Cours de Grands Services Publics de L'etat 2011 - Syllabus PDF
Cours de Grands Services Publics de L'etat 2011 - Syllabus PDF
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
__________________
I. Objet du cours
- d’abord, il vise à démontrer que l’État fait des interventions, qui se traduisent
même par des prestations concrètes dans la vie économique et sociale ;
- ensuite, grâce à ce cours, les administrés découvrent que l’État, ayant l’obligation
de promouvoir la solidarité et l’interdépendance entre les administrés, il
convient donc de l’aider à remplir cette obligation par une gestion orthodoxe et
rigoureuse des services publics.
1. Justification pratique
- aux dirigeants politiques de la véritable nature des biens et services dont ils
détiennent la gestion temporaire au nom de la communauté ;
2. Intérêt théorique
1ère PARTIE :
THÉORIE GÉNÉRALE
DES SERVICES PUBLICS ET DES
ENTREPRISES PUBLIQUES
_______________________________
CHAPITRE I
A. Selon la jurisprudence
1
L’arrêt Blanco a été rendu le 8 février 1873 par le Tribunal français des Conflits.
6
B. Selon la doctrine
2
Sur ces considérations, voy. CHAPUS, R., Droit administratif général, Tome 1, 4ème édition, Paris,
Montchrestien, 1988, p. 760.
7
Des études de ces deux auteurs est tirée la formulation d’une véritable
doctrine de service public qui peut se résumer en deux propositions :
En effet, alors que le service public était axé sur un régime juridique de
droit public, la jurisprudence va affirmer de plus en plus que le droit privé peut aussi
s’appliquer aux services publics et ajouter même que, pour certaines catégories de
services publics, le droit privé constituait un régime de principe. Aussi, la
considération selon laquelle les services publics relevaient exclusivement des
personnes publiques est battue en brèche par la même jurisprudence qui en arrive à
admettre qu’un service public peut être géré par une personne privée. Ces éléments
3
AUBY et DUCOS-ADER, Grands services publics et entreprises nationales, Tome 1, Paris, PUF, 1969, p. 17.
4
Idem.
5
CHAPUS, R., Droit administratif général, op. cit., p. 377.
8
6
Les éléments de cette crise sont minutieusement commentés par KABANGE NTABALA, C., Droit des
services et entreprises publics et problématique de la transformation des entreprises publiques en République
Démocratique du Congo, Kinshasa, Editions « Dieu est bon », 2007, pp. 20-23.
7
AUBY et DUCOS-ADER, Grands services publics et entreprises nationales, op. cit., p. 19.
8
C’est la solution adoptée par certaines jurisprudences étrangères, notamment le Conseil d’État français à propos
de certaines activités s’exerçant sur le domaine public sur base d’un titre domanial, une permission ou
concession de voirie. Selon René CHAPUS, Droit administratif général, op. cit., p. 405, les services publics
virtuels sont des activités privées d’intérêt général exercées, grâce à une autorisation, sur le domaine public :
9
certaine jurisprudence française9, se fondant sur le fait qu’il s’agit des activités
présentant un caractère suffisant d’intérêt général, assimile ces activités à des services
publics et admet que l’administration dispose à leur égard des pouvoirs plus étendus
qu’à l’égard des activités exercées par d’autres entreprises. À ce titre, l’administration
peut :
notamment les services de transports en commun. Dans ce cas, l’administration soumet l’octroi de l’autorisation
au respect d’ « obligations de service public ». WALINE, M., Droit administratif, 9ème édition, Paris, Sirey,
1963, n° 1963 et s. est parmi ceux qui ont développé cette théorie en invoquant plusieurs arrêts du Conseil d’État
français.
9
Quant aux arrêts invoqués, voy. CE Sect. 5 mai 1944, Cie maritime de l’Afrique Orientale, p. 129, D 1944, p.
164, concl. B. Chenot, Penant, 1947, p. 101, note M. Waline, RDP 1944, p. 236, note G. Jèze; Sect. 6 février
1948, Soc. Radio-Atlantique et Cie carcassonnaise de transports en commun (deux arrêts), p. 65 et 69, RDP
1944, p. 244, concl. B. Chenot, note Jèze.
10
Parmi les auteurs ayant critiqué cette théorie, il y a notamment des auteurs plus récents comme René
CHAPUS, Droit administratif général, op. cit., p. 405.
10
1. Le but de l’activité
activités analogues à celles des privés. Il ne poursuit plus un but d’intérêt général,
mais plutôt un but d’intérêt lucratif, cherchant à réaliser des bénéfices au même titre
que les commerçants privés.
2. L’objet de l’activité
Aussi, il n’est pas impossible que des activités administratives sans caractère de
service public soient soumises à des règles de droit public.
11
Déjà analysés supra.
13
- L’acte chargeant ladite personne privée d’une mission de service public doit
émaner d’une personne publique. Ce n’est pas le cas lorsque l’administration
se borne à donner une approbation (par ex. l’approbation d’enlever les
immondices dans l’agglomération urbaine donnée à une société privée…) ou
simplement à la fourniture des facilités matérielles (par ex. fournitures des
titres de transport gratuits…). En outre, la personne privée à qui l’on confie la
mission doit effectivement se prendre en charge dans tous les aspects de
l’activité (en assumant la direction, le financement, l’exécution et la
responsabilité). Ainsi elle ne collabore pas seulement à ladite activité.
- La personne privée doit, en vertu de la mission qui lui est confiée, être
soumise à un régime de droit public. Autant elle jouit des prérogatives de
puissance publique que l’administration exerce sur elle un certain contrôle.
Au sein d’un même ministère, l’État peut, à son choix, gérer les services
publics selon les divers modes repris ci-avant. C’est ainsi, par exemple, que le
ministère congolais des finances entretient en son sein plusieurs services publics
érigés en directions : direction des services généraux, direction de comptabilité,
direction de trésorerie, direction des recettes administratives, direction des douanes,
l’inspection des finances, direction des contributions, direction de la rente publique…
Alors que la direction des douanes (Office des Douanes et Assises) a été
exploitée en établissement public, d’abord, en entreprise publique ensuite, elle ets
redevenue une régie indirecte et que la direction des recettes administratives
(Direction générale des recettes administratives, domaniales et de participation –
DGRAD), la direction des contributions (Direction générale des impôts - DGI) et
l’inspection des finances (Inspection générale des finances – IGF) sont gérées en régie
indirecte, toutes les autres directions sont gérées en régie directe.
§1. La régie
A. La notion de régie
Un service public est géré en régie lorsque l’État gère directement avec
son personnel et ses deniers le service concerné. Mode de gestion le plus normal du
service public, la régie englobe des services publics nombreux et très importants,
notamment dans les domaines relatifs à l’ordre public et à la sécurité (armée, police,
justice) ainsi que d’autres services publics fondamentaux tels que les postes et
télécommunications ou les finances.
Les ministres sont aidés dans leur tâche par les différents collaborateurs
répartis en trois catégories de fonctions qui peuvent être distinguées comme suit : les
fonctions de commandement (secrétaire général, directeur, chef de division, chef de
bureau), les fonctions de collaboration (attachés de bureau de 1ère et de 2ème classes,
agents de bureau de 1ère classe) et les fonctions d’exécution (agents de bureau de 2ème
classe, les agents auxiliaires de 1ère et de 2ème classes et les huissiers). Ils constituent
la fonction publique qui gèrent ainsi traditionnellement les services publics au nom
de l’État et se situent tant à la présidence de la République, au parlement et même
dans les cours, tribunaux et parquets.
1. La régie directe
Normalement, la gestion des services publics par l’État est faite en régie
directe, le service n’étant d’aucune façon distingué des autres dont l’État ou la
collectivité locale a la charge. C’est donc une gestion ordinaire par l’administration.
12
WALINE, M., cité par KABANGE NTABALA, C., Droit des services et entreprises publics et problématique
de la transformation des entreprises publiques en République Démocratique du Congo, op. cit., p. 65.
16
2. La régie indirecte
Dans certains cas, la gestion de service public peut être faite en régie
indirecte. C’est le cas des services de l’État dotés de budget annexe. C’est surtout
dans l’administration décentralisée que la technique de régie indirecte prend tout son
relief. Elle peut être pratiquée pour la gestion des services publics industriels et
commerciaux des collectivités territoriales ou locales et même des établissements
publics. Par exemple, les Cliniques universitaires sont gérées en régie par l’Université
de Kinshasa (UNIKIN).
L’on peut considérer que les services publics dotés d’un budget annexe
sont des régies indirectes. Ils disposent d’une certaine autonomie administrative et
financière, se traduisant par l’existence d’un conseil d’exploitation et d’un directeur
général ou d’un inspecteur général, ainsi que d’un budget propre. Pour revenir à
l’exemple du ministère congolais des finances, c’est le cas de la DGRAD, de la DGI
ou de l’IGF cités ci-haut et, depuis la réforme, de la DGDA.
L’on peut soutenir le même exercice pour des services comme l’Agence
nationale des renseignements (ANR) ou la Direction générale des migrations (DGM),
qui sont des services publics relevant du ministère congolais de l’intérieur et
décentralisation fonctionnant sous forme de régie. C’est au fait la régie indirecte qui
est une véritable régie alors que la régie directe concerne le fonctionnement ordinaire
des services publics traditionnels.
3. La régie intéressée
13
Cité par CHAPUS, R., Droit administratif général, op. cit., p. 411.
17
Comme mode de gestion de service public, la régie est une structure qui
découle de la déconcentration technique par opposition à la décentralisation
technique14. Le régime de droit public, qui la caractérise, n’élude pas le degré de
l’autonomie de l’organe de gestion de la régie bien qu’il entraîne d’importants
pouvoirs de l’autorité hiérarchique sur l’organe de gestion de la régie.
Parce que la régie est organisée et fonctionne selon les règles régissant
les autorités administratives, son activité, ses rapports avec les usagers, son
personnel relèvent du droit public et son contentieux est appelé devant les
juridictions administratives.
Alors que, pour la régie directe, les régisseurs obéissent aux règles et
principes du pouvoir hiérarchique tel que défini par le statut de la fonction publique,
l’organe de gestion de la régie indirecte, le directeur ou l’inspecteur général, ne
relève plus de la structure normale de la fonction publique, le régisseur intéressé non
plus. Il se trouve placé sous l’autorité hiérarchique directe du ministre ou de
l’autorité décentralisée territoriale ou de service qui a érigé le service en régie, à qui il
est tenu de rendre périodiquement compte des actes d’administration, d’exploitation
et d’exécution financière qu’il pose normalement sans intervention de l’autorité
hiérarchique.
Les services publics gérés en régie directe par l’État n’ayant aucune
autonomie de gestion de leurs activités, l’autonomie de gestion reconnue en faveur
de l’autorité de la régie indirecte ou intéressée peut se résumer en trois points
principaux : l’autonomie administrative, l’autonomie d’exploitation et l’autonomie
financière.
C’est ainsi que, contrairement aux services gérés en régie directe, les
régies indirectes et les régies intéressées disposent d’une certaine liberté d’action
pour décider du personnel et du patrimoine affecté à la régie.
Voilà pourquoi, bien que placé sous le régime de droit public, lié à
l’administration, qui le nomme unilatéralement, à travers le statut de la fonction
publique, le personnel de ces régies bénéficient d’une rémunération plus
avantageuse que les autres agents de la fonction publique qui, eux, relèvent du
budget général de l’État.
À l’image de l’État qui est géré par les pouvoirs législatif, exécutif et
judiciaire, l’établissement public est dirigé par des organes déterminés par le texte
créateur. Ces organes sont généralement un organe délibérant (conseil
d’administration), un organe exécutif (comité de gestion) et un organe de contrôle
(collège des commissaires aux comptes).
20
b. L’indépendance patrimoniale
15
Article 42, alinéa 2 de la loi portant dispositions générales applicables aux entreprises publiques du 6 janvier
1978, JO, 32ème année, numéro spécial, mai 1991.
22
Le rattachement est lâche lorsqu’il est nuancé par une large autonomie
et se traduit par un simple pouvoir de tutelle. C’est l’exemple classique
d’établissement public décentralisé. Il va sans dire que l’autorité décentralisée n’a pas
de supérieure hiérarchique ; elle est elle-même un supérieur hiérarchique et dispose
d’un pouvoir de décision autonome qu’elle exerce sous la simple surveillance d’un
représentant de l’État, l’autorité de tutelle.
- Soit que l’État gère lui-même tous les services publics, les autorités publiques
se réservant toutes les décisions importantes. Il s’agit de la centralisation.
- Soit encore que certains services peuvent fonctionner dans un cadre plus
restreint que l’État et être gérés par des personnes qui ne représentent pas le
pouvoir central mais sont élus par les administrés concernés. C’est l’hypothèse
de la décentralisation.
si elle est organisée par les textes, la décentralisation ne peut être effective que si
certaines conditions sont accomplies : la personnalité juridique de l’institution
décentralisée, l’indépendance personnelle des autorités décentralisées et la
disposition de moyens techniques et financiers suffisants pour exercer les pouvoirs
dont celles-ci sont investies.
a. Quant à l’origine
b. S’agissant du but
Quel est le but en vue duquel son activité doit être exercée ? Un but
d’intérêt général, susceptible d’être un « but de service public » ira, bien entendu,
dans le sens de la qualification d’établissement public. On peut cependant observer
qu’il sera aisé à reconnaitre quand la gestion de l’établissement n’est pas, ou n’est pas
principalement, commandée par des considérations d’ordre commercial. Aussi, à
l’arrière plan de ces deux institutions, il y a l’intérêt général.
Il est ainsi fréquent que les établissements publics soient qualifiés par la
loi ou par la jurisprudence d’établissements publics à caractère administratif ou
d’établissements publics à caractère industriel et commercial ou autres. La
qualification est en relation avec le caractère de l’activité exercée, ou du moins de
celle qui correspond à la raison d’être de l’établissement.
l’heure où dans ce domaine également, il a été amené à intervenir au même titre que
les privés pour faire face à ses plus en plus nombreuses charges. Outre la réalisation
d’une activité d’intérêt général qui suppose que, dans tout établissement public, il y a
nécessairement un service public, l’établissement public à caractère industriel et/ou
commercial maintient une activité industrielle et/ou commerciale comme double
objet.
Ces établissements se distinguent généralement par la nature même de
leur activité. C’est ainsi que l’on a retrouvé, sous la législation précédente, la SNEL,
la REGIDESO, la COHYDRO dans l’énergie, l’ONATRA, la SNCC, la RVA, la RVF ou
la RVM, les LAC dans le transport… parmi les établissements publics industriels et
commerciaux.
- Puisque que les sociétés d’État, les sociétés d’économie mixte et les
établissements publics industriels et commerciaux sont des entreprises
publiques, toute entreprise publique n’est donc pas un établissement public
industriel et commercial. Les éléments qui sont dans l’un (initiative exclusive
de l’État, présence du service public) ne sont pas nécessairement dans l’autre
bien que l’exercice de l’activité industrielle et commerciale soit leur centre
d’intérêt commun.
C’est ainsi que dans les ordres professionnels comme l’Ordre des
avocats, l’Ordre des médecins, l’Ordre des pharmaciens…, l’on trouve certes l’aspect
protection des règles d’organisation et de fonctionnement de ces ordres des métiers,
le caractère administratif est compris dans le service public qui est offert à la
population par ces ordres.
A. La définition de la concession
- La concession résulte d’un acte écrit et signé. Dans le cas où le concédant est
lui-même soumis à une tutelle, cet acte peut même être soumis à approbation.
Toutefois, les dispositions réglementaires du contrat de concession peuvent
être modifiées par l’autorité concédante pour tenir compte de la variation des
exigences de l’intérêt général. Il appartient à cette autorité de veiller au respect
de ces dispositions par le concessionnaire. Et, à cet égard, on sait aussi que les
usagers du service peuvent saisir le juge administratif du comportement
défectueux de l’autorité concédante.
16
DUGUIT, L., De la situation des particuliers à l’égard des services publics, RDP, 1907, p. 411 ; DUFAU, J.,
Les concessions de service public, Paris, Édition Moniteur, 1979, p. 37 ; DE LAUBADAIRE, A., MODERNE
F., DELVOLVE, P., Traité des contrats administratifs, Paris, LGDJ, 1983, pp. 100 et ss
17
Avec DUGUIT, L., Traité de droit constitutionnel, Tome 1, 3ème édition, Paris, 1928, p. 446), on peut dire que
ce sont les clauses qui n’auraient pas de raison d’être si le service était assuré ou l’ouvrage exploité en régie,
c’est-à-dire par l’administration elle-même.
33
- les rapports avec les usagers ou le tiers lorsque ceux-ci résultent de la violation
par le concessionnaire des clauses du cahier des charges ou d’un acte
administratif; en ce cas il s’agit d’une question préjudicielle que le juge
administratif doit préalablement trancher.
Par tiers ici, on entend toute personne qui n’est ni usager, ni lié au
concessionnaire par le contrat de travail.
Les rapports ici sont des rapports de droit privé du fait qu’ils mettent
présence des particuliers à l’occasion d’une activité industrielle ou commerciale.
C’est donc le juge judiciaire qui doit en connaître.
18
KABANGE NTABALA, C., Droit des services et entreprises publics et problématique de la transformation
des entreprises publiques en République Démocratique du Congo, op. cit., pp. 113-116.
34
Il s’agit d’un recours qui comporte un éventuel très large puisqu’il vise
diverses actions en indemnités notamment :
35
Le recours pour excès de pouvoir doit être défini come un recours par
lequel le requérant demande au juge l’annulation d’une décision administrative en
raison de l’illégalité dont elle serait entachée.
1°. Le concessionnaire
- contre les mesures prises par le concédant à un autre titre que celui de
l’exécution du contrat, par exemple, au titre de ses pouvoirs de police.
2°. L’usager
3°. Le personnel
c. Le recours en interprétation
Une autre différence, plus importante, tient à la nature des rapports qui
unissent d’une part, la collectivité territoriale et l’établissement public dépendant
d’elle, d’une part, le concédant et le concessionnaire.
La distinction est parfois facile à établir avec des contrats dont l’objet et
le but sont nettement différenciés.
- D’autre part, le concessionnaire est rémunéré par les usagers tandis que le
fournisseur l’est par l’administration.
- Par ailleurs, les sanctions sont également différentes dans les deux cas et la
collaboration des particuliers est plus étendue et s’étend sur un laps de temps
plus long dans la concession que dans les marchés de fourniture ou de
services. De plus la concession confère une véritable délégation d’autorité au
concessionnaire.
Par ailleurs, les services publics sont destinés à donner satisfaction aux
besoins de la population et ce fait, la population qui est bénéficiaire de ces services
publics dispose des droits et est assujettie à des obligations. Les bénéficiaires du
service public portent le nom « d’usages » de service public.
§ 1. Le régime commun
Le régime commun est constitué par des lois générales appelées les lois
de services publics. Ces lois portent également le nom des « lois de Rolland », de leur
auteur, lois que l’on retrouve à la base du fonctionnement de tout service public.
Il y a cependant lieu de noter que le terme « loi » est ici en son sens
large, car il ne s’agit pas en réalité d’une règle de droit fixée par les pouvoirs publics,
mai plutôt des principes généraux que la jurisprudence administrative a fini par
considérés comme des règles de droit et, comme tout principe général, ces principes
41
Ce principe n’est cependant pas absolu, car il est admis le service public
également s’arrête pour des raisons d fonctionnement. C’est-à-dire que les moyens
matériels utilisés par les services publics ont par moment besoins d’entretien, de
remplacement, de réhabilitation et que par voie de conséquence, il devient tout à fait
impérieux que le service public procède à une interruption, mais celle-ci doit être
limitée dans le temps ; c’est-à-dire momentanée et non continue. Ce que va dévoiler
la défaillance de l’État.
Ainsi, l’autorité qui gère le service public ne peut pas favoriser son parti
politique, soit en finançant le parti avec les ressources du service public, soit en
utilisant les biens du service public dans une campagne électorale, soit enfin en
accordant la gratuité du service public aux membres de son parti. Il porterait en
pareil cas, atteinte du principe de la neutralité du service public. Ce principe interdit
en toute, l’intéressement du service public aux affaires privée du gestionnaire. Cette
situation risque d’entraîner un conflit entre l’intérêt général et l’intérêt privé du
gestionnaire. Par exemple, le gestionnaire du City-train, qui procéderait à la location
des bus d’une société privée dans laquelle le gestionnaire se trouve actionnaire.
Par exemple, lorsque l’État exige d’obtenir 60% des points aux épreuves
d’examen d’État, afin d’avoir accès aux universités, ceux des diplômes qui
obtiendront moins de 60% en peuvent pas se réfugier derrière les prescrits de ce
principe d’égalité. L’État en pareil cas est dans l’obligation de respecter le contenu du
principe d’égalité en admettant les uns et en rejetant les autres.
Ainsi, les relations entre les usagers et le service public sont fondées sur
des règles de droit administratif de même que les relations entre le personnel qui
œuvre au sein de ces services publics sont aussi celles du droit administratif quand
bien même il pourrait s’agir d’un contrat de travail. C’est pourquoi, on distinguera le
personnel sous statut du personnel sous contrat. Par exemple, la ville de Kinshasa
dispose d’un personnel sous statut de la fonction publique et le personnel sous
contrat administratif. Dans le même ordre d’idées, le régisseur intéressé de la DGI
sera régi par un contrat administratif.
Par contre, il existe une exception légale découlant de la loi sur les
marchés publics en vertu d laquelle certains contrats passés par le service public à
caractère administratif ou socioculturel sont plutôt des contrats de droit privé. Il
s’agit de contrats qui ne répondent pas au critère légal ni jurisprudentiel d’un
administratif. Tel sera le cas pour le contrat de bail passé par l’INSS ou le ministère
des travaux publics et aménagement du territoire avec les locataires privés.
Cependant les usagers jouissent des droits, mais ils ont aussi des
obligations conséquentes. Parmi les droits des usagers, il y a lieu de citer ceux-ci :
doit une taxe rémunératoire, soit une cotisation, soit encore un minerval sans
que le montant y correspondant représente le prix réel ( prix modique).
1. De la situation contractuelle
mais plutôt par un contrat du travail de droit commun (les agents de l’OCPT ou de
l’ONATRA étaient des salariés de droit commun :
- Paradoxalement, tous les contrats passés par le service public industriel et/ou
commercial ne sont pas de contrats de droit privé du fait qu’il y en a qui
répondent au critère légal du contrat administratif : l’existence d’une personne
morale de droit public d’une part et la nature du contrat d’autre part (travaux
publics, prestations de service public ou fourniture des biens) ; ainsi
l’ONATRA ou OCPT passaient des contrats administratifs portant sur l’un de
ces trois marchés).
CHAPITRE II
19
CHAPUS, R., Droit administratif général, pp. 228-229.
48
Ce fut le cas avec des entreprises de tabac, de fabrication des armes, des munitions,
des poudres, des explosifs…20.
L’État peut être amené à créer des entreprises qu’il soumet à sa propre
gestion pour des raisons de politique internationale ou de politique nationales. Sur le
plan international, l’État estimer devoir prendre certaines activités entre ses mains en
vue d’assurer la défense et la sécurité de sa population et de son territoire ou même
simplement pour des raisons de simple prestige. Au niveau national, l’État peut
décider de s’occuper lui-même de certaines activités essentielles ou stratégiques qui
ont un impact sérieux sur la politique nationale, comme la presse radiophonique ou
audiovisuelle. Il peut aussi agir ainsi pour empêcher un monopole privé qui
affecterait l’intérêt général, gênerait une politique de développement ou même
réorganiser les entreprises des secteurs léthargiques qui auraient une certaine
importance sur la vie de la population.
20
Voy. AUBY et DICOS-ADER, Grands services publics et entreprises nationales, op. cit, 1969, p. 71.
21
KABANGE NTABALA, C., Droit des services et entreprises publics et problématique de la transformation
des entreprises publiques en République démocratiques du Congo, op. cit., pp. 52-54.
49
activités économiques par l’État est pour lui, non une faculté, mais plutôt une
obligation impérieuse d’intervention dans le secteur public.
L’État n’étant qu’une personne morale, il est obligé d’agir à travers ses
organes. Concrètement, il doit faire appel à ses agents pour assurer la gestion
concrète de ces activités à sa place. C’est pourquoi l’État entrepreneur doit toujours
rester très vigilant pour exiger des dirigeants des entreprises une gestion saine et en
instaurant un contrôle rigoureux. Ainsi comme la gestion d’une entreprise publique
est entièrement fonction de la capacité et de l’honnêteté des fonctionnaires
responsables, l’État doit y veiller particulièrement et éviter que le secteur
économique public soit condamné à devenir un centre de placement ou de
recasement des politiciens malchanceux et véreux ou simplement sous-employés22.
22
Dans ce sens également, voy. RUDOLFF, M., Économie politique du tiers monde, Paris, 1972, p. 251.
50
Cette loi a réussi à mettre dans un même panier toute personne morale
de droit public autre que l’État et les collectivités publiques aux dénominations
différentes coiffées d’une seule épithète « d’entreprises publiques », de telle sorte que
tout organisme doté de la personnalité civile était érigé en entreprise publique en
vertu des critères établis par cette loi. Avant cette date, l’unique distinction admise
était celle existant entre les établissements publics d’une part et sociétés d’économie
mixte, d’autre part.
23
Loi 78-002 du 6 janvier 1978, JO, numéro spécial, 32ème année, mai 1991.
24
Ce sont des sociétés créées pendant que la colonie était régie sous la loi dite charte coloniale.
25
Pour LECLERCQ, Cl., L’ONU et l’affaire du Congo, Paris, Payot, 1964, p. 30, les projets de résolution de la
table ronde économique étant élaborés dans un cadre immuable où l’encadrement économique belge devait
garder une place prépondérante, la dépendance économique dans laquelle se trouverait le Congo indépendant
viderait la substance l’indépendance politique que les Congolais nationalistes considéraient comme une panacée
universelle.
26
Alors que le chef de l’État, Joseph Kasavubu annonçait le 5 septembre 1960 la révocation pure et simple du
premier ministre Patrice Emery Lumumba, le même jour, ce dernier, répliquait à son tour sur les antennes de la
radio nationale la révocation du chef de l’État.
51
27
Outre le gouvernement du conseil des commissaires généraux mis en place le 14 juillet 1960 par le chef d’état-
major de m’armée le colonel Mobutu, il eut le gouvernement Iléo et le gouvernement Adoula et d’autres
gouvernements, dont celui de gouvernement Lumumba dirigé par Gizenga depuis Stanleyville (actuel Kisangani)
ainsi que les gouvernements sécessionnistes de l’État du Katanga conduit par Moïse Tshombe et du Sud-Kasaï,
dirigé par Albert Kalonji.
52
28
GUILLIEN, R. et VINCENT, J. (dir.), Lexique de termes juridiques, 14ème éd., Paris, Dalloz, 2003, p. 249.
53
public) et aux marchés des biens de production (les autres entreprises) 29. L’entreprise
publique serait donc une unité économique créée par une personne morale de droit
public pour la satisfaction de l’intérêt général.
- Créé et contrôlé par les pouvoirs public pour remplir une tâche d’intérêt
général ;
- Créé à l’initiative des personnes morales de droit public entre elles pour
l’exploitation en commun d’un service ou d’une activité donnée ;
29
CAPUL, J.-Y. et Olivier GARNIER, O., Dictionnaire d’Economie et des Sciences sociales, Paris, Ed. Hatier,
2002, p.15.
54
- La loi apporte une difficulté sur la différence qui existe normalement entre
l’État et les pouvoirs publics, comme elle admet que les pouvoirs publics
créent des entreprises publiques, alors qu’en « droit constitutionnel », les
pouvoirs publics sont représentés par les pouvoirs législatif, exécutif et
judiciaire. Le danger d’une telle disposition réside dans le fait que l’on ne
précise pas de quel pouvoir public il s’agit pour créer une entreprise publique
et l’aberration est encore plus forte, lorsqu’on au point 2 de l’article 2, il est dit
que les pouvoirs publics entre eux peuvent s’associer pour créer une
entreprise publique.
considéré comme une personne morale de droit public ; alors qu’en analysant
les quatre critères, on dit tout simplement qu’il faut créer un service ou une
activité donnée : le danger ici est de considérer que, n’importe quelle activité,
créée conformément à l’article 2, constitue non seulement entreprise publique,
mais en même temps une personne morale de droit public alors que c’est le
texte de création d’un établissement public qui confère la personnalité morale ;
celle-ci ne peut donc pas découler de la simple définition.
- Enfin, l’article 4 de la loi est encore plus contradictoire, lorsqu’il englobe dans
le corps des entreprises publiques, les établissements publics à caractère
scientifique et technique, de telle sorte que les universités étaient considérées
comme des entreprises publiques sous cette loi.
30
L’expression du doyen Vedel est rappelée par CHAPUS, R., Droit administratif général, op. cit., p. 2.
56
Mais les entreprises ne sont pas toujours libres de choisir leur voie et
dans les cas de conflit entre les conséquences de la qualité de personne publique et
les exigences de la gestion commerciale, il faudra opter en faveur des premières ou
des secondes.
31
Sauf si elles agissent comme mandataires salariés, ces genres des sociétés peuvent être considérés comme
exerçant une profession libérale, ce qui compliquerait une classification réelle.
57
3. Du contentieux applicable
Comme s’il s’agissait des activités exercées par les personnes privées,
celles des entreprises publiques sont normalement soumises au contentieux de droit
privé. Il en est ainsi des problèmes relatifs :
- aux actions en responsabilité résultant des dommages causés aux tiers, aux
usagers ou aux agents des entreprises publiques ;
- aux décisions prises par les autorités publiques relatives à l’accès du service ;
- aux contrats passés entre l’entreprise publique te ses usagers même s’ils
contiennent des clauses exorbitantes.
32
V. Com. 9 juillet 1951, Bull. Civ. III, n° 225, p. 173, D 1952, p. 141, note de C. Blaevoet, S 1952, l. 125, note
de R. Drago ; annulant Aix 30 mai 1949, D 1950, p. 69, JCP 1950, n° 5245, note G. Lavau : a propos de saisies-
58
arrêts dirigées contre La Société nationale des entreprises de presse, établissement public en dépit de son nom, ;
Civ. 1re 21 décembre 1987, CJEG 1988, p. 107, note L. Richer, JCP 1988, IV, p. 84 : saisies-arrêts à l’encontre
du Bureau de recherches géologiques et minières, cités par CHAPUS, R., Droit administratif général, op. cit., p.
92-93 et 246 et aussi, pour quelques uns, par KABANGE NTABALA, C., Droit des services et entreprises
publics et problématique de la transformation des entreprises publiques en République démocratiques du
Congo, op. cit., p. 140.
34
TGI Paris, 1er février 1984, JCP 1984, n° 20294, note de J. Prévault a propos de la possibilité d’exercer les
voies d’exécution à l’encontre de GDF, reprise par , CHAPUS, R., Droit administratif général, op. cit., p. 92.
35
Paris (1re chbre) 11 juillet 1984, AJ 1984, p. 625 et p. 615, obs. M. Basex, D 1985, p. 174, note (critique) R.
Denoix de Saint Marc, RFDA 1985, p. 85, p. 85, obs. (favorable) P. Delvolvé, CHAPUS, R., Droit administratif
général, op. cit., p. 92.
59
A. Le conseil d’administration
36
Art. 14, loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, JO, 49ème année, Kinshasa, numéro spécial, 12 juillet 2008, p. 8.
37
Art. 5, loi n° 78-002 du 6 janvier 1978 portant dispositions applicables aux entreprises publiques.
60
Par rapport au droit où le mandat est un acte contractuel, il n’en est pas
ainsi ici en droit public où le mandat revêt un caractère unilatéral non contractuel.
Une autre question qui se pose dans la pratique est celle de savoir si, à
l’expiration de la période de cinq ans, le mandat est renouvelable automatiquement.
En réponse à cette question, il y a lieu de lever qu’en principe la tacite reconduction
doit expressément être prévue par le texte qui organise la matière, de telle sorte que
normalement, à l’expiration du mandat, celui-ci devient caduc. Cependant, la
caducité du mandat n’entraîne pas la cessation des fonctions des membres du conseil
d’administration, car en vertu du principe de la continuité et de régularité du service
public, le conseil d’administration est tenu de continuer à fonctionner jusqu’à la
désignation de nouveaux membres du conseil d’administration.
- Les transactions, les cessions et tous les actes relatifs à la réalisation de l’objet
social de l’entreprise ;
On peut observer que la loi sur les entreprises publiques fait du conseil
d’administration un véritable organe de gestion qui décide sur tous les actes
concernant l’exploitation de l’entreprise. Cette réalité n’est pas compréhensible
considérant que le conseil d’administration est un organe saisonnier qui ne se réunit
qu’au moins six fois l’an alors que le comité de gestion est un organe permanent et
qui fonctionne régulièrement.
Pour contourner cette difficulté, la loi avait prévu, en son article 11, la
possibilité pour le conseil d’administration de déléguer au comité de gestion tous les
pouvoirs nécessaires, afin de permettre à cet organe d’assurer la gestion des affaires
courantes de l’entreprise. Ainsi, le conseil d’administration détermine les directives
de cette gestion et en surveille l’exécution, car il s’agit là d’une simple délégation des
pouvoirs.
- d’une part, les membres du conseil d’administration touche, en même temps, une
allocation mensuelle fixée par le président de la République et les jetons de
présence qu’ils s’octroient eux-mêmes et qu’ils se font payer à chaque réunion du
conseil d’administration, de telle sorte que même une procuration vaut jeton de
présence. C’est là sans doute, une mauvaise interprétation de l’article 16 de la loi,
qui, expressis verbis, a remplacé les jetons de présence par l’allocation fixe ;
B. Le comité de gestion
1. L’organe interne
Les bilans de ces entreprises publiques sont donc certifiés par les
commissaires aux comptes avant d’être approuvés le ministre de tutelle.
66
- Le contrôle de la cour des comptes porte sur la régularité des bilans des
entreprises publiques ;
- Le contrôle de l’Inspection générale des finances porte sur la gestion par les
entreprises publiques des fonds affectés par l’État au titre de subsides ou
d’assistance financière et sur le respect de la loi sur les marchés publics ;
- Le contrôle de la direction générale des contributions se limite à la vérification
des déclarations fiscales et du paiement des taxes et droits dus à l’État ;
3. L’autorité de tutelle
- La loi de 78 fixe à cent mille zaïres (soit 2.000 $ US) le montant des marchés
publics soumis à autorisation préalable de l’autorité de tutelle. À notre avis, la
fixation de ce montant aurait dû être laissée à la compétence de l’autorité de
tutelle financière pour des raisons de souplesse et d’adaptation devant les
fluctuations de la monnaie locale ;
- la tutelle administrative porte sur les organes de l’entreprise publique (statut des
mandataires) ;
- la tutelle financière, quant à elle, porte sur les actes à caractère financier qui ne
rentrent pas dans la gestion courante de l’entreprise publique, elle concerne
principalement les instruments de gestion.
Les biens des entreprises publiques sont d’origines diverses. Dans les
sociétés d’économie mixte, les biens sont constitués par des apports d’actionnaires.
Dans les sociétés d’État, les biens sont constitués par le transfert des biens découlant
de la nationalisation, ou encore par l’apport des biens transférés par l’État ou les
personnes morales de droit public actionnaires. Dans les établissements publics, les
biens sont apportés par l’État au moment de leur création.
Ainsi, les biens des entreprises publiques font partie du domaine privé
avec cette conséquence qu’ils sont aliénables et prescriptibles. Sont-ils saisissables ?
La réponse à cette question dépend de la nature de l’entreprise publique. Les biens
des sociétés d’économie mixte sont saisissables car ils n’appartiennent pas à l’État.
Par contre, les biens des sociétés d’État et ceux des établissements publics non
affectés à leur fonctionnement font partie du domaine privé de l’État mais la
personnalité morale des entreprises publiques leur attribue une propriété distincte de
celle de l’État. De ce fait, l’activité industrielle ou commerciale régie par les règles de
droit privé peut donner lieu à la saisie des biens n’étant pas d’une utilité essentielle à
leur fonctionnement.
Par contre, les sociétés d’État et les établissements publics sont soumis à
un régime financier caractérisé par les interventions des pouvoirs publics. Ces
entreprises ne peuvent pas aliéner leur capital social ni décider de l’affectation des
bénéfices. C’est l’État propriétaire qui décide de l’affectation des bénéfices et, en cas
de pertes, c’est encore lui qui procède au rétablissement de l’équilibre de la situation
financière en accordant des subventions ou en autorisant le recours aux avances du
trésor public ou encore aux crédits bancaires.
bénéfices, les interventions financières de l’État sont motivées par des facteurs
d’intérêt général.
2ème PARTIE
PROBLÉMATIQUE DE GESTION ET DE
RÉFORME DES ENTREPRISES PUBLIQUES
CONGOLAISES
_______________________________
Après avoir fait un survol sur les notions générales des services publics
et entreprises publiques dans la première partie, il est question maintenant d’en faire
effectivement état en droit congolais.
CHAPITRE I
Les entreprises publiques, nous l’avons déjà affirmé, sont créées par
l’État qui en détermine naturellement le statut dans l’acte créateur. Encouragés par
les disparités des domaines concernés par le concept congolais d’entreprise publique
introduite par le législateur de 1978, divers établissements publics, dont la
préoccupation principale n’est ni le commerce, ni l’industrie, comme les universités
et instituts supérieurs et centres de recherche, ont adopté une organisation et même
un fonctionnement tout à fait différent des prescriptions de la loi-cadre sur les
entreprises publiques.
Quand les universités ont été dirigées par un comité de gestion présidé
par un recteur, les instituts supérieurs ont vu leur comité de gestion présidé par un
directeur général et tous ont fait dérogation à la loi générale de 1978 pour ne
répondre que d’une tutelle unique : le ministère de l’enseignement supérieur et
universitaire. Pire encore, tous ces instituts supérieurs et universités ont été placés
sous la supervision d’un seul conseil d’administration et fonctionnent sans le
contrôle d’un collège des commissaires aux comptes.
- Une bonne partie des participations de l’Etat sont faites en application de la loi
n° 77-027 du 17 novembre 1977 relative aux mesures générales de rétrocession
des biens zaïrianisés et radicalisés. Parmi celles-ci, on pouvait retenir, au départ,
notamment Pastoral du Haut Lomami, Cotonnière, ATC, Tourhôtel, Fina,
Mobil, Shell, Chanimétal, Cilu, Macal, Sucrière de Kwilu-Ngongo, Congo Etain,
Ami-Congo… ;
- Dans certains cas, l’État a pris des participations à la constitution d’un grand
nombre de sociétés. À cet effet, il aurait pu disposer de l’avantage de pouvoir
en négocier, comme il se doit, les actes constitutifs, mais il ne semble pas en
79
avoir été le cas, car dans les sociétés concernées, comme Grands Hôtels, INCAL,
SONAL, MIDEMA, SOTEXKI, Chevron, Sucrière de Kiliba, MIBA…, l’Etat ne
semble pas avoir été bien représenté.
- L’État peut aussi participer au capital des sociétés existantes, à la suite des
négociations postérieures. C’est le cas pour des sociétés comme la BCDC, l’UBC,
devenue Banque congolaise, aujourd’hui en liquidation.
Mines 24 Office des Mines d’or de Kilo Moto OKIMO Ministère des Mines
38
Source : Tableau indicatif tiré de la liste dressée par le ministère du portefeuille au 31 mars 2005, reprise par
KABANGE NTABALA, C., Droit des services et entreprises publics et problématique de la transformation des
entreprises publiques en République Démocratique du Congo, op-cit , p. 307.
81
(Suite tableau)
Les autorités de l’ère postcoloniale, avec davantage de zèle, ont fini par
créer des entreprises publiques d’abord sur les cendres des sociétés belges à charte
par les nationalisations sur fond de tension politique, ensuite sur le phénomène
décrié de zaïrianisation-radicalisation-rétrocession, dont les objectifs découlent de
plusieurs combinaisons entre les préoccupations d’ordre technico-économique ou
sociopolitique en vue de préserver l’intérêt national. L’État est devenu propriétaire
d’un portefeuille hétéroclite constitué au gré de l’évolution de différents facteurs
économiques et politiques.
Cette assertion peut être illustrée par deux petits chiffres. En effet, alors
qu’en 1959, la contribution du portefeuille au budget de l’État représentait plus de
10%, elle se situait à moins de 1% au cours des années 90 et à un niveau encore plus
bas aujourd’hui.
Entretemps, le constant qu’il convient de faire ici est que les entreprises
publiques congolaises n’ont pu être capables de générer des ressources suffisantes
en faveur du trésor pour appuyer l’État dans sa politique économique et sociale.
Ensemble avec la population, qui n’a pu bénéficier d’une politique mal menée par ses
dirigeants, l’État lui-même semble avoir décidé de ne pas continué à se voiler la face.
Diverses causes peuvent être soulignées, les une d’origine interne, les
autres d’origine externe. En effet, la conjugaison de plusieurs facteurs négatifs
internes et externes, lointains et actuels ont contribué à la décroissance économique et
sociale des entreprises congolaises en général et de entreprises publiques en
particulier.
Les décrets de 1888, 1889 et 1891 consacrant la propriété de l’État sur toutes
les mines, toutes les terres vacantes et les fruits de ces terres.
Le décret du 17 juin 1960, dit loi d’option de nationalité, qui offrait aux
sociétés congolaises la possibilité d’opter pour la nationalité belge ;
39
KISANGA KABONGELO, Exposé faits aux états généraux du portefeuille, tenus à Kinshasa en décembre
2000.
86
CHAPITRE II
DE LA RÉFORME DES ENTREPRISES PUBLIQUES
CONGOLAISES
____________
40
Loi n° 08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des entreprises
publiques, JO, 49ème année, Kinshasa, numéro spécial du 12 juillet 2007.
88
N° DÉNOMINATION SIGLES
1. Secteur Mines
01 - Générales des Carrières et des Mines GECAMINES
02 - Société de Développement Industriel et Minier au Congo SODIMCO
03 - Office des Mines d’Or de Kilo-Moto OKIMO
04 - Entreprises Minières de Kisenge Manganèse EMK-Mn
2. Secteur Energie
05 - Régie de Distribution d’Eau REGIDESO
06 - Société Nationale d’Electricité SNEL
07 - Congolaise des hydrocarbures COHYDRO
3. Secteur Industrie
08 - Société Sidérurgique de Maluku SOSIDER
09 - Société Africaine d’Explosifs AFRIDEX
4. Secteur Transport
10 - Société Nationale des chemins de Fer du Congo SNCC
11 - Office Nationale des Transports ONATRA
12 - Régie des Voies Maritimes RVM
13 - Régie es Voies Aériennes RVA
14 - Lignes aériennes congolaises LAC
15 - Compagnie Maritime du Congo CMDC
16 - Chemins de Fer des Uélés CFU
6. Secteur Financier
18 - Caisse d’Épargne du Congo CADECO
19 - Société Nationale d’Assurance SONAS
7. Secteur Service
20 - Hôtel Karavia KARAVIA
41
Même si la loi n’accompagne d’aucune sanction le non respect du délai de trois mois à compter de sa
promulgation prescrit au premier ministre, le décret n° 09/12 du 24 avril 2009 établissant la liste des entreprises
publiques transformées en sociétés commerciales, établissements publics ou services publics, JORDC, 50ème
année, numéro spécial du 30 avril 2009, intervient plus de neuf mois plus tard.
42
Liste tirée de l’annexe I du décret n° 09/12/ du 24 avril 2009, JO, op. cit, p. 15.
89
N° DÉNOMINATION SIGLES
1. Secteur Agriculture
01 - Office National du Café ONC
2. Secteur Transport
02 - Régie des Voies Fluviales RVF
03 - Office de Gestion du Fret Maritime OGEFREM
04 - City- Train CITYTRAIN
3. Secteur de Communication
05 - Agence Congolaise de Presse ACP
06 - Radio Télévision Nationale Congolaise RTNC
4. Secteur Financier
07 - Fonds de Promotion de l’Industrie FPI
08 - Institut National de Sécurité Sociale INSS
7. Secteur du Commerce
13 - Foire International de Kinshasa FIKIN
14 - Office Congolais de Contrôle OCC
Sur la liste ci-avant reprise, l’on note les vingt entreprises publiques
transformées en établissements publics. Il s’agit des entreprises publiques dont les
activités étaient soit non lucratives et non concurrentielles, soit le prolongement de
celles de l’administration publique, soit bénéficiant d’une parafiscalité et qui
43
Liste tirée de l’annexe III du décret n° 09/12 du 24 avril 2009, JO, op. cit., p. 16.
90
poursuivent une mission d’intérêt général44. Parmi elles, on peut compter beaucoup
d’établissements à caractère administratif, professionnel, culturel et éducationnel, etc.
N° DENOMINATION SIGLES
1. Secteur Agriculture
01 - Office National de Développement de l’Elevage ONDE
2. Secteur Mines
02 - Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances CEEC
minérales précieuses et semi-précieuses
3. Secteur Financier
03 - Office de Gestion de la Dette Publique OGEDEP
04 - Office des Douanes et Accises OFIDA
44
Art. 9, Loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, JO, op. cit., p. 7.
45
Liste tirée de l’annexe III du décret n° 09/12 du 24 avril 2009, JO, op. cit., p. 17.
46
Art. 9, Loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, JO, idem.
47
Art. 11, Loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, Ibidem.
48
Art. 12, Loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, JO, op. cit., p. 8.
49
Décret n° 09/13 portant dissolution et liquidation de quelques entreprises publiques du 24 avril 2009, JO, op.
cit., p. 19.
91
N° DÉNOMINATION SIGLES
1. Secteur Agriculture
01 - Cacaoyer du Bulu CACAOCO
02 - Palmeraie de GOSUMA PALMECO
03 - Cotonnière du Congo COTONCO
04 - Complexe sucrier de Lotokila CSL
05 - Caisse de Stabilisation Cotonnière CSCO
Source : Annexe du décret n° 09/13 du 24 avril 2009 portant dissolution et liquidation de quelques
entreprises publiques.
50
Décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques du 24 avril
2009, JO, op. cit., pp. 5-12.
51
Art. 16, al. 2, Loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, JO, op.cit, p. 8.
52
Statuts des sociétés commerciales, JO, 51ème année, Kinshasa, numéro spécial du 29 décembre 2010, pp. 5-
563.
53
C’est ce qui ressort des dispositions transitoires, abrogatoires et finales de l’esprit de ladite loi en son article
16 précité.
92
54
Art. 9 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques
du 24 avril 2009, JO, op. cit., p.8
55
Ce sont au fait les membres nommés par l’ordonnance présidentielle n° 08/004 du 12 janvier 2008 portant
nomination des membres des conseils d’administration des entreprises publiques, qui demeurent en fonction.
56
Art. 12, al. 1 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises
publiques du 24 avril 2009, JO, op. cit., p. 9.
57
Art. 11, al. 2 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises
publiques du 24 avril 2009, JO, op. cit., p.8.
58
Administrateur-directeur général et administrateur-directeur adjoint.
93
L’on doit noter que tus les vingt anciennes entreprises publiques
transformées en établissements publics possèdent leurs statuts pris par décrets du
premier du numéro 09/42 au numéro 09/63 du 3 décembre 2009, publiés au Journal
officiel61.
3. La gestion des entreprises publiques transformées en services
publics
59
Telles qu’il résulte des nomination faites par l’ordonnance présidentielle n° 08/004 du 12 janvier 2008 portant
nomination des membres des conseils d’administration des entreprises publiques.
60
Loi n° 08/009 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux établissements publics, JO, op.
cit., pp. 17-23.
61
Statuts des établissements publics et services publics, JO, 50 ème année, Kinshasa, numéro spécial du 10
décembre 2009, pp. 9-192.
62
Art. 25 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques
du 24 avril 2009, JO, op. cit., p..11
63
Art. 26 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques
du 24 avril 2009, ibidem.
94
1. Le conseil d’administration
pourtant avec pertinence par la loi a entraîné de la part des membres dudit organe
des comportements inadéquats avec le fonctionnement harmonieux de celui-ci65.
Par ailleurs, en même temps que cet organe est maintenu, le législateur
consacrait l’assemblée générale en ce qui concerne les entreprises publiques
transformées en sociétés commerciales, avec des prérogatives et missions identiques
à celui-ci durant la période transitoire. Et pourtant, l’un étant un organe
d’administration et l’autre une réunion des actionnaires, le décret n° 09/11 qui a
institué le comité représentant l’État, du reste unique actionnaire, en assemblée
générale a ignoré superbement que, par leurs mandats, les administrateurs
représentaient également l’État, même actionnaire, au sein des entreprises
transformées66.
Outre ce qui précède, le fait de disposer dans le même texte de loi que
les conseils d’administration des entreprises transformées demeurent dans leurs
composition et forme actuelles, c’est-à-dire celles ayant fait fonctionner les
entreprises publiques sous la législation précédente, alors que les mêmes entreprises
publiques transformées en sociétés commerciales sont régies par le droit commun,
ne rendait pas non plus aisé le fonctionnement de l’organe conseil d’administration.
2. Le comité de gestion
65
À titre illustratif, dans sa note du 12 février 2010 adressée aux présidents des conseils d’administration,
administrateurs directeurs généraux et administrateurs délégués généraux des entreprises publiques transformées
respectivement en sociétés commerciales et en établissements publics, le conseil supérieur du portefeuille y
relevait « qu’il est un constat que la gestion des entreprises publiques transformées est caractérisée par les
conflits observés entre, d’une part les présidents des conseils d’administration, les administrateurs directeurs
généraux, les administrateurs délégués généraux et les administrateurs directeurs d’autre part, consécutivement à
la publication du décret n° 09/11 du 24 avril 2009 ». Cette note tenait à clarifier la situation des administrateurs
directeurs (technique et financier) qui se voyaient tantôt exclus des conseils d’administration, tantôt maintenus
au gré des humeurs des présidents des conseils d’administration.
66
Art. 5 et 6 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises
publiques du 24 avril 2009, op cit., pp. 6-7.
67
Art. 11, al.2 du décret n° 09/11 portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises
publiques du 24 avril 2009, op.cit, p.8
96
Cette gestion atypique n’a pas été aisée, puisque les administrateurs
directeurs technique et financier ayant été exclus des comités de gestion -
conséquence logique de la suppression de ceux-ci - ont continué malgré cela à poser
des actes de gestion courante prétendant se conformer à certains impératifs des
prescrits des délégations des pouvoirs68 pourtant devenues désuètes au regard de la
nouvelle loi.
68
Dans plusieurs entreprises transformées en sociétés commerciales, notamment la SONAS, la REGIDESO, les
LAC, les administrateurs directeurs et administrateurs directeurs financiers ont été carrément exclus des réunions
des conseils d’administration. Mais puisque les délégations des pouvoirs consacraient notamment le principe de
double signature pour la gestion courante, ces derniers ont continué à apposer leurs signatures sur des documents
(chèques, ordres de paiement, etc…) des opérations quelconques engageant la société.
97
En effet, si ces pouvoirs ont été tout de même bien circonscris par la loi
78-002 concernant l’administration des anciennes entreprises publiques, le législateur
du 7 juillet 2008 n’en donne pas les contours exacts70.
69
LUKOMBE NGHENDA, Le Droit des entreprises publiques né de la reforme du 7 juillet 2008, Kinshasa,
Publications des facultés de Droit des universités du Congo, juin 2009, p. 301.
70
La série des lois prises dans le cadre de la réforme n’indique pas expressément les pouvoirs que doit exercer
la tutelle sur les entreprises transformées en sociétés commerciales, si bien que l’on est tenté de penser, appuyé
par l’article 8 de la loi 08/010 du 7 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du
portefeuille de l’Etat, JO, op. cit., p. 27, que l’autorité du ministère du portefeuille qui assure l’administration et
la gestion du portefeuille de l’État n’aurait pas de limite.
71
Étaient soumis à l’autorisation préalable, à l’approbation ou à l’opposition de la tutelle notamment, les
acquisitions et aliénations immobilières, les marchés des travaux et de fourniture ne dépassant pas un certain
montant généralement fixé par le conseil d’administration, le cadre organique, les budgets, etc.
98
De lege ferenda, si c’est par oubli que l’auteur de la réforme n’a pas
disposé légalement clairement les actes d’autorisation, d’approbation et/ou
d’opposition par lesquels la tutelle s’investit pour administrer et indiqué le modus
operandi pendant la période transitoire, il serait prudent que celui-ci intègre dans les
textes des lois à venir des dispositions claires et élaborées quant à ce.
72
L’opinion se souviendra de l’épopée du contrat entre la SNEL et la société canadienne MAG ENERGY signé
dans des formes où le ministère de l’énergie, tutelle de la SNEL, avait estimé instruire le comité de gestion pour
le signer ; ce qui n’était pas d’avis du ministère du portefeuille qui avait estimé que pour être valide et produire
des effets, ledit contrat devrait être soumis au préalable à la décision du conseil d’administration. À ce jour, le
contentieux né de ce contrat est pendant devant les cours et tribunaux. Une situation analogue s’est produite
également à la RVA où le ministère de tutelle avait passé outre les prérogatives du conseil d’administration au
sujet du contrat entre la RVA et la société française SOGEAC pour la construction du nouveau salon VIP à
l’aéroport de N’djili.
73
Voy. les articles 5,6, 7 et 10 dudit décret, JO, op. cit., pp. 6-7.
74
MEISSONIER, G, Droit des sociétés en Afrique, Paris, LGDJ, 1978, p.325.
99
Une autre difficulté, non la moindre, est que puisqu’il s’agissait d’une
transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales, la loi n’a pas
explicitement établi le type d’assemblées qu’il fallait constituer pour conduire les
nouvelles sociétés à leurs formes définitives, d’autant qu’aux différents types
d’assemblées correspondent des attributions spécifiques75.
75
En effet, il y a plusieurs types d’assemblées générales : l’assemblée générale ordinaire a pour mission de
prendre des décisions qui n’impliquent pas la modification des statuts ou la dérogation aux statuts, donc toutes
les décisions concernant le fonctionnement normal de la société ; l’assemblée générale extraordinaire quant à
elle a pour attribution la modification des statuts, la prise des décisions impliquant une modification des statuts
ou une dérogation aux statuts. Mais, il existe aussi l’assemblée générale constitutive lorsque les actionnaires ou
les associés décident de constituer une société en se réunissant en assemblée au cours de laquelle ils signent les
statuts sociaux. Enfin, l’assemblée générale mixte qui allie les trois premières lorsqu’il faut débattre en même
temps des questions relevant de la compétence des unes et des autres.
100
76
Cette définition résulte de l’article 2 point a. de la loi n° 08/008 du 07 juillet 2008 portant dispositions
générales relatives au désengagement de l’Etat des entreprises du portefeuille, JO, op. cit., p.10.
77
SAINT-ONGE, J.-C. L'Imposture néolibérale. Marché, liberté et justice sociale, Paris, Écosociété, 2005, p.57.
101
Tel qu’il est utilisé dans ladite loi, l’État est pris comme agent
économique qui comprend le pouvoir central, la province et l’entité territoriale
décentralisée, détenteur des titres, actions ou parts sociales; et comme puissance
publique, en tant qu’autorité de régulation que composent le pouvoir central, la
province et l’entité territoriale décentralisée.
- La sauvegarde des intérêts de l’État par la recherche des conditions les plus
avantageuses ;
- Le contrat de gestion ;
- La sous-traitance.
Le contrat de gestion est celui par lequel l’État ou toute autre personne
morale de droit public confie à une personne physique ou morale de droit privé, la
gestion de tout ou partie d’une entreprise du portefeuille de l’État moyennant
rémunération.
- Faire procéder à une évaluation préalable des entreprises identifiées par des
experts indépendants ;
- Établir et publier les avis au journal officiel et dans au moins trois organes de
presse en vue d’en assurer une large publicité ;
- Rédiger le rapport indiquant le cas échéant, les raisons pour lesquelles une
procédure exceptionnelle de cession de gré à gré est envisagée ;
- Choisit le ou les opérateurs privés retenus pour acquérir les actions, les parts
sociales, les actifs ou la gestion de l’entreprise du portefeuille concernée.
- Le conseil d’administration ;
- La direction générale ;
A. Du conseil d’administration
B. De la direction générale
peuvent être relevés de leurs fonctions, pour faute constatée dans l’exécution de leur
mandat. Ils ne peuvent prendre individuellement aucune décision.
1. De la création
2. De la dissolution
- De la dotation initiale ;
- Des emprunts ;
- Des subventions ;
78
En France, le domaine du musée du Louvre : cass. Civ., 2 avril 1963, A.J.D.A., 1963, 486, note Dufan cité par
KABANGE NTABALA, C., Droit des services et entreprises publics et problématique de la transformation des
entreprises publiques en République Démocratique du Congo, op. cit., p. 82.
110
- La dotation initiale ;
- Des emprunts ;
- Des subventions ;
4. Du régime de tutelle
79
Art. 21 de la loi n° 08/009 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux établissements
publics, JO, op. cit., p. 21.
111
80
Loi N° 08/010 du 7 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille de
l’État, JO, op. cit.,
112
À ce point, l’on peut affirmer, sans risque d’être contredit, que toute
entreprise publique est une entreprise du portefeuille de l’État, tandis que toute
entreprise du portefeuille de l’État n,’est pas un entreprise publique.
L’État peut prendre des participations et/ou autres droits dans les
sociétés commerciales en contrepartie des concessions leur octroyées ou par l’achat
des actions de jouissance. Il peut prendre des participations dans les organisations à
caractère économique et financier par son adhésion.
- L’administrateur délégué ;
- L’administrateur directeur ;
- L’administrateur ;
- Le gérant ;
- Le représentant aux assemblées générales ;
81
Art. 11, de la loi n° 08/010 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et la gestion du
portefeuille de l’État, JO, op. cit., p. 28.
115
- L’expiration du terme ;
- La démission acceptée ;
- Le décès ;
- Le retrait du mandat…
BIBLIOGRAPHIE
__________
I. TEXTES OFFICIELS
II. OUVRAGES
REZSOUHAZU, R., Théorie et critique des faits sociaux renaissance du livre, 4ème éd.,
Bruxelles, 1971.
SAINT-ONGE, J.-C. L'Imposture néolibérale. Marché, liberté et justice sociale, Paris,
Écosociété, 2005
SHIRLEY, M., et NELLIS, J., Réforme des Entreprises Publiques, les leçons de l’expérience,
Washington D.C., IDE, BIRD, 1952.
VUNDUAWE TE PEMAKO, F., Droit administratif Congolais, Bruxelles, Larcier, 2007.
WALINE, M., Droit administratif, 9ème édition, Paris, Sirey, 1963, n° 1963
CAPUL, JY., et Olivier GARNIER, O., Dictionnaire d’Economie et des Sciences
sociales, Paris, Ed. Hatier, 2002.
V. SITES WEB.
COPIREP: www.copirep.org
Ministère du portefeuille : www.ministèreduportefeuille.org
119
ANNEXES
______________
CHAPITRE V
La loi n° 78-002 du 6 janvier 1978 portant vue de remplir une mission de service
dispositions générales applicables aux public.
entreprises publiques inclut dans sa
définition tout établissement public quelle L’Etat désigne la puissance, autorité de
qu’en soit la nature. Il en découle que régulation comprenant la pouvoir central,
certains établissements publics ne réalisant la province et l’entité territoriale
pas d’activités lucratives se sont retrouvés décentralisée.
assujettis aux mêmes contraintes que des
structures opérant dans le secteur ARTICLE 3
marchand.
L’Etablissement public dispose d’un
Il importe, à présent, de leur donner un patrimoine propre. Il jouit de l’autonomie
cadre juridique spécifique. de gestion et est placé sous la tutelle du
Ministre ayant dans ses attributions le
Cette loi s’articule autour des points ci- secteur d’activités concerné par son objet.
après : l’objet, la définition, les caractères
généraux de l’établissement public, ses ART. 4. Suivant son objet, l’établissement
structures organiques, son patrimoine, ses public est à caractère soit administratif, soit
ressources, sa tutelle, son personnel et le social et culturel, soit scientifique et
mode de sa dissolution. technique.
ARTICLE 2 ARTICLE 7
Il peut être convoqué en séance A cet effet, elle a tous les pouvoirs
extraordinaire par son Président, sur un nécessaires pour assurer la bonne marche
ordre du jour déterminé, à la demande du de l’établissement public et pour agir en
Ministre en charge du secteur d’activités toute circonstance en son nom.
130
ARTICLE 16 ARTICLE 19
Les commissaires aux comptes ont, en L’établissement public bénéficie des biens
collège ou séparément, un droit illimité de appartenant à l’Etat, dans les conditions
surveillance et de contrôle sur toutes les définies par les dispositions légales et
opérations de l’établissement public. A cet réglementaires.
égard, ils ont mandat de vérifier les livres,
la caisse, le portefeuille et les valeurs de ARTICLE 20
l’établissement, de contrôler la régularité et
la sincérité des inventaires et des Il peut posséder, en pleine propriété, des
informations données sur les comptes de biens acquis et générés en conformité avec
l’établissement dans les rapports du ses statuts.
Conseil d’administration. Ils peuvent
131
ARTICLE 24 ARTICLE 28
Les statuts de l’établissement public fixent Les convocations des réunions du Conseil
son régime fiscal. d’administration son adressée au Ministre
de tutelle dans les conditions prévues à
CHAPITRE V : De la tutelle l’article 10 de la présente Loi.
L’établissement public est placé sous la L’autorité de tutelle reçoit, dans les
tutelle du Ministre en charge du secteur conditions qu’elle fixe, copie des
d’activités concerné. délibérations du Conseil d’administration.
132
Les délibérations et les décisions qu’elles affecté, promu et, le cas échéant licencié
entraînent ne sont exécutoires que dix jours ou révoqué par le responsable de
francs après leur réception par l’autorité de l’établissement public.
tutelle ; sauf si celle-ci déclare en autoriser
l’exécution immédiatement. CHAPITRE VII : De la dissolution
Cette loi définit le contenu et La présente loi fixe les règles concernant
l’organisation dudit portefeuille, fixe les l’organisation et la gestion du portefeuille
statuts de l’entreprise du portefeuille de de l’Etat, conformément à l’article 122 de
l’Etat, de la nouvelle entreprise publique et la Constitution.
détermine la représentation de l’Etat-
actionnaire ainsi que la prise, le maintien ARTICLE 2
ou l’augmentation des participations de
l’Etat. Le portefeuille de l’Etat comprend les
actions les obligations, les parts sociales et
A ce titre, les entreprises du portefeuille de les autres droits détenus par l’Etat ou toute
l’Etat sont régies par le droit commun et personne morale de droit public, dans les
prennent l’une des reformes prévues par le sociétés de droit congolais ou de droit
décret du 27 février 1887 sur les sociétés étranger ainsi que dans les organismes
commerciales. internationaux à caractère économique et
financier dont la République Démocratique
Toutes fois, les actions, parts sociales et du Congo est membre.
autres titres revenant à l’Etat sont toujours
134
CHAPITRE V
De la dissolution et de la liquidation de
l’entreprise du portefeuille de l’Etat
ARTICLE 21
CHAPITRE VI
ARTICLE 22
Les règles de « reprise » des passifs non Tous les contrats de travail en cours de
assurables par l’entreprise publique validité restent en vigueur.
transformée en société commerciale sont
fixées par le décret du Premier Ministre ARTICLE 17
délibéré en Conseil des Ministres sur
proposition des Ministres ayant les La période transitoire ne peut en aucun cas
Finances, le Budget et le Portefeuille dans dépasser douze mois à compter de la
leurs attributions. signature du présent décret.
ARTICLE 20 ARTICLE 24
Le mandat des commissaires aux comptes Les Ministres des secteurs d’activités
actuellement en fonction demeure jusqu’à concernés préparent, dans les trois mois à
leur remplacement compter de la signature du présent décret,
les textes régissant les services dont
Leur mandat s’exerce conformément à la question à l’article 23 ci-dessus.
loi n° 08/009 du 7 juillet 2008 portant
dispositions générales applicables aux ARTICLE 25
établissements publics.
En attendant la signature et la publication
ARTICLE 21 des textes visés à l’article 24, les Conseils
d’administration, les Comités de gestion et
A compter de la signature du présent décret les collèges des commissaires aux comptes
et jusqu’à la fixation de leurs statuts, tous prévus dans les statuts des entreprises
les actes à prendre par les structures publiques transformées en services publics
organiques provisoires ainsi que par le sont dissous.
Ministre ayant en charge le secteur
d’activités concerné, doivent se conformer ARTICLE 26
au prescrit de la loi dont question à l’article
20 ci-dessus. L’Administrateur-Délégué Général et, le
cas échéant, l’Administrateur Délégué
ARTICLE 22 Général Adjoint assurent respectivement la
fonction de chargé de mission et de chargé
Tous les contrats, conventions, marchés et de mission adjoint.
engagements, de quelque nature que ce
soit, conclus par l’entreprise publique ARTICLE 27
transformée en établissement public et
consolidés dans sa situation patrimoniale, Tous les contrats, conventions, marchés et
sont maintenus au bénéfice de engagements, de quelque nature que ce
l’établissement public. soit, conclus par l’entreprise publique
transformée en service public et consolidés
Tous les contrats de travail en cours de dans sa situation patrimoniale sont
validité restent en vigueur. transférés au service public.
publics, les entreprises publiques dont les « ONATRA » ; Régie des Voies
activités sont le prolongement de celles de Aériennes « RVA », Régie des Voies
l’Administration publique et qui Maritimes « RVM » ; Lignes Aériennes
poursuivent une mission d’intérêt général, Congolaises « LAC » ; Compagnie
dont liste en annexe III du présent décret. Maritime du Congo « CMDC » ;
Chemin de Fer des Uélés « CFU ».
ARTICLE 4 5. Secteur des Télécommunications :
Office Congolais des Postes et
Sont abrogées, toutes les dispositions Télécommunications « OCPT ».
antérieures contraires au présent décret. 6. Secteur Financier : Caisse d’Epargne du
Congo « CADECO » ; Société
ARTICLE 5 Nationale d’Assurance « SONAS ».
7. Secteur Service : Hôtel Karavia
Le Ministre ayant le Portefeuille dans ses « KARAVIA ».
attributions et les Ministres des secteurs
d’activités concernés sont chargés, chacune Kinshasa, le 24 avril 2009
en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent décret qui entre en vigueur à la Adolphe MUZITO
date de sa signature.
La Ministre du Portefeuille
Kinshasa, le 24 avril 2009 Jeannine MABUNDA LIOKO
Adolphe MUZITO
ANNEXE II
La Ministre du Portefeuille
Jeannine MABUNDA LIOKO Liste des entreprises publiques
transformées en établissements publics.
ANNEXE I
1. Secteur Agriculture : Office National du
Liste des Entreprises publiques Café « ONC » ;
transformées en société commerciales 2. Secteur Transport : Régie des Voies
Fluviales « RVF » ; Office de Gestion
1. Secteur Mines : Générales des Carrières du Fret Maritime « OGEFREM » ; City-
et des Mines « GECAMINE » ; Société Train « CITYTRAIN ».
de Développement Industriel et Minier 3. Secteur de communication : Agence
au Congo « SODIMCO » ; Office des Congolaise de Presse « ACP » ; Radio
Mines d’Or de Kilo-Moto « OKIMO » ; Télévision Nationale Congolaise
Entreprise Minière de Kisenge « RTNC ».
Manganèse « EMK-Mn ». 4. Secteur Financier : Fonds de Promotion
2. Secteur Energie : Régie de Distribution de l’Industrie « FPI » ; Institut National
d’Eau « REGIDESO » ; Société de Sécurité Sociale « INSS ».
Nationale d’Electricité « SNEL » ; 5. Secteur des Constructions : Office des
Congolaise des Hydrocarbures Routes « OR » ; Office des Voiries et
« COHYDRO ». Drainage « OVD ».
3. Secteur Industrie : Société Sidérurgique 6. Secteur des Services : Office National
de Maluku « SOSIDER » ; Société du Tourisme « ONT » ; Office de
Africaine d’Explosifs « AFRIDEX ». Promotion de Petites et Moyennes
4. Secteur Transport : Société Nationale de Entreprises du Congo « OPEC ».
Chemins de Fer du Congo « SNCC » ; 7. Secteur du Commerce : Foire
Office National des Transports Internationale de Kinshasa « FIKIN » ;
145
ANNEXE
Adolphe MUZITO
La Ministre du Portefeuille
CHAPITRE I ............................................................................................................................. 5
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LE SERVICE PUBLIC ........................................................ 5
CHAPITRE I ........................................................................................................................... 77
LES ENTREPRISES PUBLIQUES CONGOLAISES SOUS LA LOI DU 6 JANVIER
1978 .......................................................................................................................................... 77
CHAPITRE II.......................................................................................................................... 86
DE LA RÉFORME DES ENTREPRISES PUBLIQUES CONGOLAISES ........................ 86
ANNEXES............................................................................................................................. 119