Cours Initiation Procédés
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Cours d’Initiation aux procédés Enseignante : Rym MBAREK
3.3.2. Tamisage/Criblage
Le tamisage (ou criblage) est une opération de classement mécanique des particules solides
d’après leur grosseur par passage sur un tamis (ou un crible) possédant des orifices de
dimensions adaptées à leur séparation.
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3.3.3. Sédimentation/Décantation
Les techniques de sédimentation, gravitaires ou centrifuges, sont des opérations de transfert
de quantité de mouvement qui classent les particules dispersées dans un fluide selon leur masse
volumique et leur taille. Ces opérations visent à séparer les dispersions (suspension ou
émulsion) en leurs deux phases.
La sédimentation peut avoir l’un des rôles suivants en fonction de l’objectif de l’opération :
- Lorsque les deux phases obtenues sont récupérées, la sédimentation joue un rôle de séparation
(exemple : l’écrémage du lait).
- Lorsque la phase majeure est récupérée et la phase mineure est rejetée, la sédimentation joue
un rôle de clarification (cas du jus de fruits).
- Lorsque la phase majeure est rejetée et la phase mineure est récupérée, la sédimentation joue
un rôle de concentration (cas de levurerie).
On parle de décantation lorsqu’on cherche à séparer deux phases liquides non miscibles.
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- Temps de séjour : temps moyen que met le fluide pour traverser l’appareil utilisé pour la
décantation.
▪ Décantation gravitaire
La décantation gravitaire se produit sous l’effet de la pesanteur. Elle est utilisée pour les
séparations liquide-solide et liquide-liquide, et elle peut être effectuée en continu ou en
discontinu (en batch).
Sous l’action de la gravitation et de la poussée d’Archimède, les particules en suspension dans
un liquide vont tomber vers le fond ou au contraire, remonter vers la surface en fonction de leur
densité et leur diamètre.
Les trois facteurs clés de la sédimentation sont :
- la différence de masse volumique entre le solide et le liquide,
- la taille des particules,
- la viscosité du fluide porteur.
Pour augmenter la vitesse limite de chute, on peut :
-augmenter la différence de masse volumique entre les particules et le fluide porteur ; on
modifie par exemple la température qui en plus de son effet sur la viscosité affectera
différemment les deux phases,
- augmenter le diamètre des particules qui peut s’obtenir par coagulation et/ou floculation
(produits chimiques ou chauffage),
- abaisser la viscosité du fluide porteur en élevant la température du milieu, ou en effectuant
une dilution, ou en réalisant des prétraitements plus complexes par exemple la viscosité d’un
jus de fruits peut être abaissée en coupant les molécules de pectines au moyen d’un traitement
enzymatique.
▪ Décantation centrifuge
Lorsque la décantation sous l’effet de champs de pesanteur est inefficace ou trop lente, l’un
des moyens d’augmenter le débit limite de décantation est d’utiliser la force centrifuge en
utilisant soit des centrifugeuses par mise en rotation d’un ‘bol’ recevant le milieu, soit des
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3.3.4. Filtration
La filtration a pour objectif, en partant d’une suspension de solide dans un liquide, d’obtenir :
- un liquide clair nommé ‘filtrat’, plus ou moins clarifié,
- un solide nommé ‘gâteau’ déposé sur le filtre ou soutiré en continu, plus ou moins sec
La filtration consiste donc à séparer une phase dispersée d’une phase continue par passage à
travers un milieu filtrant. L’objectif recherché est soit l’extraction du solide sous forme plus ou
moins sèche (exemple : séparation des cristaux du saccharose dans l’industrie du sucre), soit la
purification du liquide (exemple : clarification du jus de fruit en séparant les pulpes).
▪ Mécanismes de filtration
On distingue deux techniques de filtration mettant en jeu un gradient de pression ; la filtration
frontale et la filtration tangentielle.
Filtration frontale
En filtration frontale, la solution d’alimentation arrive perpendiculairement à la surface de la
membrane (milieu filtrant). On distingue deux courants : la solution d’alimentation et le filtrat
encore appelé ‘perméat’.
Au cours de la filtration frontale, la matière qui peut être des molécules, des particules ou des
ions s’accumule en continu à la surface de la membrane ce qui engendre la diminution du débit
de perméat (noté QP).
La filtration frontale est utilisée le plus souvent dans des procédés de type filtre-presse qui sont
utilisés à l’échelle industrielle dans le but d’éliminer les métaux lourds par précipitation des
cations métalliques sous forme de boues d’hydroxyde et dans les bioréacteurs à membranes
immergées.
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l’essorage se ressemble à la centrifugation, mais de point de vue principe théorique les deux
opérations se reposent sur deux principes différents (cf. Figure 2).
L’utilisation de la force centrifuge augmente les pressions exercées sur le liquide ce qui
engendre une augmentation très significative des débits de fonctionnement par unité de surface
permettant ainsi une très bonne évacuation du liquide interstitiel et par conséquent le lavage du
gâteau et sa déshydratation.
Une opération d’essorage fait intervenir les étapes suivantes :
- le chargement,
- la filtration qui s’opère tant qu’il y’a du liquide à essorer au-dessus du gâteau,
- le drainage du liquide au sein du gâteau ; c’est la phase de déshydratation qui est souvent
longue,
- lavage du gâteau si nécessaire par l’eau ou une solution en une ou plusieurs étapes ; c’est le
‘clairçage’.
Ces étapes se déroulent successivement dans les essoreuses discontinues, alors qu’elles se
déroulent simultanément en différentes zones de l’appareil pour les essoreuses continues.
L’essorage ne permet pas de retenir des particules solides dont le diamètre est inférieur à 5-10
m. Pour les essoreuses continues, cette limite s’élève à 150 m.
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➢ La filtration en profondeur
Pour ce mode de filtration, les particules sont piégées par des effets mécaniques ou
électrostatiques dans l’épaisseur du milieu filtrant (cf. Figure 1). Selon le milieu, on peut retenir
des particules de 0,2 à 100 m. Ce mode de filtration engendre un colmatage plus ou moins
rapide du milieu, donc il est plutôt utilisé pour des suspensions peu chargées en particules (<
0,1 % en poids). Différents milieux filtrants sont utilisés entre autres : lit de sable de 1 à 2 m de
hauteur (cas du traitement d’eau potable), plaques de cellulose de quelques mm d’épaisseur (cas
de polissage d’huile de table et de filtration stérilisante de sirops), cartouches ou précouches
d’adjuvant (cas de filtration de saumures et de l’élimination des protéines floculées de sirop de
glucose).
- Tamis : tamis à barreaux, tamis à brosses rotatives, tamis à grilles courbes, tamis rotatifs, tamis
vibrants, tamis centrifuges, …
- Filtres : filtres discontinus (filtres à cartouches, filtres à sable, filtres à bougies, filtres à cadres
ou à plateaux (filtres clos), filtres-presses (à plateaux, à cadre), filtres à plaques, …), filtres
continus (filtres sous pression (filtre épaississeur), filtres sous vide (filtre rotatif à tambour sous
vide)).
Filtration tangentielle
On parle de filtration tangentielle lorsque le flux d’alimentation est continu et parallèle à la
surface de la membrane. On distingue trois courants : la solution d’alimentation, le perméat et
le rétentat (encore appelé ‘concentrat’). Ce mode de filtration permet de limiter la formation de
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dépôt sur la membrane étant donné le cisaillement crée par l’écoulement tangentiel du fluide
sur la surface de la membrane
La figure suivante est une représentation schématique de comparaison entre la filtration frontale
et la filtration tangentielle.
Qa : débit volumique
de la solution
l’alimentation
Qp : débit volumique de
perméat (filtrat)
Qr : débit volumique de
rétentat
∆P : pression
transmembranaire
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▪ Adjuvants de filtration
Les adjuvants de filtration sont des substances divisées (généralement sous forme de granules
ou de fibres), inertes chimiquement et rigides. Ils sont utilisés pour la séparation solide/liquide
pour améliorer l’efficacité de séparation grâce à une action principalement mécanique.
Ils sont caractérisés par de très bonnes propriétés de rétention ; en effet, on les incorpore dans
le but de retenir des particules trop fines ayant des diamètres allant de 20-25 m à 0,1-0,2 m.
Ils sont également caractérisés par de fortes perméabilités et porosités.
On peut incorporer les adjuvants de filtration soit ‘en nourrissage’ soit ‘en précouche sur le
support’ dite ‘alluvionnage’. En nourrissage, l’adjuvant permet de diminuer la résistance
spécifique d’un gâteau formé de trop fines particules. En précouche sur le support, l’adjuvant
joue le rôle d’un filtre en profondeur ; il empêche les plus fines particules du gâteau de migrer
vers le support et de le colmater.
Les deux adjuvants de filtration les plus utilisés sont :
- le kieselgubr issu de diatomite (roche sédimentaire). Il est privilégié pour les filtres-presses
ou à plateaux.
- la perlite issue de rhyolite (roche volcanique). Elle est privilégiée pour l’utilisation comme
précouches sur les filtres rotatifs ou à bande.
Ce sont les deux adjuvants les plus performants par comparaison aux autres adjuvants utilisés
tel que la cellulose.
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