisation est dans ces fissures et cassures que
pénètre le magma résiduel. Après la solidification des premières portions, la fusion résiduelle s'enrichit
de plus en plus en volatils qui par la suite se transforment en solution par refroidissement et l'on passe à
la phase hydrothermale.
Les solutions hydrothermales ainsi générées accompagnées de gaz, réagissent sur les
feldspaths, les micas et autres minéraux préexistants et les substituent en partie.
Selon A. W. Zavaritsky, les pegmatites rencontrées dans les granites alcalins prennent
naissance par suite de la recristallisation des granites, des aplites et d'autres formations intrusives, sous
l'influence de constituants volatils se dégageant du foyer magmatiques en cours de refroidissement et
pénétrant le long des zones fissurées des roches, dans les horizons supérieurs des massifs intrusifs déjà
solidifiés.
Sous influence de ces volatifs, les granites se désagrègent, les feldspaths et les autres minéraux
pétrogenèses sont substitués par l'albite, la muscovite etc.
2. Théorie métasomatique :
On a remarqué depuis longtemps que les pegmatites assimilent parfois leur roue hôte; à
ce phénomène serait due la formation de minéraux alumineux comme l'andalousite; il existe e, ce sens,
des pegmatites magmatitiques, c'est-à-dire mélangées, ou hybrides.
Cette influence de la composition des roches encaissantes sur celle des pegmatites peut
être illustré par le fait que seules des pegmatites encaissées dans des roches riches en muscovite,
contiennent ces minéral en concentrations exploitables commercialement (micaschistes, gneiss micacé,
migmatite, quartzite micacé etc). Cette constatation nous conduit vers les théories métasomatiques,
suivant lesquelles la formation des pegmatites serait due au transfert de matériel, soit par des fluides,
soit par diffusion, éventuellement dans le solide.
Quant à l'uranium, bien que les espèces minérales en contenant soient extrêmement
nombreuses dans les pegmatites, il n'a été que très rarement exploité. Il est possible de temps en temps,
d'en récupérer de petites quantités comme sous-produits de l'extraction d'autres minéraux qui sont
essentiellement : mica, feldspath, béryl, minéraux lithiques, colombo-tantalite. Seules les pegmatites de
Madagascar auraient fournis un tonnage appréciable de minéraux uranifères.
Zonage interne :
La répartition des minéraux, et en particulier des minéraux utiles, n'est pas quelconque dans une
pegmatite. De même dans un champ pegmatitique la disposition de différents types minéralogiques de
pegmatite ne se fait pas au hasard.
En effet, la plupart de pegmatites présentent un zonage minéralogique. Elles apparaissent avoir
été formées par cristallisation des fluides magmatiques dans des fractures de la roche encaissante. La
cristallisation progresse de la paroi vers l'intérieur (de manière centrifuge) produisant des zones à
composition minéralogique définies.
Dans cette structure simplifiée, on reconnaît les zones ci-après :
1- L'auréole de contact, de quelques centimètres de largeur. Elle est constituée de quartz, albite,
muscovite et tourmaline (noire).
2- Le corps pegmatite lui-même commence avec la zone à muscovite, albite et quartz. Souvent c'est
l'albite qui prédomine. Elle présente une granulométrie fine ou grossière, saccharoïde.
3- La zone intermédiaire est caractérisée par l'augmentation de la proportion du microcline perthitique,
qui devient dominant dans les pegmatites potassiques. Elle se présente parfois en très gros cristaux, de
plus d'un mètre de diamètre.
4- Le noyau quartzeux (Routhier 1963)
Les principales modifications à cette structure sont rencontrées dans les pegmatites lithium. Dans
ce type de pegmatite apparaissent de zones intermédiaires additionnelles adjacentes au noyau de
quartz. Ces zones sont généralement riches en cleavelandite et contiennent des unités discontinues de
l'un ou l'autre minéral de lithium, le lépidolite ou spodumène. Le caractère discordant de beaucoup de
ces unités suggère leur mise en place tordure et leur origine métasomatique.
Le béryl peut se rencontrer dans toutes les zones, mais souvent il est confiné à une ou deux
zones, peut être lamogère particulièrement lorsqu'il se présente en petits groupes, mais le plus souvent
sa distribution est irrégulière?
Dans les pegmatites riches en sodium et en lithium le béryl se rencontre en grains très fins
associés à l'albite saccharoïde de la première zone du contact avec l'encaissant. Il peut être accompagné
ici de la cassitérite ou de la tantalite. Dans ces types de pegmatite le béryl peut également se retrouver
dans la zone à feldspath (zone intermédiaire) vers sa limite avec le noyau quartzeux. Sa granulométrie
varie de fine à grossière, voire à très grossière. Dans les pegmatites riches en lithium le béryl se rencontre
également dans les zones à lithium particulièrement sous forme de grains fins à moyens, hétéromorphes
et souvent transparents (qualité gemme) encaissé dans la lépidolite ces unités purement constituées de
pétalite, amblygonite ou de spodumène-quartz.
Dans les pegmatites potassiques, le béryl est généralement absent de la zone de contact. En
revanche il se trouve normalement au contact de la zone à feldspath d'avec le noyau de quartz. La
présence du béryl semble dépendre de la présence du noyau de quartz, quand ce dernier n'est pas
développé le béryl est absent. Dans les pegmatites où le noyau de quartz est réduit à quelques lentilles
de quartz dans un noyau de feldspath, perthitique, le béryl se localise au contact entre la zone à albite et
le noyau de perthite.
58
Définition
ils jouent un rôle particulièrement important dans la formation des gisements pyrométasomatiques et
hydrothermaux.
Selon D.S. Korpinksky les processus métasomatiques évoluent avc la participation des
solutions aqueuses ou gréeuses qui véhiculent certains composant et en éloignent d'autres : ces
solutions s'infiltrent à travers les pores les plus infimes et les pierres des roches.
Elles contiennent des teneurs assez élevée en CO2, an halogénures des métaux alcalins et en un certain
nombre d'autres composants.
Le transport des substances peut avoir lieu par voie de diffusion, lorsque les composants
se déplacent à travers des solutions immobiles, en allant du lieu à hautes concentrations de ces éléments
ou substances vers des lieux à basses concentrations, et par voie d'infiltration quand les composants sont
attirés par le courant des solutions.
De ce fait on distingue deux types de métasomatose : à diffusion et à infiltration.
La m é t a s o m a t o s e à d i f f u s i o n évolue lentement et s'observent au contact des roches de
composition différente.
La m é t a s o m a t o s e à i n f i l t a t i o n se développe par voie de pénétration des
solutions suivant les fissures et simultanément par voie d'infiltration à travers les pores et les capillaires,
et il en résulte un changement essentiel de la composition de la roche et de la solution.
Pendant la métasomatose, la mobilité différentielle des composants a une grande
importance. On prend en considération la série suivante de la mobilité des constituants pendant les
hautes températures; H2O, CO2, K2O, Na2O, CaO, MgO, FeO, SiO2, Al2O3. La mobilité relative dépendra
des propriétés chimiques des constituants, ainsi que de la température, de la pression et de la
concentration.
Les corps de minerai formés par voie de métasomatose sont doués d'un certain nombre
d'indices qui les distinguent des corps de minerai formés par voie de remplissage des vides découverts.
Des indices sont les suivants :
l) contacts vagues et indistincts des corps de minerai avec les roches encaissantes ;
2) présence, dans les minerais, de débris "suspendus" de roches encaissantes, doués des
mêmes particularités de gisement (stratification ou schistosité) que la roche de base encaissante ;
3) conservation par les minerais des particularités de textures des roches encaissantes
(schistosité, stratification, dissémination porphyrique, etc ...) ;
4) pseudomorphoses des minéraux nouvellement formés d'après les minéraux séparés
antérieurement ;
5) absence de crustification dans la structure des corps filoniens.
L'étude des gisements scarniens et hydrothermaux formés principalement par voie de
métasomatose démontre que les processus de métasomatose peuvent se développer aussi bien dans les
roches silicatées que dans les roches carbonatées. Les calcaires sont particulièrement enclins à subir la
métasomatose, ensuite viennent les roches éruptives; les gneiss, les phyllades et les quartzites sont
beaucoup moins sujets à la substitution. Les proportions et l'intensité de la manifestation de la
métasomatose dépendent de la porosité et de la perméabilité des roches.
Généralement, dans la roche, tous les minéraux ne sont pas soumis à la substitution, seuls
quelques-uns d'entre eux la subissent au choix (c'est-à-dire qu' il y a une métasomatose sélective). Par
exemple, dans les granites, les minéraux de couleur (biotite) sont le plus facilement soumis à la
substitution, viennent ensuite les plagioclases et les feldspaths, puis, un peu moins que les autres, le
quartz.
60
Le transport des constituants minéraux peut s'effectuer sous forme de combinaisons très
complexe, au sujet de la composition desquelles existent diverses opinions. Ces combinaisons complexes
doivent jouir d'une bonne solubilité dans l'eau et être stables dans les solutions.
La combinaison du type MeHS, les complexes thiosulfatés Me (SeO3)....., etc ... satisfont à une telle
demande.
Une proposition particulièrement attrayante concerne le transport des métaux lourds
sous forme de complexes thiosulfatés Me(SeO3) ...., dans la composition desquels entretnt
simultanément le cation du métal lourd et l'anion du soufre sulfureux, stables dans un large intervalle
d'alcalinité et d'acidité des solutions (pH-5 jusqu'à pH 10).
Ces complexes thiosulfatés, suivant la variation de l'alcalinité - l'acidité des solutions ou en fonction de
l'élévation de leur concentration en oxygène, deviennent instables et se désagrègent en formant des
sulfures et d'autres produits difficilement solubles.
En ce qui concerne la composition chimique des solutions métallifères, on ne peut
que faire des propositions, car il n'est possible d'en juger que par les produits finaux du processus de
formation minérale, soit, par la composition minérale des minerais disposés et d'après le caractère du
changement des roches encaissantes.
L'analyse des associations paragénétiques des minéraux et la succession de leur formation
dans les différents gisements, en tenant compte des données expérimentales, amènent à la conclusion
que la masse prépondérante' des réactions dans les gisements a évolué dans les solutions faiblement
alcalines ou neutres.
- L'éclaircissement des causes du mouvvement des solutions hydrothermales et des
conditions indispensables pour la déposition du minerai présente un grand intérêt.
La cause principalement du mouvement des solutions est la différence des pressions. Si,
pendant le processus de formation des fissures, quelques-unes d'entre elles atteignent le secteur de
l'accumulation des solutions hydrothermales, celles-ci seront alors aussitôt aspirées par ces cavités
fissurées qui peuvent être considérées comme des espèces de vides dans le moment initial de leur
apparition.
Les causes de la précipitation de substances des solutions hydrothermales sont :
- l) séparation de minéraux en voie de cristallisation des solutions saturées pendant la chute de la
température, de la pression et pendant l'évaporation du dissolvant ;
- 2) réactions chimiques ayant lieu entre les solutions hydrothermales, les eaux souterraines et les roches
encaissantes.
Le changement de l'acidité et de l'alcalinité des solutions ainsi que le régime des gaz
dissous, influent sur le cours des réactions.
Par exemple, avec la baisse de température des solutions, la solubilité et, par conséquent, la dissociation
de H2S en Hl+ et S2- s'élève. Des conditions favorables apparaissent pour la formation des sulfures de
métaux lourds insolubles.
61
Sous l'action des gaz se dégageant du magma granitique en cours de refroidissement, les
roches subissent des changements métasomatiques.
Si les solutions gazo-aqueuses pénètrent le long des contacts des roches silicatées et carbonatées, en
premier lieu au dépends des changements de ces dernières, apparaissent les scarnes, c'est-à-dire des
roches constituées de granit, de pyroxène et de différents silicates calcairo-ferrugieux.
Dans les roches à composition granitoïde, ces mêmes solutions gazeuses y provoquent, par suite de ces
mêmes processus métasomatiques, la formation de greisens, c'est-à-dire de roches constituées de quartz
et de mica blanc. Les portions plus tardives des solutions enrichies d'éléments de métaux lourds et
arrivant par les mêmes canaux entrent en réaction réciproque avec les terrains encaissants altérés et
provoquent le dépôt de minéraux métallifères.
De la sorte, les gisements à haute température peuvent être partagés en gisements contacto-
métasomatiques et en gisements à greisen.
Les gisements contacto-métasomatiques (scarniens) ont une grande signification. On y
trouve concentrés les minéraux de fer, de plombo, de zinc, de cuivre, de tungstène, de cobalt, de
béryllium et d'autres métaux. Ils se forment aux contacts des roches silicatées (granites, granodiorites)
et carbonatées (calcaires, dolomies), par suite de l'action des solutions gazeuses et hydrothermales qui
se dégagent du foyer magmatique en cours déconsolidation.
L'action calorifique de la fusion aqueuse incandescente sur les terrains encaissants
provoquent seulement la recristallisation et le regroupement des composants de la zone proche du
contact. Ainsi, au dépens des calcaires, apparaissent des marbres et, au dépends des schistes argileux,
différentes cornéennes (fig. 23).
Des accumulations de minéraux métallifères ne se forment pas. Cependant, lorsque le
long du contact de deux milieux : carbonaté et silicaté (après la solidification des parties supérieurs des
massifs intrusifs) les constituants volatifs et les solutions aqueuses circuleront, il se formera alors des
roches spéciales : des scarns, constitués des silicates de Ca - Fe - Al : de grenat, de pyroxène, d'épidote,
etc ... Par la suite, au fur et à mesure du refroidissement de ces solutions, un dépôt de minéraux
métallifères peut s'effectuer
Comme le prouvent les académiciens Zavaritsky et Korjinsky la formation des scarns est
provoquée par une diffusion de rencontre des constituants participants à la composition des terrains
encaissants.
Ainsi, à partir des granitoïdes en direction des calcaires se diffusent les SiO2 et Al2O3 et, vers les
granitoïudes à partir des calcaires se diffuse le CaO.
Puisque, lors de conditions à haute température, les constituants SiO2, Al2O3 et CaO ne
sont pas capables de se déplacer à des distances considérables, ils entrent en réaction au contact des
roches en formant des minéraux scarniens.
Suivant la théorie de la bimétasomatose, la diffusion des constituants évolue à travers les
solutions à pores imprégnant la zone des contacts.
Le dépôt des minéraux métallifères débute par suite de l'apport des constituants
métalliques en même temps que d'autress composants mobiles (K2O, Na2O, H2O, CO2, H2S, F, etc ...) et
de leur circulation le long des zones de fissuration au contact des roches silicatées et carbonatées.
Les silicates à haute température, sous l'influence des solutions hydrothermales, deviennent instables et
sont substitués par le quartz, les sulfures et les carbonates. Aisnsi que l'ont démontré les recherches des
savants soviétiques A, B, Peck et F. I. Wolfson, la formation des gisements scarniens s'effectue en
62
G r e i s e n s m é t a l l i f è r es s a n s
q u a r t z e u x. Les greisens sont répandus dans les massifs intrusifs orginanaires, composés de granits à
biotite, plus rarement de granodiorite, et se rapportent aux parties limitrophes et apicales de ces massifs.
Les dimensions de ces derniers sont de faible envergure. Une importance particulière est donnée aux
injections isolées, aux saillies et coupoles des corps intrusifs où les constituants volatifs ont eu la
possibilité de s'accumuler sous le toit des roches semi-perméables (schistes, quartzites). Une légère
fissurité des roches a une grande signification lors du développement du processus de la greisénisation,
car elle contribue à l'infiltration des solutions.
En relation avec la structure des zones à fissurité élevée, la forme des corps de minerai
peut être isométrique, stratiforme, filonienne ou plus complexe. Parfois, les greisens se développement
le long d'un syst-ème de fissures de faible inclinaison ayant une disposition à étages multiples.
Souvent, les granitoïdes sont soumis non seulement à la greisénisation, mais encore à
l'abitisation (processus de substitution du fedspath potassique et de la plagioclase par l'albite). Il n'est
pas rare d'observer une concentration élevée du béryllium et d'autres composants utiles due à
l'albitisation des des parties des granitoïdes.
Des formations métasomatiques, proches des greisens, peuvent aussi naître au dépens de
l'altération des roches sédimentaires au contact des intrusions qui les recoupent. La puissance de tels
greisens est faible (quelques mètres) et dépend de l'angle d'inclinaison du contact du massif intrusif avec
les terrains encaissants. Quand les angles de pendage sont faibles, la largeur de la zone des greisens
augmente considérablement, comparée avec la superficie de contact ayant une inclinaison abrupte.
Ces formations métasomatiques sont constituées de graphite, de biotite, de muscovite, de
64
topaze ainsi que de minéraux dans la composition desquels entrent du lithium et du rubidium. La
tungstènite, la cassitérite et d'autres minéraux leur sont associés.
F i l o n s de m i n e r a i q u a r t z e u x d a n s les r o c h e s g r e i s é n i s é e s.
Les roches encaissantes, aussi bien acides que basiques, peuvent être soumises à la
chloritisation pendant laquelle les feldspaths et les minéraux sombres sont substitués par le chlorite. Les
calcaires sont soumis à la silicification et à la chloritisation sous l'action des solutions hydrothermales.
Les formations minières les plus importantes des gisements hydrothermaux à
température moyenne sont :
1. Or-quartzeuse,
2. Or-sulfuro-quartzeuze,
3. Molybdénito-chalcopyriteuse,
4. Chalcopyrito-pyriteuse,
5. Galéno-chalcopyrito-pyriteuse,
6. Galéno-sphalérito-quartzeuse,
7. Cassitérito-sulfureuse avec prédominance de sulfures de plombo et de zinc.
8. Hübnérito-sulfureuse,
9. Molybdénito-galéno-sphalérite,
10. Sidéritique et autres formations.
notable.
Les gisements hydrothermaux à basse température sont la source principale pour
l'obtention du mercure, de l'antimoine, de l'arsenic, de l'argent et de l'or, de l'uranium, de la baryte, etc.
Minéraux principaux
Métallifères : Filoniens :
Cinabre HgS Quartz microgrenu
Antimonite Sb2S2 Calcite CaCO3
Réalgar AsS Calcédoine SiO2
Auripigment As2S3 (Orpiment) Fluorine CaF2
Galène PbS Baryte BaSO4
Chalcopyrite CuFeS2 Alunite KAl3
Sphalérite ZnS (SO4)2 (OH)6
Pechblende (nasturane)
m. UO2.n.UO3.p.PBO.q.H2O
Or Au
Argent Ag
Marcasite FeS2
l. Antimonito-quartzeuse,
2. A réalgaro-auripigment
3. A cynabre,
4. Or-quartzeuse,
5. Barytique,
6. A galéno-sphalérite,
7. A carbonato-pechblende,
8. A soufre natif.
Dans tous les gisements de types magmatogènes examinés plus haut, le foyer
magmatique originaire se trouvait à un niveau intrusif (plutonique). Il s'en suivait un refroidissement lent
du magma et, par-là même, un dégagement lent et progressif des éléments volatifs, ce qui créait des
conditions favorables pour la formation de divers et nombreux gisements.
Un phénomène tout à fait différent a lieu lors de l'épanchement du magma à la surface
terrestre, dans une région à base pression extérieure et dans des conditions de refroidissement et de
solidification extrêmement rapides..
Ces processus volcaniques et plutoniques évoluent parfois d'une façon tout à fait
autonome, et même, quelquefois, ils sont en relation génétique étroite. On peut alors assister à la
naissance de gisements de types intermédiaires, de proportions parfois extrêmement grandes et très
importants du point de vue économique.
67
Les gisements constitués de soufre déposé à l'intérieur des cratères et dans les fissures du
corps du volvan et dégagé des gaz sulfuriques par suite de leur décomposition, ont une importance
pratique; seuls, les gisements liés avec les solfatares en font partie.
C'est ainsi que les réserves de soufre accumulé dans le cratère et sur les flancs du volcan Kopiapo (Chili)
dépassent 10 millions de tonnes. L'énorme gisement de Horobezu (île de Hokkaïdo, Japon) est le résultat
des dépôts de soufre dans le lac d'eau chaude formé dans le cratère; ici, le gîte est formé de plusieurs lits
de soufre (jusqu'à 25 m de puissance) avec un diamètre dépassant 5OO m. Dans l'île de Honshu, se
trouve le gisement encore plus important du Matsuo (île de Honshu, Japon) qui, pour une même
puissance, atteint 7OO m de diamètre, avec une teneur moyenne de 35 % de soufre dans la masse du
minerai.
3. Dans les maremmes (région marécageuse) en Toscane (Italie), les gisements hydro-
solfatares servent de source pour la production du minéral : la s a s s o l i t e (acide borique naturel),
contenue dans l'ammoniac et de l'acide carbonique. Ces s o f f i o n i s chauds sont acheminés à la
surface par des trous de forage et, en outre, servent de source d'énergie pour les stations électriques.
Formation subvolcanique.
On y attribue les gisements postmagmatiques des plus variés, les dépôts de sources
chaudes de différents types ainsi que les efflorescences gazeuses, conditionnées par l'action des volcans
en activité ou se rapportant aux régions ou leurs activités eurent lieu relativement peu de temps
auparavant.
Il convient de rappeler que certaines sources thermales entraînent la formation de
gisements hydrothermaux, parmi lesquels les plus caractéristiques sont ceux à mercure-antimoine, à
argent, à or-argent (nommés "formation filonienne récente"), à manganèse-tungstène, etc. Ainsi que
certains gisements non-métalliques. L'activité géologique des sources thermales et de leur type est
étudiée dans le cours de "Géologie Générale" et ne sera plus examinée par la suite.
Les solutions de minerai se dégagent à une faible profondeur, formant des filons de
minerai, des veinules, des disséminations dans la cheminée et le corps du volcan, dans les coupoles et les
coulées de lave. Elles peuvent être accompagnées d'une altération plus ou moins notable des roches
effusives environnantes : par la propylitisation, séricitisation, kaolinisation, etc. En profondeur, les
gisement subvolcaniques s'appauvrissent et disparaissent.
On y rapporte les gros gisements d'argent (Pachuca, Veta Madre, Mexique), d'argent étain
(Potozi, Ururo, etc ... en Bolivie du Sud), aurifères (Sacaramb et autres en Roumanie), Cripple-Creek,
Komstock, Goldfield et autres, aux U.S.A., certains gisements de pyrite, de minerais cupro-porphyriques,
de mercure antimoine, par exemple, Sulfur-Banck en Californie, formés parmi les coulées d'andésites à
pyroxène, de manganèse tungstique, liés avec les traversines (par exemple, Nevada, U.S.A.), etc.
Parmi les gisements non métalliques, il faut citer les gisements filoniens de spaths
islandais (Yakoutie; Islande), d'agate (R.S.S. de Géorgie; Brésil; Argentine), certains gisements de fluorine
etc.
l. Les gisements métamorphorphisés sont des gisements formés à partir de ceux existant antérieurement
et de genèse quelconque. Le métamorphisme ne provoque pas de changement essentiel dans la
composition des gîtes initiaux; seules, la forme des corps de minerais, la texture et la structure des
minerais subissent des changements.
Ce type de gisements est représenté de préférence par des minerais de fer, de
manganèse, d'or, d'uranium, etc. Les accumulations initiales de ces éléments étaient sédimentaires.
Lors du métamorphisme, les processus de métasomatose se développent sous l'influence
de l'activité hydrothermale. Les gisements sédimentaires, par exemple, les hydrates des oxydes de fer,
de la sidérite, sont redéposés en substituant le quartz et d'autres minéraux; le phosphore et le soufre
sont éloignés et la qualité du minerai s'en trouve notablement améliorée. On y attribue les gisements
aurifères-uranifères dans les conglomérats de Witwatersrand, l'Afrique du Sud, etc. Les gisements
sédimentaires de manganèse contenant de la pyrolusite, du manganite et autres, subissent aussi des
changements analogues et forment alors des gisements de minerais "solides" de manganèse; de
braunite, de hausmannite, alors que, par suite de l'influence des processus hydrothermaux et en
présence des solutions silicatées, se forme la rodonite dont les gisements sont liés avec les jaspes et avec
les minéraux qui leur sont analogues.
70
2. Les gisements métamorphiques sui prennent leur origine des roches et non des minerais existant
antérieurement.
En dehors des formations de grenats et de matières premières shaute teneur d'alumine
examinées plus shaut, il convient de citer l'apparition des gisements de corindon et d'émeri à partir des
bauxites et des roches alumosilicatées qui leur sont proches, de graphite à partir du charbon minéral
sous l'influence des intrustions de diabases (des frappes) des marbres à partir des calcaires, des ardoises
à partir d'argile et de schistes argileux, etc ...
l. Classification génétique.
Gisements endogènes
l). Purement magmatiques :
l. Gisements magmatiques précoces (à ségrégation);
2. Gisements magmatiques tardifs (hystéro-magmatiques);
3. Gisements de liquation.
Gisements exogènes.
1. Sédiments mécaniques,
2. Sédiments chimiques,
3. Sédiments biochimiques et biogènes.
Gisements métamorphogènes.
1. Gisements métamorphisés,
2. Gisements métamorphiques.
A la périphérie du Pacifique, depuis les Rocheuses jusqu'au Japon, en passant par la Chili
et la Nouvelle-Zélande, des gîtes très nombreux et très importants de métaux variés, sont associés à
l'imposantes manifestations volcaniques et subvolcaniques post-orogéniques, d'âge tertiaire (l). Si l'on
faisait abstraction de leur contenu métallique on pourrait parler d'une immense "province péripacifique".
A l'intérieur de cette "super-province" se distinguent nettement d'autres provinces, plus petites, qui
sont à l'échelle usuelle des provinces métallogéniques, par exemple la province auro-argentifère des
"Basin and Range" de l'Ouest des Etats-Unis, en particulier du Nevada, ou encore la province stanno-
argentifère de Bolivie.
Tous les gisements examinés ici présentent en commun certains caractères, qui nous permettront de
généraliser les observations faites en Algérie.
Ils sont tous situés dans des appareils volcaniques ou dans des intructions subvolcaniques
de très faible profondeur, ou à proximité étroite des uns ou des autres.
(l) Souvent mal précisé, en particulier en Amérique du Sud, "Tertiaire moyen" en Bolivie.
72
VOLCANISME ET SUBVOLCANISME.
Ils sont fréquemment en relation avec des évents volcaniques, où un un régiment explosif
a développé des brèches, parfois des pipes bréchiques; c'est le cas à Cripple Creek (Colorado), Cerro de
Pasco (Pérou), Llallagua et Oruro (Bolivie), Brade (Chili), etc.
Les roches ignées associées sont principalement des andésites, des dacites, des latites,
accessoirement des rhylites. Des métaux habituellement répartis dans des zones séparées en conditions
plutoniques sont ici concentrés dans des zones très rapprochées et recouvrantes : par exemple l'étain et
l'argent en Bolivie; c'est le téléscopage, dû au petit gradient géothermique dans ces régions volcaniques.
L'hétérogénéité des appareils volcaniques, l'irrégularité de leursz contacts, et leur
fracturation dans des conditions très supérficielles entraînent une assez grande irrégularité des réseaux
filoniens, qui obéissent rarement aux modèles simples exposés au chapitre XXI; dans les cas les plus
simples étudiés en Bolivie on peut cependant reconnaître des relations entre les fractures et la
compression régionale (TURSEAURE, (l96O). Les filons sont en général plus ramifiés en surface, où la
fracturation a été plus complexe, qu'en profondeur; par exemple à Oruro (Bolivio) (l). Ils dépassent
rarement 6OO à 7OO mètres en longueur et en hauteur. Par contre ils contiennent des portions ou des
colonnes d'une grande richesse, en particulier en or et argent; ces "bonanzas", peuvent être dus à
l'oxydation et à la cémentation, mais sont loin de l'être toujours.
Le régiment de refroidissement et la succession de plusieurs stades de minéralisation ont
donné naissance à toute une gamme de minéraux rares (ailleurs), en particulier dans les gîtes stanno-
argentifères boliviens, des sulfo-antimoniures d'argent, de plomb, d'étain dont certains, comme
l'andorite et la franckéite ne se rencontrent pas en conditions plutoniques. Parmi les minéraux
fournissant du cuivre, en dehors des sulfures les plus usuels; chalcopyrite, bornite, chalcocite,
apparaissent très fréquemment l'énargite, la stibioluzonite (2), les cuivres gris; tétraédrite-tennantite.
Ces minéraux se rencontrent souvent en conditions plutoniques, d'ailleurs peu profondes (hypabyssales),
mais leur accumulation semble plus particulier aux gîtes volcaniques.
L'accumulation de l'antimoine, beaucoup plus sous forme de sulfo-antimoniures
complexes que de stibine, est fréquente dans ces gisements, ainsi que celle de l'arsenie (par ex, dans
l'énargite, la tennantite); le mercure, fréquent, n'apparaît en concentrations importantes que dans
quelques régions.
Le tellure, et aussi le sélénium, s'associent surtout à l'or et à l'argent, également au
mercure. Les tellurures d'or et d'argent, s'ils sont abondants dans le type "Au-Ag volcanique jeune" de
DE LAUNAY, n'y sont cependant pas confirnés, et se trouvent également dans des gîtes des socles
précambriens, comme ceux de Kalgoorlie (Australie occidentale).
Nous allons examiner d'un peu plus près des gîtes de Bolivie, et en particulier celui
d'Oruro, très gros sproducteur d'argent et d'étain. Ces gîtes ont fait l'objet de nombreuses études,
notamment de F. AHLFELD, W. LINDOREN, F.S. TURNEAURE, F.M. CHANCE, etc, études dont la synthèses
reste encore difficile. La ceinture volcanique minéralisée du Centre et du Sud de la Bolivie jalonne la
bordure orientale de l'"altiplano" entre les deux chaînes andines (fig. 228).
L'âge des émissions n'est pas encore définitivement fixé: on le dit en général "tertiaire moyen". On y
trouve des gisements à dominantes minérales différentes, qui ont été exploité principalement pour :
73
1° Quartz, pyrite, cassitérite, un peu de mispickel. Cette minéralisation est rubanée et drusique (druses
de quelques millimètres à l m). D'une manière générale les textures rythmiques et colloformes sont
extrêmement fréquentes dans les gîtes boliviens. La cassitérite, de couleur pâle, se présente en agrégats
de grains très fins, souvent aciculaires. LA zonalité de ses habitus (typomorphes ?) ne semble pas aussi
claire que l'admettait ARLFELD (l936).
2° Sulfo-antimoniures complexes de Pb, Ag, Sn et Cu (voir la liste ci-jointe).
Les minéraux de ce deuxième stade se trouvent - soit en veines parallèles à celles du premier
stade, parfois entre celles-ci et leurs épontes; soit en veines recoupant les premières; soit en
remplacement de la première minéralisation.
Ces remplacements de deuxième stade sont nombreux, compliqués et parfois sélectifs. Les
pseudomorphoses rendent difficile l'identification des sulfo-antimoniures.
74
Les cheminées d'ascension que suivaient les fluides minéralisées étaient vraisemblablement
"préchauffées", les gradients de températures et plus encore de pression y étaient rapides, d'où une
précipitation télescopée.
Du point de vue géochimique on ne peut manquer d'être frappé par la concomitance, ici comme
dans les gisements plutoniques, entre la concentration du bore (tourmaline) et celle de l'étain,
par la pénétration de cette tourmaline dans les roches encaissantes beaucoup plus que dans les
filons (cf. Abbaretz, p. 52l), enfin par la plus grande abondance de la tourmaline dans les gîtes
les plus stannifères. Arguments supplémentaires pour lier, d'une manière ou d'une autre, les
transports et migrations de l'étain et du bore. Quant à l'abondance du bore en liaison avec
certaines manifestations volcaniques, rappelons les dépôts de bore (acide borique et borates)
de Toscane, de Californie, du Chili, etc. ; à Larderello (Toscane) de la vapeur d'eau borée sort
du sol en de nombreux points. La conclusion encore la plus certaine concerne la source des
minéralisations. La pénétration des filons dans les sédiments, souvent sous les roches éruptives,
implique que les fluides minéralisants ne proviennent pas directement des appareils actuels.
Mais leur association générale, en Bolivie centrale et méridionale, avec des appareils
volcaniques-subvolcaniques, oblige à admettre que roches ignées et fluides minéralisants
dérivent d'une source magmatique commune. On ignore à quelle profondeur se situaient ces
réservoirs magmatiques.
Sans nul doute beaucoup de facteurs jouent un rôle dans la localisation des
districts minéralisés, mais, comme le remarque justement Turneaure (l960), «le choix des
relations réellement significatives restera incertain tant qu'une grande partie de la ceinture
andine ne sera pas cartographiée et tant que l'on ne connaîtra pas mieux le cadre tectonique
des dépôts ». Cette conclusion nous ramène à l'une de nos préoccupations majeures; la carte
géologique, sans laquelle aucune synthèse valable ne saurait être élaborée, ni aucune prévision
solidement fondée.
En Bolivie elle permettrait sans doute de décider des relations entre les plutons
avec leurs auréoles minéralisées en Sn (ex. Quimza Cruz), W. Zn, Pb, Sb, et les appareils
superficiels avec les minéralisations que nous venons de décrire. Arlfeld (l936) a pensé que des
transitions existeraient entre ces deux groupes, là où de petits plutons ont monté haut dans les
sédiments (ex. ; Colquiri, Tasna), mais il resterait à fixer les rapports géométriques et
chronologiques précis de toutes ces mises en place.