Ridc 0035-3337 1986 Num 38 2 2432
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Ridc 0035-3337 1986 Num 38 2 2432
comparé
Houin Roger. La prise de contrôle d'une société par actions (à l'exclusion du contrôle des concentrations d'entreprises). In:
Revue internationale de droit comparé. Vol. 38 N°2, Avril-juin 1986. Études de droit contemporain. Contributions françaises au
12e Congrès international de droit comparé (Sydney-Melbourne, 18-26 août 1986) pp. 567-573;
doi : https://doi.org/10.3406/ridc.1986.2432
https://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1986_num_38_2_2432
par
Roger HOUIN
Doyen honoraire de la Faculté de droit
et des sciences économiques de Rennes
Professeur émérite à l'Université de droit, d'économie
et des sciences sociales de Paris
(4) Rev. soc. 1984, p. 804, note JEANTIN ; 1985, p. 406, note J.-P. SORTAIS ;
PAILLUSSEAU, « La fiscalité de la cession de contrôle », Dalloz, 1984, chron. p. 207 et s.
(5) Cass. corn. 3 janv. 1985, Dalloz 1985, Inf. rap., p. 226.
(6) Cass. com. 29 mai 1978, J.C.P. 1978, éd. G, IV, 239.
(7) Cass. crim. 2 mars 1978, Droit social 1978, 376, note SAVATIER; Rev. trim. dr.
com. 1979, p. 261, obs. HOUIN.
(8) V. aussi pour l'équivalence à la cession d'un journal : Cass. soc. 21 janv. 1984, Rev.
soc. 1985, p. 127, note JEANTIN.
570 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARÉ 2-1986
capital de la première (art. 354 et 355, loi 24 juillet 1966). Une société
est considérée comme en « contrôlant une autre » soit lorsqu'elle détient
directement ou indirectement (notamment par l'intermédiaire d'une filiale
ou d'une autre société qu'elle contrôle) une partie du capital lui conférant
la majorité des droits de vote dans les assemblées générales de cette société,
soit lorsqu'elle dispose seule de la majorité des droits de vote dans cette
société en vertu d'un accord conclu avec d'autres associés, soit lorsqu'elle
détermine en fait, par les droits de vote dont elle dispose, les décisions
dans les assemblées générales de cette société (art. 355-1, loi 26 juillet
1966, modifiée par loi 12 juillet 1985). Ces définitions n'ont d'ailleurs
qu'une portée limitée à certains articles de la loi modifiée du 26 juillet
1966 ; et, pour les textes concernant les comptes consolidés de groupes de
sociétés, il existe d'ailleurs une autre définition de la société contrôlée
(art. 357-1, loi 24 juillet 1966, modifiée par loi 3 janvier 1985).
8. — Les sociétés qui prennent des participations dans d'autres sociétés
sont assujetties à diverses obligations :
a) Lorsqu'une société a pris, au cours d'un exercice, une participation
dans une société ayant son siège sur le territoire français, représentant plus
du dixième, du tiers ou de la moitié du capital de cette société ou s'est
assuré le contrôle d'une telle société, il en est fait mention dans le rapport
annuel des dirigeants présenté aux associés sur les opérations de l'exercice,
ainsi que dans le rapport des commissaires aux comptes ; en outre, dans
son rapport annuel, le conseil d'administration ou le directoire rend compte
de l'activité et des résultats des filiales et des sociétés contrôlées par branche
d'activité. Si la société tient des comptes consolidés de groupe, le rapport
des dirigeants peut être inclus dans le rapport de la gestion du groupe (art.
356, loi 6 juillet 1966, modifiée par loi 12 juillet 1985).
Ainsi, les actionnaires d'une société peuvent connaître les
participations supérieures à 10 % que cette société peut prendre dans le capital
d'une autre société ; et ils sont informés toutes les fois que ce pourcentage
passe à un tiers ou à la moitié du capital de l'autre société.
b) Mais, en outre, toute personne physique ou morale qui vient à
posséder un nombre d'actions représentant plus du dixième, du tiers ou de
la moitié du capital d'une société ayant son siège sur le territoire français
doit informer cette société, sous peine de sanctions pénales, dans le délai
d'un mois à compter du franchissement d'un tel seuil, du nombre total
d'actions de cette société qu'elle possède. Si les actions sont cotées en
bourse, l'acquéreur doit aussi informer la Chambre syndicale des Agents
de change qui à son tour informera le public (art. 356-1, loi 24 juillet 1966,
modifié par loi 12 juillet 1985) ; déjà une décision de la Commission des
Opérations de Bourse du 17 mars 1981 avait imposé aux acquéreurs de
participations significatives de plus de 10 % dans le capital des sociétés
dont les actions sont cotées en bourse, d'assurer la publicité de cette prise
de participation en la signifiant à la Chambre syndicale des Agents de
change ; cette disposition a été pratiquement reprise dans l'article 356-1
modifié de la loi de 1966.
Ces mesures d'information permettent à la société dont les actions ont
été acquises et qui en reçoit notification, de respecter la prohibition des
participations réciproques. En effet, lorsqu'une société par actions vient à
R. HOUIN : PRISE DE CONTRÔLE D'UNE SOCIÉTÉ PAR ACTIONS 571