Evlc Distributions
Evlc Distributions
Evlc Distributions
Distributions
Mohamed HOUIMDI
ii
TABLE DES MATIÈRES
3 Distributions 62
3.1 Définition et propriètés de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.2 Multiplication d’une distribution par une fonction de classe C ∞ . . . . . . 66
3.3 Dérivation des distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.4 Convergence des distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.5 Support d’une distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.5.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.5.2 Distributions à support compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.5.3 Distribution dont le support est réduit à un singleton . . . . . . . . 75
3.6 Convolution et régularisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.6.1 Convolution de deux fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.6.2 Régularisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.6.3 Produit de convolution d’une distribution par une fonction de D(Rn ) 79
3.6.4 Régularisation - Densité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.6.5 Produit de convolution de deux distributions . . . . . . . . . . . . . 85
3.6.6 Solution fondamentale d’un opérateur différentiel . . . . . . . . . . 88
3.7 Transformée de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.7.1 Transformée de Fourier dans L1 (Rn ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.7.2 Transformation de Fourier dans l’espace de Schwartz S . . . . . . . 92
3.7.3 Transformée de Fourier d’une distribution tempérée . . . . . . . . . 97
3.7.4 Transformée de Fourier d’une distribution à support compact . . . . 101
3.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
ESPACES VECTORIELS
TOPOLOGIQUES
1.1.1 Notations
Soient E un K-espace vectoriel, K = R ou K = C, A et B deux parties de E.
∀x ∈ E, x ∈ x0 + A ⇐⇒ ∃a ∈ A tel que x = x0 + a
∀x ∈ E, x ∈ A + B ⇐⇒ ∃a ∈ A, ∃b ∈ B tel que x = a + b
ou encore on a A + B = {a + b : a ∈ A et b ∈ B}.
4. Pour λ ∈ K, on définit λA, par
∀x ∈ E, x ∈ λA ⇐⇒ ∃a ∈ A tel que x = λa
1
CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES
Remarque 1.1.1
λA ⊆ A.
S
1. A est équilibrée, si et seulement si,
|λ|≤1
2. Si K = R, alors A est équilibrée, si et seulement si, pour tout λ ∈ [−1, 1] et pour
tout a ∈ A, on a λa ∈ A.
3. Si K = C, alors A est équilibrée, si et seulement si, pour tout λ ∈ D et pour tout
a ∈ A, on a λa ∈ A, où D est le disque unité de C.
Exemples
Si (E, k · k) est un espace normé, alors toute boule de centre 0 est équilibrée.
Proposition 1.2.
Preuve
1. i) On a 0A = {0} et 0A ⊆ A, donc 0 ∈ A.
λ λ
ii) On a |λ| ≤ |µ|, donc µ ≤ 1 et comme A est équilibré, alors µA ⊆ A, donc
λA ⊆ µA.
1
iii) On a |λ| = 1, donc λ = 1, par suite, on a λA ⊆ A et λ1 A ⊆ A, donc λA = A.
2. Exercice.
Remarque 1.1.2
1. Si A est équilibré, alors −A = A, donc A est symétrique par rapport à l’origine.
2. Si A est équilibré, alors pour tout λ ∈ K, on a λA = |λ|A.
3. Soit A une partie quelconque de E. Alors d’après iii) de la proposition précédente,
l’intersection de toutes les parties équilibrées de E contenant A est une partie
équilibrée de E, appelée enveloppe équilibrée de A. On voit facilement que l’enveloppe
équilibré d’une partie A est égal à DA.
Exemples
E = R et A = {x, y}, avec x =
6 y. Soit B l’enveloppe équilibrée de A, alors on a B = [−α, α],
où α = max(|x|, |y|).
∀λ ∈ K, 0 < |λ| ≤ α =⇒ λB ⊆ A
∀λ ∈ K, 0 < |λ| ≤ α =⇒ λx ∈ A
iii) On dit que A est une partie absorbante de E, si A absorbe tout élément x
de E.
Remarque 1.1.3
Soient E un K-espace vectoriel, A et B deux parties de E. Alors
1. A absorbe B, si et seulement si, il existe α > 0, tel que
∀λ ∈ K, |λ| ≥ α =⇒ B ⊆ λA
∀λ ∈ K, |λ| ≤ β =⇒ λB ⊆ A
1 1 1
On pose α = , alors pour |λ| ≥ α, on aura ≤ β, donc B ⊆ A, par suite, B ⊆ λA.
β λ λ
Réciproquement, supposons qu’il existe α > 0, tel que pour tout λ ∈ K, avec |λ| ≥ α,
1 1
on a B ⊆ λA et soit β = , alors pour λ ∈ K, tel que |λ| ≤ β, on aura ≥ α, donc
α λ
1
B ⊆ A, par suite λB ⊆ A.
λ
2. Si A est une partie équilibrée de E et B une partie de E, alors A absorbe B, si et
seulement si, il existe α > 0, tel que B ⊆ αA.
En effet, si A absorbe B, alors il existe α > 0, tel que pour tout λ ∈ K, avec |λ| ≥ α,
on a B ⊆ λA, donc en particulier, on a B ⊆ αA. Réciproquement, supposons qu’il
α
existe α > 0, tel que B ⊆ αA et soit λ ∈ K, tel que |λ| ≥ α, alors on a ≤ 1. Comme
|λ|
α α
A est équilibré et ≤ 1, alors A ⊆ A, donc αA ⊆ λA, par suite, B ⊆ λA.
|λ| λ
Exemples
Soit (E, k · k) un espace normé. Alors toute boule de E de centre 0 est absorbante.
En effet, soit B(0, r) une boule de centre 0, par exemple fermée, et soit x ∈ E, avec x 6= 0.
r
Si on pose α = , alors pour λ ∈ K, avec 0 < |λ| ≤ α, on aura kλxk = |λ|kxk ≤ αkxk,
kxk
où αkxk = r, donc λx ∈ B(0, r), pour tout λ, avec 0 < |λ| ≤ α.
∀λ ≥ 0, ∀µ ≥ 0, λ + µ = 1 =⇒ λA + µA ⊆ A
Remarque 1.1.4
1. A est convexe, si et seulement si, pour tout λ ≥ 0, pour tout µ ≥ 0, avec λ + µ = 1,
pour tout x ∈ A et pour tout y ∈ A, on a λx + µy ∈ A.
2. A est convexe, si et seulement si, pour tout λ ∈ [0, 1], pour tout x ∈ A et pour tout
y ∈ A, on a (1 − λ)x + λy ∈ A.
Exemples
1. Tout sous-espace affine de E est convexe et en particulier, tout sous-espace vectoriel
de E est convexe.
2. Soit (E, k · k) un espace normé. Alors toute boule de E est convexe.
En effet, on suppose, par exemple, que B(a, r) est une boule fermée de E et soient
λ ∈ [0, 1], x ∈ B(a, r) et y ∈ B(a, r), alors on a
Proposition 1.5.
Preuve
i) On voit facilement que pour tout λ, µ ∈ K et pour toute partie A de E, on a toujours
(λ + µ)A ⊆ λA + µA.
Supposons que A est convexe et soient λ ≥ 0 et µ ≥ 0.
Si λ + µ = 0, alors λ = 0 et µ = 0, donc λA + µA ⊆ (λ + µ)A.
λ µ
Si λ + µ 6= 0, alors on a + = 1 et comme A est convexe, alors
λ+µ λ+µ
λ µ
A+ A⊆A
λ+µ λ+µ
donc λA + µA ⊆ (λ + µ)A.
ii) On procède par récurrence sur n.
Si n = 2, alors, par définition d’un convexe, la propriété est vraie.
On suppose que la propriété est vraie jusqu’à l’ordre n.
n+1
Soient x1 , x2 , . . . , xn+1 ∈ A et λ1 , λ2 , . . . , λn+1 ≥ 0, avec
P
λi = 1.
i=1
n+1
λi xi ∈ A, pour cela, on distingue deux cas :
P
Montrons que
i=1
n+1
Si λn+1 = 1, alors λ1 = λ2 = · · · = λn = 0, donc λi xi = xn+1 , avec xn+1 ∈ A.
P
i=1
Si λn+1 6= 1, alors 0 ≤ λn+1 < 1 et on a
n+1 n
X X λi
λi xi = (1 − λn+1 ) xi + λn+1 xn+1
i=1 i=1 1 − λn+1
λi n λi
Pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, on a ≥ 0 et
P
= 1, donc d’après
1 − λn+1 i=1 1 − λn+1
n λi
xi ∈ A et comme A est convexe et
P
l’hypothèse de récurrence, on aura
i=1 1 − λn+1
λn+1 ∈ [0, 1], alors on a
n
X λi
(1 − λn+1 ) xi + λn+1 xn+1 ∈ A
i=1 1 − λn+1
d’où le résultat.
iii) Exercice
Remarque 1.1.5
Soit A une partie quelconque de E. Alors d’après la proposition précédente, l’intersection
de toutes les parties convexes de E contenant A est une partie convexe de E, c’est le plus
petit convexe contenant A.
Définition 1.6.
Remarque 1.1.6
Soit B une partie de E. Alors B = co(A), si et seulement si, B est convexe, B contient A
et si C est un convexe qui contient A, alors C contient B.
Exemples
E = R et A = {x, y}, alors co(A) = [x, y].
Proposition 1.7.
Preuve
Soit B la partie de E définie par
n n
® ´
n
X X
B= λi xi : n ∈ N, (x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ A et λ1 , λ2 , . . . , λn ≥ 0 avec λi = 1
i=1 i=1
Alors B est convexe. En effet, soient x ∈ B, y ∈ B et α ∈ [0, 1], on doit montrer que
n n m n
(1 − α)x + αy ∈ B. On a x =
P P P P
λi xi , avec λi = 1, et y = µi yi , avec µi = 1, donc
i=1 i=1 i=1 i=1
n+m
on aura (1 − α)x + αy =
P
γi zi , tel que
i=1
(
(1 − α)λi si i ∈ {1, 2, . . . , n}
∀i ∈ {1, 2, . . . , n + m}, γi =
αµi−n si i ∈ {n + 1, . . . , n + m}
(
xi si i ∈ {1, 2, . . . , n}
et ∀i ∈ {1, 2, . . . , n + m}, zi =
yi−n si i ∈ {n + 1, . . . , n + m}
On a
n+m
X n
X n+m
X m
X
γi = (1 − α) λi + α µi−n = (1 − α) + α µi = (1 − α) + α = 1
i=1 i=1 i=n+1 i=1
Définition 1.8.
Une partie de E qui est à la fois convexe et équilibrée est dite absolument convexe.
Proposition 1.9.
∀λ ∈ K, ∀µ ∈ K, |λ| + |µ| ≤ 1 =⇒ λA + µA ⊆ A
ii) Si A est absolument convexe, alors pour tout entier n ≥ 2, pour tout
n
x1 , x2 , . . . , xn ∈ A et pour tout λ1 , λ2 , . . . , λn ∈ K, avec |λi | ≤ 1, on a
P
i=1
n
λi xi ∈ A.
P
i=1
6 ∅,
T
iii) Si (Ai )i∈I est une famille de parties absolument convexes, tel que Ai =
T i∈I
alors Ai est absolument convexe.
i∈I
Preuve
i) Soient λ, µ ∈ K, tel que |λ| + |µ| ≤ 1. Comme A est convexe, alors d’après i) de la
proposition 1.6, on a |λ|A + |µ|A ⊆ (|λ| + |µ|)A.
Comme A est équilibré et |λ| + |µ| ≤ 1, alors (|λ| + |µ|)A ⊆ A, donc |λ|A + |µ|A ⊆ A.
Puisque A est équilibré, alors |λ|A = λA et |µ|A = µA, donc λA + µA ⊆ A.
n |λi |
≤ 1, donc d’après l’hypothèse de récurrence, on a
P
On a
i=1 1 − |λn+1 |
n
X λi
xi ∈ A
i=1 1 − |λn+1 |
n λi
Comme A est absolument convexe, alors (1 − |λn+1 |) xi + λn+1 xn+1 ∈ A.
P
i=1 1 − |λn+1 |
d’où le résultat.
iii) Exercice.
Définition 1.10.
Remarque 1.1.7
1. aco(A) est le plus petit ensemble absolument convexe contenant A.
2. B = aco(A), si et seulement si, B absolument convexe, B contient A et si C est une
autre partie absolument convexe contenant A, alors C contient B.
Proposition 1.11.
Preuve
Il suffit de considérer l’ensemble B défini par
n n
® ´
λi xi : n ∈ N, (x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ An et λ1 , λ2 , . . . , λn ≥ 0 avec
X X
B= |λi | ≤ 1
i=1 i=1
alors on voit facilement que B est absolument convexe, B contient A et si C une autre
partie absolument convexe contenant A, alors C contient B.
Remarque 1.2.1
Soit (E, T ) un espace topologique.
1. Une partie A de E est fermée, si et seulement si, E \ A est ouvert.
n
S
2. Si A1 , A2 , . . . , An sont des fermés de E, alors Ai est un fermé de E.
i=1
T
3. Si (Ai )i∈I est une famille quelconque de fermés de E, alors Ai est un fermé de E.
i∈I
4. Une intersection quelconque d’ouverts de E, est en général, n’est pas un ouvert de
T 1 1
E. Par exemple dans R, on a − n , n = {0} et {0} n’est pas un ouvert de R.
n∈N∗
5. Une réunion quelconque de fermés de E, est en général, n’est pas un fermé de E.
S 1
Par exemple dans R, on a n , 1 = ]0, 1] et ]0, 1] n’est pas un fermé de R.
n∈N∗
Exemples
1. E un ensemble quelconque et T = {∅, E}, alors T défini une topologie sur E, appelée
topologie grossière sur E.
2. E un ensemble quelconque et T = P(E), alors T défini une topologie sur E, appelée
topologie discrète sur E.
3. E = {1, 2, 3, 4} et T = {∅, {1}, {4}, {1, 4}, E}, alors T définit une topologie sur E.
4. Soit (E, d) un espace métrique et soit T la famille de parties de E définie par A ∈ T ,
si et seulement, pour tout x ∈ A, il existe r > 0, tel que la boule ouverte B(x, r) est
contenue dans A, où B(x, r) = {y ∈ E : d(x, y) < r}. Alors T définit une topologie
sur E, appelée topologie induite par la distance d sur E ou topologie associée à la
distance E.
5. Soient (E1 , T1 ) et (E2 , T2 ) deux espaces topologiques et soit T la partie de E1 × E2 ,
définie par A ∈ T , si et seulement si, pour tout (x, y) ∈ A, il existe A1 × A2 ∈ T1 × T2 ,
tel que (x, y) ∈ T1 × T2 et A1 × A2 ⊆ A. Alors T définit une topologie sur E1 × E2 ,
appelée topologie produit sur E1 × E2 .
Exemples
1. Si V est un ouvert de E et si x ∈ V , alors V est un voisinage de x.
2. Soit x ∈ E, alors l’ensemble de tous les ouverts de E contenant x, forme une base de
voisinages de x.
3. Soit (E, d) un espace métrique, alors pour tout x ∈ E, l’ensemble de toutes les boules
ouvertes de centre x, forme une base de voisinages de x.
Définition 1.14.
Exemples
Si (E, d) est un espâce métrique, alors E possède le premier axiome de dénombrabilité. En
effet, soit x ∈ E et soit B(x) défini par
ß Å ã ™
1 ∗
B(x) = B x, : n∈N
n
Proposition 1.15.
Preuve
Soit x ∈ E et soit {Vn : n ∈ N} une base de voisinages de x. Pour tout n ∈ N, Vn est un
voisinage de x, donc il existe un voisinage ouvert Un de x, tel que Un ⊆ Vn . Pour tout
n ∈ N, on pose Wn = nk=0 Un , alors {Wn : n ∈ N} est une base dénombrable et décroissante
T
Définition 1.16.
Remarque 1.2.2
1. La définition précédente a un sens, car une réunion quelconque d’ouverts est un
ouvert et une intersection quelconque de fermés est un fermé.
2. Pour toute partie A, on a Å ⊆ A ⊆ A.
Proposition 1.17.
Preuve
i) (=⇒) Trivial, car Å est un ouvert.
(⇐=) Vraie, car Å est égal à la réunion de tous les ouverts contenus dans A.
iii) Exercice.
Définition 1.18.
Remarque 1.2.3
1. Une partie A de E est dense dans E, si et seulement si, pour tout x ∈ E, il existe
V ∈ V(x), tel que V ∩ A 6= ∅.
2. R muni de sa topologie usuelle est séparable, car Q dense dans R et Q dénombrable.
Remarque 1.2.4
1. Si B(x) et B(f (x)) sont réspectivement des bases de voisinages de x et f (x), alors
f est continue au point x, si et seulement si, pour tout W ∈ B(f (x)), il existe
V ∈ B(x), tel que f (V ) ⊆ W .
2. L’ensemble des ouverts contenant un point d’un espace topologique, forme une base
de voisinages de ce point. Donc une fonction f : E −→ F est continue en un point x
de E, si et seulement si, pour tout voisinage ouvert W de f (x), il existe un voisinage
ouvert V de x, tel que f (V ) ⊆ W .
3. Si (E, d) est un espace métrique, alors on sait que pour tout x ∈ E, l’ensemble des
boules ouvertes de centre x, forme une base de voisinages de x, donc, dans ce cas, la
définition de la continuité en un point x de E se traduit par :
Pour tout r > 0, il existe α > 0, tel que
Aussi l’ensemble des boules fermées de centre x, forme une base de voisinages de x,
donc f est continue au point x, si et seulement si, pour tout r > 0, il existe α > 0,
tel que
∀y ∈ E, d(x, y) ≤ α =⇒ d(f (x), f (y)) ≤ r
Proposition 1.20.
Preuve
(=⇒) Supposons que f est continue et soit A un ouvert de F . Soit x ∈ f −1 (A), alors
f (x) ∈ A, comme A est ouvert, alors il existe un voisinage ouvert W de f (x), tel que
W ⊆ A. Comme f est continue, alors il existe un voisinage ouvert Vx de x, tel que
f (Vx ) ⊆ W ⊆ A, donc V ⊆ f −1 (A). On a donc f −1 (A) = Vx , donc f −1 (A) est
S
x∈f −1 (A)
ouvert.
(⇐=) Supposons que l’image réciproque d’un ouvert est un ouvert. Soit x ∈ E et soit W
un voisinage ouvert de f (x). Soit V = f −1 (W ), alors V est un voisinage ouvert de
x et on a f (V ) ⊆ W . On en déduit que f est continue au point x et ceci pour tout
x ∈ E.
Remarque 1.2.5
1. f : E −→ F est continue, si et seulement si, l’image réciproque d’un fermé de F est
un fermé de E.
2. L’image d’un ouvert, par une application continue, n’est pas nécessairement un
ouvert. Par exemple, soit l’application f : R −→ R définie par f (x) = x2 , alors
f (] − 1, 1[) = [0, 1[.
Définition 1.21.
Définition 1.22.
i) Soit (I, ≤) un ensemble ordonné. On dit que I est un ensemble filtrant croissant,
si pour tout i ∈ I et pour tout j ∈ I, il existe k ∈ I, tel que i ≤ k et j ≤ k.
ii) Soit E un ensemble quelconque. Une suite généralisée de E est une famille
(xi )i∈I d’éléments de E, où I est un ensemble filtrant croissant.
Exemples
N muni de son ordre usuel est un ensemble filtrant croissant. Donc toute suite (xn )n∈N
d’éléments de E est en particulier une suite généralisée de E.
Définition 1.23.
Exemples
1. Soit E un ensemble quelconque, x ∈ E et Fx = {A ∈ P(E) : x ∈ A}. Alors F est un
filtre sur E.
3. Soit B une base de filtre sur E et soit F la famille de parties de E définie par A ∈ F,
si et seulement, il existe B ∈ B, tel que B ⊆ A. Alors F est un filtre, appelé filtre
engendré par B.
(x, A) ≤ (y, B) ⇐⇒ B ⊆ A
Alors (I, ≤) est un ensemble filtrant croissant et (xi )i∈I , où pour tout i ∈ I, avec
i = (x, A), on a xi = x, est une suite généralisée dont la base de filtre associée est
égale à B et (xi )i∈I s’appelle la suite généralisée associée à la base de filtre B.
Définition 1.24.
∀i ∈ I, i ≥ i0 =⇒ xi ∈ V
ii) On dit que B converge vers y dans E et on écrit lim xi = y, si pour tout
B
voisinage V de E, il existe A ∈ B, tel que A ⊆ V .
Remarque 1.2.6
1. Soit (xi )i∈I une suite généralisée d’un espace topologique E et soit B la base de filtre
associée à (xi )i∈I . Alors (xi )i∈I converge vers un élément y de E, si et seulement si
B converge vers y.
2. Soit B une base de filtre d’un espace topologique E et soit (xi )i∈I la suite généralisée
associée à la base de filtre B. Alors B converge vers un élément y de E, si et
seulement si (xi )i∈I converge vers y.
Théorème 1.25.
Preuve
Supposons, par absurde, que (xi )i∈I possède deux limites x et y. Comme E est séparé,
alors il existe V ∈ V(x) et il existe W ∈ V(x), tel que V ∩ W = ∅. Comme (xi )i∈I converge
vers x et vers y et comme I est filtrant croissant, alors il existe i0 ∈ I, tel que
∀i ∈ I, i ≥ i0 =⇒ xi ∈ V ∩ W
Proposition 1.26.
Preuve
(=⇒) Supposons que x ∈ A, alors pour tout V ∈ V(x), on a V ∩ A 6= ∅. On considère la
famille (xV )V ∈V(x) , où pour tout V ∈ V(x), xV ∈ V ∩ A, alors (xV )V ∈V(x) est une
suite généralisée, car V(x) est un ensemble filtrant croissant pour la relation d’ordre
suivante :
∀V ∈ V(x), ∀W ∈ V(x), V ≤ W ⇐⇒ W ⊆ V
et on vérifie facilement que lim xV = x.
V(x)
(⇐=) Supposons qu’il existe une suite généralisée (xi )i∈I de A, tel que lim xi = x. Soit
I
V ∈ V(x), alors il existe i0 ∈ I, tel que
∀i ∈ I, i ≥ i0 =⇒ xi ∈ V
Remarque 1.2.8
Soient E un espace topologique satisfaisant au premier axiome de dénombrabilité, A une
partie de E et x ∈ E. Alors x ∈ A, si et seulement si, il existe une suite (xn )n∈N , telle que
lim xn = x.
n→∞
En effet, s’il existe une suite (xn )n∈N , telle que lim xn = x, alors il est clair que x ∈ A.
n→∞
Réciproquement, supposons que x ∈ A. Comme E satisfait au premier axiome de dénom-
brabilité, alors on sait que x possède une base {Vn : n ∈ N} dénombrable et décroissante
de voisinages ouverts de x. Pour chaque n ∈ N, soit xn ∈ Vn ∩ A, alors (xn )n∈N d’éléments
de A, telle que pour tout n ∈ N, on a xn ∈ Vn , avec Vn+1 ⊆ Vn . Soit V un voisinage de 0,
alors il existe N ∈ N, tel que VN ⊆ V , donc pour n ≥ N , on a xn ∈ V , d’où lim xn = x.
n→∞
Proposition 1.27.
Preuve
(=⇒) Supposons que f est continue au point x et soit (xi )i∈I une suite généralisée, telle
que lim xi = x. On doit montrer que lim f (xi ) = f (x), pour cela, soit W un voisinage
I I
de f (x). Comme f est continue, alors il existe un voisinage V de x, tel que f (V ) ⊆ W
et comme lim xi = x, alors il existe i0 ∈ I, tel que i ∈ I, avec i ≥ i0 , on a xi ∈ V .
I
Donc pour i ≥ i0 , on aura f (xi ) ∈ W .
(⇐=) Supposons que pour toute suite généralisée (xi )i∈I qui converge vers x, la suite
généralisée (f (xi ))i∈I converge vers f (x) et montrons que f est continue au point
x. On suppose que f n’est pas continue au point x, alors il existe un voisinage W
de f (x), tel que pour tout voisinage V de x, il existe xV ∈ V , tel que f (xV ) ∈ / W.
Comme V(x) est un ensemble filtrant croissant pour l’ordre V1 ≤ V2 , si et seulement
si V2 ⊆ V1 , alors (xV )V ∈V(x) est une suite généralisée et on voit facilement que
(xV )V ∈V(x) converge vers x, donc (f (xV ))V ∈V converge vers f (x), ce qui est absurde,
car pour tout V ∈ V(x), xV ∈ / W.
Exemples
Si (E, k · k) est un espace normé, alors E muni de la topologie associée à la norme est un
espace vectoriel topologique.
Théorème 1.29.
Preuve
Comme α0 6= 0, alors h est bijective et pour tout x ∈ E, on a h−1 (x) = α10 (x − x0 ). On voit
donc que h−1 est aussi une application affine qui s’écrit sous la forme h−1 (x) = β0 x + y0 ,
avec β0 = α10 et y0 = − αx00 , ainsi, il suffit de montrer que h est continue. Soit z ∈ E et soit W
un voisinage de f (z), on doit montrer qu’il existe un voisinage V de z, tel que h(V ) ⊆ W . Or,
par définition, l’application Φ : E × E −→ E qui à (x, y) fait correspondre x + y est continue,
donc en particulier Φ est continue au point (α0 z, x0 ), avec Φ(α0 z, x0 ) = α0 z + x0 = f (z).
Comme W est un voisinage de f (z), alors W est un voisinage de Φ(z), donc il existe un
voisinage V1 de α0 z et un voisinage V2 de x0 , tels que V1 + V2 ⊆ W , donc, en particulier,
on a x0 + V1 ⊆ W .
D’autre part, par définition, l’application Ψ : K × E −→ E qui à (α, x) ∈ K × E fait
correspondre αx est continue, donc en particulier, Ψ est continue au point (α0 , z). Or V1
est un voisinage de α0 z et α0 z = Ψ(α0 , z), donc il existe r > 0 et il existe un voisinage V
de z, tels que
∀α ∈ K, |α − α0 | < r =⇒ αV ⊆ V1
Donc, en particulier, on a α0 V ⊆ V1 , par suite on aura x0 + α0 V ⊆ W et ainsi on a
h(V ) ⊆ W . D’où le résultat.
Remarque 1.3.1
1. Pour tout x ∈ E et pour tout ouvert V de E, x + V est un ouvert de E.
En effet, l’application h : E −→ E df́inie par h(y) = x + y est un homéomorphisme et
on a x + V = h(V ).
Proposition 1.30.
Preuve
(=⇒) Supposons que W est un voisinage de x0 et soit h : E −→ E l’application définie
par h(x) = x0 + x. D’après le théorème précédent, h est un homéomorphisme et
comme h(0) = x0 , alors h−1 (W ) est un voisinage de 0, donc si on pose V = h−1 (W ),
alors on aura h(V ) = h(h−1 (W )), et puisque h est surjective, alors h(V ) = W , donc
x0 + V = W .
(⇐=) Soit V un voisinage de 0. Comme h−1 est continue et h(0) = x0 , alors h(V ) est un
voisinage de x0 , avec h(V ) = x0 + V .
Théorème 1.31.
Preuve
1. i) Soit V un voisinage de 0 et soit x ∈ E. On doit montrer qu’il existe α > 0, tel que
∀λ ∈ K, |λ| ≤ α =⇒ λx ∈ V
∀λ ∈ K, |λ| ≤ α =⇒ λW ⊆ V
∀λ ∈ K, |λ| ≤ α =⇒ λx ∈ V
ii) Soit V ∈ V(0), on doit chercher W ∈ V(0), avec W équilibré, tel que W ⊆ V .
L’application Ψ : K × E −→ E continue au point (0, 0), avec Ψ(0, 0) = 0, et
V ∈ V(0), donc il existe α > 0 et il existe U ∈ V(0), tels que
∀λ ∈ K, |λ| ≤ α =⇒ λU ⊆ V
2. Soit F un filtre sur E vérifiant les propriétés i), ii) et iii). Soit T la topologie définie
sur E par A est un ouvert pour T , si et seulement si, A = ∅ ou pour tout x ∈ A, il
existe U ∈ F, tel que x + U ⊆ A.
Montrons que tout U ∈ F est un voisinage de 0 pour la topologie ainsi définie. Pour
cela, on considère la partie A de E définie par x ∈ A, si et seulement si, il existe
V ∈ F, tel que x + V ⊆ U , alors on a 0 ∈ A et A ⊆ U . Soit x ∈ A, alors il existe V ∈ F,
tel que x + V ⊆ U et il existe W ∈ F, tel que W + W ⊆ V , donc x + W + W ⊆ U ,
par suite x + W ⊆ A, donc A est un ouvert. Comme 0 ∈ A et A ⊆ U , alors U est un
voisinage de 0.
Soit (x, y) ∈ E × E et soit W un voisinage de x + y. Il existe V ∈ F, tel que
x + y + V ⊆ W et il existe U ∈ F, tel que U + U ⊆ V , donc (x + U ) + (y + U ) ⊆ W ,
par suite Φ((x + U ) × (y + U )) ⊆ W , où Φ : E × E −→ E est l’application définie par
Φ(x, y) = x + y. Ainsi on voit que Φ est continue sur E × E.
Soit (α, x) ∈ K × E et soit W un voisinage de αx, alors il existe V ∈ F, tel que
αx + V ⊆ W . On pose V0 = V , donc d’après les propriétés ii) et iii), il existe V1 ∈ F,
avec V1 équilibré, tel que V1 + V1 ⊆ V0 et il existe V2 ∈ F, avec V2 équilibré, tel que
V2 + V2 ⊆ V1 , ainsi par récurrence, il existe une (Vn )n≥1 déléments équilibrés de F,
tel que pour tout n ≥ 0, on a Vn+1 + Vn+1 ⊆ Vn . Soit N ∈ N∗ , tel que |α| ≤ 2N − 2 et
soit t > 0, tel que pour tout µ ∈ K, avec |µ| ≤ t, on a µx ∈ VN , t existe car VN est
absorbant. Donc si on pose r = min(t, 1), alors on aura r ≤ 1 et pour tout µ ∈ K,
avec |µ| ≤ r, on a µx ∈ VN . Posons Dr = {µ ∈ K : |µ| ≤ r}, alors pour λ ∈ α + Dr
et y ∈ x + VN , on a (λ − α)x ∈ VN , car |λ − α| ≤ r, et on a (λ − α)(y − x) ∈ VN , car
VN est équilibré et r ≤ 1. On a aussi |α| ≤ 2N − 2, VN équilibré et y − x ∈ VN , donc
α(y − x) ∈ (2N − 2)VN . Or on a λy − αx = (λ − α)(y − x) + (λ − α)x + α(y − x), donc
λy − αx ∈ VN + VN + (2N − 2)VN . On a (2N − 2)VN ⊆ VN + VN + · · · + VN , par suite,
| {z }
(2N −2) f ois
on a λy − αx ∈ VN + VN + · · · + VN . Or, on a
| {z }
2N f ois
VN + VN + · · · + VN ⊆ VN −1 + VN −1 + · · · + VN −1
| {z } | {z }
2N f ois 2N −1 f ois
⊆ VN −2 + VN −2 + · · · + VN −2
| {z }
2N −2 f ois
..
.
..
.
⊆ V1 + V1 ⊆ V0
Ψ((α + Dr ) × (x + VN )) ⊆ αx + V ⊆ W
Théorème 1.32.
ii) Pour tout V ∈ V(0), il existe W ∈ V(0), avec W équilibré, tel que W ⊆ V .
V = {0}.
T
iii) E est séparé, si et seulement si,
V ∈V(0)
Preuve
T
i) Soit A une partie quelconque de E. Montrons que A = (V + A).
V ∈V(0)
Soit x ∈ A et soit V ∈ V(0). On doit montrer que x ∈ V + A, pour cela, soit W un
voisinage équilibré de 0, tel que W ⊆ V . Comme x ∈ A et comme x + W ∈ V(x),
alors (x + W ) ∩ A 6= ∅, donc x ∈ A − W et comme W est équilibré, alors W = −W ,
donc x ∈ W + A, par suite x ∈ V + A.
Soit maintenant x ∈ (V +A) et soit U ∈ V(0), on doit montrer que (x+U )∩A 6= ∅.
T
V ∈V(0)
Soit W un voisinage équilibré de 0, tel que W ⊆ U , alors on a x ∈ W + A, car
x∈ (V + A), donc (x − W ) ∩ A 6= ∅. Comme W est équilibré, alors −W = W ,
T
V ∈V(0)
donc (x + W ) ∩ A 6= ∅, par suite, (x + U ) ∩ A 6= ∅, car x + W ⊆ x + U .
ii) Soit V ∈ V(0), alors il existe W ∈ V(0), avec W équilibré, tel que W + W ⊆ V . D’après
(U + W ), donc en particulier, on a W ⊆ W + W , d’où W ⊆ V .
T
i), on a W =
U ∈V(0)
Corollaire 1.33.
Preuve
D’après la proposition précédente, on a {0} =
T
V et on a E séparé, si et seulement si,
V ∈V(0)
V = {0}, donc on voit que E est séparé, si et seulement si {0} = {0}.
T
V ∈V(0)
Exercice
Soit E un espace vectoriel topologique et soit A une partie de E. Montrer que si A est
équilibré, alors A est équilibré.
Corollaire 1.34.
Preuve
Soit V ∈ V(0), alors d’après ii) du théorème précédent, il existe W ∈ V(0), avec W équilibré,
tel que W ⊆ V . La fermeture d’un équilibré est équilibré, donc W ⊆ est un voisinage
équilibré et fermé de 0 et on a W ⊆ V .
Remarque 1.4.1
1. B est borné, si et seulement si, pour tout V ∈ V(0), il existe α > 0, tel que
∀λ ∈ K, |λ| ≥ α =⇒ B ⊆ λV
2. B est borné, si et seulement si, pour tout voisinage équilibré W de 0, il existe α > 0,
tel que B ⊆ αW . De plus, dans ce cas, on peut toujours choisir α > 1.
3. Toute partie finie de E est bornée. En effet, soit B = {x1 , x2 , . . . , xn } une partie
finie de E et soit V un voisinage de 0. Comme V est absorbant, alors pour tout
k ∈ {1, 2, . . . , n}, il existe αk > 0, tel que pour tout λ ∈ K, avec |λ| ≥ αk , on a xk ∈ λV .
Soit α = max αk , alors pour λ ∈ K, avec |λ| ≥ α, on a B ⊆ λV .
1≤k≤n
4. Si B est borné, alors B est borné.
En effet, soit V un voisinage de 0, alors on sait qu’il existe un voisinage W de 0, tel
que W ⊆ V . Comme B est borné, alors il existe α > 0, tel que pour tout λ ∈ K, avec
|λ| ≤ α, on a λB ⊆ W , donc on aura λB ⊆ W , par suite λB ⊆ V .
5. Toute partie totalement bornée est bornée.
En effet, soit B une partie totalement bornée de E et soit V un voisinage équilibré
de l’origine. Alors il existe une partie finie A de E, telle que B ⊆ A + V et il existe un
voisinage équilibré W de 0, tel que W +W ⊆ V . Comme A est finie, alors A est bornée,
alors il existe α > 0, tel que A ⊆ αW , donc A+W ⊆ W +αW . Puisque W est équilibré
1 α
et puisque ≤ 1 et ≤ 1, alors on a W ⊆ (α + 1)W et αW ⊆ (α + 1)W ,
α+1 α+1
donc W + αW ⊆ (α + 1)(W + W ), par suite, B ⊆ (α + 1)(W + W ) ⊆ (α + 1)V , donc
B est borné, car V est équilibré.
Proposition 1.36.
Soient E un espace vectoriel topologique et (xn )n≥0 une suite de E, telle que
lim x = 0, alors {xn : n ∈ N} est borné.
n→∞ n
Preuve
Soit W un voisinage de l’origine équilibré. Comme lim xn = 0, alors il existe N ∈ N∗ , tel
n→∞
que pour tout n ∈ N, avec n ≥ N , on a xn ∈ W , donc {xn : n ≥ N } ⊆ W .
L’ensemble {x0 , x1 , . . . , xN −1 } est fini, donc il est borné, et comme W est équilibré, alors il
existe α > 1, tel que {x0 , x1 , . . . , xN −1 } ⊆ αW . On a W équilibré et α > 1, donc W ⊆ αW ,
par suite, on a {xn : n ∈ N} ⊆ αW .
Proposition 1.37.
Preuve
(=⇒) On suppose que B est bornée. Soient (xn )n≥0 une suite de B et (αn )n≥0 une suite
de K, avec lim αn = 0. Montrons que lim αn xn = 0, pour cela, soit W un voisinage
n→∞ n→∞
équilibré de l’origine. Comme B est bornée, alors il existe α > 0, tel que B ⊆ αW ,
donc pour tout n ∈ N, on a xn ∈ αW . Comme lim αn = 0, alors il existe N ∈ N, tel
n→∞
que pour tout n ∈ N, avec n ≥ N , on a α|αn | ≤ 1> Comme W est équilibré, alors
pour tout n ∈ N, avec n ≥ N , on a αn xn ∈ W .
(⇐=) Supposons, par absurde, que B n’est pas bornée, alors il existe un voisinage équilibré
V de l’origine, tel que pour tout α > 0, il existe xα ∈ B, avec xα ∈/ αW . En particulier,
1
pour tout n ∈ N∗ , il existe xn ∈ B, tel que xn ∈/ nW . Pour chaque n ∈ N∗ , soit αn = ,
n
lim αn = 0 et pour tout n ∈ N∗ , on a αn xn ∈
alors on a n→∞ / W , ce qui est absurde, car
lim αn xn = 0.
n→∞
Preuve
i) =⇒ ii) Trivial
ii) =⇒ i) Soit x ∈ E et soit W un voisinage de f (x) dans F , alors il existe un voisinage U
de 0 dans F , tel que W = f (x) + U . Comme f est continue en 0, alors il existe un
voisinage V de 0 dans E, tel que f (V ) ⊆ U . Or x + V est un voisinage de x et on a
f (x + V ) = f (x) + f (V ), donc f (x + V ) ⊆ W , par suite, f est continue en x.
Proposition 1.39.
Preuve
i) Supposons que B est un borné de E et montrons que f (B) est un borné de F . Soit
W un voisinage équilibré de 0 dans F , on doit montrer qu’il existe α > 0, tel que
f (B) ⊆ αW . Comme f est continue à l’origine, alors il existe un voisinage équilibré
V de 0 dans E, tel que f (V ) ⊆ W et comme B est borné et V équilibré, alors il
existe α > 0, tel que B ⊆ αV , donc f (B) ⊆ αf (V ). On en déduit que f (B) ⊆ αW .
ii) Comme F est sṕaré, alors on sait que {0} est fermé dans F . On a ker(f ) = f −1 ({0})
et f continue, donc ker(f ) est fermé.
Une partie W de E/M est un ouvert pour ce qu’on appelle la topologie quotient
sur E/M , si s−1 (W ) est un ouvert de E.
Remarque 1.6.1
1. Une partie W de E/M est un ouvert pour la topologie quotient, si et seulement si,
il existe un ouvert V de E, tel que s(V ) = W .
En effet, si W est un ouvert pour la topologie quotient, alors par définition, s−1 (W )
est un ouvert de E. Comme s est surjective, alors on a s(s−1 (W )) = W , donc si on
pose V = s−1 (W ), alors V est un ouvert de E et on a s(V ) = W .
Réciproquement, supposons qu’il existe un ouvert V de E, tel que W = s(V ), alors
on aura s−1 (W ) = s−1 (s(V )) = M + V , avec M + V =
S
(x + V ). Comme V est un
x∈M
ouvert de E, alors pour tout x ∈ M , on a x + V est un ouvert de E, donc
S
(x + V )
x∈M
est un ouvert de E, par suite s−1 (W ) est un ouvert de E.
2. Pour tout ouvert V de E, s(V ) est un ouvert de E/M , car d’après 1.), s−1 (s(V ))
est un ouvert de E.
3. s : E −→ E/M est une application linéaire continue et ouverte.
Proposition 1.41.
Preuve
i) Soit (x, y) ∈ E × E et soit W un voisinage ouvert de x + y, on doit montrer qu’il existe
un voisinage W1 de x et un voisinage W2 de y, tels que W1 + W2 şubseteqW . On a
x + y = x + y, donc W est un voisinage de x + y. Soit V = s−1 (W ), alors V est un
ouvert et on a x + y ∈ V , donc V est un voisinage de x + y et comme E est un espace
vectoriel topologique, alors il existe un voisinage ouvert V1 de x et un voisinage ouvert
V2 de y, tels que V1 + V2 ⊆ V . D’après la remarque précédente, s(V1 ) et s(V2 ) sont
deux ouverts de E/M , avec x ∈ s(V1 ) et y ∈ s(V2 ). On a s(V1 + V2 ) = s(V1 ) + s(V2 ) et
s(V1 +V2 ) ⊆ s(V ), donc si on pose W1 = s(V1 ) et W2 = s(V2 ), alors on a W1 +W2 ⊆ W .
1.7 Exercices
Exercice 1.1
Soient E un espace vectoriel topologique, A et B deux parties de E.
1. Montrer que si A est ouvert et si B est quelconque, alors A + B est ouvert.
2. Montrer que si A et B sont compacts, alors A + B est compact.
3. Montrer que si A est compact et B fermé, alors A + B est fermé.
4. Trouver un exemple d’un espace vectoriel topologique, dans lequel A et B sont fermés
mais A + B n’est pas fermé.
Exercice 1.2
Soient E un espace vectoriel topologique, F un sous-espace vectoriel de E et V ∈ V(0).
1. Montrer que F est un sous-espace vectoriel de E. En déduire que si H est hyperplan
de E, alors H est fermé ou H est dense dans E.
S
2. a) Montrer que E = αV .
α>0
b) Montrer que si F 6= E, alors F̊ = ∅.
Exercice 1.3
Soient E un espace vectoriel topologique, K un compact de E et C un fermé de E, tel
que K ∩ C = ∅. Montrer qu’il existe un voisinage V de 0, tel que (K + V ) ∩ (C + V ) = ∅.
Exercice 1.4
Soient E un K-espace vectoriel et B une partie de E. Montrer que les deux propositions
suivantes sont équivalentes :
i) B est bornée.
ii) Pour toute suite (xn )n≥0 d’éléments de B et pour toute suite (αn )n≥0 , avec lim αn = 0,
n→∞
on a aussi n→∞
lim αn xn = 0.
Exercice 1.5
Soient E un K-espace vectoriel et V ∈ V(0). Montrer que
1. Si (αn )n≥0 est une suite strictement croissante, telle que n→∞
lim αn = +∞, alors on a
∞
S
E= αn V .
n=0
2. Toute partie compacte K de E est bornée.
3. Si (δn )n≥0 est une suite strictement décroissante, telle que lim δn = 0 et si on pose
n→∞
B = {δn V : n ∈ N}, alors B est une base de voisinages de 0.
Exercice 1.6
Soit E un espace normé de dimension infinie.
1. Montrer que si F est un sous-espace vectoriel de E de dimension finie, alors pour
tout x ∈ E, il existe y ∈ F , tel que d(x, F ) = kx − yk.
2. Montrer que B = {x ∈ E : kxk = 1} n’est pas totalement borné.
Exercice 1.7
Soient E un espace vectoriel topologique et A une partie de E.
a) Montrer que si A est équilibré, alors A est équilibré.
◦ ◦
b) Montrer que si A est équilibré et si 0 ∈ A, alors A est équilibré.
c) Montrer que si A est équilibré, alors co(A) est absolument convexe.
Exercice 1.8
Quelques définitions de base
Soit X un ensemble quelconque.
1. Une famille F de parties de X est un filtre sur X, si
i) F =
6 ∅ et ∅ ∈
/ F.
ii) Si A ∈ F et B ∈ F alors A ∩ B ∈ F.
iii) Si B ⊆ X et s’il existe A ∈ F, tel que A ⊆ B, alors B ∈ F.
2. Une famille B de parties de X est une base de filtre, si
i) B =
6 ∅ et ∅ ∈
/ B.
ii) Pour tout A ∈ B et pour tout B ∈ B, il existe C ∈ B, tel que C ⊆ A ∩ B.
3. Soient F1 et F2 deux filtres sur X. On dit que F1 est moins fin que F2 , si F1 ⊆ F2 .
Première partie
1. Dans chaque cas, vérifier que F est un filtre sur X :
a) X un ensemble infini et A ∈ F, si et seulement si, le complémentaire de A dans
X est fini.
b) X un ensemble quelcoque, B une base de filtre sur X et A ∈ F, si et seulement
si, il existe B ∈ B, tel que B ⊆ A. Dans ce cas, F s’appelle le filtre engendré
par B.
c) X un espace topologique, a ∈ X et F l’ensemble de tous les voisinages de a.
d) X un ensemble quelconque, A une partie non vide de X et B ∈ F, si et seulement
si, A ⊆ B.
e) Pour tout m ∈ N, on pose Im = {n ∈ N : n ≥ m} et B = {Im : m ∈ N}. Vérifier que
B est une base de filtre sur N et que le filtre F engendré par B est définie par
A ∈ F, si et seulement si, le complémentaire de A dans N est fini. F s’appelle
le filtre de Fréchet sur N.
2. L’ensemble de tous les filtres sur un ensemble X est ordonné par la relation F1 ≤ F2 ,
si et seulement si, F1 est moins fin que F2 . On dit que F est un ultrafiltre sur X,
si F est un élément maximal pour cette relation d’ordre. Montrer, en utilisant le
lemme de Zorn, que X possède au moins un ultrafiltre et pour tout filtre F sur X,
il existe au moins un ultrafiltre U , tel que F ⊆ U .
3. Soit U un filtre sur X. Montrer que les propositions suivantes sont équivalentes :
i) U est un ultrafiltre,
ii) Pour tout A ⊆ X, on a A ∈ U ou X \ A ∈ U ,
iii) Pour tout A ⊆ X et pour tout B ⊆ X, si A ∩ B ∈ U , alors A ∈ U ou B ∈ U .
4. Soit X un ensemble quelconque. Pour tout x ∈ X, soit U la famille de parties de X
définie par A ∈ U , si et seulement si x ∈ A. Montrer que U est un ultrafiltre sur X.
5. Soient X et Y deux ensembles et f : X −→ Y une application.
a) Montrer que si F est un filtre sur X, alors f (F) = {f (A) : A ∈ F} est une base
de filtre sur Y et que si f est surjective, alors f (F) est un filtre sur Y .
b) Montrer que si F est un ultrafiltre sur X, alors le filtre engendré par f (F) est
un ultrafiltre sur Y .
c) Montrer que si F est un filtre sur Y et si pour tout B ∈ F, on a f −1 (B) 6= ∅,
alors f −1 (F) = {f −1 (B) : B ∈ F} est un filtre sur X.
Deuxième partie
Soient X un espace topologique, x ∈ X et F un filtre sur X. On dit que F converge vers
x, si V(x) ⊆ F, où V est le filtre formé par tous les voisinages de x.
1. Montrer que si X est un espace topologique séparé et que si un filtre F sur X possède
une limite, alors cette limite est unique.
2. Soient X un espace topologique, x ∈ X et A une partie de X. Montrer que x ∈ A, si
et seulement si, il existe un filtre F sur A qui converge vers x.
3. Soient X et Y deux espaces topologiques et f : X −→ Y une application.
a) Montrer que f est continue en un point x ∈ X, si et seulement si, pour tout filtre
F qui converge vers x, le filtre engendré par f (F) converge vers f (x).
b) Montrer que f est continue en un point x ∈ X, si et seulement si, pour tout
ultrafiltre U qui converge vers x, le filtre engendré par f (U ) converge vers
f (x).
4. Soient X un espace topologique, x ∈ X et F un filtre sur X. On dit que x est un
point d’accumulation de F, si pour tout A ∈ F, on a x ∈ A.
a) Montrer que si un filtre F sur X converge vers x, alors x est un point d’accumu-
lation de x.
b) Montrer que si un ultrafiltre U sur X possède un point d’accumulation x, alors
U converge vers x.
Troisième partie
Soit ((Xi , Ti ))i∈I une famille d’espaces topologiques et soit X =
Q
Xi le produit cartésien
i∈I
des Xi .
On appelle rectangle élémentaire de X, toute partie R de X qui sécrit sous la forme
Vi , où pour tout i ∈ I, Vi est un ouvert de Xi et l’ensemble des i ∈ I, tels que
Q
R=
i∈I
Vi 6= Xi est fini ({i ∈ I : Vi 6= Xi } est fini).
La topologie T sur X engendrée par l’ensemble de tous les rectangles élémentaires s’appelle
la topologie produit sur X. Ainsi, par définition, une partie V de X est un ouvert pour la
topologie T , si et seulement si, V est une réunion quelconque de rectangles élémentaires.
1. Pour chaque i ∈ I, soit πi : (X, T ) −→ (Xi , Ti ) la projection de X sur Xi . Montrer
que πi est une application surjective continue et ouverte.
2. Soit F un filtre sur X, avec X = Xi , et pour chaque i ∈ I, soit Fi = πi (F). Alors
Q
i∈I
F converge vers x, si et seulement si, pour tout i ∈ I, Fi converge vers xi .
3. Dans cette question X est un espace topologique quelconque.
a) Soit U un ultrafiltre sur X et soit x ∈ X. Montrer que U converge vers x, si et
seulement si, pour tout fermé F de X, avec F ∈ U , on a x ∈ F .
b) Montrer que X est compact, si et seulement si, tout ultrafiltre sur X converge
vers un élément de X.
Q
4. (Xi )i∈I une famille d’espaces topologiques et X = Xi muni de la topologie produit.
i∈I
Montrer que X est compact, si et seulement si, pour tout i ∈ I, Xi est compact (c’est
le théorème de Tychonoff).
Remarque 2.1.1
Soit p une semi-norme sur E. Alors on a
1. p(0) = 0 et pour tout x ∈ E, on a p(−x) = p(x).
2. ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, |p(x) − p(y)| ≤ p(x − y).
En effet, on a p(x) = p((x − y) + y) ≤ p(x − y) + p(y), donc p(x) − p(y) ≤ p(x − y). On
a aussi p(y) = p((y − x) + x) ≤ p(y − x) + p(x), donc p(y) − p(x) ≤ p(y − x). Comme
p(y − x) = p(x − y), alors |p(x) − p(y)| ≤ p(x − y).
3. F = {x ∈ E : p(x) = 0} est un sous-espace vectoriel de E.
Proposition 2.2.
Preuve
Montrons que B est absolument convexe, pour cela, soient x, y ∈ B et soient λ, µ ∈ K, tels
que |λ| + |µ| ≤ 1, alors on a
p(λx + µy) ≤ |λ|p(x) + |µ|p(y) < |λ| + |µ| (car p(x) < 1 et p(y) < 1)
30
CHAPITRE 2. ESPACES LOCALEMENT CONVEXES
Or on a |λ| + |µ| ≤ 1, donc p(λx + µy) < 1, par suite λx + µy ∈ B, donc B est absolument
convexe. Comme B est équilibré, alors pour montrer que B est absorbant, il suffit de
montrer que pour tout x ∈ E, il existe α > 0, tel que αx ∈ B. Soit x ∈ E, si p(x) = 0,
1
alors x ∈ B, donc on peut supposer que p(x) 6= 0. Soit α = , alors α > 0 et on a
2p(x)
1
p(αx) = αp(x) = , donc αx ∈ B.
2
Définition 2.3.
Remarque 2.1.2
L’application pA est bien définie, car A est une partie absorbante, donc pour tout x ∈ E,
il existe t > 0, tel que x ∈ tA, par suite {t > 0 : x ∈ tA} est non vide et minoré par 0.
Lemme 2.4.
Preuve
t
Pour chaque t > 0, on a t ∈ X, si et seulement si, λx ∈ tA, si et seulement si, x ∈ A.
λ
t t
Comme A est équilibré, alors x ∈ A, donc on aura t ∈ X, si et seulement si, ∈Y,
|λ| |λ|
par suite, on a X = |λ|Y .
Théorème 2.5.
Preuve
Montrons que pA est une semi-norme sur E.
i) Soit x ∈ E et soit λ ∈ K, alors on a pA (λx) = inf({t > 0 : λx ∈ tA}), donc d’après le
lemme précd́ent, on a pA (λx) = |λ| inf({t > 0 : x ∈ tA}), donc pA (λx) = |λ|pA (x).
ii) Soient x ∈ E et y ∈ E, montrons que pA (x+y) ≤ pA (x)+pA (y). Soit ε > 0, alors il existe
ε ε
t > 0, tel que x ∈ tA et t < pA (x) + et il existe s > 0, tel que y ∈ sA et s < pA (y) + .
2 2
Lemme 2.6.
Soient E un espace vectoriel topologique, (αn )n≥0 une suite de R∗+ , tel que
1
lim α = 0, et x ∈ E. Alors on a lim (1 + αn )x = x et lim x = x.
n→∞ n n→∞ n→∞ 1 + αn
Preuve
Montrons que n→∞ lim (1 + αn )x = x. Soit V ∈ V(0), alors on sait que V est absorbant, donc
il existe α > 0, tel que pour tout λ ∈ K, avec |λ| ≤ α, on a λx ∈ V . On a lim αn = 0 et
n→∞
α > 0, donc il existe N ∈ N, tel que pour tout n ∈ N, avec n ≥ N , on a αn ≤ α, par suite,
pour n ≥ N , on a αn x ∈ V . Ainsi, pour n ≥ N , on a (1 + αn )x ∈ x + V .
1
Montrons que lim x = x. Soit V ∈ V(0) et soit α > 0, tel que pour tout λ ∈ K,
n→∞ 1 + αn
αn
avec |λ| ≤ α, on a λx ∈ V . On a n→∞ lim = 0 et α > 0, donc il existe N ∈ N, tel que
1 + αn
αn αn
pour tout n ∈ N, avec n ≥ N , on a ≤ α, par suite, pour n ≥ N , on a − x∈V.
1 + αn 1 + αn
1
Ainsi, on voit que pour n ≥ N , on a x ∈ x+V .
1 + αn
Théorème 2.7.
Preuve ◦ ◦
Pour montrer que Bf ⊆ Bo , il suffit de montrer que E \ Bo ⊆ E \ Bf . Or on sait que
◦
E \ Bf = E \ Bf , donc il suffit de montrer que E \ Bo ⊆ E \ Bf .
Soit x ∈ E \ Bo , alors on a p(x) ≥ 1, et soit (αn )n≥0 une suite de R∗+ , tel que n→∞
lim αn = 0.
Pour tout n ∈ N, on a p((1 + αn )x) = (1 + αn )p(x), avec p(x) ≥ 1, donc on a
p((1 + αn )x) ≥ (1 + αn ) > 1, par suite, pour tout n ∈ N, on a (1 + αn )x ∈ / Bf . D’après le
lemme précédent, on a lim (1 + αn )x = x, donc x ∈ E \ Bf .
n→∞
Montrons que Bf ⊆ Bo . Pour cela, soit x ∈ Bf et soit (αn )n≥0 une suite de R∗+ , tel que
x
lim α = 0, alors on voit facilement que pour tout n ∈ N, on a
n→∞ n
∈ Bo , puis d’après
1 + αn
1
le lemme précédent, on a lim x = x. On en déduit donc que x ∈ Bo .
n→∞ 1 + αn
Corollaire 2.8.
Preuve
Posons Bo = {x ∈ E : pA (x) < 1} et Bf = {x ∈ E : pA (x) ≤ 1}, alors, d’après le théorème
2.5, on sait que Bo ⊆ A ⊆ Bf .
◦
i) Supposons que A est ouvert. D’après le théorème précédent, on a A ⊆ Bf ⊆ Bo , donc
on aura A = Bo .
ii) Supposons que A est fermé. D’après le théorème précédent, on a Bf ⊆ Bo ⊆ A, donc
on aura A = Bf .
Exemples
Dans un espace normé les boules de centre 0 sont convexes et forment une base de voisinages
de 0, donc tout espace normé est localement convexe.
Lemme 2.10.
Preuve
i) Soient x ∈ A, y ∈ A et α, β ∈ R+ , avec α +β = 1. Soit W un voisinage de αx+βy, puisque
l’application de E × E vers E qui à (z, w) fait correspondre αz + βw est continue,
alors il existe un voisinage U de x et un voisinage V de y, tels que αU + βV ⊆ W .
Comme x ∈ A et y ∈ A, alors U ∩ A 6= ∅ et V ∩ A 6= ∅. Soient u ∈ U ∩ A et v ∈ V ∩ A,
alors αu + βv ∈ A, car A est convexe et αu + βv ∈ W , car αU + βV ⊆ W , donc
W ∩ A 6= ∅, par suite αu + βv ∈ A.
ii) Supposons que A est équilibré. Soit x ∈ A et soit λ ∈ K, avec 0 < |λ| ≤ 1, on doit
1
montrer que λx ∈ A. Soit V un voisinage de λx, alors V est un voisinage de x et
λ
1 1
comme x ∈ A, alors V ∩ A = 6 ∅. Soit v ∈ V ∩ A, alors λv ∈ V ∩ λA et comme A
λ λ
est équilibré et |λ| ≤ 1, alors λA ⊆ A, donc λu ∈ V ∩ A. On en déduit donc que A
est équilibré.
iii) Supposons que A est équilibré. Soit x ∈ co(A) et soit λ ∈ K, avec 0 < |λ| ≤ 1, on
doit montrer que λx ∈ co(A). On a x ∈ co(A), donc il existe x1 , x2 , . . . , xn ∈ A et il
n
P n
P
existe λ1 , λ2 , . . . , λn R+ , avec λi = 1, tels que x = λi xi . Comme A est équilibré
i=1 i=1
n
et |λ| ≤ 1, alors pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, on a λxi ∈ A. On a λx =
P
λi (λxi ), donc
i=1
n
λx ∈ co(A), car
P
λi = 1.
i=1
Proposition 2.11.
Soit E un espace localement convexe. Alors l’origine possède une base de voisinages
absolument convexes et fermés.
Preuve
Soit V ∈ V(0), alors on sait qu’il existe V1 ∈ V(0), avec V1 fermé, tel que V1 ⊆ V . Comme
E est localement convexe, alors il existe V2 ∈ V(0), avec V2 convexe, tel que V2 ⊆ V1 . On
sait aussi qu’il existe V3 ∈ V(0), avec V3 équilibré, tel que V3 ⊆ V2 . On pose W = co(V3 ),
alors d’après le lemme précédent, W est absolument convexe et on a W ⊆ V1 ⊆ V .
Soit E un K-espace vectoriel et soit (pi )i∈I une famille de semi-normes sur E.
i) On dit que la famille (pi )i∈I est séparante, si pour tout x ∈ E, il existe i ∈ I,
tel que pi (x) 6= 0.
ii) On dit que la famille (pi )i∈I est filtrante, pour tout i ∈ I et pour tout j ∈ I,
il existe k ∈ I, tel que pi ≤ pk et pj ≤ pk .
Remarque 2.3.1
Soit (pi )i∈I une famille quelconque de semi-normes sur E et soit F(I) l’ensemble de toutes
les parties finies de I. Pour chaque J ∈ F(I), on pose qJ = sup pi .
i∈J
Alors (qJ )J∈F(I) est une famille croissante de semi-normes sur E, (J1 ⊆ J2 =⇒ pJ1 ≤ pJ2 ),
donc en particulier (qJ )J∈F(I) est une famille filtrante de semi-normes sur E.
Notations
1. Soit p une semi-norme sur E et soit ε > 0, on pose Bp,ε = {x ∈ E : p(x) ≤ ε}
Proposition 2.13.
Soit E un K-espace vectoriel, muni d’une famille de semi-normes (pi )i∈I . Alors
il existe une unique topologie vectorielle sur E, appelée topologie définie par la
famille de semi-normes (pi )i∈I , pour laquelle E est un espace localement convexe
et pour laquelle B est une base de voisinage de l’origine.
Preuve
Soit F la famille de parties de E, définie par W ∈ F, si et seulement si, il existe V ∈ F, tel
que V ⊆ W . Alors il est facile de vérifier que F est un filtre et que F vérifie les propriètés
suivantes :
i) Tout W ∈ F est absorbant.
En effet, soit W ∈ F, donc il existe ε > 0 et il existe une partie finie J de I, tel que
Bpi ,ε ⊆ W . Soit x ∈ E et soit β = max pi (x).
T
avec
i∈J i∈J
Si β = 0, alors pour tout i ∈ J, on a pi (x) = 0, donc pour tout λ ∈ K, on a λx ∈ W .
ε
Si β > 0, on pose α = , alors pour λ ∈ K, avec |λ| ≤ α, on a λx ∈ W . On en déduit
β
donc que W est absorbant.
ii) Pour tout W ∈ F, il existe V ∈ F, avec V équilibré, tel que V ⊆ W .
En effet, soit W ∈ F, alors il existe ε > 0 et il existe une partie finie J de I, tel que
Bpi ,ε ⊆ W . Posons V =
T T
avec Bpi ,ε , alors V est une intersection finie de parties
i∈J i∈J
équilibrées, donc V est équilibré.
iii) Pour tout W ∈ F, il existe V ∈ F, tel que V + V ⊆ W
En effet, soit W ∈ F, alors il existe ε > 0 et il existe une partie finie J de I, tel que
Bpi ,ε ⊆ W . Posons V = Bpi , 2ε , alors on voit facilement que V + V ⊆ W .
T T
avec
i∈J i∈J
iv) Pour tout W ∈ F, il existe V ∈ F, avec V convexe, tel que V ⊆ W .
En effet, soit W ∈ F, alors il existe ε > 0 et il existe une partie finie J de I, tel que
Bpi ,ε ⊆ W . Posons V =
T T
avec Bpi ,ε , alors V est une intersection finie de parties
i∈J i∈J
convexes, donc V est convexe et on a V ⊆ W .
Ainsi, d’aprés le théorème 1.31, il existe une unique topologie sur E pour laquelle E est
un espace vectoriel topologique localement convexe et pour laquelle F est un systéme de
voisinages de l’origine.
Remarque 2.3.2
Soit (pi )i∈I une famille de semi-normes sur E.
1. Si (pi )i∈I est une famille filtrante et si B est la famille de parties de E définie par
V ∈ B, si et seulement si, il existe i ∈ I et il existe ε > 0, tel que V = Bpi .ε , alors B
est une base pour la topologie définie sur E par la famille de semi-normes (pi )i∈I .
En effet, soit J ∈ F(I), comme (pi )i∈I est une famille filtrante, alors il existe i ∈ I,
tel que pour tout j ∈ J, on a pj ≤ pi , donc Bpi ,ε ⊆
T
Bpj ,ε .
j∈J
2. Pour chaque J ∈ F(I), on pose qJ = max pi , alors (qJ )J∈F(I) est une famille croissante,
i∈J
donc filtrante, de semi-normes sur E qui définit la même topologie sur E que celle
définie par la famille (pi )i∈I .
Donc si E est un espace localement convexe dont la topologie est définie par une
famille (pi )i∈I de semi-normes sur E, alors on peut toujours supposer que la famille
(pi )i∈I est croissante, (i ≤ j =⇒ pi ≤ pj )).
3. Si (pi )i∈I une famille de semi-normes sur E. Alors la topologie définie sur E par la
famille (pi )i∈I est séparé, si et seulement si, la famille (pi )i∈I est séparante.
Théorème 2.14.
Soit E un espace vectoriel topologique. Alors les deux propositions suivantes sont
équivalentes :
i) E est un espace localement convexe.
ii) La topologie de E est définie par une famille de semi-normes.
Preuve
(=⇒) Supposons que E est localement convexe, alors d’après la proposition 2.11, l’origine
possède une base V de voisinages absolument convexes et fermés. Pour chaque V ∈ V,
soit pV la jauge associée à V , alors pV est une semi-norme, car V est absolument
convexe. Soit T la topologie définie sur E par la famille de semi-normes (pV )V ∈V .
La famille de semi-normes (pV )V ∈V est filtrante, car si V1 ∈ V et V2 ∈ V, alors
pV1 ≤ pV1 ∩V2 et pV2 ≤ pV1 ∩V2 , donc une base B de voisinages de l’origine pour la
topologie T est définie par W ∈ B, si et seulement si, il existe ε > 0 et il existe V ∈ V,
tel que W = {x ∈ E, : pV (x) ≤ ε}. Or d’après le corollaire 2.8, pour tout V ∈ V, on a
V = {x ∈ E : pV (x) ≤ 1}, donc pour tout ε > 0, on a {x ∈ E : pV (x) ≤ ε} = εV , par
suite, on a B = {εV : ε > 0 et V ∈ V}. Ainsi on voit que la topologie initiale de E et
la topologie T ont même base de voisinages de l’origine, donc elles sont identiques.
(⇐=) Trivial, car pour tout i ∈ I et pour tout ε > 0, {x ∈ E : pi (x) ≤ ε} est absolument
convexe et fermé.
Soit E un espace localement convexe dont la topologie est définie par une famille
de semi-normes notée P et soit (xi )i∈I une suite généralisée de E. Alors (xi )i∈I
converge vers 0 dans E, si et seulement si, pour tout p ∈ P, la famille (p(xi ))i∈I
converge vers 0 dans R.
Preuve
(=⇒) Supposons que (xi )i∈I converge vers 0. Pour chaque p ∈ P et pour chaque ε > 0 on
doit montrer qu’il existe j ∈ I, tel que
∀i ∈ I, i ≥ j =⇒ p(xi ) ≤ ε
Soit V = {x ∈ E : p(x) ≤ ε}, alors V est un voisinage de 0 et comme (xi )i∈I converge
vers 0, alors il existe j ∈ I, tel que
∀i ∈ I, i ≥ j =⇒ xi ∈ V
Soit E un espace localement convexe dont la topologie est définie par une famille
de semi-normes notée P et soit B une partie de E. Alors B est bornée, si et
seulement si, pour tout p ∈ P, on a sup p(x) < +∞.
x∈B
Preuve
(=⇒) Supposons que B est bornée. Soit p ∈ P et soit V = {x ∈ E : p(x) ≤ 1}, alors V
est un voisinage équilibré de 0 et comme B est bornée, alors il existe α > 0, tel que
B ⊆ αV . Soit x ∈ B, alors il existe v ∈ V , tel que x = αv, donc p(x) = αp(v) ≤ α,
par suite, on a sup p(x) ≤ α.
x∈B
(⇐=) Supposons que pour tout p ∈ P, on a sup p(x) < +∞. Soit V un voisinage équilibré
x∈B
de 0, on doit montrer qu’il existe α > 0, tel que B ⊆ αV . Comme V est un voisinage
n
de 0, alors existe p1 , p2 , . . . , pn ∈ P et il existe ε > 0, tels que Bpk ,ε ⊆ V . Pour
T
k=1
M
chaque k ∈ {1, 2, . . . , n}, on pose Mk = sup pk (x), M = max Mk et α = , alors
x∈B 1≤k≤n
Å ã ε
1 M M
pour tout x ∈ B et pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n}, on a pk x ≤ , avec = ε,
α α α
n
donc B ⊆ α Bpk ,ε , par suite, B ⊆ αV .
T
k=1
Preuve
(=⇒) Supposons que T est continue. Soit q ∈ Q et soit W = {x ∈ F : q(x) ≤ 1}, alors W
est un voisinage de 0F et comme T est continue, alors il existe un voisinage V de 0E ,
tel que T (V ) ⊆ W . Comme P est une famille filtrante, alors il existe p ∈ P et il existe
ε > 0, tel que Bp,ε ⊆ V , avec Bp,ε = {x ∈ E : p(x) ≤ ε}, donc T (Bp,ε ) ⊆ W . Soit
εx
x ∈ E, alors pour tout n ∈ N, on a −n ∈ Bp,ε , par suite, pour tout n ∈ N, on
2 + p(x)
2−n + p(x) 2−n + p(x)
a T (x) ∈ W . Ainsi, pour tout n ∈ N, on aura q(T x) ≤ . Donc
ε ε
1
en faisant tendre n vers l’infini, on aura q(T x) ≤ p(x). D’où le résultat, car il suffit
ε
1
de prendre c = .
ε
(⇐=) Supposons que pour tout q ∈ Q, il existe p ∈ P et il existe c > 0, tel que pour tout
x ∈ E, on a q(T x) ≤ Cp(x). Comme E et F sont deux espaces vectoriels topologiques,
alors il suffit de montrer que T est continue en 0E . Soit W un voisinage de 0F , comme
Q est une famille filtrante, alors il existe q ∈ Q et il existe ε > 0, tel que Bq,ε ⊆ W ,
avec Bq,ε = {x ∈ F : q(x) ≤ ε}. Or, par hypothèse, il existe p ∈ P et il existe c > 0,
c
tel que pour tout x ∈ E, on a q(T x) ≤ cp(x), donc si on pose α = et V = Bp,α ,
ε
alors V est un voisinage de 0E et on a T (V ) ⊆ W .
Corollaire 2.18.
Soit E un espace localement convexe, dont la toplogie est définie par une famille
filtrante de semi-normes P et soit ϕ : E −→ K une forme linéaire. Alors ϕ est
continue, si et seulement si, il existe p ∈ P et il existe c > 0, tels que pour tout
x ∈ E, on a |ϕ(x)| ≤ cp(x)
Preuve
Conséquence directe de la proposition précédente.
i) ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y,
ii) ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, d(x, y) = d(y, x),
iii) ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, ∀z ∈ E, d(x, y) ≤ d(x, z) + d(y, z)
Dans ce cas, la topologie T définie par d sur E est définie par V ∈ T , si et seulement si,
pour tout x ∈ V , il existe r > 0, tel que {y ∈ E : d(x, y) < r} ⊆ V .
Définition 2.19.
On dit qu’un espace vectoriel topologique E est métrisable, s’il existe une distance
d sur E, tel que la topologie définie par d sur E coincide avec la topologie vectorielle
sur E.
Remarque 2.5.1
Soit E un espace vectoriel topologique.
1. Si E est métrisable, alors E possède une base dénombrable de voisinages de l’origine.
En effet, si pour tout n ∈ N, on pose Bn = {x ∈ E : d(x, 0) ≤ 21n }, alors on voit que
B = {Bn : n ∈ N} est une base dénombrable de voisinages de l’origine.
Bn = {0}.
T
2. Si E est métrisable, alors E est séparé. En effet, il suffit de voir que
n∈N
Définition 2.20.
Une distance d sur un espace vectoriel E est dite invariante par translation, si
pour x, y, z ∈ E, on a d(x + z, y + z) = d(x, y).
Remarque 2.5.2
Soit d une distance invariante par translation sur un espace vectoriel E. Pour tout x ∈ E,
on pose N (x) = d(x, 0), alors on a
i) ∀x ∈ E, N (x) = 0 ⇐⇒ x = 0,
ii) ∀x ∈ E, N (−x) = N (x),
iii) ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, N (x + y) ≤ N (x) + N (y).
Théorème 2.21.
Preuve
Soit B = {Vn : n ∈ N∗ } une base de voisinages de 0. Comme E est séparé, alors on peut
Vn = {0}.
T
supposer que
n∈N∗
Aussi, on voit facilement que {Wn : n ∈ N∗ } forme une base de voisinages de 0 et que
Wn = {0}. Soit α : E −→ R+ la fonction définie par :
T
n∈N∗
1
2k
si x ∈ Wk et x ∈
/ Wk+1
∀x ∈ E, α(x) = 1 si x ∈
/ W1
0 si x = 0
Alors l’application α vŕifie les propriétés suivantes qui sont facile à vérifier :
i) ∀x ∈ E, α(x) = 0 ⇐⇒ x = 0.
1
ii) Pour tout x ∈ E, il existe k ∈ N∗ , tel que x ∈ Wk , si et seulement si, α(x) ≤
.
2k
iii) ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, |λ| = 1 =⇒ α(λx) = α(x), (car pour tout k ∈ N∗ , Wk est équilibré).
iv) ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, |λ| ≤ 1 =⇒ α(λx) ≤ α(x). (car pour tout k ∈ N∗ , Wk est équilibré).
Soit maintenant π : E −→ R+ , l’application définie par
Ç® p p
´å
∗
X X
∀x ∈ E, π(x) = inf α(xi ) : p ∈ N , x1 , x2 , . . . , xp ∈ E et xi = x
i=1 i=1
n+1 1 1 1
, alors pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, on a α(xi ) < m , donc α(xi ) ≤ m .
P
Comme α(xi ) <
m
i=1 2 2 2
Noua allons distinguer les deux cas suivants :
n+1
P 1 n
P 1
Si α(xi ) < m+1 , alors α(xi ) < m+1 , donc d’après l’hypothèse de récurrence, on a
i=1 2 i=1 2
n n+1 n n+1
xi ∈ Wm+1 . On a xi +xn+1 , avec xn+1 ∈ Wm+1 , donc xi ∈ Wm+1 +Wm+1
P P P P
xi =
i=1 i=1 i=1 i=1
n+1
et comme Wm+1 + Wm+1 ⊆ Wm , alors xi ∈ W m .
P
i=1
n+1 1 n+1 1
α(xi ) ≥ ∈ {1, α(xi ) ≥ m+1 .
P P
Si m+1
, soit k 2, . . . , n + 1} le plus grand entier, tel que
i=1 2 i=k 2
n+1
P n
P n+1
P 1
Si k = 1, on a α(xi ) = α(xi )+α(x1 ), avec α(xi ) < m+1 , donc d’après l’hypothèse
i=1 i=2 i=2 2
n n+1
α(xi ) ∈ Wm+1 et comme x∈ Wm+1 , alors α(xi ) ∈ Wm+1 + Wm+1 ,
P P
de récurrence, on a
i=2 i=1
n+1
avec Wm+1 + Wm+1 ⊆ Wm , donc α(xi ) ∈ Wm .
P
i=1
1 1 1
Si k = n + 1, alors α(xn+1 ) ≥ et comme α(xn+1 ) ≤ m+1 , alors α(xn+1 ) = m+1 . Or
2m+1 2 2
n n+1 n 1 1 1 1 1
α(xi ) < m − m+1 , avec m − m+1 = m+1 ,
P P P
on a α(xi ) = α(xi )−α(xn+1 ), donc
i=1 i=1 i=1 2 2 2 2 2
n 1 n
α(xi ) ∈ Wm+1 .
P P
donc α(xi ) < m+1 et ainsi d’après l’hypothèse de récurrence, on aura
i=1 2 i=1
n+1 n n+1
α(xi ) ∈ Wm+1 + Wm+1 , avec
P P P
On a α(xi ) = α(xi ) + α(xn+1 ), donc
i=1 i=1 i=1
n+1
Wm+1 + Wm+1 ⊆ Wm , donc α(xi ) ∈ Wm .
P
i=1
n+1 1 n+1 1 k−1 1
α(xi ) ≥ m+1 , alors
P P P
Si 1 < k < n + 1, puisque on a α(xi ) < m
et α(xi ) < m+1 ,
i=1 2 i=k 2 i=1 2
k−1
xi ∈ Wm+1 .
P
donc d’après l’hypothèse de récurrence, on a
i=1
n+1
P 1
D’après le choix de K, on a aussi α(xi ) < , donc d’après l’hypothèse de récur-
i=k+1 2m+1
n+1
xi ∈ Wm+1 .
P
rence, on a
i=k+1
n+1 k−1 n+1 n+1
xi ∈ Wm+1 + Wm+1 + Wm+1 , avec
P P P P
Or, on a xi = x i + xk + xi , donc
i=1 i=1 i=k+1 i=1
n+1
Wm+1 + Wm+1 + Wm+1 ⊆ Wm , par suite, xi ∈ Wm . D’où le résultat.
P
i=1
1
Montrons maintenant c). Pour cela, soit x ∈ E, tel que α(x) = m , avec m ∈ N, puis sup-
2
1 n
posons, par absurde, que π(x) < α(x), donc il existe x1 , x2 , . . . , xn ∈ E, tel que
P
xi = x
2 i=1
n
P 1 n
P 1
et α(xi ) < α(x), donc on aura α(xi ) < m+1 et d’après ce qui précède, on aura
i=1 2 i=1 2
n n 1
xi ∈ Wm+1 . On a xi = x, donc x ∈ Wm+1 et ainsi on aura α(x) ≤ m+1 , ce qui est
P P
i=1 i=1 2
1
absurde, car α(x) = m .]] Pour (x, y) ∈ E × E, on pose d(x, y) = π(x − y), alors on a
2
— d(x, y) = π(x − y) = π(y − x) = d(y, x),
1
— si d(x, y) = 0, alors π(x − y) = 0, donc α(x − y) = 0, car α(x − y) ≤ π(x − y), par
2
suite, on a x = y,
On en déduit donc que d définit une distance sur E et que d est invariante par translation.
Reste à vérifier que la topologie définie sur E par d coïncide avec la topologie initiale de E.
Montrons que la topologie T2 définie sur E par la distance d est identique à la topologie
initiale T1 de E. Pour cela, il suffit de montrer que l’application identique de E est un
homéomorphisme. Comme d est invariante par translation, alors il suffit de montrer la
continuité à l’origine dans les deux sens. Soit W un voisinage de 0 pour la topologie T2 ,
1 1
alors il existe m ∈ N∗ , tel que B(0, m ) ⊆ W , où B(0, m ) est la boule fermée de centre 0
2 2
1 1 1
et de rayon m . Soit x ∈ Wm , alors on sait que α(x) ≤ m , donc on a aussi π(x) ≤ m ,
2 2 2
1 1
car π(x) ≤ α(x), par suite, on a x ∈ B(0, m ) et ainsi on voit que Wm ⊆ B(0, m ) ⊆ W .
2 2
Réciproquement, soit W un voisinage de 0 pour la topologie T1 , alors il existe m ∈ N∗ , tel
1 1
que Wm ⊆ W . Soit x ∈ B(0, m+1 ), alors on a π(x) ≤ m+1 et comme α(x) ≤ 2π(x), alors
2 2
1 1
α(x) ≤ m , par suite, on a x ∈ Wm , donc on a B(0, m+1 ) ⊆ Wm ⊆ W .
2 2
Corollaire 2.22.
Preuve
1
(=⇒) Supposons que E est métrisable, alors les boules fermées B(0, ), où n ∈ N∗ , forment
n
une base dénombrables de voisinages de l’origine. Puisque E est localement convexe,
alors d’après la proposition 2.11, pour tout n ∈ N∗ , il existe un voisinage Vn de
1
0, absolument convexe et fermé, tel que Vn ⊆ b(0, ), par suite, {Vn : n ∈ N∗ } est
n
une base dénombrable de voisinages de 0 qui sont absolument convexes et fermés.
Pour chaque n ∈ N∗ , soit pn la jauge associée à Vn , alors d’après la proposition 2.14,
(pn )n∈N∗ est une famille dénombrable qui définit la topologie de E.
(⇐=) Supposons que la topologie de E est définie par une famille dénombrable (pn )n∈N∗
de semi-normes sur E. D’après la remarque 2.3.2, on peut supposer que la famille
(pn )n∈N∗ est croissante, donc si pour tout n ∈ N∗ , on pose Vn = {x ∈ E : pn (x) ≤ 1},
alors {Vn : n ∈ N∗ } est une base dénombrable de voisinages de 0, donc d’après le
théorème précédent, E est métrisable.
Proposition 2.23.
Soit E un espace localement convexe séparé dont la topologie est définie par une
famille dénombrable et croissante (pn )n∈N de semi-normes. Soit d : E × E −→ R+
l’application définie par
∞
X 1 pn (x − y)
∀(x, y) ∈ E × E, d(x, y) = n
n=0 2 1 + pn (x − y)
Alors d définit sur E une distance invariante par translation et la topologie définie
par d sur E coïncide avec la topologie originale de E.
Preuve
1 pn (x − y) 1 ∞ 1 pn (x − y)
≤ n , donc la série
P
On a n n
est convergente, par suite d
2 1 + pn (x − y) 2 n=0 2 1 + pn (x − y)
définit bien une application sur E × E et il est clair que d est invariante par translation.
— Pour tout (x, y) ∈ E × E et pour tout n ∈ N, on a pn (x − y) = pn (y − x), donc
d(x, y) = d(y, x).
— Si x = y, alors pour tout n ∈ N, on a pn (x − y) = 0, donc d(x, y) = 0.
— Si x 6= y, alors x − y 6= 0, donc il existe n ∈ N, tel que pn (x − y) 6= 0, car E est séparé,
par suite, on a d(x, y) 6= 0.
— Soient x, y, z ∈ E et pour tout n ∈ N, on a pn (x − y) ≤ pn (x − z) + pn (z − y), donc
d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y)
On en déduit donc que d définit une distance sur E.
Montrons que la topologie T2 définie par d sur E coïncide avec la topologie initiale T1 de
E. Pour cela, soit W un voisinage de l’origine pour la topologie T2 , alors il existe m ∈ N,
1 1
tel que {x ∈ E : d(x, 0) ≤ m } ⊆ W . Soit V = {x ∈ E : pm+1 (x) ≤ m+2 }, alors V est un
2 2
voisinage de 0 pour la topologie T1 . Soit x ∈ V , alors on a
1
p0 (x) ≤ p1 (x) ≤ . . . ≤ pm (x) ≤ pm+1 (x) ≤
2m+2
pn (x)
Comme ≤ pn (x), alors on a
1 + pn (x)
m+1 m+1 ∞
X 1 pn (x) X pn (x) 1 X 1 1
n
≤ n
≤ m+2 n
= m+1
n=0 2 1 + pn (x) n=0 2 2 n=0 2 2
pn (x)
On a aussi ≤ 1, donc on a
1 + pn (x)
∞ ∞
X 1 pn (x) X 1 1
n
≤ n
=
n=m+2 2 1 + pn (x) n=m+2 2 2m+1
1
Ainsi, on aura d(x, 0) ≤ m , donc x ∈ W et par suite, V ⊆ W .
2
Réciproquement, soit W un voisinage de 0 pour la topologießT1 , alors il existe k ∈ N et ™il
1 1
existe m ∈ N, tel que {x ∈ E : pk (x) ≤ m } ⊆ W . Soit V = x ∈ E : d(x, 0) ≤ m+k+1 ,
2 2
alors V est un voisinage de 0 pour la topologie T2 . Pour tout x ∈ V , on a
∞
X 1 pn (x) 1
n
≤
n=0 2 1 + pn (x) 2m+k+1
1 pk (x) 1 pk (x) 1
donc en particulier, on a ≤ , par suite, on a ≤ . Ainsi,
2k 1 + pk (x) 2m+k+1 1 + pk (x) 2m+1
1 1
on aura pk (x) ≤ m+1 ≤ m , donc x ∈ W et par conséquent V ⊆ W .
2 −1 2
Définition 2.24.
Exemples
1. Tout espace de Banach est un espace de Fréchet.
2. Si E est un espace de Fréchet et si F est un sous-espace fermé de E, alors E/F est
un espace de Fréchet.
Définition 2.25.
Exemples
1. Si E et F sont des espaces normés, alors on sait qu’une application linéaire T : E −→ F
est continue, si et seulement si, T est bornée.
2. Soient E et F deux espaces topologiques et T : E −→ F une application linéaire
continue, alors, d’après la proposition 1.37, T est bornée.
Lemme 2.26.
Soient E un espace topologique métrisable et (xn )n≥1 une suite de E, telle que
lim x = 0. Alors il existe une suite de nombres strictement positifs (αn )n≥1 ,
n→∞ n
telle que n→∞
lim αn = +∞ et n→∞
lim αn xn = 0.
Preuve
On a lim xn = 0, donc lim d(xn , 0) = 0, par suite, il existe une suite (nk )k≥1 strictement
n→∞ n→∞
∗ 1
croissante de N , telle que pour tout n ≥ nk , on a d(xn , 0) ≤ 2 . Soit (αn )n≥1 la suite
k
définie par αn = 1, si n < n1 , et αn = k, si nk ≤ n < nk+1 , alors pour tout n ∈ N, on a
d(αn xn , 0) = d(kxn , 0). Comme d est une distance invariante par translation, alors on voit
facilement par récurrence que pour tout k ∈ N∗ , on a d(kxn , 0) ≤ kd(xn , 0). Ainsi, pour
1
tout n ∈ N∗ , on a d(αn xn , 0) ≤ , donc n→∞lim αn xn = 0, car lorsque n tend vers l’infini, nk
k
tend vers l’infini, donc k tend vers l’infini.
Théorème 2.27.
Preuve
i) =⇒ ii) D’après la proposition 1.39.
ii) =⇒ iii) Comme lim xn = 0, alors d’après la proposition 1.36, {xn : n ∈ N} est borné.
n→∞
Or T est bornée, donc {T (xn ) : n ∈ N} est borné.
iii) =⇒ iv) Soit (xn )n≥0 une suite de E, tel que n→∞ lim xn = 0, donc d’après le lemme 2.26,
il existe une suite de nombres strictement positifs (αn )n≥0 , telle que lim αn = +∞
n→∞
et lim αn xn = 0. Donc, par hypothèse, {αn T (xn ) : n ∈ N} est borné et comme
n→∞
1
lim
n→∞ αn
= 0, alors d’après la proposition 1.37, on a n→∞lim T (xn ) = 0.
iv) =⇒ i) Supposons, par absurde, que T n’est pas continue, donc il existe un voisinage W
de 0F , tel que pour tout voisinage V de 0E , il existe x ∈ V , avec T (x) ∈
/ W . Comme E
est métrisable, alors il existe une suite strictement décroissante Vn )n≥0 de voisinages
de 0E , telle que {Vn : n ∈ N} forme une base de voisinages de l’origine. Donc, en
particulier, pour tout n ∈ N, il existe xn ∈ Vn , tel que T (xn ) ∈ / W . Comme Vn )n≥0
est décroissante, alors lim xn = 0, donc par hypothèse, on aura lim T (xn ) = 0, ce
n→∞ n→∞
qui est absurde, car pour tout n ∈ N, on a T (xn ) ∈ / W.
k! α
(x1 + x2 + . . . + xn )k =
X
x où x = (x1 , x2 , . . . , xn )
|α|=k
α!
b) Formule du binôme
Ç å
n n n α α−β β α
X
∀α ∈ N , ∀x ∈ R , ∀y ∈ R , (x + y) = x y
β≤α
β
c) Formule de Leibnitz Ç å
α α
Dα−β f Dβ g
X
D (f g) =
β≤α
β
où f et g sont deux fonctions de Ω vers R
d) Formule de Taylor-Young à l’ordre N au voisinage de x0 , avec x0 ∈ Ω
N X
Dα f (x0 )
(x − x0 )α + o(kx − x0 kN )
X
f (x) =
k=0 |α|=k
α!
N X
Dα f (x0 ) α
X (x − x0 )α Z 1
(1−t)N Dα f (x0 +t(x−x0 ))dt
X
f (x) = (x−x0 ) +(N +1)
k=0 |α|=k
α! |α|=N +1
α! 0
Lemme 2.28.
Pour tout ouvert Ω de Rn , il existe une suite (Km )m∈N∗ de parties compactes de
Ω, vérifiant les propriétés suivantes :
◦
i) Pour tout m ∈ N∗ , on a Km ⊆ K m+1 .
S
ii) Ω = Km .
m∈N∗
iii) Pour tout compact K de Ω, il existe m ∈ N∗ , tel que K ⊆ Km .
Dans ce cas, (Km )m∈N∗ s’appelle une suite exhaustive de Ω.
Preuve
1
Pour chaque m ∈ N∗ , on pose Km = {x ∈ Ω : kxk ≤ m et d(x, ∂Ω) ≥ }, où ∂Ω désigne
m
la frontière de Ω, alors on a
i) Pour tout m ∈ N∗ , Km est fermé borné, donc Km est compact.
/ ∂Ω, donc il existe m ∈ N∗ , avec
ii) Soit x ∈ Ω, alors d(x, ∂Ω) > 0, car ∂Ω est fermé et x ∈
1
m assez grand, tel que kxk ≤ m et d(x, ∂Ω) ≥ , par suite, on a x ∈ Km .
m
◦ ◦
K m , donc K ⊆
S S
iii) Soit K un compact de Ω. On a Ω = K m et comme K est
m≥2 m≥2
m ◦ m ◦ ◦
compact, alors il existe m ≥ 2, tel que K ⊆ K i = K m , donc K ⊆ Km .
S S
K i , avec
i=2 i=2
Remarque 2.6.1
1
1. Pour chaque m ∈ N∗ , on pose Ωm = {x ∈ Ω : kxk < m et d(x, ∂Ω) > }, alors de
m
la même manière on voit que (Ωm )m∈N∗ est une suite croissante d’ouverts et que
S
Ω = Ωm .
m∈N∗
sur C k (Ω), par suite, d’après la proposition 2.23, C k (Ω) est métrisable et sa topologie
est définie par la distance suivante qui est invariant par translation :
+∞
1 pm (f − g)
∀f ∈ C k (Ω), ∀g ∈ C k (Ω), d(f, g) =
X
n
m=1 2 1 + pm (f − g)
3. Une suite (fn )n∈N d’éléments de C k (Ω) converge vers 0, si et seulement si, pour
tout α ∈ Nk , avec |α| ≤ k, la suite (Dα fn )n∈N converge uniformément vers 0 sur tout
compact de Ω.
Théorème 2.29.
Preuve
Soit (fn )n∈N une suite de Cauchy de C k (Ω), alors pour tout compact K de Ω et pour tout
ε > 0, il existe N ∈ N, tel que
Donc, en particulier, si pour tout x ∈ Ω, on prend K = {x}, alors on voit que pour tout
α ∈ Nk , avec |α| ≤ k, la suite (Dα fn (x))n∈N est de Cauchy dans C. Comme C est complet,
alors (Dα fn (x))n∈N converge vers un élément de C, noté fα (x). Fixons n ∈ N et α ∈ Nk ,
avec |α| ≤ k, alors pour tout x ∈ K, on a m→∞lim |Dα fn (x) − Dα fm (x)| = |Dα fn (x) − fα (x)|,
donc pour tout n ≥ N et pour tout x ∈ K, on a |Dα fn (x) − Dα f (x)| ≤ ε, par suite, on a
Donc pour tout α ∈ Nk , avec |α| ≤ k, la suite (Dα fn )n∈N converge uniformément vers fα
sur tout compact de Ω. Par suite, si on pose f0 = f , alors f ∈ C k (Ω) et pour tout α ∈ Nk ,
avec |α| ≤ k, on a Dα f = fα .
alors (pK,k )K∈K,k∈N définit une famille de semi-normes sur C ∞ (Ω), donc C ∞ (Ω) muni de
cette famille de semi-normes est un espace localement convexe.
Soit (Km )m∈N une suite exhaustive de Ω. Pour f ∈ C ∞ (Ω) et pour m, k ∈ N, on pose
pm,k (f ) = max ( sup |Dα f (x)|), alors (pm,k )m∈N,k∈N est une famille dénombrable de semi-
|α|≤k x∈Km
normes sur C ∞ (Ω) quidéfinit la même topologie sur C ∞ (Ω) que celle définie par la famille
(pK,k )K∈K,k∈N . On en déduit donc que C ∞ (Ω) est un espace localement convexe métrisable.
Donc une suite (ϕn )n∈N de C ∞ (Ω) converge vers ϕ, avec ϕ ∈ C ∞ (Ω), si et seulement si,
pour tout α ∈ N, la suite (Dα ϕn )n≥0 converge uniformément sur tout compact K de Ω
vers la fonction Dα ϕ.
K ⊆ {x ∈ Rn : kxk ≤ r}
Si |α| = 0, comme ϕ est continue en 0, alors il existe ν > 0, tel que pour tout x ∈ Rn , on a
On a ε tend vers 0, donc on peut supposer que 0 < ε < 1, par suite, on aura
D’où le résultat.
Théorème 2.30.
Preuve
On utilise le fait que C ∞ (Ω) = C k (Ω) et que pour tout k ∈ N, C k (Ω) est un espace de
T
k∈N
Fréchet.
Définition 2.31.
Remarque 2.6.2
1. supp(f ) est un fermé de Ω.
2. Si f ∈ DK (Ω), alors supp(f ) est un compact de Ω
3. supp(f ) = ∅ ⇐⇒ f = 0.
4. supp(f g) ⊆ supp(f ) ∩ supp(g).
5. Pour chaque x ∈ Ω, soit ϕx : C ∞ (Ω) −→ C l’application définie pour tout f ∈ C ∞ (Ω)
par ϕx (f ) = f (x). Alors ϕx est une forme linéaire continue sur C ∞ (Ω) et pour tout
compact K de Ω, on a DK (Ω) = ker(ϕx ). On en déduit donc que DK (Ω) est un
T
x∈K
/
sous-espace fermé de C ∞ (Ω), donc DK (Ω) est un espace de Fréchet.
6. La topologie de DK (Ω) est définie par la famille de semi-normes (pm )m∈N , où pour
tout m ∈ N et pour tout f ∈ DK (Ω), on a pm (f ) = max (sup |Dα f (x)|). (Exercice)
|α|≤m x∈K
C m sur Ω, telles que supp(ϕ) ⊆ K. Alors DK m (Ω) est un espace normé dont la norme
est définie pour tout ϕ ∈ DKm (Ω) par kϕk = max (sup |D α f (x)|). De plus D m (Ω)
K
|α|≤m x∈K
muni de cette norme est un espace de Banach.
Proposition 2.32.
Preuve
D’après le théorème 1.31 et la proposition 2.13, il suffit de vérifier que V vérifie les propriètés
suivantes :
i) V 6= ∅ et ∅ ∈
/ V.
ii) Si W1 ∈ V et W2 ∈ V alors W1 ∩ W2 ∈ V.
iii) Tout W ∈ V est absorbant.
iv) Tout W ∈ V est équilibré.
v) Pour tout W ∈ V, il existe V ∈ V, tel que V + V ⊆ W .
Définition 2.33.
On dit que E est une limite inductive stricte de la famille (Ei )i∈I , si pour tout
i, j ∈ I, avec i ≤ j, la topologie induite par Ej sur Ei est égale à Ti .
Remarque 2.7.1
Si I = N, on dit que En )n∈N est une suite inductive de E et on note E = lim En .
−→n
Remarque 2.7.2
1. Soit Ω un ouvert de Rn et soit (Km )m≥0 une suite exhaustive de Ω, donc on sait
que pour tout compact K de Ω, il existe m ∈ N, tel que K ⊆ Km , par suite, on a
DK (Ω) ⊆ DKm (Ω). On en déduit donc que D(Ω) = DKm (Ω) et que
S
m∈N
D(Ω) = lim DK (Ω) = lim DKm (Ω). Ainsi, D(Ω) est une limite inductive stricte d’une
−→ −m
→
K
suite d’espaces de Fréchet.
2. Nous montrons dans la suite qu’une suite (ϕn )n≥0 de D(Ω) converge vers un élément
ϕ de D(Ω), si seulement si, il existe un compact K de Ω, tel que
i) Pour tout n ∈ N, on a ϕn ∈ DK (Ω) et ϕ ∈ DK (Ω).
ii) Pour tout α ∈ Nn , on a Dα ϕn converge uniformément sur K vers Dα ϕ.
Lemme 2.34.
Preuve
Montrons d’abord, par récurrence sur n, que pour tout n ∈ N∗ et pour tout t > 0, on a
Pn (t) 1
f (n) (t) = 2n e− t , où Pn est un polynôme de de degré n − 1.
t
1 1
Pour n = 1 et pour t > 0, on a f 0 (t) = 2 e− t , donc la proprièté est vraie pour n = 1.
t
Supposons que la proprièté est vraie jusqu’à l’ordre n, alors pour t > 0, on a
Pn (t) 1
f (n) (t) = 2n e− t , où Pn est un polynôme de de degré n − 1, donc on aura
t
Soit Qn (t) = t2 Pn0 (t) − 2ntPn (t), soit an−1 le coefficient de plus haut degré de Pn et bn+1 le
coefficient de plus haut degré de Qn , alors on a bn+1 = (n−1)an−1 −2nan−1 = −(n+1)an−1 ,
donc bn+1 6= 0, car an−1 6= 0, par suite, Qn est de degré n. Comme deg(Pn ) = n − 1, alors
deg(Qn + Pn ) = n.
Montrons maintenant, par récurrence sur n, que pour tout n ∈ N, la fonction f est de
classe C n et que f (n) (0) = 0.
Pour n = 0, on a lim+ f (t) = 0, donc f est continue sur R, par suite f est de classe C 0 et
t→0
f (0) = 0.
Supposons que f est de classe C n et que f (n) (0) = 0 et montrons que f est de classe C n+1
f (n) (t) Pn (t) 1
et que que f (n+1) (0) = 0. On a lim+ = lim+ 2n+1 e− t = 0, donc f (n) est dérivable
t→0 t t→0 t
en 0 et on a (f (n) )0 (0) = f (n+1) (0) = 0.
Remarque 2.7.3
1. Soient a ∈ R et b ∈ R, avec a < b, et soit ϕa,b : R −→ R la fonction définie par
b−a
Å ã
exp − si x ∈]a, b[
∀x ∈ R, ϕa,b (x) = f (x − a)f (b − x) = (x − a)(b − x)
0 si x ∈]a,
/ b[
Preuve
En effet, soit f la fonction considŕée dans le lemme précédent, alors f : R −→ R est de
classe C ∞ . Soit g : Rn −→ R la fonction définie pour tout x ∈ Rn , par g(x) = 1 − kxk2 .
Comme g est une fonction polynôme, alors g est de classe C ∞ et comme ϕ = f ◦ g, alors ϕ
est de classe C ∞ et on a supp(ϕ) = {x ∈ Ω : kxk ≤ 1}.
Proposition 2.36.
1
ϕ(x)dx et ψ = ϕ. Pour chaque ε > 0 et pour tout x ∈ Rn , soit
R
Soient α =
Rn α
1 x
ρε (x) = n ψ . Alors la famille (ρε )ε>0 vérifie les propriètés suivantes :
ε ε
i) Pour tout ε > 0, on a ρε ∈ ϕ ∈ D(Rn ),
ii) supp(ρε ) = Bε , où Bε = {x ∈ Rn : kxk ≤ ε},
iii) Pour tout x ∈ Rn , avec kxk < ε, on a ρε (x) > 0,
iv) Pour tout x ∈ Rn , on a ρε (x) ≥ 0,
R
v) Pour tout ε > 0, on a ρε (x)dx = 1.
Rn
Dans ce cas, (ρε )ε>0 s’appelle une famille régularisante.
Preuve
Exercice.
Remarque 2.7.4
Soit Ω un ouvert de Rn et soit a ∈ Ω, alors il existe r < 0, tel que B(a, r) ⊆ Ω, où B(a, r)
est la boule fermée de centre a et de rayon r. On considère la fonction ϕa définie pour
tout x ∈ Ω par Å ã
1
exp − si kx − ak < r
ϕa (x) = r2 − kx − ak2
0 si kx − ak ≥ r
Lemme 2.37.
Preuve
i) Soit fa,b la fonction définie sur R par
b−a
Å ã
exp − si x ∈]a, b[
∀x ∈ R, fa,b (x) = (x − a)(b − x)
0 si x ∈]a,
/ b[
Alors d’après la remarque 2.7.3, on a fa,b ∈ D(Rn ) et supp(fa,b ) = [a, b]. Posons
+∞
R
α= fa,b (x)dx et considérons la fonction Ψa,b définie sur R par
−∞
1Z x
∀x ∈ R, Ψa,b (x) = fa,b (t)dt
α −∞
Comme fa,b est de classe C ∞ , alors Ψa,b est de classe C ∞ et on voit facilement que
Ψa,b vérifie les conditions de la proposition.
ii) On suppose 0 < a < b et pour tout x ∈ √ Rn , on pose Φa,b (x) = 1 − Ψa,b (kxk2 ), alors
Φa,b est de classe C ∞ . Pour x ∈/ B(0, b), alors 2
√ kxk > b, donc Ψ√
2
a,b (kxk ) = 1, donc
Φa,b (x) = 0, par suite, on a supp(Φa,b ) ⊆ B(0, b). Pour x ∈ B(0, a), on a kxk2 ≤ a,
donc Ψa,b (kxk2 ) = 0, par suite, Φa,b (x) = 1.
Corollaire 2.38.
Preuve
i) Il suffit de prendre Ψ = Ψ0,1 .
Preuve
D’abord pour tout x ∈ Rn , on désigne par Bo (x, r) la boule ouverte de centre x et de rayon
r et Bf (x, r) la boule ouverte de fermée x et de rayon r.
Pour tout x ∈ K, comme x ∈ / F et F fermé, il existe rx > 0, tel que Bf (x, 2rx ) ∩ F = ∅.
p
Puisque K est compact, alors il existe rx1 , rx2 , . . . , rxp , tel que K ⊆
S
Bo (xi , rxi ).
i=1
Soit Φ la fonction du corollaire précédent et soit ΦK la fonction définie sur Rn par
p
Ç å
kx − x k 2
i
∀x ∈ Rn , ΦK (x) =
X
Φ 2
i=1 rxi
Preuve
On sait que Rn est séparable, donc tout ouvert de Rn est séparable. Soit A = {x0 , x1 , . . . , xk , . . .}
une partie dénomrable dense dans Ω. On a Ω = Ωα , donc pour tout k ∈ N, il existe
S
α∈Λ
αk ∈ Λ, tel que xk ∈ Ωαk . Comme Ωαk est un ouvert, alors il existe une boule fermée Bk
de centre xk et de rayon rk , telle que Bk ⊆ Ωαk . Pour chaque k ∈ N, on considère la boule
rk ∞
S
fermée βk de centre xk et de rayon . Comme A est dense dans Ω, alors on a Ω = βk .
2 k=0
D’après le théorème d’Urysohn différentiable, pour chaque k ∈ N, il existe ψk ∈ D(Ω), tel
que ψk vaut 1 sur βk , 0 ≤ ψk ≤ 1 et ψk (x) = 0 pour tout x ∈/ Bk .
Considérons la suite (ϕk )k≥0 définie par
(
ϕ0 = ψ0
∀k ≥ 0, ϕk+1 = (1 − ψ0 )(1 − ψ1 ) . . . (1 − ψk )ψk+1
∀k ∈ N, ϕ0 + ϕ1 + · · · + ϕk = 1 − (1 − ψ0 )(1 − ψ1 ) . . . (1 − ψk )
Proposition 2.41.
Soit E = lim Ei une limite inductive stricte d’une famille (Ei )i∈I d’espaces locale-
−→
I
ment convexes, F un espace localement convexe quelconque et T : E −→ F une
application linéaire. Si pour chaque i ∈ I, on désigne par Ti la réstriction de T à
Ei , alors T est continue, si et seulement si, pour tout i ∈ I, Ti est continue.
Preuve
i) =⇒ ii) Supposons que T est continue. Soit i ∈ I et soit V ∈ V(0F ). Comme T : E −→ F
est continue, alors il existe W ∈ V(0E ), tel que T (W ) ⊆ V . Pour i ∈ I, posons
Vi = W ∩ Ei , alors par définition d’une limite inductive, pour tout i ∈ I, on a
Vi ∈ V(0Ei ) et on a Ti (Vi ) = T (Vi ) = T (W ∩ Ei ) ⊆ T (W ) ⊆ V .
ii) =⇒ i) Supposons que pour tout i ∈ I, Ti est continue. Soit V ∈ V(0F ), avec V abso-
lument convexe, alors pour tout i ∈ I, il existe Vi ∈ V(0Ei ), tel que T (Vi ) ⊆ V . Soit
Vi , alors pour tout i ∈ I, on a
S S
W = aco( Vi ) l’enveloppe absolument convexe de
i∈I i∈I
Vi ⊆ W ∩ Ei , donc pour tout i ∈ I, W ∩ Ei est un voisinage de l’origine dans Ei , par
suite, d’après définition d’une limite inductive, on a W ∈ V(0E ).
S
On a T (W ) = T (aco( Vi )) et comme T est linéaire, alors on a
i∈I
[ [ [
T (aco( Vi )) = aco(T ( Vi )) = aco( T (Vi ))
i∈I i∈I i∈I
Corollaire 2.42.
Preuve
Il suffit d’appliquer la proposition prćédente, puis le corollaire 2.18.
Preuve
i) On a V ∈ VM (0), donc par définition de la topologie induite, il existe W1 ∈ VE (0), tel
que V = W1 ∩ M . Comme E est localement convexe, alors il existe W2 ∈ VE (0), avec
W2 absolument convexe, tel que W2 ⊆ W1 . Posons W = aco(V ∪ W2 ) et montrons que
W ∩ M = V . On a V ⊆ W ∩ M , donc on doit vérifier que W ∩ M ⊆ V . Soit x ∈ W ∩ M ,
alors x ∈ W , avec W = aco(V ∪ W2 ), donc il existe y, z ∈ V ∪ W2 et il existe λ, µ ∈ K,
avec |λ| + |µ| ≤ 1, tel que x = λy + µz. Comme V et W2 sont absolument convexes,
alors on peut supposer que y ∈ V et z ∈ W2 .
Si µ = 0, alors x ∈ V , car V est absolument convexe et |λ| ≤ 1.
Si µ 6= 0, alors z ∈ M , car x ∈ M et y ∈ M , donc z ∈ W2 ∩ M , par suite, on a z ∈ V ,
car W2 ∩ M ⊆ V . On a donc y ∈ V et z ∈ V , donc x ∈ V , car V est absolument
convexe.
ii) Supposons maintenant que M est fermé, donc il existe W1 ∈ VE (0), avec W1 absolument
convexe, tel que (x0 + W1 ) ∩ M = ∅, car x0 ∈
/ M . Comme E est séparé, alors il existe
W2 ∈ VE (0), avec W2 absolument convexe, tel que x0 ∈ / W2 , et comme V ∈ VM (0),
alors il existe W3 ∈ VE (0), avec W3 absolument convexe, tel que V = W3 ∩ M . Soit
W4 = W1 ∩ W2 ∩ W3 , alors W4 ∩ M ⊆ V et x0 ∈ / W4 . Soit W = aco(V ∪ W4 ), alors de
la même manière que dans i), on voit que W ∩ M = V . Supposons, par l’absurde, que
x0 ∈ W , comme W = aco(V ∪ W4 ), alors il existe y, z ∈ V ∪ W2 et il existe λ, µ ∈ K,
avec |λ| + |µ| ≤ 1, tel que x0 = λy + µz. Puisque x0 ∈/ V et x0 ∈ / W4 et puisque V
et W4 sont absolument convexes, alors on peut supposer que y ∈ V et z ∈ W4 . On
a λy ∈ V , car V est absolument convexe, et on a V ⊆ M , donc x0 − µz ∈ M , avec
x0 − µz ∈ x0 + W1 , ce qui est absurde, donc x0 ∈
/ W.
Théorème 2.44.
Soient E = lim En une limite inductive stricte d’une suite (En )n∈N d’espaces de
−→
n
Fréchet et A une partie bornée de E. Alors il existe n ∈ N, tel que A ⊆ En .
Preuve
Supposons, par absurde, que pour tout n ∈ N, on a A * En , donc on a
Pour n = 0, A * E0 , donc il existe x ∈ A, avec x ∈
S
/ E0 . On a E = En , donc il existe
n∈N
n1 , tel que x ∈ En1 et on a A * En1 , donc il existe xn1 ∈ A, tel que xn1 ∈ / En1 . On a
En , donc il existe n2 , avec n1 < n2 , tel que xn1 ∈ En2 . Soit Vn1 un voisinage
S
E=
n∈N
de l’origine dans En1 , avec Vn1 absolument convexe, alors d’après le lemme précedent,
il existe un voisinage de l’origine Vn2 dans En2 , avec Vn2 absolument convexe, tel que
Vn1 = Vn2 ∩ En1 et xn1 ∈ / Vn2 . On a A * En2 , donc il existe xn2 ∈ A, tel que xn2 ∈ / En2 ,
1
donc xn2 ∈ En , donc il existe n3 , avec n2 < n3 , tel que xn2 ∈ En3 . On
S
/ En2 . On a E =
2 n∈N
a Vn2 un voisinage de l’origine dans En2 , avec Vn2 absolument convexe, donc d’après le
lemme précedent, il existe un voisinage de l’origine Vn3 dans En3 , avec Vn3 absolument
1
convexe, tel que Vn2 = Vn3 ∩ En2 et xn2 ∈ / Vn3 . Ainsi, par récurrence, on construit une
2
suite (xnk )k≥1 de A et une suite de voisinages (Vnk )k≥1 , telles que
i) Pour tout k ≥ 1, Vnk est un voisinage de l’origine dans Enk et Vnk = Vnk+1 ∩ Enk .
1
ii) Pour tout k ≥ 1, on a xnk ∈ / Vnk+1 .
k
S
Soit W = Vnk , alors W est absolument convexe, car W est une réunion croissante de
k≥1
parties absolument convexes.
Soit n ∈ N, alors deux cas sont possibles :
Si n < n1 , alors pour tout k ≥ 1, on a En ⊆ Enk , donc pour tout k ≥ 1, Vnk ∩ En est un
voisinage de l’origine dans En . On a W ∩ En = (Vnk ∩ En ), donc W ∩ En est un voisinage
S
k≥0
de l’origine dans En .
Si n ≥ n1 , alors il existe k0 ≥ 1, tel que nk0 ≤ n < nk0 +1 , donc on voit facilement que
(Vnk ∩ En ) ⊆ W ∩ En , or pour k ≥ k0 + 1, on a En ⊆ Enk , donc pour tout k ≥ k0 + 1,
S
k≥k0 +1
Vnk ∩ En est un voisinage de l’origine dans En .
On en déduit donc que W est un voisinage de l’origine dans E et que pour tout k ≥ 1,
1 1
on a xnk ∈ / W . Comme A est bornée, (xnk )k≥1 est une suite de A et lim = 0, alors
k k→∞ k
1
d’après la proposition 1.37, on a lim xnk = 0, ce qui est absurde, car pour tout k ≥ 1,
k→∞ k
1
on a xnk ∈ / W.
k
Corollaire 2.45.
Soient E = lim En une limite inductive stricte d’une suite (En )n∈N d’espaces de
−→n
Fréchet. Alors on a
i) Une suite (xk )k≥0 de E converge 0 dans E, si et seulement si, il existe n ∈ N,
tel que pour tout k ∈ N, on a xk ∈ En et (xk )k≥0 converge 0 dans En .
ii) E est séquentiellement complet.
Preuve
i) Supposons que (xk )k≥0 converge vers 0, alors (xk )k≥0 est bornée, donc d’après le
théorème précédent, il existe n ∈ N, tel que {xk : k ∈ N} ⊆ En .
ii) Soit (xk )k≥0 une suite de Cauchy dans E, alors alors (xk )k≥0 est bornée, donc d’après
le théorème précédent, il existe n ∈ N, tel que {xk : k ∈ N} ⊆ En , donc (xk )k≥0 est
de Cauchy dans En . Comme En est complet, alors (xk )k≥0 converge vers x, avec
x ∈ En , donc on voit facilement que (xk )k≥0 converge vers x dans E.
Proposition 2.46.
Soient E = lim En une limite inductive stricte d’une suite (En )n∈N d’espaces de
−→n
Fréchet. Alors E n’est pas métrisable.
Preuve
Supposons que E est métrisable, alors E devient un espace métrique complet, car E est
séquentiellement complet. Pour tout n ∈ N, En est complet donc En est un fermé de E
et comme En est un sous-espace vectoriel de E, avec En 6= E, alors En est d’intérieur
S
vide. Comme E = En , alors E est un espace métrique complet et E est une réunion
n∈N
de parties fermées dont l’intérieur est vide, donc d’après le théorème de Baire, E est
d’intérieur vide, ce qui est absurde, donc E n’est pas métrisable.
Corollaire 2.47.
ii) Une suite (ϕk )k≥0 est de cauchy dans D(Ω), si et seulement si, il existe un
compact K de Ω, tel que pour tout m ∈ N, on a
iii) Une suite (ϕk )k≥0 converge vers 0 dans D(Ω), si et seulement si, il existe un
compact K de Ω, tel que pour tout m ∈ N, on a
Preuve
i) Rappelons que si E est un espace localement convexe, dont la topologie est définie
par une famille de semi-normes, notée P, alors une partie A de E est bornée, si et
seulement si, pour tout p ∈ P, on a sup p(x) < +∞. Donc pour montrer i), il suffit
x∈A
d’utiliser le théorème 2.40.
ii) Rappelons que si E est un espace localement convexe, dont la topologie est définie par
une famille de semi-normes, notée P, alors une suite (xk )k≥0 est de Cauchy, si et
seulement si, pour tout p ∈ P, on a lim p(xk − xj ) = 0. Donc il suffit d’utiliser le
k,j→∞
corollaire 2.41.
iii) Rappelons que si E est un espace localement convexe, dont la topologie est définie
par une famille de semi-normes, notée P, alors une suite (xk )k≥0 converge vers 0,
si et seulement si, pour tout p ∈ P, on a lim p(xk ) = 0. Donc il suffit d’utiliser le
k→∞
corollaire 2.41.
iv) D(Ω) est une limite inductive stricte d’espaces de Fréchets, donc d’après la proposition
précédente, D(Ω) n’est pas métrisable.
Soit Ω un ouvert de Rn . Une distribution T sur Ω est une forme linéaire continue
sur D(Ω). L’ensemble des distributions sur Ω se note D0 (Ω).
Notations
Si T est une distribution sur Ω, alors pour tout ϕ ∈ D(Ω), on pose T (ϕ) =< T, ϕ >.
Remarque 3.1.1
1. D0 (Ω) est le dual topologique de D(Ω), donc D0 (Ω) est un K-espace vectoriel.
2. D’après le corollaire 2.41, T est une distribution sur Ω, si et seulement si, pour tout
compact K de Ω, il existe m ∈ N et il existe C > 0, tels que
Définition 3.2.
on dit que T est une distribution d’ordre fini. Dans ce cas, l’ordre de T est le plus
petit entier m vérifiant cette propriété.
62
CHAPITRE 3. DISTRIBUTIONS
Remarque 3.1.2
Si T est une distribution d’ordre m, alors T : Dm (Ω) −→ K est une forme linéaire continue.
Réciproquement, si T : Dm (Ω) −→ K est une forme linéaire continue, alors T est une
0
distribution d’ordre ≤ m. On note D m (Ω) l’espace des distributions d’ordre ≤ m, alors
0
D m (Ω) s’identifie au dual topologique de Dm (Ω).
Alors Tf définit une distribution sur Ω. En effet, soit K un compact de Ω, alors pour tout
ϕ ∈ DK (Ω), vu que supp(ϕ) ⊆ K, on a
Z Z
| < Tf , ϕ > | ≤ |f (x)||ϕ(x)|dx ≤ |f (x)|dx sup |ϕ(x)|
K K x∈K
Définition 3.3.
Une distribution T sur Ω est dite régulière, s’il existe f ∈ L1loc (Ω), tel que T = Tf .
Une distribution qui n’est pas régulière est dite singulière.
Alors H est une fonction localement intégrable sur R, donc H définit une distribution
régulière sur R.
Exercice
Montrer que pour tout a ∈ Ω, δa est une distribution singulière.
ϕ(x)
Vérifions d’abord que pour tout ϕ ∈ D(R), lim dx. Soit ϕ ∈ D(R), alors ϕ est en
R
ε→0 |x|≥ε x
particulier de classe C 1 , donc il existe une fonction ψ continue sur R, tel que pour tout
x ∈ R, on a ϕ(x) = ϕ(0) + xψ(x). Donc si on suppose supp(ϕ) ⊆ [−a, a], avec a > 0, alors
pour ε < a, on a
Z a Z a Z a
ϕ(x) 1
dx = ϕ(0) dx + ψ(x)dx
ε x ε x ε
et on a aussi Z −ε Z a Z −ε
ϕ(x) 1
dx = −ϕ(0) dx + ψ(x)dx
−a x ε x −a
par suite, on aura
Z a Z −ε
Z
ϕ(x)
dx = ψ(x)dx + ψ(x)dx
|x|≥ε x ε −a
D’autre part, si ϕ ∈ D(R), avec supp(ϕ) ⊆ [−a, a], où a > 0, alors d’après l’inégalité des
accroissements finis, pour tout x ∈ R, on a |ϕ(x) − ϕ(0)| ≤ |x| sup |ϕ0 (x)|, donc on voit
|x|≤a
que |ψ(x)| ≤ sup |ϕ0 (x)|, pour tout x ∈ [−a, a], par suite si on pose K = [−a, a], alors on a
|x|≤a
1
∀ϕ ∈ DK (R), |vp (ϕ)| ≤ 2a sup |ϕ0 (x)|
x x∈K
1
On en déduit donc que vp est une distribution sur R d’ordre ≤ 1
x
Exercice
1 1
Montrer que vp est une distribution d’ordre 1 et déduire que vp n’est pas une distribu-
x x
tion régulière.
Exemples (Partie finie)
Soit n ∈ N, avec n ≥ 2, et pour tout ε > 0, soit Lε : D(R) −→ K, l’application définie pour
tout ϕ ∈ D(R), par
n−1
Z
ϕ(x) X 2ϕ(k) (0) 1
Lε (ϕ) = dx −
|x|>ε xn k=0
k!(n − k − 1) ε n−k−1
k≡n mod 2
Alors d’après les propriétés d’une intégrale dépendant d’un paramètre, on voit que ψ est
une fonction de classe C ∞ sur R et on a ϕ = xn ψ.
Soit R > 0, tel que supp(ϕ) ⊆ [−R, R], donc pour tout ε > 0, avec 0 < ε < R, on a
Z
ϕ(x) Z
ϕ(x)
n
dx = dx
|x|>ε x ε<|x|<R xn
n−2
ñ ô−ε ñ ôε !
Z
ϕ(x) X ϕ(k) (0) xk−n+1 xk−n+1
dx = +
ε<|x|<R xn k=0
k! k−n+1 k−n+1 R
−R
ϕn−1 (0) Ä ä Z
+ [ln |x|]−ε
−R + [ln |x|] R
ε + ψ(x)dx
(n − 1)! ε<|x|<R
n−2
ñ ô−ε ñ ôε !
X ϕ(k) (0) xk−n+1 xk−n+1
+
k=0
k! k−n+1 −R
k−n+1 R
n−1 n−1
X 2ϕ(k) (0) 1 X 2ϕ(k) (0) 1
= n−k−1
− n−k−1
k=0
k!(n − k − 1) ε k=0
k!(n − k − 1) R
k≡n mod 2 k≡n mod 2
1
Pour n = 3, la valeur principal vp est définie par
x3
2ϕ0 (0)
ÅZ ã
1 ϕ(x)
∀ϕ ∈ D(R), < vp 3 , ϕ >= lim dx −
x ε→0 |x|>ε x3 ε
Proposition 3.4.
Preuve
Comme T est linéaire, alors il est facile de voir que f T est linéaire. On doit donc montrer
que f T est continue. Soit K un compact de Ω, montrons qu’il existe k ∈ N et il existe
M > 0, tels que
β≤α
β |β|≤m x∈K |β|≤m x∈K
n
n α
= 2n , on voit que ≤ 2|α| . On en déduit donc que
P P
En utilisant le fait que k β
k=1 β≤α
tel que
ϕ ∈ DK (Ω), | < f T, ϕ > | ≤ M max (sup |Dβ (ϕ)(x)|)
|β|≤m x∈K
Exemples
1. Pour tout f ∈ C ∞ (Ω), on a f δa = f (a)δa . En particulier, on a xδ = 0.
2. Pour tout ϕ ∈ D(Ω), on a
Z +∞
1 Z
< xvp , ϕ >= lim ϕ(t)dt = ϕ(t)dt =< 1, ϕ >
x ε−→0 |x|≥ε −∞
1
donc xvp = 1
x
Définition 3.5.
Remarque 3.3.1
1. D’après la définition, pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, la dérivée partielle de T par rapport
à xi , qu’on note ∂i T , est définie par
2. Si f ∈ L1loc (Ω), alors pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, la dérivée partielle de Tf par rapport
à xi , s’appelle la dérivée partielle de f au sens des distributions et se note ∂i f , donc
on a Z
∀ϕ ∈ D(Ω), < ∂i f, ϕ >= − < f, ∂i ϕ >= − f (x)∂i ϕ(x)dx
Ω
Pour tout α ∈ Nn , Dα f est définie au sens des distributions par Dα Tf .
3. Soit f : R −→ R une fonction dérivable sur R, alors on a f ∈ L1loc (R) et on a Tf0 = −Tf 0 .
4. Soit T ∈ D0 (Ω) et soit f ∈ C ∞ (Ω). Alors pour tout α ∈ Nn , on montre par récurrence
sur |α|, qu’on a Ç å
X α
α
D (f T ) = Dβ f Dα−β T
β≤α
β
Donc H 0 = δ.
Or, cette intégrale ci-dessus est convergente, car ϕ0 est une fonction à support compact,
donc pour tout ϕ ∈ D(R), on a
ÅZ −ε Z +∞ ã
0 0 0
< f , ϕ >= − lim ln(|x|)ϕ (x)dx + ln(|x|)ϕ (x)dx
ε→0 −∞ ε
En appliquant le théorème des accroissements finis, on voit qu’il existe cε , avec |cε | < ε,
tel que ϕ(ε) − ϕ(−ε) = 2εϕ0 (c ). Comme lim ε ln(ε) = 0, alors on a
ε→0
Z
ϕ(x) 1
< f 0 , ϕ >= lim dx =< vp , ϕ >
ε→0 |x|≥ε x x
1
On en déduit donc, qu’au sens des distributions, on a (ln |x|)0 = vp .
x
1
Exemples (Dérivation de vp )
x
Pour tout ϕ ∈ D(R), on a
1 0 ϕ0 (x)
Å ã
1 0 Z
< vp , ϕ > = − < vp , ϕ >= − lim dx
x x ε→0 |x|>ε x
ϕ(x) −ε ϕ(x) +∞ Z
Çï ò ï ò å
ϕ(x)
= − lim + + dx
ε→0 x −∞ x ε |x|>ε x2
ÅZ ã
ϕ(x) ϕ(0)
= − lim dx − 2
ε→0 |x|>ε x2 ε
1
= − < pf 2 , ϕ >
x
1 0
Å ã
1
On en déduit donc que vp = −pf 2 .
x x
Puis à l’aide d’une intégration par parties, pour tout i ∈ {1, 2, . . . , m − 1}, on a
Z ai+1 Z ai+1
f (x)ϕ0 (x)dx = (f (a− +
i+1 )ϕ(ai+1 ) − f (ai )ϕ(ai )) − f 0 (x)ϕ(x)dx
ai ai
et on a Z +∞ Z +∞
f (x)ϕ0 (x)dx = −f (a+
m )ϕ(am ) − f 0 (x)ϕ(x)dx
am am
Or, on a
m−1 m−1
(f (a− + +
σi ϕ(ai ) + f (a−
X X
i+1 )ϕ(ai+1 ) − f (ai )ϕ(ai )) = −f (a1 )ϕ(a1 ) − m )ϕ(am )
i=1 k=2
et aussi on a
m−1
X Z ai+1 Z am
0
f (x)ϕ(x)dx = f 0 (x)ϕ(x)dx
i=1 ai a1
Alors D0 (Ω) muni de cette famille de semi-normes est un espace localement convexe et la
topologie définie par cette famille sur D0 (Ω) s’appelle la topologie faible∗ sur D0 (Ω). On a
alors la définition suivante :
Définition 3.6.
n→∞
lim < Tn , ϕ >=< T, ϕ >
ii) On dit que (Tn )n≥0 est de Cauchy, si pour tout ϕ ∈ D(Ω), (< Tn , ϕ >)n≥0 est
de Cauchy dans K.
Remarque 3.4.1
Soit (I, ≤) un ensemble dérigé et soit (Ti )i∈I une famille de D0 (Ω). On dit que (Ti )i∈I
converge vers T dans D0 (Ω), si pour tout ϕ ∈ D(Ω), on a lim < Ti , ϕ >=< T, ϕ >.
I
Exemples
Soit ρ ∈ D(Rn ), une fonction, tel que supp(ρ) ⊆ {x ∈ Rn : kxk ≤ 1} et ρ(x)dx = 1, (pour
R
1 x
une telle fonction voir proposition 2.36). Pour tout ε > 0, on pose ρε (x) = n ρ , alors
ε ε
0 n
dans D (R ) on a lim ρε = δ.
ε→0
En effet, pour tout ε > 0 et pour tout ϕ ∈ D(Rn ), on a
Z x dx Z
< ρε , ϕ >= ρ ϕ(x) = ρ(x)ϕ(εx)dx
ε εn
D’après l’exemple du paragraphe 2.6.3. (ϕε )ε>0 , où ϕε (x) = ϕ(εx), converge uniformément
sur supp(ρ) vers ϕ(0), donc on aura
Z Z
< ρε , ϕ >= lim ρ(x)ϕ(εx)dx = ρ(x)ϕ(0)dx = ϕ(0) =< δ, ϕ >
ε→0
Proposition 3.7.
Preuve
Soit (Tk )k≥0 une suite de Cauchy de D0 (Ω). Alors pour tout ϕ ∈ D(Ω), la suite (< Tk , ϕ >)
est de Cauchy dans K, donc lim < Tk , ϕ > existe dans K. Soit T : D(Ω) −→ K l’application
k→∞
définie pour tout ϕ ∈ D(Ω), par T (ϕ) = lim < Tk , ϕ >, alors il est clair que T est linéaire.
k→∞
On doit donc montrer que T est continue. Soit K un compact de Ω, alors pour tout
ϕ ∈ DK (Ω), lim < Tk , ϕ > existe dans K, par suite sup | < Tk , ϕ > | < +∞. Comme DK (Ω)
k→∞ k∈N
est un espace de Fréchet, alors d’après le théorème de Banach-Steinhaus version espaces
de Fréchet, il existe C > 0 et il existe m ∈ N, tel que
∀ϕ ∈ DK (Ω), | < T, ϕ > | = lim | < Tk , ϕ > | ≤ C max (sup |Dα ϕ(x)|)
k→+∞ |α|≤m x∈K
Donc on voit que pour tout compact K de Ω, T est continue sur DK (Ω), par suite, T est
continue sur D(Ω).
Proposition 3.8.
Soient Ω un ouvert de Rn et Tk )k≥0 une suite de D0 (Ω), telle que lim Tk existe
k→∞
dans D0 (Ω). On pose T = lim Tk , alors pour tout α ∈ N, on a lim Dα Tk = Dα T .
k→∞ k→∞
Preuve
Pour tout ϕ ∈ D(Ω) et pour tout k ∈ N, on a < Dα Tk , ϕ >= (−1)|α| < Tk , Dα ϕ >. Comme
lim Tk = T dans D0 (Ω) et comme Dα ϕ ∈ D(Ω), alors pour tout ϕ ∈ D(Ω), on a
k→∞
lim < Dα Tk , ϕ >= (−1)|α| lim < Tk , Dα ϕ >= (−1)|α| < T, Dα ϕ >=< Dα T, ϕ >
k→∞ k→∞
Soit T ∈ D0 (Ω) et soit ω un ouvert contenu dans Ω. On dit que T s’annule sur ω,
si pour tout ϕ ∈ D(ω), on a < T, ϕ >= 0.
Remarque 3.5.1
Si ω et Ω sont deux ouverts de Rn , avec ω ⊆ Ω, alors il est clair que D(ω) ⊆ D(Ω).
Lemme 3.10.
ωi et T ∈ D0 (Ω). On suppose
S
Soient (ωi )i∈I une famille d’ouverts de Ω, ω =
i∈I
que pour tout i ∈ I, T s’annule sur ωi , alors T s’annule sur ω.
Preuve
S
On a ω = ωi , donc d’après le théorème 2.39, il existe une partition de l’unité (ϕk )k∈N
i∈I
sur Ω subordonnée à la famille (ωi )i∈I . Soit ϕ ∈ D(Ω) et soit K = supp(ϕ). Comme K est
m
compact, alors il existe m ∈ N, tel que pour tout x ∈ K, on a
P
ϕk (x) = 1, donc pour tout
k=0
m
x ∈ K, on a ϕ(x) = (ϕk ϕ)(x). D’après le théorème 2.39, on a supp(ϕk ) ⊆ ωik , donc si on
P
k=0
m m
pose ψk = ϕk ϕ, alors on a ψk ∈ D(ωik ). On a ϕ =
P P
ψk , donc < T, ϕ >= < T, ψk >= 0,
k=0 k=0
car pour tout k ∈ {0, 1, . . . , m}, T s’annule sur ωik .
Remarque 3.5.2
Soient Ω un ouvert de Rn , T ∈ D0 (Ω), (ωi )i∈I la famille de tous les ouverts de Ω sur lesquels
S
T s’annule et ω = ωi . Alors d’après le lemme précédent, T s’annule sur ω et on voit
i∈I
alors que ω est le plus grand ouvert de Ω sur lequel T s’annule.
Définition 3.11.
Remarque 3.5.3
1. Pour tout x ∈ Ω, on a x ∈/ supp(T ), si et seulement si, il existe un voisinage ouvert
Vx de x, avec Vx ⊆ Ω, tel que pour tout ϕ ∈ D(Vx ), on a < T, ϕ >= 0.
2. Soit ϕ ∈ D(Ω), tel que supp(ϕ) ∩ supp(T ) = ∅, alors < T, ϕ >= 0.
3. Si f est une fonction continue sur Ω, alors supp(Tf ) = supp(f ) = {x ∈ Ω : f (x) 6= 0}.
4. Si f ∈ L1loc (Ω), alors le support de f n’est plus définie de la manière ordinaire
appliquée aux fonctions continues. Dans ce cas on considère le plus grand ouvert ω
où f est nulle presque partout, alors supp(f ) = Ω \ ω et on a supp(Tf ) = supp(f ).
Par exemple considérons la fonction f : R −→ R définie par
(
1 si x ∈ Q
∀x ∈ R, f (x) =
0 si x ∈
/Q
Alors f ∈ L1loc (R) et on a f est nulle presque partout sur R, donc supp(f ) = ∅. Par
contre, comme Q est dense dans R, alors on a {x ∈ R : f (x) 6= 0} = Q = R.
Exemples
1. supp(δa ) = {a}.
1
2. supp(vp ) = R.
x
Preuve
i) L’injection canonique est linéaire, donc il suffit de montrer que si (ϕn )n≥0 est une suite
de D(Ω) qui tend vers 0 dans D(Ω), alors (ϕn )n≥0 tend vers 0 dans C ∞ (Ω).
Soit (ϕn )n≥0 une suite de D(Ω) qui tend vers 0 dans D(Ω). Donc il existe un compact
K de Ω, tel que pour tout n ∈ N∗ , on a supp(ϕn ) ⊆ K et tel que pour tout α ∈ Nn ,
on a lim (sup |Dα ϕn (x)|) = 0.
n→+∞ x∈K
Pour montrer que (ϕn )n≥0 tend vers 0 dans C ∞ (Ω), on doit montrer que pour tout
compact L de Ω et pour tout α ∈ Nn , on a lim (sup |Dα ϕn (x)|) = 0.
n→+∞ x∈L
Soit L un compact de Ω et soit α ∈ Nn , alors on a
Comme lim (sup |Dα ϕn (x)|) = 0, alors lim (sup |Dα ϕn (x)|) = 0.
n→+∞ x∈K n→+∞ x∈L
ii) Soit (Km )m∈N une suite exhaustive de Ω. D’après le théorème d’Urysohn différentiable,
pour chaque m ∈ N, il existe ψm ∈ D(Ω), tel que ψm vaut 1 sur un voisinage de Km .
Soit f ∈ C ∞ (Ω) et pour tout m ∈ N, soit ϕm = ψm f , alors pour tout m ∈ N, on a
ϕm ∈ D(Ω). Soit K un compact de Ω, alors il existe m0 ∈ N, tel que K ⊆ Km0 , par
suite, pour tout m ≥ m0 , on a ϕm − f = 0 sur K, donc on a
Remarque 3.5.4
Comme D(Ω) est dense dans C ∞ (Ω), alors toute application linéaire continue
T : D(Ω) −→ F , où F est un espace localement convexe, se prolonge d’une manière unique
à une une application linéaire continue Te : C ∞ (Ω) −→ F .
En effet, pour f ∈ C ∞ (Ω), soit (ϕn )n≥0 une suite de D(Ω), telle que lim ϕn = f dans
n→+∞
C ∞ (Ω), alors on pose Te(f ) = lim T (ϕn ).
n→+∞
Notations
Pour tout ouvert Ω, on pose E (Ω) = C ∞ (Ω) et on désigne par E 0 (Ω) le dual topologique
de E (Ω), c’est l’espace des formes linéaires continues sur E (Ω).
Rappelons que T ∈ E 0 (Ω), si et seulement si, il existe un compact K de Ω, il existe m ∈ N
et il existe C > 0, tel que
Théorème 3.13.
Preuve
i) On désigne par S la réstriction de T à D(Ω). Comme T est continue, alors il existe
m ∈ N et il existe C > 0, tel que
Donc S est une distribution sur Ω et pour tout ϕ ∈ D(Ω), avec supp(ϕ) ∩ K = ∅, on
a < S, ϕ >= 0, donc supp(S) ⊆ K, par suite supp(S) est compact.
ii) Soit T ∈ D0 (Ω) une distribution à support compact, avec supp(T) = L et soit ψ ∈ D(Ω),
avec ψ = 1 sur un voisinage de L. Soit Te : E (Ω) −→ K définie par
Donc Te est une forme linéaire continue sur E (Ω) et la restriction de Te à D(Ω)
coincide avec T . Comme D(Ω) est dense dans E (Ω), alors Te est unique.
Remarque 3.5.5
1. D’après le théorème précédent, l’ensemble des distributions compacts s’identifie à
E 0 (Ω), c’est pour cela que dans la suite on désigne par E 0 (Ω) l’espace des distributions
à support compact.
2. La définition de Te ne dépend pas du choix de la fonction ψ.
En effet, si χ ∈ D(Ω) est une autre fonction, telle que ψ = 1 sur un voisinage de
supp(T ), alors on voit facilement que pour tout f ∈ E (Ω), on a
Théorème 3.14.
aα D α δa
X
T=
α∈NN
Preuve
Pour la démonstration de ce théorème, nous avons besoin du lemme suivant :
Lemme 3.15.
Preuve
Soit χ ∈ D(Ω), tel que χ vaut 1 sur un voisinage ouvert Va de a et tel que supp(ϕ) ⊆ B(a, r),
avec 0 < r < 1. Pour n ∈ N∗ et pour x ∈ Ω, on pose χn (x) = χ(a + r(x − a)), alors on a
supp(χn ) ⊆ B a, nr , donc pour tout ϕ ∈ D(Ω), (1 − χn )ϕ est nulle sur Va , par suite, on
a supp((1 − χn )ϕ) ∩ supp(T ) = ∅, car supp(T ) = {a}, donc < T, (1 − χn )ϕ >= 0. On voit
donc que pour tout ϕ ∈ D(Ω) et pour tout n ∈ N∗ , on a < T, ϕ >=< T, ϕχn >.
T est d’ordre p, donc il existe CK > 0, tel que pour tout compact K de Ω, on a
β (x − a)γ Z 1
(1 − t)p−|α| Dβ+γ ϕ(a + t(x − a))dt
X
D ϕ(x) = (p + 1 − |β|)
|γ|=p+1−|β|
γ! 0
rp+1−|β| 1
|(x − a)γ k ≤ ≤
np+1−|β| np+1−|β|
Donc, si on pose
C1 = (p + 1)N p+1 max ( sup |Dγ ϕ(x)|)
|γ|≤p+1 x∈K1
Alors on a
C1
sup |Dβ ϕ(x)| ≤ p+1−|β|
x∈Kn n
On a aussi
sup |Dα−β χn (x)| = sup |Dα−β χ(a + n(x − a))| ≤ n|α|−|β| sup |Dα−β χ(x)|
x∈Kn x∈Kn x∈K1
Donc si on pose
C2 = 2|α| max ( sup |Dγ χ(x)|)
|γ|≤p+1 x∈K1
alors on aura
C1 C2 C1 C2
∀n ∈ N∗ , max ( sup |Dα (ϕχn )(x)|) ≤ p+1−|α|
≤
|α|≤p x∈Kn n n
C1 C2
| < T, ϕ > | = | < T, ϕχn > | ≤
n
On en déduit que < T, ϕ >= 0.
(x − a)α Z 1
(1 − t)N Dα ϕ(a + t(x − a))dt
X
ψ(x) = (p + 1)
|α|=p+1
α! 0
Comme ϕ est à support compact, alors d’après le théorème de dérivation sous le signe
somme, on voit que ψ ∈ D(Rn ) et que pour tout α ∈ Nn , avec |α| ≤ p, on a Dα ψ(a) = 0,
donc d’après le lemme précédent, on a < T, ψ >= 0. Ainsi, on en déduit que pour tout
ϕ ∈ D(Ω), on a
p X
Dα ϕ(a)
< T, (x − a)α >
X
< T, ϕ >=
k=1 |α|=k
α!
Ici < T, (x − a)α > est bien définie, car x 7−→ (x − a)α est de classe C ∞ et T est à support
< T, (x − a)α >
compact. Pour chaque α ∈ Nn , avec |α| ≤ p, on pose aα = , alors on a
(−1)|α| α!
p X p X
aα (−1)|α| Dα ϕ(a) = aα < Dα δ, ϕ >
X X
< T, ϕ >=
k=1 |α|=k k=1 |α|=k
Donc on obtient p X
aα D α δ
X
T=
k=1 |α|=k
Définition 3.16.
Remarque 3.6.1
1. Soient f et g deux fonctions de L1 (Rn ), alors d’après ce qui précède, on a
f ∗ g ∈ L1 (Rn ) et kf ∗ gk1 ≤ kf k1 kgk1 .
2. A l’aide d’un changement de variable, on voit facilement que f ∗ g = g ∗ f .
3. On vérifie aussi que si f , g et h sont trois fonctions de L1 (Rn ), alors on a
f ∗ (g ∗ h) = (f ∗ g) ∗ h
3.6.2 Régularisation
Lemme 3.17.
Preuve
On pose F (x, y) = ϕ(x − y)f (y), comme ϕ ∈ L1 (Rn ) et g ∈ L1 (Rn ), alors y 7−→ F (x, y)
est intǵrable sur Rn et comme ϕ est continue sur Rn , alors pour presque tout y ∈ Rn ,
x 7−→ F (x, y) est continue sur Rn et on a sup |F (x, y)| ≤ g(y), où pour tout y ∈ Rn , on a
Å ã x∈Rn
g(y) = sup |ϕ(x)| |f (y)|. Comme g ∈ L1 (Rn ), alors d’après le théorème de continuité
x∈Rn Z
sous le signe somme, x 7−→ F (x, y)dy est continue sur Rn , donc ϕ ∗ f est continue sur
Rn
Rn .
Lemme 3.18.
∂(ϕ ∗ f ) ∂ϕ
= ∗f
∂xi ∂xi
Preuve
On pose F (x, y) = ϕ(x − y)f (y), comme ϕ ∈ L1 (Rn ) et g ∈ L1 (Rn ), alors y 7−→ F (x, y) est
∂ϕ
intǵrable sur Rn . Comme ϕ est de classe C 1 sur Rn , alors pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n},
∂xi
∂F
existe et continue sur Rn , donc pour tout y ∈ Rn , (x, y) existe et on a
∂xi
∂F ∂ϕ
(x, y) = (x − y)f (y)
∂xi ∂xi
∂ϕ
ϕ est à support compact, donc aussi est à support compact, par suite, on a
∂xi Å ã
∂F n ∂ϕ
sup | (x, y)| ≤ g(y), où pour tout y ∈ R , on a g(y) = sup (x)| |f (y)|. Comme
x∈Rn ∂xi x∈Rn ∂xi
g ∈ L1 (Rn ), alors d’après le théorème de continuité et dérivation sous le signe somme, la
∂(ϕ ∗ f )
fonction ϕ ∗ f est continue, existe sur Rn et on a :
∂xi
∂(ϕ ∗ f ) ∂ϕ
= ∗f
∂xi ∂xi
Proposition 3.19.
Dα (ϕ ∗ f ) = Dα ϕ ∗ f
Preuve
On procède par récurrence sur |α|, en appliquant les deux lemmes précédents.
Remarque 3.6.2
Si f ∈ L1loc (Rn ) et si ϕ ∈ D(Rn ), alors on voit facilement que ϕ ∗ f est bien définie et que
ϕ ∗ f ∈ C ∞ (Rn ) et pour tout α ∈ Nn , on a Dα (ϕ ∗ f ) = Dα ϕ ∗ f .
Preuve
i) Comme τx est linéaire, il suffit de montrer que si une suite (ϕn )n∈N tend vers 0 dans
D(Rn ), alors la suite (τx ϕn )n∈N tend aussi vers 0 dans D(Rn ). Comme (ϕn )n∈N tend
vers 0 dans D(Rn ), alors il existe un compact K, tel que pour tout n ∈ N, on a
supp(ϕn ) ⊆ K et pour tout α ∈ Nn , on a lim (sup |Dα ϕn (y)|) = 0.
n→∞ y∈K
Comme supp(ϕn ) ⊆ K , alors on voit facilement que supp(τx ϕn ) ⊆ x+K. Soit α ∈ Nn ,
alors pour tout ϕ ∈ D(Rn ), on a Dα (τx ϕ) = τx (Dα ϕ), donc pour tout n ∈ N, on a
sup |Dα (τx ϕ)(y)| = sup |τx (Dα ϕn )(y)| = sup |Dα ϕn (y)|
y∈x+K y∈x+K y∈K
On en déduit que
Ç å
α α ∂ψ
|D (τx+h ϕ)(y) − D (τx ϕ)(y)| ≤ max sup (y) khk1
1≤i≤n y∈R ∂xi
n
Donc lim ( sup sup |Dα (τx+h ϕ)(y) − Dα (τx ϕ)(y)|) = 0. D’où le résultat.
h→0 x∈Rn y∈Rn
Remarque 3.6.3
Soient f ∈ L1loc (Rn ) et ϕ ∈ D(Rn ).
1. Pour tout x ∈ Rn , on a
Z Z
(f ∗ ϕ)(x) = f (y)ϕ(x − y)dy = f (y)(τx ϕ̌)(y)dy =< f, τx ϕ̌ >
Rn Rn
Donc pour T ∈ D0 (Rn ) et pour tout ϕ ∈ D(Rn ), il est naturel de définir (T ∗ ϕ)(x)
pour tout x ∈ Rn , par
(T ∗ ϕ)(x) =< T, τx ϕ̌ >
Théorème 3.21.
Dα (T ∗ ϕ) = Dα T ∗ ϕ = T ∗ Dα ϕ
iii) (T ∗ ϕ) ∗ ψ = T ∗ (ϕ ∗ ψ).
Preuve
i) Pour chaque x0 ∈ Rn , montrons que lim (T ∗ ϕ)(x) = (T ∗ ϕ)(x0 ). Pour cela, on peut
x→x0
se restreindre à la boule fermée de centre x0 et de rayon 1, notée Bx0 . On a
Dα T ∗ ϕ = T ∗ Dα ϕ
Pour tout x ∈ Rn , on a
ˇ
Or, on a Dα (τx ϕ̌) = (−1)|α| τx D
˘ α ϕ, donc on aura
ˇ
(Dα T ∗ ϕ)(x) =< T, τx D
˘ α
ϕ >= (T ∗ Dα ϕ)(x)
∂(T ∗ ϕ) 1
(x) = lim ((T ∗ ϕ)(x + hei ) − (T ∗ ϕ)(x)) = lim < T, ψx,h >
∂xi h→0 h h→0
où pour tout y ∈ Rn , on a
1
ψx,h (y) = (ϕ(x − y + hei ) − ϕ(x − y))
h
Alors on vérifie de la même manière que dans le lemme précédent, que dans D(Rn ),
ˇ
∂ϕ
˜
on a lim ψx,h = τx Ainsi, on aura
h→0 ∂xi
ˇ
∂(T ∗ ϕ) ∂ϕ
˜ ∂ϕ
(x) = lim < T, ψx,h >=< T, τx >= (T ∗ )(x)
∂xi h→0 ∂yi ∂yi
ˇ
[T ∗ (ϕ ∗ τ−x ψ)](0) =< T, ϕ̌ ∗ τ˘
−x ψ >=< T, ϕ̌ ∗ τx ψ̌ >
=< T, τx (ϕ ∗ ψ) >= [T ∗ (ϕ ∗ ψ)](x)
et on a
Z
[(T ∗ ϕ) ∗ τ−x ψ](0) = (T ∗ ϕ)(y)(τ−x ψ)(−y)dy
n
ZR
= (T ∗ ϕ)(y)ψ(x − y)dy = [(T ∗ ϕ) ∗ ψ](x)
Rn
D’ù le résultat.
Lemme 3.22.
Preuve
Soit (ϕε )ε>0 une famille régularisante. Rappelons que (ϕε )ε>0 vérifie les propriétés sui-
vantes :
Soit f ∈ Cc (Rn ) et pour tout ε > 0, soit fε = ϕε ∗ f , alors (fε )ε>0 est une famille de Cc (Rn )
qui converge uniformément vers f sur Rn . En effet, on a
Z
|ϕε ∗ f − f | = ϕε (y)f (x − y)dy − f (x)
Rn
Z Z
= (ϕε (y)f (x − y) − f (x))dy (car ϕε (x)dx = 1)
Rn Rn
≤ sup |f (x − y) − f (x)| (car supp(ϕε ) ⊆ B(0, ε))
kyk≤ε
Comme f est continue à support compact sur Rn , alors f est uniformément continue sur
Rn , par suite, on a
lim ( sup |f (x − y) − f (x)|) = 0
ε→0 x∈Rn
kyk≤ε
Donc si on suppose que supp(f ) ⊆ B(0, r), alors supp(fε ) ⊆ B(0, r + ε). On voit donc que
(fε )ε>0 est une famille de Cc (Rn ) qui converge vers f dans Cc (Rn ).
Proposition 3.23.
Preuve
Soient ε > 0 et f ∈ L1 (Rn ). On doit montrer qu’il existe fε ∈ D(Rn ), tel que kf − fε kL1 ≤ ε.
Comme Cc (Rn ) est dense dans L1 (Rn ), alors pour ε > 0 et pour f ∈ L1 (Rn ), il existe
ε
ϕ ∈ Cc (Rn ), tel que kf − ϕkL1 ≤ .
2
Soit (ϕδ )δ>0 une famille régularisante. Alors d’après le lemme précédent, on a
lim ( sup |(ϕδ ∗ ϕ)(x) − ϕ(x)|) = 0. Soit r > 0, tel que supp(ϕ) ⊆ B(0, r), alors on a
δ→0 x∈Rn
supp(ϕδ ∗ ϕ) ⊆ B(0, r + δ). Ainsi, pour x ∈
/ B(0, r + δ), on a (ϕδ ∗ ϕ)(x) − ϕ(x) = 0, par
suite, on a
Z
kϕδ ∗ ϕ − ϕkL1 = |(ϕδ ∗ ϕ)(x) − ϕ(x)|dx
B(0,r+δ)
≤ ( sup |(ϕδ ∗ ϕ)(x) − ϕ(x)|)µ(B(0, r + δ))
x∈Rn
(où µ est la mesure de Lebesgue sur Rn )
Comme lim ( sup |(ϕδ ∗ ϕ)(x) − ϕ(x)|) = 0 et µ(B(0, r + δ)) est borné au voisinage lorsque
δ→0 x∈Rn
δ tend vers 0, alors on voit que lim kϕδ ∗ ϕ − ϕkL1 = 0. Ainsi, pour ε > 0, il existe δ > 0,
δ→0
ε
tel que kϕδ ∗ ϕ − ϕkL1 ≤ , par suite, on a
2
ε ε
kf − ϕδ ∗ ϕkL1 ≤ kf − ϕkL1 + kϕδ ∗ ϕ − ϕkL1 ≤ + =ε
2 2
d’où le résultat, car ϕδ ∗ ϕ ∈ D(Rn ).
Lemme 3.24.
Soit (ϕk )k≥0 une suite régularisante et soit ϕ ∈ D(Rn ). Alors (ϕk ∗ ϕ)k≥0 converge
vers ϕ dans D(Rn ).
Preuve
Soit α ∈ Nn , alors on sait que Dα (ϕk ∗ ϕ) = ϕk ∗ Dα ϕ, donc en tenant compte que
ϕk (x)dx = 1 et que supp(ϕk ) ⊆ B(0, k1 ), alors on a
R
Rn
Z
α α
|D (ϕk ∗ ϕ)(x) − D (x)| = ϕk (y)Dα ϕ(x − y)dy − Dα ϕ(x)
Rn
Z
= ϕk (y)(Dα ϕ(x − y) − Dα ϕ(x))dy
Rn
Z
= ϕk (y)(Dα ϕ(x − y) − Dα ϕ(x))dy
kxk≤ k1
Ainsi, on aura
sup |Dα (ϕk ∗ ϕ)(x) − Dα (x)| ≤ sup sup |Dα ϕ(x − y) − Dα ϕ(x)|
x∈Rn x∈Rn kyk≤ 1
k
Dα ϕ est une fonction à support compact, donc Dα ϕ est uniformément continue, par suite,
on a
lim ( sup sup |Dα ϕ(x − y) − Dα ϕ(x)|) = 0
k→+∞ x∈Rn kyk≤ 1
k
Par conséquent, on a
Proposition 3.25.
Soit T ∈ D0 (Rn ) et soit (ϕk )k≥0 une suite régularisante. Montrons que (T ∗ ϕk )k≥0 converge
vers T dans D0 (Rn ). Soit ϕ ∈ D(Rn ), alors on a
Remarque 3.6.4
Soient f ∈ L1 (Rn ) et g ∈ L1 (Rn ), alors pour tout ϕ ∈ D(Rn ), on a
Z Z Z
< f ∗ g, ϕ > = (f ∗ g)(x)ϕ(x)dx = f (y)g(x − y)dy ϕ(x)dx
n Rn Rn
ZR Z Z Z
= g(x − y)ϕ(x)dx f (y)dy = ǧ(y − x)ϕ(x)dx f (y)dy
n Rn Rn Rn
ZR
= (ǧ ∗ ϕ)(y)f (y)dy =< f, ǧ ∗ ϕ >
Rn
Donc pour tout ϕ ∈ D(Rn ), on a < f ∗ g, ϕ >=< f, ǧ ∗ ϕ >, ce qui justifie la définition
suivante :
Définition 3.26.
Exemples
Pour tout a ∈ Rn et pour tout T ∈ D0 (Rn ), on a δa ∗ T = τa T . En effet, pour tout ϕ ∈ D(Rn ),
on a
< δa ∗ T, ϕ >=< δa , Ť ∗ ϕ >= (Ť ∗ ϕ)(a)
et on a
ˇ
(Ť ∗ ϕ)(a) =< Ť , τa ϕ̌ >=< T, τ¯
a ϕ̌ >=< T, τ−a ϕ >=< τa T, ϕ >
Proposition 3.27.
Preuve
Soit x ∈ Rn , alors on a
ˇ
[(T ∗ S) ∗ ϕ](x) =< T ∗ S, τx ϕ̌ >=< T, Š ∗ τx ϕ̌ >=< T, τx S
˘ ∗ ϕ >= [T ∗ (S ∗ ϕ)](x)
d’où le résultat.
Remarque 3.6.5
Soient S et T deux distributions de D0 (Rn ), tels que pour tout ϕ ∈ D(Rn ), on a T ∗ϕ = S ∗ϕ,
alors T = S. (Exercice)
Théorème 3.28.
Preuve
i) Soient ϕ ∈ D(Rn ) et ψ ∈ D(Rn ), alors d’après la proposition précédente, on a
On a aussi (S ∗ T ) ∗ (ϕ ∗ ψ) = (S ∗ T ) ∗ (ψ ∗ ϕ) = (S ∗ ϕ) ∗ (T ∗ ψ) = (T ∗ ψ) ∗ (S ∗ ϕ).
Ainsi, pour tout ϕ, ψ ∈ D(Rn ), on a [(T ∗ S) ∗ ϕ] ∗ ψ = [(S ∗ T ) ∗ ϕ] ∗ ψ, donc d’après
la remarque précédente, on a T ∗ S = S ∗ T
ii) Soit ϕ ∈ D(Rn ), tel que supp(ϕ) ∩ (supp(T ) + supp(S)) = ∅, alors on voit facilement
que (supp(ϕ) − supp(S)) ∩ supp(T ) = ∅. Or, d’après le théorème 3.20, on a
supp(Š ∗ ϕ) ⊆ supp(ϕ) − supp(S), donc supp(T ) ∩ supp(Š ∗ ϕ) = ∅. Ainsi, on aura
< T, Š ∗ ϕ >= 0, donc < T ∗ S, ϕ >= 0. Donc pour tout ϕ ∈ D(Rn ), tel que supp(ϕ) ∩
(supp(T ) + supp(S)) = ∅, on a < T ∗ S, ϕ >= 0, par suite, on a
Or, l’un des deux supports est compact, donc supp(T ) + supp(S) est fermé. D’où
ˇ
D’après le théorème 3.20, on a Š ∗ Dα ϕ = Dα Š ∗ ϕ et on a Dα Š = (−1)|α| D
˘ α S, donc
on aura
ˇ
< Dα (T ∗ S), ϕ >=< T, D ˘ α
S ∗ ϕ >=< T ∗ Dα S, ϕ >
Donc Dα (T ∗ S) = T ∗ Dα S et comme T ∗ S = S ∗ T , alors on obtient le résultat.
Proposition 3.29.
Preuve
Il suffit de montrer que pour tout ϕ ∈ D(Rn ), on a [(T ∗ S) ∗ R] ∗ ϕ = [T ∗ (S ∗ R)] ∗ ϕ.
Soit ϕ ∈ D(Rn ), alors on a
[(T ∗ S) ∗ R] ∗ ϕ = (T ∗ S) ∗ (R ∗ ϕ) = T ∗ [S ∗ (R ∗ ϕ)]
On a aussi
[T ∗ (S ∗ R)] ∗ ϕ = T ∗ [(S ∗ R) ∗ ϕ] = T ∗ [S ∗ (R ∗ ϕ)]
D’où le résultat.
Remarque 3.6.6
Soient T et S deux distributions de E 0 (Rn ), donc T et S sont deux distributions à support
compact. D’après le théorème précédent, on a
La somme de deux compacts est un compact, donc supp(T ∗ S) est compact, par suite
T ∗ S ∈ E 0 (Rn ). On a alors les propriétés suivantes :
i) E 0 (Rn ) est stable pour le produit de convolution.
ii) Le produit de convolution est associative.
iii) Le produit de convolution est commutative.
iv) δ est un élément neutre pour le produit de convolution.
v) Le produit de convolution est distributive par rapport à l’addition.
vi) Pour tout λ ∈ K et pour tout T, S ∈ E 0 (Rn ), on a λ(T ∗ S) = (λT ) ∗ S = T ∗ (λS).
On en déduit donc que (E 0 (Rn ), +, ·, ∗) est une algèbre commutative et unitaire, appelée
algèbre de convolution.
Remarque 3.6.7
1. P (D) : D0 (Rn ) −→ D0 (Rn ) est un opérateur linéaire continue.
m
P dk
2. Si n = 1, un opérateur différentiel d’ordre m s’écrit sous la forme P (D) = ak ,
k=0 dxk
avec am 6= 0. Donc pour tout u ∈ D0 (R), on a
m
dk u
= a0 u + a1 u0 + · · · + am u(m)
X
P (D)u = ak
k=0
dxk
Définition 3.30.
Remarque 3.6.8
Supposons que T ∈ D0 (Rn ) est une solution fondamental de P (D) et considérons dans
D0 (Rn ), l’équation P (D)u = f . Supposons que l’une au moins des deux distributions T et
f est à support compact et posons u = T ∗ f , alors u est solution de P (D)u = δ.
En effet, on a P (D)u = P (D)(T ∗ f ) = (P (D)T ) ∗ f = δ ∗ f = f .
u ainsi construite ne représente pas toutes les solutions de l’équation P (D)u = f , c’est
uniquement l’une des solutions de cette équation.
Tout opérateur différentiel non nul à coefficients constants admet une solution
fondamental.
Preuve
Démonstration à admettre.
Exemples
On se propose de chercher une solution fondamentale T ∈ D0 (R) de l’opérateur différentiel
d’ordre m à coefficients constants :
a0 T + a1 T 0 + · · · + am T (m) = δ
1
f (0) = f 0 (0) = . . . = f (m−2) (0) = 0 et f (m−1) (0) =
am
On en déduit donc que T 0 = Y f 0 + f (0)δ. On montre facilement par récurrence sur k, que
pour tout k ∈ N, on a
Donc si f (0) = f 0 (0) = . . . = f (m−2) (0) = 0, alors pour k ∈ {1, 2, . . . , m−1}, on a T (k) = Y f (k)
et on a T (m) = Y f (m) + f (m−1) (0)δ, par suite on a
m m m
(k) (k)
ak f (k) + δ = δ
X X X
ak T = ak Y f +δ = Y
k=1 k=1 k=1
Remarque 3.7.1
R
On a fb(0) = f (y)dy.
Rn
Exemples
1. f (x) = χ[−1,1] la fonction caractéristique de [−1, 1] sur R, alors on a
2 sin x
−ixt
Z 1
si x 6= 0
∀x ∈ R, fb(x) = e dt = x
−1 2 si x = 0
/ L1 (R).
On remarque alors que fb ∈
x2
3. f (x) = e− 2 , alors pour tout x ∈ R, on a
2
Z +∞ 2 2 Z +∞ − (t + ix)
− t2 − x2
fb(x) = e−ixt e dt = e e 2 dt
−∞ −∞
z2
En intégrant la fonction complexe z 7−→ e− 2 sur le rectangle dont les sommets sont
les points d’affixes respectives −a, a, a + ix et −a + ix, où a > 0, et en appliquant le
théorème de Cauchy pour les fonctions holomorphes, on voit facilement, en faisant
tendre a vers +∞, qu’on a
2
Z +∞ − (t + ix) Z +∞ √
−t2
e 2 dt = e 2 dt = 2π
−∞ −∞
√ x2 √
Donc fb(x) = 2πe− 2 = 2πf (x).
kxk2
4. Pour x ∈ Rn , soit f (x) = e− 2 , où kxk2 = x21 + x22 + · · · + x2n . Alors on a
Et on a aussi
e−ix·y = e−ix1 y1 e−ix2 y2 . . . e−ixn yn
On en déduit donc que
n Z +∞ x2
k √ kxk2 √
e−ixk yk e− dxk = ( 2π)n e− 2 = ( 2π)n f (x)
Y
fb(x) = 2
k=1 −∞
Proposition 3.33.
Preuve
i) Trivial.
ii) Pour x ∈ Rn et h ∈ Rn , on a
Z
|fb(x + h) − fb(x)| ≤ |e−ihy − 1||f (y)|dy
Rn
par suite, on a
Z
sup |fb(x + h) − fb(x)| ≤ |e−ihy − 1||f (y)|dy
x∈Rn Rn
Pour tout y ∈ Rn , on a lim |e−ihy − 1||f (y)| = 0 et |e−ihy − 1||f (y)| ≤ 2|f (y)|, donc
h→0
d’après le théorème de convergence dominée, on a
1Z
f (x) =
b (f (y) − τh f (y))e−ix·y dy
2 Rn
Donc on aura
|fb(x)k ≤ kf − τh f kL1
Or, d’après le cours d’intégration, on sait que lim kf − τh f kL1 = 0, donc quand kxk tend
h→0
vers l’infini, h tend vers 0, par suite on a lim fb(x) = 0.
kxk→+∞
Proposition 3.34.
Pour tout a ∈ Rn , on a
−ia·x fb.
af = e
i) τd
ia·x f = τ fb.
ii) e’ a
Preuve
i) Soit x ∈ Rn , alors on a
Z Z
a f (x) =
τd e−ix·y (τa f )(y)dy = e−ix·y f (y − a)dy
n Rn
ZR
= e−ix·(y+a) f (y)dy = e −ia·x b
f (x)
Rn
Proposition 3.35.
Preuve
i) Pour tout x ∈ Rn , on a
Z
∗ g(x) =
f‘ e−ix·y (f ∗ g)(y)dy
ZRn
Z
= e−ix·y f (z)g(y − z)dz dy
n Rn
ZR Z
= e−ix·y g(y − z)dy f (z)dz
n n
ZR ZR
−ix·(y+z)
= e g(y)dy f (z)dz
n Rn
RZ Z
= e−ix·z f (z)dz e−ix·y g(y)dy = fb× gb
Rn Rn
ii) Exercice
Définition 3.36.
Remarque 3.7.2
1. S(Rn ) est un sous-espace vectoriel de C ∞ (Rn ) stable par dérivation et par multipli-
cation par des fonctions polynômes.
Proposition 3.37.
Preuve
Remarquons d’abord que si on pose kxk = |x1 | + · · · + |xn |, alors pour tout α ∈ Nn , on a
|xα | ≤ kxk|α| et pour tout m ∈ N,
(=⇒) Supposons f ∈ S(Rn ) et soient α ∈ Nn et β ∈ Nn , alors pour tout x ∈ Rn , on a
|xα Dβ f (x)| ≤ kxk|α| |Dβ f (x)|. Comme f ∈ S(Rn ), alors lim kxk|α| Dβ f (x) = 0,
kxk→+∞
par suite, sup (kxk|α| |Dβ f (x)|) < +∞, donc sup α β
|x D f (x)| < +∞.
x∈Rn x∈Rn
(⇐=) Il suffit de remarquer que pour tout m ∈ N, on a
m! α
kxkm =
X
|x |
|α|=m
α!
2m+1
kxkm |Dβ f (x)| ≤ max ( sup |xα Dβ f (x)|)
kxk |α|=m+1 x∈Rn
Remarque 3.7.3
1. Pour α, β ∈ Nn et pour f ∈ S(Rn ), on pose pα,β (f ) = sup |xα Dβ f (x)|, alors (pα,β )α,β∈Nn
x∈Rn
est une famille dénombrable de semi-normes sur S(Rn ), donc S(Rn ) est un espace
localement convexe métrisable.
2. Pour α, β ∈ Nn et pour m ∈ N, on pose pour tout f ∈ S(Rn ),
Alors (pα,β,m )α,β∈Nn ,m∈N est famille filtrante de semi-normes sur S(Rn ) qui définit
sur S(Rn ) la même topologie que la famille (pα,β )α,β∈Nn .
3. La topologie de S(Rn ) peut-être aussi définie par la famille de semi-normes (pm,β )m∈N,β∈Nn ,
où pour tout f ∈ S(Rn ), on a pm,β (f ) = sup ((1 + kxk)m |Dβ f (x)|).
x∈Rn
4. Une suite (fk )k≥0 de S(Rn ) converge vers f , si et seulement si, pour tout α, β ∈ Nn ,
xα Dβ fk (x) converge uniformément sur Rn vers xα Dβ f (x).
5. On vérifie que S(Rn ) est un espace de Fréchet. (Exercice)
Exemples
1. D(Rn ) ⊆ S(Rn ).
En effet, si ϕ ∈ D(Rn ) avec supp(ϕ) ⊆ K, alors pour α, β ∈ Nn , on a
2
2. Soit ϕ(x) = e−kxk , alors ϕ ∈ S(Rn ) et ϕ ∈
/ D(Rn ).
Proposition 3.38.
Preuve
i) Soit (ϕn )n≥0 une suite de D(Rn ) qui converge vers 0 dans D(Rn ), on doit vérifier que
(ϕn )n≥0 converge vers 0 dans S(Rn ). Comme (ϕn )n≥0 tend vers 0 dans D(Rn ), alors
il existe un compact K, tel que pour tout n ∈ N, on a supp(ϕn ) ⊆ K. Soient α, β ∈ Nn
et soit R > 0, tel que K ⊆ B(0, R), alors on a
sup |xα Dβ ϕn (x)| = sup |xα Dβ ϕn (x)| ≤ R|α| sup |Dβ ϕn (x)|
x∈Rn x∈K x∈K
Comme lim supx∈K |Dβ ϕn (x)| = 0, alors lim supx∈Rn |xα Dβ ϕn (x)| = 0.
n→+∞ n→+∞
ii) Soit f ∈ S(Rn ) etsoit ϕ ∈ D(Rn ),
telle que ϕ vaut 1 sur la bouleunité
B(0, 1) et
x
0 ≤ ϕ ≤ 1. Pour tout k ∈ N∗ et pour tout x ∈ Rn , on pose ϕk (x) = ϕ et fk = ϕk f .
k
On se propose de montrer que (fk )k≥1 converge vers f dans S(R ). Soient α, β ∈ Nn ,
n
alors on a
xα Dβ fk (x) − xα Dβ f (x) = xα Dβ [(ϕk − 1)f ](x)
D’après la formule de Leibnitz, on a
Ç å
γ
Dβ [(ϕk − 1)f ](x) = (ϕk − 1)Dβ f (x) + Dγ ϕk (x)Dβ−γ f (x)
X
γ≤β
β
|γ|≥1
Ç å
γ 1 γ x β−γ
= (ϕk − 1)Dβ f (x) +
X
D ϕ D f (x)
γ≤β
β k |γ| k
|γ|≥1
1
|xα (ϕk − 1)Dβ f (x)| ≤ kxkxα Dβ f (x) (3.1)
k
On a aussi
2|β|
Ç å
γ 1 γ x β−γ
xα max( sup |Dγ ϕ(x)|) max( sup |xα Dγ f (x)|)
X
D ϕ D f (x) ≤
γ≤β
β k |γ| k k γ≤β x∈Rn γ≤β x∈Rn
|γ|≥1
(3.2)
En appliquant (3.1) et (3.2), on voit que lim supx∈Rn (|xα Dβ fk (x)−xα Dβ f (x)|) = 0.
k→+∞
Proposition 3.39.
Soit f ∈ S(Rn ) une fonction de Schwartz, alors pour tout α ∈ Nn et pour tout
x ∈ Rn , on a
i) x
‘ α f (x) = i|α| D α fb(x).
ii) D
‘ α f (x) = i|α| xα fb(x).
Preuve
Il suffit de supposer que |α| = 1, le cas général se déduit par récurrence sur |α|. Supposons
∂
alors que |α| = 1 et Dα = = ∂i .
∂xi
i) Pour tout x ∈ Rn , on a Z
∂i fb(x) = ∂i e−ix·y f (y)dy
Rn
On a ∂i (e−ix·y f (y)) = −iyi e−ix·y f (y) et on a |∂i (e−ix·y f (y))| = |yi f (y)|, avec
yi f ∈ L1 (Rn ), car yi f ∈ S(Rn ). Donc d’après le théorème de dérivation sous le signe
somme, on a
Z Z
−ix·y
∂i fb(x) = −iyi e f (y)dy = −i e−ix·y yi f (y)dy = −ix
d i f (x)
Rn Rn
On a f ∈ S(Rn ), donc lim f (x) = 0, par suite, on a lim f (x) = 0. Par consé-
kxk→+∞ xi →±∞
quent, on a
+∞
Z ÅZ ã Z
−ix·y
i f (x) =
∂” iyi e (∂i f )(y)dyi = i e−ix·y (yi f )(y)dy = ix
d i f (x)
Rn−1 −∞ Rn
Proposition 3.40.
Preuve
Soient α ∈ Nn et β ∈ Nn , alors pour tout x ∈ Rn , on a
Preuve 2
2 kxk
i) Pour t > 0 et pour x ∈ Rn , on pose gt (x) = e−t 2 , alors on a
√ n1 Å
kxk2
ã
g“t (x) = ( 2π) n exp − 2
t 2t
On a lim (eix·y fb(y)gt (y)) = eix·y fb(y) et on a |eix·y fb(y)gt (y)| ≤ |fb(y)|, avec fb ∈ L1 (Rn ),
t→0
donc d’après le théorème de convergence dominée, on a
Z Z
eix·y fb(y)dy = lim eix·y gt (y)fb(y)dy
Rn t→0 Rn
Or, on a
Z Z Z
ix·y ix·y g (y)f (y)dy =
e gt (y)fb(y)dy = e÷ t τx g“t (y)f (y)dy
Rn Rn Rn
√ n1Z Å
ky − xk2
ã
= ( 2π) n exp − f (y)dy
t Rn 2t2
√ nZ Å
kyk2
ã
= ( 2π) exp − f (x + ty)dy
Rn 2
1 Z ix·y b ˇ
f (x) = e f (y)dy = “(−x) = f“
f “(x)
“
(2π)n n
R
Remarque 3.7.4
Soit F : S(Rn ) −→ S(Rn ) l’application définie pour tout f ∈ S(Rn ), par F (f ) = fb. Alors
pour tout f ∈ S(Rn ), on a F (F (f )) = (2π)n fˇ
Lemme 3.42.
Preuve
L’injection canonique est linéaire, donc d’après la proposition 2.17, pour montrer la
continuité, il suffit de montrer qu’il existe m ∈ N, il existe β ∈ Nn et il existe C > 0, tels
que pour tout f ∈ S(Rn ), on a
1
Pour cela, rappelons que la fonction g : Rn −→ Rn définie par g(x) = est
(1 + kxk)p
intégrable sur Rn , si et seulement si, p > n.
Pour tout ∈ S(Rn ), on a
Z Z
1
kf kL1 = |f (x)|dx = (1 + kxk)n+1 |f (x)|dx
Rn Rn (1 + kxk)n+1
ÅZ ã
1
≤ dx sup (1 + kxk)n+1 |f (x)|)
Rn (1 + kxk)n+1 x∈Rn
Proposition 3.43.
Preuve
On a F est linéaire et d’après proposition 3.38, si F (f ) = 0, alors f = 0, donc F est
injective. Puis d’après la remarque 3.7.4, pour tout g ∈ S(Rn ), on a g = F (f ), avec
1
f = √ n F (ǧ), donc F est surjective.
( 2π)
Il suffit donc de montrer que F est continue en 0. Soit (fn )n≥0 une suite de S(Rn ) qui
converge vers 0 dans S(Rn ), on doit montrer que (F (fn ))n≥0 converge vers 0 dans S(Rn ).
Pour cela, soient α, β ∈ Nn , alors d’après la proposition 3.37, on a
Comme (fn )n≥0 converge vers 0 dans S(Rn ), alors on a lim (Dα (xβ fn )) = 0, par suite,
n→+∞
d’après le lemme précédent, on a lim kDα (xβ f n )kL1 = 0. Ainsi, on a
n→+∞
Définition 3.44.
Remarque 3.7.5
1. Il est facile de voir que l’injection de S(Rn ) dans E (Rn ) est continue, donc toute
forme linéaire continue sur S(Rn ) est aussi une forme linéaire continue sur E (Rn ),
par suite toute distribution à support compact est une distribution tempérée.
2. On note S 0 (Rn ) l’ensemble des distributions tempérées, alors S 0 (Rn ) est le dual
topologique de S(Rn ) et on a E 0 (Rn ) ⊆ S 0 (Rn ) ⊆ D0 (Rn ).
3. Soit T : S(Rn ) −→ K une forme linéaire, alors d’après le corollaire 2.18, T est une
distribution tempérée, si et seulement si, il existe α, β ∈ Nn , il existe m ∈ N et il
existe C > 0, tels que
|xα |
Z ÅZ ã
α α
| < x ,ϕ > | ≤ |x ϕ(x)|dx ≤ m
dx sup (1 + kxk)m |ϕ(x)|
Rn R (1 + kxk)
n
x∈Rn
(1 + kxk)|α|
ÇZ å
≤ dx sup (1 + kxk)m |ϕ(x)|
Rn (1 + kxk)m x∈Rn
ii) On désigne par OM (Rn ) l’espace des fonction f ∈ C ∞ (R), tel que pour tout
α ∈ Nn , la fonction Dα f est à croissance lente.
Remarque 3.7.6
1. Si f ∈ OM (Rn ) et si ϕ ∈ S(Rn ), alors il est facile de voir que f ϕ ∈ S(Rn ) et que
l’application Φ : S(Rn ) −→ S(Rn ) définie pour tout ϕ ∈ S(Rn ), par Φ(ϕ) = f ϕ est
continue.
En effet, soient α, β ∈ Nn , alors pour tout x ∈ Rn , on a
Ç å
X β
α β
x D (f ϕ)(x) = Dγ f (x)xα Dε−γ ϕ(x)
γ≤β
γ
Exemples
1. Pour tout ϕ ∈ S(Rn ), on a
Z
< δ,
b ϕ >=< δ, ϕ b =
b >= ϕ(0) ϕ(y)dy =< 1, ϕ >
Rn
On en déduit que δb = 1.
2. De la même manière on voit que pour tout a ∈ Rn , on a δ“a = ea , où pour tout x ∈ Rn ,
on a ea (x) = e−iax .
3. Pour tout ϕ ∈ S(Rn ), on a
1, ϕ >=< δ,
<b b ϕ >=< δ, ϕ
“>
b “
1 = (2π)n δ.
On en déduit que b
Proposition 3.47.
Preuve
i) Soit ϕ ∈ S 0 (Rn ), alors on a
< τd
a T , ϕ >=< τa T, ϕ
b >=< T, τ−a ϕ
b >=< T, e÷ b =< e−iax Tb, ϕ >
−iax ϕ >=< T
<D
‘ α T , ϕ >= (−1)|α| < T, D α ϕ
b >= (−1)|α| < T, (−i)|α| x
‘ α ϕ >=< (ix)α T
b, ϕ >
Remarque 3.7.7
Pour tout a ∈ Rn , on a ed
iax = e‘
iax 1 = τ b n n n
a 1 = (2π) δa . Soit ϕ ∈ R , alors pour tout a ∈ R ,
on a
1 1 Z
ϕ(a) =< δa , ϕ >= iax
< e , ϕ >=
d eiax ϕ(x)dx
(2π)n (2π)n Rn
b
Preuve
Soit ϕ ∈ S(Rn ), alors on a
< F(F(T )), ϕ >=< T, F(F(ϕ)) >=< T, (2π)n ϕ̌ >=< (2π)n Ť , ϕ >
Exemples
Nous aurons besoin de la définition suivante :
Une distribution T ∈ D0 (Rn ) est dite paire, si Ť = T , c’est à dire, on a
1 ’1
1. On sait que xvp = 1, donc xvp = b 1 = 2πδ, par suite, d’après la proposition
x x
0
’1 1
précédente, on a xvp = ivp . On sait aussi que l’équation T 0 = δ a pour solution
‘
x x
T = Y + c, où Y est la fonction de Heaviside et c ∈ K.
0
‘ 1 ‘ 1 1
On a ivp = 2πδ, donc vp = −2iπ(Y + c). Comme vp est une distribution
x x x
Page 100 sur 108 Pr.Mohamed HOUIMDI
CHAPITRE 3. DISTRIBUTIONS
‘ 1
impaire, alors vp est aussi impaire, donc on a Y̌ + c = −Y − c. On a Y + Y̌ = 1,
x
1 ‘ 1 1
donc c = − et ainsi on a vp = −2iπ(Y − ) = −iπ(2Y − 1).
2 x 2 (
1 si x > 0
Rappelons que la fonction signe est définie sur R par sgn(x) = .
−1 si x < 0
‘ 1
On voit facilement que sgn = 2Y − 1, par suite, on a vp = −iπsgn.
x
‘ 1
2. On a vp = −iπsgn, donc d’après la formule d’inversion de la transformée de Fourier,
x
on a
ˇ
1¯ 1 1
gn = −(2π) vp = −2ivp
s”
iπ x x
Comme sgn = 2Y − 1, alors s” “ − 2πδ, donc on a Y
gn = 2Y “ = −ivp 1 + πδ.
x
Remarque 3.7.8
Soit P ∈ C[X1 , X2 , . . . , Xn ] un polynôme de degré total m, avec P = aα X α , où
P
|α|≤m
X α = X1α1 X2α2 · · · Xnαn et soit P (D) l’opérateur différentiel associé à P :
∀T ∈ D0 (Rn ), P (D)T = aα D α T
X
|α|≤m
aα (ix)α Tb = P (ix)Tb
X X
P
◊ (D)T = aα D
‘ αT =
|α|≤m |α|≤m
Lemme 3.49.
Preuve
i) Pour tout ψ ∈ S 0 (Rn ), on a
Z Z
<T ∗ ϕ, ψb > = T ∗ ϕ(y)ψ(y)dy = (T ∗ ϕ)(y)ψ(y)dy
’ ’ b “
“
Rn Z Rn
∗ ψ >=< Tb, ϕ
=< Tb, ϕ‘ bψb >=< ϕ
bTb, ψb >
On en déduit donc pour tout ϕ ∈ S(Rn ), on a < T ’ ∗ ϕ, ψb >=< ϕ bTb, ψb >, comme
F : S(Rn ) −→ S(Rn ) est bijective, alors on a le résultat.
ii) On pose ψ = ϕ ∗ ψ = ψbSb = ϕ
b et S = Tb, alors d’après i), on a S‘ “T
“ “ ˇ .
“ = (2π)2n ϕ̌Ť = (2π)2n ϕT
ˇ
Donc on a (2π)n S ∗ˇ ψ = (2π)2n ϕT ˇ = (2π)2n ϕT b = (2π)n ϕT
, par suite, on a Tb ∗ ϕ ”.
d d
Théorème 3.50.
Preuve
i) Soit ϕ ∈ D(Rn ), tel que ϕ = 1 sur un voisinage de supp(T ), alors on a ϕT = T . Donc
d’après le lemme précédent, on a Tb = ϕT b donc Tb ∈ C ∞ (Rn ), car Tb ∗ ϕ
” = Tb ∗ ϕ, b∈
C ∞ (Rn ).
ii) Soit S ∈ S 0 (Rn ), alors on a
1
<S ∗ T , ϕ > =< S ∗ T, ϕ
b >=< S, Ť ∗ ϕ
b >= “∗ ϕ
< S, T b>
’ “
(2π)n
<S ∗ T , ϕ >=< S, ϕT
“ >=< S,
b ϕTb >=< TbS,
b ϕ>
’ d
Remarque 3.7.9
Soit T une distribution à support compact sur Rn , alors Tb ∈ C ∞ (Rn ), donc on a
Z
n
∀ϕ ∈ S(R ), < Tb, ϕ >= Tb(x)ϕ(x)dx
Rn
Or, on a aussi
Z
n
∀ϕ ∈ S(R ), < Tb, ϕ >=< T, ϕ
b >=< T, e−ixy ϕ(y)dy >
Rn
3.8 Exercices
Exercice 3.1
Soit ϕ ∈ C ∞ (Rn ) et pour tout ε > 0, soit ϕε ∈ C ∞ (Rn ) définie par ϕε (x) = ϕ(εx). Montrer
que lim ϕε = ϕ(0) dans C ∞ (Rn ).
ε→0
1
Exercice 3.2 −
Soit f : R −→ R la fonction définie pour tout t ∈ R, par f (t) = e t si t > 0 .
0 si t ≤ 0
Montrer que f est de classe C ∞ sur R.
Exercice 3.3
Soient a, b ∈ R, avec a < b.
1. Montrer qu’il existe une fonction f de classe C ∞ sur R, telle que 0 ≤ f ≤ 1, f vaut
0 sur ] − ∞, a] et f vaut 1 sur [b, +∞[.
2. On suppose que 0 < a < b. Montrer qu’il existe une√fonction ϕ ∈ D(Rn ), telle que
√
0 ≤ ϕ ≤ 1, ϕ vaut 1 sur B(0, a) et supp(ϕ) ⊆ B(0, b).
Exercice 3.4
1. Soient Ω un ouvert de Rn et a ∈ Ω.
a) Justifier pourquoi il existe une ã (ϕn )n≥1 de D(Ω), telle que 0 ≤ ϕn ≤ 1,
Å suite
1
ϕn (a) = 1 et supp(ϕn ) ⊆ B a, .
n
b) Montrer que pour tout a ∈ Ω, δa est une distribution singulière.
2. a) Justifier pourquoi
ï ï (ϕnò)n≥1 de D(R), telle que 0 ≤ ϕn ≤ 1, ϕn
òil existe une suite
1 1
vaut 1 sur , 1 et supp(ϕn ) ⊆ ,2 .
n 2n
1 1
b) Montrer que vp est une distribution d’ordre 1 et déduire que vp est une
x x
distribution non régulière.
Exercice 3.5
Soit Ω un ouvert de Rn et soit T une forme linéaire sur D(Ω). On dit que T est positive, si
∀ϕ ∈ D(Ω), ϕ ≥ 0 =⇒ T (ϕ) ≥ 0
Exercice 3.6 +∞
P (k)
Soit T la forme linéaire définie sur D(R) par ∀ϕ ∈ D(R), < T, ϕ >= ϕ (k).
k=0
1. Montrer que T définit bien une distribution sur R.
n
2. Supposons,
ï ò par absurde,ï queò T est d’ordre fini m. Soit χ ∈ D(R ), tel que χ = 1 sur
1 1 1 1
− , , supp(χ) ⊆ − , et 0 ≤ χ ≤ 1. On considère la fonction ψ définie sur R,
4 4 2 2
xm+1
par ψ(x) = χ(x) et pour λ > 0, on considère la fonction ϕλ définie sur R,
(m + 1)!
par ϕλ (x) = ψ[λ(x − (m + 1)]
ï ò
1 3
a) Montrer que pour tout λ > 1, on a supp(ϕλ ) ⊆ m + , m + .
2 2
b) Montrer que ψ (m+1) (0) = 1.
c) Montrer que pour tout λ > 1, on a < T, ϕλ >= λm+1 .
d) En déduire une contradiction et conclure.
Exercice 3.7
Soit T l’application définie sur D(R) par
+∞ Å Å ã ã
X 1 1
∀ϕ ∈ D(R), < T, ϕ >= ϕ − ϕ(0)
k=0
k k
Exercice 3.9
Déterminer la limite dans D0 (Rn ) des suites (Tn )n≥1 suivantes :
a) Tn = n(δ 1 − δ− 1 ).
n n
b) Tn = n2 (δ 1 + δ− 1 − 2δ).
n n
Exercice 3.10
1 1 x
Soit f ∈ L (R), tel que f (x)dx = 1. Pour chaque ε > 0, on pose fε (x) = f
R
.
R ε ε
a) Montrer que, dans D0 (R), on a lim fε = δ.
ε→0
α
b) En déduire que, dans D0 (R), on a lim = δ.
α→0 π(x2 + α2 )
Exercice 3.11
1. Montrer que pour tout ϕ ∈ D(R), il existe ψ ∈ D, tel que pour tout x ∈ R, on a
ϕ(x) = ϕ(0) + xψ(x).
2. Soit T ∈ D0 (R). Montrer que xT = 0, si et seulement si, il existe c ∈ R, tel que T = cδ.
Exercice 3.12 +∞
P
1. Soit (an )n∈Z une suite de nombres complexes et soit T = an δnπ . Montrer que
n=−∞
T ∈ D0 (R) et que sin(x)T = 0.
2. Réciproquement, montrer que si sin(x)T = 0, alors il existe une suite (an )n∈Z de
+∞
P
nombres complexes, tel que T = an δnπ .
n=−∞
Exercice 3.13
Soient T ∈ D(Rn ), f ∈ C ∞ (Rn ) et Z(f ) = {x ∈ Rn : f (x) = 0}.
1. Montrer que si f T = 0, alors supp(T ) ⊆ Z(f ).
2. On suppose que T est d’ordre 0. Montrer que si supp(T ) ⊆ Z(f ), alors f T = 0.
3. Trouver une distribution T d’ordre > 0, tel que supp(T ) ⊆ Z(f ) et tel que f T = 0.
4. Résoudre dans C ∞ (R), l’équation f δ 0 = 0.
Exercice 3.14
Soit T l’application linéaire définie sur D(R2 ) par
Z
∀ϕ ∈ D(R2 ), T (ϕ) = ϕ(x, −x)dx
R
Exercice 3.15
Soit T ∈ D0 (R).
1. On suppose que T est solution de T 0 = 0.
a) Déterminer une fonction ρ ∈ D(R), telle que ρ(x)dx = 1.
R
R
b) Soit ϕ ∈ D(R) et soit ψ la fonction définie sur R, par
Z x Z +∞ Z x
ψ(x) = ϕ(t)dt − ϕ(t)dt ρ(x)dx
−∞ −∞ −∞
Exercice 3.17
Soient S et T deux distributions sur Rn , dont l’une au moins est à support compact et
soit a ∈ Rn .
1. Montrer que τa T = δa ∗ T .
2. Montrer que τa (T ∗ S) = (τa T ) ∗ S = T ∗ (τa S).
ˇ
3. Montrer que T˘∗ S = Ť ∗ Š.
Exercice 3.18
0 (R) l’ensemble des distributions T ∈ D 0 (R), tel que supp(T ) ⊆ [0, +∞[.
On désigne par D+
0 (R) est un sous-espace vectoriel de D 0 (R).
1. Vérifier que D+
0 (R) et soit ϕ ∈ D(R), tel que supp(ϕ) ⊆ [a, b].
2. Soit S ∈ D+
Montrer que supp(Š ∗ ϕ) ⊆] − ∞, b].
0 (R) et ψ ∈ C ∞ (R), avec supp(ψ) ⊆]−∞, b]. Soit θ ∈ D(R), tel que θ = 1
3. Soient S ∈ D+
sur un intervalle compact I convenablement choisis. On pose < S, ψ >=< S, θψ >.
Montrer que < S, ψ > ne dépend pas de la fonction θ choisie telle que θ = 1 sur I.
6. Soit P ∈ C[X], un polynôme unitaire non constant. On note P (d) l’opérateur diffé-
rentiel défini par P , c’est à dire
dn dn−1 d
P (d) = n
+ a n−1 n−1
+ · · · + a1 + a0
dx dx dx
0 (R), on a P (d)(T ) = P (d)(δ) ∗ T .
a) Montrer que pour tout T ∈ D+
b) Soient λ1 , λ2 , . . . , λn les racines de P dans C. Déterminer P (d)(δ)−1
c) En déduire que tout opérateur différentiel à coefficients constants admet une
0 (R).
solution fondamental dans D+
Exercice 3.19
Résoudre au sens des distributions l’équation différentielle suivante :
T 00 − 4T 0 + 2T = δ
Exercice 3.20
Soit f ∈ L1 (Rn ). Montrer que
1. Pour tout a ∈ Rn et pour tout x ∈ Rn , on a τd −ia·x fb(x).
a f (x) = e
1
◦ A(x) =
f‘ (fb◦ t (A−1 ))(x)
det(A)
Exercice 3.21
2
Soit a > 0 et soit f : R −→ R la fonction définie par f (x) = e−ax . Déterminer fb.
+∞
…
R −ax2 π
Rappelons que e dx = .
−∞ a
Exercice 3.22
Soit a ∈ Rn et soit T ∈ S(Rn ), tel que supp(Tb) = {a}. Montrer qu’il existe m ∈ N et il
existe une suite (aα )α∈Nn , avec aα = 0 pour |α| > m, tel que
1
aα (−ix)α eiax
X
T= n
(2π) |α|≤m
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