SADAOUI 2019 Archivage
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SADAOUI 2019 Archivage
Composition du Jury :
M. Philippe VERON
Professeur des Universités, Arts et Métiers ParisTech Président
M. Yann QUINSAT
Professeur agrégé-HDR, ENS Paris-Saclay Examinateur
M. Jean-François FONTAINE
Professeur des Universités, Université de Bourgogne Rapporteur
M. Alex BALLU
Maı̂tre de Conférences HDR, Université de Bordeaux Rapporteur
Mme. Claire LARTIGUE
Professeur des Universités, Université Paris-Sud Directeur de thèse
M. Charyar MEHDI-SOUZANI
Maı̂tre de Conférence, Université Paris 13 Co-encadrant de thèse
M. Jean-Louis GRZESIAK
Directeur technique, Renishaw France Invité
Remerciements
Mes travaux de recherche présentés dans ce mémoire ont été menés au sein du Labo-
ratoire Universitaire de Recherche en Production Automatisée (LU RP A) dans l’équipe
Géométrie tridimensionnelle des pièces et des mécanismes (Géo3D), Ecole Normale Su-
périeure Paris-Saclay (ancienne ENS Cachan). Je tiens à remercier le directeur du labo-
ratoire, Monsieur Christophe Tournier et les responsables successifs de l’équipe Géo3D ;
Messieurs Yann Quinsat et Charyar Mehdi-Souzani, ils m’ont accueilli chaleureusement
au LU RP A et m’ont permis de mener à bien mes travaux de recherche.
Je tiens particulièrement à adresser mes remerciements aux membres de jury. Je
remercie Monsieur Philippe Veron qui a accepté de présider ce jury. Je tiens à remercier
également Messieurs Jean-François Fontaine et Alex Ballu qui ont rapporté sur cette
thèse avec beaucoup de minutie, ce qui m’a permis d’approfondir mes travaux et d’avoir
plus de perspectives. Mes remerciements vont également à Messieurs Yann Quinsat et
Jean-Louis Grzesiak qui ont examiné ces travaux avec rigueur.
Ces travaux de thèse n’auraient pas été possibles sans la direction et le soutien
de Madame Claire Lartigue. Elle a été très impliquée dans ces travaux. Je tiens à la
remercier pour toutes ces années de collaboration constructives et de soutien humain
ainsi que pour sa disponibilité.
J’exprime toute ma reconnaissance envers Monsieur Charyar Mehdi-Souzani pour
sa grande disponibilité et sa forte implication aussi bien sur les aspects scientifiques
et techniques que sur l’aspect humain. J’ai beaucoup apprécié travailler à ses côtés et
j’espère pouvoir collaborer avec lui pour de futurs travaux.
Je tiens également à remercier l’équipe de Renishaw qui m’a ouvert ses portes et a
apporté des solutions à mes différentes interrogations.
Un grand remerciement à tous les membres du laboratoire, permanents, anciens et
futurs docteurs pour leurs conseils, leur soutien et leurs encouragements ainsi que le
temps passé ensemble durant ces années.
Je tiens à remercier ma famille et ma belle-famille et en particulier mes parents qui
i
m’ont épaulé durant toutes ces années. Merci également à tous ceux qui se sont déplacés,
parfois de loin, le jour de ma soutenance.
Enfin, je tiens à exprimer un grand merci à ma femme Myriam qui a su m’épauler,
m’encourager, me soutenir et tant de choses. Merci pour tout ce que tu as pu faire pour
moi.
Table des matières
Introduction Générale i
Introduction Générale 1
1 Positionnement scientifique 5
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Inspection dimensionnelle multi-capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Inspection dimensionnelle combinant un capteur laser-plan et un palpeur 10
1.4 Évaluation des performances des capteurs laser-plan . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Concept de qualité associée aux capteurs laser-plan . . . . . . . . 11
1.4.2 Paramètres influant sur la qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.3 Protocole d’évaluation de la qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.4 Temps de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.5 Accessibilité du capteur laser-plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.6 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.5 Sélection des capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.6 Planification des trajectoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.6.1 Planification de la trajectoire du capteur laser-plan . . . . . . . . 23
1.6.2 Planification de la trajectoire du palpeur . . . . . . . . . . . . . . 26
1.6.3 Étude des problèmes de collision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.7 Traitement des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.7.1 Pré-traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.7.2 Fusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
iii
TABLE DES MATIÈRES
iv
TABLE DES MATIÈRES
v
TABLE DES MATIÈRES
Bibliographie 151
vi
Table des figures
1.15 (a) Carte de visibilité [Derigent et al., 2007], (b) Représentation des orien-
tations de vue pour tous les voxels [Lartigue et al., 2014] . . . . . . . . . 25
vii
TABLE DES FIGURES
viii
TABLE DES FIGURES
ix
TABLE DES FIGURES
x
TABLE DES FIGURES
xi
TABLE DES FIGURES
4.1 Traitement des données de mesure pour l’évaluation des spécifications. . . 127
4.2 Démarche de traitement des données pour l’évaluation des spécifications. 128
4.3 Nettoyage du nuage de points du capteur laser-plan. . . . . . . . . . . . . 130
4.4 Filtrage du nuage de points du capteur laser-plan. . . . . . . . . . . . . . 130
4.5 Suppression des points sur les bords d’une surface plane [Sadaoui, 2016]. 131
4.6 Partition du nuage de points du capteur laser-plan. . . . . . . . . . . . . 131
4.7 Résultats de mesure avec le capteur laser-plan et le palpeur par rapport
aux repères capteurs (Rp et Rl ) et au repère machine (Rm ). . . . . . . . . 132
4.8 Écart entre la sphère mesurée avec le capteur laser-plan et la sphère me-
surée avec le palpeur [Martinez et al., 2010b]. . . . . . . . . . . . . . . . 133
4.9 Unification par application d’une translation . . . . . . . . . . . . . . . . 134
4.10 Mesure d’une surface plane avec un capteur laser-plan et un palpeur . . 135
4.11 Unification des nuages de points de la mesure avec le capteur laser-plan
et le palpeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
4.12 Nuage de points associé à une entité partiellement mesurée ; Points verts :
mesure avec capteur laser-plan, Points bleus : mesure avec palpeur. . . . 137
4.13 Alignement des 3 plans mesurés avec le capteur laser-plan sur 3 plans
mesurés avec le palpeur ; Points verts : mesure avec capteur laser, Points
bleus : mesure avec palpeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
4.14 Nuages de points associés aux entités de la pièce test. . . . . . . . . . . . 140
4.15 Comparaison des résultats d’évaluation de la spécification de planéité de
l’entité EI1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
4.16 Comparaison des résultats d’évaluation de la spécification de perpendi-
cularité de l’entité EI3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
4.17 Comparaison des résultats d’évaluation de la spécification de coaxialité
de l’entité EI8 par rapport à l’entité EI9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.18 Comparaison des résultats d’évaluation de la spécification de localisation
de l’entité EI9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.19 Comparaison des résultats d’évaluation de la spécification de localisation
de l’entité EI6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
4.20 Rapport d’inspection (Tableau) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
4.21 Rapport d’inspection (représentation 3D) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
xii
TABLE DES FIGURES
xiii
TABLE DES FIGURES
xiv
Liste des tableaux
xv
LISTE DES TABLEAUX
xvi
Introduction Générale
1
Introduction Générale
2
le traitement des données de mesure pour l’évaluation des spécifications. Il s’agit ici de
mettre en cohérence des données hétérogènes dans un premier temps avant l’évaluation
des grandeurs métrologiques.
Ce mémoire de thèse est organisé en quatre chapitres. Le premier chapitre fournit
une synthèse de l’état de l’art afin de positionner notre travail par rapport aux travaux
de littérature autour de l’inspection dimensionnelle multi-capteurs. Peu de travaux ont
étudié une approche d’inspection globale combinant un capteur laser-plan et un palpeur,
de la reconnaissance des données d’entrée du processus d’inspection à partir du modèle
CAO jusqu’à la définition de la gamme d’inspection et puis l’évaluation des spécifica-
tions. Nous présentons ensuite dans ce chapitre la démarche globale que nous proposons
pour répondre aux problématiques posées. Ces travaux ont pour finalité d’étudier la
faisabilité d’une démarche d’inspection dimensionnelle combinant un capteur laser-plan
et un palpeur.
Le deuxième chapitre présente le processus de génération des séquences d’opérations.
Afin d’automatiser ce processus, les informations relatives aux surfaces et aux spécifi-
cations à inspecter sont identifiées et une base de données est créée. Pour ce faire, un
nouveau concept de l’entité d’inspection, plus adapté au contexte de l’inspection multi-
capteurs, est introduit. D’autre part, les performances des deux capteurs sont évaluées
selon un protocole de qualification, et une base de données qualifiée répertoriant les don-
nées de performance des capteurs est alors établie. Une méthode itérative de génération
des séquences des opérations de mesure basée sur l’évaluation des aptitudes des cap-
teurs est introduite. Un modèle original basé sur la logique floue permettant d’évaluer
l’aptitude du capteur laser-plan est détaillé dans ce chapitre.
Le troisième chapitre explique la deuxième étape de génération des trajectoires op-
timales. Dans chaque orientation, une méthode de planification des trajectoires du cap-
teur laser-plan permettant la mesure avec une qualité attendue est proposée, basée sur
la définition des nivaux de trajectoire. L’exécution automatique des trajectoires sur une
machine M M T est réalisée en définissant une trajectoire combinée des deux capteurs
tenant en compte la particularité d’avoir deux capteurs montés sur un scanner 3D.
Le traitement des données hétérogènes issues de la mesure avec les deux capteurs est
présenté dans le quatrième chapitre. Les étapes de pré-traitement associées au nuage de
points du capteur laser sont décrites. La mise en cohérence et la fusion des données ayant
des caractéristiques différentes sont traitées dans ce chapitre afin de pouvoir évaluer les
3
Introduction Générale
4
Chapitre
1
Positionnement scientifique
5
Chapitre 1. Positionnement scientifique
6
1.1. Introduction
1.1 Introduction
7
Chapitre 1. Positionnement scientifique
8
1.2. Inspection dimensionnelle multi-capteurs
En général, les palpeurs et les capteurs laser-plan sont combinés pour obtenir des
informations plus complète [Zhao et al., 2012]. Les palpeurs sont connus pour leur faible
incertitude et bonne répétabilité [Martinez et al., 2010b]. Cependant, l’acquisition des
données est lente et la densité des points mesurés est faible (quelques points/seconde).
Les capteurs laser-plan permettent l’acquisition de données dans un temps relativement
court (plusieurs milliers de points par seconde) [Boeckmans et al., 2015]. Cependant, la
qualité d’acquisition est affectée par le bruit de mesure (entre 2 et 10 µm [Mahmud et al.,
2011]) et fortement liée à la stratégie de mesure [Martinez et al., 2010a, Mehdi-Souzani
et al., 2006] (Figure. 1.2). De plus, les problèmes d’accessibilité de ces capteurs, en
particulier pour les formes internes telles que les alésages, doivent être pris en compte.
En raison des caractéristiques complémentaires des deux capteurs, leur combinaison
pourrait être un avantage pour le processus d’inspection.
9
Chapitre 1. Positionnement scientifique
Peu de travaux ont été rapportés concernant un processus complet d’inspection di-
mensionnelle combinant un capteur laser-plan et un palpeur. La plupart des auteurs
s’attachent à définir la gamme d’inspection, c’est-à-dire la génération des séquences de
mesure, voire dans certains cas, la planification des trajectoires de mesure. Ainsi, dans
[Mohib et al., 2009], seules la sélection du capteur et la planification des trajectoires
sont traitées. Le choix du capteur approprié pour mesurer une surface s’effectue selon
un système basé sur des connaissances et des règles s’appuyant sur les performances du
capteur. Ensuite, une formalisation par un problème du voyageur de commerce (Travel
Salesperson Problem - T SP ) est considérée pour déterminer la séquence de mesure.
D’autres auteurs ont développé un processus automatisé de planification d’inspec-
tion dimensionnelle [Zhao et al., 2012]. Le choix du capteur approprié pour mesurer
une surface a été effectué selon des règles relatives : aux caractéristiques des capteurs
disponibles (incertitude de mesure et autres performances), à la géométrie de la pièce et
à l’environnement de mesure comme la couleur et le matériau. Les surfaces à mesurer
sont ensuite divisées en deux groupes en fonction du capteur sélectionné. Pour chaque
groupe, une planification de trajectoire est générée.
Ces quelques études rapportent qu’une étape essentielle concerne l’évaluation des
performances du capteur laser-plan qui dépendent généralement de la configuration cap-
teur/pièce. Les performances du capteur laser-plan sont ensuite utilisées afin de sélec-
tionner la configuration capteur/pièce appropriée qui sert de support à la planification
des trajectoires. Dans la suite, nous détaillons quelques-unes des méthodes proposées
10
1.4. Évaluation des performances des capteurs laser-plan
• Le bruit δ, qui traduit l’erreur aléatoire, est un paramètre qui permet d’évaluer
11
Chapitre 1. Positionnement scientifique
la dispersion des points mesurés par rapport à un élément théorique associé (Fi-
gure. 1.4)(Équation. 1.1).
v
u n
u1 X
δ =k·σ =k· t · (ei − e¯i )2 (1.1)
n i=1
Où ; ei sont les écarts des points par rapport à l’élément théorique associé, e¯i est la
moyenne des écarts, n est le nombre de points et k est un facteur d’élargissement
(généralement égal à 1). Dans le cas d’une association d’un plan avec le critère des
moindres carrés, e¯i est nulle.
Plan mesuré Elément théorique associé
ei
ei
Mesure
Artefact
• La justesse e, qui traduit l’erreur systématique, est définie par la différence entre une
valeur considérée comme vraie et la valeur mesurée. Elle est évaluée le plus souvent par
la mesure d’une distance entre deux éléments, par exemple deux centres de sphères.
Dans le cas de mesure d’une distance entre deux plans, la justesse e est est donnée
par l’Équation. 1.2 (Figure. 1.5) [Bourdet et al., 2005].
h1 + h2 1 −−−−−−→ −−−→ −
−−−−−
→ − −−
→
e= − h0 = · (|A1 A2 · N1 | + |A2 A1 · N2 |) − h0 (1.2)
2 2
Où ; A1 est le barycentre du nuage de points du plan 1, A2 est le barycentre du nuage
de points du plan 2, N1 est la normale du plan des moindres carrés associé au nuage
de points du plan 1, N2 est la normale du plan des moindres carrés associé au nuages
de point du plan 2 et h0 est la distance de référence (certifiée).
La qualité de mesure avec un capteur laser-plan est affectée par plusieurs para-
mètres. Plusieurs travaux ont étudié les paramètres influents sur la qualité de mesure.
Récemment, Gerbino et al. ont classé les paramètres influant sur la qualité de mesure
en trois catégories [Gerbino et al., 2016] : les paramètres internes du capteur (résolu-
12
1.4. Évaluation des performances des capteurs laser-plan
Plans mesurés N2
N2
Évaluation de la h1
A2 N1
h2
N1 justesse
Mesure
h0 A2 A1
Artefact A1
e
Figure 1.5 – Évaluation de la justesse de mesure entre deux plans [Audfray, 2012].
Dans ces travaux [Prieto, 2000] et [Contri et al., 2002], les auteurs ont mis en avant la
configuration capteur/pièce définie par la distance et les angles de numérisation comme
13
Chapitre 1. Positionnement scientifique
étant un facteur important sur la qualité des données. Lorsque la distance et/ou les
angles de numérisation varient, le bruit et la justesse évoluent. Par exemple, la Figure. 1.7
présente l’évolution du bruit de mesure en fonction de la distance de numérisation pour
un capteur laser-plan de type Aquilon [Sadaoui, 2016]. La figure montre que le bruit est
fortement dépendant de la distance de numérisation. L’influence de variation de l’angle
de numérisation secondaire sur la qualité de mesure est négligeable devant l’influence
de la distance et l’angle de numérisation principale [Mehdi-Souzani, 2006]. Ainsi, les
paramètres de configuration de capteur majoritairement pris en compte sont la distance
et l’angle de numérisation (principal).
Un autre paramètre qui influence la qualité de mesure avec un capteur laser-plan est le
changement d’orientation. En règle générale, une fois que toutes les orientations du cap-
teur sont calibrées, l’étape de recalibration n’est pas indispensable à chaque changement
d’orientation. Néanmoins, des défauts de recalage des données, issues des acquisitions en
utilisant différentes orientations, sont présents. Audfray distingue deux types d’erreurs
de changement d’orientation [Audfray, 2012] : les erreurs de repositionnement et les er-
reurs de recalage. Les erreurs de repositionnement sont introduites par une remise en
position du capteur en changeant l’orientation puis en revenant à la même orientation
initiale sans refaire la calibration. Les erreurs de recalage représentent les défauts de
recalage des acquisitions dans des configurations différentes pour lesquelles la calibra-
tion est réalisée à chaque changement d’orientation. Dans le travail de [Martinez et al.,
2010a], deux stratégies sont testées : une stratégie de mesure avec une seule orientation,
la deuxième avec deux orientations. Les résultats de comparaison de la surface recons-
14
1.4. Évaluation des performances des capteurs laser-plan
truite par rapport à une surface de référence mesurée avec un palpeur montrent que la
première stratégie de mesure avec une seule orientation présente un minimum d’écarts
par rapport à la surface de référence. Mahmud et al. ont développé une stratégie de
mesure avec un minimum d’orientations afin d’avoir une meilleure qualité de données
[Mahmud et al., 2011].
Les méthodes d’évaluation des performances des capteurs laser-plan peuvent être
classées selon deux catégories [Audfray, 2012] :
• Les méthodes d’évaluation par comparaison : dans lesquelles une mesure avec un autre
système de meilleure qualité est utilisée comme référence. Généralement, la mesure
avec le palpeur est considérée comme référence.
• Les méthodes d’évaluation par artefacts : dans lesquelles des artefacts de mesure sont
utilisés pour évaluer la qualité.
En ce qui concerne les méthodes d’évaluation par comparaison, certains travaux ont
porté sur la comparaison des performances du capteur laser-plan avec celle du palpeur à
contact que ce soit à l’échelle d’artefacts calibrés de petites dimensions [Martinez et al.,
2010b] ou à des échelles plus grandes (véhicule) [Kiraci et al., 2016]. Dans leur travail,
Martinez et al. proposent une méthode d’évaluation basée sur l’évaluation des écarts
[Martinez et al., 2010b]. Dans leur travail, les deux nuages de points obtenus par le
capteur laser-plan et le palpeur sont recalés dans un système de référence commun. Les
écarts de la surface reconstruite avec le nuage de points issus du laser-plan par rapport
à celle reconstruite avec le nuage de points issus du palpeur sont ensuite calculés avec le
logiciel Geomagic qualify© . La qualité de mesure avec le capteur laser-plan est ensuite
évaluée par la valeur moyenne des écarts.
Pour la deuxième catégorie des méthodes d’évaluation des performances par artefacts,
[Prieto, 2000], [Prieto et al., 2002] ont mis en avant l’importance d’évaluer l’influence
de la configuration du capteur sur les indicateurs de qualité de mesure en utilisant des
artefacts. [Bourdet et al., 2005] puis [Mehdi-Souzani, 2006] ont proposé un protocole
d’évaluation du bruit et de la justesse en fonction de la distance et l’angle de numéri-
sation. Pour l’évaluation du bruit en fonction de l’angle, le capteur étant fixé dans une
orientation verticale constante et un artefact constitué de différents plans d’orientations
15
Chapitre 1. Positionnement scientifique
connues est mesuré. En utilisant un artefact plan, Gestel et al. proposent un protocole
d’évaluation du bruit et de la justesse faisant varier la distance de numérisation puis
l’angle de numérisation [Gestel et al., 2009]. Audfray a développé un protocole de qua-
lification et d’évaluation des performances des systèmes de mesure optiques Qualipso
[Audfray, 2012] plus générique qui permet de :
16
1.4. Évaluation des performances des capteurs laser-plan
17
Chapitre 1. Positionnement scientifique
2016] et [Zuquete-Guarato et al., 2012], l’accessibilité d’un cylindre interne est évaluée
par l’aire du maillage associé au nuage de points mesuré avec une seule orientation
(Figure. 1.10(b)). Dans le travail de [Audfray, 2012], l’accessibilité d’un cylindre interne
est étudiée en fonction du nombre d’orientations de vue et des dimensions du cylindre.
Cette étude d’accessibilité montre que la mesure des surfaces internes avec le capteur
laser-plan nécessite plusieurs orientations du capteur (Figure. 1.11).
18
1.5. Sélection des capteurs
1.4.6 Synthèse
La sélection des capteurs constitue une étape importante dans un processus d’ins-
pection multi-capteurs. Dans un contexte d’inspection dimensionnelle, la sélection des
capteurs consiste à choisir le capteur adéquat pour chaque surface afin de vérifier les spé-
cifications associées. Ainsi, des critères de sélection sont utilisés pour choisir le capteur
approprié.
Audfray classifie les travaux de sélection des capteurs en deux types d’études : des
études dites 00 qualitatives” dans lesquelles des règles de sélection sont définies pour
choisir le capteur approprié et des études dites 00 quantitatives” dans lesquelles les règles
de sélection sont basées sur les résultats de qualification des capteurs [Audfray, 2012].
Nous distinguons les travaux de sélection du système de mesure où le capteur et le
19
Chapitre 1. Positionnement scientifique
porteur adéquats sont à la fois sélectionnés et les travaux de sélection du capteur où seul
le capteur adéquat est sélectionné tandis que le porteur est généralement une machine
à mesurer tridimensionnelle.
Pour les études de sélection dites 00 qualitatives”, plusieurs travaux réalisent le choix
des systèmes en fonction de leurs catégories (Figure. 1.12). Savio et al. proposent une
méthode de classification en fonction de la dimension de la pièce et de l’incertitude de
mesure [Savio et al., 2007]. Bernard et al. développent une méthode de sélection du cap-
teur le plus approprié pour une application de rétroconception selon un arbre de décision
[Bernard et al., 2007]. Deux types de critères sont proposés : des critères d’opérabilité qui
résultent de la technologie de mesure et des critères liés à l’objet à mesurer (accessibilité,
matière et dimension). Weckenmann et al. proposent une classification des systèmes de
mesure en fonction de l’étendue de mesure et de la résolution [Weckenmann et al., 2009].
Ces travaux permettent la sélection du système (capteur+porteur) en fonction des règles
relatives aux données du constructeur comme la résolution, l’incertitude de mesure et la
dimension de la pièce.
Figure 1.12 – Classification des systèmes en fonction de leur résolution et de leur étendue
de mesure [Weckenmann et al., 2009].
Les études de sélection dites 00 quantitatives” sont basées sur la qualification du sys-
tème de mesure. Loriot et al. proposent une méthode de sélection selon l’application
désirée : l’analyse des données, la visualisation ou la duplication [Loriot, 2009]. Le choix
du capteur est réalisé en fonction des critères suivants : précision, densité du maillage,
complétude, texture, type de données. Zuquete-Guarato et al. ont mis en œuvre une
étude comparative de trois systèmes de numérisation différents dans le but de réaliser
un choix pour une application spécifique d’acquisition de la géométrie d’un vilebrequin.
20
1.5. Sélection des capteurs
Une étude de sélection est proposée à partir des critères de qualité en termes de bruit,
de justesse, de complétude et d’accessibilité [Zuquete-Guarato et al., 2012].
Le travail de [Audfray et al., 2012] présente une étude plus complète sur le choix
d’un système de mesure parmi plusieurs. Son approche est basée sur des critères d’apti-
tude, de qualité et de performance. La sélection d’un système s’effectue en deux étapes.
La première est l’identification des systèmes admissibles au sens de l’aptitude et de la
qualité. La sélection selon les critères d’aptitude est fonction des caractéristiques sui-
vantes : type d’inspection (en ligne, hors ligne...etc.), la souplesse de la pièce (pièce
rigide ou flexible), l’échelle de mesure, l’accessibilité et le format de données. Selon les
besoins, les systèmes qui répondent aux exigences sont conservés. En termes des critères
de qualité, seuls les systèmes de numérisation pour lesquels le bruit et la justesse sont
inférieurs à une incertitude admissible sont identifiés comme étant admissibles en termes
de qualité. La deuxième étape est la sélection du meilleur système parmi les systèmes
admissibles en minimisant une fonction de coût tenant compte les critères de vitesse
et de complexité. Mehdi-Souzani et al. se sont basés sur cette démarche pour proposer
une méthode de sélection du système le plus approprié selon l’application désirée en
introduisant des coefficients de pondération relatifs à l’application considérée dans la
fonction coût [Mehdi-Souzani et al., 2016].
Quand le choix est limité à deux capteurs : un capteur laser-plan et un palpeur, les
critères de sélection doivent être adaptés et restreints aux deux technologies de mesure.
Seuls quelques travaux ont étudié la sélection du capteur parmi deux capteurs. Mohib et
al. ont proposé une démarche quantitative de sélection dans laquelle le capteur laser-plan
est sélectionné pour mesurer les surfaces complexes qui nécessitent une grande densité de
points et le palpeur est utilisé pour mesurer les pièces prismatiques qui nécessitent une
qualité élevée [Mohib et al., 2009]. La sélection du capteur dépend de trois éléments :
la géométrie de la surface, l’accessibilité, et les spécifications. En fonction des trois
éléments, des boîtes sont créées en 3D à l’intérieur desquelles des règles sont établies
(Figure. 1.13). Les règles sont définies en fonction de trois types de variables : variables
liées à la géométrie de la pièce, variables liées aux caractéristiques du capteur et variables
liées à la configuration du capteur par rapport à la surface.
Mahmud et al. se sont attachés à caractériser l’aptitude d’un capteur laser-plan pour
répondre au besoin métrologique [Mahmud et al., 2011] en fonction de la configuration
du capteur. À partir d’une spécification géométrique ou dimensionnelle, les auteurs dé-
21
Chapitre 1. Positionnement scientifique
En synthèse, nous distinguons les travaux qui s’intéressent au choix parmi plusieurs
capteurs et les travaux qui s’intéressent au choix parmi deux capteurs ; un capteur laser-
plan et un palpeur. Les démarches de sélection parmi plusieurs capteurs sont plus géné-
rales faisant intervenir plusieurs critères : aptitude, performance et critères liés à l’ap-
plication. Lorsque le choix est limité à deux capteurs pour une application d’inspection
dimensionnelle où le capteur adéquat doit être choisi en fonction des spécifications asso-
ciées, les auteurs se limitent à développer des règles de sélection relatives aux capacités
des deux capteurs. De plus, le choix du capteur est fonction du choix de sa configuration
par rapport à la surface.
22
1.6. Planification des trajectoires
La planification des trajectoires des capteurs laser-plan est différente de celle des
palpeurs. Ainsi, nous traitons dans les sections suivantes la planification des trajectoires
du capteur laser-plan puis la planification des trajectoires du palpeur. Pour les deux cas
de planification, les problèmes de collision du capteur doivent être étudiés pour générer
des trajectoires sans collision.
La trajectoire du capteur monté sur une M M T est en général définie par l’ensemble
des configurations du capteur qui assurent un certain nombre de contraintes [Phan, 2019].
Les contraintes les plus courantes sont l’accessibilité, la qualité, la gestion des collisions,
ou encore la gestion des recouvrements entre passes successives. Concernant l’accessi-
23
Chapitre 1. Positionnement scientifique
bilité, il s’agit de vérifier que la surface est visible par le capteur dans la configuration
considérée. De nombreux travaux portent sur l’étude de l’accessibilité en définissant dans
un premier temps les orientations de numérisation. La distance de numérisation est fixée
à une distance dite "optimale" pour laquelle la qualité de mesure est meilleure (un bruit
minimal par exemple). Kweon et Medeiros développent une méthode pour déterminer
les orientations nécessaires à la vérification d’un ensemble de spécifications en utilisant
le concept des cartes de visibilité [Kweon and Medeiros, 1998]. De nombreux travaux ont
été basés sur les cartes de visibilité pour définir la configuration capteur/pièce. Derigent
et al. utilisent les notions de visibilité locale et globale à travers les cartes de visibilité
pour déterminer le nombre minimal d’orientations nécessaires à l’acquisition complète
de la pièce [Derigent et al., 2007]. Les orientations qui assurent la visibilité globale de
chaque surface sont représentées par une plage d’orientations sur un disque de la carte de
visibilité. L’intersection de deux plages définit une plage d’orientations commune pour
deux surfaces (Figure. 1.15(a)).
Une fois l’accessibilité contrôlée, une étude en termes de qualité de données de mesure
est menée. Une démarche basée sur des critères de qualité relatifs à l’angle de numéri-
sation a été mise en place par [Lartigue et al., 2014] pour obtenir une représentation
complète d’une pièce dans un temps réduit. L’approche repose sur la représentation de
la surface de la pièce sous la forme d’un ensemble de voxels tels que la taille du voxel est
égale à la largeur de la fenêtre de mesure du capteur. À chaque voxel, une orientation
de numérisation est associée en fonction de la visibilité de la surface et de la qualité de
numérisation (Figure. 1.15(b)). Afin de respecter les critères de qualité, la configuration
du capteur doit assurer un bruit de numérisation inférieur à un seuil donné. Les points
de passage du capteur laser-plan sont ensuite définis à une distance qui correspond à la
distance optimale.
Mahmud et al. ont proposé une méthode de planification des trajectoires du capteur
laser-plan appliqué à l’ensemble des facettes du modèle nominal de la pièce [Mahmud
et al., 2011]. La première étape consiste à déterminer pour chaque facette les orienta-
tions de numérisation admissibles à partir de l’ensemble d’orientations possibles (720
orientations) (Figure. 1.16(a)). Ces orientations dites "admissibles" doivent permettre
l’accessibilité du faisceau laser à la surface, la visibilité de la trace laser par la caméra
et la vérification des critères de qualité en termes de bruit. La deuxième étape consiste
à affecter à chaque facette une seule orientation de numérisation. Cela revient à trouver
24
1.6. Planification des trajectoires
(a) (b)
Figure 1.15 – (a) Carte de visibilité [Derigent et al., 2007], (b) Représentation des orien-
tations de vue pour tous les voxels [Lartigue et al., 2014] .
(a) (b)
Figure 1.16 – Planification des trajectoires du capteur laser-plan [Mahmud et al., 2011]
(a) Ensemble de directions de mesure possibles (720 orientations), (b) Génération de
points de vues.
Dans le travail de [Zhao et al., 2012], la procédure de planification des trajectoires est
décomposée en trois étapes : évaluation des orientations de numérisation, évaluation des
distances de numérisation et génération des trajectoires. Le calcul des orientations de nu-
mérisation est fonction d’une étude de visibilité des points du maillage. À chaque groupe
de points est associée une orientation de numérisation. Les distances de numérisation
sont établies par la génération des niveaux de trajectoire (appelés aussi élévations) pour
chaque groupe, ce qui conduit à créer des sous-groupes de points. Chaque sous-groupe
25
Chapitre 1. Positionnement scientifique
correspond à un niveau de trajectoire. Les points d’un même sous-groupe peuvent être
mesurés par le capteur laser-plan dans le même niveau de trajectoire (Figure. 1.17(a)). La
génération des trajectoires consiste à déterminer les lignes de numérisation et les lignes
de connexion. Les lignes de numérisation sont celles suivies par le capteur laser-plan
pour mesurer le sous-groupe de points correspondant et les lignes de connexion sont
utilisées pour guider le capteur en se déplaçant d’une ligne de numérisation à l’autre
(Figure. 1.17(b)).
(a) (b)
Figure 1.17 – Planification des trajectoires du capteur laser-plan [Zhao et al., 2012] (a)
Niveaux de trajectoire, (b) Lignes de numérisation et lignes de connexion.
26
1.6. Planification des trajectoires
Figure 1.18 – Directions d’Approche du Palpeur pour une entité de type poche [Cho
et al., 2005].
27
Chapitre 1. Positionnement scientifique
28
1.6. Planification des trajectoires
Stratégies de distribution
Standards Adaptatives
(Blind sampling strategies) (Adaptive sampling strategies)
plus faible de points de mesure [Mian and Al-Ahmari, 2017]. Le processus de distribution
adaptative est itératif. Plus de points de mesure sont ajoutés à une distribution initiale
pour augmenter la fidélité de la géométrie de substitution reconstruite. Ce processus se
poursuit jusqu’à ce qu’un nombre maximal de points de mesure soit atteint ou jusqu’à
ce que la géométrie de substitution devienne indifférente à l’ajout de points de mesure
supplémentaires.
Les stratégies de distribution des points de mesure doivent être adaptées pour chaque
type de surface. Nous distinguons deux types de surfaces, les formes canoniques et les
formes complexes. Pour les formes canoniques, trois stratégies de distribution sont com-
parées dans le travail de [Lee et al., 1997]. À travers l’évaluation de l’erreur quadratique
moyenne (RMSE) entre les points mesurés avec trois stratégies de distribution et un mo-
dèle de déviation globale (MDG), ils ont montré que la séquence d’Hammersley est plus
efficace en termes d’incertitude que les distributions aléatoires et uniformes. La séquence
d’Hammersley devra être privilégiée par rapport à la séquence d’Halton-Zaremba et la
distribution uniforme lors de l’inspection de composants canoniques [Cho et al., 2004b].
La distribution adaptative est une approche dynamique qui s’adapte en fonction de la
géométrie réelle et du profil de la surface [Saunders et al., 2014]. Ainsi, la stratégie de
distribution adaptative est la plus appropriée pour évaluer les spécifications associées
aux formes complexes.
29
Chapitre 1. Positionnement scientifique
Menq, 1995, Albuquerque et al., 2000]. Les problèmes de collision sont identiques dans
le cas d’un capteur laser-plan ou un palpeur. Yuewei et al. s’appuient sur la notion des
cônes d’accessibilité locale pour le calcul et la détection des collisions [Yuewei et al.,
2010]. L’algorithme est basé sur une vérification d’éventuelles collisions entre le palpeur
et la surface à mesurer pendant un déplacement donné. Dans le cas où une trajectoire
présente un problème de collision, des points de contrôle sont ajoutés à la trajectoire dans
des plans de référence définis à une distance de sécurité de la pièce. Dans les travaux de
[Cho et al., 2004b] et [Al-Ahmari et al., 2016], les auteurs distinguent les problématiques
de collision avec le capteur et de collision avec le porte-palpeur. La première peut être
résolue en insérant de nouveaux points de passage pour éviter les collisions comme c’est
indiqué dans la Figure. 1.20.
Figure 1.20 – Collision palpeur/pièce [Cho et al., 2004b, Al-Ahmari et al., 2016].
La détection des collisions est traitée dans le travail de [Han et al., 2017] en considé-
rant le capteur et le porte-capteur comme une seule entité. Cet ensemble est constitué
de deux cubes de grille, dont la longueur latérale est fonction de la longueur latérale
du porte-capteur (Figure. 1.21(a)). Un algorithme de modélisation de l’espace de me-
sure est utilisé pour modéliser le volume de la pièce par des grilles cubiques (voxels)
(Figure. 1.21(b)). La trajectoire optimale sans collision est ainsi obtenue en évaluant les
éventuelles collisions entre les grilles qui représentent l’espace de mesure et l’espace des
capteur et porte-capteur (Figure. 1.21(c)). Dans le travail de [Li et al., 2018], les auteurs
utilisent un algorithme basé sur les enveloppes convexes pour générer des trajectoires
permettant d’éviter les collisions (Figure. 1.22).
Han et al. proposent un modèle sphérique pour la détection des collisions [Han et al.,
30
1.6. Planification des trajectoires
Figure 1.22 – Enveloppe convexe pour générer des trajectoires sans collisions [Li et al.,
2018].
2018]. Une sphère est créée dont le centre est le point de la surface. Le rayon de la sphère
est supérieur ou égal à la distance entre le centre de rotation et le bout du capteur. Le
problème d’étude de collision se transforme en une recherche d’un certain espace libre
dans l’espace de la sphère pour placer le capteur. Un cône contenant les directions de
mesure sans collision est établi (Figure. 1.23).
En synthèse, les problèmes de collision peuvent être dus à une collision locale entre
le capteur et la pièce ou à une collision globale entre le porte-capteur et la pièce. Pour
gérer ces collisions, plusieurs types de modélisation peuvent être adoptés en fonction
des technologies des capteurs utilisés. Dans les lignes de trajectoire (ligne reliant deux
points de croisement successifs) qui ont des problèmes de collision, de nouveaux points
31
Chapitre 1. Positionnement scientifique
• Le nuage de points issu de la mesure avec le capteur laser-plan est bruité et contient
des points aberrants et des zones non utiles.
• Le nuage de points du capteur laser-plan est une représentation globale tandis que
le nuage de points du palpeur est composé d’ensembles de points correspondant
aux entités.
32
1.7. Traitement des données
• Les coordonnées des points ne sont pas exprimées dans le même repère et sont de
caractéristiques différentes.
Le nuage de points issu du capteur laser-plan doit donc être pré-traité et des étapes
de mise en cohérence et de fusion des données issues des deux capteurs sont effectuées.
1.7.1 Pré-traitement
Figure 1.24 – Caractéristiques d’un nuage de points mesuré avec un capteur laser-plan
[Mehdi-Souzani, 2006].
Dans un cas de pré-traitement des nuages de points issus d’une mesure avec un
capteur laser-plan, de nombreux outils sont désormais disponibles dans les logiciels de
CAO et de métrologie. Nous ne détaillerons pas ici les méthodes de la littérature, mais
nous rappelons que dans le cadre du pré-traitement, les opérations suivantes doivent
être envisagées [Wang et al., 2015] :
• Remplissage des données manquantes : dans les nuages de points mesurés avec
les capteurs optiques, il peut y avoir la présence de trous de numérisation dans
33
Chapitre 1. Positionnement scientifique
• Filtrage et nettoyage : les points aberrants présents dans le nuage de points brut
peuvent être dus à des phénomènes optiques liés à la technologie des capteurs ou à
l’environnement [Lartigue et al., 2002]. La présence de ces points aberrants entraîne
des erreurs de recalage, de fusion et d’évaluation des grandeurs géométriques. Par
conséquent, ces points doivent être identifiés et éliminés ou corrigés. De plus, nous
notons la présence des points qui ne correspondent pas à la mesure des surfaces
de la pièce, mais aux surfaces du support ou des artefacts dans le champ de vision
du capteur. Ces points devront être supprimés du nuage de points brut afin de ne
garder que les points représentatifs des surfaces à inspecter.
Le filtrage agit sur la densité et le bruit associés au nuage de points brut. Il peut se
faire selon deux techniques [Mehdi-Souzani, 2006] : par diminution du nombre de
points en éliminant des points ou par homogénéisation en conservant un nombre
de points donnés par unité de volume. Le nettoyage permet de s’affranchir du
problème associé à la représentativité des données vis-à-vis de la surface numérisée.
Le principe consiste à distinguer les points images de la surface numérisée par
rapport aux autres. Cette opération est souvent réalisée par l’opérateur de manière
interactive en éliminant les points qui lui semblent non représentatifs de la surface.
Le recalage est une étape au cours de laquelle les données de mesure sont alignées
et transformées dans un système de coordonnées commun. Le recalage peut se
faire en utilisant la sphère de calibration. Le capteur est en général calibré pour
chaque orientation sur la même sphère de calibration afin que les données issues
de la mesure soient exprimées dans le même repère [Audfray, 2012].
34
1.7. Traitement des données
et al. classifient les opérations de partition en deux classes : partition d’un modèle
nominal (ideal form) et partition d’un modèle de peau (Skin model shape) [Anwer
et al., 2018]. Diverses méthodes ont été développées pour réaliser la partition d’un
nuage de points selon des critères géométriques et topologiques. Nous distinguons
les 4 catégories suivantes : la partition par détection des arêtes [Huang and Menq,
2001], la partition par croissance des régions [Demarsin et al., 2007], la partition
par regroupement d’attributs [Gelfand and Guibas, 2004, Yi et al., 2014] et la
partition par une approche hybride [Zhao et al., 2013, Anwer and Mathieu, 2016].
Ces catégories sont détaillées dans [Anwer et al., 2018].
1.7.2 Fusion
Une approche de fusion basée sur un processus gaussien (PG) a été proposée dans
[Colosimo et al., 2015]. L’objectif est de corriger localement l’ensemble de données mesuré
avec le capteur laser-plan au moyen d’un ensemble de points mesuré avec le palpeur. Le
processus de fusion est réalisé en deux étapes : un modèle gaussien est d’abord construit
à partir des données numérisées avec le capteur laser-plan, puis il est corrigé (mise à
l’échelle et décalage) en utilisant les données mesurées avec le palpeur à travers un
modèle de liaison en associant les points mesurés avec le palpeur à leurs correspondants
dans le modèle gaussien (Figure. 1.25).
Dans le travail de [Rak et al., 2016, Rak, 2016], une démarche de fusion qui consiste à
corriger le nuage de points du capteur laser-plan utilisant le nuage de points du palpeur
est proposée. Elle consiste à déterminer les paires de points caractéristiques. Autour d’un
35
Chapitre 1. Positionnement scientifique
Figure 1.25 – Correction du nuage de points du capteur laser-plan utilisant la mesure avec
palpeur ; points rouges : mesure avec capteur laser-plan, ligne rouge : modèle gaussien
associé au nuage de points du capteur laser, points bleus : mesure avec palpeur, ligne
bleue : modèle de fusion, ligne noire : modèle nominal [Colosimo et al., 2015].
point mesuré avec le palpeur (point noir dans la Figure. 1.26(a)), une sphère virtuelle
est construite (Figure. 1.26(b)). La sphère contient des points mesurés avec le capteur
laser-plan (points bleus dans la Figure. 1.26(c)) pour lesquels le barycentre est calculé
(point rouge). Le barycentre et le centre de la sphère définissent une paire de points
caractéristiques (points rouges et noirs dans la Figure. 1.26(d)). Pour chaque paire, le
vecteur de correction Cor_V ecti est calculé comme la différence de coordonnées des
points caractéristiques. La transformation qui ramène les points mesurés avec le capteur
laser-plan vers les points mesurés avec le palpeur est évaluée en fonction des vecteurs de
correction Cor_V ecti de tous les points caractéristiques. Afin d’évaluer l’influence du
diamètre de la sphère virtuelle, 3 diamètres de sphères (10mm, 20mm et 30mm) ont été
testés, les auteurs ont constaté que la distance moyenne entre les données fusionnées est
faible pour un procédé de fusion avec un diamètre de sphère virtuelle faible.
36
1.8. Synthèse et Problématique
Figure 1.26 – Démarche du fusion du nuage de points mesuré avec le capteur laser-plan
(points verts) avec le nuage de points mesuré avec le palpeur (points noirs) [Rak et al.,
2016].
37
Chapitre 1. Positionnement scientifique
Cette problématique, non encore traitée dans sa globalité, fait apparaitre un certain
nombre de difficultés en partie associées à la technologie du capteur laser-plan. Rappe-
lons ici que le capteur laser-plan permet de réaliser une mesure globale des surfaces dans
un temps relativement court, mais les données sont relativement bruitées, alors que le
palpeur permet d’acquérir les surfaces, avec une faible incertitude, mais avec une moins
grande densité, et en des temps plus longs.
Cette problématique mise en avant fait apparaître 3 étapes majeures : la généra-
tion de la gamme d’inspection incluant la planification des trajectoires, l’exécution des
trajectoires de chacun des capteurs, et enfin le traitement des données hétérogènes.
La génération de la gamme d’inspection comprend la définition des séquences de
mesure, et la planification des trajectoires. Tout d’abord, après une analyse des spé-
cifications, il convient de sélectionner le capteur adéquat qui permettra de vérifier la
spécification. Les travaux de la littérature ont montré qu’à partir de l’évaluation des
performances des capteurs, des règles sont mises en place afin de réaliser la sélection du
capteur approprié. Dans le cas du capteur laser-plan, il s’agit également de sélectionner
les configurations de mesure qui permettront d’atteindre la qualité attendue. Les études
mettent en avant qu’il convient de limiter les changements de configurations, et plus par-
ticulièrement les changements d’orientation pour améliorer les performances, en termes
de qualité et de temps de mesure. Les travaux de la littérature rapportent également
que les surfaces internes sont rarement totalement accessibles avec le capteur laser-plan
utilisant une seule orientation. Dans ce cas, le palpeur devrait donc être privilégié pour
la mesure de telles surfaces. Une fois les séquences de mesure définies, il convient de
planifier les trajectoires. La planification des trajectoires est une problématique liée à
chaque capteur.
La planification des trajectoires du capteur laser-plan consiste à générer à partir
des configurations obtenues la séquence optimale des points de passage qui permet la
mesure de l’ensemble des surfaces avec une qualité requise et dans un temps optimal.
D’autre part, la planification des trajectoires du palpeur consiste à définir les orientations
accessibles et les points de mesure pour chaque surface. Des trajectoires exemptes de
collision, et optimisées selon les critères de qualité et le temps de mesure, doivent être
établies pour chaque capteur. L’exécution des trajectoires devient plus complexe lorsqu’il
s’agit de piloter deux capteurs. La difficulté réside dans le fait de gérer l’exécution avec
deux technologies différentes.
38
1.9. Démarche proposée
Dans notre travail, nous utilisons les capacités d’un scanner 3D Kreon Aquilon KA50
(Annexe. A) composé d’un capteur laser-plan sur lequel un palpeur Renishaw T P 2 est
fixé. S’appuyant sur ce scanner composé des deux capteurs, l’objectif du travail de thèse
est de proposer puis d’étudier la faisabilité d’une approche d’inspection dimensionnelle
automatique basée sur la meilleure utilisation des deux capteurs. Nous partons du pos-
tulat que le capteur laser-plan est privilégié compte tenu de sa rapidité, dès lors que la
qualité attendue est atteinte.
Afin d’exploiter les avantages du scanner, et dans l’objectif d’utiliser au mieux les
capacités de chacun des capteurs, quelques règles sont posées à partir des résultats de
la littérature :
• Le capteur laser-plan est utilisé lorsque les critères d’accessibilité et de qualité nous
permettent de vérifier les spécifications associées ; sinon le palpeur est utilisé.
39
Chapitre 1. Positionnement scientifique
A
(a) (b)
Figure 1.27 – (a) MMT ; (b) Scanner 3D composé d’un capteur laser-plan et un palpeur.
mesure est construite à partir des configurations du scanner et pour chaque confi-
guration, le choix du capteur adéquat est réalisé.
Étant donné le modèle CAO de la pièce et les spécifications associées décrites sur
un dessin de définition, nous proposons une approche globale découpée en trois étapes
principales selon les problématiques majeures évoquées précédemment (Figure. 1.28) :
40
1.9. Démarche proposée
Entrée
Automatiquement
Sortie
Chap 2 Chap 3 Chap 4
Modèle CAO avec des spécifications Génération des Génération des Traitement et
Rapport
séquences trajectoires et analyse de
d’inspection
d’opérations exécution données
Scanner 3D :
Capteur laser +palpeur
(qualifiés)
associé à chaque surface, ce qui définit les opérations de mesure (Figure. 1.29). Une
opération est définie par la mesure des surfaces dans une orientation donnée. Les opé-
rations de mesure doivent être ordonnées afin de déterminer la séquence d’opérations.
Noter cependant que c’est une originalité. L’originalité réside dans le fait qu’il ne s’agit
pas de chercher l’accessibilité de chaque capteur pour chaque surface puis de définir les
orientations des capteurs, mais d’utiliser un ensemble minimal d’orientations puis d’éva-
luer les capacités des deux capteurs pour ces orientations. La génération des séquences
d’opérations fait l’objet du Chapitre. 2
41
Chapitre 1. Positionnement scientifique
9 ±0.05
0.10 A B C
0.1 A
0.2
20 ±0.1
0.1 C
4x 10H8
10
0.1 A
10
0.1 A
0.2 A B C
0.15
B 0.20 A B D
20 ±0.1
0.05 A B 0.1 A B C
30 ±0.1
0.2 F 15
C 20
16 ±0.1 A A
30
30
0.15 E
0.1
45
80
A
35 ±0.1
0.25 D
42
Chapitre
2
Génération des séquences
d’opérations
43
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
44
2.1. Introduction
2.1 Introduction
La gamme d’inspection est réalisée à travers deux parties : la génération des séquences
d’opérations, puis la définition des trajectoires de mesure. Dans ce chapitre, seule la
première partie qui concerne la génération des séquences d’opérations est détaillée. La
définition des trajectoires sera discutée au chapitre suivant.
Dans ce travail, une opération correspond à la mesure d’un groupe de surfaces dans
une orientation du scanner (Figure. 2.1). Partant d’un modèle CAO de la pièce avec des
spécifications décrites sur un dessin de définition, nous souhaitons mettre en place une
démarche automatique pour générer puis ordonner les séquences d’opérations.
Orientations du
Capteur utilisé Surfaces
scanner
Maquette numérique Génération des Capteur laser -plan {𝐹1 , 𝐹2 … . 𝐹𝑟 }
Ornt 1 Opération 1
séquences Palpeur {𝐹𝑟+1 , 𝐹𝑟+2 . . 𝐹𝑘 }
d’opérations Capteur laser-plan
Ornt 2 Opération 2
Palpeur
Séquences d’opérations
Scanner 3D :
Capteur laser-plan + palpeur
(qualifiés)
45
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
20 ±0.1
0.1 C
Maquette numérique
4x 10H8
10
0.1 A
10
0.1 A
0.2 A B C
0.15
B 0.20 A B
20
d'inspection
C
16 ±0.1 A A
30
30
0.15 E
Base de données
0.15 A
45
80
35 ±0.1
0.25 D
Orientations du scanner
L’aptitude des capteurs est en général basée sur les résultats d’évaluation des per-
formances des capteurs, qui s’appuie sur une qualification des capteurs à disposition.
Dans la suite de ce chapitre, nous présentons la méthode de qualification des capteurs
que nous avons retenue.
Dans une deuxième partie, nous présentons la méthode d’extraction des données
d’inspection en adoptant la notion d’entité d’inspection. Nous proposons une définition
de l’entité d’inspection plus adaptée au contexte de la métrologie 3D. Les attributs
associés aux entités d’inspection sont stockés dans une base de données.
Dans une troisième partie, plutôt que d’étudier l’accessibilité de toutes les surfaces
par chacun des capteurs, nous détaillons la méthode de sélection d’un ensemble minimal
d’orientations permettant l’accessibilité globale aux surfaces à inspecter avec les deux
capteurs.
La quatrième partie présente la méthode itérative de génération des groupes d’entités
basée sur l’évaluation des aptitudes des capteurs. Pour une orientation du scanner don-
née, l’évaluation de l’aptitude du capteur laser-plan est réalisée en premier puis celle du
46
2.2. Qualification des capteurs
palpeur. Chaque groupe d’entités est associé à une orientation du scanner et se compose
de deux sous-groupes : l’un rassemble les entités à mesurer avec le capteur laser-plan et
l’autre les entités à mesurer avec le palpeur.
Finalement, cette démarche de génération des séquences d’opérations est appliquée
sur la pièce test retenue.
Le capteur laser-plan est constitué de deux caméras qui lui offrent un grand champ
de visibilité. Selon un protocole d’évaluation des performances des capteurs optiques
(Qualipso) développé au laboratoire [Audfray, 2012], nous nous sommes intéressés en
premier lieu à la caractérisation de la fenêtre de mesure (Field of View, FOV ) ainsi que
ses dimensions. Nous évaluons ensuite les indicateurs de qualité tels que le bruit et la
justesse. De plus, les erreurs de changement d’orientations et de remise en position du
capteur sont évaluées.
La qualification de la performance du palpeur s’effectue principalement par l’évalua-
tion de la répétabilité de mesure dans les différentes directions de déclenchement. Plus
de détails sur la qualification des capteurs ainsi que leurs caractéristiques techniques
sont présentés dans l’Annexe. A et B.
La fenêtre de mesure (Field of view - FOV) est un espace dans lequel la réflexion de
la ligne laser est visible par la caméra du capteur. Pour déterminer la hauteur H de la
fenêtre de mesure, nous déplaçons le capteur verticalement entre deux altitudes qui cor-
respondent aux deux limites supérieure et inférieure de la fenêtre de mesure (Annexe. B).
La hauteur de la fenêtre H est alors la différence des deux altitudes. Les largeurs L1 et
L2 sont déterminées par la mesure de la longueur de la ligne laser dans les deux limites
de la fenêtre de mesure. La distance de numérisation est définie par la distance entre
le centre de rotation du capteur et la surface à numériser. Pour que la réflexion de la
ligne laser soit visible par les caméras du capteur (Figure. 2.3(a)), cette distance de
numérisation doit être dans un intervalle [dmin , dmax ]. Les dimensions de la fenêtre de
mesure et les distances de numérisation sont représentées dans la Figure. 2.3(b).
47
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Mi Centre de rotation
Ornt i
Capteur laser
dmax=230mm
dmin=191mm
L1= 21mm
30° Nl H=39mm
NC2 NC1
L2= 35mm
(a) (b)
Figure 2.3 – (a) Orientations de la ligne laser et des caméras ; (b) Dimensions de la
fenêtre de mesure et les distances de numérisation.
Le bruit est défini par l’indicateur δ (Section. 1.4.1). Celui-ci dépend fortement de la
stratégie de numérisation et en particulier de la distance et de l’angle de numérisation.
L’angle de numérisation α est l’angle entre la normale à la surface et le rayon émis par la
source lumineuse dans le plan de triangulation (Figure. 1.6). Le protocole QualiPSO a
été mis en œuvre avec différentes configurations afin d’évaluer l’influence de la distance
et de l’angle de numérisation sur le bruit.
48
2.2. Qualification des capteurs
0.012
0.011
0.01
bruit (mm)
0.009
0.008
0.007
0.006
0.005
190 195 200 205 210 215 220 225 230 235
Distance de numérisation (mm)
0.018
0.016
0.014
bruit (mm)
0.012
0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Angle de numérisation (degre)
La justesse est définie par l’indicateur e (Section. 1.4.1). La justesse de mesure est
évaluée en fonction de la distance de numérisation par la mesure d’une hauteur de
marche calibrée de hauteur H1 = 4.99996mm et H2 = 19.99994mm. Les résultats de la
Figure. 2.6 montrent que la justesse peut attendre jusqu’à 20µm. Elle est minimale à
une distance de numérisation optimale.
Dans son travail, Audfray a proposé une évaluation de la justesse dite relative sur
un artefact de référence [Audfray, 2012]. Elle est évaluée comme la différence entre la
49
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
0.016
0.014
Justesse en(mm)
0.012
0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
200 205 210 215 220 225 230 235
Distance de numérisation (mm)
position calculée d’une surface numérisée et sa position théorique. Dans les calculs de la
justesse relative, le plan numérisé à une distance optimale qui correspond au milieu de
la fenêtre de mesure a été choisi comme plan de référence, car le bruit est minimal dans
cette configuration. Les résultats sont reportés sur la Figure. 2.7. La justesse relative est
minimale au milieu de la fenêtre de mesure.
0.025
0.02
justesse relative en mm
0.015
0.01
0.005
0
190 195 200 205 210 215 220 225 230 235
Distance de numérisation en mm
50
2.2. Qualification des capteurs
0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Noméro d'acquisition
Figure 2.8 – (a) Remise en position du capteur laser-plan [Audfray, 2012] ; (b) Résultats
d’évaluation des erreurs de remises en position.
51
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
0.025
Orientation 1: A0B0
Orientation 2: A90B90
Orientation 3: A90B-90
0.02
0.015
0.01
0.005
0
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Noméro d'acquisition
52
2.2. Qualification des capteurs
Concernant les caractéristiques géométriques du palpeur, nous notons les deux pa-
ramètres suivants : la longueur du stylet Lstylet = 20mm et le diamètre de la bille
Dbille = 2mm.
2.2.6 Synthèse
53
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Les données d’inspection sont les surfaces à mesurer, mais également des attributs et
des informations telles que les spécifications associées, qui sont utiles à la génération de
la gamme d’inspection et au choix du capteur [Mahmud et al., 2011], [Audfray, 2012].
Prenons un exemple classique en métrologie. Pour vérifier la spécification de localisation
de la Figure. 2.23, les surfaces à inspecter (deux plans) ainsi que toutes les informations
requises pour le processus d’inspection, telles que le type de spécification, l’intervalle de
tolérance et le système de référence doivent être identifiées.
IT A
L
A
Dans la littérature, les auteurs ont majoritairement utilisé la notion d’entité comme
support des gammes d’inspections. Une entité est une forme générique à laquelle les
ingénieurs associent un ensemble d’attributs et de connaissances qui sont utiles dans le
raisonnement pour définir le produit [Nasr and Kamrani, 2006]. Une entité peut être
définie comme une caractéristique de la pièce, qui porte un sens sémantique vis-à-vis
de l’application [Bhandarkar and Nagi, 2000]. Le mot entité a plusieurs sens selon le
contexte et le domaine d’application. Elle peut être une entité d’inspection, une entité de
conception, une entité de fabrication, une entité d’assemblage ou une entité en robotique
[Nasr and Kamrani, 2006, Al-Ahmari et al., 2016].
54
2.3. Extraction des données d’inspection
Généralement, un processus d’inspection peut s’appuyer sur l’une des trois notions
suivantes : entité de mesure [Lee et al., 2007, Yuen et al., 2003, Wong et al., 2005],
entité de fabrication (de forme, d’usinage) [Lee et al., 2004, Cho et al., 2005, Aslan
et al., 1999, Devireddy, 1999, Kim et al., 2001] et entité d’inspection (Figure. 2.13).
Cho et al. développent une démarche d’inspection avec un palpeur utilisant la notion
d’entité de fabrication [Cho et al., 2005]. Celle-ci est définie comme le résultat d’une
opération de fabrication telle que poche, rainure. L’entité de mesure, définie par la surface
élémentaire à mesurer (plan, sphère et cylindre...etc.), est utilisée dans [Yuen et al., 2003]
pour définir une gamme d’inspection.
En métrologie, la notion d’entité doit être accompagnée d’informations relatives aux
spécifications associées. Zhao développe une approche d’inspection on-machine (inspec-
tion pendant un processus d’usinage) [Zhao, 2009]. Dans son travail, l’entité d’inspection
est extraite à partir d’entités de fabrication en regardant les surfaces associées à des spé-
cifications et qui nécessitent d’être mesurées. Zhao et al. s’appuient sur la notion des
surfaces portant des spécifications pour définir la gamme d’inspection [Zhao et al., 2012].
Dans ce travail, nous introduisons un nouveau concept d’entité d’inspection qui re-
prend la notion d’entité de mesure à laquelle nous associons des informations nécessaires
à la génération de la gamme d’inspection ainsi qu’à la sélection du capteur.
55
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Nous utilisons la notion d’Entité d’Inspection (EI) qui peut être une entité tolérancée
ou de référence. Nous définissons l’entité d’inspection tolérancée comme une entité à
laquelle une ou plusieurs spécifications sont associées. Ainsi, une entité d’inspection est
composée d’Entités de Mesure (EM ) et des Spécifications associées (Sp).
Une entité de mesure (EM ) est la surface élémentaire à mesurer. La spécification qui
peut être géométrique ou dimensionnelle, est caractérisée par son type et ses attributs.
Le Tableau. 2.2 représente une liste non exhaustive des types d’entités que nous
avons retenues dans nos travaux. Les entités de mesure couvrent les types classiques
qui se trouvent dans la plupart des logiciels de métrologie. Étant donné qu’une entité
d’inspection peut avoir une ou plusieurs entités de mesure, la liste des entités d’inspec-
tion intègre les entités de mesure auxquelles nous rajoutons 3 nouveaux types. Le type
Plans parallèles est la combinaison de 2 entités de mesure parallèles de type Plan (Fi-
gure. 2.14(a)). Le type Motif d’entités est une répartition linéaire ou circulaire d’entités
de mesure. Par exemple, une distribution de 8 entités de mesure de type Cylindre sur
un cercle de diamètre donné définit une entité d’inspection de type Motif de cylindres
(Figure. 2.14(b)). Une entité d’inspection de type Entité composée est une combinaison
de plusieurs entités de mesure (Exemple : plusieurs plans) (Figure. 2.14(c))).
Nous proposons de distinguer les entités d’inspection et les entités dites de non-
inspection. Dans l’exemple de la Figure. 2.15, nous pouvons distinguer 2 entités d’ins-
pection de type Plans parallèles qui sont représentées dans le Tableau. 2.3 : la première
56
2.3. Extraction des données d’inspection
Figure 2.14 – Exemples d’entités d’inspection :(a) Plans parallèles ; (b) Motif d’entités ;
(c) Entité composée.
(EI1), qui est tolérancée, est composée de deux entités de mesure (plan 1 et plan 2)
ainsi que d’une spécification de symétrie ; la deuxième (EI2), qui est une référence, est
composée de deux entités de mesure (plan 3 et plan 4). Les autres plans de la pièce sont
des entités de non-inspection car ils ne portent pas de spécifications et ne sont pas des
entités de référence.
0.2
5
A
3
an z
Pl 35∓ 0 y x
.1
1
an
Pl
n2 4
Pl
a an
Pl
Figure 2.15 – Exemple d’entités d’inspection avec les entités de mesure associées.
Intervalle
de Distance
Id Type Type Nature de Type de Tolérance ou angle Bornes
EI EI EM spécification Tolérance (mm) (mm ou °) d’intervalle EIs de référence
Plans Plan Dimension Dimension - L35 -0.1, +0.1 -
EI1
Parallèles Plan Symétrie Position 0.25 - - EI2
Plans Plan
EI2 Référence - - - - -
Parallèles Plan
Tableau 2.3 – Reconnaissance des données d’inspection pour le cas de la Figure. 2.15
57
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Les attributs associés à l’entité de mesure (EM ) sont sa position et son orientation
dans le repère pièce ainsi que ses dimensions intrinsèques. Pour chaque (EM ), un Repère
Entité de Mesure REM (Of , Xf , Yf , Zf ) est défini (Figure. 2.16). Nous définissons le
repère de telle façon que les vecteurs normaux aux plans ainsi que les vecteurs normaux
aux plans contenant les cercles, les axes de symétrie des cylindres, demi-sphères et cônes
correspondent à l’axe Zf . La position et l’orientation du REM dans le repère pièce
Rp(Op , Xp , Yp , Zp ) sont connues.
Si on considère l’exemple de la Figure. 2.15, en plus des attributs associés aux spécifi-
cations qui sont résumées dans le Tableau. 2.3, nous associons à chaque entité de mesure
58
2.3. Extraction des données d’inspection
Longueur selon Yf
lon X f
eur se
Longu
Zf lon X f Zf
Yf eur se Yf
Yf Longu Yf
Zp Zp Zp Zp
Yp Of Yp d Of t Xf
Xf Yp Yp Of
Of
Zf Xf Zf
Xf
Op Op Op Op
Xp Xp Xp
Xp
(a) (b) (c) (d)
t d
h t
Zf h Zf P3
Zf
Yf Yf P4
Zp Yf
Zp Zp t P2
Yp d Of d
Yp Of Yp Of
Xf Xf Xf
Op Op Op P1 P6
Xp P5
Xp Xp
(e) (f) (g) (h)
Figure 2.16 – Entités de mesure et leurs attributs : (a) point ; (b) ligne ; (c) cercle ; (d)
plan ; (e) cône ; (f) cylindre ; (g) demi-sphère ; (h) courbe.
ses attributs géométriques. L’étude des attributs est reportée dans le Tableau. 2.4 et la
Figure. 2.17.
zp
a2 3 b
n
P la 2 yp xp
yf yf 1
a1
an
zf Pl b1
Of1 xf yf 4
an
2
Of3 an
xf zf
zf Pl Pl
Of2
xf yf
Of4 xf
zf
59
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Tableau 2.4 – Attributs des entités de mesure associées à l’exemple de la Figure. 2.17
Part
11 id 11
Name Inspection_feature
1..*
1..*
Project id
11 Type
1..*
1..* Is it datum
Specification 0..1
0..1
Labal
Non_measuring_feature id
0..1
0..1 intrinsic parameter
id Name 0..*
0..*
PAO
Type Type
0..1
0..1 ADD
Part_id Toleranced element
Part_id
Tolerance_zone 1..*
1..*
Tolerance_interval
1
1..*
1..*
Length_angle
Plus_minus_bounds measuring_feature
1..*
1..*
Modifier id
Requirement Type
Inspection_feature_id Primary/secondary
1..*
1..*
primary_datum_feature Inspection_feature_id
secondary_datum_feature MFF_position
tertiary_datum_feature MFF_orientation
heigth
diametre
length_per_X
5 more...
60
2.3. Extraction des données d’inspection
À partir des définitions proposées précédemment, il est possible d’extraire les données
d’inspection de la pièce test de la Figure. 2.19. En analysant le modèle CAO, la pièce
est décomposée en entités d’inspection et entités de non-inspection. Nous identifions 12
entités d’inspection (Figure. 2.20) ; chaque entité est caractérisée par son identifiant.
Pour chaque entité d’inspection, les entités de mesure et les spécifications associées sont
extraites et représentées dans le Tableau. 2.5.
9 ±0.05 0.1 A
0.1 A B C 0.2
10
20 ±0.1
0.1 C
85
4x 10H8
0.1 CZ A
10 0.2 CZ A B C
0.1 A 10
10
0.15
B 0.2 A B
D
30 ±0.1 20 ±0.1
20
65
16 ±0.1 A A
0.15 E
0.1
80
A
35 ±0.1
0.25 D
Par exemple, l’entité d’inspection de type motif d’entités, définie par l’identifiant
EI10, se compose de quatre entités de mesure cylindriques pour lesquelles trois spécifi-
cations doivent être évaluées. Si nous considérons la spécification de localisation, le type
de tolérance, l’intervalle de tolérance et les entités du système de référence (EI1, EI2
et EI3) sont reconnus. A noter que cette extraction se fait manuellement en analysant
le modèle CAO de la pièce. Les logiciels ne possèdent pas des fonctions permettant
l’extraction automatique des données d’inspection. L’automatisation de ce processus est
l’une des perspectives de ce travail.
Après avoir extrait et stocké tous les attributs des entités, suivant l’approche de géné-
61
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
EI X Y
1
4 EI
EI 10
EI
2
EI
8 6
EI 9
EI
3 EI
EI EI 5
7
11
EI
12
EI
Intervalle
de Distance Limites
Id Type Type Type de Tolérance ou angle positives et EIs de
EI EI EM Spécification Tolérance (mm) (mm ou °) négatives référence
EI1 Plan Plan Planéité Forme 0.1 - - -
EI2 Plan Plan Particularité Orientation 0.1 - - EI1
EI3 Plan Plan Particularité Orientation 0.05 - - EI1, EI2
Profil de
Surface Surface Surface Forme 0.15 - - -
EI4
complexe complexe Profil de
Surface Position 0.20 - - EI1, EI2
EI5 Plan Plan Localisation Position 0.15 - - EI1
Dimension Dimension - 20 -0.1, +0.1 -
Demi- Demi-
EI6 Profil de
sphère sphère
Surface Forme 0.10 - - -
Localisation Position 0.1 - - EI1, EI2 and EI3
Plans Plan Dimension Dimension - L35 -0.1, +0.1 -
EI7
Parallèles Plan Symétrie Position 0.25 - - EI10
Dimension Dimension - 16 -0.1, +0.1 -
EI8 Cylindre Cylindre
Coaxialité Position 0.15 - - EI9
Dimension Dimension - 9 -0.05, +0.05 -
EI9 Cylindre Cylindre
Localisation Position 0.1 - - EI1, EI2 and EI3
Cylindre Dimension Dimension - 10 0, +0.022 -
Motif Cylindre Localisation Position 0.1 - - EI1
EI10
d’entités Cylindre Localisation Position 0.2 - - EI1, EI2 and EI3
Cylindre
Dimension Dimension - 20 -0.1, +0.1 -
EI11 Cylindre Cylindre
Particularité Orientation 0.1 - - EI3
Dimension Dimension - 30 -0.1, +0.1 -
EI12 Cylindre Cylindre
Coaxialité Position 0.2 - - EI11
Tableau 2.5 – Reconnaissance des données d’inspection pour le cas de la pièce test.
ration des séquences d’opérations, nous définissons dans la prochaine section l’ensemble
d’orientations minimal du scanner qui permet la mesure de ces entités. Celui-ci servira
de support à l’étude des configurations capteur/pièce.
62
2.4. Choix d’un ensemble d’orientations du scanner
La définition d’une stratégie de mesure basée sur les orientations du scanner et pour
chacune d’entre elles, la mesure est effectuée avec l’un des capteurs. Il est donc nécessaire
de minimiser le nombre d’orientations du scanner.
Plutôt que d’étudier l’accessibilité de toutes les surfaces par le capteur laser-plan, une
méthode proposée par [Lartigue et al., 2014] permet d’évaluer rapidement l’accessibilité
globale du capteur par rapport aux surfaces. Cette méthode repose sur la recherche d’un
ensemble minimal d’orientations selon les critères d’accessibilité.
Nous proposons de réaliser un choix des orientations du scanner à partir d’une sélec-
tion d’un ensemble minimal d’orientations classiquement définies par rapport au posage
de la pièce dans l’espace de mesure et qui permettent une accessibilité globale des deux
capteurs.
La mesure avec le capteur laser-plan est privilégiée pour les entités. Cependant,
lorsque les entités sont internes comme les alésages par exemple, Audfray a montré que
la surface n’était pas complètement accessible, en général peu accessible avec une seule
orientation [Audfray, 2012]. Ainsi, pour les entités internes, la mesure avec le palpeur
est recommandée [Zhao et al., 2012, Mohib et al., 2009]. Une première liste est créée en
63
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
analysant l’accessibilité du capteur laser-plan pour les orientations dites principales. Une
seconde liste est définie en regroupant les orientations principales qui correspondent à
l’Orientation d’Approche du Palpeur (OAP ) des entités internes [Cho et al., 2004a, Cho
et al., 2005] (Voir Section. 2.5.3.a).
La liste des orientations du scanner est établie et ordonnée selon les 3 étapes sui-
vantes :
(a) Discrétisation des entités par un ensemble de facettes (format STL). Le fichier
STL est généré à l’aide des fonctions intégrées dans CATIA. Deux paramètres
doivent être définis : la longueur maximale des facettes et l’erreur de corde
entre le modèle et les facettes. La longueur maximale est réglée à 50% de
la largeur de la ligne laser. L’erreur de corde doit être suffisamment petite
pour que le modèle maillé soit une bonne approximation de la surface. Divers
tests ont montré que ce paramètre a peu d’influence lorsqu’il est choisi en
cohérence avec la courbure géométrique du modèle. Pour les surfaces planes,
ce paramètre n’a pas d’influence.
(c) Évaluation du vecteur normal pour chaque voxel nvoxel en tant que valeur
−
−−−−−
→
moyenne des vecteurs normaux locaux. Un vecteur normal local est le vecteur
normal à une des facettes incluses dans le voxel.
64
2.4. Choix d’un ensemble d’orientations du scanner
(d) Analyse de la cohérence du vecteur normal : Le vecteur normal au voxel est dit
représentatif si l’angle entre le vecteur normal et chaque vecteur normal local
à une facette incluse dans le voxel est inférieur à un seuil θseuil . La valeur seuil
est définie à partir du cône utilisé pour décrire le capteur (Figure. 2.21(b)).
Généralement, θseuil est choisie comme étant le quart de l’angle définissant ce
cône. Dans ce travail, l’angle du cône de visibilité φ est de 45°.
Considérons une facette k de vecteur normal local nk . Nous définissons l’angle
−−→
Scanner=
Laser +palpeur
φ
Cône de
visibilité
Figure 2.21 – (a) Analyse de cohérence ; (b) Angle de visibilité du capteur laser-plan.
(e) Étude de visibilité dans les orientations principales {Z−, X+, X−, Y +, Y −}
et qualification des voxels en voxels vus et voxels non vus : Un voxel est dit
vu pour une orientation si l’angle entre cette orientation et le vecteur normal
au voxel est inférieur à un angle de vue admissible par rapport à la qualité
attendue. Dans ce travail, afin d’assurer un bruit de mesure inférieur à un
seuil de 7.5 µm, l’angle de vue admissible est limité à 45°(Section. 2.2.2). A
chaque voxel vu est associée une orientation de vue.
(f) Étude de visibilité des voxels non vus pour des orientations supplémentaires
définies par l’intersection des premier et troisième plans bissecteurs. Le même
principe de qualification des voxels en voxels vus et voxels non vus est appliqué
dans ces orientations supplémentaires. Nous associons à chaque voxel vu une
65
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
orientation de vue.
(g) Définition de Liste1 par l’ensemble des orientations de vue associées aux
voxels vus. Ces orientations sont classées en fonction du nombre de voxels vi-
sibles (Figure. 2.22(d)). Pour minimiser le nombre d’orientations du scanner,
les orientations de vue qui mesurent un faible nombre de voxels sont négligées.
−−→
2. Définition de la Liste2 par un ensemble d’orientations Oi0 . Ce sont les orientations
principales qui correspondent aux Orientations d’Approche du Palpeur (OAP )
[Cho et al., 2004a, Cho et al., 2005] permettant de mesurer les entités internes
telles que les cylindres, les demi-sphères, les cônes et les plans parallèles. L’OAP
représente l’orientation assurant l’accessibilité du palpeur pour mesurer l’entité
(Figure. 2.34). L’OAP correspond aux axes de symétrie de l’entité lorsque celle
ci en présente. L’ordre des orientations dans la Liste2 est établi en fonction du
nombre d’entités accessibles (Figure. 2.22(e)).
n−−→ o
Liste2 = Oi0 , i ∈ [1, n]
Une fois que toutes les entités d’inspection ont été identifiées, la pièce mise en position
et les orientations du scanner définies, une analyse est faite pour créer des groupes
d’entités associées aux orientations prédéfinies du scanner. Un groupe d’entités comprend
deux sous-groupes : un sous-groupe pour les entités qui seront mesurées avec le capteur
laser-plan et l’autre pour les entités qui seront mesurées avec le palpeur.
Dans ce travail, nous souhaitons privilégier la mesure avec le capteur laser-plan afin de
tirer avantage de sa rapidité d’exécution. Dans ce sens, il convient d’étudier l’aptitude du
capteur laser-plan vis-à-vis du niveau de qualité nécessaire pour vérifier une spécification
66
2.5. Génération des groupes d’entités
If 1
4 X Y
If
a=Lopt
If If 10
2
300
If 80
8 6
If
200
60
9
f3 If If If 40 100
z
I 5
z
7 20
11 0
If 2 0
1
If
0 -100
0 -200 -200
50 -100
0 0
50
100 100 200
200
y 100 x
y 300 400 x
O'2 2
nt
Or
O2
Coordonnées
Figure 2.22 – Identification des orientations du scanner pour le cas de la pièce test.
donnée et répondre aux besoins métrologiques. Pour cela, nous proposons un algorithme
de sélection des capteurs basé sur l’évaluation de l’aptitude des capteurs à mesurer
une entité en fonction de la configuration du capteur et de la spécification à contrôler.
Compte tenu de l’importance des erreurs de repositionnement du capteur [Audfray,
2012], la minimisation de changement d’orientations du scanner doit être envisagée lors
de la génération des groupes d’entités.
Nous considérons qu’une entité d’inspection peut être mesurée par les deux capteurs,
le capteur laser-plan et le palpeur. La mesure d’une entité d’inspection avec les deux
capteurs génère un problème de cohérence des données de mesure au moment du trai-
tement et analyse des spécifications. Cette problématique sera traitée dans le chapitre
4.
67
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
L’algorithme de génération des groupes d’entités est présenté dans la Figure. 2.23.
Partant de l’ensemble minimal d’orientations prédéfinies du scanner, pour chaque orien-
tation, l’aptitude du capteur laser-plan est évaluée en premier. Nous distinguons les
entités qui sont totalement mesurables de celles qui le sont partiellement et de celles
qui ne le sont pas. Ainsi, une entité est dite mesurable par le capteur laser-plan si elle
respecte un ensemble de conditions relatives aux critères de qualité, d’accessibilité et
d’absence de collision.
Il se peut qu’une entité ne soit pas totalement mesurable et qu’une partie soit me-
surable par le capteur laser-plan, dans ce cas, l’entité dite partiellement mesurable est
séparée en portions mesurables et portions non mesurables. Pour les entités et portions
non mesurables, l’aptitude du palpeur dans l’orientation considérée est alors évaluée afin
de former un sous-groupe correspondant aux entités mesurables avec le palpeur.
Portions/Entités i=i+1
Mesutées
Sous-groupe 1 Sous-groupe 2
E= Entités+ Portions
Non-Mesurées
Groupe d'entités Ornti
Non
E =∅
Oui
End
68
2.5. Génération des groupes d’entités
Après une itération correspondant à une orientation, deux sous-groupes sont formés :
un pour les entités qui seront mesurées avec le capteur laser-plan et un pour les entités
qui seront mesurées avec le palpeur. Ces deux sous-groupes forment le groupe d’entités
correspondant à l’orientation du scanner considérée. S’il existe des entités qui ne peuvent
pas être mesurées dans l’orientation considérée, une autre orientation est choisie et les
mêmes étapes sont répétées jusqu’à ce que toutes les entités soient mesurables. À la fin
de l’algorithme, s’il reste des entités non mesurées, un autre positionnement de la pièce
est choisi ou une autre étude des orientations du scanner doit être mise en place. Les
étapes de l’algorithme sont détaillées dans les paragraphes suivants.
L’objectif de cette section est de détailler la méthode que nous proposons pour esti-
mer l’aptitude du capteur laser-plan à mesurer une entité d’inspection dans une orienta-
tion donnée. Le capteur laser-plan est dit apte à mesurer une entité si les trois conditions
suivantes sont vérifiées [Mahmud et al., 2011, Zhao et al., 2012, Mohib et al., 2009] :
• Aucune collision n’est détectée entre le scanner et la pièce dans l’orientation consi-
dérée ;
À chaque condition, nous associons un indicateur. Aacc est un indicateur qui repré-
sente l’aptitude du capteur laser-plan en termes d’accessibilité, Acol en termes d’évite-
ment des collisions et Ainc en termes d’incertitude.
1; Si l’entité est accessible par le capteur laser-plan,
Aacc =
0; Sinon
1; Si aucune collision n’est détectée,
Acol =
0; Sinon
69
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Pour simplifier le calcul de l’aptitude du capteur laser-plan, chaque entité est échan-
tillonnée par un ensemble de facettes fj , E = {fj , j = 1...m} (format STL). L’aptitude
du capteur est calculée en suivant l’Algorithme. 1. Le capteur laser-plan est dit apte en
termes d’accessibilité, Aacc (fj ) = 1, si le faisceau laser ne croise aucune autre facette de
la pièce et qu’aucune facette ne bloque la visibilité des caméras, sinon Aacc (fj ) = 0. Le
capteur laser-plan est apte en termes d’évitement des collisions, Acol (fj ) = 1, si pour
une distance donnée, le scanner ne touche pas la pièce dans la configuration considérée.
L’aptitude du capteur laser-plan en termes d’incertitude est évaluée par un modèle de
logique floue. Il sera abordé dans la prochaine section 2.5.2.c.
Le capteur laser-plan utilisé dans ce travail est composé de deux caméras et d’une
−−−−−−→ −−→
source de faisceau laser. Dans une orientation Ornti , nous définissons Nl comme une
−−−→ −−−→
orientation du faisceau laser, Nc1 et Nc1 comme deux orientations de la caméra (Fi-
gure. 2.24(a)). Une facette fj est accessible par le capteur laser-plan (Aacc (fj ) = 1) si
les deux conditions suivantes sont vérifiées : le faisceau laser n’intersecte pas les autres
70
2.5. Génération des groupes d’entités
facettes de la pièce, et le faisceau réfléchi sur la facette peut atteindre au moins une ca-
méra du capteur laser-plan sans être interrompu par une autre facette. L’accessibilité du
−−→
faisceau laser dans l’orientation Nl vers une facette fj est évaluée selon l’Algorithme. 2.
La pièce est échantillonnée par un ensemble de facettes. Pour qu’une facette fj soit
accessible par le capteur laser-plan, il faut vérifier que le faisceau laser ne s’intersecte
avec aucune facette fk de la pièce.
Considérant fk : {P10 P20 P30 }, une facette de la pièce, le faisceau laser intersecte la
−−→
facette fk avant d’accéder à la facette fj , si le vecteur Nl traverse la pyramide {GP10 P20 P30 }
71
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
P'3 Nl fk
P'2
Ornt i G'
P'1
n3
n1
n2
P3
30° Nl fj G
P2
NC2 NC1
P1
(a) (b)
Figure 2.24 – (a) Orientation du faisceau laser et orientations des caméras ; (b) Mo-
dilisation de l’interruption du faisceau laser dans une orientation Nl par une facette
fk : {P10 P20 P30 } pour accéder à la facette fj : {P1 P2 P3 }.
Une facette fj est dite accessible par le capteur laser-plan sans collision si, à l’orien-
tation considérée et à une distance correspondant à la distance de numérisation optimale
(dopt ), le scanner ne touche pas la pièce. Pour vérifier la collision entre le scanner et la
pièce à la configuration considérée, le scanner est modélisé par deux parallélépipèdes
(16 points) (voir Figure. 2.25). Si au moins un coin des parallélépipèdes appartient au
volume englobant la pièce, un problème de collision est détecté et le paramètre Acol (fj )
est égal à 0, sinon Acol (fj ) = 1.
72
2.5. Génération des groupes d’entités
Ornt i
Pc1 Pc5
Pc2 Pc6
Pc8
Pc3
Pc7
Pc9 Pc12
Pc10
Pc11
tude à l’aide d’un modèle logique floue. Le modèle proposé dans cette étude comporte les
variables d’entrées suivantes : incertitude admissible Uad et incertitude de mesure Ulaser .
En sortie, nous définissons un paramètre Ainc qui reflète l’aptitude du capteur laser-plan
en termes d’incertitude. L’incertitude admissible Uad est exprimée en fonction de l’in-
tervalle de tolérance (IT ) [Audfray et al., 2012, Mahmud et al., 2011] (Équation. (2.2)).
Nous supposons que l’incertitude standard associée au capteur laser-plan est le fac-
teur principal qui contribue à l’incertitude de mesure Ulaser . Deux indicateurs sont cou-
ramment utilisés pour quantifier l’incertitude associée au capteur laser-plan : le bruit et
la justesse de mesure [Audfray et al., 2012, Mehdi-Souzani et al., 2016]. Nous exprimons
l’incertitude du capteur laser-plan Ulaser en fonction du bruit et de la justesse. Comme
le bruit est fonction de l’angle de numérisation, l’incertitude Ulaser est aussi fonction de
l’angle de numérisation (α) (Figure. 2.26).
L’effet de la justesse sur l’évaluation d’une spécification de forme ou d’orientation
est négligeable devant l’effet de bruit à une distance donnée [Audfray, 2012]. Ainsi,
l’incertitude du capteur laser-plan est exprimée par l’Équation. (2.3).
Uad = IT /8 (2.2)
δ(α); Spécification de forme ou orientation,
Ulaser (α) = p (2.3)
e2 + δ(α)2 ; Autres types de spécifications
73
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
0.018
0.016
0.014
bruit (mm)
t 0.012
αn Normale locale
0.008
0.006
0.004
0.002
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Angle de numérisation (degre)
Facette
(a) (b)
Figure 2.26 – (a) Angle de numérisation (α) ; (b) Bruit en fonction de l’angle de numé-
risation (modélisation courbe de la Figure. 2.5 -Cubic Spline Interpolation).
74
2.5. Génération des groupes d’entités
Pour la variable “Uad ”, deux ensembles flous sont définis : “Faible” et “Élevé” (couleur
rouge et verte dans dans la Figure. 2.27(b)). Les fonctions d’appartenance des variables
d’entrée sont établies à travers les résultats de qualification du capteur laser-plan et
l’expérience de l’utilisateur (Figure. 2.28). Trois types de fonctions d’adhésion sont uti-
lisés : Fonction d’appartenance en forme de S, fonction d’appartenance en forme de Z et
fonction d’appartenance en forme Gaussienne. Ces fonctions sont bien connues sur les
logiciels de logique floue.
Ulaser
Uad
Spécifications de position et dimensionnelle 0.03
Spécifications de forme et d'orientation
Elevé
Elevé 0.025
Incertitude Laser (mm)
(mm)
uncertainty (mm)
0.02
Admissibleadmissible
0.015
Incertitude
Moyen
0.01
0.005
Faible Faible
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
Angle de numérisation (degré) Intervalle de tolérance
Tolerance IT (mm)
interval(mm)
Deux types de systèmes d’inférence floue sont généralement utilisés : celui de Mam-
dani et celui de Sugeno [Kovac et al., 2013]. La principale différence est que les fonctions
d’appartenance de Sugeno sont soit linéaires soit constantes. Dans notre travail, le sys-
tème d’inférence de Sugeno [Sugeno and Kang, 1988] est utilisé parce qu’il présente une
bonne stabilité de résultats. Ainsi, la variable de sortie “ALaser ” a quatre valeurs linguis-
tiques définies par des constantes ("Faible"= 0, "Moyennement faible"= 0.3, "Moyen-
nement élevé"= 0.7 et "Élevé"= 1). Ces valeurs sont choisies de manière à ce que les
valeurs "Faible" et "Élevé" soient respectivement 0 et 1, et les deux valeurs moyennes
sont choisies après des tests parmi les valeurs qui permettent de représenter l’aptitude
effective du capteur.
L’inférence floue repose sur la construction d’un ensemble de règles relatives aux
variables linguistiques ; ces règles d’inférence représentent la connaissance que nous avons
sur le système grâce à l’expertise humaine. Par exemple, le capteur laser-plan est apte
à évaluer une spécification si l’incertitude admissible est élevée et si l’incertitude du
capteur laser-plan est faible. Ainsi, nous établissons la règle suivante :
75
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Faible
Low Moyen
Medium Elevé High Faible
Low Elevé High
1 1
0.8 0.8
d'appartenance
d'appartenance
of membership
of membership
0.6 0.6
0.4 0.4
Degree
Degree
Degré
Degré
0.2 0.2
0 0
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03
Incertitude Laser (mm)
Laser__Uncertainty Incertitude admissible (mm)
Admissible__Uncertainty
76
2.5. Génération des groupes d’entités
admissibleUad
Moyennement Moyennement
Incertitude Faible Élevé Faible Faible
Moyennement Moyennement
Élevé Élevé Élevé Faible
A2
A1
Inc e
erti
tu issibl
de L e adm
ULaser=0.008mm -> α =15° ase
r rtitud
ULaser=0.015mm -> α =70°
Ince
Uad=0.02mm -> IT=0.16mm
la Figure. 2.30.
m
1 X
Amoyenne = . (Aj (fj )) (2.4)
m j=1
Une entité est considérée comme entité totalement mesurée par le capteur laser-plan
si l’aptitude moyenne est supérieure à ASeuil2 , et comme entité non mesurée si l’aptitude
moyenne est inférieure à ASeuil1 (Tableau. 2.7). Si l’aptitude moyenne est comprise entre
ASeuil1 et ASeuil2 , l’entité est considérée comme partiellement mesurée et nous distinguons
les portions mesurées et les portions non mesurées. Les valeurs des paramètres de seuil
sont déterminées en fonction des connaissances des experts à travers la qualification du
capteur laser-plan.
Dans ce travail, ces deux valeurs seuils sont exprimées à partir du résultat de si-
77
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
𝛿Noise (𝛼j)
𝛼j 𝑛𝑗 𝑒 Trueness Étude Aptitude du laser en 𝐴𝑗(𝑓𝑗)=𝐴inc(𝑓𝑗).𝐴acc(𝑓𝑗).𝐴col(𝑓𝑗)
Spécification d'accessibilité termes d'accessibilité
𝐴moyenne=moyen (𝐴𝑗)
Uad=(IT/8) 𝐴acc(𝑓𝑗)𝜖 {0,1}
Tableau 2.7 – Décision sur l’aptitude du capteur laser-plan et classification des entités
en fonction de l’aptitude moyenne Amoyenne .
78
2.5. Génération des groupes d’entités
pour l’entité de forme complexe (EI4). Par conséquent, cette entité d’inspection est
considérée comme une entité d’inspection totalement mesurée.
A l’entité demi-sphère EI6, une spécification de position avec IT = 0.1mm est
associée. La moyenne des aptitudes est évaluée à 0,48. Ainsi, l’entité est considérée
comme une entité partiellement mesurée dont la portion mesurée est représentée en vert
et la portion non mesurée est représentée en rouge (Figure. 2.31(b)).
79
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Ornt 1
Aptitude du Laser
80
75
70
65
z
60
55
50
-50 -50
-40 -40
-30 -30
-20 -20
-10 -10
0 0
10 10
20 20
30 30
y 40 40 x
Ornt 1
60
55
50
-50
-50 -40
-40 -30
-30 -20
-20 -10
-10 0
0 10
10 20
20 30
30 40 x
y 40
capteur laser-plan, alors que pour certaines portions de la surface, l’angle de numérisa-
tion est nul et l’incertitude du capteur laser-plan est alors assez faible.
80
2.5. Génération des groupes d’entités
Ornt 1
85
80
75
70
z 65
60 -40
-30
55 -20
-10
50
0
-50 10
-40
-30 20
-20 30
-10 x
0 40
y
Figure 2.32 – Aptitude du capteur laser-plan à mesurer une entité de forme complexe
avec une spécification de forme, IT = 0, 05mm, en utilisant les méthodes classiques.
est faible, ce qui se traduit par une faible valeur d’aptitude (couleur bleue dans la
Figure. 2.33). L’aptitude moyenne est évaluée à 0.8. Ainsi, on considère cette entité
comme entité mesurée avec le capteur laser-plan.
L’aptitude du palpeur est évaluée sur les entités et les portions qui ne peuvent pas être
mesurées par le capteur laser-plan. Comme pour l’évaluation de l’aptitude du capteur
laser-plan, le palpeur est dit apte à mesurer une entité si les deux conditions suivantes
sont vérifiées :
81
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Ornt 1
Aptitude du Laser
Aptitude moyenne=0.80
85
80
75
70
z
65
60 -40
-30
55 -20
-10
50
0
-50 10
-40
-30 20
-20 30
-10 x
0 40
y
Ornt 1
85
80
75
70
z
65
60 -40
-30
55 -20
-10
50
0
-50 10
-40
-30 20
-20 30
-10 x
0 40
y
Les entités d’inspection canoniques telles que les cylindres et les plans parallèles
sont caractérisées par une orientation d’approche du palpeur (OAP ) [Cho et al., 2004a,
Cho et al., 2005]. Quelques exemples d’OAP sont montrées dans la Figure. 2.34. Afin
d’évaluer l’aptitude du palpeur en termes d’accessibilité, nous distinguons les entités
caractérisées par une OAP et celles qui ont plusieurs OAP comme les plans et les formes
complexes. Pour la première catégorie d’entités, le palpeur est dit apte à mesurer des
82
2.5. Génération des groupes d’entités
plans parallèles, des cylindres, des demi-sphères et des cônes, si l’orientation d’approche
du palpeur (OAP ) correspond à l’orientation du scanner Ornti .
z
y x
3 OAP OAP OAP
OAP 1 D
PA
PDA
PDA
PDA
2 PDA2,
OAP PDA1 PDA3
Pour les entités caractérisées par plusieurs OAP , le palpeur est dit apte à mesurer
une entité plane dont le vecteur normal est nplan , si la condition de l’Équation. (2.5) est
−−−−−→
satisfaite.
−−−−−−→
(2.5)
−−−−−→
nplan .Ornti ≤ 0
En ce qui concerne les entités de forme complexes, l’aptitude du palpeur est évaluée
en analysant l’ensemble des facettes qui composent l’entité. Considérons une surface de
forme complexe définie par un ensemble de facettes E = {fj (nj ), j = 1...m}, l’entité est
−
−→
−−−−−−→
(2.6)
−
−→
∀j ∈ {1, m} ; nj .Ornti ≤ 0
Dans l’exemple de la figure 2.35, le palpeur est apte à mesurer l’entité de forme
complexes dans l’Ornt1 . Par contre, il n’est pas capable de la mesurer dans l’Ornt2 .
83
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Orientation du scanner
Ornt1
nj
Orientation du scanner
Ornt2
n0 nm
Figure 2.35 – Accessibilité du palpeur pour la mesure une entité de forme complexe.
que la P DA. De plus, il faut s’assurer que le scanner à cette configuration ne touche
pas la pièce. Cette dernière analyse est réalisée suivant la même démarche décrite dans
la Section 2.5.2.b
Pour une entité plane, sa longueur projetée selon l’orientation du scanner doit être
inférieure à la longueur du stylet pour éviter les collisions entre le palpeur et l’entité.
Prenant pour exemple la première orientation (Ornt1 ), nous évaluons dans les deux
prochaines sections l’aptitude du capteur laser-plan ainsi que celui du palpeur dans cette
orientation afin d’associer à l’Ornt1 un groupe d’entités. Nous appliquons itérativement
la même démarche dans les autres orientations pour générer les séquences d’opérations.
84
2.6. Application de la démarche
Orientations du scanner
L’aptitude du capteur laser-plan est évaluée dans la première orientation Ornt1 pour
l’ensemble des entités d’inspection. Les résultats sont présentés dans le Tableau. 2.9.
L’aptitude moyenne du capteur laser-plan à mesurer l’entité EI1 est de 1. Par consé-
quent, EI1 est considérée comme une entité totalement mesurée. De même, EI5 est
également reconnue comme une entité totalement mesurée. De plus, l’aptitude moyenne
du capteur laser-plan à mesurer l’entité de forme complexe EI4 est de 0, 83. Cette entité
est alors considérée comme une entité totalement mesurée. Nous remarquons que pour
certaines facettes de l’entité EI4, la valeur de l’aptitude du capteur laser-plan est faible
(voir Figure. 2.31(a)). Puisque la majorité des facettes peuvent être mesurées avec une
bonne qualité (valeur élevée de l’aptitude), le capteur laser-plan pourra être utilisé pour
mesurer cette entité.
L’aptitude moyenne à mesurer l’entité semi-sphérique EI6 est évaluée à 0, 48, elle
est donc considérée comme une entité partiellement mesurée pour laquelle les portions
mesurées et les portions non mesurées sont identifiées. Les entités et les portions qui
peuvent être mesurées avec le capteur laser-plan dans l’orientation Ornt1 sont colorées
en vert dans la Figure. 2.37. Le reste est considéré comme non mesuré et coloré en rouge.
Pour les entités non mesurées avec le capteur laser-plan, l’aptitude du palpeur est
testée dans l’Ornt1 . Les entités EI6, EI7, EI8, EI8, EI9 et EI10 ont une Orientation
d’Approche du Palpeur OAP correspondant à l’orientation Ornt1 . Elles sont donc me-
surées avec le palpeur dans l’Ornt1 . L’analyse d’accessibilité montre que le palpeur est
85
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Ornt 1
Figure 2.37 – Aptitude du capteur laser-plan dans l’Ornt1 . Vert : Surfaces mesurées avec
le capteur laser-plan ; Rouge : surfaces non mesurées.
capable de mesurer les deux entités d’inspection : EI2 et EI3. Cependant, un problème
de collision est détecté, car les longueurs des plans sont supérieures à la longueur du
stylet (Lstylet = 20mm). Les entités et les portions qui peuvent être mesurées avec le
palpeur dans l’orientation Ornt1 sont colorées en bleu dans la Figure. 2.39(b) et les
surfaces non mesurées sont colorées en rouge.
86
2.6. Application de la démarche
Ornt 1
Figure 2.38 – Aptitude du palpeur dans l’Ornt1 .Vert : Surfaces mesurées avec le capteur
laser-plan ; Bleu : Surfaces mesurées avec le palpeur ; Rouge : surfaces non mesurées.
Pour le reste des entités et portions non mesurées, les principes d’évaluation de
l’aptitude du capteur laser-plan et du palpeur sont répétés dans les autres orientations
de la liste. Pour la deuxième itération, un groupe d’entités composé par deux sous-
groupes est généré. Ces derniers représentent la deuxième ligne du Tableau 2.10. Les
surfaces qui ne sont pas mesurées au bout de deux itérations (entité plane EI2) sont
affichées en rouge dans la Figure. 2.39(a).
Après 3 itérations, l’ensemble des entités d’inspection peut être mesuré en utilisant
seulement 3 orientations du scanner. Pour la première et deuxième orientation, les deux
capteurs seront utilisés simultanément. Quant à la troisième orientation, le capteur laser-
plan est utilisé pour mesurer la dernière entité. Les trois groupes d’entités sont présentés
dans le Tableau 2.10 et affichés dans la Figure. 2.39(b). Les surfaces vertes représentent
les entités mesurées avec le capteur laser-plan tandis que les surfaces bleues représentent
87
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
Orn
Ornt 1 t3 Ornt 1
t2
t2 Orn
Orn
(a) Après une 2 itérations (Ornt1 et Ornt2 ) (b) Après une 3 itérations (Ornt1 ,Ornt2 et
Ornt3 )
Figure 2.39 – Séquence d’opérations. Vert : Surfaces mesurées avec le capteur laser-plan ;
Bleu : Surfaces mesurées avec le palpeur ; Rouge : surfaces non mesurées.
2.7 Conclusion
88
2.7. Conclusion
89
Chapitre 2. Génération des séquences d’opérations
90
Chapitre
3
Planification des trajectoires et
exécution
91
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
92
3.1. Introduction
3.1 Introduction
Scanner 3D :
Capteur laser +palpeur
(qualifiés)
93
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Nous procédons à la mesure avec le capteur laser-plan puis la mesure avec le palpeur
avant de passer à l’orientation suivante. Par conséquent, la trajectoire du scanner dans
une orientation donnée est obtenue par transformation et assemblage des trajectoires
du capteur laser-plan et du palpeur (Figure. 3.2). Sachant que les trajectoires des deux
capteurs sont définies et exprimées différemment, la transformation et l’assemblage ont
pour but de définir une trajectoire de scanner qui correspond à la fois à la trajectoire
du capteur laser et à la trajectoire du palpeur.
La trajectoire de mesure avec le capteur laser-plan est une succession de points de vue
−
→ −
→
(P ,d ) définis par un point P et une direction de vue d (Figure. 3.3). Ces deux paramètres
sont définis en fonction des critères de qualité afin d’avoir le meilleur positionnement du
capteur (distance et orientation) par rapport à la surface.
94
3.3. Planification des trajectoires du capteur laser-plan
i=i+1
Trajectoitre Transformation et
Trajectoire scanner
scanner Ornt i assemblage
Fin
95
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
lignes de connexion dans des niveaux de trajectoires (Figure. 3.4) [Zhao et al., 2012]
(Section. 1.6.1). Un niveau de trajectoire est un plan support dans lequel les points de
passage sont définis. Dans ce travail, nous reprenons cette idée et nous définissons la
trajectoire du capteur laser-plan par des lignes reliant les points de passage Pi dans
des niveaux de trajectoire. Le fait de définir les niveaux de trajectoire séparément pour
chaque entité tel que proposé dans [Zhao et al., 2012], peut conduire à un nombre assez
élevé de niveaux de trajectoire. Dans certains cas, un seul niveau peut mesurer plusieurs
surfaces avec la qualité requise, ce qui réduit le temps de mesure. D’autre part, imposer
des niveaux de trajectoire perpendiculaires à l’orientation du capteur [Zhao et al., 2012]
peut conduire également à générer beaucoup de niveaux de trajectoire. Une mesure
avec une qualité désirée peut être obtenue sans imposer des niveaux perpendiculaires à
l’orientation du capteur.
Figure 3.4 – Planification de la trajectoire du capteur laser-plan dans des niveaux des
trajectoires [Zhao et al., 2012].
Pour l’exemple de la Figure. 3.5, nous proposons de mesurer les deux plans verts.
Si nous traitons chaque plan séparément, la trajectoire est générée dans deux niveaux.
Cependant, un seul niveau de trajectoire qui n’est pas nécessairement perpendiculaire à
l’orientation du capteur peut être utilisé pour mesurer les deux plans.
Le fait d’utiliser un minimum de niveaux de trajectoire peut contribuer à minimiser
le temps de mesure et améliorer la qualité des données de mesure. En ce qui concerne
la qualité de la mesure, lorsque le capteur se déplace dans une ligne de numérisation
entre deux points de passage, l’accélération et la décélération du capteur entraînent une
dégradation de la qualité de la mesure sur les abords du nuage de points [Sadaoui, 2016].
Ainsi, des changements brusques de la vitesse de déplacement aux points de passage du
96
3.3. Planification des trajectoires du capteur laser-plan
Orientation du
capteur
Deux niveaux
Un seul niveau
Figure 3.5 – Planification de la trajectoire du capteur laser-plan dans des niveaux des
trajectoires.
Dans la suite, nous détallons ces étapes pour la première orientation du scanner
(Ornt1 ) qui correspond au premier groupe d’entités. Cette démarche est répétée pour
toutes les orientations de la gamme.
97
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Ornti
Mi
PSup
Plage des
distances de
POpt
Capteur laser numérisation
PInf
d: distance de
dopt
dmin
numérisation
dmax
dmax
dmin
Surface à mesurer
(a) (b)
98
3.3. Planification des trajectoires du capteur laser-plan
du capteur laser-plan Aj (section. 2.5.2.d) avec Lj = f (Aj , L). Nous choisissons d’expri-
mer la hauteur admissible de fenêtre de mesure par Lj = Aj .L qui permet d’avoir une
fenêtre de mesure admissible centrée au milieu de la fenêtre de mesure.
De la même manière, nous définissons la plage des distances de numérisation dite
admissibles [PInf , PSup ] qui tient compte de l’aptitude du capteur laser-plan en termes
d’orientation. Pour l’exemple de la Figure. 3.8, les plages de distances de numérisa-
tion admissibles sont définies en fonction de l’aptitude du capteur laser-plan en termes
d’orientation. L’aptitude est élevée quand le capteur laser-plan est perpendiculaire à la
surface à mesurer, ce qui définit une plage de distances de numérisation plus large. Cette
plage de distances représentée en vert est plus restreinte quand l’orientation du capteur
s’éloigne de la perpendiculaire (aptitude plus faible).
Ornti Ornti
Mi Mi
dopt
dmax
L 𝐿j=𝐴j.𝐿
(a) (b)
Pour toutes les facettes composant le groupe des entités, les plages des distances de
numérisation admissibles sont définies par les deux groupes de points extrêmes PInf et
PSup qui les limitent et les points POpt qui représentent les points de passage optimaux
pour lesquels le bruit et la justesse sont minimaux.
La démarche proposée pour générer les niveaux de trajectoire associés aux facettes
d’un groupe d’entités dans une orientation donnée repose sur la définition d’un nombre
minimal de plans support qui permettent de mesurer l’ensemble des facettes du groupe
99
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
PSup
PSup PSup Point de passage
POpt optimal
POpt POpt
Plage des distances
PInf PInf PInf
de numérisation
PSup PSup
admissibles
Distance de POpt
numérisation PInf
POpt
optimal PInf
1
0.8
A=
0.8
A=
A=
2
=8
=1
A
A
Figure 3.8 – Plage des distances de numérisation admissibles.
avec une meilleure qualité en termes de bruit et de justesse. Ces plans sont définis par
analyse des plages des distances de numérisation admissibles associées aux facettes du
groupe d’entités.
Afin d’avoir une qualité attendue, les points de passage du capteur doivent être situés
au plus proche possible des points de passage optimaux. Pour minimiser le nombre de ni-
veaux, nous proposons une méthode itérative de génération des niveaux des trajectoires.
Pour l’exemple de la Figure. 3.9, la forme complexe (a) présente moins de courbure,
un seul niveau de trajectoire permet de passer par l’ensemble des plages de distances
de numérisation admissibles. Cependant, un seul niveau de trajectoire ne permet pas la
mesure de la forme complexe (b).
Niveau 1
Niveu 1
Popt Niveau 2
Popt
(a) (b)
La mesure globale de toutes les facettes avec un plan qui passe au plus proche possible
des points de passages optimaux est testée. Pour assurer la mesure de toutes les facettes
100
3.3. Planification des trajectoires du capteur laser-plan
du groupe, ce plan doit passer par l’ensemble des segments des droites qui représentent
les plages des distances de numérisation admissibles. Dans le cas où le plan ne permet
pas la mesure de l’ensemble des facettes, cet ensemble est partitionné en deux groupes.
Nous testons à nouveau la mesure globale du premier groupe avec un seul niveau. Ces
étapes sont répétées jusqu’à ce qu’un nombre minimal de niveaux soit généré pour
mesurer l’ensemble des facettes. À chaque facette fi est associée un triplet de points
Si = {PInf (i), PSup (i), POpt (i)} contenant les points limitant la plage des distances de
numérisation admissibles (PInf et PSup ) ainsi que le point de passage optimal POpt . Les
niveaux de trajectoire sont définis en suivant les étapes :
1. Définition d’un ensemble Eu = {Si , i ∈ [1, nt ]} par tout les triplets Si correspon-
dant à toutes les facettes du groupe d’entités. Un ensemble Er est initialisé par un
ensemble vide.
2. Définition du plan des moindres carrés qui passe au plus proche possible des points
de passage optimaux POpt de tout les triplets de l’ensemble Eu .
nm
Pr = .100 (3.1)
nt
Le pourcentage seuil est choisi comme étant 95% pour tenir compte du fait que la
101
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
mesure d’une facette est effectuée par une ligne laser (capteur laser-plan) plutôt
que par un point (capteur laser-ligne).
5. Le processus revient à l’étape (2) pour un nouveau calcul du plan qui passe au plus
proche des points de passage optimaux POpt de l’ensemble Eu . Il s’arrête lorsque
la condition (Pr ≥ 95%) est satisfaite.
6. Lorsque Pr ≥ 95%, le niveau de trajectoire est retenu pour mesurer les facettes
de l’ensemble Eu . Étant donné un niveau de trajectoire associé à un groupe de
facettes Eu , le rectangle englobant qui délimite les points d’intersection des plages
de distance admissibles avec le plan support est déterminé (Figure. 3.10).
Rectangle englobant les
points d'intersection
Points d'intersection
Surface à mesurer
Cette méthode de génération des niveaux de trajectoire est appliquée sur deux pièces
tests de hauteurs de marche différentes (Figure. 3.11). Nous cherchons à mesurer les
3 plans supérieurs (représentés en vert) pour évaluer 3 spécifications de forme avec
IT = 0.1mm. Pour une orientation (Ornt1 ), l’aptitude du capteur laser-plan est évaluée
à 1 sur l’ensemble des facettes des 3 plans. Les plages de variation des distances de
numérisation admissibles sont limitées par les points de couleur cyan et magenta qui
représentent PInf et PSup respectivement. Les points POpt sont représentés en jaune. Dans
le cas de hauteur de marche de 20mm (Figure. 3.11(a)), un seul niveau de trajectoire qui
passe par l’ensemble des segments de droites [PInf , PSup ] est généré. Cependant, trois
102
3.3. Planification des trajectoires du capteur laser-plan
niveaux de trajectoire sont nécessaires pour mesurer les 3 plans de la Figure. 3.11(b), car
il est impossible d’avoir un ou deux plans qui passent par tous les segments de droites
[PInf , PSup ].
Ornt 1 Ornt 1
300 350
300
250
Niveau
250
200 Niveaux
200
150
150
100
100
50 45mm
50
20mm
0 0 45mm
20mm
50 50
0 150 0 150
-50 0 50 100 -50 0 50 100
-50-150 -100 -50-150 -100
Le capteur se déplace d’un point de passage à l’autre dans le même niveau pour
mesurer la surface correspondante. Les points de passage représentent la séquence des
coordonnées des points de passage du centre de rotation du capteur laser-plan. Ces points
sont situés sur les niveaux de trajectoire définis précédemment. Dans chaque niveau, un
rectangle englobant défini par 4 points est calculé. La trajectoire pour l’orientation
considérée commence par le sommet le plus éloigné de tous les autres. Partant de ce
point, la trajectoire dans ce rectangle est générée en stratégie Zig-Zag comme indiqué
dans la Figure. 3.12(a). À partir du dernier point généré dans ce niveau, le sommet le
plus proche dans le rectangle suivant est déterminé. La trajectoire en Zig-Zag est ensuite
générée dans ce niveau en stratégie Zig-Zag. Les points de passage sont déterminés dans
chaque rectangle en partant du sommet le plus proche de l’ancien point de passage
(Figure. 3.12(b)).
La stratégie Zig-Zag consiste à faire des mouvements d’aller et de retour entre des
points de passage avec un pas fixe (Figure. 3.12(a)). La gestion du recouverement pen-
dant la planification des trajectoires peut améliorer la qualité de mesure [Phan et al.,
2018]. Dans ce travail, cette propblématique n’as pas été abordée. Un minimum de re-
couvrement est assuré en utilisant un pas correspondant à 95% de la largeur minimale
103
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Distance de
dégagement
Niveau 2
95% L1 /2 d
Niveau 1 Sommet de
95% L1
départ
Le sommet le Points de
plus proche passage
Nous appliquons cette méthode sur les deux pièces de la Figure. 3.11 pour générer
les points de passage. La séquence des points de passage de la Figure. 3.13(a) est gé-
nérée dans un seul niveau de trajectoire qui permet de mesurer les trois plans. Pour la
Figure. 3.13(b), une séquence des points de passage est générée dans chaque niveau. Le
passage d’un niveau à l’autre s’effectue par le sommet le plus proche afin de réduire la
langueur du la trajectoire et d’éviter la mesure multiple de la même surface en passant
plusieurs fois (recouvrement).
300
Ornta 1 350 Ornta 1
300
250
250
200
200
150
150
100
100
50
50
0 0
50 50
0 150 0 150
-50 0 50 100 -50 0 50 100
-50-150 -100 -50-150 -100
Figure 3.13 – Planification de la trajectoire du capteur laser-plan dans des niveaux des
trajectoires.
104
3.3. Planification des trajectoires du capteur laser-plan
L’objectif de cette section est de générer des trajectoires sans collision. Rappelons
qu’une première étude des collisions a été effectuée pour chaque orientation de la gamme
(Section. 2.5.2.b). Une fois que les points de passage sont définis pour chaque orientation,
nous vérifions les problèmes de collision qui peuvent apparaitre lors du déplacement du
scanner d’un point de passage vers un autre. Le scanner est modélisé par deux parallélé-
pipèdes avec leurs sommets Sk (Figure. 3.14(a)). La trajectoire est dite sans collision, si
pour chaque ligne de trajectoire reliant deux points successifs P (j), P (j + 1), aucune des
droites reliant les sommets Sk entre deux positions successives j et j + 1 n’intersecte une
facette de la pièce. Dans le cas où un problème de collision est détecté, 4 points de tran-
sition [P10 , P20 , P30 , P40 ] sont ajoutés selon une procédure itérative (Figure. 3.14(a)). Une
ligne Sk (j), Sk (j + 1) présente une intersection avec une facette définie par 3 sommets
{V1 , V2 et V3 } si (Figure. 3.14(b)) :
P'1 P'4
S1 S5 S1 S5
S2 S6 S2 S6
S8
S8
S3
S7 S3 S7
S9 S12 S9 S12
S10 S11 S10 S11
V1
Sk(j) I Sk(j+1)
V2
V3
(a) Collision scanner/pièce (b) Interssection d’une
ligne avec une facette
105
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
3.3.5 Application
La méthode proposée pour générer les trajectoires du capteur laser-plan est implé-
mentée sous MATLAB © . À partir des groupes d’entités à mesurer avec le capteur
laser-plan, nous définissons la trajectoire du capteur laser-plan pour chaque orientation
du scanner afin de mesurer les entités correspondantes à cette orientation.
Pour la première orientation (Ornt1 ), un groupe d’entités composé par EI1, EI4,
EI5 et une P ortion de EI6 est à mesurer par le capteur laser-plan (Tableau 2.10).
Une valeur d’aptitude du capteur laser-plan est attribuée à chaque facette du groupe
(section. 2.5.2.d). Une plage des distances de numérisation admissibles est ensuite dé-
terminée pour chaque facette selon la valeur de l’aptitude en termes d’orientation. Les
plages de variation de la distance de numérisation sont délimitées par les points de cou-
leur cyan et magenta (Figure. 3.15). Pour mesurer l’ensemble des facettes, un niveau
de trajectoire qui passe par l’ensemble des plages des distances de numérisation admis-
sibles est généré. Les points de passage sont définis selon la stratégie de Zig-Zag dans
ce niveau de trajectoire. Notons que les deux plans (EI1, EI5), la forme complexe EI4
et la portion de la sphère EI6 peuvent être mesurés avec un seul niveau de trajectoire.
Ce niveau de trajectoire permet la mesure avec la qualité attendue dans un temps de
mesure réduit.
De la même manière, la trajectoire du capteur laser-plan est déterminée dans l’Ornt2
et l’Ornt3 pour mesurer les entités correspondantes. Les résultats sont représentés dans
la Figure. 3.16.
Dans la littérature, la planification des trajectoires du palpeur monté sur une machine
à mesurer tridimensionnelle (M M T ) est bien développée. Nous nous intéressons plus
particulièrement à la planification des trajectoires du palpeur pour mesurer les entités
correspondantes dans un cadre d’inspection multi-capteurs. Les entités à mesurer avec
le palpeur sont définies avec leurs paramètres intrinsèques dans la base de données (Voir
section. 2.3.3).
Dans ce travail, les orientations d’accessibilité sont déjà définies et optimisées pour
chaque groupe d’entité. Ainsi, nous nous focalisons sur les problématiques suivantes pour
générer la trajectoire du palpeur dans une orientation donnée :
106
3.4. Planification des trajectoires du palpeur
Ornt1
Or
nt
3
nt 2
Or
107
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Comme nous l’avons présenté dans la section. 1.6.2, la séquence d’Hammersley qui
permet de répartir N points dans l’espace 2D est privilégiée pour la distribution des
points de mesure lors de l’inspection des formes canoniques. Pour chaque type de forme
canonique, les points de mesure sont définis par la séquence d’Hammersley qui a pour
but de calculer les coordonnées des points de mesure dans un repère associé à l’entité dit
108
3.4. Planification des trajectoires du palpeur
repère entité. Les coordonnées des points (si , ti ) sont calculées de la manière suivante
(Équation. (3.2)) :
s i =
i
N
(3.2)
ti = Pk−1 ([ ij ]M od(2)).2−(j+1)
j=0 2
Avec k = log2 N , M od(2) est l’opérateur mathématique dont le résultat est le reste de
la division de l’expression par deux, N est le nombre de points et i = 0, 1, 2, ..., (N + 1).
Stojadinovic et al. ont modifié la séquence d’Hammersley pour définir la distribution
des points de mesure pour les cylindres, les demi-sphères et les cônes [Stojadinovic et al.,
2016b]. Les coordonnées (si , ti , wi ) des points de mesure sont calculées dans le repère
entité selon les formules suivantes :
Demi-sphère (de rayon R) :
q
si = R2 − (( k−1 i −(j+1) ).R)2 . cos( i .360°)
P
j=0 ([ 2j ]M od2).2
N
q
k−1
([ 2ij ]M od2).2−(j+1) ).R)2 . sin( Ni .360°) (3.3)
P
ti = R2 − (( j=0
wi = ( k−1 ([ ij ]M od2).2−(j+1) ).R
P
j=0 2
q
0
Pk−1 i −(j+1) ).R
s i = 1 − j=0 ([ 2j ]M od2).2
t0i = i .360°
N
(3.5)
wi0 = (R − s0i ). Rh
s = s0 . cos(t0 ); t0 . sin(t0 ); w = w0
i i i i i i i
Les coordonnées de points de mesure dans le repère entité sont évaluées pour chaque
type d’entité canonique selon les formules proposées dans [Stojadinovic et al., 2016b].
Un exemple de répartition de 10 points de mesure selon la séquence d’Hammersley pour
un plan, cylindre, sphère et cône est représenté dans la Figure. 3.17.
109
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Longueur selon Yf
lon Xf
eur se
Longu t
h
Zf
Yf Yf
Zp
Yp d Of
Zp
Xf
Yp Of
Zf Xf
Op
Op
Xp
Xp
(a)
(b)
d Zf
t Yf
h Zp t
Zf d
Yp Of
Yf
Zp
Yp Of Xf
Op
Xf
Xp
Op
Xp
(c) (d)
Figure 3.17 – Distributions des points de mesure : (a) : plan, (b) cône, (c) : cylindre ;
(c) : demi-sphère.
Les coordonnées des points de mesure doivent être exprimées dans le repère pièce.
À chaque entité de mesure, il est associé un repère entité REM (Of , Xf , Yf , Zf ) dans
lequel les points de mesure (si , ti , wi ) sont exprimés. La position Pf et l’orientation
Rf du repère entité dans le repère pièce sont stockés dans la base de données (Section.
2.3.2). La matrice de passage du repère entité au repère pièce est notée par Tf . Les
coordonnées des points de mesure M dans le repère pièce sont exprimées par (xi , yi , zi )
(Équation. (3.4.2)) :
x s s
i i i
yi t R Pf ti
= Tf . i = f .
zi w i 0 1 w i
0 0 0
(3.6)
Pour les formes complexes, nous adoptons des stratégies de distribution adaptatives.
La méthode proposée par Yu et al. est utilisée [Yu et al., 2013]. Elle est composée des
étapes suivantes (Figure. 3.18) :
110
3.4. Planification des trajectoires du palpeur
1. Sélection d’un nombre maximal de points de mesure Nmax , une erreur maximale
admissible , et un nombre maximal d’itérations n.
Sélection de Nmax, ϵ et n,
i=1
Oui
i<n et d>ϵ
Non
L’ensemble de points de mesure représente les
points M
Figure 3.18 – Algorithme de distributions des points de mesure pour les formes com-
plexes.
111
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
du vecteur normal au plan extérieur matière. Pour les entités cylindriques, sphériques
et coniques, la direction d’accostage est évaluée en tenant compte du paramètre λ, qui
peut être -1 pour une entité interne ou 1 pour une entité externe (Section. 2.3.2).
La trajectoire du palpeur est composée de deux groupes de points : les points de
mesure et les points d’accostage [Stojadinovic et al., 2016a]. Ces derniers représentent
les points de transition entre une vitesse rapide et une vitesse lente. Selon le type d’entité
(planes, entité interne ou externe), les points d’accostage sont définis à une distance de
transition dt dans la direction d’accostage. Dans l’exemple de la Figure. 3.19, les points
de mesure sont présentés en rouge tandis que les points d’accostage sont présentés en
noir.
15 0
10
z
5
0 50
50 100
x
y 100 150
Figure 3.19 – Points de mesure, point d’accostage, directions d’accostage : (a) : plan,
(b) : cylindre interne ; (c) : cylindre externe.
112
3.4. Planification des trajectoires du palpeur
Mt1 , Mm1 , Mt1 Mt2 , Mm2 , Mt2 Mt3 , Mm3 , Mt3 , ...
Figure 3.20 – Séquence des points de mesure et de transition :(a) : principe [Li et al.,
2018], (b) : plan, (c) : cylindre interne ; (d) :cylindre externe.
Dans le même but de réduire le temps de mesure, les entités de mesure doivent être
ordonnées. À partir du dernier point d’accostage d’une entité, l’entité suivante est celle
qui a le plus proche point d’accostage. Le passage d’un point à un autre doit s’effectuer
sans collision avec la pièce.
Entite Entite Entite
z }| 1 { z }| 2 { z }| 3 {
{MDebut , ..., MF in } {MDebut , ..., MF in } {MDebut , ..., MF in }
3.4.5 Application
113
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Ornt1
(a) Ornt1
Ornt 2
(b) Ornt2
Figure 3.21 – Points de mesure, points d’accostage et les directions d’accostage pour les
différentes entités de mesure.
114
3.5. Exécution de la gamme d’inspection
Ornt1
Ornt 2
115
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
116
3.5. Exécution de la gamme d’inspection
Les positions des règles de la machine sont enregistrées par les contrôleurs. En fonction
de la technologie des capteurs, les données de mesure sont relevées et transmises au
contrôleur. Puis, les résultats de mesure sont communiqués à l’ordinateur. Le nuage de
points mesuré avec le capteur laser-plan est rapporté via le logiciel Polygonia et celui
de la mesure avec palpeur rapporté par le biais de Modus.
Coordonnées CCD
Modus
Polygonia
Coordonnées Contrôleur Kreon Position des règles
Consignes Consignes
Ordinateur
Contrôleur Renishaw
MMT
²²²
Consignes de contact
117
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
Ornt i
Ornt i Ornt i
Capteur laser-plan
Palpeur
tj-1 tj tj+1
Rp
Rm
Pour une orientation donnée (Ornti ), les points de passage du capteur laser-plan sont
exprimés par les coordonnées du centre de rotation du scanner Pj (Figure. 3.26(a)). Afin
de les transformer, une translation d’une distance dp le long de l’orientation Ornti est
appliquée à chaque point de la trajectoire. Cette valeur dp est la distance constante entre
le centre de rotation du scanner et le centre de la bille du palpeur (Figure. 3.26(a)). Les
points Pj0 de la trajectoire du capteur laser-plan sont ainsi exprimés pour une orientation
Ornti par l’Équation. (3.7).
La pièce est mise en position dans le volume de la machine, une mesure préalable
de 3 plans permet de localiser la pièce dans le repère machine Rm . Les trajectoires
du capteur laser-plan (Pj0 ) et du palpeur (Mk ) sont exprimées dans le repère pièce Rp
(Figure. 3.26(b)). Connaissant l’emplacement de la pièce dans le repère machine Rm ,
une transformation T est appliquée aux coordonnées des points de la trajectoire Pj0 et
Mk pour établir la trajectoire dans le repère machine (Équation. (3.8)).
−
→ −−→ −→ −−−→
tj = T.Pj0 ; tk = T.Mk (3.8)
118
3.5. Exécution de la gamme d’inspection
Xp Yp Zp
−
−−−−−−
→
R Om Op r11 r12 r13
T= ; avec R =
r
(3.9)
0 1 21 r22 r23
r31 r32 r33
Ornti
Pj Zm
Ym Xm
Mref
Zp Om
Xp Rm
Yp Op
dp Rp
P'j
(a) (b)
La gamme d’inspection est définie et les trajectoires sont établies dans le repère
machine selon la position de la pièce. Ces informations sont ensuite enregistrées dans un
fichier exécutable par la machine pour réaliser l’exécution automatique de la gamme. Ce
119
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
fichier doit être compatible avec le langage d’exécution de la machine. Nous utilisons le
logiciel Modus pour réaliser des commandes automatiques avec lequel la programmation
est en langage I++. La structure d’un fichier "trajectoire" est décrite dans la Figure. 3.27.
Les paramètres de mesure tels que la vitesse de déplacement et l’unité de mesure sont
déclarés en premier. Puis, pour chaque orientation de la gamme d’inspection, la mesure
est effectuée avec le capteur laser-plan puis avec le palpeur avant de changer l’orientation.
Comme la numérisation avec le capteur laser-plan est opérée par le logiciel Polygonia,
lorsque le scanner se déplace entre les points de passage (instruction GO TO...), une
intervention de l’utilisateur est nécessaire pour lancer et arrêter la numérisation sur
Polygonia. La mesure avec le palpeur dans une orientation donnée est réalisée selon la
séquence des entités définie dans la gamme.
Sélection du scanner
RECALL/SA(Aquilon.A0.0-B0.0) Déclaration des paramètres de la mesure
120
3.5. Exécution de la gamme d’inspection
Le fichier "trajectoire" est envoyé à la machine pour réaliser son exécution et me-
surer la pièce test (Figure. 3.28). À la fin de la mesure, deux nuages de points sont
rapportés via les deux logiciels. Pour la mesure avec le capteur laser-plan, le nuage de
points qui correspond à la surface externe mesurée est exporté du logiciel Polygonia (Fi-
gure. 3.29(a)). Les points de contact de la bille du palpeur avec la surface à mesurer sont
calculés par compensation avec le rayon de la bille. Ces points de contact qui représente
le nuage de points du palpeur sont exportés du logiciel Modus (Figure. 3.29(b)).
345
340
335
z
330
325
320
460 100
480
150
500
200
520
y 540 250 x
Les nuages de points issus des deux capteurs sont de nature différente. Le nuage de
points du capteur laser-plan est global, dense et bruité. En revanche, le nuage de points
du palpeur est moins dense et non-bruité. Le traitement de ces données hétérogènes est
une étape nécessaire avant d’évaluer les spécifications sur ces nuages de points. Cela fera
l’objet du chapitre suivant.
121
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
3.6 Conclusion
122
3.6. Conclusion
performant. Un résumé de l’approche proposée est présenté dans la Figure. 3.30. Partant
des séquences d’opération définies dans le chapitre précédent, les trajectoires sont définies
automatiquement sous Matlab© . Un fichier contenant les informations de la gamme est
ensuite généré et envoyé à la machine pour réaliser une exécution automatique. À la fin
de l’exécution, les nuages de points de mesure sont exportés. Le chapitre suivant porte
sur l’étape de traitement de ces données hétérogènes et l’évaluation des spécifications.
Génération de la
trajectoire du
capteur laser-
plan
Définition de la Nuage de points mesuré avec le
Trajectoire du capteur laser-plan trajectoire du scanner capteur laser-plan
et génération d’un
Génération de la fichier « trajectoire »
trajectoire du
palpeur
MMT
Séquence d’opérations
123
Chapitre 3. Planification des trajectoires et exécution
124
Chapitre
4
Traitement des données pour
l’évaluation des spécifications
125
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
126
4.1. Introduction
4.1 Introduction
Figure 4.1 – Traitement des données de mesure pour l’évaluation des spécifications.
• Le nuage de points issu de la mesure avec le capteur laser-plan est bruité et contient
des points aberrants et des zones non utiles.
127
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
• Le nuage de points du capteur laser-plan est une représentation globale tandis que
le nuage de points du palpeur est composé d’ensembles de points correspondant
aux entités.
• Les coordonnées des points ne sont pas exprimées dans le même repère et sont de
caractéristiques différentes.
L’approche que nous proposons pour l’évaluation des spécifications est présentée dans
la Figure. 4.2.
Pré-traitement
du nuage de
points du
capteur laser
Figure 4.2 – Démarche de traitement des données pour l’évaluation des spécifications.
128
4.3. Pré-traitement des données de mesure avec le capteur laser-plan
points dont chacun correspond à une entité. Les coordonnées des points sont exprimées
dans un repère dont l’origine est le centre de la sphère de calibration du palpeur.
La première étape de l’approche est le pré-traitement du nuage de points issu du
capteur laser-plan, compte tenu de ses caractéristiques [Mehdi-Souzani, 2006]. Cette
étape comprend les opérations assez classiques de nettoyage , filtrage du bruit et partition
en sous-ensembles de points, chacune étant associée à une entité.
La seconde étape de l’approche consiste à mettre en cohérence les nuages de points,
c’est-à-dire exprimer les coordonnées des points dans un repère unique. Cela est réalisé
par une opération d’unification des nuages de points. À l’issue de cette étape, un nuage
de points est associé à chaque entité. Le nuage de points qui correspond à une entité
partiellement mesurée est composé de deux sous-ensembles de points, le premier provient
de la mesure avec le capteur laser et le second provient de la mesure avec le palpeur.
Les nuages de points des deux capteurs sont caractérisés par des propriétés complé-
mentaires. Une étape de fusion est nécessaire afin d’exploiter la grande densité du nuage
de points du capteur laser-plan et la bonne qualité de mesure du palpeur. L’évaluation
des spécifications est ensuite réalisée sur les nuages de points correspondant aux entités
d’inspection. Les étapes de l’approche sont appliquées sur les nuages de points issus de
la mesure de la pièce test.
Les étapes de pré-traitement des données de mesure avec le capteur laser sont lar-
gement traitées dans la littérature. Par ailleurs, de nombreuses solutions logicielles sont
aujourd’hui proposées en réponse à des problématiques de pré-traitement des données
(Gom Inspect, Cloud Compare, Rapide-form, Géomagic). Dans ce travail, nous propo-
sons de réaliser les opérations de traitement avec le logiciel Cloud Compare© afin
de valider la faisabilité de l’approche globale. Ces opérations pourront être étudiées et
automatisées dans les travaux futurs.
L’approche proposée pour générer des trajectoires a été élaborée pour fournir une
mesure complète des surfaces. Les points aberrants et les nuages de points qui ne corres-
pondent pas aux entités d’inspection (entités de non-inspection), mais qui se trouvent
dans le champ de mesure avec le capteur laser-plan, sont supprimés manuellement avec
129
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
le logiciel Cloud Compare©. Le résultat avant et après l’opération du nettoyage est affi-
ché dans la Figure. 4.3. Pour réduire le bruit et éliminer d’autres points aberrants, nous
appliquons un filtre adaptatif (filtrage qui tient compte de la courbure de la surface) au
nuage de points. Le résultat est représenté dans la Figure. 4.4.
Points aberrants
Entités de Non-
inspection
La partition avec le logiciel Cloud Compare© est basé sur la détection des formes
par l’algorithme de RANSAC [Schnabel et al., 2007]. Les nuages de points correspondant
aux plans sont d’abord détectés, ensuite ceux des cylindres, des sphères, des cônes et
enfin ceux des formes complexes. Après partition, le nuage de points correspondant à
chaque entité est déterminé. Nous proposons de supprimer les points qui sont sur les
bords des surfaces, car ils présentent une qualité dégradée [Sadaoui, 2016]. Un bruit assez
élevé est observé au début et à la fin d’une ligne de numérisation (appelé effet moustache)
(Figure. 4.5(a)). Afin de supprimer les points qui présentent une qualité dégradée sur
les bords d’une surface plane, un parallélépipède convexe englobant le nuage de points
130
4.3. Pré-traitement des données de mesure avec le capteur laser-plan
lui est associé. Un second parallélépipède est ensuite construit en décalant les sommets
du parallélépipède englobant. Les points qui sont à l’extérieur de ce dernier sont ainsi
supprimés (Figure. 4.5). Le résultat après partition est affiché dans la Figure. 4.6.
Figure 4.5 – Suppression des points sur les bords d’une surface plane [Sadaoui, 2016].
Les nuages de points des entités (totalement et partiellement) mesurées avec le cap-
131
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
teur laser-plan sont ainsi déterminés. L’étape suivante consiste à mettre en cohérence
les nuages de points des entités mesurées avec les deux capteurs.
L’objectif de la mise en cohérence des nuages de points est d’exprimer les résultats
de mesure avec les deux capteurs dans un repère unique. Le résultat de mesure avec un
capteur est exprimé dans un repère dont l’origine est le centre de la sphère de calibra-
tion du capteur (Figure. 4.7). Ainsi, nous cherchons à déterminer la transformation à
appliquer sur un nuage de points pour le ramener vers l’autre. Comme la mesure avec
le palpeur est de meilleure qualité, nous appliquons la transformation sur le résultat
de mesure avec le capteur laser-plan pour le ramener vers le résultat de mesure avec le
palpeur.
Pi
Op
n
tio
ra
lib
Ca
Sphère de
calibration du
palpeur Pi
RL
Mesure avec capteur
Laser-plan
Calibration
OL
Rm
Sphère de
calibration du
capteur laser-
plan
Figure 4.7 – Résultats de mesure avec le capteur laser-plan et le palpeur par rapport
aux repères capteurs (Rp et Rl ) et au repère machine (Rm ).
L’ensemble du capteur laser-plan et du palpeur forme un scanner qui est monté sur la
tête P H10 de la M M T . Chaque capteur est lié au scanner. Un déplacement du scanner
dans un axe donné provoque le même déplacement des deux capteurs. Cela signifie que
les axes des repères (Rp et Rl ) établis par la calibration des deux capteurs sont alignés.
Ainsi, le processus d’unification se limite au calcul d’une translation entre le repère du
capteur laser-plan et le repère du palpeur. Cette translation correspond à la distance
entre le centre de la sphère de calibration du capteur laser-plan et le centre de la sphère
de calibration du palpeur.
132
4.4. Mise en cohérence (Unification) des nuages de points
En calibrant les deux capteurs sur la même sphère, les deux repères devraient être
confondus, car les deux origines correspondent au même point qui est le centre de la
sphère. Néanmoins, la différence de technologies de mesure avec les deux capteurs fait
que les deux repères de calibration ne sont pas identiques. Cela peut s’expliquer par
l’écart entre les coordonnées du centre des sphères mesurées avec le capteur laser-plan
et le palpeur (Figure. 4.8). Dans le travail de [Martinez et al., 2010b], un écart de
position ∆Z de la coordonnée Z (pour une orientation verticale du scanner A0B0)
est généralement relevé entre les centres des sphères. Ainsi, même si les capteurs sont
calibrés sur la même sphère de calibration, les repères de calibration associés ne sont
pas exactement les mêmes et une opération d’unification est alors nécessaire.
Figure 4.8 – Écart entre la sphère mesurée avec le capteur laser-plan et la sphère mesurée
avec le palpeur [Martinez et al., 2010b].
Pour réaliser un processus d’unification efficace sans prendre en compte les écarts dus
à la différence de la technologie de mesure, une technique d’unification a été proposée
dans [Zhao et al., 2017]. Les auteurs proposent d’exprimer les coordonnées des points
dans un repère unique qui est le repère de la machine (Rm ) afin de s’affranchir de l’in-
fluence de la technologie de mesure. Cependant, il est difficile d’exprimer les coordonnées
des points mesurés avec le capteur laser-plan dans le repère de la machine, car un modèle
spécifique est requis. Les seules informations fournies sont les coordonnées des points
dans le repère de calibration du capteur laser-plan. Dans ce travail, nous proposons une
méthode d’unification pratique et facile à mettre en œuvre pour laquelle chaque capteur
est calibré sur sa propre sphère de calibration.
133
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
Cette technique consiste à calibrer les deux capteurs sur deux sphères de calibration.
À chaque capteur un repère est associé dont l’origine est le centre de la sphère de
calibration. L’écart entre les deux repères (Rp et Rl ) est ensuite établi par évaluation
−→
de la distance entre les centres de sphères. Une translation T correspondant à cet écart
est appliquée sur le nuage de points mesuré avec le capteur laser-plan pour le ramener
vers le nuage de points du palpeur (Figure. 4.9).
Pi/RL
RL
OL T
T RP
Pi/RP
OP
Afin d’évaluer la méthode de mise en cohérence des nuages de points par application
d’une translation, nous avons réalisé un test de mesure d’un artefact plan avec deux
capteurs (Figure. 4.10(a)). Après avoir calibré les deux capteurs sur leurs sphères de
calibration respectives, la moitié de la surface plane est mesurée avec le capteur laser-
plan et l’autre moitié est mesurée avec le palpeur (Figure. 4.10(b)). La translation T
est le vecteur reliant les deux centres des sphères de calibration. Cette translation est
appliquée au nuage de points du capteur laser-plan.
134
4.4. Mise en cohérence (Unification) des nuages de points
(a) (b)
nc np
Pc Pp
(c) (d)
Figure 4.10 – Mesure d’une surface plane avec un capteur laser-plan et un palpeur
mesuré avec le palpeur, Pc et nc sont les éléments de situation du plan associé au nuage
−
−→
135
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
(évaluée par IT /8) de l’ensemble des spécifications à évaluer dans notre cas d’étude. À
partir de cette analyse, nous concluons que la méthode d’unification permet de recaler
les nuages de points de deux capteurs avec une faible erreur de recalage en comparaison
aux intervalles de tolérances des spécifications à évaluer (h est relativement faible par
rapport à IT /8).
Essai Écart de justesse relative h (µm)
Essai 1 3.7
Essai 2 1.7
Essai 3 3.9
Essai 4 4.5
Essai 5 4.1
Essai 6 2.5
Nous appliquons la méthode d’unification sur les deux nuages de points du capteur
laser-plan et du palpeur. Après qualification des deux capteurs dans une orientation
−→
donnée, la translation T dans l’orientation considérée est calculée par la différence de
−−−−−−→
positions des deux sphères de calibration. Pour chaque orientation du scanner Ornti ,
−−→
une translation Ti est déterminée, et nous l’appliquons au nuage de points provenant
−−−−−−→
de la mesure avec le capteur laser-plan pour l’Ornti . L’ensemble des nuages de points
des entités sont ainsi exprimés dans le même repère. Le résultat est affiché dans la
Figure. 4.11. Le nuage de points du capteur laser est représenté en vert et celui du
palpeur en bleu.
Les nuages de points associés à chaque entité sont établis. Par la suite, nous utilisons
ces nuages de points pour évaluer les spécifications associées aux entités. Pour certaines
spécifications, leur évaluation implique l’utilisation du nuage de points issu de la mesure
avec le capteur laser-plan et du nuage de points issu de la mesure avec le palpeur
(Exemple, une spécification dont l’élément tolérancé est mesuré avec un capteur et le
système de référence est mesuré avec le second capteur). Le nuage de points est composé
136
4.5. Fusion des données
Figure 4.11 – Unification des nuages de points de la mesure avec le capteur laser-plan
et le palpeur.
par deux sous-ensembles de points provenant des deux capteurs. Toutefois, même si les
nuages de points des deux capteurs ont été unifiés avec une faible erreur de recalage,
l’évaluation de ce type de spécifications peut ne pas être conforme. Dans le même sens, le
nuage de points d’une entité partiellement mesurée est composé par deux sous-ensembles
de points provenant des deux capteurs (Figure. 4.12). La fusion des nuages de points est
alors nécessaire pour corriger les écarts entre les nuages de points des deux capteurs.
272
270
268
266
Z
264
262
260
540
125
530
120
520 115
110
Y 510 105 X
Figure 4.12 – Nuage de points associé à une entité partiellement mesurée ; Points verts :
mesure avec capteur laser-plan, Points bleus : mesure avec palpeur.
La plupart des travaux de littérature sur la fusion s’appliquent à des cas de mesure
d’une même surface avec les deux capteurs. Un processus de fusion local qui consiste à
fusionner le nuage de points du capteur laser-plan avec celui du palpeur pour chaque
surface nécessite la mesure de toutes les surfaces avec les deux capteurs, ce qui n’est pas
l’intérêt de ce travail.
137
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
Dans ce travail, compte tenu de la qualité très différente des nuages de points issus
de deux capteurs, il ne semble pas pertinent de mettre en place une méthode de fusion
entité par entité. En effet, on constate par exemple qu’il pourrait être délicat de vérifier
des spécifications pour lesquelles le système de référence est constitué sur des plans
mesurés uniquement avec le capteur laser-plan. Ainsi, nous proposons de mesurer les
trois plans du système de référence à la fois avec le capteur laser-plan et avec le palpeur.
La fusion des données issues des deux capteurs permettra une fusion globale des nuages
de points de toutes les entités.
Un processus de fusion basé sur l’alignement des 3 plans du système de référence qui
ont été mesurés avec les deux capteurs est proposé (Figure. 4.13). Ce processus s’effectue
en déterminant la transformation F résultante de l’alignement des 3 plans mesurés avec
le capteur laser-palan sur les 3 plans mesurés avec le palpeur, et puis en appliquant
cette transformation sur le nuage de points global de toutes les entités mesurées avec le
capteur laser-plan.
En utilisant le logiciel Gom inspect©, les trois plans associés aux nuages de points
mesurés avec le capteur laser-palan sont alignés sur les 3 plans associés aux nuages de
points mesurés avec le palpeur, et la transformation F résultante de l’alignement est
présentée dans l’Équation. (4.2).
Figure 4.13 – Alignement des 3 plans mesurés avec le capteur laser-plan sur 3 plans
mesurés avec le palpeur ; Points verts : mesure avec capteur laser, Points bleus : mesure
avec palpeur.
138
4.6. Évaluation des spécifications
1.000 0.000 −0.000 −0.067
0.000 1.000
0.000 −0.030
F =
0.000 −0.000
(4.2)
1.000 −0.010
0.000 0.000 0.000 1.000
Rappelons que notre objectif est de pouvoir évaluer les spécifications portées sur le
dessin de définition (Figure. ??) en utilisant une mesure combinant un capteur laser-plan
et un palpeur. Après traitement des données de mesure, à chaque entité mesurée avec
le capteur laser-plan ou avec le palpeur est associé son nuage de points correspondant
après fusion des données (Figure. 4.14). L’évaluation selon la norme GP S (Spécification
géométrique des produits) (ISO 14638) est généralement réalisée à l’aide des logiciels
de métrologie. Dans ce travail, nous utilisons le logiciel Gom Inspect© pour évaluer
les spécifications et générer le rapport d’inspection. Pour chaque entité d’inspection
EIi , les spécifications associées sont évaluées. Les résultats d’évaluation de toutes les
spécifications définissent le rapport d’inspection de la pièce.
Afin de comparer le rapport d’inspection généré avec la mesure multi-capteurs, nous
avons fait appel à un prestataire (ZEISS Calypso) certifié pour réaliser l’inspection
de la pièce. Le rapport d’inspection dit de référence est présenté en Annexe D. Une
comparaison avec notre approche est proposée pour quelques spécifications.
Dans les deux rapports d’inspection, les spécifications associées aux entités totale-
ment mesurées avec le capteur laser-plan (EI1 , EI2 , EI3 , EI4 et EI5 ) sont vérifiées.
Prenons la spécification de planéité associée à l’entité EI1 (Figure. 4.15), l’écart obtenu
avec notre démarche (0.041mm) est supérieur à celui obtenu dans le rapport de référence
(0.002mm), néanmoins, il demeure inférieur à l’intervalle de tolérance de la spécification
(IT = 0.1mm). Ainsi, la spécification est vérifiée. Ceci montre l’aptitude du capteur
laser à évaluer cette spécification. De la même façon, la spécification de perpendicularité
139
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
associée à l’entité EI3 est vérifiée dans les deux rapports d’inspection (Figure. 4.16).
Concernant les spécifications associées aux entités EI7 , EI8 et EI12 , les nuages de
140
4.6. Évaluation des spécifications
points des éléments tolérancés et des systèmes de référence sont mesurés avec le palpeur.
Ainsi, les résultats d’évaluation sont proches de ceux du rapport d’inspection de réfé-
rence. Un exemple de spécification de coaxialité de l’entité EI8 par rapport à l’entité
EI9 est présenté dans la Figure. 4.17. L’écart obtenu avec notre démarche est proche de
celui obtenu dans le rapport d’inspection de référence.
Pour les spécifications associées aux entités EI9 , EI10 et EI11 , les nuages de points
des éléments tolérancés sont mesurés avec un capteur et les systèmes de référence sont
mesurés avec l’autre capteur. Selon notre démarche, ces spécifications sont vérifiées et
les écarts obtenus sont inférieurs aux intervalles de tolérance des spécifications associées.
Une comparaison d’évaluation de la spécification de localisation associée à l’entité EI9
est présentée dans la Figure. 4.18. Les résultats d’évaluation d’une spécification dont
le système de référence est mesuré avec un capteur et l’élément tolérancé est mesuré
avec l’autre capteur montrent la faisabilité de la démarche d’inspection multi-capteurs
proposée.
141
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
Les résultats d’évaluation des spécifications associées à toutes les entités sont présen-
tés dans la Figure. 4.20 et la Figure. 4.21. Les entités mesurées avec le capteur laser-plan
sont représentées en vert, celles mesurées avec le palpeur sont représentées en bleu et
l’entité mesurée avec les deux capteurs est représentée en rose.
Nous concluons de cette analyse que lorsqu’il s’agit d’évaluer les spécifications dont
le nuage de points provient d’une mesure avec le palpeur, les résultats de l’évaluation
des spécifications sont proches de ceux du rapport d’inspection de référence puisque ce
dernier est établi par une mesure avec le palpeur. Pour l’évaluation des spécifications
utilisant les nuages de points de la mesure avec le capteur laser-plan, les résultats sont
également cohérents avec le rapport de référence. Il convient de rappeler que l’aptitude
du capteur laser-plan à évaluer ces spécifications a été étudiée au Chapitre. 2. Le modèle
proposé a montré que le capteur laser-plan est apte à évaluer ces spécifications. Grâce
aux résultats de l’évaluation des spécifications, nous avons montré la pertinence de ce
modèle proposé pour évaluer l’aptitude du capteur laser.
Nous soulignons que lorsqu’on trouve que la spécification n’est pas vérifiée en utilisant
142
G enerated with G O M I ns pec t 2 0 1 7
4.7. Conclusion
Sans titre
Element Datum Property Nominal Actual Tol - Tol + Dev C heck Out
la mesure avec le capteur laser-plan, cela ne veut pas dire que cela ne l’est pas. Ainsi, la
méthode d’inspection multi-capteurs proposée permet la vérification des spécifications,
mais elle ne fournit pas l’information sur la mesure tells que l’écart de planéité.
L’évaluation des spécifications utilisant deux nuages de points provenant de deux
capteurs detement
M eilleur ajus technologies
loc al différentes peut être effectuée après une étape delongueur:
U nité de traitement
mm
2 /2
des données. Cela montre l’importance du traitement dans le cas d’une inspection multi-
capteurs.
4.7 Conclusion
143
G enerated with G O M I ns pec t 2 0 1 7
144
Sans titre
EI 10b
Nominal Réel Écart Vérification
Ø +10.000 +10.001 +0.001
# Ø0.200|A|B|C 0.071
EI 04
Nominal Réel Écart Vérification EI 01
~ 0.200|A | B | C 0.125 Nominal Réel Écart Vérification
[ 0.100 0.041
EI 06
Nominal Réel Écart Vérification
EI 02 Ø +20.000 +19.932 -0.068
Nominal Réel Écart Vérification # SØ0.100|A|B|C 0.093
& 0.100|A 0.022
EI 10c
Nominal Réel Écart Vérification
Ø +10.000 +10.001 +0.001
# Ø0.200|A|B|C 0.070
EI 10a
Nominal Réel Écart Vérification
Ø +10.000 +10.002 +0.002 EI 07
# Ø0.100|A|B|C 0.079 Nominal Réel Écart Vérification
% 0.250|D 0.016
EI 05
EI 03 Nominal Réel Écart Vérification
Nominal Réel Écart Vérification # 0.100|A 0.054
& 0.050|A|B 0.016
EI 08
Nominal Réel Écart Vérification
Ø +16.000 +15.849 -0.151 (EI 08.Ø)
EI 11
$ Ø0.150|E 0.009
Nominal Réel Écart Vérification
Ø +20.000 +19.981 -0.019 EI 09
& 0.100|C 0.000 Nominal Réel Écart Vérification
Ø +9.000 +8.999 -0.001
EI 12
# Ø0.100|A|B|C 0.079
Nominal Réel Écart Vérification
Ø +30.000 +29.982 -0.018 EI 10d
Z $ Ø0.200|F 0.030 Nominal Réel Écart Vérification
Ø +10.000 +10.000 +0.000
# Ø0.200|A|B|C 0.084
1 /2
représentatif à chaque entité, les opérations suivantes sont effectuées : nettoyage, sup-
rants et reflète une représentation globale des entités. Afin d’associer un nuage de points
Le nuage de points du capteur laser-plan est dense, bruité, contient des points aber-
4.7. Conclusion
pression des points aberrants, filtrage et partition. Dans un premier temps, ces opéra-
tions sont réalisées manuellement avec le logiciel Cloud Compare©. Leur automatisation
pourrait être abordée dans les prochains travaux.
Nous avons montré par la suite la nécessité d’unifier les nuages de points acquis
avec les deux capteurs. Une méthode permettant d’exprimer les coordonnées des points
dans un seul repère a été proposée. Cette méthode est basée sur la mesure des deux
sphères de calibration et le calcul de la translation entre les centres des sphères. Cette
méthode a été testée en effectuant une mesure coopérative d’un artefact plan avec les
deux capteurs. Les résultats montrent que cette méthode permet l’unification des nuages
des points avec une faible erreur de recalage.
Pour pouvoir utiliser les nuages de points des deux capteurs pour évaluer les spéci-
fications, les données de mesure sont fusionnées. Dans ces travaux, les entités ne sont
mesurées qu’avec un seul capteur. Ainsi, le processus de fusion est réalisé de manière
globale, c’est-à-dire que tous les nuages de points des entités mesurés avec le capteur
laser-plan sont fusionnés avec tous les nuages de points des entités mesurés avec le pal-
peur. Ce processus de fusion est réalisé par une opération d’alignement des trois plans
mesurés avec les deux capteurs afin de corriger l’écart entre les nuages de points issus
des deux capteurs. Ce processus pourrait être amélioré dans les futurs travaux.
L’évaluation des spécifications associées à chaque entité est réalisée sur les nuages de
points correspondants. Les résultats d’évaluation sont comparés aux résultats d’évalua-
tion de référence établis par une mesure avec un palpeur. Les résultats de la démarche
proposée sont conformes au rapport d’inspection de référence. Ceci montre la faisabilité
de la démarche d’inspection combinant un capteur laser-plan et un palpeur que nous
avons proposée.
Nous pouvons souligner que les méthodes que nous avons retenues à chacune des
étapes de la démarche globale sont pertinentes et nécessaires. L’aptitude du capteur
laser-plan à évaluer les spécifications est montrée à travers l’évaluation des spécifications,
dont le nuage de points issu de la mesure avec le capteur laser. L’étape de pré-traitement
du nuage de points est ainsi indispensable pour préparer les nuages de points à l’éva-
luation des spécifications. D’autre part, il est également à noter que l’évaluation des
spécifications utilisant des nuages de points des deux capteurs implique nécessairement
que les deux données doivent être fusionnées.
145
Chapitre 4. Traitement des données pour l’évaluation des spécifications
146
Conclusions & Perspectives
147
Conclusions
puyons sur un ensemble minimal d’orientations pour lesquelles l’accessibilité globale des
surfaces avec chaque capteur est vérifiée. Un modèle original basé sur la logique floue est
utilisé pour évaluer l’aptitude du capteur laser-plan à mesurer une surface en lien avec
les spécifications associées. Les résultats de mesure montrent la pertinence des modèles
d’évaluation d’aptitude.
Pour chaque orientation, la trajectoire de chacun des capteurs est définie relative-
ment aux surfaces à mesurer. Dans le cas du capteur laser-plan, nous avons mis en
place une méthode de génération de trajectoires basée sur des niveaux de trajectoire
pour chaque orientation afin de mesurer les surfaces correspondantes avec une qualité
désirée dans un temps de mesure optimal. Ces niveaux de trajectoire, dans lesquels les
séquences de points de passage sont défini, sont générés de telle façon à respecter les
critères de qualité en termes de distance de numérisation. D’autre part, la trajectoire
optimale du palpeur est déterminée pour chaque entité. Afin de réaliser une exécution
automatique des trajectoires sur la machine, nous avons défini la trajectoire combinée
des deux trajectoires permettant la mesure avec le capteur laser-plan puis la mesure
avec le palpeur pour une orientation donnée avant de passer à l’orientation suivante.
Un fichier dit "trajectoire", compatible avec le langage de commande de la machine, est
généré et transmis à la machine pour effectuer la mesure. Partant des bases de données
précédemment créées , la planification et l’exécution de la gamme d’inspection sont ainsi
automatisées.
Dans ce contexte, le traitement des données issues de la mesure multi-capteurs de-
vient une étape majeure du processus d’inspection. En effet, les nuages de points pro-
venant des deux capteurs sont hétérogènes et exprimés dans deux repères différents. Du
fait des différentes caractéristiques des nuages de points, des opérations de traitement
sont alors nécessaires. Le nuage de points issu de la mesure avec le capteur laser-plan
est nettoyé, filtré, et les points aberrants sont supprimés. Suit ensuite une étape de
partitionnement qui aboutit à l’association d’un nuage de point à chaque entité. Une
démarche d’unification est ensuite proposée pour exprimer les coordonnées des points
des deux capteurs dans le même repère. Afin de pouvoir exploiter les données de me-
sure avec les deux capteurs pour l’évaluation des spécifications, nous avons mis en place
une démarche de fusion globale de données basée sur une opération d’alignement. Cette
méthode de fusion simple s’avère pertinente et nous permet de réaliser l’exploitation
des données. Enfin, l’évaluation des spécifications est réalisée sur les nuages de points
148
fusionnés associés à chaque entité. Les résultats d’évaluation démontrent la faisabilité
de la démarche d’inspection multi-capteurs que nous proposons.
Les perspectives de ces travaux concernent chacune des étapes de notre approche
pour lesquelles des améliorations peuvent être apportées. L’une des perspectives à court
terme consiste à finaliser les quelques points manquants pour avoir une automation
globale de la démarche. Il s’agit ici en particulier de finaliser l’extraction des données
depuis le modèle CAO. Le concept d’entité d’inspection a été proposé de telle sorte
que celui-ci soit avec les formats d’échange de données tels que le format ST EP avec
pour perspective d’automatiser l’opération d’identification des données d’inspection à
partir d’un modèle CAO de la pièce sous format ST EP . Pour ce faire, une première
amélioration pourrait être de créer un analyseur syntaxique (en anglais : parser) qui
permet d’extraire les données d’inspection depuis un fichier ST EP et de les stocker
dans la base de données. La base de données peut également être améliorée en intégrant
tous les types d’attributs des entités d’inspection que l’on peut trouver dans la norme
ISO.
L’évaluation des aptitudes des capteurs et la génération de séquences d’opérations
sont effectuées au moyen de paramètres et de valeurs seuils. Ces valeurs sont évaluées
par des tests d’aptitude des capteurs. Elles peuvent être davantage optimisées et un
protocole d’évaluation de ces valeurs peut être envisagé.
Une perspective pourrait être envisager pour réaliser une plateforme logicielle com-
mune pour les deux capteurs afin d’effectuer l’exécution et collecter les résultats de
mesure sur la même plateforme. Les opérations de traitement des nuages de points pro-
venant du capteur laser-plan telles que le nettoyage, le filtrage et le partitionnement
peuvent être automatisées dans les futurs travaux. Une amélioration des algorithmes de
traitement existant dans la littérature est également envisagée pour s’approcher de ce
qui est préconisé dans la norme ISO. Dans un premier temps, la fusion des données est
réalisée par une opération d’alignement de trois plans mesurés avec les deux capteurs.
Elle pourra être améliorée en utilisant la méthode du torseur de petits déplacements
[Bourdet et al., 1996] pour réaliser un déplacement rigide du nuage de points du capteur
laser vers le nuage de points du palpeur.
Sur le long terme, nous proposons deux perspectives :
149
Conclusions
laborative, tels que des capteurs à grands champs de mesure (type Gom). Cela
nécessite la définition de nouveaux indicateurs ou la modification d’indicateurs
existants pour la sélection et l’évaluation de l’aptitude des capteurs. De plus, il
faut tenir compte des capacités de ces nouveaux capteurs dans le processus de
définition de la séquence de mesure. La notion de trajectoire devrait être étudiée
à nouveau pour vérifier si elle est valable ou non.
150
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161
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162
Annexe
A
Caractéristiques techniques des
capteurs et de la cellule de mesure
163
Annexe A. Caractéristiques techniques des capteurs et de la cellule de mesure
164
Les équipements de mesure sont placés dans une salle de mesure (cellule de mesure)
où la température et l’humidité sont contrôlées et surveillées (Figure. A.1). L’humidité
est d’environ 50% avec une variation de ±5%. Alors que la température est fixée à la
température de référence de 20°C avec ±0.5°C de variation. L’incertitude de mesure due
aux variations des conditions environnementales peut être négligée devant les autres
sources d’incertitude.
165
Annexe A. Caractéristiques techniques des capteurs et de la cellule de mesure
A
(a) (b)
Figure A.2 – (a) M M T ; (b) Scanner 3D composé d’un capteur laser-plan et un capteur
à contact.
mant de la gamme Kreon, conçu pour répondre aux applications industrielles exigeantes
telles que l’analyse dimensionnelle, le contrôle qualité, le prototypage rapide, la rétro-
conception et l’acquisition des surfaces. Il intègre deux caméras permettant un balayage
maximal de la surface. Les logiciels et contrôleurs suivants sont utilisés avec ce capteur :
Metrolog, ArcoCAD, Capps, DMIS, Metrologic, Renishaw, Pantec. Les spécifications
techniques sont les suivantes :
166
Tableau A.1 – Caractéristiques du scanner.
Caractéristique Valeur
Résolution de ligne 25 µm
Distance morte 60 mm
Profondeur du champ 75 mm
Compensation de température Oui
Fréquence max 500 Hz
Erreur de palpage 5 µm
Test multi-orientation 15 µm
Caractéristique Description
Interface machine Bras articulés, CNC, Machine outils, MMT manuelles et pilotées
Compatibilité du palpeur
sous le scanner Palpeur rigide, Renishaw TP2/20/200
Compatibilité Renishaw MIH,PH10T, PH10M, Mq Multiwire et IS1-2
Connexion PC USB
qui concerne les logiciels, la mesure avec le capteur laser-plan est gérée par le logiciel
P olygonia (Kreon) et celle avec le palpeur est gérée par M odus (Renishaw).
167
Annexe A. Caractéristiques techniques des capteurs et de la cellule de mesure
168
Annexe
B
Qualification des capteurs
169
Annexe B. Qualification des capteurs
170
B.1. Caractérisation de la fenêtre de mesure F OV du capteur laser-plan
La conception du capteur est telle que celui-ci est incliné d’un angle γ constant par
rapport à l’axe Z de la M M T (Figure. B.1(a)), ce qui conduit à l’inclinaison de la ligne
laser dans la fenêtre de mesure (Figure. B.1(b)). Afin de déterminer la valeur de l’angle
d’inclinaison, des cales étalons sont intercalées au-dessous d’une règle Sinus comme le
montre la Figure. B.1(a). L’angle γ est obtenu lorsque la ligne laser devient horizontale
dans la fenêtre de mesure ; il est calculé selon la formule suivante :
h
γ = sin−1 ( ) (B.1)
l
Ou : l = 200mm est la longueur de la règle sinus, et h la hauteur de la cale étalon qui
correspond à une ligne laser horizontale dans la fenêtre de mesure. Pour notre étude h =
38.6mm, ce qui correspond à un angle γ = 11.13°. Cette inclinaison est caractéristique
du capteur, indépendamment de la configuration capteur /pièce.
171
Annexe B. Qualification des capteurs
0
H = H .cos(γ) = 41.87mm (B.2)
Étant donnée l’inclinaison de la ligne laser dans la fenêtre de mesure, nous proposons
de réduire la hauteur de la fenêtre à L = 39mm pour s’assurer que la ligne laser ap-
partienne complètement à la fenêtre de mesure. La distance de numérisation est définie
comme la distance entre le centre de rotation du capteur et la surface à numériser. Pour
que la réflexion de la ligne laser soit visible par le capteur laser-plan, cette distance de
numérisation d doit être dans un intervalle [dmin , dmax ] (Figure. B.3).
(a) Ligne laser en bas de la fenêtre de (b) Ligne laser en haut de la fenêtre de
mesure mesure
172
B.1. Caractérisation de la fenêtre de mesure F OV du capteur laser-plan
Mi Centre de rotation
Capteur laser
dmax=230mm
dmin=191mm
L1= 21mm
H=39mm
L2= 35mm
Le capteur est mis en position fixe. En déplaçant une surface plane le long de la fe-
nêtre de mesure (par ajout des cales-étalons, Figure. B.4(a)), dix lignes sont numérisées
(Figure. B.4(b)). Un plan des moindres carrés a été associé à l’ensemble des lignes nu-
mérisées. La visualisation des écarts des nuages de points par rapport à ce plan montre
l’anisotropie de la fenêtre (Figure. B.4(b)). Les écarts de forme obtenus sont dûs princi-
palement à la calibration interne du capteur, il peut attendre jusqu’à 20µm sur les bords
de la fenêtre de mesure.
(a) (b)
Figure B.4 – (a) Caractérisation de la fenêtre de mesure [Audfray, 2012] ; (b) : Profil de
la fenêtre de mesure dans le plan XoZ.
173
Annexe B. Qualification des capteurs
Où ; ei sont les écarts des points par rapport à l’élément théorique associé, e¯i est
la moyenne des écarts, n est le nombre de points et k est un facteur d’élargissement
(généralement égal à 1). Dans le cas d’une association d’un plan avec le critère des
moindres carrés, e¯i est nulle.
Plan mesuré Elément théorique associé
ei
ei
Mesure
Artefact
174
B.2. Évaluation du bruit et de justesse de mesure du capteur laser-plan
0.012
0.011
0.01
bruit (mm)
0.009
0.008
0.007
0.006
0.005
190 195 200 205 210 215 220 225 230 235
Distance de numérisation (mm)
0.018
0.016
0.014
bruit (mm)
0.012
0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Angle de numérisation (degre)
obtenu pour une distance de numérisation qui correspond aux bords de la fenêtre. Avec
la même distance de numérisation, plus l’angle augmente, plus le bruit est important.
La justesse de mesure est évaluée par la mesure d’une distance connue entre deux
éléments, l’erreur de justesse étant définie par la différence entre la valeur mesurée et
la valeur considérée comme vraie de cette distance. Dans le cas d’une mesure d’une
distance entre deux plans, la justesse est définie comme suit (Figure. B.8) :
h1 + h2 1 −
−−−−−
→ − −−
→ −
−−−−−
→ − −−
→
e= − h0 = · ( A1 A2 · N1 + A2 A1 · N2 ) − h0 (B.4)
2 2
175
Annexe B. Qualification des capteurs
Plans mesurés N2
N2
Évaluation de la h1
A2 N1
h2
N1 justesse
Mesure
h0 A2 A1
Artefact A1
e
Figure B.8 – Calcul des défauts de justesse sur une hauteur de marche.
0.016
0.014
Justesse en(mm)
0.012
0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
200 205 210 215 220 225 230 235
Distance de numérisation (mm)
Dans son travail, [Audfray, 2012] a proposé une évaluation de la justesse dite relative
sur un artefact de référence. Elle est évaluée comme la différence entre la position calculée
d’une surface numérisée et sa position théorique. Dans les calculs de la justesse relative,
le plan numérisé à une distance optimale qui correspond au milieu de la fenêtre de mesure
176
B.3. Évaluation des erreurs de remise en position et de changement d’orientations
du capteur laser-plan
a été choisi comme plan de référence, car le bruit est minimal dans cette configuration.
Les résultats sont reportés dans la Figure. B.10.
0.025
0.02
justesse relative en mm
0.015
0.01
0.005
0
190 195 200 205 210 215 220 225 230 235
Distance de numérisation en mm
D’autres indicateurs de performance ont été étudiés tels que l’évaluation de l’erreur
de remise en position du capteur. Cette erreur caractérise le défaut de recalage des nuages
de points mesurés avec la même orientation, mais une remise en position du capteur est
effectuée entre deux numérisations successives sans effectuer une nouvelle calibration.
Pour évaluer ce défaut, la sphère d’étalonnage a été numérisée dix fois dans une orienta-
tion calibrée, puis dix fois en ayant réalisé une première remise en position du capteur,
et enfin dix fois en ayant réalisé une seconde remise en position (Figure. B.11(a)). Pour
chaque numérisation, une sphère des moindres carrés est associée.
Le barycentre Cmoy des dix premières sphères est évalué. Les distances entre les
centres des sphères pour chaque numérisation et le barycentre Cmoy sont ensuite calculées
(Figure. B.11(b)). Les résultats montrent que les erreurs de remise en position peuvent
177
Annexe B. Qualification des capteurs
atteindre jusqu’à 12µm. La répétabilité pour une orientation (écart type σ = 0.001mm
des distances calculées pour une seule orientation) est faible par rapport à celle pour les
trois orientations ensemble (écart type σ = 0.004mm de toutes les distances).
0.008
0.006
0.004
0.002
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Noméro d'acquisition
Figure B.11 – (a) Remise en position du capteur laser-plan [Audfray, 2012] ; (b) Résultats
d’évaluation des erreurs de remises en position.
178
B.4. Évaluation des performances du palpeur à contact
0.015
0.01
0.005
0
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Noméro d'acquisition
179
Annexe B. Qualification des capteurs
Tableau B.1 – Résultats d’évaluation de la répétabilité de mesure du TP2 dans les trois
directions.
180
Annexe
C
Programme d’exécution de la gamme
d’inspection de la pièce test
181
Annexe C. Programme d’exécution de la gamme d’inspection de la pièce test
182
183
Annexe C. Programme d’exécution de la gamme d’inspection de la pièce test
184
185
Annexe C. Programme d’exécution de la gamme d’inspection de la pièce test
186
187
Annexe C. Programme d’exécution de la gamme d’inspection de la pièce test
188
189
Annexe C. Programme d’exécution de la gamme d’inspection de la pièce test
190
Annexe
D
Rapport d’inspection de référence de
la pièce test
191
Annexe D. Rapport d’inspection de référence de la pièce test
192
ZEISS Calypso C32BitMMT
Date 23 Avril 2019 Date de création 28 Mars 2019 16:43:53
Plan de contrôle
ENS PARIS SACLAY PIECE
Nom Commande Affaire N° Pièce
PERRIER 2019-001084 44301 1
Remarque:
15:32:28 00:00:00,0
Résultat total
Toutes les caractéristiques : 63
Hors tolérance : 1
Au-dessus de la limite d´avertissement : 0
Pas calculé : 0
1 - 15 # TROU A #
14.826 15.000 -0.174
1 - 15 # TROUS B #
14.826 15.000 -0.174
1 - 15 # TROUS C #
14.825 15.000 -0.175
1 - 15 # TROUS D #
14.824 15.000 -0.176
2 - 15
MESURE: 15.15
3 - Forme surface 0.2 |--
0.075 0.000 0.200 0.075
5 - Ø16 -0.059
15.841 16.000 0.100 -0.100 -0.159
6 - Concentricité 0.15 - E |-
0.011 0.000 0.150 0.011
1
193
Annexe D. Rapport d’inspection de référence de la pièce test
7 - Ø9 |-
9.006 9.000 0.050 -0.050 0.006
8 - Localisation 0.1 - A - B - C |-
0.024 0.000 0.100 0.024
9 - 10
9.988 9.000 0.988
10 - Ø20 -|
19.989 20.000 0.100 -0.100 -0.011
11 - Perpendicularité 0.1 - C |-
0.022 0.000 0.100 0.022
12 - 10
9.902 9.906 -0.004
13 - 20
20.004 20.005 -0.001
14 - 35 --|
34.950 35.000 0.100 -0.100 -0.050
15 - Symétrie 0.25 - D |-
0.002 0.000 0.250 0.002
16 A - Ø10 H8 --|
10.008 10.000 0.022 0.000 0.008
16 B - Ø10 H8 --|
10.008 10.000 0.022 0.000 0.008
16 C - Ø10 H8 -|
10.009 10.000 0.022 0.000 0.009
2
194
Nom Pièce Opérateur Heure Date
ENS PARIS SACLAY PIECE Master 15:32:28 23 Avril 2019
16 D - Ø10 H8 --|
10.006 10.000 0.022 0.000 0.006
19 - 20 |-
20.009 20.000 0.050 -0.050 0.009
20 - 100
100.014 100.000 0.014
21 - 65 # ENTRE TROUS A ET D # |-
65.002 65.000 0.050 -0.050 0.002
3
195
Annexe D. Rapport d’inspection de référence de la pièce test
21 - 65 # ENTRE TROUS B ET C # |-
65.002 65.000 0.050 -0.050 0.002
22 - Perpendicularité 0.05 - A - B |-
0.004 0.000 0.050 0.004
23 - 10 |-
10.005 10.000 0.050 -0.050 0.005
24 - 10 |-
10.008 10.000 0.050 -0.050 0.008
25 - 120
120.026 120.000 0.026
26 - 85 |--
85.015 85.000 0.050 -0.050 0.015
27 - 80 # ENTRE TROUS A ET B # |-
80.005 80.000 0.050 -0.050 0.005
27 - 80 # ENTRE TROUS C ET D # |-
80.010 80.000 0.050 -0.050 0.010
28 - 50
50.091 50.000 0.091
29 - 29
28.963 29.000 -0.037
30 - R6
5.994 6.000 -0.006
31 - 55 # DU Ø9 # |-
55.005 55.000 0.050 -0.050 0.005
4
196
Nom Pièce Opérateur Heure Date
ENS PARIS SACLAY PIECE Master 15:32:28 23 Avril 2019
31 - 55 # SPHERE # |
54.996 54.998 0.050 -0.050 -0.001
32 - Ø20 ---|
19.930 20.000 0.100 -0.100 -0.070
34 - Planéité 0.1 |-
0.002 0.000 0.100 0.002
35 - 8
8.194 8.000 0.194
36 - 20 # DU Ø30 #
19.972 20.000 -0.028
36 - 20 # DU Ø20 #
19.979 20.000 -0.021
37 - 30 DU Ø30
29.978 30.000 -0.022
37 - 30 DU Ø20
29.978 30.000 -0.022
38 - 45
44.893 44.896 -0.003
39 - Perpendicularité 0.1 - A |-
0.002 0.000 0.100 0.002
5
197
Annexe D. Rapport d’inspection de référence de la pièce test
41 - R15
14.988 15.000 -0.012
43 - R13.33
13.453 13.330 0.123
42 - 40
40.065 40.000 0.065
44 - Ø30 -|
29.990 30.000 0.100 -0.100 -0.010
45 - Concentricité 0.2 - F |-
0.014 0.000 0.200 0.014
6
198
199
Titre :Inspection dimensionnelle - Une approche multi-capteurs pour la vérification des spécifications
géométriques
Mots clés : Inspection dimensionnelle, Métrologie 3D, Mutli-capteurs, Capteur laser-plan, Palpeur à contact,
Trajectoire, Gamme d’inspection, Automatisation, Machine à mesurer tridimensionnelle (M M T )
Résumé : plan dès lors que la qualité requise est obtenue pour
L’inspection dimensionnelle, qui consiste à vérifier un gain de temps. L’approche consiste à définir une
la conformité géométrique des pièces vis-à-vis des séquence d’opérations de mesure de surfaces qui
spécifications, est une étape essentielle dans le cycle portent des spécifications, appelées entités d’inspec-
de vie des produits. Elle s’appuie de plus en plus tion.
sur la mesure multi-capteurs qui permet un gain de Partant d’un ensemble d’orientations du scanner, la
temps certain. Néanmoins, le gain de temps n’a de séquence d’opérations est établie pour chaque orien-
sens que si la qualité des résultats respecte le besoin tation par évaluation de l’aptitude du capteur laser
métrologique. En effet, la mise en œuvre combinée puis celle du palpeur à mesurer les surfaces avec
de capteurs de technologie et de caractéristiques la qualité nécessaire. La gamme d’inspection est
différentes engendre un certain nombre de problèmes complétée par la définition optimale de la trajectoire
qui affectent directement la qualité de la mesure. du capteur laser-plan et celle du palpeur pour chaque
Dans ce travail, une approche d’inspection automa- orientation. La trajectoire finale exécutée sur machine
tique utilisant un scanner combinant un capteur à M M T est obtenue par transformation et assemblage
contact avec un capteur laser-plan monté sur une des deux trajectoires. À l’issue de l’exécution, la me-
M M T est proposée. Cette approche cherche à uti- sure avec les deux capteurs conduit à deux nuages
liser au mieux les capacités de chacun des cap- de points hétérogènes qu’il convient de traiter avant
teurs, en privilégiant la mesure avec le capteur laser- l’évaluation finale des spécifications.
Université Paris-Saclay
Espace Technologique / Immeuble Discovery
Route de l’Orme aux Merisiers RD 128 / 91190 Saint-Aubin, France